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Andrologie 2003.13. N~ 217-227 Apoptose dans le sperme jacul : Revue Guillaume MARTIN 1, Odile SABIDO 2, Jean Louis LAURENT 1, Rachel LEVY 1 1Laboratoire de Biologie de la reproduction, H6pital Nord, Saint-Etienne 2Centre commun de Cytometrie, Universit~ de Saint Etienne, Saint-Etienne RESUME La mort celiulaire programm~e consiste en I'~limi- nation active et r~gui~e de cellules parfaitement identifi~es, d~butant pendant I'embryogen~se et se poursuivant durant la vie adulte. L'apoptose est une forme particuli~re de mort cellulaire program- m~e qui comporte des caract~ristiques morpholo- giques et biochimiques sp~cifiques. L'un des rSles majeurs de I'apoptose dans les cellules soma- tiques est d'assurer I'~limination des cellules dan- gereuses, (cellules anormales, I~s~es et non r~pa- rabies ou devenues inutiles), et de maintenir I'ho- m~ostasie au sein des tissus et organes. La presence d'apoptose dans les spermatozo]'des ~jacul~s reste extr~mement controvers~e. La microscopie ~lectronique a permis d'observer des spermatozo'fdes pr~sentant les caract~ristiques de cellules somatiques apoptotiques dans I'~jaculat de sujets fertiles et infertiles. Cependant, il s'agit d'une technique Iourde, permettant I'analyse d'un nombre limit~ de spermatozo'l'des. De nombreux travaux soulignent I'impact de la fragmentation de I'ADN des spermatozo'i'des ~jacul~s en AMP, sans que cette fragmentation soit reli~e de fagon certai- ne au processus apoptotique. De nouvelles tech- niques explorant d'autres ~tapes de I'apoptose, d~velopp~es sur cellules somatiques, pourraient se r~v~ler d'un int~r~t majeur. Les origines et fonc- tions possibles de cette apoptose dans un sperme normal et en cas de pathologie seront discut~es. I. INTRODUCTION Le terme de mort cellulaire programmge (MCP) ou mort cellulaire naturelle apparut dans les ann6es soixante pour d6crire la d6g6n6rescence s6quentielle des muscles inter segmentaires du ver ~ soie. L'exemple classiquement cit6 concerne l'61imination active h des moments pr6cis de l'embryogen~se, de cellules paffaitement bien identifi6es de C. elegans. Le terme d'apoptose se r6f~re ~t un ph6no- m~ne programm6 dans le temps. Les deux termes ne sont cependant pas synonymes. La MCP implique une 61imina- tion active et r6gul6e des cellules pendant l'embryogen~se et la vie adulte. L'apoptose est une forme particulibre de MCP avec des caract6ristiques morphologiques (Tableau 1) et biochimiques (Tableau 2) sp6cifiques permettant de la distinguer de la n6crose : lobulation de l'enveloppe nucl6aire, condensation puis d6gradation de la chromatine -et fragmentation de I'ADN avec une membrane cellulaire intacte, puis fragmentation de la cellule et formation de v6sicules membranaires (blebs) qui se d6tachent et sont alors appel6es corps apoptotiques, rapidement phagocyt6s [61]. Si l'6tude de la r6gulation, des fonctions et des m6canismes mol6culaires de l'apoptose dans le testicule apporte un nouvel 6clairage sur la spermatogen~se, la pr6- sence d'apoptose dans les spermatozoYdes 6jacul6s a 6t6 peu 6tudi6e, et reste extr~mement controvers6e [28, 30, 32, 45]. Mots cl~s : apoptose, fragmentation de I'ADN, sper- matozo'(de Correspondance : Dr Rachel Levy - Laboratoire de Biologie de la Reproduc- tion, HSpital Nord, 42055 Saint Etienne. Tel 04.77.82.83.07 Fax 04.77.82.84.61 Email racheLlevy@chu-st-eUenne, fr -- 217

Apoptose dans le sperme éjaculé: Revue

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Andrologie 2003. 13. N~ 217-227

Apoptose dans le sperme jacul : Revue

Guil laume MARTIN 1, Odile SABIDO 2, Jean Louis LAURENT 1, Rachel LEVY 1

1Laboratoire de Biologie de la reproduction, H6pital Nord, Saint-Etienne

2Centre commun de Cytometrie, Universit~ de Saint Etienne, Saint-Etienne

RESUME

La mort celiulaire programm~e consiste en I'~limi- nation active et r~gui~e de cellules parfaitement identifi~es, d~butant pendant I'embryogen~se et se poursuivant durant la vie adulte. L'apoptose est une forme particuli~re de mort cellulaire program- m~e qui comporte des caract~ristiques morpholo- giques et biochimiques sp~cifiques. L'un des rSles majeurs de I'apoptose dans les cellules soma- tiques est d'assurer I'~limination des cellules dan- gereuses, (cellules anormales, I~s~es et non r~pa- rabies ou devenues inutiles), et de maintenir I'ho- m~ostasie au sein des tissus et organes.

La presence d'apoptose dans les spermatozo]'des ~jacul~s reste extr~mement controvers~e. La microscopie ~lectronique a permis d'observer des spermatozo'fdes pr~sentant les caract~ristiques de cellules somatiques apoptotiques dans I'~jaculat de sujets fertiles et infertiles. Cependant, il s'agit d'une technique Iourde, permettant I'analyse d'un nombre limit~ de spermatozo'l'des. De nombreux travaux soulignent I'impact de la fragmentation de I'ADN des spermatozo'i'des ~jacul~s en AMP, sans que cette fragmentation soit reli~e de fagon certai- ne au processus apoptotique. De nouvelles tech- niques explorant d'autres ~tapes de I'apoptose, d~velopp~es sur cellules somatiques, pourraient se r~v~ler d'un int~r~t majeur. Les origines et fonc- tions possibles de cette apoptose dans un sperme normal et en cas de pathologie seront discut~es.

