8
Peut-on souffrir sans lésions visibles, est-ce uniquement psychologique ? T.R.: On peut souffrir sans qu’une lésion ne soit visible. Le meilleur exemple étant les migraines. Pour autant, cela ne veut pas dire que ces patients inventent leurs douleurs ou qu’elles soient d’origine psychologique. Évidemment toute douleur qui dure engendre des modifications comportementales et humorales qui modifient la perception de la douleur. Il faut entendre ce que dit le patient et comprendre que la douleur ne vient pas forcément de ce que le patient a (ou a eu) mais de ce qu’il est avec toute son histoire, son environnement social et familial. Adénome de la prostate : prime au laser ambulatoire ? P.02 Dîner des congressistes P.05 Parce que les urologues ont su garder la maîtrise du diagnostic et du traitement. Parce que le CC-AFU est le bras de l’AFU pour regrouper tous les acteurs impliqués. Parce que l’AFU est la seule société savante dans ce domaine. Parce que des jeunes urologues s’impliquent dans la recherche en onco- urologie et dans les soins en effectuant un semestre en radiothérapie ou en oncologie médicale. Parce que nous avons la maîtrise des RCP. Parce que nous avons permis aux urologues impliqués d’obtenir la VAE. Mais la VAE n’est pas un faire-valoir. Elle doit être la conséquence d’une implication réelle et d’un travail continu dans la connaissance des cancers urinaires. L’hyperspécialisation est une nécessité tant sur les connaissances que sur la maîtrise des techniques. Elle est indispensable à l’émancipation des experts et à la valorisation de la discipline. Quel que soit le mode d’exercice, les urologues doivent privilégier un domaine de leur activité. Le problème n’est plus de maîtriser un geste technique mais de maîtriser un domaine d’activité : techniques, nouvelles technologies, connaissances théoriques, publications, bases de données, guidelines, recherches cliniques et fondamentales. Nous devons nous adapter et comprendre que les enjeux futurs seront de garder la maîtrise par la connaissance et la recherche. L’ÉDITO D’ ARNAUD MÉJEAN RESPONSABLE DU COMITÉ DE CANCÉROLOGIE DE L’AFU Tous inégaux face à la douleur LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 01 Faites-vous la différence entre douleur chronique et douleur aiguë ? Thibault Riant : Il existe une différence fonda- mentale entre la douleur aiguë et la douleur chronique. Dans le cadre de la douleur aiguë, elle est proportionnelle au stimulus qui la génère, c’est une douleur symptomatique. Dans le cadre de la douleur chronique, il existe une disproportion entre le stimulus et la douleur qu’il génère. Il s’agit alors d’une « douleur maladie ». L’ENTRETIEN D’AILLEURS Les origines de la douleur sont multiples et son ressenti inégal selon les patients. Thibault Riant, algologue au centre fédératif des douleurs pelvi- périnéales de Nantes, nous éclaire sur les mécanismes de la douleur et le panel de prises en charge possibles. Cancer de la personne âgée: quelle prise en charge ? P.03 Interview: Jean-Louis Etienne P.08 Journée des secrétaires P.07 (SUITE en page 02) VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 3 N ° CHIFFRE-CLÉ 25 % Pourquoi l’AFU est-elle l’épicentre de l’oncologie ? © DR © Tom Gill D’UROLOGUES SYNDIQUÉS

AFU N°3 20 NOVEMBRE 2015...En tant que sensation, la douleur est improuvable par nature et chercher à prouver une douleur expose au risque de la nier (et donc de l’augmenter)

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Page 1: AFU N°3 20 NOVEMBRE 2015...En tant que sensation, la douleur est improuvable par nature et chercher à prouver une douleur expose au risque de la nier (et donc de l’augmenter)

Peut-on souffrir sans lésionsvisibles, est-ce uniquementpsychologique?T.R.: On peut souffrir sans qu’unelésion ne soit visible. Le meilleurexemple étant les migraines. Pourautant, cela ne veut pas dire que cespatients inventent leurs douleurs ou qu’elles soient d’originepsychologique. Évidemment toutedouleur qui dure engendre desmodifications comportementales ethumorales qui modifient la perceptionde la douleur. Il faut entendre ce quedit le patient et comprendre que ladouleur ne vient pas forcément de ceque le patient a (ou a eu) mais de cequ’il est avec toute son histoire, sonenvironnement social et familial.

Adénome de la prostate : prime au laserambulatoire ? P.02

Dîner des congressistes P.05

Parce que les urologues ontsu garder la maîtrise dudiagnostic et du traitement.Parce que le CC-AFU est lebras de l’AFU pour regroupertous les acteurs impliqués.Parce que l’AFU est la seulesociété savante dans cedomaine. Parce que desjeunes urologues s’impliquentdans la recherche en onco-urologie et dans les soins eneffectuant un semestre en

radiothérapie ou en oncologie médicale. Parce que nous avons lamaîtrise des RCP. Parce que nous avons permis aux urologuesimpliqués d’obtenir la VAE. Mais la VAE n’est pas un faire-valoir.Elle doit être la conséquence d’une implication réelle et d’untravail continu dans la connaissance des cancers urinaires.L’hyperspécialisation est une nécessité tant sur les connaissancesque sur la maîtrise des techniques. Elle est indispensable àl’émancipation des experts et à la valorisation de la discipline.Quel que soit le mode d’exercice, les urologues doivent privilégierun domaine de leur activité. Le problème n’est plus de maîtriserun geste technique mais de maîtriser un domaine d’activité :techniques, nouvelles technologies, connaissances théoriques,publications, bases de données, guidelines, recherches cliniqueset fondamentales. Nous devons nous adapter et comprendre queles enjeux futurs seront de garder la maîtrise par la connaissanceet la recherche.

L’ÉDITO D’ ARNAUD MÉJEANRESPONSABLE DU COMITÉ DE CANCÉROLOGIE DE L’AFU Tous inégaux face à la douleur

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 01

Faites-vous la différence entre douleurchronique et douleur aiguë?Thibault Riant : Il existe une différence fonda-mentale entre la douleur aiguë et la douleurchronique. Dans le cadre de la douleur aiguë,elle est proportionnelle au stimulus qui lagénère, c’est une douleur symptomatique. Dansle cadre de la douleur chronique, il existe unedisproportion entre le stimulus et la douleurqu’il génère. Il s’agit alors d’une « douleurmaladie ».

