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Aïe, mes aïeux - exultet.net · parle de trois blessures psychiques de Mademoiselle Julie… Il y ... que les « états d’âme » des gens, qu’ils soient gais ou tristes,

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Aïe,mesaïeux!

AnneAncelinSchützenberger

Aïe,mesaïeux!Lienstransgénérationnels,secretsdefamille,

syndromed’anniversairetransmissiondestraumatismesetpratiquedugénosociogramme

16eéditionrevueetaugmentée

DescléedeBrouwer/LaMéridienne

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Napier,parlentdéjàdu«fantôme»qui,pendantlacure,surgitdupassédupatient6,dethérapiefamilialesystémiqueet,vingtàtrenteansaprès,utilisentlegénogramme.

Thérapiesystémiquestratégique

Il y a aussi un courant de thérapie familialeintergénérationnelle7.

Les systémiciensdecette école théorique,désignéecommethérapie systémique « stratégique », utilisent le paradoxe, cequi le provoque, le « malade désigné » et sa famille. Ilsconsidèrentquelaréalitéduproblèmedumaladeestconnuedumaladeetestaussiconnuedesafamille.Leurprincipedebase,c’est que chacun peut définir sa propre réalité. Les solutionsauxdifficultésrencontréesdanslavie,qu’ellessoientdel’ordrede la santé physique ou psychique, deviennent le problèmeessentiel.L’interventionviseàredéfinir laréalité,d’une façonplus fonctionnelle. Nous pourrions dire, dans un langage quiseraitpeut-êtreaussiceluideGoffman8,qu’ilfautarriveràvoir,àpercevoir,àremettreunévénementdansuneautreperspective,dansunautrecadre,c’est-à-diredansunautrecontexte,faireunrecadrage.

Thérapiesystémiquestructurelle

La thérapie familiale « structurelle », autre branche de lathérapie systémique, se propose de changer les habitudesrelationnelles de la famille, relations devenues stéréotypées.C’est àPhiladelphie, à laChildGuidanceClinic, autourdeS.Minuchin, que ces systémiciens ont fait école et que leurstechniquesontété largementadoptées, surtoutpour la thérapie

des enfants. Bien sûr, il s’agit, en ce qui concerne ce groupe,d’unedémarchesecentrantsurl’icietmaintenant.C’estMurrayBowen,connupoursonconceptde«massedemoifamilial9»etpoursestechniquesdetransformationdesconflitstriangulaires(triangulation)enconflitsàdeux(dyade),quisoulèvedecefaitle problème de la transmission d’angoisse d’une génération àl’autre,silatriangulationn’estpascassée.

Dansuneinterviewde1991aumagazineTime,poursamiseenscènedeMademoiselleJuliedeStrindbergauThéâtreroyaldramatiquedeStockholm,IngmarBergmandisait:«CettepièceparledetroisblessurespsychiquesdeMademoiselleJulie…Ilyadesgensdanscemondequiontchoisideporterlaculpabilitédes autres, et elle en est. »Bien sûr cette pièce, comme toutel’œuvredeStrindberg, s’inspired’unvécuautobiographiqueetracontel’angoissedufilsdelaservanteetdesdramesfamiliauxrépétitifs de la vie de l’auteur. C’est comme la tunique deNessus,quicolleàlapeaudeceluiquiemmagasinel’angoissedesancêtres.

Thérapiefamilialepsychanalytique

Mais la mouvance qui nous intéresse le plus, ce sont lesthérapeutes familiaux qui, partant de bases psychanalytiques,tentent une extension des concepts et outils analytiques à lafamille, considérée comme une série de dyades (NathanAckerman, Iván Böszörményi-Nagy et, en France, NicolasAbraham etMaria Török10).N.Ackerman11 fonde sa pratiquesur des entretiens duels afin d’aider la famille à prendreconscience des idées fausses et particulièrement des«reliquats»dupassé.

1.LeDrFriedaFROMM-REICHMANNavaitd’ailleurstravailléavecJ.L.MORENOetéditéavecluiProgressinPsychotherapy,1956,NewYork,Grune&Straton.C’estle«DrFried»duromanautobiographiqued’HannaGREEN,INeverPromisedYouaRoseGarden,Holt,Rinehart,Winston,NewYork,1964,rééditésoussonvrainom,JoanneGREENBERG,en«poche»(SignetBook,NewAmericanLibrary,N.Y.),romanetensuitefilmretraçantlathérapied’unemaladeétiquetéeschizophrène.FriedaFromm-ReichmannapasséunanàStanford,en1955-1956,auCenterforAdvancedStudyintheBehavioralSciences,alongtempstravailléàlacélèbrecliniquepsychiatriquepsychanalytiquedeChestnutLodge,encollaborationavecHarryStackSullivan;elleaégalementsuperviséJoséphineHilgard.C’estaussiellequiaproposéàdesanthropologuesetpsychiatres,àPaloAltoen1956,defilmerdesfamillesdeschizophrèneseninteraction(d’oùsontnésledoublebinddeGregoryBatesonetlarecherchesurlacommunicationnonverbale).2.Percevallefou,Autobiographied’unschizophrène,Paris,Payot,1976.3.Tacticiensdupouvoir:Jésus-Christ,lepsychanalyste,leschizophrèneetquelquesautres,Paris,ESF,1987.4.UneLogiquedelacommunication,Paris,Seuil,1972.5.Thérapiedecoupleetdelafamille,Paris,Épi,1983.6.Voir«Lefantômedegrand-mère»,dansA.NAPIER,C.WHITAKER,LeCreusetfamilial,Paris,Laffont,1980.7.ThérapiefamilialeintergénérationnelledeMurrayBowen,IvánBöszörményi-Nagy,MaurizioAndolsi,HelmStierlin(Heildelberg),quidéveloppentleconceptdedélégation,parexemplededette:on«refilelapatatechaude»d’unegénérationàl’autre.8.Cf.Asiles:étudesurlaconditionsocialedesmaladesmentaux,Paris,Minuit,1968,etLaMiseenscènedelaviequotidienne,Paris,Minuit,1973.9.Leconceptestliéàl’échellededifférenciationdusoihorsdelamassefusionnelledel’egofamilialoùtoutenhautontrouvelespersonnesavecunsoistructuréetdifférencié,ettoutenbaslespersonnesquiviventsousl’emprisedecetegoetnepeuventprendredistanceduvécu.10.Etdepuis,A.Eiguer,A.Ruffiot,E.Granjon,P.-C.Racamier,D.Anzieu,G.Dercherf,S.Tisseron,Y.Purget.11.RappelonsqueNathanAckermanatravailléenpsychodrameavecJ.L.Moreno–lequeltraitaitdepuis1930descouplesetdesfamilles,enpsychodrameetpsychothérapiedegroupe.

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(néen1824)réunisle23aoûtprèsdulacd’Annecy.11.«BTECHOTE,HOHEOdHDH.»12.LesVisiteursdumoi,Paris,LesBellesLettres,1986.13.Parexemplelessoignantsetlessoignés,lesunsjamaismaladesetlesautrestoujoursmalades(soiniant,soinié,selonleslacaniens).Voir l’ouvrage de la petite-fille deCharlesDarwin,GwenReverat-Darwin,rappelantsonenfancevictorienneetl’amouretleplaisirdesefairesoignerdesuns,etd’êtresoignédesautres:«L’ennui,c’estquedanslamaisondemesgrands-parents,c’étaitunhonneuretuntristeplaisird’êtremalade[…]enpartieparcequemongrand-pèreétaittoujoursmaladeetquesesenfants,l’adorant, avaient tendance à l’imiter […] et à être soignés par ma grand-mère,etquec’étaitsiplaisantd’êtresoignéetplaint»(matraduction).«Thetrouble was that in my grand-parents’ house it was a distinction and amournfulpleasuretobeill.[…]Thiswaspartlybecausehewasalwaysill,and his adoring children were inclined to imitate him […] nursed by mygrand-mother,andbecause itwassodelightful tobepitiedandnursed.»(REVERATGwen,PeriodPiece,aCambridgeChildhood,1952,rééd.1987,Londres&Boston,Faber&Faber,p.122.)Ou les aidants et les aidés comme, par exemple, Marthe et Marie del’Écriture.14.Pourplusdeprécisionssurcettenotionderessentimentlire:SIMONTON,SIMONTON&CREIGHTON(1978),Guérirenversetcontretout,Paris,ÉPI,1982,etAnneAncelinSCHÜTZENBERGER,Vouloirguérir,Toulouse,Érès/ParisLaMéridienne,1985;Épi/LaMéridienne,1993;DDB,1996–etaussilesnotionsdejustice,de«donneretrecevoir»etdecomptesfamiliauxd’IvánBöszörményi-Nagy(cf.Heireman).

Psycho-somatique/somato-psychique

La«body-mindconnection»

Lesrapportsentrel’étatd’espritetlecorpsétaientconnusdanslestempsanciens,puisoubliésparlamédecinescientifique.Mais on commence (recommence) à les cerner et à lesapprofondir.

Onacommencéàparlerdepsychosomatique–àproposdecertainsaspectsdelamauvaisesantéoudelamaladieilyaunequarantained’années,sousl’influencedelapsychanalyse;maisoncommenceàallerplusloindepuis1975-1980.

DeplusenplusderecherchessontfaitesauxÉtats-Unissurle lien entre le psychisme et le corps (la « body-mindconnection ») dans une nouvelle science interdisciplinaire quiseconstituedepuis1980,lapsychoneuro-immunologie.

Les recherches inspirées par la psychoneuro-immunologiedécoulent de la découverte de nombreux nouveaux neuro-récepteurs (plus d’une centaine), de neurorécepteurs sur desglobules blancs et dans le système immunologique ; lefonctionnementmêmedu système immunologiquedémontreraitque les « états d’âme » des gens, qu’ils soient gais ou tristes,qu’ils se sentent coupables ou pleins de ressentiment, influentpeut-être sur le nombre de cellules T et sur le systèmeimmunologique.Les premières recherches ont été réunies dansle livre collectif édité par Robert Ader en 19811 et les plusrécentes discutées au colloque international de psychoneuro-immunologie de Tutzig (juin 1990, en Allemagne, près deMunich) sur l’initiative deNormanCousins et organisé par laSociétéallemandedecancérologie–auquelj’aiparticipé.

Lienstransgénérationnelsetcomptabilitédesdettesetdesmérites.L’injusticevécue

De ma pratique du transgénérationnel, je suis arrivée à laconclusionquelesconceptsintroduitsparBöszörményi-Nagy–celuidelaloyautéinvisibleetdelajustice,lacomptabilitédesdettes et des mérites – permettent un éclairage nouveau enpsychiatrie, psychothérapie, psychanalyse, en médecineholistique, en médecine de la personne entière, enpsychosomatique. Si un être devient vraiment adulte, si lapersonnearriveàunecertaineliberté,elleestaussilibredesescomportements, et ceci implique une fluidité des rôles et desobligations dans les relations interpersonnelles. Les structuresde la famille ne sont ainsi plus immuables : en réglant lesancienscomptes,onretrouvecequidevraitêtrelajusticedanslesystèmedecettefamille-là,chaquemembres’inscrivantalorsdans un nouvel équilibre du crédit et de la dette. Tous lesévénementsrelationnelspsychologiquessontstructurésparunedoublemotivation: la«structurecomportementalemanifeste»et la « structuration obligationnelle cachée ». Par conséquent,les relations doivent être conçues comme étant liées à deuxsystèmes de comptabilité, celui des motivations manifestesdéterminées par le « pouvoir » et celui de la hiérarchie des«obligations».

Voici le cas d’une jeune fille de dix-sept ans qui estamoureuse, et qui a envie de se marier, car elle fréquente unjeunehomme:doit-elleeta-t-ellelalibertédel’épouser,d’avoirdes enfants et de rendre à ses enfants ce qu’elle a reçude sesparents;oudoit-elle,parexemple,commeelleestlacadette,sisasœurestmorteenlaissantunbébé,épouserleveufetéleverles enfants de sa sœur, parce qu’elle-même et sa sœur ont étéorphelineset«qu’elle le luidoitbien»?(àsasœurmorte)et

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pèreétaitunerencontredepassage,qu’ilaabandonnésamère,qu’elle a dû travailler, et que, son fils étantmalade, elle a étéobligée – étant donné qu’il souffrait d’épilepsie et d’uneaffectionrénalegrave–delemettreàl’hôpital;commecelasepassait aux États-Unis et que les hôpitaux sont fort chers etqu’ellenepouvaitpaslepayer,elleadû«l’abandonnerpourluisauverlavie»,pourqu’ilpuisseêtreprisenchargepard’autreset soigné. Les services sociaux étaient aussi intervenus,considérantquecettejeunefillenepouvaitpass’occuperdecetenfant gravement malade. En l’apprenant, le garçon en esttotalement bouleversé. Quand il revient voir lepsychothérapeute, il lui dit : «Mamèrem’a abandonné,maisc’était le seulmoyen pour que nous survivions tous les deux,elleetsurtoutmoi.Jeneluienveuxplus,maintenantellepourramedonnercequ’elleaétéobligéedemerefuserauparavant.»

À partir de là, son comportement change. Il cesse d’êtreagressif et revendicatif, dit son analyste. Il a compris que cen’étaitpasunabandoncontrelui,maispourlui.

