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LE RÉGIME DES PENSIONNATS AU CANADA Du début des années 1830 jusqu’à 1996, des milliers d’enfants des Premières Nations, Inuits et Métis ont été forcés de fréquenter les pensionnats dans une tentative d’assimilation agressive à culture dominante. Plusieurs des événements marquants de l’époque des pensionnats autochtones sont illustrés ici. Visitez le site www.fondationautochtonedelespoir.ca pour une frise chronologique exhaustive et pour en apprendre davantage au sujet de l’histoire et de l’héritage du réseau des pensionnats autochtones. 100 ANS DE PERTES

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LE RÉGIME DES PENSIONNATS AU CANADADu début des années 1830 jusqu’à 1996, des milliers d’enfants des Premières

Nations, Inuits et Métis ont été forcés de fréquenter les pensionnats dans

une tentative d’assimilation agressive à culture dominante. Plusieurs des

événements marquants de l’époque des pensionnats autochtones sont

illustrés ici. Visitez le site www.fondationautochtonedelespoir.ca pour une

frise chronologique exhaustive et pour en apprendre davantage au sujet

de l’histoire et de l’héritage du réseau des pensionnats autochtones.

100ANSDE PERTES

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1620Les Récollets – un ordre religieux français – établissent le premier pensionnat, près de la ville de Québec.

1844La Commission Bagot publie son rapport et recommande l’établissement d’écoles de travaux manuels pour les enfants autochtones.

1867La Loi constitutionnelle (connue aussi sous le nom de Loi de l’Amérique du Nord britannique) crée le dominion du Canada, qui comprend l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

1763La Proclamation royale de 1763 délivrée par la Couronne britannique reconnaissait que les droits des terres autochtones « ….n’ayant pas été cédés ou achetés par Nous, leur sont réservés ».

1831

Le pensionnat Mohawk Indian Residential School ouvre ses portes à Brantford, Ontario.

1857En 1857, l’Acte pourvoyant à la civilisation graduelle exige que tous les Indiens de sexe masculin âgés de plus de 21 ans et sachant parler, lire et écrire l’anglais ou le français soient « émancipés », signifiant qu’ils doivent renoncer à leur statut d’Indien et devenir sujets britanniques.

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1884

Modification de la Loi sur les Indiens – les cérémonies indiennes comme les potlatchs et la danse du soleil sont interdites.

1883À la suite des recommandations du rapport Davin, sir John A. Macdonald autorise la création des pensionnats autochtones dans l’Ouest canadien.

1872L’Acte des terres fédérales encourageait l’établissement européen dans les provinces des Prairies en accordant 160 acres de terre à tout homme blanc qui bâtirait une propriété familiale sur ces terres et cultiverait au moins 40 acres.

1876La Loi sur les Indiens est adoptée; elle donne au gouvernement le droit exclusif d’adopter des lois touchant les Indiens et les terres indiennes. Cette loi détermine aussi qui est un Indien et établit des droits juridiques connexes.

1889Des allégations de mauvais traitements physiques et de sévices sexuels émergent du pensionnat de Rupert’s Land à Selkirk, Manitoba.

1879

Le Rapport Davin recommande la création d’un système d’écoles industrielles aux termes duquel les enfants seraient intentionnellement séparés de leurs parents pour réduire l’influence du « wigwam ».

Les Premières Nations et les Métis, dont Louis Riel, Gabriel Dumont, Poundmaker et Big Bear, se battent pour la reconnaissance des droits fonciers et des droits issus de traités en Saskatchewan. Riel et les autres leaders sont pendus pour trahison. Poundmaker, Big Bear et d’autres sont emprisonnés.

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1914Modification de la Loi sur les Indiens – les autochtones de l’Ouest doivent obtenir une permission spéciale avant de paraître en public en « costume » autochtone dans toute danse, tout spectacle, toute exposition, tout stampede ou défilé historique..

1896Quarante-cinq pensionnats et écoles industrielles sont exploités au Canada.

1892

Le gouvernement fédéral et certaines églises chrétiennes concluent une entente officielle pour l’exploitation des pensionnats.

1906Modification de la Loi sur les Indiens – les peuples autochtones peuvent être enlevés des réserves situées à proximité de villes ayant plus de 8 000 habitants.

1907L’inspecteur médical pour les Affaires indiennes, le docteur P. H. Bryce, qualifie les conditions de santé des pensionnats de « crime national ».

Dès 1905

Le Manitoba, la Colombie-Britannique, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Alberta et la Saskatchewan s’étaient joints au dominion du Canada. Terre-Neuve joignent en 1949.

1920

Duncan Campbell Scott, le surintendant adjoint des Affaires indiennes, rend la fréquentation du pensionnat obligatoire pour les enfants de sept à 15 ans.

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1960Environ 10 000 élèves fréquentent 60 pensionnats au pays.

1958Les inspecteurs régionaux des Affaires indiennes recommandent l’abolition du régime des pensionnats.

1939La Cour suprême du Canada détermine que les Inuits doivent être « classés » comme Indiens et être compris dans la Loi sur les Indiens.

Années 1940Le gouvernement fédéral commence à appliquer les normes provinciales en matière de programmation scolaire et à intégrer les élèves autochtones aux écoles ordinaires.