L’ENTRETIEN D’AILLEURS

Les origines de la douleur sont multiples et son ressenti inégal selon lespatients. Thibault Riant, algologue au centre fédératif des douleurs pelvi-périnéales de Nantes, nous éclaire sur les mécanismes de la douleur et lepanel de prises en charge possibles.

Cancer de la personne âgée: quelleprise en charge ? P.03

Interview:Jean-Louis Etienne

P.08

Journée des secrétaires

P.07

(SUITE en page 02)

VENDREDI 20 NOVEMBRE

2015

3N°

CHIFFRE-CLÉ

25%

Pourquoi l’AFU est-elle l’épicentre del’oncologie?

© DR

© Tom

Gill

D’UROLOGUESSYNDIQUÉS

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LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 02

ACTUS DU JOURAdénome de la prostate : la prime au laser en ambulatoire ?

Pour le savoir, une étude a été réalisée par les CHUde Rennes et de Bichat à Paris, incluant 531 patientsopérés par laser Greenlight®. «Nous avons comparéles résultats de la photo-vaporisation de la prostate(PVP) réalisée en ambulatoire et en chirurgieconventionnelle », explique Idir Ouzaïd. Selon cetteétude, il n’y aurait pas de différences entre les deuxmodes de prise en charge, tant en termes de com-plications post-opératoires et de réinterventions quede résultats à trois mois. « La débimétrie, les scoresfonctionnels - IPSS et qualité de vie - ainsi que levolume de prostate sont similaires », souligne I.Ouzaïd qui plaide en faveur de l’ambulatoire. « Ce

Si le traitement laser de l’adénome dela prostate est de plus en plus réaliséen ambulatoire, un bon nombre d’in-terventions se font encore en hospi-talisation classique. À tort ?

Tous inégaux face à la douleurL’ENTRETIEN D’AILLEURS (SUITE de la page 01)

mode d’intervention présente un caractère de sécu-rité suffisant pour le patient et l’opérateur, y com-pris en début d’expérience », conclut-il.

Pierre Derrouch

Tumeurs testiculaires de stade 1 :surveillance ou attitude adjuvante ?

En tant que sensation, la douleur est improuvable par natureet chercher à prouver une douleur expose au risque de lanier (et donc de l’augmenter). Le message nociceptif nevient pas de la « tête », il y arrive. En revanche, la solutionpartira toujours « de la tête du patient ». Les douleurschroniques post-opératoires par exemple touchent enmoyenne 15% des patients et ne dépendent pas uniquementdu traumatisme chirurgical mais aussi du patient lui-même(âge, sexe, antécédents chirurgicaux, traitements antérieursdont morphiniques, croyances…). En résumé, nous nesommes pas égaux face au risque de douleurs post-chirurgicales chroniques et cela sous-entend que lesprotocoles (dont la durée d’hospitalisation) ne devraientpas être construits uniquement en fonction de la chirurgiemais aussi du patient.

Il faut donc aborder le patient différemment ?T.R. : Il faut aborder le douloureux chronique dans saglobalité af in de déf inir des objectifs communsraisonnables. Cela permet de déterminer une stratégiethérapeutique adaptée à sa demande, nécessairementpluri-modale et dont le but n’est pas d’enlever la douleurou de revenir à un état antérieur mais bien et surtoutd’améliorer la qualité de vie. Les moyens vont êtremultiples en n’oubliant pas le traitement de la cause,si elle existe et est curable.La kinésithérapie permet de reprendre le contrôle deson corps, diminue la peur du mouvement et permetune diminution franche de la douleur. L’acupuncture,la stimulation électrique transcutanée, l’applicationde topiques, les infiltrations, les médicaments tels queles antidépresseurs et anti-épileptiques ou anti-NMDA,la neuromodulation (radiculaire, médullaire, voirecorticale), la chirurgie (par exemple la cystectomiedans la cystite interstitielle rebelle avec cystopathie)vont modifier la nature du message nociceptif transmisaux centres supérieurs.Le soutien, l’écoute, la validation de la plainte, lesexplications fournies, la cohérence de ces informationsfournies par différents praticiens, l’établissementd’objectifs réalistes, les thérapies cognitivo-comportementales, le solutionnisme, l’hypnose, laméditation pleine conscience, l’EMDR (Eye MovementDesensitization and Reprocessing), la prise en chargesociale sont autant de moyens (plus ou moins complexes)de modifier soit la sensation obtenue, soit de diminuerses conséquences aggravantes telles que le phénomèneanxiodépressif, la colère ou la sensation d’injustice.

Cela implique une prise en charge pluridiscipli-naire?T.R.: L’équipe devrait être transdisciplinaire. Elle peut êtrecomposée d’urologues, de neurochirurgiens, de gastro-entérologues, de gynécologues, de neurologues, de réédu-cateurs fonctionnels, d’algologues, d’acupuncteurs, d’hyp-notiseurs, de sophrologues… Et tous doivent travailler encohésion. C’est le point le plus important.La multiplication des intervenants au sein d’une équipepérenne est, in fine, beaucoup moins coûteuse etbeaucoup plus efficiente que le nomadisme médicalque ces situations parfois insupportables engendrent.

Propos recueillis par Vanessa Avrillon 9H35-10H00 Amphi Bordeaux

rendez-vousPour ou contre n°3

L’ensemble des tumeurs germinales du testicule de stade I regroupe en réalitédes maladies au pronostic sensiblement différent.

