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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°129 - Semaine du 20 au 26 janvier 2012 NOS COUPS DE CŒUR À LA LA BRAFA 2011 / JOHANNA DE TESSIÈRES BRAFA Dossier PP.10-11 Le Marché Expo en vue De nombreux photographes, africains et occidentaux, ont saisi la vie africaine. PP.4-5 Bilan de l’année 2011 pour les salles anglaises. L’écart se creuse avec Paris. PP.12-13 Portrait de Bieke Depoorter, photographe, jeune artiste Arts Libre. PP.2-3 Jeune artiste JOHANNA DE TESSIÈRES

Arts Libre du 20 janvier 2012

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Nos coups de coeur à la BRAFA

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Page 1: Arts Libre du 20 janvier 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°129 - Semaine du 20 au 26 janvier 2012

NOSCOUPSDECŒURÀLA

LABR

AFA20

11/JOH

ANNA

DETESSIÈRE

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BRAFA DossierPP.10-11

Le Marché Expo en vueDe nombreux photographes,africains et occidentaux, ontsaisi la vie africaine. PP.4-5

Bilan de l’année 2011 pourles salles anglaises. L’écart secreuse avec Paris. PP.12-13

Portrait de Bieke Depoorter,photographe, jeune artisteArts Libre. PP.2-3

Jeune artiste

JOHA

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

2 L'actu SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 3L'actuSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

La photo graphie comme expérienceh Portrait de Bieke Depoorter, jeuneartiste Arts Libre.

BIEKE DEPOORTER (COURTRAI, 1986) A SU TRÈS tôtce qu’elle voulait et comme on le sait, cela commencetoujours par la conscience aiguë de ce que l’on ne veutpas. En l’occurrence, encore jeune étudiante à l’Acadé­mie Royale de Gand elle a très tôt fermé la porte duconceptualisme et celle – bien à la mode dans les éco­les de photographies – du systématisme. Autrementdit, dès le départ, elle a su que ni le sériel sec à la ma­nière des resucées de l’Ecole de Düsseldorf pas plusque le style documentaire distancié ne seraient pourelle. Un premier voyage en Russie lors de sa premièreannée d’étude la convainc du potentiel singulier de laphotographie à adhérer au plus près à l’expérience dumonde. La rencontre des gens, les imprévus de laroute et même les difficultés – elle s’en est aperçue –déposent sur la pellicule des récits mille fois plus ri­ches que n’importe quel élan d’imagination.

Très tôt donc elle a su cette capacité de la photogra­

phie à s’immiscer au plus près de la vie. Pas seulementcomme souvenir, pas seulement comme retranscrip­tion du vécu, mais bien comme moteur d’expérience.D’où ce deuxième voyage entrepris l’année suivanteavec les moyens du bord, c’est­à­dire avec bien peu.Du linge, un sac, un appareil photo et surtout une for­midable envie d’aller voir ailleurs, très loin dans lesplaines que traverse le Transsibérien et de façon en­core plus aventureuse, dans les villages qui s’y disper­sent. Sans doute s’en contenter l’aurait simplementmaintenue dans un exotisme d’éloignement bien peurelevant à l’ère de Google Earth. Mais il n’a pas fallulongtemps pour que la jeune photographe comprenneque la plus grande distance à parcourir était celle quiséparait la gare du salon des gens où elle ambitionnaità chaque étape de passer la nuit. Sans connaître lemoindre mot de russe, cela relevait de la gageure outout simplement de l’impossibilité. D’où cette idée defaire écrire un billet traduit dans la langue de Tolstoïpar sa première logeuse : “Je cherche un endroit pour lanuit. Connaissez­vous des gens qui ont un lit ou un fau­teuil? Je n’ai besoin de rien de particulier et j’ai un sac decouchage avecmoi. Je ne souhaite pas loger à l’hôtel parce

que je n’ai pas beaucoup d’argent et que je souhaite voircomment vivent les gens ici. Peut­être pourrais­je dormirchez vous cette nuit ? Un grandmerci pour votre aide.”

Même avec ce billet, les lendemains restaient incer­tains et l’aventure intacte, mais la voyageuse a étéétonnée de voir combien les choses étaient finalementfaciles. Très souvent, malgré (ou peut­être à cause)d’une communication restreinte à quelques gestes, lesgens l’invitaient dès le premier abord. Et très souventaussi la nuit se transformait en une fiesta improvisée.

De trois voyages aux confins des salons des Russes,Bieke Depoorter a ramené des images granuleuses té­moignant certes des rencontres avec les gens, maisaussi et surtout de ce que eux et elle en ont fait.Comme le souligne Paul Desmets, il faut “voir la vio­lence avec laquelle l’implication humaine écume” dans cetravail. L’échange est sans faille, la gratuité évidente. Ilsn’attendent rien d’elle si ce n’est à passer du bontemps avec l’inattendue, pour ne pas dire l’improbablevisiteuse. Et c’est étonnant de voir que le temps d’unesoirée, ses hôtes lui ont fait partager en toute con­fiance leur intimité et partant, une vision sans fard deleur quotidien modeste. Et eux et elle ont ainsi pro­

duit ensemble devant l’appareil une sorte de portraiten situation magnifique qui nous en apprend tant enquelques images. Sans doute faut­il voir dans cette dé­marche spontanée, candide aussi, une des raisons quilui ont valu le HP Magnum Expression Award de la cé­lèbre agence Magnum Photos alors qu’elle n’avait pas25 ans. Depuis lors, ses photographies ont été rassem­blées dans un formidable ouvrage intitulé “Ou Menia”,ce quiveut dire “chez moi”. Depuis lors aussi elle a re­joint le collectif Tendance Floue avec lequel elle a ex­posé l’été passé aux rencontres d’Arles. Manifeste­ment sa route ne s’arrête pas là. D’autres expositionssont prévues en 2012 dont celle en cours actuelle­ment au Kunsthal de Rotterdam. Sur cette lancée ful­gurante, elle poursuit d’autres travaux comme l’excel­lent “I am about to call it a day”, une immersion dansla middle class américaine à la façon de Waplington.Ou encore l’impressionnant “Bosnië – He who hopesis crazy”. Avec encore là ce souci de l’intimité des fa­milles. L’œil est sûr, l’intelligence du sujet certaine, lafille bien sur ses deux pieds, pas de doute voilà ungrand talent dont on sera amené à reparler.Jean-Marc Bodson

Commentaire

Haro surles droits dereproduction !

Par Roger Pierre Turine

Les sociétés de droits d’auteur repré­sentent les artistes et leurs ayants droitpour percevoir les sommes d’argentliées à la reproduction d’œuvres d’art.Ceci concerne des droits frappant toutemise en avant d’œuvres – peintures,sculptures, photographies, architectu­res, etc. – légalement protégées contretoute atteintemorale ou spéculative.Fort bien. Qu’un éditeur d’ouvragesd’art ait à payer des droits pour desœuvres dont la présence confortera laqualité et l’intérêt, et donc la vente d’unlivre plus plaisant et vendable s’il estbien illustré, quoi de plus normal ? Il enva demême dans le cas de la cautionofferte par un artiste à une entreprisecommerciale – son nomdevenant celuid’unemarque de voiture, promotionpublicitaire, détournement d’imagenettement typée, etc. Déjà plus spé­cieuse nous semble la revendication parun artiste actuel – pratique répandue –de droits demonstration accompagnanttoute exposition de son travail. Commenous paraît difficilement défendable –et nous y faisons face quotidiennement– le véto que peut opposer toute sociétéd’auteurs à la publication dans la pressedesœuvres d’un artiste ou d’un grouped’ayants droit qu’elles défendent,quand de telles images sont reproduitespour assurer la valorisation, en unmotcomme en cent, la publicité, de telcréateurmort ou vivant. Or, de vérita­bles trusts des droits d’auteur existent,rarement du chef des artistes, carceux­ci sont souvent généreux et àmillelieues de revendications aussi mercan­tiles. Mais les héritiers déjà cousus d’or !Nous en avons encore fait l’expériencerécemment en voulant illustrer lemieux possible un article enthousiastesur une exceptionnelle exposition dedessins au pinceau deMatisse auMuséedu Cateau­Cambrésis. Seul cadeauaccordé : la reproduction d’une seuleœuvre et dans un format réduit qui siedaux détenteurs des droits. En publie­riez­vous davantage en pensant faireplaisir aux amateurs deMatisse et auxhéritiers du peintre, qu’il vous en coû­terait les yeux de la tête. Et c’est indé­cent, abject ! Et tous les éditeurs dejournaux devraient se donner lamainet refuser de publier les images à cepoint conditionnées par unmarché dedupes. On ne publie pas des images deMatisse, Picasso, Magritte, Hergé, exem­ples les plus frappants, sans avoir au­dessus de la tête l’épée de Damoclèsd’un règlement de comptesmoinsaimable qu’à l’amiable, les règles édic­tées s’avérant draconiennes et, souvent,sans guère d’arrangements possibles. Ilne fait plus bon promouvoir les artistesqu’on aime pour le seul bonheur d’enassurer la pérennité !

JOHA

NNADE

TESSIÈRE

S Infos pratiques

Les 10 jeunes artistes Arts Libre exposentà la Médiatine (45 chaussée de Stockel, 1200Bruxelles) du 18 juin au 8 juillet.Infos : www.wolubilis.be

BIEKEDE

POOR

TER

BIEKEDE

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l Portrait 3/10

Page 3: Arts Libre du 20 janvier 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

3L'actuSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

FAUS

TOUR

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La photo graphie comme expériencephie à s’immiscer au plus près de la vie. Pas seulementcomme souvenir, pas seulement comme retranscrip­tion du vécu, mais bien comme moteur d’expérience.D’où ce deuxième voyage entrepris l’année suivanteavec les moyens du bord, c’est­à­dire avec bien peu.Du linge, un sac, un appareil photo et surtout une for­midable envie d’aller voir ailleurs, très loin dans lesplaines que traverse le Transsibérien et de façon en­core plus aventureuse, dans les villages qui s’y disper­sent. Sans doute s’en contenter l’aurait simplementmaintenue dans un exotisme d’éloignement bien peurelevant à l’ère de Google Earth. Mais il n’a pas fallulongtemps pour que la jeune photographe comprenneque la plus grande distance à parcourir était celle quiséparait la gare du salon des gens où elle ambitionnaità chaque étape de passer la nuit. Sans connaître lemoindre mot de russe, cela relevait de la gageure outout simplement de l’impossibilité. D’où cette idée defaire écrire un billet traduit dans la langue de Tolstoïpar sa première logeuse : “Je cherche un endroit pour lanuit. Connaissez­vous des gens qui ont un lit ou un fau­teuil? Je n’ai besoin de rien de particulier et j’ai un sac decouchage avecmoi. Je ne souhaite pas loger à l’hôtel parce

que je n’ai pas beaucoup d’argent et que je souhaite voircomment vivent les gens ici. Peut­être pourrais­je dormirchez vous cette nuit ? Un grandmerci pour votre aide.”

Même avec ce billet, les lendemains restaient incer­tains et l’aventure intacte, mais la voyageuse a étéétonnée de voir combien les choses étaient finalementfaciles. Très souvent, malgré (ou peut­être à cause)d’une communication restreinte à quelques gestes, lesgens l’invitaient dès le premier abord. Et très souventaussi la nuit se transformait en une fiesta improvisée.

De trois voyages aux confins des salons des Russes,Bieke Depoorter a ramené des images granuleuses té­moignant certes des rencontres avec les gens, maisaussi et surtout de ce que eux et elle en ont fait.Comme le souligne Paul Desmets, il faut “voir la vio­lence avec laquelle l’implication humaine écume” dans cetravail. L’échange est sans faille, la gratuité évidente. Ilsn’attendent rien d’elle si ce n’est à passer du bontemps avec l’inattendue, pour ne pas dire l’improbablevisiteuse. Et c’est étonnant de voir que le temps d’unesoirée, ses hôtes lui ont fait partager en toute con­fiance leur intimité et partant, une vision sans fard deleur quotidien modeste. Et eux et elle ont ainsi pro­

duit ensemble devant l’appareil une sorte de portraiten situation magnifique qui nous en apprend tant enquelques images. Sans doute faut­il voir dans cette dé­marche spontanée, candide aussi, une des raisons quilui ont valu le HP Magnum Expression Award de la cé­lèbre agence Magnum Photos alors qu’elle n’avait pas25 ans. Depuis lors, ses photographies ont été rassem­blées dans un formidable ouvrage intitulé “Ou Menia”,ce quiveut dire “chez moi”. Depuis lors aussi elle a re­joint le collectif Tendance Floue avec lequel elle a ex­posé l’été passé aux rencontres d’Arles. Manifeste­ment sa route ne s’arrête pas là. D’autres expositionssont prévues en 2012 dont celle en cours actuelle­ment au Kunsthal de Rotterdam. Sur cette lancée ful­gurante, elle poursuit d’autres travaux comme l’excel­lent “I am about to call it a day”, une immersion dansla middle class américaine à la façon de Waplington.Ou encore l’impressionnant “Bosnië – He who hopesis crazy”. Avec encore là ce souci de l’intimité des fa­milles. L’œil est sûr, l’intelligence du sujet certaine, lafille bien sur ses deux pieds, pas de doute voilà ungrand talent dont on sera amené à reparler.Jean-Marc Bodson

Infos pratiques

Les 10 jeunes artistes Arts Libre exposentà la Médiatine (45 chaussée de Stockel, 1200Bruxelles) du 18 juin au 8 juillet.Infos : www.wolubilis.be

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

4 L'actu SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 5L'actuSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Selon un certain ordredes choses

SELON LES DEUX COMMISSAIRES DEl’exposition, Renaud Regnery et Sébas­tien Ricou, l’ensemble des œuvres se ré­fère à “un certain ordre des choses”.Cette exposition brasse pas mal de don­nées historiques de Duchamp àaujourd’hui et reprend à son compte desformulations qui ont été expérimentéesdans des considérations et des contextesdifférents. Chaque réalisation est uneproposition d’intervention personnelledans un champ d’action reconnu qui ex­plore les limites de l’art et tente de les re­pousser. Ce bagage a pour conséquenceque l’on a l’impression de se situer enterrain connu tout en étant en présenced’œuvres originales et inédites qui exi­gent dès lors une lecture beaucoup pluscomplexe que ne le laisse croire l’appa­rente simplicité du propos.

