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Bien dans mes baskets 1) Catégorie : Programme global 2) Problème de départ : Le décrochage scolaire est une réalité à laquelle toute école secondaire doit faire face. En 2008, près de 29 % des jeunes du secondaire du réseau public quittaient l'école sans diplôme. Chez les garçons, le constat d'échec est encore plus troublant : plus de 35 % d’entre eux font l'école buissonnière. En milieu défavorisé, c'est encore pire. Si à Westmount, seulement 6 % des jeunes décrochent, dans des quartiers comme Pointe-Saint-Charles ou Parc-Extension, à Montréal, la proportion dépasse les 40 %. (Le Devoir, 9 février 2009) Le Québec reste l’un des champions du décrochage au Canada. Un fléau lourd de conséquences. Plus susceptibles de vivre des problèmes de santé physique et psychologique et des difficultés d’adaptation sociale, ces jeunes sont également défavorisés du point de vue économique : difficulté à trouver un emploi, conditions de travail pénibles, faible rémunération, etc. 3) Objectifs : Susciter la persévérance scolaire et le développement de comportements prosociaux. Favoriser le développement psychosocial sain des jeunes de l’école. Permettre aux adolescents de se fixer des objectifs qui faciliteront la motivation nécessaire à leur persévérance scolaire. Amener les élèves à développer de saines habitudes de vie et des comportements adaptés à l’école et dans leur vie personnelle. Favoriser le sentiment d’appartenance à l’école et susciter l’implication des jeunes dans leur communauté. Permettre aux jeunes en difficultés académiques de vivre des réussites à l’école. Cette fiche est tirée du site Web suivant : www.coeureaction.qc.ca . Page 1 sur 8

Bien dans mes baskets

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DESCRIPTION

Bien dans mes baskets est un programme de prévention et de développement psychosocial qui utilise la pratique du basketball parascolaire comme outil d’intervention. Par cette activité sportive, on veut donner aux élèves la motivation nécessaire pour persévérer sur le plan scolaire, les impliquer dans la vie communautaire du quartier et les amener à développer des comportements adaptés à l’école et dans leur vie personnelle.

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Bien dans mes baskets

1) Catégorie :

Programme global

2) Problème de départ :

Le décrochage scolaire est une réalité à laquelle toute école secondaire doit faire face. En 2008, près de 29 % des jeunes du secondaire du réseau public quittaient l'école sans diplôme. Chez les garçons, le constat d'échec est encore plus troublant : plus de 35 % d’entre eux font l'école buissonnière. En milieu défavorisé, c'est encore pire. Si à Westmount, seulement 6 % des jeunes décrochent, dans des quartiers comme Pointe-Saint-Charles ou Parc-Extension, à Montréal, la proportion dépasse les 40 %. (Le Devoir, 9 février 2009)

Le Québec reste l’un des champions du décrochage au Canada. Un fléau lourd de conséquences. Plus susceptibles de vivre des problèmes de santé physique et psychologique et des difficultés d’adaptation sociale, ces jeunes sont également défavorisés du point de vue économique : difficulté à trouver un emploi, conditions de travail pénibles, faible rémunération, etc.

3) Objectifs :

Susciter la persévérance scolaire et le développement de comportements prosociaux.

Favoriser le développement psychosocial sain des jeunes de l’école.

Permettre aux adolescents de se fixer des objectifs qui faciliteront la motivation nécessaire à leur persévérance scolaire.

Amener les élèves à développer de saines habitudes de vie et des comportements adaptés à l’école et dans leur vie personnelle.

Favoriser le sentiment d’appartenance à l’école et susciter l’implication des jeunes dans leur communauté.

Permettre aux jeunes en difficultés académiques de vivre des réussites à l’école.

