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Bâtisseurs Journal catholique de l’agglomération dunkerquoise Tét eghem, Uxem, Lef f r i nckouck e- v i l l age P aroisse l a-C roix-d e s- C ha m p s 97 1e50 Le coin du poète : si on pointait le nez dehors P. 4 Le mois de la Bible P. 4 Agenda P. 4 Carnet paroissial P. 4 Clotûre du synode provincial P. 5 P. 4 Encyclique laudato si’ Ils sont sortis de l’ombre P ersonne ne les connaissait On croyait leur pays aux mains des violents et des insurgés de ce monde, et pour- tant au milieu du peuple, comme «la semence plantée en terre donne du fruit» se poursuivait inlassablement ce long combat, celui du dialogue et de la patience. Ils croyaient dans la capacité de l’homme à défendre ses droits, à mener au quotidien mille gestes de solida- rité, s’accrochant cette vertu d’espérance qu’on y arri- verait un jour. Prix Nobel de la Paix. Ces quatre associations de Tunisie, un syndicat UGTT, le patronat, la ligue tunisienne des droits de l’homme, et l’ordre des avocats : voilà qui nous conforte que l’on ne peut rien entreprendre si l’on est seul, et que la complémentarité de nos richesses est le seul chemin vers la paix. Quelle Joie de mettre en lumière ces acteurs de l’ombre, tous les bénévoles associatifs et autres qui se donnent auprès des pauvres, des réfugiés, des gens des rues, des sans travail pour tracer et ouvrir sans cesse de vrais chemins d’humanité. Ce n’est pas la première fois que le prix Nobel de la paix met en lumière ces «fourmis de la solidarité» œuvrant au quotidien pour la fraternité. Cela ne peut que nous conforter et nous encourager à poursuivre notre présence auprès des hommes de bonne volonté, veilleurs et bâtisseurs de paix. Bientôt Noël, ne nous trompons pas de fête Manu Langrand, curé de la paroisse La Croix des Champs, aumônier de la mission de la mer DÉCEMBRE 2015 - N° 144 Eglise Saint-Pierre Chapelle Sainte-Catherine Chapelle ND des Neiges Eglise Saint-Amand PAROISSE LA CROIX DES CHAMPS 2 BIS, ROUTE DE LA BRANCHE - 59229 TETEGHEM TÉL. 03 28 26 14 04 Quelle joie de mettre en lumière...

Bâtisseurs - Paroisse La Croix des champsplacroixdeschamps.free.fr/batisseurs/2015-1210-Batisseurs N- 144... · «la semence plantée en terre ... complémentarité de nos richesses

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BâtisseursJournal catholique de l’agglomération dunkerquoise

Téteghem, Uxem, Leffrinckoucke-village

Paroisse la-Croix-des-Champs

97

1e50

Le coin du poète : si on pointait le nez dehors P. 4Le mois de la Bible P. 4Agenda P. 4Carnet paroissial P. 4Clotûre du synode provincial P. 5

P. 4Encyclique laudato si’

Ils sont sortis de l’ombre

Personne ne les connaissait

On croyait leur pays aux

mains des violents et des

insurgés de ce monde, et pour-

tant au milieu du peuple, comme

«la semence plantée en terre

donne du fruit» se poursuivait inlassablement ce long

combat, celui du dialogue et de la patience.

Ils croyaient dans la capacité de l’homme à défendre

ses droits, à mener au quotidien mille gestes de solida-

rité, s’accrochant cette vertu d’espérance qu’on y arri-

verait un jour.

Prix Nobel de la Paix.

Ces quatre associations de Tunisie, un syndicat UGTT,

le patronat, la ligue tunisienne des droits de l’homme,

et l’ordre des avocats : voilà qui nous conforte que l’on

ne peut rien entreprendre si l’on est seul, et que la

complémentarité de nos richesses est le seul chemin

vers la paix.

Quelle Joie de mettre en lumière ces acteurs de

l’ombre, tous les bénévoles associatifs et autres qui

se donnent auprès des pauvres, des réfugiés, des gens

des rues, des sans travail pour tracer et ouvrir sans

cesse de vrais chemins d’humanité.

Ce n’est pas la première fois que le prix Nobel de la

paix met en lumière ces «fourmis de la solidarité»

œuvrant au quotidien pour la fraternité.

Cela ne peut que nous conforter et nous encourager

à poursuivre notre présence auprès des hommes de

bonne volonté, veilleurs et bâtisseurs de paix.

Bientôt Noël, ne nous trompons pas de fête

❙ Manu Langrand, curé de la paroisse La Croix des Champs, aumônier de la mission de la mer

DÉCEMBRE 2015 - N° 144

Eglise Saint-Pierre Chapelle Sainte-Catherine Chapelle ND des Neiges Eglise Saint-Amand

PAROISSE LA CROIX DES CHAMPS 2 BIS, ROUTE DE LA BRANCHE - 59229 TETEGHEM TÉL. 03 28 26 14 04

Quelle joie de mettre en lumière...

Littoral Dunkerquois2 3Littoral Dunkerquois

Noël, fête de l’accueilViviane Benoit Sœur Jeanne-Marie Legois

Joanne FacompréDavid Sobrie

Viviane Benoit est permanente à la Mission Ouvrière de Dunkerque, elle nous dit comment se vit Noël dans le monde ouvrier qu’elle côtoie. La Mission ouvrière fait le lien entre l’ACE, la JOC, l’ACO, les prêtres ouvriers, les diacres, la pastorale des migrants...tous ceux qui vivent dans les quartiers, au cœur du monde ouvrier.

Nous approchons de Noël, qu’est-ce que Noël signifie pour vous ?Quand on demande aux enfants quel est leur mois préféré, leur réponse est le plus souvent le mois de leur anniversaire ou le mois de décembre, le mois de Noël. Pour moi, cela signifie l’envie d’être reconnu comme un être unique. Or l’histoire de Jésus c’est justement une his-toire unique, celle de l’Incar-nation : Dieu fait homme. La célébration de la naissance de Jésus c’est le signe d’un renou-veau, la promesse d’un pos-sible, l’espérance d’un monde plus juste ou les richesses se-raient partagées, où l’on ne souffrirait plus ni de la faim, ni de la guerre, ni de l’indif-férence, ni de la solitude ; un monde où chaque enfant, jeune et adulte aurait droit à la parole et au respect.Chaque année, la Mission Ou-vrière organise une célébra-tion de Noël. Il y a deux ans, elle a invité les participants à

rapporter un objet qui a servi à construire la crèche, crèche marquée par les galères, les espoirs, les solidarités d’au-jourd’hui, et chacun a com-menté le choix de cet objet, sa signification. Un migrant avait apporté un crayon ; il était journaliste en exil, on lui avait coupé la parole, interdit de té-moigner dans son pays...Après la célébration, on se ras-semble autour d’une coquille et une tasse de chocolat et cela se prolonge car les gens aiment échanger ; dans notre monde, il y a énormément de solitude. Les familles retrouvent le che-min de l’Eglise ...Cette fête nous inscrit dans une tradition millénaire, c’est une chaîne qui se poursuit. On a l’impression de continuer une histoire. Les non-croyants aussi fêtent Noël, à leur manière, mais ce jour-là, ils sont plus sensibles à ce que nous vou-lons exprimer. En période de Noël, on fait plus attention aux autres, d’ailleurs les médias

transmettent notre message de solidarité et c’est important d’être en communion avec les autres ....Noël c’est aussi le temps des réunions de famille, la joie de se retrouver, même s’il y a par-fois des difficultés (à ce mo-ment-là on les met entre paren-thèses). Noël c’est un temps privilégié de paix ; on parle sou-vent de trêve c’est exact, mais c’est, hélas, trop court. C’est un nouveau départ. Pour les parents, c’est l’occasion d’of-frir des cadeaux, de la magie aux enfants, c’est quelquefois beaucoup de dépenses pour donner de la joie ; mais il est parfois nécessaire d’oublier un peu la réalité.Quel message souhaitez-vous transmettre pour Noël ?Noël, c’est la promesse d’un possible (thème de notre ré-flexion l’an dernier), mais il ne faut pas se contenter de l’affir-mer, nous devons aussi nous in-terroger : Comment vit-on avec les autres pour que ça aille

mieux ? Comment être fraternel ? Comment vivre la fraternité ?Cette année notre Noël est pla-nétaire, c’est-à-dire que l’ac-cent est mis sur la Terre, notre planète : à la suite de notre

pape François, nous sommes invités à nous inspirer de l’en-cyclique Laudate Si, et, à l’image de Saint François, ten-ter de nous interroger comment sont inséparables la préoccu-

pation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engage-ment pour la société et la paix intérieure.