1961Modification de la Loi sur les Indiens – les Autochtones peuvent voter sans avoir à renoncer à leur statut d’Indien.

1951Modifications importantes apportées à la Loi sur les Indiens – les femmes acquièrent le droit de prendre part au processus démocratique de la bande et les interdictions touchant les pratiques et cérémonies autochtones sont supprimées.

1955

Le gouvernement fédéral commence à exploiter les pensionnats et les foyers à l’intention des élèves Inuits du Nord.

1927Modification de la Loi sur les Indiens – solliciter des fonds sans permission pour les revendications autochtones devant les tribunaux est dorénavant illégal.

1969Le partenariat entre le gouvernement et les églises prend fin et le gouvernement fédéral assume la responsabilité du réseau des pensionnats. Début du contrôle des écoles par les bandes indiennes.

1979Environ 1 200 enfants fréquentent douze pensionnats au Canada.

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1991Phil Fontaine, plus tard le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, dévoile publiquement les mauvais traitements qu’il avait subis au pensionnat.

1990

La crise d’Oka, entre la nation mohawk et la ville d’Oka, au Québec, commença le 11 mars, a duré six mois. Cette crise serait le premier de plusieurs conflits violents lieu à la fin du 20e siècle entre les peuples indigènes et le gouvernement canadien.

1977

Le rapport final de la Commission Berger recommande qu’aucun pipeline ne soit construit avant que les revendications territoriales ne soient réglées, créant un nouveau précédent quant aux relations entre les peuples autochtones et le gouvernement fédéral.

1995Arthur Henry Plint, ancien superviseur du pensionnat d’Alberni, plaide coupable à 16 chefs d’accusation d’attentats aux moeurs à l’endroit d’élèves et est condamné à onze ans de prison.

1986-1994

L’Église Unie, les missionnaires catholiques des Oblats de Marie Immaculée, l’Église anglicane, et l’Église presbytérienne présentent des excuses formelles pour leur participation au régime des pensionnats.

Le conseil tribal Cariboo publie The Impact of the Residential Schools (les répercussions des pensionnats) qui contribue au cadre de travail de la Commission royale sur les peuples autochtones.

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1982La Loi constitutionnelle est modifiée pour reconnaître et affirmer les droits des peuples « indiens, inuits et métis » du Canada.

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2005Le chef national de l’APN, Phil Fontaine, annonce qu’un recours collectif serait intenté contre le gouvernement du Canada en ce qui concerne les séquelles du régime des pensionnats.

1999Le Nunavut, qui signifie « notre terre » en inuktitut, et qui faisait autrefois partie des Territoires du Nord-Ouest, devient le troisième et le plus grand territoire du Canada.

1996Le Rapport final de la Commission royale sur les peuples autochtones est publié. Il recommande une enquête publique sur les répercussions des pensionnats autochtones sur des générations des Premières Nations.

1996Le dernier pensionnat fédéral, le Gordon Indian Residential School à Punnichy, Saskatchewan, ferme ses portes.

2006Le gouvernement fédéral, des représentants légaux des anciens élèves, l’Assemblée des Premières Nations, des représentants Inuits et les églises signent la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. La CRRPI est controversée pour certains et ne représente pas les Survivants et Survivantes de tous les pensionnats.

1998Le gouvernement fédéral dévoile son document Rassembler nos forces: le plan d’action du Canada pour les questions autochtones qui vise à « renouveler la relation avec les peuples autochtones du Canada ». La Fondation autochtone de guérison est mise sur pied et donné dix ans pour gérer 350 millions de dollars en fonds de guérison.

2008La Commission de vérité et de réconciliation est inaugurée.

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2010La Commission de vérité et de réconciliation tient sa première activité nationale à Winnipeg.

2008

Le premier ministre Stephen Harper présente ses excuses aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis pour le régime des pensionnats.

2009

Le pape Benoît XVI exprime sa « tristesse » à l’égard des mauvais traitements infligés aux élèves des pensionnats lors d’un entretien privé avec Phil Fontaine, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations.

2011La Conférence des évêques catholiques du Canada continue de s’opposer à des excuses officielles.

« Nous voulons reprendre la responsabilité de notre éducation,enseigner notre Histoire, notre langue et notre culture. Nous commençons tout juste à raconter notre histoire—notre Histoire—et nous voulons la dire au monde avec nos propres mots,pour que ce qui nous est arrivé n’arrive jamais plus à aucune autre nation du monde. »

-Shirley Williams, Survivante

Fondation autochtone de l’espoirwww.fondationautochtondelespoir.ca

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Pendant plus d’un siècle, débutant au milieu des années 1800 et se poursuivant jusqu’à la fin des années 1990, les enfants autochtones au Canada ont été enlevés de leur famille et de leur communauté pour être placés dans des institutions appelées des pensionnats. Des ordres religieux ont assuré le fonctionnement de ces établissements en collaboration avec le gouvernement fédéral; des enfants aussi jeunes que quatre ou cinq ans les ont fréquentés. Séparés de leur famille, empêchés de parler leur langue maternelle et de vivre selon leur culture autochtone, la grande majorité des 150 000 enfants ayant fréquenté ces pensionnats ont été victimes de négligence et d’abus. Les répercussions de ces sévices physiques, sexuels et psychologiques, de la honte et de la privation qu’ils ont endurés au pensionnat continuent encore aujourd’hui à affliger des générations de Survivants, leur famille et les communautés. Fait étonnant, bon nombre de Survivants et leurs descendants confrontés à cette terrible adversité ont conservé leur langue et leur culture et ils poursuivent leurs efforts de guérison et de réconciliation.