Le taux de récidive rétro-péritonéale d’un sémi-nome de bas risque avoisine 6%, quand celui d’uncarcinome embryonnaire pur avec invasion lym-pho-vasculaire dépasse 50 %. Faut-il alors appli-quer une seule et même approche à toutes les situa-tions? La réponse doit notamment tenir compte dela rareté du cancer du testicule, de l’extrême cura-bilité des tumeurs germinales du testicule (TGT)de stade I - y compris lors d’une éventuelle rechuterétro-péritonéale - ainsi que de l’âge des patients etdonc de la durée de vie post-traitement. « En pra-tique, la grande majorité des TGT de stade I peu-vent et doivent bénéficier d’une surveillance active.Mais, une approche adaptée au risque de récidive

14H55-15H05 Salle 343

rendez-vousCommunication orale

s’appuyant sur des facteurs histo-pronostiques(demandant d’être plus largement confortés) tantpour les seminomes que pour les TGNS semblelégitime », indique Xavier Durand. Cette attitudepermet de sélectionner les patients à risque demigrer vers une maladie métastatique et de leurproposer un traitement adjuvant, après avoir peséles inconvénients et explicité les enjeux au patient.

P. D.

© Ishrona - Flickr.

© EFF

Page 3: AFU N°3 20 NOVEMBRE 2015...En tant que sensation, la douleur est improuvable par nature et chercher à prouver une douleur expose au risque de la nier (et donc de l’augmenter)

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 03

Cancer de la personne âgée : quelle prise en charge ?DOSSIER

L’onco-gériatrie s’impose progressivement dans le suivi des malades vieillissants. Uneévaluation complète du patient âgé atteint d’un cancer urologique permet d’adapter lathérapeutique en fonction de ses fragilités gériatriques et de ses comorbidités.

La prise en charge du patient âgésouffrant d’un cancer urologique estdésormais au cœur des réflexionsd’un intergroupe créé conjointementpar l’AFU, la Société Française deGériatrie et de Gérontologie (SFGG)et la Société Francophone d’Onco-Gériatrie (SoFOG). L’objectif de cegroupe de travail est d’attirer l’atten-tion des médecins urologues sur lesparticularités du sujet âgé. « Le vieil-lissement est différencié selon lesindividus. On ne peut pas avoir destratégie univoque. Certains vieilli-ront en pleine forme, d’autres moinsbien. Chaque individu est différent »,fait remarquer Gilles Albrand, méde-cin gériatre au CHU de Lyon. Lepatient âgé atteint de cancer doitdonc être abordé dans sa globalitépour que la thérapeutique soit la plusadaptée.

Mieux cerner le patientSous l’impulsion de l’INCa, l’étudeONCODAGE a validé un outil, le G8,qui, par le biais d’un questionnaire,permet à l’urologue de savoir s’il peutprendre en charge le patient seul. Sile G8 est positif, l’urologue aurabesoin du soutien d’un gériatre.«Nous avons structuré une organisa-tion permettant le recours à un géria-tre en cas de nécessité », explique G.Albrand. « L’intervention d’un géria-tre dans la prise en charge du maladecancéreux âgé permet de mieux cer-ner le patient et de faire un état deslieux de sa santé, au-delà du cancer

lui-même », explique ce spécialiste.Le gériatre peut ainsi repérer d’éven-tuelles pathologies associées ou trai-tements déjà en cours en fonction des-quels sera ajustée la prise en chargedu cancer. « Au fur et à mesure, nousmettons à la disposition des gériatresdes outils d’évaluation et des outils deprédiction des risques. Mais il fautêtre pragmatique : tous les patientsâgés ne relèvent pas de cette évalua-tion gériatrique. Seuls ceux qui sontfragiles ou pré-fragiles doivent béné-ficier de cette prise en charge élar-gie », remarque G. Albrand.

Différencier les cancersChaque cancer urologique se différen-cie par les possibilités thérapeutiques,la survie avec ou sans traitement, etc.Grâce à ces informations, en prévisiond’un acte opératoire ou d’une chimio-thérapie, le gériatre va pouvoir estimerla capacité du patient à résister au trai-

tement. Dans le cas d’une chirurgiepour un cancer du rein par exemple,les outils d’évaluation vont permettred’évaluer les risques d’aggravation dela fonction rénale et calculer les pro-babilités de survie. Dans un cancer dela vessie où la chirurgie peut avoir unimpact très lourd, le gériatre pourraexpliquer au patient l’ensemble dessoins de réhabilitation qui serontnécessaires. Il organisera le parcoursdu patient avec le service d’urologie.Cette évaluation du sujet âgé permetdonc de s’interroger sur la pertinenced’une thérapeutique.

V.A.

Dans le cancer de la prostate du sujetâgé, le geste chirurgical n’est pas ano-din car la prostatectomie demeure unechirurgie lourde et le risque d’inconti-nence urinaire est important. Si le can-cer est peu agressif, la question sepose d’une thérapeutique très agres-sive. Ainsi, chez le patient âgé, les pouret contre du traitement doivent êtrediscutés. L’évaluation du gériatre estimportante pour apprécier la capacité

de tolérance aux traitements, leurimpact osseux, cardiaque, cognitif…Le gériatre peut estimer les risquesdes effets secondaires des chimiothé-rapies et leur impact fonctionnel sur lepatient âgé. Si une thérapeutique estdécidée, l’arbitrage entre la chirurgie etla radiothérapie peut être réalisé avecle concours du gériatre qui n’intervientpas en revanche sur la partie techniquede la prise en charge.

«L’évolution de la population françaisese faisant vers un vieillissement trèsmarqué, l’âge de nos patients va aussigrandissant et ne cessera de le faire.Or, les patients âgés requièrent uneapproche thérapeutique spécifique.Cela est particulièrement vrai pour lespatients atteints de cancer de la pros-tate résistant à la castration (CPRC).Une difficulté particulière provient d’unparadoxe marquant toute l’oncologiegériatrique: les patients âgés repré-sentent l’immense majorité despatients souffrant de CPRC, alors que

toutes les nouvelles molécules ont étéétudiées sur les patients plus jeunesqu’eux ou très sélectionnés. De plus, lesobjectifs primaires de ces étudesétaient axés sur les survies globales et

spécifiques, sans tenir compte desattentes spécifiques des patientsâgés, particulièrement dans cecontexte palliatif. La situation caricatu-rale du CPRC illustre parfaitement lanécessité de soigner nos patientsâgés en collaboration étroite avec desgériatres. Cette collaboration ne serafructueuse que si chacun s’informera,se formera aux contraintes et auxcompétences de l’autre pour le béné-fice de nos patients, âgés et nom-breux».

