Blyton Enid Série Mystère 4 Le mystère de la roche percée 1952 Barney Rubadub Mystery.doc

8/9/2019 Blyton Enid Srie Mystre 4 Le mystre de la roche perce 1952 Barney Rubadub Mystery.doc

1/198

1


2/198

LE MYSTREDE LA ROCHE PERCE

par Enid BLYTON

*

VOICI Toufou et son pagneul Crac, ses cousinsNelly et Roger, ainsi que leur ami Sylvain,

accompagn e sa petite guenon Virginie, ans unesuite !aventures plus palpitantes que "amais#

$es vacances sur une plage pr%s !une &asesous'marine secr%te o( es vnements tranges ontlieu#### $a mer tou"ours angereuse avec sestour&illons, ses mares sournoises et souventmeurtri%res#### )ne vieille au&erge au pensionnaires

&i+arres, parfois mme louc-es#### .ui est l!espion/$!nigmatique professeur 0acquet/ # iracle, lesurprenant prestiigitateur/ Ou le pitre u music'-all/

Comme on aimerait vivre es aventures aussimouvementes et pleines !imprvu que celles esenfantsVerdier!

2


3/198


4/198

ENID BLYTON

LE MYSTREDE LA

ROCHE PERCEILLUSTRATIONS DE JEANNE HIVES

HACHETTE

66

4


5/198

TABLE DES MATIRES

1# $es vacances 52# $es pensionnaires e la 6pomme !or 7 283# 9e &onnes nouvelles 384# Sur la plage 41:# $e mystrieu professeur 0acquet 4;

5# $es remous e u music'-all 5?;# $e concours =??# Ce qui se passa ans la nuit ;518# $e temps passe ?511# # iracle em&auc-e Sylvain 18;12# $e lenemain matin 11=

13# Sur le toit 12:14# $a grane aventure 1321:# 9es tas e nouvelles 14215# @ncore plus palpitant 1::1=# )ne preuve terri&le 15;1;# )ne nuit pleine e surprises 1==1?# Toufou et Ali 1;?

:


6/198

CHAPITRE PREMIER

Les vacances.

E!c " cria une voi en col%re# Bourquoi n!as'tu pasattac- Crac comme "e te l!avais oronn/

ais si, tante Su+anne, "e l!ai &ien fait D affirma@ric, qui, en eu &ons, vala l!escalier# S!est'il encore

c-app/ O-D quelle -orreurD C!est lui qui a mis levesti&ule ans cet tat/ 7

$angue penante, Crac, l!pagneul noir, assis sur sonarri%re'train, se ressait ans un parpillement e papiersc-irs# Sa mine r"ouie refltait la satisfaction u travailconsciencieusement accompli#

5


7/198


8/198

comme s!il ne l!avait pas vue epuis es mois# Il "etases &ras autour e la vieille emoiselle et la serra si fortqu!elle faillit en perre le souffle#

6 @- &ien, Toufou, qu!est'ce qui te pren/ .uesignifient ces granes manifestations !amiti/ Toi, tu assrement quelque c-ose E me emanerD

Comment pouve+'vous penser une c-ose pareille,maemoiselle/ rpliqua Toufou, &less# 0e suis content,voilE tout# $es vacances sont lE# Ainie l!coleD Blus eevoirsD @t emain, la mer# Ne trouve+'vous pas cela

magnifique/ ais, au fait, o( allons'nous/ 0e ne le sais pasencore#

Roger survint, les &ras c-args e costumes e &ain#6 Tene+, maemoiselle, nous aurons eu maillots

c-acun# Ja suffira/ Certainement, rponit lle 9upoivre# Vous ne m!ave+ tou"ours pas it o( nous allons en

vacances, insista Toufou# >


9/198

un vieil -Ftel qui s!appelaitLa Pomme d'Or. II eistetou"ours# @t puis, il y a une crique avec un tour&illonangereu#

C!est E l!-Ftel eLa Pomme d'Or que nous allons/K ais oui, rponit lle 9upoivre# On n!y est pas

mal# a ni%ce y a pass quelque temps l!anne erni%re#@lle m!en a it &eaucoup e &ien# C!est pourquoi "e l!aipropos E votre m%re# Cepenant, il n!est pas aussi paisi&le,qu!autrefois# On a ta&li E proimit une &ase secr%te poursous'marins o( l!on fait toutes sortes !essais#

Bas possi&leD )ne &ase secr%teD s!eclamaToufou, transport e "oie# 0!irai la voir tout e suite#

Tu ne pourras pas# @lle est secr%te, arc-i'secr%te#0e te fens &ien !aller rFer autour#### 7 lle 9upoivrene termina pas sa p-rase#

0uste E ce moment'lE, un son cuivr retentit ans lamaison# $e gongD @nfinD Comme lectriss, enfants etc-ien se ru%rent ans l!escalier qu!ils val%rent&ruyamment, tel un troupeau affam#

$e "euner termin, # et me Verier prirent conges enfants et e lle 9upoivre# $!-eure u part avaitsonn# >pr%s force em&rassaes et recommanations, lesparents mont%rent en voiture#

9emeurs seuls, la vieille gouvernante et les enfantspass%rent le reste e l!apr%s'mii E faire les erniersprparatifs pour leur propre voyage qui, comme prvu, eutlieu le lenemain matin#

?


