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Approche de l’Education Populaire Séance 1er février 2016 BPJEPS LTP, FRMJC Picardie Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne Programme de la journée 1. Introduction : Présentation personnelle Objectifs de la journée : o Connaître les notions principales de l’éducation populaire (philosophie, historique, dates, principaux mouvements), o Avoir une idée de pratique d’éducation populaire. 2. Présentation des étudiants (individuelle): Thème : Qu’est-ce qui m’a amené à entrer en formation BPJEPS ? Objectif : Ressortir la spécificité du métier d’animateur motivation à aider, être utile, être bienveillant = éducation populaire Méthode : Tour de table. 3. Approche de l’éducation populaire (collective) : Thème : Des moments clé de l’éducation populaire (approche non exhaustive). Objectif : Avoir quelques repères Méthode : Chaque étudiant a en sa possession « une date-clé ». A tour de rôle et chronologiquement, chacun annonce l’événement associé. Echanges avec le groupe et précision par l’intervenant. 4. Texte à trous (en groupe) : Thème : Une définition de l’éducation populaire Objectif : Compléter les apports précédents Méthode : Par groupe, les étudiants complètent un texte FRMJC qui propose une définition l’éducation populaire, à partir d’une série de mots. Temps ludique, sous forme de jeu. 5. Cas pratique (en groupe) : Thème : L’éducation populaire et moi Objectif : Comment mettre en pratique l’éduc pop ? Méthode : Etudiants réunis par groupe, selon une thématique choisie (musique, …) et répond aux questions, traitées 1 par 1.

Approche de l'education populaire

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Approche de l’Education Populaire Séance 1er février 2016 BPJEPS LTP, FRMJC Picardie

Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne

Programme de la journée 1. Introduction : Présentation personnelle Objectifs de la journée :

o Connaître les notions principales de l’éducation populaire (philosophie, historique, dates, principaux mouvements),

o Avoir une idée de pratique d’éducation populaire.

2. Présentation des étudiants (individuelle): Thème : Qu’est-ce qui m’a amené à entrer en formation BPJEPS ? Objectif : Ressortir la spécificité du métier d’animateur motivation à aider, être utile, être

bienveillant = éducation populaire Méthode : Tour de table.

3. Approche de l’éducation populaire (collective) : Thème : Des moments clé de l’éducation populaire (approche non exhaustive). Objectif : Avoir quelques repères Méthode : Chaque étudiant a en sa possession « une date-clé ». A tour de rôle et

chronologiquement, chacun annonce l’événement associé. Echanges avec le groupe et précision par l’intervenant.

4. Texte à trous (en groupe) : Thème : Une définition de l’éducation populaire Objectif : Compléter les apports précédents Méthode : Par groupe, les étudiants complètent un texte FRMJC qui propose une définition

l’éducation populaire, à partir d’une série de mots. Temps ludique, sous forme de jeu.

5. Cas pratique (en groupe) : Thème : L’éducation populaire et moi Objectif : Comment mettre en pratique l’éduc pop ? Méthode : Etudiants réunis par groupe, selon une thématique choisie (musique, …) et répond

aux questions, traitées 1 par 1.

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Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne

S’APPROPRIER LA NOTION D’EDUCATION POPULAIRE (OU UNE AUTRE THEMATIQUE : VACANCES, …) 1. DEFINITION GENERALE DU GROUPE DE L’EDUC POP ? (POUR NOUS, L’EDUC POP C’EST…) 2. COMMENT INTEGRER LA THEMATIQUE CHOISIE A L’EDUC POP ? (LA MUSIQUE DANS L’EDUC POP C’EST…) 3. CE QUE LE GROUPE AIMERAIT FAIRE ? (IDEAL, SANS CONTRAINTES) 4. CE QUE LE GROUPE POURRAIT FAIRE ? (INTEGRER CONTRAINTES : EMPLOYEUR, ENVIRONNEMENT, COMPETENCES REQUISES, …) 5. CE QUE LE GROUPE FERA BIENTOT ? (AGIR SELON UNE SITUATION ACTUELLE : CAPACITES, STRUCTURE D’ALTERNANCE, …)

CONSEIL D’UTILISATION : METHODE QUI « DONNE UN SENS » A LA PRATIQUE DE CHACUN, UN « FIL D’ARIANE » SUR LEQUEL S’APPUYER LORS DES DIFFICULTES. PERMET D’EVITER LES ECUEILS, NOTAMMENT DANS

LA REDACTION DE PROJETS PEDAGOGIQUES (SUCCESSION D’ACTIVITES, COPYCAT DE PROJETS PRECEDENTS, « LES ENFANTS ADORENT », « ON A TOUJOURS FAIT ÇA », …).

