Analyses_Thermiques_03[1]

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  • 8/7/2019 Analyses_Thermiques_03[1]

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    Analyse thermique des mdicaments : DSC & TG 1

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    Introduction :Lanalyse thermique comprend une famille de techniques analytiques, qui permet de mesurer une

    proprit physique (perte de masse, proprits dimensionnelles, flux de chaleur, conductivit

    thermique...) en fonction de la temprature et du temps. Lchantillon est soit chauff, soit refroidi,

    soit maintenu temprature constante lorsque lon tudie ses proprits thermo-physiques.

    Lanalyse thermique peut tre utilise pour caractriser les proprits et les composants suivants :

    puret, polymorphisme et mtastabilit, diagrammes de phases, cintique, dosage des hydrates,

    influence des additifs, tude de ltat amorphe, dnaturation des protines...

    Les deux techniques les plus utilises pour la caractrisation des solides en milieu pharmaceutique

    sont la calorimtrie diffrentielle balayage (DSC) et la Thermogravimtrie(TG). La DSC mesure

    la rponse de lchantillon en termes de flux de chaleur, tandis que la thermogravimtrie mesure la

    perte de masse en fonction de la temprature et du temps.

    Le couplage entre DSC et TG est particulirement important. La DSC fournit des informations sur

    un changement de flux thermique (d par exemple, un changement de capacit calorifique) et des

    enthalpies de transitions. En plus, la TG donne la perte de masse associe la disparition dun

    compos volatil (solvants par exemple) ainsi que le changement de masse attribu aux transitions.

    Prsentation gnrale : Differential Scanning Calorimetry (DSC) :

    La DSC est une technique de mesure dans laquelle le flux de chaleur absorb ou dgag par un

    chantillon est suivi en fonction du temps et/ou de la temprature.

    La DSC est base sur une mthode diffrentielle de mesure . Cette mthode consiste mesurer les

    diffrences de proprits (physiques, chimiques...) entre lchantillon analyser et un chantillon de

    rfrence. Pour permettre de telles mesures, les appareils de DSC sont constitus de deux

    compartiments jumeaux. Lavantage principal de cette mthode de mesure est que, en premire

    approximation, une perturbation, comme la variation de temprature dans le systme environnant,

    affecte de la mme manire lchantillon et la rfrence.

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    La DSC permet de mesurer rapidement et avec suffisamment de prcision des chaleurs de

    raction, de transition, de fusion ... ainsi que les tempratures associes, en utilisant de petites

    quantits dchantillon (quelques milligrammes).

    Comme les mthodes danalyses thermiques peuvent tre adaptes pour rpondre aux spcifications

    des chantillons et aux besoins des procdes, deux technologies dappareils de DSC sont

    disponibles :

    Heat Flux DSC : (Fig. 1. (a)) Cet appareil appartient la catgorie des calorimtres

    change de chaleur. Le signal mesure est une diffrence de temprature, qui dcrit lintensit

    de lchange, cette diffrence est proportionnelle la densit de flux de chaleur.

    Power compensation DSC : (Fig. I. (b)) Il appartient la famille des calorimtres

    compensation de chaleur. La quantit de chaleur qui doit tre mesure est compense

    (presque totalement) par une nergie lectrique, en augmentant ou en diminuant leffet

    Joule.

    Fig. I : Les deux technologies dappareil de DSC. E : chantillon, R : Rfrence, Th : Thermocouple

    diffrentiel, Pr : Programmeur et contrleur, FS : Flux thermique enceintechantillon, FR : Flux

    thermique enceinterfrence, mes : Flux thermique mesur, K(T) : Facteur de calibration, 1 : Rsistance

    Chauffante, 2 : Thermomtre rsistance.

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    Thermogravimtrie :

    La thermogravimtrie (TG) mesure la perte de masse dun chantillon, induite thermiquement, en

    fonction de la temprature applique. Par consquent, les analyses de TG sont restreintes aux

    transitions provoquant des pertes ou des gains de masse et sont largement utilises pour tudier les

    processus de solvatation et de dcomposition thermique.

