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l Vendredi 20 juin 2014 l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 31 l Lois et chiffres Lois et chiffres interpro Le mécénat, une nouvelle forme de stratégie de développement pour les entreprises Dernière matinée d'information avant la trêve estivale pour l'association AvEC, l'occasion de faire la nique aux idées reçues. omme à l'accoutumée, il y avait du monde le 6 juin au Novotel Cap 3000, pour écouter et échanger avec Me François Aude, avocat fiscaliste, Béranger Foltz, expert-comptable, et Delphine Valette, responsable mécénat et partenariats à la ville de Cannes, très impliquée dans les associa- tions dédiées AFF et Admical, venue briser quelques clichés. «Quand on parle de mécénat, les gens pensent à l'émir qui donne des millions de pétrodollars au Louvre ou à des ONG interna- tionales, alors que la majorité des actions de mécénat se fait au niveau local. 79% des entreprises mécènes sont des TPE, 19% des PME. Le don moyen d'une TPE est de 5.000€ par an, et ça reste très abordable car le coût réel est de 15% : le don est défiscalisé à hauteur de 60% pour les entre- prises, et il y a des contreparties négociées jusqu'à hauteur de 25%. » Mais qu'entend-on par mécénat? «C'est un engagement pour un projet d'intérêt général. Culture bien sûr, social, solida- rité, mais petit à petit on s'ouvre vers de nouvelles thématiques : l'environnement, le sport, et même le développement économique. Il peut y avoir des actions de mécé- nat en soutien à des PME inno- vantes par exemple.» Et ça ne signifie pas forcé- ment faire un chèque : certes on connaît le mécénat numéraire ou financier, mais il existe aussi en nature (le don de produits), et en compétences ou en technolo- gie. «Ils prennent de plus en plus d'ampleur, car même si le soutien ne faiblit pas, il est plus difficile de sortir de la trésorerie en temps de crise. Le mécénat de technolo- gie est une belle solution pour une jeune startup, qui peut offrir une application à un musée : elle offre l'usage immatériel, elle aura aussi formé les employés du musée donc offert du temps salarié, peut-être donnera-t-elle aussi du matériel parce qu'elle aura fourni une borne numérique... Tout ces élé- ments, qu'elle aura chiffrés, seront défiscalisés. Et si elle ne défiscalise pas parce qu'elle ne fait pas encore de bénéfices et ne paye pas d'impôt sur les sociétés, la startup aura tout de même noué un partenariat avec des personnes qu'elle n'aurait pas rencontrées autrement. » Le mécénat peut intervenir aussi bien au moment de la création de l'entreprise, que pour une société installée mais qui stagne : «cer- tains hôtels engagent des sommes minimes pour des associations environnementales pour obtenir un label développement durable et ainsi capter une clientèle qui exige ce type de label.» Delphine Valette a également cité l'exemple d'une entreprise de nettoyage dont les salariés entretiennent l'opéra de Rouen : une fierté pour le per- sonnel qui exerce une activité souvent dévalorisée... Le mécénat est donc un monde bien plus vaste que l'on pour- rait croire : «dans un seul but de défiscalisation, ça ne peut pas fonctionner. Ça n'a aucun inté- rêt, à part celui d'être content de réduire ses impôts. En revanche, dès qu'on touche à un projet, à un partenariat et donc à un échange, il y a un impact sur l'entreprise, son activité, son image, ses salariés... Souvent les entreprises viennent au mécénat pour la défiscalisation mais se prennent rapidement au jeu, ravies des retombées qui sont tellement supérieures à celle d'une campagne de communication.» Lizza Paillier Compte-rendu complet disponible dès la semaine prochaine sur www.tribuca.fr C Béranger Foltz, Delphine Valette et Me François Aude. sa tête depuis cinq ans, Lenny Spangberg est impliqué depuis l'origine : c'est en 1999 qu'il a cofondé, avec Alcatel Space (Thales Alenia Space aujourd'hui) et les Centres Leclerc un club