16
© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. LES PISTES DU FABRICE SAMYN, FALLING UP, 2011 / COURTESY F. SAMYN & MEESSEN DE CLERCQ PHOTO P. DE GOBERT Bilan Le Marché Le nouveau site Masterart est une porte ouverte sur l’excellence. PP.12-13 Face à la France, les petites salles belges font preuve de sérénité. PP.10-11 TEMPS Annabelle Guetatra, jeune artiste 2011, expose à la galerie d’Ys. PP.2-3 Expo en vue PP.4-5 COURTESY GALERIE D’YS / GUETATRA Supplément à La Libre Belgique - N°130 - Semaine du 27 janvier au 2 février 2012

Arts Libre du 27 janvier 2012

  • Upload
    sa-ipm

  • View
    215

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Les pistes du temps

Citation preview

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

LESPISTESDU

FABRICESA

MYN,FALLINGUP,2011

/COURTESY

F.SA

MYN&MEESSEN

DECLERCQPHOTO

P.D

EGOBER

TBilan Le Marché

Le nouveau site Masterartest une porte ouverte surl’excellence. PP.12-13

Face à la France, les petitessalles belges font preuve desérénité. PP.10-11

TEMPS

Annabelle Guetatra, jeuneartiste 2011, expose à lagalerie d’Ys. PP.2-3

Expo en vue

PP.4-5

COURTESY

GALERIE

D’YS/GUETATR

A

Supplément à La Libre Belgique - N°130 - Semaine du 27 janvier au 2 février 2012

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

2 L'actu SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Guetatra :

Commentaire

Nouvellesgaleriesbruxelloises

Par Claude Lorent

On dit qu’une foire d’art s’ouvre chaquejour quelque part dans lemonde, etc’est probablement vrai tant cettecourse est folle. A Bruxelles, ce sont lesgaleries qui semultiplient si bien qu’à lami-saison et à la veille d’unDowntownGallery Day qui se déroulera le 28 jan-vier de 12h à 19h et rassemblera treizelieux du bas de la ville, on compte déjàquelques nouveaux espaces depuisl’ouverture de septembre. Et les ferme-tures sont très rares ! Aubaine évidem-ment pour tous les amateurs d’art.L’offre bruxelloise devient plantureusemême en ne visant que la bonne qualité.Et, qui plus est, l’internationalisation estcroissante.Petit tour de la ville en nouveautés encommençant par la nouvelle adresse dela galerie Nomad qui s’installe au 99 dela rue de Laeken et ouvre avec l’expoThrown Together et les participationsde Jean-François Boclé, Jeannine Cohen,Satch Hoyt, Gérald Dederen, AiméMpané et Yves Sambu. En avril, la gale-rie de Valérie Bach s’installera dans ses300m² du 6 rue Faider. Sous devanturetotalement vitrée, l’espace blanc à deuxniveaux de la Joye Gallery accueille leplasticien français Pierre Besson à partirdu 2 février : c’est au 125 de la chausséede Vleurgat. Axée sur les arts graphi-ques, la galerie Artitude Image a prispied au 23 de la rue de la Longue Haie.Un regroupement de galeries s’effectuedans le haut de la ville, dans les paragesdes galeriesMeessenDe Clercq, Huf-kens, Jozsa qui fête ses cinq ans avec lesartistes de la galerie, Almine Rech etKeitelman, s’est ouvert au 59 de la rueVan Eyck, le Anyspace dirigé par FredCollier et où expose en cemomentFredéric Fourdinier. A côté des troisespaces de la galerie Rossi, au 45-47 dela rue de Praetere a pris place la Lam-bert gallery qui officiait anciennementenmaison privée etmontre jusqu’au18 février le travail de Nicolas Geiser.Bientôt s’ouvriront en voisinage direct,deux nouveaux lieux, une grande gale-rie et une librairie d’art.Dans le bas de la ville, on signaleral’installation de laMHGallery au 11 dela rue Haute avec les peintures et sculp-tures de Pierre Dessons; l’activité d’uneplateforme d’art nomade active à Osloet Bruxelles, laWaxy Pit dont les bu-reaux sont au 4 de la rue de l’Arbre etenfin, sans la prétention d’être exhaus-tif, on notera encore la venue au 59 de larue de Flandre de la J.J. HeckenhauerGallery d’origine allemande qui débar-que à Bruxelles après être passée parBerlin (un signe ?) etmontre les œuvresde Grit Schwerdtfeger et JanaMorgens-tern. Bonnes visites.

COURTESY

GALERIE

D’YS/PHOTO

@VINCEN

TEVER

ARTS

COURTESY

GALERIE

D’YS/IM

AGE@

GUETATR

A

En haut, Annabelle Guetatra, “Le Manège”,100x180cm, gravure, acrylique, encre, fusain,pastel, 2011. “Les mots”, 30x42cm, gravure,gouache, fusain, pastel, 2011. Ci-dessus, “Leslarmes”, 20x25cm, pastel, gravure, fusain.

PRIXDe 300 à 2000 euros.

“Ne me demandezpas d’expliquer mesdessins, je ne saispas. Des idées metraversent la tête, jeles note dans uncarnet et, le jourvenu, je me lancedans des réalisationsqui ont grandi enmoi.”Annabelle Guetatra

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

3L'actuSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

“Je n’ai jamais été là-bas”h On apprécie les travauxd’un ou d’une jeune artisteet déjà l’inquiétude gagne :quelle surprise en attendreà nouveau ?

DEPUIS LES DEUX OU TROIS ANNÉES –le temps passe si vite ! – qu’AnnabelleGuetatra a bousculé notre imaginaireparfois bien frileux avec ses imagesqu’on dirait surgies de nulle part et sespersonnages qui semblent sans cesseprendre la vie comme en se jouant desrègles, des bienséances et des entendus,la jeune femme est passée à travers les

mailles du filet de tous les dangers avecl’aisance, toute nature chez elle, d’unevraie professionnelle de la corde raide.N’allez pas croire qu’elle joue à se fairepeur ou à nous déstabiliser par tropd’absurdités cousues de fil blanc. Sontact, c’est de s’imposer à nous tellequ’elle vit son art entre rêves, phantas-mes, poésie de l’instinct et une folleimagination graphique ou sentimen-tale.

Sa nouvelle exposition rafraîchitcomme toujours, enchante et surprendaussitôt, ce qui est de bon augure. Unesensible maturation de l’écriture et deses développements concrétise la sensa-tion réconfortante d’un cheminementqui devrait s’avérer remarquable,pourvu que les sévices du succès ne lafigent ou ne l’abîment avec la force dutraquenard au coin d’un bois ! Son pre-mier bout de chemin parle pour elle. Debelle race, elle sait aussi ce qu’elle veutet, en organisatrice douée, règle ses de-voirs avec une application et une vo-lonté bien campées. S’en tiendrait-ondès lors à l’aune des Prix et satisfecit ob-tenus et de la demande, sans cesse crois-sante, des amateurs de ses croquismoins à l’emporte-pièce qu’ils appa-raissent mais toujours déjantés et ferti-les, que la donne est probante : à 27 ans,

la jeune dame se bâtit, fût-il de papier,un avenir doré qui devra tout à l’origi-nalité de ses propos et facéties. En outre,elle sait bosser, se mouiller le maillotpour atteindre ses défis. Et quels papiersque les siens ! Modestes, monumen-taux, individualisés ou superposés parcouches successives comme un grand li-vre d’heures à zieuter, album d’imagessans barrières ni limites, ses “pa-piers peints” sont farcis d’intentions etde mystères à vous faire gambaderl’imaginaire au-delà des possiblescomme des improbables. C’est magiqueet subtilement grisant.

A l’aube d’une carrière qui en estmoins une qu’un plaisir de l’instantvécu à bride abattue, Annabelle Gueta-tra a l’instinct éblouissant de l’imagequi surprend. Son inventivité paraît illi-mitée et peu importent, en fin decompte, les sujets traités : ils vous pro-jettent dans un ciel de fortune, un mira-cle en ces temps de disette planétaire.Ce qui tranche dans ses jeux de signes etde figures, parfois sans corps, parfois àsexes que veux-tu, c’est la capacité de lafunambule à s’ouvrir le subconscientpour qu’en surgissent de ces imagesaussi folles que la vie peut l’être quandon la laisse se déverser sans bride in-tempestive. Le moindre croquis de cette

cavalière de songes de nuits d’été sur-prend : est-ce si fréquent ? Avec ses jeuxde couples aux vents, ses copulations ensourdine sous l’imbroglio et la vivacitéde traits qui dévoient l’image trop facile,avec ses inventions graphiques et sesfantaisies en ribambelle, ses roses apai-sant rouges et noirs à charges délicate-ment érotiques, Guetatra met, bonheurde l’art vrai, nos imaginaires en joue. Etnous ne savons plus bien qui de l’artisteou de nous s’en sort ragaillardi.Roger Pierre Turine

Bio express

Née en 1985 en France, d’origineespagnole. Vit à Bruxelles. DiplômesDNAP à Aix-en-Provence et Master 2de Dessin à La Cambre. Divers Prixet expos en Belgique et à l’étranger.