4) Milieu de réalisation :

École secondaire Jeanne-Mance (Montréal)

5) Clientèle visée :

Élèves âgés de 12 à 18 ans

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6) Mots clés :

Bien dans mes baskets, cœuréaction, partenariat école-famille-communauté, programme global, persévérance scolaire, motivation, basketball, sport, activité parascolaire, saines habitudes de vie, comportements prosociaux, milieux défavorisés, travailleur social, CSSS

7) Description :

Bien dans mes baskets est un programme de prévention et de développement psychosocial qui utilise la pratique du basketball parascolaire comme outil d’intervention auprès des jeunes du secondaire. Par cette activité sportive, on veut leur donner la motivation nécessaire pour persévérer sur le plan scolaire.

Le programme Bien dans mes baskets s’est développé en réponse aux besoins de la communauté et en accord avec l’attrait des jeunes pour le basketball. C’est en 2001 que Martin Dusseault, intervenant au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance, a lancé ce projet à l’école secondaire Jeanne-Mance. Depuis sa création, vu l’impact des interventions, Bien dans mes baskets a connu un développement considérable, tant sur le plan des activités d’intervention psychosociale que du nombre de participants. En 2010, les Dragons comptent sept équipes, dont deux féminines, et mobilisent près de quatre-vingt-dix joueurs.

8) Étapes de réalisation :

I. Identification d’un besoin.

II. Présentation du projet à l’équipe d’intervention psychosociale de l’école et à la direction.

III. Mise en place des activités parascolaires à l’école : promotion, embauche d’intervenants et d’entraîneurs, inscription des jeunes.

IV. Planification de la démarche d’intervention et sélection des jeunes qui en bénéficieront.

V. Réalisation des interventions :

o Formation des groupes;

o Rencontre avec un adulte significatif, établissement du lien avec le jeune;

o Examen des facteurs de risque et collaboration avec les parents et le milieu scolaire;

o Mise en situation de diverses compétences à développer lors des différentes activités du programme;

o Mobilisation de la motivation du jeune à reprendre le contrôle de son cheminement scolaire;

o Implication des élèves dans des projets communautaires;

o Suivi serré du cheminement scolaire et psychosocial de l’élève.

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9) Activités/Interventions :

Les diverses activités du programme peuvent être regroupées en trois grandes catégories :

o les activités d’interventions psychosociales auprès de l’athlète-élève, de sa famille ou d’une personne en relation avec lui;

o des activités préventives ou curatives de groupe;

o des activités ou actions auprès de la communauté où se déploie le projet : activités de valorisation des athlètes-étudiants dans le milieu scolaire et le quartier, activités visant le développement du sentiment d’appartenance, organisation de tournois à l’école, élaboration des programmes de bourses réservés aux athlètes de BDMB et plusieurs autres projets d’envergure (aide internationale, etc.).

Le programme touche plusieurs aspects du développement des jeunes, dont l’apprentissage d’habiletés prosociales, la gestion du stress, la communication, l’estime de soi, le développement d’un esprit de groupe, l’acquisition de saines habitudes de vie et l’autonomisation, surtout en ce qui a trait à la prise de décisions, comme celle de faire partie ou non de gangs de rue. Il vise donc à la fois leur développement social, scolaire et personnel.

On amène les jeunes qui fréquentent le programme à se responsabiliser face à leur cheminement scolaire. Selon le coordonnateur, la performance scolaire dans BDMB n’est pas une question de note, elle se traduit plutôt par l’effort déployé. En effet, ils tiennent à ce que les jeunes leur démontrent qu’ils se donnent les moyens de réussir et le programme les soutient alors dans cette voie. Il peut s’agir alors pour eux, par exemple, de fréquenter l’aide aux devoirs, de faire un suivi avec un tuteur, de mettre en place des actions concrètes pour régler leurs problèmes personnels, etc.

