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Par Omar Aloui

Août 2007

CONSEIL GENERAL DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Royaume du Maroc

Ministère de l’Agricultureet de la Pêche Maritime

LES AVANTAGES COMPARATIFSDE L’AGRICULTURE MAROCAINE

Les analyses et les recommandations contenues dans ce rapport sont cellesde l’ auteur, elles ne reflètent pas nécessairement celles

du Conseil Général du Développement Agricole.

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TABLE DES MATIERES

NOTE DE SYNTHESE DE L’ETUDE ................................................................... 7ANTECEDENTS ET CONTEXTE DE L’ETUDE .............................................................. 7METHODOLOGIE ..................................................................................................... 8PRINCIPAUX RESULTATS ......................................................................................... 9

Avenir de la spécialisation agricole du pays .................................................. 10Effets des technologies et de la raréfaction des ressources de base ............... 10Des avantages comparatifs aux avantages compétitifs ................................... 11

IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS ................................................................ 13INTRODUCTION GENERALE ................................................................................... 15CADRE D’ANALYSE ............................................................................................... 16

Avantages comparatifs et libéralisation des échanges .................................... 16Un cadre simple et puissant .....................................................................................16Un cadre statique .....................................................................................................17

Agriculture : avantages comparatifs et distorsions ........................................ 18Indicateurs ...................................................................................................... 19

EVALUATION DES AVANTAGES COMPARATIFS REVELES ....................................... 21Définition des indicateurs ............................................................................... 21Evaluation des ACR pour l’agriculture marocaine ........................................ 21

ACR par pays ..........................................................................................................22Evolution de la spécialisation du Maroc ..................................................................24

A la recherche de facteurs explicatifs ............................................................. 26EVALUATION DES CRD DE CERTAINES PRODUCTIONS AGRICOLES ....................... 28

Définition du Coût en Ressources Domestiques ............................................. 28Etapes de calcul .............................................................................................. 29Données et hypothèses .................................................................................... 31Résultats .......................................................................................................... 31Des avantages comparatifs aux avantages compétitifs ................................... 33

RECOMMANDATIONS ............................................................................................ 35Facteurs d’évolution des échanges agro-alimentaires ..............................................36Contraintes communes aux pays en développement ................................................38

Prospective des marchés agro-alimentaires ................................................... 38Marché intérieur : Un marché en transition .............................................................38

Tendances de la consommation par groupe de produits .....................................39Facteurs d’évolution des modes de consommation ............................................41

Revenu/urbanisation .....................................................................................41Activité des femmes/équipements des ménages ............................................42Dépenses non alimentaires et mode de vie ....................................................42

Opportunités et menaces ....................................................................................42

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Opportunités .................................................................................................42Menaces ........................................................................................................43

Marchés à l’export : Globalisation et régionalisation ..............................................44Tendances générales ...........................................................................................44Chaînes de valeur et commerce international .....................................................45Opportunités et Menaces ....................................................................................46

Opportunités .................................................................................................46Menaces ........................................................................................................50Filières exportatrices : Renforcer les avantages acquis sur les marchés

des fruits et légumes ...............................................................................................53Filières locales : Améliorer l’accès des producteurs aux chaînes de valeur

‘’modernes’’ ............................................................................................................54

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Liste des tableauxTableau 1: Principales recommandations des 5 groupes de produits identifiés par l'étude des avantages comparatifs…………………………………………………………………………….....13Tableau 2: Gains à l'échange par l'exploitation des avantages comparatifs………..………………….…16Tableau 3 : Structure en valeur des exportations alimentaires totales…………………………………..16Tableau 5: Principales recommandations : Filières d’exportation……………………………………..54Tableau 6 : Recommandations : Filières locales……………………………...…………………...55Tableau 7 : Gains liés à la modernisation des systèmes d’approvisionnement…………………………...55

Liste des figuresFigure 1: Indicateurs d'avantages comparatifs révélés de Lafay du secteur agricole par pays (année debase=1995)……………………………………………………………………………… 22Figure 2: Indice d'avantage comparatif révélé de Lafay par groupements de produits et par pays en 2004……..23Figures 3: Evolution de l'indicateur d'avantages comparatifs de Lafay (1986-2003) pour le Maroc…………..24Figures 4 : Evolution des contingents de quelques exportations marocaines vers l’UE…………………….27Figure 5: Décomposition du coût d'un intrant à la ferme…………………………………………….30Figure 6: CRD par région et par culture…………………………………………………………32Figure 7: Relation entre avantage comparatif et valorisation de la terre………………………………...33Figure 8 : Structure des dépenses selon le milieu estimées à partir de l’ENCDM…………………………40Figure 9 : Flux saisonniers des importations et des exportations de raisins……………………………...47Figure 10 : Importations espagnoles de fruits et légumes……………………………………………47Figure 11 : Importations européennes de fruits et légumes…………………………………………..48

Figure 12 : Forces et faiblesses des pays concurrents………………………………………………49Figure 13 : Schéma d’élaboration des recommandations……………………………………………52

Liste des annexesAnnexe 1: Décomposition du coût des principaux intrants des agrumes et de l'olivier………………………………………………………………………………..58Annexe 2: Décomposition du coût des principaux intrants de la production laitière………………………………………………………………………………...59Annexe 3: Coefficients de décomposition des principaux intrants………………..…60Annexe 4: Calcul du prix économique du gasoil (d=0.832) Dh/Hl……………….….61Annexe 5: tableau récapitulatif du Coût en Ressources Domestiques par région et par culture………………………………………………………………………………...62Annexe 6: Indicateurs des avantages comparatifs révélés……………………..……..63Annexe 7: Calcul des indicateurs d'avantage comparatif révélé de Balassa par pays…………………………………………………………………………………...67

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Annexe 8: indicateurs de Balassa par groupements de produits et par pays en 2004…………………………………………………………………………………...70Annexe 9 : indicateurs de Lafay par groupement de produits et par pays en 2004…………………………………………………………………………………...70Annexe 10 : Taux d’utilisation des contingents accordés par l’UE à quelques exportations marocaines……………………………………………………………....71

Liste des abréviations

CGDA : Conseil Général du Développement Agricole

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

CEPII : Centre d’Etudes Prospectives et d’Information Internationales

SODEA : Société de Développement Agricole

SOGETA : Société de Gestion des Terres Agricoles

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

CAF : Coût, Assurance, Fret

FOB : Free On Bord

ACR : Avantage Comparatif Révélé

CRD : Coût en Ressources Domestiques

UE : Union Européenne

FDA : Fond de Développement Agricole

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

SPS : accord relatif à l’utilisation des produits sanitaires et phytosanitaires

TBT : Accord relatif aux Barrières Techniques au Commerce

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OIE : Organisation Internationale des Epizooties

ISO : Organisation Internationale de Normalisation

HACCP : Système d’Analyse des dangers et de maîtrise des points critiques

BRC: British Retailing Consortium

AOC: Appellation Origine Contrôlée

IG : Indications Géographiques

Eurepgap : Normes de qualité en matière de pratiques agricoles adoptée par la Grande Distribution

Européenne

ENCDM : Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages

FEPEX : Fédération Espagnole des Producteurs Exportateurs

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Synthèse

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Note de synthèse de l’étude

L’étude sur le profil des avantages comparatifs de l’agriculture marocaine, élaborée pour le compte du Conseil Général du Développement Agricole (CGDA), a été menée au cours de l’année 2007. Elle a bénéficié de l’intérêt et de l’appui des responsables du CGDA ainsi que des séances de réflexion collective organisées à l’occasion de la présentation des autres études commanditées par le Conseil. Dans cette note de synthèse nous allons, d’abord, rappeler le contexte de l’étude et ses antécédents, avant de présenter sa méthodologie et ses résultats,et, de conclure sur certaines préconisations en matière de renforcement de lacompétitivité du secteur agricole marocain.

Antécédents et contexte de l’étude

Les études sur les avantages comparatifs dans l’agriculture marocaine ont connu une évolution liée au contexte politique et économique. Trois étapes peuvent être ainsi distinguées.

Les premières études sur les avantages comparatifs ont été élaborées dans le contexte des politiques d’ajustement structurel induites par la crise de l’endettement, avec comme objectif la réorientation des politiques publiques vers les secteurs les plus efficients en terme de ‘’gains en devises’’.

La seconde génération d’études sur le même sujet a été menée dans le contexte de la préparation des accords de libre-échange agricole avec l’UE, avec comme objectif l’identification des secteurs sensibles à l’ouverture en vue de mieux les préparer à la concurrence internationale.

La présente étude se déroule dans un contexte différent marqué par l’entrée en vigueur des accords de libre-échange, l’adoption de nouvelles technologies de production et de nouvelles formes de commercialisation et la raréfaction de certaines ressources ou facteurs de production autrefois abondants au Maroc,notamment l’eau, en attendant les premières pénuries de main d’œuvre saisonnière.

Ce contexte général soulève des interrogations qui ont structuré la recherche entreprise. Nous allons résumer les interrogations autour de trois thématiques.

La première thématique est celle de la validité de la spécialisation agricole pour le pays en tant que tel, dans le cadre de la nouvelle donne économique : A-t-elle

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encore un sens économique ? D’autres spécialisations ne seraient-elles pas plus efficientes en termes d’utilisation des ressources et des facteurs de production ?

La deuxième thématique est celle de l’évolution du profil des avantages comparatifs au sein du secteur agricole : A-t-il changé et si oui dans quel sens ?Quels ont été les effets des nouvelles technologies sur ce profil ? Que dire de l’effet de la raréfaction des ressources en eau ? En liaison avec ces modifications, l’étude va également aborder la thématique des effets de l’ouverture effective sur le profil des spécialisations territoriales: A quel type de mouvement peut-on s’attendre compte tenu des indices d’avantages comparatifs disponibles ?

La troisième thématique abordée est celle de la conversion des avantages comparatifs en avantages compétitifs, qui soulève toute la question durenforcement des acteurs de l’amont agricole au sein des chaînes de valeur globales et nationales : Selon quelles lignes de force les acteurs locaux ont-ils intérêt à se spécialiser ? Avec quels partenaires ? Quel peut être le rôle des politiques publiques dans ce contexte ?

Ces thématiques ont guidé, à leur tour, le choix des méthodes et des outils que nous exposons de façon succincte ci-dessous (voir aussi les annexes).

Méthodologie

Dans le cadre des limites de temps et de ressources alloués, nous avons retenu deux types d’indicateurs qui se complètent pour décrire et évaluer l’état actuel des avantages comparatifs dans le secteur agricole, qui sont les indicateurs des avantages comparatifs révélés (ACR) et les indicateurs des coûts en ressources domestiques (CRD).

Les indicateurs des ACR identifient les avantages comparatifs tels qu’ils apparaissent dans les échanges, sans se soucier des facteurs de cette compétitivité ‘’apparente’’. Ils permettent de classer les niveaux de spécialisation selon les groupes de produits échangés par un pays et entre pays. Ce sont des indicateurs ex-post de la capacité d’un secteur dans un pays à utiliser les ressources de manière compétitive sur le marché mondial. Ce sont des indicateurs qui ne tiennent pas compte des distorsions induites par les politiques de soutien ou de taxation, ni des barrières non tarifaires d’accès au marché qui persistent. Comme les facteurs de la compétitivité ‘’apparente’’ peuvent être multiples, l’analyse de ces indicateurs ne constitue souvent que le point de départ des recherches plus fines. C’est la raison pour laquelle, nous avons complété cet aspect descriptif par un travail plus explicatif basé sur les indicateurs de coûts en ressources domestiques.

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Les indicateurs des CRD ont pour ‘’qualité’’ première de renseigner sur la compétitivité ‘’économique’’ des diverses activités économique et non sur leur compétitivité ‘’apparente’’. Ils sont basés sur l’établissement d’un compte d’exploitation ‘’corrigé’’ des distorsions existantes sur les marchés du fait des interventions publiques. Ils mesurent la compétitivité telle qu’elle existerait sur des marchés non soumis aux taxes et subventions, notamment. Ils permettent de ce fait de classer les activités selon leur efficience économique à transformer les intrants et les facteurs de production en valeur marchande. Dans un contexte marqué par la libéralisation et donc par le retrait progressif des taxes et subventions publiques, les indications fournies par ces indicateurs deviennent de facto les meilleurs indicateurs pour l’analyse prospective des spécialisations régionales. Ces indicateurs requièrent des données micro-économiques relatant les coûts de production fiables et cohérents. Dans notre étude, nous avons choisi de recourir à une base de données construite à partir des projets des investisseurs privés. Ces derniers recourent aux technologies de référence à l’échelle internationale que ce soit en matière d’irrigation, de variétés ou de conduite technique. La base de données couvre sur le plan territorial les zones de production réputées favorables : Gharb, Saïss, Zaer, Souss, Haouz. Les résultats ainsi obtenus désignent la compétitivité économique des meilleures fermes, sur les meilleures terres. Ils constituent de ce fait un ‘’benchmark’’ pour le reste de l’agriculture marocaine.

Nous avons complété ces outils méthodologiques par une revue d’expert de la littérature récente consacrée au marché agro-alimentaire au Maroc et aux chaînes de valeur globales qui nous a permis de fonder les recommandations finales de cette étude.

Principaux résultats

Les résultats de l’étude confirment la validité de la spécialisation agricole du pays, l’amplification des avantages comparatifs détenus dans le secteur des fruits et légumes vis-à-vis des autres spéculations en raison des progrès des technologies adoptées ainsi que de la raréfaction des ressources de base. Ils permettent également d’anticiper que les écarts de compétitivité vont entraîner, ceteris paribus, des effets significatifs de restructuration des spécialisations territoriales et de concentration des exploitations. Enfin, l’étude de l’évolution de la structure des marchés nous permet d’identifier des pistes sérieuses d’amélioration de la position des acteurs en amont des chaînes de valeurnationales et internationales. Ces pistes nécessitent une réorientation des politiques publiques sur les composantes immatérielles de la compétitivité,

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notamment la sécurisation foncière, la formation des hommes et la régulation des marchés et le développement des marchés financiers.

Avenir de la spécialisation agricole du pays

En terme de vocation agricole, il nous paraît clair que sur longue période, la position du secteur en termes d’avantages comparatifs reste globalement forte, tant vis-à-vis des pays concurrents, que des autres secteurs de l’économie. Cette position a été relativement fragilisée par les faibles performances des secteurs d’import-substitution et par la montée en puissance de la Turquie et de l’Egypte. Elle a été maintenue par un certain épuisement de performances espagnoles et par l’émergence de nouveaux produits exportés tels que les raisins, les courgettes et le renouveau des anciens tels que les agrumes ou les haricots verts.

Effets des technologies et de la raréfaction des ressources de base

Les résultats de l’analyse des CRD sur notre échantillon de fermes ayant adopté les technologies modernes sur des terres de haute valeur montrent que les productions se répartissent en 5 catégories :Le groupe des produits sans avantages comparatifs, tels que les blés tendres irrigués, la betterave à sucre, • le groupe des produits à avantages comparatifs non irrigué : les céréales et

légumineuses conduites avec technicité,• le groupe des produits à avantages comparatifs dotés de larges marchés qui

stabilisent leur prix tels que les agrumes et les tomates,• le groupe des produits à avantages comparatifs caractérisés par une haute

valorisation de la terre tels que les vignes, les nectarines, les courgettes, les haricots verts,

• et le groupe des produits en situation intermédiaire qui se compose, pour une large part de l’arboriculture concurrencée par celle des pays du Nord tels que les olives, les amandes, les pommes et les prunes.

De manière générale, on constate que le secteur des fruits et légumes a consolidé son avance en terme d’avantage comparatif en raison des évolutions structurelles constatées en termes de technologie et de ressources. Cette avance aura des conséquences importantes sur l’évolution du paysage agricole avec un risque de concentration non négligeable. Les résultats de l’étude mettent en évidence des écarts importants des indicateurs d’avantages comparatifs au sein d’une même région. Ces écarts devraient se traduire, en absence de politiques volontaristes de

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correction, par des restructurations des exploitations au profit de celles en mesure d’exploiter au mieux ces avantages.

