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Université Paris-Sud Faculté des Sciences d’Orsay Université Paris-Saclay Master 2 « Outils et systèmes de l’astronomie et de l’espace » Automatique Systèmes linéaires et asservissement François Orieux 2017 2018 [email protected] Laboratoire des Signaux et Systèmes 3 rue Joliot-Curie, 91 192 Gif-sur-Yvette cc by-sa 4.0 cba

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Université Paris-Sud Faculté des Sciences d’OrsayUniversité Paris-Saclay

Master 2 « Outils et systèmes de l’astronomie et de l’espace »

AutomatiqueSystèmes linéaires et asservissement

François Orieux

2017 — 2018

[email protected]

Laboratoire des Signaux et Systèmes3 rue Joliot-Curie, 91 192 Gif-sur-Yvette

cc by-sa 4.0 cba

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Avant propos

Ce polycopié présente l’essentiel des outils pour l’analyse etla conception de systèmes linéaires potentiellement asservis,domaine intervenant dans tous les domaines de l’industrieet de la physique. Il contient peu de calculs détaillés et laplupart des figures exposées en cours sont absentes. Il s’agitd’un support qui doit être complété par des notes prisespendant les séances.

Références

[1] Yves Granjon. Automatique. Systèmes linéaires, non li-néaires, à temps continu, à temps discret, représentation d’état.Complet et assez contemporain, il présente l’avantaged’être plutôt concis tout en abordant l’ensemble desconcepts de manière concrète, avec exercices. Les espacesd’états sont également abordés. Dunod, 2001.

[2] Maurice Grivoir et Jean-Louis Ferrier. Cours d’auto-matique. Ouvrage de référence en trois tomes avec uneédition plus récente. La présentation peut parfois man-quer de clarté. Le contenu est exhaustif avec toutes lestransformées, les SLIT, la commande analogique et nu-mérique ainsi que l’identification. Eyrolles, 1989.

[3] Éric Ostertag. Automatique. Systèmes et asservissementcontinus. Général et dans le même esprit que l’ouvraged’Y. Granjon. L’ouvrage ne présente cependant pasl’automatique numérique. Ellipses, 2004.

[4] Alok Sinha. Linear Systems. Optimal and Robust control.En anglais, son contenu est centré sur le contrôle opti-mal et robuste. Il s’agit principalement de commandesnumériques estimées et non plus conçues de manièread-hoc. C’est l’automatique moderne et pointue. CRCPress, 2007.

[5] Nicolas Petit et Pierre Rouchon. Automatique. Dyna-mique et contrôle des systèmes. Polycopié du cours d’au-tomatique à l’école des Mines de Paris, disponible enligne. Le polycopié aborde l’ensemble des concepts del’automatique y compris sur les systèmes non linéairesou encore l’observabilité. Le niveau de mathématique estexigeant.

[6] Henri Bourlès. Systèmes linéaires. De la modélisation àla commande. Ouvrage très complet et offrant un cadreunique et général pour étudier les systèmes analogiqueet numérique linéaires. Le formalisme est cependantaustère et très mathématique en utilisant la théorie desmodules de l’algèbre linéaire. Lavoisier, 2006.

[7] Bernard Picinbono. Théorie des signaux et des systèmesavec problèmes résolus. Paris, France : Dunod Université,1989.

[8] Walter Appel. Mathématiques pour la physique et les physi-ciens. H&K éditions, 2002.

Situations

L’automatique et la théorie des systèmes linéaires invariantsfournissent des réponses à ces problèmes.

Cas 1 Des capteurs refroidis doivent être maintenus à unetempérature nominale. Malheureusement, l’environ-nement extérieur modifie la température ambiantepar l’exposition au soleil ou aux cosmiques. Com-ment procéder ? (§ 1.5)

Cas 2 Un satellite géostationnaire doit maintenir son orien-tation vers un point de la terre. Comment piloterles fusées latérales ? (§ 4.1)

Cas 3 On doit piloter un moteur à courant continu pourdéplacer un télescope. Cependant, le moteur pos-sède une trop grande inertie. Comment rendre lesystème plus rapide tout en s’assurant à l’avanceque les sollicitations ne seront pas trop importantes ?(§ 1.5.2, 4.3.3)

Cas 4 Le système de déplacement d’une roue à filtre pro-voque des résonances à chaque changement qui setransmettent aux autres composants. Comment pi-loter la roue pour amortir ces résonances ? (§ 3.4,4.2.3)

Cas 5 Un stagiaire a conçu un système d’optique adap-tative. Malheureusement, le système est instable etfinit par solliciter exagérément les miroirs. Com-ment corriger le problème ? (§ 4.2, 5)

Cas 6 La position réelle d’un satellite que l’on souhaitesur le point L2, instable, n’est mesurée que parintervalles très espacés. Comment piloter les fuséespour maintenant l’orbite ? (automatique numérique,en cours. . .)

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Ce document est également inspiré de celui de P. Bordé queje remercie.

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Table des matières

I. Automatique analogique 7

1. Introduction 91.1. Histoire et objet de l’automatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.2. Signaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.3. Processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.4. Systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.5. Asservissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2. Systèmes linéaires invariants 132.1. Réponse impulsionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

2.2. Signaux propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

2.3. Transformation de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

2.4. Fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2.5. Réponses temporelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.6. Réponse en fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.7. Représentations graphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3. Modèles standards 173.1. Modèle du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3.2. Modèle du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3.3. Régime amorti non résonant du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3.4. Régime amorti résonant du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3.5. Autres régimes du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3.6. Autres modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

4. Asservissement 234.1. Systèmes bouclés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

4.2. Stabilité des systèmes bouclés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

4.3. Performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

5. Commandes analogiques 275.1. Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

5.2. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

5.3. Correcteur PID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

5.4. Autres correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

5.5. Correction par ordinateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

II. Automatique numérique 31

6. Signaux et systèmes numériques 336.1. Signaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

6.2. Échantillonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

6.3. Reconstruction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

6.4. Signaux de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

6.5. SLI numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

6.6. Transformation en Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

6.7. Fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

6.8. Modèles standards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

7. Asservissement numérique 377.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

7.2. Calul de la fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

7.3. Choix de Te . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

7.4. PID numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

7.5. Forme standard de fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

7.6. Réponse en fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

7.7. Stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

7.8. Précision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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Table des matières

7.9. Synthèse de correcteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

III. Annexes 41

A. Second ordre amorti résonant 43A.1. Caractéristiques de la réponse indicielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

A.2. Caractéristiques du gain fréquentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

B. Décomposition en éléments simples 45B.1. Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

B.2. Éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

B.3. Décomposition en éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

B.4. Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

C. Le tableau de Routh-Hurwitz 47

D. Lexique français-anglais 49

E. Questions de cours 51

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Première partie

Automatique analogique

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Chapitre 1.

Introduction

1.1. Histoire et objet de l’automatique

L’automatique est née, tout comme le traitement du signal, audébut du 20

e siècle avec les travaux fondateurs d’ingénieurset mathématiciens tel qu’Harold Black, Nathaniel Nichols,Hendrik Bode ou encore Harry Nyquist. La spécificité del’automatique est l’étude et la conception d’« automatismes »,c’est-à-dire de systèmes régulés fonctionnant et se stabilisantseuls, sans l’intervention d’un facteur humain. À ce titre, l’au-tomatique existe depuis l’antiquité avec les aqueducs romains,ou plus récemment avec la régulation des machines à vapeurde Watt.

Cette discipline a pris son essor pour une part grâce à destravaux essentiels, comme sur la stabilité, mais égalementgrâce à l’apparition de l’électronique moderne. L’électroniquepermet en effet de concevoir et déployer à moindre cout denombreux systèmes, nécessitant d’être régulés ou permettantd’en réguler d’autres (y compris mécaniques, optiques,thermiques, etc.). Enfin, la micro informatique a permis laconception d’asservissement complexe et sophistiqué mettanten œuvre les notions telles que la « commande optimale » etla « commande robuste ».

L’automatique peut se décliner en plusieurs volets.

Modélisation. La modélisation, effectuée à partir des lois dela physique ou d’observations empiriques, consiste en lamise en équation du système. Cette tâche s’approchantle plus de la physique et du travail de physicien permetd’appréhender et surtout de prédire le fonctionnementdu système.

Identification. La modélisation permet de fixer la structuredes équations et la valeur de certains paramètres. Par-fois, les connaissances a priori sont insuffisantes et il fautétudier la réponse du système à des sollicitations pouridentifier soit un modèle, soit la valeur des paramètres.

Analyse. L’analyse consiste en l’étude aussi complète quepossible du fonctionnement du système une fois celui-ci correctement modélisé et identifié. Il en ressort sespropriétés essentielles.

Asservissement. C’est la tâche habituelle attendue de l’auto-maticien. Il s’agit d’intervenir sur le système pour qu’ilfonctionne de la manière souhaitée et ce de manièreautomatique, sans l’intervention d’un facteur humain.

1.2. Signaux

Les signaux sont les porteurs d’une information et sont trans-mis ou transportés par des systèmes (ou canaux en télécom-munication).

1.2.1. Modèles et classification

On classe les signaux en fonction de plusieurs critères.

— La nature continue ou discrète de la variable. Le temps test une variable continue. Si la variable est discrète, onparle de signaux échantillonnés.

— La nature continue ou discrète de la valeur prise par lafonction. Si la fonction prend des valeurs discrètes, onparle de signaux quantifiés.

— Si la variable et la valeur sont continues, on parle designaux analogiques.

— Si la variable et la valeur sont discrètes, on parle designaux numériques. Ce sont les seuls signaux aisémentstockables.

Les signaux sont toujours des fonctions prenant leurs valeursdans R, C ou un sous-ensemble si les signaux sont quanti-fiés.

Signaux analogiques

Les signaux analogiques sont définis sur les variables d’es-paces ou du temps. L’automatique analogique s’intéresse leplus souvent aux signaux temporels

s ∈ S : R→ R

t 7→ s(t).(1.1)

Propriétés

Un signal est causal si

s(t) = 0, ∀t < 0. (1.2)

Un signal est stable si∫R|s(t)|dt < +∞. (1.3)

Un signal est périodique de période T si

s(t + T) = s(t). (1.4)

1.2.2. Signaux usuels

On définit les signaux de base suivants.

Distribution de Dirac

Le Dirac δ est un opérateur linéaire d’échantillonnage∫s(t)δ(t− τ)dt = s(τ).

Le Dirac est une distribution. On utilise, quoiqu’abusivement,la pseudo fonction de Dirac

δ(t) ≡{

1 si t = 0,0 sinon,

qui permet de s’affranchir de l’intégrale. Cette notation est« valide » si les signaux utilisant la pseudofonction de Diracsont, au final, à l’intérieur d’intégrales, ce qui est presquetoujours le cas.

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Chapitre 1. Introduction

Fonction échelon ou Heaviside

L’ échelon u(t) de niveau U est défini comme

u(t) =

{U t ≥ 0,0 sinon.

L’échelon unité est l’intégration d’un Dirac

u(t) =∫ t

−∞δ(v)dv.

Fonction rampe

La rampe r(t) de pente v est définie comme

r(t) =

{vt t ≥ 0,0 sinon.

C’est l’intégration d’un échelon unité

r(t) =∫ t

−∞u(v)dv.

Exponentielle complexe et cissoïde

Les exponentielles complexes

ept avec p ∈ C

sont majeures en théorie des signaux et systèmes. Elles sontreliées à la linéarité et l’invariance des systèmes ou encoreà l’analyse harmonique et la transformation de Fourier. Lacissoïde est l’exponentielle complexe pour p = iω purementimaginaire

eiωt = cos(ωt) + i sin(ωt) avec ω ∈ R.

1.3. Processus

En automatique on souhaite modéliser et asservir des proces-sus. Un processus est composé

— d’un système, c’est-à-dire l’ensemble plus ou moins com-plexe des composants en interaction,

— de capteurs utilisés pour observer le système et fournis-sant les sorties s(t), signaux images des grandeurs régu-lées,

— d’actionneurs permettant d’agir sur le système et pilotéspar les entrées ou commandes k(t),

— et des perturbations p(t), non voulues, indépendantesdes commandes et qui influent sur le comportement dusystème.

Exemples d’un cryostat

— commande : une température cible.— actionneur : un courant électrique, un liquide cryogé-

nique.— mesures : un « thermomètre ».— perturbations : les variations de la température extérieure,

activité ou exposition au soleil.

Exemple d’un lanceur

— commande : une trajectoire.— actionneurs : le réacteur ou son alimentation en carbu-

rant.— mesures : une centrale inertielle, un GPS.— perturbations : les turbulences de l’atmosphère.

