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Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu LETTRE D’INFORMATION N° 33 – 1 er JANVIER 2013 Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans…! par Didier BÉOUTIS, président de l’association amicale « Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… » chantait, au milieu des années 1960, Charles Aznavour, ancien élève, non pas du lycée du Mans, mais de l’École des enfants du spectacle, à Paris ! Il y a cinqu ante ans, le 1 er janvier 1963, notre lycée, ce n’était pas l’École des enfants du spectacle, ni « la bohème », même si régnait, malgré la discipline, une certaine liberté ! 1963, c’était la France du Général de Gaulle, arrivé aux affaires en 1958, et de son Premier Ministre Georges Pompidou, nommé en 1962. 1963, au lycée d’État de garçons du Mans, c’était le temps du provisorat de Pierre Girard, arrivé dans l’établissement en 1958, et du censorat de René Fenoy, nommé en 1962. Ondoyant et discret, le surveillant général, Élie Batut, pouvait rappeler, même dépourvu de houppette, Roger Frey, le ministre de l’intérieur de l’époque ! Effets de la poussée démographique des années d’après-guerre, déjà qualifiée de « baby boom », le lycée voyait chaque année accroître ses effectifs. À la rentrée de 1962, avait été ouvert le « lycée annexe de Pontlieue » appelé ensuite « lycée annexe du Ronceray », destiné à permettre une scolarisation de premier cycle de lycée aux élèves des quartiers sud de l’agglomération mancelle. Hors lycée annexe, notre lycée comptait quelques 1.200 élèves répartis en 40 classes (deux préparatoires, 14 en second cycle, 18 en premier cycle, 6 en primaire), pour l’enseignement, 59 professeurs, 7 instituteurs, et la surveillance, 18 maîtres d’internat ou surveillants d’externat ! Mme Léa Cheu entamait sa vingt-et-unième année d’enseignement en classe enfantine et cours préparatoire, et Mme Anne-Marie Chopin sa onzième année en classe de dixième ! Quelques années plus tard, ses élèves devenus lycéens, fréquentaient les cours d’anglais et d’allemand de leurs époux respectifs, MM. Roger Cheu et René Chopin ! MM. Marcel Renard, professeur de dessin, mais aussi cinéaste amateur de talent, et Bernard Portier, professeur d’allemand, terminaient de long parcours au lycée, avant de décéder peu après. Le lycée comptait aussi dans ses effectifs deux jeunes agrégés prometteurs. Gérard Genette y enseignait, depuis l’ouverture de la classe de « lettres supérieures » en 1956, les lettres classiques, et Louis Mermaz, arrivé en 1961, professait l’histoire et la géographie. Ces deux enseignants allaient quitter le lycée en juillet 1963, le premier pour poursuivre une carrière universitaire à l’École pratique des hautes études, devenant le théoricien de la « poétique », le second pour entamer un parcours politique qui le verra représenter l’Isère à l’ Assemblée nationale – dont il sera président –, puis au Sénat, et figurer comme ministre dans plusieurs Gouvernements. Le lycée ne perdit d’ailleurs pas tout à fait au change, car, à Gérard Genette et Louis Mermaz, succédèrent deux jeunes universitaires, arrivant des lycées de Cherbourg : Maurice Ménard, futur théoricien du « comique dans la Comédie humaine de Balzac », et son épouse Michèle Ménard, qui allait se faire remarquer par des méthodes d’enseignement « participatives », avant d’accéder, elle aussi à l’université, après une thèse sur une histoire des mentalités religieuses à travers l’étude de « mille retables du Maine ». Tous deux allaient marquer, pendant un demi-siècle, l’enseignement secondaire et universitaire dans notre ville, mais aussi la vie culturelle locale. (suite de l’éditorial en page 2) 1961: la photographie des enseignants, autour du proviseur Pierre Girard.- 1964 : repas professeurs-élèves « d’après-bac » où l’on reconnaît, de g. à dr, MM. René Reffay, Mlle Magin, Roger Dupont, Robert Loubersac, François Mansart.

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Association amicale des anciens

élèves du lycée Montesquieu

LETTRE D’INFORMATION N° 33 – 1er JANVIER 2013

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans…! par Didier BÉOUTIS, président de l’association amicale

« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… » chantait, au milieu des années 1960, Charles Aznavour, ancien élève, non pas du lycée du Mans, mais de l’École des enfants du spectacle, à Paris ! Il y a cinqu ante ans, le 1er janvier 1963, notre lycée, ce n’était pas l’École des enfants du spectacle, ni « la bohème », même si régnait, malgré la discipline, une certaine liberté ! 1963, c’était la France du Général de Gaulle, arrivé aux affaires en 1958, et de son Premier Ministre Georges Pompidou, nommé en 1962. 1963, au lycée d’État de garçons du Mans, c’était le temps du provisorat de Pierre Girard, arrivé dans l’établissement en 1958, et du censorat de René Fenoy, nommé en 1962. Ondoyant et discret, le surveillant général, Élie Batut, pouvait rappeler, même dépourvu de houppette, Roger Frey, le ministre de l’intérieur de l’époque !

Effets de la poussée démographique des années d’après-guerre, déjà qualifiée de « baby boom », le lycée voyait chaque année accroître ses effectifs. À la rentrée de 1962, avait été ouvert le « lycée annexe de Pontlieue » appelé ensuite « lycée annexe du Ronceray », destiné à permettre une scolarisation de premier cycle de lycée aux élèves des quartiers sud de l’agglomération mancelle. Hors lycée annexe, notre lycée comptait quelques 1.200 élèves répartis en 40 classes (deux préparatoires, 14 en second cycle, 18 en premier cycle, 6 en primaire), pour l’enseignement, 59 professeurs, 7 instituteurs, et la surveillance, 18 maîtres d’internat ou surveillants d’externat !

Mme Léa Cheu entamait sa vingt-et-unième année d’enseignement en classe enfantine et cours préparatoire, et Mme Anne-Marie Chopin sa onzième année en classe de dixième ! Quelques années plus tard, ses élèves devenus lycéens, fréquentaient les cours d’anglais et d’allemand de leurs époux respectifs, MM. Roger Cheu et René Chopin ! MM. Marcel Renard, professeur de dessin, mais aussi cinéaste amateur de talent, et Bernard Portier, professeur d’allemand, terminaient de long parcours au lycée, avant de décéder peu après.

Le lycée comptait aussi dans ses effectifs deux jeunes agrégés prometteurs. Gérard Genette y enseignait, depuis l’ouverture de la classe de « lettres supérieures » en 1956, les lettres classiques, et Louis Mermaz, arrivé en 1961, professait l’histoire et la géographie. Ces deux enseignants allaient quitter le lycée en juillet 1963, le premier pour poursuivre une carrière universitaire à l’École pratique des hautes études, devenant le théoricien de la « poétique », le second pour entamer un parcours politique qui le verra représenter l’Isère à l’ Assemblée nationale – dont il sera président –, puis au Sénat, et figurer comme ministre dans plusieurs Gouvernements.