10/198

$a petite troupe craignit e manquer lacorresponance E lLem&ranc-ement parce que lle9upoivre, tr%s fatigue, s!tait assoupie# Meureusement que

les enfants veillaient#6 C!est une c-ance que nous soyons lED it Roger en se

rengorgeant# Ne fais pas l!important, "e te prie 7, rpliqua la

vieille emoiselle, vee#)ne fois installs ans le eui%me train, ils apprirent

que celui'ci en avait encore pour un &on quart !-eure

avant e marrer#@ric, incapa&le e rester en place une secone, clara

aussitFt qu!il allait se gourir les "am&es en compagniee Crac# )ne locomotive manuvrait un peu plus loin surune voie parall%le# $e gamin s!en approc-a avec intrt etse plongea ans la contemplation u "eu es roues, &ielleset pistons# Souain, il entenit Roger l!appeler 6 ToufouDToufouD Nous partonsD

II se retourna et vit, le train, son train, qui se mettaitlentement en marc-e# .uelques secones e plus### le traingagnait e la vitesse# >ffol, Toufou piqua un galop pourarriver E monter e "ustesse sur le marc-epie u ernierPagon# >u trois quarts trangl, Crac fut -iss par son

collier en un tournemain#Tout essouffl, @ric pntra ans le premiercompartiment venu et se laissa tom&er sur la &anquette# Iltait en col%re contre lui'mme# S!tre laiss surprenreainsiD Ce n!tait pas igne !un garGon e sa valeurD Ils!attenait E su&ir les quoli&ets e

18


11/198

Roger et e Nelly qui, le ne+ E la porti%re, avaient ttmoins e cette performance riicule# Rfleion faite, ilestima plus pruent e ne pas les re"oinre pour l!instant#

>u troisi%me arrt, eu Mommes mont%rent ans lecompartiment# @ric les eamina avec attention# Sous leurscostumes civils, il crut su&oorer es gens e mer# O-D o-DNe s!agirait'il pas e marins attac-s E la &ase sous'marine/ .uelle c-ance pour lui s!il parvenait E se lier aveceu#### S!il pouvait leur soutirer es renseignementsprcieu, s!introuire ans la &ase D C!est Ga qui serait

intressantD Toufou voyait "E la tte e Roger et e Nelly#Cepenant, les -ommes se mirent E lire le "ournal sans

prter la moinre attention au gamin#6 Baron, messieurs, emana le garGon pour engager

la conversation, est'ce que nous sommes encore loin e


12/198

Tous les eu taient rass e pr%s# $!un avait unetac-e sur la "oue,! le petit oigt toru et les ongles rongs#$es sourcils e son camarae formaient, sur sa facemassive, une sorte !accent circonflee# >u fon, se itToufou, malgr leur impolitesse, ils n!avaient pas un aspect

trop re&utant#6 Tu veu mon portrait/ lui emana &rusquement l!unes eu inconnus# Ne pourrais'tu pas regarer un peu lepaysage, pour c-anger/

Ve, Toufou se renfonGa ans son coin# $e voyagecontinua, monotone# Il commenGait E s!ennuyer#

12


13/198


14/198

forces e l!orre, lorsque le train ralentit# Ils arrivaient Eu moment e monter envoiture, @ric poussa Roger u coue# Celui'ci reconnut upremier coup !il les eu -ommes crits par son cousin#Tous les tails y !taient# Toufou n!avait onc pas menti#N!avait'il pas aussi surpris quelque secret/ Comme ce seraitpassionnantD

$a vieille voiture, apr%s avoir travers une lane sauvage

o( poussaient es &ruy%res, arriva ans le village#Celui'ci s!tenait en emi'cercle au &or !une &aieentoure e falaises# Il y avait lE une promenae, une &elle"ete, quelques &ateau ans le port et une plage e sa&le fin#

6 C!est magnifiqueD s!eclama Roger# @t quelle gentilleau&ergeD 7

$e enfants "et%rent un coup !il E la faGae vtust eleur future emeure#

)ne vieille enseigne se &alanGait au vent, si noire et sironge par les intempries que l!on ne pouvait rien istinguer#

6 O-D s!cria Nelly# On se croirait au oyen >ge# .uelamour e maisonD 7

$!-Ftel tait nic- ans un creu e la falaise# Sesfentres &asses, au vitres serties e plom&, &rillaientgaiement# 9e -autes c-emines surmontaient un toit tellement

couvert e lic-en gris vert que les tuiles rouges apparaissaientE peine#

14


15/198

$a porte !entre tait orne !un -eurtoir en fer# SitFtqu!il le vit, Toufou se isposa E le mettre en &ranle# Il n!en eutpas le temps# $!-uis s!entrouvrit avec un grincement, et un tre

&i+arre fit son apparition# Tout !a&or les Verier crurent quec!tait un enfant# @n le regarant plus attentivement, ilscomprirent qu!il s!agissait !un garGon plus Qg que Roger maisplus petit et nanti !une tte trop grosse pour son corps# Sonvisage poupin, ses yeu rons lui onnaient un air mi'enfant,mi'-omme#