Comment appréhender par exempleune volige à l’état brut additionnée d’unbois stabilisateur, uniformément peinteen lilas, posée sur le champ et qui obli­tère au sol l’une des salles de la galerie ?Un art minimal, pauvre en sa substancede matériau banal, qui prend positionpar rapport à un espace donné et s’y ins­crit en devenant pratiquement une com­posante architectonique intruse. Exer­cice de l’acte pictural hors de normesconvenues et passage à la sculpture, unpositionnement qui oblige le visiteur àtenir compte de cette présence insolite età y prêter attention, redéfinition de lasurface occupée et transformation d’unobjet anodin en œuvre active. Autant deconstatations, non exhaustives, qui sonten fait des positionnements artistiques etdes questionnements sur le statut et leprincipe même de l’œuvre d’art, sur sonrôle, son état, son impact, son pouvoird’engendrer des visions et des réflexions.

Chaque œuvre peut être approchée dela même façon, spécifiquement en sonpropos et en se référant à l’ordre deschoses : comment il s’établit, comment ilse manifeste, comment il s’accomplit,comment il peut être perturbé, contré ourespecté, comment il agit en tant que ré­vélateur d’un ordre nouveau effectif oupotentiel. La panoplie est large et chaquepièce ouvre l’horizon sous des perspecti­ves originales ce qui est presque un para­doxe tant ces réalisations sont conçuesavec un minimum de moyens et se tien­nent en retrait d’un quelconque effet.

Alexender Lieck, l’auteur du bois peint,montre également une double page de

journal maculée de quelques taches decouleur comme on en trouve naturelle­ment (l’ordre des choses) dans tout ate­lier d’artiste. A ceci près qu’elle est en­duite d’huile, une composante de lapeinture. Et le résultat est assez ahuris­sant car le recto et le verso de ces pagess’imbriquent telle une unique composi­tion qui remet tout en question, révèle laface cachée et rend partiellement illisi­bles les pages affichées. Ce n’est pourainsi dire rien et cependant le résultat estfabuleux et les conséquences innombra­bles !

Pour sa part, Alexej Meschtschanowajoute une prothèse à une chaise usagéeissue des ateliers du Bauhaus, ou cons­truit une structure correspondant à unobjet utilitaire mais la dévie d’un destinfinalement inconnu. Iconoclaste d’unecertaine façon et étrange : qu’est­cequ’un objet, qu’est­ce qu’une œuvre ? Oùest la frontière ? Friederike Feldmann enfausse écriture et Alexander Wagner enpeinture abstraite illusionniste, sont enterrain plus exploités alors que AlicjaKwade surprendra avec ses deux verrestransparents posés au sol et contre lemur. L’un est droit comme il se doit,l’autre est courbé en sa partie inférieure,comme affaissé, comme si son poids avaitmodifié sa forme, comme s’il était souple.Quant à Emilie Pitoiset, elle maintient enéquilibre précaire une série de planche etvous offre des fleurs… fanées !Claude Lorent

h Sous couvert d’un doublecommissariat, six jeunesplasticiens offrent un aperçude la scène berlinoise entendance objectale etconceptuelle en la galerieSébastien Ricou.

Infos pratiques

Natural Flavor. Sébastien Ricou Gallery,14, rue de l’Hectolitre, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 4 février. Du jeudi au samedi de11h à 18h. Infos : www.ricougallery.com

Bio express

Friederike Feldmann : née à Bielefelden Allemagne en 1962, elle vit à Berlinoù elle expose régulièrement ; elle aparticipé à la Biennale de Prague 2011.Alicja Kwade : née en Pologne en 1979,elle vit et travaille à Berlin ; elle vientd’exposer au Peep-hole Museum deMilan.Alexender Lieck : né à Berlin en 1967où il vit et travaille après une formationà la Rijksakademie à Amsterdam où il aexposé ainsi qu’en solo à Berlin.Alexej Meschtschanow : né en Ukraineen 1973, vit et travaille à Berlin ; aexposé récemment aux musées deAarhus et de Bolzano.Emilie Pitoiset : née en France en1980, elle vit et travaille à Paris etBerlin ; elle a exposé notamment auMudam à Luxembourg et au Palais deTokyo à Paris.Alexander Wagner : né à Berlin en1978 où il vit et travaille ; a notammentexposé en galeries à New York, Zurichet Berlin.

“Natural Flavor”, vue del’exposition, Alexej Meschts-chanow (chaise) et FriederikeFeldmann (écriture).

RICO

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LLER

Y,BR

USSELS

l Expo en vue

Des portraitsen Afrique

VOIRE QUI INSUPPORTE PARFOIS. TELLE QU’ELLEse déroule en paix ou en guerre, calme ou agitée, il y alongtemps ou de nos jours. C’est à ce genre d’éventailcaptivant que convie l’exposition “Portraits in Africathen and now”. Que du beau monde aux cimaises,que des portraits qui en disent long sur les situationsenregistrées au fil du temps par des photographesd’ici et de là­bas soudain obnubilés par cet instant ar­rêté, complice ou volé, entre le sujet capté et le cap­teur de sujet. Capteur d’âme et de vérités, passagèresou immuables. Voici dix photographes, plus souventblancs que noirs, qui toujours ont su poser un regardneuf et sans a priori sur ce qu’ils voyaient à l’instantdu déclic, tantôt ambiances longuement réfléchies,tantôt traditions respectées de tout temps, mais aussidrames, plaisirs et convulsions d’une Afrique qui, de­

puis que la photographie existe, a su éveiller l’intérêt,l’enthousiasme, l’amour même de ces artistes de laboîte à images.

Jürgen Schadeberg et son demi­siècle à peu près devie tout au sud du continent ont retenu autant les vi­sages des jazzmen des fifties que celui d’un Mandelaemprisonné par le pouvoir de l’apartheid : que demoments historiques ! Francesco Giusti le Romains’est, de son côté, spécialisé dans la photo des fameux“ambianceurs”, ces apôtres de la sape congolaise. De­nis Rouvre a privilégié le portrait de stars pourgrands magazines et, comme son compère PhilippeBordas, a retenu l’étonnante plasticité des combatsde lutte sénégalaise. Mario Marino a vécu plusieursmois dans la vallée de l’Omo d’un sud­éthiopien ri­che en ethnies diverses pour y enregistrer ce qu’il ap­

pelle “le psychogramme des habitants”, ceux­ci mar­qués par leurs scarifications.

Grand bourlingueur captivé par l’inconnu et le se­cret des peuples, Jean­Dominique Burton s’est, no­tamment, astreint à tirer le portrait des rois du Bur­kina­Faso, un sacré monde de visages. Marc Riboud,de l’Agence Magnum, a écumé le monde et retenud’un voyage au Ghana, en 1960, des vues animéesemplies d’évidences. Plus conceptuel, le travail duplasticien Gordon Clark s’est associé au souci d’unautre artiste, bien plus jeune, Léon Botha, condamnéà mort par une grave maladie génétique, de braverl’incurable par des performances artistiques halluci­nantes.

Colombien, Hector Acébès fut en Afrique de l’Ouestdans les années cinquante et ses vues et portraits gar­dent une intensité proverbiale. Enfin, le bien connuet reconnu Malick Sidibé révèle avec insolence et gé­nérosité le quotidien africain de l’époque de la déco­lonisation au Mali, symbole d’une Afrique qui se veutalors autonome et libérée.

On peut le voir, les photographes africains du panelsont la minorité sans doute, mais l’ensemble est révé­lateur d’une Afrique envisagée sans œillères, francheet vivante. Avec des images de l’époque coloniale etd’autres beaucoup plus récentes sinon actuelles. Pho­tographies de photographes et travail plastique trèsactuel avec les mises en scènes de Gordon Clark etLéon Botha. Montée avec l’aide de Walter Deweerdtde la Galerie Nomad, une exposition tout en nuances,diversités et chants profonds.Roger Pierre Turine

h De nombreux photographes, blancs et noirs, africainset occidentaux, ont saisi la vie africaine telle qu’ellepasse, émeut, intrigue, réjouit…

COUR

TESY

YOUN

GGA

LLER

Y

Photographie de Malick Sidibé, “Deux amis”.A gauche, photographie de Marc Riboud.

Infos pratiques

Young GalleryBrussels, 75b avenueLouise, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 30 janvier,du jeudi au samedide 11 à 18h30.Infos : 02.374.07.04et www.younggallery-photo.com

Bios express

Né à Berlin en 1931, JürgenSchadeberg dirigea le DrumMagazin, journal de référencedu jazz en Afrique du Sud, vità Londres depuis un demi-siècle ; Francesco Giusti vit àRome et vient d’obtenir lePremier Prix de la Viewbook ;Denis Rouvre, né en France en1967 pratique le noir et blancrehaussé d’un soupçon decouleur ; Mario Marino est néen Autriche en 1967, travaillele noir et blanc ; Né en 1953,Jean-Dominique Burton faitflèche de tout bois : aprèsl’Europe et l’Asie, le voici enAfrique ; Né à Lyon en 1923,Marc Riboud de l’AgenceMagnum exposa déjà à l’Expouniverselle de Paris 1937 ;Gordon Clark né en Afrique duSud en 1955 a, dans ce cas-ci,œuvré avec Léon Botha (1985-2011) ; Philippe Bordas, né àParis en 1961, écrit, photogra-phie, réalise des films ; HectorAcebes est né à Bogotá en1921, a parcouru l’Europe,l’Afrique du Nord, l’Afriquenoire ; Malick Sidibé est néau Mali en 1935, vit à Bamako,Lion d’Or à la Biennale deVenise.

COUR

TESY

YOUN

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LLER

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

5L'actuSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Selon un certain ordredes choses

SELON LES DEUX COMMISSAIRES DEl’exposition, Renaud Regnery et Sébas­tien Ricou, l’ensemble des œuvres se ré­fère à “un certain ordre des choses”.Cette exposition brasse pas mal de don­nées historiques de Duchamp àaujourd’hui et reprend à son compte desformulations qui ont été expérimentéesdans des considérations et des contextesdifférents. Chaque réalisation est uneproposition d’intervention personnelledans un champ d’action reconnu qui ex­plore les limites de l’art et tente de les re­pousser. Ce bagage a pour conséquenceque l’on a l’impression de se situer enterrain connu tout en étant en présenced’œuvres originales et inédites qui exi­gent dès lors une lecture beaucoup pluscomplexe que ne le laisse croire l’appa­rente simplicité du propos.

Comment appréhender par exempleune volige à l’état brut additionnée d’unbois stabilisateur, uniformément peinteen lilas, posée sur le champ et qui obli­tère au sol l’une des salles de la galerie ?Un art minimal, pauvre en sa substancede matériau banal, qui prend positionpar rapport à un espace donné et s’y ins­crit en devenant pratiquement une com­posante architectonique intruse. Exer­cice de l’acte pictural hors de normesconvenues et passage à la sculpture, unpositionnement qui oblige le visiteur àtenir compte de cette présence insolite età y prêter attention, redéfinition de lasurface occupée et transformation d’unobjet anodin en œuvre active. Autant deconstatations, non exhaustives, qui sonten fait des positionnements artistiques etdes questionnements sur le statut et leprincipe même de l’œuvre d’art, sur sonrôle, son état, son impact, son pouvoird’engendrer des visions et des réflexions.