Contenus de « l’approche de l’éducation populaire »

1792 : Condorcet En 1792, en pleine révolution, Condorcet remet à l’Assemblée Législative un Rapport sur l’instruction publique dans lequel on peut lire : « Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d’une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées, en vain des opinions de commandes seraient d’utiles vérités. Le genre humain n’en resterait pas moins partagé entre deux classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des esclaves ». À la suite de Condorcet, le courant laïc républicain estime qu’il faut faire reculer l’obscurantisme entretenu par l’Église pour établir solidement une République. Se créent alors les grandes associations laïques qui visent à développer l’éducation pluridisciplinaire des adultes pour créer les conditions du progrès social.

1830 – 1848 – 1971 : Révolutions ouvrières Au XIXème siècle, marqué en France par les révolutions de 1830, 1848 et 1871, naissent trois courant qui pratiquent, chacun à leur façon, une forme d’éducation populaire : un courant laïc républicain, un courant chrétien social, et un courant ouvrier et révolutionnaire.

1866 : Ligue de l‘Enseignement (Jean Macé) En 1866, création de la célèbre Ligue de l’enseignement, créée par Jean Macé, journaliste républicain et auteur d’ouvrages de vulgarisation scientifique, qui œuvre pour une éducation « hors les murs », en complément de « l’éducation formelle » (dans les écoles).

1881 : Ecole Républicaine (Jules Ferry) Jules Ferry créera l’école républicaine pour soustraire les enfants à l’influence des religieux certes, mais également pour empêcher le mouvement ouvrier d’éduquer ses enfants, comme il l’avait fait en 1871.

Source des 4 premiers articles : www.education-populaire.fr

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1901 : Loi Liberté Association Le 1er juillet 1901, Pierre WALDECK-ROUSSEAU fait adopter, au terme d’une longue bataille parlementaire, la loi "relative au contrat d’association", d’une portée considérable et qui garantit une des grandes libertés républicaines. Ainsi, tout citoyen dispose du droit de s’associer, sans autorisation préalable.

Source : www.association.gouv.fr 1905 : Loi séparation Eglise – Etat

Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat. (Version consolidée au 02 février 2016)

Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des dépar-tements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.

Sources : www.Légifrance.gouv.fr 1925 : JOC – JAC

La JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et la JAC(Jeunesse Agricole Chrétienne), fondées en 1925, jouent un rôle important de conscientisation sociale de la jeunesse, notamment dans les zones rurales. Ces mouvements connaissent leur âge d’or dans les années 1960, avant d’entrer en déclin. La JOC est encore active aujourd’hui, sur des bases plutôt progressistes.

Source : www.education-populaire.fr

1936 : Front Populaire Le 3 mai 1936 a lieu en France le deuxième tour des élections législatives. Le scrutin donne la majorité à une coalition de gauche, le Front populaire, conduite par un chef charismatique, le socialiste Léon Blum (64 ans). Léon Blum mène tambour battant des réformes sociales spectaculaires : congés payés (11 juin 1936) et semaine de 40 heures (12 juin 1936) pour tous les salariés.

Sources : www.herodote.net

1944 : Vichy et la « Direction de la Culture Populaire » De 1940 à 1944, le régime de Vichy veut mouler la jeunesse dans l’idéologie de la Révolution nationale dont la devise est « travail, famille, patrie ». Trois dispositifs seront créés pour cela : les chantiers de jeunesse, les écoles de cadres ou écoles de chefs, et les maisons des jeunes.

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Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne

L’ordonnance du 2 octobre 1943 crée l’agrément « Jeunesse et éducation populaire ». Les associations qui l’ob-tiennent se placent de fait sous la tutelle de l’État, et peuvent obtenir des subventions. C’est le début d’une institutionnalisation qui sera reconduite après la Libération.