Le lycée ne perdit d’ailleurs pas tout à fait au change, car, à Gérard Genette et Louis Mermaz, succédèrent deux jeunes universitaires, arrivant des lycées de Cherbourg : Maurice Ménard, futur théoricien du « comique dans la Comédie humaine de Balzac », et son épouse Michèle Ménard, qui allait se faire remarquer par des méthodes d’enseignement « participatives », avant d’accéder, elle aussi à l’université, après une thèse sur une histoire des mentalités religieuses à travers l’étude de « mille retables du Maine ». Tous deux allaient marquer, pendant un demi-siècle, l’enseignement secondaire et universitaire dans notre ville, mais aussi la vie culturelle locale.

(suite de l’éditorial en page 2)

1961: la photographie des enseignants, autour du proviseur Pierre Girard.- 1964 : repas professeurs-élèves « d’après-bac » où l’on reconnaît, de g. à dr, MM. René Reffay, Mlle Magin, Roger Dupont, Robert Loubersac, François Mansart.

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« JE VOUS PARLE D’UN TEMPS QUE LES MOINS DE VINGT ANS… ! » (suite de l’éditorial) L’enseignement de l’histoire était aussi assuré par d’autres jeunes universitaires brillants : le lorrain Jean Baechler, qui siège actuellement à l’Académie des sciences morales et politiques, et le parisien Jacques Biarne, futur théoricien des « origines du monachisme en Occident ». Un jeune agrégé des lettres, Michel Patillon, arrivé l’année précédente au lycée, dispensait l’enseignement du latin avec des méthodes modernes.

Toujours en 1963, Henri Berger, agrégé de grammaire, assurait aux élèves de 4è, depuis près de 30 ans, des bases solides en français, latin et grec, tandis que son collègue Fernand Letessier, depuis 23 ans, se partageait entre son enseignement et d’importants travaux d’érudition sur Lamartine et l’histoire littéraire dans le Maine, publiés dans les revues savantes locales. Raymond Brisset, agrégé d’anglais, enseignait la langue de Shakespeare, dans les classes préparatoires avec méthode et sérieux, le tout enveloppé d’un humour tout britannique ! Quant au rennais André Berthelot, il mettait tout son enthousiasme à faire découvrir la langue et la littérature espagnoles aux élèves du lycée, de la 4è aux classes préparatoires ! Roger Dupont, le mathématicien, et François Mansart, l’historien, dont les enseignements ont marqué des générations d’élèves, étaient liés par un passé ardennais commun ! Nouvellement arrivé pour un long bail au lycée, le mathématicien Jean-Paul Angevin se faisait remarquer par sa vaste culture générale, et pas seulement dans la matière qu’il enseignait ! Depuis cinq ans, Mme Françoise Baudlot-Jollis avait remplacé Daniel Arluison, ancien prisonnier de guerre, et s’efforçait d’inculquer une culture musicale à des élèves qui en étaient totalement dépourvus !

Dans les salles de classes des bâtiments donnant sur la cour des marronniers, MM. Jean Audouy, Marcel Cardera, Bernard Huet, Roland Pilou, Yves Guyomard, Bernard Haldenwang, Robert Raoul, Robert Clément, Jules Marlière(*) et d’autres enseignants aux parcours moins longs au lycée, inculquaient avec patience aux têtes blondes et –surtout- châtains, les rudiments de leurs enseignements –français, latin, mathématiques, anglais-. Dans l’ancienne bibliothèque de l’Oratoire, malheureusement disparue depuis lors, évoluait l’érudit Pierre Cottin, gardien scrupuleux du fonds ancien et vigilant du fonds moderne, et qui assurait, en sus, des remplacements d’enseignants de français ! Il était un moment assisté dans sa tâche de classement -avant qu’elle ne soit chargée d’enseignement du français dans le premier cycle- par Mme Laurence Pérolat, affectée en surnombre au lycée, après être arrivée avec sa famille par les bateaux qui rapatriaient, tant bien que mal, les Français d’Algérie au moment de l’indépendance !

Dans la cour des sports, on remarquait le souple Robert Loubersac, ancien élève du lycée, adepte de pelote basque et membre de la Société mycologique de l’Ouest –ce qui lui assurait une excellente connaissance des champignons-, le murétain Léon Rivière, doté d’un inimitable accent du sud-ouest, chantre du hand-ball, et Michel Berger, fils du professeur de quatrième, qui initiait ses élèves aux agrès et à la pratique du rugby !

En attendant que le nouveau bâtiment des sciences, occupé par les étudiants du « collège scientifique universitaire » ne fut libéré pour le lycée, les cours de sciences naturelles et de sciences physiques étaient dispensés dans les classes vétustes du couloir du premier étage du bâtiment entre cour d’honneur et cours des Oratoriens. Mme Paule Guilbert, « sévrienne » agrégée de sciences naturelles, qui régnait sur cette discipline au lycée, y préparait le discours de la distribution des prix de l’été 1963, tandis que le physicien Charles Bouzat, doyen des enseignants, par sa présence au lycée depuis 1929, tenait avec beaucoup d’ordre et de soin un laboratoire-musée créé par les Oratoriens à la fin du XVIIIè siècle, qu’il enrichissait par les minéraux qu’il rapportait chaque année de ses fabuleux voyages au Cameroun ou en République centrafricaine ! Dans le même temps, René Reffay, ancien élève du lycée et jeune agrégé, préparait les élèves de « math’sup », de façon méthodique et sérieuse, aux épreuves de physique-chimie qu’ils auraient à affronter plus tard !

Les cours d’instruction religieuse étaient assurés par le chanoine Michel de Verdière, son aumônier-adjoint le père Pierre Cochin faisant la navette entre le lycée et l’établissement annexe du Ronceray. Tout était prêt, au mois de mai, pour la confirmation, administrée par l’évêque du Mans, et la profession de foi, qu’il fallait répartir sur deux jours, afin de pouvoir loger communiants et familles dans la chapelle ! Le numéro d’ « Entre amis » de la rentrée comportait une liste des élèves ayant adressé à leurs aumôniers des cartes postales pendant les vacances, permettant au lecteur de faire un tour de France des stations côtières, de Gravelines à Menton !

Quant aux élèves, ils ét aient nombreux, toujours dans une démarche propre à Charles Aznavour, qui « s’voyaient déjà en haut de l’affiche, qui s’voyaient déjà adulés et riches, signant leurs photos aux admirateurs qui se bousculaient …». Si les séances de dédicaces rêvées n’ont guère eu lieu que pour Jean Rondeau, vainqueur de la course mythique des « Vingt-quatre heures du Mans » en 1980 puis pour Olivier de Kersauson, titulaire du record du monde en solitaire en 1989 sur son bateau à trois coques, un certain nombre d’anciens de cette époque ont néanmoins réalisé d’intéressantes carrières dans la médecine, l’enseignement, l’administration, l’ingénierie, le commerce, l’industrie, les arts, parfois à partir de vocations suscitées par leurs professeurs, à l’exemple de l’universitaire angliciste René Gallet, récemment disparu ! (*) Les anciens de cette époque découvriront, à la lecture de cet éditorial, les prénoms de leurs professeurs ! Qui savait que M. Batut, prénommé Élie-Abel, possédait un double prénom biblique, ou que M. Marlière, né en 1903 dans le Pas-de-Calais, répondait au prénom très « IIIè République » de Jules ?

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

Adhésions : Jean GAILLARD (1947-1949) ; Pierre-Édouard LONDE (2009 à 2012).