Chaque œuvre peut être approchée dela même façon, spécifiquement en sonpropos et en se référant à l’ordre deschoses : comment il s’établit, comment ilse manifeste, comment il s’accomplit,comment il peut être perturbé, contré ourespecté, comment il agit en tant que ré­vélateur d’un ordre nouveau effectif oupotentiel. La panoplie est large et chaquepièce ouvre l’horizon sous des perspecti­ves originales ce qui est presque un para­doxe tant ces réalisations sont conçuesavec un minimum de moyens et se tien­nent en retrait d’un quelconque effet.

Alexender Lieck, l’auteur du bois peint,montre également une double page de

journal maculée de quelques taches decouleur comme on en trouve naturelle­ment (l’ordre des choses) dans tout ate­lier d’artiste. A ceci près qu’elle est en­duite d’huile, une composante de lapeinture. Et le résultat est assez ahuris­sant car le recto et le verso de ces pagess’imbriquent telle une unique composi­tion qui remet tout en question, révèle laface cachée et rend partiellement illisi­bles les pages affichées. Ce n’est pourainsi dire rien et cependant le résultat estfabuleux et les conséquences innombra­bles !

Pour sa part, Alexej Meschtschanowajoute une prothèse à une chaise usagéeissue des ateliers du Bauhaus, ou cons­truit une structure correspondant à unobjet utilitaire mais la dévie d’un destinfinalement inconnu. Iconoclaste d’unecertaine façon et étrange : qu’est­cequ’un objet, qu’est­ce qu’une œuvre ? Oùest la frontière ? Friederike Feldmann enfausse écriture et Alexander Wagner enpeinture abstraite illusionniste, sont enterrain plus exploités alors que AlicjaKwade surprendra avec ses deux verrestransparents posés au sol et contre lemur. L’un est droit comme il se doit,l’autre est courbé en sa partie inférieure,comme affaissé, comme si son poids avaitmodifié sa forme, comme s’il était souple.Quant à Emilie Pitoiset, elle maintient enéquilibre précaire une série de planche etvous offre des fleurs… fanées !Claude Lorent

h Sous couvert d’un doublecommissariat, six jeunesplasticiens offrent un aperçude la scène berlinoise entendance objectale etconceptuelle en la galerieSébastien Ricou.

RICO

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USSELS

Infos pratiques

Natural Flavor. Sébastien Ricou Gallery,14, rue de l’Hectolitre, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 4 février. Du jeudi au samedi de11h à 18h. Infos : www.ricougallery.com

Bio express

Friederike Feldmann : née à Bielefelden Allemagne en 1962, elle vit à Berlinoù elle expose régulièrement ; elle aparticipé à la Biennale de Prague 2011.Alicja Kwade : née en Pologne en 1979,elle vit et travaille à Berlin ; elle vientd’exposer au Peep-hole Museum deMilan.Alexender Lieck : né à Berlin en 1967où il vit et travaille après une formationà la Rijksakademie à Amsterdam où il aexposé ainsi qu’en solo à Berlin.Alexej Meschtschanow : né en Ukraineen 1973, vit et travaille à Berlin ; aexposé récemment aux musées deAarhus et de Bolzano.Emilie Pitoiset : née en France en1980, elle vit et travaille à Paris etBerlin ; elle a exposé notamment auMudam à Luxembourg et au Palais deTokyo à Paris.Alexander Wagner : né à Berlin en1978 où il vit et travaille ; a notammentexposé en galeries à New York, Zurichet Berlin.

“Natural Flavor”, vue del’exposition, Alexej Meschts-chanow (chaise) et FriederikeFeldmann (écriture).

RICO

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Bios express

Né à Berlin en 1931, JürgenSchadeberg dirigea le DrumMagazin, journal de référencedu jazz en Afrique du Sud, vità Londres depuis un demi-siècle ; Francesco Giusti vit àRome et vient d’obtenir lePremier Prix de la Viewbook ;Denis Rouvre, né en France en1967 pratique le noir et blancrehaussé d’un soupçon decouleur ; Mario Marino est néen Autriche en 1967, travaillele noir et blanc ; Né en 1953,Jean-Dominique Burton faitflèche de tout bois : aprèsl’Europe et l’Asie, le voici enAfrique ; Né à Lyon en 1923,Marc Riboud de l’AgenceMagnum exposa déjà à l’Expouniverselle de Paris 1937 ;Gordon Clark né en Afrique duSud en 1955 a, dans ce cas-ci,œuvré avec Léon Botha (1985-2011) ; Philippe Bordas, né àParis en 1961, écrit, photogra-phie, réalise des films ; HectorAcebes est né à Bogotá en1921, a parcouru l’Europe,l’Afrique du Nord, l’Afriquenoire ; Malick Sidibé est néau Mali en 1935, vit à Bamako,Lion d’Or à la Biennale deVenise.

Page 6: Arts Libre du 20 janvier 2012

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6 Les galeries SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 7Les galeriesSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

Quelques galeriesBRUXELLES

A.L.I.C.E.Adios # 4. Oeuvres de Nadine Byrne,Troels Carlssen, Ragnar Jonasson,Konsta Ojala, Danilo Stankovic...‣ Jusqu'au 17·02. Du Me. au S. de 14à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles-02 513 33 07www.alicebxl.com

Albert DumontDenis Crutzen. Peintures.‣ Jusqu'au 12·02. Du J. au D. de13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43www.galeriedumont.be

Catherine BastideBlock Optic with Rope - HiddenPoems. Oeuvres de Valerie Snobecket Natalie Czech. ‣ Jusqu'au 21·01.Du Ma. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Vandenbrandenstraat 1 -1000 Bruxelles - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

Christine De Cuyper Art GalleryBernadette Cherton et Jean-MarcCollier. Peintures et sculptures.‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de 11 à19h, les S. et D. de 10 à 19h.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles-02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Design VlaanderenDesign Brazil. Une sélectiond'oeuvres de designers brésiliens.Dans le cadre d'europalia.brazil.‣ Jusqu'au 05·02. Du L. au V. de 11 à18h, les S. et D. de 13 à 17h ou surrdv.URue de la Chancellerie 19 - 1000 Bruxel-les - 02 227 60 60www.designvlaanderen.be

Duqué & PirsonIt is going to be ok. Oeuvres de Ma-nuel Pérez-Cantería. ‣ Jusqu'au11·02. Du J. au S. de 12 à 18h ou surrdv.UChaussée de Vleurgat 109 -1000 Bruxelles - 02 646 45 26www.duque-pirson.com

Espace BlanchePériphérie II. Photos de Jose Ferrer.‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 14 à 18h en pré-sence de l'artiste.Tempo Largo. Photos d'Anne Greu-zat. ‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de14 à 18h, les S. et D. de 14 à 18h enprésence de l'artiste.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxel-les - 02 510 01 41www.espaceblanche.be

Etablissement d'en face projectsCompo de rhéto. Oeuvres de TheoCowley. ‣ Du 21·01 au 18·02. Du Me.au S. de 14 à 18h.URue A. Dansaert 161 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioAFFINITY 1. Senses & Sensuality.L'exposition, première d'une trilogie,présente huit artistes (photographes,peintres et dessinateurs) réunis pourcréer un univers dans lequel règne

l'agitation des sens, conférant à l'es-pace une aura particulière.‣ Jusqu'au 11·03. Du Ma. au S. de 11à 18h ou sur rdv.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92www.fineartstudio.be

Gladstone GalleryPoint de Gaze, Chapter 23. Oeuvresde R.H. Quaytman. ‣ Jusqu'au03·03. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 12 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31www.gladstonegallery.com

Keitelman GalleryDétails. Oeuvres de Gal Weinstein.‣ Jusqu'au 28·01. Du Ma. au S. de 12à 18h ou sur rdv.

URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80www.keitelmangallery.com

Maruani & Noirhomme GalleryLate Paintings. Oeuvres de Hans Har-tung. ‣ Jusqu'au 03·03. Du L. au S.de 11 à 18h30.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.alain-noirhomme.com

Meessen De ClercqVanishing Point of View. Oeuvres deFabrice Samyn. ‣ Jusqu'au 03·03.Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue de l'Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54www.meessendeclercq.com

Sabine Wachters Fine ArtsOut There. Peintures récentes de Da-vid Powell. ‣ Jusqu'au 30·01. Les J.et V. de 11 à 13h et de 14 à 16h ou surrdv.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxel-les - 050 61 58 35www.sabinewachters.com

SynthèseIntermezzo. Dessins et gravures deR. Allirand, N. Grall, M. Herrström,M.Müller-Reinhart, D. Stabel et J.Weyer. ‣ Jusqu'au 18·02. Du J. au S.de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55www.galeriesynthese.be

Valérie BachEntre nous soit dit. Oeuvres de CatLoray. ‣ Jusqu'au 10·03. Du J. au S.de 11 à 13h et de 14 à 19h, le Me. surrdv.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 29 68 39www.galerievaleriebach.com

Young GalleryPortraits in Africa: "Then and Now".Une exposition collective de photo-graphies classiques et contemporai-nes sur le thème de l'Afrique.‣ Jusqu'au 28·01. Du Ma. au S. de 11à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeCosmos. Oeuvres d'Enrico T. de Paris.‣ Jusqu'au 24·02. Du L. au V. de 14 à18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 -1040 Bruxelles - 02 735 52 12www.artiscope.be

Maria Clara Art PointQuelque part entre titane et zinc. Ex-position collective d'artistes utilisantdiverses techniques (sculptures,photo, créamique, bijoux...), autourdu blanc. ‣ Jusqu'au 30·03. Les L.,Ma., J. et V. de 12 à 14h30 et de16h30 à 19h.URue De Pascale 8 - 1040 Bruxelles

QuadriSymbolistes belges. Oeuvres deGeorges Minne, Xavier Mellery, Fer-nand Khnopff, Emile Fabry, CharlesDoudelet, Jean Delville et Marcel-Louis Baugniet. ‣ Jusqu'au 11·02.Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Baronian-FranceyBoris Thiebaut. Dessins. ‣ Jusqu'au25·02. Du Ma. au S. de 12 à 18h.The Bubble Blower. Oeuvres d'Hel-mut Stallaerts. ‣ Jusqu'au 25·02. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxel-les - 02 512 92 95www.baronianfrancey.com

Didier DevillezCrocus Time. Oeuvres de Marc Men-delson. ‣ Jusqu'au 18·02. Du J. au S.de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles-02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedland gallery"Orly (Sud)". Peinture de JacquesBenoit. ‣ Jusqu'au 03·03. Du J. au S.de 14 à 18h.URue du Prévot 99 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectBernard Guerbadot. Oeuvres des an-nées 1978 à 2000. ‣ Jusqu'au25·02. Du J. au S. de 14 à 19h ou surrdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72www.elainelevyproject.com

Galerie d'YsAnnabelle Guetatra. Dessins.‣ Jusqu'au 04·03. Du J. au S. de 14 à18h, le D. de 11 à 15h.URue de l'Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles-0499 22 57 66www.galeriedys.com

Galerie FloreExposition inaugurale. Oeuvres deIan Davenport, Todd & Fitch et HervéVan der Straeten. ‣ Jusqu'au 17·02.Du L. au V. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de la Vallée 40 - 1050 Bruxelles -0479 26 90 90 ou 0473 34 45 43www.galerieflore.com

Galerie Lot 10Cosmos. Installations vidéo de Féli-cie d'Estienne d'Orves. ‣ Jusqu'au28·01. Du J. au S. de 12h30 à 19h ousur rdv.

URue Lanfray 15 - 1050 Bruxelles -0479 490 119www.lot10.eu

Guest Room - Contemporary ArtGraeme Todd. Peintures. ‣ Jusqu'au28·01. Le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Renier Châlon 5 - 1050 Bruxelles -0472 21 62 22www.guestroom.be

Jozsa Gallery5... Exposition pour célébrer l'anni-versaire de la galerie. ‣ Jusqu'au03·03. Du J. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -02 640 06 71 ou 0478 48 77 09www.jozsagallery.com

Libre CoursLe Coeur cousu. Sonia Aniceto as-semble fils, tissus, textures, dessinset coups de pinceau... ‣ Jusqu'au18·02. Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85www.galerielibrecours.eu

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas. ‣ Jusqu'au18·02. Du Me. au S. de 13 à 18h.