    La TG est un outil intressant lorsque quelle est utilise avec dautres mthodes thermiques : le

    couplage TGDSC ou TGDTA permet didentifier les diffrents vnements thermiques observs.

    En effet, les processus de solvatation ou les ractions de dcomposition sont accompagns par un

    changement de masse, qui se traduit sur les courbes de TG par une perte de masse dans la mme

    gamme de temprature. Par contre, les transitions entre phases (solidesolide ou liquidesolide), ne

    se traduisent pas par une variation de masse et donc les thermogrammes obtenus ne font rien

    apparaitre lors de ces transitions.

    Le principe des mesures de thermogravimtrie est simple : la masse dun chantillon chauff (ou

    refroidi) dans un creuset est enregistre en continue. Cette masse est mesure, en gnral, au moyen

    dune microbalance qui permet denregistrer des variations au milligramme prs. Lenceinte de

    mesure est construite de telle manire que latmosphre peut tre contrle (par ventilation ou par

    un coulement gazeux). Afin de mesurer le comportement thermique rel de lchantillon (et pas

    celui du creuset), le thermocouple doit tre plac le plus prs possible de la poudre.

    Mme si la mthodologie de la thermogravimtrie est relativement simple, la prcision des mesures

    dpend fortement de lchantillon et de lappareillage. La vitesse de chauffe (ou de refroidissement)

    du creuset affecte significativement les tempratures de transition, alors que latmosphre gazeuse

    de lenceinte de mesure peut influencer la nature des ractions thermiques. Lchantillon lui mme

    joue un rle important sur la qualit des donnes obtenues. En effet, les paramtres comme la

    quantit dchantillon, la nature des gaz dgagent, la rpartition granulomtrique des particules, et

    la conductivit thermique influencent les thermogrammes obtenus.

    ..

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    Courbes de DSC et de TG :

    La mthode DSC tant largement utilise dans notre tude, ce paragraphe dcrit brivement les

    types de courbes obtenues classiquement en DSC ainsi que les limitations de cette technique.

    Type 1 : La transformation solidesolide a lieu avant le point de fusion. Cette transition est

    exothermique pour les systmes monotropiques et endothermiques pour les systmes

    nantiotropiques. La thermobalance ne dtecte pas de perte de masse. Le calcul de puret ralis sur

    le pic de fusion nest pas affect par cette transition si elle a lieu bien avant le point de fusion. Les

    figures 2.a ; 2.b prsentent respectivement les donnes DSC obtenues pour la tolbutamide et la

    penicillamine (Giron, 1994). Les transitions SS ont lieu avant le point de fusion.

    Type 2 : Quelques composs ont des points de fusion distincts. Aprs la fusion du compos le plus

    volatil, les cristaux de la forme ayant le point de fusion le plus lve se dveloppent partir du

    fondu, identifiable la DSC par un pic exothermique.

    Ensuite, cette deuxime forme fond et donne un second pic endothermique (fusion de la deuxime

    forme). De telles courbes de DSC correspondent soit un phnomne dnantiotropie soit un

    phnomne de monotropie, et lchantillon peut tre une forme pure ou un mlange.

    Les courbes obtenues par TG sont indispensables pour viter de mauvaises interprtations de ces

    courbes DSC. Mc Caulay (1991) a tudi le polymorphisme du phthalysulphathiazole par DSC.

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    Les courbes montrent deux pics endothermiques spars par un pic exothermique. Lanalyse descourbes de TG dmontre une forte dcomposition lors du premier pic. Le produit form par cette

    dgradation recristallise et fond une temprature plus leve.

    Type 3 : Chaque forme cristalline prsente un pic endothermique et aucune transition entre les

    formes nest observe.

    Aucune conclusion concernant la stabilit thermodynamique temprature ambiante ne peut tre

    mise, partir dune seule analyse DSC, pour les types 2 et 3. Des tudes complmentaires sontncessaires.