I. I N T R O D U C T I O N

Le terme de mort cellulaire programmge (MCP) ou mort cellulaire naturelle apparut dans les ann6es soixante pour d6crire la d6g6n6rescence s6quentielle des muscles inter segmentaires du ver ~ soie. L'exemple classiquement cit6 concerne l'61imination active h des moments pr6cis de l'embryogen~se, de cellules paffaitement bien identifi6es de C. elegans. Le terme d'apoptose se r6f~re ~t un ph6no- m~ne programm6 dans le temps. Les deux termes ne sont cependant pas synonymes. La MCP implique une 61imina- tion active et r6gul6e des cellules pendant l'embryogen~se et la vie adulte. L'apoptose est une forme particulibre de MCP avec des caract6ristiques morphologiques (Tableau 1) et biochimiques (Tableau 2) sp6cifiques permettant de la distinguer de la n6crose : lobulation de l'enveloppe nucl6aire, condensation puis d6gradation de la chromatine

-et fragmentation de I'ADN avec une membrane cellulaire intacte, puis fragmentation de la cellule et formation de v6sicules membranaires (blebs) qui se d6tachent et sont alors appel6es corps apoptotiques, rapidement phagocyt6s [61]. Si l'6tude de la r6gulation, des fonctions et des m6canismes mol6culaires de l'apoptose dans le testicule apporte un nouvel 6clairage sur la spermatogen~se, la pr6- sence d'apoptose dans les spermatozoYdes 6jacul6s a 6t6 peu 6tudi6e, et reste extr~mement controvers6e [28, 30, 32, 45].

Mots cl~s : apoptose, fragmentation de I'ADN, sper- matozo'(de

Correspondance :

Dr Rachel Levy - Laboratoire de Biologie de la Reproduc- tion, HSpital Nord, 42055 Saint Etienne. Tel 04.77.82.83.07 Fax 04.77.82.84.61 Email racheLlevy@chu-st-eUenne, fr

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Tableau I : Caract#ristiques morphologiques de l'apoptose et de la ndcrose.

APOPTOSE Mort cellulaire programm#e NECROSE Mort cellulaire accidentelle = suicide cellulaire (physiologique) = agression (pathologique)

Diminution du volume cellulaire de 30%

Int6grit6 de la membrane plasmatique longtemps pr6serv6e.

Condensation et marginalisation de la chromatine.

Corps apoptotiques

Absence de r6action inflammatoire

Phagocytose par cellules adjacentes

Affecte une cellule unique

Organites intacts initialement puis condensation.

Perte de contact entre cellules et avec la matrice extra cellulaire.

Gonflement puis lyse de la cellule

Perte rapide de l'int6grit6 membranaire

Compaction 16g~re de la chromatine

Pas de corps apoptotiques

R6action inflammatoire importante

Affecte des groupes de cellules voisines

Destruction des mitochondries et lysosomes, pycuose.

Tableau 2 : Caract(ristiques biochimiques de l'apoptose et de la ndcrose.

APOPTOSE NECROSE

Induction par des stimuli physiologiques

Processus r6gul6 actif

Consommateur d'6nergie

Activit6 transcriptionnelle

Activit6 traductionnelle

Fragmentation oligonucl6osomique ADN (200 paires de bases

Induction par des stimufi non physiologiques

Processus non r6gul6, passif

Ne n6cessite pas d'6nergie

Pas d'activit6 transcriptionnelle

Pas d'activit6 traductionnelle

Fragmentation al6atoire de I'ADN

II. L E P R O C E S S U S A P O P T O T I Q U E D A N S

L E S C E L L U L E S S O M A T I Q U E S

1. Les trois phases du processus apoptotique

La complexit6 de la phase d'induction est li6e ~ la diver- sit6 des signaux inducteurs (dATP, d6pl6tion en facteurs de croissance, glucocortico'ides, p53, TNFo~, ionophores cal- ciques, irradiation UV, agonistes du r6cepteur APO- 1/Fas...) et de leurs modes d'action.

A une phase d'induction de dur6e variable, succbde la phase d'ex~eution, 6tape effectrice commune dont la mitochondrie est l'616ment central. Le fait qu'une cellule apparemment saine puisse d6clencher sa propre mort 6voque l'existence d'une v6ritable << armoire ?~ poisons >> capables d'etre activ6s rapidement. Darts l'espace entre la membrane externe et la membrane interne de la mitochon- drie sont stock6s, ?~ l'6tat latent, les principaux pro-facteurs de mort cellulaire : les 3 procaspases, le cytochrome c et le facteur d'induction de l'apoptose (AIF). L'induction du signal apoptotique provoque une chute du potentiel trans-

membraire (A~m) avec ouverture de m6gapores et lib6ra- tion de ces diff6rents << poisons >>. Dans le cytoplasme, les caspases exercent leur action prot6olytique alors que le cytochrome c agit comme cofacteur des caspases. L'AIF gagne le noyau et induit la fragmentation internucl6oso- mique caract6ristique de I'ADN. Les radicaux libres et les ions calcium participent ~ cette phase d'ex6cution en amplifiant le signal. La prot6ine Bcl-2, ancr6e dans la membrane externe des mitochondries, a une action anti- apoptotique et empache le passage du cytochrome c dans le cytoplasme. Ce passage est au contraire facilit6 par la prot6ine pro-apoptotique Bax. L'activation de la famille des caspases, prot6ases ~t cyst6ine, d6clenche alors le cliva- ge prot6olytique de la poly (ADP-ribose) polym6rase (PARP), des lamines nucl6aires, de l'actine, de la topoiso- m6rase I, et de la prot6ine kinase d6pendante de I'ADN qui aboutira, entre autres, h la fragmentation de I'ADN et ~ la formation des corps apoptotiques.

