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L’histoire du moulin de Dosches C’était le rêve d’un homme avant de devenir la belle histoire d’une équipe et surtout une magnifique réussite en trois points : l’idée de base, la construction du moulin, la pérennisation du site avec la grange, le four à pain, la maison du meunier, le jardin, le conservatoire... Pour moudre les céréales en Champagne méridionale, la plupart des moulins à vent étaient en bois, du type cage (ou pivot) dont la conception est antérieure au XVIII e siècle. En 1899, il en existait encore trois dans lAube, qui disparurent peu après. C’est alors que le compagnon charpentier d’origine néerlandaise, Erwin Schriever, conçut l’idée d’offrir un moulin à vent à sa terre d’adoption. Les plans n’existaient pas, il fallait les tracer. Et où trouver le terrain pour l’implanter et les partenaires pour accompagner le projet ? Une association fut créée. La municipalité de Dosches allait se montrer une alliée exceptionnelle en fournissant, tout dabord, le site approprié. Peu à peu, quelques aides arrivèrent (subventions, dons, partenariat). Le moulin fut fabriqué et pré- monté en atelier, grâce, d’une part au travail de bénévoles, et aussi de jeunes en difficulté d’insertion, encadrés par un chef de chantier. Pendant environ 6 années, 300 stagiaires se succédèrent. Le moulin est entièrement construit en bois, de la structure au mécanisme, mais avec différentes essences suivant la finalité de chaque pièce. La structure est emboutie (tenons/mortaises avec doubles embrèvements) et non chevillée car il lui est demandée de « plier » au vent. De même, il n’a pas de fondations : ses 35 tonnes sont simplement posées sur des blocs maçonnés. Son poids assure la stabilité dont il a besoin alors que le bois lui donne la souplesse requise pour résister au vent. Les différents éléments du moulin ont été transportés sur le site en septembre 2006 pour y être assemblés, à l’exception des pièces principales débitées sur le chantier même à cause de leur poids. Le piédestal assemblé, posé sur blocs maçonnés, pèse 7 tonnes et mesure 7 m de haut. La cage du moulin vient en frottement sur le pivot sans s’y appuyer. Elle mesure 8 m de haut et 4 m 20 de côté. Elle est traversée par une pièce de chêne (le maître sommier), qui pèse environ 2 tonnes. Au milieu de cette pièce s’encastre le haut du pivot, c’est ce qui permet à la cage de tourner autour du pivot afin d’orienter la cage face au vent. La cage renferme l’engrenage en chêne, entraînant les meules et comporte un rouet de 2 m 50 de diamètre. Il y a aussi l’axe moteur de 6 m 20 de long, percé à une extrémité pour recevoir les ailes et entaillé au milieu pour y installer le rouet. Il est équipé dun frein. Les deux meules [dormante (inférieure) et tournante (supérieure)], sont en pierre reconstituée. Elles ont un diamètre de 1 m 50, et pèsent, respectivement, 1,3 et 1,2 tonne. Le moulin est équipé de 4 ailes mesurant 10 m de long sur 2 m de large, habillées de toiles fixées sur les lattes. Le moulin ne peut fonctionner qu’avec ses ailes face au vent. Avant de tendre les toiles, le meunier doit donc orienter le moulin correctement en le faisant pivoter manuellement par l’intermédiaire de la queue qui soutient l’escalier. Le moulin a été inauguré le 23 juin 2007. Tout naturellement et parce que l’équipe qui entourait maintenant le concepteur, souhaitait aller encore plus loin, il fut décidé de créer un site d’animation autour du moulin, avant même que celui-ci soit terminé de construire. Le projet initial allait donc s’élargir avec l’implantation d’une grange, d’un four à pain, d’une maison de meunier et d’un jardin de simples, en complément de la mise en service du moulin. Une autre phase commençait… Le Moulin de Dosches Association des moulins à vent champenois Ruelle du Pré Naudet - 10270 Lusigny-sur-Barse - Tél. : 03 25 41 55 88 Courriel : [email protected] Site : http://moulinde dosches.free.fr/

Association Moulin Dosches

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Présentation de l'association et son histoire

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L’histoire du moulin de Dosches C’était le rêve d’un homme avant de devenir la belle histoire d’une équipe et surtout une magnifique réussite en trois points : l’idée de base, la construction du moulin, la pérennisation du site avec la grange, le four à pain, la maison du meunier, le jardin, le conservatoire...