Infos pratiques

Galerie d’Ys, 84 rue de l’Arbre Bénit,1050 Bruxelles. Jusqu’au 4 mars, dujeudi au samedi de 14 à 18h, dimanchede 11 à 15h. Infos : 02.511.95.11 etwww.galeriedys.com

COURTESY

GALERIE

D’YS/IM

AGE@

GUETATR

A

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

4 L'actu SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Brouiller les pistes duL’ARTISTE EST SANS CONTESTE L’UN DE NOS PLUSBRILLANTS jeunes artistes comme le démontrent unefois de plus ses interventions qui occupent l’ensembledes pièces de la galerie dont la disposition a été prise encompte pour concevoir un ensemble basé sur une don-née d’un principe pictural établi au moment de la re-naissance italienne, à savoir, pour donner l’illusion del’espace, la perspective basée sur un point de fuite

adopté par l’artiste afin de construire son tableau.L’ensemble des travaux présentés est donc d’une cer-

taine manière un retour aux sources de cette peinturealors que l’aventure de la modernité picturale, dès lesXIXe siècle et a fortiori durant tout le XXe siècle, fut des’écarter de ce principe et de se donner toutes les liber-tés en rejetant même la notion de représentation par lavoie de la non-figuration. Non seulement Fabrice Sa-myn renoue (il n’est évidemment pas le seul puisque lareprésentation n’a pas déserté totalement la peinturemoderne et contemporaine) avec le principe du pointde fuite, mais il l’analyse, le décortique, le détaille,l’étend au spectateur lui-même dans une forme d’expé-rience didactique, l’applique aussi à la conception duparcours de cette exposition que l’on effectuera enayant en main le petit guide explicatif qui livre les clefsde lecture des œuvres et de l’itinéraire. Afin de pousserla logique jusqu’au bout, il emprunte lui-même nonseulement le processus de représentation mais il re-court également aux techniques anciennes et vise à ob-tenir un rendu qui soit en concordance avec cette op-tion qui lui permet pour ainsi dire d’échapper à la tenta-tion de classification de son travail. Il investigue parexemple la peinture à l’huile à l’ancienne, voir son auto-portrait se retournant, ou celle de la flamme et de sonreflet, aussi bien qu’il réanime la technique de la san-guine ! Certes son travail est actuel mais telle une spiraleil attire constamment vers le passé et s’inscrit dansquelques arcanes de l’histoire de l’art ou plus exacte-ment encore dans celles d’un certain type de réalisationavec pour base le point de fuite (vanishing point) et lepoint de vue (point of vue), pour en référer au titre del’ensemble. Et pour ce faire l’artiste ne regarde pas sim-plement les anciens, il fait appel à eux, des Annoncia-tions de Fra Angelico à un peintre hollandais des XVIe/XVIIe siècle, Maerten Pietersz Deym, entre autres. Toutson parcours prend appui sur de telles œuvres mais passeulement et débouche aussi sur des types de réalisa-tions qui tiennent pleinement des démarches contem-poraines. De la sorte, il brouille les pistes du temps etentre dans une sorte de continuum artistique quibrasse très largement les méthodes, les processus, lestechniques, les pratiques, jusqu’à multiplier les inten-tions et à créer des ponts entre les anciens, les moderneset les contemporains.

En passant de la peinture à l’huile traditionnelle à laperformance, de la photographie à l’installation, desimages picturales iconiques ou chargées d’histoire (Aus-chwitz-Birkenau) à des actes spontanés et populaires(graver son nom dans une écorce) sans intention artisti-que, en isolant un détail jusqu’à le rendre faussementabstrait (une fontaine), Fabrice Samyn réalise uneœuvre globale complexe, implique totalement le visi-teur en sa démarche et déconstruit le temps.Étantdonné l’existence d’un commentaire adjoint à la visiteet afin de laisser à chacun le plaisir de la découvertepour laquelle il faut assurément prendre son temps etcelui d’effectuer un parcours presque fléché bien qu’àchoix multiples, nous avons préféré livrer le contexte del’exposition plutôt que de proposer à notre tour uncommentaire descriptif.Claude Lorent

h Le jeune plasticien bruxellois FabriceSamyn a conçu pour la galerie MeessenDe Clecq une exposition globaleà visiter selon un itinéraire à choixmultiples.

En pratique

Fabrice Samyn. Vanishing Pointof View. Galerie Meessen De Clercq,2a rue de l’Abbaye, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 3 mars. Du mardi au samedi de 11 h à 18h.C

OURTESY

F.SA

MYN&MEESSEN

DECLERCQPHOTO

P.D

EGOBER

T

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

5L'actuSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

temps

365PHOTOSPublication : “All Saints, UniversalCalendar”, 365 photographies de noms gravés,372 pp., éd. MSSNDCLRCQ.

COURTESY

F.SA

MYN&MEESSEN

DECLERCQPHOTO

P.D

EGOBER

T

Fabrice Samyn, Autoportrait,2011 (huile sur toile). A gauche,All Saints, 2011 (365 photos).

Bio express

Fabrice Samyn vit à Bruxelles où il est né en1981. Formation à la Cambre en Peinture. Exposerégulièrement depuis 2005. Sélectionné aux prixArt Contest, Médiatine, Godecharles. A exposé auPalais des Beaux-Arts de Bruxelles (A4), au Smakà Gand, au Musée Belvue à Bruxelles, au Mu. ZEE àOstende, en galeries à Rome et New York, et ensolo, outre en la galerie Meessen De Clercq, auLehmbruck Museum à Duisburg et chez Sies+ Höke à Düsseldorf.

“Lettre au temps”

Projet en cours de réalisation, auquel onpeut participer durant cette exposition. Levisiteur est invité à écrire une lettre à un desti-nateur de son choix qui ne sera distribuée parBpost que dans 24 mois. Le but est de faireprendre conscience de la valeur du contenu faceau temps. Après l’expo, la boîte aux lettres seraensuite placée dans une maternité, une école,une prison, un centre de soins palliatifs, soit deslieux où la notion de temps est importante. Leslettres parviendront aux destinataires en 2014.

l Portrait

Tayougrandsorcier del’utopie

NOUS VOUS AVONS ÉVOQUÉ (voir LLC du 25) laprésence à Gand du chaleureux Camerounais sanscesse en prise directe et compulsive sur de nou-veaux et impérieux développements de son art detoucher à tout en malin dénicheur de vérités ca-chées sous les amas du temps. Moins angoissé quemû par un instinct de la réalité qui fâche et voussoulève de terre, Pascale Marthine Tayou serait lejoyeux luron, attachant, rigolard, convaincu,homme de partages et d’amitié, mais fer de lanceaussi qui ne se laissera jamais mener par la ti-gnasse qu’il a typique et virevoltante. Engagé dansla défense et l’illustration des mille façons de ren-dre à l’homme sa dignité bafouée, ce qui ne man-que pas sur cette terre de misères humaines etd’impostures, le fier et battant Bamiléké des forêtsmontagneuses de Bayangam a choisi de s’expri-mer par une voie artistique sans bavures : en éclai-rant l’individu sur ses états de fait, lesquels se dé-voilent souvent mieux par des “installations” àconnotations sociales, économiques et politiques.Sous sa patte d’artificier du tout-venant, elless’avèrent tout autant réalités qu’utopies chargéesde sens, le malheur des unes pouvant momenta-nément faire le bonheur des autres et permettreau quidam que nous sommes de se regarder dansle miroir.

Né à Yaoundé en 1967, Tayou est, à 45 ans, unartiste en pleine possession de son allant créatif,une valeur sûre de la création actuelle, un des pluséminents témoins de la nouvelle créativité en pro-venance du continent africain noir. Si l’on cite, àses côtés, l’autre Bamiléké Barthélémy Toguo, leGhanéen El Anatsui, le Béninois Romuald Ha-zoumé, on a là quatre mousquetaires d’une avant-garde mondiale qui, pour reconnue et plébiscitée,n’en est pas moins partie à l’assaut des cupiditésqui nous gouvernent et installent des modes sansrime ni raison. En marge de ces diktats bien quesoutenus par le marché, ces quatre-là tranchentpar cette présence, sans doute immanente, quileur vient d’ancêtres à tu et à toi avec les divinitésde la nature (des choses).

