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PORTRAIT r Ce Marseillais, quivient de se lancer comme le premier courtier spécialisé dans I'assurance vie islamique en France, n'épargne pas sa peine. conviction réer le prcmier cabinet de courtage en assurance isla- mique était en germe dans EZZEDINE GHI.AMAI.LAH Directeur du cabinet de courtage Saafi Force de l'espdt d'Ezzedine chlamallah, le déclic viendra lors d'un voyage à Londres en 2013 au 9" World Isla- mic Economic Forum, le < Davos > de la finance islamiqu e. o La place Iondonienne a apporté In preuue que le m&rché est la >, affirme-t-il. À l'instar du Royaume-Uni ou du Luxembourg, il se dit convaincu que la France peut deve rur islami.c finance friendly, en ruson notam ment de lémergence d'une classe moyenne et supérieure de confes- sion musulnane. Il suffit de bmver un certain conservatisme en mor- trant que cette thématique peut êlle o un outil de compréhension mutuelle, un pont entre deux culturcs ,, dtt-tl. Une solf de connaissances Chez lui, ce ne sont pas que des mots. Cepère de derlr, etbientôt trois, enfants, est né à Lille d'une mère ch'ti infirmière et d'unpère universitaire enAlgéde.ll a posé ses valises depuis longtemps à Marseille, < à mi-chemin entre le Nord et lAlgérie ", plaisante,t-il. C'est1àqu'il a ouven, début20l4, son cabinet de courtage Saafi. Pour l'instant, son offre se limite at!{ deux seuls contrats d'assu- rance vie islamique en France, proposés par Swiss Life et par Vitis Life, Mais son champ est vaste; il sillonne toute la France pour renconûer ses clients. Sur le premier mois d'exercice, il en avait déjà séduit une dizaine. Si Marseille reste sonport dâtta- che, son quotidien se résume souvent à une valise et un ultm- book depuis plusieurs années. Il entame sa vie professionnelle comme conseiller financier à la Banque postale dans le cadre d'un BTS banque en alternance i/la l'Institut technique de banque (lTB) de Marceille, mais il a rapidement la bougeotte, Après un passage à la Banque populaire ptovençale, toujours comme conseiller clientèle, c'est à lafaveurdeson entrée à la Maif en 2006, comme chargé de sou- tien technique et commercial dars un grand centre d'appels, qu'il intègre le monde de lâssu- rance. La mutuelle lui propose de suivre en alternance la licence assurance-banque-finance de l'Enass. Pendant un an, deux jours par mois, il se rend donc à Paris pour suiwe la formaton. Sa soif de connaissances ne le quitte plus. Il s'inscrit au MBAde finance islamique de l'univercité de Stasbowg, Cette fois, c'est sur son compte épargne-temps et ses congés, et avec ses deniers, qu'il suit, à raison de trois jours par mois, cette formation pionnière en France, Son mémoire sera consacré à un sujet uès assuran tiel: la clause bénéliciaire du contrat vie < chada compatble o. Le sens du partage Ensuite, touts'enchaîne. Ezzedine Ghlamallah devient président de lhssociation des étudiants et di- plômés en finance islamique de Strasbourg, pilote une étude de marché, intervient en master de droit et éthique des affaires à l'université de Cergy-ponroise, participe à des conférences, orga- nise des colloques... Pour montrer l'intérêt de la fi- nance islamique, laquelle ne peut investir que dans des so- SON PARCOURS lson âge 35 ans I Sa formation Licence assurance IEnass], MBA de finance islamique Iuniversité de Strasbourg] !Sa fonction oirecteur du cabinet Saafi ciétés ou des actifs tangibles, excluant de fait les fonds en euros, et que l'on peut assimiler à une finance alternative avec des notions de partage des rrsqves, < il faut faire prcuue de pédagogie >, dit-il. Et aimer parler en public, sans doute ce qui I'attend ces prochaines an- nées afin de faire connaître son domaine de prédilection. En attendan! il revient toujourc à Marseille, oir il tisse ses rela- tions - il fait partie d'un club d'affaires, le Maghreb Business Community. Une ville qu'il aime d'ailleurs faire partager: il est membre de Greeters, une asso- ciation internationale de tou- risme participatif, qui se propose de faircvisiter bénévolement son < coin ) aux touristes de passage. Là aussi, le sens du partage. TCAROLE I,{OLÉ.GE LIs L'ARGUS DE TASSURANCE. N.?362. 16 mai 2014 . 53 ârgusdelassurance,com