1.4. Systèmes

Dans le sens commun, un système est un ensemble de proces-sus, naturels ou artificiels. Au sens strict c’est un opérateurfonctionnel, prenant un signal en entrée et délivrant un autresignal en sortie. On le note H : K → S avec K et S desensembles de signaux. L’automatique analogique s’intéresseaux systèmes

1. analogiques,

2. mono variables, habituellement le temps,

3. linéaires et invariants.

1.4.1. Forme générale et linéarisation

Toute modélisation, faisant le plus souvent intervenir deséquations différentielles, aboutit à une représentation desphénomènes par un modèle, c’est-à-dire un ensemble d’équa-tions régissant le fonctionnement du système. À tout modèleest associé un domaine de validité dans lequel ce dernier estjugé fiable et utile.

Des non-linéarités sont souvent présentes, comme des seuils,des saturations, des hystérésis et toute fonction non linéaire.Pour exploiter la théorie des systèmes linéaires, il faut procé-der à une linéarisation. Pour un modèle

s(t) = H(k(t)

)1. on néglige toutes les contraintes ou structures non li-

néaires,

2. on définit un point de fonctionnement stationnaire (k, s),

3. on procède au développement de Taylor à l’ordre un

s(t)− s ≈ H(1)(k(t)− k).

Le terme H(1), ou la pente, est appelé gain statique.

4. on injecte éventuellement le résultat de la linéarisationdans l’équation différentielle d’origine pour établir lerégime dynamique.

1.4.2. Linéarité et invariance

Tous les systèmes étudiés en automatique analogique pos-sèdent les propriétés fondamentales de linéarité et d’inva-riance.

Linéarité

Soient deux scalaires et deux signaux

(a, b) ∈ R2 et (k1, k2) ∈ K,

avec, pour un système H,

s1 = H(k1) et s2 = H(k2).

Le système est linéaire si

s = H(ak1 + bk2)

= as1 + bs2.

La linéarité est essentielle et correspond au principe de super-position en physique. Son utilité est évidente.

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1.5. Asservissement

Invariance

Soit, pour un système H,

s(t) = H(k(t)

).

Le système est invariant si

s(t− τ) = H(k(t− τ)

).

L’invariance suppose que le comportement du système nechange pas.

Régimes de fonctionnement

On analyse le plus souvent les sorties des systèmes en diffé-rents régimes.

— Le régime statique, lorsque la sortie est constante.— Le régime permanent, lorsque la sortie est constante ou

périodique.— Le régime transitoire, lorsque le système est en train de

s’adapter à une nouvelle entrée et tend vers le régimepermanent.

Le régime statique est un régime permanent, l’inverse estfaux.

1.5. Asservissement

Pour qu’un système se comporte comme souhaité, soit on luiporte une confiance aveugle après conception, soit on l’ob-serve pour adapter la commande en fonction des attentes.

1.5.1. Commande en boucle ouverte, bouclefermée

La consigne c(t) est la grandeur que l’on souhaiterait observeren sortie du système.

La commande en boucle ouverte (BO) consiste à fabriquer etrégler le système de telle sorte que, a priori, la sortie s(t)soit égale à la consigne pour une commande (entrée) k(t)prédéterminée. C’est une commande en aveugle, sans feedback.Elle est affectée des erreurs de modélisation, mais égalementdes perturbations ou évolutions du système au cours dutemps.

Si l’on considère que notre connaissance est imparfaite ouqu’il y a des aléas, alors l’observation de la sortie et sa com-paraison à la consigne conduisent à la commande en bouclefermée (BF).

On place alors un dispositif, le régulateur ou correcteur, quicompare la consigne et la sortie et fabrique le signal de com-mande envoyé au système. Le régulateur peut être un êtrehumain. L’automatique s’attache à remplacer l’humain parun système R. On définit alors plusieurs grandeurs

— la consigne c(t) et les perturbations p(t),— la sortie s(t) = H

(k(t)

),

— l’erreur ou l’écart à la consigne e(t) = c(t)− s(t),— le régulateur, ou correcteur, R,— l’entrée ou la commande k(t) = R

(e(t)

).

Le fonctionnement général se devine bien. Si le processus està l’équilibre et délivre une sortie correspondant à la consignealors l’erreur est nulle e(t) = 0 et on ne sollicite pas le proces-sus. Lorsque la sortie diffère de la consigne on a e(t) 6= 0 etle système est sollicité dans un sens ou dans l’autre.

1.5.2. Critères de qualité

La stabilité

Un système est stable si la sortie est bornée lorsque l’entréeest bornée. Si la réponse impulsionnelle, présentée partie 2.1,est stable (§ 1.2.1), alors le système correspondant est nécessai-rement stable. Un système peut être stable en BO et instableen BF ou n’importe quelle autre combinaison.

La précision

La précision correspond à l’erreur entre la sortie et la consigne,soit

limt→+∞

e(t) = limt→+∞

s(t)− c(t).

L’erreur de position correspond à une erreur constante.

La rapidité

On s’intéresse habituellement au temps de réponse à un chan-gement de consigne. Le plus courant est le temps nécessairepour atteindre une erreur de 5%, appelé le temps de réponse.L’asservissement peut modifier la rapidité apparente d’unprocessus.

1.5.3. Objectifs de l’automatique

L’automatique a comme objectifs usuels

— la poursuite : faire en sorte que la sortie s(t) suive aumieux la consigne c(t) qui évolue.

— la régulation ou réjection des perturbations : faire en sorteque la sortie s(t) suive au mieux une consigne statique cen présence de perturbations p(t).

— la correction de défauts des systèmes, comme stabiliserun système en BF instable en BO.

— l’amélioration des performances apparentes des sys-tèmes.

11

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Chapitre 1. Introduction

12

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Chapitre 2.

Systèmes linéaires invariants

Les systèmes linéaires invariants (SLI) sont reliés aux équa-tions différentielles à coefficients constants

andns(t)

dtn + · · ·+ a1ds(t)

dt+ a0s(t) =

bmdmk(t)

dtm + · · ·+ b1dk(t)

dt+ b0k(t) (2.1)

avec les signaux k, s ∈ S et ai, bj ∈ R ∀i, j. Le caractère linéaireet invariant provient de la linéarité et de l’invariance de ladifférentielle.

Les SLI sont caractérisés par différentes réponses, toutes étantreliées entre elles :

— les réponses temporelles (soit impulsionnelle, indicielle,en vitesse, etc.),

— la fonction de transfert,

— la réponse en fréquence.

2.1. Réponse impulsionnelle

Pour tous les SLI on montre que la relation entre l’entrée et lasortie est une opération de convolution (commutative)

s(t) =∫ +∞

−∞k(u)h(t− u)du (2.2)

où h(t) est appelée la réponse impulsionnelle (RI) soit la réponseà une impulsion de Dirac.

Un SLI est entièrement caractérisé par sa RI. Par principede causalité, les réponses impulsionnelles sont toujours cau-sales

h(t) = 0, ∀t < 0.

Dans le cas contraire, le système est capable de prédire l’aveniret n’est donc pas réel ou ne peut pas être mis en œuvre. Ondit qu’il est non causal.

2.2. Signaux propres

La relation de convolution fait apparaitre un caractère essen-tiel.Théorème 1. Les exponentielles complexes ept, p ∈ C, t ∈ R,sont les vecteurs propres des SLI.

En effet

s(t) = H(ept)

=∫ +∞

−∞h(u)ep(t−u) du

= H(s) · ept

avec H(p) =∫ +∞−∞ h(u)e−pu du ∈ C, la valeur propre associée

à ept.

Définition 1. La fonction H(p)

H : C→ C

p 7→∫ +∞

−∞h(t)e−pt dt

(2.3)

est appelée fonction de transfert du SLI et est la transformée deLaplace de la réponse impulsionnelle.

2.3. Transformation de Laplace

La transformation de Laplace (TL) est une application linéairesur une fonction. Les réponses impulsionnelles étant toujourscausales, on s’intéresse uniquement à la TL unilatérale.Définition 2. Soit f (t) : R → C causale, localement sommable,alors la transformation de Laplace L est une application linéaire

L : X → Yf (t) 7→ F(p)

(2.4)

avec F(p) : C→ C telle que

F(p) =∫ +∞

0f (t)e−pt dt (2.5)

et existe si et seulement si

σ > σ0 ∈ R

avec p = σ + iω.

Dans le cas où f (t) est une RI, on retrouve la fonction detransfert, déjà définie comme la transformée de Laplace. Lafonction F est l’image de f ou la transformée. De même fest l’originale de F. L’équation (2.4) est un « système formel »puisqu’elle associe un signal à un autre signal.

L’intégrale de l’équation (2.5) a une condition de convergenceσ0 sur la partie réelle σ de p = σ + iω. Il faut en effet

limt→+∞

| f (t)e−pt| = limt→+∞

| f (t)e−σt| = 0

soit que l’exponentielle décroisse plus rapidement qu’unecroissance éventuelle de la fonction pour que l’intégrale aitune limite. On parle

— d’abscisse de sommabilité pour σ0,

— de région de convergence R : σ > σ0,

— de demi-plan à droite de σ0.

La région de convergence peut aller de l’ensemble C (toutle plan complexe) si σ0 → −∞ à l’ensemble vide (rien) siσ0 → +∞.

2.3.1. Propriétés

Soit la fonction f (t) et sa transformée de Laplace F(p) derégion de convergence σ0. On dispose des propriétés sui-vantes.

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Chapitre 2. Systèmes linéaires invariants

Décroissante, régularité. Le contenu diminue avec p crois-sant

limp→+∞

F(p) = 0.

Translation. Un décalage temporel est un déphasage dansL

f (t− τ)L−−⇀↽−−L−1

F(p)e−τp avec σ > σ0 − τ,

et inversement

f (t)eat L−−⇀↽−−L−1

F(p− a) avec σ > σ0 +<(a).

Dilatation. Une dilatation temporelle est une contractiondans L

f (ct)L−−⇀↽−−L−1

1c

F( p

c

)avec c ∈ R∗+.

Convolution. Une convolution temporelle est un produitdans L ∫

f (u)g(t− u)duL−−⇀↽−−L−1

F(p)G(p)

avec σ > sup(σf , σg).

Intégration. Une intégration temporelle est une division parp dans L∫ t

0f (t)dt

L−−⇀↽−−L−1

F(p)p

avec σ > sup(0, σ0).

Dérivation. Une dérivation temporelle est un produit par pdans L

f (n)(t)L−−⇀↽−−L−1

pnF(p)− pn−1 f (0+) · · · − f (n−1)(0+).

On suppose le plus souvent l’équilibre, soit f (n)(0+) = 0, cequi donne

dn fdtn

L−−⇀↽−−L−1

pnF(p)

Cette propriété est majeure pour l’étude des équations diffé-rentielles. On a inversement

dnFdpn =

∫ +∞

0(−tn) f (t)e−pt dt.

Théorèmes de la valeur finale et initiale. On relie les valeursen 0 et +∞ entre f et F

f (+∞) = limp→0

pF(p),

f(0+)

= limp→+∞

pF(p).

Transformation de Fourier. Si on limite p à l’axe imaginairep = iω avec ω ∈ R la pulsation 1 alors la transformée deLaplace unilatérale est équivalente à la transformée de Fourierde signaux causaux

F(p) = F(iω) =∫ +∞

−∞f (t)e−iωt dt

si l’axe imaginaire est dans la région de convergence.

1. ou la fréquence ν telle que 2πν = ω.

Inversion. L’inversion, ou le calcul de l’original f connaissantF, s’avère délicat. Il faut procéder à une intégration pour p lelong d’une droite parallèle à l’axe imaginaire, dans la régionde convergence,

L−1 : Y → XF(p) 7→ f (t)

avec

f (t) =1

i2π

∫ σ0+i∞

σ0−i∞F(p)eptdp.

2.3.2. Transformées usuelles

— Dirac

δ(t)L−−⇀↽−−L−1

1.

— Dirac translaté

δ(t− τ)L−−⇀↽−−L−1

e−pτ .

— Échelon

k(t)L−−⇀↽−−L−1

1p

avec σ > 0.

— Puissance

tn L−−⇀↽−−L−1

n!pn+1 et donc t

L−−⇀↽−−L−1

1p2 .

— Exponentielle

eαt L−−⇀↽−−L−1

1p + α

avec σ > α,

1− e−t/T L−−⇀↽−−L−1

1p(1 + Tp)

.

— Peigne de Dirac causal

T(t)L−−⇀↽−−L−1

11− e−Tp .

— Cosinus / sinus

cos(ωt) =p

p2 + ω2 , et sin(ωt) =ω

p2 + ω2 .