MISE EN GARDECe document présente des sujets qui peuvent être perturbants pour des lecteurs, particulièrement des Survivants du régime des pensionnats. Jusqu’au 31 mars 2014, Santé Canada offre un service de soutien à l’aide d’une ligne d’écoute téléphonique à l’échelle du pays 24 heures sur 24 pour les anciens élèves des pensionnats au numéro

1-866-925-4419

Pourquoi est-ce important?Pourquoi cette question est-elle importante pour l’ensemble des Canadiens? Pourquoi les personnes n’ayant jamais fréquenté ces pensionnats devraient-elles s’en préoccuper?

C’EST IMPORTANT parce que les effets préjudiciables affectent encore les personnes et les familles de premières nations, inuites et métisses venant de cultures bien vivantes, fécondes, qui apportent une contribution vitale à la société canadienne.

C’EST IMPORTANT parce que cela s’est produit ici, dans un pays que nous considérons le nôtre, évoqué comme un chef de file ayant un rayonnement dans le monde en matière de démocratie et de droits de la personne.

C’EST IMPORTANT parce que le régime des pensionnats est l’une des principales causes de la pauvreté, de l’itinérance, de la toxicomanie et de la violence — des conditions dévastatrices vécues par les Autochtones, des effets ressentis par nos voisins, amis, et membres de nos communautés.

C’EST IMPORTANT parce que les collectivités autochtones sont aux prises avec des niveaux de pauvreté, de maladie et d’analphabétisation comparables aux conditions affligeant les pays peu développés et se perpétuant en raison de l’inaction.

C’EST IMPORTANT parce que nous partageons ce territoire, ce pays . Même si nous ne sommes pas directement responsables de ce qui est arrivé dans le passé, il reste que nous tirons profit des droits auxquels les Premières nations, les Inuits et les Métis ont dû renoncer. Quoi qu’il en soit, nous sommes responsables des actions que nous posons aujourd’hui.

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Le régime des pensionnats tel qu’établi par le gouvernement fédéral est limité à 139 établissements qui ont fonctionné au Canada entre 1831 et 19961. Cette définition est très controversée et elle exclut les écoles gérées par les provinces, de même que les foyers ou autres résidences et les écoles de jour. Les pensionnats ont été établis dans la plupart des provinces et territoires, ainsi que dans le Nord, où des foyers d’hébergement ou résidences et des campements de tentes en ont fait partie. Le premier pensionnat indien à être reconnu comme tel et celui ayant fonctionné le plus longtemps est le Mohawk Institute à Brantford, Ontario, qui a été ouvert de 1831 à 1962. Le dernier pensionnat à fermer ses portes a été le pensionnat Gordon’s School à Punnichy, Saskatchewan, qui a interrompu ses activités en 1996 et a été démoli par la suite, ce qui a marqué la fin de l’époque des pensionnats.2

ContextePendant plus de 300 ans, les colons européens et les Autochtones ont cohabité en harmonie, même si parfois leurs rapports étaient précaires. En temps de guerre, les colons et les Premières nations ont conclu des alliances et, dans les échanges commerciaux, ils ont tiré profit des avantages économiques résultant de leur coopération. Au milieu du 19e siècle, les politiques expansionnistes ont toutefois favorisé l’établissement vers l’ouest et les alliances formées aux premiers temps de la colonisation ont fait place à une concurrence directe pour la possession des terres et des ressources. Devant les conflits qui ont suivi, le gouvernement central de Sir John A. Macdonald en est venu à considérer les Premières nations et les Métis comme des entraves majeures aux efforts de développement d’un pays. Même si les Premières nations avaient négocié au moyen de traités l’obtention de grandes étendues de terre pour s’établir, le gouvernement a mis en oeuvre une politique nationale visant à éliminer l’organisation tribale et à assimiler les Indiens à tous égards au reste des habitants membres du Commonwealth aussi vite qu’ils pouvaient s’adapter au changement. 3 Le régime des pensionnats est devenu l’élément marquant de cette entreprise.

En 1844, la Commission Bagot a produit l’un des premiers documents officiels qui recommande l’éducation comme moyen d’assimilation de la population indienne. La Commission proposait la mise sur pied d’un régime de pensionnats ayant pour base la formation agricole qui éloignerait les enfants de l’influence parentale — la séparation des enfants de leurs parents a été pressentie comme le meilleur moyen permettant d’assurer la continuité des effets civilisateurs.4 Le rapport Nicholas Davin paru en 1879 recommandait l’établissement d’un régime des pensionnats comme stratégie agressive permettant de « civiliser très activement » les

enfants des Premières nations. Les recommandations de Davin s’inspiraient de l’opinion généralement répandue que « la culture indienne » était en fait une expression contradictoire, les Indiens étant non –civilisés, et le but de l’éducation devait être de « tuer l’Indien dans l’enfant ». 5

Bon nombre de ces établissements ont vu le jour à cette époque, jetant les bases sur lesquelles s’est créé un vaste réseau de pensionnats indiens. Au début des années 1930, à l’apogée du régime, il y avait 80 pensionnats en marche totalisant plus de 17 000 élèves. Des enfants aussi jeunes que quatre et cinq ans ont fréquenté ces pensionnats et les parents étaient généralement dissuadés d’aller visiter leurs enfants et de les ramener à la maison au moment des vacances. Beaucoup de ces élèves ont vécu au pensionnat sans retourner chez eux pendant de nombreuses années et ils se sont retrouvés par la suite comme des étrangers dans leur communauté lors de retrouvailles.

