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l’Aisne le magazine du Conseil général de l’Aisne N° 172 - Mai/Juin 2009 Les nouveaux visages de l’Aisne rurale Patrick Dupond, une étoile renaît à Soissons L’éducation populaire, vitalité d’un territoire www.aisne.com

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l’Aisnele magazine du Conseil général de l’Aisne

N° 172 - Mai/Juin 2009

Lesnouveaux visagesde l’Aisne rurale

Patrick Dupond, une étoile renaît à Soissons

L’éducation populaire,

vitalité d’un territoire

www.aisne.com

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2 sommaire

Le magazine du Conseilgénéral de l’AisneN° 172 - 245 000 ex.Mai/Juin 2009 rue Paul Doumer02013 Laon Cedex

Directeurs dela publication :Yves DAUDIGNYPhilippe MIGNOT

Responsable communication :Pascale CARTEGNIE

Rédacteur en chef :Bruno WALTER

Rédaction :Bruno WALTERFrançois-Xavier DESSIRIER

Photos :François-Xavier DESSIRIERBruno WALTER

Conception/Pré-presse :Christian JOMARDService communicationConseil général de l’Aisne

Secrétariat :Annie BEAUVILLAIN03 23 24 86 99

Imprimerie :Groupe MORAULT

Distribution : La POSTE/MÉDIAPOST

imprimé surCyclus print,100% recyclé

4/5 actualités■ Des talus fleuris sur les routes départementales.■ Les éleveurs axonais adoptent le tri des déchets vétérinaires.■ Soissons traque les toitures mal isolées avec une campagne de thermographie.

6/7 éducation / solidarité■ Tour d’horizon des associations d’éducation populaire : qui sont-elles, que font-elles ?

8/9 économie■ Recycl’@isne labellisé pour son atelier de recyclage d’ordinateurs usagés.■ FIDARCO : un fonds pour aider commerçants et artisans.

10/11 l’entretien■ Patrick Dupond, l’étoile de la danse renaît à Soissons.

12 tribune

13/19 dossier■ Les nouveaux visages de la campagne. L’Aisne rurale a changé, avec l’arrivée de nouvelles populations venues des villes. La greffe a pris : les zones vertes du département sont en mouvement.

20 tourisme■ Les hébergements adoptent le label Clef verte.

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21 le point sur■ Tout sur les loisirs nautiques.

22 le point sur■ L’accès internet rapide pour tous : c’est fait.

23 environnement■ Construire durable dans l’Aisne, c’est possible.

24 découverte■ Stéphane Bedhome mêle l’outil à l’agréable.

25/28 culture■ C’est la saison des festivals : Axothéa, Voix off, chorales à Coucy-le-Château…■ Château-Thierry : le poète et chanteur Fabrice Caurier écrit un nouveau disque.

29 c'est tendance■ Prendre un petit déjeuner TIC.■ S’inscrire dans une AMAP.■ Partir à la chasse au trésor avec le "geocaching".

30/31 les rendez-vous

32 l’image■ Le printemps, c’est l’occasion de retourner au jardin et de visiter les plus beaux parcs de l’Aisne.

286/7

13/ 19

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3 éditorial

YvesDAUDIGNY

Présidentdu Conseil général

de l’Aisne,Sénateur.

Une ruralité dynamique, des campagnes en mouvement : les vil-lages de l’Aisne, loin d’être repliés sur eux-mêmes, ont opéré une véritable révolution en quelques décennies. A l’exode rurale subie par nos pères succède aujourd’hui un retour volontaire à la nature, né d’un besoin d’oxygène. C’est une tendance lourde, et les zones vertes du département attirent de plus en plus d’urbains en mal d’espace. Leur composition sociologique a évolué, s’est enrichie : les agriculteurs voisinent désormais avec les artistes, les jeunes familles avec des retraités venus de grandes métropoles, après des parcours de vie multiples. Les villages d’autrefois appartiennent à la France des cartes postales. Ils ont changé, se sont adaptés aux besoins des nouveaux habitants. Cadre de vie mis en valeur, dé-veloppement des services, bouillonnement culturel... La vie rurale d’aujourd’hui est d’une totale modernité. Les écoles des regroupe-ments scolaires proposent souvent cantines et garderies ; il existe des festivals étonnants dans des communes de quelques centaines d’habitants…

Le Conseil général a accompagné ce mouvement de modernisation, comme jadis il a participé à l’électrification rurale, apportant lu-mière et confort moderne dans les hameaux les plus reculés. Il reste le premier interlocuteur des communes, son premier soutien financier : 28 millions d’euros leur sont consacrés dans le budget 2009. Le Département accompagne l’équipement des communes, mais il impulse aussi des politiques volontaristes, à l’image du plan haut débit qui propose des solutions à chacun pour accéder à l’Internet rapide. Sans ce soutien, l’entrée de la ruralité axonaise dans le XXIe siècle n’aurait pu se faire au même rythme, et son attractivité serait moindre.

Un débat existe aujourd’hui, au niveau national, pour “simplifier” l’organisation des territoires. Même si rien n’est définitivement tranché, les conseils généraux sont en ligne de mire avec un risque grave de voir disparaître le lien de proximité qui existe aujourd’hui entre les habitants du département et leurs élus communaux et départementaux.

Oxygène vert

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Une filière d’élimination des déchets des soins d’élevage a été mise en place dans les fermes de l’Aisne par le Groupement de défense sanitaire, avec l’aide du Conseil général.

4 actualités

Eleveurs :soignez, éliminez !

Françoise Bournonville, éleveur de limousines à Parfondru, fait partiedes 500 agriculteurs déjà engagés dans le tri des déchets de soins.

Les fleurs pourront s’épanouirsans pour autant réduire la sécurité des automobilistes.

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Aisne

Plus de cinq cents éleveurs de l’Aisne sont engagés dans la collecte et l’élimination des déchets de soins d’élevage. Aiguilles, seringues, flacons… tous ces dé-chets font l’objet, depuis l’an dernier, d’un traitement particulier. “Notre objectif est d’arriver, d’ici 2010, à mille éleveurs” précise Nicolas Risbourg, du Groupement de défense sanitaire de l’Aisne (GDS). Ces déchets, liés à l’activité même des élevages - principalement bovins et ovins - étaient auparavant éliminés de manière peu orthodoxe. On les retrouvait mélangés aux déchets mé-nagers, avec tous les risques que cela comporte pour les éboueurs mais aussi et surtout, dans la nature. Dé-sormais, le GDS fournit des boîtes jaunes de 30 ou 60 litres, ainsi qu’une plus petite de 2 litres, destinées à récupérer ces déchets.

Françoise Bournonville a un cheptel de 300 vaches li-mousines à Parfondru. Elle a adopté le tri, et ses pra-tiques ont totalement changé. “Avant, on ne savait pas quoi faire de ces déchets. Comme beaucoup, on creusait un trou et on les enfouissait, mais ce n’est pas une solu-tion. Là, ça nous simplifie la vie ! Tout est regroupé, dans l’infirmerie”. Le GDS livre, avec les boîtes, une plaque en inox qui reprend les consignes de tri. “C’est essentiel, re-prend Françoise, parce qu’ici, on est plusieurs à prodiguer

les soins aux animaux, et c’est important d’avoir les consi-gnes de tri sous les yeux.” Cette plaque est cofinancée par le Conseil général.

L’opération a été menée en concertation avec les vé-térinaires, chez qui les éleveurs peuvent ensuite ap-

Groupement de défense sanitaire de l’Aisne : 03 23 22 50 92

porter leurs boîtes, une fois pleines. D’autres points de collecte ont été mis en place auprès des groupements d’éleveurs.

Trois fois par an, les services de la voirie départementale fauchent l’équivalent de 4 000 terrains de football. De nouvelles pratiques, plus respectueuses de l’environnement, vont être adoptées dès cette saison.

Talus fleurisLe long des 5 400 kilomètres de routes départe-mentales de l’Aisne, les talus vont changer de visage. Fi-nie la coupe à ras. Après quelques expériences menées l’an dernier dans le secteur de Soissons, le Conseil gé-néral a décidé d’adopter ce que l’on appelle le fauchage “raisonné”, une pratique qui favorise la biodiversité tout en préservant la sécurité des usagers de la route.

> D’abord, plutôt que de tondre l’ensemble du bas côté et du talus, l’idée est de ne faucher qu’une bande de deux mètres, au bord de la route, et de laisser la flore sauvage s’épanouir au-delà. Sur les plus petites routes,

cette bande sera réduite à un mètre. Il y aura, comme aujourd’hui, trois fauches par an. La dernière, au tout début de l’automne, sera totale, accotements, fossés et talus compris.

> La hauteur de fauche va être revue à la hausse. Ne pas mettre les sols totalement à nu permet de lutter contre l’érosion et de développer faune et flore.

> Les périodes des fauchages seront retardées au maxi-mum, toujours pour favoriser la biodiversité.

> Les produits phytosanitaires vont progressivement être abandonnés, sauf dans des cas très particuliers - îlots et accotements stabilisés, par exemple, ou pour traiter les chardons et autres plantes colonisantes.

Bien entendu, ces nouvelles orientations, nettement plus intéressantes pour l’environnement, vont peut-être heurter l’œil des automobilistes habitués à des talus rasés de frais. Mais petit à petit, à mesure que les plantes monteront en graines, que les fleurs s’épanoui-ront, le regard changera, lui aussi.

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5 actualités

Une campagne de ther-mographie va permettre de connaître l’état de l’isolation des toiture de l’ensemble de l’agglomé-ration soissonnaise. Ob-jectif : réduire la consom-mation d’énergie.

500 amphibiens ont été préservés l’an dernier grâce aux “crapauducs”.

La Jeune chambre économique (JCE) des Pays de l’Aisne et la Communauté d’agglomé-ration du Soissonnais mènent depuis cet hiver une campagne de thermographie. En clair, l’ensemble des foyers de l’agglomération a été photogra-phié depuis un avion, en février, avec une caméra thermique infrarouge. Les clichés sont en cours d’exploitation sur informatique, pour obtenir une cartographie thermique très précise. A l’aide d’un code couleur, on sait exactement, maison par mai-son, logement par logement, quels sont ceux dont la toiture présente des défauts d’isolation. “Une fois que nous aurons cette cartographie, nous orga-niserons un salon, en septembre, où chaque habitant pourra consulter sur ordinateur les résultats de son

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Un complexe aquatique pour GuiseLe projet de construction d’un complexe aquatique par la communauté de communes de Guise a re-çu le soutien du Conseil général de l’Aisne. Actuel-lement, il n’existe pas de piscine dans le canton, et les enfants apprennent la natation à Hirson et Bo-hain, et passent parfois autant de temps dans les transports que dans l’eau. D’où l’idée d’offrir à la population un complexe aquatique qui sert à la fois à cet apprentissage, mais soit aussi un véri-table espace de détente. “Nous voulons proposer un équipement novateur, qui réponde aux besoins de tous, enfants et adultes” précise Odile Gourlin, Pré-sidente de la communauté de communes.

Le projet comprend un bassin de natation de 8 m sur 25 m et des es-paces ludiques : 60 m2 consacrés à la balnéo ; une pataugeoire pour les plus petits, un jacuzzi, un hammam, un sauna, une salle de musculation et de cardio-training, une salle de cours collectifs… Un bel équipement qui sera construit dans la zone de la Briqueterie (à la sortie de Guise, sur la route qui mène à La Capelle). Le coût estimé se monte à 5 ME. L’objectif est d’ou-vrir le complexe en 2012.

La thermographie permet d’établir un diagnostic précis de l’état de l’isolation des bâtiments.

Quand votre argent s’évadepar les toits

Guise

logement” explique Blandine Moreau, de la JCE.

C’est pourquoi au-delà du simple constat, l’Agglo-mération a prévu, de son côté, de lancer au même moment une Opération programmée d’améliora-tion de l’habitat (OPAH), dont le Conseil général sera partenaire. Elle permettra notamment aux propriétaires d’effectuer des travaux d’isolation en bénéficiant des aides prévues. En effet, un im-meuble mal isolé coûte cher à ses occupants et n’est pas très écologique. Or, 30 % des déperdi-tions de chaleur se font par les toitures lorsqu’el-les sont mal isolées.

> La JCE a ouvert un site internet pour suivre l’opération : www.jisolou.com

Avec l’Office national des forêts et différents partenaires, le Conseil général a lancé l’an der-nier une action de sauvegarde des amphibiens des étangs de la Ramée, en forêt de Retz.

Sauvons les crapauds !

Evidemment, le sujet pourrait prêter à sourire : sauver les amphibiens - crapauds, grenouilles rousses et autres tritons et salamandres – des roues des voi-tures et autres camions, ça peut sembler dérisoire. Et pourtant… ces bêtes font par-tie de la biodiversité. En forêt de Retz, les étangs de la Ramée sont particulièrement favorables à leur reproduction. Malheureu-sement, elles se font écraser par milliers en traversant les routes. D’où l’idée des

“crapauducs”. En fait, il s’agit de bâche ins-tallées au printemps – lorsque les crapauds sortent de leur hibernation pour aller se reproduire - aux endroits stratégiques, le long de routes, bâches où l’on enfonce des seaux à intervalles réguliers. Les animaux veulent éviter la bâche et tombent dans le seau. Au petit matin, des bénévoles des associations partenaires les récupèrent et leur font traverser la route. Des en-fants des écoles maternelles et primaires

de Dampleux et Faverolles participent à cette action. En 2008, 4 976 amphibiens, principalement des crapauds, ont été sauvés de cette manière. Les crapauducs permettent également de mieux connaî-tre les zones de migrations et d’adapter leurs lieux d’implantation. Durant toute la campagne 2009, des affiches d’explications seront installées pour sensibiliser le maxi-mum de monde à cette opération.

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Il est difficile, voire impossible, de donner une définition fermée de ce foisonnant courant de pensée que l’on désigne par “éducation populaire“. Les spécialistes s’accordent en revanche sur le fait qu’il trouve son origine chez Condorcet, dans son rapport de 1792 intitulé “L’organisation générale de l’instruc-tion publique“. La décla-ration de Condorcet donnera la première impulsion à tout un courant qui milite pour une diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient. En digne héritier de ce mathématicien révolution-naire né à Ribemont en 1743, député de l’Aisne à la Convention nationale, notre département est à ce jour doté d’un so-lide réseau associatif oeuvrant dans ce domaine. L’éducation populaire se définit en complément de l’enseignement for-mel et ne se limite pas à la diffusion de la seule culture académique. Inscrire ses enfants en centre aéré, participer à un atelier de théâtre ou avoir accès à une aide juridique, les actions concrètes mise en place par les associations relevant de l’éducation populaire sont légions. Elles imprègnent la vie quotidienne de tous et sont l’oxygène de toute dynamique sociale et culturelle engagée sur un ter-ritoire.

En 1999, le Conseil général de l’Aisne créait le Fond d’animation culturel pour l’éducation populaire en direction des fé-dérations implantées sur son territoire.

6 éducation

La politique départe-mentale en directionde l’éducation populairerenforce le rôle desfédérations et redéfinit ses enjeux territoriaux.

L’éducation populaire, vitalité d’un territoireCe fond apporte une aide au fonction-nement des fédérations ainsi qu’aux actions inter fédérales et fédérales. Huit fédérations départementales en bénéfi-

cient.

La fédération des MJC, très active sur le do-maine de l’expression artistique et des mu-siques actuelles. Elle réunit dans l’Aisne une

vingtaine d’associations.

La Ligue de l’Enseignement de l’Aisne, souvent désignée comme la FOL (Fédéra-tion des Œuvres Laïques). Etroitement liée au milieu enseignant, c’est la plus ancienne fédération au plan national, créé par Jean Macé en1866.