6 >llons, Ali, pc-e'toi 7, it le c-auffeur qui

finissait e c-arger les &agages#> ces mots, l!trange personnage s!avanGa en -Qte# Ilportait une sorte !uniforme e groom#

1:


16/198

)n pantalon e rap &leu marin, tin gilet, et paressus letout, un ta&lier e cuir#

Il "eta un regar 6plutFt timie au nouveau arrivants

tanis qu!il &auc-ait une sorte e sourire grimaGant#$es enfants ouvrirent e grans yeu lorsqu!ils virent ce&out !-omme empoigner la grane malle, la c-arger sur sespaules et la transporter E l!intrieur sans effort apparent#

U C!est un &rave gars# )n peu emeur peut'tre, maisaussi gentil qu!un && et plus fort qu!un c-eval# Barfois,cepenant, il lui arrive e piquer es rages pouvanta&les#

9ans ces moments'lE, "e prfrerais avoir affaire E un lionc-aHn, epliqua le c-auffeur# 0e le trouve plutFt sympat-ique, it Nelly# Il aime &ien les enfants, continua le c-auffeur# Il

evient surtout froce lorsqu!on le taquine# erci, monsieur, ce sera tout pour au"our!-ui, it

lle 9upoivre, sortant son porte'monnaie# Nous avons t&ien contents vous trouver E la gare# @ncore merci# 7

$e c-auffeur empoc-a un gnreu pour&oire, porta euoigts E sa casquette et remit sa voiture en marc-e#

Ali revint c-erc-er le rest es &agages# Il taitaccompagn e l!-Fteli%re, une &onne femme corpulente auvisage sv%re# $e -aut c-ignon qui couronnait son crQne luionnait un air imposant# Toufou ne pouvait tac-er sonregar e ses multiples mentons#

15


17/198

6


18/198

6 On irait es soupirs, se it Nelly# ais par gros tempscela oit tre terrifiant,

$a c-am&re e la petite fille, &lanc-ie E la c-au, avait

es poutres apparentes au plafon et es croises E petitscarreau# Nelly sauta e "oie#.uant au garGons, ils trouv%rent la leur 6superpatante7#

Ils appel%rent Nelly pour la lui faire amirer#C!tait une vaste pi%ce avec un gran placar en c-ne et

eu lits &retons poss sur un carrelage tout &ossel#6 @lle a &eaucoup e cac-et, it Nelly#

Certainement, rponit Roger# On se irait ans unvieu manoir# 7Sur ces entrefaites lle! 9upoivre arriva pour voir

l!installation es garGons#6 9pc-e+'vous e ranger vos affaires# me 9ou nous

atten pour servir le goter, it'elle, Nous pouvons y aller tout e suite, s!empressa e ire

@ric# Non# Tu vas !a&or mettre e l!orre ici, et puis tu te

laveras les mains et le visage# Tu ressem&les E un vrairamoneur# 7

Aaisant la soure oreille, Toufou s!approc-a e la fentre#6 On n!aperGoit pas la mer# Tant pisD C!est encore plus

intressant# Regare, Roger, tous ces toits, ces c-emines, cesfentres s!ouvrant sur la vie !un tas !inconnus#

>insi tu pourras te permettre !eercer tes talents epolicier 7, it Roger, railleur#

1;


19/198


20/198

CHAPITRE II

Les #ens!$nna!es %e &a P$''e %($).

$@S Verier prirent leur goter ans la salle E lamanger#

)ne grane pi%ce plutFt som&re garnie e panneaue c-ne# 9ans le fon s!levait une vaste c-emine#

>osse contre le mur trFnait une norme -orlogeancienne# $es enfants n!en avaient "amais vu e si grane#@lle touc-ait presque le plafon, et le &ruit e son &alancierretentissait E travers toute la salle#

6 9ites, maemoiselle, c!tait "E ainsi lorsque voustie+ enfant/ emana Roger# @t e cette -orloge, vousvous en souvene+/

28


21/198

O-D certes# )ne fois, quelqu!un s!y tait cac- et semit E groner comme un c-ien# 0e crois que "e n!ai "amaiseu une telle peur e ma vieD

Tiens, c!est une fameuse ie D s!eclama Toufou#


22/198

ce propos, il faut que "e vousprie e recommaner au enfants e ne pas le ranger# @t

!loigner e lui votre pagneul# Il n!aime pas les c-iens,mme pas mon &on onsieur To&y, qui pourtant est tr%s&ien lev#### >-D oui, "!ou&liais e vous parler e issTPist, une >nglaise, tr%s &onne cliente, gentille aupossi&le, mais s!etasiant sur tout, c-iens, c-ats, papillons,oiseau# Ja m!ennuierait que vos enfants se moquent!elle#

6 @-D sainte patienceD se isait lle 9upoivre enregagnant sa c-am&re, "e n!ai pas fini !en voir# Il mefaura c-apitrer srieusement ma petite &ane, %s ce soir#7