    Facteurs influenant les courbes de DSC et de TG : Les facteurs influenant les courbes de DSC et de TG ont t responsables derreurs

    dinterprtations importantes, comme le soulignent de nombreux auteurs (Doekler, 1989; Millet et

    coll., 1985).

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    - Influence des conditions opratoires :

    La vitesse de chauffe en DSC et TG mais aussi la masse de lchantillon ont une influence directe

    sur la rsolution des vnements thermiques, et cette influence est trs dpendante de

    linstrumentation.

    Mises part quelques exceptions (tolbutamide par exemple), la vitesse de chauffe influence

    fortement, non seulement la cintique des transitions, mais aussi la rsolution des pics. Une vitesse

    de chauffe rapide permet dobtenir la fusion de la forme polymorphique dont le point de fusion est

    le plus faible. Si cette vitesse est trop importante, ne laissant pas le temps la transition

    polymorphique davoir lieu, un seul pic de fusion correspondant la forme dont le point de fusion

    est le plus faible est obtenu. Par exemple, la figure 3 reprsente le cas du temazepan (Giron, 1979).

    vitesse de chauffe modre (5C/min), deux pics de fusion sont observs : fusion de la forme 1

    suivie par la fusion de la forme 2, dont le point de fusion est le plus lve. Par contre la

    recristallisation exothermique de forme 2 partir du fondu de la forme 1 napparait que lorsque la

    vitesse de chauffe est faible (1,25C/min). La figure 3 montre aussi linfluence de la masse de

    lchantillon.

    Plus la quantit dchantillon est faible, la rsolution des pics est meilleure et plus les transitions

    sont rapides.

    Fig. 3: Influence des paramtres opratoires sur les courbes DSC dune forme mtastable dutemazepan (Giron, 1994).

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    Il est parfois possible que les transitions solidesolide napparaissent pas car lenthalpie de

    transition est trop faible. Dans ces cas de figure, la diminution de la vitesse de chauffe entraine la

    transformation totale vers la forme polymorphique la plus stable sans que cette transition ne soit

    dtecte sur les courbes de DSC.

    - Influence de la qualit de lchantillon :

    La taille des particules, la gomtrie des cristaux, les impurets et les nuclei des polymorphes sont

    les principaux facteurs influenant les cintiques des transitions de phase.

    De manire gnrale, la prsence dimpurets a tendance modifier la forme des pics et diminuer

    la temprature de fusion du cristal. Si les pics de fusion sont trs proches, la DSC ne permet pas,

    dans ce cas, didentifier les diffrentes formes polymorphiques.

    Pour distinguer les polymorphes, la thermomicroscopie est ici un outil complmentaire

    indispensable.

    Limitations de la DSC

    Les limitations de la DSC apparaissent travers plusieurs exemples. Le mannitol est un excipient

    souvent utilis comme additif de cristallisation. Les auteurs ont obtenu quatre formes

    polymorphiques, et ont identifi trois dentre elles partir des donns de la bibliographie (DSC, IR,

    rayons X...). Les courbes de DSC des trois polymorphes sont identiques, et lanalyse de DSC nest

    capable de distinguer quune seule forme parmi les quatre obtenues (Giron, 1990).

    Si les composs tudis, comme le midodrin hypochloreux (Burger & Ratz, 1990), se dcomposent

    mais ne font pas apparaitre de point de fusion, la DSC ne convient pas pour tudier ce type de

    polymorphisme.

    De plus, les analyses DSC ralises sur des mlanges de polymorphes obtenus au laboratoire

    peuvent tre totalement diffrentes de celles ralises sur un mlange obtenu industriellement aprs

    stockage. Le plus souvent, cause des paramtres cintiques, le thermogramme est mal dfini et les

    pics ne sont pas spars, rendant linterprtation des courbes impossible .