LES ACTIVITÉS DE L’AMICALE

Dépôts de gerbes, et cérémonie interconfessionnelle et spirituelle pour la paix, le 11 novembre

Comme les années précédentes, le passage au lycée a fait partie intégrante du programme officiel des manifestations du 11 novembre, journée d’hommage aux morts pour la France. La « cérémonie interconfessionnelle et spirituelle pour la paix », comprenant lectures de textes pour la paix et auditions musicales a eu lieu à 15h30 dans la chapelle, en présence des autorités civiles (préfet, maire, inspecteur d’académie), militaires et religieuses. Après un mot d’accueil par le proviseur, M. Hervé Gâteau, notre président Didier Béoutis y évoqua le lycée et ses anciens élèves dans la Résistance au cours de l’année 1942, citant notamment les deux anciens élèves « morts pour la France », Jean-Julien Échivard et Jean Bernache-Assollant. Des textes et prières pour la paix furent lus successivement pat Serge et Michèle Nikitine, au nom de la Communauté orthodoxe du Mans et de la Sarthe, Alain Pujol et Catherine Cascaro, pour l’Eglise réformée du Mans, Abdelmajid El Arrasse, représentant le culte musulman, le père Christophe Le Sourt, curé de la cathédrale et de Notre-Dame de la Couture, Jean-Maurice Dachary, pour le Grand Orient de France, Pascal Wicker pour le Conseil national des Evangeliques de France, puis David Amar et Alain Ifrah, au nom de la Communauté israélite du Mans, chaque intervention étant entrecoupée de chants. La cérémonie fut conclue par un magistral « hymne à la joie » de Beethoven, interprété par Manuelle Fauvy et le chœur grégorien de la cathédrale, dirigé par Philippe Lenoble, Gilles Brionès étant à l’orgue. Des dépôts de gerbes ont ensuite eu lieu, à 16h45, devant le monument aux morts puis devant les plaques en souvenir des professeurs Roger Bouvet et Paul Marchal.

Une assistance attentive dans la chapelle ! Le préfet Lelarge, D. Béoutis et le maire J-C. Boulard devant le monument aux morts

Banquet de la section francilienne, samedi 24 novembre, sur le souvenir de Jean Françaix

Le déjeuner de notre section d’Île-de-France a eu lieu le samedi 24 novembre, au restaurant « chez Françoise » à l’aérogare des Invalides, à Paris 7è. Le thème de la rencontre était Jean Françaix (1912-1997), ancien élève du lycée, mais aussi illustre compositeur de musique, à l’aise dans tous les domaines (œuvres orchestrales, musique de chambre, œuvres sacrées, vocales, ballets, opéras, musiques de films…). Personne n’était mieux placé que Mme Muriel Bellier et M. Étienne Avice, animateurs de l’association des amis de Jean Françaix, organisateurs de nombreuses manifestations pour l’année du centenaire de sa naissance, pour évoquer le parcours de ce « sur-doué » de la musique, très connu et écouté dans de nombreux pays étrangers, mais qui, curieusement, reste encore méconnu dans sa ville du Mans !

Le 24 novembre, « chez Françoise » : on reconnaît (photo de gauche) Jean Denègre, Alain Flageul, Philippe Fragu, Geneviève Cimaz-Martineau, Pierre Pellissier, Roland Grard, Jean Hainaut, et (photo de droite), Étienne Avice, Didier Béoutis, Muriel Bellier, Bernard Galan, Jean-Louis Chartier.

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LES PROCHAINS RENDEZ-VOUS Galette des rois, samedi 19 janvier L’amicale commencera l’année en réunissant ses amis, autour de la traditionnelle « galette des rois », le samedi 19 janvier, à 11 heures, dans la salle du fonds ancien. Tous les adhérents et leurs familles y sont bien cordialement conviés.

LA VIE DU LYCÉE Séance du conseil d’administration, lundi 11 octobre

Lors de cette séance de rentrée, ont été notamment adoptés : . la reconduction des conventions passées avec le Théâtre de l’enfumeraie, pour une classe de Mme Pézeril ; avec le lycée Yourcenaar, dont des élèves suivent l’enseignement optionnel « cinéma-audiovisuel » dispensé dans notre lycée ; avec le lycée Bellevue, qui permet aux élèves de notre lycée d’y suivre l’enseignement optionnel de musique, pour les élèves de Terminale littéraire, d’y suivre l’enseignement de spécialité mathématiques, et , pour les élèves des classes préparatoires, d’utiliser le gymnase de ce lycée, et aux élèves du lycée Bellevue de suivre, au lycée Montesquieu, l’enseignement de spécialité « informatique et sciences numériques »

. une convention avec le quotidien « Ouest-France », pour la mise à disposition, chaque jour, devant le foyer des élèves, de 150 exemplaires du journal, aux élèves, prioritairement ceux des classes terminales et préparatoires. Le quotidien « le Maine libre » sera aussi, partir de janvier, mis à disposition gratuitement des élèves ;

. le financement, par le lycée, de deux sorties pédagogiques, à Rennes (visite des installations du quotidien « Ouest-France », pour une classe de Mme Pézeril) et à Bayeux (visite de la « tapisserie de la reine Mathilde », pour une classe de M. Hancock).

M. Gâteau, proviseur, a présenté le rapport pédagogique 2011-12 et le bilan de la rentrée de 2012. Cette rentrée s’est déroulée dans de bonnes conditions, tous les personnels nommés ayant rejoint leurs postes. Il est noté une baisse des effectifs en classe de 2de (20 élèves en moins) –réduction observée dans les autres lycées de la ville- et la « fragilité persistante » des effectifs en classes préparatoires PCSI (physique-chimie-sciences de l’ingénieur) : 61 étudiants pour 96 places. Inauguration de l’extension-rénovation du service de restauration du lycée, mardi 4 décembre

Représentant Jacques Auxiette, président du Conseil régional des Pays-de-la-Loire empêché, Matthieu Orphelin, vice-président du conseil régional chargé de l’éducation et de l’apprentissage a procédé, le 4 décembre, en présence notamment de Henri-Marc Papavoine, secrétaire général de l’Inspection académique de la Sarthe, Dominique Le Mener, député, Claude Jean, adjoint au Maire du Mans, et Hervé Gâteau, proviseur, à l’inauguration de l’extension-rénovation du service de la restauration et du réaménagement de la cuisine et du self-service du lycée Montesquieu. L’amicale était représentée par Didier Béoutis et André Vivet.

Le ruban symbolique est coupé par Hervé Gâteau et Matthieu Orphelin, sous les regards de Claude Jean, Henri-Marc Papavoine, et Dominique Le Mener. On a donc accès à la grande salle de restauration, réaménagée avec goût ! La cuisine, qui n’avait pas été touchée par les travaux de restructuration du lycée entrepris en 1992, avait vieilli et n’était, sur certains points, plus conformes aux normes en vigueur. Quant au service de restauration, il était devenu trop exigu. Une opération d’extension-rénovation s’imposait donc, qu’allait mener la Région !

