Français CM1

Sous la direction de

Colette AounProfesseur de didactique

à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth

Aldia BenitoProfesseur des Écoles en région parisienne

Laurence PiersonProfesseur des Écoles à Paris

Relecture

Colette FeuillardProfesseur de linguistique générale

à l'Université Paris Descartes

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Avant-propos

Archilecture est une collection destinée aux élèves du CE2, du CM1 et du CM2. Elle contribue à l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences. Elle s’inscrit dans une démarche où l’élève, tel un apprenti architecte, construit pierre par pierre son texte, de même que ses apprentissages, avec l’aide de ses camarades.

Archilecture CM1 est un livre unique organisé en six modules. Chaque module travaille un thème et un type d’écrit particulier ; il propose des activités d’apprentissage diversifiées qui sont conçues de façon décloisonnée afin de permettre à l’élève de construire progressivement son savoir en spirale.

Archilecture CM1 permet à l’élève de donner du sens à son apprentissage. Au début de chaque module, il se lance dans un chantier d’écriture à partir d’une situation déclenchante orale qui stimule son imagination, évitant ainsi de le laisser sécher devant sa page blanche.

Archilecture CM1 prend en compte le droit à l'erreur de l’élève dans l’apprentissage. Dès le début du module, l’élève est invité à rédiger son premier jet (chantier d’écriture 1). Au début, l'attention porte uniquement sur le contenu, puis l'élève est progressivement amené à revenir sur la forme et le fond de son texte pour l'améliorer. Il est guidé à chaque étape (chantiers d'écriture 2 à 5), et les pages de bilan lui permettent de mesurer le chemin parcouru.

Activités oralesElles proposent des structures et du vocabulaire en lien avec le thème du module. Les outils sont des documents sonores (CD), des extraits vidéo (DVD), des images, des reproductions d'œuvres d'art, des poésies, des séquences de vocabulaire (CD et cahiers d'exercices), complétés par des suggestions de débats, sorties, rencontres, etc. (guide pédagogique).

Étude de textesElle permet à l'élève de dégager les caractéristiques du type d’écrit visé et d'acquérir des structures linguistiques et du vocabulaire relatifs au thème travaillé. Pour chaque module, l’étude de textes est basée sur un choix de quatre textes présentant le même type (narratif, descriptif, injonctif, argumentatif ou informatif) et abordant le même thème. Les points communs sont ainsi mis en valeur.En contrepoint, un cinquième texte, sur le thème du module, appartient à un type différent (documentaire, par exemple, dans le module sur les contes). Le sixième texte, à l'inverse, traite d'un thème différent en respectant le type du module (notice de fabrication, par exemple, dans le module sur la recette).Deux textes supplémentaires sont proposés en autonomie aux élèves (cahiers d'exercices).

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Étude de la langue françaiseChaque module comporte sept leçons de grammaire, conjugaison et orthographe, permettant d'aborder les notions de manière très progressive avec « le souci de mettre en évidence ses liens avec l’expression, la compréhension et la correction rédactionnelle » (Bulletin officiel du ministère français de l’Éducation nationale, 19 juin 2008).Des observations et des exercices collectifs sont proposés. Ils sont complétés par des exercices systématiques individuels (cahiers d'exercices).Le vocabulaire est travaillé systématiquement avec les questions de compréhension des textes. Une séquence spécifique sur chaque thème est proposée (cahiers d'exercices).Deux dictées par module viennent compléter les possibilités d'évaluation (guide pédagogique).

Production écriteLa méthode est très fortement tournée vers la production écrite qui est travaillée dans le cadre du chantier d'écriture. Les critères de réussite et les possibilités d'amélioration des différents jets seront découverts au fil des séquences. Les élèves sont ainsi « entraînés à rédiger, à corriger, et à améliorer leurs productions, en utilisant le vocabulaire acquis, leurs connaissances grammaticales et orthographiques ainsi que les outils mis à disposition (manuels, dictionnaires, répertoires, etc.) » (ibid.).Des pistes supplémentaires de production écrite à partir des œuvres d'art, des extraits vidéo et des poèmes sont proposées (cahiers d'exercices).

Histoire des artsChaque module commence par une image, suivie de textes poétiques sur le thème proposé, puis par une œuvre du patrimoine artistique avec son exploitation pédagogique. L'histoire des arts est ainsi abordée en lien avec les apprentissages et peut donner lieu à des projets de classe, dans le cadre, en particulier, des arts visuels.

Bonne année scolaire !Les auteurs

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MODULE 1

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À vos fourneaux ! > p. 9 Thème > La cuisine / Chantier d’écriture > Rédiger une recette Poèmes > p. 10 La patate, Le Renard et la Cigogne Art > p. 11 Textes > pp. 12 à 27 12 > Meringues à croquer 16 > Beignets de maïs 18 > Gâteau choc-choco 22 > Les brownies 24 > Cuisine sauvage 26 > De terribles dinos Grammaire > pp. 28 à 33 28 > La phrase 30 > Les types de phrases 32 > Le verbe Conjugaison > pp. 34 à 37 34 > Le présent de l’indicatif et le présent de l’impératif (1) 36 > Le présent de l’indicatif et le présent de l’impératif (2) Orthographe > pp. 38 à 41 38 > La lettre G – La lettre C 40 > L'adjectif qualificatif Bilan > La recette > p. 42