Le processus apoptotique s'achbve par une phase de d~gradation avec fragmentation de la cellule en corps apoptotiques, rapidement phagocyt6s par des cellules voi-

2 1 8 ~ ,

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sines comp6tentes, macrophages ou cellules 6pith61iales, qui reconnaissent la cellule en apoptose. Des signaux, par- fois tr~s pr6coces, indiquent aux cellules voisines que la cellule est engag6e dans la voie de 1' apoptose : clivage des acides sialiques terminaux, exposition de saccharides sub- terminaux, translocation des r~sidus de phosphatidyls6rine (PS) depuis la face interne de la membrane plasmique ~ la surface externe, et expression d'une glycoprot6ine ABC1 (ATP binding cassette) [7].

2. Contr61e g6n6tique et contr61e social

Si les prot6ines effectrices de l'apoptose sont pr6sentes ~t l'6tat inactif dans les cellules vivantes sous la forme d'une << armoire ~t poisons >>, leur potentiel << tueur ~ dolt ~tre sans cesse annihil6. Raf fa ainsi propos6 en 1992 un module d'organisation sociale ott les cellules sont programm6es pour s' autod6truire, leur survie d6pendant de signanx ext6- rieurs 6mis en continu par d'autres cellules [43].

Les pfincipaux g~nes impliqu6s dans le contr61e de 1' apop- tose ont 6t6 identifi6s grfice aux travaux sur C. elegans, ver constitu6 de 1091 cellules dont 131 meurent par apoptose. Le programme de mort cellulaire de C. elegans fait inter- venir au moins 14 g~nes : parmi eux, un g~ne anti-apopto- tique ced 9 et deux g~nes pro-apoptotiques ced 3 et ced 4. Leurs homologues chez les mammif~res sont : Bcl-2 et sa famille (ced 9), la famille des caspases (ced 3) et les apop- tosis protease-activating factors (APAF) ( ced 4) qui jouent un r61e de chaperon en catalysant l'activation des caspases (Tableau 3).

I I I . C O M M E N T D ] ~ T E C T E R L E S C E L L U L E S

A P O P T O T I Q U E S D A N S L ' E J A C U L A T ?

Dans les cellules somatiques, de nombreuses techniques de d6tection des cellules en apoptose ont 6t6 d6velopp6es. Certaines ont ~t6 adapt6es au spermatozo~de 6jacul6. Chaque technique 6value un aspect du processus apopto-

tique, et pr6sente des avantages et des inconv6nients.

1. Crit~res morphologiques et colorations vitales

Les crit~res morphologiques classiques d6crits en micro- scopies optique et 61ectronique exigent une identification longue et laborieuse. En microscopie 61ectronique, les spermatozo'ides 6jacul6s apoptotiques pr6sentent certaines des caract6ristiques propres aux cellules somatiques en apoptose : chromat ine par t ie l lement f ragment6e ou condens6e ~t la p6riph6rie de l'enveloppe nucl6aire, rupture partielle ou disparition de la membrane nucl6aire, acroso- me vide, de forme lobul6e, h distance du noyau, ou absent, ballonisation des mitochondries compact6es dans la piece interm6diaire, axon~me enroul6 [2]. Outre les spermatozo'i- des apoptotiques, des spermatides apoptotiques (jeunes) et des corps apoptotiques, phagocyt6s par des macrophages peuvent ~tre 6galement observ6s.

En microscopie optique, les colorations vitales des cellules mortes manquent de sp6cificit6 pour les cellules en apopto- se et colorent des cellules d6j~t mortes plut6t que des cellu- les en voie d' apoptose.

2. Fragmentation de I'ADN

a) Origine de la fragmentation de I'ADN dans le sperma- tozorde ~jacul~

Plusieurs th6ories permettent d'expliquer l 'origine des 16sions de la chromatine du spermatozo'ide. L'une fait r6f6- rence h l'6tape de compaction de I'ADN durant la spermio- gen~se : elle associe une maturit6 nucl~aire incomplete avec anomalie de la transition histones - protamines (P) [48]. Les spermatides en 61ongation pr6sentent de nom-

�9 breuses cassures physiologiques, mais transitoires, de leur ADN double brin par une nucl6ase endog~ne, I 'ADN topoisom6rase II (topo II) indispensable h la raise en place des protamines. Ces cassures disparaissent normalement avant la fin de la spermiogen~se et l'6jaculation. Une ano-

Tableau 3 : Principaux ~l~ments du contr~le g~n~tique de l'apoptose.

C elegans Mammif~res Mode d'action

Ced-9 Bcl-2 (anti-apoptotique),

Bcl-X, Bax (pro-apoptotique),

Bad, Bak.

APAF (apoptosis protease activating factor).

ICE (caspase- 1),

ICH1 (caspase-2),

CPP32 (caspase-3).

Ced- 4

Ced - 3

R6gulateurs des canaux transmembranaires

intracellulaires et de prot6ines de la

transduction du signal apoptotique.

Activateur de caspases.

Prot6ase ~ cyst6ine (caspases).

2 1 9 -o~.~-~,o

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malie de constitution ou de fonctionnement de la topoiso- m6rase II pourrait aboutir ~ une fragmentation persistante de I'ADN dans les spermatozo'/des matures 6jacul6s. Outre la topo II, une modification du rapport P1/P2 avec aug- mentation de la proportion d'une forme immature de P2 (indispensable dans la r6gulation des ponts disulfures et des structures en doigt de zinc) pourrait 6tre incrimin6e. En faveur de cette hypoth~se, on retient une corr61ation entre pourcentage de spermatozo'/des g ADN fragment6 et pour- centage de spermatozo[des ?~ 6quipement en protamines d6fectueux (chromomycine A3) [35].