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Réalisée sur deux années scolaires, afin de ne pas perturber le fonctionnement du service, l’opération a, tout d’abord, permis d’étendre la capacité d’accueil de la salle de restauration, par la construction d’une extension d’une surface de 95m2, côté sud. Elle s’est poursuivie par la mise aux normes de la cuisine et la rénovation de la laverie. Elle s’est achevée à la fin du premier semestre 2012, par la rénovation de la salle à manger existante et par la modification de la ligne de self. Cette opération s’est aussi attachée au confort visuel et acoustique des usagers. Le montant global ainsi dépensé par la Région s’est élevé à près de 1,7 M€, dont 78.000 € pour les équipements.

DES NOUVELLES DES ANCIENS

Nécrologie : Jacques PORÉE (1923-2011)

Jacques Porée était né à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), le 22 juillet 1923 où ses parents exploitaient un commerce d’épicerie. Originaire par son père de Melleray (près de Montmirail, à l’est de la Sarthe), Jacques Porée a fréquenté le lycée, en qualité d’élève-maître, de 1940 à 1943 -les écoles normales d’instituteurs avaient alors été supprimées-, de la classe de seconde à celle de philosophie. C’est lui qui avait été désigné pour prononcer le « serment de l’athlète », créé par le Commissariat général à l’éducation générale et aux sports sur le modèle du serment olympique, lors d’une manifestation sportive organisée au stade Léon Bollée, le 20 juin 1943 ! Marié, père de deux garçons, Jacques Porée est décédé, le 16 juin 2011 à Agen où il s’était retiré. Nécrologie : Jean-Claude GUICHARD (1946-2012)

Né à Nancy le 19 mai 1946, fils d’un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, Jean-Claude Guichard avait commencé ses études secondaires dans notre lycée, en 1957 (classe de 6èM) qu’il avait quitté en 1959. Installé à Bordeaux, marié, il y est décédé le 25 février 2012.

Nécrologie : Georges ÉCKERT (1945-2012)

Décédé le 15 novembre au Mans, Georges Éckert, dont le père était médecin à la direction départementale de la santé, était né en 1945 et avait été élève du lycée de 1955 à 1958. Georges Eckert, qui avait exercé les fonctions de cadre hospitalier au Mans, avait épousé Odile Portier, fille de Bernard Portier, professeur d’allemand au lycée de 1942 à 1964, elle-même ancienne élève du petit-lycée et infirmière scolaire (en poste durant plusieurs années au lycée). Leurs enfants Anne et Fabien ont aussi été scolarisés au lycée. À cette famille fort attachée à notre établissement par trois générations, nous présentons nos condoléances très émues.

Nécrologie : René GALLET (1944-2012) Né le 30 mai 1944 à Pizieux, village du Saosnois, au nord de la Sarthe, René Gallet, fit, après ses études secondaires à Alençon, son année de « lettres supérieures » dans notre lycée où, passionné de poésie et d’anglais, il suivit les enseignements de Gérard Genette et de Raymond Brisset. Il fit sa « première supérieure » au lycée Henri IV, où il aura comme professeur Laurent Michard –qui débuta sa carrière dans notre lycée- et qui lui fournit « la clé pour la poésie ». Elève de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d’anglais (major du concours de 1968), René Gallet fit toute sa carrière à l’Université de Caen, comme assistant, maître-assistant, maître de conférences, puis, en 1988, comme professeur.

Il avait en effet soutenu avec succès, en 1979, devant l’Université de Grenoble III, une thèse sur le poète anglais Gerard Manley Hopkins (1844-1889), prêtre jésuite pratiquant une poésie quelque peu hermétique ! Homme discret, René Gallet qui retournait régulièrement dans sa maison familiale de Pizieux, aura laissé au département d’études anglophones de l’Université de Caen -qu’il avait quitté en 2009 pour prendre sa retraite- comme à tous ses collègues et ses étudiants, le souvenir d’un enseignant disponible, courtois et généreux ! photos : René Gallet en LS au lycée du Mans, en 1962, et, 20 ans plus tard, enseignant à l’université de Caen

Nécrologie : Bernard HALDENWANG (1925-2012)

On trouvera dans ce numéro une notice sur Bernard Haldenwang, décédé le 30 novembre, qui fréquenta le lycée de 1941 à 1944 comme élève-instituteur, puis de 1958 à 1970, comme professeur de mathématiques.

François MARZORATI, chargé de présider un comité de suivi sur le site de Florange

Alors que le groupe luxembourgeois ArcelorMittal avait envisagé, pour se désendetter, de fermer le haut-fourneau de Florange (Moselle) et qu’il avait, un temps, été pensé à une nationalisation, un accord est finalement intervenu, l’entreprise s’engageant à ne pas fermer le site ni à procéder à des licenciements.

Par une lettre de mission en date du 7 décembre, le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a chargé le sous-préfet de Thionville, François Marzorati, de composer et de présider un « comité de suivi » composé d’élus locaux, de

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personnalités qualifiées et de représentants syndicaux, afin de « vérifier le respect des engagements pris » par ArcelorMittal et la « réalité de leur traduction sur le site » en liaison avec le groupe.

Né au Mans en 1946, François Marzorati a fait ses études prim aires et secondaires au lycée de 1952 à 1966, avant de faire carrière dans l’administration préfectorale, occupant notamment les fonctions de sous-préfet de Palaiseau (Essonne), avant d’être nommé à Thonville, en 2007. Il est le fils de Jean-Jacques Marzorati (1918-2009), lui aussi ancien élève du lycée (1926-36), président de notre amicale de 1946 à 1948, avocat au barreau du Mans et conseiller municipal du Mans dans les années cinquante. Comme ses frères Georges, Hubert et Pierre, Jean-Jacques est adhérent depuis de longues années de notre amicale.

Publication : «La Vie mancelle et sarthoise» n° 426 (décembre 2012)

Au sommaire du numéro de décembre, on remarque un article de 9 pages du à la plume de Jean-Pierre Delaperrelle, intitulé « Paris-Le Mans : de la vapeur à l’électricité ». C’est évidemment de la ligne ferroviaire qu’il s’agit ! A l’ouverture de la ligne, en 1854, il fallait 6h40me pour joindre Le Mans à partir de la capitale. Depuis l’installation du T.G.V. ouest en septembre 1989, il ne faut plus que 54 mn. Entre temps, les technologies nouvelles ont réduit progressivement le temps du trajet, l’électricité s’étant substituée progressivement à la vapeur après la deuxième guerre mondiale ! Nouveautés sur le site http://montesquieu.lemans.free.fr Les listes par classes et révisions des légendes des photos des années 1978 à 1984. Photos de la cérémonie du 11 novembre et discours de Didier Béoutis. http://montesquieu.lemans.free.fr/ceremonied/bmalbum.htm Mise en ligne des photos de l’année 2003-2004. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde03/bmalbum.htm Photos de classe : Math élem et philo en 1919-1920. 4 photos de l’année 1978-79 (TA3, de Nadine Béranger ; 2C4 de Pierre Jacoboni ; 1A1 de Pascal Bordet et 2C1 de Nathalie Rotovondriaka-Aubry. http://montesquieu.lemans.free.fr/7879/bmalbum.htm Photo de la 9ème en 1950-51, de Jean-Jacques BENOIT. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde50/photos/9meen5~1.jpg 3 photos d'un repas profs-élèves de math'élem 1 en juin 1965, de Joël Mala. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde64/photos/repasp~3.jpg 24 novembre 2012. Repas des anciens à Paris, au restaurant "Chez Françoise", près des Invalides. Sous l'égide de Jean Françaix. http://montesquieu.lemans.free.fr/repasparis/bmalbum.htm Quelques photos de l'inauguration du nouveau pôle restauration du lycée, le 4 décembre 2012. http://montesquieu.lemans.free.fr/inaugurati/bmalbum.htm Nouvelles du patrimoine et des archives La salle 802 est vidée de ses objets anciens. Ils ont été répartis dans la bibliothèque des Oratoriens, dans la salle des actes ou dans le grenier de l’horloge. Les archives de l’association des anciens sont triées et rangées dans la bibliothèque, ainsi que les photos de classes jusqu’à aujourd’hui. Le cirage des livres se poursuit. Pour les volontaires, le vendredi matin entre 8h30 et 11h30 ! Nous espérons que vous aurez pris intérêt à la lecture de ce numéro. Vous pourrez consulter le site d’archives géré par André VIVET http://montesquieu.lemans.free.fr et contribuer à l’enrichir. Merci de nous faire parvenir informations, contributions qui pourront être publiées, observations et suggestions. Tout courrier doit être adressé, pour la lettre, à Didier BÉOUTIS, 11, rue Pierre Belon, 72000 LE MANS, [email protected] et, pour les archives et adhésions, à André VIVET, 7, rue de Sicile, 72000 LE MANS, [email protected]. Prochaine lettre le 1e mars.