Dans ses vastes ateliers – 3500 m2 – gantois, Pas-cale Marthine Tayou a tout loisir de se répandre etil ne s’en prive pas. Ce qui confère aux lieux l’inso-lite d’un grand fourre-tout d’où émergent corps ettroncs, bagnoles et fatras, bout de ficelles ou cais-ses de bois emplies d’œuvres qui voyagent, réper-toriées et classées méthodiquement. Tayou saitd’où il vient et où il veut aller, s’invente des péri-ples et voyage, se crée une image de frappe et labouscule quand il convient, lui sied, ou s’y sentobligé. “Ici, c’est mon lieu de réflexion, de production,le laboratoire. C’est aussi ma poubelle (et il part d’ungrand rire) mais, attention, ordonnée. Mon estomac.Mais je travaille aussi ailleurs.” Défendu par l’excel-lente Continua Gallerie de San Gimigniano (Tos-cane), qui a ses satellites à Beijing et dans les envi-rons de Paris, Tayou pourrait voir venir à son aise.Un tel état d’esprit ne serait pas digne d’unBamiléké ! Des masques africains, copies d’an-ciens, traînent ici… “Il faut donner une identité auxobjets et je travaille sur les ritualisations actuelles.

Ces masques présumés faux, je les travaille avec unesprit contemporain. Car chaque objet doit être unehistoire contemporaine à travers l’espace et le temps.On met de l’énergie dans une action, un combat.” Ilen va de même de ses poupées de cristal, de plusen plus grandes et qu’il habille désormais. Pourl’identité si chère. “Nous sommes des humains etnous faisons certaines choses. Après, d’autres hu-mains diront de quoi il s’agit. Et il m’arrive souventde revenir versmes anciens classiques, de leur donnerune nouvelle existence.” Et Tayou de travailler,parmi bien d’autres choses, à ses “murs de lamen-tation”, réaction aux génocides, aux murs aux-quels se heurtent les hommes de partout : “Je n’aipas de solution face aux barbaries, mais je pose desquestions et des actes. Et mes murs seront des mursqu’on rencontre aux quatre coins dumonde, en Belgi-quemême.” Tayou circule parmi ses chantiers : “Ici,on crée et on montre. Voici des panneaux “City toCity”… L’expression artistique est d’abord visuelle. Etje peins unmondemort qui retrouve une vie par l’ac-tion, par la magie, par la nature. Autre exemple, mon“Fantôme colonial” avec des silhouettes impriméessur des lamelles demétal. En Afrique, quand surgit unproblème, on accuse immédiatement la colonisation.Et je leur dis : “N’êtes-vous pas le colon de vous-même ? Les enfants africains nés après les indépen-dances sont nés libres : qu’ont-ils fait de leur liberté ?Pourquoi faire porter la faute par l’autre ? Je suis nélibre après 1960. Je ne crée pas mes poupées de verreparce qu’elles sont appréciées, mais parce que je suisen quête de transparence.”Roger Pierre Turine

COURTESY

GALLER

IACONTINUA,SANGIM

IGNANO/BEIJING/LEMOULIN/LOREN

ZOFIASC

HI

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

6 Les galeries SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

Quelques galeriesBRUXELLES

A.L.I.C.E.Adios # 4. Oeuvres de Nadine Byrne,Troels Carlssen, Ragnar Jonasson,Konsta Ojala, Danilo Stankovic...‣ Jusqu'au 17·02. Du Me. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07www.alicebxl.com

Albert DumontDenis Crutzen. Peintures. ‣ Jusqu'au12·02. Du J. au D. de 13h30 à 19h ousur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43www.galeriedumont.be

alicedayPhotographies. Okhai Ojeikere photo-graphie les coiffures des femmes nigé-rianes. Par delà le projet esthétique,son oeuvre constitue un patrimoine à lafois anthropologique, ethnographiqueet documentaire. ‣ Du 31·01 au 24·03.Du Ma. au S. de 14 à 18h.UQuai au Bois à Brûler 39 - 1000 Bruxelles -0486 36 15 42www.aliceday.be

Catherine BastideThree Projects. Oeuvres de WilliamPope.L. ‣ Du 28·01 au 31·03. Du Ma.au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

Christine De Cuyper Art GalleryBernadette Cherton et Jean-Marc Col-lier. Peintures et sculptures.‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de 11 à19h, les S. et D. de 10 à 19h.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles -02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Crown GalleryEmphatic Images - Part I. Oeuvres deJose Maria Mellado, Katrien Vermeireet Wim De Schamphelaere. ‣ Du 28·01au 17·03. Du J. au S. de 14h30 à18h30.UNouveau Marché aux Grains 13 -1000 Bruxelles - 0475 52 18 72www.crowngallery.be

Design VlaanderenDesign Brazil. Une sélection d'oeuvresde designers brésiliens. ‣ Jusqu'au05·02. Du L. au V. de 11 à 18h, les S. etD. de 13 à 17h ou sur rdv.URue de la Chancellerie 19 - 1000 Bruxelles- 02 227 60 60www.designvlaanderen.be

Duqué & PirsonIt is going to be OK. Oeuvres de Ma-nuel Pérez-Cantería. ‣ Jusqu'au 11·02.Du J. au S. de 12 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Vleurgat 109 - 1000 Bruxelles- 02 646 45 26www.duque-pirson.com

Espace BlanchePériphérie II. Photos de Jose Ferrer.‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 14 à 18h en pré-sence de l'artiste.Tempo Largo. Photos d'Anne Greuzat.‣ Jusqu'au 29·01. Du L. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 14 à 18h en pré-sence de l'artiste.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41www.espaceblanche.be

Etablissement d'en face projectsCompo de rhéto. Oeuvres de TheoCowley. ‣ Jusqu'au 18·02. Du Me. auS. de 14 à 18h.URue A. Dansaert 161 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioAFFINITY 1. Senses & Sensuality. L'ex-position, première d'une trilogie, pré-sente huit artistes (photographes,peintres et dessinateurs) réunis pourcréer un univers dans lequel règnel'agitation des sens, conférant à l'es-pace une aura particulière. ‣ Jusqu'au11·03. Du Ma. au S. de 11 à 18h ou surrdv.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92www.fineartstudio.be

Gladstone GalleryPoint de Gaze, Chapter 23. Oeuvres deR.H. Quaytman. ‣ Jusqu'au 03·03. DuMa. au V. de 10 à 18h, le S. de 12 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryPoint d'Orgue. Oeuvres de Marcel-Louis Baugniet et Pierre Clarebout.‣ Du 03·02 au 03·03. Du Me. au S. de14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

Keitelman GalleryDétails. Oeuvres de Gal Weinstein.‣ Jusqu'au 28·01. Du Ma. au S. de 12 à

18h ou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80www.keitelmangallery.com

Maruani & Noirhomme GalleryLate Paintings. Oeuvres de Hans Har-tung. ‣ Jusqu'au 03·03. Du L. au S. de11 à 18h30.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.alain-noirhomme.com

Mathilde HatzenbergerPierre Dessons. Peintures et sculptu-res. ‣ Jusqu'au 20·02. Du J. au L. de 11à 18h, sauf le D. de 11 à 15h.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

Meessen De ClercqVanishing Point of View. Oeuvres deFabrice Samyn. ‣ Jusqu'au 03·03. DuMa. au S. de 11 à 18h.URue de l'Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54www.meessendeclercq.com

MOTinternationalAukje Koks - Philomene Pirecki. ‣ Du28·01 au 10·03. Du Me. au S. de 11 à18h ou sur rdv.URue Vandenbranden 1 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52www.motinternational.com

Sabine Wachters Fine ArtsOut There. Peintures récentes de DavidPowell. ‣ Jusqu'au 30·01. Les J. et V.de 11 à 13h et de 14 à 16h ou sur rdv.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -050 61 58 35www.sabinewachters.com

Sorry We're ClosedA House is not a Home. Oeuvres de Ha-rold Ancart, Andre Cadere, Ralf De-reich, Barry Flanagan, Claire Fontaine,Stefan Rinck... ‣ Jusqu'au 15·03. Uni-quement sur rdv.URue de la régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 354 213www.sorrywereclosed.com

SynthèseIntermezzo. Dessins et gravures de R.Allirand, N. Grall, M. Herrström, M.Müller-Reinhart, D. Stabel et J. Weyer.‣ Jusqu'au 18·02. Du J. au S. de 14h30à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55www.galeriesynthese.be

Valérie BachEntre nous soit dit. Oeuvres de Cat Lo-ray. ‣ Jusqu'au 10·03. Du J. au S. de 11à 13h et de 14 à 19h, le Me. sur rdv.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 29 68 39www.galerievaleriebach.com

Young GalleryPortraits in Africa: “Then and Now”.Une exposition collective de photogra-phies classiques et contemporaines surle thème de l'Afrique. ‣ Jusqu'au28·01. Du Ma. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeCosmos. Oeuvres d'Enrico T. de Paris.‣ Jusqu'au 24·02. Du L. au V. de 14 à18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12www.artiscope.be

Maria Clara Art PointQuelque part entre titane et zinc. Ex-position collective d'artistes utilisantdiverses techniques (sculptures, photo,créamique, bijoux...) autour du blanc.‣ Jusqu'au 30·03. Les L., Ma., J. et V.de 12 à 14h30 et de 16h30 à 19h.URue De Pascale 8 - 1040 Bruxelles