Pierre Mongiat-Artus

L’organisationidéale

8H00-09H30Amphi Bordeaux

rendez-vousForum du Comité de cancérologie

Cancer de la prostate : pertinencethérapeutique chez le patient âgé

L’urologue adresse le patient âgé augériatre en lui précisant les indica-tions thérapeutiques qu’il préconisepour le patient qu’il s’agisse d’unechirurgie ou d’une chimiothérapie. Legériatre réalise une analyse standar-disée de l’état fonctionnel du patient,des qualités sensorielles, nutrition-nelles, cognitives, mais aussi desqualités de marche et sommeil. Ildresse un état des lieux des mala-dies et traitements en cours et exa-mine le patient en détail afin de pou-voir recueillir tous les éléments surson état de santé. L’objectif étant decomprimer les risques pour lepatient, le gériatre confirme à l’uro-logue s’il a ou non suffisammentd’éléments pour communiquerd’éventuelles contre-indicationsgériatriques aux traitements du can-cer. Si le gériatre estime que l’état desanté du patient âgé ou la lourdeurdu soin cancérologique sont com-plexes, il peut demander une hospi-talisation de jour afin de réaliser uneévaluation plus approfondie.

L’avis de l’urologue

Pierre Mongiat-Artus

© DR

© Patrick M

arioné

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LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 04

JOURNÉE DES KINÉS

Les douleurs pelvi-périnéales chroniques(DPPC) demeurent mal connues, en dépit de leurfréquence. Les patients, faute de trouver desréponses adaptées délivrées par des profession-nels de santé rompus à ces questions, sont souventréduits à une longue errance thérapeutique. « Onne s’intéresse au problème que depuis une quin-zaine d’années seulement, en France comme auniveau international. Il reste encore beaucoup àfaire. La thématique fait par exemple peu partiede la formation continue des médecins. Quantaux kinésithérapeutes, ils ne peuvent pas préten-dre aider les patients sans avoir eux-mêmes suiviune formation spécifique, dispensée et reconnuepar les professionnels », indique MartineLoobuyck, présidente de la Société Internationalede Rééducation en Pelvi-Périnéologie, la SIREPP.C’est en conjuguant les savoirs et savoir-faire quekinés, urologues, algologues ou encore chirur-giens parviennent progressivement à mieux cer-ner les mécanismes de ces douleurs. Des équipesde référence se structurent à travers l’Hexagone,

Douleurs pelvi-périnéaleschroniques, un travail d’équipe

PORTRAIT

Dans un pays où 55 % de l’activité se déroule dans le secteurprivé, l’urologie grecque représente un paradigme assez uniqueen Europe. La formation de nombreux médecins au cours desdernières années explique cette place prépondérante qu’a prisele secteur privé au fil des ans.Si les hôpitaux publics ont fait l’objet de rénovation et que l’ontrouve autour d’Athènes des établissements nouvellementconstruits, la crise est passée par là. Les hôpitaux peinent à main-tenir leur niveau de service, même si, affirme ThéodoreAnagnostou, secrétaire général de l’association grecque d’uro-logie (HUA, l’Hellenic Urological Association), « les listes d'at-tente dans les hôpitaux publics sont encore tout à fait raisonna-bles ». Les patients peuvent accéder à des consultations plusrapides, moyennant un dépassement d’honoraires autorisé parles pouvoirs publics. Toutefois, cette pratique de consultationprivée au sein d’un établissement public est limitée à 30 % del’activité médicale.

Le privé mieux dotéQuant au secteur privé, il bénéficie des dernières avancées tech-nologiques - avec des écarts entre les cliniques des grandes villeset celles périphériques - et traite majoritairement la chirurgie pro-grammée, en trustant les interventions robot-assistées. « LaGrèce accueille huit systèmes robotiques dans le secteur privéet seulement un en public », souligne T. Anagnostou. Lesurgences sont du ressort du public.

Parcours de soinsLes généralistes du privé qui assurent la majorité des soins depremière ligne peuvent ensuite adresser les patients vers des spé-cialistes du public comme du privé, sans limite géographique,comme en Angleterre par exemple. En cela, le système est simi-laire à celui de la France.Concernant la prise en charge des soins, si les frais médicauxpour une simple consultation dans le secteur privé peuvent êtrecouverts par l'assurance publique du patient, ceux pour une inter-vention chirurgicale ne sont pas pris en charge par la collectivité.Ils restent à la charge du patient, et de son éventuelle mutuelle.

P. D.

La venue au congrès de l’AFU de représentantsde l’association grecque d’urologie est l’occasiond’en savoir plus sur les conditions d’exercice dela spécialité au pays d’Hippocrate.

La Grèceprivéede public ?

Témoignages : une place à consolider

mais restent insuffisantes. Une coopérationétroite doit se poursuivre entre les acteurs de laprise en charge de ces douleurs, et c’est tout lesens de cette journée. Les kinésithérapeutesapportent au dossier patient des informationscomplémentaires de celles tirées de l’examenurologique. Le siège de la douleur n’étant pasnécessairement son point d’origine, un examenpostural global par ces derniers combiné à celuide la région de la douleur et des faisceaux mus-culaires donnent accès à des données fondamen-tales. « Face à cette problématique complexe etmultifactorielle, seule une approche globale dupatient souffrant de DPPC peut favoriser sa priseen charge efficace », conclut M. Loobuyck.

P. D.

14H00-18H00 Salle 351

rendez-vousJournée des kinésithé-rapeutes en urologie :

«La prise en charge des DPPCest pluridisciplinaire, avec uneapproche globale du corps et del’esprit habités par la douleurchronique.Le temps accordé à l’écoute estprimordial. Le kiné qui passebeaucoup de temps avec son pa-tient permet à ce dernier de met-tre des mots sur ses maux.Les thérapies manuelles appli-quées avec douceur et écoute des

points douloureux permettent dejuger de l’évolution de l’intensitédouloureuse.Le kiné a également un rôle deconseil et de surveillance sur lestraitements de la douleur suivispar le patient. Il doit égalementle rendre partenaire de sa guéri-son en lui faisant faire des étire-ments et du travail personnel derelaxation. C’est le patient qui estl’acteur principal de sa guérison.»

