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UNITÉ 2 19 GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT UNITÉ 2 Alimentation et nutrition Orientation L’unité 2 est l’une des deux unités qui comporte des informations de base que tous les participants doivent avoir assimilées avant de passer aux autres explications et exercices du cours. Cette unité contient des informations sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire que les agents de terrain peuvent intégrer dans leur travail quotidien avec les communautés. Ce n’est pas un résumé de tout ce qui a été écrit sur la nutrition et la sécurité alimentaire. Les exercices de l’unité 2 exigent que l’instructeur soit familier avec plusieurs concepts généraux de nutrition. Ce manuel ne rentre pas dans les détails de ces concepts. On les trouvera dans deux publications de la FAO parues en 1997: La nutrition dans les pays en développement de M.C. Latham, et dans Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique. L’instructeur trouvera en annexe de cette unité des extraits de ces deux publications. Il pourra faire des copies de passages en rapport avec cette unité et les remettre aux participants. L’annexe doit aussi servir de support à la préparation des sessions de discussions et d’exercices. Si vous présentez, en tant qu’instructeur, des éléments de l’annexe aux participants, veuillez noter que ces éléments et les discussions s’y référant viendront s’ajouter au contenu du manuel et rallongeront le programme du cours. La quantité de détails que vous donnerez dépendra des connaissances que les participants auront déjà sur l’alimentation et la nutrition.

Alimentation et nutrition · 2003-06-02 · Alimentation et nutrition Orientation L’unité 2 est l’une des deux unités qui comporte des informations de base que tous les participants

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

UNITÉ 2

Alimentation et nutrition

Orientat ion

L’unité 2 est l’une des deux unités qui comporte des informations de base que tous les

participants doivent avoir assimilées avant de passer aux autres explications et exercices

du cours.

Cette unité contient des informations sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire

que les agents de terrain peuvent intégrer dans leur travail quotidien avec les

communautés. Ce n’est pas un résumé de tout ce qui a été écrit sur la nutrition et la

sécurité alimentaire.

Les exercices de l’unité 2 exigent que l’instructeur soit familier avec plusieurs concepts

généraux de nutrition. Ce manuel ne rentre pas dans les détails de ces concepts. On les

trouvera dans deux publications de la FAO parues en 1997: La nutrition dans les pays

en développement de M.C. Latham, et dans Agriculture, alimentation et nutrition en

Afrique.

L’instructeur trouvera en annexe de cette unité des extraits de ces deux publications. Il

pourra faire des copies de passages en rapport avec cette unité et les remettre aux

participants. L’annexe doit aussi servir de support à la préparation des sessions de

discussions et d’exercices.

Si vous présentez, en tant qu’instructeur, des éléments de l’annexe aux participants,

veuillez noter que ces éléments et les discussions s’y référant viendront s’ajouter au

contenu du manuel et rallongeront le programme du cours. La quantité de détails

que vous donnerez dépendra des connaissances que les participants auront déjà sur

l’alimentation et la nutrition.

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OBJECTIFS:A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:

• Identifier les bonnes sources de nutriments essentiels parmi les aliments disponiblesdans leur communauté.

• Proposer des aliments appropriés pour éliminer la malnutrition ou améliorer l’étatnutritionnel.

• Rappeler les facteurs qui affectent la disponibilité et l’utilisation des aliments.

• Définir le concept de sécurité alimentaire.

• Rappeler que les enfants présentent un plus grand risque de malnutrition que lesadultes.

• Comprendre les indicateurs qui décrivent la malnutrition chez les enfants.

OUTILS NÉCESSAIRES:Supports de cours de 2.1 à 2.12 à distribuer.Temps suggéré pour le cours: 1 heure 40 minutes.

PRINCIPAUX POINTS

1. Tous les nutriments que nous absorbons quotidiennement en mangeant sont utiliséspar l’organisme pour fournir l’énergie nécessaire à son entretien, son travail, sacroissance et sa protection.

2. Il faut promouvoir la consommation d’aliments variés riches en nutriments pourprévenir la sous-alimentation et les carences nutritionnelles.

3. Les actions et les fonctions entreprises par les communautés pour obtenir et distribuerles aliments sont connus sous le nom de système d’approvisionnement alimentaire.Les obstacles présents dans une des parties de ce système peuvent aboutir à unesituation d’insécurité alimentaire des ménages et entraîner un problème de malnutrition.

4. Les indicateurs de malnutrition chez les enfants comprennent les rapports poids/âge, poids/taille et la mesure du tour de bras (périmètre brachial).

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

POINT N° 1: FONCTIONS DES NUTRIMENTS DANS L’ORGANISME

Distribuer le support de cours 2.1 «Les nutriments dans le corps humain».Introduire la fonction des nutriments dans l’organisme en lisant cesupport.

Les nutriments présents dans l’organisme proviennent des aliments que nous mangeons.Les aliments contiennent chacun des nutriments différents.

Ces nutriments sont utilisés pour:

• l’énergie;• la croissance, la cicatrisation et l’entretien de l’organisme;• la protection contre les maladies.

Les aliments que nous consommons tous les jours doivent être variés et sains et contenirdes quantités adéquates de tous les nutriments nécessaires à la santé.

Pour aider les personnes à choisir et à préparer des repas constitués d’aliments variés,bons pour la santé et garants d’une bonne nutrition, l’agent de terrain devra être capablede reconnaître les aliments locaux qui sont de bonnes sources en nutriments spécifiques.Il devra ensuite être capable d’expliquer ce que contiennent les aliments aux membresde la communauté, tout en présentant leurs atouts nutritionnels selon la variété, laquantité et la qualité.

Distribuer les supports de cours 2.2 «Les bonnes sources d’énergie et deprotéines» et 2.3 «Les sources de vitamines et de minéraux». Les agents deterrain doivent connaître les aliments propres à leur communauté qu’il fautconsommer pour puiser tous les nutriments nécessaires à la santé.

EXERCICE

Demander aux participants de se référer aux supports de cours 2.2 et 2.3

Leur expliquer qu’ils doivent se familiariser avec les listes d’aliments. Écrire ensuitedans les cases blanches les aliments qui sont disponibles dans leur communauté.

Leur demander s’ils connaissent des aliments qui ne sont pas répertoriés dans cetteliste. Le travail peut être fait par petits groupes de discussion. Les participants doiventensuite vérifier que la liste de chacun des groupes est bien complète.

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POINT N° 2: INDICATEURS DE SOUS-ALIMENTATION ET DE MALNUTRITION

Il y a sous-alimentation quand l’organisme ne reçoit pas la quantité suffisante denourriture nécessaire à la croissance ou au maintien des fonctions du corps et pour êtrephysiquement actif.

La malnutrition en micronutriments est provoquée par une alimentation inadéquate ou quiest sévèrement déséquilibrée du fait d’une quantité insuffisante de micronutriments. Chezles adultes, la malnutrition provoque la perte de poids et une faiblesse physique. Les enfantsrisquent plus de souffrir de sous-alimentation et de malnutrition en micronutriments que lesadultes parce qu’ils ont davantage besoin de nutriments par unité d’aliment du fait de leurcroissance rapide et de la petitesse de leur estomac. Une suralimentation provoquée par uneconsommation excessive d’aliments entraîne l’obésité chez les adultes comme chez les en-fants, ainsi que des maladies non transmissibles comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et l’hypertension. Il faut éviter ces deux formes de malnutrition, sous-alimentationet suralimentation chez l’homme. Le terme malnutrition est utilisé dans les deux cas de figure.

Introduire plusieurs indicateurs qui peuvent être utilisés pour détecter lamalnutrition, les plus courants étant le rapport poids/âge, poids/taille et lamesure du tour de bras.

Quels sont les signes de malnutrition chez les enfants?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

• Les enfants ne grandissent pas.

• Ils semblent être maigres.

• Ils ne sont pas actifs et vigoureux.

• Leur corps est plus petit que la normale.

• Petit poids et/ou petite taille.

• Ils sont souvent malades.

• Ils sont trop gros (surcharge pondérale).

L’instructeur devra discuter des différents types de malnutrition en fonction de leurrécurrence dans la région. Il peut illustrer son discours avec du matériel approprié quiaura été rassemblé par les agents sanitaires. La collaboration avec les agents sanitairespeut servir d’exemple de bonne coordination entre services. Il serait également bien defaire intervenir un agent de développement communautaire dans ces discussions.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Si les participants ont des enfants, ils les emmènent probablement dans un centre desoins pour enfants où ils sont généralement pesés. Le fait de peser régulièrement unenfant et de vérifier son poids avec la courbe correspondante à son âge permet de voirsi ce dernier grandit correctement. Cela s’appelle la surveillance de la croissance.

Si le poids d’un enfant ne correspond pas à ce que devrait être son poids par rapport àson âge, ou en est loin, cela peut signifier qu’il n’est peut-être pas assez nourri. Cependant,une diarrhée ou une autre infection peut également en être la cause, car elle l’empêched’absorber et d’utiliser la nourriture qu’il mange.

Un apport alimentaire inadéquat affecte plus rapidement le poids que la taille. Si unenfant est de petite taille pour son âge, c’est qu’il a probablement eu un régime alimentaireinadéquat sur une longue période. Sa croissance s’est arrêtée et la malnutrition observéeest considérée comme étant chronique révélant des pratiques alimentaires inadéquatessur une longue période de temps.

À ce sujet, il serait bien que l’instructeur puisse distribuer aux participants les courbes decroissance qui sont utilisées dans les dispensaires locaux et qu’il explique comment lesutiliser en se référant à la courbe en usage. Si cela n’est pas possible, utiliser le supportde cours 2.4 «Courbe du rapport poids/âge» pour l’explication. Si vous pouvez obtenirune copie des courbes en vigueur, vous n’avez pas besoin, bien sûr, de recourir au feuillet 2.4.

Si le poids d’un enfant est faible par rapport à sa taille, il se peut qu’il y ait eu un changementsoudain dans son apport alimentaire dont la cause est soit une pénurie alimentaire, soitdes changements au niveau du pouvoir d’achat de la famille. Ce type de malnutrition estrévélateur de récents changements dans l’état nutritionnel. Quand il y a un apport insuffisantd’aliments riches en énergie, une perte de poids apparaît, que l’on qualifie de sous-alimentation. Quand il y a des carences en nutriments, dont les besoins sont infimes, onparle de carences en micronutriments (ou oligo-éléments) ou de malnutrition enmicronutriments. Ces conditions ne sont pas souhaitables pour l’adulte ou l’enfant carelles ont des conséquences terribles sur la santé et le bien-être des populations. Il est importantque des mécanismes de surveillance soient mis en place à partir d’indicateurs appropriés.

Il y a plusieurs autres façons de mesurer la malnutrition chez les enfants. Distribuerle support de cours 2.5 «Mesurer la malnutrition» et voir les points 2 à 5 avec eux.Puis prendre le support de cours 2.6 «Points à mémoriser» et passer en revue cetteliste qu’il faut avoir présente à l’esprit à chaque fois que les diverses méthodes demesure décrites sont utilisées. Si vous avez du temps, vous pouvez demander auxparticipants de mettre en pratique la mesure du tour de bras (MUAC).

POINT N° 3: NUTRIMENTS DANS L’ALIMENTATION

Pour savoir quels aliments choisir pour éviter des carences nutritionnelles et obtenir unétat de santé optimal, il faut connaître leur contenu en nutriment. L’agent de terrain abesoin de connaître le contenu des aliments les plus courants de façon à conseiller lacommunauté et les familles sur les choix des aliments.

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EXERCICE: LES ALIMENTS QUI PERMETTENT DE PRÉVENIRLES CARENCES ALIMENTAIRES

Quand il y a un problème de malnutrition dans une communauté, le type de carencealimentaire dépendra des aliments que les personnes consomment. Dans les pays endéveloppement, les problèmes majeurs sont:

• sous-alimentation;• carence en fer;• carence en vitamine A;• carence en iode et goitre.

1. Distribuer le feuillet 2.7 «Valeur nutritionnelle des aliments de base et autresaliments courants». Faire des groupes de trois ou quatre personnes et demanderà chaque groupe de dresser la liste des aliments locaux dans la première colonne.

2. Leur demander quels aliments, d’après eux, devraient être cultivés ou achetés pourprévenir les quatre carences mentionnées plus haut, en ayant recours au système decode (+, 0, -) figurant sur le feuillet pour décrire l’utilité de chacun des aliments.

3. Mener une discussion rapide sur les listes de chaque groupe en considérant le coûtdes aliments, leur acceptation dans la communauté, leur facilité de production ainsique leur disponibilité saisonnière et leur accès pour les familles pauvres.

POINT N° 4: SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE

Démontrer qu’un bon système d’approvisionnement des aliments est essentielpour la santé et qu’obtenir cet approvisionnement implique un ensemblecomplexe d’activités.

Quelles étapes sont impliquées dans l’approvisionnement en aliments dela communauté?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

• défrichage des terres• plantation• culture• moisson (récolte)• entreposage (stockage)

Distribuer le support de cours 2.8 «Etapes de l’approvisionnement enaliments de la communauté».

• transport• vente et achat sur le marché• préparation• partage au sein de la famille• consommation

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Rappeler aux participants que les communautés ont organisé ces activités depuislongtemps sans l’aide des gouvernements ou de l’extérieur. Toutefois, les activités sonttoutes dépendantes les unes des autres et influent à des degrés divers sur le maintien del’état nutritionnel et de la santé de ses habitants. Des problèmes dans l’accomplissementde l’une de ces activités peuvent entraîner la malnutrition.

Démontrer que les agents de terrain ont besoin de reconnaître les situationsqui peuvent causer des problèmes dans l’approvisionnement des aliments.De telles situations peuvent être causées par des problèmes à l’intérieur de lacommunauté, ou par des institutions, ou par des personnes extérieures à lacommunauté.