Les Ateliers Galerie de L'ÔDorothée Loriquet. Les oeuvres de lacéramiste parisienne se prêtent à tou-tes les métamorphoses. ‣ Du 02 au25·02. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue de L'eau 56a - 1190 Bruxelles -0495 28 71 74www.galeriedelo.be

QuadriSymbolistes belges. Oeuvres de Geor-

Enigmes d’une forme proliférante

Avant tout elle est peintre ! S’il le fallait, sesgrands tableaux le confirmentmerveilleusement car ils sont exclusivement…peinture ! Une tautologie ? Pas vraiment,beaucoup de peintures ne sont que desimages peintes, sans plus. Rien de tel ici et lapreuve est qu’il est impossible de les rangerdans un quelconque autre tiroir. Abstraction ?Figuration ? On ne sait, c’est à la fois étrangeet énigmatique, mais bien présent. Le sujet estpictural, il est un geste, une construction, uneimage (oui) inédite, inclassable, horsreprésentation et hors compositionressortant de l’art pour l’art. On peut bienentendu l’interpréter mais comme une formenon définie et indéterminée dans la mesureoù par sa dynamique elle est prolifération,elle est en vie. Elle est agglomérat comme unesuite de duplications cellulaires et trouvedonc une cohésion en elle-même, elle sedéfinit simplement par elle-même et existepar les traits, les couleurs, les nuances, lalumière qui joue dans les interstices ou seperd dans les blancheurs travaillées etponctuées de traces chromatiques de l’espace

environnant. Une belle peinture, onctueuse,fraîche, vive, extrêmement sensible.Une peinture qui se donne aussi en relief, etdonc il n’est pas étonnant que l’artistefrançaise Cat Loray (Nice, 1962) soit passéeaux réalisations en trois dimensions enextrayant la forme qui génère lesproliférations, un cercle très irrégulier, libre,décliné généralement en céramique raku, eten l’agençant afin de constituer un ensemble,délicat fragile, légèrement mobile, danslequel chaque pièce est maintenue en vie parun fil tendu. Ces reliefs et volumesparticipent davantage du vide que du plein etl’on aura compris que si toutes ces œuvresappellent une interprétation personnelle,c’est du côté de la symbolique, de laméditation ou de la philosophie qu’il faudrapencher. (C.L.)

UCat Loray. Entre nous soit dit. Peintures etsculptures. Galerie Valérie Bach, 43 rue ErnestAllard, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 10 mars. Du jeau sa de 11h à 13h et de 14h à 19h. Me de 14h à18h srv.

Cellulaire

COURTESY

GALERIE

VALÉRIE

BACH,BRUXELLES

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

7Les galeriesSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

ges Minne, Xavier Mellery, Fernand Kh-nopff, Emile Fabry, Charles Doudelet,Jean Delville et Marcel-Louis Baugniet.‣ Jusqu'au 11·02. Les V. et S. de 14 à18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

ArtemptationNouvelle Collection. Peintures aux in-fluences punk de François Coorens.‣ Jusqu'au 18·02. Du Ma. au V. de 11 à18h30, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78www.artemptation.com

Baronian-FranceyBoris Thiebaut. Dessins. ‣ Jusqu'au25·02. Du Ma. au S. de 12 à 18h.The Bubble Blower. Oeuvres d'HelmutStallaerts. ‣ Jusqu'au 25·02. Du Ma.au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95www.baronianfrancey.com

Didier DevillezCrocus Time. Oeuvres de Marc Mendel-son. ‣ Jusqu'au 18·02. Du J. au S. de14 à 18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedland gallery“Orly (Sud)”. Peinture de JacquesBenoit. ‣ Jusqu'au 03·03. Du J. au S.de 14 à 18h.URue du Prévot 99 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectBernard Guerbadot. Oeuvres des an-nées 1978 à 2000. ‣ Jusqu'au 25·02.Du J. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72www.elainelevyproject.com

Galerie d'YsAnnabelle Guetatra. Dessins.‣ Jusqu'au 04·03. Du J. au S. de 14 à18h, le D. de 11 à 15h.URue de l'Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66www.galeriedys.com

Galerie FloreExposition inaugurale. Oeuvres de IanDavenport, Todd & Fitch et Hervé Vander Straeten. ‣ Jusqu'au 17·02. Du L.au V. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de la Vallée 40 - 1050 Bruxelles -0479 26 90 90 ou 0473 34 45 43www.galerieflore.com

Galerie Lot 10Cosmos. Installations vidéo de Félicied'Estienne d'Orves. ‣ Jusqu'au 28·01.Du J. au S. de 12h30 à 19h ou sur rdv.URue Lanfray 15 - 1050 Bruxelles -0479 490 119www.lot10.eu

Guest Room - Contemporary ArtGraeme Todd. Peintures. ‣ Jusqu'au28·01. Le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Renier Châlon 5 - 1050 Bruxelles -0472 21 62 22www.guestroom.be

Jozsa Gallery5... Exposition pour célébrer l'anniver-saire de la galerie. ‣ Jusqu'au 03·03.Du J. au S. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -02 640 06 71 ou 0478 48 77 09www.jozsagallery.com

Libre CoursLe Coeur cousu. Sonia Aniceto assem-ble fils, tissus, textures, dessins etcoups de pinceau... ‣ Jusqu'au 18·02.Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85www.galerielibrecours.eu

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas. ‣ Jusqu'au 18·02.Du Me. au S. de 13 à 18h.UPlace du Châtelain 4 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenNunc, et in hora mortis nostrae.Oeuvres de Wim Delvoye, KendellGeers, Thomas Lerooy, Adel Abdesse-

med, Thierry De Cordier, Andra Ursuta,Jonathan Meese et Yan Pei-Ming.‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Lukasz Kurzatkowski. Dessins et lino-gravures. ‣ Du 02·02 au 03·03. Du J.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49

D+T ProjectThe Royal Exchange (After Henry Tal-bot). Zachary Formwall utilise princi-palement des matériaux visuels prove-nant de sources diverses telles les mé-

Les sept voluptés de Virginie

Une réalisation bicéphale est à l’origine et du monde et decette expo inédite dans le cheminement de compères delongue date. Camille De Taeye et Jean-Baptiste Baronianbalisent de concert un hymne à la femme, une ode à l’amour,dans un ouvrage qui, sans faire ouvertement référence àl’année culte des fans d’orgasmes, s’avère limité à 69exemplaires signés, et un accrochage de peintures à la façonde son maître, le peintre y celant détresses d’hommemeurtri, doutes, épanchements affectifs ou rebelles. Du DeTaeye apprécié de longue date, qui rend hommage à lafemme, à l’expression amoureuse et à cette mort qui n’estjamais loin de l’une et de l’autre. Du De Taeye et sesemblèmes d’élection, de la scie au poireau et du tronc debouleau à la plume au vent, qu’accompagnent lèvresturgescentes et pubis pudiques. Petites toiles, offrandesgrandeur nature, des “Voluptés” à ranger parmi les perlesplus insolites d’un peintre qui avance de source sûre que lavie est tout ce que l’on veut sauf un long fleuve tranquille :au rouge baiser de lèvres en gros plan répond le noir profondd’entre jambes en points de suspension. Quant aux textes deBaronian, sans éveiller en nous d’indiscrètes concupiscences,ils épousent les courbes et avantages du corps aimé,dévoilant les blasons du corps féminin dans une retenue qui,pour être sans surprises, met bas toute ceinture de chasteté.(R.P.T.)

UEspace B, 33a rue Haute, 1473 Glabais. Jusqu’au 12 février,samedis et dimanches de 14 à 18h. “Les sept voluptés de Virginie”,50 euros. Infos : 067.79.08.11 et www.espaceb.be

Femme

COURTESY

ESPACEBASB

L

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

8 Les galeries SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

From Back Home

Plus que ce week-end pour aller voir “FromBack Home”, une exposition extraordinairedont on doit cette “première” dans le Beneluxà la collaboration entre la galerie gantoiseFlinxo et la Fondation Liedts-Mesen. Cetravail conjoint des Suédois Anders Petersenet JH Engström a été primé dans sa versionpapier comme meilleur livre photographiquede l’année à Arles, il y a deux ans et demi. Lesquelque 230 images qui nous ramènent enfait dans le Värmland, la région natale desdeux photographes, font apparaître deuxoeuvres de maturité. Petersen qui fut leprofesseur d’Engström continue à utiliser cenoir et blanc très contrasté qui rappelle lelivre “Café Lehmitz” (1978), son œuvremaîtresse. Un travail qui ne peut pas cacher sapropre filiation avec le grand ChristerStrömholm dont Petersen suivit les cours àStockholm. Un livre culte dont Tom Waits autilisé la photo Lilly et Rose pour lacouverture de son LP légendaire Rain Dogs. JH

