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Presses Universitaires du Mirail Anthropologie des mineurs des Andes. Dans les entrailles de la terre. (coll. Recherches Amériques latines) by Carmen SALAZAR-SOLER Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 82 (Juin 2004), pp. 286-288 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854137 . Accessed: 14/06/2014 10:16 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.89 on Sat, 14 Jun 2014 10:16:43 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Anthropologie des mineurs des Andes. Dans les entrailles de la terre. (coll. Recherches Amériques latines)by Carmen SALAZAR-SOLER

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Anthropologie des mineurs des Andes. Dans les entrailles de la terre. (coll. RecherchesAmériques latines) by Carmen SALAZAR-SOLERReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 82 (Juin 2004), pp. 286-288Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854137 .

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286 CM.H.LB. Caravelle

Si bien la omisión del Martin Fierro hubiese sido inconveniente, el tratamiento superficial del actor social «índio» -cuando Io que se pretendia era desarrollarlo como tema- me suscita la siguiente crítica: pudo haber sido más novedoso y enriquecedor referirse al corpus de los textos apenas mencionados, producciones «sobre las historias regionales de los pueblos del interior de la província de Buenos Aires» (p. 183). Títulos como El último malôny Los cantos de la pátria chica, El h ombre olvidado, evocan Azul y Tapalqué como escenarios de la sobrevivência en la frontera entre los blancos y el indio.

Por último, y con miras a demostrar la andadura despareja dei texto resenado, insistiré en la crítica en la especificidad literária del capítulo 8 -«En torno al '80», p. 185 a 203- versus la homogeneidad científica del capítulo siguiente. En este tramo del libro se palpa con mayor certeza Io que ya objetara más arriba en cuanto a Ia autonomia de los conocimientos que opera en contraposición a Io que propone el enunciado «Cruces y prestamos entre Ia Literatura y la Historia».

La historia dei movimiento obrero -área en la que Panettieri tiene publicaciones previas de mucho prestigio- está exhaustivamente desarrollada, en conceptos y hasta en datos estadísticos. Aspectos institucionales, gremiales, cronologias y remisión documentai completan este capítulo que es un repaso para cientistas sociales, pero que, en cierta forma, déjà por fuera a los literatos. «En torno al '80», en cambio, se revela como un trabajo autónomo al plantear que la densidad metacrítica puede suscitar «dificultades de lectura». En efecto, las notas finales -todas del campo literário- crecieron abrumadoramente respecto de otros capítulos, Io que estaria dando cuenta de Ia especificidad disciplinar.

Para ser justa, importa rescatar que el enfoque de Ia literatura dei '80 se acompasa con el capítulo 9 en el hecho de que este toma muy en cuenta que el proletariado conformado por aquellos anos se nutre de Ia inmigración. Por su parte Ia literatura absorbe representaciones dei conventillo, Ia fábrica, la lucha de clases, Ia contaminación linguística, etc.; todo está considerado en esa coordenada de Ias ideas-imágenes que constituyen tópicos.

Amelia KUYU Universidad Nacional de Salta

Carmen SALAZAR-SOLER.- Anthropologie des mineurs des Andes. Dans les entrailles de la terre.- Paris, L'Harmattan (coll. Recherches Amériques latines) 2002.- 393 p.

Parmi les thèmes étroitement associés à l'histoire des mondes amérindiens depuis 500 ans, la mine occupe une place de choix, tout particulièrement dans les Andes. Plus précisément, les images associées au monde minier ont contribué de manière décisive à la représentation négative forgée en Occident de ce que fut le monde colonial depuis le XVIe siècle. Pour l'espace andin en particulier, la légende noire élaborée et surtout diffusée par tous ceux qui remettaient en cause le monopole espagnol sur des régions conquises au fil de l'épée s'est inévitablement trouvée associée à la sinistre trilogie ra/ta-Huancavelica-Potosi. De fait, la bibliographie sur ces questions, abordées à partir d'angles souvent divers mais complémentaires - qu'ils soient sociaux, ethno-historiques ou bien sûr économiques - est particulièrement copieuse. En son sein, l'œuvre du grand historien argentin de l'économie minière andine récemment disparu, Enrique

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Comptes rendus 287

Tandeter, occupe de manière indiscutée une place de choix. Pour la période suivante, l'atténuation de l'obsession des métaux précieux qui dominait précédemment ainsi que la moindre rentabilité d'un secteur économique dont l'apogée se situe au début du XVIIe siècle ont probablement relégué au second plan une thématique devenue moins exclusive. Elle n'en est pas moins restée présente dans l'historiographie sociale des Andes républicaines avec quelques maîtres livres ayant contribué à dessiner le processus bien particulier de formation d'une classe ouvrière alimentée par les migrations de paysans indiens. Enfin, la sociologie politique a depuis longtemps montré la force d'organisation de cette classe des mineurs et sa capacité à peser lourdement et parfois de manière décisive dans les débats politiques contemporains des pays de la région. Il suffit ici de rappeler la part déterminante prise par les mineurs boliviens sous l'autorité de leur leader Evo Morales dans la chute du président Sanchez de Lozada à la fin de l'année 2003 pour comprendre que cette importance est loin d'être un simple vestige d'un passé révolu.