Source : www.education-populaire.fr Années 1960 : Institutionnalisation

En 1959, alors qu’est créé le Ministère de la Culture sous la houlette du romancier gaulliste André Malraux, l’édu-cation populaire reste au sein de Jeunesse et sports : le nouveau ministère n’a pas pour mission l’émancipation du peuple, mais la création artistique et l’accès aux « œuvres capitales de l’humanité ». L’idée de pédagogie de la démocratie est abandonnée par les institutions. Elle se transforme en animation socio-culturelle, rattachée aux loisirs. C’est dans cette période que le secteur de l’éducation populaire rentre dans un cercle vicieux. Tout d’abord, ses militantes et militants obtiennent une reconnaissance de l’État, ce qui entraîne la création de droits et l’allocation de moyens. Ainsi, la création des Comités d’entreprises (1946), la loi sur le droit à la forma-tion professionnelle continue (1971), la construction d’infrastructures comme les MJC, et le subventionnement d’associations pour les animer, etc. Mais tout cela provoque une institutionnalisation et une très forte dépoliti-sation des actions menées. On doit être diplômé pour pouvoir être animateur ou animatrice ; les dirigeantes et dirigeants des structures s’éloignent socialement des premiers concernés, qu’ils considèrent désormais comme « leur public ». Source : www.education-populaire.fr

Les années 2000 : 110 000 animateurs socioculturels, 21 000 000

d’adhérents associatifs (> 15 ans) Le groupe des animateurs professionnel a connu une forte croissance de ses effectifs pour atteindre aujourd’hui environ 110 000 animateurs. Ce métier se définit par un horizon de valeurs et sa traduction technique dans la filiation du militantisme. La professionnalité se définit par trois pôles : la « Militance », la « médiation », la « technicité ». En 2004, seuls 30% des animateurs en CDI détiennent un diplôme professionnel, dont seuls 10% relèvent de l’animation. Les statuts et les activités sont hétérogènes et souvent fragiles. Les animateurs exercent dans la fonction publique et dans le secteur associatif. Les salaires sont faibles (2005 : salaire médian = 975€) 40% sont contractuels ou vacataires 42% travaillent à temps partiel

Source : INJEP, Fiche Repère, Education populaire et animation, 2012

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Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne

2014 : Loi de l’Economie Sociale Solidaire (ESS)

Au niveau économique, l’éducation populaire repose sur le modèle de L’Economie Sociale (mutuelles, coopératives et associations). L’ES propose une alternative pacifiée aux dérives de l’économie capitaliste et repose sur 3 grands principes :

Gestion démocratique (1 part = 1 voix) Non-lucrativité individuelle Utilité sociale d’un projet

Adoptée en 2014, la loi Economie Sociale et Solidaire (ESS) permet de structurer le modèle économique, afin de favoriser son développement. L’ES devient « ESS » et intègre les fondations, le commerce équitable, les entreprises sociales et l’insertion par l’activité économique. La loi encourage un changement d’échelle de l’ESS, fonde une stratégie de croissance plus robuste, donne aux salariés le pouvoir d’agir et soutient le développement local durable. Les CRESS, chambres régionales de l’ESS, ont pour mission d’accompagner les projets ESS (financements, agréments, conseils,…) et la promotion de ce modèle économique).

Sources : www.economie.gouv.fr

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Ghislain YGER, animateur socioculturel et étudiant en ESS, FRMJC Champagne Ardenne

Quelques ressources : 1. Internet

http://www.scoplepave.org/ : coopérative de militants de l’éducation populaire. Editions de trois ouvrages utiles : Récit de Vie, la Participation, Le Projet

http:/www.Mille et une vagues : site de militants de l’éducation populaire http://www.education-populaire.fr : informations générales sur l’éducation populaire http://cresca.fr/ : Chambre régionale de l’ESS en Champagne Ardenne http://www.familistere.com/jean-baptiste-andre-godin/. Familistère de Guise

2. Bibliographie

Laurent Besse, Construire l’éducation populaire. Naissance d’une politique de jeunesse (1958-1970), La Do-cumentation française, 2014

Geneviève Poujol, L'Éducation populaire : histoires et pouvoirs, Paris, Les éditions ouvrières, coll. Politique sociale, 1981

Franck Lepage, Inculture(s) - 1 - « L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu… », 2005. Texte de 63 pages

Jean-Michel Ducomte, Jean-Paul Martin, Joël Roman, Anthologie de l'éducation populaire, Éditions Privat, collection Le Comptoir des idées, 2013.

Joffre Dumazedier, Éric Donfu, La Leçon de Condorcet, une conception oubliée de l'instruction pour tous né-cessaire à une République, 1994. Éditions L'Harmattan, Paris.

Iloveeducpop, sous la direction de Damien Cerqueus et Mikael Garnier-Lavalley , Dix raisons d'aimer (ou pas) l'éducation populaire, 2010, Les éditions de l'Atelier, Paris

Christian Maurel, Éducation populaire et puissance d'agir. Les processus culturels de l'émancipation, 2010. Éditions L'Harmattan, Paris.