Engström quant à lui reste fidèle à sescouleurs un peu poisseuses et ses coups deflash qui lui ont valu une réputationinternationale dès sa sortie de l’école en 1997,lorsqu’il publia avec succès son premieralbum Härdbärge. Notons également sonouvrage “Résidence” qu’il réalisa à Bruxellesgrâce à Contretype. Un livre singulier quiraconte en fait l’échec de ladite résidence.Quoi qu’il en soit, les deux photographesmontrent ici des images sombres, cruesparfois, mais toujours pleines d’humanité. Desimages composant la fresque mélancoliqued’une région qui se confond -est-ce vraimentun hasard ?- avec leur vision photographique.(J-M.Bo)

U“From Back Home”, photographies d’AndersPetersen et de JH Engström. Gand, GalerieZebrastraat, Zebrastraat, 32. Jusqu’au 29 janvier,du mercredi au dimanche 14 à 18 heures. Infos :www.zebrastraat.be ou www.flinxo.be

Mélancolique

ANDER

SPETER

SENET

DEJH

ENGSTRÖM

dia, le cinéma ou l'histoire de l'art. Iloffre par ce biais une lecture critiquedes flux financiers et de leurs répercus-sions culturelles. ‣ Jusqu'au 25·02. DuJ. au S. de 12 à 18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30www.dt-project.com

Krethlow Berne BruxellesEsquisses. Sélection de croquis deChristian Denzler, Gabi Hamm, IngaHäusermann, Till Freiwald, SebastianMeschenmoser, Johannes Spehr...‣ Jusqu'au 19·02. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 11 à 16h ou sur rdv.UAvenue Jean Volders 24 - 1060 Bruxelles -02 537 91 93www.krethlow.ch

Le Salon d'ArtValérie Lenders. Oeuvres récentes.‣ Jusqu'au 10·03. Du Ma. au V. de 14 à18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à18h.URue de l'Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixJean-Paul Laixhay. Fusains.‣ Jusqu'au 12·02. Du V. au D. de 14 à20h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60www.librechoix.be

Pascal PolarLes Naturesmortes de Platon. Oeuvresde Platon Hadjimichalis. Au 1er étage:“Greek Artists Figuration”. ‣ Jusqu'au28·01. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou surrdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryThree Colour Environments. MichelLeonardi est un artiste transdiscipli-naire. Il est non seulement peintre etdessinateur, mais aussi plasticien 3D,lithographe expérimenté, designer de

mobilier contemporain, auteur de trèsnombreuses réalisations picturalesmonumentales et d’aménagements ar-chitecturaux pour des espaces publicset privés... ‣ Du 28·01 au 17·03. Les J.et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ousur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieCall me this Evening. Sculptures dePhil Billen et peintures de BéatriceGraas. ‣ Jusqu'au 19·02. Du V. au D.de 11 à 19h.URue de l'Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80http://dsgalerie.canalblog.com

Galerie VerhaerenHanoï, vie publique - D'ombres et delumières. Photographies de ChristianSaelens et Behrouz Riahi. ‣ Jusqu'au26·02. Du Me. au S. de 14 à 18h et le D.de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99www.lavenerie.be

BRABANT WALLONBRAINE-L'ALLEUDGalerie 360°Christian Merveille et Yves Olry n'ha-bitent pas à l'adresse indiquée... Cour-

riers, peintures, sculptures et autrestentatives. ‣ Jusqu'au 18·02. Le Me.de 15 à 18h, le S. de 14 à 17h.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l'Alleud-02 384 63 17http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BVoluptés. Peintures de Camille DeTaeye. ‣ Du 28·01 au 12·02. Les S. etD. de 14 à 18h ou sur rdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais -067 79 08 11www.espaceb.be

HAINAUTCOUILLETJacques CeramiLes Nez Rouges. Une dizaine de ta-bleaux inédits (sang, charbon sur toile)de Michael Matthys. ‣ Jusqu'au 18·02.Du Me. au V. de 14 à 19h, le S. de 11 à18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet- 071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGELIÈGEMonos GallerySmall is beautiful. Petits formats de

Léon Wuidar, Michael Kravagna, AlexSeguers, André Romus, MartineDroixhe... ‣ Jusqu'au 29·01. Du Me.au D. (sauf le J.) de 14h30 à 18h30, lesautres jours sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

Nadja VilenneLe premier jour du mois. Oeuvres deJacqueline Mesmaeker. ‣ Jusqu'au12·02. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

SatelliteImpulsions. Photographies de DavidWidart. ‣ Jusqu'au 12·02. Tous lesjours de 14h à minuit.UCinéma Churchill - Rue du Mouton blanc20 - 4000 Liège - 04 250 94 36

STAVELOTTriangle bleuDownside up. Exposition collective:Pieter-LaurensMol, SylvieMacias Diaz,Emilio Gallego, Charley Case...‣ Jusqu'au 11·03. Du J. au D. de 14 à18h30 ou sur rdv.UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94www.trianglebleu.be

NAMURGRAND-LEEZExit 11Papiers d'identité. Oeuvres d'AlainBornain, Joerg Coblenz, Benoît Félix,Luc Fierens, Jacques Lennep, TomokoSugimoto, Yves Velter... ‣ Du 29·01 au18·03. Les S. et D. de 10 à 18h ou surrdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourVisages secrets. Photos de GabrielleDe Faveri. ‣ Jusqu'au 11·02. Du Ma. auV. de 12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43www.galeriedetour.be

ANVERSANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyWhere they met. Un dialogue entre lesoeuvres du photographe japonais Ya-mamoto Masao et celles de l'artistebelge ARPAÏS du bois. ‣ Jusqu'au10·03. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58www.gallery51.com

Ludwig TrossaertEen ongrijpbaar verlangen. Oeuvresde Erlend Steiner Lovisa. ‣ Jusqu'au28·01. Du Me. au S. de 14 à 19h.

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

9Les galeriesSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

A l’étranger

COURTESY

GAL.WITZENHAUSEN

COURTESY

GAL.NOSB

AUN&RED

ING

COURTESY

WALTER

KELLERGAL.

COURTESY

GAL.GIM

PEL

&MÜLLER

Luxembourg

Jens Wolf – PeintureLuxembourg – Galerie Nosbaum&Reding

Travaillant dans le champs de l’abstraction géométrique, l’ar-tiste allemand (1967) contrarie la recherche de la perfection enlaissant apparaître de petits défauts, blessures marginales qu’ilconsidère comme des critiques de la modernité et comme desparenthèses décentes dans un système efficace et rationnel.U Jusqu’au 3mars. Galerie Nosbaum&Reding, 4, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.nosbaumreding.lu

Pays-Bas

Wouter van Buuren – PhotographieAmsterdam – Galerie Witzenhausen

Ce photographe hollandais (1972) est aussi un acrobate quigrimpe sur les grues et édifices pour donner, par des collagesurbains et ruraux, des photos de paysages en forme de globespanoramiques qui nous donnent l’illusion de la surveillance dumonde tout rond… comme Google Maps !U Jusqu’au 4 février. Witzenhausen Gallery, Hazenstraat 60, 1016SR Amsterdam. www.Witzenhausengallery.nl

Suisse

Brigitte Lustenberger – PhotographieZurich – Walter Keller Gallery

Lauréate du prestigieux Prix de Landis&Gyr 2011, la photogra-phe suisse puise son inspiration dans les peintures baroques,dans leur imagerie et dans une gamme de couleurs sombres.Elle crée aujourd’hui des tableaux vivants qui se présententcomme des natures mortes explorant la fugacité de la vie hu-maine.U Jusqu’au 28 janvier. GalerieWalter Keller, Oberdorfstrasse 2,8001 Zurich. www.kellerkunst.com

France

Dan Flavin – NéonsParis – Galerie Perrotin

Dan Flavin (1933 – 1996) réalise dès 1961 des monochromesen volume surmontés ou barrés de tubes fluorescents ou d’am-poules qu’il nomme “Icons”. L’expo à caractère historique, “AnInstallation”, comprend huit œuvres de 1963 à 1989 dont celleillustrée, Untitlet (sans titre), de 1975.U Jusqu’au 3mars. Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003Paris. www.perrotin.com

José Heerkens – peintureParis - Galerie Gimpel & Müller

De retour de résidence en la Josef and Anni Albers Foundation,l’artiste hollandais déclare : “Des lignes construisent et mènentl’espace vers des constructions rythmiques. Elles portent lescouleurs à travers la toile. La couleur, c’est tout un monde. Cha-que couleur est lumière, espace, énergie et mouvement.”U Jusqu’au 14 février. Galerie Gimpel &Müller, 12 rue Guénégaud,75006 Paris. www.gimpel-muller.com

Angleterre

Groupe – ThématiqueLondres – Laure Genillard

Dans cette exposition portant sur l’abstraction en ses formula-tions les plus actuelles, on compte le belge Pieter Vermeersch(illu) avec ses dégradés. Les autres participants sont : Jurgen Al-brecht (D), Tom Benson (UK), Svenja Deininger (A), Lesley Fox-croft (UK), Selma Parlour (UK), Philomène Pirecki (UK) et Gun-ter Umberg (D).U Jusqu’au 24mars. Laure Genillard, 2 Hannay Place, WT1 1HBLondres. www.lauregenillard.com

COURTESY

L.GEN

ILLARD

COURTESY

GAL.PER

ROTIN

UMuseumstraat 29 - 2000 Antwerpen -0475 95 53 39http://web.artprice.com/store/galerie-ludwig-trossaert

van der MiedenBuilding Saja. Dessins et peintures deVicky Uslé. ‣ Jusqu'au 10·03. Du Me.au S. de 14 à 18h.Patricia Dauder. Oeuvres visuelles: ob-jets 3D, dessins, photos, films...‣ Jusqu'au 10·03. Du Me. au S. de 14 à18h.UPourbusstraat 15 - 2000 Antwerpen -03 231 77 42www.vandermieden.com

Zeno X GalleryAlraune. Oeuvres de Naoto Kawahara.