À compter des années 1940, les pensionnats ont peu à peu fermé leurs portes et les élèves autochtones ont commencé à intégrer les écoles de jour publiques ou régulières. Ce type d’écoles était en service pour les élèves autochtones parallèlement aux pensionnats, mais, au fil des ans, un changement de politique a plutôt encouragé l’intégration des élèves autochtones à l’école de leurs compagnons non autochtones. Malgré cela, les pensionnats ont continué leur établissement dans le Nord. Pendant les années 1970, à la demande de la Fraternité des Indiens du Canada, le gouvernement fédéral a entrepris des pourparlers qui ont abouti par la suite au transfert de la gestion de l’éducation aux Autochtones.6

Anglican Mission School Aklavik, N.W.T., 1941Photographer: M. MeikleLibrary and Archives Canada, PA-101771.

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Conditions de vie et maltraitanceEn vertu d’une modification en 1920 à la Loi sur les Indiens, la fréquentation des pensionnats est devenue obligatoire pour les Indiens, et plus tard pour les Inuits et les Métis. Cette prescription de la loi s’adressait aux enfants âgés de sept à quinze ans. L’inobservation des conditions par les parents, notamment d’envoyer leurs enfants au pensionnat, entraînait des sanctions sévères, dont l’emprisonnement des parents.7 Un grand nombre d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille, dans bien des cas ils ont été enlevés de force, et ils ont été séparés de leurs proches par des grandes distances. Pour plusieurs d’entre eux, même s’ils vivaient dans un pensionnat avoisinant leur communauté, il leur était défendu de voir leurs parents en dehors des heures de visites occasionnelles.

Les fonctionnaires ont relevé dès 1897 dans ces pensionnats des occurences importantes de maladies, des enfants souffrant de la faim et d’entassement. En 1907, le médecin chef des Affaires indiennes, Dr P.H. Bryce, a rapporté un taux de décès chez les élèves des pensionnats allant de 15 % - 24 % et augmentant jusqu’à 42 % dans les familles autochtones où les enfants malades étaient parfois renvoyés pour mourir. À titre d’exemple, Bryce a noté pour une de ces institutions, Old Sun sur la réserve des Pieds-Noirs, un taux de décès encore plus élevé. 8

Même si d’anciens élèves ont dit avoir vécu des expériences positives au pensionnat et y avoir acquis une éducation satisfaisante, la qualité de l’enseignement dispensé était moins élevée que celle des écoles non autochtones. Par exemple, en 1930, seulement 3 sur 100 élèves autochtones avaient réussi à atteindre un niveau supérieur à la sixième année

et peu d’entre eux avaient acquis une préparation suffisante à la vie active après leurs études sur la réserve ou hors de la réserve. Selon une étude des Affaires indiennes, encore dans les années 50, plus de 40 pour cent du personnel enseignant n’avait pas obtenu de formation professionnelle spécialisée. Cela ne veut pas dire que toutes les expériences vécues au pensionnat ont été négatives ou que, dans l’ensemble, le personnel était non qualifié — il y a eu beaucoup de bonnes personnes, très dévouées, qui ont oeuvré au sein de ce régime. Les membres du personnel ne faisaient pas seulement de l’enseignement, mais ils surveillaient les activités des élèves, leurs jeux et leurs soins d’hygiène personnelle. Ils travaillaient pendant de longues heures, recevaient un salaire inférieur à celui accordé dans d’autres institutions et avaient des conditions de travail accablantes, exaspérantes.

Au début des années 1990, des Survivants se sont manifestés par des divulgations d’abus sexuels, de mauvais traitements physiques, de raclées, de punitions pour avoir parlé leur langue autochtone. Ils ont raconté avoir été forcés de se nourrir d’aliments avariés, avoir souffert de faim et de soif de façon générale, avoir été ligotés et mis en isolement et avoir fait du travail forcé. Il leur était défendu de parler leur langue et de pratiquer leur culture traditionnelle; souvent les élèves étaient punis pour l’avoir fait. Les Survivants des pensionnats ont fait part d’autres sévices qu’ils ont subis : la violence psychologique ou mentale, des punitions sévères, l’entassement, le fait d’avoir été soumis à des expérimentations médicales, la maladie, les épidémies et, dans certains cas, le décès.

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Répercussions intergénérationnellesLes enfants de premières nations, inuits et métis ont de façon générale été séparés de leurs parents pendant de longues périodes de temps, vivant en milieu institutionnel au lieu d’être en milieu familial. Ainsi, le transfert d’une génération à l’autre de précieuses compétences parentales a été entravé. L’isolement des enfants séparés de leur famille et de leur communauté a aussi fait obstacle à la transmission de la langue et de la culture, ce qui a eu pour effet une perte très importante de la culture.