Propos recueillis par François Lefebvre

Séminariste en insertion à Dunkerque David Sobrie, outre ses activités pastorales, passe une partie de la semaine à la communauté Emmaüs, il témoigne de sa foi et de son engagement en ces semaines qui précèdent Noël.

«Dans quelques se-maines ce sera la course aux achats, les maga-

sins, grands et petits, ouvri-

ront le dimanche ; tout cela pour consommer, toute cette agitation pour posséder...Noël est bien plus que cela :

rappelons la première lecture de la messe de la nuit.

«Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière.Sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi.» (ISAIE 9, 1-2)

Dieu s’est fait petit enfant pour renouer l’Alliance, al-liance qui était rompue car le peuple avait voulu son in-dépendance, le peuple avait voulu tout le pouvoir. Cette al-liance c’est Dieu qui s’incarne en Jésus petit enfant.Aujourd’hui, le peuple c’est nous, c’est nous qui mar-chons, nous marchons vers quelque chose de plus grand... si nous savons ouvrir les yeux.Devant un enfant, notre cœur s’ouvre à la tendresse, c’est l’émerveillement. Noël nous appelle à changer notre cœur, à quitter notre tendance à l’égoïsme, à ouvrir notre cœur à la tendresse et à la miséricorde.

Comment vivez-vous cela à Emmaüs ?A Emmaüs, je rencontre et je travaille avec des personnes qui ont vécu des histoires très lourdes à porter, cela s’ex-prime parfois par de l’indiffé-rence, des violences verbales mais aussi par une volonté de s’en sortir. C’est un appel à nous qui vivons dans un cer-tain confort. Avec tout cela, on essaie de vivre en commu-nauté, avec bienveillance ; manifester une certaine ten-dresse, de la patience dans les gestes de la vie com-mune. Le respect aussi est essentiel, surtout ne pas être intrusif dans leur vie. On es-saie aussi de témoigner de la miséricorde de Dieu, non par des paroles mais par des atti-tudes concrètes.Quels signes d’Espérance voyez-vous aujourd’hui ?Ce qui me parle le plus c’est la grande solidarité des com-pagnons vis-à-vis des mi-grants. Avec toutes leurs difficultés, les compagnons ne sont pas indifférents à

la détresse de ces hommes et de ces femmes. Récem-ment des bénévoles anglais sont venus fabriquer des ca-banes à l’approche de l’hi-ver. A Emmaüs, nous culti-vons le souci des autres et les compagnons sont sen-sibles à ce que vivent les mi-grants alors qu’eux-mêmes sont dans la peine ; ils font tout ce qu’ils peuvent pour aider les autres à s’en sortir. Ils leur apportent des repas, par exemple, et cette activité est à prendre en compte dans l’équilibre de la vie en communauté. C’est cela le message d’Espérance : les té-nèbres ne l’emporteront pas, c’est la Lumière qui l’empor-tera. Dans un monde de vio-lence, Dieu s’incarne dans un petit enfant qui devient prince de la paix.Quel message donneriez-vous pour Noël ?Noël c’est traditionnellement le temps des retrouvailles en famille, alors je lance un ap-pel :

Comment vivons-nous Noël ? N’oublions pas les personnes isolées ; le temps de Noël semble très long pour les per-sonnes seules, soyons sen-sibles à leur détresse. Ayons au moins une pensée pour elles en cette nuit.Comment vivons-nous Noël face aux migrants ? Marie et Joseph ont vécu ce rejet, cette solitude dans l’in-différence générale, rejetés dans une pauvre étable.Mais ils n’étaient pas seuls, l’enfant Dieu apporte la lu-mière au milieu des té-nèbres. C’est Dieu qui nous éclaire en s’incarnant. Il est devenu homme au mi-lieu des hommes. Jésus, le Christ a vécu notre condition d’homme dans la souffrance, jusqu’à la mort. La lumière de Noël annonce la lumière de la Résurrection, ne l’ou-blions pas. Noël nous bous-cule par rapport à tout ce que nous vivons, par rapport au monde dans lequel nous vi-vons.»

F. L.

Sœur Jeanne-Marie Legois fait partie de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil de la paroisse Saint-Gilles (Dunkerque). Pour Bâtisseurs, elle a accepté de témoigner de son engagement, et du relief que lui donne la fête de Noël.

Dans la paroisse Saint-Gilles de Dunkerque, qui comprend les clo-

chers de Saint-Eloi, Saint-Martin et Saint-Jean-Baptiste, l’équipe d’accompagnement des familles en deuil est nom-breuse : pas moins d’une quinzaine de personnes, des organistes aux sacristains, des prêtres aux laïcs qui ren-contrent les familles dans ces moments difficiles.Cet accompagnement com-mence souvent par une écoute des familles, quelques ques-tions, afin d’envisager la cé-lébration et son déroulement. Pour Sœur Jeanne-Marie, l’empathie est la règle. Elle-même a connu la perte d’êtres chers, ce qui lui fait dire que «pour être dans les équipes des funérailles, il faut peut-être avoir déjà souffert» de la perte d'un proche, pour être mieux à même de comprendre ceux que l'on accompagne.Pour ces familles, rédiger, et, peut-être plus encore, lire le mot d’accueil lors de la célé-

bration, afin de présenter ce-lui ou celle dont on célèbre les funérailles, n’est pas tou-jours simple, et l’équipe d’ac-compagnement est là pour les épauler. «On essaye de faire ressortir ce qu’il y avait de bon dans cette personne, ce qui peut susciter l’espérance, pour qu’on se souvienne d’elle dans la paix et la douceur, en mettant en avant l’action de grâces. On peut aussi faire ressortir l’expression que la foi avait dans la vie de cette per-sonne. Souvent, on nous dit que le défunt était “croyant mais pas pratiquant”, mais cela n’empêche pas une vie de foi : faire baptiser ses en-fants, par exemple, ce n’est pas rien. C’est une foi que le défunt ne savait peut-être pas toujours exprimer, mais qu’il pouvait vivre».Si c’est la fête de Pâques, célébrant la résurrection du Christ, qui semble donner tout leur sens aux funérailles chrétiennes, la fête de Noël ne leur est pas non plus étran-

gère. Elle célèbre la naissance du messie, et l’espérance qui lui était liée. De même, pour Sœur Jeanne-Marie, «tout ne s’arrête pas à la mort. Les dé-funts ne sont pas retournés au néant, ils connaissent une nouvelle vie, ou une vie qui continue, mais en Dieu. On ne sait pas comment, c’est la foi qui nous dit cela, on est aux portes du Mystère».C’est cette espérance en une nouvelle vie que l’équipe d’ac-compagnement souhaite faire passer, doucement, auprès des familles en deuil. Elle sait bien que «ça n'empêche pas que les chrétiens souffrent autant que les autres quand ils perdent un être cher». Mais elle peut constater aussi que les familles entendent bien souvent le message d'espérance qui leur est proposé : «Dans 90% des cas, les familles s’apaisent au cours de la cérémonie. On y entend des paroles de paix, cette paix du Royaume de Dieu que le Christ est venu

établir à Noël. Quand on voit que l’espérance ne passe pas, c’est difficile, mais on dit aux familles qu’on priera pour elles et le défunt», ce défunt avec lequel, elle en est persuadée, les liens ne disparaissent pas totalement. «Au moment de la mort, il y a un grand vide, mais il est im-portant de garder un lien avec le défunt, en pensant à lui, en lui disant ce qu’on lui au-rait dit s’il était encore à nos côtés. On peut croire à cette proximité des défunts.»Quand on lui demande enfin quel serait le message qu’elle voudrait faire passer aux lec-teurs de ce journal, ce sont tout naturellement les mots de paix et d’espérance qui re-viennent dans la bouche de Sœur Jeanne-Marie : «Que Noël apporte la paix, même si ce n’est pas tout de suite la joie, la paix et l’espérance de revoir dans un monde meil-leur ceux qui nous ont quittés, tous ceux que l’on a aimés.»

Loïc Figoureux

Joanne Facompré est catéchiste depuis plus de vingt ans. Depuis neuf ans, elle est aussi devenue Animatrice en Pastorale, pour le monde du handicap.