Des avantages comparatifs aux avantages compétitifs

Le cadre d’analyse ricardien des avantages comparatifs et les indicateurs qui en découlent, s’intéresse a l’explication des échanges entre ‘’nations’’, considérées comme des espaces dotés de ressources naturels et de facteurs de production‘’immobiles’’ au sein de ces espaces. Dans ces conditions, l’apport de la théorie ricardienne a consisté à expliquer que ceux sont les coûts relatifs des facteurs de production et des ressources, et non les coûts absolus, qui vont expliquer les flux d’échange entre nations.

L’approche en termes de chaînes de valeur globales, tout en reconnaissant l’apport de la théorie classique, est venue enrichir notre cadre d’analyse en mettant en avant d’autres variables explicatives des flux d’échanges internationaux. . En effet, dans cette approche on va considérer que les flux de biens et services entre nations sont certes l’expression de leurs avantages comparatifs, mais également et surtout, l’expression des stratégies des firmes leaders, celles qui prennent en charge la coordination des activités entre les différentes origines et destinations, dans le but de maximiser la rente liée à leur position de leader.

Cette structuration en chaînes de valeur affecte autant les marchés agro-alimentaires marocains, que sur les principaux marchés d’exportation. Elle se traduit par des opportunités et des menaces que les opérateurs de l’amont et les services publics doivent escompter pour définir leurs actions de développement.

De manière synthétique, on dira que les opportunités et les menaces sur le marché national sont captées par la notion de ‘’transition alimentaire’’, dont les facteurs explicatifs sont l’urbanisation et la modernisation de la distribution et dont les conséquences sont l’accroissement de la demande des produitstransformés (dont celle des produits animaux) et celle des produits frais conditionnés. Ces opportunités d’intégrer les chaînes d’approvisionnement modernes vont opérer selon des processus sélectifs qui vont menacer d’exclusion et de marginalisation les producteurs non éligibles.

Au plan international, on dira que le couple ‘’globalisation/régionalisation’’ explique en grande partie l’essentiel des opportunités et des menaces dans les filières exportatrices. La globalisation des normes de consommation favorise la croissance de la demande des produits exportables par les pays méditerranéens,

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alors que la globalisation de leur production en Amérique et en Asie constitue une menace réelle. Face à ces tendances, la régionalisation des échanges offredes alternatives, notamment en raison de l’accroissement spectaculaire des niveaux de dépenses des ménages européens dans les pays traditionnellement peu importateurs, tels que les pays du Sud (Espagne, Italie, Portugal) ou de l’Est. L’amélioration des niveaux de vie se traduit par une demande de produits hors saison à haute valeur marchande. A cette opportunité s’ajoute la tendance à la délocalisation des productions dans les pays du Sud, en raison des contraintes de main-d’œuvre ou des ressources. Les menaces au plan régional sont celles liées au jeu des lobbies des producteurs européens habitués à disposer de marchés captifs. Ces menaces peuvent se traduire par des pressions politiques fortes en faveur de mesures, notamment non tarifaires, à l’encontre des importations des pays du Sud.

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Implications et recommandations

La matrice ci-dessous reprend les principales recommandations pour chacun des 5 groupes de produits identifiés par l’étude des avantages comparatifs.

Tableau 1: Principales recommandations des 5 groupes de produits identifiés par l'étude des avantages comparatifs

Actions à court terme A moyen termeGroupe des produits sans avantages comparatifs, tels que les blés tendres irrigués, la betterave à sucre

Soutien aux partenariats agro-industriels

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

Groupe des produits à avantages comparatifs non irrigué : les céréales et légumineuses conduites avec technicité.

Appui aux projets de valorisation de la production sur le marché local

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

Groupe des produits à avantages comparatifs dotés de larges marchés qui stabilisent leurs prix tels que les agrumes et les tomates

Appui aux groupements de producteurs engagés dans les projets de qualification

Montée en gamme dans les chaînes de valeur globales

Groupe des produits à avantages comparatifs caractérisés par une haute valorisation de la terre tels que les vignes, les nectarines, les courgettes, les haricots verts

Gestion des risques de commercialisation

Diversification des produits et des marchés

Groupe des produits en situation intermédiaire composé, pour une large part de l’arboriculture concurrencée par celle des pays du Nord tels que les olives, les amandes, les pommes et les prunes.

Appui aux projets de valorisation de la production sur le marché local

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

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Rapport principal

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Introduction générale

La théorie des avantages comparatifs nous explique les flux d’échanges entre pays et les gains qui résultent du libre-échange. En adoptant un raisonnement en termes de coûts d’opportunité et non pas en termes de coûts absolus, elle arrive à ‘’démontrer’’ la supériorité du libre-échange par rapport à l’autarcie pour tous les pays engagés dans le commerce international quelque soit leur niveau de productivité initial. Dotée d’une grande capacité explicative et imprégnée d’optimisme, cette théorie a été largement sollicitée pour justifier et accompagner les politiques de libéralisation.

Les décisions relatives à la libéralisation des importations agricoles engagées par le Gouvernement Marocain, ont suscité tout un ensemble d’interrogations sur les spécialisations futures possibles et souhaitables. La présente étude sur le profil des avantages comparatifs va tenter d’apporter un éclairage fondé sur des indicateurs chiffrés. Elle se donne pour objectif d’identifier les productions les plus avantageuses à développer dans un scénario d’échanges agricoles libéralisés. En nous appuyant sur les données disponibles, nous allons présenterles indicateurs basés sur les flux commerciaux (avantages comparatifs révélés) et ceux qui sont basés sur les coûts d’opportunité (coûts en ressources domestiques). En guise de conclusion, nous allons revenir sur la théorie pour expliquer en quoi le mouvement de la globalisation et ses corollaires, la mobilité des facteurs de production et la décomposition internationale des processus de production en ‘’tâches’’, impliquent le passage d’une réflexion en termes de compétitivité, à une certaine forme d’analyse en termes d’avantages absolus.

La suite de ce rapport est organisée en 4 chapitres :

• Dans un premier chapitre, nous allons proposer une synthèse des concepts, de leur application à l’agriculture et introduire les indicateurs.

• Dans le deuxième chapitre, nous allons présenter les résultats en termes d’avantages comparatifs révélés, qui nous permettront d’établir plusieurs niveaux de comparaison entre pays et entre spéculations.

• Dans le troisième chapitre, nous allons présenter les résultats en termes de coûts en ressources domestiques, qui nous permettront d’établir plusieurs niveaux de comparaison entre régions et entre spéculations.

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• Dans le quatrième et dernier chapitre, nous allons proposer une réflexion prospective sur les marchés et une synthèse des résultats qui débouchent sur la nécessité de développer le secteur selon une logique d’avantages compétitifs.

Cadre d’analyse

Le cadre d’analyse de cette étude se fonde sur le concept d’avantage comparatif, sur son application au secteur agricole et sa méthodologie repose sur des indicateurs de mesure des avantages.

Avantages comparatifs et libéralisation des échanges

La supériorité du libre-échange sur l’autarcie y compris pour les pays les moins productifs repose sur un raisonnement simple mais puissant en termes de coûts d’opportunité dont nous allons rappeler les contours, les hypothèses et les limites.

Un cadre simple et puissant

Dans la théorie ricardienne, l’explication des gains à l’échange passe par l’exploitation des avantages comparatifs. Les avantages comparatifs des pays se situent dans la production des biens pour lesquels le coût d’opportunité mesuré en termes de production sacrifiée d’autres biens est le plus bas. Prenons un exemple, dans lequel il y a deux biens (habillement et aliment) et deux partenaires (le Maroc et l’UE) et un seul facteur de production (le travail).Supposons aussi qu’un des partenaires (l’UE) soit plus productif que l’autre dans les deux secteurs, selon les proportions suivantes :

Tableau 2: Gains à l'échange par l'exploitation des avantages comparatifs.

Journées de travail pour produire une unité

Habillement AlimentMaroc 3 6

UE 1 1

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Dans ces conditions, l’échange entre les deux pays va dépendre des coûts d’opportunité relatifs, autrement dit de la production sacrifiée en situation d’autarcie, selon le raisonnement suivant :• le coût d’opportunité pour une unité d’habillement est une unité d’aliment

pour l’UE ;• pour le Maroc, ce coût d’opportunité est de 0,5 ;• le Maroc a donc un avantage comparatif en habillement même si son coût en

absolu est supérieur;• l’UE a un coût d’opportunité inférieur pour l’aliment et donc un avantage

comparatif ;• les deux parties gagnent à échanger selon ce profil de leurs avantages

comparatifs, car chacun des deux va économiser en ressources domestiques grâce à l’importation ;

• il faut et il suffit pour cela que le prix relatif aliment/habillement se situe entre les deux coûts d’opportunité, soit entre 1 et 0,5.

Ricardo fait l’hypothèse que les facteurs de production sont limités dans leur mobilité à l’espace national et que les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies dans chacun des pays.

Si l’avantage comparatif résulte des écarts de productivité relative entre secteurs, alors il existe toujours des opportunités d’échange bénéfiques pour les partiesimpliquées. Les ressources économisées, grâce à l’importation en comparaison avec la production domestique, peuvent ainsi être allouées à d’autres utilisations, y compris la consommation.

Cette théorie a élargi la capacité des économistes à expliquer les flux d’échange et à en analyser les effets, au-delà des théories fondées sur les écarts de productivité absolus. Les politiques de libéralisation des échanges entre pays au sein d’unions douanières ou de Zone de Libre Echange (ZLE) ont été largement inspirées par cette théorie. En effet, grâce à la levée des obstacles tarifaires et non tarifaires, les partenaires allaient pouvoir échanger selon le profil de leurs avantages comparatifs et améliorer ainsi mutuellement leur situation. Une fois effectuée cette réallocation ou provoquée par un accord de libéralisation, les gains se traduisent par un nouvel équilibre des échanges et des revenus entre les pays.

Un cadre statique

La théorie ne se prononce pas sur les aspects dynamiques de l’échange. En particulier, elle ne prend pas en compte le fait que certaines spécialisations s’avèrent meilleures que d’autres. C’est ainsi que certains pays se sont trouvés piégés dans des secteurs à faible élasticité de demande, ou dans des secteurs trop

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dépendants de ressources naturelles à productivité décroissante, qui n’arrivent pas à employer toute la main d’œuvre disponible.

Par ailleurs, l’échange ne va pas supprimer les écarts initiaux de productivité. Ce dernier va se traduire par des rémunérations supérieures dans le pays le plus productif (dans notre cas l’UE). Et comme l’écrit Krugman pour insister sur le caractère statique de la théorie ricardienne, l’histoire s’arrête là1

Agriculture : avantages comparatifs et distorsions

.

Le secteur agricole présente trois caractéristiques importantes qui ont largement influencé le type d’analyse des avantages comparatifs, leur utilité et leur fiabilité. Il s’agit du poids des facteurs naturels, de l’ampleur des distorsions et enfin des difficultés d’estimation de paramètres comparables entre les pays.En agriculture, on a souvent considéré que l’abondance relative des ressources et des facteurs de production était à l’origine des avantages comparatifs. De ce fait, il a été avancé que l’avantage comparatif en agriculture allait évoluer lentement par rapport à celui des autres secteurs, car il dépend des facteurs immuables tels que le climat, le sol et la proximité des marchés. Cette vision est en train de changer et on admet de plus en plus que les facteurs économiques, technologiques et institutionnels sont en train de devenir décisifs dans la formation des avantages comparatifs, en agriculture comme dans le reste de l’économie. L’étude de Abbott et Thompson2

• Les nations qui dépendent du commerce agricole ont tendance à adopter des technologies intensives en capital.

sur les déterminants des performances agricoles conclut sur trois points qu’il est utile de rappeler à ce stade :

• Les facteurs de demande (population et revenu) jouent un rôle déterminant de différenciation entre les nations importatrices et exportatrices.

• A la marge, les conditions naturelles ne suffisent pas pour expliquer les différences entre les pays en termes de production et de commerce. Pour que les ressources naturelles aient un impact, il est nécessaire de mobiliser les investissements dans la mesure où le capital se transforme en un complément de la terre et des autres ressources naturelles.

1 Paul Krugman, 2003 ‘’Growth on the periphery: Second winds for industrial regions?’’2 ABBOTT P. and R. THOMPSON, 1987, Changing Agricultural Comparative Advantage, Agricultural Economics, 1, 97-112.

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Le secteur agricole a été largement affecté par les politiques commerciales restrictives qui ont fini par générer des distorsions importantes entre échanges effectifs et profil des avantages comparatifs. Dans un article récent sur l’agriculture en Chine, cette problématique est décrite en ces termes : ‘’Avec une population rurale relativement dense, la Chine détient un avantage comparatif en productions intensives en main-d’œuvre tels que les fruits et légumes et les produits agricoles transformés. Cependant, les politiques agricoles menées et les barrières commerciales érigées sur les marchés ont détourné l’agriculture chinoise de son sentier de croissance’’3

En général, la littérature spécialisée distingue les produits relativement intensifs en terre comme les céréales et les graines de manière générale, les produits intensifs en main-d’œuvre comme les fruits et légumes et les produits intensifs en capital comme l’élevage, l’arboriculture et les productions sucrières modernes. Ian Goldin a recensé les diverses études et approches déduites de lathéorie des avantages comparatifs

.

4

Indicateurs

et permettant d’en mesurer le niveau, pour le compte de l’OCDE. Dans cette étude, Ian Goldin met en garde contre les études comparatives entre pays compte tenu des difficultés à rendre comparables et cohérentes les divers paramètres, en particulier tel que le coût de la terre ou du travail.

Nous distinguerons, à la suite de l’étude de l’OCDE citée ci-dessus, les indications fondées sur les flux commerciaux effectifs (avantages comparatifs révélés) et ceux fondées sur l’analyse des coûts d’opportunité (coûts en ressources domestiques)5

3 Will China’s Agricultural Trade Reflect Its Comparative Advantage? Colin A. Carter and Scott Rozelle

4 OCDE, Centre de Développement, Working Paper n°16, Comparative Advantage :Theory and application to developing country agriculture. 5 Il existe des versions intermédiaires fondées sur la comparaison des productivités, comme celle effectuée par Guillermo Flichmann pour le compte de l’OCDE en 1990 pour le cas des céréales et des oléagineux en France en Amérique Latine et aux USA (voir le Working Paper n° 21du Centre de Développement de l’OCDE intitulé ‘’International comparisons of efficiency in agriculture. Nous verrons ci-dessous que l’approche CRD prend en compte les productivités.

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Les indicateurs des ACR comparent la structure des échanges d’un secteur dans un pays donné avec une norme, pour en déduire l’existence ou non d’une spécialisation qui révélerait à son tour un avantage comparatif.

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Les CRD mesurent les coûts en ressources domestiques directs et indirectsdépensés pour gagner une unité en devises dans une activité économique donnée. En tant que mesure relative, ces coefficients peuvent être comparés entre régions et entre activités. Les activités les plus efficientes à transformer des ressources en richesses auront un CRD inférieur à 1. Les activités non efficientes auront un CRD supérieur à 1. C’est une méthode qui permettra de comparer les technologies existantes entre régions et activités, mais qui ne pourra pas comparer les effets du progrès technique sur la hiérarchie des avantages comparatifs. Les CRD font référence à des prix mondiaux, qui ne sont pas nécessairement des prix d’équilibre, notamment en raison de la faible part des échanges et des diverses sources de subventions accordées par les grands pays exportateurs.

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Evaluation des avantages comparatifs révélés

Dans ce chapitre nous allons analyser la spécialisation internationale du Maroc, telle qu’elle se dégage des indicateurs d’avantages comparatifs. Les indicateurssont définis dans une première section et évalués et commentés dans une deuxième section.

Définition des indicateurs

Il existe deux familles d’indicateurs qui reposent sur des normes de comparaison distinctes. Leurs définitions sont précisées en annexe 6.

La première famille d’indicateurs, conçue par Balassa dans les années 60, choisit une norme externe au pays, car son indicateur va comparer sous forme d’un ratio, les performances d’un secteur dans un pays à l’exportation avec celle du reste du monde ou d’un autre groupe de pays, pour le même secteur.

On parlera d’avantage comparatif révélé, lorsque le rapport est supérieur à 1 et de désavantage lorsque le rapport est inférieur à 1.

La seconde famille, représentée entre autres par G. Lafay du CEPII, choisit une norme interne au pays étudié. L’indicateur va comparer les performances d’un secteur dans un pays par comparaison à une norme définie par les performancesglobales du pays en matière de commerce extérieur.