Pour moudre les céréales en Champagne méridionale, la plupart des moulins à vent étaient en bois, du type cage (ou pivot) dont la conception est antérieure au XVIIIe siècle. En 1899, il en existait encore trois dans l’Aube, qui disparurent peu après. C’est alors que le compagnon charpentier d’origine néerlandaise, Erwin Schriever, conçut l’idée d’offrir un moulin à vent à sa terre d’adoption. Les plans n’existaient pas, il fallait les tracer. Et où trouver le terrain pour l’implanter et les partenaires pour accompagner le projet ?

Une association fut créée. La municipalité de Dosches allait se montrer une alliée exceptionnelle en fournissant, tout d’abord, le site approprié. Peu à peu, quelques aides arrivèrent (subventions, dons, partenariat). Le moulin fut fabriqué et pré-monté en atelier, grâce, d’une part au travail de bénévoles, et aussi de jeunes en difficulté d’insertion, encadrés par un chef de chantier. Pendant environ 6 années, 300 stagiaires se succédèrent. Le moulin est entièrement construit en bois, de la structure au mécanisme, mais avec différentes essences suivant la finalité de chaque pièce. La structure est emboutie (tenons/mortaises avec doubles embrèvements) et non chevillée car il lui est demandée de « plier » au vent. De même, il n’a pas de fondations : ses 35 tonnes sont simplement posées sur des blocs maçonnés. Son poids assure la stabilité dont il a besoin alors que le bois lui donne la souplesse requise pour résister au vent.

Les différents éléments du moulin ont été transportés sur le site en septembre 2006 pour y être assemblés, à l’exception des pièces principales débitées sur le chantier même à cause de leur poids. Le piédestal assemblé, posé sur blocs maçonnés, pèse 7 tonnes et mesure 7 m de haut. La cage du moulin vient en frottement sur le pivot sans s’y appuyer. Elle mesure 8 m de haut et 4 m 20 de côté. Elle est traversée par une pièce de chêne (le maître sommier), qui pèse environ 2 tonnes. Au milieu de cette pièce s’encastre le haut du pivot, c’est ce qui permet à la cage de tourner autour du pivot afin d’orienter la cage face au vent. La cage renferme l’engrenage en chêne, entraînant les meules et comporte un rouet de 2 m 50 de

diamètre. Il y a aussi l’axe moteur de 6 m 20 de long, percé à une extrémité pour recevoir les ailes et entaillé au milieu pour y installer le rouet. Il est équipé d’un frein. Les deux meules [dormante (inférieure) et tournante (supérieure)], sont en pierre reconstituée. Elles ont un diamètre de 1 m 50, et pèsent, respectivement, 1,3 et 1,2 tonne. Le moulin est équipé de 4 ailes mesurant 10 m de long sur 2 m de large, habillées de toiles fixées sur les lattes. Le moulin ne peut fonctionner qu’avec ses ailes face au vent. Avant de tendre les toiles,

le meunier doit donc orienter le moulin correctement en le faisant pivoter manuellement par l’intermédiaire de la queue qui soutient l’escalier.

Le moulin a été inauguré le 23 juin 2007.

