7/29/2019 Biovision : Interview de C. Viehbacher

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Réunir les différents partenairesan de transformer les avancées scientiques

en bénéces pour les citoyens

DES SCIENCES DE LA VIE AUX SCIENCES POUR LA VIE

24-26 MARS

LYON-FRANCE

2013

Sous le Haut Patronage de

Monsieur François HOLLANDE

Président de la République

7/29/2019 Biovision : Interview de C. Viehbacher

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BIOVISION rencontre Christophe Viehbacher, directeur général du

Groupe SANOFI

BIOVISION: Sanofi est un leader mondial et diversifié de la santé et nous sommesparticulièrement fiers de recevoir son directeur général, M.Viehbacher, au forum Biovision.

Vous êtes à la tête du Groupe depuis 2008 et vous avez relevé le challenge de maintenir lesbénéfices de Sanofi à un très haut niveau malgré la perte de brevets. Comment avez-vous réussi

ce tour de force ?

C.V. : Effectivement, c’est en 2012 que les derniers de nos produits phares historiques, moteur decroissance pour le groupe depuis 10 ans, arrivaient en fin de parcours.

 Je pense que nous avons réussi à passer le « pattent cliff », la période de fin des brevets de façon

 satisfaisante, l’important pour nous est de nous concentrer sur nos activités d’avenir 

Ce qu’il faut également retenir de 2012 concerne les progrès extraordinaires réalisés en R&D, nous y

avons consacrés beaucoup d’effort, cherchant de nouvelles voies pour nous améliorer tant en

développement qu’en innovation et en recherche. Je suis convaincu que les restructurations que nous

avons réalisées en R&D nous ouvrent d’excellentes perspectives d’avenir.

BIOVISION : Quelle sera demain la place de la R&D au sein du Groupe Sanofi ?CV. : Nous avons développé une entreprise capable de croitre pratiquement sans R&D. C’est 

essentiel car la R&D est un métier extrêmement risqué et je ne voulais pas que notre activité soit dépendante du lancement de tel ou tel produit . D’où la nécessité d’externaliser au maximum ce risque.

Comment y parvenir ? En diminuant de façon drastique notre recherche interne et en favorisant l’achat

de nouvelles molécules prometteuses. Une autre voie consiste à dénicher l’innovation dans la

recherche académique en développant le partenariat public/privé.

BIOVISION : Vous êtes un précurseur dans le domaine de l'industrie pharmaceutique

M.Viehbacher, pourriez-vous nous éclairer sur votre vision du médicament de demain ?C.V. : L'avenir de l'industrie pharmaceutique se projette sur deux axes principaux : d'une part l'avenir 

c'est de soigner des patients en bonne santé, c'est pourquoi nous développons, en partenariat avec Coca

Cola, des boissons santé et autres pilules bronzantes. L'autre marché d'avenir ce sont les maladies

chroniques, en effet, le patient idéal ne guéri jamais et vie longtemps avec sa pathologie. Le diabète estun bon exemple de ce type de marché d'avenir.

BIOVISION: Voue êtes bien en deçà de votre objectif d’endettement net de 10 milliards d’euros

à fin 2012. Pouvez-vous nous rappeler les priorités du groupe en termes d’affectation descapitaux ?CV. : La priorité numéro un reste d’investir dans notre activité lorsque nous le pouvons.

 Par ailleurs, notre dividende fait partie intégrante de la valorisation du titre et nous nous sommes

engagés à augmenter notre taux de distribution à 50% lors du paiement du dividende 2013. Cette

année, nous avons encore augmenté le dividende de 4,5 % à 2.77 euros, ce qui représente un taux de

distribution de 45 %. Nous sommes donc en bonne voie de respecter notre engagement en matière de

taux de distribution.

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BIOVISION : Et vos engagements vis-à-vis des patients, pensez vous les respecter aussi ?CV. : Oh, nous ne prenons jamais d’engagement vis-à-vis des patients, cela est bien trop contraignant !

BIOVISION : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre programme d’économie qui vise à réduireles couts de 2 milliards d’euros d’ici 2015 ?C.V. : Nous avons d’ores et déjà réalisé cet objectif, le premier plan de restructuration de la R&D

engagé en 2009 s’est avéré très efficace en termes de coût. Je tiens d’ailleurs à remercier 

 personnellement les 4000 chercheurs et techniciens qui ont accepté de quitter le groupe pour que nous

 puissions tenir nos engagements auprès des actionnaires. Grâce à leur sacrifice notre premier 

 programme d’économie de 2 milliards d’euros annoncé en 2009 s’est achevé deux ans avant le terme

 fixé.

 Le programme actuel est également en bonne voie, nous prévoyons encore d’économiser 500 millions

d’euros en 2013. Pour y parvenir nous avons l’intention d’alléger notre masse salariale de 1767 postes.

La recherche, qui n’est plus une activité indispensable à la croissance de notre groupe, est fortement

impactée par cette restructuration. Nous avons décidé de sacrifier les sites de Montpellier et de

Toulouse car leur écosystème scientifique est insuffisant pour soutenir une recherche performante.

BIOVISION: Excusez-moi de vous demander pardon M.Viehbacher mais j’ai entendu dire que

la cours d’appel de Paris avait rendu un jugement ordonnant l’annulation du plan derestructuration de la R&D ?C.V. Oui ...cela m’a fait beaucoup de peine….Nous avons un gros problème avec le code du travail

français. La culture anglo-saxonne de notre groupe se heurte à la rigidité des lois françaises, qui datent

du siècle dernier. Mais nous regardons l’avenir avec sérénité, nos amis du Medef ont signés un accord

très favorable avec les syndicats majoritaires. Cet accord sera prochainement voté à l’Assemblé

 Nationale et permettra d’assouplir ce carcan qu’est le code du travail ! Nous tacherons de faire cadrer notre prochain plan de restructuration de la R&D avec les Accords Nationaux Interprofessionnel.

BIOVISION: Pardonnez-moi d’insister M.Viehbacher mais comment aller vous rassurer vos

actionnaires qui s’inquiètent de la colère des salariés qui refusent le changement que vous leurproposez ?CV. : Oui, cette inquiétude est légitime mais je tiens à les rassurer. Si l’A.N.I. ne passe pas à

l’assemblé nous envisageons de lancer des missiles longue portée sur les sites de Montpellier et de

Toulouse. Vous voyez, c’est dans l’innovation et le respect, deux valeurs chères à Sanofi, que nous

avançons !

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