Lacompréhensionducontexteatransformélesensetpansélablessure.

Uneapprochecontextuelleetintégrative

Enthérapie,ilestimportantdecomprendreàquelniveauilestpossibled’intervenir,etàquelniveausepassentleséchanges9.L’ensembledu contexte est nécessaire pour réellement voir lesliens.

Il me semble que chaque école de pensée est à la foisimportante, utile et éclairante, mais que, pour un travaild’ensemble à la fois en largeur (la famille au sens large, lesoncles et tantes, les cousins) et en remontant le temps sur

plusieursgénérations,lalignéeetlelignage,ilestnécessairedefaire un travail polyréférentiel : l’approche strictementsystémique est parfois un peu réductrice et insuffisante,l’approche individuelle ou psychanalytique est quelquefoisinsuffisante;aussi,ilseraitsouhaitabledelescompléterparuneapproche contextuelle (comme celle, par exemple, deBöszörményi-Nagy, comme d’ailleurs celle de Goffman) quiinclut les deux précédentes et qui tient compte de « tout lemonde»,detouslesmembresprésentsetabsentsdelafamille;c’estleconceptdemultiralité,c’est-à-diredesrapportslatérauxetverticaux,qu’ilyaenmêmetemps.

CetteapprochereprendlesidéesdeMorenosurlesrôles,lesrôles complémentaires, les attentes-quant-au-rôle, les rôlesendormis et réactivés, et aussi l’atome social – on retrouvel’approcheanthropologique,insistantsurl’importancevitaledesrègles familiales et du décodage de ces règles – plus souventtacitesqu’explicites.

Faisonsuneparenthèse.Margaret Mead10 racontait que lorsqu’elle commençait à

travailler sur le terrain comme anthropologue dans les îles duPacifique, le problème pour elle était de comprendre lacivilisationdans laquelle elle se trouvait et de se faire adopterparcettecivilisation,sinonelleseraitmortedefaimetdefroid,ouauraitpeut-êtreétémangéeoumassacréeparlesanimauxouparlesgens.Ilfallait,etc’étaitdifficile,apprendrelelangageetdeviner, décoder, comprendre les règles dites et tacites de lasociété,qui sont toutesdifférentes lesunesdesautres, etdanslesdiversesîlesduPacifique.D’uneîleàl’autre,ellesvariaientet, en tout cas, elles étaient très éloignées de celles desÉtats-Unis.Illuifallaitdoncpercevoir,deviner,décoder,apprendrelesrèglesd’interaction,pourêtreacceptéeetsurvivre.

Lorsquenouscommençonsà travailleravecunefamille,ouavecunepersonneentenantcomptedelafamille,qu’ils’agissede problèmes psychologiques ou psychiatriques, de problèmesde santé ou de problèmes existentiels, il est important decomprendre, dans cette optique, quelles sont les règles tacitesdecettefamille-là,decemilieu-là.

Desrèglesdelafamille

Citons quelques règles11 que l’on voit souvent dans desfamilles.

Ilestdesfamillesrégiesparlarègledescomplémentarités:il y a des soignants et des soignés. Il y a donc des gens quisoignent les autres et des gens qui sont malades. Comme lafamilledeCharlesDarwin,oùtoutlemondeprenaitplaisirdanscette relation soignant-soigné familiale et conviviale (cf. note36,p.35).

Ilexistedesfamillesoùlarègleestdetoutfairepourquelefilsfassedesétudes–l’aînén’estpasl’aînédesenfants,maislepremierfils :celaveutdirequesi lefilsest ledeuxièmeouletroisième enfant dans une famille pauvre ou endeuillée par lamortdupère,lafilleaînéecommenceàtravaillerjeunepourqueson salaire puisse aider son frère à poursuivre des études.Onvoit des familles où la fille aînée est secrétaire (sans bac), ladeuxième est assistante sociale (bac + 2), le troisième enfant,quiestunfils,estmédecin(bac+7).Onsedemandepourquoietcommentlesfilles,lamère,onttravaillépour«éleverlefils»–etcommentellesleviventensuite.

Ilyades famillesoù,aucontraire,c’est l’égalité entre lesenfants.

Etdesfamillesoùlefilsquisemariehabiteavecsesparents

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Lechasseurdepapillons

Nicolas Abraham (1978) raconte l’histoire d’un monsieurignorant tout du passé de son grand-père. Ce patient estgéologueamateur.Chaquedimancheilvachercherdescailloux,les ramasse, et les casse. Comme il est aussi chasseur depapillons,illesattrapeetlesachèvedansunbocaldecyanure.Riendeplusbanal!Cethommesesentterriblementmalàl’aiseet cherche une thérapie. Il en suit plusieurs, dont unepsychanalyse –mais sans grand succès. Il ne se sent pas biendans sa vie à lui. Il s’adresse alors à Nicolas Abraham qui al’idée de lui faire faire des recherches dans sa famille, enremontantàplusieursgénérationsantérieures : ilapprendalorsqu’il a un grand-père (le père de sa mère) dont personne neparle!C’estunsecret.Lethérapeuteconseilleàson«client»d’allervoir lafamilledesongrand-père; ildécouvrealorsqueson grand-père avait fait des choses inavouables ; on lesoupçonnait d’avoir dévalisé une banque et fait probablementpire. Il a été envoyéaux«Bataillonsd’Afrique»« casserdescailloux»;ilaensuiteétéexécutédansunechambreàgaz,cequesonpetit-filsignorait(ibid.,p.431)…«àquoinotrehommepasse-t-il ses week-ends ? Il va, géologue amateur, casser descailloux, et chasseur de gros papillons, il les attrape et lesachève dans un bocal de cyanure ». La boucle symbolique estboucléeetilexprimelesecret(de«l’objetdesamère»)secretqu’ilneconnaîtpas.

Dansuncertainnombredecas,lespasse-temps,quisontdesdérivatifs de secrets de famille, sont étonnamment chargés desens. La seule psychanalyse ou la psychothérapie individuelle,qui ne s’attachequ’aupassé symbolique et à ses traumatismesdanslavieindividuelle,n’estpassuffisante.

Le « transgénérationnel » met l’individu en chasse de sessecretsdefamille,desagénéalogiecomplète,etdesonhistoire,danssonvraicontexte.

Quand on retrouve des secrets, des révélationsprovidentielles, un certain nombre d’affects liés au vécudifficile,derépétitionsnocivesetdetraumatismesdisparaissent.

Dansl’optiquetransgénérationnelle,unepersonnesouffrantd’un«fantômequisortdelacrypte»,souffred’une«maladiegénéalogique familiale»,d’une loyauté familiale inconsciente,desconséquencesd’unnon-ditdevenusecret.

Abraham et Török y voient, d’un point de vuepsychanalytique, « une formation de l’inconscient dynamiquequis’estinstallée,nondufaitd’unrefoulementproprementditdu sujet mais du fait d’une empathie directe, consciente etdéniée du sujet parental » [peut-être un télescopage desgénérationsetdutemps(timecollapse),dirions-nous].

Il est évident que certains d’entre nous portent en eux des«cryptes»,commedestombesoùilsauraientenfouidesmortsmalenterrés,malmorts–enterrésavecdessecretsnondiciblespour leurs descendants – ou des morts injustes (mortsprématurées,assassinat,génocide).

Lecomportementbizarre(l’expressionpsychosomatique),lamaladieouledélireincarnentsouventcefantômeetmettentenscènel’agitationverbaleoulesagirsd’unsecretenterrévifdansl’inconscientpaternelougrand-paternel.

Mais il resteunequestionquin’estpasélucidée,àproposde la manière dont sont transcrits et transmis les secrets defamilledans laviequotidienne, lorsque leschosesnesontpasdites.

Onconstateencliniquelatransmissiontransgénérationnelledetraumatismesgravesnonparlés–oudontledeuiln’apasétéfait (cf. p. 172) – comme de traumatismes de guerre (gaz,

noyadesouquasi-noyades, tortures, viols – blessant un parentousonfrèreouuncamaradedeguerre).

La question de la transmission transgénérationnelle estposée.Commentest-cetransmis?

Rien de ce que nous connaissons au point de vuepsychologique, physiologique ou neurologique ne permet decomprendre comment quelque chose peut tracasser desgénérationsdelamêmefamille.

Nicolas Abraham et Maria Török, les auteurs des deuxconcepts, émettent l’hypothèse d’un « fantôme », en tant quetémoignage d’un mort enterré dans l’autre, prenant sa sourcedansl’unitéduellemère-enfanttransformée«enuniondualisteinterneentreconscientetMoi».

Lesdescendantsd’unporteurde crypte seraienthantésparces«lacuneslaisséesennousparlessecretsdesautres»,selonl’expressiondeNicolasAbrahametMariaTörök:c’estcenon-ditmais pointé par le silence et l’évitement, qui est parlant etagissant.

1.L’ÉcorceetleNoyau,Paris,Aubier-Flammarion,1978.2.Bienentendu,sile«fantômesort»delacrypted’unmembredelafamilleaprèsundeuilnonfait,c’estquecefilsoupetit-filsn’apasmétabolisécedeuilnonfaitdequelquechoseoudequelqu’un;ilnel’animétaboliséniintrojecté,cequicréeraitunesortedelienentrelesgénérations.Cf.latraditionjuivecabalistiquedu«dybbouk»(fantôme).3.Incorporation:processusparlequellesujet,surunmodeplusoumoinsfantasmatique,faitpénétreretgardeunobjetàl’intérieurdesoncorps(LaplancheetPontalis).Dansl’incorporation,lesujetsedonneduplaisirenfaisantpénétrerunobjetensoi,endétruisantainsicetobjetetenenassimilantsesqualités(cannibalisme).4.Lesujetfaitpassersurunmodefantasmatique,dudehors«audedans»,desobjetsetdesqualitésinhérentesàcesobjets…Prochedel’incorporation…ellen’impliquepasnécessairementuneréférenceàlalimitecorporelle…Elleestdansunrapportétroitavecl’identification

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Ierenmontantsurl’échafaud)etsoitpardonner,soit«tournerlapage»etoublier, afinquemorts etviolencesne seperpétuentpasenvendettasansfin,niqueperdurelasouffrance.

Et aussi afin que les descendants ne soient encombrés de« fantômes » gênants pour eux, et/ou de troubles physiquesgraves (maladies,morts), ou de troubles psychiques,marquantcesévénements,sansqueriennesoitdit.

Nousavonseul’occasiondetravaillerengénosociogrammeavec des personnes ayant des problèmes de santé liés augénocide de plusieurs pays et ethnies (Arméniens8, Kurdes,Juifs, Irlandais, Arabes, etc.) et réussi à en résorber les tracesphysiques et psychologiques en « nettoyant l’arbregénéalogique » familial et groupal.Mais, bien sûr, il ne s’agitquedesolutionsindividuelles,quinepréjugentenriend’autresapplicationséventuelles,àtrouver.Etaveclecinquantenairedelalibérationdescampsetceluidudébarquement(juin1944),onentend se plaindre de terribles cauchemars chez les petits-enfants.

1.Tintinchezlepsychanalyste,Paris,Aubier-Montaigne,1985,etTintinetlessecretsdefamille,1992.Entretiensprivés,1988,1990.2.ClaudineVegh,Jeneluiaipasditau-revoir,Paris,Gallimard,1980.3.Leproblèmedesrésidusdel’esclavagen’estpasencoreterminé,nileressentimentdesNoirscontrelesBlancs,malgrél’égalitéformelledesdroitscivils,commeledémontrentsansarrêtlesémeutes,encoredanslesannées1990,etmalgrélefaitquel’esclavage(deNoirspardesNoirs)existaitenAfrique,àl’époquedelatraiteetducommerceduboisd’ébène(etqu’ilenresteraitencoredesrésidus).4.Rappelonsquelquesdates.622:débutdel’èremusulmane;638:lecalifeOmarprendJérusalem;VIIeetVIIIesiècles,empirearabedel’IndusauxPyrénées;1055:lesTurcsdominentàBagdad,1096:Pierrel’ErmitebattuparlecalifedeNicée(1reCroisade1096-1099);15juillet1099:les«Franj»s’emparentdeJérusalem(l’histoirearaberacontequelavilleauraitétémise

àsacetjuifsetmusulmanségorgés);puislesArabesreprennentJérusalemauxCroisés;1100:BaudoinseproclameroideJérusalem;1115:alliancedesprincesmusulmansetfrancsdeSyriecontrelesultan;1148:leroideFranceLouisVIIetl’empereurd’AllemagneConradsontbattusdevantDamas;1187:SaladinreconquiertJérusalem;1204:les«Franj»s’emparentdeConstantinopleetlamettentàsac;1218-1221:pousséedeGengisKhan(1167-1227)etinvasionfranqueenÉgypte;1244:lesFrancsperdentJérusalempourladernièrefois;1248-1250,7eCroisade:invasiondel’ÉgypteparleroideFrancesaintLouis(LouisIX),quiseracapturé,puiséchangécontrerançonetrentreraenFranceen1254,etquimourradelapestedevantTunisle25août1270,audébutdela8eCroisade.(Les huit Croisades : 1re, 1096-1099 ; 2e, 1147-1149 ; 3e, 1189-1192 ; 4e,1202-1204;5e,1217-1219;6e,1228-1229;7e,1248-1254;8e,1270.)5.Unexode-exil-émigration,dansunsauve-qui-peutprécaire,tournantsouventmaletprochedesfuitesactuellesdes«boatpeople»,selonJacquesAttali,1492,Paris,1992.Dansuncontexteetunchoixdifficiles:partirsansbagagesenlaissanttoussesbiensouseconvertirdegréoudeforceaucatholicismeetrester,dansunclimatdesuspicionperpétuel,des«marranes»convertisetsurveillésparl’Inquisition–etmêmeenmer:risqued’arraisonnementsdesembarcationspardespirates,d’esclavage,demeurtre,denaufrage.CertainssontpartisavecChristopheColomb,ledernierjour,le3août1492.6.Àlasuitedel’acquittementdedeuxpoliciersblancs,accusésd’avoirbrutaliséunautomobilistenoir,enCalifornie,enavril1992–photosdeReginaldDennyprisesparBobTurpendantlesémeutesdeLosAngelesetlargementdiffusées.7.LeromanciernoiraméricainAlexHaleydécritdansRootssarecherchedesonidentitéetdesesracines,etremonteàsonancêtreemmenéd’Afriqueenesclavage.8.Voir,danslesexemplescliniques,l’histoiredeJacquelineetdugénocidearménien,p.118,etp.159letraumatismede«ventduboulet»transgénérationnel,aveclescauchemarsd’anniversairedesdescendantsdestraumatisésdeguerre,cinquante,cent,centvingt-cinq,deuxcentsansaprès(etleKosovosixcentsansaprès).