d'entreprises destiné à soutenir l'Orchestre Régional de Cannes PACA. Au fil des ans, les rangs ont grossi : «de la très grosse structure comme TAS, Orange ou le Crédit Mutuel, en passant par la Verrerie de Biot jusqu'aux professions libérales, nous comptons aujourd'hui 27 membres, des entreprises de toutes tailles, sur toute la région PACA. L'objectif est d'arriver à une quarantaine en 2015.» Des entreprises mécènes, qui apportent à l'orchestre «un soutien financier modeste, mais tout de même...» minimise Lenny Spangberg. Mais ce serait bien réducteur. Car l'autre vocation d'Andantino, c'est de faire rentrer la grande musique dans le monde de l'en- treprise. Alors certes, il y a des tarifs préférentiels sur les concerts de l'OR- PACA, mais pas seulement : «plusieurs fois par an, nous organisons des soirées pour nos membres et leurs invi- tés, clients ou amis. Elles se déroulent toujours dans des lieux d'exception, musées, châteaux, maisons... » Des soirées avec visite guidée du lieu, cocktail et, évidem- ment, concert de musique de chambre avec une partie de l'orchestre. «Nous organi- sons également des concerts pour les salariés de nos entre- prises membres, avec l'orchestre complet, très sou- vent dans des églises ou des cathédrales de toute la région.» L'ORPACA ouvre aussi de temps en temps les portes de son siège à La Bocca: chefs d'entreprises et salariés sont ainsi invités à assister à des répétitions commentées par le chef d'orchestre, ponctuées d'anecdotes sur les compositeurs dont les œuvres sont jouées. La musique, on peut aimer l'écou- ter, mais on peut aussi aimer en faire. C'est possible avec le Choeur Andantino, une chorale au sein de laquelle 45 salariés des entreprises membres donnent de la voix, et qui se produit plusieurs fois l'an, de Menton à Marseille. En parlant de tour- nées, Andantino, qui œuvre pour faciliter celles de l'ORPACA, propose parfois à ses membres d'accompagner l'orchestre lors de dates à l'étranger. Ce sera notamment le cas en novembre prochain, pour quelques chanceux qui iront jusqu'à Vienne. Lizza Paillier http://www.andantino.asso.fr/ mécénat en live Andantino : musique au c(h)oeur Plus qu'un club de mécènes, l'association se mobilise pour faire entrer la musique dans l'entreprise. A LLC fête ses 10 ans e 13 juin dernier, le Groupe LLC et Associés célébrait son dixième anni- versaire à Nice. Avec huit implanta- tions dans les principales métropoles françaises, le groupe présidé par Jérôme Lefort intervient sur l'ensemble de l'Hexa- gone et couvre toutes les problématiques du droit des affaires, chaque filiale développant une expertise spécifique. Des cabinets à vocation régionale et nationale, qui entre- tiennent également des liens privilégiés avec un réseau international d'avocats représenté dans 57 pays, ce qui leur permet d'être effi- caces au-delà des frontières. Les origines du groupe (aujourd'hui basé à Paris) étant varoises, la Méditerranée est particuliè- rement bien représentée dans le maillage national, avec trois filiales en PACA : Tou- lon, Fréjus et la dernière née, Nice, créée en novembre 2013. Trois associés historiques du groupe l'ont portée sur les fonts baptismaux : Sophie Picardo, qui préside la SELAS basée rue Foncet, Frédéric Jacquemart et Alexandre Zago. Un cabinet qui s'est très rapidement spécialisé en propriété intellectuelle et droit des nouvelles technologies, en intégrant le cabinet Raynel-Milon en fin d'année der- nière. Plus récemment, en mai, le bureau niçois s'est enrichi des compétences du cabinet Boitel, spécialiste en droit public et droit immobilier. Une dizaine d'avocats et une équipe expérimentée de juristes et d'as- sistantes qui contribuent donc à l'implanta- tion nationale du Groupe LLC et Associés et qui ont participé, avec plus d'une centaine de leurs coreligionnaires venus de tout le pays, à ce dixième anniversaire que la pas- sagère grisaille niçoise n'aura pas réussi à gâcher. Lizza Paillier L avocats