«Noël, pour moi, c’est presque tous les jours ! Plus je relis ma mission,

plus je me dis que c’est une chance de rencontrer ce pu-blic, que ce soient les enfants, les ados ou les adultes». Cet enthousiasme, Joanne Facom-pré le tire de la relation qu’elle a tissée avec toutes les per-sonnes du monde du handicap qu’elle accompagne. Il peut s’agir d’enfants autistes, en retard intellectuel, triso-miques, ou connaissant des troubles du comportement, pour lesquels elle met en place une catéchèse sur mesure, pas-sant par les gestes, les travaux manuels. Il peut s’agir aussi d’enfants ou d’adolescents qu’elle accompagne dans les groupes de catéchèse organi-sés par les paroisses, ou dans les aumôneries de collèges. Elle accompagne également des adultes, qui se réunissent plusieurs fois dans l’année, au-tour d’un thème et d’activités manuelles.

Mais quel que soit l’âge des personnes qu’elle rencontre, Joanne reste émerveillée de la richesse de ces moments : «Même s’il y a des rencontres plus difficiles, parce que chaque rencontre est un petit défi, quand on prend du recul, on voit que c’est beau. J’ai la chance de pouvoir annoncer la Bonne Nouvelle, mais je ne sais pas qui apprend le plus à l’autre, surtout au point de vue de la relation au Christ. Parce que les enfants surtout ont une vraie relation de cœur à cœur avec Dieu. Par exemple, j’ai en tête un enfant trisomique qui s’est un jour tourné vers la sta-tue de Marie et a dit tout sim-plement : “Marie, je t’aime”, ou cet autre enfant qui s’est adressé à Jésus pour dire : “Jé-sus, tu comprends tout, alors tu peux tout pardonner”. C’est eux qui me montrent quelle doit être ma relation au Christ».Les relations sont directes, sans faux-semblants. Et quand les enfants vont à la chapelle, ils

parlent tout simplement à Jé-sus, ou le regardent, et Joanne sent bien qu’une relation se crée. «Quand ils en parlent, on voit que Jésus est quelqu’un de leur famille. On sent un compa-gnonnage », et la fête de Noël est une occasion toute particu-lière de l’approfondir.

Comme pour tous les enfants, la perspective d’une fête et des cadeaux rend Noël particuliè-rement excitant, mais «on leur montre qu’il n’y a pas que ça. On veut aussi faire passer cette Bonne Nouvelle qu’est le Christ. On va travailler cette année sur le lumignon, cette lumière qui naît, et qu’on va mettre chez soi. On prépare aussi nos cœurs pendant l’Avent : qu’est-ce qu’on fait de bon ?»Cette mission, par les quali-

tés d’adaptation qu’elle de-mande, est loin d’être de tout repos, mais Joanne croit «à la force de l'Esprit Saint. Il est là avec moi, il ne me laisse pas seule». Elle s'émerveille aussi des progrès des enfants, dans le dessin, la parole, et apprécie les échanges en vérité avec leurs parents. Après neuf années de mission dans ce monde du handicap qu'elle ne connaissait pas, et qui lui apporte tant, elle souhaite aux lecteurs de ce journal, de vivre toute l'année l'ouverture aux autres, la charité, que l'on met tant en avant à Noël : «Vivez pleine-ment ! Je souhaite aux lec-teurs qu’ils aient la chance de connaître les joies de Noël toute l’année. Donnez ! Quand on donne, on reçoit. On pense plus aux autres pour Noël, mais faites-le toute l’année, et vous verrez que vous recevrez !».

L. F.

les enfants ont une vraie relation de cœur à cœur avec Dieu

Littoral Dunkerquois2 3Littoral Dunkerquois

Noël, fête de l’accueilViviane Benoit Sœur Jeanne-Marie Legois

Joanne FacompréDavid Sobrie

Viviane Benoit est permanente à la Mission Ouvrière de Dunkerque, elle nous dit comment se vit Noël dans le monde ouvrier qu’elle côtoie. La Mission ouvrière fait le lien entre l’ACE, la JOC, l’ACO, les prêtres ouvriers, les diacres, la pastorale des migrants...tous ceux qui vivent dans les quartiers, au cœur du monde ouvrier.

Nous approchons de Noël, qu’est-ce que Noël signifie pour vous ?Quand on demande aux enfants quel est leur mois préféré, leur réponse est le plus souvent le mois de leur anniversaire ou le mois de décembre, le mois de Noël. Pour moi, cela signifie l’envie d’être reconnu comme un être unique. Or l’histoire de Jésus c’est justement une his-toire unique, celle de l’Incar-nation : Dieu fait homme. La célébration de la naissance de Jésus c’est le signe d’un renou-veau, la promesse d’un pos-sible, l’espérance d’un monde plus juste ou les richesses se-raient partagées, où l’on ne souffrirait plus ni de la faim, ni de la guerre, ni de l’indif-férence, ni de la solitude ; un monde où chaque enfant, jeune et adulte aurait droit à la parole et au respect.Chaque année, la Mission Ou-vrière organise une célébra-tion de Noël. Il y a deux ans, elle a invité les participants à

rapporter un objet qui a servi à construire la crèche, crèche marquée par les galères, les espoirs, les solidarités d’au-jourd’hui, et chacun a com-menté le choix de cet objet, sa signification. Un migrant avait apporté un crayon ; il était journaliste en exil, on lui avait coupé la parole, interdit de té-moigner dans son pays...Après la célébration, on se ras-semble autour d’une coquille et une tasse de chocolat et cela se prolonge car les gens aiment échanger ; dans notre monde, il y a énormément de solitude. Les familles retrouvent le che-min de l’Eglise ...Cette fête nous inscrit dans une tradition millénaire, c’est une chaîne qui se poursuit. On a l’impression de continuer une histoire. Les non-croyants aussi fêtent Noël, à leur manière, mais ce jour-là, ils sont plus sensibles à ce que nous vou-lons exprimer. En période de Noël, on fait plus attention aux autres, d’ailleurs les médias

transmettent notre message de solidarité et c’est important d’être en communion avec les autres ....Noël c’est aussi le temps des réunions de famille, la joie de se retrouver, même s’il y a par-fois des difficultés (à ce mo-ment-là on les met entre paren-thèses). Noël c’est un temps privilégié de paix ; on parle sou-vent de trêve c’est exact, mais c’est, hélas, trop court. C’est un nouveau départ. Pour les parents, c’est l’occasion d’of-frir des cadeaux, de la magie aux enfants, c’est quelquefois beaucoup de dépenses pour donner de la joie ; mais il est parfois nécessaire d’oublier un peu la réalité.Quel message souhaitez-vous transmettre pour Noël ?Noël, c’est la promesse d’un possible (thème de notre ré-flexion l’an dernier), mais il ne faut pas se contenter de l’affir-mer, nous devons aussi nous in-terroger : Comment vit-on avec les autres pour que ça aille

mieux ? Comment être fraternel ? Comment vivre la fraternité ?Cette année notre Noël est pla-nétaire, c’est-à-dire que l’ac-cent est mis sur la Terre, notre planète : à la suite de notre

pape François, nous sommes invités à nous inspirer de l’en-cyclique Laudate Si, et, à l’image de Saint François, ten-ter de nous interroger comment sont inséparables la préoccu-

pation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engage-ment pour la société et la paix intérieure.

Propos recueillis par François Lefebvre

Séminariste en insertion à Dunkerque David Sobrie, outre ses activités pastorales, passe une partie de la semaine à la communauté Emmaüs, il témoigne de sa foi et de son engagement en ces semaines qui précèdent Noël.

«Dans quelques se-maines ce sera la course aux achats, les maga-

sins, grands et petits, ouvri-

ront le dimanche ; tout cela pour consommer, toute cette agitation pour posséder...Noël est bien plus que cela :

rappelons la première lecture de la messe de la nuit.

«Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière.Sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi.» (ISAIE 9, 1-2)

Dieu s’est fait petit enfant pour renouer l’Alliance, al-liance qui était rompue car le peuple avait voulu son in-dépendance, le peuple avait voulu tout le pouvoir. Cette al-liance c’est Dieu qui s’incarne en Jésus petit enfant.Aujourd’hui, le peuple c’est nous, c’est nous qui mar-chons, nous marchons vers quelque chose de plus grand... si nous savons ouvrir les yeux.Devant un enfant, notre cœur s’ouvre à la tendresse, c’est l’émerveillement. Noël nous appelle à changer notre cœur, à quitter notre tendance à l’égoïsme, à ouvrir notre cœur à la tendresse et à la miséricorde.

