62
AFRIKArchi M A G A Z I N E #4 URBANISME LE CONTINENT AFRICAIN Capitale du développement urbain du XXIe siècle THREAD CENTRE UN CENTRE CULTUREL ET UNE RÉSIDENCE D’ARTISTES AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ ARCHITECTURE PHOTOGRAPHIE D’ARCHITECTURE Quelles contraintes et quelles évolutions ?

AFRIKArchi Magazine #4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Nous sommes heureux de vous présenter le quatrième numéro d’AFRIKArchi Magazine. Celui-ci est important car il s’inscrit à un tournant. Il s’agit du premier numéro que nous tirons au format papier. Ce sera ainsi l’occasion de renforcer sa diffusion mais également de marquer sa présence au sein d’institutions, d’écoles, de bibliothèques, et du grand public. Mais un tournant aussi, car nous avons plus que jamais besoin de vous. La diffusion de ce magazine de façon plus large implique un effort financier important. C’est pour cela que nous préparons une campagne de crowdfunding. Cela permettra à chacun de pouvoir s’impliquer et nous soutenir. Il est également possible de contribuer à nos actions en devenant membre d’AFRIKArchi et/ou en proposant une contribution au magazine.

Citation preview

Page 1: AFRIKArchi Magazine #4

AFRIKArchi M A G A Z I N E

#4

URBANisME

LE CONTiNENT AFRiCAiNCapitale du développement urbain du XXIe siècle

ThREAd CENTREUN ceNtre cUltUrel et UNe résideNce d’artistes aU service de la commUNaUté

ARChiTECTURE

PhOTOGRAPhiE d’ARChiTECTUREQuelles contraintes et quelles évolutions ?

Page 2: AFRIKArchi Magazine #4

SELECTION DES JEUNES PROFESSIONNELSARCHITECTES & INGENIEURS

AFRICAINS

1ere EDITION | 2016

POWERED BY AFRIKArchi

Page 3: AFRIKArchi Magazine #4

CONSULTANT AFRIQUE

Annuaire International de consultants en externalisation de compétences (outsourcing) pour l'Afrique.

www.consultant-afrique.com

VOUS FACILITE LA REALISATION DE VOS PROJETS

EN AFRIQUE

Les consultants sont classées par secteurs d'activités et par pays.

International Directory of consultants in outsourcing competences (outsourcing) for Africa.Consultants are classified by sector and country.

Page 4: AFRIKArchi Magazine #4

Premier magazine mondial d’architecture dédié à l’Afrique

Abonnez-vous sur www.magazine.afrikarchi.com

Numéro précédent

Page 5: AFRIKArchi Magazine #4

Chers lecteurs,

Nous sommes heureux de vous présenter le quatrième numéro d’AFRIKArchi Magazine. Celui-ci est important car il s’inscrit à un tournant. D’abord car il s’agit

du premier numéro que nous tirons au format papier. Ce sera ainsi l’occasion de renforcer sa diffusion mais également de marquer sa présence au sein d’institutions, d’écoles, de bibliothèques, et du grand public. Mais un tournant aussi, car nous avons plus que jamais besoin de vous. La diffusion de ce magazine de façon plus large implique un effort financier important. C’est pour cela que nous préparons une campagne de crowdfunding. Cela permettra à chacun de pouvoir s’impliquer et nous soutenir. Il est également possible de contribuer à nos actions en devenant membre d’AFRIKArchi et/ou en proposant une contribution au magazine.

Ainsi, nous continuons nos actions. Après le succès de la tournée de l’exposition AFRIKArchi #2, en particulier ses dernières dates dans les Ecoles Nationales Supérieures d’Architecture de La Villette et de Versailles (France), il sera encore possible de la visionner lors de prochaines dates en Afrique et dans le reste du monde. Aussi, cette période est celle de la préparation du Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE. Cette troisième édition portera sur l’espace public : un volet souvent oublié ou méconnu dans la conception architecturale et urbaine en Afrique, mais pourtant central. Nous avons réuni un jury international et pluridisciplinaire qui sera présidé cette année par le célèbre architecte marocain Rachid Andaloussi. Nous comptons sur vous pour relayer le message et participer, toujours aussi nombreux, à cette troisième édition qui s’annonce particulièrement riche et disputée.

L’image d’AFRIKArchi véhicule des valeurs de dynamisme et de partage, telle en a encore été la preuve ces derniers mois avec la participation de notre skipper Arnaud Godart-Philippe à la course Solitaire du Figaro, en partenariat avec FAUN Environnement. Les couleurs d’AFRIKArchi ont ainsi été brandies le long de la côte Atlantique, entre l’Espagne, la France et le Royaume-Uni. Rendez-vous dans les prochaines semaines pour continuer à voir AFRIKArchi à l’honneur, au travers des prochaines courses d’Arnaud.C’est l’occasion de rappeler que l’association est toujours à la recherche de potentiels soutiens financiers. N’hésitez donc pas à nous solliciter pour toute proposition de partenariat, et à diffuser ce magazine le plus largement possible.

Rendez-vous le 8 octobre prochain pour la conférence de presse de lancement du Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE #3.

Bonne lecture !

Khader BERREKLASecrétaire Général d’AFRIKArchiDirecteur Adjoint de Publication

EDITORIAL

« L’image d’AFRIKArchi véhicule des valeurs de dynamisme et de partage. Rejoignez-nous ! »

REDACTION

DIRECTEUR DE PUBLICATION ET DE REDACTIONRomarick ATOKE ([email protected])

DIRECTEUR ADJOINT DE PUBLICATION ET DE REDACTION Khader BERREKLA ([email protected])

REDACTEUR EN CHEF ADJOINTRoland YAO KOUASSI

REDACTEURSRomarick ATOKESenda BEN BOUHENIKhader BERREKLA

ONT COLLABORE A CE NUMERO Nicolas-Patience BASABOSE

GRAPHISMEKhader BERREKLARomarick ATOKE

PUBLICATION NUMERIQUEBoris HOUSSOU (France)

ABONNEMENTSEcrivez-nous à :[email protected]

Magazine disponible en ligne sur :www.magazine.afrikarchi.com

Magazine édité par AFRIKArchi 90, Aveunue des Acacias91800 Brunoy – FRANCETél : +33 (0)6 26 57 41 60 +33 (0)6 82 83 68 87 www.afrikarchi.com

AFRIKArchi © 2015La reproduction, même partielle, des articles publiées dans AFRIKArchi Magazine est interdite. AFRIKArchi Magazine décline toute responsabilité pour les documents remis. Les photos et illustrations avec la mention © DR sont des éléments à droits réservés. Les articles sont libres de toute publicité, y compris l’agenda. Les dessins techniques reproduits sont non-contractuels.

EQUIPE REDACTIONNELLE

Page 6: AFRIKArchi Magazine #4

6 | #4

EXTERIOR PERSPECTIVE - WEST ELEVATION

retour sur l’exposition “villes africaines en mouvement” à venise, organisée par l’agence d’architecture française architecture-studio. elle a rassemblé plusieurs artistes qui questionnent, de près ou de loin, le sujet urbain en afrique.

EXPOSITIONVilles Africaines en mouvement

dans un quartier résidentiel, cette réalisation propose une réinterprétation du principe traditionnel d’introversion autour d’un système de patio, le tout dans un espace urbain relativement dense.

lOgEmENTUne maison contemporaine algérienne liant tradition et modernité

PATRImOINE La case Mousgoum, entre tradition et modernité

44

Thread Centre - Albers Cultural center & Artist residency

allier art international, culture locale et dimension sociale, c’est le pari ambitieux qu’a tenu la fondation albers dans un site rural du sénégal. 22

A LA UNE

48

10

Comment le patrimoine peut influencer le développement de projets architecturaux contemporains ? c’est à cette question que cherche à répondre un projet au travers du cas de la case mousgoum au cameroun.

Page 7: AFRIKArchi Magazine #4

EXTERIOR PERSPECTIVE - WEST ELEVATION

A LIRE AUSSI...

ARCHITECTURE

CONSTRUCTION

PATRIMOINE

URBANISME & VRD

AGENDA

www.afrikarchi.com | 7

Sommairele pavillon du maroc à l’Exposition Universelle milan 2015

Parmi les sciences humaines ...

Développeur immobilier, un avenir possible pour le jeune architecte africain ?

l’architecture en Afrique, quel avenir ?

Photographie d’architecture en Afrique : Quelles contraintes et quelles évolutions ?

AKON lighting Africa : éclairer l’Afrique et ses citoyens

Habitations troglodytes de matmata : patrimoine du Sud tunisien

Tata Somba, un icône architectural

le continent Africain : capitale du XXIe siècle ?

Pratique et enseignement de l’architecture et de l’urbanisme en Afrique : agir face à ce grand défi

l’image : Place de l’Etoile Rouge à Cotonou

Agenda

Carnet d’adresses

38

16

20

34

14

9

40

46

60

56

47

50

54

Crédits photographiques : Couverture, pages 22 à 31 © Toshiko Mori Architectes ; page 7 © D.R. ; pages 8 à 10 © Atelier Lounes Messaoudi ; page 10 Exposition © Khader Berrekla ; pages 12 et 13 © Romarick Atoke ; pages 14 à 17 © D.R. ; pages 18 et 19 © Romarick Atoke ; pages 20 et 21 © Iwan Baan ; page 32 à 36 © D.R. ; pages 38 à 40 © Senda Ben Bouheni ; pages 42 et 43 © D.R. ; pages 44 et 45 © Romarick Atoke ; page 46 © Nicolas Boone ; page 47 © Stéphane Couturier, Safia Benaïm, Ange Leccia ; pages 48 à 53 et page 56 © Romarick Atoke ; page 55 et 58 © D.R. ; Sommaire : © Toshiko Mori ; © Iwan Baam ; © Sofia Benaïm ; © Atelier Lounes Messaoudi et © D.R..

Page 8: AFRIKArchi Magazine #4

THINK RENEWABLE

Page 9: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 9

Le pavillon du Maroc à l’Exposition Universelle Milan 2015La réinterprétation contemporaine d’un patrimoine

ARCHITECTURE | Maroc

Avec son thème distinctif, le Pavillon du Maroc, conçu par l’Agence KILO, est construit autour

d’une découverte sensorielle, de la nourriture et de la gastronomie, puis représente toute la diversité du Maroc. Les visiteurs peuvent découvrir l’expression architecturale à travers le pays, avec toute la variété de son «terroir», ses caractéristiques agronomiques et les différentes traditions, cultures d’une région à l’autre.

Le Maroc aborde les questions et les nouveaux défis de la nourriture et la nutrition, pour lui-même et le monde. Et ce en réponse au thème de cette édition de l’Exposition Universelle, «Nourrir la planète, Energie pour la vie ».

Ce voyage divertissant et éducatif, avec ses animations de la gastronomie et de la culture marocaine, permet aux visiteurs de voir, goûter, toucher, entendre et sentir toutes choses nouvelles et exotiques.

Mettre en valeur une gestion raisonnée de l’eau

Une autre priorité de ce voyage est de montrer au monde les utilisations et l’exploitation de l’eau, une ressource rare et précieuse dans ce pays. Il s’agit de montrer également la combinaison de la tradition et de la modernité appliquée dans l’irrigation du sol, et comment le Maroc a travaillé pendant des années pour fournir à ses citoyens, l’accès à l’eau.Le pavillon, de bois et de terre, est conçu en s’inspirant d’une typologie traditionnelle de la kasbah. Il s’articule avec un jardin présenté en plusieurs séquences, conçu pour favoriser la fluidité et l’enchaînement des séquences. Il favorise l’expérimentation et l’éveil des cinq sens. Ce pavillon est visible jusqu’à la fin de l’événement, le 30 octobre 2015, puis il sera démonté.

Romarick ATOKE

Page 10: AFRIKArchi Magazine #4

10 | #1

ARCHITECTURE | Algérie

Une maison contemporaine algérienne liant tradition et modernité

La maison est située dans une impasse en centre-ville au sein d’un quartier résidentiel dense composé de

petites parcelles. Elle occupe une parcelle d’angle, d’environ 200m² bordée sur deux côtés par les murs pignons des maisons adjacentes. Sur les autres côtés, elle fait face aux façades principales des habitations voisines.

Dans ce contexte, le défi des architectes était de créer un espace de vie spacieux et fonctionnel, protégé des vues directes.

La solution a été une réinterprétation contemporaine du principe d’introversion de la maison à patio traditionnelle. La conception préserve l’intimité des habitants mais elle est contemporaine par son style épuré et ses espaces intérieurs ouverts et fluides.

Les murs extérieurs donnant à l’Ouest et au Nord sur l’impasse et sur les façades voisines, sont percés d’ouvertures limitées et de dimensions réduites, ils constituent l’enceinte protectrice de la maison mettant ses occupants à l’abri des regards extérieurs.

Au contraire, les façades intérieures s’ouvrent à travers de grandes baies vitrées sur les patios-jardins étagés du rez-de-chaussée au 2e étage, multipliant les vues et profitant de la lumière et de l’ensoleillement.

Le patio «west eddar» traditionnellement fermé sur 4 cotés est ici fermé sur 3 cotés seulement ; le 4eme est « ouvert » pour laisser passer la vue, l’air et la lumière à travers un dispositif adapté: un mur de ventelles en bois joue le rôle de « moucharabieh » contemporain permettant de voir sans être vus.

Une interprétation originale et contemporaine du principe d’introversion de la maison traditionnelle en milieu urbain, par l’Atelier Lounès Messaoudi Architectes.

Page 11: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 11

La solution d’un «patio ouvert»

La répartition des espaces correspond à cette introversion: les espaces de vie principaux sont tournés vers les terrasses jardins, alors que les espaces secondaires ou «espaces servants» (salles d’eau, sanitaires, arrière cuisine, dressing) s’ouvrent sur l’impasse par des fenêtres étroites ou en hauteur.

Le rez-de-chaussée comprenant un jardin, est occupé par un grand bureau avec accès indépendant destiné à l’exercice d’une profession libérale, un garage pour deux voitures et un espace de réception et d’invités indépendant ouvert sur le jardin.

Le 1er étage consacre le maximum de surface aux lieux de vie privilégiés que sont la cuisine, la salle à manger et le séjour qui constituent le cœur de la maison, vaste espace ouvert («open space») communiquant avec la terrasse-jardin ou patio ouvert. Un éclairage zénithal y apporte un surplus de lumière. Pour accentuer la sensation d’espace, les trois niveaux communiquent visuellement grâce à l’escalier ouvert, bordé d’une bibliothèque en bois intégrée. Un mur de couleur rouge unifie l’ensemble, du rez-de-chaussée au dernier niveau.