BULLETIN D’ADHÉSION À L’ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DU LYCÉE « MONTESQUIEU » Nom : Prénom : Dates de présence au lycée : Adresse : Téléphone : Courriel : J’adhère à l’association des anciens élèves et règle ma cotisation : . étudiant et moins de 25 ans : 8 € ; membre actif : 15 € bienfaiteur : 75 €, associé : montant au choix Je fais un don de…… Signature : …………………. À adresser SVP à M. André VIVET, 7, rue de Sicile, 72000 LE MANS.

Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu, 1, rue Montesquieu, 72008 LE MANS Cedex 1

Président : Didier BÉOUTIS; Vice-Présidents : Claude JEAN et Jean LAMARE ; secrétaire-archiviste : André VIVET; secrétaire-adjoint : Paul COTTIN ; trésorier : François BARTHOMEUF.

Directeur de la publication : Didier BÉOUTIS

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FERNAND DIVAN (1879-1952), AGRÉGÉ DE MATHÉMATIQUES, PROFESSEUR AU LYCÉE DE 1920 À 1926

par Didier BÉOUTIS Un professeur agrégé de mathématiques nommé au prestigieux lycée Hoche à Versailles qui sollicite son changement pour le lycée du Mans ! Ce type de situation n’a pas dû arriver souvent. Récemment marié, Fernand Divan voulait en effet rejoindre sa jeune épouse qui avait été affectée au lycée de jeunes filles du Mans. Pour cette raison de fidélité conjugale, le lycée de garçons du Mans a donc pu bénéficier, durant six ans, d’un excellent enseignant qui a préparé avec soin et méthode les lycéens manceaux au baccalauréat de Première, et à celui de « math’ élem ‘». Nous vous proposons le portrait de cet enseignant, qui, pour les bons services rendus, mérite de rester dans la mémoire de la communauté lycéenne. Un jeune normalien, agrégé, en poste à Tours, puis happé par la guerre C’est dans le quartier de la rue Oberkampf, dans le populaire et industrieux onzième arrondissement de Paris, qu’est né, le 9 novembre 1879, Eugène, Alexandre, Fernand Divan. « Cheveux blonds, yeux bleus, front large, nez pointu, visage ovale, 1m 67 » -tel qu’il sera décrit par l’armée-, le jeune Fernand –tel sera son prénom usuel- fait ses études secondaires au collège Rollin, avenue de Trudaine dans le neuvième arrondissement, se passionnant pour les mathématiques, mais aussi la géologie, obtenant des prix au concours général des lycées (premier prix en mathématiques et 5è accessit d’allemand en classe de seconde, en 1895, à l’âge de 15 ans et demi ; premier accessit de mathématiques en classe de première ; deuxième prix de mathématiques en classe de math’élem), et passant avec succès le baccalauréat de l’enseignement moderne, en 1897 !

Le jeune Fernand passe ses étés dans les Pyrénées, à Eaux-Bonnes, dans la vallée d’Ossau, où son beau-père, le docteur Léon Leriche, directeur du sanatorium de Meung-sur-Loire, y suit ses patients à la belle saison. Bien isolé dans cette station de m alades, il prendra plaisir à suivre les petits bergers chargés des troupeaux, l’été dans la montagne. Bien entrainés à faire de longues marches rapides, sans sentiers, à travers des terrains raides et difficiles, ces petits bergers seront de bons professeurs pour Fernand qui prendra goût à ce qui sera, outre les mathématiques, sa passion : la montagne ! Suivant les encouragements de ses professeurs, Fernand Divan décide de préparer le concours de l’École normale supérieure, qu’il passera avec succès en 1900. Après une année de service militaire, accompli de novembre 1900 à novembre 1901 au 131è régiment d’infanterie, à la 11è section des « commis ouvriers militaires d’administration » (COMA), Fernand fera sa scolarité à l’école de la rue d’Ulm, pendant trois ans, jusqu’en 1904, mettant ces années à profit pour passer les différents certificats– calcul différentiel, physique générale, mécanique-, de la licence ès mathématiques, qu’il obtiendra en 1903. C’est pendant sa scolarité à l’École normale que Fernand Divan, entraîné par ses camarades, découvrira l’autre grande chaîne de montagnes, les Alpes, et les plaisirs de l’escalade. Il se liera avec un camarade de promotion, Léon Lorion, agrégé de physique en 1905, avec lequel il fit de longues randonnés en bicyclette ! Mobilisé et envoyé sur le front, Léon Lorion devait décéder, atteint par un obus, le 13 janvier 1915, à Fontenoy, dans l’Aisne.

Sa scolarité à l’E.N.S. terminée, Fernand Divan reçoit sa première affectation d’enseignant, en octobre 1904, au lycée de Tours. Il commence donc à enseigner tout en préparant l’agrégation de mathématiques, qu’il réussira, en 1905, en un excellent 7è rang. Le parcours d’un agrégé obéit, comme on le sait, en ces années, à un cursus : une première affectation dans un lycée important de province, précédant une ou deux affectations en région parisienne avant la nomination dans un établissement réputé de la capitale ! Sous-officier au front, puis officier au service de topographie de l’armée !