«Notre intervention permet, dansla majorité des cas, d’alléger rapi-dement les DPPC et de dédrama-tiser la situation en aidant lespatients à répondre à des ques-tions qu’ils n’ont pas su poser lorsdu rendez-vous avec l’urologue…Nous serions encore plus efficacessi un vrai dialogue existait avec lesurologues. Ils pourraient systéma-tiquement nous communiquer lesexamens déjà pratiqués.

Et, pour les hommes devant êtreopérés d’un cancer de la pros-tate, les urologues devraient lesorienter vers les kinés pourquelques séances préopératoires(entre 2 et 5 selon les patients).En aidant ces patients à se pren-dre en charge beaucoup plusrapidement, cela facilite la récu-pération ultérieure tout en limi-tant le nombre de séances post-opératoires.»

Pascale NovelGrenoble (38)

Sylvie GeldofMeaux (77)14H15-15H00Amphi Havane

rendez-vous :Rencontres franco-grecques

Multifactorielles, les douleurspelvi-périnéales chroniquesnécessitent une prise en chargepluridisciplinaire dans laquelleles kinésithérapeutes ont un rôleimportant à jouer.

CHIFFRE-CLÉLa Grèce compte quelque1300 urologuespour une population d’environ 11 millions d’habitants.

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© Dmytro Tolokonov

© DR

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Page 5: AFU N°3 20 NOVEMBRE 2015...En tant que sensation, la douleur est improuvable par nature et chercher à prouver une douleur expose au risque de la nier (et donc de l’augmenter)

REBOND

« Nous souhaitions présenter les différentesfacettes de l’utilisation de l’IRM dans lediagnostic, le bilan d’extension et le diagnos-tic de récidive après traitement local du can-cer de la prostate afin de tester et mettre àniveau les connaissances des urologues »,explique Georges Fournier, responsable ducomité de formation continue de l’AFU etd’URO-DPC. La présentation de cas cli-niques et de différentes situations de diagnos-tic illustrés par des images d’IRM doit per-mettre l’approfondissement des notions desurologues sur cette technique relativementrécente qu’est l’IRM. « Il y a cinq ans envi-ron, si le PSA était augmenté, il n’était pasquestion d’IRM, les urologues procédaient à

la biopsie de la prostate », rappelle G. Fournier qui prédit une évolution desrecommandations actuelles vers une IRMsystématique avant biopsie. Cela dit, la tech-nicité de l’IRM impose une certaine maîtrisedans la lecture des résultats et également lacapacité à distinguer une bonne d’une mau-vaise IRM. « Il faut un œil avisé pour inter-préter une IRM multiparamétrique. Lesrésultats ne sont pas binaires, il existe plu-sieurs séquences d’analyses et une classifi-cation Pi-RADS à connaître », fait remarquerG. Fournier qui ajoute que l’IRM sert ensuiteà traquer la tumeur lors de la réalisation debiopsies.

V. A.

IRM et cancer de la prostate :ce qu’il faut savoir

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 05

Le dîner des membres de l’AFU et de l’AFUF se tiendra cetteannée au Musée d’Art Moderne.Entre les Champs-Elysées et la Tour Eiffel, le Musée d’ArtModerne est installé dans un bâtiment construit à l’occasion del’Exposition Universelle de 1937. Sa collection, riche de prèsde 10000 œuvres, témoigne des courants artistiques du XXe etXXIe siècle. Des œuvres in situ exceptionnelles comme LaDanse inachevée de Matisse ou La Fée Electricité de RaoulDufy complètent cet ensemble. Tout au long de l’année, sontprogrammées des expositions d’art moderne (Basquiat, KeithHaring, Lucio Fontana, Warhol…) et contemporain (LarryClark, Decorum, Unedited History Iran 1960-2014, Co-Workers…) d’envergure internationale.

V.A.

Êtes-vous maintenant convaincu del’importance de savoir lire une IRM ?

Le Quotidien du congrès de l’AFU s’est rendu au forum et a interrogédes participants à la sortie :

Couloir Amphi Bordeaux, face Mezzanine

rendez-vousLes débats de l’AFU

• 13H00Cancer de la prostate et métastases osseuses :chimio d'emblée?Thierry Lebret - Stéphane Oudard

• 14H00Dispositifs implantables en urologieEmmanuel Chartier-Kastler - Antoine Audry

• 15H00Learning curve pour les nouvelles technologiesDaniel Chevallier - Alain Ruffion - Alexandre de la Taille

• 16H00Cancer de la prostate et traitement focal : jusqu’oùpeut-on aller ?Pascal Rischmann - Eric Potiron

ANNONCE Les débats de l’AFU

rendez-vous 20H00Musée d’Art Moderne 11 av. du Président Wilson - 75016 Paris

Le Quotidien du Congrès / Directeur de la publication : T. Lebret - Rédacteurs en chef : S. Bart, Y. Neuzillet - Coordination et rédaction : V. Avrillon, P. Derrouch - Système graphique :C’TERRIBLE - Imprimé par RAS / Le journal décline toute responsabilité quant aux manuscrits et photos qui lui sont envoyés. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.Tous droits de reproduction réservés © AFU

Débat d’idées à haut débit, l’urologie en direct !