Comment vivez-vous cela à Emmaüs ?A Emmaüs, je rencontre et je travaille avec des personnes qui ont vécu des histoires très lourdes à porter, cela s’ex-prime parfois par de l’indiffé-rence, des violences verbales mais aussi par une volonté de s’en sortir. C’est un appel à nous qui vivons dans un cer-tain confort. Avec tout cela, on essaie de vivre en commu-nauté, avec bienveillance ; manifester une certaine ten-dresse, de la patience dans les gestes de la vie com-mune. Le respect aussi est essentiel, surtout ne pas être intrusif dans leur vie. On es-saie aussi de témoigner de la miséricorde de Dieu, non par des paroles mais par des atti-tudes concrètes.Quels signes d’Espérance voyez-vous aujourd’hui ?Ce qui me parle le plus c’est la grande solidarité des com-pagnons vis-à-vis des mi-grants. Avec toutes leurs difficultés, les compagnons ne sont pas indifférents à

la détresse de ces hommes et de ces femmes. Récem-ment des bénévoles anglais sont venus fabriquer des ca-banes à l’approche de l’hi-ver. A Emmaüs, nous culti-vons le souci des autres et les compagnons sont sen-sibles à ce que vivent les mi-grants alors qu’eux-mêmes sont dans la peine ; ils font tout ce qu’ils peuvent pour aider les autres à s’en sortir. Ils leur apportent des repas, par exemple, et cette activité est à prendre en compte dans l’équilibre de la vie en communauté. C’est cela le message d’Espérance : les té-nèbres ne l’emporteront pas, c’est la Lumière qui l’empor-tera. Dans un monde de vio-lence, Dieu s’incarne dans un petit enfant qui devient prince de la paix.Quel message donneriez-vous pour Noël ?Noël c’est traditionnellement le temps des retrouvailles en famille, alors je lance un ap-pel :

Comment vivons-nous Noël ? N’oublions pas les personnes isolées ; le temps de Noël semble très long pour les per-sonnes seules, soyons sen-sibles à leur détresse. Ayons au moins une pensée pour elles en cette nuit.Comment vivons-nous Noël face aux migrants ? Marie et Joseph ont vécu ce rejet, cette solitude dans l’in-différence générale, rejetés dans une pauvre étable.Mais ils n’étaient pas seuls, l’enfant Dieu apporte la lu-mière au milieu des té-nèbres. C’est Dieu qui nous éclaire en s’incarnant. Il est devenu homme au mi-lieu des hommes. Jésus, le Christ a vécu notre condition d’homme dans la souffrance, jusqu’à la mort. La lumière de Noël annonce la lumière de la Résurrection, ne l’ou-blions pas. Noël nous bous-cule par rapport à tout ce que nous vivons, par rapport au monde dans lequel nous vi-vons.»

F. L.

Sœur Jeanne-Marie Legois fait partie de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil de la paroisse Saint-Gilles (Dunkerque). Pour Bâtisseurs, elle a accepté de témoigner de son engagement, et du relief que lui donne la fête de Noël.

Dans la paroisse Saint-Gilles de Dunkerque, qui comprend les clo-

chers de Saint-Eloi, Saint-Martin et Saint-Jean-Baptiste, l’équipe d’accompagnement des familles en deuil est nom-breuse : pas moins d’une quinzaine de personnes, des organistes aux sacristains, des prêtres aux laïcs qui ren-contrent les familles dans ces moments difficiles.Cet accompagnement com-mence souvent par une écoute des familles, quelques ques-tions, afin d’envisager la cé-lébration et son déroulement. Pour Sœur Jeanne-Marie, l’empathie est la règle. Elle-même a connu la perte d’êtres chers, ce qui lui fait dire que «pour être dans les équipes des funérailles, il faut peut-être avoir déjà souffert» de la perte d'un proche, pour être mieux à même de comprendre ceux que l'on accompagne.Pour ces familles, rédiger, et, peut-être plus encore, lire le mot d’accueil lors de la célé-

bration, afin de présenter ce-lui ou celle dont on célèbre les funérailles, n’est pas tou-jours simple, et l’équipe d’ac-compagnement est là pour les épauler. «On essaye de faire ressortir ce qu’il y avait de bon dans cette personne, ce qui peut susciter l’espérance, pour qu’on se souvienne d’elle dans la paix et la douceur, en mettant en avant l’action de grâces. On peut aussi faire ressortir l’expression que la foi avait dans la vie de cette per-sonne. Souvent, on nous dit que le défunt était “croyant mais pas pratiquant”, mais cela n’empêche pas une vie de foi : faire baptiser ses en-fants, par exemple, ce n’est pas rien. C’est une foi que le défunt ne savait peut-être pas toujours exprimer, mais qu’il pouvait vivre».Si c’est la fête de Pâques, célébrant la résurrection du Christ, qui semble donner tout leur sens aux funérailles chrétiennes, la fête de Noël ne leur est pas non plus étran-

gère. Elle célèbre la naissance du messie, et l’espérance qui lui était liée. De même, pour Sœur Jeanne-Marie, «tout ne s’arrête pas à la mort. Les dé-funts ne sont pas retournés au néant, ils connaissent une nouvelle vie, ou une vie qui continue, mais en Dieu. On ne sait pas comment, c’est la foi qui nous dit cela, on est aux portes du Mystère».C’est cette espérance en une nouvelle vie que l’équipe d’ac-compagnement souhaite faire passer, doucement, auprès des familles en deuil. Elle sait bien que «ça n'empêche pas que les chrétiens souffrent autant que les autres quand ils perdent un être cher». Mais elle peut constater aussi que les familles entendent bien souvent le message d'espérance qui leur est proposé : «Dans 90% des cas, les familles s’apaisent au cours de la cérémonie. On y entend des paroles de paix, cette paix du Royaume de Dieu que le Christ est venu

établir à Noël. Quand on voit que l’espérance ne passe pas, c’est difficile, mais on dit aux familles qu’on priera pour elles et le défunt», ce défunt avec lequel, elle en est persuadée, les liens ne disparaissent pas totalement. «Au moment de la mort, il y a un grand vide, mais il est im-portant de garder un lien avec le défunt, en pensant à lui, en lui disant ce qu’on lui au-rait dit s’il était encore à nos côtés. On peut croire à cette proximité des défunts.»Quand on lui demande enfin quel serait le message qu’elle voudrait faire passer aux lec-teurs de ce journal, ce sont tout naturellement les mots de paix et d’espérance qui re-viennent dans la bouche de Sœur Jeanne-Marie : «Que Noël apporte la paix, même si ce n’est pas tout de suite la joie, la paix et l’espérance de revoir dans un monde meil-leur ceux qui nous ont quittés, tous ceux que l’on a aimés.»

Loïc Figoureux

Joanne Facompré est catéchiste depuis plus de vingt ans. Depuis neuf ans, elle est aussi devenue Animatrice en Pastorale, pour le monde du handicap.

«Noël, pour moi, c’est presque tous les jours ! Plus je relis ma mission,

plus je me dis que c’est une chance de rencontrer ce pu-blic, que ce soient les enfants, les ados ou les adultes». Cet enthousiasme, Joanne Facom-pré le tire de la relation qu’elle a tissée avec toutes les per-sonnes du monde du handicap qu’elle accompagne. Il peut s’agir d’enfants autistes, en retard intellectuel, triso-miques, ou connaissant des troubles du comportement, pour lesquels elle met en place une catéchèse sur mesure, pas-sant par les gestes, les travaux manuels. Il peut s’agir aussi d’enfants ou d’adolescents qu’elle accompagne dans les groupes de catéchèse organi-sés par les paroisses, ou dans les aumôneries de collèges. Elle accompagne également des adultes, qui se réunissent plusieurs fois dans l’année, au-tour d’un thème et d’activités manuelles.

Mais quel que soit l’âge des personnes qu’elle rencontre, Joanne reste émerveillée de la richesse de ces moments : «Même s’il y a des rencontres plus difficiles, parce que chaque rencontre est un petit défi, quand on prend du recul, on voit que c’est beau. J’ai la chance de pouvoir annoncer la Bonne Nouvelle, mais je ne sais pas qui apprend le plus à l’autre, surtout au point de vue de la relation au Christ. Parce que les enfants surtout ont une vraie relation de cœur à cœur avec Dieu. Par exemple, j’ai en tête un enfant trisomique qui s’est un jour tourné vers la sta-tue de Marie et a dit tout sim-plement : “Marie, je t’aime”, ou cet autre enfant qui s’est adressé à Jésus pour dire : “Jé-sus, tu comprends tout, alors tu peux tout pardonner”. C’est eux qui me montrent quelle doit être ma relation au Christ».Les relations sont directes, sans faux-semblants. Et quand les enfants vont à la chapelle, ils

parlent tout simplement à Jé-sus, ou le regardent, et Joanne sent bien qu’une relation se crée. «Quand ils en parlent, on voit que Jésus est quelqu’un de leur famille. On sent un compa-gnonnage », et la fête de Noël est une occasion toute particu-lière de l’approfondir.