Les alt6rations de I'ADN nucl6aire du spermatozoa'de pour- raient 6galement ~tre li6es au processus d'apoptose. Dbs 1993, il est 6tabli que les cellules somatiques en apoptose pr6sentent outre une sensibilit6 accrue de leur ADN ~ une ddnaturation acide, des cassures dans leur ADN double brin [19]. Gorczyca a ainsi appliqu6 aux spermatozoa'des ces deux tests lors d'une premi6re 6tude en cytom6trie en flux sur 25 sujets infertiles et observ6 une nette corr61ation entre le pourcentage de spermatozo~des ~ ADN fragment6 et le pourcentage de spermatozo'ides pr6sentant une sensi- bilit6 accrue de I'ADN ~ la ddnaturation. Ce travail 6vo- quait pour la premi6re lois l'existence de cellules germina- les raffles apoptotiques h ADN fragment6 sur le marne modble que celui des cellules somatiques (aprbs action d'endonucldases endogbnes), l'apoptose permettant << l'i- nactivation >> de spermatozo'ides 6jacul6s anormaux, poten- tiellement dangereux [19].

L'analyse r6cente de l'expression de Fas ~ la surface de spermatozoades humains 6jacul6s conclue ~t une nette diff6- rence entre spermes normaux (moins de 10% des sperma- tozoa'des expriment Fas) et anormaux (OAT ; dans plus d'un cas sur deux, plus de 10% des spermatozo'/des expri- ment Fas) [47-49]. Des corrdlations similaires ont 6t6 obs- erv6es lors d'une 6tude plus r6cente pour Fas, TUNEL et p53 mais pas pour Bcl-x [47-49]. L'analyse des doubles marquages ne retrouve pas de corr61ation entre ADN frag- ment6 et les marqueurs d'apoptose 6tudi6s, sugg6rant deux types diff6rents de dysfonctionnements [49]. Selon Sakkas, la pr6sence de spermatozo'/des 6jacul6s exprimant des mar- queurs << apoptotiques >> comme Fas (seuil de 10%), Bcl-x (seuil de 20%) ou p53 (seuil de 20%) pourrait indiquer une apoptose avort6e, li6e ~ une anomalie du remodelage cyto- plasmique lors de la spermiogenbse. Ainsi, chez le rat, Blanco-Rodriguez assimile les restes cytoplasmiques ~ des corps apoptotiques [6]. De m~me, les spermatozoides por- teurs de r6sidus cytoplasmiques pr6sentent, en microscopic 61ectronique, un gonflement des mitochondries 6vocateur d'apoptose [40]. Enfin, l'existence d'une corr61ation posi- tive entre la localisation in situ de la caspase-3 active au niveau de la pibce interm6diaire du sperlnatozo~de et la fragmentation de I'ADN suggbre que si l'origine de l'a- poptose se situe au niveau du reste cytoplasmique ou des

mitochondries, l 'ex6cution du signal se manifeste au niveau du noyau [60]. Les 16sions de I'ADN relbveraient plut6t d'un remodelage nucl6aire inad6quat au cours du remplacement des histones par les protamines lots de la spermiogen6se [49].

b) D~tection de la fragmentation de I'ADN dans le sper- matozoYde ~jacul~

La fragmentation de I'ADN peut atre ddtectde au niveau d'une population par une 61ectrophor~se en gel d'agarose et au niveau de chaque cellule par l'une des nombreuses m6thodes d'6valuation in situ. Les plus utilis6es sont :

1) la technique TUNEL,

2) les techniques COMET,

3) le test h l'acridine orange et la technique de d6naturation de I'ADN en milieu acide (SCSA). Ace jour, aucune 6tude n'a compar6 ces diff6rentes techniques sur les mames pr6- l~vements.

�9 Electrophor~se en gel d'agarose

La fragmentation de I'ADN oligonucl6osomique obtenue apr~s action des endonucl6ases peut ~tre objectiv6e, apr~s 61ectrophor~se en gel d'agarose, par un profil caract6ris- tique : disparition progressive des bandes de haut poids mol6culaire et apparition de bandes correspondant fi de petits fragments de 200 paires de bases, donnant un aspect en barreaux d'6chelle ou << DNA Ladder >>. C'est le seul examen permettant de visualiser la fragmentation interoli- gonucl6osomale de I'ADN, sp6cifique de l 'apoptose. Cependant, l'61ectrophorbse en gel d'agarose n6cessite de disposer de plusieurs millions de spermatozo~des, ce qui en limite l'int6r~t dans les pathologies humaines type OATS. De plus, la s6paration des fragments d'ADN fournit une approche globale de la population, mais aucune informa- tion sur ce qui se passe rdellement in situ pour chacune des cellules. Par ailleurs cette technique est peu sensible et ne d6tecte une fragmentation que lorsque au moins la moiti6 des cellules poss~dent un ADN fragment6 [5].

�9 Technique TUNEL (TdT-mediated dUTP-biotin nick end labeling)

Les techniques in situ de ddtection de la fragmentation de I'ADN sont les techniques de r6f6rence pour la mise en 6vidence de l'apoptose darts les cellules somatiques. I1 est possible de d6tecter in situ les cassures du brin d'ADN sur des spermatozoa'des grace ~ l'incorporation de nucl6otides biotinyl6es aux extr6mit6s des cassures de I 'ADN par action de polym6rases comme la deoxynucleotide terminal transferase (TdT). Les extensions de nucl6otides biotiny- 16es sont ensuite visualis6es aprbs incubation avec des conjugu6s de type streptavidine ou des anticorps anti- digo~dg6nine coupl6s hun fluorochrome. Un marquage de I'ADN avec l'iodure de propidium (IP) combin6 h la tech- nique TUNEL permet d'analyser apoptose et d6condensa-

2 2 0 . . . . .