Le 2e étage, regroupe les chambres et un espace polyvalent central donnant sur un patio minéral ouvert. La suite parentale comprenant dressing et salle d’eau s’ouvre sur le dernier patio ouvert. La maison adopte des principes écologiques de conception, en particulier l’utilisation de matériaux locaux (brique, plâtre, revêtement de sol, menuiseries). Elle vise le confort thermique d’été particulièrement, par la conception même, avant le recours à la climatisation: protection des grandes baies vitrées, petites ouvertures à l’ouest, double orientation des espaces, petites fenêtres de ventilation, isolation des toitures, menuiseries bois avec double vitrage.

1

3

2

5

4

1.2.3.4.5.6.

BureauEntrée

GarageKitchenetteSuite invitésTerrasse couverte

6

REZ-DE-CHAUSSÉE

7

7. Patio jardin0 1 3m

10

8

11

11 9

12

9.8.

10.11.12.

CellierCuisineSalonChambreTerrasse jardin

1ER ÉTAGE

0 1 3m

12

12

10

1311

1111.10.

12.13.

2ÈME ÉTAGE

Sejour d'étageChambreTerrasse jardinSuite parentale

0 1 3m

12

12

10

1311

1111.10.

12.13.

2ÈME ÉTAGE

Sejour d'étageChambreTerrasse jardinSuite parentale

0 1 3m

10

8

11

11 9

12

9.8.

10.11.12.

CellierCuisineSalonChambreTerrasse jardin

1ER ÉTAGE

0 1 3m

1

3

2

5

4

1.2.3.4.5.6.

BureauEntrée

GarageKitchenetteSuite invitésTerrasse couverte

6

REZ-DE-CHAUSSÉE

7

7. Patio jardin0 1 3m

COUPE SUR TERRASSES ET JARDIN

12

3

4

4

1.2.3.4.

Suite invitésPatio jardin

SalonTerrasse jardin

0 1 3m

R+3R+2

R+1

RO

UTE

PR

INC

IPAL

E

4

32

ImpassePLAN MASSE

1voie d'acces impasse

3

2.1.

3.4.

patio jardin rdc

R+2 R+2R+2

terrasse jardin 1er étageterrasse jardin 2ème étageterrasse inaccessible

Lounes MESSAOUDI

Page 12: AFRIKArchi Magazine #4

12 | #4

Clin d’oeil / La Quinzaine Africaine

AFRIKArchi a organisé, en partenariat avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture

de Paris La Villette (France), un événement qui a particulièrement marqué l’année universitaire. La Quinzaine Africaine a articulé, autour de l’exposition des meilleurs projets du Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE #2, de nombreux événements pour mettre en valeur la diversité culturelle et architecturale en Afrique. Pendant deux semaines, les meilleurs projets du concours ont été présentés autour d’une scénographie rappelant la thématique investie : le marché en milieu urbain africain. Les projets

entraient ainsi en résonance avec des photos, vidéos, installations artistiques. Plusieurs événements ont ponctué cette quinzaine : un vernissage festif avec un happening artistique et une dégustation de mets et boissons africains ; une rencontre avec plusieurs lauréats du concours dont le 1er prix autour de la cérémonie du café éthiopien ; une soirée festive avec un orchestre de jazz.Rendez-vous à l’issue des résultats du Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE #3 pour une nouvelle exposition itinérante, qui donnera lieu, nous l’espérons, à une autre Quinzaine Africaine !

Khader BERREKLA

Page 13: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 13

90, AVENUE DES ACACIAS91800 BRUNOY - FRANCETél : +33 (0)6 26 57 41 60

[email protected]

DEFINIR A CHAQUE PROJET UNE IDENTITE

Global Archiconsult

> ARCHITECTURE

> CONSTRUCTION

> URBANISME

> ARCHITECTURE D’INTERIEUR

> AUDITS TECHNIQUES

> GESTION & SUIVI DE CHANTIER

> ETUDE DE PROJET

> PERMIS DE CONSTRUIRE

> CONSEILS

Page 14: AFRIKArchi Magazine #4

14 | #4

En Afrique subsaharienne, comme sur le reste du globe d’ailleurs, le modernisme s’est imposé comme style

durant les dernières décennies, et comme sur le reste de la planète, certains architectes sont sortis du lot grâce à leur créativité et leur talent, adaptant le caractère innovant des structures modernistes en béton armé et parfois en acier aux aspects culturels du continent.

Nous pouvons par exemple citer le siège de la Banque Ouest-Africaine de Développement à Lomé au Togo, le Bénin Marina Hotel à Cotonou au Bénin, le bâtiment de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest à Dakar au Sénégal. En ce qui concerne les bâtiments administratifs, l’architecture corporative internationale domine le paysage urbain africain, pendant que l’architecture résidentielle reprend divers styles de l’architecture coloniale même dans les plus hautes sphères sociales africaines.Contrairement à nous, les sud-américains se sont détachés de la vision du colon. Peut-être est-ce un des motifs pour lesquels l’architecture contemporaine sud-américaine à du poids à l’échelle mondiale ! Depuis sa création il y a à peu

près 4 décennies le Pritzker Prize qui pourrait être considéré comme la plus haute distinction pour un architecte, a primé 3 des meilleurs architectes Latino-américains ; il s’agit des brésiliens Oscar Niemeyer, Paulo Mendes da Rocha et du mexicain Luis Barragán.

Ceci montre une chose essentielle, le monde de l’architecture sud-américain, à du poids sur le plan international, parce que le Pritzker Prize n’est pas qu’une question de créativité, il prend en compte aussi les facteurs d’influence politique et sociale. Il ne s’agit donc pas de dire ici que nous manquons d’architectes créatifs en Afrique, il est plutôt question d’organisation, de convergence, de médiatisation, d’indépendance intellectuelle. La culture africaine est très riche mais notre architecture contemporaine ne la reflète pas assez. Le mouvement lancé par les architectes modernistes africains (dont les œuvres exceptionnelles sont d’ailleurs peu reconnues mondialement) a été en quelque sorte mis de côté, alors que les sud-américains ont su entretenir ce bagage et l’améliorer au fil du temps.

Parmi les sciences humaines ...Parmi les sciences humaines, l’architecture et l’urbanisme ont une place de choix justifiée par leur importance stratégique dans le développement socio-culturel et économique. L’architecte et urbaniste est donc, avant tout un scientifique. Mais contrairement aux autres professionnels de la construction, l’architecte et urbaniste ne se limite pas qu’aux sciences exactes. En réalité il est formé pour répondre non seulement aux défis mathématiques et physiques de la construction, mais aussi pour répondre aux aspects sociaux et culturels.

ARCHITECTURE

Page 15: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 15

Une architecture qui n’est pas suffisamment représentative de la

richesse culturelle Africaine

Au Brésil par exemple, la ‘’escola paulista’’ qui a connu ses débuts avec l’architecte et professeur à la Faculté d’Architecture et Urbanisme de l’Université de São Paulo, a continué son chemin jusqu’à nos jours. Parmi les plus en vogue actuellement on peut citer, Angelo Bucci du Cabinet SPBR, Márcio Kogan du Studio MK27 ou encore le Studio FGMF, tryptique dans la plus jeune génération. Le Studio MK27 a par ailleurs eu 3 projets sélectionnés parmi les 50 meilleures architectures résidentielles publiées en 2014 sur le site Archdaily. L’une des caractéristiques principales de leurs réalisations intègrent l’utilisation du béton apparent, estimant qu’il faut profiter au maximum de ses caractéristiques technologiques et le laisser apparent pour que l’observateur distingue facilement l’effort structurel et l’action du temps sur le matériau. Les matériaux en général sont ‘’sincères’’, ils ne se cachent pas, le bois est apparent, la pierre locale est très souvent utilisée pour revêtir le sol, les briques en terre sont utilisés de diverses formes, avec des dessins très variés. Des systèmes de l’architecture coloniale et moderniste brésilienne sont

réadaptés à l’aspect plastique contemporain, comme les moucharabiehs, le ‘’beiral’’ - grand débordement de la toiture pour protéger du soleil et de la pluie tout en permettant l’illumination et la ventilation naturelle - les cobogós - types de claustras -, les ‘’espelhos d’água’’ - des ‘’miroirs d’eau’’, qui réfrigèrent naturellement l’intérieur des résidences -.

Le modèle de l’Amérique Latine

L’architecture africaine gagnerait à s’intéresser à ce qu’il se passe en Amérique Latine et vice versa. Nos climats sont très similaires, et le mélange de cultures a déjà produit une synthèse qui aujourd’hui reflète et représente une société latino-américaine contemporaine et indépendante, deux facteurs qui nous rapprochent. Les architectes africains gagneraient aussi à sortir de l’ombre, parce que leur rôle ne se limite pas qu’à la production locale, ils sont aussi les ambassadeurs du continent et les Ordres des Architectes ont un grand rôle à jouer sur ce plan. Il serait temps qu’au-delà des sportifs, d’autres groupes de professionnels africains soit reconnus dans le monde, notamment sur le plan intellectuel ; Espérons que ce soit le cas de nos architectes et urbanistes.

D.R.

Page 16: AFRIKArchi Magazine #4

16 | #4

Développeur immobilier, un avenir possible pour le jeune architecte africain ?

Beaucoup diront que la responsabilité de ces décès fortement évitables se trouve du côté des ingénieurs

de structure et d’autres acteurs dans l’industrie de la construction. Mais peu importe, les architectes y ont aussi un rôle à jouer.Beaucoup de jeunes architectes africains sont présentement formés à l’extérieur du continent et tous n’ont pas le désir de retourner en Afrique en raison du manque d’organisation et d’opportunités dans leurs pays d’origine. Ceux qui sont formés localement rêvent plutôt de s’aventurer ailleurs sans espoir que leurs titres et qualifications soient reconnus pour leur permettre de pratiquer leur métier. Dans cet « enfer », beaucoup abandonnent leur vocation pour gagner la vie autrement.Être jeune architecte africain n’est pas facile, mais notre continent offre un espoir inimaginable si nous savons nous engager et nous impliquer dans la résolution des plus grands problèmes sociaux où notre expertise est essentielle. Comme l’habitat.Il est vivement temps pour une «architecture rebelle» en Afrique. Par «rebelle», je ne veux pas dire la voyoucratie de construire n’importe quoi, n’importe où

et n’importe comment; mais une approche stratégique de la profession et le désir de voir le changement au sein de nos sociétés. L’architecture rebelle doit être à la fois un mouvement social et politique. Il est temps d’ouvrir la scène aux «architectes-activistes». Cet architecte rebelle doit être prêt à sortir des limites professionnelles prédéfinies dans sa formation et de délimiter cette nouvelle voie.

Laisser place aux architectes-activistes

Au cours des dernières années, nous avons vu quelques versions de cette «architecture de guérilla ». Des architectes qui ont osé ignorer les limites traditionnelles de leur vocation, cette même ordonnance qui souvent classifie les architectes comme des simples « concepteurs ». Des architectes qui se donnent pour mission d’élargir leur rôle dans la société en s’ajoutant quelques chapeaux supplémentaires sur le front. L’une des approches, la plus efficace et la plus directe est celle de l’architecte comme « promoteur immobilier ».

Dans certaines parties de l’Afrique le métier d’architecte est aujourd’hui dans les limbes. Dans beaucoup de pays, la noblesse de la profession est de plus en plus remise en doute et un grand nombre de travaux exécutés dans nos villes ne suivent pas les normes éthiques. Nous nous retrouvons alors avec un chantier de structures qui s’effondrent. La raison en est, le manque de réglementations adéquates et l’absence d’institutions fortes pour faire de la résorption de cette crise dangereuse une priorité.

ARCHITECTURE

Page 17: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 17

La population actuelle de l’Afrique est d’un milliard et deux cents millions d’âmes et les citadins représentent actuellement 40% de ce total. En 2030, notre continent aura une population projetée à 1,5 milliard, ceux qui résideront dans les villes sont projetés à 579 millions en 2030.Cette transformation accentuera la population urbaine qui deviendra alors plus importante que la population rurale dans environ deux décennies. Beaucoup de citadins pauvres vivent présentement dans les mêmes conditions que ceux de la campagne. Cependant, la migration de retour étant impossible, la pauvreté urbaine est devenue désormais une caractéristique permanente de la plupart de nos économies. Cette croissance massive et rapide de la population urbaine couplée avec d’autres aspects socio-économiques dans nos pays présentent d’énormes défis à relever et, si observé d’un point de vue optimiste, des opportunités assez intéressantes.

Les jeunes architectes africains doivent s’emparer du problème du

logement

La crise du logement est aussi une occasion pour cette nouvelle classe de jeunes architectes dits « rebelles » ou « activistes ». Les estimations nous disent que seulement une petite proportion de citadins en Afrique a un logement adéquat tandis que la plus grande majorité n’a pas d’autres choix que de faire avec ce qu’ils ont au-dessus leurs têtes.Les choses bougent en Afrique, les dynamiques socio-économiques également changent. Dans de nombreuses régions, il y a une émergence quantifiable d’une petite classe moyenne et de plus en plus d’Africains s’ouvrent aux marchés qui leur ont été fermés depuis peu. L’Afrique est le futur, disent-ils.

Au lieu de laisser cette nouvelle fenêtre avec toutes ses opportunités aux grands acteurs et autres entités externes, le marché immobilier de l’Afrique est quelque chose que nous pouvons réclamer comme nôtre. Qui sont mieux placés pour résoudre cette crise du logement? Et les jeunes architectes peuvent également revitaliser leur profession en se frayant un chemin dans ce nouveau domaine, parce que nous sommes partiuclièrement qualifiés pour contribuer amplement de façon équitable.La récente crise du logement a entraîné un boom de l’immobilier de manière sporadique en apportant son lot d’opportunistes et autres individus non qualifiés. Sans réglementations, nous sommes souvent témoins d’ouvrages non adaptés érigés dans nos paysages sans tenir compte du contexte physique et culturel. Une maison ou un bâtiment étant un investissement à long terme, les propriétaires exigeraient une garantie pour bénéficier de leurs efforts actuels même dans un futur lointain. Pour faciliter ceci, les architectes doivent se positionner comme le «passage obligé ». Nous avons un rôle à jouer et une obligation dans l’éthique déontologique de faciliter l’obtention du logement pour notre population.Peu d’architectes gèrent avec succès ce double rôle dans l’environnement bâti. Être architecte n’est pas une mince affaire, ajouter un nouveau chapeau comme développeur immobilier ne fera qu’amplifier ces maux de tête que nous aimons tant à haïr, mais remercions les cieux de nous avoir donné des éclaireurs et pionniers pour baliser la voie.L’architecte américain Jonathan Segal a développé son premier bâtiment juste après son diplôme universitaire à l’âge architecturalement tendre de 25 ans. Depuis lors, il n’a jamais arrêté, sans l’aide d’un seul client. Basé à San Diego dans l’état de Californie, son cabinet combine les rôles d’architecte et de développeur immobilier harmonieusement.