Comme pour tous les enfants, la perspective d’une fête et des cadeaux rend Noël particuliè-rement excitant, mais «on leur montre qu’il n’y a pas que ça. On veut aussi faire passer cette Bonne Nouvelle qu’est le Christ. On va travailler cette année sur le lumignon, cette lumière qui naît, et qu’on va mettre chez soi. On prépare aussi nos cœurs pendant l’Avent : qu’est-ce qu’on fait de bon ?»Cette mission, par les quali-

tés d’adaptation qu’elle de-mande, est loin d’être de tout repos, mais Joanne croit «à la force de l'Esprit Saint. Il est là avec moi, il ne me laisse pas seule». Elle s'émerveille aussi des progrès des enfants, dans le dessin, la parole, et apprécie les échanges en vérité avec leurs parents. Après neuf années de mission dans ce monde du handicap qu'elle ne connaissait pas, et qui lui apporte tant, elle souhaite aux lecteurs de ce journal, de vivre toute l'année l'ouverture aux autres, la charité, que l'on met tant en avant à Noël : «Vivez pleine-ment ! Je souhaite aux lec-teurs qu’ils aient la chance de connaître les joies de Noël toute l’année. Donnez ! Quand on donne, on reçoit. On pense plus aux autres pour Noël, mais faites-le toute l’année, et vous verrez que vous recevrez !».

L. F.

les enfants ont une vraie relation de cœur à cœur avec Dieu

4 Paroisse la-Croix-des-champs VIE LOCALE

Permanence d’accueilSamedi 9h30-11h30 à la maison paroissiale10 route de la Branche 59 229 TéteghemTél. : 03 28 63 75 91

PresbytèrePère Emmanuel Langrand2 bis route de la Branche 59 229 TéteghemTél. : 03 28 26 14 04 Courriel : [email protected]

Messes de dimancheEn l’église de Saint-Amand, Uxem à 9h30.

En l’église de Saint-Pierre, Téteghem à 10h30.

Messes en semaineA la chapelle de Notre-Dame des Neiges : vendredi 8h45.

A la sacristie de Saint-Pierre : mardi 8h45.

Baptême : une ou deux fois par mois (voir avec la per-manence). Rendez-vous le dimanche à l’église le jour du baptême à 11h20.

Mariage : le samedi à 14h30 ou 16h.

Catéchèse : tous les enfants âgés de 7 ans.

Prière : l’église est ouverte à Saint-Pierre (matin).

Site : http://placroixdeschamps.free.fr

Encyclique Laudato si’Cette encyclique est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation.

Le pape François élargit singulièrement notre ter-ritoire, puisqu’il nous si-

tue d’emblée sur notre planète comme notre « maison com-mune ». Il fut un temps où la Mission de France avait lancé, à Pentecôte 90, le slogan : « notre village, c’est la planète ».Le pape insiste sur quatre ex-pressions : tout est donné, tout est lié, tout est fragile, tout n’est pas perdu. Avec cette encyclique, nous voilà armés pour penser, avec tous les hommes de bonne volonté, un grand projet pour l’humanité du XXIe siècle, et pour nous re-trousser les manches sans som-brer dans le défaitisme.Les quelques extraits qui suivent ont pour but de vous donner envie de lire et de mé-diter ce grand texte, qui aborde de nombreuses dimensions des problèmes de l’humanité sur cette planète.Nous ne sommes pas Dieu. La terre nous précède et nous a

été donnée. Cela permet de ré-pondre à une accusation lancée contre la pensée judéo-chré-tienne : il a été dit que, à partir du récit de la Genèse qui invite à « dominer » la terre (Cf. Gn 1,28), on favoriserait l’exploi-tation sauvage de la nature en présentant une image de l’être humain comme dominateur et destructeur. Ce n’est pas une interprétation correcte de la Bible, comme la comprend l’Église. S’il est vrai que, par-fois, nous les chrétiens avons mal interprété les Écritures, nous devons rejeter aujourd’hui avec force que, du fait d’avoir été créés à l’image de Dieu et de la mission de dominer la terre, découle pour nous une domination absolue sur les autres créatures. Il est impor-tant de lire les textes bibliques dans leur contexte, avec une herméneutique adéquate, et de se souvenir qu’ils nous invitent à « cultiver et garder » le jardin du monde (Cf. Gn 2, 15). Alors

que « cultiver » signifie labourer, défricher ou travailler, « garder » signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’humain et la nature. Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures.Le sentiment d’union intime avec les autres êtres de la na-ture ne peut pas être réel si en même temps il n’y a pas dans le cœur de la tendresse, de la compassion et de la préoccu-pation pour les autres êtres hu-mains. L’incohérence est évi-dente de la part de celui qui lutte contre le trafic d’animaux en voie d’extinction mais qui reste complètement indifférent face à la traite des personnes, se désintéresse des pauvres, ou s’emploie à détruire un autre

être humain qui lui déplaît. Ceci met en péril le sens de la lutte pour l’environnement. Ce n’est pas un hasard si dans l’hymne à la création où saint François loue Dieu pour ses créatures, il ajoute ceci « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi ». Tout est lié. Il faut donc une préoccupation pour l’environnement, unie à un amour sincère envers les êtres humains, et à un engagement constant pour les problèmes de la société.

Par Dominique Fontaine

➥AGENDA- pour les fêtes de la Nativité et l’ÉpiphanieJeudi 24 décembre 2015Veillée et messe de Noël en famille à 17h église Saint-Pierre- Messe de Noël avec les marins à 19h45 à la chapelle des Dunes de DunkerqueVendredi 25 décembre 2015Messe de Noël à 10h30 église Saint-PierreDimanche 3 janvier 2016Épiphanie : messe en famille à 10h30 à Saint-Pierre

Carnet paroissialSAINT-PIERRE

BaptêmesMarie-Charlotte Rigole, Élise Ardaen, Adam Chermeux, Mattéï Saelen, Noa Di Costanzo, Inès Comyn, Manon Comyn, Eliot Debavelaere, Aubin Feutry.MariagesJimmy Wagon et Sandy T’jaecky, Samuel Letierce et Émilie Koziol, François Xavier Soulis et Claire Ultre.DécèsFernande Pfister, née Langanay, 88 ans. Philippe Deboes, 52 ans. Patricia Quemerais, née Sharre, 58 ans. Pascal Vaesken, 53 ans. Sylviane Eeckeloot, née Moncaret, 74 ans. Georges Vandaele, 91 ans.

SAINT-AMAND

DécèsFrancine Vercamer, née Depoorter, 79 ans. Jeanne Vandevelde, née Delattre, 90 ans.

E. Baert

«Quand deux ou trois sont réunis en mon nom Je suis au milieu de vous»Curieusement ce verset m’est venu en mémoire pendant que je regardais ce petit groupe de personnes réunies pour étu-dier un des livres de la bible : «le livre de Ruth». Et la ques-

tion que je me pose est la sui-vante : qu’est-ce qui nous ré-unis, nous les chrétiens, que nous soyons en assemblées dominicales ou en groupes ? Il me semble que le moteur qui constitue tout groupe et qui lui permet de prendre corps, c’est bien l’amour de quelque chose

➥LE COIN DU POÈTE Et si on pointait le nez dehors...

- Alors, ce dimanche à La TreilleUne belle journée sous le soleil ?- La météo nous a gâtés.De Saint Michel c’était l’été.«Jardin Mosaïc» le matin,Le temps de respirer un brin.Déjeuner sous les parasols,Et l’on rejoint la métropole.

- Un trajet sûrement fastidieuxEn traversant toute la banlieue !Beaucoup d’attentes sans doute aussi Avant qu’enfin on officie ?- Détrompe-toi, c’était la fête,Très solennelle et sans paillettes.Dès l’entrée dans la cathédrale,Avec musiciens et chorale,On nous plonge dans une atmosphèreDe chants joyeux et de prières.

- Je me méfie de ces grand’messesJamais avares de belles promesses.- Longues processions et beaux discours,Curieusement, m’ont paru courts.À aucun moment de l’ennuiN’a plombé la cérémonie.

- Rideau de fumée tout cela,Avec ces grands shows, ces galas !- Peut-être faut-il un tel élanPour bousculer tous les bilans.Voilà un salutaire sursautDans un souffle de renouveau...

J. Gellé

L. Cache

Le mois de la BibleC’est la treizième année qu’à Dunkerque des chrétiens de différentes Églises se retrouvent tout au long du mois de novembre pour partager autour de la Bible. C’est ce qu’on appelle à Dunkerque «le mois de la bible».