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Animaux à la loupe > p. 45Thème > Les animaux / Chantier d’écriture >Rédiger un texte documentaire Poèmes > p. 46 Baleine, Girafe Art > p. 47 Textes > pp. 48 à 67 48 > Le loup gris 52 > Qu’est-ce qu’une chauve-souris ? 56 > Les baleines à fanons (mysticètes) 60 > Petite girafe deviendra grande 64 > L’œil du loup 66 > Menaces sur la planète Terre Grammaire > pp. 68 à 71 68 > Le groupe sujet 70 > La phrase interrogative Conjugaison > pp. 72 à 77 72 > Le présent de l'indicatif (1) 74 > Le présent de l'indicatif (2) 76 > Le présent de l'indicatif (3) Orthographe > pp. 78 à 81 78 > L'accord sujet-verbe 80 > Les homophones grammaticaux : son / sont – ces / ses Bilan > Le texte documentaire > p. 82

MODULE 3

Dis, pourquoi ? > p. 85Thème > Explications imaginaires / Chantier d’écriture > Rédiger un conte du pourquoi Poèmes > p. 86 Le chat et le soleil, Itinéraire Art > p. 87 Textes > pp. 88 à 107 88 > Pourquoi la mer est salée ? 92 > Phaéton 96 > Qui rira le dernier ? 99 > Le chameau et sa bosse 104 > Que d’eau ! 106 > Le Prince Grenouille Grammaire > pp. 108 à 113 108 > La phrase affirmative et la phrase négative 110 > L'expansion du nom (adjectif ou complément du nom) 112 > Les compléments de temps et de lieu Conjugaison > pp. 114 à 117 114 > L'imparfait de l'indicatif 116 > Le passé simple à la troisième personne Orthographe > pp. 118 à 121 118 > Le pluriel des noms 120 > Les homophones grammaticaux : a / à – ou / où Bilan > Le conte du pourquoi > p. 122

Sommaire général

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MODULE 4

Têtes à faire peur > p. 125 Thème > Physiques étonnants /Chantier d’écriture > Rédiger un portrait Poèmes > p. 126 Inspection générale, Le cosmonaute et son hôte Art > p. 127 Textes > pp. 128 à 143 128 > Le dernier des vampires, Le montreur de marionnettes 132 > Dracula 135 > Deux hommes étranges 138 > Hagrid 141 > Fais-nous peur ! 142 > L’immeuble d’en face Grammaire > pp. 144 à 151 144 > L'adjectif qualificatif 146 > Le complément d’objet direct 148 > Le complément d’objet indirect 150 > L'adverbe Conjugaison > pp. 152 et 153 152 > L’imparfait et le passé simple Orthographe > pp. 154 à 157 154 > Les homophones grammaticaux : et / est – on / ont 156 > Les préfixes et les suffixes Bilan > Le portrait > p. 158

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MODULE 5

Lettres à des proches > p. 161 Thème > Lettres à la famille ou à des amis / Chantier d’écriture > Rédiger une lettrePoèmes > p. 162 Lettre, Quand un facteur s’envole Art > p. 163 Textes > pp. 164 à 179 164 > Chère mémé 168 > Mes chers parents 171 > Deux sœurs, deux lettres 175 > Je ne veux pas écrire 177 > De Fifi à Fifi 179 > Vous venez de gagner... Grammaire > pp. 180 à 185 180 > Les articles définis et indéfinis 182 > Les pronoms 184 > Les déterminants possessifs et démonstratifs Conjugaison > pp. 186 à 189 186 > Le futur 188 > Le passé composé Orthographe > pp. 190 à 193 190 > Les homophones grammaticaux : leur / leur(s)

190 > Le participe passé Bilan > La lettre > p. 194

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6 En vadrouille > p. 197 Thème > Le voyage /

Chantier d’écriture > Rédiger un carnet de voyage Poèmes > p. 198

Le vieux souk, Venise Art > p. 199

Textes > pp. 200 à 217 200 > Mexico

204 > Le Liban 208 > New York

211 > L’Inde 215 > À pied

216 > Carnet de promenade Grammaire > pp. 218 à 223

218 > La phrase complexe 220 > Les pronoms relatifs qui et que

222 > La proposition subordonnée relative Conjugaison > pp. 224 à 227

224 > La chronologie et les temps verbaux 226 > Quelques particularités

Orthographe > pp. 228 à 231 228 > Les mots en é

230 > Les homonymes Bilan > Le carnet de voyage > p. 232

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Ton livre comporte 6 modulesChaque module travaille un thème et un type d'écrit.

4 textes présentant le même type et abordant le même thème

Le sommaire du module

La biographie etla photo de l’auteur

Deux poèmesUne ou des images pour démarrer ton chantier d’écriture

Des questions et des exercices pour t’aider à observer le texte, puis à le comprendre, avant de l’analyser

Des pistes pour aller au-delà du texte

La suite du chantier d’écriture, pour revenir sur ton propre texte et l’améliorer

Une œuvre d’art

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À la fin de ton livre, tu trouveras des tableaux de conjugaison,ainsi qu'un index des auteurs des 6 modules.