Mesrecherchessurlegénosociogrammeetlesyndromed’anniversaire

J’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, il y a une douzained’années, à partir d’une réflexion dema fille. Elleme disait :«Tuterendscompte,maman,quetuesl’aînéededeuxenfants,dontledeuxièmeestmort,quepapaestl’aînédedeux,dontledeuxièmeestmort,quemoijesuisl’aînéededeuxenfants,dontledeuxièmeestmort…etquedepuislamortd’oncleJean-Paul,jecraignaisenquelquesortecelledemonfrère…»(jusqu’àcequ’ellesurvienne).

Celam’afaitunchoc.C’étaitvrai–etlefaitqu’ils’agissed’accidents, et d’accidents de voiture, ne changeait rien auproblème,aucontraire.

J’ai alors recherché dans ma mémoire, au sujet de mafamille,etai retrouvédesmorts,etdesmortsà répétition :mafilleule est « orpheline héréditaire » – et sa mère était déjàorpheline jeuneetsafilleaussi–,etmongrand-père tantaiméétaitaussiorphelinjeune,etl’aîné.

Et puis j’ai recherché dans ma belle-famille, dans lesarchivesalsacienneset,pourmabelle-mère,dans leMidi (elleaussiétaitl’aînéedontledeuxièmeétaitmort),enm’aidantdesrecherches sur la famille qu’avait faites le « cousin curé » deMarseille, pour sa thèse, et ensuite à l’aide de recherchesd’archives faites par une vraie généalogiste, en Provence et àParis,afindemettreauclairlagénéalogiedesesgrands-parentspourmespetits-enfants.QuellesurprisedetailleaétédetrouverdesracinesenNormandie,prèsde l’endroitoù,parhasard, lesparentsdumaridemafilleavaientachetéunepetitemaison«enpassantparlà»,etdetrouverpourlafamilledemabelle-mère

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troisième présidents des États-Unis, Thomas Jefferson (1743-1826) et John Adams (1735-1826) sont tous deux morts lemême jour (4 juillet 1826), cinquantième anniversaire de lasignature de la Déclaration d’indépendance (4 juillet 1776).C’est comme s’ils attendaient cette date de signature pourparticiper à l’événement du cinquantenaire et s’en aller«mourir»ensuite.

Certaines de ces coïncidences familiales ou historiquespourraient mieux se comprendre comme des réactions auxanniversaires,commeunsyndromed’anniversaire,nousdirionscomme une expression de l’inconscient transgénérationnelfamilialetsocial.

Certaines personnes sont angoissées ou déprimées chaqueannée,à lamêmeépoque,sanssavoirpourquoini se rappelerqu’ils’agitdelapériodeanniversairedelamortd’unproche–parent ou ami – et sans pouvoir établir de relation conscienteentrecesfaitsrépétitifs.

De nombreuses personnes ont été opérées, comme parhasard, un jour anniversaire de mort ou d’accident d’un père,frère ou parent, « coïncidence » découverte à la suite decomplicationspostopératoiresparexemple.

C’est pourquoi il nous a toujours paru important deprésenter le syndrome d’anniversaire auxmédecins de famille,chirurgiens, cancérologues, psychothérapeutes, travailleurssociaux,pourlesaideràaiderleurspatients,tellementlescasdefragilisationphysiqueetpsychiquesontfréquentsauxpériodesanniversairesetlessymptômespeuclairs,tantqu’onnemetpasceliend’anniversaireenévidence.

Un médecin américain, le Dr George Engel, a étudié cephénomène sur lui-même (1975). Il décrit par exemple qu’il afait une crise cardiaque aux dates anniversaires de la mortbrutaledesonfrère(dequarante-neufans)pararrêtcardiaque–

dontunecrisegravelejourdupremieranniversairedesamort.Peut-on émettre l’hypothèse d’une identification inconscienteavecsonfrère,lefaisantréagirphysiquementdelamêmefaçonau stress d’anniversaire (à l’angoisse de mort). De la mêmefaçon certes, mais à moindre degré : car George Engel, lui,survécut et enparla. Il a écritunarticle sur ce sujet, décrivantsonangoisseàcemoment-là(quarante-neufans).Ilvitaussiuneautreangoisse,liéeausyndromed’anniversaire,sonangoissedemouriraumêmeâgequesonpère(cinquante-huitans);d’unefaçoninconscienteil«choisitd’oublier»cetâgepoursurvivre.

C’estcepassagedifficileaumêmeâgedemortd’unpère,frère, mère ou autre proche, que j’appelle la période defragilisation, liée au « stress d’anniversaire » (voir p. 26l’exempledesdeuxfrères,BernardetLucien, lesurvivantet lemort).

On voit souvent, au décours des générations, une mortbrutalesemarquerparlasuite,dansl’histoirefamiliale,parunaccidentdemoinsenmoinsgravesurcentàcentcinquanteansparexemple,commedans l’histoirede l’accidentde labataillede Sébastopol (p. 52), ou l’histoire du jeune Roger et de larentrée scolaire (p. 122)… ou par une naissance – à la mêmedate–danslesgénérationssuivantes(parexemplepetits-enfantsdeblessésdeVerdun[21.02.1916]naissantun21février1996ouun11novembre).C’estuneformedefidélitéinvisible.

C’est rappeler ainsi un grand-père ou un grand-onclesouffrant, blesséou tuépendant laGrandeGuerre.Et rappelerles souffrances et traumatismes de la guerre et l’arrêt descombats par l’armistice du 11 novembre 1918 – par unenaissanceouunefaussecouchespontanée8.

1.Déjàdeuxsœursdemongrand-pèreavaientfaitdesétudesdescienceset

obtenuundoctoratauPolytechnicumdeZurichen1888ettanteNathalie(P.)atravaillécommechimistedanslelabodesonmarienSuissepeuaprèsetensuiteàParis.2.AprèsledépartverslecentredelaFranceetParisdesAlsaciensfrancophiles,avantl’Occupationallemande(pertedel’Alsace-Lorraineaprès1870).3.Pourtrouveruntermeplusgénéraletmoinstechniquequegénosociogramme.J’aiapprisrécemmentqueletermedepsychogénéalogieétaitaussiutiliséenFranceparunartiste,maisdansuncontexteassezdifférent,etavecuneautregrilledelecture.AlexandreJodorovsky(«Jodo»)estuncinéaste-metteurenscène chilien (d’origine russe), ayant vécu et travaillé auMexique (cf. LaMontagnesacrée, dans les années 1970), puis auxÉtats-Unis et en France(oùilcrée,avecArrabaletTopor,legroupesurréaliste«Panique»).Ilauraitutilisé,danslesannées1980,une«psycho-sorcellerie»(ausensmexicainduterme),ensuiterebaptisée«psychogénéalogie»(aprèsqu’unedesesélèveseutfaitunstageavecmoi).Ilutiliseunesortedelectureintuitivedelagénéalogiefamilialeenutilisantle« tarot».Àce jour (1991-1993), il n’a rienpublié (sonmanuscrit, écrit encollaboration, aurait disparu de sa voiture en vacances). Est-ce un actemanqué? Ilne travailleraitplus (ouplusguère)danscedomaine. Jene leconnaispas.Ilécritdesbandesdessinées.Quantauxcoïncidences,c’estamusantdenoterquej’aiutilisécetermeaussidanslesmêmesannées1980,etsimesplaquettessurcesujetetarticlesontbien paru, le manuscrit tapé aurait été « avalé » dans la machine de lapersonne qui le tapait, etmes notes etmanuscrits non rendus, ce quim’aretardéededeuxanspour lapublicationdemonlivre(réécritdoncunpeuautrement, de façon non universitaire, et sans toutes les références, maispeut-êtrepluslisible).C’estunedrôledecoïncidence,cesdeuxmanuscritsdisparuschezluietchezmoi.4.J.Hilgard,deSanFrancisco,aécritvers1953surl’anniversarysyndrome,mentionnéparRupertSheldrakedansuneconversation,etquejen’aipumeprocureraumomentd’écriremonpremiertexte.Sheldrake,bienqueparlantdelaprésencedupassé(IerSymposiuminternationaldeTours,31octobre-5novembre1988),netrouveaucunrapportentresesrecherches(etl’espècede«co-saut»qualificatifetdeco-performanceanimale)etlesmiennes–bienqu’ellesluiparaissentintéressantes–niavecles«cordesdutemps»

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Lesgenssedemandentquelquefoisd’oùvient leurprénometseposentdesquestions.

J’ai travaillé, par exemple, avecune jeune femmequi avaiteu une série d’accidents de voiture, et qui se demandaitpourquoielles’appelaitAriane,quiestunprénompeucommun.Ellesedemandaitquelrapportsonpèrepouvaitavoiravecelle,problèmedifficileàrésoudre:ellen’avaitpasconnusonpère,ilétaitmortavantsanaissance.Elleétaituneenfantposthume,etlaseulechosequ’ellesavaitdesonpère,c’estqu’ilavaitchoisison prénom, et donc qu’il y avait un lien entre son prénomAriane et son père. Elle avait appris lamythologie grecque aulycée:elleadonccherchéAriane,lefild’Ariane,lelabyrinthedeThésée, et cela ne donnait rien du tout. Elle ne sentait pasqu’ilyeûtunrapportpossibleentreceprénomd’Arianeetlefild’Ariane,etl’imagequesonpèrepouvaitsefaired’uneenfantànaître,désiréeoupas.

Nousavonscommencéàtravailleravecelle,sursonpèreetsoncontextedevie.

Importanceducontexte(historique,économique,culturel)

J’insiste toujourssur l’importanceducontextedans lequeluneviesedéroule.

Onpeutcomplétercecontextepolitico-historique etsocio-économiqueparuncontextelittéraire,musical,théâtral.

Avec Ariane, on a réfléchi aux années où son père étaitjeune:etbrusquement,jemesuisrappelée,moi,quej’avaisvuun film avec Maurice Chevalier et Audrey Hepburn, quis’appelaitAriane. Ce film était fondé sur un livre (du mêmetitre)quiestparuautourdesannées1910-1930;ilyaeuaussi,paraît-il,unepiècedethéâtre.Àcemoment-là,jeluiaiconseillé

de continuer ses recherches en demandant autour d’elle, à desparents, des cousins et amis d’enfance de son père, siAriane,jeune fille russe leurdisaitquelquechose.Unedeses tantesadit:«Ehbien,oui,biensûr,çameditquelquechose:tonpèrejouaitdansunepiècedethéâtrequis’appelaitAriane,jeunefillerusse. » À partir de là, elle a pu commencer à répondre à saquestion : «Qu’est-ce quemon père avait dans la tête àmonsujet?»Ilestévidentquesisonpèreavaitjouédansunepiècedethéâtrequis’appelaitAriane,jeunefillerusseetqu’ilvoulaitque son enfant s’appelât Ariane, c’est qu’il était attiré par lepersonnaged’Arianeduroman.Ariane,dansleroman,étaitunejeune fille moderne qui faisait des études (avant la guerre de1914),quiétaitindépendante,courageuse,unpeumarginale,quichoisissaitelle-mêmesapropredestinée,habitaitseuleetqui,deplus, tombait amoureuse d’un homme original et brillant, quivoyageait beaucoup et qui l’aimait. Cette jeune femme a pus’identifieràcettehéroïnede roman.Elle s’estmiseà fairedegrandsvoyagesautourdumonde(souventenbateauàvoiles,àlalimitedel’exploitsportif).Elleapuseretrouveretrésoudredesproblèmesd’identificationetd’identité.

C’estsouventcompliquélarecherchedesapropreidentité.Lecontexte dans lequel les gens sont nés est important et

donc les us et coutumes, les mœurs, les crises, les modes,l’époque:c’estleurnicheéthologique,dansleurécosystème.