Dans un tel contexte, on ne peut alors que souligner l'intérêt très tardif porté par les anthropologues andinistes à ce monde de la mine au profit des sociétés rurales communautaires. La recherche menée par Carmen Salazar-Soler s'inscrit donc dans un courant d'attention relativement récent accordé à ces acteurs économiques et sociaux essentiels du monde andin contemporain, longtemps négligés au profit d'une anthropologie centrée sur l'Indien abordé dans le cadre de ses structures traditionnelles. La question centrale de l'ouvrage se trouve alors être celle de la transition vécue par tout Indien des Andes lors de son passage de la condition de paysan à celle de mineur, passage inévitablement douloureux que supposent l'abandon de la communauté paysanne originelle et l'embauche dans une mine initialement étrangère. Vaste et important problème qui renvoie à des questions aussi essentielles que la permanence ou la rupture des liens les plus divers - culturels, sociaux, familiaux -, aux débats, d'une certaine manière inépuisables, entre rupture et continuité, entre permanences et survivances qui séparent, unissent et distinguent le monde de la mine et celui de la communauté paysanne. En d'autres termes, c'est clairement une réflexion sur la formation d'un prolétariat mineur, sur son identité et ses caractéristiques, sur le processus d'occidentalisation auquel il donne lieu qu'entreprend l'auteur, questionnements pour la plupart d'entre eux familiers aux historiens des sociétés industrielles de l'Europe du XIXe siècle auxquels l'anthropologue n'hésite pas, avec justesse, à faire référence.

S'appuyant sur les travaux de ses rares prédécesseurs en anthropologie minière - J. Nash, T. Platt ou M. Taussig -, l'auteur postule que cette transition de paysan à mineur dans la région de Julcani ne peut être que rupture et continuité à la fois. La construction de l'ouvrage, en six chapitres de tailles très inégales, s'efforce de mesurer les parts de l'une et de l'autre à partir du postulat posé et par le biais de deux thèmes autour desquels s'organise l'ensemble de la réflexion. Le premier concerne la dimension sociale du monde des mineurs. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Comment et pourquoi sont-ils devenus mineurs ? Comment s'organisent-ils ? Telles sont quelques-unes des principales et grandes questions auxquelles l'ouvrage apporte des réponses claires, solides, étayées. La transition de paysan à mineur s'y révèle comme une rupture accélérée par le fait que le travail à la mine signifie un transfert depuis une communauté paysanne vers un centre minier qui concerne l'ensemble de la famille. Pour ces paysans

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andins de la région de Huencavelica, la mine constitue une voie d'accès à la modernité et un lieu par excellence du métissage.

Cependant, derrière ces rapides changements et ces ruptures vécues avec le passé paysan, ce dernier ne disparaît pas brutalement. C'est ce que révèle l'étude du deuxième thème abordé, relatif à l'univers symbolique du mineur de Julcani. Croyances religieuses et représentations n'évoluent que dans la très longue durée, favorisant inévitablement une confrontation avec la modernité et transformant la mine en espace de métissage. En ce sens, le mineur de Julcani n'est nullement un déraciné social ou économique, ni à proprement parler un prolétaire. Ses liens avec sa communauté paysanne restent très forts, avec des traductions souvent concrètes en termes de revenus complémentaires, de propriétés, ou encore de sociabilités. Il continue à participer à la vie de sa communauté, notamment par le biais du système des charges auquel il contribue. Dans cet entre-deux au sein duquel se situe le mineur, c'est sans réelle surprise que l'on découvre que sa femme occupe une place primordiale : elle joue le rôle essentiel de « pont » entre les deux univers auxquels appartient simultanément le mineur. Enfin, le mineur perçoit lui-même son séjour à la mine comme une contrainte, un sacrifice imposé par la dureté des temps. En ce sens, il n'imagine nullement un avenir semblable pour ses enfants, sans pour autant leur souhaiter de revenir dans la communauté... En d'autres termes, le passage à la mine est vécu comme un moyen d'échapper à la misère paysanne tout en préparant, dans les meilleures conditions possibles, notamment grâce à l'investissement éducatif, l'intégration de la génération suivante au monde urbain.

De ce point de vue, et malgré un fort attachement à son milieu d'origine, le mineur de Julcani contribue à la construction d'une nouvelle identité. Fort de son passé de paysan andin qu'il assume pleinement, il n'en est pas moins porteur d'une nouvelle culture faite d'un savoir technique nouveau et, souvent, d'une conscience politique radicalement autre. C'est proprement d'une culture « chola », c'est-à-dire hybride, que se réclament ces mineurs, comme le souligne l'auteur en reprenant le concept de J. Nash. La condition de mineur-paysan étudiée par Carmen Salazar-Soler constitue ainsi un moment-clé dans la construction d'une identité nouvelle qui accompagne le passage de la condition de paysan à celle de mineur. A l'image de ce qui s'y passait à l'époque coloniale, la mine continue à occuper dans les Andes une place bien particulière : elle constitue, au même titre que l'hacienda pour d'autres régions, un des lieux de prédilection du brassage des populations qui depuis cinq cents ans ont contribué à construire les sociétés et, plus largement, les identités latino-américaines.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirail

Fernando DEVOTO et Pilar GONZALEZ BERNALDO (coord.).- Emigration politique, une perspective comparative, Italiens et Espagnols en Argentine et en France, XIXe-XXe siècles.- Paris, L'Harmattan (coll. Recherches et Documents Amériques latines) 2002.- 311p.

C'est trop souvent avec circonspection que le lecteur se saisit d'un livre collectif en raison des inévitables déceptions que sa lecture suscite. Manque de cohérence, inégale qualité des contributions, hétérogénéité des propos et des styles, absence d'une véritable approche collective, mal cachée par une

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