De plus, l’adaptation à des comportements violents acquis pendant leur séjour au pensionnat a eu pour conséquence l’émergence d’un traumatisme intergénérationnel — un cycle de violence et de traumatisme qui passe de génération en génération. Cela ne veut pas dire que l’ensemble des familles et des communautés ont été atteintes de cette façon, ni que tous les Survivants ont subi des contrecoups de l’expérience vécue au pensionnat. Toutefois, les études démontrent clairement que les personnes ayant subi un stress traumatique engendrent chez leurs enfants une prédisposition les amenant à souffrir à leur tour de traumatisme. La mise en oeuvre de ce système d’assimilation forcée a des conséquences encore aujourd’hui. Le besoin de guérison ne se limite pas aux Survivants — les effets du traumatisme intergénérationnel sont bien réels et profonds et ils doivent être traités.

Mesures de réparation et réconciliationAu milieu des années 1990, l’escalade des problèmes sociaux dans les collectivités autochtones et le conflit entre les groupes autochtones et le gouvernement fédéral ont orienté l’attention de façon particulière sur les séquelles destructives de l’expérience des pensionnats et ont centré les efforts visant à les traiter. Les dirigeants autochtones ont appuyé ces premiers échanges entre les Survivants, le gouvernement fédéral et le public canadien. C’est donc dans cet état d’esprit et cet environment articulé autour de divulgations et d’échanges que la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) a été créée.

Le 7 janvier 1998, en réponse au rapport en cinq volumes de la CRPA ayant révélé un lien indéniable

entre la crise sociale sévissant dans les collectivités autochtones et le régime des pensionnats, le gouvernement fédéral a émis une Déclaration de réconciliation et il a dévoilé une nouvelle initiative appelée Rassembler nos forces ─ le plan d’action du Canada pour les Autochtones. Il s’agissait d’une stratégie visant à amorcer le processus de réconciliation, Rassembler nos forces, l’élément fondamental étant l’annonce d’un fonds de guérison alloué à la Fondation autochtone de guérison nouvellement créée pour appuyer des projets de guérison communautaires dont l’objectif était de traiter les séquelles des abus physiques et sexuels commis dans les pensionnats.

En 2007, le gouvernement du Canada a mis en application l’Accord de règlement relatif aux pensionnats indiens. Cet accord de règlement comprenait un Paiement d’expérience commune (PEC) attribué à tous les anciens élèves vivants de pensionnats administrés par le fédéral; un Processus d’évaluation indépendant (PEI) permettant l’indemnisation/réparation pour des abus sexuels, des abus physiques graves et d’autres actes répréhensibles. De plus, l’accord comportait des fonds réservés à l’établissement de la Commission de témoignage et réconciliation, à des initiatives de guérison et à des projets commémoratifs.9

En 2008, la plupart des Églises de différentes confessions religieuses responsables du fonctionnement des pensionnats au Canada avaient présenté publiquement des excuses pour leur rôle exercé dans les mauvais traitements, la négligence, l’abus dont les enfants confiés à leur garde ont été les victimes.10 En juin 2008, le gouvernement du Canada a également présenté des excuses pour le rôle qu’il a exercé dans le passé dans l’instauration du régime des pensionnats. En prononçant ces mots « nous regrettons », le premier ministre Stephen Harper a reconnu la responsabilité du gouvernement canadien remontant à plus d’un siècle alors que celui-ci a séparé les enfants autochtones de leur famille, de leur communauté et de leur culture. Stephen Harper a qualifié les pensionnats de « pages sombres de notre histoire canadienne » et il a indiqué que les politiques gouvernementales appuyaient et protégeaient un régime répréhensible et néfaste. Pour des milliers de Survivants à l’écoute à travers le Canada, la présentation d’excuses du gouvernement a constitué un événement historique, malgré le fait que les réactions à cette déclaration aient été mitigées.

A Group of Nuns with Aboriginal Students, ca. 1890Library and Archives Canada, PA-123707.

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Le mouvement de guérison et la revitalisation de la cultureBeaucoup de Survivants ont eu recours à une combinaison de thérapies d’inspiration occidentale et à des pratiques traditionnelles pour guérir. Cercles de la parole, sueries, récits, cérémonies, jeûnes, fêtes communautaires et quête de la vision ont permis aux Survivants de reprendre contact avec leur culture et de se redécouvrir. Des activités en pleine nature comme le piégeage, la chasse, la pêche et la cueillette des plantes ou herbes médicinales et des aliments naturels leur ont également permis de se ressourcer. Toutes ces pratiques les aident à renforcer et à célébrer l’identité autochtone. La guérison est un processus à long terme qui s’opère par étapes, s’amorce à partir du Survivant pour ensuite s’étendre à toute une communauté. Les répercussions intergénérationnelles du régime des pensionnats — les conséquences de la pauvreté, du manque de compétences parentales ou de rapports parents-enfants fructueux, de la violence, de la perte/du deuil et des problèmes de santé — peuvent influer sur la communauté au complet, pas uniquement sur la vie des Survivants.

La guérison dans les collectivités autochtones est également dépendante du niveau de sensibilisation de la communauté et de sa compréhension des incidences du régime des pensionnats, du nombre de membres de la communauté engagés dans le

cheminement de guérison et de la disponibilité des programmes et des services.