La fédération Familles Rurales qui est notamment à l’initiative du festival Pic’arts à Septmonts, rendez-vous musi-cal et familial devenu incontournable.

La fédération des Foyers Ruraux, ac-teur essentiel de la vie culturelle et sportive en dehors de nos aggloméra-tions.

La fédération des Centres Sociaux, reconnu avant tout pour son action au coeur des quartiers.

La fédération Léo Lagrange, dont l’une des actions phares reste la grande jour-née pour les exclus des vacances à l’oc-casion de laquelle plusieurs centaines d’axonais peuvent gratuitement partir “à la mer“.

L’association des Francas qui fédère 23 œuvres dont le cœur d’activité est

tourné vers le centre de loisirs pour les enfants.

Les CEMEA de Picardie (Centre d’en-traînement aux méthodes d’éducation active), très engagé sur le secteur de la formation.

Une étude conduite par un consultant extérieur en 2007 montrait le besoin de renouveler la stratégie d’intervention du département en direction de l’éducation populaire notamment en articulant au mieux les besoins du territoire avec les objectifs identitaires des fédérations tout en favorisant la concertation avec leurs autres partenaires institutionnels. Favoriser l’accès de tous à la culture et à l’éducation ainsi qu’encourager l’action de l’individu dans la société restent les principaux objectifs de la politique dé-partementale en direction de l’éduca-tion populaire mais le nouveau contrat

“Rompre avecles situationsd’isolement”

Gamins derrière la vitre :pour tous les âges de la vie, l’éducation populaire propose une foule d’activitésen complément de l’enseignement formel.

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Aisne

Château Beauregard : confié àla Ligue de l’Enseignement de l’Aisne,

le domaine de Beauregard à Belleu accueille des enfants toute l’année.

établi entre les fédérations et le Conseil général met également en avant des en-jeux territoriaux visant notamment à rompre avec les situations d’isolement. Dans ce nouveau contrat d’objectif, le Conseil général de l’Aisne a décidé d’al-louer en 2009 la somme de 264 510 E pour le fonctionnement des fédération, 142 085 E étant consacrés aux actions fédérales qu’elles mettent en place. De plus, conformément aux engagements pris dans le bail emphytéotique de 18 ans qui lie la Ligue de l’enseignement de l’Aisne au département pour la gestion du domaine de Beauregard, propriété du Conseil général, une somme globale de 43 000 E est allouée à celle-ci pour l’entretien du site.

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Solidarité, citoyenneté et découverte avec la Jeunesse au Plein Air

DevenirDéléguédépartemental de l’éducationnationaleLe Délégué départemental de l’éducation nationale (DDEN) est un bénévole de l’Ecole publique. Son rôle est avant tout d’apporter un regard extérieur et une aide face aux évolu-tions que connaît l’école aujourd’hui. Tout délégué départemental est nommé officiellement par le Préfet sur proposition de l’Ins-pecteur d’Académie après avis du Conseil dépar-temental de l’éducation nationale. Il est en poste pour une période de qua-tre ans renouvelable.

Il est là pour veiller aux bonnes conditions de vie de l’enfant à l’intérieur de l’école et autour de l’école. Il s’attache égale-ment à faciliter les rela-tions des enseignants avec les parents d’élèves ainsi qu’avec les services de la municipalité. Il participe à ce titre comme membre de droit au Conseil de l’école et participe aux visites des bâtiments scolaires en étant vigilant aux pro-blèmes de sécurité. Il se préoccupe également des questions de santé scolai-res et s’intéresse à la res-tauration des élèves.

Pour devenir DDEN, il faut avoir 25 ans et jouir de ses droits civiques.

Toute candidatureest à adresser à :M. Daniel Mourier,Président des DDENde Laon13 rue P. Langevin02000 Laon

7 éducation

La JPA a acquis de longue date une solide

expérience dansl’organisation

des classes de meret classes de neige.

La Jeunesse au Plein Air (JPA) est avant tout connue du public pour les colo-nies de vacances, classes de mer, classes de neige et séjours découverte en France ou à l’étranger qu’elle organise en direction de l’ensemble des enfants d’un territoire. Dans l’Aisne, ce sont ainsi 3000 enfants qui par-tent chaque année avec la JPA pour des sé-jours de une à trois semaines, soit trois en-fants sur dix, de leur entrée à leur sortie du primaire et un sur deux durant leur passage au collège. Engagée depuis une vingtaine d’années dans un partenariat appuyé avec le Conseil général et l’Inspection Académi-que de l’Aisne, la JPA joue également un rôle fédérateur. Elle regroupe à ce titre douze organisations départementales, certaines émanant directement du secteur scolaire, tels la Fédération de l’éducation natio-nale (FEN) ou le Syndicat des enseignants (SE), d’autres comme les CEMEA, la FOL, les Francas et la Fédération des foyers ruraux venant de l’éducation populaire. “Comme une grande partie de ces fédérations, la JPA est issue du vaste mouvement qui conduisit la France jusqu’au Front Populaire au lendemain de la 1re Guerre Mondiale, rappelle Jérôme Vas-seur, secrétaire général de la JPA de l’Aisne. Solidarité et citoyenneté sont les valeurs es-sentielles qui animent notre action.” Dans ce sens, la JPA privilégie les séjours longs (minimum une semaine complète), car il ne s’agit pas de faire du tourisme mais bel et bien de vivre une expérience collective. L’ac-cent est mis sur l’implication des enfants et des encadrants dans un projet éducatif sans oublier l’échange qui est la règle pour les séjours à l’étranger. Son solide réseau et sa reconnaissance auprès des institutions per-mettent à la JPA de proposer tarifs accessi-bles à tous, y compris aux familles connais-sant de réelles difficultés mais toujours en veillant à ce qu’une vraie mixité sociale se

retrouve dans la composition des groupes.

Cette année, le congrès national de la JPA se tiendra dans l’Aisne les 26 et 27 juin pro-chain dans les locaux de l’INSETT à Saint-Quentin.

l'Aisne 172 - Mai/Juin 2009

Contact : JPA de l’Aisne1 rue Fernand Thuillard 02000 Laon

03 23 23 47 92 - www.jpa02.fr

Découvrirla natureest aussi

l’occasion de découvrir la

vie en groupe.

Pas de séjours

touristiques avec la

JPA mais l’occasion

de vivre une expérience collective.

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8 économie

Recyclage vertpour ordinateurs usagés

Recycl’@isne fait partie de la quinzaine d’organismes français labellisés “Ordi 2.0” Une reconnaissance pour l’association, qui a lancé en 2007 à Soissons une activité originale de reconditionnement d’ordinateurs usagés. Sa mission est également sociale : l’atelier n’emploie que des travailleurs handicapés.

l'Aisne 172 - Mai/Juin 2009

Les 16 employés duchantier d’insertion

ont tous reçu uneformation interne

pour leur permettrede démanteler puis

de reconditionnerle matériel usagé.

Soissons

127 tonnes de matériel recycléRecycl’@isne a traité, l’an dernier, 127 tonnes d’ancien matériel informatique. Ce matériel provient d’abord des professionnels - so-ciétés informatiques, in-dustries, grandes adminis-trations d’Etat… En 2008, l’association a ainsi récu-péré 92 tonnes directe-ment auprès de ces pro-fessionnels. Second apport important, les déchette-ries qui dépendent de la Communauté d’agglomé-ration du Soissonnais, avec laquelle Recycl’@isne a signé une convention. L’an dernier, cela représentait 25 tonnes. Les particuliers - qui ne passent pas par les déchetteries - repré-sentent près de 10 tonnes. Enfin, l’association a éga-lement récupéré près de 5 tonnes de piles dans les PC qu’elle démantèle.

L’objectif, en 2009, est d’ac-croître le tonnage pour ar-river à 180 tonnes. Pour y parvenir, Recycl’@isne va intensifier son démarcha-ge auprès des entreprises, en étendant sa zone au-delà du Soissonnais.

Recycl’@isne récupère auprès des profession-nels et des particuliers.

Que faire de son vieil ordinateur, de son imprimante usagée ? Les jeter ? C’est dé-sormais interdit : comme les autres appareils électriques et électroniques, la loi impose de les recycler. Et si possible, de manière propre. Le monde produit environ 50 millions de ton-nes de déchets électroniques qui sont, géné-ralement, envoyés dans des pays émergents comme l’Inde, où ils sont démantelés par des ouvriers payés moins de 2 dollars la journée, dans des conditions effroyables. Car votre ordinateur est bourré de produits toxiques, dangereux pour l’environnement.

En France, quelques organismes sont certi-fiés par l’Etat pour le démontage, le recycla-ge ou le reconditionnement des PC et autres Mac. Depuis quelques mois, un nouveau label, Ordi 2.0, a été créé, qui certifie le sérieux et la rigueur du recyclage. Peu d’organismes en bénéficient. Parmi eux, Recycl’@isne, atelier d’insertion à Soissons, qui s’est lancé il y a deux ans dans cette filière. L’association fait coup double, puisqu’elle associe environne-ment et retour à l’emploi de travailleurs han-dicapés. “Nous n’employons que des personnes qui souffrent d’un handicap physique” expli-que Thomas Dubois, responsable de l’atelier. “Nous avons deux équipes de huit personnes, dont onze allocataires du RMI, que nous em-ployons en contrat aidé pour six mois.”

S’agissant d’un chantier d’insertion, le Conseil général de l’Aisne finance ces pos-tes à 95 %. Les travailleurs de Recycl’@isne bénéficient tous d’une formation interne, théorique et pratique, pour apprendre les rudiments de l’infor-matique et connaître leur futur métier de re-conditionneur. “Le mer-credi, les deux équi-pes sont réunies, et un conseiller Cap emploi vient faire des entretiens individuels pour préparer les projets professionnels, aider à la recher-che d’un emploi durable…” poursuit ThomasDubois.

Les employés ont tous appris à démanteler les carcasses d’ordinateurs. Ils testent les pièces, une par une. Ce qui est hors d’usage est trié pour être revendu à des sociétés spécialisées dans le recyclage des métaux ou leur destruction. “Mais là aussi, nous devons nous assurer que nos partenaires respectent l’environnement dans leur process industriel.” Tout ce qui peut être réemployé l’est ensui-te, après une multitude de nouveaux tests. Recycl’@isne fabrique alors un nouvel ordi-nateur, pièce par pièce. Des Pentium III ou IV, avec graveur, lecteur CD et tout le confort

moderne ! Une fois chargés sous Windows ou Linux, au choix, ils sont revendus entre 120 et 160 E, notamment à des familles en diffi-culté. “C’est aussi l’une de nos missions : lutter contre la fracture numérique, et permettre à

chacun d’avoir un or-dinateur à la maison” reprend Thomas Dubois. L’an dernier, 86 familles du Soissonnais ont bé-néficié d’un PC recon-ditionné par l’associa-tion, qui équipe aussi des mairies en milieu

rural, des petites entreprises… “Notre ob-jectif 2009 est de vendre 50 pièces par mois.” Vendre plus est indispensable : l’association doit en effet compenser la perte de chiffre d’affaires liée à l’effondrement du coût des matières premières depuis plusieurs mois. Pour reconditionner un ordinateur, il lui faut au minimum en démanteler dix. La plupart finissent donc dans les filières de recyclage, qui sont de moins en moins lucratives pour l’association.

Lutter contre la fracture numérique en proposant des PC à 150 euros.

Contact : 03 23 59 09 16www.recyclaisne.fr

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9 économie Aisne

Soutenir la première entreprise de France

Le Fonds d’intervention départemental de soutien à l’artisanat et au commerce (FIDARCO) a déjà bénéfi-cié à près de 1 500 petites entreprises de l’Aisne.

Les artisans-commerçants le disent souvent : ils sont la première entreprise de France. Au total, ils emploient 2,5 millions de personnes et réalisent, ensemble, un chiffre d’affaires de 175 milliards d’euros. Une vraie force économique, présente notamment dans les communes rurales, un tiers des artisans exerçant dans les villes de moins de 2 000 habitants. Dans l’Aisne, on recense plus de 6 100 entreprises artisanales. Lorsqu’ils investissent, ces commerçants et artisans re-çoivent le soutien du Conseil général de l’Aisne, à travers le FIDARCO. De septembre 2003 à fin 2008, le Département a ainsi accompagné 1 427 entreprises, pour un montant de subventions total de 3,6 millions d’euros. Les modalités d’attributions varient en fonction des secteurs d’activités : alimentation, bâtiment, production, services… Les dossiers sont instruits par la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Aisne, et validées par la commission permanente du Conseil général, après avis du comité de pilotage FIDARCO.

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Contact FIDARCO : Service économique de laChambre de métiers et de l’artisanat de l’Aisne

Tél. 03 23 21 86 98

Vincent Andreetto,charcutier-traiteur à SoissonsA 38 ans, Vincent Andreetto a deux boutiques au centre-ville de Soissons. “J’ai commencé comme pré-apprenti à 13 ans et demi, chez un boucher-charcutier de la rue Muzart. Après, j’ai passé le CAP, je suis parti sur Paris, et en juin 1999, j’ai repris cette première boutique où j’avais appris le métier.” Déjà à l’époque, il bénéficie du soutien du Fidarco. En 2005, Vincent décide d’ouvrir une seconde boutique. Il reprend un fonds de commerce à l’entrée de la rue Saint-Martin et réalise pour 190 000 E de travaux pour moderniser entièrement sa nouvelle enseigne. Là encore, il trouve le Fidarco à ses côtés. “J’ai eu 6 000 E, c’est vrai que ce n’est pas décisif dans le choix d’investir, mais c’est toujours bon à prendre ! Parce que sinon, à part l’avance rem-boursable à 0 %, on doit tout financer nous même.” Aujourd’hui, Vincent Andreetto, à la tête de ses deux boutiques et d’un ser-vice traiteur, emploie 12 salariés.

Témoignages

Christelle Wachnicki, PDG de Condi’stock à Dammard

En 2007, l’entreprise Produpli, pour laquelle Christelle Wachnicki travaille depuis 10 ans, ferme ses portes. La jeune femme décide, après réflexion, de créer sa propre entreprise, dans les locaux laissés vacants par son ancien employeur. “J’ai lancé Condi’stock fin 2007, mais l’activité réelle n’a débuté qu’en mars 2008” explique-t-elle. Son entreprise est spécialisée dans le conditionnement, manuel et automatique, notamment pour l’édition. “On nous livre un magazine avec un DVD, par exemple, et notre travail consiste à les mettre sous film plastique, prêts pour la vente en kiosque.” C’est ce que l’on appelle des “flow-pack”. Condi’stock développe également des ac-tivités de stockage, de déconditionnement… Pour se lancer, Christelle Wachnicki a investi, notamment dans une machine destinée à réaliser les flow-pack. Le Fidarco était là. “J’ai reçu 5 400 E. Franchement, c’est bien, c’est un coup de pouce important, surtout pour une entreprise qui démarre.” Depuis sa création, Condi’stock a embau-ché six personnes.

www.aisne.comd’infos+

Nombre de dossiers FIDARCO par bassin d’emploi en 2008.

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10 l’entretien

La renaissance d’une étoile

Patrick Dupond est à la danse classique ce que Pelé est au football, Picasso à la peinture. Danseur étoile, il a illuminéles scènes du monde entierpendant près de vingt ans parsa technique parfaite et sa grâce venue d’ailleurs. La vie ne lui a pourtant pas fait de cadeau. Après un très grave accident de la route, il a traversé un océan de vide. C’est à Soissons, grâceà Leila Da Rocha, maître dedanses orientales sacrées, qu’il va rebondir. D’abord par l’ensei-gnement, puis par le spectacle. Dans l’Aisne, Patrick Dupond a retrouvé la force de monter sur scène. Il s’est aussi retrouvélui-même.