UPlace du Châtelain 4 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenNunc, et in hora mortis nostrae.Oeuvres de Wim Delvoye, KendellGeers, Thomas Lerooy, Adel Abdesse-med, Thierry De Cordier, Andra Ur-suta, Jonathan Meese et Yan Pei-Ming. ‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. au V.de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Exposition des artistes de la galerie.‣ Jusqu'au 27·01. Du J. au S. de 14 à

18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 -1050 Bruxelles - 02 347 78 95

Aeroplastics ContemporaryThe closest I ever came to you.Oeuvres de John Isaacs. ‣ Jusqu'au21·01. Du Ma. au V. de 11 à 18h, le S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02www.aeroplastics.net

Antonio NardoneWeekProjects. Oeuvres de MartialLorcet et Simon Outers. ‣ Jusqu'au22·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ousur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxel-les - 02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectThe Royal Exchange (After HenryTalbot). Zachary Formwall utiliseprincipalement desmatériaux visuelsprovenant de sources diverses tellesles média, le cinéma ou l'histoire del'art. Il offre par ce biais une lecturecritique des flux financiers et de leursrépercussions culturelles.‣ Jusqu'au 25·02. Du J. au S. de 12 à18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30www.dt-project.com

Krethlow Berne BruxellesEsquisses. Sélection de croquis deChristian Denzler, Gabi Hamm, IngaHäusermann, Till Freiwald, SebastianMeschenmoser, Johannes Spehr...‣ Jusqu'au 19·02. Du Me. au V. de 14à 18h, le S. de 11 à 16h ou sur rdv.UAvenue Jean Volders 24 - 1060 Bruxelles-02 537 91 93www.krethlow.ch

Pascal PolarLes Natures mortes de Platon.Oeuvres de Platon Hadjimichalis. Au1er étage: "Greek Artists Figuration".

Des cohabitations audacieuses

Par sa seconde exposition personnelle, lejeune peintre Denis Crutzen (sélectionnépour le prix Arts Libre 2011) fait mieux queconfirmer son addiction à la peinture. En unan, il a acquis une liberté qui renforce sespropos et les diversifie tout en se forgeant uneidentité picturale de plus en plus distinctive,gage indispensable d’affirmation de sapersonnalité.Son vocabulaire formel, essentiel dès lors qu’ilprogresse fortement à l’intuition dans l’océand’une abstraction à réinventer sans cesse, s’esttotalement détaché de toute référence et apris de l’assurance jusqu’à se poser en force etde manière péremptoire, en noir imposant, enfront d’un travail généralement plus doux etlumineux. Le jeu des contrastes, formels,chromatiques, matiéristes, y est constant etcrée une dynamique interne particulièrementpuissante. Le défi permanent de cettepeinture est celui de la cohabitation des

multiples énergies qui se manifestent et descontraires qui s’affrontent. L’artiste n’hésitejamais à forcer la cohabitation de l’anguleuxet du souple, du géométrique et de la gestuellepoussée à la limite de l’incontrôlé, d’accordschromatiques en opposition autant qu’enaffinité et complémentarité, multipliant ainsiles formes de langages à l’intérieur de chaqueœuvre. Et les petits formats ne sont pas enreste dans ce qu’ils dégagent de débordementde vitalité et dans leur potentiel demonumentalité. La concentration les rend à lafois denses et quasi explosifs. Gagnant enaudace en tous domaines, cette jeunepeinture prend le chemin des œuvres dequalité. (C.L.)

UDenis Crutzen. Peintures récentes. GalerieAlbert Dumont, rue Léon Lepage, 43, 1000Bruxelles. Jusqu’au 12 février. Du je au dim de13h30 à 19h. www.galeriedumont.be

Énergie

COUR

TESY

GAL.ALBE

RTDU

MON

T,BR

UXELLES

Les musées sontdes mondes

Livre et catalogue d’uneexposition qui avait, auLouvre, à la fin de l’annéedernière, réuni J.M.G. Le

Clézio et des chefs­d’œuvre de musées français autour d’unprojet “Les musées sont des mondes” défendu par l’écrivain,l’ouvrage éponyme rassemble des écrits, des hommes, desfemmes, et des pièces d’art en provenance de partout et, plusparticulièrement, d’Haïti, d’Afrique, du Mexique,d’Amérique, de Vanuatu. Chaque auteur y allant de saconception de l’œuvre emblématique et référentielle sur lesujet qui lui tenait à cœur, l’ensemble est ce rassemblementde sensibilités et de singularités qui, de mèche et de pair,considérées seules ou en ensemble, concourent, quand desmusées s’y intéressent à leur tour, à une vision pluspanoramique d’une créativité mondiale qui, de nos jours,n’est enfin plus considérée comme la parente pauvre parrapport aux trésors occidentaux. “Le musée monde”, tel quel’a conçu Le Clézio, balaie d’un revers de manche toute idéede hiérarchie artistique et rejoint en quelque sorte ce muséedu dialogue cher à Ignace Vandevivere, déposé sur le siteestudiantin de Louvain­la­Neuve. Pièces à caractèrehistorique ou religieux, arts vaudou ou populaires, ex­votoart abstrait, arts anciens et arts actuels… N’est­ce pas dans cebrassage d’idées, formes, croyances, particularités, folies etgénies qu’émerge, en fin de compte, la grande conscience dumonde? Du Louvre au Quai Branly, la vision panoramiquede Le Clézio brasse aussi large que la planète est ronde, uneet indivisible. Qu’il demeure un livre et des réflexions nés dece projet salutaire est important. (R.P.T.)

U“Les musées sont des mondes”, dirigé par par J.M.G. Le Clézio.Gallimard/Musée du Louvre Ed., 160 pp. en couleurs, env. 35€.

Le livre de la semaine

GALLIM

ARD/MUS

ÉEDU

LOUV

REED

ITIONS

Arts Libre. Supplément hebdomadaireà La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle : Gilles Milecanet Camille de Marcilly. Réalisation : Sodimco. Rédacteur enchef : Vincent Slits. Rédacteur en chef adjoint : Pierre-FrançoisLovens. Conception graphique : Jean-Pierre Lambert. Publicité :Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

7Les galeriesSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

Elaine Levy ProjectBernard Guerbadot. Oeuvres des an-nées 1978 à 2000. ‣ Jusqu'au25·02. Du J. au S. de 14 à 19h ou surrdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72www.elainelevyproject.com

Galerie d'YsAnnabelle Guetatra. Dessins.‣ Jusqu'au 04·03. Du J. au S. de 14 à18h, le D. de 11 à 15h.URue de l'Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles-0499 22 57 66www.galeriedys.com

Galerie FloreExposition inaugurale. Oeuvres deIan Davenport, Todd & Fitch et HervéVan der Straeten. ‣ Jusqu'au 17·02.Du L. au V. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de la Vallée 40 - 1050 Bruxelles -0479 26 90 90 ou 0473 34 45 43www.galerieflore.com

Galerie Lot 10Cosmos. Installations vidéo de Féli-cie d'Estienne d'Orves. ‣ Jusqu'au28·01. Du J. au S. de 12h30 à 19h ousur rdv.

URue Lanfray 15 - 1050 Bruxelles -0479 490 119www.lot10.eu

Guest Room - Contemporary ArtGraeme Todd. Peintures. ‣ Jusqu'au28·01. Le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Renier Châlon 5 - 1050 Bruxelles -0472 21 62 22www.guestroom.be

Jozsa Gallery5... Exposition pour célébrer l'anni-versaire de la galerie. ‣ Jusqu'au03·03. Du J. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -02 640 06 71 ou 0478 48 77 09www.jozsagallery.com

Libre CoursLe Coeur cousu. Sonia Aniceto as-semble fils, tissus, textures, dessinset coups de pinceau... ‣ Jusqu'au18·02. Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85www.galerielibrecours.eu

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas. ‣ Jusqu'au18·02. Du Me. au S. de 13 à 18h.

UPlace du Châtelain 4 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenNunc, et in hora mortis nostrae.Oeuvres de Wim Delvoye, KendellGeers, Thomas Lerooy, Adel Abdesse-med, Thierry De Cordier, Andra Ur-suta, Jonathan Meese et Yan Pei-Ming. ‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. au V.de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Exposition des artistes de la galerie.‣ Jusqu'au 27·01. Du J. au S. de 14 à

18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 -1050 Bruxelles - 02 347 78 95

Aeroplastics ContemporaryThe closest I ever came to you.Oeuvres de John Isaacs. ‣ Jusqu'au21·01. Du Ma. au V. de 11 à 18h, le S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02www.aeroplastics.net

Antonio NardoneWeekProjects. Oeuvres de MartialLorcet et Simon Outers. ‣ Jusqu'au22·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ousur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxel-les - 02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectThe Royal Exchange (After HenryTalbot). Zachary Formwall utiliseprincipalement desmatériaux visuelsprovenant de sources diverses tellesles média, le cinéma ou l'histoire del'art. Il offre par ce biais une lecturecritique des flux financiers et de leursrépercussions culturelles.‣ Jusqu'au 25·02. Du J. au S. de 12 à18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30www.dt-project.com

Krethlow Berne BruxellesEsquisses. Sélection de croquis deChristian Denzler, Gabi Hamm, IngaHäusermann, Till Freiwald, SebastianMeschenmoser, Johannes Spehr...‣ Jusqu'au 19·02. Du Me. au V. de 14à 18h, le S. de 11 à 16h ou sur rdv.UAvenue Jean Volders 24 - 1060 Bruxelles-02 537 91 93www.krethlow.ch

Pascal PolarLes Natures mortes de Platon.Oeuvres de Platon Hadjimichalis. Au1er étage: "Greek Artists Figuration".

Les musées sontdes mondes

Livre et catalogue d’uneexposition qui avait, auLouvre, à la fin de l’annéedernière, réuni J.M.G. Le

Clézio et des chefs­d’œuvre de musées français autour d’unprojet “Les musées sont des mondes” défendu par l’écrivain,l’ouvrage éponyme rassemble des écrits, des hommes, desfemmes, et des pièces d’art en provenance de partout et, plusparticulièrement, d’Haïti, d’Afrique, du Mexique,d’Amérique, de Vanuatu. Chaque auteur y allant de saconception de l’œuvre emblématique et référentielle sur lesujet qui lui tenait à cœur, l’ensemble est ce rassemblementde sensibilités et de singularités qui, de mèche et de pair,considérées seules ou en ensemble, concourent, quand desmusées s’y intéressent à leur tour, à une vision pluspanoramique d’une créativité mondiale qui, de nos jours,n’est enfin plus considérée comme la parente pauvre parrapport aux trésors occidentaux. “Le musée monde”, tel quel’a conçu Le Clézio, balaie d’un revers de manche toute idéede hiérarchie artistique et rejoint en quelque sorte ce muséedu dialogue cher à Ignace Vandevivere, déposé sur le siteestudiantin de Louvain­la­Neuve. Pièces à caractèrehistorique ou religieux, arts vaudou ou populaires, ex­votoart abstrait, arts anciens et arts actuels… N’est­ce pas dans cebrassage d’idées, formes, croyances, particularités, folies etgénies qu’émerge, en fin de compte, la grande conscience dumonde? Du Louvre au Quai Branly, la vision panoramiquede Le Clézio brasse aussi large que la planète est ronde, uneet indivisible. Qu’il demeure un livre et des réflexions nés dece projet salutaire est important. (R.P.T.)

U“Les musées sont des mondes”, dirigé par par J.M.G. Le Clézio.Gallimard/Musée du Louvre Ed., 160 pp. en couleurs, env. 35€.

Le livre de la semaine

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

8 Les galeries SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 9Les galeriesSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

Des symbolistes belges

Exposition très inédite en galerie, cetteprésentation de sept symbolistes belges estl’heureux répertoire de la collection privéed’un amateur qui, d’évidence, a su choisir ets’est composé un éventail qui, de FernandKhnopff à Marcel­Louis Baugniet, témoignejustement d’une veine qui, d’abord littéraireavec un Maeterlinck ou un Verhaeren cheznous, devint plastique avec le songe, le rêve etles mythes en exergue. Si Degouve deNuncques et Montald font ici défaut, la manneest bien pleine et, parfois inattendue, avec unEmile Fabry, “Le jour écartant les ténèbres”,tout en déclinaisons orangées, deux JeanDelville frappés d’évanescences, dont un“Songe” (illu.) de la meilleure veine, deuxdessins plutôt sereins et un subtil petit bronzeélancé de Georges Minne, deux petitsKhnopff, offrandes légères et délicates, du

Xavier Mellery pensif et intimiste, un portraittrès coloré, vibrant, de Louise Canivet parCharles Doudelet, Français ami de Verhaeren,auquel appartint d’ailleurs ce portraitbruissant d’ondes, enfin trois Baugniet qu’onpeut s’étonner, en effet, de voir en tellecompagnie, mais c’est oublier qu’il fut l’élèvede Delville et de Khnopff. D’où ce “Vieuxsolitaire” qu’on peut imaginer émergé d’unconte d’Edgar Poe, ou cet “Amour et la mort”de 1918 sous influence viennoise et, de lamême année, “Guerre” avec guerrier et mèreséplorées. Une expo tout en ambiance feutrée.(R.P.T.)