Beaucoup de progrès ont été réalisés par suite du mouvement de guérison. Ces accomplissements sont le résultat d’efforts incessants, de dévouement et de détermination, de même que de la participation de milliers de personnes dans des centaines de communautés. Bon nombre d’Autochtones ont recherché auprès des détenteurs de connaissances (gardiens ou anciens) le savoir nécessaire pour raviver la spiritualité traditionnelle et pour réintroduire les pratiques de guérison. Ces approches holistiques de la santé mettant l’accent sur les habitudes de vie saines, les relations interpersonnelles saines et les communautés en santé — en lien avec les programmes de croissance personnelle, de spiritualité traditionnelle et de pratiques de guérison — tous ces éléments ont contribué aux efforts de guérison.

1. Truth and Reconciliation Commission of Canada/Commission de témoignage et réconciliation. Texte consulté le 12 octobre 2012 de : http://www.trc.ca/websitesltrcinstiMionlindex.php7P=1

2. General Synod of the Anglican Church of Canada/Synode générale de l’Église anglicane du Canada. Texte consulté le 12 octobre 2012 de : http;//www.anglican.cll/ralationships/trclhistorias/gordoniHChool-punnichy

3. Canada Sessional Papers/Documents parlementaires du Canada. No. 20b. Vol. 20, No. 16, 1887. Sir John A. Macdonald, le 3 janvier 1887, p. 37.

4. Province of Canada, Report of the Affairs of the Indians in Canada. Journals of the Legislative Assembly of the Province of Canada from the 28th Day of November, 1844 to the 20th Day of March, 1845 / Province du Canada, Rapport sur les affaires des Indiens au Canada. Journaux de l’Assemblée législative de la province du Canada du 28e jour de novembre 1844 au 20e jour de mars 1845. Appendice EEE, The Bagot Commission Report/Le rapport de la Commission Bagot.

5. Davin, Nicholas Flood. Report on Industrial Schools for Indians and Half-breeds.(Ci-après appelé le Davin Report.) Ottawa, ON. 1879. 6. Indian Chiefs of Alberta (1970}. Citizens Plus; une présentation des Chefs indiens de l’Alberta au très honorable P.E. Trudeau,

premier ministre, et le Gouvernement du Canada [document non publié). La Fraternité des Indiens a adopté le Red Paper en tant que réponse officielle au livre blanc du gouvernement.

7. An Act to amend the Indian Act/Loi modifiant la Loi sur les Indiens, s. c. 1 !:119-20, c. 50. (10-11 Geo. V.) Texte consulté le 12 octobre 2012 de : http://epe.lac-bac.gc.ca/1 0012051301/ic/cdc/aboriginaldocsfm-stat.htm

8. Bryce, Peter Henderson (1853-1932) Report on the Indian schools of Manitoba and the North-West Territories. Ottawa. Government Printing Bureau/Imprimerie du gouvernement canadien , 1907.

9. Aboriginal Affairs and Northern Development Canada/Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Indian Residential School Settlement Agreement/Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Texte consulté le 12 octobre 2012 de: http://www.aadnc-aandc.gc.ca/eng/11 00100015798/1100100015799

10. La plupart de ces organisations ont présenté leurs excuses par l’intermédiaire de leur bureau national, sauf l’Église catholique qui s’en est remis aux diocèses pour présenter des excuses.

Légende : Shade Branson Kaiser de M’Chigeeng, Première nation en Ontario. Photographe : V. Candace Kaiser

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À propos de nousQUI NOUS SOMMES ET COMMENT NOUS POUVONS AIDERLa Fondation autochtone de guérison (FADG) a été établie en 1998 dans le but d’assurer la gestion de la répartition d’un fonds alloué par le gouvernement du Canada. Ce montant visait à appuyer des projets de guérison communautaires destinés au traitement des séquelles laissées par les abus physiques et sexuels commis dans les pensionnats.

La Fondation autochtone de l’espoir (FAE) est un organisme autochtone national caritatif qui a été mis sur pied par la Fondation autochtone de guérison. Son mandat est d’informer, d’éduquer, de sensibiliser le public au sujet des séquelles des pensionnats et de mieux faire comprendre celles- ci, notamment les répercussions intergénérationnelles de ces séquelles sur les personnes de premières nations, inuites et métisses. La FAE a aussi été mandatée pour poursuivre l’appui aux efforts incessants de guérison des Survivants des pensionnats.

Pendant plus d’une décennie, la FAE a oeuvré de concert avec les Survivants, les collectivités autochtones, les chercheurs, les conservateurs de musées et les éducateurs pour élaborer des ressources et accroître la sensibilisation du public et les connaissances portant sur les faits historiques et le sombre héritage du régime des pensionnats. Entre autres projets, figurent les expositions itinérantes, les sites Web, les vidéos, les publications et un programme éducatif intitulé 100 ans de perte — Le régime des pensionnats au Canada.

Pour plus d’information, consulter www.fondationautochtonedelespoir.ca, pour

COMMANDER les ressources offertes ou pour

FAIRE UN DON à la Fondation autochtone de l’espoir.