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Patrick Duponda retrouvé le goût de la danse aprèssa rencontre avecla SoissonnaiseLeila Da Rocha.

L’Aisne : comment êtes vous arrivé dans l’Aisne ?

Patrick Dupond : je suis arrivé il y a trois ans. Un jour, Leila m’a appelé au secours, elle m’a demandé de venir animer un stage d’été…

Leila Da Rocha. : …en fait, Patrick enseignait à Paris dans une école où je prenais des cours également. Je me posais des questions sur la danse, les menta-lités de ce milieu, la passion, la technique, le mouve-ment… et je me suis dit que la personne qui pouvait me répondre le mieux, c’est le meilleur danseur au monde ! Je l’ai appelé en me disant qu’il apporterait des réponses à toutes mes questions.

P. D. : j’ai donc accepté de venir animer un stage et discuter avec Leila de la danse, de mon métier, et de voir son travail, aussi. Et ça a accroché tout de suite. J’ai aimé l’ambiance de l’école, l’éthique de Leila, son engagement, j’ai aimé le studio, que j’ai trouvé très beau. Et à partir de ces bases là, nous avons décidé de collaborer de façon plus régulière et je me suis installé ici à Soissons pour donner des cours tous les mercredis.

L’A : le plus grand danseur français du XXe siècle à Soissons… Vos élèves se rendent-ils compte de la chance qu’ils ont ?

L. D. R. : nos adhérents, nos élèves ont pris conscien-ce immédiatement de la chance qu’elles avaient. Il y a un engouement au sein de l’école, bien sûr et une prise de conscience énorme, à tous les niveaux. Patrick a mis son savoir à disposition de tous. C’est énorme.

P. D. : j’ai rencontré des élèves très motivées, vu les progrès qu’elles avaient à faire. Je travaille dans de

bonnes conditions et en face, il y a du répondant, alors j’ai bien accroché, quitte même à délaisser un peu mes cours parisiens, mais ce n’est pas grave. Je les ai mis en stand-by, parce que je suis investi à Soissons mais aussi maintenant à Saint-Quentin, où la ville nous a confié une mission d’un an, en août dernier. Nous avons réglé deux ballets pour les rencontres Choréo. Nous sommes en résidence au théâtre Jean-Vilar, qui est un lieu magnifique. Nous avons comme mission de fédérer les différentes éco-les de danse, mais aussi de faire participer des gens des centres sociaux, des associations… Nous devons rendre la danse accessible. Parce que la danse est à la fois un art élitiste et très populaire.

L’A : avez-vous le même niveau d’exigence ici qu’à Paris ?

P. D. : oui, bien sûr ! Mais ce n’est pas si dur que ça. Mon intérêt, c’est que mes élèves dansent. Qu’elles dansent le plus proprement possible, bien sûr. J’ai axé mon cours sur la liberté du mouvement, sur le legato. C’est un cours comme ceux qu’il peut y avoir au ballet de l’opéra de Paris, avec un échauffement, la barre, le milieu et la grande révérence à la fin. J’y ai ajouté mon exercice de chakra… Le principal, quand on sort d’un cours de danse, c’est que l’on se sente bien, avec une bonne fatigue, une bonne res-piration.

L’A : grâce à Leila, vous êtes remonté sur scène, avec “Fusion”, votre premier spectacle depuis long-temps. Danser de nouveau, c’est une renaissance ?

P. D. : “Fusion”, c’est une renaissance, oui. Je ne pen-sais pas que j’arriverais à aller jusqu’au bout, mais j’ai réussi à dominer le lion, si je puis dire. Me retrou-

Soissons

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La renaissance d’une étoilever sur scène, face au public, ça m’a remis dans mes baskets, ça m’a redonné envie de faire des spectacles… Et d’ailleurs, c’est reparti. Quand on retourne sur scène, tout le scénario se remet en place, et c’est le scénario que je vis depuis 40 ans, finale-ment. Aller sur scène, c’est magnifique, il y a la préparation, la mise en route, le ma-quillage, le costume, le lever de rideau, la concentration, les applaudissements, tout ça, c’est un monde merveilleux.

L’A : comment est né “Fusion” ?

P. D. : un peu par hasard. Nous étions au Maroc où nous organisions un stage de danse orientale et de danse classique, et, au cours d’une séance de photos, le pho-tographe nous a demandé de danser, de prendre des poses tous les deux ensem-ble. On a mis de la musique, on s’est mis à danser et tous les gens qui étaient là nous ont dit qu’on avait là un spectacle, ils nous ont encouragés. Une fois rentrés à Paris, nous avons commencé à travailler en studio, à sélectionner des musiques. Le spectacle s’est monté petit à petit, comme ça, et nous avons eu la proposi-tion de Saint-Quentin de le danser, le 16 septembre 2007, sur le parvis du théâtre Jean-Vilar. Ça a été pour moi un choc, une révélation, un retour aux sources.

Puis, nous avons repris ce spectacle à Pa-ris, à l’espace Cardin, en avril 2008. Nous avons eu un accueil magnifique du public, de la presse… Le spectacle est aujourd’hui dans les mains d’un producteur, et nous al-lons le tourner en France et à l’étranger.

L’A : Patrick, c’est finalement grâce à Leila que vous êtes sorti d’une période difficile ?

P. D. : oui. Grâce à elle, j’ai sorti la tête de mon trou. J’avais tendance à me renfermer sur moi-même. Depuis ma rencontre avec Leila, j’ai reconsidéré ma carrière. J’avais laissé les spectacles de côté. J’étais un grand désabusé. L’enseignement, j’en étais revenu, parce que c’est très répéti-tif, finalement… En fait, j’avais une lassi-tude de tout ça, et grâce à l’énergie et au peps qu’il y a ici, à Soissons, j’ai retrouvé mes motivations premières. C’est pour ça que je danse de nouveau. J’ai rechaussé, parce que c’est ma vie, tout simplement, c’est vraiment ma vie. Et il y a une vie après 40 ans pour les danseurs. Je me rends compte qu’il y a encore tout un uni-vers à explorer. Donner aux autres, c’est merveilleux, ça apporte un sentiment de bien être, de plénitude extraordinaire. Il n’y a pas de routine, c’est un échange per-manent avec les élèves. Elles me donnent beaucoup, je leur donne énormément, et je suis vraiment ravi.

L’A : c’est une belle aventure pour vous aussi, Leila ?

L. D. R. : c’est énorme. Il n’y a pas de mots pour expliquer ça… Pour moi, mais aussi pour les élèves, pour l’école, c’est énorme, au niveau humain et professionnel…

L’A : et la scène ? Vous n’en aviez jamais fait auparavant, et vous débutez à Paris avec Patrick Dupond !

L. D. R. : c’est tout nouveau pour moi ! Et à une heure du spectacle, à l’espace Cardin, je me suis vraiment demandé ce que je faisais là ! En même temps, nous avons une telle complicité… nous sommes un réel bi-nôme. Et puis je me dis qu’il ne peut rien m’arriver, puisque je danse avec Patrick…

L’A : comment s’est passée votre premiè-re rencontre ?

L. D. R. : je l’ai appelé plusieurs fois, avant de réussir à l’avoir… Et il finit par me don-ner rendez-vous dans un bistrot, à Paris, en me disant : tu n’as qu’à me mettre “le pied dans la main” (1) , je te reconnaîtrai !

L’A : Patrick, vous avez été convaincu au téléphone ? Pourtant, vous devez avoir des sollicitations en permanence ?

P. D. : oui, régulièrement, des gens me demandent mais Leila a su trouver les mots justes. Pourtant, quand elle m’a ap-pelé, j’étais excédé, je donnais un cours particulier, je n’avais pas que ça à faire… Quand elle a entendu que je commençais à ne plus l’écouter, elle s’est mise à hurler : “mais j’ai un vrai studio, avec des vraies barres, 80 élèves qui vous attendent…”. Ce cri du cœur m’a touché.

L’A : que Patrick Dupond danse avec vous Leila, qui êtes maître de danses orien-tales sacrées, ça revêt une signification particulière ?

L. D. R. : oui, quand il me tend la main, il tend la main à l’orient, et c’est exception-nel pour cette danse, que l’on caricature

encore parfois. En même temps, quand on danse, on ne se pose pas de question. Pa-trick, son langage est universel…

P. D. : ça fonctionne bien. J’étais novice, en danse orientale. Pour moi, c’était de la danse de cabaret que je n’aimais pas tellement. Quand j’ai entendu le discours de Leila, je me suis dit qu’en face de moi, j’avais l’héritière d’une tradition de dan-ses sacrées vieille de 10 000 ans, alors que moi, avec la danse classique, j’ai quoi, 300 ans seulement ! Louis XIV, finalement, c’était hier. J’ai eu un grand respect. On a marié nos couleurs. C’est un vrai échan-ge.

(1) Le pied dans la main est une figure de danse qui, traditionnellement, marque la fin des exercices à la barre.

Né en 1959 à Paris, Patrick Dupond intègre l’école de danse de l’opéra à l’âge de 11 ans. Il travaille dur pour arriver à son rêve : devenir étoile. En 1976, son talent éclate lorsqu’il gagne la médaille du meilleur danseur du monde, lors d’un concours international. Il accède au statut de danseur étoile en 1980. Il n’a que 21 ans. Dès lors, sa carrière prend un tour fulgurant. Il danse pour les plus grands chorégraphes, côtoie Rudolf Noureev, Béjart… A 31 ans seulement, il est nommé directeur de la danse à l’opéra de Paris. La fin de la décennie 90 est cruelle. Il est licencié de l’opéra et est victime d’un accident de la route qui aurait pu lui coûter la vie. Dans un premier temps, on lui annonce que ses multiples fractures l’empêcheront à jamais de danser. Suit une période de doute, de remise en question. Aujourd’hui apaisé et serein, il a repris une carrière d’en-seignant et goûte de nouveau aux joies de la scène avec sa nouvelle partenaire, Leila Da Rocha. Ancienne pro du basket, arrivée à Soissons à l’âge de 14 ans, Leila aban-donne la compétition sur blessure, après avoir été vice championne du monde avec l’équipe de France. Elle se tourne vers la danse sacrée orientale, après sa rencontre avec l’immense chorégraphe Leila Haddad. Elle anime régulièrement des stages et a ouvert une école à Soissons, K’Danse Etna. Avec Patrick Dupond, elle a créé "Fusion" en 2007.

Parcours

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“Fusion” a été créé à Saint-Quentin avant d’être jouéà Paris et de partir en tournée.

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12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité.Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière responsabilité de leurs auteurs.

Dans un monde où le paraître est plus im-

portant que l’être et dans lequel les bons

mots remplacent souvent les bons gestes,

la communication est un outil extrêmement

utilisé par les collectivités locales pour af-

ficher leurs différences et leurs actions.

En effet, à côté du savoir-faire, le faire-sa-

voir devient au moins aussi important et

les budgets consacrés à ces politiques de

communication sont parfois considérables

sans pour autant que les retombées soient

mesurables et quantifiables.

Il convient cependant d’être extrême-ment prudent lorsqu’il s’agit d’argent public pour éviter toute confusion entre la communication institutionnelle qui est utile aux collectivités locales et la L’intergroupe

du Conseil général de l’Aisne

communication de l’exécutif, beaucoup plus politique, tant la barrière entre ces deux sphères est parfois infime.

Aussi, lors du vote du budget primitif, l’In-

tergroupe du Conseil général s’est montré

extrêmement prudent lorsque la majo-

rité départementale a proposé d’attribuer

700 000 E en 2009 pour la campagne de

notoriété “L’Aisne, it’s open” alors que de-

puis 2005, une somme de 3 millions d’euros

lui a déjà été consacrée.

En effet, bien que cette action fut présen-

tée comme en diminution de 300 000 E

par rapport aux années précédentes, il faut

la percevoir, en fait, comme une nouvelle

dépense de 700 000 E, somme qu’il aurait

été plus judicieux, en cette période de

crise, de consacrer à des investissements

créateurs de richesses comme le développe-

ment économique, ou qui tendent à accroî-

tre l’attractivité de notre territoire comme

l’amélioration de notre réseau routier.

En outre, rappelons qu’en 2005, lors du vote de cette campagne, les élus de l’op-position devaient être associés à sa dé-clinaison ; promesse que la majorité dé-partementale n’a jamais tenue prouvant une fois de plus qu’elle considère les Conseillers généraux de l’Intergroupe et la population axonaise qu’ils représen-tent comme quantité négligeable !

L’art et la manière de communiquer

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Le budget primitif du département de l’Aisne a été voté. Unie, offensive, innovan-te la majorité de gauche l’a défendu avec la vigilance et la lucidité qu’impose cette période de crise terrible.

Aux quatre coins du département les “plans sociaux” jaillissent : de Château-Thierry à Gauchy en passant par Laon (WAGON AUTO-MOTIVE, TERGAL FIBRE, MAGNETTO-WHEELS, IMPRESS…), les emplois disparaissent. Les élus de la majorité sont aux côtés des sa-lariés en souffrance qui, partout, réclament des hausses de salaire afin de répondre au problème du pouvoir d’achat. En vain… Le sentiment d’injustice est d’autant plus vif qu’ils ont le souvenir des milliards d’euros dispensés aux banques. Nous sentons bien que la colère gronde.

Dans ce contexte le budget du département est courageux car il ne sacrifie aucun des grands investissements vitaux (plan collège

2010, travaux routiers avec par exemple la déviation de Fresnoy-le-grand, ouverture de Géodomia, aménagement de la base de Monampteuil…). La gestion financière est saine (pas de hausse de la fiscalité, em-prunt modéré). En dépit des vents contrai-res nous avançons.

L’opposition s’est abstenue. Divisée et sans leader elle reste incapable de produire un projet alternatif crédible.

D’autres problèmes s’annoncent. Le rapport Balladur a été remis au chef de l’Etat. C’est un brûlot. Dépeçage des régions (dont la Picardie en figure de proue), extinction des Conseils généraux via une fusion avec les Conseils régionaux, disparition des can-tons, redécoupage de nouvelles circonscrip-tions électorales… Une vraie provocation ! Franchement, en pleine période de crise économique et sociale avait on besoin de cela ? La mort des départements ; vraiment

quelle avancée ! On veut casser une col-lectivité territoriale qui a fait ses preuves en matière de gestion (regardez la moder-nisation et la réhabilitation des 57 collè-ges de l’Aisne) et de partenariat avec les communes et l’intercommunalité. On veut supprimer la notion d’élu de proximité alors que nos concitoyens en sont demandeurs. Et puis il y a une arrière pensée politique : les régions et les départements sont majo-ritairement à gauche, alors la droite veut reprendre la main.

Il faut mettre en échec ce rapport qualifié de “crime institutionnel”. Nous nous met-tons en ordre de résistance. La population, les élus des communes de l’Aisne peuvent compter sur nous.

“Se mettre en ordre de résistance…”

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13 dossier

Les nouveaux visages

de l’Aisne rurale

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L’Aisne et ses 816 communes, rurales pour la plupart. Ses paysages variés, sa proximité avec Paris, Lille ou Reims… De plus en plus d’urbains franchissent le Rubicon et s’instal-lent dans les campagnes. Sans compter les Axonais eux-mêmes, qui n’hésitent plus à ve-nir vivre dans les villages et à migrer matin et soir pour travailler à la ville. Les derniè-res tendances démographiques le montrent : il existe bel et bien un engouement pour les zones vertes du département, dès lors qu’elles se situent à proximité raisonnable d’un centre urbain suffisamment attractif. L’INSEE note “un renouveau démographique des espaces ru-raux” : six communes rurales ou périurbaines sur dix ont gagné de la population entre 1999 et 2006.