Argus de l'assurance - Portrait SAAFI

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PORTRAIT

r Ce Marseillais, quivient de se lancer commele premier courtier spécialisé dans I'assurance vieislamique en France, n'épargne pas sa peine.

convictionréer le prcmier cabinet decourtage en assurance isla-mique était en germe dans

EZZEDINE GHI.AMAI.LAHDirecteur du cabinet de courtage Saafi

Force de

l'espdt d'Ezzedine chlamallah, ledéclic viendra lors d'un voyage àLondres en 2013 au 9" World Isla-mic Economic Forum, le < Davos >

de la finance islamiqu e. o La placeIondonienne a apporté In preuueque le m&rché est la >, affirme-t-il.À l'instar du Royaume-Uni ou duLuxembourg, il se dit convaincuque la France peut deve rur islami.c

finance friendly, en ruson notamment de lémergence d'une classemoyenne et supérieure de confes-sion musulnane. Il suffit de bmverun certain conservatisme en mor-trant que cette thématique peutêlle o un outil de compréhensionmutuelle, un pont entre deuxculturcs ,, dtt-tl.

Une solf de connaissancesChez lui, ce ne sont pas que desmots. Cepère de derlr, etbientôttrois, enfants, est né à Lille d'unemère ch'ti infirmière et d'unpèreuniversitaire enAlgéde.ll a poséses valises depuis longtemps à

Marseille, < à mi-chemin entre leNord et lAlgérie ", plaisante,t-il.C'est1àqu'il a ouven, début20l4,son cabinet de courtage Saafi.

Pour l'instant, son offre se limiteat!{ deux seuls contrats d'assu-rance vie islamique en France,proposés par Swiss Life et parVitis Life, Mais son champ estvaste; il sillonne toute la Francepour renconûer ses clients. Sur lepremier mois d'exercice, il enavait déjà séduit une dizaine.Si Marseille reste sonport dâtta-che, son quotidien se résumesouvent à une valise et un ultm-book depuis plusieurs années. Ilentame sa vie professionnellecomme conseiller financier à laBanque postale dans le cadred'un BTS banque en alternancei/la l'Institut technique debanque (lTB) de Marceille, maisil a rapidement la bougeotte,Après un passage à la Banquepopulaire ptovençale, toujourscomme conseiller clientèle, c'està lafaveurdeson entrée à la Maifen 2006, comme chargé de sou-tien technique et commercialdars un grand centre d'appels,qu'il intègre le monde de lâssu-rance. La mutuelle lui propose desuivre en alternance la licenceassurance-banque-finance del'Enass. Pendant un an, deuxjours par mois, il se rend donc àParis pour suiwe la formaton.

Sa soif de connaissances ne lequitte plus. Il s'inscrit au MBAdefinance islamique de l'univercitéde Stasbowg, Cette fois, c'est surson compte épargne-temps et ses

congés, et avec ses deniers, qu'ilsuit, à raison de trois jours parmois, cette formation pionnièreen France, Son mémoire seraconsacré à un sujet uès assurantiel: la clause bénéliciaire ducontrat vie < chada compatble o.

Le sens du partageEnsuite, touts'enchaîne. EzzedineGhlamallah devient président delhssociation des étudiants et di-plômés en finance islamique deStrasbourg, pilote une étude demarché, intervient en master dedroit et éthique des affaires àl'université de Cergy-ponroise,participe à des conférences, orga-nise des colloques...Pour montrer l'intérêt de la fi-nance islamique, laquelle nepeut investir que dans des so-

SON PARCOURS

lson âge 35 ans

I Sa formation Licenceassurance IEnass], MBAde finance islamique

Iuniversité de Strasbourg]

!Sa fonction oirecteurdu cabinet Saafi

ciétés ou des actifs tangibles,excluant de fait les fonds eneuros, et que l'on peut assimilerà une finance alternative avecdes notions de partage desrrsqves, < il faut faire prcuuede pédagogie >, dit-il. Et aimerparler en public, sans doute cequi I'attend ces prochaines an-nées afin de faire connaître sondomaine de prédilection.En attendan! il revient toujourcà Marseille, oir il tisse ses rela-tions - il fait partie d'un clubd'affaires, le Maghreb BusinessCommunity. Une ville qu'il aimed'ailleurs faire partager: il estmembre de Greeters, une asso-ciation internationale de tou-risme participatif, qui se proposede faircvisiter bénévolement son< coin ) aux touristes de passage.

Là aussi, le sens du partage.TCAROLE I,{OLÉ.GE LIs

L'ARGUS DE TASSURANCE. N.?362. 16 mai 2014 .

53ârgusdelassurance,com