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    Lanalyse thermique dans lindustrie pharmaceutique :

    La majorit des principes actifs pharmaceutiques (PA) sont des composs organiques se

    prsentant sous forme de poudres cristallines. La cohsion de tels difices cristallins tant surtout

    assure par des forces molculaires, donc faibles, il arrive souvent qu'une mme conformation

    molculaire donne naissance des difices cristallins diffrents selon les conditions de

    cristallisation. Par ailleurs, la forte propension des molcules de PA au polymorphisme

    conformationnel peut galement conduire au polymorphisme cristallin, tout comme diffrents tats

    de solvatation et d'hydratation. En effet, les procds mis en jeu lors des diffrentes tapes de

    fabrication des mdicaments (atomisation, broyage, mise en suspension, compression etc.) sont

    susceptibles de modifier les caractristiques des cristaux ou des agrgats cristallins, allant mme

    parfois jusqu' leur amorphisation.

    Les mthodes les plus couramment employes pour caractriser la cristallinit des produits sont

    l'analyse thermique, les techniques de granulomtrie, la spectroscopie infrarouge et la diffraction

    de rayons X. Dans le domaine pharmaceutique, le polymorphisme concerne plus de 80% des

    molcules de principe actif (Giron, 1994). Les diffrences de proprits physicochimiques

    engendres par les diffrences de structures peuvent avoir des consquences dramatiques en termes

    de biodisponibilit, processabilit galnique, stabilit. . . Cest pourquoi lindustrie pharmaceutique

    porte un intrt croissant sur la comprhension des relations entre les proprits de ltat solide et

    les comportements des principes actifs.

    En outre, le besoin dune grande puret ainsi que dune production leve ncessite doprer loin

    de lquilibre, ce qui provoque la formation de structures polymorphes, qui pour une temprature et

    une pression donnes, ne sont pas les plus stables. De telles structures peuvent ventuellement

    subir, par la suite, une transformation vers la phase la plus stable. Lobjectif de cette partie est de

    prsenter les diffrents mcanismes de cette transformation ainsi que les aspects thermodynamiques

    des systmes polymorphes.

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    Fig. 4: Diffrentes formes des solides cristallins. : molcule organique, : mme molcule organiquemais de conformation diffrente. s : molcule de solvant. Polymorphes vrais : les formes 1 et 2 diffrent parlempilement ; les formes 1 et 3 diffrent par la conformation molculaire. Solvates : co-cristal constitu parla molcule organique et le solvant. La dsolvatation des solvates provoque la formation de cristaux de

    faible densit qui garde la structure du solvate initial (isomorphe). Solide amorphe : arrangement alatoiredes molcules.

    Aspects Thermodynamiques :- La stabilit des polymorphes :

    Pour comparer les proprits thermodynamiques de deux polymorphes (nots A et B), les variations

    respectives denthalpie libre, dentropie et denthalpie peuvent tre considres :

    Afin de dterminer la stabilit des polymorphes, ainsi que le sens de la transformation

    polymorphique ( temprature et pression constante), il faut tudier la variation denthalpie libre

    donne par lquation :

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    La figure 5 reprsente lvolution des grandeurs thermodynamiques G et H avec la temprature

    pour deux polymorphes nots A et B. Les courbes denthalpie libre se croisent en un point T t

    (temprature de transition). En ce point, les enthalpies libres sont identiques et les deux

    polymorphes sont lquilibre ( G = O ) ; pour cette mme temprature , H B > H A et donc, suivant

    les quations, SB > S A .

    Fig. 5: Evolution de lenthalpie libre G et de lenthalpie H ( pression constante) en fonction de la

    temprature T, pour un systme constitu de deux polymorphes.