Page 18: AFRIKArchi Magazine #4

18 | #4

Son modèle d’entreprise est basé sur le développement immobilier principalement pour la location. Au fil des ans, son entreprise a développé et construit des dizaines de projets. Un de ses projets emblématiques est un bloc de 141 appartements vendus pour 45 millions de dollars à un groupe d’investisseurs.

S’inspirer des pionniers pour se donner les moyens d’entreprendre

Illuminé par le pouvoir et l’influence des architectes dans ce modèle d’entreprise, Jonathan Segal encourage d’autres architectes à développer leurs propres projets. Dans certains de ses cours qu’il offre en ligne dans ce domaine, il dit «à travers le contrôle de l’ensemble du processus et l’élimination du client, vous pouvez construire et concevoir ce que vous voulez et gagner fructueusement à travers votre travail».Aujourd’hui Jonathan Segal a beaucoup de projets de grande envergure développés au sein de son cabinet. Pour le jeune architecte africain, cela peut sembler époustouflant, mais tout le monde doit commencer quelque part, et il y a de l’espoir.

Alfonso Medina âgé de 31 ans est fondateur du T38 Studio, un cabinet d’architecture basé dans la ville de New York, aux Etats-Unis. La firme trouve des sites, conçoit des projets, les construit et les vend. Un processus assez simple, non ? Selon Alfonso Medina, la branche « architecture » de son entreprise ne travaille que pour sa branche « développement immobilier ». « Nous n’avons pas d’autres clients. Ce n’était pas une question de choix de bâtir l’entreprise de cette manière, c’est juste comme ça qu’elle a commencé», dit-il.

« Quand je suis allé faire mon premier cycle universitaire à Monterrey au Mexique, j’ai eu l’opportunité de construire quelques maisons à Tijuana, alors j’ai pris une année sabbatique de l’école et m’y suis installé. Ma mère était propriétaire de la parcelle pour la première maison que j’ai construit, donc nous avions déjà un client. C’est comme ça que j’ai appris. Tant que la maison ne tombait pas, j’étais satisfait. »La carrière d’Alfonso Medina en tant qu’architecte-développeur a commencé depuis ses années d’études et compte tenu de la variété et la taille des projets sur lesquels il a travaillé, les jeunes architectes africains peuvent s’assurer qu’une grande injection financière n’est pas une condition préalable pour y parvenir. Tout lion fut un lionceau dans son passé.Il a personnellement une histoire d’amour avec Tijuana, la ville mexicaine où il a grandi, où il travaille maintenant pour aider dans la transformation du logement. T38 Studio travaille sur les moyens d’améliorer la qualité et l’économie des logements sociaux ou habitations à loyer modéré. «Nous avons déjà développé plus de 40 maisons à Tijuana, notamment des maisons à famille unique, des unités multifamiliales, et des villas.»Le parcours professionnel d’Alphonso Medina est une source d’inspiration pour les jeunes architectes africains car il s’est vu au milieu d’une crise du logement dans sa société et y est profondément impliqué dans la formulation de solutions adéquates. La nouvelle mission de son cabinet est d’éduquer les masses sur l’importance d’un bon design et une bonne architecture sans nécessairement casser la banque. « Nous nous sentons octroyés de l’opportunité de concevoir une architecture humaine et authentique pour ceux qui ne sont pas familiers avec cet art, les gens qui auraient acheté n’importe quelle maison. Ils commencent vraiment à comprendre comment apprécier une bonne architecture. »

ARCHITECTURE

Page 19: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 19

Ceci permet non seulement de croître l’investissement des potentiels acheteurs en leur garantissant, la qualité et la longévité, mais positionne les architectes comme le «passage obligé», comme mentionné plus haut.

L’architecte devient un acteur incontournable

En vérité, les pionniers mentionnés ci-dessus opèrent dans des pays où les organisations sont en place pour supporter leurs efforts dans ce cocktail architecture / développement immobilier pendant qu’en Afrique nous luttons encore pour avoir des structures organisationnelles définies pour que notre profession s’épanouisse comme il se doit. C’est aussi vrai que les deux exemples mentionnés ici, parmi tant d’autres, ne pouvaient réussir que dans les sociétés où le pouvoir d’achat des populations s’élève à un niveau acceptable. C’est également vrai que les écoles qui les ont formés les ont équipés avec des outils nécessaires pour se lancer confortablement dans cette lignée et certainement que le vent dans leurs régions respectives soufflait favorablement dans leur direction, mais cela n’empêche qu’il y a eu des individus déterminés qui ont décidé de réorienter leurs pratiques architecturales.Nous, architectes africains, avons un poids considérable dans l’équilibre du pouvoir pour ce qui concerne l’environnement bâti. C’est notre obligation commune d’intensifier et de définir des paramètres qui permettront l’épanouissement de notre profession, en tant que membres de la société et comme un «passage obligé».

Au-delà de nos manœuvres pour influencer les décisions de nos gouvernements nationaux, les institutions financières et la population en général, l’architecte-développeur aura besoin d’une boîte à outils bourrée de connaissances variées pour l’équiper dans cette nouvelle direction.C’est très important de ne plus s’appuyer seulement sur une formation en architecture. Il nous faut une compréhension approfondie du marché de l’immobilier car c’est une industrie à part entière, une appréciation de l’économie de la construction et un certain attachement à la psychologie sociale.

Jonathan Segal offre des cours pour faciliter la transition de l’architecture au développement immobilier. Plusieurs écoles offrent des diplômes ou certificats dans le développement, la gestion, le financement immobilier et d’autres dans l’économie de la construction. De nombreux établissements offrent des formations courtes à longue distance ou en ligne que tout le monde peut suivre de n’importe où.

C’est aux architectes africains de se réinventer et de capitaliser sur ce que nous pouvons offrir à nos sociétés en créant des opportunités que seulement nous pouvons voir, comprendre et exploiter. Les défis sont là, les possibilités sont là, le changement est possible. Un changement pour lequel nous pouvons tous croire.

Nicolas-Patience BASABOSE

Page 20: AFRIKArchi Magazine #4

20 | #4

ARCHITECTURE

L’architecture en Afrique, quel avenir ?

Comment se porte le marché de l’architecture en Afrique aujourd’hui et quelles ont été les évolutions au cours des 10 dernières années ?

R.A. : Ces 10 dernières années, on note une impressionnante évolution. Grâce à une montée de la classe moyenne capable de louer les services de professionnels architectes et d’ingénieurs, mais également les budgets alloués par les gouvernements pour des projets d’infrastructure, on remarque à travers le continent la poussée d’édifices et même des constructions de villes entières. C’est le cas de « Oyala » en Guinée Equatoriale, un village choisi pour devenir un pôle administratif et universitaire qui devrait couvrir près de 32 000 hectares et accueillir 65 000 habitants. Ou encore la ville de « Kilamba » en Angola, inaugurée depuis Juin 2011 et pouvant loger 120 000 habitants. Toutefois, on note que les infrastructures ne sont pas réalisées de façon durable et ne répondent pas forcément aux besoins locaux du moment. Certaines infrastructures sont bien érigées, mais par manque de maintenance se dégradent au bout de quelques années et tombent par la suite en ruine. Il faudrait penser les villes africaines ainsi que les infrastructures qui s’y opèrent, et mieux répondre par exemple à la croissante demande d’habitat et au manque d’infrastructures. Compte tenu des enjeux environnementaux, architecturaux, urbanistiques et d’assainissement, nous qui sommes acteurs locaux devront être davantage sollicités et travailler ensemble avec les professionnels étrangers afin de proposer des projets qui reflètent des solutions durables, à moyen et à long terme aux populations africaines.

Quels sont vos principaux projets pour les métropoles africaines ?

R.A. : Je travaille actuellement sur deux principaux projets. Le premier, est le Concours International ARCHIGENIEUR AFRIQUE 2015 que je pilote avec l’équipe d’AFRIKArchi. Ce concours d’architecture, d’urbanisme et de génie civil dédié à l’Afrique, gratuit et ouvert aux professionnels et étudiants, sera lancé le 1er Octobre 2015 avec une conférence de presse que nous ferons à Paris en Septembre à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Le second, est « Le Grand Cotonou ». Piloté avec l’équipe de Global Archiconsult ainsi qu’un panel pluridisciplinaire de professionnels, ce projet de charte urbaine - paysagère et architecturale a pour but d’apporter des solutions durables pour répondre aux multiples maux dont souffre la capitale économique de Cotonou (Bénin). Nous cherchons à répondre par exemple au flagrant étalement urbain de la ville, à l’absence de viabilisation des quartiers notamment périphériques, la forte demande d’habitat, à l’absence de planification urbaine qui soit fonctionnelle, en proposant des solutions telles que l’urbanisme vertical c’est à dire construire davantage en hauteur, ou encore l’agriculture périurbaine et bien d’autres solutions que nous soumettrons à la municipalité de Cotonou ainsi qu’aux institutions internationales.

Une fois présenté, nous lancerons la deuxième phase qui sera de trouver les financements pour exécuter dans un premier temps des micro-projets, ensuite des projets de plus grande échelle.

Romarick Atoke, Architecte & Président d’AFRIKArchi, a été interviewé par le MIDAA (magazine international du droit des affaires en Afrique), autour de l’avenir des villes et de l’architecture en Afrique. Nous publions cet échange.

Page 21: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 21

Quels sont les enjeux de la charte architecturale, urbaine et paysagère du «Le Grand Cotonou» ?

R.A. : Les enjeux de ce projet ambitieux sont multiples. Il s’agit de proposer des aménagements d’espaces verts paysagés durables et de qualité dans la ville. Privilégier les circulations routières et piétonnes sécurisées à travers la ville et rénover l’éclairage de même que les percées, Améliorer l’accessibilité, l’assainissement et les voiries réseaux divers (VRD) dans les quartiers de la ville. Désengorger la ville en proposant des solutions aux problèmes liés à et l’étalement urbain et répondre à la galopante demande en habitat. Proposer des identités architecturales, urbaines et paysagères qui puissent répondre à la sensibilité des usagers. Proposer un projet étudié et conçu par des experts, professionnels, acteurs locaux et internationaux.

Le tout en alliant technique et imagination afin de soumettre des propositions respectueuses de l’environnement. Ensuite, ces propositions seront exécutées au fur et à mesure que nous trouverons les financements nécessaires. Il s’agit d’un projet sur le long terme.

Qu’est ce qui vous a poussé à créer l’association AFRIKArchi et le Concours Archigenieur Afrique ?

R.A. : C’est tout d’abord le souci de partager et de donner la chance aux africains de s’exprimer, ou ceux qui aiment l’Afrique tout simplement. Bon nombre d’acteurs sur le continent, étudiants comme professionnels, n’ont pas ou ne peuvent avoir la chance que j’ai eue de pouvoir étudier à l’étranger, ou encore de voyager à travers le monde. Alors, j’ai simplement décidé non seulement de mettre en place une plateforme pour l’accès aux multiples possibilités architecturales et techniques disponibles aujourd’hui, mais aussi de créer une compétitivité au sein des acteurs concernés sur le continent.

C’est donc ainsi que j’ai fait appel à des camarades qui m’ont rejoint à l’époque et j’ai fondé AFRIKArchi en 2011. L’année qui a suivi, on lançait le premier concours gratuit et dédié à l’Afrique dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et du génie civil avec comme ambition d’encourager, stimuler et récompenser la créativité et l’inventivité des talents africains. Mais également, de soutenir et d’amplifier l’enseignement et la pratique des domaines précités, de faire naître et diffuser une image positive et dynamique des matériaux locaux utilisés dans la construction, de cultiver l’inspiration et la créativité. Ce concours aujourd’hui est une fierté africaine et reunit à chaque édition plus de 1.000 participants issus de plus de 80 écoles et universités de plus de 30 pays.

Cette année, pour la troisième édition dont le jury est présidé par le célèbre architecte marocain Rachid Andaloussi, le thème choisi est “ l’espace public en milieu urbain en Afrique “, dans la continuité des deux précédentes éditions portant alors sur le logement collectif puis le marché. C’est l’occasion de penser des espaces qui permettent le développement d’une vie de quartier, des lieux d’échange, de convivialité, de lien social. Il est ainsi proposé de créer ou repenser un espace qui peut aller d’une petite place de quartier, au croisement de quelques rues, à la question du rapport au paysage environnant d’une métropole. Nous vous donnons rendez-vous en Mars 2016 à Casablanca lors de la cérémonie de remise de prix pour découvrir les projets lauréats ainsi que les résultats de cette édition qui s’annonce d’ores-et-déjà très intéressante.

L’association a également d’autres actions qu’elle a initié telles que l’Exposition itinérante des meilleurs projets du concours, l’organisation de cycles de conférences appellés les AFRIKonférences. Nous avons ainsi pu organiser des expositions de l’Inde au Brésil, du Rwanda en France en passant par l’Ethiopie, le Ghana, la Tunisie et bien d’autres pays. Nous lançons cette année la version papier du magazine, premier du genre dédié à l’Afrique. Nous cherchons à mieux bâtir l’Afrique du XXIe siècle !

MIDAA

Page 22: AFRIKArchi Magazine #4

DOSSIER

Thread CentreAlbers Cultural center & Artist residency

Page 23: AFRIKArchi Magazine #4

DOSSIER

Thread CentreAlbers Cultural center & Artist residency

Sinthian, Sénégal

199 LAFAYETTE STREET

SUITE 5A

NEW YORK, NY 10012

212.337.9644 PHONE

212.337.9647 FAX

[email protected]

WWW.TMARCH.COM

JULY 30, 2014

THE SINTHIAN CENTER: THE ALBERS CULTURAL CENTER AND ARTISTS’ RESIDENCYSINTHIAN, SENEGAL

Page 24: AFRIKArchi Magazine #4

24 | #4

ARCHITECTURE | Dossier

L’art et l’architecture comme lien entre la communauté locale des Sinthian et le monde. C’est dans une démarche d’enrichissement réciproque entre culture des habitants, engagement social et esprit artistique que s’est construit ce projet, mené par la fondation américaine Josef & Anni Albers et l’architecte Toshiko Mori.

Le village de Sinthian dans le sud-est du Sénégal a ouvert tout récemment les portes d’un important centre

culturel, conçu par l’architecte Toshiko Mori et financé par la Fondation Josef et Anni Albers, en collaboration avec un leader local du village. Ouvert depuis le 4 Mars 2015, le centre offre une résidence à des artistes internationaux. Il offre également à la population de Sinthian et des régions voisines un large éventail de programmes qui leurs permettront de découvrir de nouvelles formes de créativité et de cultiver leurs compétences. A la fois espace pour les marchés, l’éducation, les spectacles et les rencontres, le centre est une plaque tournante pour la communauté locale et un endroit où les artistes résidents peuvent vraiment expérimenter la vie de la société de Sinthian.