COMMUNIQUEZ AVEC NOUSLegacy of Hope Foundation75, rue Albert Street, pièce 801Ottawa, ON K1 P 5E7Tél. : 613-237-4806 ou 877-553-7177Courriel : [email protected]éro d’enregistrement de l’organisme de bienfaisance : 863471520RR0001

Ce que nous pouvons faireDIFFUSEZ LE MESSAGEParlez aux autres — demandez à vos amis ou à vos collègues ce qu’ils savent au sujet de la question des pensionnats. Dites-leur qu’ils peuvent s’informer davantage en consultant le site Web www.fondationautochtonedelespoir.ca.

FAITES-LEUR CONNAÎTRE NOS RESSOURCES une fois que vous avez pris connaissance de nos publications, cédéroms, sites Web, faites-les circuler ou informez les autres de leur disponibilité.

PRENEZ CONTACT, VISITEZ, OFFREZ VOS SERVICES À TITRE BÉNÉVOLE au centre d’accueil ou centre d’amitié autochtone de votre voisinage; communiquez avec des groupes communautaires, organisation autochtone nationale ou centre de ressources ou de santé autochtone.

DEMANDEZ AUX ENSEIGNANTS si ce sujet fait partie de leur contenu de cours. La Fondation autochtone de l’espoir peut fournir gratuitement du matériel/des ressources pouvant aider des enseignants à transmettre à leurs jeunes les connaissances sur l’héritage laissé par les pensionnats, sur les répercussions de ce régime.

FAITES PARVENIR UNE LETTRE adressée à des représentants élus (municipal, provincial, un député, groupe parlementaire). Demandez-lui/leur ce qui est fait au sujet des questions autochtones; revendiquez qu’ils fassent pression en faveur du rétablissement d’appui financier pour les initiatives de guérison communautaires afin de traiter les répercussions intergénérationnelles des pensionnats.

PARTICIPEZ à un événement organisé dans le cadre de la Commission de témoignage et réconciliation, visitez une exposition ou joignez-vous à des activités culturelles dans votre communauté.

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D’autres façons de passer à l’actionCONSULTEZ CES SITES WEBFondation autochtone de guérisonwww.fadg.ca

Fondation autochtone de l’espoirwww.fondationautochtonedelespoir.cawww.wherearethechildren.cawww.histoiremanquante.ca

Amnestie internationale – Déclaration des droits des peuples autochtoneswww.amnesty.caltopicslindigenous-peoples

Assemblée des Premières nationswww.afn.ca/index.php/fr

Inuit Tapiriit Kanatamiwww.itk.ca

Ralliement national des Metiswww.metisnation.ca

L’Association des femmes autochtones du Canadawww.nwac.ca/fr

Shannen’s Dreamwww.fndcs.com/shannensdream

Commission de témoignage et réconciliationwww.trc-cvr.ca/about_f.html

Le Projet du coeurwww.projectofheart.ca

FAITES DES LECTURESBRASS, Eleanor. I Walk in Two Worlds, Calgary, Glenbow Museum, 1987.

CARIBOO TRIBAL COUNCIL. Impact of the ResidentialSchool, Williams Lake, 1991.

DICKASON, Olive Patricia. Les Premières Nations du Canada. Histoire des peuples fondateurs depuis les temps les plus lointains, Sillery, Septentrion, 1996.

JOE, Rita. Poems of Rita Joe, Halifax, Abanaki Press, 1978.

MILLER, J. R. Shingwauk’s Vision: A History of Native Residential Schools., Toronto, University of Toronto Press, 1996.

MILLOY, John S. A National Crime: The Canadian Government and the Residential School System, 1879 to 1986, Winnipeg, University of Manitoba Press, 1999.

REGAN, Paulette. Unsettling the Settler Within: Indian Residential Schools, Truth Telling, and Reconciliation in Canada, Vancouver, University of British Columbia Press, 2010.

TAYLOR, Drew Hayden. Toronto at Dreamer’s Rock. Education is Our Right: Two One-Act Plays, Saskatoon, Fifth House Publishers, 1990.

WADDEN, Marie. Where the Pavement Ends: Canada’s Aboriginal Recovery Movement and the Urgent Need for Reconciliation, Toronto, Douglas & McIntyre, 2008.

ENCOURAGEZ LES ENFANTS À LIRECAMPBELL, Nicola I. Shin-chi’s Canoe, illustrations de Kim LeFave, Toronto, Groundwood/House of Anansi, 2008.

LOYIE, Larry. Goodbye Buffalo Bay, illustrations de Constance Brissenden, Penticton,Theytus Books, 2009.

La guérison est un processus graduel — les répercussions des pensionnats sont encore bien manifestes dans nos villes et nos communautés. Les Autochtones, tout comme les non Autochtones, en subissent les effets. Nous espérons que, tout comme nous, vous croyez qu’en étant tous informés du contexte historique à l’origine des problèmes sociaux actuels auxquels un grand nombre de Premières Nations, d’Inuits et de Métis sont confrontés, il devient possible d’établir un environnement permettant à la réconciliation de se réaliser.

Au nom de la Fondation autochtone de l’espoir, je voudrais vous inviter à vous joindre à nous sur le chemin de la guérison. Ensemble, nous commençons à nous rétablir de 100 ans de perte et à bâtir un avenir plein d’espoir, un avenir vers le rétablissement.