2.4. Fonction de transfert

Pour les SLI, la relation entre l’entrée et la sortie est uneéquation différentielle définie (2.1). En appliquant la transfor-mation de Laplace et la propriété de dérivation, on obtient

an pnS(p) + · · ·+ a1 pS(p) + a0S(p) =bm pmK(p) + · · ·+ b1 pK(p) + b0K(p)

soit

H(p) =S(p)K(p)

=bm pm + · · ·+ b1 p + b0an pn + · · ·+ a1 p + a0

. (2.6)

On appelle la fraction rationnelle H(p) la fonction de transfertdu SLI déjà introduite définition 1 page 13.Propriété 1. L’ordre n d’un système est le degré du dénominateur.Un système où le degré du numérateur est supérieur au dénomina-teur, m > n, n’est pas réalisable en pratique, car non causal.

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2.5. Réponses temporelles

En posant

S(p) = H(p)K(p) (2.7)

et en exploitant la propriété de convolution de la TL on re-trouve la sortie comme la convolution temporelle entre l’en-trée et la réponse impulsionnelle

s(t) =∫ +∞

−∞k(u)h(t− u)du (2.8)

où H, K et S sont les TL de h, k et s respectivement. On retien-dra :

1. On obtient aisément la fonction de transfert (FT) à partirde l’équation différentielle.

2. La FT et la RI sont duales l’une de l’autre par transfor-mation de Laplace (définition 1 page 13),

h(t)L−−⇀↽−−L−1

H(p). (2.9)

3. La réponse d’un SLI est une convolution dans l’espaceréel (temporelle) et un produit dans l’espace de Laplace.

2.5. Réponses temporelles

En plus de la RI et de la FT, on s’intéresse à deux réponsestypes des SLI, particulièrement en automatique.

2.5.1. La réponse indicielle

La réponse indicielle i(t) est la réponse à un changementd’indice ou à un échelon d’amplitude E

i(t) =∫ +∞

−∞u(v)h(t− v)dv

= E∫ +∞

0h(t− v)dv.

Cette réponse correspond à un changement de consigne.

2.5.2. La réponse en vitesse

La réponse en vitesse r(t) est la réponse à une rampe de pentev

r(t) = v∫ +∞

0uh(t− u)du.

Cette réponse correspond à une consigne évoluant linéaire-ment.

2.6. Réponse en fréquence

Si l’axe imaginaire ıω est dans les régions de convergences(ou que les signaux aient une transformée de Fourier), larestriction de la fonction de transfert à l’axe imaginaire estappelée réponse en fréquence H(iω). C’est la transformée deFourier de la réponse impulsionnelle

H(iω) =∫ +∞

−∞h(t)e−iωtdt pour ω ∈ R. (2.10)

On dit que les SLI sont des filtres linéaires puisque

S(iω) = H(iω)E(iω) (2.11)

est un filtrage de chaque composante fréquentielle présentedans E par H.

En d’autres termes, la réponse en fréquence, ou réponse har-monique, est la réponse du système lorsque l’entrée est unesinusoïde. Dans ce cas la sortie est également une sinusoïde àla même fréquence ω, avec une amplitude et une phase différentesdonnées par H(iω). C’est un résultat identique au théorème 1

des vecteurs propres page 13.

2.7. Représentations graphiques

Les réponse en fréquence prenant leur valeur dans C, plu-sieurs possibilités existent pour des usages différents. Enpartant de l’équation (2.11) on définit le gain

|H(iω)| = |S(iω)||E(iω)|

et le déphasage

arg H(iω) = arg S(iω)− arg E(iω).

2.7.1. Diagramme de Bode

Le diagramme de Bode représente, sur deux graphes sépa-rés,

1. le gain en décibels soit 20 log10(|H(iω)|),2. et le déphasage arg H(iω)

en fonction de log(ω) en abscisse. Le diagramme de Bode,par la présence du logarithme, possède une linéarité ; si H =H1 · H2 alors

|H(iω)|dB = |H1(iω)|dB + |H2(iω)|dB,

arg H(iω) = arg H1(iω) + arg H2(iω).

Le diagramme de Bode est utilisé pour étudier le comporte-ment fréquentiel. Il peut se construire aisément, quelle quesoit la complexité du système, par l’étude asymptotique (voirpar exemple [1]).

2.7.2. Diagramme de Nyquist

Le diagramme de Nyquist est un graphe paramétrique en ωde la partie réelle <[H(iω)] en fonction de la partie imagi-naire =[H(iω)]. Toute l’information est présente dans un seulgraphe.

On retrouve le module et la phase, à la pulsation ω, avec ladistance et l’angle du lieu(

<[H(iω)],=[H(iω)])

à l’origine.

Le diagramme de Nyquist est utile pour étudier la stabilitéd’un système en boucle fermée à partir de sa réponse en boucleouverte.

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Chapitre 2. Systèmes linéaires invariants

2.7.3. Diagramme de Black-Nichols

Le diagramme de Black est un graphe paramétrique en ω dumodule |H(iω)| en fonction de la phase arg H(iω). Toutel’information est présente dans un seul graphe également.

Ce diagramme est aussi utile pour étudier la stabilité d’unsystème lorsqu’il sera mis en BF connaissant sa réponse enBO. Il aide à la synthèse de correcteurs.

L’abaque de Black-Nichols permet également, avec son doublesystème de coordonnées, de tracer la réponse en BO surles axes rectilignes et de lire la réponse en BF sur les axescurvilignes.

16

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Chapitre 3.

Modèles standards

La partie 2.4 montre que les sytèmes ont leur fonction detransfert sous la forme de fraction rationnelle de polynômes

H(p) =N(p)D(p)

=bm pm + · · ·+ b1 p + b0an pn + · · ·+ a1 p + a0

où N et D sont respectivement les numérateurs et dénomi-nateur. Le théorème fondamental de l’algèbre stipule quetout polynôme de degré n possède exactement n racines com-plexes. On dispose donc également d’une forme factoriséegénérale

H(p) = K ∏i(p− zi)

∏k(p− pk)(3.1)

où K est un gain, zi les racines du numérateur, appelées zérosde H et pi les racines du dénominateur, appelées pôles deH.

Les racines sont soit réelles, soit complexes et dans cedeuxième cas conjuguées l’une de l’autre. Par décomposi-tion en éléments simples, voir annexe B, on en déduit quetous les systèmes se réduisent à l’étude des systèmes d’ordreun et deux.

3.1. Modèle du premier ordre

Le modèle du premier ordre est le plus courant et le plussimple. Son fonctionnement est régi par deux paramètresseulement et ne possède qu’un seul régime. Par ailleurs, il esttoujours stable.

3.1.1. Équation générale

La relation d’entrée–sortie du modèle du premier ordre inté-grateur est l’équation différentielle linéaire du premier ordreà coefficient constant

Ts(t) + s(t) = Gk(t) (3.2)

où T ∈ R+ est appelé constante de temps et G ∈ R le gain sta-tique. On appelle système normalisé, un système de constantede temps T = 1 et de gain G = 1.

3.1.2. Fonction de transfert

La fonction de transfert s’obtient par transformation de La-place de l’équation (3.2) soit

T[pS(p)− s(0+)

]+ S(p) = GK(p).

Pour un système partant du repos 1, i.e. s(0+) = 0, on a

H(p) =S(p)K(p)

=G

1 + Tp. (3.3)

La fonction de transfert possède un unique pôle p = − 1T ,

toujours réel négatif (par définition T > 0).

1. ou à l’équilibre.

3.1.3. Réponse impulsionnelle

Pour une impulsion d’aire A nous avons k(t) = Aδ(t) soit

S(p) =GA

1 + Tp

et par conséquent

h(t) =GAT

e−tT u(t) (3.4)

avec u(t) l’échelon unité. La réponse est tracée figure 3.1.

La valeur résiduelle au bout de 2,3T est de 10 % et au bout de3T de 5 %. La pente en 0+ – dit à l’origine – est −GA/T2.

0 T 2,3T010%

GAT

t

Rép. impulsionnelle h(t)

0 T 2,3T0

90%GE

t

Rép. indicielle i(t)

Figure 3.1. – Réponse impulsionnelle et indicielle à une im-pulsion d’aire A du modèle du premier ordrede cst. de temps T.

3.1.4. Réponse indicielle

Avec comme entré k(t) = Eu(t) nous avons

S(p) =GE

p(1 + Tp)

et par conséquent

i(t) = GE(

1− e−tT

)u(t). (3.5)

La réponse est tracée figure 3.1. Le tableau 3.1 présentequelques valeurs remarquables de valeur résiduelles. La penteen 0+ est GE/T.

Table 3.1. – Temps de montée pour la réponse à un échelondu modèle du premier ordre de constante detemps T.

t T 2,3T 3T 4Ts(t)

s(+∞)63% 90% 95% 98%

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Chapitre 3. Modèles standards

3.1.5. Réponse en fréquence

La réponse en fréquence s’obtient à partir de la fonction detransfert en limitant p à l’axe imaginaire i.e., p = i2πν = iω,

H(iω) =G

1 + iTω. (3.6)

On définit la pulsation de coupure comme

ωc =1T

= 2πνc. (3.7)

À cette fréquence on a

H(iω = iωc) =1√2≡ −3dB.

3.1.6. Diagrammes d’un système normalisé

Pour un système normalisé

H(iω) =1

1 + iω

nous avons les expressions du module

|H(iω)| = 1√1 + ω2

,

et de la phase

arg H(iω) = φ = − arctan(ω).

Le diagramme de Bode pour un passe-bas du premier ordreest illustré figure 3.2. Les asymptotes à l’origine |H| → 0 et àl’infini |H| → −20 log(ω) se croisent en ωc.

10−1 101−40

−20

0−3ωc

ω

Gain |H|dB

10−1 101

0

−45

−90

ωc

ω

Déphasage φ°

Figure 3.2. – Diagramme de Bode du modèle du premierordre normalisé.

Le diagramme de Nyquist est représenté sur la figure 3.3.Avec la partie réelle

<[H] =1

1 + ω2 ,

et la partie imaginaire

=[H] = − ω

1 + ω2 .

Dans le diagramme de Nyquist, on retrouve respectivementle gain et la phase par la longueur du lieu et l’angle avec l’axeréel.

Le diagramme de Black est représenté figure 3.4. On retrouveles asymptotes en 0 et +∞.

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

−0.4

−0.2

0ω = 0ω → +∞

<(H)

=(H)

Figure 3.3. – Diagramme de Nyquist du modèle du premierordre normalisé.

−100 −80 −60 −40 −20 0−40

−20

0−3

ω = 0

ω → +∞

ω = ωc

φ(H)

|H|dB

Figure 3.4. – Diagramme de Black du modèle du premierordre normalisé.

3.2. Modèle du second ordre

Le modèle du second ordre est plus complexe, mais égale-ment très courant. Il est souvent le modèle cible, fixé parcahier des charges, pour la synthèse de système à bouclefermée. Son fonctionnement est régi par trois paramètres etpossède plusieurs régimes. Il peut être sujet aux oscillationsou phénomène de résonance et devenir instable.

3.2.1. Équation générale

La relation d’entrée–sortie du modèle du second ordre inté-grateur est l’équation différentielle linéaire du second ordre àcoefficient constant

s(t) + 2ξω0 s(t) + ω20s(t) = Gω2

0k(t) (3.8)

où ξ ∈ R est le facteur d’amortissement, ω0 ∈ R+ la pulsationpropre et G ∈ R le gain statique.

3.2.2. Fonction de transfert

La fonction de transfert, pour un système partant du repos i.e.,s(0+) = 0, s’obtient avec la TL de l’équation (3.8) soit(

p2 + 2ξω0 p + ω20

)S(p) = Gω0E(p)

puis

H(p) =N(p)D(p)

=Gω2

0p2 + 2ξω0 p + ω2

0.

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3.3. Régime amorti non résonant du second ordre

Le polynôme D(p) au dénominateur étant d’ordre deux, lediscriminant du dénominateur

∆ = 4ω20

(ξ2 − 1

)dépend de ξ, ce qui conduit à deux pôles pour H

p1,2 = −ξω0 ±ω0

√ξ2 − 1.

En fonction de la valeur de ξ les pôles peuvent donc êtreréels ou complexes et leur partie réelle peut être positive ounégative, conduisant à cinq régimes de fonctionnement.

La forme normalisée s’écrit

H(x) =1

1− x2 + i xQ

avec x = ω/ω0, G = 1 et Q = 12ξ le facteur de qualité.