Quels éléments peuvent interférer avec, par exemple, les deux premières étapesde la chaîne alimentaire?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

1. Défrichage de la terre

• Les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dansles champs.

• Il y a peu ou pas assez de personnes pour le défrichage des terres, enparticulier dans les régions où les personnes migrent vers les villes.

• Le défrichage est limité car les gens ne disposent que d’outils à main.

2. Plantation

• La variété de cultures possibles est réduite.

• On privilégie les cultures de rente au détriment des cultures vivrières.

• De mauvaises techniques culturales provoquent par exemple uneérosion des sols ou un espacement trop faible lors des semis.

• Des variétés à faible rendement sont utilisées.

• Certaines semences ne sont pas disponibles.

Tous ces éléments peuvent influencer la chaîne alimentaire. Nous pouvons les appelerobstacles ou obstructions au système d’approvisionnement.

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Distribuer le support de cours 2.9 «Le système d’approvisionnementalimentaire» qui explique certains obstacles dans le système.

EXERCICE

1. Diviser la classe en groupes de trois ou quatre personnes, en réunissant lesparticipants par région.

2. Utiliser le feuillet 2.9 et leur demander de discuter en groupes des problèmes lesplus fréquents rencontrés dans le système local. Temps accordé pour la discussion:30 minutes.

3. Faire un résumé des informations par région, en utilisant un tableau, de façon àmontrer chaque étape du système avec ses obstacles typiques. Utiliser les remarquessuivantes pour vous aider.

Obstacles typiques dans le système d’approvisionnement alimentaire

1. Défrichage de la terre• les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dans les champs;• manque de personnes pour le défrichage des terres, en particulier dans les régions

où les personnes migrent vers les villes;• le défrichage est limité car les gens ne disposent que d’outils à main;• une mauvaise organisation peut entraîner du retard dans les labours;• les hommes partent chercher du travail en ville et laissent leur femme travailler

dans les champs.

2. Plantation• variété restreinte de cultures;• cultures de rente au détriment des cultures vivrières;• mauvaises techniques culturales provoquant par exemple une érosion des sols

ou un espacement trop faible entre les semis;• variétés à faible rendement;• semences qui ne sont pas toujours disponibles;• semences de mauvaise qualité parfois;• mauvaise distribution des semences pouvant entraîner un retard dans les

plantations.

3. Culture• retard dans le paiement des productions empêchant l’achat d’engrais pour l’année

suivante;• aucun crédit pour acheter les engrais et semences en particulier pour les femmes

à qui l’on n’accorde pas de prêt;• sols détrempés en raison de pluies fréquentes;

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

• retard dans l’arrivée des pluies;• perte des récoltes à cause des insectes et autres nuisibles;• insuffisance de pluies;• insuffisance de main-d’œuvre pour le sarclage.

4. Récolte• vol des récoltes;• main-d’œuvre insuffisante;• pluies tardives au moment des récoltes;• récoltes tardives entraînant encore plus de dégâts causés par les nuisibles.

5. Stockage• mauvaises méthodes de stockage entraînant des pertes considérables de nourriture

aussi bien en qualité qu’en quantité; par exemple, construction de greniers demédiocre qualité, traitement des cultures inefficace;

• pas assez de nourriture stockée pour cause de survente.

6. Transport• camions qui tombent en panne;• aucun camion pour assurer le transport de la production agricole vers la ville;• mauvais état des routes.

7. Vente et achat• revenus insuffisants;• nourriture achetée trop cher en petites quantités;• profits trop importants des détaillants;• argent dépensé pour la bière et non pour la nourriture;• publicité responsable de l’argent dépensé en boissons gazeuses plutôt qu’en

nourriture;• publicité qui persuade les mères d’acheter du lait maternisé pour biberons;• argent gaspillé en nourriture chère et de faible valeur nutritionnelle;• accumulation (spéculative ou non) pouvant freiner les ventes.

8. Préparation des aliments• les aliments manquent souvent de cuisson;• ignorance des mères dans le choix des aliments à cuisiner pour leurs jeunes

enfants;• mères qui ne cuisinent pas pour leurs enfants;• manque de combustible et/ou de temps pour la mère;• contamination des aliments par manque d’hygiène et d’assainissement;• perte des vitamines lors de la cuisson;• des aliments peu prestigieux mais de bonne valeur nutritive ne sont pas utilisés

dans la préparation des repas.

9. Partage au sein de la famille• les besoins particuliers des femmes et des enfants ne sont pas pris en compte;• le père mange plus que la part qui lui est normalement réservée;

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• trop peu de nourriture à partager entre un trop grand nombre d’enfants;• tabous alimentaires influençant le partage de la nourriture;• les enfants plus grands mangent plus vite.

10. Consommation• perte d’appétit à cause de la fièvre ou d’infections par exemple;• infestations parasitaires, les ankylostomes par exemple, qui puisent leur nourriture

dans le corps;• les diarrhées qui empêchent l’organisme de garder les aliments et de se nourrir;• préférences personnelles qui influencent la consommation d’aliments utiles.

Rappeler aux participants de revoir fréquemment cette liste d’obstacles car ils peuventêtre amenés à les rencontrer dans leur propre travail. Quand ils font une «évaluation dela situation» pour la région dans laquelle ils travaillent, ils doivent observer et rassemblerles informations concernant ces obstacles. Leur travail en sera ensuite plus efficace.

Introduire le concept de sécurité alimentaire et nutritionnelle et distribuerle support de cours 2.10 «Sécurité alimentaire».

La sécurité alimentaire signifie l’accès de tous aux aliments nécessaires pour menerune vie saine.

Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:

• Assurer des disponibilités alimentaires adéquates aux niveaux national maisaussi des ménages.

• Stabiliser au maximum ces disponibilités.

• Faire en sorte que chaque ménage ait un accès matériel et économique à unenourriture suffisamment saine et nutritive pour répondre aux besoins énergétiqueset nutritionnels de chaque membre du ménage.

Insister sur le fait que l’accès à une nourriture adéquate et nutritive, condition pour garantirla sécurité alimentaire des ménages, ne signifie pas automatiquement une améliorationde l’état nutritionnel de chaque membre du ménage. Il y a plusieurs raisons à cela:

• Avoir accès à la nourriture ne garantit pas une consommation adéquate pourtous les ménages dans le besoin.

• Une consommation globale adéquate au niveau des ménages ne garantit pas uneconsommation adéquate pour les individus vulnérables à l’intérieur des ménages.

• Une consommation énergétique adéquate par les ménages et les personnesvulnérables ne garantit pas un régime alimentaire de qualité et sain qui soitsuffisant pour aboutir au bien-être nutritionnel.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

• La consommation de nourriture adéquate ne garantit pas que l’utilisationbiologique des aliments soit optimale, en particulier si des facteurs nonalimentaires interviennent (ex.: la santé).

La sécurité nutritionnelle se concentre sur le bien-être nutritionnel de chaque membredu ménage; le concept de sécurité nutritionnelle s’intéresse à la consommation et àl’utilisation physiologique de quantités adéquates de nourriture saine et nutritive parchacun des membres du ménage.

Distribuer les supports de cours 2.11 «Facteurs déterminants de la sécuritéalimentaire et nutritionnelle des ménages» et 2.12 «La chaîne alimentaire».

Le feuillet 2.11 est un résumé des facteurs qui influencent à la fois la sécurité alimentairedes ménages et les divers déterminants de la sécurité nutritionnelle. Il illustre égalementla relation mutuelle entre les deux conditions et souligne le rôle pivot que joue la sécuriténutritionnelle dans les efforts que font les personnes pour gagner leur vie.

Il devient évident que la sécurité nutritionnelle est influencée par un ensemble complexede procédés qui s’opèrent au niveau de l’entité du ménage, à l’intérieur de celui-ci etau niveau de chacun de ses membres. La sécurité alimentaire des ménages est unecondition préalable à la sécurité nutritionnelle.

Développer le concept de sécurité alimentaire en expliquant comment lesproblèmes peuvent apparaître à n’importe quelle étape de la chaînealimentaire.

Terminer cette unité en montrant que toutes les étapes nécessaires pour produire de lanourriture, pour l’acheminer aux personnes et pour s’assurer qu’elle peut être réellementutilisée de manière efficace par l’organisme doivent fonctionner d’une façonharmonieuse si l’on veut obtenir un bon état nutritionnel dans la communauté. Unrapport de cause à effet a lieu, où chaque étape de déplacement des aliments changel’efficacité de l’étape qui suit.

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SUPPORT1

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

LES NUTRIMENTS DANS LE CORPS HUMAIN

La santé, ainsi que le développement physique et mental sont directement liés à laqualité et à la quantité des aliments que nous mangeons. La nourriture apporte lesnutriments nécessaires à l’entretien du corps, à son activité, à sa croissance, à lareproduction et à la lactation. Le graphique ci-dessous montre les nutriments présentsdans l’organisme.

Fonctions (exemples)

Énergie activité physique.

Croissance nouveaux tissus, os, grossesse.

Régénération renouvellement tissulaire.

Entretien des fonctions de l’organisme température du corps, circulation sanguine,défenses contre la maladie.

Glucides fournissent l’énergie nécessaire à l’activité physique, au maintien de latempérature corporelle et à diverses fonctions internes. Ces deux nutrimentssont nécessaires en quantités plus importantes que les autres, l’eau miseà part. Un gramme de lipide fournit deux fois plus d’énergie qu’un grammede glucide. Si l’apport énergétique est insuffisant par rapport aux besoinsde notre corps pour assumer toutes les activités, il ira chercher l’énergiedans les réserves en graisse du corps – c’est ainsi que nous perdons dupoids. Si l’apport énergétique est supérieur aux besoins du corps, l’excédentira s’ajouter aux réserves lipidiques emmagasinées dans l’organisme – c’estainsi que nous prenons du poids.

Protéines entrent dans la constitution des tissus, de la peau, des os, des muscles,du sang, des cheveux. Elles fournissent également de l’énergie.

Les vitaminesVitamines B aident à l’assimilation correcte des autres nutriments.

Vitamine C particulièrement importante pour la cicatrisation des plaies et la formationdu sang.

Vitamine D nécessaire à la formation des os.

Vitamine A essentielle pour maintenir la peau en bonne santé, pour la vision et pourprotéger le corps contre les maladies.

Les minéraux interviennent dans de nombreux processus vitaux. Certains d’entre euxont en plus une fonction particulière dans l’organisme.

Fer entre dans la constitution du sang.

Iode essentiel pour prévenir le développement du goitre.

Calcium nécessaire pour maintenir les os et les dents en bonne santé.

Eau intervient dans presque tous les processus vitaux. Elle sert à éliminer lesdéchets et à réguler la température du corps. C’est le nutriment le plusimportant en terme de quantité. On peut survivre des semaines sans manger,mais sans eau, on meurt en quelques jours.

Eau 63%

Glucides 1%

Minéraux 7%

Lipides 12%Protéines 17%

et lipides

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UNITÉ 2

SUPPORT2

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

LES BONNES SOURCES D’ÉNERGIE ET DE PROTÉINES

Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en énergie (c’est-à-dire les glucides etles lipides) et en protéines. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments quel’on trouve facilement dans votre région.

Aliments énergétiques Aliments énergétiques

Maïs, toutes variétés .........................................................Sorgho .........................................................Mil .........................................................Riz .........................................................Blé, toutes variétés .........................................................Manioc .........................................................Pommes de terre, toutes variétés .........................................................Ignames .........................................................Taro .........................................................Sucre et produits dits sucrés .........................................................Bananes et plantains .........................................................Avocats .........................................................Huiles et graisses .........................................................Arachides .........................................................Soja, sésame et autres graines oléagineuses .........................................................Pois et haricots (à maturité) .........................................................

Sources de protéines Sources de protéines

Viande, tous types .........................................................Poisson, tous types .........................................................Arachides .........................................................Soja .........................................................Pois, haricots (à maturité) .........................................................Insectes .........................................................Rongeurs .........................................................Œufs .........................................................Lait, tous types .........................................................Fromage .........................................................Yaourt .........................................................Volaille .........................................................Oiseaux sauvages et viande de gibier .........................................................

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SUPPORT3

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

LES SOURCES DE VITAMINES ET DE MINÉRAUX

Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en vitamines et en minéraux. Dans ladeuxième colonne, écrivez le nom des aliments qui sont disponibles localement.

Sources de vitamines Sources de vitamines

Vitamines B Vitamines BLégumes verts .........................................................Arachides .........................................................Pois, haricots .........................................................Céréales (en particulier complètes) .........................................................Viande, poisson .........................................................Œufs .........................................................

Vitamine C Vitamine CFruits et légumes .........................................................Foie .........................................................Pomme de terre .........................................................

Vitamine A Vitamine AFruits et légumes de couleur .........................................................(plus la couleur est foncée, plus .........................................................le contenu en vitamine est élevé. .........................................................Exemples: feuilles de couleur vert foncé, .........................................................papaye, mangue, goyave, carotte, avocat). .........................................................Beurre, margarine enrichie, œufs, lait .........................................................Foie .........................................................

Sources de minéraux Sources de minéraux

Fer FerAbats tels que le foie, les rognons .........................................................Petits poissons consommés entiers .........................................................Insectes .........................................................Pois chiches .........................................................Haricots secs .........................................................Œufs .........................................................Légumes à feuilles vert foncé .........................................................Fruits secs .........................................................

Calcium CalciumLait, fromage .........................................................Pois chiches, haricots secs, soja .........................................................Légumes à feuilles vert moyen et foncé .........................................................Petits poissons consommés entiers .........................................................Insectes .........................................................