Un renouveau qui répond à des aspirations à la fois romantiques et pragmatiques. Dans l’ima-ginaire collectif, la campagne est synonyme d’authenticité, de calme, d’espace… autant de valeurs qui sont recherchées en ces temps incertains. Plus prosaïquement, on trouve aussi à se loger à des prix encore corrects et les impôts y sont bien plus faibles qu’en ville, où les municipalités doivent supporter ce que l’on appelle les charges de centralité : les néo-ruraux vivent à la campagne mais consomment les services offerts par les villes, crèches, conservatoire de musique etc.

Ce retour des rats des villes vers les champs a des conséquences. L’Aisne rurale telle qu’elle a existé jadis n’est plus qu’un souvenir à teinte sépia. L’apport des nouvelles populations a changé la donne. Plutôt en bien. “Bien sûr, il y a des nouveaux qui ne s’impliquent pas dans la vie du village, qui y habitent mais qui le trans-formeraient vite en village dortoir !” reconnaît Gilbert Beuvelet, maire d’Harcigny depuis 37 ans. Ce bourg de Thiérache de 263 habitants est typique des mutations que connaissent la plupart des zones rurales. “Mon père était ma-réchal-ferrant au village ; j’y suis né, et c’est sûr que les choses ont bien changé ! reprend Gilbert Beuvelet. Il ne reste plus que 5 ou 6

fermes, la vie est très différente d’autrefois… Mais dans le même temps, Harcigny reste très actif, notamment avec des nouveaux arrivants qui s’intègrent parfaitement.” Le président du comité des fêtes, Michel Touche, est un parisien qui a pris sa retraite en Thiérache ; la trésorière est une jeune femme originaire d’Auxerre. On trouve même un club de danse, Harcygym, lancé par un couple venu lui aussi de région parisienne. Dans le conseil muni-cipal, le troisième adjoint vient de Vernon, dans l’Eure. “Avec les anciennes familles, ça se passe bien, dès lors que les gens veulent s’in-tégrer et faire bouger les choses” remarque le maire. Le bistrot - épicerie fonctionne encore, et anciens et nouveaux s’y retrouvent pour des parties de belote conviviales.

L’Aisne rurale s’enrichit chaque année de nou-veaux arrivants. Pas toujours venus de bien loin, d’ailleurs. “Les jeunes veulent aussi reve-nir au village aussi” note le maire d’Harcigny, Gilbert Beuvelet. Toutes ces populations nou-velles contribuent à mettre le département en mouvement, à ne pas le figer. Au XXIe siècle, le dynamisme se mesure aussi à la vitalité des zones vertes.

“A la campagne, y’a toujours des choses à faire…”La dernière chanson deBénabar est un hymneamusé à ces urbains qui redécouvrent les plaisirsde la vie rurale, meubles rustiques, tomettes authen-tiques, tracteurs et produits du terroir inclus. Au-delàdu cliché, les campagnes ont changé de visagesces dernières années.

Les nouveaux habitants, venus des villes, se sontintégrés et ont fait bouger les lignes. Dans l’Aisne,les “néo-ruraux” sont de plus en plus nombreux.Ils s’installent pour lecalme, pour les paysages, n’hésitent pas pourcertains à s’impliquerdans la vie locale,et parfois même, à créer leur activité profession-nelle. Souvent, la greffe avec les familles installées depuis des générations prend bien et contribueau dynamismedes zones vertes.Pour les citadins, l’Aisne est vraiment “open”.

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Pour Gilbert Beuvelet,maire d’Harcigny, en Thiérache,

la mayonnaise a pris entreles vieilles famille du village

et les nouveaux arrivants.

Les nouveaux visages de l’Aisne rurale

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Pierre-Alexandre Poulain devant sa maison d’hôtes.

Chaque année, 2 500 gîtes et chambres d’hô-tes ouvrent en France. Dans l’Aisne, le nombre de dos-siers instruits a doublé d’un an sur l’autre : accueillir des touristes dans une belle demeure à la campagne, c’est devenu tendance. Pierre-Alexandre Poulain, créa-teur de meuble d’art et son compagnon, Pascal Evain, qui travaille dans la finance, ont franchi le pas. Ils ont craqué pour La Couronne, une vaste maison qui surplombe la forêt de Retz, depuis le vieux village de Saint-Pierre Aigle. “Nous cherchions une maison, à une centaine de kilomètres de Paris, explique Pierre-Alexandre. Nous avons tracé un cercle avec un compas, et finalement, nous sommes arrivés ici. Nous avons eu un coup de cœur pour la région, pour la forêt, et pour la maison, bien sûr.”

Rapidement, le couple nourrit le projet de transfor-mer La Couronne en chambres d’hôtes, encouragés par les gens du village, qui ont, pour certains, connu la maison du temps où elle était un hôtel. “Nous avons rencontré un couple qui y a passé sa nuit de noces en 1948 : ça nous a renforcés dans notre conviction qu’il y avait quelque chose à faire ici !” Pour autant, les deux Parisiens ne se jettent pas dans l’inconnu sans filet. Pascal conserve son travail à Paris, Pierre-Alexandre son activité de créateur de meubles. “Nous gardons un pied-à-terre à Paris, pour l’instant. Professionnellement, même si je vais créer mes meubles ici, il est important d’avoir une adresse à Paris.” Il leur faudra jongler entre

Pierre-Alexandre et Pascal,

créateurs de chambres avec vue

Saint-Pierre-Aigle

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Abandonner la ville pour ouvrir une chambre d’hôte ou un gîte rural : l’idée taraude de nombreux citadins qui veulent changer de vie. Cer-tains se lancent, comme ce couple de parisiens venus redonner vie à La Couronne, une belle bâtisse sur les hauteurs de Saint-Pierre Aigle.

www.la-couronne.eu

leurs projets professionnels et leur activité touristique à la Couronne… “On verra bien comment nous arrive-rons à gérer tout cela” philosophe Pierre-Alexandre, plutôt optimiste. D’autant que Pascal a consacré son mémoire de fin d’école de commerce, justement, à ce thème de la transformation d’une vieille demeure fa-miliale en chambre d’hôtes !

Depuis des mois, tous deux travaillent d’arrache-pied pour ouvrir à la belle saison. Leur projet comprend cinq chambres, décorées sur des thèmes différents - l’antiquité, l’Inde, la Chine, mais aussi, plus surpre-nant, la chasse, Pascal étant issu d’une famille de veneurs - dont trois ouvriront dans les prochaines semaines. L’idée est également d’offrir un univers ar-tistique, avec l’accrochage d’œuvres sur les murs des pièces communes, le tout pour une clientèle plutôt haut de gamme, qui pourra si elle le souhaîte dîner à La Couronne. “Nous ferons aussi table d’hôtes, car au fond, ce qui nous intéresse, c’est d’échanger avec les personnes qui nous ferons le plaisir de venir jusqu’à la Couronne”, poursuit Pierre-Alexandre, qui a dû vendre sa maison normande pour financer en partie ce projet. Sans regret. Car, avec Pascal, ils ont désormais leurs “chambres avec vue”, du nom d’un fameux roman d’E. M. Forster, nom qu’ils ont adopté pour La Couronne.

Créer son hébergementde tourismedans l’AisneAu total, on dénombre 321 struc-tures d’hébergements touristiques labellisés par les Gîtes de France dans le département. Il s’agit du chiffre le plus élevé jamais atteint ; elle n’était que 282 il y a six ans. De plus en plus de propriétaires envisagent de se lancer dans l’ac-cueil des touristes. A tel point que le Comité départemental du tou-risme a édité un guide pratique, “comment créer son meublé de tou-risme dans l’Aisne”, téléchargeable sur son site (www.evasion-aisne.com). Un fascicule indispensable à lire pour tout porteur de projets. D’abord, parce qu’il pose les bonnes questions : avez-vous vraiment les qualités pour vous lancer dans une telle aventure ? Etes-vous capable de faire face à cette nouvelle char-ge de travail supplémentaire, ajou-tée aux contraintes du quotidien, à votre vie de famille, à remettre en cause vos propres périodes de congés ? Quelles sont les compé-tences de base nécessaires ? Ce guide sert également de boussole dans le dédale des aides, des la-bels… Le Conseil général de l’Aisne peut par exemple apporter son sou-tien financier, de 8 500 à 15 300 Eselon le classement des héberge-ments. Et rappelle que la moyenne des revenus tirés d’un hébergement touristique, dans le département, s’élève à 5 500 E par an.

Renseignements :Comité départemental de l’Aisne, Tél. 03 23 27 76 76Email : [email protected]

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L’artiste et l’agriculteur. Un passionnant dia-logue des contraires que l’on retrouve dans prati-quement toutes les communes rurales du dépar-tement. Prenons le Laonnois, par exemple. Une ferme, à l’écart de Montchâlons, 64 âmes, à la lisière du Chemin des Dames. Dans une dépendan-ce, vit l’artiste peintre Hervé-Paul Delhaye. Vit et travaille, et son travail, c’est artiste, ce qui n’est jamais simple à expliquer. Son voisin, comme de juste, est agriculteur. L’artiste porte les cheveux longs et son style vestimentaire est assez éloigné du bleu du travailleur de la terre. N’empêche. “Il y a un authentique dialogue entre nous, lorsque nous nous rencontrons. Il n’y a aucune attitude hostile, au contraire. Pour moi, c’est une chance, ça m’apprend à vivre autrement aussi.” Le peintre explique qu’il a montré ses toiles à l’agriculteur et comment celui-ci lui a parlé de son travail. “Le maire du village est venu me voir également, je lui ai proposé d’organiser des rencontres avec des pein-tres, dans le village, ça pourrait être intéressant pour tout le monde.” Dossier en cours…

Pour autant, les artistes ne sont pas de ceux que l’on enchaîne. “Ici, je suis comme sur le dock d’un port, amarré là, mais toujours prêt à partir. D’ailleurs, je lève l’ancre régulièrement pour aller à Londres, Paris, Lille…” L’arrivée d’Hervé-Paul Delhaye à Montchâlons est le fruit du hasard, comme pour beaucoup de néo-ruraux. D’origine laonnoise, cet artiste peintre part d’abord à Paris suivre les cours aux Beaux Arts, avant de voyager ici et là. Il re-vient dans sa ville natale pour ouvrir une galerie, entre 1996 et 2001. Puis, il part à Dijon où il reprend des études, avant de s’installer au château de Fes-tieux avec son ami, Marc Jo-hannes. A la mort accidentelle de celui-ci, Hervé-Paul Delhaye atterrit à Montchâlons. “A vrai dire, où je vis n’a pas d’importance, tant que je suis en mouvement. Mon idéal, finalement, se-rait de vivre dans des hôtels, à travers le monde. Au fond de moi, je suis un urbain, mais j’aime travailler ici.” Il y a quelques années, l’artiste a d’ailleurs participé à une exposition collec-tive à Soltau, en Allemagne, sur ce thème de

Hervé-Paul Delhaye,

portraitiste en mouvement

16 dossier

Montchalons^

Dans sa fermede Montchâlons,

Hervé-Paul Delhaye poursuit son travail

sur l’humain.

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[“Ce quim’intéresse,c’est l’humain,ici ou en ville”.

Les grands espaces, le calme ont toujours été recherchés par les artistes dont l’inspiration se trouve souvent à la confluence du bouillonnement urbain et de la sérénité rurale. Peintres, écrivains, sculpteurs… Les villages de l’Aisne sont peuplés de ces personnages plus ou moins pittoresques, généralement parfaitement intégrés, parfois même à l’origine de festivals ou de manifestations artistiques innovantes.

http://hpdelhaye-unblog.fr

la lisière entre ville et campagne. Il en avait tiré un triptyque qui se trouve dans les collections de la MAL de Laon. “En fait, ce qui est intéressant, c’est l’humain où qu’il soit, dans la ville où dans les champs. J’aime le hasard des rencontres” ex-plique le peintre, qui se consacre depuis quelques années aux portraits. Portraits de SDF, de laissés-pour-compte, d’enfants… Son atelier de Mont-

châlons est peuplé de dizaines de personnages, glissés dans des cartons à dessins ou affichés aux murs. Dans sa ferme à l’écart du village, Hervé-Paul Delhaye est loin d’être seul.

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17 dossier

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Fontenelle- en-Brie

Géraud de Galard, de l’Afriqueà l’Aisne, a la même bienveillance

pour les populations locales.

Géraud de Galard,

homme de lettres pluriel

Eviter le syndrome du parisien débarquant en province avec la morgue de ses certitudes. Géraud de Galard, né en Gascogne, a longtemps habité et travaillé à Paris. Depuis 1995, il vit dans un ha-meau situé entre Fontenelle et Marchais-en-Brie. Entre lui et la région, la greffe a parfaitement pris. Logique, pour un homme qui a consacré sa vie à la compréhension des cultures du monde et à l’écriture. Géraud de Galard a découvert le vaste monde au gré de sa carrière d’attaché culturel. Il œuvre d’abord auprès de différentes ambassades africaines, avant de lancer la mission culture au ministère de l’Outre-mer. Il tombe sous le charme du département dans les années 70. “Il y avait un retour à la nature, à cette époque. Je suis arrivé dans l’Aisne parce que, il faut être honnête, c’était l’endroit le moins cher à une centaine de kilomè-tres de Paris.” Il achète une grange à foin, “juste en face du champ où s’est déroulée la bataille de Montmirail, en 1814”, qu’il fait patiemment trans-former en maison d’écrivain par des artisans lo-caux.

L’homme du monde est parfaitement à l’aise au cœur des champs. Dans son parcours profession-nel, il a eu à rencontrer les Kanaks de Nouvelle-Calédonie, les paysans malgaches à Madagascar ou les petits planteurs de bananes de Martinique, sans compter d’innombrables ethnies d’Afrique

Il n’y a pas que les actifs qui s’installent dans l’Aisne. De nombreux retraités choisissent le dé-partement pour sa proximité avec les grands cen-tres urbains, et notamment Paris. Histoire de com-biner vie à la campagne et plaisirs de la Capitale. Souvent, ces retraités n’hésitent pas à s’investir dans la vie locale et à apporter leur expérience. C’est le cas de Géraud de Galard, qui, après avoir fait le tour du monde, a amarré sa vie du côté de Fontenelle-en-Brie pour se consacrer à l’écriture.

A lire : “Il pleut toujours sous les jacarandas”, aux éditions de l’Harmattan.

noire. La diversité, ça le connaît. “Je me souviens ce que disait le poète et homme d’Etat Léopold Sé-dar Senghor, qui parlait de la dialectique du donner et du recevoir. Je ne peux recevoir de mon voisin que si je lui donne, et réciproquement. Que ce soit ici où à Wallis-et-Futuna, au milieu du Pacifique, l’attitude doit être la même.”

Géraud de Galard plaide pour l’humilité, la simplicité. Lui, est parvenu à s’intégrer parfai-tement avec son voisinage, au point qu’il a été choisi comme témoin pour l’anniversaire de mariage du couple de la ferme d’à côté. “Ces gens m’apprennent beaucoup, ils ont une vraie intel-ligence. Nous avons des parcours différents, bien sûr, mais nous avons su nouer un dialogue sincère. J’étais venu ici pour écrire, pour avoir du temps… ma vieille voisine m’appelait gentiment “le monsieur aux écritures”, mais il n’y avait rien de méchant dans cette remarque.”