@lle s!accoua E la fentre pour "ouir un instant e lama"est u panorama# Comme tout tait paisi&leD @llerespira profonment, sireuse Lou&lier ses petits tracas

ans la srnit e cette fin !apr%s'mii# Souain, unesoure eplosion la fHt sursauter# $!-Ftel entier en trem&la#@pouvante, lle 9upoivre se prcipita -ors e la pi%ce#Sur le

palier, elle rencontra Ali c-arg !une loure malle#

22


23/198

6 .ue se passe't'il/


24/198

>-D "e comprens E prsent, merci# Tr%sintressant7, it lle 9upoivre#

Son compagnon lui aressa un sourire engageant, et

ses yeu &leu clair &rill%rent e contentement# @lle luitapota le &ras# .uel rFle e petit &on-omme, plus proc-eu gnome que !un tre -umain D

Tanis qu!elle regagnait sa c-am&re, lle 9upoivre sepromit e raconter au enfants ce qu!elle avait vu# Cela lespassionnerait#

9e leur cFt, les enfants s!amusaient &eaucoup# Ils

avaient eplor la plage parseme e milliers ecoquillages au licats tons nacrs, couru apr%s lesvagues, escala es roc-ers glissants# Toufou s!taitnaturellement tal en plein milieu !une flaque# Toutgoulinant, il laissait erri%re lui un sillage -umie#

Buis la petite &ane avait pouss ses eplorations"usqu!E la promenae# Bar'ci, par'lE, e nom&reusesaffic-es taient colles# $!une !elles attira particuli%rementl!attention e Roger qui se mit E lire E -aute voi

V@N@WTO)SVOIR$@)SIC'M>$$9@N@C

>V@CS@S>TTR>CTIONS9@R@NOX@ON9I>$@#

6


25/198

Certes nonD 7 it Toufou#$es enfants rentr%rent E l!-Ftel e &onne -eure, ainsi

que lle 9upoivre le leur avait recomman# $e Hner

evait tre servi ponctuellement E sept -eures#Ils trouv%rent la vieille emoiselle ans sa c-am&re#

@lle les flicita e leur eactitue et leur emana s!ilss!taient &ien amuss#

6 O-D ouiD rponit Roger, c!est un enroit patant# 7@u aussi avaient entenu les mystrieuses eplosions#

)n -omme leur avait epliqu qu!elles venaient e la &ase

sous'marine#6 Comme "!aimerais pouvoir y "eter un coup !ilD

s!eclama Toufou#> Bersonne n!y a acc%s# 0e t!ai "E it que les &ases

militaires sont secr%tes et strictement interites au pu&lic#ais, puisque vous ave+ t sages, "e vais vous montrerquelque c-ose# Vene+ avec moi 7, it lle 9upoivre#

Tr%s intrigus, les enfants lui em&oHt%rent le pas# @lles!arrta au pie u petit escalier et leur it !y monter#Roger, le premier, passa la tte par la trappe qui tait resteouverte# Il s!cria

6 Aormia&leD On aperGoit !ici un coin e la &asesecr%te#

$aisse'moi voir, s!cria Toufou, impatient# C!este lE'&as que venait l!eplosion, maemoiselle/ Oui, "!ai mme vu la fume qui se gageait

apr%s la eui%me flagration, rponit lle

9upoivre#

2:


26/198

0e vais rester ici pour attenre la troisi%me,annonGa Toufou#

Bas question# On va Hner ans quelques instants#

9escens immiatement# 7Comme ils arrivaient sur le palier, ils crois%rent un

-omme mince, e -aute taille, au long visage &lafar# Sesyeu, profonment enfoncs, avaient une curieuse lueurfie# Il sem&la surpris e voir surgir inopinment toutecette socit#

$es enfants l!o&serv%rent avec intrt# Nelly n!aima

pas son regar scrutateur qui sem&lait transpercer les gens#@lle eut un lger frisson involontaire# .ui pouvait'il &ientre/

6


27/198

$orsque le gong retentitY les trois enfants taient prts#$e c-ien aussi#

6 Regare+ comme "e l!ai &ien &ross# Son poil tait

plein e sa&le, fit remarquer Toufou !un toi7 fier# Il n!estpas magnifique, mon Crac/ 0e tiens E ce qu!il fasse lameilleure impression sur onsieur To&y#

9ans la salle E manger il n!y avait encore personne# )nfumet apptissant e rFti e porc venait e la cuisine#Toufou se mit E renifler &ruyamment# Crac remuait satruffe, mais, il faut l!avouer, avec plus e ignit#

Cepenant un coup !il rpro&ateur e lle 9upoivrearrta net leurs singeries#

$a famille Verier venait e s!atta&ler quan un c-ienentra lentement, grave et ma"estueu, tel un ignitaire e lacour# Il tait norme, un e ces &ouleogues E la minesinistre, au &a"oues penantes#

6 Voici sans oute onsieur To&y, it Toufou quieaminait la &te avec un respect ml e crainte# @- &ien,il en a es riesD


28/198

il &aissa ses yeu tristes, posa sa grosse tte sur ses patteset poussa un soupir qui parut &alayer le sol comme uncourant !air un "our e gran vent#

us, Crac ne pouvait tac-er son regar eonsieur To&y# .uel gros p%re e c-ienD Crac se sentaittout petit# Bar pruence, il cia e se tenir E istance, etalla se couc-er au pies e son maHtre#