(ou de quelqu’un) et le désir de faire mieux. Ceux qui se disent chrétiens sont mus par une source qu’il n’est pas possible de localiser : je veux dire l’Es-prit saint. Car c’est bien cette présence-là, qui nous permet de faire corps.L’étude de la Bible nous per-met de raffermir notre foi et de mieux comprendre les fon-dements de notre religion. Le livre de Ruth est peu connu. Et pourtant, ce prénom résonne peut-être dans nos oreilles. En relisant la généalogie de Jésus dans l’Évangile de Mat-thieu (cf.Mt 1,5), nous retrou-vons Ruth parmi les quelques femmes qui font avancer l’his-toire, qui se battent pour que la vie continue, qui portent en elles l’avenir du peuple.Ruth à la particularité d’être une étrangère et l’auteur in-siste énormément sur ses ori-gines étrangères car qui vou-

dra l’accueillir en terre d’Israël. Cette histoire trouve un écho troublant de nos jours avec l’afflux massif des migrants qui fuient leur pays en guerre et comment faire pour les ac-cueillir afin qu’ils puissent garder leur dignité d’êtres hu-mains.Le livre de Ruth se lit comme un conte de vie domestique. Il rayonne de fidélité, de bonté, de vérité et de simplicité. Au cours des étapes de l’itinéraire d’une famille meurtrie, le récit nous a conduits de la tristesse à la joie, de la désolation à un nouvel accomplissement.Ensemble, nous avons che-miné avec les trois person-nages principaux de ce livre, Ruth, Noémie et Booz en étant attentifs à leurs paroles, leurs actes, leur évolution pour es-sayer d’y discerner la fidélité de Dieu.

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ET SI ON POINTAIT LE NEZ DEHORS

Des paroissiens présents à la clôture du synode provincial Lille-Arras-CambraiOfficiellement ouvert le 14 décembre 2013, le synode provincial trouve sa conclusion en ce dimanche 27 septembre à Notre-Dame de la Treille à Lille. Les évêques de la province de Lille-Arras-Cambrai s’étaient engagés dans une grande consultation sur l’avenir de leurs communautés. Un événement que l’on appelle «synode» et qui n’aurait rien d’extraordinaire s’il s’agissait d’un diocèse, car cela est assez courant, mais qui est une première pour une province ecclésiastique.Le 27 septembre, jour de la clôture du synode, des paroissiens sont partis en car pour assister à cet évènement important et quelques-uns d’entre eux ont accepté de témoigner et de nous donner leurs impressions.

À chaque groupe de personnes, les mêmes questions ont été posées, à savoir :1. Comment avez-vous vécu cette journée ?2. Quelles ont été vos impressions lors de la célébration à la cathédrale ?

Jean-Pierre et Agnès GrièreA. Ce fut une journée agréable et bien remplie. Le matin nous avons visité le jardin Mosaïc qui en fait est un grand jardin pu-blic où il y a des espaces amé-nagés de différentes cultures et où nous avons déjeuné avant le départ pour la grande cérémo-nie à la cathédrale.J.-P. À la cathédrale, la pre-mière chose qui m’a frappé, c’est l’effet de masse devant le nombre de personnes pré-sentes.A. Et malgré ce nombre, un si-lence étonnant témoignant du respect de chaque participant.J.-P. C’était une fête gran-diose qui nous change de nos célébrations dominicales. La procession, toutes religions confondues, des évêques, des

prêtres, des diacres, des or-thodoxes, des anglicans avec leurs costumes hauts en cou-leur avait quelque chose de féerique.A. La présence de beaucoup de jeunes nous a interpellés et nous a fait plaisir. On peut pen-ser qu’il y en quand même une relève.J.-P. Durant toute la célébra-tion, on sentait une grande fer-veur qui émanait de la foule et on se sentait transporté et par les prières et les chants.

Jean et Nelly GelleJ. Au départ de cette journée, nous n’étions pas enthou-siastes du tout et au final, pas de regret, car ce fut une jour-née exceptionnelle.N. Nous avons commencé le

matin par une petite paren-thèse en visitant le jardin «Mo-saïc» qui est un jardin à thèmes et qui représente plusieurs pays, mais ce fut une visite assez rapide et à l’occasion, il faudrait la refaire, mais avec plus de temps.J. Après le déjeuner, nous voilà rendus à la cathédrale et de-vant le nombre impression-nant d’évêques, de prêtres, de diacres, on s’interroge quant au manque de prêtres.N. Ce qui nous a le plus frap-pés, c’est la solennité du lieu et de la cérémonie elle-même très spectaculaire. Tout était prévu pour que les personnes éloi-

gnées puissent voir le déroule-ment de la messe sur le grand écran et les petits disposés sur les côtés.J. Rarement, nous nous sommes retrouvés dans une atmosphère aussi recueil-lie. La grande ferveur des fi-dèles, l’euphorie générale, l’enthousiasme pour reprendre les chants toutes générations confondues, nous ont littérale-ment transcendés. Nous étions dans un autre monde.N. Quand on est dans nos pa-roisses, dans nos petites com-munautés vieillissantes, on se sent on peu isolé, démuni. Mais là, devant cette assemblée, on se dit : «C’est ça l’Église» et on se sent revigoré. Finalement, c’était un temps spirituel très fort, un souffle nouveau d’une

église en mouvement et cela a encore ravivé notre foi.

Jean-Marie Coppey et Marinette IsaêrtM. Le matin, je dirais que nous avons survolé la visite du jar-din «Mosaïc», visite rapide et même, si nous avons saisi la beauté du lieu, pour nous ce n’était pas le moment impor-tant de la journée. Nous étions plus en attente de ce qui allait se passer l’après-midi.J.-M. Nous avons vraiment vécu un moment grandiose, une fête magnifique, je dirais même magique.M. Nous avons pensé au tra-vail préliminaire pour organiser une telle manifestation, mais la réussite était au rendez-vous.J.-M. La ferveur des partici-pants était palpable, toute l’assemblée vibrait au même rythme et nous n’avons jamais ressenti un tel élan de foi, une telle harmonie. Jeunes, moins jeunes, seniors, tous priaient et chantaient à l’unisson.M. Nous nous sentions empor-tés par les chants qui s’envo-laient vers les voûtes de la ca-thédrale et je dois dire, que pour moi, c’était tellement fort, que c’était un peu comme si je sentais une odeur de paradis.J.-M. Au final, que d’émotions ! Nous devrions pouvoir revivre

des journées comme celle-là plus souvent, car elles nous ap-portent un nouvel élan, un nou-veau souffle dans notre foi.

Claudine MangaNotre déplacement pour Lille a été très enrichissant et diver-tissant. Une expérience inou-bliable.Deux temps forts :1. Un voyage dans le monde à travers des espaces culturels du site Mosaïc. Ce qui nous a permis de nous évader un peu après une semaine chargée. La première partie du parcours nous a permis de voir les pre-miers migrants dans la région (France). Les différents jardins visités par la suite illustrent parfaitement les pays d’origine. Un lien est tout de suite fait. L’espace Afrique a particulière-ment retenu notre attention. En effet, les trois caractéristiques majeures du continent sont matérialisées : la terre rouge, les couleurs (pagnes étalés à une corde) et l’arbre à palabres.2. Notre émerveillement a at-teint son summum lors de la célébration à la cathédrale : l’architecture de la cathédrale, l’affluence sans distinction d’âge témoignant du regrou-pement de trois diocèses Lille, Arras et Cambrai et une cho-rale qui a su faire vibrer toute l’assemblée. L’entrée et la sor-tie de l’archevêque, le nonce, de nombreux évêques, prêtres, diacres, enfants de chœurs et les représentants d’autres obé-diences religieuses étaient so-lennelles et nous ont fait rê-ver... On se serait cru à Rome.Au sortir de là, on a un senti-ment de fierté d’appartenir à une église catholique vivante et agissante en France.Propos recueillis par Rémi Galloo

L’unité dans la diversité

Vues du jardin “Mosaïc”

La célébration

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6 Paroisse la-Croix-des-champs6 Il était une foi

Zoé achète des pains au chocolat à la boulangerie. En vitrine, une petite crèche a été installée. Zoé interroge sa maman sur cette tradition, dont on attribue l’origine à saint François d’Assise…

LE FILS D’UN RICHE MARCHAND ITALIEN...François est le fils d’un riche marchand italien d’Assise. Il mène une vie dissipée avec d’autres jeunes de son milieu. Il s’oppose à la noblesse des environs et rêve de hauts faits d’armes, de chevalerie et de noblesse à une époque où les chefs de la chrétienté encouragent des expéditions armées vers la Terre sainte.