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tion de I'ADN des spermatozo'ides 6jaculds en cytomdtrie en flux [17].

La sp6cificit6 de la technique TUNEL est discut6e. I1 exis- te des formes d'apoptose sans fragmentation d'ADN et une fragmentation de I'ADN dans la n6crose secondaire.

�9 Technique SCSA (Sperm Chromatin Structure Assay)

D~s 1993, Gorczyca a appliqu6 aux spermatozoides le principe de la d6naturation in situ en milieu acide suivie d'une coloration par acridine orange (AO) et a observ6 une nette corr61ation entre ADN fragment6 (TUNEL) et sensi- bilit6 accrue de I'ADN ~t la ddnaturation [19]. Ce principe a 6t6 d6velopp6 dans des conditions exp6rimentales tr~s pr6cises, permettant une excellente reproductibilit6, ~t un coot moindre. L'AO est un colorant m6tachromatique qui poss~de une longueur d'onde de r66mission diffdrente selon qu'il se lie g un acide nucl6ique simple brin (rouge) ou double brin (vert). Le taux de d6naturation de I'ADN est ainsi 6valu6 par le calcul de alpha-t (s t = hombre de spermatozoides ~ ADN simple brin ! hombre total de sper- matozoides) [15]. L'index de fragmentation (DFI) est alors d6duit. Cet index semble corr616 aux cassures des brins d'ADN mesur6es par COMET [39] et TUNEL [42]. I1 est ainsi possible de distinguer 4 groupes de patients avec un pronostic en mati~re de fertilit6 allant de : excellent (DFI < 15%), bon (DFI 15-24%), m6diocre (DFI 25-30%) et r6serv6 (DFI > 30%) [15]. Une 6tude sur 700 FIV et ICSI souligne qu'un DFI > 30% n'a permis l'obtention d'une grossesse que dans moins d' 1% des cas ; c'est 6galement dans le groupe DFI > 30% que les fausses couches sont les plus nombreuses, sugg6rant un facteur paternel affectant tousles spermatozo'fdes [15]. Par ailleurs, le DFI augmente de fa~on significative apr~s 46 arts [15].

�9 Technique COMET (Single Cell Gel Electrophoresis SCGE) (Tableau 4)

Pour cette technique, les spermatozo~des sont plac6s dans un microgel tr~s fin d'agarose d6pos6 sur une lame, puis sont lys6s in situ, soumis ~ une 61ectrophor~se et marqu6s par un colorant fluorescent de I'ADN. L'ADN fragment6 migre de la t&e du spermatozoide vers 1' anode, donnant un aspect de com&e. L'intensit6 de fluorescence (% ADN) et la longueur de la queue (gm) de la com&e ainsi dessin6e sont proportionnelles aux cassures des brins d'ADN des spermatozo'fdes. Une centaine de spermatozo'ides sont ana- lys6s pour chaque 6chantillon (entre 100 et 120). Cette technique (Tableau 4) peut &re effectu6e sous diff6rentes conditions de pH (8,2 ?a 13) avec des r6sultats diffdrents [14, 24, 26, 39, 53]. L'utilisation d'un pH neutre (visuali- sant les cassures de I'ADN double brin) est aujourd'hui privil6gi6e aux conditions alcalines (visualisant ?~ la lois les cassures de I'ADN simple et double brin). La technique COMET, d'un coot mod6r6, reproductible, est tr~s utilis6e

Tableau 4 : Les diffdrentes modalitds du test COMET.

COMET Commentaires

pH alcalin = 13 [24, 53]

pH alcalin = 12,3 [26]

pH neutre = 9 [141

pH neutre = 8,2 [39]

Pas de diff6rence entre sujet h sperme normal, fertile et infertile, et sujet pr6sentant une asth6nozoospermie. Effet des rayons X (5-30Gys) et de l 'H20 2 (40 gM).

Plus de cassures d'ADN chez les sujets infertiles.

Comparaison de diff6rentes techniques de cong61ation.

Corr61ation avec 1' age, formes atypiques et mobilit6 ; ICSI : corr61ation n6gative avec la concentration et le taux de clivage embryonnaire (mais le taux de f6condation est normal).

dans le domaine de la toxicologic (effets mutagbnes apr~s exposition aux rayons X, radicaux libres et chimioth6ra- pie), pour 6valuer les effets de diff6rents modes de cryo- conservation de sperme ou de traitement de sperme sur I'ADN des spermatozo~des [9, 14].

c) Les r6sultats : de grandes variations.. , mais un consensus

D~s 1996, Baccetti retrouve des cellules apoptotiques dans tousles spermes 6jacul6s mais en pourcentages tr~s varia- bles : donneurs fertiles, 0,1% ; infections du tractus g6ni- tal, 8% ; SIDA, 3-8% ; varicocble, 1-10% ; t~tes rondes, 10% ; cryptorchidie, 15-20% ; ataxie c6r6belleuse, 15- 20% ; st6rilit6 inexpliqu6e, 25% ; s6minome testiculaire, 50% [2]. Une 6tude plus r6cente confirme la pr6sence de spermatozo'/des 6jacul6s ~ ADN fragment6, mais avec des pourcentages nettement diff6rents : 2,5% chez les sujets normospermiques, et environ 10% en cas d'oligo-asth6no- t6ratozoospermie, maladie de Hodgkin ou cancer testicu- laire [17].

Toutes les techniques cit6es soulignent le fait qu'une frag- mentation importante de I'ADN n'exclut pas une possible f6condation : or, ~ ce jour, !1 reste impossible de s61ection- ner un spermatozoide selon l'int6grit6 de son ADN au moment de son injection dans le cytoplasme de l'ovocyte.