On parlera d’avantage comparatif révélé, lorsque l’écart entre le secteur et la norme est positif et de désavantage lorsque l’écart est négatif.

Evaluation des ACR pour l’agriculture marocaine

Le Maroc dispose de certains facteurs favorables à la production agricole qui ont servi à justifier une certaine spécialisation agricole. Le coût de main d'œuvre est très compétitif par rapport aux concurrents les plus proches. L'ensoleillement est important, particulièrement bénéfique pour la culture de fruits et de légumes. Ladiversité du climat et de la géographie permettrait une grande diversité des cultures et de cultiver des espèces toute l'année.

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La suite de cette section présente, les indices de Lafay au secteur agricole pris dans son ensemble, puis pour divers groupes de produits, avant de finir par l’analyse de l’évolution de la spécialisation sur une longue période.

ACR par pays

Nous avons choisi de présenter les résultats du calcul selon l’indicateur de Lafay. En plus du Maroc, cet indice a été calculé pour trois pays méditerranéens concurrents en terme de spécialisation agricole à savoir la Turquie, la Tunisie et l’Egypte. (cf. annexe 7)

Figure 1: Indicateurs d'avantages comparatifs révélés de Lafay du secteur agricole par pays (année de base=1995).

Indicateur d'ACR de Lafay

-30,0

-20,0

-10,0

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

2000 2001 2002 2003 2004

Maroc

Turquie

Tunisie

Egypte

Source : nos calculs.

L’indicateur de Lafay confirme l’avantage comparatif du Maroc dans le secteur agricole, en termes de spécialisation commerciale. La Turquie présente également des performances notables en terme de spécialisation agricole.Inversement, la Tunisie et l’Egypte affichent un désavantage comparatif (indices négatifs).

Hormis la Tunisie qui a enregistré une amélioration remarquable dans ce sens enpassant d’un désavantage comparatif de -25.11 en 2002 à un avantage comparatif de 1.58 en 2004, les avantages comparatifs des autres pays se dégradent. De ce fait, au cours de la période 2000-2004, l’indicateur de Lafay a enregistré une baisse de 7.1 pour le Maroc, de 1.6 pour la Turquie et de 5.68 pour l’Egypte.

Cette dégradation des avantages comparatifs peut être expliquée par les fortes pressions de la demande intérieure, essentiellement liées aux évolutions

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démographiques ainsi que par les contraintes de structures qui pèsent sur l’agriculture.

ACR par groupements de produits

La figure 3 présente, par pays et par groupement de produits pour l’année 2004,les indicateurs de Lafay.

Figure 2: Indice d'avantage comparatif révélé de Lafay par groupements de produits et par pays en 2004.

Indice de Lafay

-15

-10

-5

0

5

10

15

Produits de la pêche

Conserves anim

ales

Fruits

Légumes

Conserves végétales

Produits laitiers

Produits d’origine animale

Boissons

Produits végétaux

Animaux vivants

Cacao et préparations de cacao

Viandes et abats

Graisses anim

ales et végétales

Huiles alim

entaires

Aliments pour anim

aux

Café

, thé et épices

Tabac

Sucre et confiseries

Céréales

Maroc

Turquie

Egypte

Tunisie

Source : Statistiques du Centre International du Commerce, UNCTAD/WTO, 2004.

L’analyse par produits fait ressortir une forte concentration des avantages comparatifs dans les produits traditionnels de la zone méditerranéenne tels que les «fruits et légumes», les «produits de la pêche» et les «préparations à base de fruits et légumes».

C’est dans le domaine de l’exportation des fruits et légumes frais où la majorité des pays étudiés indiquent un avantage comparatif. Des pays comme le Maroc, et la Turquie à moindre mesure, sont spécialement remarquables dans ce domaine. La Tunisie, à son tour, montre des résultats exceptionnels dans l’exportation des conserves végétales.

Il convient cependant de souligner le très fort désavantage comparatif de ces pays dans le domaine céréalier, principalement le Maroc avec un indice de -11 et

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l’Egypte avec un indice de -8. Par ailleurs, la Tunisie se distingue une fois de plus par un indice d’ACR positif en ce qui concerne les céréales.

En général, le Maroc a des avantages comparatifs révélés dans les activités traditionnelles liées aux avantages comparatifs naturels telles que les fruits etlégumes auxquelles il faut ajouter les conserves de légumes et les produits de la mer. A l’opposé, il a des désavantages comparatifs essentiellement dans les céréales, les corps gras alimentaires, le sucre, les boissons, les aliments pour animaux et le tabac.

Evolution de la spécialisation du Maroc

Les figures suivantes illustrent l’évolution des spécialisations au Maroc à partir des indicateurs d’avantages comparatifs révélés. Cet indicateur a été calculé au niveau fin de la nomenclature du CEPII et plus spécifiquement dans la branche agriculture durant la période 1986-2003.

Figures 3: Evolution de l'indicateur d'avantages comparatifs de Lafay (1986-2003) pour le Maroc.

-5

0

5

10

15

20

25

198619871988198919901991199219931994199519961997199819992000200120022003

PIB/1000

Conservesanimales

Viandes etpoissons

Produitscéréaliers

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-6-5-4-3-2-101234

198619871988198919901991199219931994199519961997199819992000200120022003

PIB/1000Boissons

Alimentspouranimaux

Sucre

Conservesvégétales

-50

-40

-30

-20

-10

0

10

20

198619871988198919901991199219931994199519961997199819992000200120022003

PIB/1000Prod. agric.noncomestibles

Autresproduitsagricoles

Céréales

Source : CEPII-CHELEM.

À l’intérieur de la branche agriculture, les principales évolutions concernent les viandes et poissons, pour lesquels l’avantage comparatif s’est considérablement amélioré. Le Maroc dispose en effet d’un avantage comparatif naturel dans les produits de la mer, qui devrait être conservé dans l’avenir. Toutefois, le fait d’utiliser la classification du CEPII (viande et poissons) affaiblie les valeurs calculées de l’avantage comparatif de ces produits car le Maroc est importateur net des viandes et exportateur net des produits de la pêche.

Les autres produits agricoles (dont les fruits et légumes) ont connu au contraire une baisse des spécialisations depuis les années 80, avant d’accuser une nette amélioration au cours de ces dernières années. Pour les fruits et légumes, le Maroc conserve un avantage comparatif, même si la part de ces derniers dans ses exportations totales baisse.

Concernant les produits agro-alimentaires, l’évolution offre une image contrasté selon les branches : le Maroc accroît fortement sa spécialisation dans les conserves animales notamment les conserves de poissons. En revanche, les conserves végétales connaissent une stagnation des avantages comparatifs. En ce qui concerne les boissons, on note un mouvement de déspécialisation.

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On remarque globalement, que les avantages comparatifs dans l’agriculture diminuent. Cette tendance s’explique notamment par le poids négatif de plus en plus marqué des céréales dans les importations. En effet, la fréquence des années de sécheresse semble peser négativement sur le commerce extérieur des produits agricoles.

A la recherche de facteurs explicatifs

L’évolution légèrement négative des indicateurs des avantages comparatifs révélés du secteur agricole est due à des facteurs internes et externes. Les facteurs internes relatifs aux coûts de production traités en détail, dans le chapitre suivant.

Les facteurs externes sont liés aux conditions de concurrence sur les marchés mondiaux, et aux les mesures protectionnistes de l’Union Européenne qui constitue le partenaire principal du Maroc. En effet, l’accès au marché communautaire des produits agricoles sensibles est encore soumis à des restrictions quantitatives qui limitent les volumes et donc l’expression commerciale des avantages.

Les produits les plus exportés par le Maroc, sont soumis à des restrictions contingentaires et tarifaires par l’UE notamment les agrumes, les primeurs, divers légumes et produits agricoles transformés. Ils sont sujets à des prix d’entrée, des contingents tarifaires et des calendriers d’exportations. Afin d’appréhender le lien entre les restrictions européennes vis-à-vis des exportations marocaines et l’évolution négative des avantages comparatifs dans l’agriculture marocaine, nous avons allons examiner les taux d’utilisation des contingentsaccordés aux principales exportations marocaines.

L’analyse du taux d’utilisation fait ressortir deux groupes de produits : ceux qui saturent leurs quotas et ceux dont l’offre reste en deçà des contingents. Pour cepremier groupe qui concerne des produits importants tels que les courgettes, les tomates ou les produits transformé, la politique européenne de protection a un effet restrictif sur les volumes exportés et donc sur les indicateurs d’avantages comparatifs révélés.

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Figure 4 : Evolution du taux d’utilisation des contingents de quelques exportations marocaines vers l’UE

Source : Nos calculs à partir de la base de données de la commission européenne. Résumé des résultats obtenus Le calcul des avantages comparatifs révélés nous a permis d’estimer la compétitivité relative du Maroc et de déduire sa spécialisation pour certains produits tels que les conserves végétales, les conserves animales, les fruits et légumes et les produits de la pêche, ce qui semble prématuré. Il convient cependant, d’analyser en profondeur les différents éléments de la compétitivité (notamment les coûts) pour se prononcer. Ces éléments sont discutés dans la partie suivante, notamment à travers une analyse des CRD (Coût en Ressources Domestiques).

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Evaluation des CRD de certaines productions agricoles

Dans ce chapitre, nous allons présenter l’indicateur du coût en ressources domestiques (CRD), la méthode de calcul, la base de données, les hypothèses de travail retenues avant de commenter les résultats obtenus.

En suivant les recommandations de l’étude OCDE de Ian Goldin citée auparavant, une grande attention a été réservée à la cohérence et à la comparabilité des données. Notre choix final s’est porté sur les coûts d’exploitation issus des projets d’investissement privés sur les grandes exploitations. Cette base de données représente assez bien l’agriculture capitaliste marocaine dans sa diversité régionale (Gharb, Haouz, Souss, Saïs, Zaer). Elle ne peut prétendre représenter l’agriculture paysanne de type familial.

Définition du Coût en Ressources Domestiques

Pour un produit donné et étant donné une technologie adoptée, le CRD représente la valeur des intrants non échangeables (facteurs primaires) évalués àleurs coûts d'opportunité divisée par la valeur ajoutée évaluée aux prix mondiaux. Ce taux permet de montrer si le processus de production en place utilise d'une manière efficace ou non les facteurs considérés.

CRD = Valeur économique des ressources domestiques / Valeur ajoutée aux prix mondiaux

Un CRD inférieur à l'unité indique que le pays a un avantage comparatif dans l'activité en question et que sa production devrait être encouragée. En revanche, un CRD supérieur à l'unité signifie que la valeur économique des ressources nationales utilisées par l'activité en question est supérieure au montant de devises procurées par cette activité. Dans ce cas, les ressources engagées pourraient être mieux valorisées par des usages alternatifs.

Le CRD est défini comme un rapport entre la valeur des ressources domestiques et la valeur ajoutée aux prix internationaux. Le contenu analytique du CRD dépend des corrections apportées à la valeur des biens, des services et des facteurs de production, pour tenir compte des distorsions imposées dans le cadre des politiques de protection de manière directe et indirecte.

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Etapes de calcul

La première distinction à établir est celle qui existe entre les biens et les services selon leur degré d’échangeabilité. Les biens échangeables peuvent passer les frontières et leurs prix sont fixés sur les marchés internationaux, tels que le pétrole, le blé, et certains services tels que les études. Les biens non échangeables sont ceux dont l’échange international est exclu du fait des coûts qu’il engagerait. Les prix de ces biens sont fixés sur les marchés domestiques avec plus ou moins d’intervention de l’Etat, par exemple: immobilier, terre, services de transport, main-d’œuvre. Dans notre calcul des CRD, le coût de tous les intrants va être décomposé en trois éléments :

• Les taxes et les subventions directes sont à déduire de la valeur économique des biens et services car elles ne correspondent pas à des intrants dépensés au cours du processus de production.

• La partie échangeable est valorisée au prix mondial de référence : CAF pour les produits d’import-substitution, FOB pour les produits d’exportation.

• La partie non échangeable est valorisée de deux manières selon qu’il s’agit de biens et services normaux ou de facteurs de production. Pour les facteurs de production, on procède à une évaluation des taux de loyer ou de salaire d’équilibre. Pour les biens et services normaux non échangeables, on a recours à des coefficients de décomposition standard en taxes/subventions, échangeables et non échangeables.

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Figure 5: Décomposition du coût d'un intrant à la ferme.

Prenons l’exemple d’un intrant comme les engrais, leur coût à la ferme sera décomposé comme suit :• les taxes et subventions directes seront éliminées, (dans notre cas, il n’en

existe pas),• le reste sera décomposé en deux en défalquant du prix à la ferme, les frais

d’approche : transport, stockage, assurance, conditionnement, (dans notre cas on fera l’hypothèse que ces frais d’approche correspondent à 10% du prix à la ferme)

• les 90% restants correspondant au prix CAF seront considérés comme des échangeables,

• les 10% restants seront décomposés en défalquant la part des taxes et subventions directes à retirer (TVA) et des facteurs de production (main-d’œuvre des transporteurs essentiellement). En faisant l’hypothèse d’uneTVA à 20%, on obtient une somme de 8. Nous ferons l’hypothèse que sur ces 8, 4 représentent des coûts en main-d’œuvre. Cette part en main-d’œuvre sera corrigée des distorsions sur le marché du travail si nécessaire, à la baisse s’il y a taxation des revenus salariaux de la catégorie ou à la hausse s’il y a des subventions. Supposons que cette correction ramène le coût à 2.

• les autres 4 non échangeables seront décomposés à l’aide de coefficients de décomposition standard. S’agissant de TVA, les intrants de cette part non échangeables sont à comptabiliser hors taxes. En reprenant le partage 50/50, on aura une part échangeable de 2 (carburant et lubrifiant des activités de transport, par exemple), et une part non échangeable de 2.

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31

Au total sur les 100 payés par les producteurs, 92 seront considérés comme échangeables (90 du prix CAF+2 de la part échangeable des frais d’approche) et seront insérés dans le calcul du dénominateur du CRD. Les non échangeables seront estimés à 4, dont 2 de main-d’œuvre et 2 d’autres biens et seront pris en compte dans le calcul du numérateur. Les taxes et subventions sont de 4, dont 2 sur les frais d’approche et 2 sur la main-d’œuvre.

Lorsqu’on aura cette décomposition des coûts, le numérateur sera calculé comme la somme de toutes les valeurs non échangeables et le dénominateur sera calculé comme la différence entre la valeur ajoutée définie comme la différence entre la valeur économique du bien produit et les consommations intermédiaires échangeables évaluées à leur prix économique. Le rapport entre ces deux valeurs va donc bien mesurer la somme des ressources domestiques dépensées pour gagner une unité de valeur ajoutée calculée aux prix mondiaux.

Données et hypothèses

Les données de base proviennent des comptes d’exploitation d’un certain nombre de projets élaborés par notre bureau d’étude pour le compte des investisseurs privés intéressés par l’acquisition des exploitations domaniales de la SODEA et SOGETA.

Les prix mondiaux ont été dérivés des statistiques du commerce extérieur marocain de l’année 2005. Pour certains produits non directement échangeablestels que les betteraves, le lait frais, les prunes destinés au séchage ou les olives de trituration, les prix ont été calculés à l’aide de formule de conversion liant les produits échangés transformés aux produits frais.Les taxes et subventions prises en compte sont celles établies par la fiscalité en vigueur et par les dispositions du FDA. Les coefficients de décomposition proviennent des études les plus récentes menées au Maroc ou en France sur la compétitivité des filières agricoles marocaines.

Résultats

La figure que nous présentons ci-dessous confirme les résultats des études antérieures sur la primauté des fruits et légumes par rapport aux grandes cultures en matière d’avantage comparatif.

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32

Figure 6: CRD par région et par culture.Courbe des CRD

0

1

2

3

4

5

6

7

To

m-S

ou

ss

Ne

ct-HZ

Ag

rGF

-GH

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BA

S-G

H

BT

-GH

Les apports spécifiques de la présente étude sont les suivants:

• Le premier est que les performances techniques atteintes dans notre échantillon par les grandes cultures, comme le blé tendre ou la betterave sucrière n’arrivent pas à contrebalancer les effets des autres facteurs liés aux prix mondiaux et au coût des facteurs de production au Maroc.