$es pensionnaires arrivaient peu E peu# 9!a&orl!inconnu rencontr sur le palier# lle 9upoivre emana Evoi &asse, E la serveuse le nom e ce monsieur#

6 C!est # insi c!tait &ien le prestiigitateur# Vint ensuite un

rFle e &on-omme affu&l !une paire !oreillessem&la&les E celles !un lp-ant# Il fit une grimaceamusante E l!aresse es enfants et se mit E plaisanter avecla servante# Sans oute le cloPn e la troupe, cia lle9upoivre#


29/198

a parole, "e n!entens rien# .u!est'ce que vousites/

Toufou, tou"ours prt E renre service, crut evoir

intervenir#6 9u R'O'T'I'9'@'B'O'R'C D trompeta le gamin, si

fort que c-acun sursauta# .ui crie ainsi/ emana le professeur, ec,

"etant un coup !il E la rone# SapristiD il y a e quoi vouscasser le tympan# 7

Toufou s!apprtait E faire son mea culpa sur une note

encore plus aiguZ, mais lle 9upoivre, tr%s ferme, le priae se taire# >lors il reprit sa voi normale pour emaner!un petit air innocent

6 Buis'"e avoir encore une tranc-e e rFti e porc/Roger et Nelly avaient e la peine E maHtriser un fou

rire intempestif# Ils se poussaient u coue et se "etaientes regars en essous# lle 9upoivre fit sem&lant e nepas s!en apercevoir#

2?


30/198

CHAPITRE III

De *$nnes n$+ve&&es.

>BR[S le Hner, lle 9upoivre permit au enfants!aller faire une courte promenae# >u tournant !une rue,

ils aperGurent E quelque istance une longue palissaeorne !une guirlane e lumi%res lectriques multicolores#)n pare !attractions# Ils se mirent E courir#

6 O-D s!cria Nelly toute "oyeuse en couvrant unman%ge !autos tamponneuses, on y va/

' Bourquoi pas/ it Roger, profitons e l!occasion# 7

38


31/198

al-eureusement aucun !eu n!avait song Eemporter e l!argent# Ils urent onc se contenter eam&uler E travers les stans, ont quelques'uns taient,

ma foi, asse+ etravagants# 9ommage e ne pas avoir unsou en poc-eD 9ans ces conitions mieu valait s!en aller,crta Roger#

6 Bourquoi/ Nous venons !arriver ,protesta Toufou#> contrecur, il suivit ses cousins# Comme ils

passaient pr%s !un -omme qui, sur la promenae, "ouait u&an"o, le gamin se mit E l!imiter# Il possait un talent

spcial pour contrefaire toutes sortes !instruments# Sur sonpassage, les gens riaient, amuss# Roger se retourna, agac#

6 Tu as fini e faire le singe/ Tu te crois sans outetr%s rFle/ 7

Sans faire e cas e Roger, Toufou continua sespitreries#

>u moment o( les trois enfants &ouc-aient evantle music'-all, un iniviu costum en cloPn fumait unecigarette non loin e l!entre# > leur vue, il se mit E remuerses granes oreilles#

Tiens, voilE les enfants e l!au&ergeD 7 Buis ils!aressa irectement E Toufou# 6 Vous tes tr%s &on, "eune-omme, ans votre numro e &an"o# Vous evrie+ prenre

part au concours que nous organisons pour la "eunesse# 0esuis sr que vous gagnerie+ un pri# 7Toufou arrta son "eu et sourit 6 0e ne vous avais pas reconnu# Vous tes vraiment

&ien grim#

31


32/198

C!est pourtant &ien moi 7, rponit le pitre# Ils!avanGa sur la promenae et fit une pirouette si plaisanteque les enfants clat%rent e rire# Buis il se rapproc-a !eu

pour ire 6 Bense+'y# Vous evrie+ essayer# Nous onnons i

francs au gagnants# Il y a un pri pour les garGons et unautre pour les filles# >vec votre numro !imitationmusicale, vous l!emporterie+ -aut la main# 7

Toufou n!arrivait pas E comprenre si le paillasse semoquait e lui ou &ien s!il parlait srieusement#

6 Aaire l!iiot, c!est la seule c-ose qu!@ric russit E laperfection 7, remarqua Roger#

Toufou onna un coup e poing E son cousin# $e&ateleur fit un salut &urlesque et it en s!loignant 6 >urevoir, les enfants# > emain#

$es "eunes Verier rentr%rent E l!au&erge# lle9upoivre les attenait, toute "oyeuse

6 9evine+ qui vient e tlp-oner/### SylvainD SylvainD s!eclam%rent les trois enfants en c-ur#

@st'ce qu!il va venir ici/ Bro&a&lement# Il aurait voulu vous parler#

Comme vous n!tie+ pas lE, c!est moi qui ai pris lacommunication# $e pauvre a t malae# On le sent asse+

prim# Il m!a it qu!il prouvait le &esoin !entenre vosvoi, que vous tes ses seuls vrais amis# Tene+, voici sonnumro e tlp-one# >ppele+'le vite, car il atten#