3.3. Régime amorti non résonant dusecond ordre

Ce régime, également appelé régime apériodique, correspond àξ ≥ 1. Dans ce cas H possède deux pôles simples réels négatifs

p1,2 =

(−ξ ±

√ξ2 − 1

)ω0.

Le système correspond à deux systèmes du premier ordre encascade. Dans ce cas de figure, le facteur d’amortissement esttel que les oscillations dues à la résonance du système sonttotalement amorties.

3.3.1. Fonction de transfert

La fonction de transfert devient

H(p) =Gω2

0(p− p1)(p− p2)

=Gω2

0p1 − p2

[1

p− p1− 1

p− p2

]ce qui donne

H(p) =Gω2

0p1 − p2

[1

p− p1− 1

p− p2

]. (3.9)

On pose les constantes de temps

T1 = − 1p1

et T2 = − 1p2

soit

H(p) =Gω2

0T1T2

T1 − T2

[T1

1 + T1 p− T2

1 + T2 p

].

3.3.2. Réponse impulsionnelle

La réponse impulsionnelle h(t) s’écrit également soit avec lespôles

h(t) =Gω2

0p1 − p2

(ep1t − ep2t) u(t), (3.10)

soit sous les formes

h(t) =Gω2

0T1T2

T1 − T2

(e−

tT1 − e−

tT2

)u(t)

=Gω0√ξ2 − 1

sh(√

ξ2 − 1ω0t)

e−ξω0tu(t).(3.11)

La réponse impulsionnelle est illustrée figure 3.5. On observeque plus ξ est important, plus le système a de l’inertie.

3.3.3. Réponse indicielle

De même, la réponse indicielle i(t) s’écrit

i(t) = G

[1 +

ω20

p21 −ω2

0ep1t +

ω20

p22 −ω2

0ep2t

]u(t) (3.12)

ou encore sous les formes

i(t) = G

[1 +

ω20T2

11−ω2

0T21

e−t

T1 +ω2

0T22

1−ω20T2

2e−

tT2

]u(t)

= G

[1−

sh(√

ξ2 − 1ω0t + φ)

√ξ2 − 1

e−ξω0t

]u(t)

avec φ = argch(ξ). La réponse indicielle est illustrée fi-gure 3.5.

0 5 10 15

0

0.2

0.4

t

Réponse impulsionnelle h(t)

ξ = 1ξ = 2ξ = 3

0 5 10 15

0

0.5

1

t

Réponse indicielle i(t)

ξ = 1ξ = 2ξ = 3

Figure 3.5. – Réponse impulsionnelle et indicielle du modèledu second ordre normalisé amorti non résonant(ξ ≥ 1).

3.3.4. Régime amorti critique

Dans le cas où ξ = 1, les pôles sont identiques, les constantesde temps également, et on a

T =1

ω0.

Le système correspond à deux premiers ordres en cascade demême constante de temps. La fonction de transfert devient

H(p) =G

(1 + Tp)2 .

La réponse impulsionnelle s’écrit

h(t) = Gω20te−ω0tu(t).

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Chapitre 3. Modèles standards

et la réponse indicielle

i(t) = G(1− (1 + ω0t)e−ω0t) u(t).

Ce régime, à la limite de la résonance, est le plus rapide sansdépassement. L’absence de dépassement est très recherchéedans certains asservissements.

3.3.5. Pôle dominant

Par décomposition en éléments simple on a

H(p) =K1

1 + T1 p+

K21 + T2 p

avec

K1 =G0ω2

0T21 T2

T1 − T2et K2 =

G0ω20T2

2 T1

T2 − T1.

Si ξ → +∞ alors p1 → 0, donc s’approche de l’axe imaginaire,et p2 → −∞. Par conséquent on a T1 � T2 et p1 est appelépôle dominant. On peut alors approcher le système par unmodèle d’ordre 1 avec

H(p) ≈ K11 + T1 p

où T1 ≈2ξ

ω0=

1Qω0

.

3.4. Régime amorti résonant du secondordre

Ce régime, également appelé pseudopériodique, correspond à0 < ξ < 1. Dans ce cas H possède deux pôles simples complexesconjugués

p1,2 =

(−ξ ± i

√1− ξ2

)ω0

et la fonction de transfert s’écrit

H(p) =Gω2

0(p− p1)(p− p2)

=Gω2

02i=(p1)

[1

p− p1− 1

p− p∗1

].

Le système ne peut pas être vu comme deux systèmes dupremier ordre et l’analyse doit se faire globalement.

Si ξ → 0 alors <[p1,2] → 0 et =[p1,2] → ω0. Les pôles s’ap-prochent de l’axe imaginaire.

3.4.1. Réponse impulsionnelle

La réponse impulsionnelle devient

h(t) =Gω2

02i=(p1)

(ep1t − ep∗1 t

)u(t)

ou encore

h(t) =Gω0√1− ξ2

sin(√

1− ξ2ω0t)

e−ξω0tu(t) . (3.13)

La réponse est tracée figure 3.6. Le sinus modélise les oscil-lations, l’exponentielle décroissante l’amortissement. Plus ξest faible, plus la partie réelle des pôles −ξω0 est proche dezéro, moins il y a d’amortissement, plus le système oscillelongtemps.

0 5 10 15

0

0.5

t

Réponse impulsionnelle h(t)

ξ = 1ξ = 0,5ξ = 0,3

0 5 10 15

0

0.5

1

1.5

t

Réponse indicielle i(t)

ξ = 1ξ = 0,5ξ = 0,3

Figure 3.6. – Réponse impulsionnelle et indicielle du mo-dèle du second ordre normalisé amorti résonant(0 < ξ < 1).

3.4.2. Réponse indicielle

La réponse à un échelon unité est

i(t) = G

[1 +

sin(√

1− ξ2ω0t + φ)

√1− ξ2

e−ξω0t

]u(t) (3.14)

avec φ = arccos(ξ). La réponse est tracée figure 3.6.

Le modèle avec ξ = 0,7 est le plus rapide en terme de tempsde réponse à 5% (§ 1.5.2). Pour cela, il faut accepter un légerdépassement de 4,6 %, voir annexe A.1. Il possède égalementla bande passante la plus large, sans facteur de résonance,voir annexe A.2. Il constitue donc de fait le modèle cible àsynthétiser par asservissement le plus courant (§ 4).

3.5. Autres régimes du second ordre

En plus du régime amorti critique pour ξ = 1 vu partie 3.3.4,il existe deux autres régimes particuliers.

3.5.1. Régime périodique stable

Lorsque ξ = 0, alors H possède deux pôles imaginaires p0 =±iω0 et la réponse impulsionnelle devient

h(t) = Gω20 sin(ω0t) u(t).

Il s’agit du régime résonant avec un sinus causal, d’amplitudeGω2

0 à la fréquence propre ω0. Ces systèmes sont en équilibreinstable et peuvent, par un léger changement de conditionsexpérimentales, basculer dans le régime divergent.

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3.6. Autres modèles

3.5.2. Régime divergent

Le facteur d’amortissement est négatif, la partie réelle despôles est positive et l’exponentielle est croissante dans l’équa-tion (3.13) de la réponse impulsionnelle

h(t) ∝ sin(·) e−ξω0tu(t).

Le système diverge jusqu’à la rupture ou la saturation d’unélément.

3.6. Autres modèles

3.6.1. Modèle intégrateur pur

L’équation générale d’un intégrateur pur de constante detemps T est

Ts(t) = k(t).

La fonction de transfert est

H(p) =1

Tp

et la réponse en fréquence

H(iω) =1

iTω.

Le diagramme de Bode est une droite en gain avec un dé-phasage constant de -90 degrés. Le diagramme de Black estune droite verticale en -90˚. La réponse impulsionnelle estun échelon. La réponse indicielle est une rampe. Un passe-bas du premier ordre est un intégrateur pour ω > 10/T. Lecondensateur est un intégrateur pur.

3.6.2. Modèle à retard pur

Si le capteur ne peut être placé à proximité immédiate duphénomène à mesurer ou que l’information ne se propagepas instantanément, la mesure sm est en retard par rapport àla grandeur à asservir

sm(t) = s(t− τ)→ Sm(p) = S(p)e−τp. (3.15)

On a la fonction de transfert

H(p) = e−τp

et la réponse en fréquence

H(iω) = e−iωτ .

Le diagramme de Bode est une droite horizontale de gain|H| = 1 et le déphasage une pente arg H = −ωτ. Le dépha-sage augmente avec ω et rendra le système plus difficile àréguler (§ 4.2.3).

3.6.3. Modèle d’ordre supérieur à deux

Par décomposition en éléments simples B, un système d’ordresupérieur à deux peut être décomposé en une somme desystèmes du premier et du second ordre

H(p) =Kpm

∏i(p− zi)∏j(p− zj)(p− z∗j )

∏k(p− pk)∏l(p− pl)(p− p∗l )

où z∗ sont les zéros simples et doubles, p∗ les pôles simpleset doubles et pm les termes d’intégration pure. La réponse dusystème complet est alors la superposition de la réponse dechacun de ces systèmes.

Dans ce cas, la réponse du système est fortement marquéepar les pôles situés près de l’axe imaginaire, dits pôles dominants.Ils correspondent

— soit à des pôles réels, reliés à des constantes de tempsimportantes,

— soit à des pôles complexes, reliés à des amortissementsfaibles et donc des oscillations importantes. Les pôlescomplexes, relatifs à des sous-systèmes du second ordre,sont appelés modes.

3.6.4. Modèles généralisés

L’ordre d’un système est déterminé par le degré du déno-minateur. Les modèles de premier et second ordre peuventavoir un numérateur de même degré que le dénominateur,deg N(p) = deg D(p). On appelle ces systèmes généralisés.Cela ne change pas les comportements fondamentaux, maisintroduit des zéros dans la fonction de transfert, donc desfréquences où la sortie du système sera atténuée ou nulle.

Les modèles où deg N(p) > deg D(p) ne sont pas réalisables,car non-causaux. La sortie à un instant t dépend de l’entréedans le futur.

À compléter.

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Chapitre 3. Modèles standards

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Chapitre 4.

Asservissement

4.1. Systèmes bouclés

Soit un système possédant une fonction de transfert en boucleouverte (FTBO) G(p). La sortie S(t) est utilisée dans uneboucle de rétroaction possédant une réponse R(p), et dont lasortie r(t) est retranchée à la consigne e(t) = c(t)− r(t). Leschéma de principe est illustré figure 4.1.

c(t) ±e(t)

G(p) s(t)

r(t)R(p)

Figure 4.1. – Système bouclé.

4.1.1. Fonction de transfert en boucle fermée

On définit la fonction de transfert en boucle fermée (FTBF) H(p)comme la fonction de transfert du système complet soit

H(p) =S(p)C(p)

.

On calcule facilement

H(p) =G(p)

1 + G(p)R(p). (4.1)

Propriété 2. Un SLI bouclé est un SLI.

Le SLI bouclé possède donc des réponses temporelles et fré-quentielles. Tout le chapitre 3 s’applique aussi bien à G qu’àH.

4.1.2. Retour unitaire

Si le retour est un « simple fil », R(p) = 1, alors il est ditunitaire, et on a

H(p) =G(p)

1 + G(p).

De même on a

G(p) =H(p)

1− H(p).

Autrement dit, la connaissance de la FTBO permet de prédirele comportement en BF. En particulier, l’abaque de Black-Nichols, pour les retours unitaires, permet de lire la FTBFsur les axes curvilignes en ayant tracé la FTBO sur les axesrectilignes.Propriété 3. Le bouclage d’un système à retour unitaire conservel’ordre du système. Si la FTBO est d’ordre n alors la FTBF estd’ordre n également.

On peut toujours se ramener à l’étude d’un système à retourunitaire, quelle que soit la complexité des processus mis enjeu. Il suffit de poser, par exemple, comme FTBO

G(p) = C(p)A(p)P(p)S(p)R(p)

où— C(p) serait la réponse d’un correcteur en aval de l’erreur

e(t),— A(p) la réponse des actionneurs,— P(p) la réponse du processus,— S(p) la réponse des capteurs,— R(p) la réponse de la chaine de retour.

4.1.3. Usage

Il y a de nombreux usages à la boucle de rétroaction, déjàabordés partie 1.5. Les plus courants sont

— la poursuite et la régulation,— augmenter la rapidité apparente du régime transitoire,— améliorer les caractéristiques du régime permanent,— diminuer la sensibilité,— ou encore, stabiliser un système instable en boucle ou-

verte.

4.2. Stabilité des systèmes bouclés

La stabilité des systèmes (§ 1.5.2), déjà posée pour les systèmesdu second ordre, est très étudiée. En particulier, on peutétablir des conditions sur la FTBO pour que la FTBF soitstable.