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UNITÉ 2

SUPPORT5

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

MESURER LA MALNUTRITION

Le premier signe apparent de malnutrition chez un jeune enfant est généralement unebaisse du rythme de la croissance. Les indicateurs les plus courants utilisés pour ledétecter sont:

1. Rapport poids/âgeC’est une méthode standard, utilisée dans la plupart des centres de soins pour enfants,pour suivre la croissance. Un poids trop faible indique un régime alimentaire inadapté(temporaire ou habituel). Il peut aussi refléter une maladie récente, telle que ladiarrhée ou la rougeole.

2. Rapport taille/âgeL’alimentation a un effet moins immédiat sur la taille. Une petite taille par rapport àl’âge indique donc que le régime alimentaire habituel n’est pas adéquat.

3. Rapport poids/tailleUn rapport poids/taille qui est faible indique une baisse récente de l’apportalimentaire, la sévérité étant révélée par le degré de perte de poids oud’amaigrissement. Ce rapport est très utile quand on ne connaît pas l’âge d’unenfant.

4. Périmètre brachial (MUAC)L’amaigrissement dû à un régime alimentaire inadéquat sera démontré par unediminution du tour de bras. Cette méthode est un outil utile et pratique, en particulierpour détecter un poids anormalement bas chez les jeunes enfants. En effet, le tourde bras ne change pas énormément chez les enfants sains entre un et cinq ans. Avecun tour de bras au-dessus de 13,5 cm, on considère que l’état de santé de l’enfantest satisfaisant. Entre 12,5 et 13,5 cm, l’enfant est considéré «à risque». Inférieur à12,5 cm, on considère que l’enfant souffre de malnutrition. L’avantage de cetteméthode est qu’elle est rapide et facile à mettre en pratique. Elle ne nécessite pas unéquipement coûteux ni sophistiqué et il n’est pas nécessaire de connaître l’âge del’enfant avec une grande précision.

5. Sondage sur les aliments consommés durant les dernières vingt-quatre heures.On peut démontrer qu’un régime alimentaire est inadéquat en examinant ce que lespersonnes mangent. La méthode la plus simple consiste en un sondage sur lesaliments consommés sur une période de vingt-quatre heures. L’agent de terraindemande aux personnes de décrire ce qu’elles ont mangé durant les dernières vingt-quatre heures. Au lieu de débuter avec le repas du matin, commencer plutôt par ledernier repas et remonter ainsi dans le temps pour avoir tous les repas pris dans lajournée. Il vaut mieux interroger les personnes quand elles sont seules pour qu’ellesne soient pas tentées d’en rajouter à cause de la présence d’autres personnes. Cetteméthode permet d’estimer grossièrement les quantités d’aliments qui ont étéabsorbées.

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UNITÉ 2

SUPPORT6

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

PRISE DE MESURES: POINTS À MÉMORISER

Le poids:

• Utiliser de préférence des balances du type à bascule.

• Vérifier que les balances sont bien remises à zéro avant l’utilisation.

• Le sujet, debout ou allongé, doit rester tranquille durant la pesée.

• Le sujet ne doit porter qu’un minimum de vêtements sur lui.

• Le sujet doit avoir la vessie vide durant la pesée.

• Noter immédiatement le poids et vérifier. Il faut utiliser une courbe poids/âge pourchaque enfant.

• Durant la pesée, poser des questions pour savoir s’il n’y a pas de facteurs dont ilfaudrait tenir compte pour interpréter un poids: une diarrhée récente chronique parexemple.

• Faire la pesée, pour une même personne, toujours au même moment de la journée.

• Les balances doivent être vérifiées et entretenues régulièrement.

• Un employé local doit être formé à l’entretien de ces balances.

Périmètre brachial (MUAC)Le bras de l’enfant doit pendresouplement, le long du corps, sans banderles muscles. On mesure le tour de bras àmi-hauteur entre le coude et l’épaule.Noter immédiatement le chiffre et vérifier.

Mètre à ruban du tour de bras

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UNITÉ 2

SUPPORT7

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

EXERCICE: VALEUR NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS DE BASEET AUTRES ALIMENTS COURANTS

Utiliser ce tableau pour noter si les valeurs nutritives des aliments locaux sont bonnes(+), moyennes(0) ou faibles (-).

major groups local foods energy protein iron vitamin A

Cereals

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oilseeds andpulses

fats and oils

vegetables

fruits

food fromanimals

Céréales

Racines ettubercules

Huiles etgraisses

Légumes

Fruits

Oléagineux etlégumineuses

Types Aliments locaux Energie Protéines Fer Vitamine A

Produitsd’origineanimale

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UNITÉ 2

SUPPORT8

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

• défrichage des terres

• plantation

• culture

• moisson (récolte)

• entreposage (stockage)

• transport

• vente et achat sur le marché

• préparation

• partage au sein de la famille

• consommation alimentaire

ÉTAPES DE L’APPROVISIONNEMENT EN NOURRITURE DE LA COMMUNAUTÉ

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UNITÉ 2

SUPPORT9

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

LE SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE

Utiliser la troisième colonne pour écrire les obstacles les plus importants rencontrésdans votre système d’approvisionnement local.

Défrichagede la terre

Plantation

Culture

Récolte

Stockage

Transport

Vente et achat

Préparation desaliments

Partage au seinde la famille

Consommation

· Difficulté à travailler correctement pour cause demalnutrition

· Effectifs trop faibles· Outils à main limitant le rendement· Mauvaise organisation entraînant le retard dans les

labours

· Variété restreinte de cultures· Choix de cultures de rente· Mauvais choix dans les plantations· Cultures à faible rendement· Mauvaise qualité des semences· Mauvais système de distribution des semences· Engrais inadéquats

· Aucun crédit· Trop de pluies· Destruction des cultures par les nuisibles· Pas de personne disponible pour assurer le sarclage

· Vol des cultures· Manque de main-d’œuvre· Dégâts commis par les nuisibles

· Mauvaise méthode de stockage entraînant despertes

· Pas assez de nourriture stockée· Survente· Produits chimiques de stockage non accessibles

· Camions qui tombent en panne· Aucun camion· Mauvais état des routes

· Revenus insuffisants· Nourriture achetée cher en petites quantités· Profits trop importants des petits détaillants· Argent dépensé en bières et non en nourriture· Mauvaise influence de la publicité· Argent gaspillé en achats d’aliments de faible valeur

nutritionnelle

· Ignorance des mères dans le choix des bonsaliments à cuisiner

· Manque de combustible et/ou de temps· Contamination due à de pauvres conditions d’hygiène

et d’assainissement· Perte de nutriments durant la cuisson des aliments· Non-utilisation des aliments peu prestigieux

· Les besoins particuliers ne sont pas pris en compte· Le père mange plus que ce qui lui est dû· Trop d’enfants· Tabous alimentaires limitant le partage· Les enfants plus grands mangent plus vite

· Perte d’appétit durant la maladie· Absorption des aliments par les parasites intestinaux· Les diarrhées empêchent l’assimilation des aliments· Préférences personnelles qui empêchent la

consommation d’aliments utiles

Etapes dans le systèmed’approvisionnement

alimentaireObstacles courants rencontrés dans le système Obstacles typiques dans votre

système

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UNITÉ 2

SUPPORT10

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

La sécurité alimentaire signifie l’accès à tous, à tout moment, à la nourriture nécessairepour mener une vie saine.

Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:

• assurer une disponibilité alimentaire adéquate aux niveaux national et desménages;

• stabiliser au maximum cette disponibilité;• s’assurer que chaque ménage a un accès matériel et économique à une nourriture

suffisamment saine et nutritive pour répondre aux besoins énergétiques etnutritionnels de chaque membre du ménage.

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UNITÉ 2

SUPPORT11

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

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UNITÉ 2

SUPPORT12

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

LA CHAÎNE ALIMENTAIRE

Production agricole

Stockage

Manipulation et transformation des aliments

Vente en gros

Vente au détail

Manipulation et distribution des aliments dans le ménage

Consommation individuelle

État nutritionnel

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U N I T É 2

43

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

ANNEXE DE L’UNITÉ 2

Aliments, nutrimentset régimes alimentaires

Vous trouverez dans cette annexe des informations sur les différents aliments, leurcontenu en nutriments et leur rôle physiologique dans l’organisme, ainsi que les besoinsnutritionnels et les facteurs qui les affectent.

A. ALIMENTS, NUTRIMENTS ET RÉGIMES ALIMENTAIRES

LES GROUPES D’ALIMENTS

Les aliments, comme les produits de l’agriculture, peuvent être classés et regroupés dedifférentes façons. Les agronomes distinguent les cultures de plein champ, les plantations,les cultures de rente, les plantes horticoles, le fourrage et les pâturages.

En nutrition, différentes méthodes de classement des aliments ont été proposées. Onpeut grouper les aliments selon leur constituant en nutriments majeur (par exemple, lesaliments gras, les aliments riches en amidon et les aliments riches en protéines); selonleur rôle dans la nutrition humaine (par exemple, les aliments énergétiques, les alimentsayant un rôle protecteur et ceux qui servent à la constitution du corps); selon les nutri-ments (par exemple, les glucides, les lipides, les vitamines et les protéines); ou selonleur valeur commerciale (par exemple, les céréales, les racines et les tubercules, lesnoix et les oléagineux, les fruits et les légumes à feuilles).

Tous les aliments, d’origine animale ou végétale, contiennent un ensemble de nutriments.Le sucre blanc raffiné, qui est constitué de cent pour cent de glucides (saccharose) estune exception. Alors qu’il est possible de classer les aliments selon les constituantsmajeurs qu’ils renferment, la plupart des aliments rentreront dans plusieurs catégories.

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U N I T É 2

A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )

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Annexe

ASK

Nutriments dans différents types d’aliments

Source: King et Burgess. Nutrition for developing countries. Oxford University Press, Oxford 1993.

LES PRINCIPAUX NUTRIMENTS ET LEURS FONCTIONS

Manger est une activité naturelle et essentielle. La nutrition est la science qui expliquele rôle des aliments et des nutriments dans le corps humain.

Pour comprendre la nutrition humaine, il est nécessaire de connaître les besoins ennutriments et d’appréhender le rôle joué par les aliments et les nutriments dans lacroissance, la santé, les activités et la reproduction.

Les facteurs alimentaires essentiels peuvent être classés selon leur nature chimique, c’est-à-dire: les glucides (ou hydrates de carbone), les protéines, les lipides, les vitamines et lesminéraux. On ajoute parfois à cette liste les fibres alimentaires et l’eau. Vous trouverez ci-après une classification simple des constituants alimentaires. Les vitamines et les minérauxpeuvent aussi être désignés comme des micronutriments. Un régime alimentaire sainoffre l’ensemble des nutriments indispensables en quantités appropriées. Les besoins dechaque individu varient selon la taille, l’âge, le sexe, l’état physiologique et le mode de vie.

Aliment Apport élevé en Apport modéré en

Céréales Amidon, fibres Protéines, vitamines B,nombreux minéraux

Racines amylacées et fruits Amidon, fibres Quelques minéraux,vitamine C si frais,vitamine A si chair jauneou orange

Haricots et pois Protéines, amidon, Vitamines Bquelques minéraux, fibres

Oléagineux Lipides, protéines, fibres Vitamines B, quelquesminéraux

Huiles et graisses Lipides Vitamine A si orangeou rouge

Légumes vert moyen ou foncé Vitamines A et C, folate Protéines, minéraux

Légumes de couleur orange Vitamines A et C Fibres

Fruits de couleur orange Vitamines A et C Fibres

Agrumes Vitamine C Fibres

Lait Lipides, protéines, calcium,vitamines

Œufs Protéines, vitamines Lipides, minéraux (excepté fer)

Viande Protéines, lipides, fer

Poisson Protéines, fer

Foie Protéines, fer, vitamines

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U N I T É 2

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

Classification simple des constituants alimentaires

Les nutriments en tant que sources d’énergieCertains nutriments sont interchangeables pour répondre à des besoins spécifiques ducorps humain. Parmi les glucides (appelés également hydrates de carbone), on faitsouvent la distinction entre féculents et sucres, les deux entrant dans la catégorie desaliments énergétiques. Les lipides sont aussi une source concentrée d’énergie. Si l’apportalimentaire est insuffisant, l’organisme ira transformer les protéines en énergie mais cen’est pas leur rôle premier. Par conséquent, seuls les féculents, les sucres et les lipidessont considérés comme aliments énergétiques par les nutritionnistes.

Les fibres ne sont pas décomposées par les enzymes digestives comme le sont lesautres nutriments. La plupart reste dans le tube digestif pour faciliter la digestion et leprocessus d’évacuation des selles. Les fibres solubles fermentent dans le gros intestinet produisent des acides gras et autres substances que l’organisme assimile et transformeen énergie.

Les féculentsLes glucides fournissent l’essentiel de l’énergie nécessaire à l’organisme. L’énergiedégagée par oxydation complète est de 4 kilocalories (kcal) par gramme.

Les aliments riches en amidon tels que les céréales, les racines et les tubercules sont lesprincipales sources d’énergie et contiennent également d’autres nutriments, ainsi qu’unebonne quantité de protéines, en particulier dans le cas des céréales. Les légumineuseset les oléagineux sont également de bonnes sources d’énergie dans l’alimentation, grâceaux glucides et aux lipides qu’ils contiennent. Quand l’aliment de base est disponibleen quantité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques des personnes, il y a deschances pour que leurs besoins en protéines soient également satisfaits.