Artistes visuels, écrivains, chorégraphes, musiciens et danseurs sont invités à vivre et travailler au centre. Initiative dans cette région du monde rarement visitée, ils peuvent inspirer une plus grande dynamique internationale pour cette partie de l’Afrique de l’Ouest. Les premiers pas à travers cet esprit d’échanges culturels ont été faits en 2013 par les danseurs de la Wayne McGregor’s Random Dance lors d’ateliers organisés à Sinthian.L’architecte new-yorkaise Toshiko Mori a travaillé sur ce projet pro bono publico (pour le bien public). Soulignons que le projet a remporté un prix au AIA New York Chapter et a été également sélectionné pour l’édition 2014 de la Biennale d’Architecture de Venise. Le bâtiment est construit en utilisant les matériaux locaux et les constructeurs

locaux y ont contribué en partageant leurs connaissances approfondies du travail avec du bambou, de la brique, et du chaume. Ces techniques traditionnelles sont combinées avec les innovations de conception proposées par l’architecte. Le traditionnel toit en pente, qui a été inversé, sera capable de collecter environ 40% d’eau de pluie que peuvent utiliser les villageois pour les tâches domestiques.

Nicholas Fox Weber, Directeur de la Fondation Albers : «Lorsque Josef et Anni Albers ont créé la Fondation qui porte leurs noms, ils ont déclaré son but, celui d’être « la révélation et l’évocation de la vision à travers l’art». Ils considéraient l’acte de création et les plaisirs de la vision comme de grands moyens pour lutter contre la misère et assurer l’équilibre et l’espoir. Anni Albers a souvent évoqué que «partir de zéro» était essentiel dans la vie et Josef quant à lui a souvent vanté les merveilles de l’expérimentation.» Le centre a été construit en accord avec ces valeurs.

Le Dr Magueye Ba, leader local, avec l’organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, American Friends of Le Korsa (AFLK) , ont travaillé ensemble dans la gestion du centre médical de Sinthian, construisant son premier jardin d’enfants, finançant les salaires de ses enseignants et aidant la communauté à initier de nouvelles pratiques agricoles. Aujourd’hui, avec le soutien de la Fondation Josef Anni Albers, le village jouit de ce centre qui vient s’ajouter aux infrastructures existantes. De quoi stimuler davantage la créativité dans la région.STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150mSITE PLANS

REGIONAL PLAN

CONTEXT PLAN

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150mSITE PLANS

REGIONAL PLAN

CONTEXT PLAN

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150mSITE PLANS

REGIONAL PLAN

CONTEXT PLAN

STATEMENT OF PURPOSE

Situated in the remote community of Sinthian, Senegal, near the fragile border of Mali,

this project offers multiple programs for the community, including gathering space, a

performance center, and residency for visiting artists. A collaboration with private-

ly-funded medical NGOs that have operated in the area for more than 20 years, the

cultural facility is intended to complement the existing clinics, kindergarten, and farming

school. It is also meant to ensure stability and provide a common ground within a com-

munity consisting of twelve different tribes. The shared music, art, and performance

programs are a testament to the resiliency of the region.

In the design, a parametric transformation of the traditional pitched roof is achieved

through a process of inversion, inscribing a series of courtyards within the plan of the

building and simultaneously creating shaded studio areas around the perimeter of the

courtyard. The inversion of the roof also creates an effective strategy for the collection

and storage of rainwater. Water shed from the pitched roof and courtyard is collected in

canals that direct the runoff to covered cisterns on both sides of the building. With a

total footprint of 11,285 square feet, the project is capable of collecting a maximum of

559,120 liters of water throughout the year, substantially fulfilling the domestic and

agricultural water needs for the community.

Relying exclusively on local materials and construction techniques, the building’s tradi-

tional structure is formed primarily of large bamboo members and compressed earth

blocks. Climatic considerations figure prominently into the building’s form and specify

the orientation of the studios and covered gallery areas. The building also offers ample

shading of outdoor areas and considers wind orientation for ventilation. Climatic com-

fort is reinforced through multiple overhangs and spaced-brick walls that absorb heat

and allow for airflow through the building interior. In addition to local material, project

management will be undertaken by local villagers. The project offers an iconic shape in

a landscape that is a vast, flat bush land.

0 150m

Page 25: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 25

The village of Sinthian in south-eastern Senegal has recently opened an exciting new cultural centre,

conceived by architect Toshiko Mori and funded by the Josef and Anni Albers Foundation in collaboration with a local leader. Opened since 4 March 2015, the THREAD centre offers residencies for visiting international artists alongside a diverse range of programs that provide to the people of Sinthian and the surrounding region the opportunity to discover new forms of creativity and cultivate their skills. A venue for markets, education, performances and meetings, the centre is a hub for the local community and a place where the resident artists can have a truly meaningful experience of Sinthian society.

Visual artists, writers, choreographers, musicians and dancers are invited to live and work at the centre. With this rarely-visited area of the world as their muse, they can inspire a greater international appreciation for this part of West Africa. The first steps towards this spirit of cultural exchange were made in 2013, when dancers from Wayne McGregor’s Random Dance ran a series of workshops in Sinthian.

Acclaimed New York-based architect Toshiko Mori has worked on this project pro-bono, designing a building that has already won an AIA New York Chapter award and was selected for the 2014 Venice Architecture Biennale. The building is constructed using local materials. For

the construction, local builders have shared their sophisticated knowledge of working with bamboo, brick, and thatch. These traditional techniques are combined with design innovations by the architect. The traditional pitched roof is inverted and will be capable of collecting approximately 40% of the villagers’ domestic water usage in fresh rainfall.

Nicholas Fox Weber, Director of the Josef and Anni Albers Foundation :«When Josef and Anni Albers created the Foundation that bears their names, they stated its purpose to be « the revelation and evocation of vision through art ». They regarded the act of creation and the pleasures of seeing as the greatest means to combat hardship and provide balance and hope. Anni Albers often spoke about «starting at zero» as essential in life and Josef often extolled the wonders of experimentation.”.THREAD has been built in accord with these values.

Local leader, Dr. Magueye Ba and U.S. based non-profit organisation, American Friends of Le Korsa (AFLK) have worked together in running Sinthian’s medical centre, building its first kindergarten, funding its teachers’ salaries and helping the community initiate new agricultural practices. Now, with the support of The Josef and Anni Albers Foundation, the village enjoys that new facility that complement the existing infrastructure. What further stimulate creativity in the region.

Page 26: AFRIKArchi Magazine #4

26 | #4

ARCHITECTURE | Dossier

3

1 Existing medical facility

2 Proposed location for community center and artists’ residence

3 Main road

Village house

Pedestrian path

12

TO DIALIKO AND TAMBACOUNDA

TO GAMBIA RIVER

CONTEXT PLAN - SINTHIAN VILLAGE

0 150m

CONTEXT PLAN - SINTHIAN VILLAGE

Artist Residence #1

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Square Feet

Flex Area #1

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Total Area 11,285 sq ft 1048 sq m

Square Meters

Gathering Area

Exhibition/ Display 4000 370

Artist Residence #2 Square Feet Square Meters

Flex Area #2

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Interior Courtyard 2,735 254

Artist Residence #1

Artist Residence #2

Gathering Area

Flex Area #1

Flex Area #2

PROGRAM

Artist Residence #1

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Square Feet

Flex Area #1

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Total Area 11,285 sq ft 1048 sq m

Square Meters

Gathering Area

Exhibition/ Display 4000 370

Artist Residence #2 Square Feet Square Meters

Flex Area #2

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Interior Courtyard 2,735 254

Artist Residence #1

Artist Residence #2

Gathering Area

Flex Area #1

Flex Area #2

PROGRAM

Artist Residence #1

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Square Feet

Flex Area #1

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Total Area 11,285 sq ft 1048 sq m

Square Meters

Gathering Area

Exhibition/ Display 4000 370

Artist Residence #2 Square Feet Square Meters

Flex Area #2

Kitchen 200 18 Bedroom/ Closet 325 30 Bathroom 115 10 Living area 180 16 820 74

Break out space 770 30Shared Studio 685 55

1455 135

Interior Courtyard 2,735 254

Artist Residence #1

Artist Residence #2

Gathering Area

Flex Area #1

Flex Area #2

PROGRAM

Females Males Cows Horse

27

Goats

627

Sheep

519

338 367

Donkey

114

1528

= 5

1FEMALE

10 LITERS

1 MALE

5LITERS

1 COW

20LITERS

1 HORSE

25LITERS

1DONKEY

25LITERS

1 SHEEP

5LITERS

1 GOAT

5LITERS

MALES

1,835 LITERS

FEMALES

3,380 LITERS

DONKEYS2,850 LITERS

HORSES675 LITERS

GOATS3,135 LITERS

SH

EEP

2,595 LITERS

CO

WS

30,5

60 L

ITER

S

5.76%

6.96%

6.33%

7.51%

67.87%

4.08%

Total Water per Day: 45,030 liters

Total Water per Year: 16.4 million liters

Use 1.9 Million Liters / Year

705 VILLAGERS Use14.5 Million Liters / Year Use16.4 Million Liters

3520 TOTAL 2815 ANIMALS

29.4% 3.8% 3.4%

Water Users in Sinthian Individual Water Required per Day Community Water Usage per Day in Sinthian

WATER USAGE IN SINTHIAN

WATER PROVISION FOR SINTHIAN FROM CULTURAL CENTER

% Required water supplied by roof

Females Males Cows Horse

27

Goats

627

Sheep

519

338 367

Donkey

114

1528

= 5

1FEMALE

10 LITERS

1 MALE

5LITERS

1 COW

20LITERS

1 HORSE

25LITERS

1DONKEY

25LITERS

1 SHEEP

5LITERS

1 GOAT

5LITERS

MALES

1,835 LITERS

FEMALES

3,380 LITERS

DONKEYS2,850 LITERS

HORSES675 LITERS

GOATS3,135 LITERS

SH

EEP

2,595 LITERS

CO

WS

30,5

60 L

ITER

S

5.76%

6.96%

6.33%

7.51%

67.87%

4.08%

Total Water per Day: 45,030 liters

Total Water per Year: 16.4 million liters

Use 1.9 Million Liters / Year

705 VILLAGERS Use14.5 Million Liters / Year Use16.4 Million Liters

3520 TOTAL 2815 ANIMALS

29.4% 3.8% 3.4%

Water Users in Sinthian Individual Water Required per Day Community Water Usage per Day in Sinthian

WATER USAGE IN SINTHIAN

WATER PROVISION FOR SINTHIAN FROM CULTURAL CENTER

% Required water supplied by roof

ECOLOGICAL STRATEGY: RAIN COLLECTION

EXTERIOR PERSPECTIVE - EAST ELEVATION

EXTERIOR PERSPECTIVE - EAST ELEVATION

Page 27: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 27

LE CENTRE DE SINTHIAN

1

1

62

2

3

4

5

5

7

8

9

10

10

10

TO DIALIKO AND TAMBACOUNDA

TO KOULAR

TO KOULAR

0 50m

SITE PLAN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

2

1

3

1 FLEXIBLE WORKSHOP

1

2 BREAKOUT SPACE

2

2

2

3 KITCHEN4 BEDROOM5 BATHROOM

6 GATHERING SPACE

3 5

7 WATER CANAL

4

5

4

6

8 COURTYARD

8

8

7

7

7

0 10m

1 WATER RESERVOIR

2 GUEST HOUSE

3 DIRECTOR RESIDENCE4 GUARD HOUSE/ STORAGE5 PARKING

6 SOLAR PANELS7 NEW PATH8 EXISTING PATH

9 MEDICAL CLINIC

10 HOUSING

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

2

1

3

1 FLEXIBLE WORKSHOP

1

2 BREAKOUT SPACE

2

2

2

3 KITCHEN4 BEDROOM5 BATHROOM

6 GATHERING SPACE

3 5

7 WATER CANAL

4

5

4

6

8 COURTYARD

8

8

7

7

7

0 10m

1 WATER RESERVOIR

2 GUEST HOUSE

3 DIRECTOR RESIDENCE4 GUARD HOUSE/ STORAGE5 PARKING

6 SOLAR PANELS7 NEW PATH8 EXISTING PATH

9 MEDICAL CLINIC

10 HOUSING

EXTERIOR PERSPECTIVE - EAST ELEVATION

EXTERIOR PERSPECTIVE - EAST ELEVATION

Page 28: AFRIKArchi Magazine #4

28 | #4

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

2

1

3

1 FLEXIBLE WORKSHOP

1

2 BREAKOUT SPACE

2

2

2

3 KITCHEN4 BEDROOM5 BATHROOM

6 GATHERING SPACE

3 5

7 WATER CANAL

4

5

4

6

8 COURTYARD

8

8

7

7

7

0 10m

1 WATER RESERVOIR

2 GUEST HOUSE

3 DIRECTOR RESIDENCE4 GUARD HOUSE/ STORAGE5 PARKING

6 SOLAR PANELS7 NEW PATH8 EXISTING PATH

9 MEDICAL CLINIC

10 HOUSING

FLOOR PLAN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

2

1

3

1 FLEXIBLE WORKSHOP

1

2 BREAKOUT SPACE

2

2

2

3 KITCHEN4 BEDROOM5 BATHROOM

6 GATHERING SPACE

3 5

7 WATER CANAL

4

5

4

6

8 COURTYARD

8

8

7

7

7

0 10m

1 WATER RESERVOIR

2 GUEST HOUSE

3 DIRECTOR RESIDENCE4 GUARD HOUSE/ STORAGE5 PARKING

6 SOLAR PANELS7 NEW PATH8 EXISTING PATH

9 MEDICAL CLINIC

10 HOUSING

FOUNDATION PLAN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

0 10m

1 SLOPED COURTYARD

2 SLOPED WATER CANAL

3 COLUMN AND FOOTING4 CONTINUOUS FOUNDATION

1

12

2

2

2

2

3

3

3

44

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

(Max 73, 860 gallons)COVERED CISTERN

0 10m

1 SLOPED COURTYARD

2 SLOPED WATER CANAL

3 COLUMN AND FOOTING4 CONTINUOUS FOUNDATION

1

12

2

2

2

2

3

3

3

44

ARCHITECTURE | Dossier

Page 29: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 29

EAST ELEVATION

WEST ELEVATION

ELEVATION

EAST ELEVATION

WEST ELEVATIONWEST ELEVATION

EAST ELEVATION

EAST ELEVATION

WEST ELEVATION

ELEVATION

EAST ELEVATION

WEST ELEVATIONWEST ELEVATION

EAST ELEVATION

Local Materials and Construction Precedents

BAMBOO ROOF STRUCTURE

CONSTRUCTION: SECTION

CONSTRUCTION: INTERIOR PERSPECTIVE

Page 30: AFRIKArchi Magazine #4

30 | #4

American Friends of Le KorsaMEDICAL INVOLVEMENT

ARCHITECTURE | Dossier

American Friends of Le KorsaEDUCATIONAL SUPPORT

Page 31: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 31

Fiche technique | Datasheet

Programme : Centre culturel & Résidence d’artistes

Maître d’ouvrage : Fondation Josef et Anni Albers

Maître d’œuvre : Toshiko Mori Architects

Localisation : Sinthian, Sénégal

Superficie du terrain : n.c

Surface bâtie : n.c

Coût global de la réalisation (estimatif) : n.c

Date de démarrage des travaux : 2014

Livraison : 2015

Program : Thread centre & Artist residency

Building owner : Josef & Anni Albers Foundation

Prime contractor : Toshiko Mori Architects

Location : Sinthian, Senegal

Land area : n.c

Built-up area : n.c

Overall cost of the project (approximately) : n.c

Date of work starting : 2014

Delivery : 2015

American Friends of Le KorsaEDUCATIONAL SUPPORT

American Friends of Le KorsaCULTURAL EXCHANGE

Page 32: AFRIKArchi Magazine #4

32 | #4

T.O.BRICK WALL

EL: +3'-0"B.O.SPACED BRICK WALL

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"EL: +11'-0"