4.2.1. Critère général de stabilité

Par décomposition en éléments simples de la FTBF on a

H(p) = ∑i

Ai(p− pi)

+ ∑j

Bj

(p− pj)2 + . . . (4.2)

et la réponse impulsionnelle

h(t) = ∑i

Aiepit + ∑j

Bjtepjt + . . .

Que peut-on dire de l’observation de h(t) ? On remarque laprésence d’exponentielles qui seront décroissantes si <[pi,j] <0. Cette observation intuitive permet d’introduire le théorèmesuivant.Théorème 2. Condition générale de stabilité

Un système est stable si et seulement si sa fonction de transfert nepossède aucun pôle à partie réelle positive.

Un système asservi est stable si et seulement si sa fonction de trans-fert en boucle fermée ne possède aucun pôle à partie réelle positive.

Bien que puissant, car général, ce théorème nécessite d’avoird’une part un modèle fiable et d’autre part la connaissancedes pôles.

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Chapitre 4. Asservissement

4.2.2. Critère algébrique de Routh(-Hurwitz)

Si on dispose de la forme développée du dénominateur D(p),plus aisée à avoir que la forme factorisée, alors on peut mettreen œuvre le critère de Routh qui statue sur les racines deD(p) sans avoir à les calculer explicitement.

On pose le dénominateur comme polynôme de degré n

D(p) = an pn + an−1 pn−1 + · · ·+ a1 p + a0.

Alors on peut dire que

— si certains ai sont négatifs ou nuls, alors le système estinstable.

— si tous les ai sont positifs, on construit le tableau deRouth (annexe C). Une condition nécessaire et suffisantepour la stabilité est que tous les coefficients de la 1

re

colonne du tableau soient de même signe.

— les an dépendent des grandeurs du système (gain, etc.).Le tableau permet de déduire les valeurs permises pouravoir la stabilité.

En particulier

— pour un système du premier et second ordre, n = 1 ou 2,on dispose déjà des conditions, voir chapitre 3.

— pour n = 3 il faut ajouter la condition

a1a2 − a0a3 > 0.

— pour n = 4 il faut encore ajouter la condition

a1a2 − a0a3 >a2

1a4

a3.

Ce critère nécessite un modèle et la FTBF. Il ne renseigne passur la robustesse de la stabilité ; il n’y a pas de notion demarge.

4.2.3. Critère de Nyquist et Revers

Critère général de Nyquist

On introduit les définitions suivantes.Définition 3. On appelle γ, le contour de Bromwitch, la courbefermée décrite par p, dans le sens horaire, passant par l’axe ima-ginaire, en excluant l’origine, puis le demi-cercle de rayon infinicentré à l’origine.

Il s’agit du contour incluant tous les complexes à partie réelle po-sitive ou nulle, excluant l’origine.

L’image ΓH de H(p), quand p décrit γ, est appelée lieu de Nyquist.Théorème 3. Quand p décrit γ, si ΓH n’entoure pas l’origine,alors H n’a ni zéro, ni pôle dans γ. Donc H n’a ni zéro, ni pôle àpartie réelle positive.

Si on s’intéresse à la stabilité en BO, c’est l’absence de pôlesdans γ qui importe. Si on s’intéresse à la stabilité en BF alorsc’est l’absence des zéros dans γ qui importe. En effetThéorème 4. Si G(p) est la FTBO et ΓG n’entoure par (−1, 0),alors

— le lieu Γ1+G n’entoure par l’origine,

— la fonction de transfert 1 + G(p) n’a pas de zéro dans γ,

— la FTBF

H(p) =G(p)

1 + G(p)

n’a pas de pôles dans γ,

— le système G(p) est stable en BF.

Le point (−1, 0) est appelé point critique et correspond à(−180◦, 0) dans le diagramme de Black.

Le critère de Nyquist est un critère graphique. Il permet deprédire le comportement de la BF en connaissant la réponseen BO.

Critère de Revers

Dans le cas courant où le degré du numérateur de la FTBOest strictement inférieur au degré du dénominateur, on peututiliser le critère de Revers, qui est une version du critère deNyquist plus simple à utiliser.Théorème 5. Soit G(p) la FTBO alors

— si p parcours le demi-grand axe positif, i.e., l’axe des fré-quences p = iω, dans le sens croissant,

— et si le lieu ΓG laisse le point critique à gauche dans le dia-gramme de Nyquist,

— ou laisse le point (−180◦, 0) à droite dans le diagramme deBlack,

alors le système est stable en boucle fermée.

Le critère de Revers, critère graphique, utilise la réponse enfréquence qui peut s’obtenir par des mesures et avec l’aide dela transformation de Fourier.

Ce critère a une interprétation physique : aux hautes fré-quences, lorsque le déphasage approche 180◦, il faut atténuerle retour avec un gain < 1, sinon le signal réinjecté sera am-plifié dans une réaction positive. C’est l’effet Larsen.

4.2.4. Marge de stabilité

La réponse d’un système évolue dans le temps par chan-gement des conditions expérimentales. Le critère de Reverspermet de définir les notions de robustesse ou de marge pourgarantir la stabilité ; plus le lieu s’approche de (−180◦, 0),plus le système risque d’être instable. Inversement, plus lelieu passe loin du point critique, plus le système à des chancesde rester stable.

Dans le diagramme de Black, les distances au point critique,sur respectivement l’axe des gains et l’axe des phases, défi-nissent la marge de gain Mg et la marge de phase Mφ. Onconseille

— Mg entre 10 et 15 dB,

— Mφ entre 45 et 60 deg,

correspondant aux marges d’un second ordre avec ξ ≈ 0.7.

4.3. Performance

La performance des asservissements revient à étudier la capa-cité du système bouclé à suivre la consigne en poursuite et àmaitriser les perturbations en régulation

Pour cela on pose un modèle pour la consigne C(p) et laperturbation

P(p) =P0pr .

Donc la consigne ou la perturbation

— est un Dirac δ(t) si r = 0,

— est un échelon u(t) si r = 1,

— est une rampe r(t) si r = 2,

— etc.

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4.3. Performance

Pour un processus de FT G(p), avec un régulateur R(p), uneconsigne C(p), une perturbation P(p) s’ajoutant après le ré-gulateur R(p), on a comme sortie du système bouclé

S(p) =R(p)G(p)

1 + R(p)G(p)C(p) +

G(p)1 + R(p)G(p)

P(p).

Les performances en poursuite s’étudient avec N(p) = 0 eten régulation avec C(p) = 0.

4.3.1. Régulation

Par l’étude de la sortie

s(+∞) = limp→0

pS(p)

on montre que la réjection est

— meilleure si gain de boucle est grand,

— complète si la boucle a r intégrations.

L’augmentation du gain approche le lieu du point critique etpeut conduire à une instabilité. De même, l’ajout d’intégrationintroduit un déphase supplémentaire, voir partie 3.6.1, etapproche également le lieu du point critique.

4.3.2. Poursuite

La poursuite s’étudie avec la précision (§ 4.3.2). Sans pertur-bation, l’erreur en régime permanent est

e(+∞) = limp→0

pE(p) = limp→0

pC(p)1 + R(p)G(p)

.

Tout comme pour la régulation on montre que l’erreur est

— meilleure si gain de boucle est grand,

— complète si la boucle a r intégrations.

Pour la poursuite et la régulation, dans les systèmes asservis,il y a un compromis entre les performances et la stabilité.

4.3.3. Rapidité

On souhaite que le système réagisse rapidement aux change-ments de consignes et « efface » rapidement les perturbations.Le temps de réaction dépend des constantes de temps dusystème et donc des pôles.

Avoir un système plus rapide correspond à une diminutiondes constantes de temps, donc à l’élargissement de la bandepassante, soit un décalage vers la droite des pulsations decoupures dans le diagramme de Bode.

Le bouclage et la correction permettent d’obtenir des pôlesdifférents en BF et ainsi d’augmenter la rapidité apparente dusystème. Comme on ne change pas le processus asservi, celapasse par la construction d’une commande k(t) de telle sorteque l’on « simule » un processus plus rapide. Il faut donc faireattention aux sollicitations excessives.

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Chapitre 4. Asservissement

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Chapitre 5.

Commandes analogiques

5.1. Objectifs

Les processus que l’on souhaite asservir peuvent présenterplusieurs défauts ou caractéristiques que l’on souhaite modi-fier.

— Il peut être mal amorti, i.e., il y a trop d’oscillations auxchangements de consignes ou après une perturbation.

— Il peut être trop lent ou avec trop d’inertie.— Il présente une dérive : la sortie n’est pas constante alors

que la consigne l’est. C’est le signe d’intégration dans laFT.

— Il peut être instable.On peut alors ajouter un correcteur, ou régulateur R(p), mo-difiant la FTBO G(p) et introduire une boucle de rétroactionpour obtenir une FTBF avec les caractères souhaités, générale-ment sous la forme du schéma figure 5.1.

c(t) ±e(t)

R(p)k(t)

G(p) s(t)

Figure 5.1. – Asservissement avec correcteur.

L’objectif du correcteur, ou de la commande analogique, est— de garantir la stabilité avant tout,— d’avoir une meilleure rapidité apparente,— d’avoir la meilleure poursuite de la consigne,— de réguler au mieux l’effet des perturbations.

Le régulateur le plus simple, adéquat pour les systèmes à trèsforte inertie, est le tout ou rien (employé dans les thermostatsbasiques par ex.)

k(t) =

K+ si e(t) > 0 (ou δ),K− si e(t) < 0 (ou − δ),0 sinon.

Les correcteurs analogiques sont le plus souvent constituésde circuit à amplificateurs opérationnels.

5.2. Méthodologie

5.2.1. Méthode empirique

Une première méthode pour la synthèse des correcteurs passepar l’analyse de la FTBO G(p), généralement dans le dia-gramme de Black. On en déduit les modifications à apporter àla FTBO pour obtenir la FTBF souhaitée. Le cahier des chargespeut être une marge de gain différente, un changement debande passante, etc. On pioche alors dans les correcteursconnus.

5.2.2. Méthode du modèle

Une deuxième méthode passe par les modèles. On disposed’un modèle pour G(p) et on souhaite un modèle cible pourla FTBF, en ajoutant éventuellement un correcteur R(p). Uncahier des charges peut être un modèle du second ordre avecun gain statique unité et ξ = 0,7. La FT R(p) obtenue est alorssynthétisée, si elle est réalisable.

5.2.3. Optimisation par ordinateur

Une dernière méthode passe par la définition d’une fonctionde cout pour donner une mesure objective de l’évolution del’erreur e(t) en réponse à un échelon de commande. On a parexemple l’intégral square error (ISE)

J(θ) =∫ +∞

0|e(t)|2 dt

mais d’autres sont possibles. On calcule ensuite par ordinateurles paramètres θ du correcteur qui donnent le cout minimal.

5.3. Correcteur PID

Le correcteur à actions Proportionnelle, Intégrale, Dérivée (PID)est le plus utilisé dans l’industrie et équipe environ 70% desprocessus. Il est très flexible et possède de bonnes propriétés.Il se décline en correcteur P, PI ou encore PD.

Action P. On ak(t) = Ke(t).

La commande est dosée à proportion de l’écart à la con-signe. Le régulateur est un simple amplificateur de gainG > 0.Action P agit par modification de la marge de gain. Elleamplifie toutes les fréquences sans changer la phase.

Action I. On a

k(t) =1Ti

∫ t

−∞e(u)du

où Ti est la constante d’intégration. La commande I estplus progressive que la commande P. Elle est « persévé-rante » ; la commande peut subsister lorsque e(t) = 0. Leprocessus est toujours alimenté et un dépassement deconsigne est possible.L’action I agit par retard de phase et amplification des bassesfréquences. Elle efface les perturbations constantes et as-sure de réguler sans erreur de position (§ 1.5.2).

Action D. On ak(t) = Td e(t)

où Td est la constante de temps de la dérivation. Si l’écartà la consigne augmente, il y a lieu de solliciter le pro-cessus plus fortement que s’il diminue. De même il fautsolliciter d’autant plus fortement que l’écart augmente

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Chapitre 5. Commandes analogiques

rapidement. La commande D permet une correction ra-pide de l’erreur sans risque de dépassement de consigne,mais peut solliciter fortement le processus.L’action D agit par avance de phase et amplification deshautes fréquences. On obtient une meilleure stabilité paraugmentation de la marge de phase, et une meilleurerapidité par augmentation de la bande passante.