• Le second est que dans le groupe des fruits et légumes, les produits qui émergent aujourd’hui sont ceux qui valorisent le plus le facteur terre. Il s’agit des vignes, des courgettes et des haricots verts dont le chiffre d’affaires à l’hectare dépasse les 100 000 Dhs.

• Le troisième est la position relativement intermédiaire des olives qui malgré des rendements élevés ont du mal à atteindre une valorisation qui puisse rémunérer le facteur terre notamment.

• Le quatrième et dernier reste la position très avantageuse des agrumes.

Parmi les résultats à examiner avec détail, nous avons retenu deux qui nous paraissent importants au regard de la théorie générale et de son application au secteur agricole : (i) la relation avantage comparatif et valorisation de la terre, et

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33

(ii) la relation avantage comparatif et intensité relative des facteurs de production.

La figure ci-dessous représente la première relation. Nous avons représenté sur ce graphique les CDR pour les systèmes étudiés et les chiffres d’affaires à l’hectare, comme indicateur de la valorisation de la terre. La forme de la courbe ne laisse planer aucun doute sur le poids de ce facteur dans la formation des avantages comparatifs dans le secteur agricole marocain, caractérisé par une rareté relative du facteur terre.

Figure 7: Relation entre avantage comparatif et valorisation de la terre.

Relation avantage comparatif valorisation de la terre

0

1

2

3

4

5

6

7

8

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000

chiffre d'affaires ramené à l'hectare en DH

CRD

La relation entre CRD et intensité relative du facteur travail dans le coût de production n’est pas probante dans la mesure où le nuage de points ne dégage aucune relation significative.

Des avantages comparatifs aux avantages compétitifs

Nous avons vu dans le premier chapitre que, sur longue période, la position du secteur en termes d’avantages comparatifs demeurait globalement forte, tant vis-à-vis des pays concurrents que des autres secteurs de l’économie.

Cette position qui a été fragilisée par les faibles performances des secteurs d’import-substitution et par la montée en puissance de la Turquie et de l’Egypte, repose pour l’essentiel, comme nous venons de le démontrer, sur les avantages

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comparatifs dont disposent les filières fruits et légumes en termes d’utilisation des ressources domestiques naturelles ou autres.

Elle s’explique également par un certain épuisement de performances espagnoles et par l’émergence de nouveaux produits exportés tels que les raisins, les courgettes et le renouveau des anciens tels que les agrumes ou les haricots verts.

La suite de cette étude est consacrée aux conditions de transformation des avantages comparatifs aux avantages compétitifs, qui semble bien au cœur de la problématique d’ajustement par le haut de l’agriculture marocaine. En ce sens, nous allons nous écarter légèrement de la théorie classique du commerce entre nations et recourir aux notions d’analyse de la compétitivité et notamment ceux élaborés autour du concept de chaîne de valeur globale (global value chain).

Cette approche considère que les flux de biens et services entre nations sont certes l’expression de leurs avantages comparatifs, mais également et surtout, l’expression des stratégies des firmes leaders, celles qui prennent en charge la coordination des activités entre les différentes origines et destinations, dans le but de maximiser la rente liée à leur position de leader. Compte tenu des conclusions précédentes, nous allons insister dans notre conclusion sur le secteur des fruits et légumes qui présente les meilleures opportunités.

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Recommandations

Les recommandations de la présente étude découlent de la mise en cohérence des conclusions relatives à la compétitivité de l’offre marocaine avec les perspectives de développement des marchés agro-alimentaires. Nous allons élaborer notre argumentation en deux temps.

Dans une première section, nous allons rappeler les effets de la globalisation sur la formation de la compétitivité dans le secteur agro-alimentaire, et les contraintes communes aux pays en développement.

Nous allons présenter, dans la deuxième section, une analyse prospective des marchés agro-alimentaires au plan national et au plan international. Cette analyse sera développée en termes d’opportunités et de menaces, ce qui nous permettra d’introduire les recommandations à même d’assurer un développement viable des filières agricoles. Notre étude s’appuie sur l’ensemble des connaissances accumulées dans la bibliographie spécialisée au cours des dernières années. La ligne directrice des recommandations qui se dégage de cette mise en cohérence consiste à assurer un développement des filières selon deux axes : (i) assurer une montée en gamme dans les filières compétitives à l’échelle internationale, (ii) appuyer une démarche partenariale pour la construction de filières territoriales autour de l’agro-industrie et de la distribution moderne.

Globalisation et compétitivité dans le secteur agro-alimentaire

Comme le rappelle Pierre Veltz6

6 Ancien directeur de l’ENPC à Paris et chercheur en dynamiques territoriales et auteur de l’ouvrage Mondialisation, villes et territoires : une économie d'archipel, PUF, 1996 (nouvelle édition en poche, réactualisée, 2005).

, la mondialisation n’est pas un phénomène nouveau puisqu’elle caractérisait déjà très largement les économies d’avant 1914, et qu’il a fallu attendre la fin des années 70, voire 80, pour retrouver des niveaux de commerce international équivalents, en pourcentage du PNB à cettepériode. En revanche, ce qui est nouveau c’est que les échanges internationaux sont de plus en plus des échanges intra-branches, et même pour une part importante intra-entreprises. Ils reposent plus sur une différenciation dans la qualité des produits et modes de production que sur des facteurs classiques d’accès aux ressources, de coûts ou de productivité. Bien entendu, toutes les activités ne sont pas affectées par ces nouveaux facteurs de compétitivité de manière identique. Dans cette section, nous allons présenter les facteurs d’évolution des règles des échanges agro-alimentaires dans leur spécificité dans

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un premier point, et les contraintes communes aux pays en développement en matière de compétitivité en nous inspirant du modèle d’analyse de la compétitivité de M. Porter, dans un second point7.

Facteurs d’évolution des échanges agro-alimentaires

Les règles du jeu évoluent en fonction de facteurs qui relèvent autant du côté del’offre que du côté de la demande des biens alimentaires.

C’est ainsi que la globalisation des productions (global sourcing) réduit comme une peau de chagrin l’avantage détenue anciennement par certaines régions en termes d’approvisionnement de certains marchés rémunérateurs de proximité8

Les producteurs de normes relèvent de plusieurs catégories. Nous avons, en premier lieu, les organismes multilatéraux publics tels que l’OMC

.C’est le cas pour les principaux produits méditerranéens qui intéressent le Maroc comme les olives, les dattes, les agrumes, les vins ou les figues, dont la production croît fortement en Amérique du Nord, du Sud et dans une moindre mesure en Océanie et en Asie. Cette nouvelle géographie de la production est largement soutenue par la mobilité croissante des capitaux et de la main-d’œuvre qui met en concurrence les territoires et érode de manière significative leur capacité à décider de manière autonome.

Du côté de la demande, le secteur a connu également des transformations majeures avec la présence de plus en plus active des grands groupes de distribution dans la région méditerranéenne à travers les acquisitions et les investissements en grandes surfaces. De manière parallèle, mais non indépendante, les échanges sont de plus en plus encadrés par un système de normes et de standards qui exerce un effet sélectif important sur l’origine de la production en amont.

9 (accord relatif à l’accès aux marchés, accords SPS10, accords TBT11), l’OMS12 (normes Codex Alimentarus13) et l’OIE14 (produits animaux). Nous avons, en second lieu, des normes et standards d’origine privée, élaborés par les organisations des distributeurs (Eurepgap15, BRC16

7 Voir l’ouvrage de M. Porter, ‘’L’avantage compétitif des nations’’, ainsi que les innombrables études ayant adopté le diamant de la compétitivité comme cadre d’analyse.8 Cas du Mexique avec les USA, du Maroc avec l’UE, de la Californie avec le Japon.9 Organisation Mondiale du Commerce10 Accord relatif à l’utilisation des produits phyto-sanitaires11 Accord relatif aux barrières techniques au commerce12 Organisation Mondiale de la Santé13 Code de définition des produits et des processus de fabrication des produits alimentaires14 Organisation Internationale des Epizooties : définit les normes pour les produits animaux15 Norme de qualité en matière de traçabilité adopté par la grande distribution européenne

), des organisations non gouvernementales

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indépendantes (tels que les normes ISO17, HACCP18), sans oublier celles qui sont élaborées en partenariat public-privé (commerce équitable, agriculture bio, AOC19 et IG20

Les systèmes de production actuellement dominants dans les pays en développement ne sont pas, pour la plupart, prêts à intégrer ces chaînes de valeur. C’est ce qu’a montré l’étude effectuée par John Ickis et Michael Fairbanks

) et dernièrement celles produites par les organisations de consommateurs.

A travers les évolutions en cours, on voit bien que ce qui est mis en jeu, ce n’est pas seulement la compétitivité intrinsèque des produits, mais plutôt le modèle d’organisation de la chaîne alimentaire qu’il y a derrière. Le concept de chaîne de valeur globale, développé pour la compréhension du commerce des produits industriels de grande consommation (chaussures, habillement et appareils ménagers) dont la production a été globalisée, offre une bonne base de compréhension des échanges agro-alimentaires qui s’organisent de plus en plus selon les mêmes méthodes que celles des autres grandes chaînes de valeur globales des produits de consommation, en général dominées par des entreprises leader situées à l’aval.

Ce concept renvoie à l’étude des mécanismes de coordination que développent les entreprises leader avec les maillions situés en amont, pour extraire le maximum de valeur de leur activité. La ‘’coordination’’ se substitue à la rencontre d’une offre et d’une demande ‘’anonymes’’ sur un marché de ‘’référence’’ comme mécanisme de régulation des échanges. Ceci veut dire que les productions ne sont plus planifiées de manière indépendante par les producteurs mais selon la demande anticipée par les leaders, que les grossistes et les marchés de gros voient leurs fonctions réduites et que la relation prix/qualité/quantité devient négociée entre partenaires et non établie par le marché de manière anonyme et spontanée.

21

16 British Retailing Consortium17 Organisation Internationale de Normalisation18 Système d’Analyse des dangers et de maîtrise des points critiques19 Appellation Origine Contrôlée20 Indications Géographiques21 John Ickis/1998/ ‘’Como ganar ventaja competitiva en el desarollo economico local’’/ Programme PDHSL/PNUD, accessible sur internet.

.

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Contraintes communes aux pays en développement

L’étude citée ci-dessus, inspirée du modèle d’analyse de la compétitivité de M.Porter, aboutit à l’identification de 5 contraintes dont la levée assurerait une meilleure compétitivité dans l’organisation actuelle des marchés des productions des pays en développement et qui concernent les aspects suivants :

1. la dépendance excessive vis-à-vis des ressources naturelles,2. l’éloignement des consommateurs,3. la méconnaissance du positionnement en termes de coût de production, 4. l’insuffisante intégration en aval et 5. le manque de coopération entre les maillons de la chaîne de valeur.

Sur la base de ces tendances globales affectant l’offre, la demande et le positionnement des pays en développement, nous allons nous intéresser à développer une prospective des marchés agro-alimentaires intéressant l’offre marocaine.

Prospective des marchés agro-alimentaires

L’analyse prospective que nous proposons est fondée sur l’approche chaîne de valeur, présentée ci-dessus. Cette approche aide à comprendre les rôles croissants de la grande distribution et des industries agro-alimentaires dans la configuration du marché national des produits agro-alimentaires. Elle aide également à anticiper les évolutions dans les filières orientées sur les marchés extérieurs.

Le premier paragraphe de cette section va analyser le phénomène de transition alimentaire qui caractérise le marché intérieur marocain et le second paragraphe va traiter des évolutions à moyen et long terme sur les marchés des principaux produits d’exportation.

Marché intérieur : Un marché en transition

La transition alimentaire que connaît le Maroc se manifeste par une diversification de la consommation et des différentiels de croissance importants selon les segments et les produits. Cette diversification résulte à son tour de la réduction de la part de la population vivant selon les modes de vie traditionnels et l’accroissement de la population intégrés dans un mode vie ‘’moderne’’. Cette dernière vit en milieu urbain au sein de familles nucléaires dans lesquels les femmes sont de plus en plus actives, dans des logements de plus en plus équipés et consacre de moins en moins de temps à la préparation des repas et plus en plus de temps au travail et à la consommation hors foyers.

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Nous allons illustrer cette transition à travers les données issues des Enquêtes Nationales de Consommation et de Dépenses des Ménages (ENCDM) réalisées par la Direction de la Statistique, qui permettent de distinguer nettement entre les projections à la baisse des produits phare dans le mode traditionnel de consommation et les projections optimistes portant sur les produits liés au mode de vie moderne.

Les paragraphes suivants présentent outre les tendances de consommation, les facteurs d’évolution des modes de consommation. Ces éléments sont repris dans le dernier point qui en fait une analyse en termes de menaces et d’opportunités pour le secteur agricole marocain.

Tendances de la consommation par groupe de produitsLes enquêtes de consommation (1970/71, 1984/85 et 2000/2001) permettent de rendre compte de la diversification importante en cours de la consommation alimentaire. La consommation de céréales par habitant a fortement chuté (163 kg en 2000 contre 220 kg en 1960) mais demeure encore nettement supérieure à celle des pays développés (133 kg). Celle du sucre a aussi baissé (25 kg contre 30 en 1970). A contrario, les progressions ont été fortes pour les légumes (138 kg contre 89 en 1970), les fruits (46 kg contre 39), les produits laitiers (38 litres de lait contre 30), les viandes blanches (7 kg contre 2), les œufs (4 kg contre 1) et le poisson (9 contre 3).La stagnation de la consommation de viande (18 kg) et le fort recul des viandes rouges (-30%) laissent penser que cette diversification n’a pas été nécessairement accompagnée d’un enrichissement du régime alimentaire.

Les dépenses en produits agro-industriels s’élèvent, aujourd’hui, à 50 Milliards de Dhs, sur la base d’une hypothèse de croissance de 4% par an depuis 2002, date de la dernière enquête de consommation. Ce segment est le plus dynamique en termes de croissance et le plus prometteur en termes de perspectives.

Le potentiel de développement du secteur est bien représenté dans le graphique,ci-dessous, qui met en évidence une structure de dépenses dans laquelle les produits des IAA représentent 40% des dépenses d’alimentation, de 45% en milieu urbain et 38% en milieu rural. A ce propos, l’étude réalisée par l’équipe de Rastoin à Montpellier22

22 L’EMERGENCE DU CAPITALISME AGROALIMENTAIRE DANS LES PAYS MÉDITERRANÉENS, J.L. Rastoin, S. Tozanli, G. Ghersi, ENSA Montpellier/UMR Moisa, CIHEAM-IAM Montpellier/UMR Moisa.

nous rappelle qu’en France par exemple, les produits agroalimentaires transformés représentent 72 % de la consommation alimentaire

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finale des ménages. Cette étude en conclut que ‘’les marges de croissance du système alimentaire par l’industrialisation et les services sont donc très grandes au Maroc, comme dans la plupart des pays partenaires méditerranéens23

Figure 8 : Structure des dépenses selon le milieu estimées à partir de l’ENCDM

’’.

Structure des dépenses alimentaires

40 034

52 096

15 222

23 660

-

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

Rural Urbain

Mill

ions

Dhs

TotalesProduits IAA

Le marché des IAA au Maroc va évoluer, non seulement comme par le passé selon les effets de démographie, mais surtout, selon les effets de changement de structure dont les facteurs sont présentés ci-dessous. Cette transition alimentaire entraînera nécessairement une réadaptation des appareils de production et de l’organisation des marchés.

C’est ainsi que l’équipe de Rastoin à Montpellier24

‘’On se situe, au Maroc, dans une situation de type « transition » entre un système agricolo-agricole et un système agro-industriel, avec une industrie alimentaire émergente, un fort contenu en inputs agricoles de la valeur finale et

a mis en lumière le faible contenu en services des produits des IAA au Maroc. Comparant les matrices des relations interbranches des IAA en France et au Maroc, les auteurs affirment ce qui suit :

23 op cit p 3.24 op cit, p 2.

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une très faible incorporation de services. En France, les services sont par contre devenus prépondérants (près de 40 % de la valeur finale si l’on inclue le coût de l’administration)’’.

On voit bien au terme de cette analyse que la transition alimentaire va induire une transformation de l’offre installée selon des schémas dont on aperçoit le contour, mais dont le contenu exige des investigations supplémentaires.