... QUI SE DÉPOUILLE DE SES RICHESSES...Suite à une maladie, François d’Assise prie afin de donner sens à sa vie : il donne alors toutes ses richesses, jusqu’à se dépouiller de ses vêtements, pour se consacrer aux plus démunis et aux lépreux. De nombreux disciples, qu’on appelle communément les franciscains, le rejoignent. Ils représentent un nouveau modèle de vie religieuse, celui des frères mendiants, « des tout-petits ».

... ET VIT DANS LA PAUVRETÉ ET L’HUMILITÉRien n’est superficiel chez François ; il a la passion dévorante et joyeuse. Homme droit, il refuse toute forme de violence, surtout celle de l’argent. Il vit dans l’humilité et la pauvreté, admire la Création et toutes ses créatures avec qui il converse. Le pape Jean-Paul II en a fait, en 1979, un an après le début de son pontificat, le patron des écologistes.

Au XIIIe siècle, dans une grotte, saint François d’Assise aurait fait tenir le rôle de personnages de la Nativité par des habitants du village. Mais la vie de François témoigne surtout d’une attention désintéressée envers tout être de la Création

Zoé écoute et voit sur le trottoir une dame assise en train de mendier. Elle comprend le sens du message de saint François d’Assise :

donner sens à sa vie, c’est se tourner vers l’autre et l’aider. Elle offre les pains au chocolat.

Saint François d’Assise

PRIÈRESEIGNEUR, FAIS DE MOI UN INSTRUMENT DE TA PAIX !

Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.Là où il y a la discorde, que je mette l’union.Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.Là où il y a le doute, que je mette la foi.Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.Là où il y a les ténèbres, que je mette ta lumière.Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.(…)

Saint François d’Assise

UN PRÉCURSEUR DU DIALOGUE INTERRELIGIEUXFrançois veut d’autres solutions que la croisade et rêve d’une fraternité universelle. À cet effet, il va s’entretenir avec le sultan d’Égypte. Aujourd’hui encore, les Franciscains sont présents dans de nombreux pays musulmans et impliqués dans le dialogue islamo-chrétien.

Paroisse la-Croix-des-champs 7

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h t t p : / / c a t h o l i q u e - l i l l e . c e f . f rDessine-moi un diocèse

MESSAGE DE LAURENT ULRICH ARCHEVÊQUE DE LILLE

Dieu vit au milieu de nos familles humaines

Chers habitants du Nord, en octobre, j’étais à Rome avec

deux cent cinquante évêques du monde entier, dont cinq évêques de France, et une centaine de laïcs mariés ou d’experts théologiques, au synode de la famille. Tout récemment, nous avons éga-lement suivi la réflexion in-ternationale qui a conduit à la Cop 21, à Paris, au sujet de l’avenir de notre planète. Je voudrais relier ces deux événements à la célébration de Noël.Noël rassemblera dans le monde entier d’innom-brables familles, croyantes ou non. À Rome, nous tous évêques, nous avons voulu renouveler notre en-gagement envers toutes les familles du monde pour défendre avec elles et en elles l’immense richesse éducatrice et créatrice des relations humaines et so-ciales. Et souligner comment les familles chrétiennes regardent l’avenir en cherchant le chemin proposé par le Christ.Pour l’avenir aussi, le pape nous invite à promou-voir une écologie intégrale comme il l’exprime dans son encyclique Laudato si’, publiée en juin 2015. Cette écologie, elle nous saisit dans notre vie quo-tidienne ! Elle nous oblige à vivre en faisant des choix, même modestes, pour participer consciem-ment à une défense juste de la nature, au bénéfice de la maison commune à tous les habitants de la Terre.Et l’homme ? On me présentait récemment l’ou-vrage d’un grand scientifique, Yves Coppens, construit tout entier à partir de la question : «Com-ment sommes-nous devenus des hommes ?» Question aujourd’hui essentielle et tout à fait écologique ! La réponse à cette question, les chrétiens croient qu’elle n’est pas due au hasard, mais à l’amour inouï d’un Dieu qui s’approche de l’humanité en devenant homme, qui rejoint chaque homme par des atten-tions discrètes et merveilleuses. Il habite notre mai-son commune, il vit au milieu de nos familles hu-maines. C’est cela le message de Noël. Bon Noël.

† Laurent Ulrich, archevêque de Lille

C. T

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et

Écologie humaine

«Habiter autrement la Création»L’Église catholique, portée par l’encyclique du pape François «Laudato si’», interpelle les chrétiens sur la sauvegarde de la Création. À la veille de Noël, essayons de changer nos habitudes et de nous réconcilier avec la Création.

La Cop 21, 21e conférence sur le cli-mat, se tient à Paris en décembre. L’enjeu de ce rassemblement consiste

à parvenir à un accord visant à ne pas dé-passer une hausse des températures de 2° C d’ici à 2100. Ces questions à caractère glo-bal nous touchent chacun à notre niveau. Telle est bien la singularité de cet événe-ment mondial : veiller à mobiliser chacun à son échelle locale. Cette conférence cli-matique reconnaît l’importance de la parti-cipation du citoyen à son niveau individuel comme dans sa dynamique collective. Un collectif de chrétiens a édité le fasci-cule Habiter autrement la Création, dans lequel il est écrit : «Une partie des bou-leversements environnementaux en cours sont irréversibles. Ils sont peut-être aussi le “moment opportun” pour construire autre chose et redéfinir ensemble ce qu’est

une “vie bonne” ! De nouvelles manières de faire, de s’organiser, de se déplacer, d’habiter, de consommer, de produire, de vivre ensemble... témoignent d’une trans-formation porteuse de joie de vivre et d’es-pérance.»

Reste à se réjouir des vertus d’une vie simple au cœur des défis de notre siècle. Avec la primeur accordée à la fraternité, au partage, à l’accueil de l’autre, avec du temps consacré à la contemplation et l’émerveillement de la nature sans oublier le combat pour davantage de justice aux côtés des plus démunis, l’horizon pourrait s’annoncer lumineux.

Source : www.eglise.catholique.fr

Pour aller plus loin :• Téléchargez le fascicule sur www.eglise.catholique.fr• Découvrez l’encyclique Laudato si’ sur www.lille.catholique.fr• Demandez-vous ce que vous pouvez changer dans votre quotidien

UN CADEAU À OFFRIRGUIDE DES ABBAYES, PRIEURÉS ET COUVENTS DE FRANCE

Philippe Mery a parcouru la France pendant trois années pour vous faire découvrir mille six cents bâtiments, privés ou publics, ouverts ou pas à la visite, qui ont abrité ou abritent encore une communauté religieuse. Ce guide, référencé par les Monuments nationaux, recense dix-huit bâtiments dans le département du Nord. «Les pierres nous parlent peut-être d’un monde meilleur… allez les écouter.»

www.abbayes-de-france.com

Abbayes, prieurés et couvents de France, de Philippe Mery – Éditions du Crapaud, 2013. 576 pages, 35 euros.

À NOTER SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS,

18-25 JANVIER 2016 «Appelez à proclamer les hauts faits de Dieu»

(1, Pierre 2,9-10)Cinq rendez-vous

– Vendredi 15 janvier, 19h : soirée de prière pour l’unité et auberge espagnole à l’église anglicane (14, rue Lydéric à Lille).– Samedi 16 janvier, 19h : veillée avec les chants de Taizé au temple (22, rue Jeanne d’Arc à Lille).– Mardi 19 janvier, 18 h 30 : «S’ouvrir à la prière dans l’esprit œcuménique de Taizé» à La Passerelle (1er étage Euralille à Lille),– Samedi 23 janvier, 18h : vêpres orthodoxes à l’église orthodoxe grecque (108, rue Princesse à Lille).– Dimanche 25 janvier, 17h : célébration œcuménique à l’Accueil Marthe et Marie (1, place Érasme de Rotterdam à Lomme, métro saint Philibert).

Des célébrations œcuméniques– Jeudi 21 janvier, 19h : à Lambersart, à l’église Saint-Sépulcre.– Vendredi 22 janvier, 12h15 : suivie d’une «auberge espagnole» à Lille, église Saint-Maurice. – Vendredi 22 janvier, 18h30 : au temple, à Roubaix (rue des Arts).Et aussi à Wavrin, Villeneuve d’Ascq, Bouvines, etc.