Fernand Divan suivra ce cursus, du moins au début de sa carrière. Après dix ans d’enseignement à Tours, il reçoit, à la fin de l’année scolaire 1913-14, son affectation pour le prestigieux lycée Hoche à Versailles. Mais Fernand Divan n’y fera pas sa rentrée ! Entre temps, en effet, la guerre a été déclarée, et, dès le mois d’août 1914, Fernand Divan, alors âgé de 35 ans, est mobilisé comme sergent à la 9è section de commis et d’ouvriers militaires d’administration, la « COMA ». Fernand Divan n’échappera pas à sept mois et demi de présence au front, de mai à décembre 1915, comme sergent, puis maréchal des logis à la sous-intendance de 74è division d’infanterie ! Mais l’armée a trouvé comment utiliser au mieux les compétences de l’agrégé de mathématiques : en le spécialisant dans la topographie ! Fernand suivra donc, au premier semestre de 1916, les cours d’élève-officier tout d’abord au centre d’instruction de Toul, puis à l’école militaire de Fontainebleau ! En juin 1916, il est nommé sous-lieutenant dans l’armée territoriale, affecté comme instructeur à l’école d’artillerie de Fontainebleau, où, pendant deux ans, il donnera des cours de topographie aux militaires ! En décembre 1917, il sera apprécié ainsi par sa hiérarchie : « Excellent officier, très allant et très dévoué. Intelligence très vive, instruction générale développée, esprit ingénieux, ses méthodes d’enseignement claires, précises font de lui un professeur remarquable. Ayant entrepris récemment des opérations de triangulation graphique dans la région de la Chapelle-la-reine (Seine-et-Marne), a présenté un travail de grande valeur ». Fernand avait en effet perfectionné un procédé permettant de transformer en courbes de niveaux sur papier des photos du terrain prises par avion. En septembre 1918, il sera mis à disposition du service géographique de l’armée pour une mission topographique aérienne au Maroc, basé au parc

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d’artillerie de Casablanca, où il restera jusqu’en avril 1919, étant alors démobilisé avec le grade de lieutenant de territoriale !

Fernand Divan doit prendre, au lycée Hoche, le service d’enseignement auquel il avait été affecté cinq ans plus tôt sans y avoir exercé ! Mais, il ne reprend son service qu’avec la demande expresse d’être affecté, le plus tôt possible, au lycée de garçons du Mans ! Singulière démarche pour quelqu’un qui n’est pas originaire de la région, mais qui s’explique, car sa jeune épouse Marcelle, agrégée de sciences physiques, épousée au mois d’août 1919, a été nommée au lycée de jeunes filles du Mans pour la rentrée d’octobre 1919 ! Une page se tourne aussi pour Fernand : sa maman décède, victime de la terrible « grippe espagnole » qui fit près de 400.000 décès en France entre 1918 et 1920. Marcelle Divan-Joignet, agrégée de sciences physiques Née à Tours, le 10 novembre 1890, Marcelle Joignet a été élève de l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres. Après plusieurs affectations comme enseignante de mathématiques dans la Vienne et les Deux-Sèvres, Marcelle Joignet passe avec succès le concours de l’agrégation de sciences physiques, étant classée au premier rang, en 1915. Circonstance due à la guerre et à la mobilisation massive des jeunes gens, aucun concours d’agrégation masculin n’a été organisé cette année-là, ni ne le sera pendant toutes les autres années de guerre ! La jeune agrégée reçoit son premier poste au lycée de jeunes filles de Poitiers où elle enseigne, de 1915 à 1917, avant d’être nommée au lycée de jeunes filles de Bordeaux. C’est à Bordeaux que Marcelle Joignet rencontre une collègue professeur agrégée de physique, Lucienne Gosse-Fabin, et son mari, le mathématicien –futur résistant et doyen de la faculté de Grenoble- René Gosse, avec lesquels elle restera toujours liée. C’est aussi à Bordeaux que Marcelle Joignet et Fernand Divan, rencontrés par l’intermédiaire de René et Lucienne Gosse, se marient, le 7 août 1919, Le couple doit se séparer quelques semaines après, la jeune mariée devant se rendre, deux mois plus tard, au Mans où elle est nommée au lycée de jeunes filles, rue Berthelot !

Bien que les chaires de mathématiques en lycée soient fort peu nombreuses au Mans –deux seulement au lycée de garçons !-, Fernand Divan bénéficie d’un heureux concours de circonstances qui lui permet d’être affecté sur la première chaire du lycée de garçons, dès le mois de mars 1920 ! En effet, le titulaire de cette chaire, Florentin Leroy, un jeune normalien agrégé, en poste depuis la rentrée, est nommé, en février, professeur de mathématiques spéciales du lycée de Rennes, poste qui s’est trouvé vacant en cours d’année !

Fernand Divan rejoint donc sa jeune épouse, et tous deux s’installent, de façon pérenne au Mans, dans une maison louée, au 11, rue Thoré, dans un quartier tranquille du centre-ville. Marcelle est enceinte et le premier enfant, Lucienne, naîtra en septembre 1920, à Sainte-Radegonde, près de Tours. Un garçon, Pierre, naîtra au Mans, l’année suivante, en septembre 1921. Ce n’est qu’après avoir quitté Le Mans qu’un troisième enfant, Jacques, naîtra à Versailles, en juillet 1929. Six années d’enseignement au Mans…

Fernand Divan, vers 1921, et avec ses élèves du lycée du Mans, en 1920 Titulaire de la première chaire de mathématiques au Mans, Fernand Divan se voit confier le cours de math en première scientifique et en terminale scientifique (la « math’élem »), ainsi que deux heures de dessin graphique. Les promotions ne sont pas nombreuses (16 élèves en 1ère et 11 élèves en math’élem pour l’année 1920-21 !), ce qui permet un travail de qualité et personnalisé.

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Reconnaissable à sa sveltesse, à son front dégarni, portant moustache et lorgnons, F. Divan est un enseignant sérieux qui rapidement obtient la confiance de sa hiérarchie. En février 1921, l’inspecteur d’académie Lamorlette l’apprécie de la façon suivante : « Esprit curieux et précis. M. Divan sait susciter l’effort de ses élèves ; son enseignement est net jusque dans le détail, il ne perd aucune occasion d’attirer l’attention des jeunes gens sur les questions d’approximation, soit dans les calculs, soit dans les constructions graphiques ». Quant au proviseur Paul Bouchy, il note, en mars 1923 : « Esprit cultivé et curieux. M. Divan fait sa classe avec une admirable aisance. Son enseignement, qui passe la portée des médiocres, est, pour les bons élèves, un précieux stimulant et un réel instrument d’éducation »… Le même proviseur Bouchy notera aussi, en 1926 : « M. Divan est un professeur tout à fait distingué, à qui sa valeur confère une grande autorité. Sa manière un peu distante et rude est encore un élément de son succès ». On l’aura compris, on ne badine pas pendant le cours de M. Divan, dont le sérieux est gage de réussite chez les élèves, comme en témoignent les très bons résultats de ses élèves au baccalauréat de mathématiques ! Une des réussites de Fernand Divan est d’avoir décelé, chez son élève Paul Dubreil, fils d’un instituteur du petit-lycée, un intérêt et des qualités scientifiques exceptionnelles. Paul Dubreil (1904-94), qui terminera sa carrière comme professeur titulaire de la chaire d’arithmétique et de théorie des nombres à la Sorbonne, fut un des grands mathématiciens français.

Quant à Marcelle, elle est aussi appréciée dans son service au lycée de la rue Berthelot. L’inspecteur général note, dans son rapport de 1923 : « Mme Divan a une sciences solide et sûre, un sens profond de la classe et de la simplicité. Son enseignement est solidement assis sur l’observation. Malgré une sensibilité que l’on devine très vive, elle a une autorité parfaite. Elle est de celles à qui nous devons penser pour le tableau de Paris ». Marcelle doit aussi veiller à l’éducation de ses deux jeunes enfants, dont Lucienne qui fréquentera la classe enfantine du lycée de jeunes filles du Mans, alors tenue par Mme Lalanne.