5.3.1. Loi de commande

La loi de commande du PID correspond à

k(t) = K[

e(t) +1Ti

∫ t

−∞e(u)du + Td e(t)

]La fonction de transfert correspondante est

R(p) = K1 + Ti p + TiTd p2

Ti p= K

(1 + T1 p)(1 + T2 p)Ti p

avec

T1,2 =Ti2

(1±

√1− 4

TdTi

).

Le PID théorique n’est donc pas réalisable en pratique, notam-ment à cause du dérivateur parfait qui n’existe pas. On utilisealors une forme filtrée du PID qui réalise une dérivationjusqu’à des pulsations de 3 à 5 fois 1/Td

R(p) = K

[1 +

1Ti p

+Td p

1 + TdN p

]avec N ≈ 10.

5.3.2. Exemple de schéma

Un schéma possible est illustré figure 5.2. La fonction detransfert correspondante est

R(p) =R2R4R1R3

· (1 + R1C1 p)(1 + R3C3 p)(1 + R2C2 p)(1 + R4C4 p)

.

Pour la synthèse concrète des filtres on utilise les techniquesde synthèse basées par exemple sur les filtres de Butter-worth ou de Tchebychev qui solutionnent directement leschéma à mettre en œuvre en fonction d’un gabarit ou d’unFT cible.

5.3.3. Réglages

Le réglage consiste à déterminer les trois paramètres K, Tiet Td. On choisit généralement Ti = 4Td. Les effets des troisparamètres ne sont pas indépendants.

Méthode du pivot

On choisit Ti = 4Td, soit T1 = T2 = Ti/2. On pose la pulsationpivot

ωp =1√TiTd

=1√

T1T2.

La correction à ωp sera K soit

R(iωp) ≈ K.

Les pulsations « moyennes »

1Ti

< ω <1Td

sont peu affectées, orientant le choix des constantes detemps.

Réglages de Ziegler et Nichols

On pose tout d’abord Ti = +∞ et Td = 0.— Si le système est instable en BO, on procède par pompage

en BF. On choisit K petit puis1. on augmente le gain K jusqu’à l’apparition d’oscil-

lations,2. on note le gain Kosc et la période des oscillations

Tosc

3. on adopte

K = 0,6Kosc, Ti =Tosc

2, Td =

Ti4

.

— Sinon on procède par essai indiciel en BO. On choisit K = 1puis

1. on trace la tangente au point d’inflexion de la ré-ponse indicielle,

2. on mesure les retards τ et τ + T auxquels la tan-gente vaut respectivement 0 et la hauteur E0 del’échelon en entrée,

3. on adopte

K = 1,2Tτ

, Ti = 2τ, Td =Ti4

2.

5.4. Autres correcteurs

5.4.1. Correcteurs à avance de phase

Très utilisé, le correcteur à avance de phase a un effet D. Ilaugmente la marge de phase du système et donc la stabilitéet la rapidité. La fonction de transfert est

R(p) = K1 + aTp1 + Tp

avec a > 1. L’avance de phase est maximale pour ωp = 1T√

a .

On choisit a pour fixer l’avance de phase maximale requise,puis T de sorte que l’avance de phase maximale se produiseà la pulsation voulue.

5.4.2. Correcteurs à retard de phase

Le correcteur à retard de phase a un effet I. Il est peu utiliséet on lui préfère le PID. Il augmente le gain aux basses fré-quences et augmente ainsi la précision par effet I. Sa fonctionde transfert est

R(p) = K1 + Tp1 + bTp

avec b > 1.

En pratique on choisit K = b afin de ne pas affecter les pulsa-tions ω ≥ 10/T. On peut ajouter en cascade un correcteur àavance de phase, mais on préfère généralement un PID.

5.5. Correction par ordinateur

La correction analogique par ordinateur consiste à échantillon-ner rapidement le signal d’erreur e(t) à l’aide d’un CAN, decalculer la commande puis de synthétiser cette commandek(t) à l’aide d’un CNA.

À compléter.

28

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5.5. Correction par ordinateur

R2 R4

C1 C3

C2 C4

R1 R3

+

+

e(t) k(t)

Figure 5.2. – Exemple de schéma électrique d’un PID avec amplificateur opérationnel

29

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Chapitre 5. Commandes analogiques

30

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Deuxième partie

Automatique numérique

31

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Chapitre 6.

Signaux et systèmes numériques

6.1. Signaux

— Signal s : θ → s(θ)

— Signal à temps discret si θ discret

— Signal quantifié si s(θ) discret

— Signal numérique si θ et s(θ) discret

— Ces signaux sont des suites numériques

{sk}, k ∈ Z,

et peuvent être

— numériques par nature,

— issu de l’échantillonnage d’un signal continu sc(t).

— Dans le deuxième cas on associe le plus souvent unepériode d’échantillonnage Te telle que

sk = s[k] = sc(kTe).

6.2. Échantillonnage

— Schéma de l’échantillonnage :

1. interrupteur (Te, δ), δ� Te,

s(t) 7→ se(t).

2. bloqueur d’ordre zéro,

3. convertisseur analogique numérique.

— Quantification ≈ bruit additif de moyenne nulle et devariance q2/12 pour une quantification par arrondi ouq2/3 par troncature.

— Modèle idéal

se(t) = ∑k∈Z

sk δ(t− kTe)

= Te ×s(t).

— La TF s’écrit

Se(ν) = Te Fe (ν) ∗ S(ν)

= Te ∑k∈Z

S(ν− kFe).

— Fe = 1/Te la fréquence d’échantillonnage.

— Le spectre Se est périodique de période Fe.

— Théorème d’échantillonnage de ShannonThéorème 6. Si s est à bande limitée, soit

S(ν) = 0, ∀ν ≥ νm,

alors s peut être reconstruit sans erreur à partir des échan-tillons {sk}k∈Z si Fe > 2νm.

— Dans le cas contraire, on parle de repliement spectral.

— L’introduction artificielle d’information est évitée avecun filtre antirepliement.

6.3. Reconstruction

— Schéma de reconstruction :1. convertisseur numérique analogique,

2. bloqueur d’ordre zéro,

3. passe-bas de lissage.— Reconstruction théorique

s(t) = ∑k∈Z

sksin(πFe(t− kTe))

πFe(t− kTe).

6.4. Signaux de base

— Impulsion (Kronecker)

δk =

{1 si k = 0,0 sinon.

(6.1)

— Échelon ou Heaviside

uk =

{1 si k ≥ 00 sinon.

(6.2)

— Rampe

vk =

{k si k ≥ 00 sinon.

(6.3)

— Signaux causaux

sk = 0, ∀k ≤ 0. (6.4)

6.5. SLI numériques

— Liés aux équations récurrentes à coefficients constants

N−1

∑i=o

aisk−i =M−1

∑j=0

biek−j (6.5)

avec ei = si = 0, ∀i ≤ 0.

— N est l’ordre d’un système.

— Habituellement on a M ≤ N.

— Également caractérisé par une réponse impulsionnelle,une fonction de transfert en z et une réponse en fré-quence.

— Les SLI sont aussi caractérisés par une relation de convo-lution discrète

sk = ∑n∈Z

enhn−k

où hk est la réponse impulsionnelle du système.

— Si hk = 0, ∀k ≤ 0, le système est causal. Un système noncausal n’est pas réalisable. Il peut est réalisable avec undécalage temporel.

— Les signaux zk, avec z ∈ C et k ∈ Z sont les signauxpropres des SLI numériques.

33

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Chapitre 6. Signaux et systèmes numériques

6.6. Transformation en Z

Cette transformation associe une suite {sk}k∈Z à une fonc-tion S(z) à valeur complexe de la variable complexe z. Elleest issue de la discrétisation de la transformation de Laplaced’un signal continu s(t), t ∈ R. Elle s’obtient également par latransformation de Laplace d’un signal échantillonné, c’est-à-dire multiplié par un peigne de Dirac. C’est enfin la projectiond’un signal numérique sur les signaux propres des SLI numé-riques, comme la TL est la projection des signaux continussur les signaux propres des SLI analogiques.

Elle est utile pour la modélisation de systèmes dynamiquesdiscrets et la synthèse de filtres numériques, définie par équa-tion récurrente, à réponse impulsionnelle finie ou infinie.

6.6.1. Définition

Si {sk}k∈Z est une suite à valeurs réelles ou complexes, cau-sale, alors sa transformée mono latérale est la série S définiecomme

S(z) = Z [sk] =+∞

∑k=0

skz−k,

avec z ∈ C = {z ∈ C : ρ ≺ |z|}(6.6)

où C est le domaine de convergence, ρ le rayon de convergenceet ≺ étant < ou ≤. C’est une condition nécessaire pour lanon-divergence de la série (avec ρ = 0 potentiellement).

Cette transformation est utile par le fait que l’on projette surles signaux propres (zk) des filtres numériques, au mêmetitre que la transformation de Laplace projette sur les signauxpropres (est) des filtres analogiques. Le tableau 6.1 présentequelques transformées usuelles.Remarque 1. La transformation existe pour des suites non cau-sales c’est-à-dire avec des indices de sommation sur Z au lieu deN. Dans ce cas, il peut y avoir un anneau de convergence et lasérie ne converge que pour

z ∈ C = {z ∈ C : ρ1 ≺ |z| ≺ ρ2} . (6.7)

La transformation inverse s’opère généralement à l’aide detable. Elle est cependant définie comme

sk =1

2πi

∮C

S(z)zk−1 dz

où C est un chemin fermé parcouru dans le sens inversedes aiguilles d’une montre et à l’intérieur de l’anneau deconvergence.

6.6.2. Propriétés

Avec n ∈N, a, b ∈ C, alors

fkZ−−⇀↽−−Z−1

F(z),

a fk + bgkZ−−⇀↽−−Z−1

aF(z) + bG(z),

fk−nZ−−⇀↽−−Z−1

z−nF(z),

ak fkZ−−⇀↽−−Z−1

F( z

a

),

fk ∗ gkZ−−⇀↽−−Z−1

F(z)G(z),

kn fkZ−−⇀↽−−Z−1

(−z

ddz

)nF(z),

k fkZ−−⇀↽−−Z−1

−zddz

F(z),

f0 = limk→0

fkZ−−⇀↽−−Z−1

limz→+∞

F(z),

limk→+∞

fkZ−−⇀↽−−Z−1

limz→1

(z− 1)F(z).

6.7. Fonction de transfert

— On applique la tz à l’équation récurrente eq. (6.5) soit

N−1

∑i=o

aiz−iS(z) =M−1

∑j=0

biz−jE(z) (6.8)

puis

H(z) =S(z)E(z)

=∑M−1

j=o bjz−j

∑N−1i=o aiz−i

. (6.9)

— On a S(z) = H(z)E(z).— H(z) est la tz de la RI hk.— La réponse en fréquence s’obtient en parcourant le cercle

unitéz = eiωTe , ω ∈ R.

— Dans ce cas, la tz correspond également a la tfd.— La variable z parcourant le cercle unité, la réponse en

fréquence H(iω) est périodique de période 2πFe.— Ce qui correspond également à la périodisation induite

par l’échantillonnage.

6.8. Modèles standards

6.8.1. Modèle du premier ordre

— Définie par {sk+1 − ask = bek

sk0 connu.

— Résolution eq. homogène

sk0+1 = ask0

sk0+1 = ask0+1 = a2sk0

...

sk0+n = ansk0 .

34

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6.8. Modèles standards

δkZ−−⇀↽−−Z−1

1,

ukZ−−⇀↽−−Z−1

11− z−1 , avec 1 < |z|,

kukZ−−⇀↽−−Z−1

z−1

(1− z−1)2 , avec 1 < |z|,

akukZ−−⇀↽−−Z−1

11− az−1 , avec |a| < |z|,

kakukZ−−⇀↽−−Z−1

az−1

(1− az−1)2 , avec |a| < |z|,

ak cos(ω0k)ukZ−−⇀↽−−Z−1

1− az−1 cos(ω0)

1− 2az−1 cos(ω0) + a2z−2 , avec |a| < |z|,

ak sin(ω0k)ukZ−−⇀↽−−Z−1

az−1 sin(ω0)

1− 2az−1 cos(ω0) + a2z−2 , avec |a| < |z|.

Table 6.1. – Transformées usuelles, avec δk l’impulsion unitaire, uk l’échelon unitaire et a ∈ C.

Avec k0 = 0sk = aks0

— Avec second membre

sk0+n =XXXXask0+n−1 + bek0+n−1XXXXask0+n−1 =

XXXXXa2sk0+n−2 + abek0+n−2

...XXXXXan−1sk0+1 = ansk0 + an−1bek0

— Donc

sk0+n = ansk0 + bk−k0

∑l=1

al−1ek−l

ou encore avec k0 = 0 et s0 = 0

sn = bk

∑l=1

alek−l

= b(h ∗ e)n

soit la convolution entre l’entrée et la RI

hk = bakuk.