Tout est question d’attitude, comme il le souligne à l’envi : “ce qui est insupportable, c’est l’arrogan-ce.” Lui, y est allé doucettement. “On est gentil avec moi, parce que je ne m’impose pas.” En même temps, s’il est intégré dans le voisinage, il n’est

[“Ce qui est insupportable, c’estl’arrogance”.

pas parvenu comme il l’aurait souhaité, à partici-per à la vie sociale. Lui qui a passé sa vie profes-sionnelle à monter des projets culturels aux qua-tre coins du monde, a échoué - c’est le mot qu’il emploie - à convaincre la sphère publique locale. “Il y a quelques années, des voitures brûlaient à

Château-Thierry, et je me suis dit qu’il y avait manière à travailler, avec les jeunes, sur leur histoire, comme j’avais pu le faire en Polynésie. Mais je n’ai peut-être pas trouvé les mots qu’il faut…” Qu’importe, Géraud de Galard n’envisage nullement aujourd’hui de vivre ailleurs que dans sa thébaïde axonaise, où il vit entouré de ses meubles de familles et de ses pièces d’art africain. Une

retraite où il y reçoit ses amis - dont la femme de Jean-Marie Tjibaou, le leader indépendantiste ka-nak assassiné il y a vingt ans - mais aussi ses voi-sins. Il y a accouché d’un premier roman et nourrit toujours des projets d’écriture.

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Christophe Lefèvre,

viticulteur bio engagé

C’est un gars du village, mais il n’est pas tout à fait comme les autres. Depuis des générations, les Lefèvre sont installés à Mont-de-Bonneil, hameau qui surplom-be la commune de Bonneil. Sur les coteaux dominant la Marne, des vignes à perte de vue. Et dans une parcelle, sécateur en main, Christophe Lefèvre et ses deux sta-giaires. Sa parcelle n’est pas comme les autres. Entre les ceps, poussent des fleurs, des herbes… “Des scientifiques sont venus et ont trouvé une bonne centaine de fleurs différentes” explique-t-il avec un brin de fierté. Autour de lui, les parcelles traités présentent l’aspect lisse et propre de la chevelure d’un premier communiant.

Christophe a choisi le bio, par conviction. C’est même un militant actif, fort en gueule. “Dans le village, quand je me suis lancé, on m’a pris pour un fou. Mais pour moi, ça ne pouvait pas être autrement, c’est une question de respect. Faire du bio, c’est d’abord respecter la terre, res-pecter le sol qui nous nourrit.” C’est aussi bien plus de travail et moins de rentabilité. “Et alors ? Je ne fais pas ça pour le business, mais par conviction. Quand je me suis lancé, je ne savais même pas qu’il y aurait un filon éco-nomique. Aujourd’hui, on nous en demande, tant mieux, mais celui qui fait du bio pour l’argent, ce n’est pas la peine qu’il commence !” Avec ses trois hectares, réunis Christophe Lefèvre s’est lancé dans le bio

par conviction. C’est devenu un marché.

Bonneil

Bio : loindu GrenelleL’Aisne, tout comme la Picardie, est très en retard dans le do-maine de l’agriculture biologi-que. Avec seulement 0,4 % des surfaces agricoles consacrés au bio, on est loin, très loin même, de l’objectif de 12 % affiché par le Grenelle de l’en-vironnement pour 2012.. Pour y parvenir, il faudrait faire passer en trois ans les surfaces bios de 5 500 à 66 000 hectares... Ceci dit, si la région part de loin, elle est dynamique, d’après les chiffres publiés par l’Obser-vatoire de l’organisation in-terprofessionnelle Agriculture biologique en Picardie (www.bio-picardie.com). Le rythme de croissance annuel est de 30 %, et l’on compte désormais plus d’une centaine d’agricul-teurs convertis au bio. Parmi eux, des fermes de poules pon-deuses, des élevages laitiers et, désormais, de plus en plus de fermes de grandes cultures.

Les campagnes axonaises accueillent de nouveaux habitants, mais aussi de nouvelles pratiques agricoles. La demande en produits issus de l’agricul-ture biologique n’a jamais été aussi forte, notamment dans les villes. Mais il faut bien l’avouer, pour l’instant, seuls les militants se lancent dans le bio. Exemple avec l’un des produits phares du département, le Champagne.

difficilement - “un hectare, ici, c’est 850 000 euros !”il en a suffisamment pour vivre. Il exporte 30 % de sa production vers le Japon et n’a pas de problème pour écouler ses stocks. Le bio a le vent en poupe, y compris dans le Champagne.

Evidemment, les convictions de Christophe ne lui attirent pas que des sympathies. “Ceux qui ont des vignes à côté des miennes ne peuvent plus traiter à l’hélico, alors, ils râlent. Mais j’ai le droit de mon côté…” Surtout, les jeu-nes générations lui donnent espoir. “Eux, ils ont compris qu’on ne pouvait pas faire n’importe quoi avec la terre. Ils viennent me voir, observent, posent des questions… Il y en a même un qui s’est lancé récemment, à Crouttes-sur-Marne.” Réaliste, Christophe sait pourtant que le bio aura du mal à percer. “Le bio, c’est les petits, et dans le monde agricole, des petits, il n’y en a plus beaucoup…” Dans l’Aisne, ils ne sont d’ailleurs que trois à faire du Champagne labellisé agriculture biologique.

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Services publics :

la Champagne picarde en exemple

Sauver la campagne de la désertion des ser-vices publics d’Etat : le combat est rude et peut sembler inégal. Mais les maires ruraux ne baissent pas les bras. Cabinets de médecines itinérants, relais services publics… Dans chaque canton de l’Aisne, des solutions sont mises en œuvre pour juguler la disparition. La Communauté de commu-nes de la Champagne picarde a, depuis près de dix ans, innové en créant les Points villages, d’abord à Guignicourt puis à Saint-Erme-Outre-et-Ra-mecourt. “Le déclic s’est produit lorsque nous avons constaté que les horaires du guichet de la gare SNCF de Guignicourt n’étaient pas adaptés à la demande des usagers” raconte Chantal Cheva-lier, maire de Maizy et présidente de la Commu-nauté de communes. “On s’est dit à l’époque que nous pourrions en profiter pour ouvrir, dans la gare, une sorte de guichet unique qui regrouperait diffé-rents services publics.” Guignicourt ouvre son Point village en 1996 ; Saint-Erme suit deux ans plus tard. La Sécu, l’ANPE, France Telecom, la CAF… différentes administra-tions et établissements publics suivent le mouvement. Le principe est simple : une hôtesse, agent de la Communauté de communes, accueille le public et l’oriente, le renseigne dans la mesure de ses connaissances. Les administrations tiennent des permanences à jours et heures fixes, dans un bu-

reau qui permet la confidentialité.

Petit à petit, les Points villages se sont moderni-sés et proposent désormais un accès internet. Es-sentiel pour la recherche d’emploi, l’un des motifs principaux de leur fréquentation. Certaines admi-nistrations organisent également des permanen-ces par visioconférence, grâce à une web-caméra qui permet à l’usager d’entrer en relation avec un conseiller resté dans son bureau laonnois. “Nos Points villages ont servi de modèle à l’Etat pour créer les Relais services publics, et on m’a récem-ment demandé d’en faire la promotion en Belgique, qui est intéressée”, reprend Chantal Chevalier.

Ces Relais services publics - l’appellation Point-village n’est plus utilisée - vont plus loin que la sauvegarde de services publics : ils ont amené dans ces zones rurales des services qui n’existaient

pas. Avant, il fallait se rendre à Laon, à une bonne demi-heure de route, voire plus pour les villages les plus éloignés de la ville - préfecture. “La proximité est essentielle. Elle a permis à nos hôtesses de tisser des rap-ports de confiance avec les habi-tants” poursuit la présidente de la Communauté de communes. Sandrine Forjan, la responsa-

ble du Relais de Saint-Erme, en témoigne. “Nous aidons les gens pour toutes sortes de choses. J’ai

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Sandrine Forjan accueille et oriente le publicau Relais services publics de Saint-Erme.

Fermetures des écoles sur des critères comptables ; désertion de La Poste ; sous-préfectures menacées ; trésoreries en danger… vi-vre à la campagne, c’est aussi, malheureusement, apprendre à se passer des services publics. De plus en plus. Soumis à des critères de rentabilité, ces services sont en voie de disparition. Les maires ruraux se bat-tent, avec leurs armes pour endiguer cette fuite. Avec des innovations reprises au niveau national.

même des demandes qui n’ont rien à voir : un jour, on m’a téléphoné pour avoir une recette de gâteau au yaourt !” Ce qui n’est pas encore un service public, mais témoigne en effet d’un lien particu-lièrement fort avec les habitants ![Apporter

des servicesqui n’existaient pas.

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L’Aisne adopte le labelclef verte pour ses hébergements

La clef verte est l’équivalent, pour l’hébergement, du fameux “pavillon bleu”pour les plages. A l’origine de ces deux labels, une association, la Fondation pour l’éducation à l’environnement, présente dans 60 pays sur les 5 continents. “L’idée d’une clef verte est née au Danemark, à la de-mande des professionnels de l’hébergement, qui souhaitaient mettre en avant leurs efforts pour l’environnement” explique Thomas Joly, conseiller du président de la FEE. Ce label gagne doucement du terrain. Il est désor-mais présent dans quatorze pays. En France, l’association le développe depuis quelques années, mais affiche clairement sa volonté de le booster. Le Comité départemental du tourisme (CDT) de l’Aisne a vite compris l’in-

Une conventiona été signéeentre le Comité départementalde tourisme etla Fondation pour l’éducation à l’en-vironnement, pour promouvoir un tourisme durable.

tale ; avoir une gestion responsable de l’eau, de l’énergie, des déchets ; utiliser les pro-duits chimiques avec parcimonie, et, si pos-sible, les remplacer par des produits verts ; proposer une éducation à l’environnement à leurs employés comme à leurs clients. Cela passe, au quotidien, par des gestes simples : éteindre les appareils en veille ; rempla-cer les ampoules classiques par des basse consommation ; trier les déchets ; traquer les fuites d’eau, etc.

Didier Mathiron et son épouse, gestionnaire du camping du Domaine de la Nature, en-tre Vailly-sur-Aisne et Presles-et-Boves se sont lancés dans l’aventure. Le couple était déjà engagé dans la démarche “cam-ping qualité” développée par la fédération de l’hôtellerie de plein air, dont Didier est le responsable départemental. “Il y a une partie environnementale dans cette démarche, mais nous voulons aller plus loin, et la Clef verte correspond bien à nos attentes”, explique-t-il. “Nous voulions agir sur l’environnement, au-delà des grands mots que l’on entend tout le temps, le développement durable, le réchauffe-ment climatique, etc.” Les Mathiron ont rem-pli leur dossier et reçu la visite d’un chargé de mission Clef verte qui l’a analysé. “Il y a des critères impératifs pour obtenir le label ; les critères essentiels, à réaliser dans les deux ans ; et les critères optionnels, qui sont des objectifs vers lesquels il faut tendre.” Pour le couple, l’obtention du label est indispensable. “On en a besoin pour se faire reconnaître. En plus, les bonnes pratiques vont nous faire économiser de l’argent : il n’y a vraiment aucune raison de ne pas le faire !”

Double anniversaire aux jardins de Viels-MaisonIl y a dix ans tout juste que Bertrande de Ladoucette lançait les journées anti-quités et ornements de jardins à Viels-Maison. Ce rendez-vous devenu tra-ditionnel le premier week-end de juin a accueilli l’an dernier près de 5 000 visi-teurs et 80 exposants ve-nus de France, de Belgique ou de Hollande avec leurs statues, fontaines, bancs, pergolas… Cette année, le thème retenu porte sur “les plus beaux objets his-toriques.”

Les portes seront ouver-tes dès 10 heures samedi 6 juin, pour fermer le di-manche à 18 heures. Les deux jours, à 15 heures, une visite des jardins est organisée, par Bertrande de Ladoucette elle-même. Une visite pendant laquel-le elle racontera l’histoire de la création de ces jar-dins, il y a tout juste 20 ans, et leur évolution au fil des ans.

Entrée : 7,50 E www.jar-dins-vieilsmaisons.net

20 tourisme

térêt de la démarche : “au niveau des gîtes, par exemple, nous sommes en tête des réserva-tions pour la clientèle d’Europe du Nord, par-ticulièrement sensible à ces questions d’envi-ronnement, souligne Stéphane Rouziou, son directeur. Pour nous, l’enjeu est donc capital.” Les Français eux-mêmes se disent prêts, à 86 %, à être éco-consommateurs en va-cances, et près de 9 sur 10 affirment avoir besoin d’un label. C’est tout l’intérêt de la clef verte. “Nous sommes reconnus au niveau international, et nous sommes transversaux, dans la mesure où la clef verte s’adresse aussi bien aux campings qu’aux hôtels ou aux cham-bres d’hôtes” précise Thomas Joly.

Reste à convaincre les professionnels. Le CDT et la FEE ont rencontré un accueil plutôt en-

thousiaste. Les contraintes ne sont pas draconiennes et l’obtention, si elle réclame des efforts, ne nécessite pas forcément d’investisse-ments lourds. La clef verte est un label à la fois exigeant et souple. Les postulants doivent satisfaire à 90 cri-tères, répartis en 6 familles. Ils doivent mettre en œuvre une politique environnemen-

Le couple Mathieu, gestionnaire d’un camping à Vailly sur Aisne, qui est en passe d’être labellisé Clef verte.

Les jardins de Viels-Maison ont tout juste 20 ans.

Aisne

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Contact : Comité départemental de Tourisme03 23 27 76 76 - [email protected]

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21 sport

Aviron - Dans l’Aisne, l’aviron est pra-tiqué par près de 2 000 personnes, dont 700 licenciés, selon le président du comité départemental, Michel Soignard. Trois clubs sont en pointe, à Saint-Quentin, Soissons et Château-Thierry. L’Aviron Saint-Quen-tinois, le plus important, est particulière-ment bien classé : il fait partie du “top 20” depuis plus de cinq ans. En 2008, il s’est classé 9e au niveau hexagonal. L’ASQ a formé un grand champion, Sébastien Lanté, vice-champion du monde, champion d’Europe et champion de France. “Le club a d’autres jeu-nes pousses prometteuses,” précise Michel Soignard, qui espère voir trois jeunes sé-lectionnés aux cham-pionnats du monde junior, qui auront lieu en septembre à Brive-la-Gaillarde. A Châ-teau-Thierry, Sigmund Verstraete, lui aussi en tricolore, s’est classé 6e aux derniers championnats du monde des moins de 23 ans.

L’ouverture de Cap’Aisne va permettre au comité d’organiser les stages de la ligue. Un premier grand rendez-vous est programmé, les 30 et 31 mai prochain, avec les régates de l’Ailette. On attend plus de 3 000 person-nes.

Voile - Le département compte quatre clubs de voile, à Tergnier (base nautique de La Frette), Pommiers (Soissons), Monamp-teuil (société nautique laonnoise) et Cha-mouille (lac de l’Ailette). Côté sportif, on dé-nombre 136 licenciés. Mais la voile, ce sont

Les 30 et 31 mai, Cap’Aisne sera inauguré sur le lac de l’Ailette. Cette toute nouvelle base départementale offre des conditions optimales aux amateurs de loisirs et de sports nautiques, qui sont plusieurs milliers. Outre l’Ailette, on navigue, on rame et l’on pagaie dans tout le département. Le point sur l’aviron, la voile et le canoë-kayak.

aussi des milliers de pratiquants amateurs qui bénéficient des infrastructures aménagées sur

les différents plans d’eau de l’Aisne. Les clubs, d’ailleurs, diversifient de plus en plus leurs offres d’activités en direction de ces plaisanciers occasionnels. Ils proposent, par exemple, des initiations à la journée pour les scolaires, les centres aérés ou les touristes.