Celainflueaussisurlechoixdesprénoms,quipeuventêtredes prénoms familiaux, des prénoms traditionnels (liés à lafamille ou à la religion) ou à la mode, influencés par lapolitique, le théâtre, les«stars»ducinéma,delachanson,dusport.(LesprénomsduXIXesiècleontétéétudiésenFranceen1987parJacquesDupâquier,dansLeTempsdesJules,avecleurfréquence3,etparrégion.)

Il faut être prudent en « tirant » le fil rouge du sens d’unprénompourlafamille:unepetitefille,Victoire,néeàParisen1897,peutavoirétéprénomméeainsidansundésirdevictoirede ses parents et de revanche par rapport à la défaite de 1871(guerre franco-allemande) ou de victoire sociale (contre lamisère) ou politique (si le père de son père était un«communard») ;ouenhommageadmiratifà la reineVictoriadontc’étaitlejubilé–ouenl’honneurd’unearrière-grand-mèreoudela«bonneamie»desonpère.

Ilest importantdeprendrepourrègleden’émettrequedeshypothèses de travail – qui provoqueront ou non un déclicaffectifchezlesujet,etquisontdoncàvérifier.

Contextedevie(études,voyages,séjourslointains).Prénomcodé,prénomtravesti,prénomcryptogramme

Si je travaille normalement en France, ilm’arrive de travaillerdans les cinq continents, avecdifférentes cultures…et d’avoirdoncunecertaineidéedel’universalitédesproblèmesfamiliauxtransgénérationnels.

Voici un exemple : il s’agit d’une enfant naturelle, quin’avait comme faible indice que son prénom. Il s’agit d’uneAméricaine qui s’appelait Ellen. Elle se demandait qui diablepouvaitêtresonpère,etpourquoionl’avaitappeléeEllen.Elleestdoncvenuetravailleravecnous.Onareconstruit,avecelle,lecontextedans lequel samèrevivaitquandelleétait jeuneetenceinte.Elle s’est rappeléequ’à cemoment-là samère faisaitdesétudesdansuncollège–loindesafamille.

J’aicherchéavecellelesensdesonprénom.Ellen,celapeutêtre aussi (lesAméricains aiment s’appeler par initiales)L.N.J’ai pensé à une évocation secrète, à un prénom travesti, à un

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de l’eau n’étaient pas les pionniers, dans la famille, de cettelignéedevoyageursdu«trèsloin»(hypothèse,biensûr).

Véronique, elle, est institutrice, vit dans un logement defonction,estrespectéepartouslesgensdulieuoùelleenseigne.Etpourtantelleaenvie,undésirpresque irrépressible,de toutchanger:son«boulot»,sonlogement,soncompagnon;ellealaissé tomber son ami parce qu’elle voudrait vivre avecquelqu’un qu’elle n’a pas encore rencontré. Son arbregénéalogique,songénosociogramme,estl’illustrationdecequenous, les thérapeutes du transgénérationnel, appelonsl’«impenségénéalogique».

On distingue, classiquement, le conscient et l’inconscient,aveclepréconscient.Oncommenceàdistinguercequiestditetpensé,decequiestpenséetsu,nondit,caché,tu,ettransmiscomme un secret, de ce qui est si difficile à exprimer et àadmettre(l’indicible),decequiestsiterriblequ’onn’osemêmepaslepenserouypenser(l’impensé)4.

Albertine«sent»qu’unpiègefamilialsemetenplacepourelle;ellealanetteimpressionqu’elledoit«porter»lessecretsdes autres. Son génosociogramme est un roman àrebondissements, avec des « secrets » nichés dans chaquebranche.

Du côté maternel, depuis cinq générations, les femmesn’élèvent pas leurs enfants ou au moins un de leurs enfants.Cela remonte, paraît-il, à une fille au début du XIXe siècle,adoptéeetélevéeparunechâtelaine,dontondit,danslafamille,qu’elle serait la vraie mère de l’enfant. On retrouve là lachâtelaine qui offrait de beaux vêtements au père et à l’oncled’Hergé. On dit aussi que la propre grand-mère d’Albertineauraiteuunenfant illégitimecaché ;elle formaitapparemmentavecsonmarile«coupleidéal»;maisilyavaitdestensions;il

lui disait : « Je t’empêcherai physiquement de partir » ; elle :« Alors tu n’as qu’à me tuer. » « Je n’avais pas le choix, jedevaisrester,sinonilm’auraittuée.»Ducôtépaternel,dansunearrière-génération, il y a un homme soi-disant mort de fièvrejaune, les chuchotements de la famille disent qu’il était mortdansunhôpitalpsychiatrique (c’est legenredesecrethonteuxquel’oncachedanslesfamilles,un«non-dit»quifaitdumalauxdescendants).Le frère de l’arrière-grand-père, on (la sage-femme)luiavaitpréditlamortàlanaissance,ilavaitlesdoigtscollésetilestmortàdix-huitmois.Albertineaétéélevée,ainsiquel’unedesessœurs,parlegrand-pèrequileuravaitapprisàlire, à écrire, à compter ; donc on retrouve, là encore, cette« tradition» familialede faire éleverunepartiede ses enfantspar les autres et généralement par les grands-parents (depuisl’adoption au début du siècle dernier par la châtelaineinconnue).Sasœurestenceintedetroismoislorsquesongrand-père,quil’aélevée,meurt;elleaccouchedoncdanslatristessedudeuil;elleestcequ’AndréGreenaappelélamèremorte5:une mère vivante mais comme morte, perdue dans ses tristespensées ;etsa filleestpsychotique.Uneautresœur,élevéeenpensiondepuis l’âgedequatre ans, a despériodesdélirantes :elleprétendêtrelafilled’unAllemand.

Tousces«secrets»,Albertinelespressentait,les«sentait»,alors,patiemment,ellelesdécouvreetpeutenfindirel’indicibleetl’impensé.Celal’asoulagée,maisellen’arrivepasencoreàsedébarrasser des fils du « piège » qui voudraient la capter. Ilfaudraretravaillertoutcela.

Bien sûr,mettre en évidence le traumatisme familial passé,ou le secret, ou lamort injuste, ce n’est pas suffisant pour unchangement radical de vie ou de santé, mais « sortir leproblème»,parler lenon-dit, s’exprimerenfin, cela soulageet

c’estunpremierpasverslechangement.Etonpourraitcontinueràfouillerettrouverdessecrets,des

non-dits, des événements « difficiles », des situationsmarquantes qui influencent peu ou prou les générationssuivantesettoutparticulièrementcertainsdescendants.

Rappelonsquedenombreuxchercheursetécolestravaillentsurleproblèmedelatransmission:comment,àqui,pourquoisefait-elle?

Jevousavaisdittoutaudébutquenotrevieàchacunestunroman.

Lorsque les« trous»,«béances»,«blancs»dans l’arbregénéalogiquequinousportesontnombreux,celafaitmald’unefaçonoud’uneautre,onnesaitplus«quionestvraiment».

Chacun ressent ce vif besoin de se situer, comme lespersonnagesdutableaudeGauguin:«D’oùvenons-nous?Oùsommes-nous ? Où allons-nous ? » Autrement, on ne peutqu’êtrecette«absurdecaricature»,commel’écrivaitMusil.

Retrouversonidentité.Latransmission

Des travaux cliniques et de recherche sur les enfantsabandonnés,recueillisparunorphelinat,pardessuccessionsdenourrices, puis par la Ddass (autrefois l’Assistance publique)montrentlesproblèmespsychologiques–oupsychotiques–,lesdifficultés ou impossibilités d’intégration scolaire ou de vieprofessionnelle–commel’adécritenparticulierlapsychologueMartine Lani, comme le montrent aussi plusieurs travaux derecherchefaitssousmadirection.

On retrouve aussi ces problèmes chez les « enfants desrues » et les enfants desmères seules, ayant eu des « papas »successifs (ou une succession d’« oncles ») dans des familles

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Nous voyons donc la répétition simple ou la loyautéfamiliale invisible et inconsciente simple ou le syndromed’anniversaire(répétitionaumêmeâge).

NousavonsbeaucouptravailléavecMarc; ilétaità lafoistrès surpris de la coïncidence et très soulagé de trouver uneraison–mêmenonraisonnableetpaslogique–àcequis’étaitpassé.Ilvitbien.Iltravaille,ilgagnesavie,ilsedéplaceseul,il«habiteavecunecopine»,ilrefaitdudeltaplane;ilmèneunevieaffective,familiale,sociale,professionnellequasinormale.Ilvientmêmed’avoirunenfant–deuxansaprèscegroupeetdetravailsurlafamille.

On pourrait émettre l’hypothèse d’une loyauté familialeinvisible: ilyaeuunévénementgrave,dontonneparlepas;«c’étaitpasjuste».

Quelque chose se passe, comme si l’on ne devait pasoublieretqu’onn’avaitpasledroitdeserappeler.

Nepasoublierd’oublier…«Doremembertoforget»

Quand je demande à Marc : « Avez-vous quelqu’un chezvousenfauteuilroulant?»,sapremièreréponseest:«Non!»

Il a oublié que son père avait eu la « même chose » oupresque;et,enmêmetemps,iln’oubliepas,puisqu’iln’oubliepas d’oublier de s’attacher à l’âge et aumois anniversaire où

son père avait reçu, sur les pieds, quelque chose qu’on avaitoubliéd’attacher…etquil’empêcherademarcher.

Kantdisait:«Rappelons-nousd’oublier.»C’est donc important de ne pas oublier d’oublier, sans

oublier,toutenn’ayantpasledroitdeledire.C’estpresqueuneinjonctionparadoxale(selonlegroupede

PaloAlto)ouun«doublemessagedoublementcontraignant»,une«doublecontrainte»,undoublebind.

Cequisepasseetcommentçafonctionnen’estpasclairdutout;pourquoilarépétition?Etpourquoicetaccidentarrive-t-ilàMarcetnonpasàsonfrère?C’est-à-dire,pourquoiàl’undesmembresdelafratrieetnonpasàl’autre,ouàtous?

On pourrait dire que l’on voit la répétition familiale ; onpeut presque prédire que « si l’on ne soigne pas l’arbregénéalogique», ilyaura répétitiondu«mauvaisévénement»,maisonnepeutprédirelequeldesenfantsd’unefratrieoud’ungroupedecousinsprendrasurluilaloyautéfamilialeinvisible;c’est une répétition que l’on constate a posteriori, dans l’étatactueldesconnaissances.

C’est aussi ce que nous appellons un syndromed’anniversaire.

L’exempledeJacqueline:legénocidearménien

Je vois arriver en France dans un groupe une jeune femmecharmante.Ellem’adonnél’autorisationdeparlerdesoncas,jepeux donc la citer : elle s’appelle Jacqueline. Elle porte àl’époque une minerve : c’est-à-dire un soutien autour de soncou.Onluidemandepourquoi.Elleditqu’elleaeuunaccidentde voiture. Quand ? Peu de temps après l’enterrement de sonenfant.Jel’interrogesurlescirconstances:elleaétémariée(je

parleaupassé,parcequ’elleestdivorcée);elleaeuunepetitefille qui est morte à dix ans. Sa petite fille était née avec lecordon ombilical autour du cou : elle a été longtemps dans lecoma, en réanimation, mais elle est devenue infirme moteurcérébral(MC);elleaétémiseeninstitutionpendantdixans,etelleestmorteenavril1986.

Je lui demande sa profession : elle est coiffeuse. Je luidemandesielleaeud’autresenfants,ellemedit:«Non,quandj’aivumanièce,jen’aipaseuenvied’enavoird’autres!

—Votrenièce?

—Oui,lafilledemasœur!»Sasœuraeuunefillequiestnéeavecuneherniecervicale,

elledit : la « cervellequidégoulinede la tête».Chacunedessœurs a assisté à l’accouchement de l’autre. Chacune a eu unaccouchementdifficile.Ellen’apaseuenviederecommencer.

Jedemanded’autresdétails:ellesnesontquedeuxfilles;etlesdeuxont«unenfantàproblèmegraveautourdelatête».

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etc.

Lesdeux«jeunesMmeRavanel»:l’incestegénéalogiquenonclarifié

Reprenons le dessin (génogramme) et l’analyse qu’a faiteCatherine Mesnard, une de nos étudiantes de l’université deNice,dececasd’incestegénéalogique,citéparDidierDumas:«AlphonseMartinépousaverslemilieuduXXesiècleVictorineRosier, qui lui donna trois filles : Marie, Augustine etJoséphine. Les deux derniers enfants portent des prénomsmasculins féminisés, dans la mesure où Alphonse Martinattendaitdesgarçons.

« JoséphineMartin prit pour époux un homme prénomméMartin. Elle s’appela alors : Mme Martin-Leroux. Premierincestegénéalogique»(Mesnard,1986,p.115-116,Mémoiredemaîtrise).

«MarieMartin, sa sœur aînée, épouse un homme quis’appelle lui aussiLeroux,maisÉmile est sonprénom.Second inceste généalogique : “Ces deux hommesn’ayant aucun lien de parenté entre eux, nous voyonscomment Joséphine etMarie, en renonçant au nom deleur père, se retrouvent mariées ensemble […]. Si lareprisedunomdeMartin(parJoséphine) introduituneconfusion des places généalogiques, le mariageimaginaireentrecesdeuxsœurs,endéniant la fonctiondu nom du père, dénie surtout celle de la féminité.” »(Dumas,1985,p.80.)