    En dessous de la temprature T t , le polymorphe A est le plus stable (car GA < G B) ; par contre au

    del de cette temprature, cest le polymorphe B le plus stable ( GB < G A ). Par consquent, pour des

    conditions de temprature et de pression dfinies, il ne peut exister quun seul polymorphe stable, et

    les autres sont dits instables . Cependant, si la vitesse de transformation de la phase instable vers

    la phase stable est infiniment lente, alors ce polymorphe est dit mtastable . La variation

    denthalpie libre peut aussi tre exprime, pour les solides et les liquides, en terme dactivit

    (considre, en premire approximation, proportionnelle la solubilit) :

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    En rsum, le polymorphe le plus stable est celui dont lenthalpie libre, lactivit, la

    solubilit, la vitesse de dcomposition ... sont les plus faible.

    nantiotropie et monotropie :

    Daprs les considrations prcdentes, le polymorphe A est stable en dessous de la temprature

    de transition (il a la plus faible enthalpie libre), tandis quau del de cette temprature, cest le

    polymorphe B le plus stable. On dit que ces deux polymorphes sont nantiotropes . Pour un tel

    systme, la transformation est rversible. En effet, une certaine temprature, les courbes

    denthalpie libre des deux polymorphes se croisent avant que le point de fusion ne soit atteint.Toutefois, un polymorphe peut tre stable sur toute la gamme de temprature, et par consquent,

    tous les autres polymorphes sont instables. Le systme form par ces diffrentes phases solides est

    dit alors monotrope . Pour un tel systme, les courbes denthalpie libre ne se croisent pas en

    dessous du point de fusion. La forme polymorphe dont lenthalpie libre et la solubilit sont les plus

    leves est donc toujours instable.

    Fig. 6 : Solubilits des systmes constitus de deux polymorphes.

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    La figure 6 reprsente les phnomnes de monotropie et dnantiotropie en terme de solubilit.

    Pour un systme monotrope, la stabilit relative des deux polymorphes est indpendante de la

    temprature (les courbes de solubilit ne se croisent pas).

    Pour les systmes nantiotropes, la temprature de transition peut tre considre comme une

    discontinuit au point dintersection des deux courbes de solubilit.

    - tudes thermiques de quelques mdicaments :

    Le polymorphisme cristallin peut affecter les proprits chimiques, biologiques et

    pharmaceutiques dun principe actif, cest pourquoi il est trs important de dterminer les

    diffrentes formes polymorphiques du solide cristallin. En vue de la cristallisation industrielle des

    poudres dflucimibe, il est aussi trs important de mettre au point des mthodes de caractrisation

    fiables et rapides permettant de suivre la qualit des cristaux forms.

    Lobjectif est dans une premire partie de caractriser les polymorphes de lflucimibe, en

    mettant en uvre les techniques dcrites en haut. Dans une deuxime partie, les solubilits des

    polymorphes identifis sont dtermines et modlises dans un systme de solvants slectionn.

    Fig. 7: Formule dveloppe de lflucimibe

    Lflucimibe a pour formule brute C 29H43NO2S et pour masse molculaire 469, 73 g.mol 1. Tous

    les chantillons tudis se prsentent sous la forme dune poudre microcristalline blanche de

    consistance cireuse. Leur puret chimique, value par chromatographie en phase liquide haute

    performance est suprieure 99 %. Leur puret optique, mesure par chromatographie en phase

    liquide chirale est suprieure 99 %.

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    Thermogravimtrie :Lanalyse thermogravimtrique, utilise pour dterminer le domaine de stabilit de lflucimibe, a

    t ralise laide dune thermobalance Dupont 2000 (TA instruments).

    Les chantillons (m 10mg) sont disposs sur une nacelle de platine maintenue sous balayage

    dazote. Le domaine de temprature explor est compris entre 30 et 450 C une vitesse de chauffe

    de 5 C.min 1. Tous les chantillons tudis ne montrent aucune perte de masse pour des

    tempratures inferieures 150 C. Sous atmosphre dazote, la dcomposition de la substance

    fondue apparait vers 200 C. Ces rsultats montrent dune part que les diffrentes formes

    polymorphes ne sont pas dues la prsence de solvates et dautre part que les poudres dflucimibe

    peuvent tre tudies par DSC.