Nous avons identifié des facteurs qui présagent d’une transition accélérée au profit des produits transformés en particulier en milieu urbain, à l’image de ce qui s’est passé dans les économies entraînées, telle que la nôtre, dans le processus d’intégration que constitue la globalisation. D’ailleurs, des rythmes de croissance de 10% des dépenses en produits transformés en milieu urbain ont déjà atteint au cours des années récentes. Ces facteurs ont été regroupés sous trois rubriques: revenu/urbanisation, activité des femmes/équipement des foyers, mobilité /santé. Chacun des facteurs agit à sa façon, positivement, sur les dépenses alimentaires d’origine industrielle…à condition que l’offre suive.

Facteurs d’évolution des modes de consommation

Revenu/urbanisation

La croissance démographique en milieu urbain est plus rapide qu’en milieu rural, avec des taux moyens respectifs de 2,1% et 0,6% entre les recensements 1994 et 2004. Ceci induit une hausse du taux d’urbanisation qui est passé de 41,1% en 1980 à 51,4% en 1994 et à 55,1% en 2004. La croissance annuelle moyenne de l’effectif des ménages est plus rapide en milieu urbain (4,4% l'an entre 1995 et 2003) qu’en milieu rural (0,04% l'an), du fait d’un accroissement naturel plus important en milieu urbain et de l’exode rural.

En termes de revenu, les projections officielles tablent sur une croissance minimale de 4% du PIB, ce qui devrait maintenir un trend d’amélioration des revenus. Au cours de ces dernières années, le Maroc s’est engagé dans une dynamique de réformes couronnée par un raffermissement de la croissance économique, marqué par une intensification du rythme de croissance du PIB depuis 1998, soit 2,8% en moyenne entre 1998-2000 et 4,2% en 2001-2005 contre 2% en 1991-1997, en liaison avec le bon comportement du secteur primaire et du PIB non agricole. La réduction de la part de l’auto-consomation, révélée par l’enquête du HCP, dans l’alimentation des ménages constitue un bon marqueur des évolutions en cours.

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Activité des femmes/équipements des ménages

L’activité croissante des femmes et la quasi-généralisation de l’accès à l’école ont transformé le mode de consommation alimentaire dans les manges urbains, puis ruraux. C’est ainsi que les rédacteurs du rapport d’analyse de l’enquête de consommation affirment que ‘’le taux d’équipement des ménages dont le conjoint du chef de ménage est actif occupé est généralement plus élevé que celui des ménages dont le conjoint est inactif25

Dépenses non alimentaires et mode de vie

’’.

La transformation des modes de vie se reflète également dans l’accroissement et la composition de la dépense non alimentaire. Les ménages marocains dépensent de plus en plus en mobilité et en soins de santé, et de moins en moins relativement sur les dépenses non alimentaires traditionnelles, comme l’habillement. Ce sont là des évolutions qui expliquent aussi pour une part cette transition alimentaire marquée par la recherche d’une alimentation plus saine et l’accroissement de la consommation hors foyer.

Opportunités et menaces

La transition alimentaire, décrite ci-dessus, est porteuse de menaces et d’opportunités pour les producteurs agricoles, que nous allons résumer dans la matrice ci-dessous.

Opportunités Menaces1. Accès à des marchés en croissance2. Proximité des usines et des grands

magasins3. Transfert de technologie et d’informations4. Réduction des coûts logistiques 5. Rémunération de la qualité

1. Mise en concurrence globale2. Perte de capacités de négociation3. Exclusion des producteurs non

‘’référencés’’4. Modalités de paiement

Opportunités

Accès à des marchés en croissance : Les mutations en cours vont contribuer à développer la consommation des fruits et légumes parmi les couches les plus aisées de la population et donc contribuer de manière significative à un élargissement de la demande solvable.

25 Rapport cité page 51.

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Proximité des usines et des grands magasins : Pour répondre à cet accroissement de la demande solvable nationale, les producteurs nationaux disposent d’un avantage majeur en termes de proximité. Cette proximité peut devenir un atout essentiel si les producteurs en amont arrivent à proposer des arrangements fiables et crédibles aux industriels et aux distributeurs sur leurs capacités à répondre à la demande.

Transfert de technologie et d’informations : La mutation en cours porte en germe des possibilités de transfert de technologie et d’informations entre les divers maillons de la chaîne de valeur, qui constituent autant d’opportunités de croissance.

Réduction des coûts logistiques : Les coûts logistiques dépendent de toute une série de facteurs et principalement des volumes des transactions, de l’état des infrastructures, des contrats d’approvisionnement et des modalités de coordination. Or, les mutations en cours notamment les initiatives de coordination prises par la grande distribution, l’agro-industrie et la restauration vont largement dans le sens de l’amélioration de ces facteurs. C’est ainsi qu’une première évaluation des contrats d’approvisionnement entre les fournisseurs de fruits et légumes et la grande distribution met en évidence une réduction des délais, une mise en conformité des emballages et une diminution des pertes.

Rémunération de la qualité : Parmi les avantages que les producteurs peuvent légitimement attendre des mutations en cours, la rémunération de la qualité occupe une place significative.

Menaces

Concurrence globale : Les mutations en cours constituent une menace par le biais de la capacité des nouveaux acheteurs à mettre en concurrence les origines, du fait du volume des transactions impliquées.

Perte de capacités de négociation : Cette menace provient logiquement du réduction du la concentration des opérateurs de la distribution et de la transformation.

Effet de sélection parmi les producteurs : Les difficultés de certaines catégories de producteurs à satisfaire les exigences des circuits modernes risquent de les exclure durablement des marchés porteurs.

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Modalités de paiement : Les circuits modernes sont des circuits qui pratiquent rarement les paiements immédiats auxquels sont habitués les opérateurs.

Marchés à l’export : Globalisation et régionalisation

Les marchés à l’export qui intéressent le Maroc sont ceux des fruits et légumes. Nous allons rapidement décrire ces marchés et les tendances qui les animent avant d’identifier les opportunités, les menaces pour les filières marocaines.

De manière générale, on dira que les facteurs naturels tels que le climat, la proximité, la saisonnalité qui ont façonné les flux passés des fruits et légumes sont de plus en plus à combiner avec les facteurs technologiques, les accords commerciaux et le nouveau profil de la demande pour comprendre les flux futurs. Ce mouvement des facteurs clé du commerce va être accompagné par une tendance à la globalisation des échanges et de nouvelles formes d’intégration régionale, porteuses d’opportunités et de menaces.

Tendances générales

Les fruits et légumes ont connu au niveau mondial une croissance en termes de production, d’occupation des sols et de consommation par tête. D’après les données les plus récentes de la FAO examinées par R. Cook de l’Université de Davis, la production est passé de 810 millions de tonnes au début des années 90 à 1 200 millions de tonnes au début des années 2000, pour une superficie qui est passée de 72 millions d’ha à 100 millions, répartis également entre les fruits et les légumes qui représentent 60% du tonnage produit. La disponibilité par tête s’est donc accrue de 155 à 193 kg/tête, avec un accroissement plus important en Chine. Les volumes échangés ne concernent que 10% de la production mondiale.Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, le marché des fruits et légumes qui étaient essentiellement régionaux sont en cours de globalisation. A l’heure actuelle, les achats auprès des pays en développement représentent le quart des achats en fruits et légumes de la grande distribution dans les pays de l’OCDE, et concerne notamment les produits tropicaux et les produits hors-saison26. Les USA, l’UE avec l’Allemagne en tête, et le Japon constituent l’essentiel des pays importateurs de fruits et légumes, avec 80% des importations mondiales en valeur27

26 OECD, 2006,27 Basic Determinants of Global Trade in Fruits and Vegetables, USDA/ERS, Linda Calvin,William Coyle, Sophia Huang, David Kelch, Shirley Pryor, Anita Regmi, and Matt Shane et Thomas Worth.

. Le marché européen et celui du Japon sont les plus rémunérateurs. Notons également que les USA et l’UE sont aussi les plus gros exportateurs de fruits et légumes. Les top cinq sur le marché mondial sont les Pays-Bas,

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l’Espagne, le Mexique, les USA et la Chine. Le reste des exportateurs est dispersé largement entre des origines qui pèsent autour de 2% de part de marché, y compris le Brésil, le Chili, la Nouvelle Zélande, l’Australie.

La demande des consommateurs des pays développés est tirée par la recherche de variété, de qualité, de santé, de facilité de préparation, de sécurité, de valeurs y compris de valeurs sociales et environnementale. Cette demande est largement satisfaite par la grande distribution, les industries agro-alimentaires et la restauration, opérateurs globaux qui se répartissent les parts de marché et qui deviennent à leur tour des acheteurs globaux déterminants porteurs de cahiers de charges et de normes privées. Les nouvelles technologies d’information et de communication ont largement facilité le déploiement de cette nouvelle organisation des échanges, que nous proposons d’approcher à l’aide du concept de chaîne de valeur globale.

Chaînes de valeur et commerce international Growing consumer demand for variety, quality, La chaîne de valeur globale, définie comme une organisation coordonnée par les entreprises leader, au sein de laquelle les relations commerciales dépassent les limites conventionnelles des relations marchandes pour inclure des échanges d’informations et des relations de coopération/contrôle, convient particulièrement à l’analyse des marchés globaux des fruits et légumes. Dans ces chaînes de valeur, les stratégies des entreprises leader cherchent à créer de la ‘’valeur’’ par une réduction des coûts logistiques et une meilleure compréhension des comportements et des attentes des consommateurs. Cette dynamique entraîne le développement des liens directs et privilégiés entre fournisseurs et distributeurs, pour lesquels la disponibilité de produits frais tout au long de l’année devient une composante clé de la stratégie commerciale.

Kees van der Meer28

28 Small Small-Scale Farmers Scale Farmers Participation in Coordinated Participation in Coordinated Supply Chains Supply Chains, Kees van der Meer, World Bank World Bank, ARD Learning event, April 6, 2005.

définit une chaîne de valeur coordonnée comme suit des arrangements durables entre producteurs, commerçants, industriels et acheteurs portant sur les volumes, les calendriers, la qualité et la sécurité et les prix des produits. Ces arrangements incorporent des transferts de technologies ainsi que des mécanismes de financement. La coordination est devenue nécessaire pour cet auteur, car elle permet de faire face de manière efficiente aux exigences de la demande en matière de sécurité et de qualité, aux contraintes de la

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programmation logistique et améliore la position concurrentielle des opérateurs de la chaîne de valeur.

Opportunités et Menaces

Nous avons analysé les opportunités et les menaces induites par tendances ci-dessus analysées.

Opportunités Menaces1. Croissance spectaculaire du

pouvoir d’achat des nouveaux pays de l’UE

2. Tendance à la délocalisation des productions de fruits et légumes

3. Réputation de la diète méditerranéenne

4. Recherche et développement de nouvelles technologies

1. Globalisation de la concurrence2. Sélection croissante des

producteurs éligibles3. Pertes de pouvoir de marché4. Interventions des lobbies

protectionnistes

Opportunités

La croissance spectaculaire du pouvoir d’achat dans les pays en retard de l’UE-25 constitue une opportunité majeure pour le exportations marocaines de fruits et légumes pour deux raisons majeures : (i) l’élasticité-revenu élevée de la demande des fruits et légumes, notamment de la demande des produits hors-saison, primeurs ou tardifs, pour lesquels le Maroc détient un avantage comparatif, (ii) les préférences commerciales détenues par les produits d’origine marocaine sur le marché de l’UE, notamment les exonérations de droits de douanes et les contingents à prix d’entrée réduits. Ce constat du développement de la demande sur l’ensemble des pays de l’UE concerne y compris les pays producteurs et concurrents du Maroc, comme l’Espagne.

Dans le contexte actuel, la distinction traditionnelle entre pays exportateurs et pays importateurs n’est plus de mise. Le commerce intra-branche tel qu’il s’est développé entre les USA et ses partenaires du Sud (voir le cas des raisins, dans le graphique ci-dessous) aura tendance à se généraliser aux autres espaces.

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Figure 9 : Flux saisonniers des importations et des exportations de raisins

Le graphique ci-dessous représente les données issues de la base de données du Ministère espagnol du commerce extérieur. Elle illustre le mouvementd’expansion des exportations vers l’Espagne en termes exponentiels jusqu’en 200629

Figure 10 : Importations espagnoles de fruits et légumes

.

Evolution des importations espagnoles de fruits et légumes, en 000 EUROS

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 20060

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

3 000 000

3 500 000

4 000 000

4 500 000

MarocImportations totalesLinéaire (Importations totales)Exponentiel (Maroc)

29 Le mouvement continue depuis puisque en 2007, les exportations vers l’Espagne de primeurs ont enregistré une augmentation en tonnage de 36%, d’après la Fédération Espagnole des Producteurs Exportateurs (FEPEX).Pommes de terre (+210 pour cent). Concombre (+104 pour cent), Poivron (+63 pour cent), Tomates (+437 pour cent), courgettes (+22 pour cent) y haricot vers (+15 pour cent).

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Figure 11 : Importations européennes de fruits et légumes

Import des fruits et légumes de l'UE en 000 Euros

0

10000000

20000000

30000000

40000000

50000000

60000000

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 20060

100000

200000

300000

400000

500000

600000

700000

800000

900000

Import TotalesMaroc

La recherche de valeur de la part des entreprises leader passe par un approvisionnement optimisé tout au long de l’année, qui va se traduire par des possibilités d’attraction des investissements étrangers dans le secteur. Avec un environnement juridique favorable et des coûts de transaction en baisse, les opérateurs s’orientent vers des stratégies globales d’investissement globales et non plus nationales, à la recherche de produits complémentaires et/ou de coûts de revient réduits.

Dans une analyse consacrée au phénomène de la délocalisation de la production agricole européenne, B. Hervieu30

30 Le problème de la délocalisation de la production agricole, Bertrand Hervieu, 2003, communication à la Conférence IFRI-CFA à Budapest.

nous apprend que ce sont les instruments de la Politique Agricole Commune qui ont permis jusqu’à présent de freiner le mouvement de délocalisation qui a démarré par exemple à partir de la France vers le Brésil (volailles), vers l’Ukraine (céréales) ou vers le Maghreb (fruits et légumes). Il explique notamment que cette politique a eu pour effet de limiter le jeu des avantages comparatifs, ce qui a contrario laisse présager que sa réforme plus ou moins acquise devrait libérer des ressources au profit de nouvelles zones de production. Pour attirer les investisseurs, les forces et les faiblesses de chaque pays sont à comparer avec celle des destinations concurrentes. Ce travail a été

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effectué pour les filières des fruits et légumes et résumé dan le tableau ci-dessous31

Figure 12 : Forces et faiblesses des pays concurrents

.

La réputation acquise par la diète méditerranéenne et avec elle, la prise de conscience des bienfaits de la consommation quotidienne de fruits et légumes32,constitue un facteur de projection favorable de la demande et donc des prix futurs. Dans une étude de Blisard et al. 33 assez récente (2002), les auteurs estiment que les dépenses en fruits et légumes vont s’accroître plus que celles des autres groupes de dépenses alimentaires d’ici 2020. La demande de diversité est allée en croissant comme le montrent les travaux de Calvin et Cook pour les USA, qui ont montré que le nombre de produits exposés par une épicerie type avait doublé entre la fin des années 80 et la fin des années 90, passant de 173 à 34534

31 Françoise Dosba et Benoît Jacquemin, 2005, Compte rendu du groupe de réflexion filières fruits et légumes, INRA, Paris.32 Bénéficiant souvent de campagnes publiques de sensibilisation, comme aux USA (manger de 5 à 8 fruits et légumes par jour), en France (manger 5 fruits et légumes par jour)33 Blisard et al., 200234 Calvin and Cook et al., 2001

. Dans cette diversification, une place importante est tenue par les produits exotiques et également par les nouvelles gammes de produits de consommation courante telles que les tomates. La demande des fruits et légumes tout au long de l’année constitue à la fois un objectif stratégique de la grande distribution et une

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opportunité d’exploitation de ‘’niches’’ rémunératrices. Ce qui est vraiment nouveau dans ce domaine, ce n’est pas tant l’existence de ces ‘’niches’’, mais la possibilité de les exploiter y compris sur de courtes périodes, comme cela a été le cas avec les raisins exportés sur l’Italie entre les arrivages de l’Hémisphère sud et l’entrée sur le marché des productions locales. La multiplication des niches et des possibilités techniques de les exploiter est largement confirmé par la récente vague d’investissements espagnols au Maroc à la recherche de précocité sur des courtes périodes, de l’ordre de la dizaine de jours. Les études disponibles montrent également une corrélation positive entre la consommation des fruits et légumes et le lieu de résidence au profit très largement de l’urbain. Ce facteur constituera probablement un levier très important de la croissance de la demande en provenance des pays en développement.