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"

INTERIOR LIVING AREAEXTERIOR GATHERING AREA COURTYARDCANAL

A1

2

3

4

5

6

1

2

6

5

1 THATCH ROOF

2 BAMBOO SUBSTRUCTURE

3 PERIMETER COLUMN

4 CLAY BRICK WALL5 CONCRETE SLAB FLOOR6 MASONRY FOUNDATION

B

7

7 FULL HEIGHT MESH SCREEN IN FRONT OF SPACED BRICK WALL

8

8 PERFORATED CANAL COVER

WALL SECTION A WALL SECTION B

TYPICAL WALL SECTION T.O.BRICK WALL

EL: +3'-0"B.O.SPACED BRICK WALL

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"EL: +11'-0"

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"

INTERIOR LIVING AREAEXTERIOR GATHERING AREA COURTYARDCANAL

A1

2

3

4

5

6

1

2

6

5

1 THATCH ROOF

2 BAMBOO SUBSTRUCTURE

3 PERIMETER COLUMN

4 CLAY BRICK WALL5 CONCRETE SLAB FLOOR6 MASONRY FOUNDATION

B

7

7 FULL HEIGHT MESH SCREEN IN FRONT OF SPACED BRICK WALL

8

8 PERFORATED CANAL COVER

T.O.BRICK WALL

EL: +3'-0"B.O.SPACED BRICK WALL

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"EL: +11'-0"

EL: +0T.O.FLOOR

EL: -2'-0"

EL: +11'-0"

INTERIOR LIVING AREAEXTERIOR GATHERING AREA COURTYARDCANAL

A1

2

3

4

5

6

1

2

6

5

1 THATCH ROOF

2 BAMBOO SUBSTRUCTURE

3 PERIMETER COLUMN

4 CLAY BRICK WALL5 CONCRETE SLAB FLOOR6 MASONRY FOUNDATION

B

7

7 FULL HEIGHT MESH SCREEN IN FRONT OF SPACED BRICK WALL

8

8 PERFORATED CANAL COVER

Local Materials and Construction Precedents

BAMBOO ROOF STRUCTURE

Sloped Water Canal

Sloped Water Canal

Covered Water Reservoir

Covered Water Reservoir

Courtyard Drain to CanalWater canal collects rain from roof Roof sheds water to canal

Max Water Collected: 559,120 liters

Min Water Collected: 159,745 liters

Total Roof Catchment Area: 11,285 sqft

11,285 square feet X 2.5 feet X (7.48 gallons / 1 cubic foot) = 211,029 gallons / 20% - 70% of 211,029 gallons = 42,205 gallons - 147,720 gallons / 42,205 - 147,720 gallons X (3.785 liters / 1 gallon) = 159,745 - 559,120 litersCalculation:

1 cubic foot = 7.48 gallons / 1 gallon = 3.78 liters / Run-off coefficient for thatch = 20% - 70% / Tambacounda annual rainfall = 30 inches (2.5 feet)

ECOLOGOCIAL STRATEGY: RAIN COLLECTION

Sloped surface

Sloped Sloped

Sloped Water Canal

Sloped Water Canal

Covered Water Reservoir

Covered Water Reservoir

Courtyard Drain to CanalWater canal collects rain from roof Roof sheds water to canal

Max Water Collected: 559,120 liters

Min Water Collected: 159,745 liters

Total Roof Catchment Area: 11,285 sqft

11,285 square feet X 2.5 feet X (7.48 gallons / 1 cubic foot) = 211,029 gallons / 20% - 70% of 211,029 gallons = 42,205 gallons - 147,720 gallons / 42,205 - 147,720 gallons X (3.785 liters / 1 gallon) = 159,745 - 559,120 litersCalculation:

1 cubic foot = 7.48 gallons / 1 gallon = 3.78 liters / Run-off coefficient for thatch = 20% - 70% / Tambacounda annual rainfall = 30 inches (2.5 feet)

ECOLOGOCIAL STRATEGY: RAIN COLLECTION

Sloped surface

Sloped Sloped

Sloped Water Canal

Sloped Water Canal

Covered Water Reservoir

Covered Water Reservoir

Courtyard Drain to CanalWater canal collects rain from roof Roof sheds water to canal

Max Water Collected: 559,120 liters

Min Water Collected: 159,745 liters

Total Roof Catchment Area: 11,285 sqft

11,285 square feet X 2.5 feet X (7.48 gallons / 1 cubic foot) = 211,029 gallons / 20% - 70% of 211,029 gallons = 42,205 gallons - 147,720 gallons / 42,205 - 147,720 gallons X (3.785 liters / 1 gallon) = 159,745 - 559,120 litersCalculation:

1 cubic foot = 7.48 gallons / 1 gallon = 3.78 liters / Run-off coefficient for thatch = 20% - 70% / Tambacounda annual rainfall = 30 inches (2.5 feet)

ECOLOGOCIAL STRATEGY: RAIN COLLECTION

Sloped surface

Sloped Sloped

ECOLOGICAL STRATEGY: RAIN COLLECTION

MATERIAL AND STRUCTURE

MATERIAL AND STRUCTURE

MATERIAL AND STRUCTURE

ARCHITECTURE | Dossier

Thatch roof

Bamboo roof structure +Clay brick facade

Page 33: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 33

EXTERIOR PERSPECTIVE - WEST ELEVATION

CONSTRUCTION: ROOF STRUCTURE

CONSTRUCTION: EAST ELEVA-

CONSTRUCTION: BRICK FACADE

Page 34: AFRIKArchi Magazine #4

34 | #4

ARCHITECTURE

Vous avez déjà certainement essayé au moins une fois de photographier un bâtiment, un monument, ou encore

une infrastructure. On pourrait même dire que, quelque part, nous sommes tous des photographes d’architecture. Mais nuance, il ne suffit pas de prendre une photo avec son portable ou son appareil photo pour affirmer que l’on fait de la photographie d’architecture. Seuls ceux qui la pratiquent peuvent l’affirmer.

A moins d’avoir étudié le sujet, il y a de fortes chances que vos photos présentent d’importantes déformations. La photographie dans le domaine de l’architecture, à l’instar de la photographie d’urbanisme ou de paysage est très délicate. Car il faut non seulement bien se positionner soi-même et choisir le point de vue idéal, mais également choisir le bon angle pour obtenir la luminosité souhaitée.Depuis des décennies, avec la publication d’oeuvres architecturales dans des magazines ou encore sur des plateformes numériques, la qualité de la photographie est nécessaire. Car, au délà des images de synthèse 3D que l’on conçoit avant la réalisation d’un projet, il y a la mise en valeur et l’interprétation qui suit une fois le projet réalisé. C’est ainsi que la photographie a pris une importante place dans le domaine de l’architecture.

Il y a encore des années, beaucoup en Afrique ignoraient cette profession mais aujourd’hui elle prend toute sa place, à l’instar de la photogaphie de mode. Partout dans le monde, d’impressionantes réalisations architecturales et urbaines sont ainsi mises en valeur. Malheureusement l’Afrique est de loin le continent où l’on photographie le moins l’architecture. Pourtant le nombre d’édifices et de belles réalisations ne manque pas. Voilà donc un champ à investir pour de jeunes professionnels du monde de l’architecture et de l’urbanisme sur le continent.

Aujourd’hui en Afrique, on ne peut compter le nombre de photographes d’architecture. Non pas parce qu’ils sont nombreux mais au contraire car ils sont très peu. Et parmi les célèbres photographes d’architecture connus dans le monde, très peu s’aventurent en Afrique. Néanmoins, on peut souligner la série de photos d’architecture avant-gardiste africaine réalisée en début d’année par le célèbre photographe d’architecture Iwan Baan. Cette série d’ailleurs donné naissance a un book intitulé « African Modernism ».Avec l’avancée technologique et celle du numérique, espérons que la photographie d’architecture puisse intéresser davantage les africains et les amener à s’exprimer à travers ce langage d’expression.

Romarick ATOKE

Sur la carte en couleurs, le jaune vif révèle les endroits les plus flashés de la planète : pays, ville, coin de rue, voire magasin ou restaurant. La carte se décline ensuite de l’orange au violet sombre puis brun, laissant dans l’ombre les endroits les moins photographiés. L’Europe est de loin le continent le plus photographié et partagé par les internautes.

Photographie d’architecture en Afrique :Quelles contraintes et quelles évolutions ?

Page 35: AFRIKArchi Magazine #4

[email protected]

ENTREE LIBRE

WWW.ROMARICK-ATOKE.PHOTOGRAPHY

PARIS | EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE

ARCHITECTURE - URBANISME - PAYSAGE

Addis-Abéba, ETHIOPIE | 2014Architecture & Urbanisme

CONTRIBUEZ

:

Page 36: AFRIKArchi Magazine #4

36 | #4

2015

Partenaire & Parrain officiel du Skipper n°38

Arnaud Godart-Philippe

Page 37: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 37

Lancement du Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE 2015« Concevoir ou réhabiliter un espace public en milieu

urbain en Afrique »

Le concours international ARCHIGENIEUR AFRIQUE est né de la volonté de soutenir et

d’amplifier l’enseignement ainsi que la pratique de l’Architecture, de l’Urbanisme, du Génie-Civil, du Design en Afrique, de faire naître et diffuser une image positive et dynamique des matériaux locaux africains utilisés dans la construction, de cultiver l’inspiration et la créativité, de donner aux acteurs des domaines précités l’opportunité de découvrir et d’apprécier les multiples possibilités architecturales et techniques. Notre ambition à travers ce concours est d’encourager, stimuler et récompenser la créativité et l’inventivité des talents d’aujourd’hui et de demain, notamment ceux de l’Afrique.

Il est gratuit et ouvert aux étudiants inscrits dans des écoles et universités, ainsi qu’aux jeunes professionnels ayant moins de 35 ans. Les candidats pourront participer seuls ou en équipe de quatre, maximum. Le jury international de cette troisième édition est présidé par Rachid ANDALOUSSI, Architecte & Président de CASAMEMOIRE.

« Concevoir ou réhabiliter un espace public en milieu urbain en Afrique » – voilà le thème de la troisième édition du Concours International ARCHIGNIEUR AFRIQUE.

Dans la continuité des deux précédentes éditions, portant alors sur le logement collectif puis le marché, il est proposé de développer un projet architectural et/ou urbain autour de la notion d’espace public. Ce thème revêt une dimension partagée de l’espace, qui devient alors propice à des usages variés, favorables à une meilleure qualité de vie en ville.

C’est l’occasion de penser des espaces qui permettent le développement d’une vie de quartier, des lieux d’échange, de convivialité, de lien social.

Par cette thématique, il s’agit également d’ouvrir sur une variété de situations urbaines et d’échelles propices à une diversité d’interventions, prenant en compte les usages de l’espace, les flux, la maîtrise des ambiances, le rapport à la rue et aux bâtis environnants, la présence du végétal, le rapport au paysage. Il est ainsi proposé de créer ou repenser un espace qui peut aller d’une petite place de quartier, au croisement de quelques rues, à la question du rapport au paysage environnant d’une métropole africaine.

Nous proposons donc, à l’occasion de ce concours, d’identifier un espace public faisant preuve de dysfonctionnement ou manquant au sein d’un quartier, en développant un projet architectural et urbain ancré dans un contexte social, économique, politique, environnemental. L’accent devra ainsi être mis sur la caractéristique durable du projet, en mettant en avant l’usage de matériaux locaux et d’une énergie propre.

La conférence de presse et le lancement du concours sont prévus le Jeudi 8 Octobre 2015 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine - Palais de Chaillot à Paris.

Les participants peuvent s’inscrire jusqu’au 30 Novembre 2015 directement sur le site internet www.afrikarchi.com/concours.

Nous invitons les participants à consulter le règlement détaillé du concours, qui sera mis en ligne dès le lancement sur le site internet www.afrikarchi.com et www.afrikarchi.com/concours.

Vous désirez devenir partenaire de cet évènement, prière de nous contacter par mail à l’adresse [email protected].

Page 38: AFRIKArchi Magazine #4

38 | #4

CONSTRUCTION | Eclairage public

AKON Lighting Africa : éclairer l’Afrique et ses citoyensProjet philanthropique lancé en 2014 par le rappeur

Akon, Thione Niang et Samba Bathily, « Akon Lighting Africa » ambitionne de favoriser l’électrification des zones rurales de l’Afrique subsaharienne grâce, notamment, à des dispositifs solaires à usage domestique ou collectif. Un crédit d’un milliard de dollars a d’ores et déjà été débloqué auprès d’organismes financiers internationaux afin de déployer des kits solaires dans une dizaine de pays africains.

Le projet est passé à la vitesse supérieure avec la création d’une académie du solaire au Mali courant l’été 2015.

Ce centre de formation professionnelle, qui est le premier de ce genre sur le continent, permettra aux Africains de se former aux spécificités de secteur de l’énergie solaire. La formation de nouveaux ingénieurs et de nouveaux techniciens est la condition sine qua none pour la réussite du projet qui vise au déploiement massif de dispositifs solaires dans les localités qui ne sont pas reliées au réseau électrique, un cas de figure très répandu en Afrique subsaharienne.