« J’ai trouvé ce forumURO-DPC sur la lecture del’IRM extrêmement clair.Raphaële Renard-Pennanous a exposé différents cascliniques que les partici-pants ont pu analyser. Nousavons par exemple tenté delire et d’interpréter troisséquences caractéristiquessans avoir accès au compterendu du radiologue. »

Delphine Poncet, Grenoble

« L’IRM progresse vite, il y abeaucoup de nouvellesnotions à maîtriser et onmanque d’outils pour en pro-fiter. Ce forum, particulière-ment intéressant et concret, sesitue à cheval entre de la for-mation professionnelle, del’enseignement et de la com-munication. À l’avenir, cettesession devrait être plus inter-active. »

Haider Hadjadj, Le Raincy

« L’IRM est un examen un peufouilli avec de nombreusesséquences. Il est important desavoir repérer les images typiques.C’est intéressant pour notre pro-gression professionnelle même sinous manquons un peu de tempspour lire les images avec lespatients. Il est également importantde savoir déceler une IRM de mau-vaise qualité qui entraînerait uneerreur de diagnostic ».

Sébastien Bruel, Longjumeau

Le dîner descongressistes

BRÈVE

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usée d’A

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oderne de la Ville de Paris

© DR

© DR

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© AFU

Dans le diagnostic de cancer de prostate, l’IRM occupe une place crois-sante au point de devenir incontournable. Mais les urologues savent-ils lire et interpréter correctement une IRM? Le forum URO-DPCconsacré à l’imagerie avait pour objectif d’apporter des clés de lectureaux urologues dans ce domaine.

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LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 - N°3 / PAGE 06

ÉCLAIRAGEChirugie de l’HBP, le laser Holmiumen première intention ?

Histoire de lasemence,l’andrologie engerme

Pour le savoir, une étude aété menée au CHU deBordeaux, auprès de 400patients consécutifs ayantsubi une énucléation de laprostate au laser Holmium(HoLEP), avec un an derecul. Les interventions ontété réalisées sur une périodede 22 mois avec 9 opéra-teurs différents. « L'objectifde notre travail était demontrer que l'HoLEP, tech-nique réputée comme diffi-

Alternative aux tech-niques chirurgicalesconventionnelles pourla prise en charge del’hypertrophie bé-nigne de la prostate,le laser Holmium HoLEP présente la ré-putation d’avoir unecourbe d’apprentis-sage difficile et peu reproductible. Celasuffit-il à le réprouveren première intention ?

Peu connue, mal traitée, l’histoire de lasemence est au cœur de la conférence FélixGuyon présentée par Etienne Cunéant. Unsujet qui met à l’honneur les pionniers del’andrologie.

10H30-11H00 Amphi Bordeaux

rendez-vous

cile, pouvait être utilisée enpremière intention pour lachirurgie de l'HBP dans uncentre hospitalo-universi-taire », indique VincentComat qui présente l’étude.Que montre-t-elle ? L'HoLEPa permis une réduction de ladurée d'hospitalisation signi-f icative sans augmentationdes complications sévères.« L'amélioration des symp-tômes du bas appareil uri-naire était obtenue dès 3 mois

et durable dans le temps »,complète V. Comat pour quil’HoLEP est une techniquechirurgicale reproductiblepouvant donc être enseignéeau sein d’un CHU.

P.D.

Il faut attendre le début des années 50 pour que la science sepenche résolument sur la semence. Mais, ce n’est qu’à partirdes années 70 que les choses se formalisent avec l’attentionportée par les biologistes à la procréation. L’un d’eux, PierreJouannet qui a dirigé l'un des premiers CECOS (Centresd'étude et de conservation des œufs et du sperme humains)a fait beaucoup dans ce domaine. «Mais, sans la perspica-cité des urologues, une partie de la discipline - la prise encharge des problèmes de fertilité masculine - aurait pu leuréchapper. Ce qui s’est traduit par un premier rapport del’AFU sur la stérilité masculine en 1953 puis un second en1984 sur l’infertilité», raconte Etienne Cuénant qui se foca-lise sur le long cheminement de l’histoire de la semence àtravers les siècles.

Pas si mâleTout débute dans l’Antiquité, du côté de la Grèce quiaccorde une place importante au mâle dans la procréation.Athéna, Dionysos, Aphrodite, Héphaïstos… la mythologiegrecque est au rendez-vous de cette conférence féconde quis’attache ensuite aux approches d’Aristote - tournées versl’épigénèse - et d’Hippocrate, adepte du pangénisme.Aucun d’entre eux ne parviendra toutefois à expliquerl’énigme du mulet, pas plus que ne le feront leurs héritiersqui s’évertueront à promouvoir leurs théories, sans y appor-ter d’évolution majeure.Il faut attendre le XVIIe siècle, celui des découvertes, pourque l’épais mystère de la fécondation se lève un peu avec ladescription du follicule ovarien par Reinier de Graff, médecinet anatomiste néerlandais. Sa conception oviste confère àl’ovaire une place majeure dans la reproduction. Face à lui,Antoni van Leeuwenhoek, un commerçant batave piqué desciences. Ses observations sur les spermatozoïdes qu’il décou-vre font de ces derniers les responsables de la procréation.Mais, la théorie oviste va perdurer encore longtemps avantque sa coquille ne se fendille et que l’on comprenne l’impor-tance de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte.Tout bascule véritablement au XXe siècle, avec la décou-verte du chromosome Y en 1905 qui va marquer un pasconsidérable dans la compréhension de la biologie de lareproduction.Ne manquez pas cette conférence émaillée d’anecdotessurprenantes.

P.D.

Une enquête de l’AFU sur les pratiques professionnelles des urologues dans laprise en charge des tumeurs de vessie a donné lieu à des résultats exceptionnels.

Plus de 350 urologues ont répondu aux 20 items,ce qui est déjà un score très élevé. Mais, ce sontles réponses qui interpellent. Elles révèlent unétonnant décalage entre les recommandations etla pratique. Reste à savoir pourquoi. IPOP,

14H45-14H55Amphi Bordeaux

rendez-vousCommunication orale

15H00-16H00 Amphi Havane

rendez-vousCercle Félix Guyon Tribune interactive

deuxième résection après TVNIM de haut grade,néoadjuvant, BCG, différentes techniques de cys-tectomie et de reconstruction, Bricker versus néo-vessie, cystectomie chez la femme…, « enfinnous allons savoir ce qui est réellement fait enFrance et tenter de comprendre pourquoi il y atant de différences dans la prise en charge desTVIM et des TVNIM », se félicite Thierry Lebret.Ne manquez pas la présentation de cette enquêtelors de la tribune interactive animée par T. Lebretet Marc Zerbib. Un long temps de discussionavec la salle est prévu et sera certainement riched’enseignements.