Plusieurs stages de voile sont ainsi organi-sés, notamment pour permettre aux navi-gateurs de se perfectionner, à Pâques et à la Toussaint. Dans ce cadre-là, l’ouverture de Cap’Aisne offrira des conditions d’accueil idéales.

Canoë-kayak - 539 licenciés dans neuf clubs mais aussi plus de 3 000 car-

Chamouille

L’aviron sera à l’honneur les 30 et 31 mai à l’Ailette, avecles régates qui seront couplées à l’inauguration de Cap’Aisne.

Voile, kayak... la pratique des sports et loisirs nautiques est très développée dans l’Aisne, qui offre de beaux plans d’eau.

Rendez-voussportifs30 avril et 1er maiPlomion : championnat de Moto cross Elite MX1 et MX2Rens. www.motocross-plomion.com

3 maiVilleneuve St-Germain : raid picard de VTTRaid et rando de 85 km au départ de Crépy en Valois et arrivée à Villeneuve St-GermainRaid et rando de 45 km au départ de St-Pierre Aigle et arrivée à Villeneuve St-GermainRens.www.le-raid-picard.com

Du 14 au 17 maiTour de Picardie Vendredi 15 / 1re étape : Chaumont-en-Vexin (60) - Roisel (80)Samedi 16 / 2e étape : Ham (80) - Anizy-le-Château (02)Dimanche 17 (matin) : 3e étape : Coucy-le-Château (02) - Noyon (60)Dimanche 17 mai (après midi) : 4e étape Ribe-court - Dreslincourt (60) - Noyon (60)

7 juinCoucy-le-Château : championnat de Picardie Ufolep.Rens. mairie03 23 52 70 05

13 juinSoissons : 5 et 10 km Courses pédestres. La-bel régional, qualificatif pour les championnats de France. Départs place de la mairie. 16h30 : courses de jeunes18h : départ du 5 km18h30 : départ du 10 km20h : remise de récompen-ses dans la cour de l’Hôtel de VilleRens. 03 23 59 91 87

tes de découverte l’an dernier : le canoë-kayak est une discipline qui a le vent en poupe dans l’Aisne. Il y a trois manières de la découvrir. Aborder la compétition, en club, sous la houlette de moniteurs diplô-més. Des Axonais se distinguent d’ailleurs, comme Stéphane Boulanger, classé 10e aux championnats du monde dans sa catégorie (marathon K1). D’autres sont champions de France ou brillent au niveau national. Se-cond aspect : le loisir. Le canoë-kayak est apprécié par les petits comme les grands, parce qu’il offre une possibilité de décou-vrir la nature autrement, depuis l’eau, sur les rivières comme sur les plans d’eau. Enfin, les clubs de l’Aisne ont des écoles de pagaie, qui permettent, dans une ambiance entre copains, de se familiariser avec les techni-ques et les disciplines du canoë-kayak, puis de les apprivoiser pour progresser ensuite.

Sensations aquatiques

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Internet haut débit : une couvertureà 100 %

Où que l’on habite dans l’Aisne,il existe aujourd’hui une solution pour avoir accès à l’internetrapide. Le résultat d’une politique initiée il y a cinq anspar le Conseil général.

22 le point sur

En zone rurale aussi,des solutions existent pour accéder à l’internet rapide, par radio ou par satellite.

Aisne

Téléphonie mobile :éradiquer les zones blanchesLe Conseil général s’est at-taqué aux zones blanches, celles où le téléphone mobile ne passe pas. Juri-diquement, une zone blan-che est clairement définie par trois conditions : vous n’avez accès à aucun des trois opérateurs, en exté-rieur, et en centre bourg.

En 2005, une cinquan-taine de communes de l’Aisne étaient retenues comme zones blanches. Le Département a financé la pose de 14 pylônes sur lesquels les opérateurs en téléphonie mobile ont pu déployer leurs antennes. Mais en 2007, une nouvelle étude découvrait 27 nou-velles communes en zone blanche. Le Conseil gé-néral va donc financer 14 pylônes supplémentaires, les opérateurs vont en construire 8. Ces pylônes devraient être installés et mis en service pour 2011.

2004 - 2009,cinq ans de progression

2004. le Département lance une politique d’accès pour tous à l’internet rapide. Il per-met l’implantation de 33 centraux télépho-niques qui couvrent 155 communes et 70 000 habitants.

2006. Le Conseil général signe avec France Telecom la charte des départements inno-vants. L’opérateur s’engage à couvrir l’en-semble de l’Aisne avec l’Adsl. Actuellement, le taux de couverture Adsl dépasse les 98%. Pour des raisons techniques, toutes les communes ne peuvent être raccordées. Le Département engage alors une expéri-mentation d’accès à l’internet rapide par les ondes radio, sur 5 communes du Laonnois.

2007 - 2008. 29 communes supplémentai-res sont équipées avec cette technologie radio.

2008. Pour les quelques centaines de foyers - 6 à 700 - qui ne peuvent accéder ni à l’Adsl ni à la technologie radio, le Conseil général propose une solution par satellite, solution qu’il finance en grande partie (300 E sur les 399 que coûtent la parabole et le kit de raccordement).

Trois possibilités d’accèsL’ADSL. 98% des foyers axonais sont éligi-bles à une solution Adsl “classique”, par les lignes France Telecom. 160 centraux télé-phoniques ont été équipés dans le dépar-tement. Les deux derniers ont été créés à Martigny et Bucilly, en Thiérache.

La radio. Cette possibilité concerne 1,5% des foyers, dans 41 communes. Concrète-ment, il s’agit de monter une antenne exté-rieure, reliée à une box. L’opérateur retenu, Wizéo, propose un abonnement à 29,90 E par mois, auquel s’ajoute la location de la box, pour 5,71 E.

Le satellite. C’est la solution ultime, pro-posée depuis quelques mois pour les 0,5% des foyers restant. Le kit comprend une pa-rabole et une box.

Un haut débit variableMême avec une couverture à 100 %, il peut y avoir ça et là quelques difficultés, liées à des encombrements sur les lignes ou à des débits insuffisants. Surtout, n’oubliez pas que le haut débit commence à 512 kbits/se-conde. Sans entrer dans les détails techni-ques, tout le monde ne peut pas avoir accès

au web à 18 Mbits/seconde. Autre paramètre à prendre en compte, l’éloignement. Choisir de vivre dans un village présente bien des avantages en terme de cadre de vie et de coût d’imposition, mais il faut aussi en ac-cepter les contraintes en terme de servi-ces.

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Les particuliers sont de plus en plus nombreux à franchir le pas de l’éco-construction. A Château-Thierry, un groupement d’artisans et d’entreprises du bâtiment s’est spécialisé dans l’habitat sain.

Construire écolo dans l’Aisne, c’est possibleArchitectes, maçons, plombiers, charpentiers… Tous les corps de métiers sont représentés au sein de Globe 21, le seul “cluster” (1) reconnu en France dans le domaine de l’éco-construction. A l’origine, une vingtaine d’artisans et de petites entreprises du bâtiment de la région de Château-Thierry travaillaient, chacun dans sa spécialité, sur des chantiers particuliers d’habitat sain : maisons en bois, isolation et peinture naturelles, éner-gies renouvelables... Souvent, ils se retrouvaient sur les mêmes projets. A ces échanges quotidiens est venue se greffer une volonté politique des élus du sud de l’Aisne de créer un cluster pour dynamiser ces pratiques. Globe 21, présidé par Yannick Champain, architecte spécialisé

dans la construction durable, est né il y a quatre ans. “Les gens sont de plus en plus intéressés par ces nouvelles techniques de construction, par les matériaux naturels” explique Lucie Ternois, chargée de mission de l’associa-tion. Pour répondre à leurs questions et présenter les possibilités actuelles de construction “verte”, Globe 21 a ouvert un espace au 84, Grande Rue de Château-Thierry. “Les gens viennent chercher des conseils. Leur problème, c’est souvent la multitude d’interlocuteurs qu’ils doivent rencontrer pour avancer dans leurs projets. Ici, nous cen-tralisons, nous offrons une sorte de package”. Cet espace est ouvert le mercredi, de 15 à 18 heures, et le vendredi de 9 à 12 heures.

Globe 21Tél. 03 23 84 06 13

Courriel : [email protected]

Aisne

Isabelle et Régis Charles-Hermans construisent la première maison en paille de l’Aisne à Dolignon,en Thiérache, avec la collaboration de Yannick Champain, architecte et président de Globe 21.

23 environnement

Un éco-quartier à CrézancyCrézancy sera la première commune de l’Aisne dotée d’un éco-quartier. Le pro-jet communal part de la volonté de recréer un centre dans ce bourg du can-ton de Condé-en-Brie, séparé en deux entités. “L’idée est de refaire la mairie avec une place publique sur laquelle donne un bâtiment composé de 14 logements sociaux et de 7 commerces, explique Yannick Champain, l’architecte du pro-jet. Ce nouvel immeuble sera entièrement conçu selon les principes bioclimatiques :exposition au sud, basse consommation d’énergie…” Les matériaux utilisés seront pour la plupart naturels. Dans un deuxième temps, le projet comprend également la construc-tion d’un lotissement de 10 à 15 maisons “vertes”. 18 mois de travaux sont nécessaires pour la première phase, avec une livraison des logements et des commerces prévue fin 2010.

Isabelle et Régis Charles-Hermans sont des bâtisseurs militants. A Dolignon, ils construisent la première maison en paille de l’Aisne. Un véritable choix de vie. Le couple transforme également son actuelle habitation, une fermette thiérachienne traditionnelle du XIXe siè-cle, en gîte rural écolo. “Nous voulions construire une maison ronde en bois. Puis, nous avons découvert la technique de la maison en paille, et ça nous a tout de suite intéressés. La paille a un pouvoir isolant deux fois supérieur à la norme exigée dans la construction” explique Régis. Octogonale, avec une structure bois remplie de ballots de paille qui seront recouverts d’un enduit : la maison des Charles-Hermans sera vraiment unique… et totalement écolo. “Nous avons privilégié les matériaux locaux. La paille vient du champ d’un agriculteur bio, situé à 3 kilomètres ; le bois a été coupé à 15 kilomètres…” Les artisans qui ont travaillé sur la maison sont pratiquement tous des locaux. Il n’y a que le poêle de masse qui vient d’Alsace, où ce type de chauffage “vert” est particulièrement répandu. L’architecte a joué sur l’orien-tation pour réduire au maximum la consommation énergétique de la maison, en perçant des baies vitrées au sud. La maison en paille sera également dotée de capteur solaire pour l’eau chaude sanitaire, et le couple a prévu ultérieurement une installation photovoltaïque pour produire sa propre énergie solaire. L’eau viendra d’une citerne de récupération d’eau de pluie ; l’assainissement est assuré naturel-lement par des bassins plantés. Même les WC sont écologiques, puis-que Isabelle et Régis ont opté pour les toilettes sèches. A l’arrivée, cette maison de 145 m2 revient à 1 100 E le m2. “Et encore, c’est parce qu’elle a une forme très particulière”, précise Régis. Comme quoi bâtir écolo ne revient pas forcément plus cher, bien au contraire.

“Nous construisonsune maison en paille”

(1) Un cluster - on dit aussi Service productif lo-cal, ou SPL - est un ensemble d’entreprises qui travaille, dans un même secteur d’activité, sur un territoire défini. En France, les SPL sont label-lisés par la Délégation interministérielle à l’amé-nagement et la compétitivité des territoires.

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Stéphane Bedhome se passionne pour les outils anciens, les objets d’art populaire et le Chemin des Dames, secteur où le jeune universitaire travaille acti-vement à la création d’un espace muséographique sur l’outil et le monde du travail.

24 découverte

“Un jour, ma mère m’a offert le très beau livre “Les outils de nos ancêtres” de Jean-Noël Mouret, présentant les remarquables collections de Georges et Nicole Gobert. Je m’intéressais déjà aux outils, mais c’est dès lors devenu une vraie passion.” Au regard de l’actuelle collection constituée par Stéphane Bedhome à l’aube de ses 24 ans (quelque 4 000 pièces), on peut même affirmer que ce fut une passion dévorante. Outils agricoles, tel le coffin (étui pour la pierre à aiguiser la faux que l’on portait à la ceinture), outils du bois, de la pierre et du métal, tous les sec-teurs d’activités sont représentés. Traqués dans les brocantes et les salles des ventes, ils sont destinés à devenir de vraies pièces de musée. En effet, le projet très avancé de Stéphane Bedhome est d’ouvrir au public d’ici 2011 le Centre d’Archivage et de Recher-ches Historiques sur l’Outil et le Monde du Travail (C.A.R.H.O.M.T).

Situé en contrebas du Chemin des Dames à proximité de la Caverne du Dragon, ce nou-vel équipement culturel et scientifique s’est installé dans un an-cien grenier à foin astucieusement re-converti de façon à conserver l’authen-ticité du bâtiment tout en proposant un dispositif d’expo-sition moderne sur deux étages ainsi qu’une salle d’archives richement dotée.

Né à Chaumont, dans la Haute-Marne, Sté-phane Bedhome entretient un lien privilégié avec le Chemin des Dames, secteur dont une partie de sa famille est originaire. Son arrière grand-père y exerça le métier d’entrepreneur en ma-çonnerie et participa activement à la renaissance des communes du canton de Craonne au lende-main de la grande guerre. Jumi-gny, La-Vallée-Foulon, Vassogne, ensevelis sous les bombes, tous ces villages ressuscitèrent dans le grand effort de reconstruc-tion qui anima les années 1920. C’est dans la maison familiale où se trouvait l’entreprise de son aïeul que Stéphane, encore en-fant, commença à répertorier et regrouper les nombreux outils

de l’époque restés sur place. Petit à petit, au fur et à mesure que sa collection grandis-sait, il colonisa tous les espaces disponibles

pour y entreposer ses “trésors“ tout en réfléchissant déjà à leur présen-tation en tant que pièces d’exposition. Tout est donc lié et ce n’est pas un ha-

sard si ce jeune historien prépare actuelle-ment une thèse intitulée “La reconstruction des communes du Chemin des Dames de 1919 à 1939”, sous la direction de Frédéric Rous-seau. Thèse pour laquelle le Conseil général de l’Aisne lui a attribué une bourse de recher-che (voir encadré). “La thèse que je prépare et le projet du CARHOMT sont indissociables, pré-cise Stéphane. L’ouverture au public se fera simultanément à ma soutenance.” A la diffé-rence de l’écomusée traditionnel, souvent figé et proposant une approche “folklorique”, le CARHOMT a pour vocation d’être un outil de travail pour les chercheurs tout autant qu’un lieu vivant, proposant des expositions thématiques et des ateliers pédagogiques. La Direction artistique du projet est super-visée par Daniel Pillant, professeur à l’ESAD de Reims et scénographe de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière de Troyes, une référence incontestée en matière de muséographie.

Boîteà outils

Un ancien grenier à foin astucieusement reconverti.

Agé de 24 ans, Stéphane Bedhome termine actuellement une thèsed’histoire sur la reconstruction des communes du Chemin des Dames.

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Les collections deStéphane Bedhomereprésentent plusde 4 000 pièces.

Boursesde recherche14-18Dans le cadre de sa poli-tique de mise en valeur de son patrimoine histo-rique, le Conseil général de l’Aisne attribue, depuis 2007, des bourses de sou-tien à des étudiants en Histoire, spécialisés dans la période de la 1ère guer-re mondiale.