7 leçons de grammaire, conjugaison et orthographe

Une phased’observation

Des règles à comprendre età apprendre

Un bilan

Tous les critères de réussite du chantier d’écriture

Des exercices d’entraînement,à faire en classe

Un retour aux textes étudiés

Tous les éléments du type de texte étudié

À la fin de ton livre, tu trouveras des tableaux de conjugaison,ainsi qu'un index des auteurs des 6 modules.

Des textes d’un autre thème ou d’un autre type pour comparer

Abréviations pour les mots difficilesadj. : adjectif f. : féminin m. : masculinn. : nom pl. : pluriel v. : verbe

Une explication pour les mots difficiles

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Module 3 Dis, pourquoi ?

Chantier d'écriture 1Quelle drôle d'image ! Ce tableau est intitulé Composition universelle. Quels sont les éléments et les personnages qui s'y croisent ?À ton avis, pourquoi a-t-on donné ce titre au tableau ?Le tableau semble nous raconter de nombreuses histoires. Il pourrait nous conter pourquoi le soleil se lève tous les matins, pourquoi les poissons nagent et pourquoi les animaux marchent à quatre pattes… Il existe de multiples récits, poétiques, drôles ou fantastiques, qui nous disent pourquoi.Pourquoi les hommes parlent-ils différentes langues ? Pourquoi la chauve-souris aime-t-elle l'obscurité ? Cherche la réponse… dans ton imagination.Choisis une de ces questions, et invente une histoire qui y répond de manière drôle ou poétique. À ton stylo !

Thème : Explications imaginairesChantier d'écriture : Rédiger un conte du pourquoi

86 > PoèmesMaurice Carême, « Le chat et le soleil »Gilles Vigneault, « Itinéraire »

87 > ArtLa Dame à la Licorne

88 > Texte 1 > Pourquoi la mer est salée ? Yvon Mauffret, L’ogre des mers

92 > Texte 2 > Phaéton Eduard Petiška, Mythes de la Grèce antique

96 > Texte 3 > Qui rira le dernier ? Miloš Malý et Vladimír Hulpach, Contes des Balkans

99 > Texte 4 > Le chameau et sa bosse Rudyard Kipling, Richard Marazano et Yoann Chivard, Histoires comme ça

104 > Texte 5 > Que d’eau ! Chantal Henry-Biabaud, Les mers et les océans : des grandes découvertes à l’écologie

106 > Texte 6 > Le Prince Grenouille Sarah Hayes, Au Royaume des contes de fées

108 > Grammaire > La phrase affirmative et la phrase négative

110 > Grammaire > L’expansion du nom (adjectif ou complément du nom)

112 > Grammaire > Les compléments de temps et de lieu

114 > Conjugaison > L’imparfait de l’indicatif

116 > Conjugaison > Le passé simple à la troisième personne

118 > Orthographe > Le pluriel des noms

120 > Orthographe > Les homophones grammaticaux : a / à – ou / où

122 > Bilan > Le conte du pourquoi

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Joaquin Torres-Garcia (1874-1949),Composition universelle, 1937, huile sur carton (musée d’Art moderne, Villeneuve-d’Ascq, France).

Poèmes

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Le chat etle soleilLe chat ouvrit les yeux,Le soleil y entra.Le chat ferma les yeux,Le soleil y resta.

Voilà pourquoi, le soir,Quand le chat se réveille,J’aperçois dans le noirDeux morceaux de soleil.

Maurice Carême (1899-1978), L’arlequin, 1970 © Fondation Maurice Carême.

ItinéraireQuand j’ai chaussé les bottesQui devaient m’amener à la villeJ’ai mis dans ma pocheUne vieille maisonOù j’avais fait entrerUne jeune filleIl y avait déjà ma mère dans la cuisineEn train de servir le saumonQuatre pieds carrés de soleilSur le plancher lavéMon père était à travaillerMa sœur à cueillir des framboisesEt le voisin d’en face et celui d’en arrièreQui parlaient de beau tempsSur la clôture à quatre lissesEt de l’air propre autour de tout celaAussitôt arrivé en villeJ’ai sorti ma maison de ma pocheEt c’était un harmonica

Gilles Vigneault, Étraves © Nouvelles Éditions de l’Arc, 1957.

Ando Hiroshige (1797-1858), Les rizières d’Asakusa pendant la fête du coq, 1857, estampe japonaise (musée de Brooklyn, New York, États-Unis).

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Art

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La Dame à la Licorne

1. a. Quels sont les personnages principaux de la tapisserie ? b. Que tient la dame à la main ? Pour qui ?

2. a. Dans quel décor sont-ils placés ? b. Quelle est la couleur principale ? c. Quelle est l'atmosphère de la scène ?

3. a. Comment s'appelle l'animal ? b. Peux-tu trouver une fiche documentaire sur cet animal ? Pourquoi ?

4. Quels sont les animaux bien réels qui ont

« prêté » un élément de leur corps à la licorne ?

5. Il y a en fait plusieurs tapisseries dans le cycle de La Dame à la Licorne. Cinq d'entre elles représentent chacune un des cinq sens. Quel sens est représenté sur celle-ci ?

6. La licorne est présente dans de nombreux mythes et légendes. On raconte qu'elle ne se laisse approcher que par des jeunes filles, que sa corne a des pouvoirs magiques… Connais-tu certaines de ces histoires ?