Tout naturellement et parce que l’équipe qui entourait maintenant le concepteur, souhaitait aller encore plus loin, il fut décidé de créer un site d’animation autour du moulin, avant même que celui-ci soit terminé de construire. Le projet initial allait donc s’élargir avec l’implantation d’une grange, d’un four à pain, d’une maison de meunier et d’un jardin de simples, en complément de la mise en service du moulin. Une autre phase commençait…

Le Moulin de Dosches Association des moulins à vent champenois

Ruelle du Pré Naudet - 10270 Lusigny-sur-Barse - Tél. : 03 25 41 55 88 Courriel : [email protected] Site : http://moulinde dosches.free.fr/

Pour que le moulin perdure, il fallait qu’il fournisse de la farine. Un meunier fut recruté et formé. Et la farine, tout doucement, commença à sortir du moulin, pendant l’été 2010, tandis que la bonne odeur du grain écrasé embaumait l’air.

Cette farine est prévue pour être vendue aux visiteurs et aussi pour faire du pain sur place et le cuire dans le four construit près de la grange. Le four à pain et son fournil occupent une surface de 100 m² et deux boulangers locaux viennent, occasionnellement, y cuire du pain. Le four a été construit avec l’aide de quatre étudiants-stagiaires de l’IUMP de Troyes pendant 2 années scolaires. L’intérieur du four fait 2 m 50 par 1 m 60. Le fournil, qui a une dimension de 10 m x 11 m, couvre le four et présente une surface de travail pour le boulanger. Sa construction a fait l’objet d’un chantier d’insertion avec des jeunes en difficulté.

La municipalité de Dosches avait acquis une ancienne grange à dime, construite à pans de bois en 1490, d’une surface au sol d’un peu plus de 300 m². Elle fut cédée à l’Association. Le bâtiment carré, de 18 m de côté, avait été, ultérieurement, transformé en grange agricole. Après avoir démontée entièrement la grange pour la transporter, changé les pièces endommagées, l’association l’a remontée au creux de la carrière dans la configuration qu’elle devait à peu près avoir à l’origine. La grange avait été construite à partir de matériaux locaux, elle a été restaurée de même. Petite concession à la modernité et à sa nouvelle vocation : des fenêtres ont été ajoutées mais les finitions restent à faire (bardage à terminer, vitrage à installer, chape à couler sur le sol, à prévoir un chauffage, à installer une mezzanine…) Pour accompagner les différents bâtiments il fallait un entourage digne d’eux : un jardin ! D’autant plus que jadis une maison sans jardin était inconcevable : la vie se déroulant en autarcie, il fallait bien cultiver sur place légumes et fruits

nécessaires à la vie courante. La nature fournissait aussi les plantes médicinales qui soulageaient –plus ou moins– les maux dont on souffrait. Il y avait aussi celles qu’on utilisait pour teindre la laine ou le chanvre tissé à la maison… En hiver 2010 les projets furent mis à exécution : des bacs furent construits pour mettre les plantes en valeur et leur donner une bonne terre car n’oublions pas que le jardin est implanté dans le fond de la carrière ! Des plantes communes, dédaignées parce qu’on a oublié leurs vertus, s’épanouissent maintenant au pied du moulin et s’offrent au regard des visiteurs qu’une étiquette renseigne. Un astucieux jeu de devinettes attend les curieux attirés par les senteurs. Ce jardin, entièrement clôturé, couvre une surface approximative de 500 m². Malgré sa grande jeunesse, les plantes, admirablement soignées, y atteignent déjà une belle maturité.

Les flancs intérieurs de la carrière ainsi qu’une partie de l’espace près de la grange, sont laissés libres afin de devenir un conservatoire de la flore locale qui, peu à peu, y reprend sa place librement.

Ce site est maintenant une attraction culturelle importante pour les groupes scolaires. Mais… Une maison de meunier complèterait agréablement l’ensemble. La fermeture du site serait utile pour éviter des dégradations éventuelles en l’absence des bénévoles de l’association. Un parking pour les visiteurs est encore à réaliser… Les idées ne manquent pas pour compléter et améliorer ce site déjà extraordinaire mais les moyens financiers ne suivent pas toujours…

Pour cela l’Association a besoin de l’aide de tous : collectivités, sponsors et particuliers.

Merci de continuer à soutenir notre action par vos achats sur place, vos dons, vos aides diverses.