Ainsi, sans n6gliger l'impact de la fragmentation de I'ADN des spermatozoYdes en AME il est pr6matur6 d'assimiler apoptose et cassures double brin de I'ADN : il est ainsi for- tement recommand6 d'associer h la fragmentation de I'ADN d'autres m6thodes pour d6tecter 1' apoptose.

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3. Externalisation des phosphatidyls6rines (PS)

La PS n'est pas un banal composant de la membrane plas- mique : elle joue un r61e important dans la coagulation, la fusion membranaire, la reconnaissance ceUulaire et 1' apop- tose. Dans une cellule vivante, l'asym6trie membranaire de la PS (localis6e sur la face interne) est associ6e hun faible taux de Ca2+ intracellulaire. L'augmentation du Ca2+ intracellulaire in vitro peut induire l'apoptose cellulaire, en faisant intervenir des translocases Ca2+ d6pendantes, agis- sant selon un mode << flip-flop >>. La modification de l'asy- m6trie membranaire avec externalisation des PS permet la reconnaissance de la cellule apoptotique et sa phagocytose par les cellules voisines. La translocation de la PS en dehors de la cellule permet l'envoi d'un signal destin6 aux macrophages proches [ 16].

Les r6sidus de PS expos6s par la membrane plasmique peuvent ~tre d6tect6s grace h leurs ligands : l'Annexine V. Cette interaction est calcium-d6pendante. L'Annexine V coupl6e ~ un fluorochrome permet ainsi la visualisation ou la quantification des cellules h un stade pr6coce de l'apop- tose, par immunofluorescence in situ ou en cytom6tfie en flux. La pr6sence de cellules Annexine V positives mais TUNEL n6gatives sugg~re que la translocation des PS vers la membrane externe pr6c~de la fragmentation de I'ADN [58].

L'Annexine V - FITC a ainsi 6t6 utilis6e pour comparer diff6rents cryoprotecteurs [18] et des spermicides [8]. L'6- tude des fractions obtenues apr~s s61ection en gradient de densit6 aboutit h des r6sultats apparemment contradictoi- res. Si le pourcentage de spermatozoMes 7t ADN fragment6 et produisant des radicaux libres est plus 61ev6 dans la fraction spermatique ~t mobilit6 m6diocre (45%), aucune diff6rence dans l'expression des PS n'a pu &re observ6e. I1 est possible que les cellules exprimant les r6sidus de PS soient h un stade tr~s pr6coce du processus apoptotique, pr6c6dant la fragmentation de I 'ADN et la production excessive de radicaux libres. I1 est 6galement possible que l'expression des r6sidus de PS soit modifi6e par les tech- niques de pr6paration du sperme et/ou soit le reflet du pro- cessus de capacitation [4].

4. Changement d'6tats mitochondriaux

La mitochondrie du sperrnatozoMe est l'organelle essen- tielle pour la production d'6nergie (m~tabolisme ceUulaire) sous forme d'ATP. Paradoxalement, c'est aussi la c16 de la phase effectrice de l'apoptose dans les cellules somatiques, et de son contr61e. Bien plus qu'une perte de fonction par d6ficit 6nerg6tique, il s'agit d 'un processus actif impli- quant diff&entes prot6ines mitochondriales. La mitochon- drie dans la cellule en apoptose subit ainsi plusieurs modi- fications : chute de la diff6rence de potentiel transmembra- naire mitochondrial, ouverture de pores sp6cialis6s appel6s

m6gapores et re-largage de facteurs apoptotiques (AIE cytochrome c, et plus r6cemment, Smac/DIABLO, endo- nucl6ase G, Orni/HtrA2) [29, 57]. Seul le cytochrome c a 6t6 retrouv6 dans la membrane interne de la mitochondrie des spermatozoi'des humains. Une 6tude multiparam6trique de la mort ceUulaire du spermatozo'ide associant l'analyse du potentiel de membrane de la mitochondrie (A~m), de la production des radicaux libres, de la fragmentation de I'ADN et de la viabilit6 retrouve ainsi une corr61ation posi. tive entre le pourcentage de cellules ?~ Agm 61ev6 et les param~tres classiques spermatiques (mobilit6, concentra- tion). De plus, les cellules qui ont le plus faible taux de fragmentation et le Agm le plus 61ev6 permettent l'obten- tion des taux de f6condation les plus importants en FIV [37].

5. Autres voies d'6tude

a) Les facteurs intervenant dans la r~gulation de l'apop- tose

Peu d'6tudes abordent la r6gulation du processus apopto- tique dans les spermatozoYdes 6jacul~s. Les prot6ines Bcl-2 (anti-apoptotique), Bax (pro-apoptotique), HSP 70 et PARP sont exprim6es dans le sperrne de sujets normosper- miques [5]. Weil retrouve l'expression de la caspase-3 acti- ve dans 8 % seulement des 25% de spermatozoMes morts (marquage in situ par immunofluorescence) et d6fend l'hy- poth~se de 1' activation d' un programme de mort cellulaire ind6pendante des caspases dans le sperme [59]. Au contrai- re, selon Weng, une apoptose d6pendante des caspases dans les spermatozoMes est d6montr6e par la mise en 6vi- dence (1) d'une activit6 enzymatique caspase (clivage d'un substrat fluorog6nique DEVD-afc) et (2) de la pr6sence de la caspase-3 sous forme inactive (pro-caspase-3 de 32 kDa) et sous forme active (caspase-3 de 17 kDa) en immu- noblot [60].