La Dame à la Licorne (détail), fin du XVe s., tapisserie (musée du Moyen Âge, Paris, France).

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Texte 1

Pourquoi la mer est salée ?

En ce temps-là, l’océan baignait déjà les côtes de la Bretagne mais l’eau de mer était douce : c’était bien pratique pour donner à boire aux vaches, aux chevaux, et pour arroser la terre en période de sécheresse.

À cette époque lointaine vivait un homme qui avait deux fils. Le premier n’était pas méchant, mais il avait eu le malheur de naître la bouche ouverte et toute son intelligence en avait profité pour s’envoler. Il s’appelait Sylvestre, et il était benêt. Gourgon, son deuxième fils, avait eu la bonne idée de fermer la bouche en venant au monde, si bien que l’on pouvait lui prédire du bon sens.

Cette année-là, la sécheresse fut si grande, le vent si violent que la misère s’abattit sur le pauvre monde. Notre homme, désespéré, se décida à aller demander secours à l’une de ses cousines qui était fée et vivait au plus profond de la forêt.

– Bon, dit-elle, je vais t’aider !Elle fouilla dans son bric-à-brac et finit par sortir un moulin à café tout

poussiéreux.– Il est magique ! Il suffit de dire : « Mal’ta meill ! » et le moulin se met à

tourner tout seul pour réaliser le moindre désir. Une fois le vœu satisfait, il faut dire : « Harz ar penn hag an dibenn » et le moulin s’arrêtera. Souviens-toi bien de ces paroles, c’est important.

La fée disparut. Gourgon apprit de son père le secret du moulin mais comme c’était un sage et qu’il savait se contenter de peu, il ne songea pas à l’utiliser. L’instrument reposait donc sur l’étagère au-dessus de la cheminée.

– À quoi sert cet outil ? demanda un jour Sylvestre le benêt.Le père commit l’imprudence de lui raconter l’histoire.Dès le lendemain, alors qu’il était seul à la maison, Sylvestre prit le

moulin.– Je boirais bien un bol de lait, pensa-t-il. Allez, moulin, donne-m’en :

« Mal’ta meill ! »Du lait, il en eut son content et même davantage. Le pauvre garçon en

effet ne se souvenait plus de la formule pour arrêter le moulin… Le lait déborda de la bassine, se répandit sur le sol et commença à emplir la pièce.

Heureusement, Gourgon revenait de la pêche.– « Harz ar penn hag an dibenn », cria-t-il.Et tout rentra dans l’ordre ; sauf dans la tête vide de Sylvestre qui,

quelques jours plus tard, eut très envie de confiture, de confiture de fraises de préférence, comme seul en mangeait le seigneur.

– Allez mon petit moulin, de la confiture : « Mal’ta meill ! »Cette fois, il avait eu la prudence de s’installer dans le jardin. Tandis qu’il

se léchait les babines, la confiture continuait de se répandre, envahissant les parterres, comblant les ruisseaux…

– « Harz ar prenn hag an dibrenn », se dépêcha-t-il de prononcer mais hélas ce n’était pas tout à fait la bonne formule, et le moulin moulinait toujours…

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Yvon Mauffret, né en 1927 à Lorient, est avant tout un marin breton. Il a parcouru les mers du monde avant de publier son premier texte en 1957. Il est devenu journaliste, écrivain et scénariste.

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Gourgon une fois encore arriva à temps, alors qu’un flot de confiture commençait à submerger1 les collines.

Sylvestre aurait dû s’arrêter là, mais il manquait de jugeote. Une troisième fois, il s’empara donc du moulin, et pour éviter toute catastrophe, il prit le bateau de la famille et gagna la haute mer.

« Ici au moins je serai tranquille, pensa-t-il. En plus maintenant, je connais la formule. Bon, que lui demander ? Pourquoi pas du sel ? »

À l’époque, le sel était une denrée rare et chère.« Je vais me constituer une petite fortune », pensa notre benêt.– Allez moulin, du sel, s’il te plaît : « Mal’ta meill ! »Le moulin se mit en branle2, crachant du sel, si bien que la barque en fut

bientôt pleine.– Arrête moulin ! « Harz a lenn hag an dilenn »… « Harz ardilenn »...

« A lenn »…Hélas, ce n’étaient pas encore les bonnes paroles. Bientôt surchargée, la

barque coula, et Sylvestre n’eut que le temps de regagner le rivage à la nage.Le moulin tournoya jusqu’au fond de la mer et, depuis ce jour, il continue

de moudre, de moudre sans fin.Si bien que la mer est salée !

Yvon Mauffret, L’ogre des mers © Rageot-Éditeur, 1993.

1. submerger (v.) : inonder. 2. se mettre en branle : se mettre en mouvement.

Un moulin à café.

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Texte 1 > Pourquoi la mer est salée ?

Marais salants de Fier d’Ars, île de Ré, France.Les marais salants sont des bassins de faible profondeur, creusés près de la côte, et dans lesquels on laisse s’évaporer l’eau de mer pour récolter le sel.