‣ Jusqu'au 10·03. Du Me. au S. de 14 à18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALEGENTFortlaan 17I always wanted to be David Copper-field, but I turned out to be a painter.Oeuvres de Manor Grunewald.‣ Jusqu'au 28·01. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Jacques Lizène,Remakes

Forte actualité pour le LiégeoisJacques Lizène (1946) quiparticipe actuellement avec unbel ensemble à l’expo des 40 ansdu CAP au Centre de la Gravure àLa Louvière et qui a terminé2011 par deux expositionsmonographiques d’envergure.L’une, “Désastre jubilatoire” au

Passage de Retz à Paris sous commissariat de Jean de Loisy,l’autre en Pologne au Centre d’art contemporain BWA àKatowice, coordonnée par Wodek (Atelier 340 à Bruxelles) etsous commissariat de Nadja Vilenne et Jean-Michel Botquin,avec l’artiste lui-même. A cette occasion est paru un ouvrageportant sur les Remakes et qui retrace l’itinéraire artistiquedepuis sa plus tendre enfance jusqu’à ses récentesphotographies marouflées sur toile, reprises d’une thématiquede 1994. Outre le texte de Marta Lisok, l’ouvrage est une sorted’album d’œuvres accompagnées d’une brève description. Onle lit comme on visiterait une exposition. Comme son noml’indique, le remake ou le re-remake, ce qui suppose que leprincipe n’a pas de fin et que ces réinterprétations valentl’original, est une refonte quasi à l’infini d’idées ou deréalisations antérieures de l’artiste dont l’auteure nous dit qu’il“met notre monde sens dessus dessous” et qu’il “montre sonenvers, charnu et laid.” On est prévenu ! (C.L.)

U Jacques Lizène. Remakes. 136 p., ill. coul., contributions de Martalisok, Jean-Michel Botquin, Guy Scarpetta. Coproduction GaleriaSztuki Katowicach, Atelier 340 et L’Usine à Stars/Galerie NadjaVilenne.

La parution de la semaine

DR

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

10 Adjugé! SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

Dragon

Toujours chez Rops, le week-end dernier, onvendait un ensemble important de pièces chi-noises. Parmi celles-ci, se trouvait ce vase audragon en porcelaine de Chine blanche etbleue portant un cachet apocryphe. L’objet da-tait du XVIIIe siècle, et fut adjugé, frais com-pris, à 7 500 €.

7 500 €

ROPS

OiseauProfitant du festi-val d’antiquités etd’art non euro-péens au Sablon,les petits nou-veaux des sallesde ventes bruxel-loises de la com-pagnie “Native”officiaient, samedipassé, en leurs es-paces de la rueaux Laines. On yvit voler cet oiseauSenoufo (CDI) quel’on se disputa ensalle, aux télépho-nes surtout depuisles USA, entreautres, jusqu’à85 000 €.

85000 €

NATIVE

CheminéeIl y avait ventedimanchepassé chezRops, et parmiles plus de1 200 lots of-ferts, se trou-vait, au boutd’un long che-min d’enchè-res, cette che-minée de style

néorenaissance fort massive. Ce que l’on con-sidère parfois de nos jours comme invendablese vend quand même et pas toujours pour unecroûte de pain. Ce lot, qui déployait 165 cmsur 200 cm, a trouvé preneur à 5 000 €, fraiscompris.

5 000 €

ROPS

l Bilan

Des Bel

h Face à une France qui affichedes chiffres en dents de scie, lespetites salles belges font preuvede sérénité.

NOUS DISTINGUERONS D’EMBLÉE LES chif-fres obtenus par les salles de ventes classiques,où l’on trouve meubles, tableaux et objetsd’art, des autres ventes qui concernent les li-vres anciens et les gravures. Et comme nousavons déjà évoqué les bons chiffres obtenuschez Pierre Bergé et Associés, nous n’y revien-drons pas. Reste à voir ce qui s’est passé deLiège à Bruxelles et de Namur à Anvers. Dans lamétropole, nous avons entendu OlivierGeurts, l’un des patrons de la salle de ventesAmberes. D’après lui : “Notre chiffre d’affaires

VANDER

KINDER

E

FéticheChez Native tou-jours, au 32, rueaux Laines, àBruxelles, on pro-posait cette pièceenvoûtante qui fitparler la poudre àdéfaut des esprits.C’était un féticheSongye provenantdonc du Congo. Ilétait annoncé entre60000 et 80000 €.Les amateurs ensalle se livrèrent

une belle bataille pour contrain-dre le commissaire-priseur àabattre son marteau, frais com-pris, à 149 000 €. Un joli succès.

149 000 €

NATIVE

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

11Le marchéSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

ges très stables

des ventes publiques de l’année 2011 s’élève à2491100 €, plus frais de 22 %, plus droits desuite éventuels. C’est un résultat qui nous satisfaitamplement, et quelques très bons scores sont ve-nus fleurir nos vacations à l’instar de cette naturemorte de fruits peinte sur un panneau de 47 x73 cm par David Ryckaert. On en donna quandmême 155 000 € plus les frais.”

Chez Mosan, avec les ventes bourgeoises ad-ditionnées aux ventes cataloguées, on arrive àun chiffre d’affaires de 2 598 000 €, plus lesfrais, là aussi de 22 %. Les ventes cataloguéesreprésentent 90 % du chiffre d’affaires, et il n’yen a que cinq ou six par an, selon les années. Leplus beau score a été obtenu avec une toiled’Elias Van den Broeck partie à 105 000 €,frais compris.

Le champion, hors Pierre Bergé, c’est Vande-rkindere. Stéphane Nicais et son équipe ont sa-crément bien travaillé et obtenu des enchèresd’une élévation constante. La salle d’Uccle fait

souvent le plein, avec plus d’une centaine depersonnes en moyenne, voire plus. Et ils sontles seuls à se situer dans une norme que l’onpourrait qualifier de nationale face à des mai-sons qui visent bien plus loin. Le tableau ita-lien à fond d’or (photo ci-contre), parti à plusd’un million et demi d’euros (avec les frais),restera comme la plus belle enchère belge de2011. Le chiffre d’affaires de 2011 s’est établi à9454 431 euros, frais compris. C’est remar-quable quand on connaît la concurrence quirègne sur notre marché. Donnons, par ailleurs,un coup de chapeau à Serge Hutry, le commis-saire-priseur de VDK, qui l’est aussi pour laBanque Dessinée et pour diverses ventes cari-tatives chez nous et en France. A lui seul, il aréalisé des ventes pour 13 283 514 €.

Chez Rops, à Namur, le chiffre global s’est ar-rêté à 6040000 euros. La salle vend plus de 1000 lots par mois, et souvent, c’est du bas degamme. Mais quelques trésors y apparaissentqui y font un prix exactement comme s’ilsétaient catalogués à Drouot-Montaigne.

A la Galerie Moderne, on est également trèscontent. Monsieur Lemercinier nous disait, cemardi, que “le chiffre d’affaires est de l’ordre de5.5millions d’euros. Ce chiffre nous satisfait. Il estle fruit principalement d’un très bon premier se-mestre, où nous avions enregistré de très bons ré-sultats grâce à la dispersion de belles successions.Vous savez, les salles belges sont capables de bellesperformances sur le marché international avecdes coûts moindres pour les déposants que lesgrandes maisons anglo-saxonnes. Il faut simple-ment leur faire confiance”.

Chez Horta, le chiffre d’affaires a crû de 10 pcpour se fixer à 7,5 millions d’euros. Horta sesingularise avec les frais les moins élevés dumarché, fixés à 20 pc, tout compris. D’autresmontent jusqu’à 25 pc.