UGalerie Quadri, 105 avenue ReineMarie­Henriette, 1190 Bruxelles. Jusqu’au11 février, les vendredis et samedis de 14 à 18h.Infos : 02.640.95.63 et www.galeriequadri.be

Ambiance feutrée

JEAN

DELVILLE/C

OURT

ESYGA

LERIEQU

ADRI/B

RUXELLES

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.ALMINERE

CHCO

URTESY

GAL.PERR

OTIN

COUR

TESY

GAL.N.OB

ADIA

FranceLionel Estève – Sculpture

Paris – Galerie PerrotinVoûte céleste composée de perles multicolores, grands des­sins aux motifs géométriques blanc sur blanc, et environne­ment empirique et sensuel constitué de longues sculpturesaux couleurs acidulées, telles sont les composantes de l’expode l’artiste français (1967) vivant à Bruxelles.U Jusqu’au 3 mars. Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003Paris. www.perrotin.com

Mark Hagen – SculptureParis – Galerie Almine Rech

Dans cette exposition TBA de Nouveau, réplique de celle deLos Angeles, le jeune artiste (1972) californien compose desdésorientations temporelles subtiles et met en relief des évé­nements inattendus, tandis que des enchevêtrements physi­ques reflètent des enchevêtrements visuels.U Jusqu’au 23 février. Galerie Almine Rech, 23 rue Saintonge,75003 Paris. www.alminerech.com

Pascal Pinaud – PeintureParis – Galerie Nathalie Obadia

L’artiste français présente des œuvres sur verre (les “patè­res”) et sur toiles (les “semences”) ainsi qu’un monumental“arbre à fèves” sur lequel il travaille en collectant les fèvesdes galettes des rois, dans un réinvestissement iconoclastede la culture populaire.U Jusqu’au 25 février. Galerie Nathalie Obadia, 3 rue du CloîtreSaint­Merri, 75004 Paris. www.galerie­obadia.com

‣ Jusqu'au 28·01. Du Ma. au S. de 14 à19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryGehirn, Gestirn, Gestein. Oeuvres deSarahWestphal. ‣ Jusqu'au 21·01. LesJ. et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ousur rdv.UTO(P)YA. Oeuvres de Klaus Vers-cheure. ‣ Jusqu'au 21·01. Les J. et V.de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.Vis-à-vis. Exposition collective.‣ Jusqu'au 21·01. Les J. et V. de 13 à17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieCall me this Evening. Sculptures dePhil Billen et peintures de BéatriceGraas. ‣ Jusqu'au 19·02. Du V. au D.de 11 à 19h.URue de l'Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80http://dsgalerie.canalblog.com

Galerie VerhaerenHanoï, vie publique - D'ombres et delumières. Photographies de ChristianSaelens et Behrouz Riahi. ‣ Du 25·01au 26·02. Du Me. au S. de 14 à 18h etle D. de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L'ALLEUDGalerie 360°Christian Merveille et Yves Olry n'ha-bitent pas à l'adresse indiquée... Cour-riers, peintures, sculptures et autrestentatives... ‣ Jusqu'au 18·02. Le Me.de 15 à 18h, le S. de 14 à 17h.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l'Alleud-02 384 63 17http://galerie360.braine-lalleud.be

HAINAUT

COUILLETJacques CeramiLes Nez Rouges. Une dizaine de ta-bleaux inédits (sang, charbon sur toile)de Michael Matthys. ‣ Jusqu'au 18·02.Du Me. au V. de 14 à 19h, le S. de 11 à18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet-071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGE

LIÈGEMonos GallerySmall is beautiful. Petits formats deLéon Wuidar, Michael Kravagna, AlexSeguers, André Romus, MartineDroixhe... ‣ Jusqu'au 29·01. Du Me.au D. (sauf le J.) de 14h30 à 18h30, lesautres jours sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

Nadja VilenneLe premier jour du mois. Oeuvres deJacqueline Mesmaeker. ‣ Jusqu'au12·02. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

SatelliteImpulsions. Photographies de DavidWidart. ‣ Jusqu'au 12·02. De 14 à mi-nuit.UCinéma Churchill - Rue du Mouton blanc20 - 4000 Liège - 04 250 94 36

STAVELOTTriangle bleuDownside up. Exposition collective.‣ Du 22·01 au 11·03. Du J. au D. de 14à 18h30.

UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourVisages secrets. Photos de GabrielleDe Faveri. ‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. auV. de 12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43www.galeriedetour.be

ANVERS

ANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyBeyond Style. Photos de Diane Arbus,Irving Penn, Frank Horvat, WilliamKlein, Claude Gassian, Saul Leiter, Ma-lick Sidibé... ‣ Jusqu'au 21·01. Du Ma.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58www.gallery51.com

Ludwig TrossaertEen ongrijpbaar verlangen. Oeuvresde Erlend Steiner Lovisa. ‣ Jusqu'au28·01. Du Me. au S. de 14 à 19h.UMuseumstraat 29 - 2000 Antwerpen -0475 95 53 39http://web.artprice.com/store/galerie-ludwig-trossaert

Maes & Matthys GalleryHet is weer tijd voor de polonaise.Oeuvres de Gerard Herman.‣ Jusqu'au 21·01. Du Me. au S. de 14 à18h.UPourbusstraat 3 - 2000 Antwerpen -0478 48 50 31www.maesmatthys.be

Micheline SzwajcerAngela Bulloch. ‣ Jusqu'au 21·01. DuMa. au V. de 10 à 18h30, le S. de 12 à18h30.

UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27www.gms.be

Tim Van Laere GalleryMultikulti Sause. Peintures de KatiHeck. ‣ Jusqu'au 21·01. Du Ma. au S.de 14 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17www.timvanlaeregallery.com

van der MiedenMOREpublishers. Oeuvres de JacquesAndré, Lieven de Boeck, Liam Gillick,Mark Luyten, Sophie Nys, Peter Lem-mens, Denicolai & Provoost...‣ Jusqu'au 21·01. Du Me. au S. de 14 à18h.UPourbusstraat 15 - 2000 Antwerpen -03 231 77 42www.vandermieden.com

Zeno X GalleryAlraune. Oeuvres de Naoto Kawahara.‣ Du 27·01 au 10·03. Du Me. au S. de14 à 18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17I always wanted to be David Copper-field, but I turned out to be a painter.Oeuvres de Manor Grunewald.‣ Jusqu'au 28·01. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

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9Les galeriesSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.ALMINERE

CHCO

URTESY

GAL.PERR

OTIN

COUR

TESY

GAL.N.OB

ADIA

COUR

TESY

GAL.WITZENH

AUSEN

FranceLionel Estève – Sculpture

Paris – Galerie PerrotinVoûte céleste composée de perles multicolores, grands des­sins aux motifs géométriques blanc sur blanc, et environne­ment empirique et sensuel constitué de longues sculpturesaux couleurs acidulées, telles sont les composantes de l’expode l’artiste français (1967) vivant à Bruxelles.U Jusqu’au 3 mars. Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003Paris. www.perrotin.com

Mark Hagen – SculptureParis – Galerie Almine Rech

Dans cette exposition TBA de Nouveau, réplique de celle deLos Angeles, le jeune artiste (1972) californien compose desdésorientations temporelles subtiles et met en relief des évé­nements inattendus, tandis que des enchevêtrements physi­ques reflètent des enchevêtrements visuels.U Jusqu’au 23 février. Galerie Almine Rech, 23 rue Saintonge,75003 Paris. www.alminerech.com

Pascal Pinaud – PeintureParis – Galerie Nathalie Obadia

L’artiste français présente des œuvres sur verre (les “patè­res”) et sur toiles (les “semences”) ainsi qu’un monumental“arbre à fèves” sur lequel il travaille en collectant les fèvesdes galettes des rois, dans un réinvestissement iconoclastede la culture populaire.U Jusqu’au 25 février. Galerie Nathalie Obadia, 3 rue du CloîtreSaint­Merri, 75004 Paris. www.galerie­obadia.com

LuxembourgJens Wolf – Peinture

Luxembourg – Galerie Nosbaum & RedingTravaillant dans le champs de l’abstraction géométrique, l’ar­tiste allemand (1967) contrarie la recherche de la perfectionen laissant apparaître de petits défauts, blessures marginalesqu’il considère comme des critiques de la modernité etcomme des parenthèses décentes dans un système efficace etrationnel.U Jusqu’au 3 mars. Galerie Nosbaum&Reding, 4, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.nosbaumreding.lu

Pays-BasWouter van Buuren – Photographie

Amsterdam – Galerie WitzenhausenCe photographe hollandais (1972) est aussi un acrobate quigrimpe sur les grues et édifices pour donner, par des collagesurbains et ruraux, des photos de paysages en forme de globespanoramiques qui nous donnent l’illusion de la surveillancedu monde tout rond… comme Google Maps !U Jusqu’au 4 février. Witzenhausen Gallery, Hazenstraat 60,1016 SR Amsterdam. www.Witzenhausengallery.nl

SuisseBrigitte Lustenberger – Photographie

Zurich – Walter Keller GalleryLauréate du prestigieux Prix de Landis&Gyr 2011, la photo­graphe suisse puise son inspiration dans les peintures baro­ques, dans leur imagerie et dans une gamme de couleurssombres. Elle crée aujourd’hui des tableaux vivants qui seprésentent comme des natures mortes explorant la fugacitéde la vie humaine.U Jusqu’au 28 janvier. Galerie Walter Keller, Oberdorfstrasse 2,8001 Zurich. www.kellerkunst.com

COUR

TESY

WALTERKELLER

GAL.

COUR

TESY

GAL.NO

SBAU

N&RE

DING

UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourVisages secrets. Photos de GabrielleDe Faveri. ‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. auV. de 12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43www.galeriedetour.be

ANVERS

ANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyBeyond Style. Photos de Diane Arbus,Irving Penn, Frank Horvat, WilliamKlein, Claude Gassian, Saul Leiter, Ma-lick Sidibé... ‣ Jusqu'au 21·01. Du Ma.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58www.gallery51.com

Ludwig TrossaertEen ongrijpbaar verlangen. Oeuvresde Erlend Steiner Lovisa. ‣ Jusqu'au28·01. Du Me. au S. de 14 à 19h.UMuseumstraat 29 - 2000 Antwerpen -0475 95 53 39http://web.artprice.com/store/galerie-ludwig-trossaert

Maes & Matthys GalleryHet is weer tijd voor de polonaise.Oeuvres de Gerard Herman.‣ Jusqu'au 21·01. Du Me. au S. de 14 à18h.UPourbusstraat 3 - 2000 Antwerpen -0478 48 50 31www.maesmatthys.be

Micheline SzwajcerAngela Bulloch. ‣ Jusqu'au 21·01. DuMa. au V. de 10 à 18h30, le S. de 12 à18h30.

UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27www.gms.be

Tim Van Laere GalleryMultikulti Sause. Peintures de KatiHeck. ‣ Jusqu'au 21·01. Du Ma. au S.de 14 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Antwerpen -03 257 14 17www.timvanlaeregallery.com

van der MiedenMOREpublishers. Oeuvres de JacquesAndré, Lieven de Boeck, Liam Gillick,Mark Luyten, Sophie Nys, Peter Lem-mens, Denicolai & Provoost...‣ Jusqu'au 21·01. Du Me. au S. de 14 à18h.UPourbusstraat 15 - 2000 Antwerpen -03 231 77 42www.vandermieden.com

Zeno X GalleryAlraune. Oeuvres de Naoto Kawahara.‣ Du 27·01 au 10·03. Du Me. au S. de14 à 18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17I always wanted to be David Copper-field, but I turned out to be a painter.Oeuvres de Manor Grunewald.‣ Jusqu'au 28·01. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

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10 Le marché BRAFA SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 11Le marchéBRAFASEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Salon

La Brafa ?Stylée !h Comme disent les jeunes,la foire des antiquaires deTour et Taxis a de la gueule.

POURVU QUE POPULAIRE LA BRAFAle soit aussi. Ce n’est pas certain mêmesi en dix jours le passage espéré de40000 personnes peut être qualifié degrand public. Mais la Brafa n’est paspopulaire en ce qu’elle ne fera pas sedéplacer les foules comme les “Fran­cos” à Spa. La Brafa ne se veut pas éli­tiste mais par la force des choses,comme toute foire d’art, elle s’adresseà un public de connaisseurs. Pourplaire à ce dernier, il faut d’abord créerune enveloppe attrayante. C’est chosefaite une fois de plus grâce au bureaud’architecture “Volume Architecture”,de Daniel Culot et Nicolas de Liedeke­rke (www.volume­archi.be). Tons degris aux cimaises uniformisées et sur­tout tapis des allées en formes de da­miers donnent à l’espace public un ca­ractère sobre, retenu et élégant. “Lesdamiers du sol en noir et blanc sont uneréinterprétation de ce que l’on voit dans

la nef et le transept de la cathédraled’Amiens”, nous disait Nicolas de Lie­dekerke, exécuté par maître GuillaumeMaillot, en 1676, apprend­t­on sur leNet.