Avant de lire

1. Quel est le titre de ce texte ?

2. Est-ce un texte documentaire ? Pourquoi ?

3. Dans quel livre est-il paru ? Peux-tu imaginer les titres des autres textes du livre ?

4. Ce texte est-il une notice de fabrication, un conte ou une lettre ?

Lire et comprendre

5. Que veut dire « eau douce » (l. 1 et 2) ? Pourquoi était-ce plus pratique quand l’océan était composé d’eau douce ?

6. Qu’est-ce qu’un « benêt » (l. 7) ? Comment Sylvestre est-il devenu benêt ? Que penses-tu de cette explication ?

7. Lis les phrases ci-dessous. Connais-tu les mots et les expressions en italique ? Si non, peux-tu deviner leur sens d’après le contexte ? Essaye de les remplacer par un synonyme.• L’océanbaignait déjà les côtes de la Bretagne. (l. 1)• Ellefouilladanssonbric-à-brac. (l. 14)• Tandis qu’il se léchait les babines, la confiture

continuait de se répandre, envahissant les parterres, comblant les ruisseaux. (l. 38 à 40)

8. Quel est le personnage qui introduit l’objet magique dans le conte ? Où habite-t-il ?

9. En quelle langue régionale sont les formules « Mal’ta meill » et « Harz ar penn hag an dibenn » ? Cette langue ressemble-t-elle au français ? Les deux phrases veulent dire Mouds donc, moulin et Arrête, de haut en bas. Pourquoi ne sont-elles pas dites en français ?

10. Quelles sont les trois choses que Sylvestre demande au moulin magique ?

11. Que compte-t-il faire avec le sel ? Pourquoi ?

12. Crois-tu qu’il y a vraiment, au large des côtes de Bretagne, un moulin qui moud du sel sans fin ? Pourquoi ?

13. Quelle est la morale de l’histoire ?

14. Voici trois phrases. Remets-les dans l’ordre pour résumer le conte.• Lamerestsalée.• Lamern’étaitpassalée.• Lemoulinmagiquetombadedanssanscesser

de moudre du sel.

Lire et analyser

15. a. Lis la première phrase du conte. Quelles informations nous donne-t-elle sur la mer ? b. Par quels mots est-elle introduite ? c. À quoi servent-ils ? d. Pourrais-tu remplacer ces quatre mots par un ou plusieurs autres, sans changer le sens ? e. Observe les verbes. À quel temps sont-ils conjugués ? f. Reformule cette situation initiale (de début) avec tes propres mots.

16. a. Lis la fin du conte. Quelles informations nous donne-t-elle sur la mer ? b. À quelle question répond-elle ? c. Pourrais-tu remplacer l’expression « depuis ce jour » par une autre, sans changer le sens ? d. Observe les verbes qui suivent. À quel temps sont-ils conjugués ? e. Reformule cette situation finale avec tes propres mots.

17. a. Quels sont les mots exacts employés dans le texte pour désigner le petit moulin : l’instrument – un moulin à café tout poussiéreux – la machine – cet outil – le moulin – le moulin magique – un vieux moulin à café ? b. À ton avis, pourquoi l’auteur a-t-il utilisé ces substituts ? c. Relève dans le texte les substituts utilisés pour désigner Sylvestre.

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un public devant toi et commence par En ce temps-là… Pour t’aider, voici un pense-bête avec tous les moments importants du conte. Tu ne dois oublier aucun des éléments; tupeux aussi les enrichir en laissant parler ton imagination.

20. Sylvestre rentre à la maison, tout malheureux. Imagine ce qu’il raconte à son père et à son frère.

21. Et toi, qu’aurais-tu demandé au petit moulin ? Comment aurais-tu fait pour ne pas connaître la même mésaventure que Sylvestre ?

22. Connais-tu d’autres formules magiques dans d’autres histoires ? Essaye d’en écrire le plus possible. Te souviens-tu de quelleshistoires elles proviennent ?

23. Connais-tu d’autres objets magiques ? Dans quels contes apparaissent-ils ?

Un jour… (misère)

Depuis ce jour… (mer salée)

Il y avait… (personnages)En ce temps-là… (eau douce)

Alors… (intervention de la fée)

Mais… (les trois erreurs

de Sylvestre)

Pour réussir l'écriture d'un conte du pourquoi Je choisis d’expliquer un élément particulier du monde. • J’écris mon titre sous forme de question. Je présente la situation initiale. • Je commence par une formule de début. • Je décris les choses telles qu'elles étaient avant. • Je conjugue les verbes à l'imparfait. Je présente la situation finale. • J'utilise une formule de fin. • Je décris les choses telles qu'elles sont maintenant. • Je conjugue les verbes au présent de l'indicatif.

Chantier d'écriture 2Reprends et améliore ton conte du pourquoi.As-tu choisi un élément du monde pour expliquer l’une de ses particularités ?As-tu présenté la situation initiale qui décrit les choses telles qu’elles étaient avant ?As-tu utilisé une formule de début ?As-tu conjugué les verbes à l’imparfait ?As-tu présenté la situation finale qui décrit les choses telles qu’elles sont maintenant ?As-tu utilisé, une formule de fin ?As-tu conjugué les verbes au présent de l’indicatif ?

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Lire… et après ?

18. a. Observe la carte de France et trouve la Bretagne. b. L’océan et les marins sont très présents dans les contes bretons. Pourquoi ?