Constituant Rôle

Eau Assure l’équilibre hydrique, régule latempérature du corps

Glucides Fournit l’énergie servant au travail et aumaintien de la température

Lipides Énergie et source d’acides gras essentiels

Protéines Croissance et régénération

Minéraux Formation des tissus, métabolisme etprotection

Vitamines Métabolisme et protection

Éléments non digestibles et non Servent à transporter les autres nutriments,absorbables, dont les fibres augmentent l’effet de satiété, abritent la

flore bactérienne et favorisent la bonneélimination des déchets

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A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )

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Annexe

Huiles et graissesLes huiles et les graisses sont des formes concentrées d’énergie. L’énergie dégagée parl’oxydation complète des acides gras est d’environ 9 kcal par gramme, en comparaisonavec les 4 kcal par gramme des glucides et des protéines. L’énergie est stockée dansl’organisme pour un usage ultérieur sous la forme de graisses. Certaines plantes, enplus de stocker l’énergie sous forme de glucides, conservent aussi de l’huile dans leursnoix, leurs graines, leurs germes et leurs fruits. En Afrique, l’essentiel du contenulipidique de l’alimentation traditionnelle provient des plantes oléifères telles que l’huilede palme, l’huile d’arachide, l’huile de coco et l’huile de sésame.

Si l’activité physique est peu importante (travail peu laborieux), les glucides fournissentgénéralement l’énergie suffisante. Toutefois, durant les longues périodes de dépenseénergétique, l’organisme sera amené à rechercher l’énergie dans les lipides si l’apporten glucides est insuffisant. Il est également nécessaire de consommer une certainequantité de lipides pour assurer une densité énergétique adéquate. Il importe notammentd’ajouter des petites quantités d’huile aux aliments de sevrage et à l’alimentation desjeunes enfants pour augmenter la densité énergétique des aliments solides que sont lesfarines de céréales, les racines et les tubercules.

Il existe d’autres raisons pour inclure des lipides dans un régime alimentaire équilibré.Les matières grasses alimentaires transportent les acides gras essentiels et les vitaminesliposolubles A, D, E et K.

MICRONUTRIMENTS: VITAMINES ET MINÉRAUX

Les vitamines sont nécessaires en quantités modérées dans l’alimentation. On distingueles vitamines liposolubles et les vitamines hydrosolubles. Celles qui sont liposolublespeuvent être stockées dans l’organisme jusqu’à un certain degré et ne sont pas éliminéespar les urines. Les vitamines hydrosolubles sont, elles, largement éliminées par lesurines. Elles doivent donc être fournies quotidiennement par l’alimentation.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

Les vitamines et leurs meilleures sources alimentaires

Vitamines Meilleures sources

Vitamines liposolubles1

Vitamine A Foie, huile de foie de poisson, jauned’œuf, lait et produits laitiers, légumesverts (en particulier feuilles de kale,d’amaranthe, de patates douces, de dolicset de manioc), fruits et légumes de couleurjaune et orange (carotte, citrouille,mangue, papaye, orange), patates doucesà chair orange, huile de palme

Vitamine D Huile de foie de morue, poissons gras,foie, jaune d’œuf

Vitamine E Huiles végétales (maïs, soja, tournesol),noix, germes de soja, céréales, jaune d’œuf

Vitamine K Légumes verts, huiles végétales, jauned’œuf, bœuf, mouton, volaille

Vitamines hydrosolubles2

Thiamine (vitamine B1) Mil, sorgho, blé, maïs, légumes secs, riz,foie, rognons, bœuf, noix

Riboflavine (vitamine B2) Légumes verts, foie, rognons, lait,fromage, œufs, germes de céréales

Niacine (acide nicotinique, nicotinamide, Viandes maigres, volaille, poisson,vitamine PP) arachides, légumes secs, blé, igname,

pomme de terre

Acide pantothénique (vitamine B5) Rognons, poisson, jaune d’œuf, la plupartdes légumes et des céréales

Pyridoxine (vitamine B6) Viande, volaille, poisson, jaune d’œuf,céréales complètes, banane, pomme deterre, légumes secs, lentilles, pois chiches

Biotine (vitamine H) Arachides, légumes secs, jaune d’œuf,champignons, banane, pamplemousse,pastèque

Acide folique Légumes verts (pertes élevées lors de lacuisson), fruits frais (en particulier jusd’orange), légumes secs, pois, noix, jauned’œuf, champignons, banane, foie

Cobalamine (vitamine B12) Foie, rognons, poulet, bœuf, poisson,œufs, lait, fromage

Acide ascorbique (vitamine C) Agrumes, goyave, baobab, mangue,papaye, légumes verts, piment vert,pomme de terre, poivron vert, tomate

1 Vitamines contenues et/ou solubles dans les huiles, les graisses et les matières grasses.2 Vitamines solubles dans l’eau, par opposition aux vitamines liposolubles.

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A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )

48

Annexe

Les minéraux constituent un autre groupe d’éléments chimiques dont l’organisme abesoin et qui doivent être fournis par l’alimentation. Le contenu minéral des alimentsest variable. Certains minéraux, tels que le calcium et le fer, sont souvent, comme lesvitamines, sous une forme liée et donc difficilement absorbés dans le tube digestifhumain. La plupart des minéraux ne sont nécessaires qu’en quantités infimes et ils onttous des fonctions spécifiques dans l’organisme humain.

La vitamine A dans les aliments et son rôle dans l’organisme.Elle est essentielle pour la vision car elle permet de garder le devant de l’œil (laconjonctive et la cornée) solide, clair et humide. Elle est importante pour son actiondans la différenciation cellulaire, la reproduction et la croissance, et la réponseimmunitaire. Elle contribue au maintien en bon état de la peau (cellules épithéliales) etdes muqueuses freinant ainsi l’invasion du corps par des micro-organismes.

La vitamine DElle est nécessaire à l’assimilation du calcium et du phosphore. Elle aide à contrôlerl’assimilation du calcium par l’intestin et à réguler le taux de calcium dans le sang et lesos. Une carence en vitamine D entraîne une déformation des os, appelée rachitismechez les enfants et ostéomalacie chez les adultes. On trouve la vitamine D dans le laitentier, la crème, le beurre et le fromage. Il y en a un peu dans la chair des poissons graset dans les œufs. Par l’action du soleil sur leur peau, la plupart des enfants fabriquentsuffisamment de vitamine D pour répondre à leurs besoins.

Les autres vitamines liposolublesLes autres vitamines liposolubles sont les vitamines E et K. La vitamine E est essentiellepour maintenir une structure normale des membranes cellulaires de l’organisme et elleintervient dans la formation des globules rouges dans le sang. Elle a un rôle protecteursur les poumons, le cœur et les autres tissus et contribue à éviter la destruction desglobules rouges.

Les meilleures sources alimentaires de vitamine E sont les huiles végétales, les noix, laviande, les légumes verts, le germe de blé et le jaune d’œuf.

On trouve de la vitamine K dans les légumes verts, le jaune d’œuf, les huiles végétales,le fromage et le foie. Cette vitamine intervient dans le processus de coagulation sanguineen cas de blessures.

Les vitamines hydrosolublesLes vitamines hydrosolubles incluent la vitamine C et les vitamines du groupe B.

La vitamine C est importante pour le développement et le maintien en bonne santé desos, des dents, des gencives, des ligaments et des vaisseaux sanguins.

Elle stimule les réactions immunologiques anti-infectieuses et intervient dans le processusde cicatrisation des plaies et des brûlures. En outre, elle favorise l’assimilation du fernon héminique, que l’on trouve dans les végétaux, les œufs et le lait. Ce fer estdifficilement assimilable par l’organisme. Les agrumes, par exemple, qui contiennent

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

de la vitamine C et de l’acide citrique, augmentent le pourcentage d’absorption du fernon héminique contenu dans un plat de maïs et de légumes secs ou d’une autre céréaleassociée à un mélange de légumes s’ils sont consommés en même temps.

Une carence prolongée en vitamine C engendre le scorbut, une maladie qui affaiblit lesystème immunitaire de l’organisme.

La vitamine B12 ne se trouve que dans les aliments d’origine animale tels que la viande,le poisson et les produits laitiers.

Le fer et l’anémie nutritionnelleLe fer est un nutriment minéral qui est essentiel à la formation de l’hémoglobine et decertains enzymes dans l’organisme. L’hémoglobine est le pigment rouge présent dansles globules rouges et qui transporte l’oxygène dans le sang. Le fer est présent dansune variété d’aliments tels que le foie, la viande, les céréales (en particulier le graincomplet), le poisson, les légumes verts, les noix et les légumes secs.

On distingue deux types de fer dans l’alimentation: le fer héminique et le fer nonhéminique. Le fer héminique est présent dans le sang et la viande d’origine animale,les oiseaux et le poisson. Bien qu’il soit relativement bien absorbé par l’organisme,seulement 15 à 35 pour cent de tout le fer puisé dans l’alimentation passe à travers laparoi du tube digestif.

Le fer issu des végétaux, des œufs et du lait s’appelle le fer non héminique. Le nourrissonest capable d’absorber 50 pour cent du fer du lait maternel.

Les autres composants d’un repas peuvent entraver l’absorption du fer non héminique.L’assimilation du fer non héminique augmente si on associe des aliments riches envitamine C, en particulier des fruits, qui contiennent également de l’acide citrique.L’absorption conjointe de fer héminique (aliments d’origine animale comme le foie, lepoulet ou le poisson) et non héminique dans un même repas favorise également cetteassimilation. Des boissons telles que le café et le thé contiennent des tanins qui peuventréduire l’assimilation du fer si elles sont prises au cours des repas.

La fermentation et la germination des graines et des légumes secs peuvent augmenterl’assimilation du fer non héminique.

Une carence en fer, aboutissant à l’anémie, peut être aggravée par des facteurs quiprovoquent une diminution des globules rouges. Les ankylostomes, la bilharziose etautres parasites sont des infestations qui favorisent les hémorragies sanguines et ledéveloppement ultérieur de l’anémie nutritionnelle.

L’iode et son rôle physiologiqueParmi les minéraux présents dans le corps humain, l’iode est considéré comme unmicronutriment ou élément-trace. En cas de carence, un goitre peut apparaître et, dansles cas les plus extrêmes, il peut conduire au crétinisme et à un retard du développementmental.

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BESOINS ÉNERGÉTIQUES ET NUTRITIONNELS PARTICULIERS

Grossesse et lactationChez la femme enceinte, les besoins énergétiques et protéiniques augmentent pourpréparer son corps à l’allaitement et pour répondre aux demandes croissantes du fœtus.Une femme correctement nourrie, ayant une activité physique importante telle qu’untravail agricole, peut avoir besoin d’un complément de 200 kcal par jour. Une femmesous-alimentée devrait augmenter son apport alimentaire de 200 à 285 kcal par jourpour réduire le risque de donner naissance à un bébé de petite taille et pour être capablede produire suffisamment de lait.

Une femme allaitante a besoin d’environ 500 kcal et de 18 à 21 grammes de protéinessupplémentaires par jour. L’énergie et les nutriments entrant dans la composition dulait maternel proviennent, d’une part, de ce que la mère consomme et, d’autre part, desréserves de nutriments accumulées avant et durant la grossesse. Il vaut mieux accumulerde bonnes réserves avant la naissance pour produire un bon lait maternel qued’augmenter sa ration alimentaire une fois que le bébé est né.

Nourrisson et sevrageLe lait maternel fournit tous les nutriments dont un nourrisson a besoin. Si la mère aune alimentation correcte, ces nutriments seront présents dans son lait exactement dansles bonnes proportions. Les nutriments présents dans le lait maternel sont plus facilementdigérés et assimilés et sont mieux utilisés par l’organisme du bébé que ceux présentsdans les préparations artificielles pour bébé (les biberons). Le lait maternel contientégalement des organismes vivants anti-infectieux qui protègent le bébé contre lesinfections. Les avantages de l’allaitement sont nombreux: il retarde l’arrivée d’unenouvelle grossesse, il coûte moins cher que l’allaitement artificiel et il renforce le lienentre la mère et son bébé.

Tant que le régime alimentaire de la mère est bon, l’allaitement maternel durant les quatrepremiers mois de vie permettra à son bébé de se développer et de grandir de façon régulière.Si l’on introduit trop tôt des aliments solides, le bébé risque de diminuer sa consommationde lait maternel. Le processus progressif de sevrage que l’on recommande est de passerde l’allaitement exclusif (complète dépendance vis-à-vis du lait maternel) à un allaitementpartiel en plus des aliments de sevrage, puis à l’allaitement occasionnel, quand l’enfantest capable de manger la nourriture familiale et qu’il arrêtera alors l’allaitement.

Des repas fréquents et une densité nutritive élevée dans le régime alimentaire dunourrisson contribueront à lui assurer un sevrage sain et réussi. Pour apporter à l’enfantdes repas plus réguliers ou des aliments de sevrage plus denses, il est nécessaire de luiconsacrer plus de temps et d’attention.

Les enfants d’âge scolaire et les adolescentsL’alimentation des enfants d’âge scolaire doit répondre aux besoins élevés d’unorganisme en pleine croissance, d’une activité physique intense et du développementmental. Entre l’âge de 11 et 16 ans, les enfants grandissent très vite et ont besoind’avantage de nourriture sous forme de goûters en plus des trois repas normaux.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

Les enfants arrivant à l’école affamés ne pourront pas se concentrer sur leurs leçons etleur scolarité en souffrira. Un apport énergétique insuffisant conduit à l’inactivité et àune attention réduite; un état de dénutrition chronique empêchera un enfant de réalisercomplètement son potentiel mental et physique.