Deux bourses de 4 000 Epour un an sont à des-tination d’étudiants en master 2 et deux autres bourses de 8 000 E par an pendant trois ans sont attribuées à deux docto-rants. Le comité d’attri-bution est composé de représentants du dépar-tement de l’Aisne et de l’association CRID 14-18. Les pièces nécessaires au dossier de candidature sont téléchargeables de-puis le site www.chemin-desdames.fr, les dossiers sont à déposer avant le 1er juin 2009.

Rens. Conservationdes Musées etde l’Archéologie1 rue William-Henry Waddington02000 Laon03 23 24 87 48

Oulches La Vallée Foulon

Page 25: Aisne172

25 culture ©

Ales

Oty

pka

“Le Na utilus”, monologues en camionnette pour 1 ou 2 personnes par la Cie “Les trois temps”.

V.Oen Soissonnais

déroule le tapis rouge.

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“La mort du roi Tsongor” par le théâtre du Phare,une épopée comparable à l’Illiade.

26 culture

Du 19 au 24 mai, la 5e édition du festival V.O en Soissonnais s’inscrit plus que jamais dans le métissage des arts.

Arts mélangésen Soissonnais

“Giacomo, l’enfant de la Cité” très autobio-graphique, Michèle Guigon avec “La vie va où…” ou la slameuse Lauréline Kuntz pour “Dixlesic”. A noter, l’émouvant “Le bruit des ailes” du jeune danseur et chorégraphe Yvan Gascon qui, descendant d’une simple corde pendue au plafond, la rend plus ex-pressive qu’une véritable partenaire. Le public lui-même peut se retrouver en solo ou en duo avec “Le Nautilus”, l’un des ovnis de cette édition qui propose un moment de théâtre de 7 à 10 minutes pour une ou deux personnes, pas plus car tout se passe dans une vieille camionnette. De nombreux spectacles, comme le conte dansé “Boucle d’or et les 3 ours” de la compagnie Appel

Du théâtre ? Oui, dans les grandes lignes, on peut dire que “V.O en Soissonnais” est un festival de théâtre mais, dit comme ça, c’est un peu réducteur. A l’image du Festival d’Avignon, il faut s’attendre à tout et surtout à l’inattendu dans cette mani-festation réunissant sur cinq jours des “objets spec-taculaires” qui se jouent des codes et repoussent les frontières. Danse, cirque, marionnettes, slam, instal-lations vidéo, arts numéri-ques et arts plastiques, les passerelles se joignent et se croisent à l’envie, dans ce programme qui fait globalement le choix du rire, parfois, au bord des larmes, émotion oblige, mais toujours sur le fil d’une langue poétique et résolument contemporaine.

Le ton est donné dès l’ouverture avec “Piè-ces détachées/Oulipo” qui puise de façon jubilatoire chez les auteurs oulipiens d’hier et d’aujourd’hui, un spectacle relayé par des ateliers d’écritures oulipiennes à la Bibliothèque de Soissons et par une pro-jection de “Zazie dans le métro” de Louis Malle d’après Raymond Queneau au cinéma Le Clovis. Beaucoup d’artistes la jouent en solo cette année, comme Gilbert Ponté sur un texte de Dario Fo ainsi que dans un

d’air, se veulent accessibles aux plus jeunes, aux très jeunes même avec “La brouille”, un spectacle de mains manipulées joué dans un autocar pour les tout-petits de 18 mois à 6 ans. En tout, ce sont seize spectacles qui sont proposés, très souvent deux fois, dans des lieux remarquables et parfois improbables comme la fonderie du Lycée Léonard de Vinci qui s’implique à cette occasion dans un projet de sensibilisation théâtrale et de création artistique avec le Théâtre Alicante.

A écouter

Jacques DuplenneVierzy

Cette chanson, enregistrée dernièrement par le Laon-nois Jacques Duplenne et mise en téléchargement gratuit sur sa page inter-net, touchera sûrement de nombreux habitants de la région laonnoise et soissonnaise. Vierzy, char-mant petit village au sud de Soissons, c’est aussi le nom d’une tragédie fer-roviaire survenue en 1972 un jour de fête des pères et de fête du village : deux trains écrasés dans un tunnel, 108 morts, des jeu-nes gens principalement. Depuis 20 ans que ce bre-ton d’origine habite dans l’Aisne, Jacques Duplenne ne compte plus les his-toires et les témoignages qu’il a pu entendre sur ce drame, un peu comme si tout habitant de la région avait un proche ou une connaissance impliquée dans cet événement. Notre homme a donc voulu en sa-voir plus, il a visité les lieux et consulté les archives de la bibliothèque St Martin de Laon avant de se lancer dans l’écriture d’un texte qui tranche avec l’humour à froid qui est d’ordinaire sa marque de fabrique. La seule ironie qui transpa-raisse dans ces quelques vers, c’est l’ironie du sort.“Une vie à quoi ça tient, à un horaire de train pour destin.”

http://pagesperso-oran-ge.fr/groupe.jacques.du-plenne/

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Soissonnais

Le programme détaillé sur http://voensoissonnais.blogspot.com

Contact : 06 80 45 06 57

Un moment de théatre, pour une ou deuxpersonnes, dansune camionnette.

^

Le spectacle “NOs LIMITEs” de la Cie Alexandra N’Posseeclôturera le festival par une performance artistique de haut niveau.

© Renaud Vezin

Lauréline Kuntz dans un “Slam Woman Show” hallucinant avec “Dixlesic”.

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Pour les comédiens en herbe de tous les ateliers du départe-ment, la Rencontre

Jeune est l’occasion de montrer son tra-vail à un vrai public dans des conditions

professionnelles.

Les 9 et 10 mai, plus de 200 comédiens de 6 à 18 ans s’invitent à la Maison des Arts et Loisirs de Laon à l’occasion de la 10e Rencontre Jeune Théâtre de l’Aisne.

Jeunesse sur planches

27 culture

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Aisne

“La Rencontre Jeune Théâtre est une manifestation qui s’adresse à tous les ateliers de théâtre du département. C’est l’occasion pour eux de présenter leur specta-cle, de voir ceux des autres, de participer à des séances d’initiation et aussi de découvrir la création d’une troupe professionnelle.” Président de la fédération Axothéa, Jean-Louis Levert sait d’avance que ce sera aussi un véritable marathon des planches. 259 participants, jeunes comédiens, enca-drants et bénévoles confondus, 32 ateliers d’initiation encadrés par des intervenants professionnels et deux jours de spectacle en continu sur la scène de la MAL de Laon pour un public toujours plus nombreux : l’édition 2008 avait déjà attiré plus de 2000 spectateurs. Avec le festival de théâ-tre amateur qui se déroule chaque autom-ne à Château-Thierry, la “Rencontre Jeune Théâtre” constitue le principal temps fort pour la fédération des troupes de théâtre amateur de l’Aisne qui fête cette année ses 30 ans. Forte de 600 adhérents, elle ras-semble à ce jour 31 troupes et chapeaute une quinzaine d’ateliers “jeunes et enfants”.

Depuis sa création en 1979, la philosophie d’Axothéa est toujours restée la même : promouvoir la pratique théâtrale amateur sous toutes ses formes. “Sur la rencontre jeune théâtre comme dans les compagnies, il y a de tout, appuie Jean-Louis Levert. Des classi-ques, du boulevard et du contemporain, on passe de Molière à Jean-Michel Ribes ! Les ateliers proposés se veulent également variés, on y aborde aussi bien l’improvisation que la manipulation d’objets ou le travail du chant et de la voix.” Comme chaque année, une compagnie professionnelle est de la partie, ce sera la troupe amiénoise “Ches Panses Vertes” avec le spectacle “Don Quichotte”. La manifestation inaugure également cette année un partenariat avec les Bel-ges de “la Compagnie des nouveaux dispa-rus” de Bruxelles qui organise elle aussi un festival de théâtre jeune amateur baptisé “Mimouna”. Ce festival est l’occasion d’une compétition entre les ateliers de théâtre, la récompense pour les 6-12 ans étant jus-tement de venir participer à la “rencontre jeune” de l’Aisne. C’est l’atelier de la maison de quartier Germinal de Bruxelles qui aura l’honneur de venir présenter son travail sur les planches de la MAL.

Contact : www.axothea.fr03 23 23 71 67

L’Aisne en 1919 à la Caverne du DragonLe musée départemental de la Caverne du Dragon propose une nouvelle ex-position inédite, à voir jusqu’au 15 décembre. Le thème retenu, “Après la guerre, Aisne 1919…” permet d’aborder une période sur laquelle on passe d’ordinaire très vite. Entre l’armistice du 11 novembre et la recons-truction, il s’est passé des mois, des années, pendant lesquels les habitants des zones dévastées sont re-venus vivre au pays.

Ces réfugiés s’abritaient dans des baraques de for-tune, d’anciennes caves… c’était le royaume de la débrouillardise. La vie so-ciale reprenait, souvent au bistrot, lui aussi ins-tallé généralement dans une cabane de bric et de broc. L’exposition pré-sente trois phases : les premiers temps du re-tour, ceux où les réfugiés découvrent l’ampleur des dégâts et réapprennent à vivre ; la vie au provisoire, qui raconte comment les populations s’organisent pour tenter de recons-truire leur vie et leurs murs ; enfin, le portrait d’une société d’après-guerre. Photographies, objets, reconstitutions et, dans la cafétéria de la Ca-verne, jeu de l’oie (en ven-te au musée) spécial 14-18, vous attendent aux heures d’ouverture de la Caverne. Entrée gratuite.

Tél. 03 23 25 14 18www.caverne-du-dragon.com

Des classiques,du boulevard, du contemporain !

© Amin Toulors

Improvisation, travail du chant et de la voix, les différents ateliers d’initiationproposés abordent de nombreux thèmes.

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Coucy,à la musique !

“J’ai toujours aimé chanter, c’est la quatrième année que je participe au fes-tival de Coucy avec la chorale du collège.” Elève en 3e au collège Camille-Desmou-lins de Guise, Amélie est une fervente adepte de la chorale à laquelle elle consacre au minimum une heure par semaine en plus des cours d’éducation musicale. “Le programme, c’est nous qui le proposons en partie alors il y a de tout, ajoute l’adolescente, du Mozart, des negro-spirituals… L’année dernière nous avions travaillé “L’aventurier“ du groupe Indochine, cette année, j’aime particulièrement le “Alleluia” de Léonard Cohen.” Du 11 au 19 mai, la commune de Coucy-le-Château-Aufrique sera le théâtre de la 16e édition du “Festival des jeunes musiciens des collèges et lycée de l’Aisne”. Cette manifestation regroupe 30 chorales et ensembles instrumen-taux du département ainsi qu’un en-semble invité, l’Orchestre de Jeunes Alfred Loewenguth de Sceaux, sans

Du 11 au 19 mai, se tiendra le 16e Festival des jeu-nes musiciens des collèges et lycées de l’Aisne.

28 culture

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1400 enfants se produiront dans l’église de Coucy-le-Châteauou sur la scène de la salle Gabrielle-d’Estrée.

La chorale du collègeCamille-Desmoulins deGuise se prépare active-ment pour son récital, Léonard Cohen, Michael Jackson et Mozart sontau programme.

Coucy-le-Chateau^

Contact : OT Coucy-le-Château03 23 52 44 55

Fabrice Caurier sera en concertavec Thierry Rousselet le 19 juin à Château-Thierry.

Le poète et musicien castel Fabrice Caurier prépare son prochain disque, “Cendres et renais-sance”. Rencontre.

Le Caurier du cœurmoment, je suis joyeux !” L’album, enregistré au studio Music box de Mont-Saint-Père, sortira dans les mois à venir, ou peut-être en 2010, Fabrice aime prendre son temps.

Les chansons sont écrites, sur le petit car-net qui ne le quitte jamais. “Une chanson, c’est quoi, finalement ? C’est un travail d’écri-ture de plus de trente ans, c’est vrai, mais surtout l’émotion”, poursuit-il, comme un écho à Louis-Ferdinand Céline qui affirmait “au commencement, n’était pas le verbe, au commencement, était l’émotion.” L’émotion et le rêve, puisque l’un de ses gimmicks est “Le rêve au pouvoir”. Lui, a érigé ses rêves en mode de vie. Et quoi qu’il en soit, il écrira toujours des poèmes.

Un jour, un écrivain japonais s’est excla-mé : “quoi qu’il en soit, écrivons des poèmes”. Quoi qu’il en soit, Fabrice Caurier écrit des poèmes. Après, viennent les accords sur la guitare, la musique, le studio… Mais chez lui, c’est avant tout une histoire de mots. Ses chansons ne s’entendent pas, elles s’écoutent et elles se lisent.

Dans son précédent album, Alyscamps, Fabri-ce chantait l’amour qui s’en va, empruntant au passage les mots de Gérard de Nerval, son mentor, avec d’autres - d’Antonin Artaud aux poètes locaux. “Le prochain album est une suite d’Alyscamps, dans la mesure où l’amour perdu est digéré et qu’après, on peut aller vers autre chose”. La tonalité sera plus rock, d’ailleurs, “plus guillerette”, assure-t-il, parce que “en ce

Chateau-Thierry^

oublier la chorale du lycée de Mosbach, ville allemande jumelée avec Château-Thierry. En tout, ce sont près de 1400 enfants qui se produiront sur la scène de la salle Gabrielle-d’Estrée ou dans le chœur de l’église de Coucy. L’orga-nisation de ce festival est portée par l’association Achorda (Association des chorales et orchestres scolaires du département de l’Aisne), basée au col-lège Léon-Droussent de Coucy-le-Châ-teau, en coordination avec l’inspection académique de l’Aisne et le rectorat d’Amiens.

Entrée gratuite

www.aisne.comd’infos+

Rubrique sorties

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C’est dans l’air du temps, et ça se passe dans l’Aisne.

Prendre un petit déj’ TICavec Aisne Numérique

29 c’est tendance

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Le plan départemental Aisne Numérique, dont la vocation est d’aider les entreprises à optimiser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), innove en développant un nouveau concept, le café TIC. “Autour d’un petit déjeuner café-croissant, un intervenant vient faire le point sur un aspect particulier” explique Grégory Schreiner, chargé de mission TIC à Aisne Numéri-que. “Nous continuons de proposer des ateliers, mais cette formule du café TIC nous a paru conviviale et intéressante à proposer.” Différents thèmes ont déjà été abordés : améliorer sa visibilité sur internet ;les règles juridiques à connaître pour son site web ; savoir dématérialiser ses documents. Un qua-trième café TIC est programmé le 26 juin, à la chambre de métiers, à Urcel. Au programme, café, croissants, et la réponse à la question “comment et pourquoi créer un blog d’entreprise.” Les cafés TIC sont ouverts à toutes les entreprises, gratuitement. Seule contrainte : s’inscrire.

Rens. sur www.aisneco.com

S’inscrire à une AMAP pour manger des légumes frais30 000 familles en France ont déjà craqué pour une AMAP, un chiffre en constante pro-gression. Une AMAP, c’est une “association pour le maintien d’une agriculture paysanne”. Le prin-cipe est le suivant : vous vous engagez, pour une saison ou pour un an, auprès d’un producteur, à acheter une fois par semaine un panier de ses produits, non traités voire carrément bio. Le consommateur a ses légumes frais toute l’an-née. Au-delà, une AMAP, c’est un état d’esprit, comme le rappelle Sylvie Boitelle, maraîchère à Mauregny-en-Haye, dans le Laonnois, et pion-nière du département pour les AMAP. “L’impor-tant, c’est le partage et l’échange.” Elle compte

250 adhérents qui lui prennent un panier - le panier est pour 4 personnes, deux adultes, deux enfants - pour 13 E. A Bichancourt, Philippe Benoît consacre 3 hectares à ses cultures de légumes pour l’AMAP qu’il a lancé en septembre dernier. 140 familles lui prennent des paniers (12 E). Dans le sud, Eddy Vray, viticulteur bio à Bonneil, se diversifie lui aussi en lançant son AMAP ce printemps. Bref, l’AMAP, c’est tendance et de plus en plus de familles de l’Aisne y succombent.