— La RI peut se déduire également en posant ek = δk puispar récursion.

— La RI est stable si |a| ≤ 1.

— La FT est

Z[

akuk

]=

b1− az−1 , avec |a| < |z|.

— La réponse en fréquence est

H(iω) =b

1− ae−iω

périodique de période 2π.

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Chapitre 6. Signaux et systèmes numériques

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Chapitre 7.

Asservissement numérique

7.1. Introduction

— Le système est numérique avec une commande kk et unesortie sk et une période d’échantillonnage Te.

— Le régulateur est un calculateur numérique avec un si-gnal d’erreur ek et délivrant la commande kk.

— La sortie sk est comparée avec la consigne ck pour délivrerle signal d’erreur.

— Le système numérique peut correspondre à un systèmeanalogique numériser avec des CAN, CNA, BOZ.

— Un filtre antirepliement peut être présent également.

— Les systèmes sont décrits par leur fonction de transferten z.

— On a E(z) = C(z) − S(z), C(z) = K(z)/E(z), G(z) =S(z)/E(z) et par conséquent

H(z) =C(z)G(z)

1 + C(z)G(z).

7.2. Calul de la fonction de transfert

Il existe deux méthodes.

1. Pour une valeur de Te, identifier la réponse indicielle,impulsionnelle, . . .

2. Si l’on connait la FT analogique G(p), en déduire la FTnumérique.

Pour ce deuxième point, plusieurs méthodes existent. Lasuivante est standard.

— On considère que le processus numérisé correspond à lamise en cascade de G(p) avec un BOZ.

— La RI d’un BOZ est b(t) = u(t) − u(t − Te). Sa FT estdonc

B(p) =1p− e−Te p 1

p=

1− e−Te p

p.

— La FT en z correspond à la tz de la transformée deLaplace inverse du produit

Ge(z) = Z[L−1 [B(p)G(p)]

]=(

1− z−1)×Z

[L−1

[G(p)

p

]].

— En conclusion on obtient la FT du processus numériséGe(z) ainsi :

1. On calcule

h(t) = L−1[

G(p)p

]2. On discrétise hk = h(kTe)

3. On calcule H(z) par TZ

4. On obtient la fonction de

Ge(z) =(

1− z−1)

H(z).

— Application au passe-bas du 1er ordre

Ga(p) =K

1 + Tp.

On ah(t) = K

(1− e−t/T

)u(t)

donchk = K

(1− e−kTe/T

)u(kTe)

et

H(z) = K(

zz− 1

− zz− z0

)avec z0 = e−Te/T . On en déduit

H(z) = Kz1− z0

(z− 1)(z− z0)

puis

Ge(z) =(

1− z−1)

H(z)

=z− 1

zH(z)

= K1− z0z− z0

.

— Si Ga est d’ordre n, Ge est d’ordre n.

— La FT Ge dépend de Te.

— Soient pi les pôles de Ga, alors les pôles de Ge sontzi = epi Te

7.3. Choix de Te

— Dépend de l’inertie du système.

— Si le signal est à fmax en fréquence maximale, on choisithabituellement

5 fmax ≤ Fe ≤ 25 fmax

pour avoir de la marge.

— Pour réguler un système bouclé— Pour un système du premier ordre de constante

de temps, T on considère 0,25 ≤ Te/T ≤ 1,25 soitTe ≈ T.

— Pour un système du second ordre de pulsation, ω0on considère 0,25 ≤ ω0Te ≤ 1,25 soit Te ≈ 1/ω0.

7.4. PID numérique

7.4.1. Intégrateur numérique

— L’équation récurrente est avec s0 = 0

sk+1 = sk +Te

Tiek.

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Chapitre 7. Asservissement numérique

— Sommation avec constante d’intégration Ti.

— Avec zS(z)− S(z) = TeTi

E(z) on a

H(z) =Te

Ti

1z− 1

à comparer avec la FT de l’intégrateur analogique (1/p).

— L’intégrateur introduit un pôle donc améliore la pré-cision, donc diminue l’erreur ou supprime une erreurstatique.

7.4.2. Dérivateur numérique

— L’équation récurrente est

sk = Tdek − ek−1

Te.

— C’est un opérateur de différence.

— Avec S(z) = TdTe

(E(z)− z−1E(z)

)on a

H(z) =TdTe

z− 1z

.

— Un zéro en z = 1 et un pôle en z = 0.

— Le zéro améliore la rapidité, mais diminue la stabilité etla précision.

7.4.3. Dérivateur filtré

— Le dérivateur filtré en analogique

DN =Td p

1 + TdN p

avec N ≈ 8− 10.

— Équivalent numérique

DN(z) =(

1− z−1)Z[L−1

[Dn(p)

p

]]=(

1− z−1) Nz

z− z0

avec z0 = e−NTe/T soit

DN(z) = Nz− 1z− z0

.

— Le pôle en z = z0 adoucit la réponse.

Exemple

Avec ek = uk alors sk = δkTdTe

avec le dérivateur. Avec ledérivateur filtré, on obtient

S(z) = Nz− 1z− z0

× zz− 1

= Nz

z− z0

soit sk = Nzk0.

7.4.4. PID

Analogique

C(p) = K

(1 +

1Ti p

+TD p

1 + TdN p

).

Numérique

C(z) = K(

1 +Te

Ti

1z− 1

+ Nz− 1z− z0

).

La programmation se fait avec l’équation récurrente par TZinverse et en posant K(z) = C(z)E(z), soit

kk+2 − (1 + z0)kk+1 + z0kk =

K((1 + N)ek+2 −

(1 + z0 + 2N − Te

Ti

)ek+1

+

(z0 + N − z0Te

Ti

)ek

).

Pour la causalité on pose k′ = k + 2, puis il suffit de fairel’application numérique.

7.5. Forme standard de fonction detransfert

7.5.1. Forme générale

Elle s’écrit

G(z) =K

(z− 1)n z−r N(z)D(z)

avec

— n intégration numérique (pôle z = 1)

— r retards purs (zéro z = 0)

— un gain statique K.

7.5.2. Premier ordre

— La FT est

G(z) =b0

z− z0

où b0 = K(1− z0) et z0 = e−Te/T .

— z0 ∈ R et 0 < z0 < 1, à comparer avec p0 = − 1T < 0.

— Le gain statique est s(+∞) = K si ek = uk.

7.5.3. Second ordre

— Paramétré par le facteur d’amortissement ξ et la pulsa-tion ω0.

— Sert de modèle à atteindre par asservissement.

— Deux formes de fonction de transfert :

— Dévelopée ou polynomiale, utile pour calculer lacommande par fonction récurrente

— Factorisée avec pôle zi = epi Te où

pi = −ξω0 ± iω0

√1− ξ2

et zéro, utile pour étudier le comportement.

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7.6. Réponse en fréquence

— On a

G(z) =b1z + b0

z2 + aaz + a0

=b1(z− z0)

(z− z1)(z− z∗1).

— Avec α = e−ξω0Te et ωp = ωo√

1− ξ2 on a

a0 = α2

a1 = −2α cos(ωoTe)

b0 = α2 + α

ω0ωp

sin(ωpTe

)− cos

(ωpTe

))b1 = 1− α

ω0ωp

sin(ωpTe

)+ cos

(ωpTe

))et

z0 = − b0b1

z1 = exp(−ξω0Te + iωpTe

)— Le calcul et calibrage se fait par ordinateur ou des

abaques.

— La mise en œuvre se fait par l’équation récurrente.

7.6. Réponse en fréquence

— Réponse G(iω) à une sinusoïde de pulsation ω avecp = iω, c’est-à-dire z = eiωTe .

— Pour un premier ordre

G(z = iω) =a

z− z0=

aeiωTe − z0

— On détermine le gain |G| et le déphasage arg G du sys-tème.

— Le terme eiωTe étant période de période ωe = 2π/Te =2πFe

— Donc G(z) est périodique de période 2π/Te.

— On dispose également des diagrammes de Bode, Nyquistet Black.

— On se limite à ω ∈ [0, ωe/2] par symétrie des systèmesréels.

7.7. Stabilité

— Les pôles zi caractérisent la dynamique.

— Un système est stable s’il revient au repos.

— On peut montrer facilement que la réponse à une impul-sion d’un système d’ordre n peut s’écrire

S(z) =A1z

z− z1+

A2zz− z2

+ . . .

soitsk = Azzk

1 + A2zk2 + . . .

— Donc un système est stable si |zi| < 1, ∀i. Les pôles sontdans le cercle unité.

— Plus un pôle est proche de (0, 0), plus le système estamorti.

7.7.1. Critère de Jury

Les pôles n’étant pas toujours aisés à calculer, on disposedu critère de Jury reposant sur l’étude du dénominateurdéveloppé

D(z) = anzn + an−1zn−1 + · · ·+ a0.

Alors le système est stable si D(1) > 0, et D(−1) > 0 pourn pair ou D(−1) < 0 pour n impair, et n − 1 contraintessatisfaites :

— |a0| < a2 pour n = 2,

— |a0| < a3 et |a21 − a2

3| > |a0a2 − a1a3| pour n = 3.

Pour n > 3, utiliser un ordinateur.

7.7.2. Exemples

Vérifier que

H1(z) =z− 0,5

z2 − 0,9z + 0,8

est stable et que

H2(z) =2(z + 2)

z2 − 3,5z− 2

ne l’est pas.

7.7.3. Marge de gain et de phase

Le critère est le même qu’en analogique, le point critiqueétant toujours (−180, 0). Le diagramme n’est calculé que pourz = eiωTe et 0 ≤ ω ≤ π

Te.

7.8. Précision

La précision correspond à la valeur finale

e(+∞) = limz→1

(z− 1)E(z)

qui peut s’écrire

E(z) =Sc(z)

1 + K(z−1)nz−r N(z)

D(z)

.

La précision dépend du nombre d’intégrations n voir table7.1.

n Échelon Rample Parabole

0 E01+K ∞ ∞

1 0 a TeK ∞

2 0 0 -Table 7.1. – Erreur statique après asservissement.

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Chapitre 7. Asservissement numérique

7.9. Synthèse de correcteur

7.9.1. Correction de la boucle ouverte

— On a la FTBO C(z)G(z).

— On choisit C(z) pour avoir

— n intégration pour améliorer la précision

— un gain ajusté pour le bon amortissement

— des zéros pour améliorer la stabilité et la rapidité

— On peut utiliser un PID numérique.

7.9.2. Modèle de référence

— On peut viser un modèle de référence H.

— Le plus souvent un second ordre avec ξ = 0,7 pour laFTBF.

— On en déduit

C(z) =H(z)

G(z) (1− H(z))

— Le correcteur est réalisable si

— C est causal, i.e., si deg N < deg D

— H est stable. Si il faut stabiliser G qui possède depôle |zi| > 1, alors C sera instable (seul) pour lescompenser.

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Troisième partie

Annexes

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Annexe A.

Second ordre amorti résonant

A.1. Caractéristiques de la réponse indicielle

Temps de montée tm = 1ω0√

1−ξ2(π − arccos ξ)

Temps de réponse à n% (ξ < 0, 7) tr ≈ 1ω0ξ ln (100/n)

Temps au pic tpic =π

ω0√

1−ξ2

Pseudopériode Tp = 2π

ω0√

1−ξ2

Dépassement D% = 100 e−πξ/√

1−ξ2

Nombre d’oscillations n ≈ Q = 12ξ

tm tpic t5%r

0

50

100

150

D%

−5%

+5%

Tp

t

%

ξ = 0,7

A.2. Caractéristiques du gain fréquentiel

Pulsation de résonance ωr = ω0√

1− 2ξ2

Pulsation de coupure ωc = ω0

√1− 2ξ2 +

√1 + (1− 2ξ2)2

Facteur de résonance m = 12ξ√

1−ξ2MdB = 20 log10(m)

Facteur de qualité Q = 12ξ QdB = 20 log10(Q)

ωr ω0 ωc

−10

0

MdB QdB

−3dB

ω

|H| dB

ξ = 0,7

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Annexe A. Second ordre amorti résonant

Table A.1. – Valeurs numériques pour un modèle du secondordre avec 0 < ξ < 1. La valeur ξ = 0,7 estoptimale pour le temps résiduel à 5%.