Mais venons­en aux contenus destrois travées. Ce qui saute aux yeux,c’est l’éclectisme, d’une part. On tou­che à tout depuis l’Assyrie antique jus­qu’à la BD. Puis se dégage des tendan­ces. Les plus beaux stands sont ceuxqui allient meubles et tableaux, lustreset miroirs. Mais ce n’est plus avec uneprime aux grands siècles de jadismême si chez Steinitz on fait merveilleet que Berger joue sur un juste bongoût. Dans ce monde là, Bernard DeLeye frappe fort aussi en créant unesalle à manger de châtelain du tempsde Louis XV. Sa vaisselle en vermeilaux armes Tour et Taxis, joli clin d’œilhistorique, a de quoi épater. A direvrai, l’impulsion est donnée par les ex­posants qui travaillent la premièremoitié du XXe siècle, comme Marcillac,Oscar Graf et Alain Marcelpoil (tousparisiens) parmi une dizaine. Puis il y ales faiseurs de grandes décorations, deces univers dont on rêve comme chez

Victor Werner (Anvers) où un im­mense et magnifique chien danoisnoir et blanc rime avec les solsd’Amiens. Ensuite, la grande affaire, cesont les arts de la fin du XIXe siècle etde la première moitié du XXe siècle. Là,on ne sait plus où regarder. Le stand lemieux agencé en tableaux serait biencelui de Patrick Lancz (Bxl) qui y alliesouvent des sculptures d’artistes bel­ges. Le plus réussi pour les objets estcelui de Cento Anni (Bxl). Berko etBoon rivalisent en qualité et chez le

premier, au­delà des artistes académi­ques, on trouve deux tableaux d’ama­teurs peints par Edouard Boudier quireprésentent des religieux. Pour les ta­bleaux anciens, le cabinet d’amateur setrouve chez Alexis Bordes et les rarestableaux flamands chez Florence deVoldere qui a subtilement décoré sonstand aux couleurs du printemps.

Puis il faut compter avec les sculptu­res et diviser leur espace en trois zones.La première est celle des antiques. Là,Phoenix (Genève) et Mermoz (Paris),

écrasent leur monde; Vervoordt en pré­sente également avec la sérénité dont ilsait les entourer. La seconde est celle dela sculpture européenne, d’abord de laHaute­Epoque chez De Backer surtout,baroque chez Jungbauer (Straubing enBavière) ensuite. La troisième phalangeest celle des arts africains et des standssuperbes vous attendent (Dartevelle etClaes). Prévoir au moins trois heures.Philippe FarcyUBruxelles, Tour & Taxis, du 21 au 29janvier. Infos : www.brafa.be

JOHA

NNADE

TESSIERE

S

La grande décoration a droit decité à la Brafa et le stand de Victor

Werner (Anvers) est l’un des plusbeaux du genre. Le grand chien est

une toile d’Oscar van Cuyck.

l Coups de cœur

Oyez amateurs d’arts moderneset premiers !UNE VISITE PRÉCOCE EN GUISE D’APÉRITIF pourmieux vous servir et, partant, une manière d’essuyerdes plâtres encore fumants et de titiller des moquet­tes, fort belles, étalées et disposées à la hâte, celundi 16, les travées de la Brafa n’étaient point enmode veille, installateurs et experts ayant bien deschats à fouetter pour que tout soit en place et certifiéauthentique au jour J. Privilégiés, nous avons pu glis­ser nos pas dans la foulée d’organisateurs sur lesdents et retenu pour vous quelques pistes et œuvresd’exception. Arts modernes et contemporainsd’abord et une certitude : la foire gagne encore enqualité et en belles surprises de ce côté­là aussi ! Vusdans le désordre et sans vouloir jouer aux hiérarchiesqui ne veulent rien dire, voici donc ce qui nous asauté aux yeux et valu quelques coups de cœur.

Bel étalage chez Ludorff de Düsseldorf qui aligne,comme s’il en pleuvait, plusieurs et rares Sam Fran­cis, von Jawlensky, Poliakoff, Albers, et Richter dontun frémissant abstrait aux roses et verts juteux. Toutprès de là, Claude Bernard fait merveille avec desdessins, des pastels et des huiles de Zoran Music :

portraits, vues de Venise et même paysages rocheuxdes années 70. Un sacré coin de la foire puisqu’à cesstands 108 et 106 fait chorus le 104 de Michel Roo­ryck qui, nous en avons déjà parlé, aligne des valeurssûres belges mais aussi un Géricault de 1820, duMark Tobey, un Gust De Smet de 36, “Vaches dans leschamps, et un splendide Alechinsky de 1960.

A la Brafa, les trésors se ramassent à la pelle et dé­jouent les froidures extérieures. Si la Fondation RoiBaudouin peut se targuer de chefs­d’œuvre avec unEvenepoel, “Jeune garçon au pull rayé”, en pointd’orgue, t’Kindt de Roodenbeke frappe à son aiseavec du Rik Wouters, du Delvaux d’avant Delvaux(comme dit Farcy) ou une gouache de Calder joyeu­sement colorée. Ne pas rater, chez Jean­Jacques Du­tko de Paris, la tapisserie de métal d’El Anatsui, tout àcôté d’un Poliakoff imposant. Beau petit Jacob Smits,“Le jeune Cobe” et du Seuphor chez Lancz, tandisque le Parisien Trigano marque des points avec une“Crucifixion” de Rouault, de beaux Michaux et “LesRoberts d’Evelyne”, un bronze soudé de César ! Rater

le Jean­Jacques Gaillard, “Rue Cantersteen”, unehuile de 1943, serait fâcheux, alors que tout près delà, génial assurément, Ronny Van de Velde fait mou­che avec son “Musée à l’échelle 1/7”, une surpriseque nous vous invitons à déguster, aux côtés des VanSeveren ou Denmark, Ann Veronica Janssens ou… En­sor qui complètent une démonstration réussie10/10.

En face, Pascal Lansberg donne le change avec desolides Manolo Valdes, une gouache de Soulages de1951, de grandioses Vasarely et bien d’autres choses.Il y a du Fabre chez Jamar et chez Pieters, de bien bel­les choses chez Samuel Vanhoegaerden. Lingier, deKnokke, aiguise les appétits avec un Permeke paysan,un subtil Delahaut, un beau De Keyser. Grand choixpour la Mayoral de Barcelone : Barcelo, Plensa, Chi­lida, Picasso&co, excusez­la du peu ! Quant aux ama­teurs d’arts premiers, si la manne est moins impor­tante, les galeristes présents offrent de vraies riches­ses pour le cœur et l’esprit. Dartevelle, Claes,Schoffel, Germain, Schlag : cassez vos tirelires !Roger Pierre Turine

JOHA

NNADE

TESSIERE

S

Pierre monolithe Ekoi du Nigeria exposée austand de la Galerie Didier Claes, à la Brafa.

l Livre

AutourdesBreughel

LES ANTIQUAIRES ET NÉGOCIANTS spé­cialisés qui écrivent des livres d’art pourmontrer leurs savoirs et/ou diffuser laqualité de leur patrimoine, c’est relative­ment fréquent. Il est plus courant encorede créer un catalogue qui va immortaliserune exposition avec un thème précis. Ici enl’occurrence, il s’agit de poser une pierre àl’édifice de la connaissance en histoire del’art et de dépasser la simple accumulationde clichés récoltés dans les banques dedonnées muséales ou autres. Madame Flo­rence de Voldère qui n’en est pas à sonpremier coup d’essai en termes de livresconsacré à la peinture flamande, a sorti unvolume consacré à la peinture flamandedu XVIe au XVIIIe siècle (édité par Alle­mandi, Turin). Des “focus” sont consacréaux Breughel, à Pierre Brueghel et à sontemps d’abord, à Jan l’Ancien, dit de Ve­lours ensuite, dans la seconde partie du li­vre. Ce fort volume a valu à son auteur ennovembre passé l’honneur d’être couron­née d’un prix annuel offert par l’Institut deFrance, le prix Hercule Catenacci (1816­1884), artiste peintre et graveur. Le volumea été consacré pour l’étude de la portée hu­maniste de la dynastie Brueghel depuis lesannées 1550 jusqu’à l’aube du XVIIIe siècle.La peinture était un élément de la diffusiondes idées et ces peintres anversois étaientbien souvent à l’avant­plan de l’art. Il seradisponible sans doute sur le stand à la Brafa.Ph. Fy

GALERIEFLOR

ENCE

DEVO

LDER

E

Breughel, “Village fluvial avecdébarcadère”, 19 x 26 cm.

l Vie de château

Le châteaudans l’Immo !La rubrique “Vie de château” quiprenait place jusqu’à présent dansvotre supplément “Arts Libre” amigré vers “L’Immo”. Vous re-trouverez la chronique de PhilippeFarcy agrémentée d’informationscomplémentaires sur ce secteurluxueux tous les jeudis.

Page 11: Arts Libre du 20 janvier 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

11Le marchéBRAFASEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

écrasent leur monde; Vervoordt en pré­sente également avec la sérénité dont ilsait les entourer. La seconde est celle dela sculpture européenne, d’abord de laHaute­Epoque chez De Backer surtout,baroque chez Jungbauer (Straubing enBavière) ensuite. La troisième phalangeest celle des arts africains et des standssuperbes vous attendent (Dartevelle etClaes). Prévoir au moins trois heures.Philippe FarcyUBruxelles, Tour & Taxis, du 21 au 29janvier. Infos : www.brafa.be

La grande décoration a droit decité à la Brafa et le stand de Victor

Werner (Anvers) est l’un des plusbeaux du genre. Le grand chien est

une toile d’Oscar van Cuyck.

JOHA

NNADE

TESSIERE

S

Pierre monolithe Ekoi du Nigeria exposée austand de la Galerie Didier Claes, à la Brafa.

l Livre

AutourdesBreughel

LES ANTIQUAIRES ET NÉGOCIANTS spé­cialisés qui écrivent des livres d’art pourmontrer leurs savoirs et/ou diffuser laqualité de leur patrimoine, c’est relative­ment fréquent. Il est plus courant encorede créer un catalogue qui va immortaliserune exposition avec un thème précis. Ici enl’occurrence, il s’agit de poser une pierre àl’édifice de la connaissance en histoire del’art et de dépasser la simple accumulationde clichés récoltés dans les banques dedonnées muséales ou autres. Madame Flo­rence de Voldère qui n’en est pas à sonpremier coup d’essai en termes de livresconsacré à la peinture flamande, a sorti unvolume consacré à la peinture flamandedu XVIe au XVIIIe siècle (édité par Alle­mandi, Turin). Des “focus” sont consacréaux Breughel, à Pierre Brueghel et à sontemps d’abord, à Jan l’Ancien, dit de Ve­lours ensuite, dans la seconde partie du li­vre. Ce fort volume a valu à son auteur ennovembre passé l’honneur d’être couron­née d’un prix annuel offert par l’Institut deFrance, le prix Hercule Catenacci (1816­1884), artiste peintre et graveur. Le volumea été consacré pour l’étude de la portée hu­maniste de la dynastie Brueghel depuis lesannées 1550 jusqu’à l’aube du XVIIIe siècle.La peinture était un élément de la diffusiondes idées et ces peintres anversois étaientbien souvent à l’avant­plan de l’art. Il seradisponible sans doute sur le stand à la Brafa.Ph. Fy

GALERIEFLOR

ENCE

DEVO

LDER

E

Breughel, “Village fluvial avecdébarcadère”, 19 x 26 cm.

l Vie de château

Le châteaudans l’Immo !La rubrique “Vie de château” quiprenait place jusqu’à présent dansvotre supplément “Arts Libre” amigré vers “L’Immo”. Vous re-trouverez la chronique de PhilippeFarcy agrémentée d’informationscomplémentaires sur ce secteurluxueux tous les jeudis.

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12 Adjugé! SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 13Le marchéSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Salles de ventes l Bilan

Les angla ises explosent

h Le fossé se creuse entre lessalles d’obédience britanniqueset les salles “purement”françaises. Cela devient abyssal.

LA LECTURE DES CHIFFRES REÇUS CESderniers jours donnent le vertige. Entre lessommets tous parisiens et le fond de la val­lée, ce n’est plus une rivière comme la Seinequi sert de repère, mais le fond de la mer, enattendant ceux des océans. En dix ans detemps, les Anglais ont raflé l’essentiel dumarché et les autres, quoiqu’ils fassent saufdeux ou trois exceptions comme Artcurialet Tajan, jouent dans une autre cour. Quandles Français voient leurs chiffres d’affairesfluctuer, avec des hausses et des pertes departs de marché, les adversaires d’Outre­Manche continuent à voguer comme des tri­marans.

Dès l’ouverture du marché à la concur­rence en 2001, Christie’s donna le ton et semit à l’ouvrage en organisant illico une va­cation, plus que symbolique. Dix ans après,la salle est la première maison de ventes auxenchères en France. Sotheby’s n’est pas loinet parfois fut devant. Comme sur le plan pla­

nétaire, les deux salles se disputent la pre­mière marche. Mais qu’importe, elles écra­sent toutes les autres. Ici à Paris, depuis sep­tembre 2011, la législation françaiseautorise les ventes de gré à gré pour les sal­les, avant les vacations. Ce l’était déjà aprèsles dispersions. Tout le monde va profiter decette opportunité que le Louvre et le muséede Cluny ont saisie dès novembre dernier,lors de la vente Marquet de Vasselot. Maisvenons­en aux chiffres.