Les développements technologiques en matière variétale (Long shelf life) et en matière de communication (Atmosphère Contrôlée, GPS) sont de plus en plus accessibles en termes de coûts et de fiabilité. Ils constituent des facteurs de facilitation de l’accès aux marchés rémunérateurs décrits ci-dessus.

MenacesLes menaces liées aux mutations en cours portent sur quatre points plus ou moins liés et abondamment documentés dans la littérature.

La première menace liée à la globalisation est celle de l’extension géographique des aires de production. Les exemples sont connus (olives, dattes, figues, vins, …), et il serait inutile de développer ce point.

La deuxième menace est celle de la marginalisation des producteurs non éligibles. Plus précisément, nous allons vers un scénario dans lequel, les PME qui ont dominé le secteur ne pourront pas survivre facilement. Marginalisées, elles pourront voir leur part de marché décliner ou survivre à la marge des grosses unités intégrées aux réseaux globaux. Les politiques de désengagement, de privatisation et autres ajustements, se traduisent par un renforcement du pouvoir des firmes et par une désintégration des tissus économiques locaux (‘’fonctionnement en archipel’’).

La troisième menace est celle de la perte de pouvoir de marché des producteurs face aux acheteurs, déduite de la multiplication des zones potentielles de production et de la concentration des acheteurs et amplifiée par l’organisation en chaînes de valeur ‘’coordonnées’’ par les entreprises leader.

La quatrième menace, et non des moindres, réside dans la capacité de blocage des évolutions favorables aux pays du Sud des lobbies de producteurs des pays

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du Nord, plus ou moins aptes à admettre les conséquences d’une réduction de mécanismes de distorsion du commerce auxquels ils ont été habitués de longue date. Les formes de cette ‘’résistance’’ sont en train d’évoluer en ayant recours à des arguments de type écologique qui favorisent l’offre de proximité (du moins en apparence), ou les arguments de type social, comme celui de la comptabilisation des cotisations sociales et des impôts dans la valeur des productions nationales par rapport aux productions importées, sans oublier les arguments traditionnels de la préservation des paysages et des modes de vie ruraux.

Pour une amélioration de la position compétitive des filières agricoles

Dans le rapport 2007 sur le Développement de la Banque Mondiale consacré à l’agriculture, les auteurs proposent une typologie des économies des pays en développement en trois niveaux selon le rôle qu’y joue le secteur primaire, et situe l’économie marocaine comme un archétype du niveau des économies dites en transformation35, à côté des économies basées sur l’agriculture36 et les économies urbanisées37. Dans le groupe de pays en transformation, la base économique de la croissance se diversifie et les enjeux que porte l’agriculture sont des enjeux sociaux, ceux liés à la concentration de la pauvreté en milieu rural. Le Maroc fait, sans aucune ambiguïté, partie du deuxième groupe dans lequel le problème de la sécurité alimentaire de base a été réglé, au cours des dernières décennies.

En ce sens, la recherche de la compétitivité des filières est considérée, ici, comme un moyen privilégié permettant d’assurer les moyens d’existence de la population rurale, de manière directe en assurant la survie des petites et moyennes exploitations ou indirecte à travers l’emploi salarié dans les grandes exploitations, ou dans les activités non agricoles. Cependant, la compétitivité ne constitue pas la solution passe partout de la pauvreté, tout simplement en raison du fait que de larges secteurs de l’agriculture ne sont pas en mesure de l’atteindre. Les politiques sociales d’accompagnement de la transition s’avèrent donc tout aussi indispensables.

Les mutations en cours dans les marchés domestiques et internationaux combinés au profil des avantages comparatifs du pays offrent des opportunités aux producteurs et entrepreneurs agricoles. La demande des produits à haute valeur et des produits transformés connaît en effet une croissance rapide, du fait de

35 Ce niveau inclut les pays MENA et une partie de l’Asie Centrale et de l’Europe.36 Niveau regroupant les économies de l’Afrique Sub-saharienne37 Ce niveau est celui des économies d’Amérique Latine et de parties de l’Asie Centrale et de l’Europe.

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l’amélioration des revenus dans certains pays à fort potentiel d’accroissement de la demande, de l’accroissement de la population urbaine, de la libéralisation du commerce bilatéral, des IDE et des progrès technologiques.

Les analyses disponibles arrivent à des conclusions contrastées sur les effets de ces mutations sur la population des exploitants et des salariés agricoles. En général, la modernisation de circuits est plutôt défavorable aux petits producteurs, comme cela a été démontré dans quelques études sur les bananes (en Amérique Centrale), les tomates (Mexique) et les pommes de terre (Indonésie).

Dans le contexte marocain, cette problématique de l’exclusion des petits producteurs est dépassée dans les filières exportatrices, qui sont, depuis longtemps, des filières concentrées et organisées selon le modèle des chaînes de valeur ‘’coordonnées’’ par des entreprises leader. Elle est, en revanche, pleinement d’actualité dans les filières agricoles orientées sur le marché local, dans la mesure où les petits et moyens producteurs qui réalisent l’essentiel de la production, (céréales, légumineuses, cultures industrielles, maraîchage de saison, arboriculture, viandes) peuvent encore intégrer les chaînes de transformation et de distribution modernes, et bénéficier ainsi d’une partie de la valeur ajoutée produite.

Figure 13 : Schéma d’élaboration des recommandations

Avantages comparatifs

ACRCRD

Marché intérieur

Marchéextérieur

Menaces Globalisation Sélection Pouvoir de

marché LobbiesOpportunités Revenu Délocalisation Diète

alimentaire Nouvelles

technologies

Améliorer l’accès des producteurs aux chaînes de valeur ‘’modernes’’

Menaces Concurrence

globale Pertes de

capacités Exclusion Modalités de

paiementOpportunités Accès aux

marchés porteurs

Proximité Réduction Coûts

logistiques

Renforcer les ‘’avantages acquis’’ sur lesmarchés extérieurs des fruits et légumes

Montée en gamme

Diversification

Montée en gamme

Diversification

Soutien aux partenariats

Recherche-développement

Appui aux exploitations

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Filières exportatrices : Renforcer les avantages acquis sur les marchés des fruits et légumes

Les orientations décrites pour les filières exportatrices cherchent en consolidant les acquis à soutenir non seulement les exploitants exportateurs et les entreprises leader du secteur, mais également à préserver et améliorer l’emploi généré par ces activités, et donc les moyens d’existence des populations rurales.

Nous avons vu que les filières de fruits et légumes sont bien placées en termes d’avantages comparatifs et en termes de prospective de marchés avec croissance de 6,5% au cours des 15 dernières années.

De manière générale, ce que l’on dénomme les produits à haute valeur comprenant les viandes, les fruits et légumes, les épices, les noix, les fleurs et les poissons, constituent un segment dynamique des marchés alimentaires. Leur part en valeur a atteint 58% des exportations alimentaires de produits frais et transformés, soit 106 milliards Dollars en 2003/2004.

Tableau 3 : Structure en valeur des exportations alimentaires totales

% 1980 2005Céréales 10 12Exportations traditionnelles38 62 27Produits animaux 12 31Fruits et légumes 16 30

La contribution de ces filières à la réduction de la pauvreté en milieu rural passe une participation accrue des petits et moyens producteurs. Elle exige une amélioration des infrastructures et une mise à niveau des capacités techniques des producteurs, des systèmes de couverture des risques et des procédures d’action collective appropriées.

Le tableau ci-dessous résume les principales recommandations en distinguant deux groupes de produits selon la taille du marché et donc le profil des risques.

Pour le premier groupe, disposant de larges marchés et donc de prix relativement stabilisés, nous recommandons une action à court terme de programmation des

38 Cacao, thé, café, caoutchouc, tabac, sucre, coton, épices.

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campagnes et une action à moyen terme de montée en gamme dans les chaînes de valeur globales.

Pour le deuxième groupe, à taille des marchés réduite, les risques de chute des prix ne sont pas à négliger. Nous recommandons également à court terme une action en matière de gestion des risques de commercialisation et une action de diversification pour réduire les risques de baisse des prix.

Tableau 4: Principales recommandations : Filières d’exportation

Actions à court terme A moyen termeGroupe des produits à avantages comparatifs dotés de larges marchés qui stabilisent leurs prix tels que les agrumes et les tomates

Appui aux groupements de producteurs engagés dans les projets de qualification

Montée en gamme dans les chaînes de valeur globales

Groupe des produits à avantages comparatifs caractérisés par une haute valorisation de la terre tels que les vignes, les nectarines, les courgettes, les haricots verts et à marchés réduits

Gestion des risques de commercialisation

Diversification des produits et des marchés

Filières locales : Améliorer l’accès des producteurs aux chaînes de valeur ‘’modernes’’

Les chaînes de valeur liées à l’agro-industrie, à la grande distribution et à la restauration, sont portées par le développement de la transition alimentaire. Elles constituent les segments en croissance et les plus aptes à générer des gains de productivité potentiellement et partiellement transférables avec les producteurs en amont.

Le tableau 5, ci-dessous, résume les principales recommandations en distinguant trois groupes de produits selon le profil des leurs compétitivités. Le tableau 6, quant à lui, identifie les principales sources de gain induites par la modernisation des circuits.

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Tableau 5 : Recommandations : Filières locales

Actions à court terme A moyen termeGroupe des produits sans avantages comparatifs, tels que les blés tendres irrigués, la betterave à sucre

Soutien aux partenariats agro-industriels

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

Groupe des produits à avantages comparatifs non irrigué : les céréales et légumineuses conduites avec technicité.

Appui aux projets de valorisation de la production sur le marché local

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

Groupe des produits en situation intermédiaire composé, pour une large part de l’arboriculture concurrencée par celle des pays du Nord tels que les olives, les amandes, les pommes et les prunes.

Appui aux projets de valorisation de la production sur le marché local

Recherche-développement ciblée de niveau international

Appui à la consolidation des exploitations performantes

Tableau 6 : Gains liés à la modernisation des systèmes d’approvisionnement

Facteur de gain Traditionnel ModerneLogistique Organisée autour des souks et des marchés

de grosCoordonnée

Contrôle qualité Les contrôles physiques sont obligatoires, avec les coûts induits

Cahier de charges et auto-contrôle

Accès au crédit Limité, les rotations de petits volumes deviennent la règle et le stockage devient rare.

Mécanismes de préfinancement accessibles

Pertes physiques Accrues en raison des nombreuses manipulations de petits volumes, et de la faiblesse des moyens modernes de stockage et de transport

Réduites en raison des volumes et des moyens de stockage et de transport

Economiesd’échelle

Réduites en raison des petits volumes Maximisées

Assistance technique aux producteurs

Fournies par les sociétés de distribution des intrants

Organisée par les entreprisesleader

Sécurité alimentaire Hasardeuse Rigoureuse

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Bibliographies

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Annexes

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Annexe 1: Décomposition du coût des principaux intrants des agrumes et de l'olivier.

Unités Prix Prix Hors taxes et subventions

Echangeables HT Non échangeables HT

IntrantsAmmonitrate qx 226.00 226.00 149.16 76.84MAP qx 300.00 300.00 198.00 102.00Sulfate de potassium qx 280.00 280.00 184.80 95.20DAP qx 275.00 275.00 181.50 93.50Oligo-éléments l 60.00 60.00 39.60 20.40Hormones 40.00 40.00 26.40 13.60Organique t 50.00 50.00 33.00 17.00Pou de Californie l 100.00 100.00 84.00 16.00Cératite l 60.00 60.00 50.40 9.60Mineuse l 10000.00 10000.00 8400.00 1600.00Herbicides l 200.00 200.00 168.00 32.00Anti-Décotilidonnes l 90.00 90.00 75.60 14.40Anti-graminées l 600.00 600.00 504.00 96.00Fongicides l 400.00 400.00 336.00 64.00Carburants & Lubrifiants l 7.00 5.45 4.91 0.55Main d'œuvre J 50.00 50.00 0.00 50.00Encadrement J 276.89 277.00 0.00 277.00Prix de location KDH/ha 507.10 507.10 0.00 507.10Electricité m3 0.69 0.66 0.25 0.41Eau du réseau Dh/m3 0.24 0.36 0.00 0.36

• Investissements

Actions d'amélioration foncièreDéfrichement Ha 6500.00 6500.00 3900.00 2600.00Sous solage Ha 7000.00 700.00 420.00 280.00Nivellement Ha 6000.00 6000.00 0.00 6000.00Epierrage Ha 5000.00 5000.00 3000.00 2000.00Drainage Ha 0.00 0.00 0.00 0.00Buttage Ha 6500.00 6500.00 0.00 6500.00Actions de réhabilitation de l’existantBasse pression Ha 2000.00 2000.00 200.00 1800.00Irrigation localisée Ha 13000.00 13000.00 1300.00 11700.00Recepage Ha 2000.00 2000.00 0.00 2000.00Réhabilitation Ha 700.00 700.00 0.00 700.00Arrachage Ha 10000.00 10000.00 0.00 10000.00surgreffage Ha 3500.00 3500.00 0.00 3500.00Réhabilitation des puits existants Nbrs de puits 5000.00 5000.00 500.00 4500.00

Réhabilitation des forages existants Nbrs de forages 10000.00 10000.00 1000.00 9000.00

Plantations & InstallationsAgrumes - Petits Fruits Ha 12000.00 12000.00 1200.00 10800.00Agrumes - Oranges Ha 12000.00 12000.00 1200.00 10800.00Oliviers Ha 6300.00 6300.00 630.00 5670.00Ressources en eauCreusement de nouveaux forages Nbr de forages 112500.00 112500.00 0.00 112500.00Basse pression Ha 2000.00 2000.00 1200.00 800.00Irrigation localisée Ha 13000.00 13000.00 7800.00 5200.00Génie civil des stations de pompage Ha 20000.00 20000.00 0.00 20000.00Matériel hydromécanique U 180000.00 180000.00 108000.00 72000.00Electrification Ha 794000.00 794000.00 0.00 794000.00Création du réseau : Goutte à Goutte Ha 7000.00 7000.00 5110.00 1890.00Tracteurs U 250000.00 250000.00 210000.00 40000.00Matériel de traitement U 100000.00 100000.00 84000.00 100000.00Autres U 150000.00 150000.00 126000.00 135000.00Remise en état des bâtiments et hangars existant m² 50.07 50.00 0.00 50.00Réalisation de nouveaux bâtiments d'exploitation m² 2000.00 2000.00 0.00 2000.00Réalisation de clôtures ml 250.00 250.00 25.00 225.00Réalisation de brise vent ml 49.90 50.00 5.00 45.00Autres actions de mise en valeur et de développementAnalyses du sol et de l'eau Forfait/ferme 193000.00 193000.00 0.00 193000.00Mise en conformité Eurepgap Forfait/ferme 150000.00 150000.00 0.00 150000.00Equipement informatique Forfait/ferme 100000.00 100000.00 100000.00 0.00Frais financiers 0.09 0.09 0.00 0.09Etudes, analyses, formation et autres prestations 80000.00 80000.00 0.00 80000.00Primes d'assurances 50000.00 50000.00 0.00 50000.00Frais de déplacement 50000.00 50000.00 0.00 50000.00Frais divers de gestion 40000.00 40000.00 0.00 40000.00

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Annexe 2: Décomposition du coût des principaux intrants de la production laitière.