Plus d’infos sur lille.catholique.fr

EXEMPLES DE PISTES CONCRÈTES

• Choisir une alimentation :– moins riche en viande pour réduire les émissions de gaz à effet de serre– qui provient des circuits courts• Être vigilant à la manière dont vos dépôts bancaires sont investis : activités écoresponsables ? Socialement utiles… ?• Réduire ses consommations d’habitat : eau, énergie, choix des matériaux, habitat partagé, jardin solidaire…

EXTRAITS DE L’ENCYCLIQUE LAUDATO SI’«Passer de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager.» (§7)«La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas. Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs.» (§222)

8 Paroisse la-Croix-des-champs VIE LOCALE

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BâtisseursJournal catholique de l’agglomération dunkerquoise

Cette date a été retenue car elle se rapproche de l’anniversaire de la

date d’inauguration de ce lieu «phare» des marins, «signal» des terriens. En 5 années, la chapelle Saint André des ma-rins a pris progressivement sa place dans la vie maritime lo-cale, elle participe à la dyna-mique des autres lieux du litto-ral. En septembre, se vivaient aussi la bénédiction de la mer à la chapelle des forts à Petit Fort Philippe, la neuvaine à la cha-pelle Notre-Dame des Dunes à Dunkerque, la fête des islandais aux Huttes à Gravelines. Que de chemins parcourus… !Cette année, cette journée mon-diale de la Mer n’a ressemblé à aucune autre. Tous les acteurs de la vie maritime locale étaient rassemblés autour d’une eucha-ristie que concélébraient Wla-dyslaw Dobroc, prêtre polonais et Manu Langrand, aumônier de la mission de la mer. Dans l’as-semblée, on pouvait compter les représentants d’associations de marins, les pêcheurs d’Islande avec des matelotes en habits, la mission polonaise, les routiers polonais, l’équipe de la mission de la mer et Ben qui est prêtre anglican au foyer de l’Est.Dans les chants, les prières, les prises de paroles, on pouvait sentir que l’Esprit nous portait. On échangeait en différentes langues comme à la Pentecôte, le français se mêlait au polonais

et à l’anglais. Et c’est un autre langage, le langage de la frater-nité et de l’amour, qui nous a unis.Lorsque nous avons écouté l’évangile, les mots de Jé-sus «Qui accueille un enfant comme celui-là, c’est moi qu’il accueille» ont eu une nouveau sens, nous avions tous en mé-moire l’enfant sur le bord de la grève porté par l’actualité et aussi, un autre enfant que Freddy, chauffeur routier, por-tait à bout de bras à la fin d’une messe du samedi, il y a quatre ans, ou encore un enfant philip-pin qui chantait pour son papa marin via internet une veille de

Noël. C’est le même enfant qui sommeille en chacun de nous. C’est le même enfant qui réu-nit toute la famille humaine et suscite en nous un sentiment d’amour universel plus fort que tout.Au pot de l’amitié, alors que les routiers regagnaient leurs ca-mions, Freddy est allé les re-chercher. A la suite, au foyer du Seamen’s Club, se sont noués des liens entre la communauté polonaise, les routiers, la com-munauté maritime… les regards se cherchaient, les sourires s’échangeaient, les langues se déliaient… notre chapelle St-André des marins est devenu

ce jour-là «notre maison com-mune». Ça ne vous dit rien ?Le pape François dans sa lettre d’enseignement Laudato Si’ - Loué sois-tu ! s’adressant aux grands de ce monde et aux hommes de bonne volonté par-lait ainsi de la terre : «notre mai-son commune».Nous avons encore du chemin à parcourir mais comme le dit un chanteur africain : «Il n’est jamais trop tard, mes amis vont en voiture, mes copains en voi-ture, et moi je vais à pied, petit à petit, l’oiseau fait son nid».

Manu Langrand, aumônier de la mission de la mer

Notre maison communeLe 18 septembre dernier était célébrée la journée mondiale de la Mer à la Chapelle Saint André des marins pour le Dunkerquois

Lors de la journée mondiale de la Mer devant la chapelle Saint André des marins.

L’expérience de TaizéDurant les vacances de la Toussaint, plus de 1050 jeunes du diocèse, dont une vingtaine du dunkerquois, sont partis en pèlerinage à Taizé, en Bourgogne.

Pourquoi autant de jeunes sont attirés par ce lieu où une communauté de

frères vit, et dont les journées sont rythmées par des temps de prières et de partages ?Pour Lucie, de l’AEP de Rosen-daël, «les temps de prière sont ressourçant et permettent de se poser». En effet, la particularité de Taizé est d’avoir des temps de prière composés de chants et de silence. Le silence ne fait pas peur aux jeunes, il permet d’expérimenter la nécessité d’en avoir pour se retrouver, ré-fléchir sur soi-même et prier.

Pour Estelle, les chants simples et répétitifs permettent «d’ap-prendre un style de prière facile à reproduire chez soi».François est marqué par les rencontres qu’il a pu faire. «A Taizé, on découvre d’autres jeunes, puisque dans les groupes de partage on est tous

mélangés pour partager sur la Bible et sur notre foi. Cette ex-périence permet d’être récon-

forté dans sa foi, et de voir qu’on est pas seul à croire».Pour Agnès, ce qui la marque le plus, c’est la communauté de frère «leur choix de vie est questionnant, surtout que le plus jeune frère à 23 ans alors qu’on s’imagine, avant de ve-nir, que les frères sont tous

très âgés. Il faut du courage et de l’audace pour s’engager toute une vie qui a un rythme

très répétitif».Quant à Rémi, ce sont les temps de partage biblique qui l’ont marqué. «Chaque ma-tin l’introduction biblique du frère me permettait de mieux entrer dans un texte que l’on ne comprend pas forcément en le lisant seul, et en plus de voir que ce texte me parle».Pour Sébastien, Taizé a per-mis «de mieux connaître ce que l’on fréquente à l’aumô-nerie et de mieux souder le groupe».Mais Taizé n’est pas unique-ment un évènement passé, il est possible de continuer dans cet esprit en participant aux rencontres européennes de Taizé, qui se dérouleront cette année à Valence en Es-pagne, durant les vacances de Noël. Pour plus d’informa-tions, n’hésitez pas à consul-ter : www.christonlille.com

Le dimanche 4 octobre 2015, en l’église Ste Thérèse de la Paroisse de Coudekerque, une quarantaine de lycéens du littoral dunkerquois ont été confirmés à la demande de notre évêque par notre nouveau vicaire général le Père Bruno Cazin. Quatre jeunes témoignent :

De quelle façon la décision de recevoir le sacrement de confirmation a-t-elle cheminé en vous?

Hortense et Marie : C’est à Taizé que nous nous sommes rendues compte de l’importance de la grandeur de l’Eglise. Nous n’étions pas seules, mais des milliers. Nous avions l’impression d’être à notre place, «comme à la maison». En rentrant, nous avons décidé de nous préparer au sacrement de confirmation. Il s’agissait de notre choix, pas celui des parents.

Le jour de votre confirmation, comment vous êtes-vous sentis unis à tous les membres de l’Eglise?

Damien et Elodie : Ce fut un moment fort de partage et de frater-nité. Nous avons été très touchés par le nombre de personnes et de prêtres. Nous nous sommes sentis proches de toute la commu-nauté, quelles que soient les différences d’âge ou de personna-lité... Nous étions tous rassemblés pour célébrer notre foi.

Qu’est-ce que cela change pour vous ?

Elodie : Je me sens plus proche de Dieu. Je me confie à Lui plus souvent. Au lycée, je parle de l’aumônerie.Hortense et Marie : Auparavant, nous n’osions pas trop parler de notre foi. Désormais, c’est plus simple. Nous avons pris de l’assu-rance pour nous affirmer au sein de l’Eglise.

Quels engagements se précisent pour vous ?

Damien, Elodie, Hortense et Marie : Nous voulons guider les plus jeunes sur le chemin de la foi et leur donner envie de recevoir un jour ce sacrement...

La foi est une histoire personnelle entre Dieu et nous. Nous avons été baptisés dans l’eau et l’Esprit. Le sacrement de confirmation prolonge le baptême. Il marque l’engagement personnel : suivre le Christ sur un chemin d’amour. Aimer, c’est le signe visible de l’Amour de Dieu qui veut le bonheur de tout homme.

Propos recueillis par Valérie Legros et Liliane Camus

Notre foi a besoin de sacrements pour grandir en communion avec toute l’Église

Suivre le Christ sur un chemin d’amour. Aimer, c’est le signe visible de l’Amour de Dieu qui veut le bonheur de tout homme.

Des lycéens à Taizé

Les jeunes sont maintenant confirmés.