AprèsavoirdonnéseptenfantsàJoséphine,MartinLeroux

sesuicideparpendaison. Joséphine,veuve,vitenconcubinagequelque temps ;dèsqu’elle est enceinte, elle se séparede sonconcubin,quidisparaîtduromanfamilial.

L’épouxdeMarievaégalementmourir,d’unetuberculose ;elle se remariera avecAuguste. Sachant que la sœur deMaries’appelait Augustine, on pourrait émettre l’hypothèse d’undoublement de son inceste généalogique. Son second mari sesuicideraaprèsluiavoirdonnédeuxenfants.

Lucie, l’unique enfant du couple Marie-Émile, avait sixmoislorsquesonpèredécéda.

LucieLeroux(lagrand-mèredeJean-Michel)vaépousersoncousingermain :EdmondLeroux, lui-mêmeveufd’unpremiermariage (sa femmeétait décédéed’une tuberculose).Troisièmeinceste généalogique (C.Mesnard, ibid.). Leur petit-fils Jean-Michelestunenfantautistequiacessédeparleràtroisans,ets’estcoupédumonde.

Pour mieux illustrer l’« inceste généalogique » et le«mariageàdoublesconnexions»,prenonsuncasclinique:

C’estunefemmecharmantedequaranteans,Josée,quiauncancerdusein;jerechercheavecelledansquellescirconstanceselleaeusoncancer,quand,etcequisepassaitalorsdanssavie.Ellemerépondqu’ilneluiestrienarrivédutoutetqu’ellen’encomprend pas la raison. Sa vie est facile, simple ; elle estsecrétaire médicale dans un centre qui marche bien, dans unevillemoyenneenprovince.Aucunévénement stressantnepeutexpliquercecancerapparuen1986.Jeluidemande:

«Qu’est-cequis’estpasséunanavant1985?—Rien!—Maisencore?—Masœurs’estmariée.—Avecqui?—Avecmonbeau-frère.»Nousvoyonsdoncdeuxsœursquiontépousédeux frères.

Notremaladeétaitla«petitedernière»,qui,toutesonenfance,avaitsouffertdel’être.Ellen’avaitpasdechambreàelle;elleétait venue un petit peu par accident ; on avait donc mis untroisièmelitdanslachambredesesdeuxsœurs.Elleportaitlesvêtementsdesesgrandessœursetn’avait«rienàelle»,jusqu’àce qu’elle se marie : elle était devenue – disons – la « jeuneMmeRavanel».Elles’étaitépanouie,avaitbeaucoupembelli…Commeelleest«braveetgentille»,ellerecevaitsesfrères,sessœurs,sesbeaux-frères,sesbelles-sœurs.Etvoiciqu’unedesessœurs, Jacqueline, épouse son beau-frère Jacques et devientaussi la « jeune Mme Ravanel ». Josée se retrouve à la fois«dépossédée»desonnouveaunomdefamilleetdesaplaceausoleil. Il y avait une nouvelle « jeune Mme Ravanel », doncpeut-êtreunedetrop.

Pireencore:sabelle-mèreaimaitbeaucoupsasœur(commesa mère préférait sa sœur). Sans oser même éprouver deressentiment de cette intrusion sur son territoire et de sa

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surseptgénérations,ilyaiteuunactemanquéetqu’unenfant(l’aîné)tombemalade,ouseblesse,etmeure?

Et pourquoi, lorsqu’on éclaire et recadre autrement laphrase,ledit,l’injonction,celanesepasse-t-ilplus?

C’est comme si, quelque part, on n’avait pas le droit desavoiretd’enparler;etenmêmetempscommesil’onn’avaitpasledroitd’oublieretque,toutcela,ilfallaitle fairesavoir,maisnepasledireexplicitement,nimêmesavoirquel’onsaitet que l’on transmet : une double contrainte diaboliquementcontraignante(doublebind),undoublenœudgordien.

Nous retrouvons ici une caractéristique du secret. GuyAusloos16aremarquécommenousqu’«ilestinterditdesavoiretilestinterditdenepassavoir».

Tout sepasse comme si l’inconscient a bonnemémoire, ettientà rappelerdesfaitsetàmarquer lecoup; sans ledirenil’expliquer ; mais la manière dont l’inconscient pointe desévénementsdépendaussidelamanièredontlafamilleinterprèteetcomprendcequisepasseetyréagit.

Un texte, une vie, se voit, se lit, s’interprète dans uncontexte,dansuncadredonné.Onpeutprendrequelquechosedansuncontexteetlemettredansunautrecontexteouunautrecadre,etlamêmephrases’éclaireautrement;onpeutrecadrerunévénementdemalédiction,celapeutdevenirunebénédiction.

Onvoit lamêmechosed’ailleurs face au cancer terminal !D’insurmontable, une situation peut devenir difficilementsurmontable, voire difficile mais passionnante à essayer desurmonter (concept de hardiness) – comme l’attestent lessurvivantsdescampsdeconcentration.

Ce qui est étonnant, c’est de constater, dans desgénosociogrammes,cesrépétitionsqu’onvoitdegénérationengénération,commesiquelquechoseparlait.

«Çaparle sur l’autre scène», commedisaientFreud17 etGroddeck, mais le fil rouge tiré nous amène plus loin encoulisse.

Conrad18 disait déjà que tout se passe comme si « uneimmense, puissante et invisible main prête à s’abattre sur lafourmilière de notre globe, à saisir chacun de nous par lesépaules, à entrechoquer nos têtes, et à précipiter dans desdirectionsinattenduesetversd’incontournablesbuts,nosforcesinconscientes », comme si une extraordinaire force nousconduisaitversnotredestin.

Et quand on s’occupe de maladies physiques graves –comme le cancer –, on s’aperçoit qu’en faisant ungénosociogramme commenté, une psychogénéalogie, un arbregénéalogique complet, mentionnant les prénoms, « qui habiteavec qui », les maladies, les accidents, les principauxévénements de vie, les changements de lieu importants, lesruptures et les déracinements, en établissant des relations, deslienssignifcatifs,onobservedesrépétitions.

Enpointantetéclairantcesrépétitions,onpermet,lorsquelesujetvitmal,ouque l’onvoit lepatientvivremalunepériodedifficile de fragilisation, d’améliorer la situation, en recadrantautrement, en changeant le « script de vie », demaladie et demort, de poly-accident, ou d’échec, en script positif : le«client»vapouvoirdevenir-redevenirunsujetetvivreseschoix–etenfinvivre.

Recadrer la maladie gravissime dans un ensemble familialrépétitif lui donne un autre sens et change souvent ledéroulementdelamaladie.

Je ne veux pas dire forcément empêcher une mort ou lessuites dramatiques d’un accident. Mais vivre les chosesautrement.

Souvent,alors,leschosess’arrangent,lesujetémergedesafragilisationquandilpeutparlerdecequiestarrivé,quandondécrypte,quandontireetsuitlefilrougedesévénements,qu’onlescadreourecadreautrement,quandonparlelesecret,qu’onaffronte le non-dit. On peut arriver à différencier l’amourfamilial,lerespect,laloyautéfamiliale,d’avecl’identificationàl’autre(«loyautéfamiliale invisible»),aupointdevivrelaviede l’autre ou demourir comme lui.Cela se déclenche souventquandonpointelesyndromed’anniversaire.

Tout au long dema pratique de thérapeute, surtout depuisque je me suis penchée sur le transgénérationnel, j’ai vu desfamillesquirépétaientdesmaladies,desaccidents,oudesmortsinvolontaires, sur une, deux, ou même plusieurs générations,sans que l’on comprenne pourquoi ; mais on le constatecliniquement, comme unemarque sur le corps et une encochesurletemps.

J’ai constaté aussi que ce travail demise en évidence desliens et des répétitions, de décodage, donnait un sens auxévénementsetdonnaitprisesureux :quandonvoit,quandoncomprend, le sensémerge, lecontextese transforme,uneautreformeémergedufond,etleschoseschangent:lesujetrespire,sedébarrassedupoidsdupassé, souvent soncorpschange, saviechange.Ildevientunautre…et(parfois)laguérisonvientdesurcroît.

VanGogh,DalietFreud:l’enfantderemplacementetl’enfantréparateur

Onobserve aussi des faits inexplicables, lorsqu’il s’agit de cequ’on appelle l’enfant de remplacement, un enfant conçupourremplacerunpetit enfantouunparentmort récemment etqui,

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1.Vouloirguérir,rééd.compl.1991,avecgénogramme.2.Pourdesraisonsdesimplification,nousn’avonsmisqu’untraitpourlemariage.3.EnreprenantetenétendantlaterminologiedeBöszörményi-Nagy.4.Cecascliniqueesttypiquedecentainesdemaladeschezquij’aivularépétitionfamilialed’accidentsdevoitureouautres,demaladiesgraves,oudemortsàdesâges,voireàdesdatesetsurdespartiesducorpssignifiantespoureuxetleurfamille,surtroisàdixgénérations.C’est ce que j’appelle maintenant un syndrome d’anniversaire, reprenantsans le savoir à l’époque et développant le concept de Joséphine Hilgard,avecdesâges,dates,périodescritiques,ou«annéesdefragilisation».Nousenreparlerons.5.Nousavonseffleurésonenfancesageetstudieusedansuncollègereligieuxcatholique,l’importancequesonfrère–plusquelui–avaitdonnéeàlaPassionduChrist,samort,àtrente-troisans,etleslecturesdel’ImitationdeJésus-Christ.Nousl’avonsrevudixansaprès,en1994:ilvabien.6.Quecesoitune«réalisationautomatiquedeprédiction»inconsciente,de«loyautéinvisible»de«stressdeprophétie»suiteàdeshistoiresracontéesenfamille,une«répétition»,une«engrammationpsychologique»…un«terrain»,c’estdanslatêteplutôtquedanslesgènesqueçasepasse.7.Paris,Minuit,1985.8.LepsychologueaméricainLaurenceLeShanparledeperted’objetd’amourdanslaviedesmalades,unedeuxièmepertequiréveilleletraumatismeetlablessured’unepertemajeured’unobjetd’amourdansl’enfance,quin’apuêtreniparléenipleurée–etdontledeuiln’ajamaisétéfait,etqu’onrencontresouventdanslecancer,surtoutchezdesgensréservés.Cf.Youcanfightforyourlife,Vouspouvezlutterpourvotrevie,Paris,Laffont.9.NotonsqueFreudnementionnepassesfrèresetsœursdanssonautobiographie,saufAnnaenpassant.10.Chaquecoupledonneraàsafilleleprénomdel’autresœur:ÉlietAnnaBernaysdonnerontàleurfilleleprénomdeMartha,etSigmundFreudetsafemmeMarthadonnerontàleurfilleleprénomd’Anna(1895-1982).CettefillepréféréedeFreudtravailleraavecluietserapsychanalyste.Notonsquel’annéesuivante,1896,labelle-sœurdeFreud,MinnaBernays(1865-1941),vientvivrechezlesFreud,etquesachambreàcoucherseracommandéeparcelledesFreud

qui cesseront d’avoir des rapports sexuels. Peu après, toujours en 1896, lepère de Freud, Jacob (1815-1896), meurt et Freud commence son auto-analyse. Remarquons aussi que Freud semble avoir été quelque peutraumatisé par la mort à neuf mois de son petit frère puîné Julius (1857-1858), lamêmeannéeque lamort de sononcle Julius à vingt ans, le petitfrère de sa mère Amalia (mais il garde sa place de fils aîné privilégié).Sigmund Freud et Anna Freud-Bernays seront les seuls de leur fratrie àémigrer et ne pas être tués pendant la Seconde Guerre mondiale (1942-1943).11.J’airaconté,dansmonPrécisdepsychodramelecasdeGisèle,psychotiqueinternéeàlasuitedesatentativedemeurtresursamère,lamèreetlafilleayantparailleursépousélepèreetlefils(doncportantlemêmenom)ethabitantlamêmemaison.Enfait,samères’étantremariéeavecunveuf,Gisèleestélevéesouslemêmetoitqu’unadolescent,lefilsdesonbeau-père.Les«parents»vontleséleverensemble,enquasi«frèreetsœur»d’une«famillereconstituée».Maisenfait,ilsvont«sefréquenter»ets’épouser.AprèslanaissancedesonenfantGisèlevaavoirunedécompensationpsychotique,etêtreinternée.12.«Hérédité»pluspsychologiqueoumentalequebiologique–peut-êtreunesorted’engramme(c’est-à-direunetracelaisséeenmémoirepartoutévénementdanslefonctionnementbioélectriqueducerveau).13.Lestitresdelagrandepresseparisienne.Ledétailestfaux:leprinceestmortd’unefractureducrâne–mêmesilamortaétécauséeparlefildeferquil’atouché.Pourleslégitimistes,ilestlevrai«roi»deFrance–LouisXX–etprésidaitrécemmentdesfêtesdu«millénairecapétien»(cf.ThierryArdisson,LouisXX,voiraussilagrandepresse).Ilyaurafoulele9février1989,àmidi,danslabasiliqueroyaledeSaint-Denis,pourlagrand-messederequiemduducd’Anjou,cousindeJuanCarlosd’Espagne,etpetit-cousindeLouisXVI.14.C’estàcausedel’incidenceinconscientedecequiestditoupréditquejememéfiedel’astrologie,cartomancie,lecturedeslignesdelamain,voyance–car,quisaitsilemalheurprévu,etquiarriveparfois,neprovientpasjustementdelaparoledite,quiinstallelenéfaste,lamort,l’accidentdansl’espritdesgens,etlerenddoncpossibleouprévisible,doncchangelecorps–l’espace–letemps–l’avenir(celaserapprocheraitdela«réalisationautomatiquedesprédictions»–etcréeraitunstressdeprophétie).C’estpeut-êtrece«mauvaisœil»quel’onretrouvedansdenombreuxcontes,légendes,histoiresdesorcièreetdemauvaissort.15.J’avaisécritauprésidentBourguibapourluidemanderuneenquête