Ce c-er SylvainD 9pc-ons'nousD 0e serais sicontente e le revoir# 7

32


33/198

$es trois enfants se prcipit%rent ans la ca&inetlp-onique e l!-Ftel# SylvainD Ce &on SylvainD Bourvuqu!il puisse venir &ientFtD

Sylvain tait un "eune forain ont les Verier avaientfait la connaissance par -asar# Il possait une gentillepetite guenon# 9%s leur premi%re rencontre, e solies liens!amiti s!taient ta&lis entre eu tous# Il n!avait personneau mone et gagnait sa vie en travaillant ans les cirques etles foires# @t voilE que le mal-eureu avait t souffrant###

@mpils ans l!troite ca&ine, les enfants piaffaient

!impatience# C!est Roger qui emana le numro# ais%s que Sylvain fut au &out u fil, tout le mone voulutparler en mme temps# C!tait E qui arrac-erait l!couteur Eson voisin#

6 >llF, Sylvain# Vas'tu mieu/ @t Virginie/ @lle se porte E merveille# ais moi "!ai pris froi,

une nuit qu!il pleuvait, en ormant E la &elle toile# 0!ai t-uit "ours couc- ans une grange# Meureusement queVirginie m!a soign#


34/198

All! Sylvain, vas-tu mieux? et Virginie? )

34


35/198

mon refroiissement qui me met ans cet tat#### 7Bauvre SylvainD Se plainre n!tait gu%re ans ses

-a&itues# Bour avouer une c-ose pareille, il fallait qu!il ft

&ien &asD Ses amis en taient tout remus# Ils s!cri%rent, enc-ur

6 Viens, viens vite D Tu -a&iteras avec nous ici El!au&erge# O-D mais me 9ou ne voura "amais accepterVirginie####

Ne vous faites pas e soucis pour nous# 9!ailleurs,"e n!ai pas !argent# ais "e trouverai &ien le moyen e me

caser quelque part# $e travail ne manque "amais# @t en cettesaison nous pourrons ormir sur la plage# Nous aimons Ga,Virginie etD moi#

' @n tout cas, arrive le plus vite possi&le# Noust!attenons# @m&rasse Virginie pour nous# C!est Crac quiva tre content e la revoirD

> emainD > emainD "eta encore Sylvain avante raccroc-er#

$es enfants re"oignirent lle 9upoivre pour la mettreau courant#

6 Ce pauvre Sylvain a penser ses erniers souspour vous tlp-oner, remarqua't'elle# Aallait'il qu!il aitenvie e vous revoirD 7

$a vieille gouvernante eut &eaucoup e ifficult Eenvoyer tout son petit mone au lit# $a perspective eretrouver leur ami surecitait les enfants#

6 Si vous ne vous couc-e+ pas immiatement, "amaisvous ne pourre+ vous lever emain matin# me 9ou neserait pas contente# @lle n!aime pas qu!on arrive en retar Eta&le# 7

3:


36/198

Ils eurent, en effet, &eaucoup e mal E se rveiller#ais lle 9upoivre elle'mme n!tait pas non plustellement en avance# Tanis qu!ils "eunaient, ils ne

cessaient e parler e Sylvain# > quelle -eure vienrait'il/Comment faire pour ne pas manquer son arrive/ Ilsavaient tout e mme grane envie !aller se &aigner# $etemps tait &eau et c-au# > la fin, ils se ci%rent E partirpour la plage, non sans avoir recomman E l!-Ftel e &ieniniquer E Sylvain o( il pourrait les retrouver#

pr%s s!tre &aignes, ils s!allong%rent sur le sa&le et peu Epeu tous s!enormirent# Nelly tait tenue sur le os, sonc-apeau e paille sur le ne+, E cFt e Roger, couc- enc-ien e fusil# Toufou, E plat ventre, faisait rissoler sespaules qui evenaient e plus en plus cramoisies# .uant Elle 9upoivre, mollement allonge sur un transatlantique,elle avait une om&relle ouverte au'essus e sa tte#

Souain un lger &ruit se fHt entenre# .uelqu!unarrivait en sautillant qui &onit sur Toufou et commenGaune anse effrne# Crac poussa un a&oiement puissant etposa, lui aussi, ses pattes e evant sur la peau nue e sonmaHtre# Celui'ci se mit E pousser es cris !corc- vif# Sonpimie recuit supportait mal ce tam&ourinageD

6 .uel est l!iiot###/ 9escene+ immiatementD Vousme faites malD >eD Toufou voulut se mettre sur son sant et une

35


37/198

&oule c-aue vint se nic-er ans ses &ras avec un&a&il affectueu et gentil#

6 VirginieD s!cria't'il# Regare+, c!est VirginieD


38/198

notre pitance c-e+ les paysans qui m!avaient permis ecouc-er ans le foin e leur grange# 0e toussais# 0!avais lafi%vre# 0e ne pouvais pas me lever# Meureusement que

Virginie tait lE, n!est'ce pas, ma &elle/ 7 a"outa't'il avecun regar affectueu pour sa guenon#