Du côté des libraires, puisque l’on évoque lesexploits du sieur Hutry, commençons par lasalle où il frappe le marteau et que dirigent lesPartz et Moretus. Là-bas, sur quatre vacationsen la salle Laetitia (avant un possible change-ment, car la salle a acheté un nouveau siège so-cial), on a obtenu un chiffre d’affaires de1 800 000 €. Chez Alain Ferraton (Bxl), où l’onvend chaque mois, le solde final fut hors fraisde 1 222 000 €. Enfin, chez Romantic Agony, àSaint-Gilles (Bxl), on a obtenu la somme de1 949 000 €, prix marteau, ce qui donne2 417 000 €, frais inclus. Trois lots ornés deprix spectaculaires, frais inclus, sont à retenir.D’abord, le manuscrit du “Roman de la Rose”,lors de la vente 44, cédé contre 142 600 €,puis l’atlas, “Germania Superior”, de JohannesMetellus, le même jour, négocié à 27 280 €.Enfin, un manuscrit sous forme de livre deprières, dit “Livre d’heures”, de Jean le Sauvageet Jacqueline de Boulogne, à l’usage de Rome,s’en alla contre 9600 €. Par ailleurs, l’année2011 s’est conclue pour Sotheby’s Suisse avecun résultat total de 206,3 millions de dollars,soit 185,7 millions de francs suisses généréspar les ventes de haute joaillerie (dont deuxpièces à 12 millions de dollars), de haute hor-logerie et d’art suisse où un paysage de Ferdi-nand Hodler monta à 7 millions de francs suis-ses.Ph. Fy.

Ce tableau italien à fond d’or, parti à plus d’unmillion et demi d’euros (avecles frais), chez Vanderkindere, restera comme la plus belle enchère belgede 2011.

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

12 Le marché SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

CANESSO

Capitole

Il n’y avait pas grand-chose à voir à l’exposi-tion-déballage de brocantes et antiquités à Na-mur voici dix jours, sinon des meubles régio-naux et des objets de vitrines. Toutefois, il estun objet que plein de gens regardaient (il y aencore du monde aux brocantes, comme à Ci-ney et à Temploux). C’était cette maquettemagnifique en bois sculpté du Capitole deWashington, vers 1880. On en demande que4 000 €. Le marchand venait de Madrid aveccette chose interpellante. Il s’agit de CesareGusano. A joindre via mail : [email protected].

4 000 €

PH.FY.

Croÿ à la Brafa

Cette gouache sur vélin (53 x 380 mm), encadrée,montre la ville d’Aerschot en Brabant flamand,dont les Croÿ étaient ducs. La feuille est sortied’un des vingt-cinq “Albums de Croÿ” destinés àrecenser les propriétés du duc Charles de Croÿ,entre 1590 et le tout début du XVIIe siècle. Cettefeuille datée de 1596 provient d’un volume quiétait en Autriche naguère encore et qui fut acquispar un libraire américain. Eric Speeckaert enacheta plusieurs. Il lui reste celle-ci, exposée à laBrafa dans le stand très édifiant des libraires bel-ges. L’exposant en demande 75 000 €.

75 000 €

SPEECKAER

T

l Vente publique

Vasarely en pointechez HortaVIKTOR VASARELY (1906-1997) AURA CONNU LAgloire de son vivant et en même temps l’oubli (rela-tif) de son même vivant, pour renaître, depuismoins de dix ans, dans les ventes publiques, sur lesfoires et au sein des galeries d’art. Ce pape de l’artcinétique et de l’art optique était descendu bien basdans les cotations à partir des années 1980, et le

purgatoire dura plus de vingt ans. Mais là, sans filerhaut vers des sommets incommensurables, la cotedu peintre grimpe avec une belle constance. Toutdépend cependant de la qualité de la peinture oudu moyen d’expression, de sa date d’exécution, desa taille, de ses qualités esthétiques.

Chez Horta, nous avions affaire à une belle com-position à motif cubique de 1985, donc un peu tar-dive, mais d’un beau format oblong flirtant avec lemètre. La salle en obtint, frais compris, 38 400 €. Enordre décroissant d’enchères, vint ensuite unepaire de vases chinois hauts de 64 cm et à décorcontinu, dit le catalogue. Pour ceci, les amateurs sesont disputés jusqu’à 28 800 €. Pour suivre, au lot113, se trouvait un solitaire en platine orné d’undiamant de 5,10 carats. Pour ceci, le marteau tombaà 26400 €, c’est donc plus d’un million d’anciensfrancs, et ce n’est pas rien. Cet ordre décroissants’aligne sur ce qui marche le mieux dans le négoced’antiquités ces derniers mois et proches années. Lasurprise vint du quatrième meilleur prix. Hortaproposait une toile attribuée à Pierre-CélestinFrançois (1759-1851), un de ces bons petits maîtresbelges de l’époque néoclassique qui avaient fait lajoie d’une exposition historique au musée d’Ixelles,voici vingt ans. L’huile sur panneau de 72 x 56 cm aété disputée jusqu’à 26 400 € et elle représentait :“Les Trois Grâces et l’Amour captif”. Les gens sontd’un romantisme fou ces temps-ci sans doute. Onterminera par une toile de Leonid Frechkop (1897-1982) dont “La Javanaise” de 1929 est allée danserjusqu’à 25 200 €, ce qui est fort beau. Enfin, unemontre Audemars Piguet fit un très joli 20 400 €.Ph. Fy.

HORTA

Cette belle composition à motif cubique de 1985, parVasarely, a été vendue, frais compris, 38400 €.

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

13Le marchéSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

l Internet

Masterart, porte ouvertesur l’excellence

LANCÉ TRÈS DISCRÈTEMENT IL Y Amoins d’un an par Henry Blundell, lesite www.masterart.com est une trèsbelle opportunité pour aller à la ren-contre de milliers de chefs-d’œuvre(16 400 pour l’heure) détenus par lesmeilleures galeries d’art ancien etmoderne européen.

Ce site de haut standing répond auxcanons professionnels les plus exi-geants. Donc, on y trouve que les mai-sons les plus réputées, dynamiques etsans doute ambitieuses dans le bonsens du terme. Après les années 1920,il n’y a presque rien à regarder, sansdoute par volonté de ne pas mélangerles genres. On ne touche pas au con-temporain par ici, mais on favorise cequi fut naguère encore, à uneéchéance de quinze/vingt ans, la co-lonne vertébrale du négoce, à savoirles tableaux, les dessins, le mobilier et

les objets d’art, les tapis et tapisseries,les armes, la céramique et les arts dufeu, les livres.

On en passe mais pas beaucoup.Cela permet, outre de voir des mer-veilles, d’entrer en contact avec desmarchands que l’on ne soupçonnepas pour leurs spécialités ou dont onn’a jamais entendu parler. On accèdeégalement à d’autres professionnelsqui vous feraient peur, tant ils ontl’air important quand ils trônent surleurs stands dans les foires interna-tionales, ou avec d’autres qui en fe-raient autant du fait de leur morgueet de leur apparence vestimentaire.Toutes ces émotions sont balayées surMasterart. Ici, c’est le confinementd’un salon entre des gens qui s’écri-vent et ne se voient pas jusqu’au mo-ment ultime de la vente ou de l’achat.Le site est d’un confort complet àl’instar des meubles qui y apparais-

sent si souvent. La qualité photogra-phique est évidemment irréprocha-ble. Les services rendus aux visiteurssont nombreux comme des liens versles manifestations d’antiquaires, eten ces jours-ci, la Brafa y apparaît enpremière page.

Parmi les galeries à découvrir, ci-tons la Trinity House Painting quivend un dessin de Helleux, “JeuneDame à la Lyre”. La galerie possèdetrois sièges, à Londres, New-York etBroadway. On y vend donc de l’im-pressionnisme, de la peinture victo-rienne et différents courants en-tre 1860 et 1920. De chez nous, y fi-gurent d’Arschot, Berko,Manufacture de Wit, De Backker,Chamarande, Boon, Epoque FineJewels et quelques autres encore.Masterart possède un stand à la Brafa.Ph. Fy.

Nicolas Colombel,chez Canesso, apeint cette scèneantique figurant“Renaud abandon-nant Armide”.