Les personnes âgéesAu fur et à mesure que l’homme vieillit, ses besoins alimentaires et nutritionnelsdiminuent en même temps que ses activités. Si l’apport énergétique est diminué, il y ade fortes chances pour que les apports en vitamines et minéraux soient eux aussi moinsimportants. Il importe donc de s’assurer que les régimes alimentaires des personnesâgées ne deviennent pas trop monotones et restreints. À chaque fois que cela est possible,ils devraient consommer quotidiennement des légumes et des fruits frais, en particulierceux qui sont riches en vitamines A, C et D.

B. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION

La sécurité alimentaire est définie comme étant «l’accès de tous et à tout moment auxaliments nécessaires pour mener une vie saine». Pour atteindre cet objectif, troisconditions doivent être remplies:

• adéquation des disponibilités alimentaires en termes de quantité, qualité et variétédes aliments;

• stabilité des approvisionnements alimentaires;• accès durable pour chacun à la nourriture dont il a besoin.

La sécurité alimentaire est l’une des conditions importantes à assurer pour qu’un individuait un état nutritionnel satisfaisant et se maintienne en bonne santé.

Le concept de nourriture adéquate est important pour la sécurité alimentaire des ménages.En clair, cela signifie que ce qui est adéquat pour un membre du ménage ne l’est paspour un autre. Les besoins en nutriments varient selon les personnes et dépendent deplusieurs facteurs comprenant l’âge, le sexe, le niveau d’activité et l’état physiologique.

Plusieurs conditions importantes définissent une alimentation adéquate, permettant àchacun de rester actif et en bonne santé:

• elle doit apporter suffisamment d’énergie et de protéines;• elle doit fournir les micronutriments (vitamines et minéraux) en quantités

suffisantes pour rester en bonne santé;• elle doit être saine et exempte de contaminants, de parasites et de toxines pouvant

être dangereux pour la santé;• elle doit être culturellement acceptable et doit, en outre, satisfaire le palais et

pouvoir apporter du plaisir au consommateur.

La sécurité alimentaire des ménages repose sur des revenus et des avoirs adéquats, ycompris les biens tels que les terres et autres ressources productives. La sécurité

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Annexe

alimentaire est intimement associée à l’accès à une nourriture nutritionnellementadéquate au niveau des ménages, c’est-à-dire la capacité des ménages ou des individusà se procurer suffisamment de vivres pour avoir un apport alimentaire adéquat à toutmoment.

La sécurité alimentaire des ménages peut se traduire par un état nutritionnel satisfaisantsi les membres du ménage ont une sécurité nutritionnelle, une condition qui associe:

• l’accès à une nourriture nutritionnellement adéquate et saine;• une connaissance et des compétences suffisantes pour acquérir, préparer et

consommer des aliments adéquats, y compris ceux qui doivent répondre auxbesoins spécifiques des jeunes enfants;

• l’accès aux services de santé et à un environnement sain pour assurer uneutilisation biologique efficace des aliments consommés.

Stratégies pour améliorer et faire durer la sécurité alimentaire des ménagesUne production alimentaire accrue et l’accès à celle-ci sont des facteurs cruciaux pouraboutir à une amélioration nutritionnelle importante. L’accès à des disponibilitésalimentaires stables, variées et durables est une condition préalable à l’établissementde la sécurité alimentaire au niveau des ménages.

Les stratégies pour une diversification des aliments aux niveaux de la communauté etdes ménages incluent une gamme d’activités basées sur l’alimentation. Ces activitéscomprennent:

• la promotion des cultures diversifiées et des systèmes agricoles intégrés;• l’introduction de nouvelles cultures;• la promotion des aliments traditionnels insuffisamment exploités et des jardins

potagers;• le petit élevage d’animaux;• la promotion des produits de la pêche et de la forêt pour la consommation

domestique;• la promotion des méthodes améliorées de conservation et de stockage des fruits

et légumes pour réduire le gaspillage, les pertes d’après-récolte et les influencessaisonnières;

• le renforcement de petites unités de transformation agro-alimentaires etd’industries alimentaires;

• la production de revenus;• l’éducation nutritionnelle pour encourager la consommation d’aliments sains et

nutritifs tout au long de l’année.

La durabilité des approvisionnements alimentaires se réfère à la capacité d’assurer unestabilité permanente des réserves alimentaires du ménage et l’aptitude des ménages àrépondre aux besoins alimentaires et aux moyens de subsistance de façon continue.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

Pour cela quatre conditions sont nécessaires:

La première est un système de production agricole qui soit durable. Dans les zones oùles ménages dépendent des ressources naturelles pour tirer leurs revenus et se nourrir,il importe que les pratiques de production n’entrent pas en conflit avec l’environnementou le perturbent, ce qui aurait des conséquences négatives sur les productions ultérieures.

La deuxième est que la productivité future soit protégée. La durabilité exige que lesaliments soient obtenus d’une manière qui n’entraîne pas une perte de la capacitéproductive des ménages.

La troisième est que les personnes ne doivent compter que sur elles-mêmes (se suffisentà elles-mêmes), c’est-à-dire sur leurs propres efforts et leurs ressources, les échangesou les procédés commerciaux pour se procurer de la nourriture plutôt qu’être tributairesde la charité, des aides, des associations philanthropiques ou du bénévolat. Une aidesociale directe ou des actions génératrices de revenus ciblées, à l’égard de ceux quisont les plus pauvres dans la société, peuvent être envisagées.

La quatrième, enfin, est que les efforts des ménages pour assurer la sécurité alimentairesous-entendent l’accès à d’autres besoins fondamentaux considérés comme importantspar les ménages comme l’éducation, la santé, l’eau potable et le logement.

Les groupes les plus vulnérables face à l’insécurité alimentaire et à la malnutritionSouvent les personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire doivent aussi faireface à d’autres problèmes d’ordre socio-économiques, écologiques, démographiqueset éducatifs, pour ne citer que ceux-là. Par exemple, les mêmes personnes qui souffrentde malnutrition vivent aussi dans un environnement défavorisé, sans assainissement,sans système éducatif ou de formation et n’ont pas d’opportunités de travail. Le milieudans lequel elles vivent peut être dégradé ou pollué. Il peut y avoir surpeuplement oupas assez de ressources pour nourrir tout le monde. Le fait que ces différents problèmescoexistent dans la même communauté aggrave la situation.

Compte tenu des variations régionales et locales, les ménages qui sont les plus susceptiblesd’être vulnérables face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sont les suivants:

• les fermiers qui ne produisent que des quantités faibles ou insuffisantes denourriture pour se nourrir;

• les travailleurs agricoles sans terre n’ayant pas les ressources adéquates pourproduire de la nourriture ou des revenus pour s’en procurer;

• les ménages dont le chef de famille est une femme;• les ménages ayant à charge un nombre important de dépendants;• les ménages résidant sur des terres marginales non exploitables (par exemple,

dans des zones prédisposées à la sécheresse ou des versants touchés par l’érosion);• les ménages qui disposent de revenus insuffisants pour avoir un accès permanent

à des aliments sains, de bonne qualité et en quantité suffisante.

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Annexe

Parmi tous ces ménages, ceux ayant des enfants de moins de cinq ans et des femmes enâge de procréer sont les plus vulnérables. Le risque est augmenté quand l’accès auxservices de santé n’est pas adéquat.

Risques d’insécurité alimentaire et populations affectées

Risques Ménages et individus à risque

Production agricole • Petits exploitants dont les revenus sont peu(ravageurs, sécheresse, etc.) diversifiés et qui ont un accès limité aux technologies

améliorées (par exemple, semences améliorées,engrais, irrigation, lutte contre les ravageurs)

• Travailleurs agricoles sans terre

Commerce agricole • Petits exploitants spécialisés dans un produit(interruption des exportations d’exportationet des importations) • Petits éleveurs

• Ménages pauvres fortement dépendant des alimentsimportés

• Citadins pauvres

Prix des aliments • Ménages pauvres qui doivent acheter toute leur nourriture(hausse importanteet soudaine des prix)

Emploi • Les ménages salariés• Employés du secteur informel dans les zones périurbaines

et dans les zones rurales en cas de mauvaises récoltesimprévues

Santé • Collectivités mais surtout les ménages qui ne peuvent se(maladies infectieuses permettre des soins préventifs ou curatifs et les membrespouvant entraîner une baisse vulnérables de ces ménagesde productivité)

Politiques et échec • Ménages résidant dans des zones perturbéesdes politiques (guerre, troubles civils)

• Ménages résidant dans des zones à faible potentiel nonreliées aux centres de croissance par des infrastructures

Démographie • Femmes, surtout si elles ont peu ou pas accès à(risques individuels touchant l’éducationde larges groupes) • Ménages dont le chef est une femme

• Enfants durant la période de sevrage• Personnes âgées

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Annexe

VIH/SIDA3 et son impact sur la sécurité alimentaire et la nutrition des ménagesLes carences énergétiques et alimentaires, souvent associées à des infections et à desmaladies parasitaires, altèrent les performances physiques de l’adulte et sa capacité detravail. La perte de productivité qui en résulte entraîne souvent des conséquences gravespour la sécurité alimentaire des ménages affectés. Peu d’infections ont plus d’influencesur la capacité de production alimentaire et l’état nutritionnel que le VIH responsabledu SIDA. Le SIDA a probablement une influence déterminante sur l’aptitude de lapopulation à produire, transporter, vendre et acheter les aliments.

En plus de l’impact direct sur l’agriculture, les conséquences indirectes sérieuses sontla disparition des structures traditionnelles familiales de prise en charge, la perte d’unemain-d’œuvre formée et la baisse des revenus familiaux. Le nombre d’orphelins est enhausse constante.

Outre la perte de capacité de travail de la personne atteinte du VIH occasionnée par samaladie et de sa mort éventuelle, les membres de la famille doivent lui consacrer dutemps pour la soigner et, par conséquent, négligent leurs activités à la ferme et àl’extérieur.

L’impact du VIH/SIDA est sans doute plus grave sur les groupes déjà vulnérables, telsque les personnes souffrant de malnutrition et en insécurité alimentaire. Les programmesles plus performants sont ceux qui permettent aux personnes de faire face à la perte detravail. Il faut faire l’effort d’intégrer tous les aspects de réduction de la pauvreté, letravail domestique et agricole, les besoins des orphelins et autres jeunes gens en matièred’éducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, et les sources de revenus.

3 VIH/SIDA est l’abréviation pour virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

UNITÉ 3

S’informer sur la communauté

Orientat ion

Cette unité a pour but d’apporter à l’agent de terrain les compétences de base qui lui

seront nécessaires pour obtenir des informations de la communauté. Entretiens approfondis

et groupes de discussion sur des thèmes précis sont des techniques de communication

nécessaires pour connaître l’opinion des personnes sur les problèmes de nutrition et les

différentes solutions qu’ils proposent.

Toutefois, les agents de terrain ont souvent peu de temps, aucune aide et rarement les

compétences qui leur permettent de mener à bien des entretiens approfondis et des

discussions en groupe. Cette partie du programme est donc centrée sur une série de

techniques d’entretien sélectionnées qui forment la base de ce qu’il faut savoir pour obtenir

des informations de la communauté. De telles compétences permettent d’éviter qu’un

agent de terrain ait à imaginer par lui-même ce que sont les causes d’un problème et quels

devraient être les programmes d’intervention appropriés, sans avoir préalablement consulté

les populations concernées.

De façon à renforcer l’efficacité des techniques d’entretien telles qu’elles sont enseignées

dans cette unité, on trouvera également des explications sur d’autres sources d’informations,

qui pourraient, sinon, être mises de côté. Avoir recours à ces informations présente

l’avantage de comprendre pleinement les situations communautaires.

Par ailleurs, on trouvera dans cette unité des indications sur la manière de communiquer

des idées à des groupes de personnes. L’objectif n’est pas de faire de l’agent de terrain un

professeur mais simplement de lui inculquer quelques notions de base sur la manière de

se comporter face à un auditoire.

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OBJECTIFSA l’issue de cette unité, les participants seront capables de:

• Faire la liste des différentes sources d’informations et reconnaître leurs limites.

• Se souvenir des informations qui aident à une bonne communication.

• Reconnaître les erreurs courantes faites lors des entretiens.

• Faire en sorte que les membres de la communauté et les agents de terrain puissentapprendre ensemble sur la communauté.

OUTILS NÉCESSAIRESSupports de cours 3.1 à 3.7 à distribuer.Cartes pour les jeux de rôle 1 et 2 (supports de cours 3.8 et 3.9) à donner aux participantschoisis comme «acteurs» dès le commencement de l’unité.Temps suggéré pour le cours: 2 heures 30 minutes.

PRINCIPAUX POINTS

1. Les renseignements concernant la communauté peuvent provenir de sources écrites,des leaders locaux, des associations bénévoles locales et des personnes elles-mêmes.

2. Lors des entretiens, afin de faciliter la communication, il faut savoir:

• être humble• être honnête• être modeste• être conscient

3. Pour réussir à faire passer ses idées à un auditoire, il faut savoir écouter attentivement,connaître son public, et savoir exactement ce que l’on veut dire. En tant quepersonnes-ressources, il est nécessaire de prendre le temps d’écouter les opinionset les attentes du public concerné.

• être patient• être flexible• être simple• être respectueux

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

POINT N° 1 : SOURCES D’INFORMATIONS

L’objectif premier de la communication est de s’informer sur la communauté de façonà savoir comment aider les personnes qui travaillent pour l’amélioration de la situationnutritionnelle et sanitaire de la région. Il y a deux manières de rassembler les informations:

1. Utiliser les descriptions faites par les habitants de la communauté sur la santépersonnelle et familiale: leurs opinions sur les services, l’état sanitaire, lesapprovisionnements alimentaires adéquats, le voisinage et autres aspects de l’existence.

2. Utiliser les données anthropométriques et nutritionnelles telles que le poids, la tailleou les résultats d’analyses de sang, le nombre et la taille des greniers alimentaires.