OCÉANATLANTIQUE

MERMÉDITERRANÉE

PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR LANGUEDOC-

ROUSSILLON

MIDI-PYRÉNÉES

AQUITAINE

LIMOUSIN

POITOU-CHARENTES

PAYS DE LA LOIRECENTRE

ÎLE-DE-FRANCE

PICARDIEHAUTE-

NORMANDIE

BASSE-NORMANDIE

NORD-PAS-DE-CALAIS

BRETAGNE

RHÔNE-ALPESAUVERGNE

BOURGOGNEFRANCHE-

COMTÉ

ALSACE

LORRAINE

CHAMPAGNE-ARDENNE

CORSE

ITALIE

ALLEMAGNE

SUISSE

BELGIQUE

PAYS-BAS

ESPAGNE

ROYAUME-UNI

19. Les contes, avant d’être écrits, ont toujours été dits et racontés. Après avoir bien lu et compris cette histoire, à toi de la raconter avec tes propres mots. Imagine que tu as

Grammaire

module 3 > 109108

La phrase affirmative et la phrase négative

Observe

1. a. Lis les deux textes ci-dessus. b. Compare-les. Comment le second texte a-t-il été construit ? c. Lequel est le vrai début du conte ?

Il existe des phrases affirmatives et des phrases négatives.La phrase négative dit le contraire de ce qu'exprime la phrase affirmative.

2. a. Lis le texte et observe la forme des phrases. Regarde en particulier les mots en gras.Le crocodile et le chien ne veulent plus avoir une petite gueule. Ils trouvent un couteau et décident d’agrandir leur museau. Le crocodile fend le museau du chien juste comme il faut. Le chien est content. Le chien fend le museau du crocodile d’un bout à l’autre. Le crocodile n’est pas content du tout ! Il ne pourra jamais se montrer aux autres animaux comme ça ! Il se cache dans la rivière. Il ne sort plus de l’eau. Le chien ne s’approche guère de la rivière car le crocodile ne lui a pas pardonné.

b. Quelles sont les phrases affirmatives ? c. Quelles sont les phrases négatives ? Quels sont les mots qui marquent la négation ? d. Lequel vient toujours en premier ? e. Sont-ils mis l’un à côté de l’autre ? f. Où se placent-ils par rapport au verbe ?

Pour construire une phrase négative, on écrit d'abord ne (ou n' devant une voyelle).Après le verbe, on écrit pas, jamais, plus, rien ou guère.

Entraîne-toi

3. Transforme chaque phrase négative en phrase affirmative et réciproquement.• Lechienetlecrocodilenevivaientpassurlaterre.• Lechienavaitungrandmuseau.• Ilsnevoulaientpaschangerdemuseau.• Lecrocodileétaitcontentdesonnouveaumuseau.• Lecrocodilen'estpasencolèrecontrelechien.• Lechiennes'approchaitpasdelarivière.

Observe

4. a. Les phrases suivantes sont-elles affirmatives ou négatives ? b. Quels sont les mots qui changent ? c. Quelle est la différence de sens ?• Lescrocodilesapprécienttoujoursleschiens.• Lescrocodilesapprécienttout.• Lescrocodilesapprécientleschiens.• Lescrocodilesapprécientencoreleschiens.

d. Les phrases suivantes sont-elles affirmatives ou négatives ? e. Quels sont les mots qui changent ? f. Quelle est la différence de sens ?• Lescrocodilesn’apprécientpasleschiens.• Lescrocodilesn’apprécientplusleschiens.• Lescrocodilesn’apprécientjamaisleschiens.• Lescrocodilesn’apprécientrien.

g. Associe chaque phrase affirmative à la phrase négative correspondante. h. Quels sont les mots qui s’opposent ?

Plus, jamais et rien introduisent des précisions de sens dans les phrases négatives.Plus s'oppose à encore.Jamais s'oppose à toujours ou parfois.Rien s'oppose à tout.

Le crocodile, autrefois, vivait sur la terre. Il ne vivait pas dans les rivières. Il était ami avec le chien. Les deux ne pouvaient pas mordre. Ils avaient une trop petite gueule. Ils n’étaient pas contents du tout.

Le crocodile, autrefois, ne vivait pas sur la terre. Il vivait dans les rivières. Il n’était pas ami avec le chien. Les deux pouvaient mordre. Ils avaient une assez grande gueule. Ils étaient contents.

Grammaire

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Entraîne-toi

5. Regroupe les phrases affirmatives et les phrases négatives qui leur correspondent.• Jeregardetoujoursavantdetraverser.• Jeneregardepasavantdetraverser.• Jeneregardeplusavantdetraverser.• Jeneregardejamaisavantdetraverser.• Jeregardeencoreavantdetraverser.• Jeregardeavantdetraverser.

Observe

6. Le verbe peut être à un temps composé, comme dans les phrases suivantes. a. Observe-les bien.Forme affirmative• Lechiena aidé le crocodile.• Lecrocodilea été content du résultat.• Ils’est caché dans la rivière.

Forme négative• Lechienn’a pas aidé le crocodile.• Lecrocodilen’a pas été content du résultat.• Ilnes’est pas caché dans la rivière.

b. Où est placée chaque partie de la négation ?