b) Les inducteurs et inhibiteurs de l'apoptose

I1 est possible de d6clencher ou d'inhiber l'apoptose dans des modules et des conditions exp&imentales pr6cises dans les cellules somatiques [38]. Une fragmentation de I'ADN des cellules germinales testiculaires de souris a pu 8tre induite par des radiations [21], la chimioth6rapie (hydro- xyur6e, cyclophosphamide, mitomycine C, cisplatine) [41, 51], les antagonistes de la GnRH [22], la testost6rone [56], la chaleur (43~ pendant 15 minutes) [25], ou apr~s cryp- torchidie [27] et vasectomie induites [52]. Weil souligne l'impossibilit6 d'induire l'apoptose dans les spermatozoi- des de l'6pididyme de souris ~ l'aide de la staurosporine [59]. Peu d'6tudes d'induction ont 6t6 effectu6e directe- ment sur les spermatozoYdes 6jacul6s: notons, chez l'hu- main, l'induction d'une fragmentation de I'ADN (TUNEL) des spermatozoYdes 6jacul6s apr~s exposition ~ des porines et LPS [20], et l '&ude multiparam6trique de l 'apoptose

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induite apr~s exposition h diff6rents agents spermicides [8]. Une 6tude originale utilise pour la premiere fois la technique des puces ADN pour analyser l'effet de la cha- leur (40~ pendant 4 heures) sur des spermatozoYdes humains lav6s et distingue deux populations spermatiques : des cellules h ADN fragile, avec de mauvais param~tres de capacitation et de r6action acrosomique, subissant une apoptose thermo-induite, et une population de cellules cor- rectement capacit6es, capables d'induire la lib6ration de chaperons comme hsp 70 pour la prot6ger de l'apoptose [36].

Dans les cellules somatiques, les radicaux libres de l'oxy- g~ne (RLO) interviennent comme inducteurs du signal apoptotique et amplifient le signal produit. A taux physio- logique, les RLO ont un effet b6n6fique sur les fonctions spermatiques, en particulier sur la fonction cin6tique (hyperactivation) et la fusion (peroxydation lipidique). A taux plus 61ev6s, les RLO induisent une fragmentation de I'ADN des spermatozo~des humains [12, 33]. Les centrifu- gations induisent la production de radicaux libres nocifs et augmentent le pourcentage de spermatozo'fdes h ADN frag- ment6 (TUNEL+). La centrifugation en pr6sence d'anti- oxydants permettrait de limiter la production de radicaux libres et de prot6ger I'ADN des spermatozo'ides. Deux 6tu- des r6centes soulignent les effets des leucocytes sur la structure de la chromatine et l'index d'apoptose. Une cor- r61ation entre le rapport leucocytes CD45+/spermatozoa- des et l'index d'apoptose (ANN+IP-/IP-) a 6t6 6tablie [44]. De plus, de s6v~res 16sions de la chromatine (SCSA, index de fragmentation variant de 8 ?~ 67%) ont 6t6 observ6es en pr6sence de leucocytes [1].

c) La technique SUTI (Sperm Ubiquitin Tag Immunoas- say)

I1 existe, dans l'6pididyme, un m6canisme de contr61e de qualit6 du sperme d6pendant de l'ubiquitine. L'ubiquitine est un marqueur prot6olytique universel qui se lie de fa~on covalente h des lysines de prot6ines destin6es h une d6gra- dation. Suite h cette liaison covalente, de multiples mol6- cules d'ubiquitine s'associent, formant des chaines de poly-ubiquitine. La prot6olyse d6pendante de l'ubiquitine survient hun stade pr6cis du cycle cellulaire. Dans l'6pidi- dyme, l'ubiquitine est s6cr6t6e sur un mode apocrine par les cellules de l'6pith61ium de l'6pididyme et se fixe h la surface des spermatozoYdes anormaux. Cependant, des spermatozo'fdes porteurs de l'ubiquitine peuvent ~tre retro- uv6s dans le sperme 6jacul6.

On ne connatt rien du signal d'ubiquitination d'un sperma- tozo'ide anormal. L'une des hypotheses est qu'un spermato- zo'fde apoptotique, avec une membrane plasmique modi- fi6e, une membrane mitochondriale perm6abilis6e et un ADN fragment6, soit reconnu par l 'ubiquitine. L'6tude conjointe de l'ubiquitination par le test SUTI et de la frag-

mentation de I 'ADN par TUNEL permet d'6tayer cette hypoth~se. Seulement 20-40% des spermatozo[des mar- qu6s par 1' anticorps anti-ubiquitine ont un ADN fragment6 alors que tous les spermatozoides h ADN fragment6 sont SUTI positifs. Ainsi, les spermatozo'fdes h ADN fragment6 seraient reconnus d~s leur transit dans l'6pididyme, mar- qu6s, et destin6s h une destruction par une voie d6pendante de l'ubiquitine [55].

IV. APPLICATIONS

1. Efficacit6 th6rapeutique : contrSle hormonal de l'apoptose dans le sperme 6jacul6

Un effet positif du traitement par FSH (12 jours ; 150 UI de FSH HP ; SC) sur le nombre de cellules apoptotiques dans le sperme de 23 patients infertiles a pu 8tre observ6. Cette am61ioration des caract6ristiques ultrastructurales des spermatozo'fdes examin6s apr~s traitement par FSH sugg~- re un r61e des gonadotrophines, et notamment de la FSH, sur le contr61e de l'apoptose dans les cellules du sperme [3].

2. Analyse du sperme

De nombreuses 6tudes retrouvent une corr61ation entre le pourcentage de spermatozo'fdes h ADN fragment6 et la plu- part des param~tres spermatiques : concentration, mobili- t6, atypies [26, 48, 50, 63].

3. Pr6paration du sperme

Parmi les diff6rentes techniques de pr6paration du sperme test6es (Tableau 5), le gradient de densit6 semble plus effi- cace pour s61ectionner des spermatozoides h ADN non fragment6 que la migration ascendante [10, 17, 31, 46, 62].