P.D.

Cancer de la vessie : une enquêteétonnante, des pratiques à revoir

© Gisela Giardino - Flickr

a© EFF

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L’accréditation, une démarche en évolution

JOURNÉE DES SECRÉTAIRES

C’PROFESSIONNEL

Pleins feux sur la Journée des Secrétaires

Chaque année, ateliers et conférences illustrent la diver-sité de fonctionnement des secrétariats d’urologie. LaJournée des Secrétaires est l’occasion d’aller dans ledétail de cet exercice professionnel et d’apporter desréponses aux questions que peuvent se poser quotidien-nement ces dernières. La nouveauté de l’édition 2015est la présentation du Forum des Assistantes etSecrétaires en Urologie, une plateforme d’échangestotalement dédiée à cette activité professionnelle (voirtémoignage). À cette présentation très attendue, s’ajou-tent différents ateliers sur des thématiques purementmédicales. «Présenter des sujets spécifiquement liés àl’urologie1, permet d’accroître le niveau de connais-sances des secrétaires sur les sujets médicaux. C’estun enrichissement en matière de culture générale uro-logique. Elles peuvent ainsi mieux répondre aux ques-tions des patients », explique Hervé Monsaint, coor-donnateur de la journée.

(1)Lithiase rénale et alimentation, Botox en urologie, gestion des instillations de

BCG, gestion d’un résultat d’ECBUV.A.

L’organisme d'accréditation des uro-logues a reçu son agrément de la HAS en2007. Démarche volontaire facultative,elle s’inscrit dans une logique dedémarche qualité de la pratique profes-sionnelle. À la clef pour l’urologue accré-dité qui s’est engagé à suivre les obliga-tions du programme de réduction desrisques de la spécialité (RéférentielRisque Urologie), le remboursementd’une partie de sa prime de responsabilitécivile professionnelle. Deux programmesont déjà été élaborés (2007-2009 et 2012-2014), le programme 2016-2018 est enphase de finalisation. « Il arrivera endébut d’année, en même temps que leSIAM 2 (Système d’Informationd’Accréditation des Médecins)», précise

Bertrand Pogu, gestionnaire de l'orga-nisme d'accréditation. Depuis 2008, nousexplique-t-il, près de 5000 événementsporteurs de risques ont été analysés. «Cesretours d’expériences sur des thèmesaussi variés que les instillations endové-sicales, les dispositifs médicaux implan-

tables, les anti-coagulants, les biopsiesprostatiques, les ECBU, la radiologie, lamatériovigilance, la check-list de bloc, lacœlioscopie et la robotique, la prise encharge de l'hypertrophie bénigne de laprostate et la gestion des prélèvementsanatomo-pathologiques permettent detirer un certain nombre d’enseignementset sont présentés lors des journéesUrorisq ou lors du congrès de l’AFU ».Près de 400 médecins seraientaujourd’hui accrédités en France. B. Poguregrette tout de même qu’un certain nom-bre de praticiens engagés dans l’accrédi-tation aient accumulé du retard et aban-donné la démarche avant qu’ellen’aboutisse. «Nous avons été trop ambi-tieux quant au référentiel risque urologie,constate ce spécialiste. Nous le retra-vaillons pour qu’il soit plus en adéqua-tion avec la pratique de l’urologue ».L’arrivée prochaine de l’accréditation en

équipe devrait sans doute attirerplus de candidats. « Les obliga-tions seront identiques à cellesde l'accréditation individuellemais l'analyse des EIAS(Événements IndésirablesAssociés aux Soins) devra êtreréalisée collectivement en réu-nion de morbimortalité et uneactivité spécifique supplémen-taire sera ajoutée ». L’intérêt del’accréditation en équipe estd'être plus en phase avec la pra-tique habituelle des urologues.B. Pogu se satisfait désormaisque l’accréditation ait valeur deDPC.

V.A.

Depuis 2007, de nombreux urologues se sont lancés dans ladémarche d’accréditation. L’arrivée prochaine de l’accréditationen équipe devrait faire gonfler les chiffres. État des lieux.

La Journée des Secrétaires est unmoment très attendu par la profession.Ce rendez-vous annuel s’articule autourde thématiques liées à l’exercice profes-sionnel mais également autour de sujetspurement médicaux. Il permet unéchange d’expériences très enrichissant.

Le Forum des Assistantes et Secrétaires en Urologie Initié par Florence Hans et CécileCamerotto, ce forum a pourobjectif de centraliser toutes lesinformations relatives à la profes-sion de secrétaire en urologie etde permettre des échanges régu-liers entre ses représentantes.Florence et Cécile sont toutesdeux secrétaires dans le serviced’urologie du CHU de Bordeaux.Elles ont longtemps regretté queles échanges engagés pendant laJournée des Secrétaires s’arrêtentnet à la fin de celle-ci. D’où l’idéede créer un forum permettant de

pérenniser les échanges. « Notreprofession a un fonctionnementtrès communautaire», expliquentFlorence et Cécile qui ont d’abordpensé à ouvrir une page Facebookou à créer un site internet. « Leforum proposera plusieurs itemsrelatifs à la vie professionnellecomme l’emploi, la formation, lesstages, les concours… Une partieconsacrée à la vie privée permet-tra d’engager des discussions, dese faciliter la vie quotidienne. »Florence et Cécile cherchentaujourd’hui des modératrices

Florence Hans et Cécile Camerotto, Service d’urologie du CHU de Bordeaux

Parfaire ses connaissances médicalesde la possibilité de rencontrer sesconsœurs, le congrès est pour elleune occasion de se former sur desthématiques médicales.« Il existe une vraie demande de lapart des secrétaires », expliqueD. Grall, secrétaire du GroupeUrologie Médipole à Vannes.Comme pour ses consœurs, lesconférences sur des sujets purementmédicaux sont une occasion uniquede parfaire ses connaissances.«Lessecrétaires médicales ont de plus enplus de relations avec les patients. Il

Depuis plusieurs années,Dominique Grall participe à laJournée des Secrétaires. Au-delà

est important de pouvoir apporterdes réponses aux questions desmalades. Maîtriser quelques infor-mations sur une pathologie peutnous être très utile pour expliqueraux patients ce qu’il en est et calmercertaines angoisses. Les patientssortent parfois très inquiets d’uneconsultation. Le fait de pouvoir, cal-mement, en tête-à-tête, expliquer lasituation avec des mots simples peutêtre très utile », fait remarquerD.Grall.