7. a. Lis l’article de journal ci-dessous. Observe les phrases.

b. Lesquelles sont à la forme interrogative ? c. Lesquelles sont à la forme négative ? d. Une phrase peut-elle être à la fois

interrogative et négative ? e. Quelle impression est produite par ce genre de phrase ? f. Dans la phrase « Les crocodiles ne sont-ils pas des animaux rancuniers ? », est-ce que les crocodiles sont rancuniers ou est-ce qu’ils ne le sont pas ? g. Où se placent les mots de négation dans une phrase interrogative ?

Dans la phrase négative, quand le verbe est à un temps composé, les deux parties de la négation encadrent l'auxiliaire du verbe.Ex. Sami n'a pas vu le film.Dans la phrase interrogative à la forme négative, ne se met avant le verbe et pas (ou jamais, etc.) après le sujet inversé.Ex. Sami n'a-t-il pas vu le film ?

Entraîne-toi

8. Repère le verbe et construis la forme négative.• Tuasprislebonchemin.• Noussommesvenusenvoiture.•As-tufaim?• Vousêtespartistard.

Reviens au texte

9. a. Dans « Pourquoi la mer est salée ? » (p. 88), repère les phrases négatives. b. Quels sont les mots qui forment la négation ?

BIENTÔT LA RÉCONCILIATION ?

Les crocodiles ne sont-ils pas des animaux rancuniers ? Ils en veulent aux chiens de leur avoir fendu le museau. Ne pourraient-ils pas leur pardonner ?Les chiens n'ont-ils pas été suffisamment punis ? Beaucoup ont été dévorés par

des crocodiles. Qui pourrait mettre fin à leur querelle ? Le lion, roi des animaux, ne devrait-il pas déclarer une trêve entre eux ? Est-ce que le crocodile et le chien ne pourraient pas redevenir amis ? Sont-ils enfin prêts à se réconcilier ?

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Orthographe

Le pluriel des noms

Observe

1. a. Observe bien le poème. Quel est le son qui revient toujours ? b. Ce son se trouve-t-il au début ou à la fin des mots ? c. Le poème est divisé en deux strophes. Quel est le point commun de tous les derniers mots dans la première strophe ? d. Les mots de la deuxième strophe sont-ils construits sur le même modèle ? e. Que veut nous montrer Robert Desnos, en s’amusant ?

2. Voici des mots qui auraient pu figurer dans la deuxième strophe du poème de Robert Desnos : les Papous – des bisous – des filous – des verrous – des clous – des trous – des coucous – des bambous – des écrous. a. Quel est leur point commun ? b. Il n’existe pas d’autres mots pour la première strophe du poème de Robert Desnos. Quelle est la règle ? Quelle est l’exception ?

Entraîne-toi

3. Complète avec x ou s.• Lessapajou...sontdessingesd’Amérique.• Lesprincessesontsouventdebeauxbijou....• Lesbiniou...sontdesinstrumentsdemusique

bretons traditionnels.• Lesenfantss’endormentavecleursdoudou....• Lesfou...veulentmangerdescaillou...!• Dans ma trousse à outils, il y a des vis, des

clou..., des écrou... et toutes sortes de crochets.• Attentionauxfilou…!Ilsveulentvolervossou….• Zizous’estblessélesdeuxgenou….•Danslaforêt,leshibou…hululent.•Leszèbresetlesgnou...traversentlarivière.

Les hiboux

Ce sont les mères des hibouxQui désiraient chercher les pouxDe leurs enfants, leurs petits choux,En les tenant sur les genoux.Leurs yeux d’or valent des bijouxLeur bec est dur comme cailloux,Ils sont doux comme des joujoux,Mais aux hiboux point de genoux !

Votre histoire se passait où ?Chez les Zoulous ? Les Andalous ?Ou dans la cabane bambou ?À Moscou ? Ou à Tombouctou ?En Anjou ou dans le Poitou ?Au Pérou ou chez les Mandchous ?Hou ! Hou !Pas du tout, c’était chez les fous.

Robert Desnos, (1900-1945),Chantefables et Chantefleurs © Gründ. Tamás Galambos, huile sur toile, 1999.

Les noms qui se terminent en -ou au singulier se terminent en -ous au pluriel.Il y a sept exceptions : des bijoux, des cailloux, des choux, des genoux, des hiboux, des joujoux, des poux.

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Observe

4. On a écrit le poème ci-dessous à la manière de Robert Desnos, avec -eu et -au. a. Lis-le.Les grands jeuxAvec mes nièces et mes neveux,Qui avaient tous des longs cheveuxAttachés par des bandeaux,On est allés faire des grands jeuxFabriqués avec des tuyauxDans les ruines des vieux châteaux.

Mais on s’est fait des bleusEn démontant les pneusDes vieux landaus.

b. Comment ce poème est-il construit ? c. On pourrait ajouter à la première strophe : des vœux, des pieux, des milieux, des noyaux, des boyaux, des gâteaux, des rideaux... Mais il serait difficile d’ajouter des mots à la deuxième strophe ! Quelle est la règle ? Quelle est l’exception ?

Les noms qui se terminent en -eu, -au et -eau au singulier prennent un x au pluriel.Il y a trois exceptions : des bleus, des pneus, des landaus.