L’accent mis sur la formation de professionnels africains

La mise en place de l’académie a été piloté par l’énergéticien africain Solektra International, en collaboration avec des experts européens. Ces derniers sont notamment en charge de la création des programmes et de la fourniture des équipements. La formation professionnelle se concentre particulièrement sur l’installation et la maintenance des systèmes d’électrification solaire.« Nous avons le soleil, nous avons des technologies innovantes pour l’électrification domestique et collective; ce qu’il faut renforcer à présent, ce sont les compétences africaines. C’est la mission que l’on se donne. Nous faisons plus qu’investir dans l’énergie propre : nous investissons dans le capital humain. Nous pouvons accélérer la transformation de notre continent à condition de former maintenant des générations d’ingénieurs, de techniciens et d’entrepreneurs africains qualifiés », a déclaré Samba Bathily, un des responsables de l’initiative.

afrikarchi.com

Page 39: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 39

Rout

e in

ter é

tat

Coto

nou

- Pah

ou, B

énin

Page 40: AFRIKArchi Magazine #4

40 | #4

Matmata est un village berbère du sud de la Tunisie à 40 kilomètre au sud-ouest de Gabés. Il est situé

à plus de 600 mètres d’altitudes et compte moins de 2000 habitants. Matmata est desservie par sa position géographique et ses habitations troglodytes d’argiles plantés dans les fonds des montagnes du sud tunisien.Mais ce village isolé est loin d’être écarté du reste du monde puisqu’il attire chaque jour plusieurs visites touristiques. C’est en effet une destination souvent incluse dans les circuits touristiques permettant de découvrir le sud de la Tunisie. C’est d’ailleurs pour cela le réalisateur George Lucas l’a choisi pour tourner des scènes de Star Wars.

Matmata est caractérisé principalement par l’habitat troglodyte, les populations de cette région ont profité d’un relief qui permet de creuser des lieux d’habitat, de même elles ont cherché à se mettre grâce à ce type de demeure à l’abri de la chaleur excessive en été et du froid en hiver.L’habitat troglodyte offre un privilège sans égal dans cette région puisque les constructions sont isothermes, fraiches en été et tièdes en hiver. Ce qui assure un confort thermique pour cette zone aride.

Le village de Matmata est composé de nombreuses habitations troglodytiques. Environ 500 maisons y sont répertoriées, s’étendant sur une superficie de 300 hectares. Elles sont creusées dans la roche de montagne, protégeant parfaitement les habitants d’un climat rude. Grâce à cette architecture, ces logements permettent de

maintenir la fraîcheur en été. Une fraîcheur toute relative puisqu’il fait tout de même dans les 25 degrés entre juillet-août et 15 degrés en janvier. Ces températures ne sont pas constantes durant toute l’année, comme dans une grotte, les amplitudes thermiques entre l’hiver et l’été y sont assez réduits.

PATRIMOINE | Tunisie

Habitations troglodytes de Matmata : zoom sur le patrimoine du Sud tunisien

Le paysage aride des troglodytes de Matmata.

Page 41: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 41

Se fondant parfaitement dans le paysage, les constructions sont pratiquement invisibles parfois, ils sont très difficiles à repérer à cause de leurs formes géométriques irrégulières. Elles protégeaient donc parfaitement les habitants d’éventuelles invasions.

Depuis le niveau naturel du sol extérieur, on descend généralement dans la cour directement au moyen d’un étroit escalier aménagé à flanc de paroi.

À l’oeil nu on ne peut pas voir les constructions, mais une fois sur place, regardant en bas, vous pourrez découvrir les maisons souterraines qui ont été construites par les berbères de la région il y a plus de mille ans pour échapper à la chaleur de la région et pour se protéger contre tous types d’attaques surtout pendant les guerres.

L’héritage contemporain d’une architecture vernaculaire

Depuis les années 1980, la notion de l’architecture vernaculaire fait référence à une architecture créée en harmonie avec son environnement, par rapport à son aire géographique qui lui est propre, son territoire et ses habitants.L’architecture vernaculaire est le plus souvent définie comme une architecture utilisant des matériaux, techniques des mise en œuvre, et des codes esthétiques proches du site d’implantation. Le sud tunisien est connu par ses habitations typiques et originales : en forme de voute, les entrées des maisons sur un ou deux étages ne cessent d’attirer les visiteurs.

Les constructions troglodytes présentent une architecture locale particulière, ces constructions creusées verticalement et horizontalement caractérisent une population berbère qui a su adapter son habitation

au climat et la géographie des terrains. La structure extérieure est faite pour résister au sirocco ainsi qu’à la chaleur étouffante et sèche du désert, est propre à la région. Comme les autres villages connus pour ce genre d’architecture tels que Douz, aux portes du désert, Tataouine ou encore Gabès, Matmata a préservé ses habitants dans les traditions et la culture originelle.

Des caractéristiques architecturales et constructives

particulières Ce sont des habitations excavées avec les outils de l’époque à même la montagne, dans les flancs de vastes puits, habituellement circulaires, de 5 à 10 mètres de profondeur et de 8 à 15 mètres de diamètre. Le fond du puits constitue la cour de l’habitation. Dans cette région soumise à de très fortes canicules, plusieurs mois par an, cet aménagement particulier de l’habitat permettent de faire pénétrer la lumière dans les pièces souterraines tout en y maintenant de la fraîcheur au plus chaud de l’été.

Certaines maisons sont assez élaborées avec une succession de cours intérieures auxquelles on accède par des couloirs souterrains partant des logis ou de la cour principale. Ces constructions ont une cour centrale permanente afin d’avoir toujours accès au soleil. Une grande partie de ces maisons furent abandonnées pendant un moment. Mais depuis peu, on les utilise comme auberge pour les touristes, offrant un confort grandement apprécié.

Le plan général de l’habitation ne varie guère : un tunnel en pente, creusé dans le flanc d’une colline, conduit à une vaste cour centrale qui dessert plusieurs pièces couramment aménagées sur deux niveaux: le bas pour leshommes et les bêtes, le haut pour conserver les denrées.

Croquis explicatif d’un plan typique d’une construction troglodyte.Une pièce à deux niveaux creusée dans la roche.

Page 42: AFRIKArchi Magazine #4

42 | #4

L’habitat troglodyte caractéristique ne requiert pas de nombreux matériaux de construction. Le troglodyte vertical ne nécessite aucun matériau, sauf pour la boiserie en bois de palmier et éventuellement l’ocre et le badigeon à la chaux, puisque les habitations sont creusées dans la couche argilo-sableuse des collines.Les systèmes de gestion d’air et d’eau dans ces troglodytes sont définis d’une part comme un système traditionnel de conditionnement de l’air. Le puits (cour centrale) fonctionne comme une cheminée d’aération et permet l’ensoleillement.

D’autre part il existe un système d’approvisionnement en eau potable par le biais de citernes à l’extérieur de l’habitation. Les eaux usées et de ruissellement sont collectées dans un puits perdu creusé au milieu de la cour et recouvert de dalles en pierre. Parmi les caractéristiques principales on peut citer : La couverture est en relief naturel argilo-sableux, l’ossature est en relief naturel argilo-sableux, plafond légèrement voûté, les ouvertures et saillies en façade sont en forme d’un tunnel d’accès, le revêtement de finition est parfois en ocre ou badigeon de chaux. Cette succession de cratères, sur un relief accidenté, crée un véritable paysage de science-fiction. Matmata semble dormir dans la terre, perdue dans les montagnes. Le cœur de cette ville bat au rythme du soleil et de la nature. C’est des maisons qui se fondent dans le paysage sont d’une beauté étrange et silencieuse.

Un patrimoine en péril ?

Les habitations troglodytes restent toutefois de plus en plus abandonnées au profit des nouvelles formes, ce qui fait qu’il n’existe presque plus d’intervention sur le bâti. Malgré la grande volonté des particuliers, des associations locales et l’Etat à contribuer pour des opérations de restauration ou de réhabilitation, rien de conséquent n’a été exécuté jusqu’à présent.Ces constructions sont exposées à des transformations typologiques depuis quelques décennies. Leur usage évolue, c’est ainsi que quelques habitations sont meublées pour recevoir des touristes, d’autres sont même utilisées comme étables. L’utilisation des matériaux et des techniques de construction évolue en conséquence.L’architecture du sud tunisien possède un charme immuable

malgré les défis du temps et de l’état parfois dégradé de celle-ci. Elle invite à comprendre et à examiner comment de telles beautés ont pu naitre spontanément des mains d’artisans maçons, grâce à leur génie et leur savoir- faire.

De par leur génie, la pureté et l’intelligence de leurs formes et surtout leur cohérence par rapport à des sites fabuleux et des conditions climatiques parfois extrêmes, les architectures du sud tunisien, interpellent et fascinent. Ce patrimoine est sculpté par la main de l’homme, mais aussi par l’air, la lumière et la patine du temps, les maisons troglodytes, les menzel… L’architecture du sud tunisien reste spécifique puisqu’elle pose de véritables repères culturels reposant sur des solutions bioclimatiques d’une étonnante simplicité. Une architecture sans architecte s’expose au fil des siècles.

Le sud tunisien avec cette architecture vernaculaire marque l’histoire du patrimoine tunisien grâce à ces maisons troglodytes. Trouvant son origine dans la caverne, l’habitation troglodyte de la région de Matmata présente, au niveau de l’architecture , des particularités dignes d’intérêt par la nature des lieux produits. Habitat économique, jouissant du calme intérieur, « le troglo » s’intègre parfaitement à son environnement. Une architecture bioclimatique de la première heure, ce mode d’habitat finira certainement par inspirer les constructions de demain.

Senda BEN BOUHENI

Une coupe verticale au sol, montrant les espaces composant d’une construction troglodyte.

PATRIMOINE

Page 43: AFRIKArchi Magazine #4

APPEL A DONATIONS

AFRIKArchien collaboration avec

Lauréats du 1er Prix Concours ARCHIGENIEUR AFRIQUE 2012Youssouf Sawadogo & Zied Hattab

BAOBAB URBAINbibliothèque - espace public - infirmerie

lancent un

pour la réalisation du

CONTACTEZ-NOUS POUR VOS DONSTél : +33 (0)6 26 57 41 60 | +33 (0)6 82 83 68 [email protected] | www.afrikarchi.com

Page 44: AFRIKArchi Magazine #4

44 | #4

PATRIMOINE | Cameroun

Le trait dominant du relief camerounais est le massif de l’Adamaoua, un arc montagneux qui sépare le nord

et le sud du pays. Ses plateaux, à une altitude moyenne de 1370 m, dominent les plaines de la Bénoué, au nord et à l’ouest, le long de la frontière avec le Nigeria. Le Cameroun possède un climat tropical humide dans le Sud et sur les côtes. Le climat se rapproche du type sahélien en direction du nord. La région de l’extrême-nord dominée par des températures tropicales sèches fait la part belle aux constructions qui permettent d’exploiter l’énergie solaire dans un style qui soit propre à la culture locale : la case Mousgoum, faite en argile. Le territoire du peuple Mousgoum se trouve dans la cuvette du lac Tchad, dans l’arrondissement de Maga. Ce projet est porté par Jacques Lionel NTAMAG, étudiant en Architecture et Urbanisme niveau Master II, à l’Institut des Beaux-arts de l’université de Douala (I.B.A), situé à Nkongsamba. Nous vous en livrons ici les détails.

Comment vous est venue l’idée de la case Mousgoum ?

JLN : lors de certains travaux d’arts plastiques réalisés en Deuxième année comptant pour l’année académique 2011/2012, nous avons eu à proposer un projet inspiré d’une icône de l’architecture soudano-sahélienne de la région du nord du Cameroun à savoir la case Mousgoum ou case en « obus ».

Pouvez-vous nous donner plus de détails sur ce type de construction ?

JLN : Après analyse de l’ensemble suite à un dessin, nous avons procédé à une manipulation plastique en suivant le principe de « hot », « warm » et « cold » dans le degré de rupture avec l’œuvre de départ.

La case Mousgoum, entre tradition et modernitéLe Cameroun, pays d’Afrique centrale ouvert sur l’océan Atlantique, se divise en plusieurs régions. Au sud, la plaine côtière et l’intérieur des terres sont couverts d’épaisses forêts tropicales tandis qu’en direction du nord, celles-ci font place à la savane puis à la steppe soudano-sahélienne.

Page 45: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 45

Propos recueillis par Moïsette TJEGA ATALA

Ne craignez-vous pas de créer une rupture avec la culture ancestrale ?

JLN : Dans le souci de garder l’identité de la case culturelle et de ne pas rompre avec le passé, nous avons fait la proposition d’un ensemble destiné aux rencontres, à l’art et à la culture. Étant un édifice contemporain, en ce qui concerne les matériaux de construction ou les éléments de structure, nous y avons apporté le porte-à-faux ou le verre permettant d’alléger la structure et d’apporter la lumière. De ce fait, on s’éloigne de la structure monolithique de la case Mousgoum dont le matériau principal est l’argile.

D’où vous est né le souci de moderniser les constructions traditionnelles ?

JLN : Je me devais d’être capable dans mon mémoire de fin de formation d’apporter quelque chose de créatif voire même de nouveau dans le paysage architectural camerounais et répondant à certains problèmes de l’heure dans notre société tel que le développement. Je suis actuellement sur la piste de « Loisirs et développement dans les collectivités territoriales ». En effet malgré le processus de décentralisation entamé, nous pouvons faire quelques constats au sein de certaines sociétés africaines : la pauvreté voire l’inexistence des aménagements urbains, le manque d’infrastructures appropriées dans le domaine du divertissement comme c’est cas du cinéma ou des parcs d’attraction pour une jeunesse qui sombre dans l’alcoolisme, le manque d’emplois exprimé avec un fort taux de chômage qui à

son tour entraîne l’augmentation de la criminalité, des communes qui ne disposent parfois pas réellement de projets de développement. Ces éléments après études vont me permettre d’élaborer un projet qui pourra être proposé dans chaque commune, me permettant d’utiliser l’architecture comme élément d’attraction, de valorisation et générant des emplois, donc comme facteur de développement.

Mais vous semblez oublier que le Cameroun a une diversité ethnoculturelle énorme, plus de 200 ethnies, presque autant de dialectes.

JLN : J’étudierai la possibilité d’utiliser autant d’éléments modulaires que possible, ou alors une méthode de contextualisation de chaque projet en fonction de la commune hôte, de ses éléments culturels. Notons que l’environnement, le confort visuel, thermique et sonore seront des paramètres centraux du projet final. La priorité sera donnée à l’usage des matériaux locaux qui sont aussi diversifiés que possible tels que la terre, la pierre, les végétaux (bois, bambou) qui utilisés d’une certaine manière détiennent de fortes valeurs esthétiques.

Toute l’équipe Afrikarchi vous remercie pour cet éclairage, et vous encourage dans la réalisation de votre projet.

JLN : Je salue l’initiative de valorisation de l’architecture Africaine par Afrikarchi Magazine.

Page 46: AFRIKArchi Magazine #4

46 | #4

PATRIMOINE | Bénin

Somba est le nom générique retenu par l’administration coloniale pour désigner un ensemble de groupes

socioculturels vivant dans la montagne et le piémont occidental de l’Atacora. Les Tata Somba sont des constructions que le Nord Bénin a en commun avec le Nord Togo. Les ethnies concernées sont les Bétiabé, les Bétammaribé (Otammari au singulier) et les Bésorbé au Bénin, mais aussi les Tamberma au Togo. Tous ces peuples ont adopté cette forme d’architecture avec des particularités propres à chacun d’eux.