On le voit, l’administration pousse le couple Divan à solliciter une affectation à Paris. Ce sera chose faite à la rentrée de 1926, Fernand étant affecté, selon sa demande, au lycée Rollin, avenue Trudaine, où il avait été élève (établissement qui recevra à la Libération l’appellation de « Jacques Decour », du nom du nom de résistant de Jacques Decourdemanche, professeur de l’établissement mort en déportation), tandis que Marcelle sera nommée au lycée de jeunes filles de Versailles, qu’elle a demandée, afin d’éviter Paris, en raison de l’asthme dont souffrait, à l’époque, son fils Pierre. La première chaire de mathématiques du lycée de garçons sera attribuée à Georges Deperrois, un agrégé, né, comme son prédécesseur, dans le XIè arrondissement de Paris, et qui était en poste au lycée de Metz.

Dans le jardin de la maison, louée de 1920 à 1926, au 11, rue Thoré, on reconnaît Fernand et Marcelle Divan, Pierre –doté d’une belle chevelure- et Lucienne entourant une tante de Marcelle.- Le proviseur Paul Bouchy et Fernand Divan encadrent la classe de math’élem, en 1925

… puis seize années au lycée Rollin : un excellent professeur de math’élem ! La famille s’installe à Versailles, rue Rameau, ce qui facilite la vie de famille, Marcelle étant professeur au lycée de jeunes filles de la ville. Au lycée Rollin, Fernand Divan se voit attribuer le service d’une classe de math’élem’, d’une classe de philosophie, et d’une classe de seconde. Ce n’est plus la « math’élem » à effectifs réduits du lycée du Mans : à « Rollin », on atteint les 40 élèves par classe ! L’enseignement de Fernand Divan est vite apprécié de sa hiérarchie, des familles et des élèves, particulièrement pour la classe de « math’élém’ » dont il connaît bien le programme, et pour lequel il est particulièrement motivé. « M. Divan est un maître expérimenté, calme et froid, dont l’enseignement paraît être de bonne qualité », indique l’inspecteur d’académie, lors d’une inspection au cours de sa première année à « Rollin ». Le « maître expérimenté » servira un enseignement de qualité jusqu’en 1942, alors qu’il aurait pu faire valoir ses droits à la retraite dès 1939, l’année de ses soixante ans ! Alors que ses qualités d’enseignant auraient pu aisément lui valoir une affectation dans un des lycées parisiens du quartier latin, Fernand Divan choisit de rester dans le lycée de son adolescence auquel il est très attaché !

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Mais, en 1939, ses trois enfants sont encore mineurs et scolarisés, et Fernand Divan, souhaitant poursuivre son enseignement pendant plusieurs années, obtient sans difficulté une prolongation. L’année scolaire 1939-40 pose un problème pour Pierre, dont la classe de « taupe » (mathématiques spéciales) du lycée Hoche se trouve, pour des raisons de sécurité, « repliée » au lycée de garçons Montaigne de Bordeaux. Ne voulant pas laisser leur fils de 18 ans seul à Bordeaux, Fernand Divan sollicite un obtient son affectation au lycée de Bordeaux. Le père et le fils se logeront à l’hôtel. Marcelle demanda aussi une affectation la plus proche possible de Bordeaux, et fut nommée à l’annexe provisoire d’Arcachon ! Dans la ville où il s’est marié vingt années auparavant, Fernand Divan reprend, avec ses mêmes méthodes, un enseignement fructueux. « M. Divan a la réputation d’un bon maître. Son autorité n’est pas discutée », est-il noté dans son dossier, en février 1940.

La signature de l’armistice, en juin 1940, a pour effet le retour des classes repliées dans leurs établissements d’origine. Fernand et Marcelle Divan rejoignent donc respectivement le lycée Rollin et le lycée de jeunes filles de Versailles, et leur fils Pierre le lycée Hoche ! Fernand Divan enseignera encore deux années au lycée Rollin, avant de faire valoir ses droits à la retraite pour la fin de l’année scolaire 1942, alors qu’il va atteindre l’âge de 63 ans. Les regrets sont unanimes au moment de la cessation de fonctions, comme en témoigne la dernière appréciation de la hiérarchie : « J’ai exprimé à M. Divan, qui prend sa retraite cette année, les remerciements de l’administration pour les services qu’il a rendus au lycée Rollin et à des générations d’élèves, auxquels il a prodigué avec compétence et dévouement ses soins éclairés. Je lui ai dit les vifs regrets que nous éprouvons de son prochain départ ».

Fernand Divan passera sa retraite à Versailles, son épouse, plus jeune de onze ans, continuant à enseigner au lycée de jeunes filles. Il continuera à se consacrer à sa passion, la montagne, dans les Alpes. Il décédera subitement, à Versailles, le 8 décembre 1952, un peu moins d’un mois après avoir franchi le cap de ses 73 ans. Son épouse fera valoir un an plus tard, en novembre 1953, ses droits à la retraite, puis, restée en région parisienne, décèdera à Clamart, le 8 septembre 1982, âgée de près de 92 ans, trente années après son mari.

La descendance de Fernand et de Marcelle Divan : une universitaire et deux polytechniciens ! Mariés en 1919 à Bordeaux, Fernand et Marcelle Divan ont eu trois enfants : Lucienne (septembre 1920), Pierre (septembre 1921) et Jacques (juillet 1929). Élève de l’École normale supérieure de Sèvres, en 1939, Lucienne sera reçue, en 1945, à l’agrégation de sciences physiques, au premier rang du concours féminin, comme l’avait été sa mère, trente ans plus tôt ! Après avoir enseigné trois années au lycée de Chambéry –elle partage la passion de son père pour la montagne-, elle passe une thèse d’État, et intègre le C.N.R.S. où elle fait sa carrière à l’Institut d’astrophysique dans l’équipe du professeur Daniel Chalonge. Directrice de recherche honoraire, Lucienne Divan vit une paisible retraite dans les Alpes de Haute Provence, à Saint-Michel l’observatoire, où elle a longtemps travaillé. Pierre fut élève de l’école polytechnique, au titre de la promotion 1942, puis de l’École supérieure d’électricité. Il fit sa carrière à Électricité de France, notamment au sein de la direction des études et recherches. Il est décédé. Élève lui aussi de l’école polytechnique (promotion 1948), Jacques fut ingénieur général de l’armement, et se spécialisa dans le génie militaire naval. Il dirigea l’établissement des constructions et armes navales de Saint-Tropez.

René GOSSE (1883-1943), doyen de la faculté de Grenoble, résistant, et son épouse Lucienne Fabin

René et Lucienne Gosse ont beaucoup compté dans la vie de Fernand et de Marcelle Divan, puisque c’est par eux que le couple Divan s’est connu ! Plus jeune de quatre ans que Fernand, René Gosse était normalien et agrégé de mathématiques comme Fernand Divan, et Lucienne Gosse, agrégée de physique comme Marcelle Divan ! Né à Clermont-l’Hérault (Hérault), le 16 août 1883, élève de l’École normale supérieure, agrégé de mathématiques en 1907, docteur ès sciences, René Gosse fera sa carrière universitaire, à partir de 1921 à la faculté de Grenoble (maître-assistant, professeur, puis doyen en 1927). Élu conseiller municipal socialiste de Grenoble, René Gosse entrera dans la Résistance (réseaux Marco Polo, puis Jade-Amicol). Refusant de quitter son domicile, René Gosse est arrêté par la Gestapo, et retrouvé assassiné avec son fils Jean, avocat, le 22 décembre 1943 à Saint-Ismier. Lucienne Gosse-Fabin, agrégée de physique en 1905, a fondé, en 1961, une dotation « René Gosse » pour encourager les jeunes chercheurs. Le nom de René Gosse a été donné au lycée de Clermont-l’Hérault.