2011 sera, semble­t­il, l’une des meilleu­res années pour Christie’s France. “Le chiffred’affaires sera supérieur à 199 millionsd’euros non comptées les ventes d’après adjudi­cations et les ventes de gré à gré. Le chiffre n’estpas encore affiné mais il montre déjà une pro­gression de 13 % du chiffre d’affaires“, signa­lait dans un communiqué très récent Fran­çois de Riqlès. Notons qu’en 2010 qui futaussi une très bonne année, Christie’s avaitréalisé sur la totalité du globe un CA de5 milliards de dollars. Paris ne pèse donc pastrès lourd dans la balance générale, maisface à son marché interne, elle domine de latête et des épaules.

Pour lui tenir tête, on trouve Sotheby’s.Cette maison progresse de 9 % et affiche unchiffre global parisien de 190 millionsd’euros et 158 millions au marteau; la diffé­rence n’est autre que le revenu tiré des com­

missions. Ceci donne une moyenne par lotde 61000 €. Cette indication montre la sé­lectivité mise en place depuis quelques an­nées. Les salles ont bien compris que le fossése creuse partout. Entre les revenus des in­dividus, entre les différents niveaux de qua­lités, entre les différentes périodes de créa­tion. Le XXe siècle a le vent en poupe. A luiseul, il génère plus de 60 % des affaires.

Reste qu’en seule rivale franco­française,les anglaises n’ont pas encore à s’inquiéterd’une seule maison. C’est Artcurial dont lecapital est détenu par les Dassault. Le siègese trouve au rond­point des Champs­Ely­sées, dans cet hôtel de maître magnifiquequi jadis abritait la revue “Jour de France”.Artcurial en a fait une sorte de centre cultu­rel et Artcurial ne s’affiche pas seulementcomme une salle de ventes. Cela lui donnede la hauteur sans tomber dans des mirages,un brin de prestige et une réelle confiancede la part du public. L’attaque de certainesniches où la salle domine le marché, commel’art contemporain, la BD et l’automobile,sert ses intérêts et ceux des déposants. Ducoup, en deux ans, le CA a doublé. Et de2010 à 2011, le progrès fut de 23 %. Celadonne un produit global sur Paris de127 millions d’euros. Les autres parisiennessont KO debout !Philippe Farcy

l Vente publique

Elsen,la constancede l’or

DANS LEURS MAISON­BUREAUX­SALLE DE VENTES DE l’ave­nue de Tervueren, les Elsen travaillent les pièces d’or avec la tran­quillité des sénateurs. Et ils ont l’avantage de voir leur avenir plussereinement que les vrais sénateurs. La crise économique, les in­certitudes monétaires on le sait, ont fait bondir les cours des mé­taux précieux et il n’est pas de doute que le négoce des pièces an­ciennes en profite. Encore faut­il, comme ailleurs, qu’elles possè­dent toutes les bonnes caractéristiques de provenance et d’état deconservation. Tout ne vaut pas des fortunes et les monnaies etmédailles sont un monde parfaitement abordable. Il y avait unstand de numismatique au déballage de brocante à Namur leweek­end passé rempli de choses à moins de 200 € et parfoisvieilles comme des pierres.

Chez Elsen donc, en décembre, on vit passer un défilé de têtescouronnées depuis l’antiquité. Quelques résultats firent belle im­pression. A commencer par un aureus frappé à Rome après 141 fi­gurant un joli profil de Faustine l’Ancienne. Annoncé à 5 000 €, lelot est parti vers d’autres cieux pour 14 160 € frais compris. Il yeut encore de remarquable l’enchère tombée sur une pièce frap­pée à Léon, en Espagne, sous le règne de Alphonse IX (1188­1230), que la salle saluait pour sa plus haute rareté et que les ex­perts maison avaient estimé aux alentours des 35 000 €. Les ama­teurs se disputèrent le lot jusqu’à 56 640 €. Provenant de Pologne,une médaille frappée à Cracovie en 1669 commémorait le cou­ronnement de Michel Korybut (1669­1673). Le lot, extrêmementrare fut lancé à 10 000 € mais des amateurs au nez fin poussèrentla cote jusqu’à la somme de 36 580 €. On attend d’en frapper uneautre pour commémorer le passage de quatre années en nos ter­res de l’ambassadeur polonais Slawomir Czarlewski, ami de LechWalesa, tant il a bien servi son pays. Notons enfin qu’une pièce de12 roubles en platine pesant 41 grammes, frappée à Saint­Péters­bourg en 1832, ce qui nous place sous le règne de Nicolas Ier, passasans peine des 35 000 € escomptés à 53 100 €. Ce ne sont là queles meilleures cotes. La moyenne fut plutôt vers les 3 000 €.Ph. Fy.

ELSEN

Provenant de Pologne, cettemédaille frappée à Cracovieen 1669 commémorait lecouronnement de Michel Korybuta été adjugée à 36580 €.

COPY

RIGH

TCH

RISTIE’SIM

AGES

2011 De Maurice de Vlaminck,

ce “Paysage de ban-lieue”, huile sur toile,65 x 81 cm, 1905 a étévendu 22482500dollars à New York,le 4 mai 2011, chezChristie’s. Un record dumonde pour cet artiste.

O. Perkins

Toujours chez Amberes en décembre dernier,on pouvait acheter cette belle cafetière en por­celaine du Chine du XVIIIe siècle d’époqueKanghi ou Kan Hé. Elle faisait partie de la col­lection Perkins et trouva preneur à 13 000 €.

13 000 €

AMBE

RES

Art DécoIl y avait chez Eve àParis à la mi­décem­bre, une imposantepaire de lustres destyle Art Déco que lasalle escomptait ven­dre entre 10 000 et15000 €. Ils dataientdes années 1960. Lecatalogue signalaitqu’ils étaient en métaldoré et ornés de pen­

deloques facettées. Au final, le lot fut vendu10 000 € plus les frais.

10 000 €

EVE

Mondrian

Chez Amberes en décembre dernier passa envente une feuille de 1908 monogrammée dePiet Mondrain, avant qu’il ne soit la star mon­diale d’aujourd’hui, dans une autre vie pictu­rale. Ici, le peintre avait tracé trois flamandsroses au pastel. La feuille mesurait 550 x450 mm. Elle fut adjugée à 18 000 € frais com­pris.

18 000 €

AMBE

RES

RassenfosseA Paris, dansune vente detableaux etsculpturesdes deux siè­cles passés,on proposaiten fin de va­cation un ta­bleau de che­valet peintpar ArmandRassenfosse(1862­1934).On voit plu­sieurs œuvresdu maître lié­

geois à la Brafa dont un très jolidessin chez Alexis Bordes. Ici, ils’agissait d’une peinture cirée surcarton de 1931, intitulée “A laToilette”. L’expert de la salle, Eli­sabeth Maréchaux pensait vendrela chose entre 8000 et 12000 €.Les amateurs poussèrent la coteun peu plus loin et, avec les frais,le lot s’en est allé à 14 025 €.

14 025 €

PIAS

A

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13Le marchéSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Salles de ventes l Bilan

Les angla ises explosent

nétaire, les deux salles se disputent la pre­mière marche. Mais qu’importe, elles écra­sent toutes les autres. Ici à Paris, depuis sep­tembre 2011, la législation françaiseautorise les ventes de gré à gré pour les sal­les, avant les vacations. Ce l’était déjà aprèsles dispersions. Tout le monde va profiter decette opportunité que le Louvre et le muséede Cluny ont saisie dès novembre dernier,lors de la vente Marquet de Vasselot. Maisvenons­en aux chiffres.

2011 sera, semble­t­il, l’une des meilleu­res années pour Christie’s France. “Le chiffred’affaires sera supérieur à 199 millionsd’euros non comptées les ventes d’après adjudi­cations et les ventes de gré à gré. Le chiffre n’estpas encore affiné mais il montre déjà une pro­gression de 13 % du chiffre d’affaires“, signa­lait dans un communiqué très récent Fran­çois de Riqlès. Notons qu’en 2010 qui futaussi une très bonne année, Christie’s avaitréalisé sur la totalité du globe un CA de5 milliards de dollars. Paris ne pèse donc pastrès lourd dans la balance générale, maisface à son marché interne, elle domine de latête et des épaules.

Pour lui tenir tête, on trouve Sotheby’s.Cette maison progresse de 9 % et affiche unchiffre global parisien de 190 millionsd’euros et 158 millions au marteau; la diffé­rence n’est autre que le revenu tiré des com­

missions. Ceci donne une moyenne par lotde 61000 €. Cette indication montre la sé­lectivité mise en place depuis quelques an­nées. Les salles ont bien compris que le fossése creuse partout. Entre les revenus des in­dividus, entre les différents niveaux de qua­lités, entre les différentes périodes de créa­tion. Le XXe siècle a le vent en poupe. A luiseul, il génère plus de 60 % des affaires.

Reste qu’en seule rivale franco­française,les anglaises n’ont pas encore à s’inquiéterd’une seule maison. C’est Artcurial dont lecapital est détenu par les Dassault. Le siègese trouve au rond­point des Champs­Ely­sées, dans cet hôtel de maître magnifiquequi jadis abritait la revue “Jour de France”.Artcurial en a fait une sorte de centre cultu­rel et Artcurial ne s’affiche pas seulementcomme une salle de ventes. Cela lui donnede la hauteur sans tomber dans des mirages,un brin de prestige et une réelle confiancede la part du public. L’attaque de certainesniches où la salle domine le marché, commel’art contemporain, la BD et l’automobile,sert ses intérêts et ceux des déposants. Ducoup, en deux ans, le CA a doublé. Et de2010 à 2011, le progrès fut de 23 %. Celadonne un produit global sur Paris de127 millions d’euros. Les autres parisiennessont KO debout !Philippe Farcy

l Vente publique

Elsen,la constancede l’or

DANS LEURS MAISON­BUREAUX­SALLE DE VENTES DE l’ave­nue de Tervueren, les Elsen travaillent les pièces d’or avec la tran­quillité des sénateurs. Et ils ont l’avantage de voir leur avenir plussereinement que les vrais sénateurs. La crise économique, les in­certitudes monétaires on le sait, ont fait bondir les cours des mé­taux précieux et il n’est pas de doute que le négoce des pièces an­ciennes en profite. Encore faut­il, comme ailleurs, qu’elles possè­dent toutes les bonnes caractéristiques de provenance et d’état deconservation. Tout ne vaut pas des fortunes et les monnaies etmédailles sont un monde parfaitement abordable. Il y avait unstand de numismatique au déballage de brocante à Namur leweek­end passé rempli de choses à moins de 200 € et parfoisvieilles comme des pierres.

Chez Elsen donc, en décembre, on vit passer un défilé de têtescouronnées depuis l’antiquité. Quelques résultats firent belle im­pression. A commencer par un aureus frappé à Rome après 141 fi­gurant un joli profil de Faustine l’Ancienne. Annoncé à 5 000 €, lelot est parti vers d’autres cieux pour 14 160 € frais compris. Il yeut encore de remarquable l’enchère tombée sur une pièce frap­pée à Léon, en Espagne, sous le règne de Alphonse IX (1188­1230), que la salle saluait pour sa plus haute rareté et que les ex­perts maison avaient estimé aux alentours des 35 000 €. Les ama­teurs se disputèrent le lot jusqu’à 56 640 €. Provenant de Pologne,une médaille frappée à Cracovie en 1669 commémorait le cou­ronnement de Michel Korybut (1669­1673). Le lot, extrêmementrare fut lancé à 10 000 € mais des amateurs au nez fin poussèrentla cote jusqu’à la somme de 36 580 €. On attend d’en frapper uneautre pour commémorer le passage de quatre années en nos ter­res de l’ambassadeur polonais Slawomir Czarlewski, ami de LechWalesa, tant il a bien servi son pays. Notons enfin qu’une pièce de12 roubles en platine pesant 41 grammes, frappée à Saint­Péters­bourg en 1832, ce qui nous place sous le règne de Nicolas Ier, passasans peine des 35 000 € escomptés à 53 100 €. Ce ne sont là queles meilleures cotes. La moyenne fut plutôt vers les 3 000 €.Ph. Fy.

ELSEN

Provenant de Pologne, cettemédaille frappée à Cracovieen 1669 commémorait lecouronnement de Michel Korybuta été adjugée à 36580 €.

De Maurice de Vlaminck,ce “Paysage de ban-lieue”, huile sur toile,65 x 81 cm, 1905 a étévendu 22482500dollars à New York,le 4 mai 2011, chezChristie’s. Un record dumonde pour cet artiste.