Au Bénin, les Tata Somba se rencontrent dans le département de l’Atacora sur les flancs de la chaîne montagneuse. Un Tata Somba n’a qu’une seule entrée et toujours face à l’Ouest. En effet, l’Est est toujours considéré comme un mauvais côté d’où viennent tous les maux dont souffre la société (la pluie et les orages n’y sont pas absents). Le côté Ouest par contre, qui marque la progression de leur migration, ne procure que bonheur.Les habitations sont construites de façon à respecter les croyances. Mais elles sont dispersées. Chaque Tata étant au-delà d’une portée de flèche de l’autre et construit de façon groupée à former un cercle. Le Tata qui fait face à l’entrée est celui du chef de famille. Les peuples de cette région sont attachés à l’équité. L’habitation à étage à travers ses variantes locales joue un rôle à la fois défensif et économique. Elle se veut être une citadelle de premier choix dans une région où se posaient de sérieux problèmes de sécurité des biens et des personnes.

Elle sert à la fois de logement à la famille, de protecteur ou de support des silos à grains, d’habitation des animaux domestiques et sauvages (abeilles). En somme, le Tata Somba est le refuge parfait pour hommes, animaux, oiseaux et insectes. C’est aussi un sanctuaire du clan.

Les Tata Somba au patrimoine mondial de l’UNESCO

Les Tata Somba sont en quelque sorte les témoins du passé, l’identité première des Bètamaribè. Mais avec l’amélioration des revenus, la construction de cases rectangulaires coiffées de feuilles de tôles se développe au sein même des villages Somba. Il y a un vrai risque de voir disparaître ces cases traditionnelles dans un avenir proche.

C’est pour ne pas assister à cette situation, que le Togo a fait la promotion de ces Tata en les mettant sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses Tata sont ainsi conservés et bénéficient une promotion dans tous les pays membres de l’UNESCO. Ce qui n’est pas le cas au Bénin. Les Tata Somba béninois ne sont pas encore déclarés patrimoine mondial. Les autorités ministérielles en charge de la culture et du tourisme doivent se pencher sérieusement sur la question et préserver la singularité de ses habitations. Il y va de l’intérêt du développement touristique du Bénin.

D.R.

Tata Somba, un icône architecturalLe patrimoine architectural Béninois est constitué d’une grande diversité de types d’habitations dont le plus célèbre est l’habitation à étage de l’Atacora, appelé communément Tata Somba.

Page 47: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 47

Il y a quatre siècles environ, l’Afrique représentait près de 17 % de la population mondiale. Ce chiffre a chuté pour atteindre

7 % en 1900. En 2014, l’Afrique représentait près de 16 % de la population mondiale (source : World Population Prospects: The 2012 Revision).

Selon le dernier rapport de l’Institut national d’études démographiques (Ined), la population africaine passera de 1,1 milliard à plus de 2,4 milliards d’habitants d’ici à 2050. Plus de 60 % des Africains pourraient alors vivre dans des centres urbains. Cette galopante croissance démographique – la plus forte du monde – est due à la dynamique de natalité de pays comme le Nigéria, l’Egypte, la République démocratique du Congo ou encore l’Ethiopie.

Dans le récent classement des agglomérations les plus peuplées du monde en 2014, on compte plusieurs métropoles africaines telles que :- Le Caire : 10e place avec une population de 18.42 millions d’habitants et +2.1% de croissance annuelle- Lagos : 19e place avec 12.61 millions d’habitants et +3.9% de croissance annuelle- Kinshasa : 23e place avec une population de 11.12 millions d’habitants et +4.2% de croissance annuelle.Source : World Urbanization Prospects, the 2014 Revision

A ces villes s’ajoutent évidemment d’autres métropoles comme Abidjan, Alger, Alexandrie, Addis-Abeba, Johannesburg, Dar es Salam et d’autres. Ces métropoles dont la démographie connait une croissance vertigineuse accueillent pourtant chaque jour de nouveaux arrivants. En provenance des campagnes, ces derniers se déplacent souvent faute d’emploi. Et leur installation se fait de manière anarchique en périphérie de ces grandes villes, sur des terrains non viabilisés, la plupart sans foncier. Définis comme des bidonvilles, ces lieux regorgent de constructions précaires où les services de base (eau, électricité, transports) ne sont pas installés convenablement.

Loger convenablement l’afflux de nouveaux citadins : un défi

Aujourd’hui, le défi que se lancent les dirigeants africains est de pouvoir mettre en place des infrastructures adéquates afin d’arriver à héberger près d’un milliard de nouveaux citadins d’ici 2050. En effet, les disparités régionales sont très importantes. Pourtant l’Afrique n’à point encore atteint le niveau d’urbanisation de l’Europe, de l’Amérique, ni celui de l’Asie.La mutation qui s’est opérée en Europe en un siècle se fera sur le vieux continent en une vingtaine d’années. « Les villes africaines sont le nouveau laboratoire de la mondialisation », considère le maire de Rabat. Ville où s’est tenue en Octobre 2013 le Congrès mondial des villes et collectivités territoriales pour réfléchir sur les futurs modèles urbains.

En Afrique, de l’est à l’ouest et du nord au sud, les métropoles ont leurs spécificités. On ne peut donc pas définir un prototype idéal de la métropole africaine. Toutefois, il pourrait être établi une feuille de route cohérente à plusieurs de ces agglomérations. Nous pouvons, dans la même continuité, accompagner les Etats, collectivités locales, sociétés de services publics africains à dresser des schémas directeurs d’aménagement urbain, maîtriser l’expansion de l’habitat précaire, améliorer la sécurité mais aussi les services liés aux voiries et réseaux divers.

Ensemble, convergeons nos compétences et connaissances pour accompagner les dirigeants, maires, élus des collectivités locales d’Afrique à mieux bâtir l’Afrique du XXIe siècle.

Romarick ATOKE

Le continent Africain : capitale du XXIe siècle ?

URBANISME

Page 48: AFRIKArchi Magazine #4

48 | #4

Cette exposition s’inscrit dans le prolongement d’une réflexion portée depuis plusieurs années

maintenant, autour de l’architecture en Afrique. Après avoir mis en place le concours «Young Architects in Africa», qui avait pour objectif de faire émerger de jeunes talents sur le continent, AS.Architecture-Studio a profité de la Biennale d’art de Venise (Italie) pour monter une exposition qui s’articule avec ces réflexions. Cela a été l’occasion d’inviter Pascale Cassagnau – responsable des collections audiovisuelles, vidéo et nouveaux médias au Centre national des arts platiques (CNAP) – et Françoise Docquiert – directrice adjointe du département Arts et Sciences de l’Art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – à présenter «Villes Africaines en mouvement».

Questionner et explorer la vie dans l’habitat collectif moderniste

C’est par le biais du projet Climat de France de Stéphane Couturier, présenté par Françoise Docquiert, que cette exposition s’ouvre. Série de photographies et de vidéos réalisées à Alger dans la cité dessinée par Fernand Pouillon, ce travail explore la vie inhérente à l’habitat collectif moderniste. Il met en évidence de façon significative la transformation des usages et

l’appropriation de l’espace propre à la culture locale. A Alger, Climat de France est une véritable ville construite dans les années 1950 au-dessus du quartier de Bab el Oued. Cet immense ensemble, qui abrite plus de 50 000 habitants, est aujourd’hui un espace morcelé : celui de la ségrégation croissante des ghettos urbains, de la relégation des quartiers, de la pauvreté, des classes défavorisées. Dans une tension entre architecture, urbanisme et pauvreté des populations, il questionne à la fois les utopies du mouvement moderne, la situation du logement et les difficultés de la société.

Des regards sur les mutations urbaines

Un ensemble de vidéos complète cette présentation, donnant du relief à l’ensemble et permettant de croiser à la fois les points de vue et les médiums artistiques. Les films de Nicolas Boone, Safia Benhaïm, Frédérique Lagny, Ange Leccia, David Yon, sélectionnés par Pascale Cassagnau, offrent une vision poétique sur l’Afrique urbaine, ses paradoxes, ses difficultés mais aussi ses espoirs.Fonctionnant sous la forme de carnets de villes dans l’espace filmique, les artistes contemporains se

Villes Africaines en mouvementArchitecture-Studio, agence d’architecture française à forte dimension internationale, porte un intérêt particulier pour l’urbanisme en l’Afrique. C’est cette démarche qui a initié l’exposition «Villes Africaines en mouvement» à la maison commune CA’ASI de Venise.

URBANISME | Exposition

Page 49: AFRIKArchi Magazine #4

sont emparés de l’architecture propre au film et de l’espace urbain. Cela est l’occasion de s’interroger sur la modernité et ses espaces publics, l’identité, le sujet, la singularité. L’espace urbain constitue le miroir et la scène privilégiés pour décrypter et inscrire les turbulences politiques du présent, les autobiographies collectives, les archives de la mémoire.

Les différentes oeuvres présentées dans cette exposition brassent avec intérêt l’ensemble de ces sujets. La question de l’exil politique au Maroc à travers le film La Fièvre de Safia Benhaïm. Les supposés bénéfices de grands projets, qui questionne le rapport au virtuel et l’impact de projets en décalage

avec les attentes d’une population locale, est le sujet de Cap Tingis. Hillbrow, film de Nicolas Boone, met en tension virtuel et réel au travers de plusieurs scènes successives dans un quartier pauvre de Johannesburg. Frédérique Lagny interroge la construction des identités culturelles au Burkina Faso. Enfin, David Yon aborde la question de la mémoire dans la ville algérienne de Djelfa.

AS.Architecture-Studio regarde donc l’Afrique avec intérêt et pertinence. Nul doute que cette exposition, comme l’initiative «Young Architects in Africa», donnera lieu à de prochains événements.

Khader BERREKLA

www.afrikarchi.com | 49

Page 50: AFRIKArchi Magazine #4

50 | #4

URBANISME

Aujourd’hui, les indicateurs chiffrés comme les experts nous confirment que l’Afrique bat des

records sur presque tous les tableaux, de l’économie à la démographie. Nous ne sommes pas sans ignorer que la croissance économique de l’Afrique est aujourd’hui estimée autour de 5 % pour les années à venir.Du point de vue démographique, la population africaine passera de 1,1 milliards à environ 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050 soit ¼ de la population mondiale (Ined), avec 60 % d’entre eux qui vivront potentiellement en milieu urbain. Le continent africain est celui qui a la plus forte croissance démographique dans le monde, estimée à 124 %.Quand bien même les collectivités locales des villes africaines tentent - tant bien que mal - de répondre à la galopante demande d’habitat, il est indispensable d’amplifier sur le continent la qualité de la pratique et de l’enseignement de l’architecture, de l’urbanisme et de la construction.Parmi le nombre infirme de grands architectes africains que nous connaissons, soit à peine une dizaine, aucun

n’a enseigné ou n’enseigne en Afrique. Certes ils donnent parfois des conférences lors de grands événements tels que Indaba, Archibat, mais ne sont que très peu présents dans des écoles et universités sur le continent.

Les grands architectes africains enseignent très peu en Afrique

Ils sont pourtant nombreux à enseigner à l’étranger, des USA à l’Allemagne. David Adjaye, architecte d’origine ghanéene a plusieurs fois été professeur invité dans des universités telles que la Royal College of Art, Princeton University of Architecture, Harvard Graduate School of Design.Francis Kere, d’origine burkinabé, a lui aussi enseigné aux USA, à Harvard Graduate School of Design et à l’Université de Wisconsin, en Suisse à l’Accademia Archittetura di Mendrisio pour ne citer que celles-là.L’on peut encore citer Kunlé Adeyemi, architecte nigérian, qui fut aussi professeur invité et critique à la

Pratique et enseignement de l’architecture et de l’urbanisme en Afrique : agir face à ce grand défiLe rôle de l’enseignement de l’architecture et plus largement, du fait urbain, est central dans la capacité des professionnels à faire émerger une qualité architecturale et urbaine. Si aujourd’hui, il n’y a toujours pas assez d’architectes sur le continent, il s’agit de déclencher une prise de conscience pour que la situation puisse évoluer dans le bon sens.

Page 51: AFRIKArchi Magazine #4

Faculté d’Architecture de l’Université de Washington, Harvard Graduate School of Design, mais également à l’Architectural Association à Londres.Dans leurs parcours d’enseignement, les architectes africains les plus en vue aujourd’hui n’ont guère pu faire bénéficier leurs connaissances aux étudiants et jeunes professionnels du continent Africain.La question est donc posée : comment peuvent se former les jeunes professionnels architectes et urbanistes qui vont devoir satisfaire l’habitat de 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050 ?

Qui seront les références de ces acteurs africains qui sont confrontés à de grands défis ? Beaucoup ont pour source d’inspiration les plus grands architectes occidentaux et non africains. Ce n’est pas nécessairement une question de préférence, mais parce que beaucoup ignorent l’existence de ces architectes africains. Ceux-là même qui font pourtant la une de magazines internationaux, réalisant des projets des USA à Dubaï.En Afrique subsaharienne, l’on ne compte en moyenne que 100 voire 120 architectes dans chaque pays. En Afrique du Nord, c’est en moyenne 400 à 500 architectes par pays. Pour faire une comparaison avec l’occident, en France c’est plus de 30 000 architectes qui sont inscrits à l’Ordre. Le manque de formation était donc crucial au sein du continent. L’écart est flagrant entre le Maghreb et le reste de l’Afrique. Au Maroc, trois écoles développent de multiples partenariats avec des écoles étrangères. Dans toute l’Afrique occidentale, il n’existe que deux écoles d’architecture reconnues : l’EAMAU à Lomé et l’ESIAU au Mali. Il existe aussi par ailleurs quelques départements d’architecture au sein d’universités. C’est le cas par exemple de l’Université du Nigéria qui a son département d’architecture, et celle du Ghana (Kwame Nkrumah University of Science and Technology).

Des professionnels peu nombreux et un nombre d’écoles très faible

Comment pourrait-on bâtir nos villes avec un nombre aussi pauvre de structures pédagogiques ? On se retrouve donc face à un grand défi face auquel nos décideurs doivent trouver des solutions pérennes. Il en va de la nécessité d’offrir une meilleure qualité de vie à nos populations africaines et ainsi tendre vers un développement réel.

Face à ces grands défis auxquels est confrontée l’Afrique, les décideurs politiques construisent nombre de nouvelles infrastructures partout sur le continent. Toutefois, on remarque que bon nombre de celles-ci y sont rarement l’œuvre d’architectes africains. Quand bien même nous ne manquons pas de professionnels, la quasi-totalité des conceptions et même des réalisations sont confiées à des professionnels étrangers, ou des multinationales d’ingénierie. C’est d’ailleurs autant le cas pour des projets architecturaux que pour des planifications urbaines. Le résultat est flagrant : la plupart de ces infrastructures ne reflètent pas la réalité quotidienne des usagers et ne répondent que très partiellement, voire pas du tout, à leurs besoins réels.