Unités Prix Hors taxes et subventions Echangeables HT Non échangeables

HTIntrantsProduction végétaleSemences maïs fourrager qx 30.00 30.00 15.00 15.00Semences Avoine qx 400.00 400.00 200.00 200.00Semences betterave qx 95.00 95.00 47.50 47.50Ammonitrate qx 220.00 220.00 145.20 74.80Sulfate de potassium qx 333.00 333.00 219.78 113.22DAP qx 270.00 270.00 178.20 91.80Oligo-éléments qx 20.00 20.00 13.20 6.80Anti-Décotilidonnes l 90.00 90.00 75.60 14.40Fongicides l 400.00 400.00 336.00 64.00Maïs fourrager l 80.00 80.00 67.20 12.80Betterave l 600.00 600.00 504.00 96.00Maïs fourrager l 333.33 333.33 280.00 53.33Betterave l 200.00 200.00 168.00 32.00Traitement du sol Kg 40.00 40.00 33.60 6.40Carburants et Lubrifiants l 7.00 5.45 4.91 0.55Main d'œuvre Dh/j 50.00 50.00 0.00 50.00Electricité Dh/m3 0.08 0.10 0.04 0.06Production laitièreAchat du cheptel tête 20000.00 20000.00 10192.31 9807.69Paille Kg 0.50 0.50 0.50 0.00Concentrés Kg 2.00 2.00 0.45 0.18Soins 200000.00 200000.00 1.81 18108.65Insémination 400000.00 400000.00 65934.07 268131.87Eau élevage Dh/m3 0.10 0.10 0.00 0.10Eau bâtiment Dh/mois 3000.00 3000.00 0.00 3000.00FourrageAvoine Kg 0.42 0.42 0.06 0.36Mais fourrager Kg 0.38 0.38 0.06 0.32Avoine Kg 0.44 0.44 0.07 0.37Mais fourrager Kg 0.40 0.40 0.06 0.34EncadrementProduction fourragère Dh/j 328.15 246.11 0.00 246.11Elevage Dh/j 356.15 267.12 0.00 267.12Prix de location Dh 740000.00 740000.00 0.00 740000.00InvestissementsActions d'amélioration foncièreDéfrichement Ha 20000.00 200000.00 120000.00 80000.00Sous solage Ha 7000.00 7000.00 4200.00 2800.00Nivellement Ha 6000.00 6000.00 0.00 6000.00Epierrage Ha 5000.00 5000.00 3000.00 2000.00Drainage Ha 5000.00 5000.00 3000.00 2000.00Buttage Ha 5000.00 5000.00 0.00 5000.00Actions de réhabilitation de l’existantIrrigation aspersion Ha 5000.00 5000.00 500.00 4500.00Actions d'investissement HA et de création de nouvelles plantationsRéalisation et équipement d'un puit pour l'eau potable Nbr de forages 920000.00 920000.00 0.00 920000.00Bassin U 1030000.00 1030000.00 0.00 1030000.00Génie civil des pompages U 397333.33 397333.33 0.00 397333.33Matériel hydromécanique 2384500.00 2384500.00 1430700.00 953800.00Electrification 350000.00 350000.00 0.00 350000.00Création du réseau : Aspersion Ha 3690000.00 3690000.00 2693700.00 996300.00Tracteurs U 350000.00 350000.00 294000.00 56000.00Semoirs U 60000.00 60000.00 50400.00 9600.00Matériels d'accompagnement 290000.00 290000.00 243600.00 46400.00Matériel de traitements U 50000.00 50000.00 42000.00 8000.00Matériel d'épandage d'engrais U 25000.00 25000.00 21000.00 4000.00Ensileuse U 80000.00 80000.00 67200.00 12800.00Matériel de transports U 350000.00 350000.00 294000.00 56000.00Remise en état des bâtiments et hangars existant m² 300.00 300.00 0.00 300.00Réalisation de nouveaux bâtiments administratifs m² 2500.00 2500.00 0.00 2500.00Réalisation de clôtures ml 50.00 50.00 5.00 45.00Stabilisation des pistes ml 76.09 76.09 7.61 68.48Ouvrages de franchissement 46708.33 46708.33 4670.83 42037.50Actions de développement de l'élevageAcquisition de cheptel 20000.00 20000.00 10200.00 9800.00Etables pour vaches laitières m² 800.00 800.00 0.00 800.00Logement des génisses du renouvellement m² 800.00 800.00 0.00 800.00Nursery pour veaux jusqu’au sevrage m² 800.60 800.60 0.00 800.60Salles de traite (équipées) et laiterie m² 1000.00 1000.00 0.00 1000.00Magasins de stockage des aliments m² 400.00 400.00 0.00 400.00Silos ou fosses d'ensilage m² 150.00 160.00 0.00 160.00Unités de collecte des déjections (plate-forme à fumier) m² 150.00 150.00 0.00 150.00Bureaux m² 800.00 800.00 0.00 800.00Logement m² 800.00 800.00 0.00 800.00Atelier m² 300.00 300.00 0.00 300.00Lazaret m² 400.00 400.00 0.00 400.00Parking m² 200.00 200.00 0.00 200.00Equipement de forage (Abreuvement) U 60000.00 60000.00 60000.00 0.00Installation technique 5800000.00 5800000.00 0.00 5800000.00Matériel et outillage 2400000.00 2400000.00 2016000.00 384000.00Matériel de transport 2000000.00 2000000.00 1680000.00 320000.00Autres 800000.00 800000.00 672000.00 128000.00Autres actions de mise en valeur et de développementAnalyses du sol et de l'eau Forfait/ferme 300000.00 300000.00 0.00 300000.00Gestion de la qualité Forfait/ferme 150000.00 150000.00 0.00 150000.00Mobilier de bureaux Forfait/ferme 80000.00 80000.00 80000.00 80000.00Equipements informatiques Forfait/ferme 106000.00 106000.00 106000.00 0.00Autres charges de production végétaleFrais financiers 0.09 0.09 0.00 0.09Etudes, analyses, formation et autres prestations 70000.00 70000.00 0.00 70000.00Primes d'assurances 40000.00 40000.00 0.00 40000.00Frais de déplacement 50000.00 50000.00 0.00 50000.00Frais divers de gestion 40000.00 40000.00 0.00 40000.00Autres charges de production animaleFrais financiers 0.09 0.09 0.00 0.09Etudes, analyses, formation et autres prestations 80000.00 80000.00 0.00 80000.00Primes d'assurances 70000.00 70000.00 0.00 70000.00Frais de déplacement 50000.00 50000.00 0.00 50000.00Frais divers de gestion 40000.00 40000.00 0.00 40000.00

Source : calculer à partir de la base de donnée des fermes des investisseurs privés.

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Annexe 3: Coefficients de décomposition des principaux intrants.Echangeables Non échangeables

Production végétaleIntrants Semences- blé 0.49 0.51semences cultures annuelles 0.5 0.5Fertilisation 0.66 0.34Produits phytosanitaires 0.84 0.16Carburant e Lubrifiants 0.9 0.1Main d'œuvre 0 1Encadrement 0 1Location terre 0 1Electricité 0.38 0.62Eau de réseau 0 1InvestissementsActions d’amélioration foncièreDéfrichement 0.6 0.4Sous solage 0.6 0.4Nivellement 0 1Epierrage 0.6 0.4Drainage 0.6 0.4Buttage 0 1Actions de réhabilitation de l’existant Irrigation aspersion 0.1 0.9Basse pression 0.1 0.9Irrigation localisée 0.1 0.9Bassin 0.1 0.9Recepage 0 1Réhabilitation 0 1Arrachage 0 1surgreffage 0 1Réhabilitation des puits existants 0.1 0.9Réhabilitation des forages existants 0.1 0.9Plantations & InstallationsAgrumes - Petits Fruits 0.1 0.9Agrumes - Oranges 0.1 0.9Oliviers 0.1 0.9Vigne (achat plants) 1 0Vigne (installation lyre+filet paragrêle) 0.1 0.9Abricotier 0.1 0.9Pêcher nectarinier (plants) 1 0Pêcher nectarinier (filet paragrêle) 0.1 0.9Haricot vert 0.1 0.9Pommier 0.1 0.9PrunierCreusement de nouveaux forages 0 1Réalisation et équipement d'un puit pour l'eau potable 0 1Bassin 0 1Basse pression 0.6 0.4Irrigation localisée 0.6 0.4Génie civil des stations de pompage 0 1Matériel hydromécanique 0.6 0.4Electrification 0 1Création du réseau : Goutte à Goutte 0.73 0.27Création du réseau : aspersion 0.73 0.27Actions d'équipement en matériel agricole 0.84 0.16Bâtiments (hors élevage et agro-industrie) 0 1Clôtures 0.1 0.9Stabilisation des pistes 0.1 0.9Autres actions de mise en valeur et de développementAnalyses du sol et de l'eau 0 1Mise en conformité Eurep gap 0 1Equipement informatique 1 0Mobilier du bureau 1 0Gestion de la qualité 0 1Charges de structureFrais financiers 0 1Etudes, analyses, formation et autres prestations 0 1Primes d'assurances 0 1Frais de déplacement 0 1Frais divers de gestion 0 1Production animaleAchat du cheptel 0.51 0.49Paille 1 0Concentrés 0.9 0.1Soins 0.33 0.67Insémination 0.89 0.11Eau élevage 0 1Eau bâtiment 0 1Fourrage 0.15 0.85Etables pour vaches laitières 0 1Logement des génisses du renouvellement 0 1Nursery pour veaux jusqu’au sevrage 0 1Salles de traite (équipées) et laiterie 0 1Magasins de stockage des aliments 0 1Silos ou fosses d'ensilage 0 1Unités de collecte des déjections (plate-forme à fumier) 0 1Bureaux 0 1Logement 0 1Atelier 0 1Lazaret 0 1Parking 0 1Equipement de forage (Abreuvement) 1 0Installation technique 0 1Matériel et outillage 0.84 0.16Matériel de transport 0.84 0.16Autres 0.84 0.16

Source : nos calculs et actualisation des études suivantes :Agro Concept, « Etude des avantages comparatifs de certains produits agricoles », 1998.Latifa Redani, « Analyse du potentiel agro exportateur marocain et des avantages comparatifs avec l’Espagne : étude de cas de la tomate primeur », série « Master of science » n° 58, 2003. Agro Concept, « Evaluation de la politique de prix et d’incitation dans le secteur marocain de l’élevage », Novembre 1989.

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Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Annexe 4: Calcul du prix économique du gasoil (d=0.832) Dh/Hl.

Prix financiers Prix économique1- Prix de reprise hors taxes 486.63 486.632- TIC 242.23- TVA (7% de 1+2) 51.024- Crédit de droit (0,74% de 2+3) 1.185- Sous total (1+2+3+4) 782.02 486.636- Frais et marges de distribution 26.40 26.407- Marges "spécial" pour financement des stocks 0.00 0.00Sous total (5+6+7) 808.42 513.03A déduire TVA (3) 51.028- Sous total hors TVA (5+6+7-3) 757.40 513.039- Péréquation 11.0010- Provision differentiel mohammedia-Sidi Kacem 0.50 0.5011- Compte d'ajustement des prix -142.4812- prix de vente en gros hors TVA (8+9+10+11) 626.42 513.5313- TVA (7% de 12) 43.8514- prix de vente en gros, TVA comprise (12+13) 670.27 513.5315- Coulage détaillants (0,5% de 14) 3.59 2.5716- Correction pour variation thermique des stocks 1.50 1.5017- Marges de détail (3% de 18) 22.4 17.28A déduire TVA (13) -46.9518- Prix de vente au détail (14+15+16+17-13) 653.91 534.8819- TVA (7% de 18) 45.77Prix de vente au détail TVA comprise (18+19) 699.69 534.88

Source : Calculs à partir des données du Ministère de l’Energie et des Mines.

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Annexe 5: tableau récapitulatif du Coût en Ressources Domestiques par région et par culture.

Région Culture Rendement

(t/ha)Prix de

référence

Valeur de la production/SU

P

Masse salariale/

Coût total

CRD

Gha

rb

Agrume GF 50 1.80 71.00 0.47 0.46Agrume PF 30 3.50 82.50 0.44 0.42

Blé 5 1.78 8.90 0.23 4.69Blé 4 1.78 7.12 0.23 23.86

Agrume GF 50 1.80 73.38 0.46 0.76Agrume PF 30 3.50 82.50 0.45 0.67

Blé 5 1.78 4.32 0.30 6.96Blé 4 1.78 3.46 0.30 -45.23

Betterave 60 0.26 21.60 0.21 2.98

Al H

aouz

Agrume GF 50 1.80 68.16 0.44 0.64Agrume PF 30 3.50 82.50 0.44 0.53

Oliviers 8 3.70 28.01 0.27 1.20Oliviers 8 4.00 30.08 0.27 1.06

Abricotier 30 4.50 135.00 0.59 0.69Vigne 20 12.00 208.00 0.26 0.84

Agrumes orange 50 1.80 73.38 0.33 0.19Agrumes orange 40 1.80 71.24 0.39 0.34

Agrumes PF 30 3.50 82.50 0.37 0.33Agrumes PF 27 3.50 82.50 0.40 0.58

Oliviers 6.83 3.72 23.91 0.23 0.87Oliviers 8 3.72 22.40 0.22 0.70Vigne 20 12.00 208.00 0.25 0.44

Abricotier 30 11.25 135.00 0.56 0.19Pêcher nectarinier 20 12.00 192.00 0.40 0.38

Mek

nès

Oliviers 8 3.72 27.41 0.02 1.25Pêcher nectarinier 20 6.00 150.00 0.42 0.71

Pommier 15 3.18 75.00 0.49 1.90Pommier 15 4.50 112.50 0.49 0.88

Prune de table 24 6.50 195.00 0.41 0.55Prune de table 24 2.35 70.50 0.41 4.41Prune de table 24 3.29 98.70 0.11 1.69Prune sèche 20 6.50 162.50 0.44 0.72Prune sèche 20 13.08 327.00 0.44 0.27Prune sèche 20 9.34 233.50 0.44 0.41

Oliviers 7.4 3.72 25.76 0.17 0.65Oliviers 8 3.72 28.00 0.15 1.02

Pêcher nectarinier 25 12.00 240.00 0.44 0.17Pêcher nectarinier 25 12.00 240.00 0.53 0.23

Pommier 20 4.62 90.00 0.53 0.59Prunier 30 3.91 195.00 0.43 0.58Prunier 30 3.91 195.00 0.60 0.89

Blé tendre 4.5 1.38 12.62 0.49 -5.41Blé tendre 3.5 1.38 9.81 0.49 -3.66Amandier 3 8.49 21.00 0.41 1.59

Taro

udan

t

Agrumes orange 50 1.80 73.38 0.28 0.54Agrumes PF 27.71 3.50 134.89 0.28 0.56Haricot vert 20 8.00 146.50 0.54 2.75Courgette 40 5.00 175.00 0.52 1.05

Khe

mi

sset

Blé dur commun 4 2.13 12.34 0.18 0.75Blé dur semence 4 2.09 13.94 0.16 0.92

Légumineuse commune 1.8 3.95 6.30 0.24 1.32Légumineuse semence 1.8 7.35 6.30 0.24 0.51

Source : nos calculs.

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Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Annexe 6: Indicateurs des avantages comparatifs révélés

La notion d’avantage comparatif révélé (ACR) a été introduite par B. Balassa en 1965. Elle stipule que les échanges internationaux des biens reflètent les différences de coûts entre les pays et révèlent par conséquent leurs avantages comparatifs. Plus la performance relative d’un pays est importante dans le commerce d’un bien donné et plus son avantage comparatif dans la production de ce bien est important. Depuis Balassa (1965), les indicateurs de mesure de la spécialisation se sont multipliés.

Indicateur de Balassa de 1965

Il permet de dégager les principales caractéristiques de la spécialisation inter-branche dans un pays donné. Il consiste, pour une branche donnée, à diviser la part de cette branche relativement aux exportations totales du pays par la part de ses exportations relativement aux exportations totales d'une zone de référence. Si on prend comme référence le reste du monde, alors on peut écrire la formule suivante :

)TX()(XTX(i)

)(X),(ACR

k

k

k

ww

iwi =

où ACRk (i,w) : représente l’avantage comparatif révélé, du pays i par rapport au reste du monde w, pour le produit k.Xk (i) : exportations du bien k par le pays i au monde.Xk (w) : exportations du bien k par le monde.TX (i) : total des exportations du pays i au monde.TX (w) : total des exportations mondiales.