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14 Le marché SEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE 15Le marchéSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Portrait

Rien n’ est Traux beau

h Vinciane de Traux de Wardincrée le bureau d’Artcurial àBruxelles. Notre pays est unaimant.

LA BELGIQUE ATTIRE LES SALLES DEVENTES étrangères depuis près de trenteans; mais peu y vendent directement. En cemois de janvier, Artcurial (Paris) vient poserses valises au 5 de l’avenue Franklin­Roose­velt à Bruxelles. Vincianne de Traux quittedès lors Sotheby’s où elle dirigeait les dé­partements Arts décoratifs et Inventaires,pour créer le nouveau siège, sis dans unegrande maison. On pourra y recevoir et ex­poser de nombreuses œuvres selon l’actua­lité. On le sait depuis longtemps, la petiteBelgique est une vraie mine tant nos conci­toyens conservent de magnifiques collec­tions. Ce sont celles de l’art contemporainet moderne qui dominent largement. Celan’empêche pas qu’existent aussi certainsensembles très importants dans l’art classi­

que et la Haute­Epoque, de constitutionsplus anciennes.

Nous avons la “collectionnite” depuis plu­sieurs siècles. Les salles de ventes belgesd’abord puis internationales ensuite, firentdonc florès après les années cinquante. Etdepuis les années quatre­vingt, les sallesétrangères se sont installées chez nous pourratisser large d’abord et affiner au fur et àmesure les mailles des filets. La stratégie dela sélectivité a payé depuis plus de cinq ans.Et la Belgique demeure un des pourvoyeursmajeurs des places de Paris, Londres et NewYork. Sotheby’s et Christie’s vinrentd’abord; Lempertz, Dorotheum, Bonham’s,vinrent ensuite. Les Français tentèrent deprendre pied sur place mais ce fut un fiasco,voici vingt ans. Puis vint Pierre Bergé (PBA),efficace sans être tentaculaire. Et PBA, avecune civilité parfaite vend en Belgique, etpaye donc ses taxes chez nous. Depuis quel­ques mois, on voit que les stratégies deproximité se remettent en marche. ChezBonham’s, on renforce les équipes sur notresol. “Native” a ouvert à l’été dernier et il nemanque plus que quelques allemandes et

une suédoise pour affirmer que la Belgiqueest ceinturée par toutes les salles majeures.

Vinciane de Traux connaît son métier parcœur. Après avoir passé sa licence à l’ULB,elle se lança dans la voie du commerce d’artvia le Crepac (Limal), du temps du prési­dent des antiquaires de Bruyn, puis suivitles cours de l’IESA de Françoise Schmidtavant d’aller à Londres travailler hors dunégoce de la salle dans la section des inven­taires chez Sotheby’s. C’est là que l’on dé­couvre les appartements et demeures dontil faut évaluer les biens en espérant être ap­pelé plus tard en cas de ventes. Puis vint leretour à Bruxelles où Hubert d’Ursel luiproposa de continuer cette route avec l’aidede Chantal de Spot. Plus de dix ans de tra­vail en commun permirent à Vincianne deTraux de découvrir les nombreuses facettesdes œuvres d’art et de se tisser un réseau declientèle bien charpenté. Reste à mettre lamachine française en place avec autant decharme que d’efficacité. Le début des opé­rations est fixé en février, mais les jeux sontfaits depuis l’été dernier.Ph. Fy.

JOHA

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TESSIERE

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Galerie Acturail Vincianne de Traux

l Salle de ventes

Artcurial affine sa stratégieLES TROIS COMMISSAIRES­priseurs à la tête d’Artcurial, à savoir,Mes Briest, Poulain et Tajan (Fran­çois), sont de vieux briscards (sauf lefils Tajan évidemment, privilège del’âge), du marché parisien. Ils fontpreuve, mieux que les autres, de leurcapacité à affronter le marché ouvertde Paris. Il est difficile de dire pour­quoi ce sont eux les meilleurs. Entous cas, ils mettent des claques àPiasa, Tajan et Bergé. Notons pourcompléter les chiffres donnés parailleurs, qu’en 2011, deux tableaux“Nu couché” de Nicolas de Staël et“Hafen von Swinemüden” de LyonelFeininger, ont apporté 10 % du chif­fre d’affaires global. Le premier futvendu à sept millions d’euros et lesecond à cinq millions d’euros. Ilsuffit donc de peu de choses pourque les plateaux des balances bou­gent beaucoup. Mais la sélectivitérenforcée ne permet de vendre que71 % des lots proposés. Donc il fautse méfier du miroir aux alouettes etne vendre que des lots “canons”. Lasalle fait aveu de faiblesse du marchétraditionnel d’art classique et no­tamment du mobilier.

Stratégie disions­nous ? Bruxellesest une brique dans une politiqueglobale, que complètent des bu­

reaux qui ouvrent à Milan et sansdoute Shanghaï, dans les mêmestemps. Des antennes régionalesavaient été ouvertes à Deauville,Toulouse, Lyon et Marseille en 2010.Artcurial, c’est aussi une galerie d’artcontemporain et ensuite un lieu detransactions privées qui fait du cour­tage. Cette dernière activité repré­sente 10 % du chiffre d’affaires.Comme beaucoup d’autres, cettemaison organise des expositions iti­nérantes avant les ventes, mais enplus, elle a décidé en 2011 d’offrirdes services particuliers comme decréer une filiale “Artcurial Jet”. Celava permettre à des clients hyperchoisis de se rendre dans des salonsprincipalement d’art contemporain,comme la Biennale de Venise qui futle vol inaugural le 6 juin dernier.Bientôt, ce sera la Tefaf et d’autresévènements comme Art Basel sansdoute. Les vols s’effectueront en Fal­con 99; avec les Dassault en appui,cela est plus simple bien sûr. La di­versification des approches du mar­ché permet, semble­t­il, à cettejeune firme d’asseoir son rôle depremière salle de ventes française enFrance, but escompté par PBA il y amoins de dix ans.Ph.Fy. AR

TCUR

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Le tableau “Nu couché” de Nicolas de Staël s’est vendu au chiffrerecord de sept millions d’euros chez Artcurial en 2011.

l Événement

Brussels CologneContemporaries

BIEN QU’ASSOCIÉ À UNE FORME DE “FOIRE” d’artaxée sur la production la plus actuelle, le BCC dé­cliné d’ailleurs en anglais dans toutes les langues,fait partie d’un événement de vernissages et portesouvertes d’une association de galeries à Colognetout en se déroulant dans un espace spécifique, situésur l’autre rive du Rhin, un peu excentré par rapportau quartier de concentration des galeries. La mani­festation regroupe 20 participants, 13 galeries deCologne, 6 lieux bruxellois et un éditeur. Le but estde créer un rapprochement entre deux régions, laRhénanie et Bruxelles, et de souligner le dynamismenouveau qui s’y manifeste actuellement entre autrespar l’établissement de jeunes galeries branchées surl’art d’aujourd’hui. Cologne (et Düsseldorf), au dé­triment de Berlin plutôt saturé, et Bruxelles s’affir­ment de plus en plus comme des centres très actifssur le plan artistique.

Ce rassemblement des galeries se tiendra dans unancien lieu industriel du 19e siècle, vaste et récem­ment rénové, le Carlswerk, prêté par de généreuxsponsors qui soutiennent les activités artistiquesrhénanes. La sélection artistique a été confiée, encorrélation avec les galeries initiatrices, à deux com­missaires, Agata Jastrzabek d’origine polonaise maisvivant et opérant à Bruxelles et Vanessa Joan Müllerdirectrice du Kunstverein de Düsseldorf. Parmi les13 galeries de Cologne, on pointera tout particuliè­rement la Clages qui proposera comme artiste, leBelge Olivier Foulon dont l’exposition intitulée I’min training — Don’t kiss me se poursuivra en galeriejusqu’au 3 mars. Parmi les artistes repris, on citeraFranz Burkhardt (chez S. Brandl), Robert Haiss (JuliaGarnatz), Kathrin Ahlt (Marion Scharmann)…

Du côté belge, outre le travail de la commissaire, lerelais est aussi assuré par Sébastien Ricou qui avaitdéjà participé en 2011 à une manifestation plus mo­deste puisque éditoriale de ce qui s’appelait alorssimplement CC, et la sélection porte sur 5 galeries etun centre d’art bruxellois. Celui­ci, Etablissementd’en face, y proposera ses “pots d’Etablissements”,sorte de prix attribué à des personnes et/ou situa­tions exemplaires vues un peu partout dans lemonde en 2011. Les lauréats de cette année sont :Die Heilige Kümmernis (femme en croix, +/­ 1520),Roman Variations (Film, 1991) de Michel Auder,Patty Hewes (personnage de fiction), Tudor Galleries(National Portrait Gallery), Le séminaire livre 19…ou pire (Lacan), Genzken, Krebber and Carpenter.

Du côté des galeries, Patrick Waldburger propo­sera des photos de la série “Roberta Breitmore1974­1978” de Lynn Hershman Leeson (1941 – Vità San Francisco), et des peintures très puissantes etexpressionnistes de Matthias Dornfeld (1960 – Vit àBerlin). Chez Elaine Lévy, ce sont le peintre et dessi­nateur Belge Steven Baelen (Roeselare, 1981), et laphotographe péruvienne Elena Damiani (1979 – Vità Londres) qui ont été sélectionnés, alors que pourElisa Platteau&Cie le duo sera composé de deuxplasticiens qui pratiquent la peinture et la sculpture,Kenneth Andrew Morjeck (USA, 1981 – Vit à Bruxel­les) et Michael Van den Abeele (1974, Bruxelles).Chez Meessen de Clercq, le choix s’est porté sur unfocus sur Fabrice Samyn (Bruxelles, 1981) artistemultimédia et un récit du dessinateur illustrateurVincent Fortemps (Brabant, 1967), enfin la RicouGallery montrera une météorite sculptée en formede crâne (vanité) de John Cornu (France, 1976) et unmultiple, moulage en polyester de poêles avec desmoules en hommage à Broodthaers d’Etienne Bos­sus (France, 1946).Claude LorentUBrussels Cologne Contemporaries, Carlswerk,Schanzenstrasse 6­20, 51063 Cologne. Le 27 janvierde 18 à 22h, les 28 et 29, de 12h à 18h.

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15Le marchéSEMAINE DU 20 AU 26 JANVIER 2012 ARTS LIBRE

l Portrait

Rien n’ est Traux beauque et la Haute­Epoque, de constitutionsplus anciennes.

Nous avons la “collectionnite” depuis plu­sieurs siècles. Les salles de ventes belgesd’abord puis internationales ensuite, firentdonc florès après les années cinquante. Etdepuis les années quatre­vingt, les sallesétrangères se sont installées chez nous pourratisser large d’abord et affiner au fur et àmesure les mailles des filets. La stratégie dela sélectivité a payé depuis plus de cinq ans.Et la Belgique demeure un des pourvoyeursmajeurs des places de Paris, Londres et NewYork. Sotheby’s et Christie’s vinrentd’abord; Lempertz, Dorotheum, Bonham’s,vinrent ensuite. Les Français tentèrent deprendre pied sur place mais ce fut un fiasco,voici vingt ans. Puis vint Pierre Bergé (PBA),efficace sans être tentaculaire. Et PBA, avecune civilité parfaite vend en Belgique, etpaye donc ses taxes chez nous. Depuis quel­ques mois, on voit que les stratégies deproximité se remettent en marche. ChezBonham’s, on renforce les équipes sur notresol. “Native” a ouvert à l’été dernier et il nemanque plus que quelques allemandes et

une suédoise pour affirmer que la Belgiqueest ceinturée par toutes les salles majeures.

Vinciane de Traux connaît son métier parcœur. Après avoir passé sa licence à l’ULB,elle se lança dans la voie du commerce d’artvia le Crepac (Limal), du temps du prési­dent des antiquaires de Bruyn, puis suivitles cours de l’IESA de Françoise Schmidtavant d’aller à Londres travailler hors dunégoce de la salle dans la section des inven­taires chez Sotheby’s. C’est là que l’on dé­couvre les appartements et demeures dontil faut évaluer les biens en espérant être ap­pelé plus tard en cas de ventes. Puis vint leretour à Bruxelles où Hubert d’Ursel luiproposa de continuer cette route avec l’aidede Chantal de Spot. Plus de dix ans de tra­vail en commun permirent à Vincianne deTraux de découvrir les nombreuses facettesdes œuvres d’art et de se tisser un réseau declientèle bien charpenté. Reste à mettre lamachine française en place avec autant decharme que d’efficacité. Le début des opé­rations est fixé en février, mais les jeux sontfaits depuis l’été dernier.Ph. Fy.

Artcurial affine sa stratégieLe tableau “Nu couché” de Nicolas de Staël s’est vendu au chiffrerecord de sept millions d’euros chez Artcurial en 2011.

Page 16: Arts Libre du 20 janvier 2012

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