Nelly en avait les larmes au yeu# @lle se reprsentaitle mal-eureu Sylvain, seul et malae, n!ayant que sonsinge pour s!occuper e lui#

6 Tu as te sentir terri&lement a&anonn 7, lui itToufou# Orp-elin lui'mme, il comprenait &ien ce que cela

signifiait# Sauf que lui, au moins, avait une vaste parentsur qui s!appuyer#

6 9!-a&itue la solitue ne me p%se pas trop# Cettefois'ci pourtant#### Com&ien "!ai sou-ait que ma m%re neft pas morteD @t "!ai aussi &eaucoup pens E mon p%re,ont "e ne sais rien# @t lui ne connaHt mme pas moneistence# Ja fait rFle, n!est'ce pas/

$a fillette posa sa main sur celle e Sylvain#6 Sois tranquille, lui it'elle !une voi mue# Tu

finiras &ien par le retrouver, ton papa# Nous t!aierons etoutes nos forces#

Oui, compte sur nous , a"outa Toufou avecsolennit#

lle 9upoivre coutait, profonment remue elleaussi# @lle connaissait naturellement l!-istoire e Sylvain#Sa maman, trap+iste, avait pous un acteur# 9e longuestournes et les o&ligations e leurs mtiers respectifs lesavaient, &ien malgr eu, spars# >insi, Sylvain n!avaitpas eu lLoccasion e connaHtre son papa#

3;


39/198

Il s!tait mme cru orp-elin, "usqu!au moment o( sapauvre maman, prise !un malaise su&it, lui avaitrecomman, ans ses erniers instants, !aller retrouver

son p%re# @lle avait tou"ours travaill sous son nom e"eune fille# >pr%s son c%s, Sylvain n!avait pu couvriraucun papier lui iniquant la vrita&le ientit e son p%re#C!est pourquoi "usqu!E prsent, ses rec-erc-es n!avaient pasa&outi# ais il persvrait sans perre courage#

Sylvain parlait, parlait, ressassant ses ennuis, tout-eureu e pouvoir se confier E es amis aussi

compatissants# Il n!avait pourtant point coutume e vierainsi son cur, mme avec eu# ais on voyait que lamalaie l!avait affai&li, que son tourment evenait presqueune ie fie#### Monteu e s!tre panc- e la sorte, ils!ecusa !ailleurs#

6 > quoi servent les amis si ce n!est E partager nospeines/ Tes confiences sont une preuve e confiance, itRoger gentiment#

Certes, rponit Sylvain# ais vous, "amais vousne me parle+ e vos tracas# II est vrai que vous ne paraisse+pas en avoir# $orsqu!on poss%e une famille, les c-osessont sans oute &ien iffrentes#

' On voit &ien que tu n!as pas affaire E l!oncle Ric-ar,

it Toufou avec v-mence# @t E ses acc%s e col%re D Cesont lE es ennuis qu!on ne peut partager avec personne# 9e vrais amis se partagent non seulement les

3?


40/198

mauvaises c-oses mais les &onnes galement, intervintlle 9upoivre# Si nous gotions/ >pr%s, en l!-onneur e

Sylvain, "e vous paierai es glaces# 7Bour le coup, Toufou sauta sur ses pies#6 Sapristi D @t moi qui allais laisser passer l!-eure u

goterD Il ne pouvait te faire e plus gran compliment,

Sylvain, ce goinfre D 7 it Nelly#Sylvain clata !un rire -eureu# Ces innocentes

taquineries, si particuli%res E la vie familiale, le ravissaient,lui qui, -ors u cercle es Verier, tait tellement priv etout contact fraternel#

48


41/198


42/198

ais Sylvain n!avait plus le ro&uste apptit enagu%re# Oui, vraiment, se it lle 9upoivre, la sant ece garGon avait tre fort prouve# @t qu!allait'il evenir

E prsent/ @lle l!aurait volontiers invit E l!-Ftel pour leremettre !aplom MlasD impossi&le, E cause e Virginie#@t Sylvain ne consentirait "amais E s!en sparer# 9!ailleurs,il n!tait gu%re prsenta&le avec sa culotte lime, sac-emise sans &outons et ses pies nus# .uel &eau gars,cepenant D Monnte, intelligent# Tout le mone serait fier!avoir un fils pareil# lle 9upoivre poussa un soupir e

regret# @lle se promit e l!aier elle aussi e toutes sesforces E retrouver son p%re#

Nelly insistait aupr%s e Sylvain pour qu!il vienne-a&iter l!-Ftel#

6 Non, "e ne peu pas# 9!ailleurs, "!ai trouv u travail# 9"ED s!eclam%rent les enfants, pleins

!amiration# @t o( onc/ >u parc !attractions# 0e vais m!occuper es autos

tamponneuses# 0e ne suis pas mauvais comme mcano et"!aime Ga#

C-icD $e parc n!ouvre qu!en fin !apr%s'mii# Tuauras ainsi &eaucoup e temps E nous consacrer, itToufou#

0e l!esp%re &ien# @t le premier argent que "egagnerai servira E me r-a&iller 7, rponit Sylvain enregarant ses misra&les nippes#