ξ tmω0 t5%r ω0 tpicω0 Tpω0 D% ωr

ω0

ωcω0

ωcωr

MdB

0,10 1,68 30 3,16 6,31 73 0,99 1,54 1,56 14,00,15 1,74 20 3,18 6,36 62 0,98 1,53 1,56 10,50,20 1,81 14 3,21 6,41 53 0,96 1,51 1,57 8,10,25 1,88 11 3,24 6,49 44 0,94 1,48 1,59 6,30,30 1,97 10,1 3,29 6,59 37 0,91 1,45 1,61 4,80,35 2,06 7,9 3,35 6,71 31 0,87 1,42 1,63 3,60,40 2,16 7,7 3,43 6,86 25 0,82 1,37 1,67 2,70,45 2,28 5,4 3,52 7,04 21 0,77 1,33 1,72 1,90,50 2,42 5,3 3,63 7,26 16 0,71 1,27 1,80 1,20,55 2,58 5,3 3,76 7,52 12,6 0,63 1,21 1,93 0,70,60 2,77 5,2 3,93 7,85 9,5 0,53 1,15 2,17 0,30,65 3,00 5,0 4,13 8,27 6,8 0,39 1,08 2,74 0,10,70 3,29 3,0 4,40 8,80 4,6 0,14 1,01 7,14 00,75 3,66 3,1 4,75 9,50 2,84 0,940,80 4,16 3,4 5,24 10,50 1,52 0,870,85 4,91 3,7 5,96 11,93 0,63 0,810,90 6,17 4,0 7,21 14,41 0,15 0,750,95 9,09 4,1 10,06 20,12 0,01 0,69

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Annexe B.

Décomposition en éléments simples

Soit H une fraction rationnelle complexe dont on souhaitefaire la décomposition en éléments simples. On note

H(p) =N(p)D(p)

où les polynômes N et D sont respectivement le numérateuret le dénominateur de H et p ∈ C la variable de Laplace.On suppose que N et D n’ont pas de racines en commun,c’est-à-dire que H ne peut être simplifié. Si N est de plus hautdegré que D, il faut commencer par une division euclidiennepour se ramener au cas d’un numérateur de plus bas degréque le dénominateur.

B.1. Division euclidienne

Cette opération consiste à trouver le couple de polynômes(Q, R) tel que N(p) = Q(p)D(p) + R(p) avec deg(R) <deg(D). Q et R sont respectivement le quotient et le restede la division euclidienne. La division étant effectuée, on peutécrire

H(p) = Q(p) +R(p)D(p)

.

On se trouve à présent dans le cas où le numérateur estde plus bas degré que le dénominateur, et on continue enrenommant R en N.

B.2. Éléments simples

Dans C, D peut être décomposé de manière unique sous laforme d’un produit de monômes, de sorte que

H(p) =N(p)

a ∏j(p− pj)nj

où a est une constante et les pj sont les pôles de H. Onappelle multiplicité d’un pôle le degré nj du monôme auquelil appartient. Si ce degré vaut 1, on parle de pôle simple, sinonon parle de pôles multiples.

Dans C, les éléments simples de H sont les fractions ration-nelles de la forme

Ajk

(p− pj)k avec Ajk ∈ C, 1 ≤ k ≤ nj.

c’est-à-dire les fractions rationnelles faisant intervenir lespôles de H individuellement, ou les monômes, à un degréinférieur ou égal à la multiplicité du pôle et avec un facteurscalaire pour chacun de ces degrés.

B.3. Décomposition en éléments simples

On montre que H peut se décomposer de manière uniquesous la forme de la somme d’éléments simples de H

H(p) = ∑j

nj

∑k=1

Ajk

(p− pj)k .

Pôles simples

Pour des pôles simples (nj = 1) on calcule les coefficientsAjk en multipliant H par p− pj puis en faisant p = pj ce quiannule les termes en Aij′ avec j′ 6= j.

Pôles multiples

Pour le calcul du coefficient Ajnj , on procède comme pourun pôle simple. Pour le calcul des autres coefficients, on peutsoit

— regarder le comportement en +∞,

— prendre des valeurs particulières,

— ou procéder par identification.

B.4. Exemple

Considérons

H(p) =2p + 3

(p + 1)(p− 1)2 .

Donc H possède un pôle simple p1 = 1 et un pôle multiplep2 = 1 de multiplicité 2 .

1. D’après ce qui précède H peut être décomposé sous laforme

H(p) =A1

p + 1+

B1p− 1

+B2

(p− 1)2 .

2. Multiplions H par p + 1

(p + 1)H(p) =2p + 3(p− 1)2 =

A1 + (p + 1)B1

p− 1+ (p + 1)

B2

(p− 1)2 .

En prenant p = −1 on obtient directement

A1 =−2 + 3

(−1− 1)2 =14

.

3. De même en multipliant H par (p− 1)2 puis en prenantp = 1 on obtient B2 = 5/2.

4. Pour le calcul de B1 on peut procéder par les trois mé-thodes de la partie B.3.

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Annexe B. Décomposition en éléments simples

Passage à la limite : nous avons

limp→+∞

pH(p)

= limp→+∞

[A1

p + 1+

B1p− 1

+B2

(p− 1)2

]= lim

p→+∞

[A1

11p + 1

+ B11

1p − 1

]= A1 + B1.

De pluslim

p→+∞pH(p) = 0.

DoncB1 = −A1 = −1

4.

Valeur particulière : nous avons

H(0) = 3 = A1 − B1 + B2

doncB1 =

14+

52− 3 = −1

4.

Identification : le numérateur doit s’écrire

N(p) =14(p− 1)2 + B1(p− 1)(p + 1) +

52(p + 1)

=14(p2 − 2p + 1) + B1(p2 − 1) +

52(p + 1)

=

(B1 +

14

)p2 + . . .

= 2p + 3

donc B1 = −1/4.

La décomposition en éléments simples donne

H(p) =2p + 3

(p + 1)(p− 1)2

=1/4

p + 1− 1/4

p− 1+

5/2(p− 1)2 .

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Annexe C.

Le tableau de Routh-Hurwitz

Le tableau de Routh permet de mettre en œuvre le critèrede Routh pour déterminer si un système est stable et sousquelles conditions. Les résultats du tableau reposent surle critère général de stabilité, page 23. Des programmesinformatiques, comme Scilab avec la fonction routh_t,peuvent assister au calcul.

Soit H(p) la fonction de transfert du système et D(p) sondénominateur, un polynôme de degré n. Sa forme développée,aisément calculable, s’écrit

D(p) = an pn + an−1 pn−1 + · · ·+ a1 p + a0.

Le tableau se construit ainsi : les deux premières lignes sedéfinissent à partir des an puis les suivantes se calculentsuccessivement

an an−2 an−4 · · ·an−1 an−3 an−5 · · ·A1 A2 · · ·B1 B2 · · ·...

...M1 M2 · · ·N1 N2 · · ·O1 O2 · · ·

avec les termes croisés

A1 =an−1an−2 − anan−3

an−1A2 =

an−1an−4 − anan−5an−1

......

B1 =A1an−3 − an−1 A2

A1O1 =

N1 M2 −M1N2N1

.

Théorème 7. Le nombre de pôles à partie réelle positive de la fonc-tion de transfert H(p) est égal au nombre de changements de signedans la première colonne. En conséquence, le système est stable sitous les coefficients de la première colonne sont positifs.

Exemple

Soit un système, avec pour FTBO

G(p) =K

p(p2 + p + 3),

placé dans une boucle à retour unitaire. La FTBF est alors

H(p) =G(p)

1 + G(p)=

Kp(p2 + p + 3) + K

=N(p)D(p)

.

Le dénominateur de la FTBF est

D(p) = p(p2 + p + 3) + K = p3 + p2 + 3p + K.

On applique le critère de Routh en construisant le tableausuivant

1 31 K

3− K 0K 0

qui n’a aucun changement de signe dans la première colonnesi 3− K > 0. Le système est stable en boucle fermée si K < 3.

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Annexe C. Le tableau de Routh-Hurwitz

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Annexe D.

Lexique français-anglais

A

abaque de Black-Nichols Nichols chartaction directe feed-forwardactionneur actuatoramortissement dampinganalyse fréquentielle frequency analysisasservissement feedback controlavance de phase phase leadavance / retard lead / lag

B

bande passante bandwidthbloqueur d’ordre zéro zero-order holdboucle ouverte open loopboucle fermée closed loopbruit aléatoire random noise

C

calculateur computercapteur sensorcommande controlconsigne reference inputconstante de temps time constantcontre-réaction feedbackconv. analogique-numérique analog-to-digital converterconv. numérique-analogique digital-to-analog convertercorrecteur controllercouple torquecourbe de gain magnitude curvecourbe de phase phase curvecritère de stabilité stability criterion

D

dépassement overshootdéphasage dephasingdeuxième ordre second orderdiagramme de Bode Bode plot

E

échantillonnage samplingéchelon unité unit steperreur de poursuite tracking errorerreur de régime permanent steady-state errorerreur en vitesse velocity error

F

facteur d’amortissement damping ratiofacteur de résonance resonant peakfiltre antirepliement antialiasing filterfonction de transfert transfer function

G – I – L

gain gainintégrateur integratorlinéarisation linearization

P

position des pôles pole locationspoursuite trackingprécision accuracypremier ordre first orderprocessus plant

R

rampe ramprégime permanent steady stateréglage du PID PID tuningrégulateur regulatorrejet de perturbation disturbance rejectionréponse dynamique dynamic responseréponse impulsionnelle impulse responseréponse indicielle step responseréponse transitoire transient responseretard de phase phase lagretard pur pure time delayrobustesse robustness

S

saturation saturationschéma bloc block diagramsensibility sensitivitysignal de commande control signalsimulation simulationstabilité stabilitysynthèse du correcteur compensator designsystème à retour unitaire unity feedback systemsystème dynamique dynamical systemsystème non linéaire non linear system

T

temps de montée rise timetemps de pic peak timetemps de réponse settling timetransformation de Laplace Laplace transformationtransformée de Laplace Laplace transform

V

valeurs propres eigenvaluesvecteurs propres eigenvectors

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Annexe D. Lexique français-anglais

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Annexe E.

Questions de cours

1. Décrire le principe de la régulation automatique parboucle d’asservissement en s’appuyant sur l’exempled’une régulation de température avec un système à bi-lame (loi de commande en tout ou rien).

2. Dessiner le schéma de principe de la régulation d’altitudeassurée par le pilote automatique d’un avion (capteur :altimètre, actionneur : gouvernail de profondeur). Indi-quer toutes les grandeurs pertinentes dans le domainetemporel.

3. Citer les principales qualités d’un asservissement.4. Qu’appelle-t-on le point de repos d’un système ? le ré-

gime statique ? le régime dynamique ?5. Définir un système linéaire invariant par translation.6. Définir la réponse impulsionnelle d’un système linéaire

invariant par translation et donner la relation entre l’en-trée, la sortie et la réponse pour un tel système.

7. Qu’est-ce qu’une fonction de transfert ?8. Quelles sont les trois représentations graphiques clas-

siques d’une fonction de transfert en automatique ?9. Quel est le lien entre réponse impulsionnelle et fonction

de transfert ? Le démontrer en considérant les signauxpropres des systèmes linéaires invariants par translation.

10. Quelle est la définition du décibel (dB) ? Qu’est-ce que lafréquence de coupure à −3dB ?

11. Qu’est-ce qu’un système du premier ordre ? En donnerla fonction de transfert. Tracer l’allure de la réponseindicielle d’un tel système.

12. Représenter les diagrammes de Bode d’un filtre passe-baset d’un filtre passe-haut du premier ordre.

13. Quels sont en fonction du facteur d’amortissement ξ lesdifférents régimes de fonctionnement d’un système dusecond ordre. Tracer l’allure de la réponse indicielle danschaque cas.

14. Qu’appelle-t-on un second ordre équivalent (ou domi-nant) ?

15. Représenter un système bouclé à retour unitaire de fonc-tion de transfert en boucle ouverte G(p). Quelle est lafonction de transfert en boucle fermée H(p) ?

16. Énoncer le critère général de stabilité des systèmes.17. Énoncer le critère de Nyquist sur la stabilité des systèmes

bouclés.18. Énoncer le critère du Revers dans le plan de Black (faire

un schéma). Définir graphiquement les marges de gainet de phase.

19. Qu’appelle-t-on la régulation ? la poursuite ? Dans lesdeux cas, quelle est la grandeur que l’on cherche à annu-ler ?

20. Quels sont les principes qui guident le choix d’une loi decommande ?

21. À quoi sert un correcteur dans un système bouclé ?22. Qu’est-ce qu’un correcteur PID ? En donner la fonction

de transfert.23. Expliquer, en s’appuyant sur des schémas, les différences

entre les asservissements analogiques, numériques etanalogiques pilotés par ordinateur.

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