statistique,maisiln’apasrépondu.16.AUSLOOSGuy(1980),«Lessecretsdefamille»,inAnnalesdepsychothérapie:changementssystémiquesenthérapiefamiliale,Paris,ESF,p.62-80(collectif).17.Cf.«Çaparlesurl’autrescène»,p.193.18.Demémoire,dansTyphoon,citéparMoniqueLassalle.19.EntretiensurcassetteauCentrePompidou,lorsd’uneexpositionDali,danslesannées1980àParis,etouvrageautobiographique:CommentondevientDali.20.LivresdeNagakamiparusenfrançais:MilleAnsdeplaisiretLaMerauxarbresmorts,Paris,Fayard.21.BiendeschosesintéressantesseraientànoteràproposdelabatailledeSébastopol(27mars1854-septembre1855),déclenchéeàlasuitedetensionsàproposdesLieuxsaints(letsardéfendantlesorthodoxesetl’empereurlescatholiques)etd’unereconnaissanceduboutdeslèvresdeNapoléonIIIparletsarNicolasenmai1851(guerredeCrimée,1853-1855).Uneallianceinattenduefranco-anglaise(contrelesRusses)amènel’AnglaisRaglanetleFrançaisPelissieràchoisirle18juin(anniversairedeWaterloo)pourattaquerMalakoff–etceseraunetragiquedéfaite,àlasuitedelaquelleRaglanmourraducholérale28juin,etPelissierprendraMalakoffle8septembre1855–cequiamèneralapaix(Lavisse,1989,Histoiregénérale,t.X).

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l’identité est créé dès trois ans, ou jusqu’à sept ans et que, sic’estmanqué,lesproblèmessuivent.MaisdéjàJ.Bowlbyvoyaitdes exceptions dans son étude célèbre sur les enfantsabandonnés,et récemmentdes travauxaméricainspuis français(cf. Boris Cyrulnik) ont mis en évidence des succès éclatantsfamiliauxetprofessionnelsd’enfants«élevés»dans la rueoudansdescampsdeconcentration.

La«sécuritédebase».L’élanvital

Ilestpossiblequecesenfantssurviventparcequ’ilsonteneux un ressort inné ou caché, lié à un fort élan vital, à uneformidable énergiedevie, qui leur permetde rebondir, parfoisparcequ’ilsontsutrouverdespèresoumèresderemplacement,ou grands frères de substitution. François Tosquelles parlaitd’ailleurs de poly-pères ou de poly-mères, dans notrecivilisationactuelle.

C’estunesécuritédebase,peut-êtredonnéeparlesparentsousubstitutparentalaimant,aumomentde lanaissanceoudel’apprentissageensécuritédespremierspas(onparledeléchagepourlesanimaux),fautedequoionades«oursmalléchés»–oudesaccidentésdelavie,voiredesmorts.

Certainesrencontresnonseulementétayentmaispermettentsurvieetcroissancequasinormale,«ouvrantàlavie»:grand-parent ou voisin(e), parent nourricier, instituteur, « patron augrandcœur»,«tiersdignedeconfiance»ouautre«aidant»ou« passeur », ami d’infortune ou « compagnon de route »(partout,ycomprisdansuncampdeconcentrationdeguerreoupolitique)etquifaitlerelaisnécessaireetpermetdecroireenlavie.

Pourqualifier ces« enfants incassables», on a récemment

forgéletermederésilience,quidésignelacapacitéàréussir,às’en sortir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité(malgrél’empreintepsychologique,voirebiologiquelaisséeparletraumatismeetlablessure).

Maisc’estpourleursdescendantsqueleproblèmesepose,car le traumatisme transmis est bien plus fort que letraumatisme reçu, comme on vient de le découvrir récemmentparledosageducortisol,l’étudedesrécepteursauxcorticoïdeset de la sécrétion du CRF (Cortico-Reliesing-Factor) dont letaux(citéparCyrulnik,1999)estquatrefoisplusfortchezlesdescendants que chez les traumatisés. Ainsi les enfants dessurvivants de l’Holocauste souffrent trois fois plus desyndromesposttraumatiquesqueleursparents(quiontsouffertdansleréeletyontfaitface)(cf.R.Yehuda,1995).

Transgénérationneletintergénérationnel:lamémoirerevisitée:mémoireviveoutrousdemémoireincrustés

On fait la différence entre deux sortes de transmissionsfamiliales,conscientes/inconscientes,«métabolisées»oupas:

— Les transmissions intergénérationnelles sont destransmissionspenséesetparléesentregrands-parents,parentsetenfants:habitudesfamiliales,toursdemain,manièred’être;onestmédecin, instituteur,agriculteur,notaire,marin,militairedepèreenfils;onest«danslespostes»ou«àlaSNCF»,onala«mainverte»,une«bonneoreillemusicale»,onest«bonnecuisinière », ou « gros mangeur » (ou on décide de faire lecontraire).

— Les transmissions transgénérationnelles ne sont pasdites, ce sont des secrets, des non-dits, des choses tues,

cachées,parfois interditesmêmedepensée (« impensées») etqui traversent les descendants sans être ni pensées ni« digérées ». On voit alors apparaître des traumatismes, desmaladies, des inscriptions somatiques – ou psychosomatiques,carellesdisparaissentsouventsionlesparle,pleure,crie,enlesretravaillant ou « perlaborant ». On voit même apparaître descauchemars terrifiants chez certains petits-enfants de déportés,résistants,nazis,trépassésenmer,etdiversmortssanssépulture,et même chez des descendants de vivants traumatisés par cepassétroplourd(indicible,tu)–unchocde«ventdeboulet8».

Exempled’incestedesubstitution,tirédelavielittéraire

ÀRouen,auXIXesiècle,lesLePoitevinetlesFlaubertsontamis,lejeuneLePoitevinépouselameilleureamiedelajeuneMmeFlaubert;chacundeviendraleparraindufilsdel’autre:lechirurgien Achille Flaubert (1784-1846) devient le parraind’AlfredLePoitevin(1817-1849)etPaul-FrançoisLePoitevindevient cinq ans après le parrain de Gustave Flaubert (1821-1880). Leurs enfants : Alfred Le Poitevin, sa sœur Laure etGustave Flaubert développent une amitié passionnée – lesjeunesgarçonsprojettentdenejamaissequitteretdepartirenOrient ensemble –, la petite sœur en étant la confidente. Pourdiverses raisons,Alfredépouseen1846(l’annéede lamortdesonpère),àvingt-neufans,lasœurd’unautreGustave:LouisedeMaupassant ; son ami de cœur,GustaveFlaubert, faillit enmourirdechagrin,etsasœurLaureLePoitevinépouse l’autreGustave, son nouveau beau-frère, Gustave de Maupassant.Alfredmeurtdefaçonbrutaledeuxansaprès,en1849.

Unanaprèslamortinopinée,àtrente-deuxans,d’AlfredLePoitevin, son amiGustave Flaubert s’embarque le 4 novembre

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l’inconscient, Freud (Standard Edition, vol. 4, p. 48 etL’Interprétation des rêves, 1900, trad. fr., p. 455) décrit ledélicat fonctionnement de l’inconscient, en le comparant à unlieupsychique,«sanslocalisationanatomique,commeunpointidéal[maispasréel]d’unmicroscope,oùselocaliseraitl’image[…] et qui ne correspondrait à aucune partie tangible del’appareil».

Cette « autre scène » a été largement commentée par lespsychanalystes français Jacques Lacan (notes personnelles deconférences à l’hôpital Sainte-Anne) et ses élèves commeDelrieu, Pierre Kaufmann (L’Apport freudien, Paris, Bordas,1993, p. 603), Joyce MacDougall (Pour une certaineanormalité), Octave Mannoni (Clefs pour l’Imaginaire oul’Autrescène,Paris,Seuil,1969,etPoints,1985,p.97-99).

La phrase « Ça parle sur l’autre scène » est devenue uneexplication classique des difficultés à se représenter lefonctionnement de l’inconscient, qui serait comme la partieimmergée et non visible d’un iceberg, gouvernant lecomportementàl’insudusujetetdesautres.

Co-inconscientfamilialetgroupal13(J.L.Moreno)Inconscientsocialetinterpersonnel(ErichFromm,KarenHorney,S.H.Foulkes)

Au tournant du siècle, Freud décrit l’inconscient individuel,puis on crédite Jung de l’inconscient collectif. J. L. Moreno,danslesannées1940,parleduco-conscientetduco-inconscientfamilial et groupal (que les membres d’un groupe partagentpartiellement en commun – à partir de leur vie de groupecommune).ErichFrommparledès1930d’inconscientsocial(sebasant sur les travaux sociologiques classiques d’Émile

Durkheim, Max Weber, Karl Marx et Robert Merton). KarenHorney applique en 1937 le concept sociologique-anthropologique d’inconscient social au travail clinique depsychothérapie ; S. H. Foulkes en parle en 1964 (p. 512,inconscient socialet interpersonnel)–etD.Winnicott sembleavoir été influencé par ce concept en parlant de « mèreenvironnementale»(1965).Onretrouvecetteidéechezbiendesauteursanglais,commeJaneAusten(1811).

Onretrouveunconceptsimilairechezlesnouveauxjungiensdans shared unconscious (inconscient partagé, Zinkin, 1979)l’inconscientcultureld’EthelSpector-Person(1992),chezOttoKernberg (1993), Earl Hopper (1996), René Kaës. AdaAbraham : co-soi (unité mère-enfant avant et peu après lanaissance), et aussi chez Ruppert Sheldrake : « champmorphogénique»(communicationd’inconscientàinconscient).

Nous rapprochons le syndromed’anniversaire des fractales(« infinie répétitiondumême», IvánGuerrini),découvertesdeBenoîtMandelbrot(partiedelathéorieduchaos),phénomènesdelanature(floconsdeneige,découpesdescôtesdeBretagne),appliqués aux finances, à la météo, et depuis peu à la santé(battementsducœur).

Monarbregénéalogique(avecmafratrie)

Cadrepourgénosociogramme–famillefréquenteQUELQUES DATES HISTORIQUES (vécues par les cascliniquesrapportés)

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Freud,d’ailleurs,avaiteu l’intuition,dansTotemetTabou,del’importancedelatransmissiontransgénérationnelle:

« Si les processus psychiques d’une génération ne setransmettaient pas à une autre, ne se continuaient pasdans une autre, chacune serait obligée de recommencersonapprentissagedelavie,cequiexcluraittoutprogrèset tout développement. […] De quels moyens unegénération se sert-elle pour transmettre ses étatspsychiques à la génération suivante ? Ces deuxquestions n’ont pas encore reçu une solutionsatisfaisante,etlatransmissiondirecteparlatradition,àlaquelleonserait tentédepenser toutd’abord,est loinderemplirlesconditionsvoulues.Quelquefortequesoitlarépression,unetendancenedisparaît jamaisaupointde ne pas laisser, après elle, un substitut quelconque,qui, à son tour, devient le point de départ de certainesréactions5.»

Sansvouloircomparercequinepeutl’être,latransmissionest toujours (pour lemoment)sous lesignede l’inconnuetdel’interrogation ; mais nous espérons que prochainement lesprogrèsde la recherche interdisciplinaire touchant à la fois lessciences humaines, la biologie, la physique quantique,l’éthologie animale et humaine, ainsi que l’étude et ladécouverte de nouveaux neuro-transmetteurs permettront demieux cerner comment se passent ces transmissions et se fontcescommunicationstantentreindividusqu’entregénérations,cedontMorenoavaiteul’intuitionsousletermedetélé.

KarlPribramadémontréque le cerveau fonctionnecommeun hologramme. Les travaux récents d’Ilya Prigogine, David

Bohm,FritjofCapra,surletempsetlecorps–espace-temps–ontmontréquetoutestinterconnecté.

L’éthologie animale, de Darwin à Hinde et Sheldrake,soulèveaussidesproblèmesdetransmission.

Ainsi, Rupert Sheldrake6 se pose aussi la question de latransmission,àpartird’unesorted’engrammationàlamanièredont lesmésanges britanniques se transmettent l’ouverture despotsàlait,posésdevantlesportesdescottages,degénérationengénération, car tout se passe actuellement comme si ellesn’avaientpasàl’apprendre.

Ceproblèmedelatransmission,del’origineetdel’oubli–durefoulementoriginaire–n’apasseulementinterrogéFreud7

ainsiquerécemmentAnzieu,Kaës8(1992).CeproblèmeadéjàétéposéparPlatondanslemythedeEr

le Pamphylien : Platon9 décrit comment les âmes perdent lamémoirede toutetoublientcequ’ellesontvuavantdenaître.Nous pourrions dire que cet oubli d’un savoir préalablepermettrait de vivre ici et maintenant, en se créant un avenirpersonnelpossible,donc,d’unecertainefaçon,délivrédupoidsdu passé. Si je comprends bien Platon, Léthé signifierait unretouràlagénération.