10) Ressources nécessaires :

Ressources humaines :

o Coordonnateur

o Travailleurs sociaux

o Intervenants sociaux/entraîneurs

o Animateur à l’aide aux devoirs

o Intervenants sociaux pour la saison estivale

o Technicien en loisirs (fournis par l’école)

Ressources financières :

o La fondation du CSSS Jeanne-mance soutient le programme dans sa recherche de financement d’activités. Le coordonnateur et les travailleurs sociaux sont rémunérés par le CSSS tandis que les intervenants-entraîneurs, l’animateur à l’aide aux devoirs et le technicien en loisirs sont sous les finances de l’école.

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o Toutes les activités sont évaluées à la pièce, répondent à un besoin social et sont en lien avec la passion du basketball. Donc les fonds nécessaires relatifs au matériel remis aux jeunes ainsi qu’aux différentes activités font partie de demandes de subventions faites aux différents partenaires par la fondation du CSSS Jeanne-Mance.

11) Rôle des acteurs :

Le coordonnateur :

o anime un groupe d’étudiants-athlètes;

o recrute les jeunes et assure une collaboration avec les parents;

o assure la formation des entraîneurs et la défense de la philosophie du programme;

o est responsable de la promotion du programme;

o supporte les entraîneurs-intervenants dans leur double tâche (sociale et sportive);

o consolide les ententes avec les partenaires communautaires et fait le suivi des activités;

o participe activement à la recherche de financement;

o gère les avoirs financiers;

o veille au suivi des jeunes et à la réalisation des interventions.

Les intervenants-entraîneurs :

o créent un lien significatif avec chaque jeune;

o animent les pratiques de basketball et interviennent pour favoriser leur développement psychosocial;

o veillent à ce que les élèves démontrent qu’ils se donnent les moyens de réussir;

o s’impliquent dans toutes les activités du programme.

Le travailleur social :

o anime un groupe d’athlètes-étudiants;

o effectue le suivi psychosocial auprès des jeunes et de leur famille;

o s’assure du lien école-famille-BDMB;

o met en place les différentes activités d’intervention, qu’elles soient personnelles, de groupe ou communautaires.

12) Résultats de l’expérimentation/Fondements scientifiques :

Une récente recension des écrits (Bailey et coll., 2009) sur les bienfaits de la pratique sportive en contexte scolaire conclut que le sport peut avoir des impacts positifs sur les jeunes sur les plans physique, social, affectif et cognitif.

En ce qui a trait au sentiment d’appartenance à l’école, quelques études ont démontré que, combiné au soutien social et associé à la pratique sportive, ce

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sentiment pouvait contribuer à la persistance scolaire (MacPhail et coll., 2004; Walseth, 2006) parfois de manière considérable (Faircloth et coll., 2005; Hoffman et coll., 2002; Ma, 2003), notamment en améliorant les habiletés et relations interpersonnelles et en augmentant l’entraide entre élèves. Ces trois dernières études suggèrent que la participation à des activités parascolaires développe le sentiment d’appartenance à un groupe, lequel contribue éventuellement à la persistance scolaire. Newman et coll. (2007) ont montré pour leur part que les élèves ayant un sentiment d’appartenance à un groupe ont moins de problèmes comportementaux.

La popularité et les impacts positifs du programme ont mené au démarrage d’une recherche-action. Celle-ci a été lancée par le CSSS Jeanne-Mance, centre affilié universitaire, et se déroulera pendant quatre ans, soit de 2010 à 2013. L’équipe de la chercheuse Suzanne Laberge, de l’Université de Montréal, travaille entre autres à identifier les différents impacts du programme à l’école Jeanne-Mance et à l’intérieur de sa communauté. Les résultats préliminaires laissent déjà présager que :

o Les interactions entre les jeunes de l’équipe, le soutien social offert par les pairs et les membres de leur famille ainsi que les interventions de l’entraîneur seraient des facteurs signifiants dans le développement des compétences des athlètes. Notamment, les jeunes ont démontré un plus grand sentiment d’appartenance et une persévérance scolaire plus soutenue. Les jeunes semblent aussi avoir un plus grand sentiment de contrôle sur leur vie en situation de vulnérabilité (influences extérieures négatives). Ils feraient ainsi des choix plus responsables au quotidien.

