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https://acasis.locean-‐ipsl.upmc.fr
Alerte aux Canicules Au Sahel et à leurs Impacts sur la Santé Projet ANR -‐13-‐SENV-‐0007
2014-‐2017
Résumé exécutif
Alors que les impacts sur la santé publique des vagues de chaleur ont été analysés dans les pays développés, en particulier après l’épisode intense de l’été 2003 en Europe de l’ouest, peu d’actions ont été mises en place dans les pays en développement pour les détecter et évaluer leurs impacts, en particulier en Afrique où le climat est plus chaud et les capacités d’adaptation plus faibles. En Afrique de l’ouest, des enquêtes ainsi que des analyses climatiques et épidémiologiques montrent pourtant que ce problème est en train d’émerger, et les projections climatiques indiquent que de tels épisodes vont très probablement augmenter en fréquence et en intensité dans les décennies à venir. Les modèles de climat utilisés pour ces projections comportent cependant sur cette région des biais importants en température et dans les composantes de leur bilan radiatif, qui nécessitent d’être compris et réduits afin de fournir des informations plus fiables sur l’évolution future de ces vagues de chaleur.
A partir de ce contexte, l’objectif principal qui a été fixé dans le projet ACASIS est de mettre en place sur l’Afrique de l’ouest un système pré-‐opérationnel d’alerte aux canicules adapté aux risques sanitaires pour les populations. C’est un projet de démonstration centré sur le Sénégal et le Burkina où les services opérationnels de prévision de temps délivrent déjà des produits dédiés aux risques sanitaires, et où plusieurs observatoires de suivis démographiques et de santé opèrent depuis plusieurs décennies. Ce projet s’appuie donc sur des bases de données qualifiées, météorologiques, climatiques et démographiques.
Premièrement la dynamique des vagues de chaleur ainsi que leurs structures atmosphériques seront caractérisées, ainsi que leur évolution durant les dernières décennies. Leur prévisibilité à court et moyen terme sera ensuite évaluée à partir d’ensembles multi-‐modèles de prévision. Pour les échéances plus longues, les simulations climatiques historiques et futures, fournies par le programme international CMIP5/AR5, et qui servent de base aux rapports du GIEC, seront analysées pour évaluer l’évolution des vagues de chaleur dans les décennies à venir ainsi que les incertitudes associées. Les processus à l’origine des biais radiatifs dans ces modèles de climat seront étudiés plus précisément et on tentera de réduire ces biais au mieux.
En parallèle, des études épidémiologiques associées à des enquêtes de terrain seront menées sur les sites de suivi démographique et de santé au Sénégal et au Burkina afin d’évaluer la vulnérabilité physiologique et sociale des populations aux caractéristiques physiques des vagues de chaleur (températures élevées, humidité,…). Ceci permettra de définir des indicateurs et des seuils biométéorologiques adaptés.
De l’ensemble de ces résultats, des approches de désagrégation d’échelles permettront de faire le lien entre les phénomènes de vagues de chaleur et les indicateurs biométéorologiques locaux. Puis un système d’alerte de démonstration sera mis en place sur la plateforme de prévision MISVA, fruit d’une collaboration de plusieurs
années entre Meteo-‐France, l’OMP et l’ANACIM. Enfin, grâce à plusieurs ateliers de travail entre scientifiques du projet et décideurs institutionnels du Sénégal et du Burkina, des recommandations spécifiques à l’arrivée de tels épisodes de canicule pourront être diffusées jusqu’aux services sanitaires et aux populations. Si toute la chaine de production fonctionne correctement, on envisage à la fin du projet la possibilité d’opérationnaliser ce système d’alerte.
Pour mener ce projet à bien, un consortium pluri-‐disciplinaire a été construit, rassemblant climatologues, modélisateurs du climat, météorologistes, biostatisticiens, démographes, épidémiologistes, médecins, socio-‐économistes et géographes. Il se développera par de fortes collaborations entre équipes françaises et africaines, où un certain nombre de jeunes chercheurs seront fortement impliqués.
Figure : Organisation du projet
Laboratoires partenaires : France : LOCEAN, LMD, LATMOS, ESPRI, SEDOO, CRC, LTHE, CEREGE, CNRM-‐GAME, GET, LPED, URMITE Sénégal : ANACIM, LPAOSF-‐UCAD, CSE, UGB Burkina : Faso DGM, ISSP, CRSN