Depuisquelquesannées,despsychanalystes,tantauxÉtats-Unis – Martin Bergmann et Hilton Jacouy, travaillant depuis1982 sur la génération des enfants de l’Holocauste – qu’enFrance – et en particulier Françoise Dolto-Marette, NicolasAbraham et Maria Török, et aussi Didier Dumas et SergeTisseron – posent à nouveau l’hypothèse d’un refoulementconservateuretd’unechaînesetransmettantd’unegénérationàl’autre, d’unnon-dit qui devient, pour les enfants porteurs dusecret dont on ne parle pas (secret encrypté, donc), unesouffrancereprésentablemaisindicible (qu’onn’apas ledroit

dedire),s’inscrivant,s’«encryptant»dansl’inconscientcommeune structure interne. À la troisième génération, le non-ditsecret,l’indicible,devientl’impensable(doncmêmepaspensé),parce que non représentable (l’impensé généalogique), devientle« fantôme»quihanteà son insuceluiquiprésentesouventdessymptômesnonexplicables,indicesdusecretqu’unparent,àsoninsu,aprojetésurlui.

Enanalysetransactionnelle,lapsychanalysteFanitaEnglishva même jusqu’à dire qu’on se repasse la « pomme de terrebrûlante»(thehotpotatoe)d’unegénérationàl’autrepours’endébarrasser,commedansunsystèmeclos.

Pourelle,dansdescasdedifficultésgravesaveclesparents,le jeune enfant se construit un épiscénario : une histoire, uneintriguesecrètebaséesurlacroyancemagiquequ’iléviterapourlui-même un destin néfaste s’il parvient à le transmettre à unevictime sacrificielle ou à un bouc émissaire (English, 1974, p.199).C’estcequ’elleappelleunscénariohamartiquetragique:en « passant le problème à un autre », la personne va sedébarrasserdeson«scénariodestructeur».

Montaigne, ayant perdu à trente ans son ami La Boétie, apassésaviecommehabitéethantéparlui,àessayerdelefairerevivre, en publiant ses écrits et en parlant de lui, de sonaffection,desonamitiépour lui,danssesEssais (1580-1582).Montaignedécritcettepossessiondel’âme:

«En l’amitiédont jeparle /nosâmes /semêlentetseconfondent l’une et l’autre d’un mélange si universelqu’elless’effacentetnetrouventpluslacouturequilesajointes.Sil’onpressededirepourquoijel’aimais, jesensquecelanepeuts’exprimerqu’enrépondant:parcequec’étaitlui,parcequec’étaitmoi»(Essais,1,28).

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de la première admission à l’hôpital et le second étaitl’âgehypothétiquedu syndromed’anniversaire, c’est-à-dire l’âge qu’aurait dû avoir le (la)malade si l’aîné desesenfantsavaiteul’âgequ’elleavaitaumomentde laperteduparent » [le statisticiendevait déterminer si lacorrespondanceentrecesâgesarrivaitplussouventquesi c’était dû uniquement au hasard]. Les corrélationsindiquent qu’il ne peut s’agir de hasard : le syndromed’anniversaire apparaît plus souvent que prévu, c’est-à-dire qu’il est « statistiquement significatif » au niveaudu.03 pour les femmes ayant perdu leur mère [c’est-à-direleparentdumêmesexe].

Le syndrome d’anniversaire est donc statistiquementdémontré [dans le cas d’épisodes psychotiques chez desadultesmariéshospitalisés].

Malheureusement, le nombre d’hommes trouvés avec cescritères est trop faible pour une analyse statistique : il estcependant suffisant pour indiquer une tendance similaire chezles hommes ayant perdu leur père, bien que ce ne soit passtatistiquement significatif pour la perte d’unparent de l’autresexe.

On peut se demander pourquoi cette différence entrehommesetfemmes.

Hilgard a alors repris le groupe des malades hospitaliséspouralcoolisme(930,dont670hommes).

Si l’on prend l’hypothèse d’un « choix » possible entrepsychoseetautresproblèmespathologiques–pourleshommes–etenétudiantcescoïncidencesd’âgeetdeperteauniveaudel’alcoolisme chez les hommes adultes, Joséphine Hilgard a

démontré que « l’alcoolisme est une alternative autre que lapsychose pour répondre au sentiment conflictuel créé parl’arrivéed’unbébéà lamaison».JoséphineHilgardetMarthaNewman,«AnniversaryinMentalIllness»,Psychiatry,1959 ;« Evidence For Functional Genesis in Mental Illness :Schizophrenia,DepressivePsychosesandPsychoneuroses», J.Nerv.&Ment.Dis.,132:3-16,1961.

L’un des points importants de cette recherche, c’est ladécouverte du syndromed’anniversaire, complété par celle dudoubleanniversaire–oude l’anniversairesuccessif– dans lecasd’unemèreayantdeuxenfantsetqui faitunedépressionàépisode psychotique lorsque chacun des enfants atteintsuccessivement l’âge qu’elle avait à la mort de sa mère (parexemple,treizeanspourlamaladeappeléeMarthaM.).

Rappelonsqu’un accidentpsychotique avechospitalisation(internement)eststatistiquementsignificatifà.03lorsqu’ils’agitd’une fille par rapport à la perte de sa mère (par mort oupsychose),etseulementprobable lorsqu’ils’agitdelapertedupère (arrivant donc plus fréquemment et de façon significativepour la perte du parent du même sexe que le sujet). PourHilgard, le fait qu’il y ait moins de cas de déclenchement depsychoseencequiconcerne leshommess’expliquepar le faitqueleshommesontplusdeflexibilitéderôlesetdepossibilitésdiverses de choix que les femmes pour tenir un rôle dans lasociétéetdanslavie–etbeaucoupd’hommeschoisissentencasde difficulté un refuge « dans la bouteille », c’est-à-dire dansl’alcoolisme.

Hilgard etNewman rapportent d’autres exemples cliniquesdansleursarticlesde1959et1961.

Desrecherchesfaitessurlapertedelamèreparpsychose(etinternement) ont montré le même phénomène d’anniversairelorsque la fille atteignait l’âge de l’hospitalisation de la mère

(Hilgard&Fisk,1960),lafillefaitunépisodepsychotiqueavechospitalisation:

«On voit clairement la persistance à l’âge adulte d’unnoyau de confusion et d’identification non intégrées[…].Lorsque les circonstancesdu traumatismeprimitifse sont répétées – alors qu’elle était mère et non plusfille–queletraumatisme,encapsulédepuisl’enfance,aétéréactivé(triggered).»

Lorsqu’ilyaperted’unparentàuncertainâge, lorsque lesujetatteintcet«âgecritique»,ilyadefortesprobabilitéspourqu’ilyaitrebondissementdelacriseàl’âgeanniversaireouàladateanniversaire,commeonlevoitpourledoubleanniversaire,avec épisode psychotique, chaque fois que l’un des enfantsatteint l’âgedu sujet lorsqu’il y a euperted’unparent de sonpropresexe.

Ceci se déclenche plus fréquemment lorsque l’enfant et leparentont lamêmeplacedans la fratrieetquequelquepart lafamille ou la personne elle-même prévoit cet effondrement :c’estlasagadelapsychose(quiseraitprochedecequeRobertRosenthal a appelé la « réalisation automatique desprédictions ») et le « jeu familial des ressemblances » et desidentifications.

Cependant, un très grand nombre de personnes nedeviennentpaspsychotiquesounévroséesaprèsavoirperduleurparent pendant leur enfance. Aussi il était important decomprendre le pourquoi du problème et de déterminer dansquelles circonstances lamort d’un parent (père oumère) dansl’enfance, pouvait créer cette fragilisation de la périoded’anniversaire.

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Ariane,94,95;Ariane,jeunefillerusse,95Arménie,39;Arméniens,69,70ArnoldetDenis,170arrêtetreprisedelarespiration,76(cf.souffle,communication

nonverbale,observation)arrêter la chaîne (des répétitions de maladies, accidents,

traumatismes),143articulations(deshistoiresfamiliales),196artiste,42ascendants,85,88assassinat(s),31,55,57,59,78Assistancepublique,108assistantesociale,50associationslibres,77,90assumersonhistoirefamilialeetsonpassé,185asthme,171astrologie(l’)etlesartsdelavoyance,105atomedeparenté,92atomesocial,21,157,28,49,149,150atteindreunniveau(scolaire,universitaire,culturel,social)non

atteintparlesparents,79atteintdanssoncorpsaumêmeendroit,112attendrepourlâcherprise,81attentatàlabombeàParis,102attente-quant-au-rôle,39,49,91,188attentesexternes,39attentionflottante,19,77attitudeexploitative,31attitudegénéreuse,31,32attribuer une signification à un indice, 79 (cf. indice,

observation)auditifs,19(modeperceptif–);(cf.BanderetGrindler)

Augustin(saint),148AulagnierPierra,208AusloosGuy,143autobiographies,221autrescène(l’),16(cf.Freud)avantages,31Avent(l’),163avoirétéexploité,44avortement,85avril, 118 (mois d’) ; (cf. Verdun, gaz, cauchemars, syndrome

d’anniversaire,symptômesd’anniversaire)axeimaginaire,93

B

Bach(Jean-Sébastien,Jean-Chrétien),136bachot,54(baccalauréat)bagne(Guyane,guillotine),163bague,89balancedescomptes,29,31,34balkanisation,98bandedessinée,61BandlerRichardetGrinderJohn,20bannissement,68baptêmes,134Barbara,161Bas-Rez,32(réunionsfamiliales)bases théoriques, 158 (cf. théorie du transgénérationnel,

transmission)Basque(s),45,70bataille de Sébastopol (1855), 83 ; – deVerdun (1914-1918),

161Bataillonsd’Afrique,58bâtardise,56,78BatesonGregory,20,23,24,27,75,148béancesdanslaréalité,58beau-père/belle-mère/belle-fille « pièce rapportée », 21, 134,

170BeauvoirSimonede,125bébés,189BelleauBoisdormant(La),188BeloHorizonte,121bercésd’histoiressurleterrorismeetleshorreurs(enfants),121

(cf.sagafamiliale,transmission)BergmannMartin,190Bernard,126,126,128BerneÉric,40besoind’harmonieinterne,40Berlin(chuteduMurde),67BettelheimBruno,209Bible,54,91Bibliographie,205Bicentenaire de la Révolution française (1989), 139 (cf.

commémoration, cinquantenaire, centenaire, anniversaire,traumatismes,cauchemars)

bière,45(vinou)Bion,209BirdwhistellRay,20blancs,89(trousdemémoire,oublisfamiliaux)blessé à Verdun, 83, 196, 161 (cf. gaz, toux, quasi-asthme,

anniversaire,cauchemars)boatpeople,67body-mindconnection,37

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Dracula,44drogue,103droitàladifférence,45;–d’ancienneté,69;–desvainqueurs,

69droitdusang,69;–dusol,69;–romain,193;–parhéritage,

69DumasDidier,129,190Dumasfils(Alexandre),98,99Dumaspère(Alexandre),99DupontetDupond,62DurasMarguerite,65dyades,22

E

échange(s),42;–dedons,42,44;–affectueux,32échec(s),45,89,145,auxexamens,157;–scolaire,53,77;–

d’enfantsintelligents,79échelle des mérites, 31 (cf. différentiation de soi, dettes et

mérites)échellesociale,–graviroudescendrel’–(cf.loyautésfamiliales,

névrosedeclasse,échecsscolaires)échosdugroupe,102éclairage psychosocial et psychanalytique, 157 (cf. thérapie,

psychanalyse)école, aller à l’–, conduire son enfant à l’–, 123 ; écoles, 100

(loyautéfamiliale,névrosedeclasse,échecs)écoledepensée,49(théories,psychothérapie)écoute,76;–attentive,79;–del’autre,100;écouteravecla