Propos recueillis par V.A.

Dominique Grall Groupe Urologie

Medipole à Vannes

8H00-9H30Salle 351

rendez-vous

© DR

9H30-16H30 Salle 352abrendez-vousa

pour que l’ensemble des régionssoient représentées et espèrent leréférencement du forum sur le siteinternet de l’AFU.

Propos recueillis par V.A.

© DR

© Ludovic

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À NE PAS MANQUER CE JOUR

ACTUS DU JOUR

Jean-Louis Etienne :« Devenez explorateursde vos vies »

Vous êtes médecin deformation, pouvez-vous nous parler devotre parcours?Jean-Louis Etienne :J’ai un parcours assezatypique. J’ai com-mencé par passer unCAP de tourneur-fraiseur car je n’avaispas le niveau pour intégrer la 6e. Je mesuis ensuite dirigé versun Bac technique.Comme j’avais unattrait pour l’implica-tion sociale et les sciences naturelles, une fois le Bac en poche,j’ai entamé des études de médecine. Je me suis dirigé vers l’or-thopédie car j’aimais le contact avec la matière, la construction,la technologie. J’ai été interne en chirurgie à l’hôpital régional deCastres pendant deux ans.

Comment devient-on explorateur?J-L.E. : Enfant déjà je rêvais d’exploration, j’étais très timide, lanature était mon refuge et j’allais souvent dormir dehors. Je m’in-ventais des défis, ce que je fais toujours ! Après deux ans d’internat,j’ai levé le pied, abandonné la chirurgie et fait de la médecine géné-rale pendant 12 ans sur la base de remplacements. Cela m’a permisde partir en expédition. La médecine a été mon passeport pourl’aventure. C’est ainsi que je suis parti avec Éric Tabarly sur la courseautour du monde. En 1986, à 40 ans, j’ai organisé une expéditionau Pôle Nord en solitaire et, à partir de cette date, je suis devenuentrepreneur d’expéditions polaires.

Quel message souhaiteriez-vous passer aux médecins de cecongrès?J-L.E.: Je suis toujours resté vigilant à conserver la liberté d’organiserma vie. Je rencontre parfois des médecins qui envient mon parcours,mon cadre de vie… je leur explique que c’est plein de contraintes,d’incertitudes, de risques, ce n’est pas toujours une vie de rêve. Alorsje leur conseille de ne pas rêver de ma vie, mais de devenir des explo-rateurs de leur propre métier, d’investir une voie qui pourrait enrichirleur parcours professionnel. La médecine est une science d’investi-gation, riche d’explorations sans limites, qui peut les conduire à voya-ger ou à une exaltante sédentarité en cabinet.

Propos recueillis par V.A.

Tolérance de la sonde urétérale de type « JJ » : les alpha-bloqueursface aux anticholinergiques et à la phytothérapieIntervention urologique parmi les plus fré-quentes, la pose d’une endoprothèse urété-rale de type « JJ » génère douleurs, troublesurinaires du bas appareil, troubles sexuelset altération de la qualité de vie. Pilotée parHassen Khouni, une étude prospective ran-domisée et contrôlée a été réalisée dedécembre 2012 à avril 2015 à l’Hôpitalmilitaire principal d’instruction de Tunis età l’hôpital des Forces de sécurité intérieureLa Marsa. Comparant les alpha-bloqueursaux anticholinergiques et à la phytothérapiesur la tolérance de la sonde, cette étude

révèle « un impact positif de la phytothé-rapie sur le score d’IPSS total (…) alorsque l’effet de la phytothérapie est statisti-quement plus marqué sur le score d’EVAcomparativement aux autres traitements »,indique H. Khouni.

P.D.

VENDREDI 20 NOVEMBRE

D’abord médecin, puis explorateur, Jean-LouisEtienne a eu deux vies. Mais sans la médecine, cegrand aventurier n’aurait sans doute jamais été aubout de ses rêves.Avec l’arrivée de l’enzalutamide, l’arsenal médicamenteux pour lutter

contre le cancer de la prostate métastatique résistant à la castrationse renforce.

14H55-15H05Salle 341

rendez-vousrendez-vous11H30-13H00Amphi Bordeaux

rendez-vous16H30-18H00Amphi Havane

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Symposium Astellas :nouvellesstratégies hormonales dans lecancer de la prostatemétastatique résistant à lacastration : soyons stratèges

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La mise à disposition de cettemolécule, complémentaire del’abiratérone existante, est unebonne nouvelle pour les uro-logues. « Ils se sont battus, eneffet, pour avoir la capacité etles compétences en oncolo-gie », rappelle Alexandre de laTaille qui dirige ce sympo-sium exposant les résultatsd’études, les indications, laplace et la gestion quotidiennede l’enzalutamide. BernardMalavaud fait le point sur lesprincipaux mécanismes de larésistance à la castration et laplace que cela ouvre à cettenouvelle hormonothérapie de2e ligne, en amont de la chi-miothérapie. Bertrand Tombalsynthétise les résultatsd’études des deux médica-tions, en soulignant leurspoints forts et faibles. Quant à

© DRFred Saad, il met en perspective les dimensions pratiques

de la prescription, de l’opportunité de mise en route du trai-tement à sa gestion quotidienne en passant par le contrôledes effets secondaires. « L’enzalutamide est un traitementsimple, avec peu d’effets secondaires, qui donne aux uro-logues un moyen supplémentaire pour traiter nos patientsavant la chimiothérapie », se félicite A. de la Taille.

P.D.