Depuis huit ans, le projet Bien dans mes baskets a permis à des dizaines de décrocheurs potentiels de retrouver un sens à leur cheminement scolaire. En 2009, sur 11 jeunes dans une équipe, 8 finissaient leur secondaire. Il s’agit d’un taux très élevé si l’on considère que la majorité d’entre eux viennent du Centre-Sud, un quartier très défavorisé.

13) Matériel associé au projet :

Aucun matériel spécifique n’est associé à la réalisation du projet.

14) Information complémentaire :

L’information contenue dans cette fiche a été tirée d’entretiens avec les chercheurs et les responsables du programme. Elle provient aussi, intégralement ou en partie, des sites Web suivants :

o http://www.ledevoir.com/societe/education/232633/statistique-canada-le- decrochage-scolaire-a-augmente-au-quebec-sous-les-liberaux;

o http://rire.ctreq.qc.ca/thematiques/perseverance-et-decrochage/ ;

o http://selection.readersdigest.ca/sante/famille/echec-au-decrochage

o http://www.leplateau.com/Basketball/2009-12-11/article-995153/Rebondir- grace-au-basket/1;

o http://www.csssjeannemance.ca/fileadmin/csss_jmance/Menu/VotreCSSS/ Documentation/LeJeanneMance/LJM_vol5/LJM_vol5_num2.pdf

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La vie de plusieurs jeunes a déjà été influencée positivement par le programme. Voici quelques témoignages qui sont, sans contredit, remarquables :

o Mickael Sweeney vivait mal son adolescence. L’école n’était pas une priorité pour lui. De fil en aiguille, le basket est devenu sa principale motivation pour se mettre à étudier. Son but : entrer dans l’équipe AAA du Collège Édouard-Montpetit. Il a même fait mieux : il en est devenu le capitaine. Plus tard, il s’est inscrit en administration à l’UQAM pour jouer avec les Citadins. Le jeune homme de 21 ans témoigne que le basket l’a aidé à développer des habitudes de travail et à se fixer des objectifs. Il a décidé de revenir s’impliquer bénévolement à l’école à travers l’aide aux devoirs.

o Brandon Kabengela, 17 ans, a eu d’importantes décisions à prendre en 2008. Fréquentant des gangs de rue, il a failli déraper. Le basket l’a ramené dans le droit chemin. Ce tournant lui a permis de connaître pour la première fois la réussite en remportant le prix de l’athlète de l’année à son école et un prix de la persévérance académique et sportive au niveau provincial. Il a fait partie de l’équipe du Québec U17 et gagné les Jeux du Canada à l’été 2010.

o Éric Oupoh a vécu des difficultés familiales majeures qui l'ont amené à être adopté par une famille de Chambly. Si ses débuts n’ont pas été faciles alors qu’il était en échec dans plus de trois matières depuis sa première année du secondaire, il est passé d'une moyenne générale de 61 % en 2007-2008 à une moyenne de 73 % pour ses trois premiers bulletins en 2009-2010. Considéré comme un élève à haut risque de décrochage en raison de ses absences et de ses comportements, il s'est repris en main. Il a même remporté le prix de l’« élève athlète ayant démontré persévérance académique et sportive » au Gala d’excellence de la Fédération québécoise du sport étudiant en 2010. Un prix que se disputaient 17 000 prétendants!

15) Contacts :

Martin Dusseault, coordonnateurCSSS Jeanne-Mance155, boulevard Saint-Joseph EstMontréal (Québec)  H2T 1H4Tél. : 514 286-2600, poste 4334Courriel : [email protected]

École secondaire Jeanne-Mance4240, rue de BordeauxMontréal (Québec) H2H 1Z5Tél. : 514 596-5815, poste 2087Courriel : [email protected]

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