    Calorimtrie Diffrentielle Balayage DSC :- Protocole exprimental de mesure :

    Les mesures ont t ralises laide dun appareil DSC 2920 de TA instrument. Une des

    caractristiques remarquables de cet appareil est datteindre, laide dun module complmentaire

    (RCA), des tempratures extrmement basses (de lordre de -60 C). Ceci permet dune part de

    sassurer de la conglation totale de lchantillon (et ventuellement du solvant rsiduel) et dautre

    part de dtecter des transitions de phase bien en dessous de la temprature ambiante. Diffrents

    essais prliminaires ont conduit au protocole suivant : les profils thermiques sont enregistrs de -40

    140 C la vitesse de 5 C.min 1. 2 4 mg dchantillon sont pess dans une nacelle daluminium

    sertie. Ce creuset est ensuite plac dans un four balay par un flux dazote un dbit denviron 20

    ml.min 1. Des cycles de refroidissement-chauffage, sans atteindre la fusion, ont galement t mis

    en uvre pour vrifier la rversibilit des vnements thermiques observs.

    Rsultats et discussion

    - Forme A : le profil thermique obtenu pour la forme A est reprsent sur la figure 8.

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    Le thermogramme prsente au moins cinq endothermes entre 30 et 140C. Lendotherme compris

    entre 75 et 105C est complexe et peut se dcomposer en plusieurs vnements thermiques

    successifs. Ltude aux rayons X suggre que cet vnement serait du des modifications de la

    structure lamellaire avec la temprature (expansion thermique).

    Les cycles de refroidissement - chauffage mis en uvre ont mis en vidence que la transition de

    phase observe vers 35C est totalement rversible et pratiquement instantane. Cest pourquoi, au

    cours de cette tude, seule la forme A1 (forme stable en dessous de 35C) sera considre comme la

    forme stable de la varit polymorphe A.

    Fig. 8: Profils thermiques de la forme polymorphe A obtenus par DSC. 1-Premire monte entemprature (pas de fusion), 2-Refroidissement, 3-Deuxime monte en temprature jusqu lafusion.

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    - Forme B :

    Le profil thermique obtenu pour la forme B montre entre 30 et 140C trois endothermes (figure 9).

    Dans ce cas aussi, les cycles de refroidissement chauffage ont permis de mettre en vidence la

    rversibilit totale des vnements thermiques. Toutes les transitions observes aux rayons X sur

    poudres en fonction de la temprature ont t galement observes en DSC.

    Fig. 9: Profils thermiques de la forme polymorphe B obtenus par DSC. 1-Premire monte entemprature (pas de fusion), 2-Refroidissement, 3-Deuxime monte en temprature jusqu lafusion.

    Les rsultats obtenus pour les formes A et B pures montrent que les points de fusion des deux

    polymorphes sont impossibles discerner, lanalyse thermique ne permet donc pas de conclure sur

    la stabilit relative des deux polymorphes en terme dnantiotropie et de monotropie. Cependant,

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    Analyse thermique des mdicaments : DSC & TG 16

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    elle peut fournir quelques informations sur la stabilit des deux formes. En effet, aprs la fusion, le

    refroidissement contrl du fondu (de 5 20C.min 1) conduit le plus souvent un mlange des

    varits cristallines A et B. En revanche, un refroidissement trs brutal, conduit toujours la

    formation de la forme B. Ce rsultat suggre, daprs la loi dOstwald, que la forme B est la forme

    mtastable.

    Caractrisation des hydrates pharmaceutiques :

    Les processus de fabrication peuvent impliquer la prsence de l'eau dans la cristallisation des

    principes actifs ou dans la composition de la formulation galnique par des excipients. Nouvelles

    phases o l'eau est une partie du cristal, appeles les hydrates. En outre doper les substances et des

    formulations galniques est soumis aux diffrentes tempratures et aux humidits relatives, dues

    diverses conditions climatiques provoquant l'hydratation ou le vieillissement inattendu du

    mdicament. L'eau sera absorbe et dsorbe avec les changements des tempratures et l'humidit.