Richard Kistabish, président, Fondation autochtone de l’espoir

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Titres/légendes relatifs à la chronologie/aux faits historiques1. Le Grand Voyage du Pays. 1632.

Bibliothèque et Archives Canada/ C-113480

2. Mohawk Institute, Brantford, Ontario. Archives du Synode général de l’Église anglicane du Canada.

3. Enfants autochtones près d’un jardin, à l’école de la mission anglicane Lac La Ronge. Le jardinage faisait partie du programme de formation des élèves.Bibliothèque et Archives Canada, PA-045174

4. Affiche des Chemins de fer nationaux du Canada intitulée : “It’s Mine!” CANADA: The Right Land for the Right Man: Canadian National Railways - The Right Way -!Bibliothèque et Archives Canada / no d’acc. 1991-230-1

5. Élèves et personnel du pensionnat Fort Providence. [R.C.] Residential school. 1921.NWT Archives/Sacred Heart Parish (Fort Simpson) fonds/N-1992-255: 0404.

6. Notman, William. Sir John A Macdonald, 1815-1891. Bibliothèques et Archives Canada, C-030440.

7. Enfants et femmes Blood assistant à une danse du Soleil, 1988. Photographe-illustrateur : Anderton, T. G. N., Medicine Hat, Alberta. Archives Glenbow NA-1388-3

8. Photo d’un groupe de neuf personnes prises dans le square de la caserne de la Police à cheval du Nord-Ouest, Regina. Poundmaker, Big Bear, le fils de Big Bear, le père André, le père Conchin, le chef Stewart, le capitaine Dean, M. Robertson et l’interprète de la cour, 1885 / Regina, Sask.O.B. Buell / Bibliothèques et Archives Canada / C-001872

9. Groupe de religieuses et d’élèves autochtones. vers 1890.H.J. Woodside / Bibliothèque et Archives Canada / PA-123707

10. Canadian Pacific Railway viaduct durée est d’un mile et 47 pieds. 1910 / Lethbridge, AB. A. Rafton Bibliothèque et Archives Canada / PA-029691

11. Baby George était un orphelin que Monseigneur Bompas a amené au pensionnat Carcross Indian Residential School.Yukon Archives, Anglican Church, Diocese of Yukon fonds, 86/61, #590

12. “Wanduta” (Flèche rouge), Dakota de la région d’Oak Lake. vers 1913. H.W. Gould / Bibliothèque et Archives Canada / PA-030027

13. Après la danse en l’honneur du Traité. GUY, la goélette de la mission, s’éloigne; les enfants sont en route pour le couvent de Fort Resolution. 1937Charles A. Keefer / Bibliothèque et Archives Canada / PA-073735

14. Enfants autochtones en salle de classe au pensionnat indien catholique de Fort George (Québec), 1939.Archives Deschâtelets

15. Piita lmiq (alors connu au nom de Peter Ernerk, penché sur sa main gauche, se trouve à la droite de la photographie) et des camarades de classe à l’école de jour Sir Joseph Bernier Federal Day School en 1958.Photographie gracieuseté de Piita lrniq

16. “Tu ne mentiras point”. Élève cris à l’école de la mission anglicane Lac La Ronge. 1949. Bud Glunz / Office national du film. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada / PA-134110

17 Lors de la Commission Berger, les Autochtones commencèrent à réaffirmer le contrôle de leurs droits de propriété sur le territoire. Le chef déné de Fort Simpson, Jim Antoine (à gauche), s’entretient avec le juge Berger au lac Trout. Fil de nouvelles de la PC

18. Pierre Trudeau regarde alors que la reine Elizabeth II signe la nouvelle loi constitutionnelle le 17 avril 1982.Bibliothèque et Archives Canada, e008300499

19. Trois religieuses tenant des bébés autochtones. vers 1960.Photographie attribuée à Soeur Liliane / Bibliothèque et Archives Canada / PA-195122

20. Le soldat Patrick Cloutier et l’activiste autochtone Brad Laroque se toisent lors d’une confrontation tendue à la réserve de Kanesatake, 1er sept. 1990. Shaney Komulainen / La Presse canadienne

21. Le premier ministre Stephen Harper présente des excuses aux Premières nations, aux Inuits et aux Metis pour le rôle que le gouvernement fédéral a exercé dans le passé dans l’instauration du régime des pensionnats.Tom Hanson/La Presse canadienne

22. L’ancien chef de l’Assemblée nationale des Premières Nations, Phil Fontaine, devant la basilique Saint-Pierre, cité du Vatican, 2009. Gracieuseté de Fred Cattroll

23. Peter Enzoe et son neveu Kohlman écoutent Pierre Catholique (sur la gauche) qui partage des récits sur la rive près du Grand lac des Esclaves, Lutse/’ke, T.N.-O.© Tessa Macintosh

24. Kate lnuktalik enseigne à son arrière-petite-fille, Darla Evjagotailak, comment fabriquer un filet de pêche et des jeux avec des ficelles pendant leur voyage par voie de terre et de mer à partir de Kugluktuk Nunavut jusqu’à Ulukhaktok, T.N.-O.© Tessa Macintosh

Photo de fond : Ce que les élèves autochtones voyaient lorsqu’ils s’approchaient de l’école industrielle indienne de Red Deer (Alberta), v. 1900Église unie du Canada, Archives, 93.049P/847N