4. Cong61ation de sperme humain

Peu d'6tudes ont analys6 les marqueurs de l'apoptose dans le sperme humain avant et apr~s cong61ation (Tableau 6). La d6cong61ation s'accompagne de changements membranaires avec externalisation des r6sidus de PS sans augmentation de la fragmentation de I'ADN ni des RLO [11, 13, 18].

5. Assistance M6dicale h la Procr6ation (AMP)

a) FIV

L'analyse des pr6parations de spermatozo~des recueillis apr~s lavage-migration ascendante note un taux de sperrna- tozo'fdes h ADN fragment6 de 5 h 40%. I1 existe (1) une corr61ation n6gat ive entre taux de spe rmatozo ides TUNEL+ (sperme trait6) et concentration, mobilit6 et pourcentage de formes normales (6jaculfit), (2) une corr6- lation n6gative entre spermatozo'fdes TUNEL+ et taux de f6condation et de clivage embryonnaire [54].

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Tableau 5 : Effet de la preparation du sperme sur l'apoptose des spermatozo~des.

Pr6paration de sperme Technique d'analyse de I'ADN R6sultats

Gradient de densitE [31] SCSA Diminution des spermatozo'fdes anormaux.

Migration ascendante [17] TUNEL sur lames Diminution des spermatozo'fdes ADN fragmentS.

Gradient de densitE (GD) TUNEL et CMA 3 Apr~s GD, diminution des spermatozo~des

Migration ascendante [46] sur lames CMA 3 et des cassures d'ADN. Aucune amelioration significative aprEs MA.

Gradient de densit6 [10] COMET, TUNEL, Apr~s GD, meilleure intEgritE de I'ADN, JC-1 moins d'ADN fragment6 et meilleur A~tm.

Migration ascendante [62] TUNEL Diminution des spermatozoides ?a ADN fragment6 aprbs MA : 2,4 ~t 1,1%.

Tableau 6 : Effet de la cong~lation du sperme sur les parambtres de l'apoptose.

R~f~rences Techniques utilis~es R~sultats obtenus

Glander et al. Annexine V - FITC/IP Comparaison de 3 techniques [18] de congdlation de sperme.

Duru et al. La congElation de sperme entra~ne [13] des changements membranaires

(externalisation de PS) mais pas sur I'ADN.

Duru et al. �9 les taux de RLO sont supErieurs avant [ 11 ] congElation.

�9 translocation de PS aprbs congElation.

Annexine V - FITC/IP TUNEL

Annexine V - FITC/IP TUNEL DEtection des RLO

b) ICSI

En cas d'ICSI, le pourcentage de spermatozo~des avec fragmentation de I'ADN dans la preparation varie de 0,5 75% [34]. On note (1) une correlation negative entre le taux de spermatozo~des TUNEL+ (sperme traitS) et le taux de fEcondation en ICSI, (2) une correlation negative entre le taux de spermatozo~des TUNEL+ apr~s traitement et le taux de formes mobiles et atypiques dans l'Ejacul~t. L'im- pact de la fragmentation d'ADN apr~s ICSI n'est toutefois pas retrouv6 par toutes les Etudes [23].

L'Etude d'ovocytes non fEcondEs 20 heures apr~s ICSI a permis de retrouver dans 50% des ovocytes une fragmenta- tion d'ADN : l'origine de cet ADN fragments est sperma- tique dans 25,8% des cas et ovocytaire dans 24,4% des cas. La micro injection d'un spermatozo'fde ~ ADN fragments pourrait expliquer certains 6checs de fEcondation en ICSI [34].

V. C O N C L U S I O N

Diff6rentes techniques de d6tection de l'apoptose, d~ve- lopp6es dans les ceilules somatiques, peuvent ~tre adap- t6es h l'analyse de l 'apoptose dans des spermatozo'ides ~jacul6s. L'impact du pourcentage de spermatozo'ides ~jacul~s pr~sentant spontan6ment une fragmentation de I'ADN est important en AMP. Cependant, nous ne disposons pas de preuves suffisantes pour assimiler fragmentation spontan6e de I'ADN et apoptose du sper- matozo'ide ~jacul~. Les deux processus pourraient rele- ver de deux dysfonctionnements diff~rents : (1) remo- delage nucl~aire pour les l~sions de la chromatine, (2) remodelage cytoplasmique pour l 'apoptose. Ces deux dysfonctionnements pourraient ~tre associ~s dans cer- tains cas d 'o l igo-as th6no- t6ra tozoospermies . II est important de d~velopper d 'autres strategies d'~tude, 6valuant les phases pr6coces et les m~canismes mol~cu- iaires de l 'apoptose dans les spermatozo'ides ~jacul~s.

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ABSTRACT

Apoptosis in ejaculated spermatozoa

Guillaume MARTIN, Odile SABIDO, J.L. LAURENT, Rachel LEVY

It has become clear in recent years that program- med cell death occurs spontaneously in the cycle of the seminiferous epithelium. Although apoptosis is a key phenomenon in the control of sperm produc- tion, the existence and role of apoptosis in ejacula- ted sperm cells remain controversial.

Apoptosis - as determined by DNA fragmentation and ultrastructural analysis - is abnormally frequent in the sperm cells of the ejaculate of sterile men. In this review, we discuss the possible origins of DNA damage in ejaculated human spermatozoa and the consequences of this DNA damage when apoptotic spermatozoa are used for ICSI.

Percentages of DNA fragmentation in human ejacu- lated sperm are correlated with fertilization rates after IVF or ICSl assay. Detection of DNA fragmenta- tion in human sperm could provide additional infor- mation about the biochemical integrity of sperm and may be used in future studies for fertilization failu- res not explained by conventional sperm parame- ters. However, the analysis of new markers of apop- tosis (Fas, ANNEXINE V) and molecular mecha- nisms is now necessary to assess the role of apop- tosis in human ejaculated sperm cells.

Key-Words: apoptosis, DNA fragmentation, spermato- zoa

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