L’approche participative à adopter pour effectuer les mesures dans la communautésera vue à l’unité 6. Cette unité traite des techniques de l’entretien en vue d’obtenir unedescription de la communauté qui soit faite par les personnes elles-mêmes.

Le fait de rassembler des informations permettant de mieux connaître la communautéest la meilleure façon de vous faire des contacts importants au sein de celle-ci. Cescontacts vous seront utiles pour planifier et mettre en place des programmes efficaces.

Distribuer le support de cours 3.1. Expliquer le concept de «Données deréférence».

Les données de référence décrivent la situation telle qu’elle est avant la mise enœuvre d’un programme de nutrition. Il est nécessaire d’avoir ces informationsde façon à ce que les changements qui s’opèrent, conséquences du programme,puissent être mesurés. Ces données servent également à identifier un problèmeou à mesurer l’ampleur d’un problème connu nécessitant une intervention.

Pouvez-vous donner un exemple de donnée de référence dans votrepropre travail?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Les participants doivent donner des descriptions d’informations et dire l’usagequ’ils en font dans le travail qu’ils entreprennent avec les communautés. Lesdescriptions doivent correspondre à la définition donnée dans le support decours 3.1.

Si les données de référence doivent être utilisées par les habitants de la communauté,l’agent de terrain doit alors faire son possible pour les impliquer avant de commencerla moindre collecte de données. Il est nécessaire qu’ils décident conjointement desinformations qui doivent être connues.

Q

S

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Ce travail de collaboration signifie que l’agent de terrain aidera les habitants à trouverde nouvelles informations et à comparer celles-ci avec ce qu’ils savent déjà. Il lesencouragera également à réfléchir aux solutions possibles et à leur mise en œuvre pourrésoudre les problèmes existants.

Si on ne garde aucune trace des informations concernant la situation et les problèmesde la communauté, à une date donnée, il devient très difficile de dire si les nouveauxprogrammes améliorent la situation. Pour cette raison, il est nécessaire que les personnesaient une trace écrite de tout ce qui concerne leur nutrition et les problèmes liés àl’alimentation. L’agent de terrain peut ici faciliter le travail en créant un tel document.

Se référer au feuillet 3.1. Les renseignements sur la situation alimentaire etnutritionnelle d’une communauté s’obtiennent à partir de quatre sources debase. Mettre en évidence chaque source à l’aide d’une phrase courte, puiscommencer à discuter de chacune d’entre elles en ayant recours aux questionset points ci-après:

1. Documents écrits (études démographiques, nutritionnelles, agricoles, statistiquessur la santé, études sur les revenus et les dépenses).

2. Leaders locaux (enseignants, responsables d’administration, chefs ou toute autrepersonne influente), ainsi que les agents de collectivités d’autres secteurs connaissantla communauté et qui, par leur position, peuvent aider à faire avancer les choses.

3. Associations bénévoles locales.

4. Les personnes elles-mêmes.

Ces différentes sources ne fournissent pas les mêmes informations. Elles peuventapporter des détails complémentaires à un même problème, une même situation ou uncomportement. Vous comprendrez mieux la situation des personnes si, pour un mêmeproblème, vous obtenez des descriptions et des avis de sources différentes. Il n’est pasconseillé de n’avoir qu’une seule source de renseignements.

Documents écrits:

Montrer que les informations tirées de documents écrits sont utiles maisprésentent également des inconvénients. Utiliser un tableau pour écrire lesréponses des participants.

Quels sont les inconvénients liés à l’utilisation de documents écrits?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Q

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Parmi les réponses, nous devons avoir:

• Documents qui peuvent dater de plusieurs années, les informations sontdonc parfois périmées.

• Ils peuvent ne pas être fiables ou contenir des informations biaisées.

• Il peut être difficile de se les procurer.

• Il est difficile de trouver des documents sur la situation alimentaire ounutritionnelle qui décrivent en détail ce dont la communauté a besoin, ouils peuvent fournir des données fausses pour des groupes particuliers dansla communauté.

• Il est même peut-être plus difficile de trouver des informations faisant unlien entre la disponibilité alimentaire des ménages et leur situationéconomique, ainsi que celles concernant la situation particulière desfemmes.

• Il est crucial de regarder tous les documents disponibles de façon à ne pasperdre de temps à rassembler des informations que quelqu’un aurait déjàcollectées.

Les rapports du gouvernement et des agences locales, les travaux de recherche, lesrenseignements divulgués par les services de vulgarisation, les études – et même lesjournaux – peuvent fournir de précieuses informations. Toutefois, comme vous pouvezle constater, le recours aux documents peut présenter plusieurs inconvénients. Parconséquent, faites une recherche rapide des documents disponibles, étudiez-les, etn’utilisez que ceux qui sont utiles.

Informations fournies par les leaders locaux:

Montrer que ce type d’information présente à la fois des avantages et desinconvénients. Utiliser un tableau pour écrire les réponses des participants.

Quels en sont les avantages?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Les leaders locaux ont en général une grande influence sur les différentsgroupes de la communauté. En passant par eux pour obtenir desinformations vous montrez que vous les respectez.

Q

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• Il est fréquent de trouver un groupe de travail unique constitué de personnesreprésentant les différents groupes de la communauté, comme les femmes,les jeunes, les fermiers, les travailleurs, l’église ou ceux concernés par desproblèmes spécifiques de santé. Si votre programme est soutenu par cegroupe, les chances de réussite seront plus grandes.

• Dans la plupart des cas, les leaders locaux défendent les intérêts de lacommunauté.

Lors de vos entretiens avec les leaders locaux, vous pouvez aussi découvrirqu’il y a des inconvénients. Pouvez-vous en citer quelques-uns?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

• Les informations qu’ils possèdent ne sont peut-être pas exploitables en l’état.

• Ils peuvent penser que la nutrition et l’alimentation ne sont pas des sujetsimportants.

• Ils peuvent être trop occupés pour vous consacrer du temps.

• Ils peuvent être réticents à vous communiquer des données exactes et franchespar crainte que cela ne reflète leur propre performance en tant que leader.

• Ils peuvent ne pas coopérer parce qu’ils ne voient pas trop l’intérêt quecela peut avoir pour eux-mêmes ou pour leur communauté.

• Si vous n’appartenez pas à cette communauté, il se peut qu’ils ne voientpas pourquoi ils vous feraient confiance en vous donnant des informationssur leur communauté.

• Il arrive que les intérêts des leaders locaux ne soient pas les mêmes queceux des habitants de la communauté.

Vous devez essayer de travailler avec les leaders locaux plutôt que contre eux. Laréussite des programmes de nutrition dépend de la bonne collaboration entre l’agent deterrain et la communauté, et du soutien des leaders locaux.

Informations issues des associations bénévoles locales:

Montrer que les renseignements apportés par ces associations locales sontimportantes.

Q

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Les associations de bénévoles ont plusieurs objectifs. Certaines sont centrées sur desgroupes particuliers comme les associations de femmes ou d’enfants. D’autress’occupent des personnes qui sont en situation d’urgence. C’est le cas des organismes desecours qui veillent sur les besoins immédiats des victimes d’une catastrophe. Les plusimportantes complètent les activités de développement du gouvernement en travaillantavec les communautés pour améliorer les conditions de vie, la santé par exemple.

Quels que soient leurs buts, les associations locales de développement et les groupes debénévoles sont également capables d’apporter un soutien bénéfique à l’agent de terrain quitravaille pour la communauté. Il est important de créer des liens avec ce genre d’associationset de groupes avant de mettre en place des programmes avec la communauté. Les employéssont généralement au courant de ce qui se passe au niveau des activités communautaires.Ils peuvent être une aide précieuse en coordonnant les informations du réseau communautaire.

Des informations orales rapportées par les autres agents de terrain et par les associationsbénévoles locales peuvent vous renseigner sur la réussite des autres programmes encours dans la communauté. Une fois que vous savez qui sont les personnes qui travaillentsur les problèmes de sécurité alimentaire, demandez-leur de rester en contact avecvous pour qu’ils vous tiennent informé.

Montrer qu’il n’est pas toujours facile d’obtenir des informations de cesassociations. Utiliser un tableau pour écrire les réponses des participants.

Quels sont les problèmes que vous pouvez rencontrer lors de la collected’informations provenant de ces associations?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Ces associations peuvent, elles aussi, ne pas avoir les informations sous laforme souhaitée.

• Elles peuvent craindre que tout nouveau programme entre en compétition,ou même remplace, un de leurs propres programmes et que cela diminueleur influence dans la communauté.

• Elles peuvent avoir une attitude méfiante à votre égard, en particulier sivous ne faites pas partie de leur communauté.

• Elles peuvent imaginer que vous désirez récolter ces informations à desfins d’études et non pas pour aider la communauté.

• Elles peuvent craindre que vous mettiez en place un nouveau programmesans tenir compte des intérêts et des priorités de leur communauté.

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Vous devez travailler en étroite collaboration avec les associations locales. De bonnesrelations avec ces associations amélioreront la vision que vous aurez de la situationlocale pour tout nouveau programme, et favorisera l’acceptation et le soutien de lacommunauté par rapport à celui-ci.

Travailler avec des institutions locales permet également de renforcer votre capacité àapporter du changement, en créant un lien entre votre travail et celui de ceux qui essaientd’améliorer la qualité de vie dans la communauté.

Informations fournies par les personnes elles-mêmes:

Montrer que le contact direct avec les personnes est très important pourobtenir de bonnes informations. L’agent de terrain obtiendra souvent despersonnes elles-mêmes des informations pragmatiques et utiles. Toutefois,obtenir des informations par ce biais-là n’est pas toujours la solution la plusfacile. Utiliser un tableau pour écrire les réponses.

Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer en demandant desinformations directement aux gens?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Il doivent notamment répondre:

• Il peut y avoir trop de personnes pour qu’on puisse les interrogerindividuellement.

• Elles peuvent être réticentes à répondre à vos questions.

• Elles peuvent ne pas vous faire confiance, en particulier si vous ne faitespas partie de leur communauté.

• Elles peuvent trouver que vos questions sont trop personnelles pourquelqu’un qu’elles ne connaissent pas.

Un moyen courant de rassembler des descriptions au sujet de la communauté est d’avoirrecours aux questionnaires, que ce soit en individuel ou en groupes.

Montrer que les agents de terrain sont parfois peu enthousiastes à consacrerdu temps pour recueillir des informations. Utiliser un tableau pour écrire lesréponses.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Quels sont les arguments avancés par les agents de terrain pour ne pascollecter les informations?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous pouvons avoir:

• Ils pensent qu’il vaut mieux commencer un programme plutôt que perdreson temps à collecter des informations.

• Ils pensent qu’ils savent déjà ce qu’il y a à faire sans qu’il soit nécessairede vérifier les faits.

• Ils pensent que le fait de collecter des informations les entraînera dans untas de calculs compliqués et de paperasserie.

• Ils peuvent ne pas être habitués aux approches participatives (comme aiderles gens à mieux se connaître, prendre des notes sur leurs expériences etprendre des décisions pour améliorer leur situation).

Connaître la communauté n’est pas toujours facile. Il y a parfois une réticence des gensà répondre aux questions concernant leurs habitudes alimentaires, leurs revenus, etc.Vous parviendrez à mieux connaître la communauté si vous montrez votre intérêt pourles idées locales et si vous vous adressez aux personnes avec tact.

Montrer que les informations obtenues par les agents de terrain lors desentretiens doivent être utilisables et enregistrées.

Que devons-nous faire pour tirer le meilleur parti des informationsobtenues lors des entretiens?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Il faut avoir prévenu les personnes de votre arrivée ou pris rendez-vous.

• L’entretien doit être court.

• Immédiatement après l’entretien, prendre le temps de noter tout ce dontvous vous souvenez.

• Faire une liste des points qui sont souvent mentionnés par les gens lorsdes entretiens.

• Faire un résumé de ces points communs.

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Quand vous rassemblez ces informations, souvenez-vous que vous mettez ces personnesdans l’embarras. Montrez-leur que vous êtes ouvert à toutes leurs idées. Sans cela, ilsne voudront plus coopérer avec vous, non seulement au moment de l’entretien maisaussi plus tard. Cela porterait préjudice à votre travail dans la communauté.

Montrer la différence qui existe entre les entretiens individuels et les entretiensde groupe. Ces derniers sont également appelés Groupes de discussion.

Il est également possible de parler des problèmes de la communauté avecun groupe de personnes. Comment doit-on organiser un tel groupe dediscussion?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Les membres du groupe doivent être représentatifs de la communauté oudu moins avoir des intérêts similaires, par exemple, des femmes avec desenfants de moins de 5 ans, des jeunes, des adolescents, etc. Ils doiventtous être assis, y compris l’agent de terrain, et former un cercle de façon àce que chacun puisse se voir quand l’un parle.

• L’agent de terrain doit avoir à l’esprit, avant de commencer le débat, unesérie de points ou questions qu’il veut aborder avec le groupe, points quisont les mêmes que ceux identifiés par la communauté lors des précédentesactivités de terrain.

• L’agent de terrain devra s’assurer que tout le monde se connaît dans legroupe, y compris les visiteurs, et expliquer le but de la discussion au groupe.

• L’agent de terrain, ou un collègue, présentera les sujets à traiter un par unet fera en sorte que tout le monde participe au débat. Il faudra égalementencourager les personnes à échanger leur point de vue.

• Les discussions doivent tourner autour des sujets choisis avec laparticipation de tous.

• L’agent de terrain fera en sorte que ce ne soit pas toujours la ou les mêmespersonnes qui interviennent et demandera l’avis de ceux qui ne parlentpas, en expliquant au groupe qu’il est nécessaire d’entendre l’avis de tous.