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  • l Vendredi 20 juin 2014 l Tribune Bulletin Cte dAzur l 31 l

    Lois et chiffresLois et chiffresinterpro Le mcnat, une nouvelle

    forme de stratgie de dveloppement pour les entreprisesDernire matine d'information avant la trve estivale pour l'association AvEC, l'occasion de faire la nique aux ides reues.

    omme l'accoutume, il y avait du monde le 6 juin au Novotel Cap 3000, pour couter et changer avec Me Franois Aude,

    avocat fiscaliste, Branger Foltz, expert-comptable, et Delphine Valette, responsable mcnat et partenariats la ville de Cannes, trs implique dans les associa-tions ddies AFF et Admical, venue briser quelques clichs. Quand on parle de mcnat, les gens pensent l'mir qui donne des millions de ptrodollars au Louvre ou des ONG interna-tionales, alors que la majorit des actions de mcnat se fait au niveau local. 79% des entreprises mcnes sont des TPE, 19% des PME. Le don moyen d'une TPE est de 5.000 par an, et a reste trs abordable car le cot rel est de 15% : le don est dfiscalis hauteur de 60% pour les entre-prises, et il y a des contreparties ngocies jusqu' hauteur de 25%. Mais qu'entend-on par mcnat? C'est un engagement pour un projet d'intrt gnral. Culture bien sr, social, solida-rit, mais petit petit on s'ouvre vers de nouvelles thmatiques : l'environnement, le sport, et mme le dveloppement conomique. Il peut y avoir des actions de mc-nat en soutien des PME inno-vantes par exemple.

    Et a ne signifie pas forc-ment faire un chque : certes on connat le mcnat numraire ou financier, mais il existe aussi en nature (le don de produits), et en comptences ou en technolo-gie. Ils prennent de plus en plus d'ampleur, car mme si le soutien ne faiblit pas, il est plus difficile

    de sortir de la trsorerie en temps de crise. Le mcnat de technolo-gie est une belle solution pour une jeune startup, qui peut offrir une application un muse : elle offre l'usage immatriel, elle aura aussi form les employs du muse donc offert du temps salari, peut-tre donnera-t-elle aussi du matriel parce qu'elle aura fourni une borne numrique... Tout ces l-ments, qu'elle aura chiffrs, seront dfiscaliss. Et si elle ne dfiscalise pas parce qu'elle ne fait pas encore de bnfices et ne paye pas d'impt sur les socits, la startup aura tout de mme nou un partenariat avec des personnes qu'elle n'aurait pas rencontres autrement. Le mcnat peut intervenir aussi bien au moment de la cration de l'entreprise, que pour une socit installe mais qui stagne : cer-tains htels engagent des sommes minimes pour des associations environnementales pour obtenir un label dveloppement durable et ainsi capter une clientle qui exige ce type de label. Delphine Valette

    a galement cit l'exemple d'une entreprise de nettoyage dont les salaris entretiennent l'opra de Rouen : une fiert pour le per-sonnel qui exerce une activit souvent dvalorise...

    Le mcnat est donc un monde bien plus vaste que l'on pour-rait croire : dans un seul but de dfiscalisation, a ne peut pas fonctionner. a n'a aucun int-rt, part celui d'tre content de rduire ses impts. En revanche, ds qu'on touche un projet, un partenariat et donc un change, il y a un impact sur l'entreprise, son activit, son image, ses salaris... Souvent les entreprises viennent au mcnat pour la dfiscalisation mais se prennent rapidement au jeu, ravies des retombes qui sont tellement suprieures celle d'une campagne de communication.