Entraîne-toi

5. Complète avec x ou s.• despieu… •desgâteau... •desfeu...• desradeau... •despneu... •deslandau...• despipeau... •desnoyau... •desrameau…

Observe

6. a. Observe ces noms communs.• unanimal>>>desanimaux• uncheval>>>deschevaux• ungénéral>>>desgénéraux• unjournal>>>desjournaux• unbocal>>>desbocaux• uncanal>>>descanaux

• unfestival>>>desfestivals• unbal>>>desbals• unchacal>>>deschacals• uncarnaval>>>descarnavals

• unvitrail>>>desvitraux• uncorail>>>descoraux• unsoupirail>>>dessoupiraux• untravail>>>destravaux

• unrail>>>desrails• unéventail>>>deséventails• unportail>>>desportails• undétail>>>desdétails

b. Comment sont-ils classés ? c. Comment est construit leur pluriel ?

Les noms en -al font leur pluriel en -aux, sauf : des bals, des carnavals, des chacals, des festivals.Les noms en -ail font leur pluriel en -aux, sauf : des détails, des éventails, des portails, des rails.

Entraîne-toi

7. Mets ces mots au singulier.• desvitraux •desmaréchaux •lesboyaux• lescaporaux•deuxtuyaux •troisagneaux

Reviens au texte

8. Voici un résumé de l’histoire du chameau (pp. 99 à 101). Complète les mots au pluriel.Les cham... n'ont pas toujours eu de bosse. Autrefois, les chev…, les chiens et les bœufs travaillaient, mais les cham… refusaient d'effectuer les trav… que l'Homme leur demandait. Ils mangeaient des pêches et crachaient les noy… d'un air méprisant. Et quand on leur parlait, ils pliaient les gen… et s'allongeaient sur le sol, sur les caill…, obstinément. C'étaient de vrais fil… ! Mais les autres anim… n'étaient pas contents. Quand un génie leur demanda leurs souhaits, ils demandèrent que les cham… travaillent comme eux. Alors, le génie décida que les cham… auraient une bosse sur le dos qui leur permettrait de travailler durement plusieurs jours de suite sans manger ni boire.

Bilan

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Le conte du pourquoi est un texte narratif. C’est un genre littéraire.Il raconte d’une manière amusante et fantaisiste l’origine de certaines caractéristiques du monde céleste, humain, animal ou végétal.Les explications qu’il donne ne sont pas scientifiques, mais littéraires et poétiques.

Mise en page et éléments du texte

Une formule de début

Des verbes à l'imparfait dans la situation initiale

Des verbes au passé simple

Des verbes au présent dans la situation finale

Un titre souvent présenté sous forme de question

Pourquoi les corbeaux sont-ils noirs ?

Jadis, le corbeau avait un plumage multicolore. Un jour, le paon, la grive, le perroquet et la pie dirent au corbeau :

« Ami, ton plumage est superbe. »Le corbeau répondit en redressant la tête :« Pourquoi avez-vous un si vilain plumage ? Allez ouste, je

m’envole, je ne veux pas me salir auprès de vous ! »Et tout en volant, il chantait :

Le beau corbeau,Le beau corbeau,C’est moi le plus beau,Le phénix des hôtes de ces bois.

Un jour, un feu de bivouac incendia la forêt. Le soleil brillait dans les flammes qui luisaient de cinq couleurs : rouge, jaune, bleu, mauve et violet. Le corbeau, voyant cela, dit au feu :

« Quel oiseau es-tu ? Comment oses-tu te mesurer à moi en beauté ? »

Le feu ne répondit pas. Le corbeau furieux se précipita pour frapper le feu, y pénétra, y tomba, s’y brûla, cria : wuya, wuya (cri et nom actuel du corbeau), et ses belles plumes furent toutes brûlées. C’est pourquoi, depuis lors, les corbeaux sont noirs.

Contes des peuples de la Chine, traduits par Maurice Coyaud,coll. Aux origines du monde © Flies France, 2000.

Une formule de fin

Le conte du pourquoi

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... choisir un élément du monde pour expliquer une de ses particularités.•J’écris mon titre sous forme de question.

... présenter la situation initiale.•Je choisis une formule de début telle que En ce temps-là, À cette époque, etc.•Je décris les choses telles qu’elles étaient avant que l'histoire commence.•Je conjugue les verbes à l’imparfait.

... démarrer l’action•Je choisis une formule telle que Un jour, Or, Mais un beau matin, etc.•J’utilise des connecteurs logiques tels que donc, alors, pourtant, etc. pour relier les idées.•Je conjugue les verbes au passé simple.•J’évite les répétitions en utilisant des substituts.

... faire parler les personnages.•Je conjugue les verbes des dialogues au présent.•J'utilise la ponctuation du dialogue.

... présenter la situation finale.•Je choisis une formule telle que Depuis ce jour, Et c'est depuis lors que, etc.•Je décris les choses telles qu’elles sont maintenant.•Je conjugue les verbes au présent de l’indicatif.

... écrire correctement.•Je vérifie l’écriture des mots appris.•Je vérifie l'accord des verbes avec leurs sujets.•Je vérifie les marques du pluriel sur les noms et les adjectifs.•Je vérifie les homophones comme par exemple a / à et ou / où.•Je vérifie que je n'ai pas oublié les majuscules et les points.•J'écris lisiblement et proprement.

Pour réussir l'écriture d'un conte du pourquoi, je dois…