• Une personne, qui aura vu avec l’agent de terrain les sujets qui serontdébattus avec le groupe, sera chargée d’enregistrer la discussion ou deprendre des notes détaillées sur les points qui seront soulevés.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

• À la fin de la discussion, l’agent de terrain n’oubliera pas de remercier lespersonnes pour leur aide et expliquera à quoi serviront les informationsrecueillies.

Il faut généralement faire précéder la formation de groupes de discussions ou la tenued’entretiens approfondis d’une réunion entre l’agent de terrain et les leaders de lacommunauté, durant laquelle on explique clairement à quoi vont servir ces informations.Il est possible que plusieurs visites soient nécessaires avant de provoquer la réunion.Cela permet de s’assurer que tous ceux qui peuvent influencer le programme, dans lebon ou le mauvais sens, sont bien présents pour qu’on puisse aboutir à un consensus.La communauté doit être convaincue de l’utilité de l’exercice. Cela signifie que l’agentde terrain a de bons contacts humains et qu’il connaît les systèmes traditionnels àl’intérieur de la communauté.

POINT N° 2 : COMMENT MENER UN ENTRETIEN

Montrer que, selon la méthode utilisée pour aborder les gens, leur attitude àvotre égard peut varier. Utiliser un tableau pour écrire les réponses.

Quelle attitude avoir face à des personnes que vous voulez interroger?

Laisser d’abord les stagiaires réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Être humble: demander leur aide aux personnes et ne pas prétendre savoirce qu’on ne sait pas.

Être honnête: admettre que vous avez besoin de leur aide.

Être modeste: les complimenter pour chaque effort entrepris et reconnaîtreleurs capacités.

Être conscient des besoins des autres: leur montrer comment les programmesde nutrition qui réussissent sont un atout pour eux.

Être patient: nécessité de travailler avec différentes personnes si vous voulezatteindre votre objectif; ne pas s’attendre à avoir des résultats ou desinformations du jour au lendemain.

Être flexible: quand le moyen choisi pour obtenir des informations se révèleinfructueux, essayer d’autres possibilités.

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Être simple: éviter d’employer des mots compliqués.

Être respectueux: s’habiller correctement et leur rendre visite à une heureconvenable.

Montrer le feuillet 3.2 «Comment mener un entretien». Faire un résumé dece qui a été vu jusqu’à maintenant. Proposer ensuite aux participants des’aider des supports de cours pour faire les exercices suivants.

JEU DE RÔLE SUR L’ENTRETIEN

Mme Mulenga interroge les habitantsLe but de cet exercice est de permettre aux participants de trouver les erreurs qui peuventêtre faites quand on cherche à obtenir des informations.

Préparation1. Le jour précédant l’exercice, choisir deux participants qui montrent un entrain

particulier lors des discussions en classe.

2. Décider avec eux du rôle qu’ils vont jouer. Leur donner à chacun une copie descartes des jeux de rôle 1 et 2 avec les dialogues correspondants. Vous verrez quel’un des personnages est indiqué en gras sur une carte et que l’autre personnagel’est sur l’autre. Donner la carte correspondante à chacun des acteurs.

3. Expliquer à la classe que ces deux participants vont jouer le dialogue comme celase passerait en réalité. Ils peuvent utiliser des accessoires – tableaux à punaises,panier – s’ils le désirent. Ils sont libres de jouer leur rôle comme ils le souhaitenttant que cela ne nuit pas à l’exercice.

4. Leur expliquer qu’ils feront d’abord une lecture rapide du «mauvais entretien». Ilsle liront à nouveau, en s’arrêtant chaque fois qu’ils auront un passage souligné.Quand chaque partie du mauvais entretien aura été vue, les deux participantspasseront à la lecture du «bon entretien».

Interprétation du mauvais entretien5. Quand vous êtes prêt pour l’exercice, distribuer une copie du support de cours 3.3

aux participants.

6. Leur expliquer qu’ils entendront d’abord le «mauvais entretien» d’une traite. Puis,ils l’entendront par petits morceaux selon le découpage défini sur le document.Après chaque partie, le groupe devra discuter des erreurs faites par l’agent de terrain.Les participants noteront ces remarques dans la colonne vierge du feuillet intitulé«commentaires».

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Interprétation du bon entretien7. Distribuer ensuite le support de cours 3.4. Expliquer aux participants qu’ils vont

entendre en entier le «bon entretien». Si vous le jugez utile, vous (l’instructeur)pouvez également mener un débat sur cet entretien.

Commentaires

Mme Mulenga ne s’est pas présentée etelle n’a fait aucun effort pour chercherà le faire.Elle a surtout mis l’accent sur lesexigences du gouvernement plutôt quesur les besoins de la maman.

Mme Mulenga n’a pas cherché àproposer une heure qui conviendraitmieux à Mme Oni.

Mme Mulenga ne veut pas admettrequ’elle a besoin d’aide etd’informations; elle sous-entend qu’elle«sait déjà tout».

La question est posée de telle manièreque Mme Oni ne peut que répondredans le sens de Mme Mulenga

Mme Mulenga ne montre aucun intérêtpour les problèmes de Mme Oni.

Un «mauvais entretien»:Mme Mulenga:

Bonjour, madame Oni.Le gouvernement a besoind’informations sur la façon dontvous nourrissez vos enfants.J’aimerais donc vous poserquelques questions.

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais,comme vous le voyez, je suis assezoccupée. Je dois aller au marché.

Mme Mulenga:Ah ! je suis désolée mais j’aiabsolument besoin de cesinformations aujourd’hui et je nepeux pas revenir plus tard.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire ? Jene suis qu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Peu importe, nous savons déjà ce quise passe, mais le gouvernement abesoin de vérifier de temps en temps.

Mme Mulenga:Vous nourrissez vos enfantsessentiellement avec de la bouilliede maïs, sans rien d’autre, n’est-cepas ?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, maisà cette époque de l’année, il n’y apas grand-chose d’autre par ici.

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Un «bon entretien»:Mme Mulenga: Bonjour, madame Oni, je me présente, je suis madame Mulenga. Je

travaille pour le Ministère de l’agriculture, au service de l’économiefamiliale. Je me demande si vous pouvez m’aider. Je cherche à savoirce que les mamans du village donnent à manger à leurs jeunesenfants. Est-ce que vous pourriez m’aider?

Mme Oni: Je veux bien vous aider mais, comme vous le voyez, je suis assezoccupée. Je dois aller au marché.

Mme Mulenga: Oui, c’est vrai, vous devez être très occupée avec tous voscharmants enfants à élever. Je serais volontiers revenue plus tard, àun moment plus approprié mais, malheureusement, il me faut cesinformations aujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.

Mme Oni: Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suis qu’une pauvre personne.

Mme Mulenga: Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ce que je peuxcommencer par vous demander ce que vous donnez comme alimentprincipal à vos enfants ?

Mme Oni: De la bouillie de maïs.

Mme Mulenga: Merci. Est-ce que vous ajoutez quelque chose?

Mme Oni: Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cette époque de l’année, il n’ya pas grand-chose d’autre par ici.

Mme Mulenga:Je suis sûre qu’on peut trouver autrechose. Un instant, il faut que je notecela.

Mme Mulenga:Je n’ai pas beaucoup de temps.Pourriez-vous me citer des alimentsque vous mangez qui sont riches enprotéines?

Mme Oni:Excusez-moi, mais je ne comprendspas ce que vous voulez dire.

Mme Mulenga:Bon, peu importe. Combien est-ceque votre mari gagne par mois?

Mme Oni est gênée de voir queMme Mulenga note ce qu’elle ditdevant elle: elle aurait dû lui demanderla permission ou le faire plus tard.

Mme Mulenga manifeste sonempressement et utilise un vocabulairetechnique que Mme Oni ne connaît pas

La question de Mme Mulenga est un peutrop directe pour aborder un sujet aussiconfidentiel que le salaire d’un époux.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Mme Mulenga: C’est vrai que c’est un problème. J’ai moi aussi deux enfants. Pouvez-vous me dire s’il y a d’autres aliments que vous donnez régulièrementà vos jeunes enfants?

Mme Oni: Des pois chiches, de la citrouille, des doliques.

Mme Mulenga: Je vous remercie. Ces renseignements sont très utiles. Je vous ensuis très reconnaissante. Oh, une dernière question. Pouvez-vousme dire ce que fait votre mari?

Mme Oni: Il est chauffeur de bus.

Mme Mulenga: Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vous laisse maintenant. Aurevoir.

Conclure en démontrant que, en posant correctement les questions, on enapprend beaucoup plus sur les situations des familles.

POINT N° 3 : COMMUNIQUER ET ÉDUQUER

Vous essayez de vous informer sur la communauté. En même temps, les membres dela communauté veulent comprendre comment vous voulez améliorer leur situation.Vous devez être capable d’expliquer vos idées et les connaissances techniques quevous utilisez. Pour cela, il est important de connaître les techniques pédagogiquescourantes.

L’éducation passe par un échange à deux voies. L’éducateur doit à la fois fournir etrecevoir les informations. Ceux à qui l’on enseigne doivent communiquer leursperceptions et leurs idées à l’éducateur pour que les points soient bien compris, et celasans aucun doute.

Peu importe ce que vous savez, si vous n’êtes pas capable de vous expliquer, vousdonnerez l’impression de ne rien savoir. Plus vous développerez vos talents decommunication avec les gens, plus grande sera la valeur de votre travail. Parler auxgens est au centre des activités d’un agent sur le terrain. Il est toujours payant d’essayerd’améliorer ses compétences en communication.

Montrer que les auditeurs et le public ont des besoins autres que l’informationque vous, en tant qu’agent de terrain, souhaitez communiquer. Commencerune discussion sur les principaux points, en utilisant les questions ci-après.Utiliser un tableau pour écrire les réponses des participants.

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Comment s’y prendre pour comprendre ce qui est important pour lespersonnes que vous interrogez?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

• Accorder du temps aux personnes pour qu’elles s’expliquent – éviter deles presser.

• Ecouter ce que vous disent les gens, et être sûr que vous les avez biencompris. Éclaircir les points qui ne vous semblent pas clairs.

• Etre attentif aux préoccupations des gens.

Aussi surprenant que cela paraisse, la leçon fondamentale à tirer concernant lacommunication est que c’est à vous d’écouter très attentivement ce qu’on vous dit.

Que devez-vous savoir sur les personnes pour bien communiquer avecelles?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

• Connaître leurs préoccupations.

• Savoir ce qu’ils considèrent comme étant gratifiant ou bon dans la vie.

• Connaître leurs centres d’intérêt.

• Savoir ce qu’ils pensent pouvoir faire pour eux-mêmes.

• Savoir ce qu’ils pensent ne pas pouvoir faire pour eux-mêmes.

• Savoir ce qu’ils pensent que vous pouvez leur apporter.

• Savoir ce qu’ils pensent de l’avenir.

• Savoir ce qu’ils pensent du travail sur le terrain, si cela est utile ou nonpour eux.

• Connaître leur vécu.

• Connaître leur position dans la communauté.

• Savoir ce qu’ils savent du sujet dont vous voulez discuter avec eux.

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GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

Distribuer le support de cours 3.5 «Informations à connaître sur le groupepour une bonne communication» et faire un résumé de cette discussion.

Le dernier point de cette liste met en évidence le fait que les entretiens doivent portersur des sujets qui ont été choisis. Un agent de terrain ne doit pas faire un exposé auxmembres de la communauté, ou à ses leaders. Cela a pu arriver dans le passé. Noussavons, aujourd’hui, qu’un travail de terrain qui porte ses fruits naît des préoccupationsde la communauté. Les agents de terrain doivent discuter de cela avec la communauté.

Connaître ces détails a pour but de faciliter l’action de formation que l’agent de terrainpourrait être amené à entreprendre. S’il y a des points que les agents de terrain considèrentcomme importants, et que la communauté ignore, il faudra combler cette lacune.

Quand les habitants d’une communauté prennent conscience d’un problème, ils réalisentalors son importance et veulent souvent faire quelque chose pour y remédier. Mais celan’arrive pas systématiquement. Un moyen d’aboutir à ce résultat est de parler aux gensd’une manière qui prend en compte leur connaissance et leur place dans la communauté.

Introduire les concepts de base utilisés en pédagogie, formelle ou informelle,pour tous les groupes de personnes, enfants ou adultes, instruits ou pas. Utiliserun tableau pour écrire les réponses des participants.

Quand vous vous adressez à un groupe de personnes, que faire pourvous faire comprendre plus facilement?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Dresser les grandes lignes de ce dont vous allez parler avant de commencer.

• Parler en termes pratiques, utiliser des exemples dans lesquels les personnesse retrouvent.

• Utiliser un langage clair, éviter les mots techniques.

• Laisser à votre auditoire le temps d’assimiler votre discours.

• Résumer les points traités au fur et à mesure que vous avancez.

• Vérifier que les personnes vous comprennent.

• Faire un résumé de ce que vous avez dit avant de conclure.

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Se souvenir de tous ces points, en même temps que vous parlez, vous demandera unpeu de pratique.

Distribuer le feuillet 3.6 pour résumer ce point. Montrer que travailler avecdes adultes nécessite une technique qui prend en compte leur place dans lacommunauté et leur savoir. Utiliser un tableau pour écrire les réponses desparticipants.

Quelles méthodes particulières utilisez-vous quand vous travaillez avecdes adultes?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

• Tenir compte des différents centres d’intérêts des personnes, décrire lesproblèmes selon différents points de vue et donner de nombreux exemples.

• Accorder suffisamment de temps aux gens pour qu’ils puissent exprimerleurs propres idées et à vous pour les comprendre.