    Lizza Paillier

    Compte-rendu complet disponible ds la semaine prochaine sur www.tribuca.fr

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    Branger Foltz, Delphine Valette et Me Franois Aude.

    sa tte depuis cinq ans, Lenny Spangberg est impliqu depuis l'origine : c'est en 1999 qu'il a cofond, avec Alcatel Space (Thales Alenia Space aujourd'hui) et les Centres Leclerc un club d'entreprises destin

    soutenir l'Orchestre Rgional de Cannes PACA. Au fil des ans, les rangs ont grossi : de la trs grosse structure comme TAS, Orange ou le Crdit Mutuel, en passant par la Verrerie de Biot jusqu'aux professions librales, nous comptons aujourd'hui 27 membres, des entreprises de toutes tailles, sur toute la rgion PACA. L'objectif est d'arriver une quarantaine en 2015. Des entreprises mcnes, qui apportent l'orchestre un soutien financier modeste, mais tout de mme... minimise Lenny Spangberg. Mais ce serait bien rducteur.

    Car l'autre vocation d'Andantino, c'est de faire rentrer la grande musique dans le monde de l'en-treprise. Alors certes, il y a des tarifs prfrentiels

    sur les concerts de l'OR-PACA, mais pas seulement : plusieurs fois par an, nous organisons des soires pour nos membres et leurs invi-ts, clients ou amis. Elles se droulent toujours dans des lieux d'exception, muses, chteaux, maisons... Des soires avec visite guide du lieu, cocktail et, videm-ment, concert de musique de chambre avec une partie de l'orchestre. Nous organi-sons galement des concerts pour les salaris de nos entre-prises membres, avec l'orchestre complet, trs sou-vent dans des glises ou des cathdrales de toute la rgion. L'ORPACA ouvre aussi de temps en temps

    les portes de son sige La Bocca: chefs d'entreprises et salaris sont ainsi invits assister des rptitions commentes par le chef d'orchestre, ponctues d'anecdotes sur les compositeurs dont les uvres sont joues. La musique, on peut aimer l'cou-ter, mais on peut aussi aimer en faire. C'est possible avec le Choeur Andantino, une chorale au sein de laquelle 45 salaris des entreprises membres donnent de la voix, et qui se produit plusieurs fois l'an, de Menton Marseille. En parlant de tour-nes, Andantino, qui uvre pour faciliter celles de l'ORPACA, propose parfois ses membres d'accompagner l'orchestre lors de dates l'tranger. Ce sera notamment le cas

    en novembre prochain, pour quelques chanceux qui iront jusqu' Vienne. Lizza Paillier

    http://www.andantino.asso.fr/

    mcnat en live Andantino : musique au c(h)oeurPlus qu'un club de mcnes, l'association se mobilise pour faire entrer la musique dans l'entreprise.

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    LLC fte ses 10 ans

    e 13 juin dernier, le Groupe LLC et Associs clbrait son dixime anni-versaire Nice. Avec huit implanta-tions dans les principales mtropoles

    franaises, le groupe prsid par Jrme Lefort intervient sur l'ensemble de l'Hexa-gone et couvre toutes les problmatiques du droit des affaires, chaque filiale dveloppant une expertise spcifique. Des cabinets vocation rgionale et nationale, qui entre-tiennent galement des liens privilgis avec un rseau international d'avocats reprsent dans 57 pays, ce qui leur permet d'tre effi-caces au-del des frontires. Les origines du groupe (aujourd'hui bas Paris) tant varoises, la Mditerrane est particuli-rement bien reprsente dans le maillage national, avec trois filiales en PACA : Tou-lon, Frjus et la dernire ne, Nice, cre en novembre 2013.

    Trois associs historiques du groupe l'ont porte sur les fonts baptismaux : Sophie Picardo, qui prside la SELAS base rue Foncet, Frdric Jacquemart et Alexandre Zago. Un cabinet qui s'est trs rapidement spcialis en proprit intellectuelle et droit des nouvelles technologies, en intgrant le cabinet Raynel-Milon en fin d'anne der-nire. Plus rcemment, en mai, le bureau niois s'est enrichi des comptences du cabinet Boitel, spcialiste en droit public et droit immobilier. Une dizaine d'avocats et une quipe exprimente de juristes et d'as-sistantes qui contribuent donc l'implanta-tion nationale du Groupe LLC et Associs et qui ont particip, avec plus d'une centaine de leurs coreligionnaires venus de tout le pays, ce dixime anniversaire que la pas-sagre grisaille nioise n'aura pas russi gcher. Lizza Paillier

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