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

14 Le marché SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

l Sablon

Watelet, ensemblier,COUTURIER, GÉRALD WATELET L’ÉTAIT.Homme de télé, il est. Mais derrière cette car-rière déjà bien remplie faite de pleins et de vi-des comme une robe longue, se cachent des ta-lents moins publics. Et c’est celui de créer voirede réinventer des décors et par extension desmeubles. Depuis novembre et pour presque unmois encore, Gérald Watelet a redécoré la gale-rie Costermans au Sablon. Mais il est aussi pré-sent à la Brafa sur le stand du président et surcelui des Ursulines à Liège. Il y a trois ans déjà, ilavait créé son propre stand avec des objets chi-nés sur place pour le plaisir de les agencer. AuSablon, c’est une merveille visuelle qui tient àl’exotisme, “un peu comme si Joséphine de Beau-harnais, née sur les îles françaises de l’Atlantique,avait rejoint notre capitale pour y résider quelquessemaines”. Des plantes exotiques voisinent avecdes meubles anciens et contemporains etquand les anciens étaient fanés par l’ennui, Gé-rald Watelet les a façonnés à sa manière pour lesrendre sympas aux yeux des jeunes. Reconqué-rir une clientèle n’est pas une mince affaire. “Jene suis pas un décorateur. Je travaille dans l’espritancien des “ensembliers” ce qui veut bien diremet-tre ensemble. Nous sommes en 2012 et nous avonsun patrimoine immense, y compris récent. On peutmarier tout cela; il suffit d’y mettre un peu de fan-taisie. J’y ai dessiné la moquette, j’ai imaginé unmur de miroirs (ce qui évoque un certain palaispalermitain, NdlR), puis j’ai joué avec les luminai-res dont Costermans est un grand spécialiste. Unsalon n’est pas l’autre et dans le fond il y a un es-pace kitsch-chic, genre Miami-New-York des an-nées 1960”.

A la Brafa, Watelet a été confronté à des espa-ces réduits, quoi qu’on en dise. Pour le négo-ciant d’argenterie, il a imaginé un salon d’épo-que Louis XV. Tout y est, meuble en chêne, che-minée de marbre pour les chenets de bronze deCressent, et boiseries. Puis il y a la partie“schatzkamer”, avec des tons plus sombres.Chaque espace est caractérisé. Chez les Ursuli-nes, ce fut plus complexe. Quatre mois de tra-vail ont été nécessaires pour mettre en avant demagnifiques meubles Charles X qui deviennentici des sculptures et des objets d’art. “On a tra-vaillé sur les coloris crème, orange, fauve, brun. Lamoquette épaisse et souple unifie les lieux. Les ob-

jets-meubles sont isolés et pas affichés en aligne-ment. C’est à la fois simple et très luxueux. Lesmeubles des années 1820 sont affrontés à des ta-bleaux contemporains. Cela doit plaire car il pa-raît qu’ils ont bien vendu”. Gérald Watelet joue

l Vente publique

Mosan, touten argentmassif

IL EST RARE DE NOS JOURS, ET DEPUIS QUATRE ou cinqans, de voir passer en vente sur notre sol une section d’argen-terie qui ait un peu de gueule. C’était le cas il y a un mois chezMosan, à Liège, où Lionel et Maxence Nagant proposaient unequinzaine de pièces de valeur, parmi d’autres moins impor-tantes. On commencera par une belle paire de chandeliersLouis XV haut de 21 cm, pesant 801 grammes et exécutés àLiège sous le prince-évêque d’Oultremont. Ils étaient l’œuvrede Dartois et dataient de 1766. On en donna 6 500 €, plusfrais. Un joli bénitier d’époque Louis XVI, de 1784, provenantd’Anvers et sans doute de l’orfèvre Rosart, fit 500 €. Une autrepaire de bougeoirs, mais cette fois d’Augsbourg, sans date, ob-tint 1 900 €. De la même ville, provenait une aiguière de1747 pour laquelle on donna 1 800 €. Quatre couteaux lié-geois du temps de l’évêque Jean-Théodore de Bavière, 1755,s’en allèrent à 600 € (on en profitera pour vous rappeler d’al-ler voir la passionnante exposition au musée Curtius, à Liège,sur le règne d’Ernest de Bavière). On trouvait ensuite une as-siette volante aux poinçons de Bruxelles datant de 1764. La-dite assiette de 600 grammes fila à 6 000 €, sans doute pourses armes des princes d’Arenberg qui résidaient (jusqu’à laGrande Guerre) en ce que l’on appelle le palais d’Egmont auPetit-Sablon. Plus loin encore, un moutardier de l’orfèvre Ga-briel, daté de 1761 par les poinçons (lettre annale), provenaitde Liège. Haut de 17 cm et pesant 284 grammes, il fut vendu à14 000 €, soit 16 800 € avec les frais (voir illu).Ph. Fy.

MOSA

N

Ce moutardier del’orfèvre Gabriel,

daté de 1761, hautde 17 cm, a été

vendu chez Mosanà 14 000 €, soit

16 800 € avec lesfrais.

h La dernière vente de décembre 2011 apermis de voir passer quelques beaux lots.Reflets.

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

15Le marchéSEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

pas décorateur !

au chef d’orchestre avec des périodes et des sty-les. Il sait où il va, plus que des particuliers etmême plus que des marchands habitués pour-tant à ce genre de manifestation. “C’est vrai queparfois je dois presque violer la conscience des

gens, tout en respectant leurs goûts, leurs biens etleurs espaces”. Et l’artiste sait si cela plaît quandon lui retéléphone ou qu’on lui adresse un mail([email protected]). Sinon, c’est la guillotine !Ph. Fy.

COSTER

MANS

Gérald Watelet a redécoré la galerie Costermans au Sablon; une merveille.

Arts Libre.Supplément hebdomadaireà La Libre Belgique.Coordinationrédactionnelle : GillesMilecan et Camille deMarcilly.Réalisation : Sodimco.Rédacteur en chef : VincentSlits.Rédacteur en chef adjoint :Pierre-François Lovens.Conception graphique :Jean-Pierre Lambert.Publicité : Martine Levau(0032.2.211.29.12 – [email protected]).

© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

16 Le marché SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2012 ARTS LIBRE

l Portrait

Quatre générations de passions

h Les Elsen, anversois d’origine,cultivent les monnaies avec rigueurdepuis plus de cent ans.

A BRUXELLES, SUR L’AVENUE DE TERVUEREN, setrouve un bel immeuble classique datant de la pre-mière décade du siècle passé. Depuis plus de trenteans, les Elsen y sont installés et y tiennent commercede monnaies anciennes, de médailles. Ils organisenttous les trois mois une vente de 1500 à 2500 lots quiremontent souvent de l’époque celte jusqu’aux der-nières décennies du XXe siècle. Le monde entierpasse en or, argent, platine, bronze ou d’autres allia-ges, sur les bureaux de cet endroit qui a gardé ses dé-corations éclectiques et ses grosses cheminées demarbre.

Les Elsen sont des hommes d’affaires, certes, maisce sont aussi des esthètes et des historiens. Cela leurest venu parce que, dans des temps anciens qui dé-passent le centenaire, l’arrière-grand-père de la qua-

trième génération de numismates et de la troisièmede négociants s’est mis un jour à collectionner. Oli-vier Elsen nous explique d’ailleurs que Louis le bienprénommé était un ingénieur et que, dans cette findu XIXe siècle où l’expansion était généralisée, les in-génieurs belges couraient le monde pour créer pontset routes, chemins de fer et canaux, villes et ports.Louis Elsen était de ceux-là, parti vers l’empire russesous Nicolas II. Il y fit une jolie fortune dans les mineset dans les lignes de chemin de fer y menant. Il fondaune famille, collectionna plein de choses et 1917 ar-riva !

Tout fut perdu, sauf les pièces de monnaies quiétaient rares et russes pour l’essentiel. Un enfant na-quit en cette année à Gorlowka en Russie, c’était legrand-père, Georges. Lui aussi devint ingénieur. Iltravailla à Tessenderlo dans la pétrochimie. On neparle pas encore de négoce mais on continue la col-lection élargie à l’Europe. Lors de la Seconde Guerremondiale, il fut fait prisonnier à Eben-Emael et se re-trouva dans un stalag. A son retour, sa passion pourles monnaies ne le quitta jamais. Après ses études et

son service civil au Congo, Jean, fils de Georges, fit desa passion son métier. La maison Elsen était née. Jeancréa dans les années septante une société dont lesiège se trouve avenue de Tervueren. Le flambeau esttoujours tenu par lui mais, avec ses deux fils Olivieret Philippe, une génération s’est ajoutée. “Nous avonsun métier passionnant, rare en Belgique et notre expé-riencemêlée à la réputation de collectionneurs que noussommes encore fait en sorte que les ventes se succèdentsans peine. La difficulté, comme ailleurs, c’est de trouverdesmonnaies intéressantes et méconnues. La numisma-tique est un moyen d’appréhender les arts plastiques detoutes les époques et contrées. C’est un vecteur de con-naissance des faits historiques et des personnages quiont construit l’Histoire. On peut se lancer dans cemondeavec trois sous et vingt centimes, c’est clair, mais certai-nes pièces ou des médailles commémoratives souventvalent des milliers et des milliers d’euros”. Des sous,tiens, des sous, mais d’où cela vient-il ? “C’est toutsimple. C’est la contraction du solidus en usage au Bas-Empire. Cela nous met au IVe siècle après J.-C.” Eton-nant. On verra si l’Euro en fera autant !Ph. Fy.

CHRISTO

PHEBORTELS

Jean Elsen et ses fils, Olivier et Philippe, se passent les pièces d’or comme des batons de maréchaux, à travers le temps et les générations.