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ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA REUNION

FONDS JOSEPH BDIER (1867-1956)

Rpertoire numrique de la sous-srie 46 J

par Audrey Naze

Archives dpartementales de La Runion, 2017 Reproduction et diffusion non commerciale autorises.

Fonds Joseph Bdier (46 J)

Dates extrmes 1867-1956 Importance matrielle 0,10 ml. 10 articles. Producteur Bdier, Joseph (1864-1938)

Joseph Bdier (Archives dpartementales de la Runion, 2 FI 47/169) Notice biographique Charles Marie Joseph Bdier naquit le 28 janvier 1864 Paris, fils d'Adolphe Louis Marie Bdier (1832-1868) et de Marie Cline Le Cocq du Tertre (1845-1912). Aprs avoir pass sa jeunesse La Runion, il partit en 1881 pour Paris o il entra au lyce Louis-le-Grand avant d'tre reu l'cole normale suprieure en 1883. Il passa l'agrgation de lettres et obtint sa thse de doctorat la Sorbonne en 1893, aprs quelques annes enseigner l'universit suisse de Fribourg. Professeur de littrature franaise l'universit de Caen, il devint le spcialiste du Moyen ge. Il rassembla les textes de cette priode et uvra leur reconnaissance en publiant recueils, critiques et versions modernes de textes jusque-l mconnus du grand public, tels les Fabliaux (1893), la Chanson de Roland (1921), et le roman de Tristan et Iseut (1900). En 1903, il fut nomm la chaire de langue et de littrature franaise du Moyen ge au Collge de France, o il succda son matre Gaston Paris. Avant d'tre nomm en 1929 administrateur du Collge de France et d'tre lev la dignit de Grand-croix de la Lgion d'honneur en 1937, il fut lu l'Acadmie franaise, le 3 juin 1920, par 20 voix, au fauteuil d'Edmond Rostand. Joseph Bdier eut trois enfants avec Eugnie Bizarelli, qu'il pousa le 22 octobre 1891 Paris. Il mourut le 29 aot 1938 au Grand-Serre, dans la Drme.

II

La famille runionnaise de Joseph Bdier N Paris en 1864, Joseph Bdier tait issu de l'union de parents croles. Sa mre, Marie Cline Le Cocq du Tertre, et son pre, Adolphe Louis Marie Bdier, avocat la cour d'appel de Paris, taient originaires de La Runion o ils s'taient maris le 14 avril 1860. Comme Joseph, les deux autres enfants du couple naquirent en mtropole : l'an, Edouard, le 10 fvrier 1861 Paris, et la benjamine, Amlie, le 10 juin 1866 Versailles. Deux ans plus tard, en 1868, Adolphe Louis Marie Bdier mourut Paris. Cline Le Cocq du Tertre se remaria le 31 juillet 1872 avec un cousin, Denis Godefroy Le Cocq du Tertre, un avou originaire de Saint-Pierre. Installe Saint-Denis, la famille comptait aussi le frre de Cline, Alfred Le Cocq du Tertre, et la mre d'Alfred et Cline : Marie Adle Josphine Poussin, veuve d'Auguste Etienne Le Cocq du Tertre. De son second mariage, Cline Le Cocq du Tertre eut encore deux enfants : Maurice, n le 8 fvrier 1877 et Adle, ne le 2 dcembre 1881, quelques semaines aprs l'arrive de Joseph Bdier en mtropole pour y faire ses tudes. Edouard Bdier tait alors dj Paris, lve de l'cole normale suprieure, et attendait son jeune frre pour l'aider dans son installation. Fin 1883, ses tudes acheves, Edouard rentra La Runion, o il enseigna au lyce de Saint-Denis, dans l'attente d'un poste au vice-rectorat. Ce fut galement en 1883 que Denis Godefroy Le Cocq du Tertre commena sa carrire politique comme conseiller gnral de Saint-Pierre. Partisan dvou de Franois de Mahy, il battit la campagne pour recruter des volontaires la colonisation malgache. Rgulirement lu conseiller gnral Saint-Pierre, Saint-Louis et Saint-Paul, puis prsident du conseil gnral entre 1903 et 1904 puis entre 1907 et 1913, il fut aussi maire de Saint-Denis entre 1900 et 1904 et entre 1908 et 1912. En 1885, deux mariages parmi les enfants Bdier furent clbrs quelques jours l'un de l'autre. Le 3 aot, Amlie pousa Lucien Vally, et le 17 du mme mois, Edouard pousa Julia Vally. Amlie et Lucien Vally eurent trois enfants : Joseph, n le 23 septembre 1886, Cline, ne le 21 fvrier 1888, et Madeleine, ne le 18 juillet 1892. Edouard et Julia Bdier eurent deux enfants : Edouard, n le 31 mai 1886 et Nelly, ne le 16 janvier 1889. En 1892, Edouard, le frre de Joseph Bdier, disparut suite une maladie foudroyante. Longtemps touchs par ce drame, Cline et Denis Godefroy Le Cocq du Tertre moururent respectivement en 1912 et 1926. Modalits dentre Don de Mme Camille Goirand, arrire-arrire-petite-fille de Joseph Bdier, 14 avril 2016 (46 J 1-7). Don de Mme Edith Mauduit-Ortoli, arrire-petite-fille de Joseph Bdier, 24 novembre 2016 (46 J 8-10). Conditions d'accs Librement communicable.