Si l'indicateur est supérieur à 1, le pays est considéré comme spécialisé dans la branche (avantage comparatif dans la branche), puisqu'il est relativement plus exportateur que la zone de référence. Bien entendu, la spécialisation du pays est d'autant plus forte que l'indicateur prend une valeur élevée supérieure à 1. Au contraire, si l'indicateur est inférieur à 1, le pays n'est pas spécialisé dans la branche (désavantage comparatif). Le désavantage est d'autant plus grand que l'indicateur s'approche de 0.

L’utilisation des seules exportations dans le calcul du ratio de Balassa pose deux problèmes liées aux distorsions de concurrence engendrées par les mesures protectionnistes et aux limites d’interprétation induites par la non prise en compte des importations.

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En 1965, Balassa avait justifié dans le calcul le choix des seules exportations par le fait que les importations étaient encore très affectées par les mesures protectionnistes dans la plupart des pays en développement.Aujourd’hui, la situation est quelque peu différente car les mesures protectionnistes sur les importations (tarifs douaniers, quotas) ont fortement diminué, à la suite des grands cycles de négociations multilatérales, alors que l’on retrouve davantage, depuis une vingtaine d’années, des distorsions de nature protectionniste du côté des exportations (aides et subventions, restrictions « volontaires » des exportations).

La non prise en compte des importations dans le calcul de l’ACR peut engendrer une mauvaise interprétation de la spécialisation internationale.

• Ainsi par exemple, peut-on affirmer qu’un pays a un avantage comparatif dans une branche s’il exporte 1,2 fois plus que la moyenne mondiale, alors que le même calcul réalisé avec les importations révèle qu’il importe 2 fois plus que la moyenne mondiale ?

• Pourquoi alors le pays dispose-t-il d’une capacité exportatrice supérieure à la moyenne ? Il se peut que la branche d'activité ou le groupe de produits en question englobe à la fois des produits à l'égard desquels le pays détient un avantage comparé et des produits où il souffre d'un désavantage comparé. Il se peut aussi que pour la branche en question, le pays soit simplement un lieu de transit, une plaque tournante, pour les exportations des pays étrangers.

Tels sont les problèmes d’interprétation que soulèvent les indicateurs des ACRfondés uniquement sur les exportations, que certains auteurs comme Lafay du CEPII ont essayé de dépasser à l’aide de nouvelles propositions.

Avantage comparatif révélé de Lafay

L'indicateur d'avantage comparatif révélé de Lafay diffère de celui de Balassa, car il prend comme base de calcul les soldes commerciaux par branche et non les seules exportations. Il diffère également car il va procéder en plus à la correction de ces soldes pour tenir compte des distorsions induites par les flux minoritaires, les facteurs macro- économiques du pays et les caractéristiques mondiales du produit.

Pour un pays donné, l’absence d’avantage comparatif (ou désavantage) correspond à une répartition uniforme du solde global du commerce extérieur au

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prorata des poids respectifs des différentes catégories de produits ou d’opérations. Le solde observé pour chaque catégorie de produits est comparé à ce solde global (théorique) d’équirépartition. L’avantage/désavantage comparatif se traduit par un écart positif/négatif par rapport au solde théorique.

Distorsions dues à l'évolution des flux minoritaires

Pour pallier l'insuffisance caractérisant l'indicateur de Balassa, la solution consiste à relativiser le solde commercial par le PIB (Produit Intérieur Brut). Ainsi, on obtient un avantage comparatif révélé (Yij) non influencé par les flux minoritaires, ce qui donne :

Yij = 1000 x [(Xij - Mij) / PIB] (1)

Distorsions dues aux facteurs macro-économiques du pays

Par référence donc, à une balance commerciale équilibrée, on peut calculer l'avantage ou le désavantage comparatif d'un pays donné, en imputant forfaitairement à chacun des produits une fraction de l'excédent ou du déficit global, en prenant comme base de pondération, les échanges extérieurs du pays.

On obtient ainsi, le solde commercial théorique, non corrigé (SCTNC) du poids des produits dans le commerce extérieur :

SCTNC = Gij * Yi (2)

Avec:Gij= [(Xij + Mij) / (Xi.+Mi.)] Yi.= [(Xi. - Mi.) / PIB] x 1000

(1) et (2) donnent l'avantage comparatif de Lafay non corrigé puisqu'il existe encore les distorsions relatives aux caractéristiques mondiales des produits.

ACR' = (1) - (2)ACR’= Yij - Gij * Yi (3)

ACR' = [(Xij - Mij) / PIB] x 1000 - [(Xij + Mij) / (Xi. + Mi.)] x [(Xi. - Mi.) / PIB] x 1000 (3)

ACR' : indicateur d'avantage comparatif de Lafay, non-corrigé du poids des produits dans le commerce extérieur. La dernière étape consiste à éliminer les distorsions résultant des caractéristiques mondiales du produit.

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Distorsions dues aux caractéristiques mondiales du produit

L’indicateur de contribution au solde doit supprimer l'influence des distorsions non spécifiques au pays concerné, mais qui découlent des caractéristiques du produit à l'échelle mondiale (par exemple un choc pétrolier peut augmenter la contribution d'une branche ou d'un produit au solde commercial, ce qui peut modifier la nature des indicateurs du pays étudié). Pour faire face à ce problème, la solution consiste à se référer à une année de base (b). Les flux Xij et Mij des autres années (n) seront multipliés par un coefficient de correction (c) :

C = wjb / wjnwjb : part du produit j dans le commerce mondial, année de base.wjn : part du produit j dans le commerce mondial, année n.Ainsi, après la correction on obtient l'indicateur d'avantage comparatif de Lafay :ACR'' = [(Xij' - Mij') / PIB] x 1000 - [(Xij' + Mij') / (Xi'. + Mi'.)] x [(Xi'. -Mi'.) / PIB] x 1000 (4)

Où, Xij' : exportations du pays i pour le produit j, corrigées du poids des produits ;

Mij' : importations du pays i pour le produit j, corrigées du poids des produits ;

Xi'. : exportations totales du pays i, corrigées du poids des produits ;Mi'. : importations totales du pays i, corrigées du poids des produits ;PIB : Produit Intérieur Brut du pays i.

C’est la formule (4) qui sera utilisée par la suite dans le calcul des avantages comparatifs révélés.

Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Annexe 7: Calcul des indicateurs d'avantage comparatif révélé de Balassa par pays

Maroc

En million $US 2000 2001 2002 2003 2004

Xij 1746 1603 1749 2039 1861

Mij 1941 1936 2067 2041 2478

Xi. 7428 7116 7900 8700 9700

Mi. 11534 10960 11000 14200 17600

PIB 33334 33901 36093 43813 50030

Xjn 552185 552899 586252 682137 783103

Mjn 595382 600129 630128 731490 837144

Xn 6251000 5984000 6272000 7342000 8907000

Mn 6711000 6270000 6510000 7623000 9250000

Wjn 0,08853317 0,09409401 0,095163511 0,09446221 0,08923539

C 1,31 1,23 1,22 1,23 1,30

X'ij 2286 1975 2131 2503 2418

M'ij 2542 2385 2518 2505 3220

X'i. 9727 8768 9625 10678 12603

M'i. 15104 13504 13401 17428 22867

Yij -7,66068313 -12,1030854 -10,7339615 -0,05602673 -16,0230018

Gij 0,19444151 0,19578447 0,201904762 0,17816594 0,15893773Yi. -161,306487 -139,712494 -104,6392473 -154,073497 -205,156749

Lafay 23,7 15,3 10,4 27,4 16,6

Balassa 2,66 2,44 2,37 2,52 2,18

Xij: exportations du pays i en produit jMij: importations du pays i en produit jXi.: exportations mondiales en produit jMi.: importations mondiales en produit jPIB: produit intérieur brut du pays iXjn: exportations mondiales en produit j à l'année nMjn: importations mondiales en produit à l'année nXn: exportations mondiales totales à l'année nMn: importations mondiales totales à l'année n Xjb: exportations mondiales en produit j à l'année de base bMjb: importations mondiales en produit j à l'année de base bXb: exportations mondiales totales à l'année de base bMb: importations mondiales totales à l'année de base bWjb: la part du produit j dans le commerce mondial à l'année de baseWjn: la part du produit j dans le commerce mondial à l'année nC: coefficient de correctionX'ij:exportations du pays i en produit j, corrigées du poids des produitsM'ij: importations du pays i en produit j, corrigées du poids des produitsX'i.: exportations totales du pays i, corrigées du poids des produitsM'i.: importations totales du pays i, corrigées du poids des produitsYij: le solde commerciale du pays i en produit j, pondéré au PIBGij: la part du produit j dans le commerce du pays iYi.: le solde commerciale du pays i, pondéré au PIB

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• Turquie

En million $US 2000 2001 2002 2003 2004

Xij 3828 4349 3978 5257 6501

Mij 4133 3079 3981 5265 6059

Xi. 27775 31334 36059 47253 63167

Mi. 54503 41399 51554 69340 97540

PIB 199267 145244 183888 240376 302786

C 1,31 1,23 1,22 1,23 1,3

X'ij 5014,68 5349,27 4853,16 6466,11 8451,3

M'ij 5414,23 3787,17 4856,82 6475,95 7876,7

X'i. 36385,25 38540,82 43991,98 58121,19 82117,1

M'i. 71398,93 50920,77 62895,88 85288,2 126802

Yij -2,01 10,76 -0,02 -0,04 1,90

Gij 0,09675733 0,10212696 0,09084268 0,09024556 0,07815465

Yi. -175,712386 -85,2355347 -102,801162 -113,018812 -147,579148

Lafay 15,0 19,5 9,3 10,2 13,4

Xjn 552185 552899 586252 682137 783103

Xn 6251000 5984000 6272000 7342000 8907000

Balassa 1,56 1,50 1,18 1,20 1,17

Tunisie

En million $US 2000 2001 2002 2003 2004

Xij 548 568 517 619 1130

Mij 968 1065 1244 1225 1440

Xi. 5850 6621 6799 8000 9700

Mi. 8567 9502 9527 10900 12700

PIB 19468 19977 21024 24992 28129

C 1,31 1,23 1,22 1,23 1,3

X'ij 717,88 698,64 630,74 761,37 1469

M'ij 1268,08 1309,95 1517,68 1506,75 1872

X'i. 7663,5 8143,83 8294,78 9840 12610

M'i. 11222,77 11687,46 11622,94 13407 16510

Yij -28,2617629 -30,6006908 -42,1870244 -29,8247439 -14,3268513

Gij 0,10515364 0,10128388 0,10786476 0,09756614 0,11473214

Yi. -182,82669 -177,385493 -158,302892 -142,725672 -138,646948

Lafay -9,0 -12,6 -25,1 -15,9 1,6

Xjn 552185 552899 586252 682137 783103

Xn 6251000 5984000 6272000 7342000 8907000

Balassa 1,06 0,93 0,81 0,83 1,33

Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Egypte

En million de $US 2000 2001 2002 2003 2004

Xij 613 635 798 945 1095

Mij 4208 3886 4048 3221 3511

Xi. 4689 4128 4381 6200 7700

Mi. 14010 12756 12552 10900 12800

PIB 102216 97686 87851 82924 78796

C 1,31 1,23 1,22 1,23 1,3

X'ij 803,03 781,05 973,56 1162,35 1423,5

M'ij 5512,48 4779,78 4938,56 3961,83 4564,3

X'i. 6142,59 5077,44 5344,82 7626 10010

M'i. 18353,1 15689,88 15313,44 13407 16640

Yij -46,073511 -40,9345249 -45,133237 -33,7595871 -39,8598914

Gij 0,25782127 0,2677683 0,28618674 0,24362573 0,22468293

Yi. -119,457913 -108,63829 -113,471901 -69,7144373 -84,141327

Lafay -15,3 -11,8 -12,7 -16,8 -21,0

Xjn 552185 552899 586252 682137 783103

Xn 6251000 5984000 6272000 7342000 8907000

Balassa 1,48 1,66 1,95 1,64 1,62

Evolution des indicateurs d’avantage comparatif révélé de Balassa par pays,2000-2004

2000 2001 2002 2003 2004Maroc 2.66 2.44 2.37 2.52 2.18

Turquie 1.56 1.50 1.18 1.20 1.17Tunisie 1.06 0.93 0.81 0.83 1.33Algérie 0.02 0.02 0.03 0.02 0.02Egypte 1.48 1.66 1.95 1.64 1.62

Evolution des indicateurs d'avantage comparatif révélé de Lafay par pays, 2000-2004

2000 2001 2002 2003 2004Maroc 23.7 15.3 10.4 27.4 16.6

Turquie 15.0 19.5 9.3 10.2 13.4Tunisie -9.04 -12.63 -25.11 -15.90 1.58Algérie -96.80 -84.07 -93.09 -78.82 -84.61Egypte -15.27 -11.84 -12.66 -16.78 -20.95

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Annexe 8: indicateurs de Balassa par groupements de produits et par pays en 2004

Groupements de produits Maroc Turquie Egypte TunisieConserves animales 14.5 0.2 0 0.1Légumes 8.3 2.2 8.3 0.3Produits de la pêche 7.8 0.5 0.2 2.2Fruits 7.2 6.2 3.7 2.3Produits d’origine animale 6.7 1.4 10.3 3.4Conserves végétales 4.8 4.9 1 0.6Graisses animales et végétales 2.4 1.1 0.2 15.2Huiles alimentaires 1.8 0.4 2.2 0.1Produits laitiers 1.1 0.2 0.3 0.2Sucre et confiseries 0.6 1.6 1.9 0.4Aliments pour animaux 0.5 0.1 0.8 1.5Café, thé et épices 0.5 0.6 1.1 0.7Boissons 0.4 0.3 0.2 0.5Produits végétaux 0.3 0.4 0.8 0.4Animaux vivants 0.2 0.1 0.2 -18Tabac 0 2.9 0.2 0.9Cacao et préparations de cacao 0 1.6 0.1 0.3Viandes et abats 0 0.1 0 0Céréales 0 0.1 4.1 0.3

Source : International Trade center

Annexe 9 : indicateurs de Lafay par groupement de produits et par pays en 2004

Groupements de Produits Maroc Turquie Egypte TunisieProduits de la pêche 11 1 0 0Conserves animales 9 0 0 8.3Fruits 9 7 3 0.2Légumes 7 2 3 3.7Conserves végétales 4 4 0 10.3Produits laitiers 0 0 -2 1Produits d’origine animale 0 0 0 0.2Boissons 0 0 0 2.2Produits végétaux 0 0 0 0.3Animaux vivants 0 0 0 1.9Cacao et préparations de cacao 0 0 0 0.8Viandes et abats 0 0 -2 1.1Graisses animales et végétales -1 0 -4 0.2Huiles alimentaires -1 -1 0 0.8Aliments pour animaux -1 -1 -2 0.2Café, thé et épices -1 0 -1 0.2Tabac -1 1 -2 0.1Sucre et confiseries -2 1 -1 0Céréales -11 -1 -8 4.1

Source : International Trade Center.

Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Les avantages comparatifs de l’agriculture marocaine

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Annexe 10 : Taux d’utilisation des contingents accordés par l’UE à quelques exportations marocaines

Produits date début date fin Contingent (T) Taux d'utilisation

Tomates01/11/2006 31/05/2007 49782,895 99%

01/11/2005 31/05/2006 4704,0081 71%01/11/2004 31/05/2005 40987,991 86%

Pommes de terre

01/12/2006 30/04/2007 130800 93%01/12/2005 30/04/2006 127200 92%01/12/2004 30/04/2005 123600 32%

Pulpes d'abricots

01/01/2006 31/12/2006 10900 94%

01/01/2005 31/12/2005 10600 42%

Conserves de cornichon

01/01/2006 31/12/2006 10900 92%

01/01/2005 31/12/2005 10600 22%

Jus d'orange 01/01/2006 31/12/2006 54500 1%01/01/2005 31/12/2005 53000 0,2%

Courgettes 01/10/2005 20/04/2006 20000 191%01/10/2004 20/04/2005 20000 142%

Artichauts 01/11/2006 31/12/2006 500 90%

01/11/2005 31/12/2005 500 90%

Oranges01/12/2006 31/05/2007 306800 28%01/12/2005 31/05/2006 306800 38%01/12/2004 31/05/2005 306800 40%

Clémentines01/11/2006 28/02/2007 143700 54%01/11/2005 28/02/2006 143700 59%01/11/2004 28/02/2005 143700 74%

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