«troisièmeoreille»,77;–trèsattentivement,79écouter-voir,76,77

écrivains,65éducation,78;–reçueouàrecevoir,51effacer l’ardoise, 14 (cf. ardoise, comptes familiaux, dettes,

ressentiment)effetspsychopathologiquesdelaloyautéfamiliale,53;–surle

descendant,196effroi, 159 ; – transgénérationnel, 159, 82, 165, (cf. peurs,

horreurs,froid,traumatismesdeguerre)égalité entre les enfants, 50 (cf. aussi études des fils et des

filles)égardsréciproques,29(comptesfamiliaux)Église,57;–chrétienne,170egoauxiliaire,105(psychodrame)élaborationdesrèglesfamiliales,51élaborationpsychique,106,188élanvital,166éleversesenfants,43 (mères–) ;– ses frèreset soeurs,32 ;–

ensemble(enfants),128Ellen,97(L.N.)(cf.décryptersonnom,génosociogramme)éloignement,79émettredeshypothèseshistorico-économico-sociologiques,90émeutesraciales,67émigration,27,90 ; –de l’intérieur, 45 ; émigrés, 68,103 ; –

russes,68empathie,19,21;–directe,59Empire,142(cf.Napoléon,guerres)enchassedesessecretsdefamille (semettre–),danssonvrai

contexte,59enclave,195endosserl’habitd’unmort,188(cf.loyautésfamiliales)enfant,40,198 ; – « sans père », 102,166 ; – adopté, 62 ; –

adultérin clandestin, 92 ; – et caché, 61 ; – adultérin ou

abandonné,93;–autiste,132;–delamèremorte,147;–desixans,198 ;–de trois ans,137 ; espacement entre –,136;–illégitimecaché,107;–juif,64;–mort,92;–mortenbasâge,78;–mort–né,88;–naturel(le),47,58,61,92,93,96,99,100;–posthume,94;–psychotique,46,78,81,100, 145, 146, 147, 148 ; – de remplacement, 146 ; –réparateur,78,145,147;–trouvé,109,128;–volé,109;–« naturels », ou « abandonnés », ou « illégitimes », ou« bâtards », 98, 102 ; – « rejetés par la mère », 102 ; –abandonnés,108;–dedéportés,63;–àquionn’apasditla vérité, 63 ; – de deux divorcés remariés, 134 ; – del’holocauste,190;–delaDDASS,102;–desrues,108;–élevésparunegrand-mèreouunetante,102;–parunemèrenourricière, 136 ; – mis en pension, 107 ; – naturels, 82,102;–porteursdusecret,171;–quittent lamaison(les),108 ; – se francisant, 49 ; – trouvés, 128 ; enfants,mêmemariés, continueront à habiter sous le même toit, 50 ; –incassable,résiliant,108

engagement interne à sauvegarder le groupe lui-même, ou lafamille,52;engagementsinconscientsdugroupe,41

EngelGeorge,82EnglishFanita,191engrammation, 188, 190 ; – psychologique, 129 ; engramme,

136,143,188;–psychologiquedumalsubi,65engrammerleprogramme,188EnneisJames,20,75ennemipotentiel,91enquête sur la descendance, 96 (cf. en chasse, recherches

familiales,génosociogramme)enterrement(s),118,134(voirmortet–)entitébiologiqueetpsychologique,30entorse,125

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impensable,106,106;(l’–),191impensé, 15, 185, 172 ; – généalogique, 106, 191 ; – (cf.

traumatismes),160implicites,30importancedelafiliationpatrilinéaire,91;–duprénom,94imprécationdeCatonl’Ancien:DelendaCarthagoest,140imprégnationmémorielle,172inutero(l’enfant),172;–,l’enfantcommenceàrêver,192incertitude sur le père, 92 (cf. filiation, nom de famille, père,

secrets,non-dits)inceste, 44, 55, 56, 78, 170, 225 ; – de deuxième type, 136,

170;–desubstition,134,169;–généalogique,128,129,130,132,134,136,169(cf.veuf)

inconscient, 15, 16, 17, 19, 53, 106, 110, 129 ; (de l’–) d’unparent à l’– d’un enfant, 193, 195, 196 ; – (l’) a bonnemémoire,144;–(l’)delamèreetdel’enfantsontliés,192;– (l’) pointe des événements, 144 ; l’– artificiel (cf. N.Abraham), 176 ; – artificiel, logé au sein même du Moi,195 ;collectif,17 ;–de lamèreet lepréconscientde sonenfantànaître,80;–etMoi,197;–économique,153;–familial,cf.co-inconscient;–social,178;d’inconscientà–,179

incorporation,56,192,199,indicesdusecret,191(cf.recherches,secret)indicible,15,106,106,185;(l’–),191,160IndiensdesAmériques,69individu(l’)etlafamille,46;individuelle,49industrie,100inégalité,159;–dusort,159infirmières,101influenza[grippe],199information rétrospective, 30 (cf. génosociogramme, secrétaire

familiale,secret,répétitions,arbregénéalogique,recherches)initiales (du nom), 97 (cf. Ellen, recherches familiales,

génosociogramme)injonction(s),24,39,143,188;–paradoxale,118injustice(s),22,33,36,159,161,39,56,89, 121 ; – du sort,

159;–économique,159;–subie,33,36,65;–vécue,38;–vécuedanslesfamilles,39;–subies,33;–etréparation,159;«Realjustice»,161

inné,18(voiraussiacquisinquiétanteétrangeté(l’),158(cf.Freud)inquisition,67inscriptions psychosomatiques, 82, 164, 167 ; – somatiques,

167Insertion,224InstitutNationaldelaSantéMentale(NIMH),199institution psychiatrique, 204 (cf. psychose, accès psy. ;

schizophrène,anniversaire)insurmontableangoissedesparentstouchantàcequ’ilscachent,

47(cf.secrets,traumatisme)intégrerpasséetprésent,203intégrative(pensée–),77intégriste,45intellectuelsdegauche,52interaction,75,76,79;–desfamilles,27interculturelle(famille),45interdit;–d’enparler(del’injonction,dudoublebind),24;–

del’inceste,neconcernepas,netouchepaslesalliés,134;iln’yamêmepasdetermepourqualifiercesrapportsentredeux familles unies par un mariage de leurs enfants – nientreeux,134;–denepassavoir,151;–desavoir,143

interethnique(famille),45interface,187

intergénérationnel,167intermédiaire,16interne ; internaliser l’esprit, les espoirs, les demandes, les

expectatives,51internement,55,78,201;–enhôpitalpsychiatrique,78interpréterdeplusieursmanières,142interraciale(famille),45interreligieuse(famille),45intervention chirurgicale, 77 (cf. opérations –, dates

anniversaires)intime,79introjecté,55;introjectionmanquée,56intrusionsursonterritoireetdesadépossession,132intuition,28,148;–dumondedel’Autre,56invasions,69inversion,29invisibles,148invivable,64Irlande,70;Irlandais,70Isabelle,151,152islam,39,66Israël,42IVG,85,88(grossesseinterrompue)

J

JacksonDon,24Jacob,170JacouyHilton,190Jacqueline,70,118,151Jacques/Jacqueline,151

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on-dit,30oncleetnièce,44,170opérantpourlesujet(cequiest––danscequ’ilexprime),79

(cf.génosciogramme,écouter,interpréter,relever)opération(chirurgicale),54,175opéré(s),parhasard(unjouranniversaire),63,82;(sefaire–),

125,173oppressions(politiques),36optiquetransgénérationnelle,59ordrejuste,35oreilleattentive,158Orénoque,186Orientarabe,66originaire,109originaire(l’),188;–originaire(fantasme),110,208origine,61,109,190origine(l’)etlamortorigine des noms de famille, 137 ; – géographique (nom de

familleliéàune),137orphelin(e),32,159;–jeune,114(obligationsd’)et«qu’elle

leluidoitbien»?(àsasoeurmorte)etque«cheznous,ças’esttoujoursfait!»,38

orphelinsdeguerre,102OttoRank,109oubli,190;–d’unsavoirpréalable,190;–fondateur,188oublid’unaccidentfamilial,118oublier,68,oublié,117;–dem’attacher(endeltaplane),115oublié l’événement, mais sans oublier de prendre des risques,

125;oublis,16,157,89OuryJean,46Oustachis,39;–pro-allemands,67outil de connaissance de soi, 100 ; – institutionnel, 100 ; –

conceptuels,46ouvertureetfermetureducorps,76

P

paido-métér,197paye(r) ses dettes, 43, (dette–) par fille, 69 ; – les dettes du

passé,14 (cf.dettesetmérites,ardoise,comptes familiaux,traumatismes)

Paix,160PaloAlto,20,23,24,27pansentiersdemémoireresurgissent,90(cf.génosociogramme,

liens,interprétation)papassuccessifs,166(cf.père,liaisonsdelamère,diversquasi-

oncles;famillesreconstituées)pape,66;–Jean-PaulII,151par«quelquechose»issued’unenécessitéinterne,124parhasard,124paradoxe,25paraissentsignifiants(signes),76paraplégique,115parcequec’étaitlui,191pardon:demander–,68;pardonner,33,70parent(s),29,40,78;–desesparents,30,53;–discrets,–du

mêmesexe,200;–mort,92parentèle,85,92parentification,29,30,52,53parlerenfamille,161;–lenon-dit,107;–lesecret,145;–sa

vie,99,en–àunthérapeute,105parole dite, qui installe le néfaste, la mort, l’accident dans

l’espritdesgens,140

paroleforteaccompagnantuneémotionforte,140;–fortemalcomprise,142

partage des biens, 51 ; – des possibilités d’avenir, 51 ; – desrevenus,51;–dessouvenirs(etobjetssouvenirs),51;–destâches,51;

partages,22;–d’héritage,89participer à l’événement du cinquantenaire et s’en aller

«mourir»ensuite,82,partirsansbagages,67;–partirauloin,89pasdechambreàelle(àsoi),132;–deplacepourvivre,146pasdereprésentationmentalepossible,106paseffacé l’ardoiseet le ressentimentdesmusulmans,151 (cf.

injustice,traumatismesdeguerre,croisades,pape)paseud’adieu,63pasjuste,78,117pasledroitd’oublier,143;–deledire,118;–desavoiretd’en

parler,143passage,193;–del’inconscientd’unparentàl’inconscientd’unenfant,56passagedela«ligneracialeoureligieuse»,93passagedifficileaumêmeâgedemort,83passerleproblèmeàunautre,191(cf.serepasserleproblème,

pommedeterrebrûlante(hotpotatoe),épiscénario,scénariodestructeur,boucémissaire,transmission,inconscient)

passépathologiquedesamèreetdesonpère,43,travaillerle–souventsurdeuxsiècles(septàneufgénérations),157

passé(toujours)vivant,13,14,73passé-présent,14passe-temps,58PassionduChrist,57«patatechaude»,25

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résidus de l’esclavage, 66 (cf. esclavage, traumatismetransgénérationnel,ardoise)

résiliance,108Résistance,52;–enclandestinité,104résistant,104respectdesmorts,52respirer(arrêterde–,seremettreà–),76;reprendresarespiration,76responsabilités,31ressemblancesphysiques,92ressentiment, 33, 36, 37, 132 ; – des Noirs, 66 ; – lié à des

spoliations familiales ou de voisinage, 78 (ou sociales,nationales (cf. injustice subie, guerres, traumatismes,génocide,croisades,vendetta)

restaurerlajustice,38restitutiond’uneéthiquedesrelationstransgénérationnelles(cf.

ethique)retard(arriveren–),54(cf.névrosedeclasse,échecsscolaires)retourdanscertainesrégions,78(familialesd’autrefois)retour de l’archaïque, 158 ; – du fantôme, 56 ; – dans des

paroles et actes bizarres, dans des symptômes (phobiques,obsessionnels),196(cf.fantôme);–durefoulé,158,203;–périodique,196

retraite,22,89retraitedeRussie(1812),159(cf.symptomedeventduboulet,

etfroid,maladiedeRaynaud,87,88)retrouverdessecrets,59;–samère,47;–sonidentité,108;–

enfinsaliberté,etpouvoirvivresavie,54réunions(familiales),89réussir à se marier, 51 (cf. fils de veuve, fille aînée, dettes

familiales)revanche,29

revécu de traumatismes précoces, 133, 203 (cf. réveiller, date,syndromed’anniversaire)

réveildesrégionalismes,98réveiller le traumatisme, (de l’enfance, au deuxième

traumatisme)133(cf.perted’objetd’amour)revenant(s),17,56,148,187,195;–familiaux,110,etporteurs

dufantôme,57,148rêve(s),16,23,77,110Révocationdel’ÉditdeNantes(1685),68,90Révolution,81,142;de1789,149,160;–française,93rienàelle(n’avoirrienàsoi),132rien dit, « pour son bien », 137 (cf. tu, secret, non-dit,

traumatisme)RimbaudArthur,34,57risque(s)detransmissiongénétique,62;prisede–,125rites,31Robert,42,64Roger,83,122RogersCarl,17,18,20,109,232roiMidas,65roisdeFrance,138(cf.LouisXVI,etMolay,etmalédiction,et

guillotine)roisetprincesdeSerendip,186(cf.Serendip,serendipity)rôle(s)49,85,201;–desenfantsdanslemondefamilial,30;–

du psychothérapeute, 203 ; – complémentaires, 35, 49 ; –endormisetréactivés,49;–familiaux,100;–perçus,91;–fixés,35

romanfamilial,97,109romans,62,221romprelachaînerépétitiveparuntravailtransgénérationnel,129RosenthalRobert,202RossiErnest,171

RoyHartTheatre,170RueschJurgen,20,75rupture(s),157,88,125Russie,67(cf.retraitede–)rythme respiratoire, 157, 76 (cf. observation, repérer, souffle,

interpétation)

S

s’apprêteàmouriraumêmeâge,112s’autoriseràmourir,81s’encryptantdansl’inconscient(souffranceindicible–),191s’exprimerdanscettelignée,44sapropreréalité,25sacrifié(e) (se –) pour toi, 42 (cf. comptabilité familiale,mère

abusive,dettesetmérites)saga,97;–delafamille,30,«–delapsychose»(J.Hilgard)

prochesdelaréalisationautomatiquedesprédictions,202;familiale,109

sage-femme,16SaintLouis,66SaintNicolas,162,163Saint-Alban(enLozère),46Sainte-Baume,13(Provence)Sainte-Beuve,191Saint-Jeand’Acre, 151 (croisades) (ressentiment,

transgénérationnel,transmission)saisirsachance,15Saladin,66saleingrat,43(cf.gratitudeimposée,dettesetmérites)Salem,66(cf.sorcièresdeetdemandedepardonrétrospectif)

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