• Féliciter les gens pour leurs idées même quand vous n’êtes pas d’accordet leur montrer que, vous aussi, vous apprenez.

• Faire participer les gens le plus possible, en utilisant leur expérience surles questions locales.

• Être poli en toutes circonstances.

Distribuer le support de cours 3.7 «Comment communiquer avec des adultes»pour résumer la discussion.

Accepter le fait qu’il faudra peut-être revoir votre projet. Votre public a des compétenceset un savoir; les gens peuvent vous apporter des informations et se renseignermutuellement. Vous devez prendre le temps d’intégrer leurs idées dans les débats quevous menez. Il n’est pas impératif que tous les points à aborder soient traités en uneseule réunion. Il est préférable d’inclure les idées de la communauté dans votreprogramme et que vous organisiez une autre réunion.

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SUPPORT1

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

DONNÉES DE RÉFÉRENCE

Elles décrivent la situation telle qu’elle est avant qu’un programme de nutrition ne soitmis en œuvre. Ces informations sont nécessaires pour que les changements quis’opèrent, en tant que conséquences du programme, puissent être mesurés. Ces donnéespeuvent également servir à identifier un problème ou à mesurer l’ampleur d’unproblème connu nécessitant une intervention.

Sources d’information1. Les documents écrits (études démographiques, études nutritionnelles, agricoles,

statistiques sur la santé, études sur les revenus et les dépenses).

2. Les leaders locaux (enseignants, responsables d’administration, chefs ou toute autrepersonne influente), ainsi que les employés de collectivités d’autres secteursconnaissant la communauté et qui, par leur position, peuvent aider à faire avancerles choses.

3. Les associations bénévoles locales.

4. Les personnes elles-mêmes.

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UNITÉ 3

SUPPORT2

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

COMMENT MENER UN ENTRETIEN

Être humble: demander aux personnes leur aide et ne pas prétendre savoir cequ’on ne sait pas.

Être honnête: admettre qu’on a besoin de leur aide.

Être modeste: les complimenter pour chaque effort entrepris et reconnaître leurscapacités.

Être conscient: des besoins des autres: leur montrer comment les programmesqui réussissent sont un atout pour eux.

Être patient: nécessité de travailler avec différentes personnes si vous voulezatteindre votre objectif; ne pas s’attendre à avoir des résultats oudes informations du jour au lendemain.

Être flexible: quand le moyen choisi pour obtenir des informations se révèleinfructueux, essayer d’autres possibilités.

Être simple: éviter d’employer des mots compliqués.

Être respectueux: s’habiller correctement et leur rendre visite à une heureconvenable.

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UNITÉ 3

SUPPORT3

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

JEU DE RÔLE N° 1 : MME MULENGA S’ESSAIE À L’ENTRETIEN

Mme Mulenga:Bonjour, madame Oni.Le gouvernement a besoin d’informationssur la façon dont vous nourrissez vosenfants. J’aimerais donc vous poserquelques questions.

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais, comme vousle voyez, je suis assez occupée. Je dois allerau marché.

Mme Mulenga:Ah ! je suis désolée mais j’ai absolumentbesoin de ces informations aujourd’hui etje ne peux pas revenir plus tard.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suisqu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Peu importe, nous savons déjà ce qui sepasse, mais le gouvernement a besoin devérifier de temps en temps.

Mme Mulenga:Vous nourrissez vos enfants essentiellementavec de la bouillie de maïs, sans rien d’autre,n’est-ce pas ?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cetteépoque de l’année, il n’y a pas grand-chosed’autre par ici.

Mme Mulenga:Je suis sûre qu’on peut trouver autre chose.Un instant, il faut que je note cela.

Mme Mulenga:Je n’ai pas beaucoup de temps. Pourriez-vous me citer des aliments que vous mangezqui sont riches en protéines?

Mme Oni:Excusez-moi, mais je ne comprends pas ceque vous voulez dire.

Mme Mulenga:Bon, peu importe. Combien est-ce que votremari gagne par mois?

Un mauvais entretien Commentaires

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UNITÉ 3

SUPPORT4

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

UN BON ENTRETIEN

Mme Mulenga: Bonjour, madame Oni, je me présente, je suis madame Mulenga. Jetravaille pour le Ministère de l’agriculture, au service de l’économiefamiliale. Je me demande si vous pouvez m’aider. Je cherche à savoirce que les mamans du village donnent à manger à leurs jeunesenfants. Est-ce que vous pourriez m’aider?

Mme Oni: Je veux bien vous aider mais, comme vous le voyez, je suis assezoccupée. Je dois aller au marché.

Mme Mulenga: Oui, c’est vrai, vous devez être très occupée avec tous vos charmantsenfants à élever. Je serais volontiers revenue plus tard, à un momentplus approprié mais, malheureusement, il me faut ces informationsaujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.

Mme Oni: Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suis qu’une pauvre personne.

Mme Mulenga: Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ce que je peux com-mencer par vous demander ce que vous donnez comme alimentprincipal à vos enfants ?

Mme Oni: De la bouillie de maïs.

Mme Mulenga: Merci. Est-ce que vous ajoutez quelque chose?

Mme Oni: Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cette époque de l’année, il n’ya pas grand-chose d’autre par ici.

Mme Mulenga: C’est vrai que c’est un problème. J’ai moi aussi deux enfants. Pouvez-vous me dire s’il y a d’autres aliments que vous donnez régulièrementà vos jeunes enfants?

Mme Oni: Des pois chiches, de la citrouille, des doliques.

Mme Mulenga: Je vous remercie. Ces renseignements sont très utiles. Je vous ensuis très reconnaissante. Oh, une dernière question. Pouvez-vousme dire ce que fait votre mari?

Mme Oni: Il est chauffeur de bus.

Mme Mulenga: Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vous laisse maintenant. Aurevoir.

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SUPPORT5

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

INFORMATIONS À CONNAÎTRE SUR LE GROUPEPOUR UNE BONNE COMMUNICATION

• Connaître leurs préoccupations.

• Savoir ce qu’ils considèrent comme étant gratifiant ou bon dans la vie.

• Connaître leurs centres d’intérêt.

• Savoir ce qu’ils pensent pouvoir faire pour eux-mêmes.

• Savoir ce qu’ils pensent ne pas pouvoir faire pour eux-mêmes.

• Savoir ce qu’ils pensent que vous pouvez leur apporter.

• Savoir ce qu’ils pensent de l’avenir.

• Savoir ce qu’ils pensent du travail sur le terrain, si cela est utile ou non pour eux.

• Connaître leur vécu.

• Connaître leur position dans la communauté.

• Savoir ce qu’ils savent du sujet que vous voulez discuter avec eux.

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UNITÉ 3

SUPPORT6

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

COMMENT VOUS FAIRE COMPRENDRE

• Dresser les grandes lignes de ce dont vous allez parler avant de commencer.

• Parler en termes pratiques, utiliser des exemples dans lesquels les personnes seretrouvent.

• Utiliser un langage clair, éviter les mots techniques.

• Laisser à votre auditoire le temps d’assimiler votre discours.

• Résumer les points traités au fur et à mesure que vous avancez.

• Vérifier que les personnes vous comprennent.

• Faire un résumé de ce que vous avez dit avant de conclure.

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UNITÉ 3

SUPPORT7

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

COMMENT COMMUNIQUER AVEC DES ADULTES

• Tenir compte des différents centres d’intérêts des personnes, décrire les problèmesselon différents points de vue et donner de nombreux exemples.

• Accorder suffisamment de temps aux gens pour qu’ils puissent exprimer leurs propresidées et à vous pour les comprendre.

• Féliciter les gens pour leurs idées même quand vous n’êtes pas d’accord et leurmontrer que, vous aussi, vous apprenez.

• Faire participer les gens le plus possible, en utilisant leur expérience sur les questionslocales.

• Être poli en toutes circonstances.

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UNITÉ 3

SUPPORT8

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

CARTE DU JEU DE RÔLE N° 1 : POUR MME MULENGA

Mme Mulenga:Bonjour, madame Oni, je me présente, je suismadame Mulenga. Je travaille pour leMinistère de l’agriculture, au service del’économie familiale. Je me demande si vouspouvez m’aider. Je cherche à savoir ce que lesmamans du village donnent à manger à leursjeunes enfants. Est-ce que vous pourriezm’aider?

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais, comme vous levoyez, je suis assez occupée. Je dois aller aumarché.

Mme Mulenga:Oui, c’est vrai, vous devez être très occupéeavec tous vos charmants enfants à élever. Jeserais volontiers revenue plus tard, à unmoment plus approprié mais,malheureusement, il me faut ces informationsaujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suisqu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ceque je peux commencer par vous demander ceque vous donnez comme aliment principal àvos enfants?

Mme Oni:De la bouillie de maïs.

Mme Mulenga:Merci. Est-ce que vous ajoutez quelquechose?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cetteépoque de l’année, il n’y a pas grand-chosed’autre par ici.

Mme Mulenga:C’est vrai que c’est un problème. J’ai moiaussi deux enfants. Pouvez-vous me dire s’il ya d’autres aliments que vous donnezrégulièrement à vos jeunes enfants?

Mme Oni:Des pois chiches, de la citrouille, des doliques.

Mme Mulenga:Je vous remercie. Ces renseignements sont trèsutiles. Je vous en suis très reconnaissante. Oh,une dernière question. Pouvez-vous me direce que fait votre mari?

Mme Oni:Il est chauffeur de bus.

Mme Mulenga:Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vouslaisse maintenant. Au revoir.

Mme Mulenga:Bonjour, madame Oni.Le gouvernement a besoin d’informations surla façon dont vous nourrissez vos enfants.J’aimerais donc vous poser quelquesquestions.

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais, comme vous levoyez, je suis assez occupée. Je dois aller aumarché.

Mme Mulenga:Ah ! je suis désolée mais j’ai absolumentbesoin de ces informations aujourd’hui et jene peux pas revenir plus tard.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suisqu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Peu importe, nous savons déjà ce qui sepasse, mais le gouvernement a besoin devérifier de temps en temps. Vous nourrissezvos enfants essentiellement avec de labouillie de maïs, sans rien d’autre, n’est-cepas ?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cetteépoque de l’année, il n’y a pas grand-chosed’autre par ici.

Mme Mulenga:Je suis sûre qu’on peut trouver autre chose.Un instant, il faut que je note cela. Je n’ai pasbeaucoup de temps. Pourriez-vous me citerdes aliments que vous mangez qui sont richesen protéines?

Mme Oni:Excusez-moi, mais je ne comprends pas ceque vous voulez dire.

Mme Mulenga:Bon, peu importe. Combien est-ce que votremari gagne par mois?

Un mauvais entretien Un bon entretien

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UNITÉ 3

SUPPORT9

GESTION DES PROGRAMMES DE TERRAIN: ALIMENTATION, NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT

CARTE DU JEU DE RÔLE N° 2 : POUR MME ONI

Mme Mulenga:Bonjour, madame Oni, je me présente, je suismadame Mulenga. Je travaille pour leMinistère de l’agriculture, au service del’économie familiale. Je me demande si vouspouvez m’aider. Je cherche à savoir ce que lesmamans du village donnent à manger à leursjeunes enfants. Est-ce que vous pourriezm’aider?

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais, comme vous levoyez, je suis assez occupée. Je dois aller aumarché.

Mme Mulenga:Oui, c’est vrai, vous devez être très occupéeavec tous vos charmants enfants à élever. Jeserais volontiers revenue plus tard, à unmoment plus approprié mais,malheureusement, il me faut ces informationsaujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suisqu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ceque je peux commencer par vous demander ceque vous donnez comme aliment principal àvos enfants?

Mme Oni:De la bouillie de maïs.

Mme Mulenga:Merci. Est-ce que vous ajoutez quelquechose?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cetteépoque de l’année, il n’y a pas grand-chosed’autre par ici.

Mme Mulenga:C’est vrai que c’est un problème. J’ai moiaussi deux enfants. Pouvez-vous me dire s’il ya d’autres aliments que vous donnezrégulièrement à vos jeunes enfants?

Mme Oni:Des pois chiches, de la citrouille, des doliques.

Mme Mulenga:Je vous remercie. Ces renseignements sont trèsutiles. Je vous en suis très reconnaissante. Oh,une dernière question. Pouvez-vous me direce que fait votre mari?

Mme Oni:Il est chauffeur de bus.

Mme Mulenga:Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vouslaisse maintenant. Au revoir.

Mme Mulenga:Bonjour, madame Oni.Le gouvernement a besoin d’informations surla façon dont vous nourrissez vos enfants.J’aimerais donc vous poser quelquesquestions.

Mme Oni:Je veux bien vous aider mais, comme vous levoyez, je suis assez occupée. Je dois aller aumarché.

Mme Mulenga:Ah ! je suis désolée mais j’ai absolumentbesoin de ces informations aujourd’hui et jene peux pas revenir plus tard.

Mme Oni:Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suisqu’une pauvre personne.

Mme Mulenga:Peu importe, nous savons déjà ce qui sepasse, mais le gouvernement a besoin devérifier de temps en temps. Vous nourrissezvos enfants essentiellement avec de labouillie de maïs, sans rien d’autre, n’est-cepas ?

Mme Oni:Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cetteépoque de l’année, il n’y a pas grand-chosed’autre par ici.

Mme Mulenga:Je suis sûre qu’on peut trouver autre chose.Un instant, il faut que je note cela. Je n’ai pasbeaucoup de temps. Pourriez-vous me citerdes aliments que vous mangez qui sont richesen protéines?

Mme Oni:Excusez-moi, mais je ne comprends pas ceque vous voulez dire.

Mme Mulenga:Bon, peu importe. Combien est-ce que votremari gagne par mois?

Un mauvais entretien Un bon entretien