Chercherun trésoren famille avecle "geocaching"Pour changer des randonnées traditionnelles, testez le “geocaching”, qui a débarqué tout récemment dans le départe-ment, sous la houlette du comité départemental du tourisme (CDT). Le principe est simple : à l’aide d’un GPS, vous partez à la découverte d’un trésor caché. Il existe huit caches dans l’Aisne et deux nouvelles devraient être mises en place dans les pro-chains mois (tous les renseignements et les cartes sur www.randonner.fr). Les boucles sont courtes : de quelques centaines de mètres à 5 kilomètres. “Le principe est celui de la micro-prome-nade, puisque beaucoup d’adeptes du geocaching en font plusieurs sur le week-end, mais à chaque fois, ils découvrent le patrimoine et les paysages de l’Aisne” souligne Mathieu Baudoux au CDT. Pour se lancer dans le geocaching, il faut d’abord s’inscrire sur le site internet www.geocaching-france.com. L’aventure peut alors commencer, une aventure à pratiquer en famille !

Sylvie Boitelle, productrice, a lancé une AMAP il y a quelques années.

Le geocaching : un jeu de piste high tech !

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concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature30 rendez-vous

Toutes les infos : Chauny : www.ville-chauny.fr / Laon : www.ville-laon.fr / Gauchy : www.ville-gauchy.fr / Hirson : www.transfrontalieres.eu / Soissons : www.ville-soissons.fr / Saint-Quentin : www.ville-saintquentin.fr

GuiseSpectacles - musique : > Service à tous les étages, danse de façade par la Compagnie Les Lézards bleus.> Voyage en bordure du bout du monde par la compagnie Trois points de Suspension.> Les Sans Balcons par la compagnie Opéra Pagaï.> La baronnade par la compagni e Les Grooms.> Ailleurs par la compagnie Agence Tartar(e)> C’est du propre. Tragi-comédie théâtrale et sonore par la com-pagnie L’Eléphant vert.> Danse par la compagnie Jeanne Simone.

Visites découvertes toute la journée de 10h à 18h > la verrière de la cour du pavillon central en cours de restitution.> les façades restaurées du théâtre et des écoles.> le jardin de la Presqu’île et la nouvelle passerelle sur l’Oise.

1er mai au Familistèreconcert

■ Du 11 mai au 1er juinThiérache : 6e semaine musicaleThiéracheLundi 11 : Tribal Jâze à 20h30, salle des fêtes de Parfondeval.Lundi 18 : Duo Camier Catel à 20h30 église de Soize.Lundi 25 : Richard à 20h30, salle des fêtes de Dizy le Gros.Mercredi 27 mai : Tour de ville à 20h30 au dojo de Montcornet.Vendredi 29 : duo franco brésilien G. Bartoloni / F. Bernard à 20h30 Eglise de Rozoy-sur-Serre. Samedi 30 : école de musique inter-communale à 16h, Eglise de Vigneux-Hocquet. Samedi 30 : Brass Band du Laonnois à 20h30 à Cuiry les Iviers.Dimanche 31 : chorale Arbolesco à 20h, Eglise de Dohis.Lundi 1er : Compagnie de mars à 20h30, Eglise de Dagny Lambercy.Rens. 03 23 98 89 93

■ 1er maiLaon : soirée Triangle rouge avec Dany Jam, 10 rue d’la madeleine, Undergang, Dj Mac Manus à 20h30 au Cap Nord-ouest (rue Fernand Christ).Rens. www.asso-luciole.fr

jeune public■ 14 maiTergnier : Le blues du loup (conte et musique) au centre culturel. Rens. 03 23 40 24 40

■ 14 maiGauchy : La nuit s’en va le jour (théâtre de marionnettes et d’objets) à 19h à la MCL.Rens. 03 23 40 20 02

■ Du 17 mai au 14 juin Soissons : Le petit piano rouge, pour les enfants de 1 à 6 ans et leur parents les mercredis et samedis à 11h.Rens. 03 23 53 54 42

■ 28 maiGauchy : Le marfand de fables (marion-nettes) à 19h à la MCL.Rens. 03 23 40 20 02

■ 3 juinLaon : Urlo du Mamma à 15h à la MAL.Rens. 03 23 22 86 86

l'Aisne 172 - Mai/Juin 2009

concert au pied des remparts. De 14h30 à 18h, animations et à 20h30, concert avec Abba stars et Plastic Bertrand (sous réserve).Rens. Mairie 03 23 52 70 05

■ 20 juinHirson : 9e symphonie de Beethoven par l’Orchestre de Picardie et 150 choristes picards à 18h30 au site de la Rotonde.Rens. 03 23 58 38 88

■ 26 juinFère en Tardenois : soirée musique et théâtre par l’atelier théâtre du centre culturel à 20h30 au centre culturel Camille Claudel.Rens. 03 23 82 07 84.

■ Du 28 juin au 6 septembreSaint-Quentin : Jazz aux Champs Ely-sées.28 juin : Olivier Franc sextet12 juillet : Prezz Quintet 26 juillet : Claude Tissendier sextet 9 août : Aurélie Tropez et les Red Reed-warmers 23 août : Michel Mardiguian quartet6 septembre : Eric Luter et ses amisRens. 03 23 05 01 68http://www.bluerhythmband.c.la

cirque■ 16 maiPargny Filain : le cabaret d’Isis à 20h30, restauration à partir de 19h.Rens. 03 23 21 59 72www.cieisis.org

■ 15 maiAnizy le Château : Ils ont chanté en picard par Philippe Boulfroy à 20h30, salle M. Pagnol, place RochechouardRens. 03 23 80 94 23 ouhttp://www.languepicarde.fr

■ 16 maiChauny : concert intergénérationnel de 14h à 18h, place de l’hôtel de ville. Rens. 03 23 52 23 32

■ 16 maiFère en Tardenois : concert-dessert par l’Union musicale du Tardenois à 21h dans la salle des fêtes. Rens. 03 23 69 15 33 ouhttp://umusicaletardenois.free.fr

■ 13 juinCoucy le Château : “Tournée d’été”,

Rens. 03 23 61 35 36www.familistere.com

théâtre■ 5 maiGauchy : Terres promises à 19h à la MCL. Rens. 03 23 40 20 02

■ 12 maiGauchy : L’intrépide soldat de plomb (théâtre d’objets) à 19h à la MCL.Rens. 03 23 40 20 02

■ 12 maiSaint-Quentin : 3 semaines après le paradis d’Israël Horovitz à 20h30 au théâtre Jean Vilar.Rens. 03 23 62 36 77

■ Du 18 au 24 maiChâteau-Thierry : L’Odyssée d’après Homère au Palais des rencontres. Rens. 03 23 62 19 58

■ 26 maiLaon : Antigone de Sophocle à 20h45 à la MAL.Rens. 03 23 22 86 86

■ 26 maiGauchy : Jean-Jacques Vanier “l’envol du pingouin” (humour) à 20h30 à la MCL. Rens. 03 23 40 20 02

■ 28 maiSaint-Quentin : Les Dames buissonniè-res de Mariane Oestreicher-Jourdain à 14h30 et 20h30 à la Manufacture.Rens. 03 23 62 36 77

■ 29 maiHirson : “Le lit 29” Maupassant à 20h30 salle de l’Eden.Rens. 03 23 58 38 88

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concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature31 rendez-vous

Toutes les infos : Chauny : www.ville-chauny.fr / Laon : www.ville-laon.fr / Gauchy : www.ville-gauchy.fr / Hirson : www.transfrontalieres.eu / Soissons : www.ville-soissons.fr / Saint-Quentin : www.ville-saintquentin.fr

www.aisne.comd’infos+

conférence■ 29 maiBohain en Vermandois : dans l’encre du picard, lecture-découverte par Jean-Marie François et Sylvie Garcia à 20h30 à la mairie.Rens. 03 23 07 55 55www.languepicarde.fr

■ 5 juinFresnoy le Grand : Fables en picard lues et commentées par Jean-Luc Vi-gneux à 20h à la médiathèque.Rens. 03 23 09 38 90www.languepicarde.fr

l'Aisne 172 - Mai/Juin 2009

médiéval■ 16 et 17 maiMarle : Journées vikings : artisanat et vie quotidienne, attaque et pillage du village franc...Samedi de 14h à 24h (nuit des musées) et dimanche de 14h à 19h.Rens. 03 23 24 01 33www.museedestempsbarbares.fr

■ 16 et 17 maiLaon : Médiévales sur la promenade de la Couloire. Rens. www.ville-laon.fr

■ 30 maiChives-Val : Les Troubadours par la MJC de la Vallée de l’Aisne au Fort de Condé de 21h30 à 23h30.Rens. 03 23 72 83 85http://mjcvalleeaisne.canalblog.com

■ 27 et 28 juinMarle : 4e Festival international d’his-toire vivante : 1000 ans de moyen age 27 et 28 juin : reconstitution de ba-tailles, scènes de combats, musique médiévale, banquet, artisanat et vie quotidienne le samedi de 14h à 19h et le dimanche de 10h à 18hRens. 03 23 24 01 33museedestempsbarbares.fr

expo ■ Jusqu’au 31 maiAlaincourt : lectures Enfantines, salle Les Faconniers au musée La Maison de Marie-Jeanne. Rens. 03 23 63 62 07www.la-maison-de-marie-jeanne.fr

■ Jusqu’au 28 juinChivres-Val : peintures de Delphine Rault au Fort de Condé.Rens. 03 23 54 40 00www.fortdeconde.com

■ Du 15 mai au 19 juinFère en Tardenois : Elvis Comica ex-pose ses œuvres au centre culturel Camille Claudel.Rens. 03 23 82 07 84

■ Du 21 au 24 maiLaffaux : expositions et activités va-riées dans l’ancien camp militaire de 10h30 à 19h30 Rens. http://www.ac44.new.fr

■ Du 11 mai au 24 maiSaint-Quentin : Les Marais d’Isle à l’of-fice de tourisme du Saint-Quentinois, 27 rue Victor Basch.Rens. 03 23 67 05 00

■ Jusqu’ au 7 juinSoissons : peintures de Christian Sorg à l’arsenal-musée. Rens. 03 23 93 30 50www.musee-soissons.org

■ Du 4 mai au 7 juinSoissons : Alis, “la coupure”. Exposition interactive sur les mots associée à son nouveau spectacle à Saint-Léger.Rens. 03 23 93 30 55

fête■ 3 maiBuironfosse : foire aux sabots de 8h à 18h. Rens. 03 23 97 24 28

■ 9 et 10 maiFère en Tardenois : fête du muguet. Défilé de chars fleuris et de musique. Rens. Comité des fêtes03 23 82 34 63

■ 16 maiNuit des muséesMusée de La Maison de Marie-Jeanne à Alaincourt. Rens. 03 23 63 62 07 Caverne du Dragon à Oulches La Val-lée Foulon. Rens. 03 23 25 14 18Musée du souvenir et de la déporta-tion de Tergnier. Rens. 03 23 57 93 77Arsenal-musée de Soissons. Rens. 03 23 55 94 73 http://nuitdesmusees.culture.fr

■ Du 21 au 24 maiChauny : fêtes Rabelais et marché Rens 03 23 38 70 38

■ 29, 30 et 31 maiSaint Quentin : fêtes du bouffonwww.les-fetes-du-bouffon.com

■ 14 juinGauchy : journée du patrimoine de pays avec pour thème “Toits, tours, clochers… patrimoine en hauteur” de 15h à 17h. Rés. 03 23 67 05 00www.journeedupatrimoinedepays.com

Rens. 06 10 04 76 07www.guitaresenpicardie.fr

■ 27 et 28 juinSeptmonts : Festival Pic’Arts. Olivia Ruiz, Tryo, La Rue Kétanou, Pep’s, Car-men Maria Vega Flow…Rens. 03 23 23 48 49 www.festivalpicarts.com

■ Du 7 juin au 5 juilletSaint-Michel en ThiéracheXXIIIe festival de l’Abbaye7 juin à 11h30 : ensemble Musica Favola - 16h30 : L’Arpeggiata14 juin à 11h30 : Chœur de chambre de Namur, Ensemble La Fenice - 14h30 :Frédéric Rivoal - 16h30 : Collegium Vo-cale Gent21 juin à 11h30 : La Risonanza - 14h30 : orchestre Les Siècles28 juin à 11h30 : Les Demoiselles de Saint-Cyr - 14h30 : Lacrime e sospiri - 16h30 : Hespèrion XXI5 juillet à 11h30 : La Camera delle La-crime - 16h30 : Le Concert SpirituelRens. 03 23 58 23 74

festival■ Du 23 mai au 1er juinHirson : Rencontres Trans’frontaliè-res avec Hélène Ségara. Au program- me : concerts, théâtre, ballets inter-nationaux, rencontres sportives, la cavalcade No Piot...Rens. 03 23 58 38 88

■ 2 et 3 maiChâteau-Thierry : festival grangou-sier, salon de la Cuisine historique au château médiéval, samedi de 14h à 19h et dimanche de 10h à 18h.Rens. 03 23 83 73 69www.virgesarmes.com

■ Du 2 au 29 maiChâteau-Thierry : 18ème Festival Jean de La Fontaine.Rens. 03 23 83 51 14 ou www.festival-jeandelafontaine.com

■ 9 maiCoucy le Château : festival des mu-siques celtiques, dont Blackwater et Yogan à 20h au parc Lhermitte.Rens. Mairie 03 23 52 70 05

■ Du 15 mai au 19 juinLaon : 12e Jazz’titudes9 juin : Pink Turtle10 juin : Yvan Le Bolloc’h “Ma guitare s’appelle reviens”.11 juin : Monica Passos. 12 juin : Beverly Jo Scott.13 juin : Cap au Sud.14 juin : Pierrick Pedron quartet.Les concerts ont lieu à la MAL.Rens. 03 23 20 67 81www.jazztitudes.org

■ Du 29 mai au 14 juinChauny : Festival de cuivres.29 mai : quintet de cuivres “Vitrail” à 20h30 au forum.6 juin : brass band du 43e RI de Lille à 20h30 au forum.14 juin : trompette et orgue (B. Sous-trot et J. Dekyndt) à 16h en l’église Notre Dame.Rens. 03 23 38 32 95

■ Du 9 mai au 21 juin3e festival guitares en Picardie16 dates dans l’Aisne

passion■ 30, 31 mai et 1er juin Laon : circuit historique de Laon et de l’Aisne. 30 mai : 3 rallyes au départ de Laon. 31 mai : exposition de véhicules et cir-cuit dans Laon.1er juin : rallye au départ de Pouilly sur Serre. Rens. 03 23 79 83 [email protected]

■ 28 juinJoncourt : Les Picardières, fête, expo-sition artisanale sur le fer, le bois et les métiers d’autrefois... de 10h à 19h, place de l’église.Rens. 03 23 63 91 09

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Le printemps est l’occasionde retourner visiter l’un des nombreuxjardins ouverts à la visite dans l’Aisne,

à l’image de celui du vendangeoir d’Orgeval, classé comme “jardin remarquable”.Rens. sur www.evasion.aisne.com

Rendez-vous aux jardins !