    Plusieurs hydrates et mme formes polymorphes peuvent tre produits.

    Lanalyse par DSC montre le comportement des hydrates de la drogue deux diffrentes substances

    avec la dshydratation sans fusion une temprature trs diffrente. Pour les hydrates plus ou

    moins stables, l'endotherme de la dshydratation peut tre si large, qu'il peut tre difficile de le

    dtecter par des dterminations seulement de DSC et de TG et de savoir si l'eau contenue dans

    l'chantillon est troitement lie ou pas.

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    L'exemple donn dans fig. 3 traite une substance cristalline de PA pour ce qu'une structure de

    monohydrate a t suggre. Aucune eau congelable n'a t trouve dans l'chantillon. La substance

    de PA tait sous forme de boue avec de l'eau afin de maximiser la prise de l'eau et de l'chantillon

    analys par TG et DSC. La valeur de TG de l'chantillon tait 33.8%.

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    Le polymorphisme des hydrates peut galement se produire. Mc Cauley a mesur la temprature de

    transition et les conditions de cristallisation aussi bien que la dshydratation du dihydrate de deux

    polymorphes. Pour une forme la dshydratation se produit directement l'anhydrate. Pour l'autre

    polymorphe la dshydratation se produit par l'intermdiaire du monohydrate. La forme A de

    dihydrate d'amiloride a t trouve plus stable que la forme B en fraisant ou la compression. Tout

    fait rcemment une nouvelle forme polymorphe de le hemihydrate de l'aspartame aussi bien qu'un

    hydrate 2.5 ont t dcrits. Dans l'exemple de fig. 4, deux polymorphes du trihydrate ont t

    identifis par leur diffrent comportement dans le DSC. La courbe de DSC de la forme anhydre

    prsente une fonte duelle.

    Cette forme anhydre est transforme rversiblement en hydrate A. Mais si l'exposition avec

    l'humidit est tout fait plus longue, on observe un deuxime hydrate B avec une dshydratation

    dans une nouvelle forme anhydre. En soluts, l 'hydrate B, qui est moins soluble est obtenu.

    tude adiabatique des polymorphes de Paractamol :

    Le paractamol est un analgsique et antipyrtique qui est employe dans le monde entier dans la

    fabrication de beaucoup de millions de comprims et d'autres formes galniques chaque anne.

    Trois polymorphes ont t dcrits pour le paractamol, pour deux d'entre eux, le monoclinique et

    l'orthorhombique. Ces structures cristallines ont t rsolues pour la premire fois par Haisa et al.

    Ltude des proprits thermiques des polymorphes du paractamol taient raliss par la DSC etles rayons X. Les observations exprimentales sont rapports par diffrents auteurs, et

    l'interprtation de ces observations pas toujours dans une bonne concordance les uns avec les autres.

    Transformation hautes tempratures

    Une courbe DSC typique enregistre quand le chauffage d'un monocristal du paractamol II. On a

    observ deux vnements endothermiques : une petite crte aux diffrentes tempratures T tr pour

    diffrents cristaux dans un ventail plutt (environ 20C) autour de 120C. La forme de cette crte

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    tait asymtrique et a invers comme compar avec la forme d'une DSC-crte. Ceci peut tre

    une vidence du surchauffage, comme une crte exothermique de cristallisation de mtaux sur le

    refroidissement : une croissance rapide de signal la pente gauche de la crte rsulte de l'absorption

    rapide de la chaleur, aprs quoi une relaxation lente de la temprature de l'chantillon la

    temprature du creuset a lieu. Le taux de l'augmentation de signal au dbut de la crte n'a pas

    dpendu du taux de chauffage, c.--d. sur la diffrence entre la temprature au dbut et la

    temprature de creuset. Les valeurs du taux de chauffage, de prlever la masse, et la priode de

    l'augmentation du signal de DSC jusqu'au maximum sont rcapitul dans le tableau 1.

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