Pour mieux bâtir l’Afrique, qui mieux que les africains peuvent le faire ?

Les projets et marchés ont beau être confiés à des professionnels étrangers, ceux-ci viennent souvent solliciter les conseils d’acteurs locaux ou d’acteurs d’origine africaine qui connaissent mieux le terrain. Ils peuvent donc apporter des solutions durables, répondant à l’attente des populations.

www.afrikarchi.com | 51

Page 52: AFRIKArchi Magazine #4

52 | #4

Concilier technologie occidentale et réalités locales

La plupart des grands projets, souvent déjà bouclés à l’étranger, viennent atterrir sur le bureau de nos élus qui généralement les approuvent, sans avoir mené d’étude préalable portée par des acteurs locaux. Les africains ne peuvent évidemment pas bâtir seuls le continent. Nous avons besoin de la technologie et de l’ingénierie occidentale, mais alliés à nos réalités et à nos compétences, pour ainsi concevoir des projets durables et utiles.Nos décideurs doivent aussi sensibiliser les populations pour qu’elles comprennent que s’offrir les services d’un architecte c’est bâtir durablement son projet et

non se ruiner. Et si nous voulons mieux bâtir l’Afrique, mieux vaut former localement en tenant compte de nos réalités, notre climat, nos mœurs et non copier et coller la méthodologie et la pratique de ce qui se fait en occident, sans aucun rapport à notre contexte. Le nombre d’écoles d’architecture et d’urbanisme doit donc être multiplié sur toute l’étendue de l’Afrique. Et, nos architectes les plus reconnus doivent devenir des référents, amplifiant leurs interventions dans la pédagogie et la pratique sur le continent. Ainsi, nous pouvons certainement former des professionnels qui pourront mieux satisfaire la forte demande sur le continent, et ainsi garantir une meilleure qualité de vie aux générations futures.

Romarick ATOKE

URBANISME

Page 53: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 53

Global Archiconsult

www.globalarchiconsult.com

APPEL A COLLABORATIONBENEVOLAT

LEGRAND

COTONOU

EgrainerMise en placeEquipe

ArchitectesIngénieursUrbanistesTopographes ...

SociologuesHistoriens Anthropologues ...

Acteurs locauxConsultants ...

RecherchesEtudesArchivesCartesBibliographieEntretiens

Explication et Di�usion de la démarche sur la ville.Elaboration du cahier des charges & plan d’actions

Fédérer :

Visites de sitesPrécision des actions à mener

EchangesConférences et tables rondes occasionnelles, melant experts, usagerset acteurs de la ville.

Sensibilisation & Implication d’entreprises nationales et internationales

Activer :Workshops, Expérimentations,Construction maquette ou échelle 1Prototypage

Bouclage d’unepremière propositiondu projet

Pérenniser :Présentation duprojet à la municipalitéde CotonouRecherches d’investisseursnationaux et internationaux

Activater la première graine

1 2 3 4 5 6 7 8

2013 2014 2015

Vous êtes interessé par une collaboration internationale pour ce projet sur le Grand Cotonou. Où que vous soyez, Contactez-nous!

> Proposer des aménagements d’espaces verts paysagés durables et de qualité dans la ville.

> Privilégier les circulations routières et piétonnes sécurisées à travers la ville et rénover l’éclairage et les percées.

Les enjeux du projet> Améliorer l’accessibilité, l’assainissement et les VRD dans les quartiers de la ville.

> Désengorger la ville et proposer des solutions

> Proposer des identités architecturales, urbaines

Projet de charte architecturale, urbaine et paysagère

Call Us : +33 (0)6 26 57 41 60 [email protected]

Page 54: AFRIKArchi Magazine #4

URBANISME & VRD

Place publique au décor verdoyant et plaisant, la Place de l’Etoile rouge est située en plein cœur de la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin. Elle détient le record du plus grand carrefour de la ville auquel converge cinq grandes voies de circulation. Cet espace public est pour les cotonois, d’un point de vue symbolique, ce que peut être la Tour Eiffel pour les parisiens.

Page 55: AFRIKArchi Magazine #4
Page 56: AFRIKArchi Magazine #4

CARNET D’ADRESSES

Agence Andaloussi Angle Bd d’anfa, 1 rue mozart,Casablanca, MarocTél : +212 5223-62239E-mail : [email protected] : www.rachidandaloussi.com

Global Archiconsult 90, Avenue des acacias91800 Brunoy, FranceTél : +33 6 26 57 41 60 / 01 80 37 19 95E-mail : [email protected] : www.globalarchiconsult.com

Groupe 3 Architectes9 rue Gafsa 10 000Rabat, MarocTél : 0648507878 / Fax : 0537260608E-mail : [email protected] : www.groupe3architectes.com

Avant Projet81 BP : 7078 Missèbo, P. 57KCotonou, BéninE-mail : [email protected]él : +229 21 31 15 91 / Fax : +229 21 31 15 92

SAOTA109 Hatfield Street - GardensCape town, South AfricaTél : +27 21 468 4400 / Fax: +27 21 461 5408E-mail : [email protected] : www.saota.com

KERE ArchitectureArndtstraße 34 10965 Berlin, GermanyTél : +49 30 78952391 / Fax: +49 30 78952398 E-mail : [email protected] : www.kerearchitecture.com

Agence Perspective140, rue 30-88 / 04 BP 8489 Ouagadougou 04, Burkina Faso Tél : + 226 50 37 83 31 E-mail : [email protected] : http://agenceperspectivebf.wordpress.com

Atelier Denis TARGOWLA47, avenue Reille75014 PARIS, FranceTél : +33 1 45 89 83 16 / +33 6 07 86 26 64E-mail : [email protected] Website : www.targowla.com

KELDI Architectes 21 rue Voltaire 75011 Paris, FranceTél : +33 1 71 18 38 25 / Fax : +33 1 71 18 38 27E-mail : [email protected] : www.keldi-architectes.com

ADJAYE AssociatesThe Edison 223-231 Old Marylebone RdLondon NW1 5QTTél : +44 20 7258 6140 / Fax : +44 20 7258 6148E-mail : [email protected] : www.adjaye.com

Atelier Architecture Lalo145, rue de Beleville75019 Paris, FranceTél : +33 1 40 40 77 20 / Fax : +33 1 40 40 06 49E-mail : [email protected] : www.atelierlalo.com

Koffi & DiabatéBld Latrille, Cocody, Danga Nord17 BP 59 Abidjan, Rép de Côte d’IvoireTél : +225 22 48 33 33 / Fax : +225 22 48 33 34E-mail : [email protected] : www. koffi-diabate.com

Retrouvez dans chaque publication de votre magazine un carnet d’adresses de professionnels exerçant en Afrique. Cette liste non exhaustive a été composée par la rédaction et à partir des informations transmises par les architectes ou receuillis sur leurs plateformes de communication.

56 | #3

Page 57: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 57

Inspired DesignLot 459 – Villa Sayo, Haie vive08 BP 0897, Cotonou, BéninTél : +229 96 97 41 80 / 96 75 23 23E-mail : [email protected]

George PericlesRue de masaka – The Office RwBP 5507 Kigali, RwandaTél : +250 7 25 527 432E-mail : [email protected] : www.georgepericles.com

Sara ConsultRue Kiwdjoi, Tokoin TameBP 30254 – Lomé, TogoTél : +228 22 26 84 86E-mail : [email protected] : www.sara-consult.com

Atlas Architecture 05 Bp 2484 Akpakpa LénineCotonou, BéninTél : +229 97 69 66 63E-mail : [email protected] : www.atlas-architecture.com

El Moumni ArchitectesTél : + 212 6512 15256 / +212 6792 51835Email: [email protected] Website : www.lahbibworks.c.la

NLE [email protected] : www.nleworks.com

Cof Archi31 Rue de Rosignano Marittimo94500 Champigny sur marne, FranceTél : +33 6 04 50 30 45 E-mail : [email protected] : www.cof-archi.com

Khader Berrekla - kba 25 rue Vuillemin,95190 Goussainville, FranceTél : +33 6 82 83 68 87E-mail : [email protected]

NLE [email protected] : www.nleworks.com

AUTRES PROFESSIONNELS :

Franck HOUNDEGLA – Muséographe

Francis SESSOU – Architecte

Monica CORALLI – Architecte Urbaniste Géographe

Emmanuel AMOUGOU – Sociologue Professeur

Patrick EFFIBOLEY – Docteur Muséologue

Amélie ESSESSE – Experte en Architecture de terre

Mohamed BOUSSALEH – Expert Patrimoine

Jean-Louis FULCRAND – Architecte

Sénamé KOFFI – Anthropologue

Vincent LAUREAU – Architecte Docteur en urbanisme

Jean Joel MEBALEY – Architecte

Jean-Paul HOUNDEFFO – Architecte

Halima MAMA AWAL – Architecte Docteur

Mamour TOURE – Architecte

Page 58: AFRIKArchi Magazine #4

58 | #4

Ce magazine est également le vôtre!

> Vous souhaitez contribuer à cette aventure par vos articles, photos ou compétences ?

> Vous êtes une entreprise, une association, une collectivité, désireuse de se faire connaître dans un média dédié aux acteurs africains et ceux opérant en Afrique dans les domaines de l’architecture, l’urbanisme, la construction et domaines connexes ?

Contactez-nous !

[email protected]

Page 59: AFRIKArchi Magazine #4

Gastronomie | Critique culinaire |Art de vivreCours de cuisine africaine | Recettes | Conseils

Tél : +33 (0)1 80 37 19 95 / [email protected] / www.terroir-africain.com

Page 60: AFRIKArchi Magazine #4

AGENDA

RENCONTRES DE BAMAKO | African Biennale of Photography - 10th Edition

Submission until 31 October 2015 (Mali)

The project is open to all photographers (amateur and professional), and collectives from anywhere in the world. All submitted images must be original work and photographic or lens based. The selected images will be presented for the duration of the biennale from October 31 to December 31, 2015 in a special exhibition included in the official 10th Bamako Encounters programme. In addition, the biennale’s website will also feature a compilation of images that will circulate across social media platforms and form the basis of a virtual archive that will endure beyond the end of the biennale.

+ d’infos : http://www.biennialfoundation.org/biennials/rencontres-de-bamako-biennale-africaine-de-la-photographie

BATIMAT Paris 2015 | Salon international de la construction

Du 02 au 06 Novembre 2015, Parc des expositions Paris Nord Villepinte (France)

Le salon Batimat est l’un des plus importants salons du bâtiment au monde. Il attire tous les deux ans, plus de 350 000 visiteurs, dont 20% de visiteurs étrangers, venus du monde entier. Batimat est un événement unique de par sa taille et de par son inspiration au coeur des enjeux durables. Rendez-vous international des acteurs de l’innovation, ce salon vous informe sur toutes les nouveautés, produits innovants et les nouvelles techniques. C’est une occasion exceptionnelle de rencontrer de potentiels partenaires et de découvrir de nouveaux fournisseurs, espaces de mise en relation B2B, des démonstrations, conférences, etc.

+ d’infos : http://www.batimat.com

ARCHIBAT 2015 | Salon de l’Architecture et du Bâtiment

Du 01 au 05 Décembre 2015, Parc des expositions d’Abidjan (Côte d’Ivoire)

Considéré comme le plus grand salon international de l’architecture et du bâtiment en Afrique de l’Ouest, Archibat offre à tous les acteurs majeurs de l’acte de bâtir de se rencontrer pour développer des affaires, promouvoir leurs entreprises, lancer des nouveaux produits et découvrir les dernières innovations. Pour cette 5eme édition, le salon se déplace sur le futur site du Parc d’Exposition d’Abidjan pour répondre à une demande sans cesse croissante des participants. L’architecture et les architectes seront au coeur de cette édition pour conseiller, orienter les maîtres d’ouvrages et les acteurs de la mise en œuvre. Et ce afin de réaliser des habitats aux normes, efficaces, économiques et durables, confirmant ainsi sa vocation de véritable plateforme de savoir-faire.

+ d’infos : http://www.archibat.ci

AFRICITES 2015

Du 29 Novembre au 2 Décembre 2015, Sandton Convention Centre, Johannesburg (Afrique du Sud)

Le sommet Africités 7ème édition des journées panafricaines des autorités locales et territoriales, se déroulera à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 29 Novembre au 3 Décembre 2015. Il aura pour thème : « Construire le futur de l’Afrique avec ses populations: La contribution des autorités territoriales d’Afrique à la prospective 2063 de l’Union Africaine ».Ce salon réunira principalement les décideurs publics, institutionnels, ainsi que le monde économique. Il mettra l’accent sur les secteurs d’activités de l’aménagement, du bâtiment, des réseaux, du développement durable.

+ d’infos : http://www.salonafricites2015.com

60 | #3

Page 61: AFRIKArchi Magazine #4

www.afrikarchi.com | 61

1

AFRIKArchi M A G A Z I N E

CITÉ INTERNATIONALEDE DAKAR1,2ha pour booster le secteur tertiaire

MOHAMED BOUSSALEHConservation et réhabilitation du patrimoine architectural

INTERVIEW

CRITIQUE ARCHITECTURALE

ADJAYEtecture | KEREtecture

Octobre - Décembre 2013 | #1

Architectural criticism

Conservation and rehabilitation of the architectural heritage

1.2 ha to boost the tertiary sector

1

AFRIKArchi M A G A Z I N E

VILLAGE OPERADE LAONGOUne architecture hors pairdans le sahel africain

LA VILLE AFRICAINE DU XXI SIECLETribunes d’acteurs qui imaginent l’avenir des villes africaines

URBANISME

CRITIQUE ARCHITECTURALE

#2

LE MONUMENT DE LA RENAISSANCE AFRICAINEUn caprice de Président Africain

e

1

AFRIKArchi M A G A Z I N E

PROJET D’AMÉNAGEMENT DE LA BAIE DE COCODYUn projet catalyseur pour le développement de la Côte d’Ivoire

#3

URBANSIME

ARCHITECTURE

ETHIOPIEQuelles infrastructures face à l’urbanisation galopante ?

BURKINA-FASOLa renaissance du cinéma Guimbi à Bobo-Dioulasso

1

AFRIKArchi M A G A Z I N E

#4

URBANISME

LE CONTINENT AFRICAINCapitale du développement urbain du XXIe siècle

THREAD CENTREUN CENTRE CULTUREL ET UNE RÉSIDENCE D’ARTISTES AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ

ARCHITECTURE

PHOTOGRAPHIES D’ARCHITECTUREQuelles contraintes et quelles évolutions ?

Rejoignez AFRIKArchi Soyez acteur de la mutation en Afrique

www.afrikarchi.com

AFRIKArchi fait sa rentrée avec le lancement de la version papier de son magazine

Concours - Expositions itinérantes - MagazineConférences - Réseau international ...

Bientôt l’application mobile

Page 62: AFRIKArchi Magazine #4