III

Conditions de reproduction Reproduction libre. Instrument de recherche Fonds Joseph Bdier (1867-1956) : rpertoire numrique de la sous-srie 46 J, par Audrey Naze, Saint-Denis, Archives dpartementales de La Runion, 2017, III-3 p., dact. Sources complmentaires aux Archives dpartementales de La Runion Documents isols et petits fonds (sous-srie 1 J) 1 J 106/1. Programme de la fte du 9 novembre 1920 en l'honneur de Joseph Bdier lu membre de l'Acadmie franaise et de Marius-Ary Leblond, Louis Ozoux, Jules Palant et Achille Prmont nomms dans l'ordre de la Lgion d'honneur (5 exemplaires). 1 J 106/2. Confrence sur Joseph Bdier prononce le 9 novembre 1920 l'Acadmie de La Runion, par Raphal Barquissau (1 brochure, imprimerie coloniale Henri Dubourg, Saint-Denis, s.d., 19 pages). 1 J 106/3. Article de Marius-Ary Leblond sur Joseph Bdier reu le 3 novembre 1921 l'Acadmie franaise (2 exemplaires dactylographis, 5 pages, et coupure du journal Le Matin, 3 novembre 1921). 1 J 106/4. Articles relatant la rception de Joseph Bdier l'Acadmie franaise dans La Dmocratie nouvelle, L'Action franaise et Comoedia, 4 novembre 1921. 1 J 106/5. Texte autographe du discours de Joseph Bdier prononc l'occasion de la rception de l'amiral Lacaze l'Acadmie franaise, le 17 janvier 1937 Paris (12 feuillets). 1 J 106/6. Un exemplaire du Bulletin de l'Association Amicale des Runionnais Paris, n 2, janvier 1937, dans lequel est publi ce discours. Bibliothque GB 201. Discours prononc dans la sance publique tenue par l'Acadmie franaise pour la rception de M. Joseph Bdier le 3 novembre 1921. Documents figurs isols de petit format (sous-srie 2 FI) 2 FI 47/169. Photographie de Joseph Bdier son bureau / G.L. Manuel frres. 2 FI 47/170. Photographie de Joseph Bdier en habit d'acadmicien.

ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA REUNION

1

Fonds Joseph Bdier (46 J)

Le fonds contient essentiellement la correspondance passive de Joseph Bdier entre 1881, date de son dpart en mtropole, et 1937 (14 J 1-8).

Les lettres les plus nombreuses proviennent de ses proches vivant La Runion : sa mre, Cline Le Cocq du Tertre, son beau-pre, Denis Le Cocq du Tertre, ses frre et soeur Edouard et Amlie Bdier, et aprs 1900, sa dernire soeur, Adle Le Cocq du Tertre. D'autres membres de sa famille lui crivaient dans une moindre mesure : sa grand-mre, Adle Josphine Poussin, sa belle-soeur, Julia Bdier, son beau-frre, Lucien Vally, et son oncle, Alfred Le Cocq du Tertre. En mtropole, les familles Breton et Morillon, qui accueillaient Joseph Bdier chaque priode de vacances, lui firent galement parvenir du courrier.

Si la vie des du Tertre, Bdier et Vally tait raconte en premier lieu, leurs lettres ne manquaient pas de mentionner les mariages, bals et ftes, mais aussi conflits, maladies et dcs qui touchaient d'autres membres de la haute socit dionysienne. Sur l'actualit de l'le, c'est Edouard Bdier qui pose le regard le plus large (46 J 2). Sa missive du 10 juillet 1884 dcrit ainsi la priode lectorale qui met comme d'habitude les noirs en rvolution et fait couler des flots de rhum , entranant les hommes dans des duels et poussant aux votes fantaisistes. La mme lettre souligne le peu de succs que rencontrait l'expdition coloniale Madagascar auprs des Runionnais : on ne trouve aucun volontaire ou bien peu Bourbon . Initiateur de cette conqute et proche des Le Cocq du Tertre, Denis Godefroy faisant campagne pour lui dans le Sud de l'le, le dput Franois de Mahy est rgulirement voqu dans la correspondance familiale. Ses voyages entre Paris et La Runion l'amenrent servir d'intermdiaire entre Joseph Bdier et ses parents.

La justice, ou plutt l'injustice, figure galement au nombre des proccupations d'Edouard Bdier ; il raconte ainsi comment M. Latour, receveur particulier de Saint-Paul et M. Alphonse Vally, employ des contributions, furent jugs en cour d'assises : Tous deux ont avou leurs vols (...). En consquence les jurs les ont acquitts tous les deux. Ce rsultat n'a d'ailleurs tonn personne ici : depuis que l'institution du jury a t tablie ici, on n'a jamais vu un blanc condamn. Aussi tout le monde vole qui mieux mieux (lettre du 30 aot 1884). En juillet et septembre 1888, Edouard Bdier se fit encore l'cho d'un sujet qui mut la colonie : le remplacement des marines dans les diffrentes rades de l'le par une centralisation des douanes au port de la Pointe des Galets, lequel devait passer aux mains d'une nouvelle compagnie d'exploitation dsigne par l'Etat. Cette centralisation inquita la population qui savait qu'elle allait entraner une situation de monopole et par consquent, une hausse des prix des produits imports.

Admir par sa famille runionnaise, Joseph Bdier, dont la carrire le tint dfinitivement loign de l'le, pouvait encore compter au dbut des annes 1910 sur les courriers de sa soeur Adle et de son beau-pre, Denis Godefroy Le Cocq du Tertre. Aprs la mort de ce dernier en 1926, Adle se retrouvant seule avec peu de ressources, elle sollicita son frre pour l'aider rgler la succession familiale et obtenir l'autorisation d'ouvrir un bureau de tabac afin de subsister.

A la suite de cette correspondance essentiellement familiale figurent quelques lettres envoyes par ses collgues et amis et une carte postale de Paul Valry datant de 1937 (46 J 8).

Aprs les diplmes de J