Je remercie bien vivement Mlle Lucienne Divan, fille de Fernand, et M. François Divan, petit-fils, pour l’accueil qu’ils ont réservé à ma demande et pour les documentations fournies.

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Bernard HALDENWANG, élève puis professeur au lycée. Par André VIVET

Bernard Haldenwang est né le 6 septembre 1925 à Verdun, décédé à Fontenay-sous-Bois, le 30 novembre 2012 Son père se nomme Pierre Haldenwang. Il est d’origine Suisse du canton de Neufchâtel. Architecte il arrive en France (à Verdun) après la guerre, en 1920, encouragé par la politique helvétique qui pousse à l’émigration temporaire. Il décède en 1929. Sa mère, Madeleine Bourgeois, est française, d’origine lorraine. Veuve en 1929, elle se remariera en 1938 avec Raymond Tournesac (1909-2003), musicien trompettiste réputé (après la libération, il part souvent en tournée avec les Jeunesses Musicales de France, il se produit également dans différents casinos, Monte Carlo, Vichy, et intègre divers orchestres français, Opéra de Paris, ORTF, et enseigne à l’Ecole Normale de Musique et au conservatoire). Après des études primaires à Paris, ou sa région plus particulièrement au Vésinet, où la famille réside, Bernard est fréquemment pris en charge par une de ses tantes et par ses grands-parents maternels. Il suit notamment sa tante Gabrielle Bourgeois et l’époux de celle-ci, Lucien Brucker, lorsqu’ils s’installent pour une année à Hochfelden (67270). De retour à Paris, il fréquente le Collège Jean-Baptiste Say. La famille se rapproche ensuite de celle de Raymond Tournesac, installée dans la Sarthe. Après avoir été scolarisé au cours complémentaire Marceau au Mans (le Cogner), il devient normalien en 1941. A partir de 1940, l’Ecole normale de garçons du Mans est utilisée pour loger les filles pensionnaires du lycée de jeunes filles Berthelot et les normaliennes de la Sarthe, leurs deux établissements étant occupés par les Allemands.

Il est donc scolarisé au lycée de garçons, de la seconde à la

terminale (Math’élem.) et deviendra pensionnaire en avril 1942. N’étant pas de deux parents français, il obtient en 1942 une dérogation qui lui permet l’accès à la fonction publique. (Arguant que son père est arrivé en France en 1920, que son beau-père est à ce moment

prisonnier de guerre en Allemagne, que sa mère est française, et que ses notes sont bonnes…). A 18 ans il devra choisir la nationalité française. Il obtient son baccalauréat Maths en juin 1944 et part à l’E.N. d’Evreux faire sa quatrième année de formation professionnelle. De 1945 à 1949, il est détaché à l’E.N. d’Evreux. Il profitera de la proximité de Paris pour obtenir un certificat de mathématiques générales à la Sorbonne.

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Il est nommé instituteur à Sougé-le-Ganelon dans la Sarthe à la rentrée 1949. Il y restera 8 années. L’année 1957-58 le verra en poste à l’école Ledru-Rollin au Mans. Il entrera au lycée de garçons au titre d’instituteur titulaire délégué dans l’enseignement des maths, et enseignera dans les classes de la sixième à la troisième, avec quelques exceptions (terminales littéraires et secondes) au lycée ou à l’annexe du Ronceray, de 1958 à 1970. Les élèves de « Monsieur Haldenwang » se souviennent des démonstrations claires et de l’autorité naturelle de leur professeur, due en partie à sa grande taille et à une tenue impeccable, étant toujours revêtu pour faire ses cours, d’une blouse blanche. Sa pédagogie acquise dans le primaire faisait merveille, en particulier pour les petits « sixièmes » arrivant de la campagne sarthoise. Ses collègues se souviennent aussi d’un homme intègre, ayant un intérêt profond pour les relations humaines et pour ses élèves. Bernard Haldenwang faisait, en effet, son cours avec beaucoup de sérieux, organisant régulièrement des contrôles, corrigeant rapidement et avec soin les copies, s’intéressant particulièrement aux élèves connaissant des difficultés et essayant de leur insuffler l’énergie nécessaire pour reprendre pied ! Il terminera sa carrière au collège du Plateau, de 1970 à 1980, année où il partira à la retraite. Son épouse, Jeanne Debray, est née en 1924 au Mesles sur Sarthe (61170). Ses parents Georges Debray et Suzanne Drouet ont ensuite habité à Domfront en Champagne (72240), à Châtillon en Vendelais (35210), et à Janzé (35150), Georges étant chef de gare. A la retraite ils achèteront une maison à Fresnay-sur-Sarthe, là même où se retireront Bernard et Jeanne Haldenwang.

Elle fera ses études également au Cogner, sera normalienne en 1941. De 1941 à 1944, elle sera pensionnaire dans l’Ecole normale de garçons de la Croix de Pierre, mais suivra ses cours au lycée de garçons, donnés par les professeurs de l’ENF et du lycée Berthelot. En 1944 elle part également à Evreux pour son année de formation professionnelle. Elle est nommée en 1945 dans une classe unique à Saint Aubin du Locquenay, petit village près de Fresnay. Puis elle repart à Evreux, détachée auprès de la Direction de l’Ecole Normale. Le 6 juin 1948, Bernard et Jeanne se marient à la mairie de Fresnay. La cérémonie

sera strictement civile. Elle restera jusqu’en 1949 à l’intendance de l’ENF d’Evreux, avant d’être nommée à Sougé le Ganelon dans la Sarthe. Elle 1958 elle est nommée au Mans à l’école annexe. Elle finira sa carrière comme institutrice pour les classes de transition –pratique au collège du Plateau. Jeanne Debray et Bernard Haldenwang eurent deux enfants. Dominique, née au Mans en 1950, fit ses études secondaires au lycée Bellevue. Elle suivit ensuite des études d’architecture et orienta sa vie professionnelle dans le domaine de la décoration intérieure. Aujourd’hui à la retraite, elle consacre son temps à la peinture et à l’animation de la « Fonderie-Pôle de création artistique » à Fontenay-sous-Bois. Pierre, né à Sougé-le-Ganelon le 23 décembre 1952, après des études secondaires au lycée Montesquieu, de la sixième en 1963 à Math Sup en 1971, fit des études supérieures en mathématiques et en physique à Rennes, à l’Ecole Polytechnique (X73) et à l’Université de Paris-Orsay, puis entra au CNRS. Il est aujourd’hui professeur-chercheur à l'Université d’ Aix-Marseille, où il exerce encore actuellement.

En 1960, au lycée

Bernard et Jeanne Haldenwang vers 1965