$es enfants Verier lui auraient volontiers offert"usqu!E leur ernier sou# Ils n!os%rent pas, le sac-ant tropfier pour accepter#

42


43/198

lle 9upoivre avait cepenant quelque c-ose Eproposer#

6 Sylvain, si tu empruntais un maillot e &ain E

Roger/ 0e pourrais raccommoer ta culotte et recoure es&outons E ta c-emise# 7

Sylvain rougit violemment#6 a foi, c!est tr%s gentil E vous, maemoiselle, et

"!accepte avec plaisir# on linge, "e le lave tou"ours moi'mme et "e m!en tire fort &ien, mais, pour ce qui est emanier l!aiguille, c!est une autre affaire#

Roger courut E l!-Ftel c-erc-er un e ses maillots#)n gran -omme mince, que les enfants reconnurent

immiatement, se promenait sur la plage#C!tait l!illusionniste qui -a&itait l!-Ftel# Voyant

Sylvain et son singe, il s!approc-a 6 9is'moi, mon garGon, est'ce que par -asar tu

c-erc-erais u travail/ 0e suis le prestiigitateur qui onnees sances an music'-all# 0e vais avoir &esoin !un aie et"e t!engage ainsi que ton singe# Tu seras &ien pay# Tuacceptes/

0e suis sol, monsieur# 0e viens e m!engagercomme mcanicien ans un man%ge e la foire# @n toutcas, pour les proc-ains -uit "ours# >pr%s#### II -aussa les

paules sans terminer sa p-rase#6


44/198

6 0e l!ai ve mais tant pis# >ve+'vous remarqu sonregar/ C!est le genre !iniviu qui sem&le avoir es yeuerri%re la tte# Il ne me plaHt pas &eaucoup#

C!est gal, it Toufou avec envie# Tu evrais treflatt# Ce n!est certes pas E moi qu!on ferait une telleproposition# 7

$a fin e la "ourne fut es plus agra&les# lle9upoivre s!en alla faire une promenae pour son compte,laissant les enfants livrs E eu'mmes# Toufou mit Sylvainau courant es menus faits e leur eistence E


45/198

6 ais nous ne l!empc-erons nullement e faire sonouvrage 7, s!cria Toufou, inign#

Roger accepta plus facilement le point e vue o la

gouvernante#Oui, en effet, Sylvain n!aurait pas e trop e toute son

attention pour se mettre au courant# Il pourrait tre gn esentir les yeu e ses amis &raqus sur lui# Sans parler eCrac, tou"ours capa&le e faire quelque &tise####

$i&res e leur temps, les enfants pens%rent E aller voirAli# @tait'il vraiment celui que Sylvain avait connu au

cirque/ Ils se renirent onc en comit emaner E me9ou s!il y avait moyen e parler E son omestique# Cettequestion tonna la &rave ame#

6 C!est parce qu!un e nos amis croit le connaHtre#Nous vourions nous en assurer#

ais vous ne pourre+ rien tirer e ce pauvreia&le, rpliqua me 9ou# Il peut# tout "uste mettrequelques sons &oum &oum, &ing &ang, frtt frtt####

Nous aimerions tout e mme le voir, insistaRoger#

Vous le trouvere+ ans l!arri%re'cour , it me9ou e mauvaise grQce#

$es trois cousins pass%rent par la cuisine pour pntrer

ans une courette o( s!entassaient cageots, cartons et&outeilles vies# Ali tait en train !y mettre un peu!orre#

6


46/198


47/198

ais comme me 9ou frappait E la vitre !unefentre, Ali reprit en -Qte sa &esogne et se mit E souleverfrntiquement es tour&illons e poussi%re#

6 Vene+, it Roger# aintenant, il est tellementsurecit qu!il va travailler tout e travers tant que nousresterons lE# 0e parie que %s qu!il sera li&re, il seprcipitera E la rec-erc-e e Sylvain#

' 0!aime &ien ce pauvre garGon, remarqua Nelly# 0e suissre qu!avec un peu e patience et e gentillesse onrussirait E le faire parler asse+ convena&lement# 7

Ils repass%rent par la cuisine pour se retrouver il uns le-all# )ne vive iscussion s!engagea pour su voir commentmeu&ler la soire#

6 @ntrons un moment au salon# S!il n!y a personne,nous pourrons "ouer au cartes 7, proposa Toufou#

4=


48/198

CHAPITRE V

Le '-s/!e+0 #$1esse+ Jac2+e.

>u S>$ON, ils virent le professeur 0acquetprofonment enormi ans son fauteuil#

6 Buisqu!il est sour, "e crois que nous pourrons "ouertranquillement ici# Il ne nous entenra pas 7, it Nelly#Roger alla c-erc-er les cartes# Ils firent eu parties,

mais Toufou avait l!air a&sent# Il pensait constamment aupetit escalier qui conuisait sur le toit#

6 Ce serait c-ic si on pouvait passer u toit e

4;


49/198

la maison au sommet e la falaise, it'il finalement#9e lE'-aut, on oit apercevoir l!intrieur e la -ase sous'

marine# Nous couvririons peut'tre es c-osesetraorinaires#

Impossi&le, rpliqua Roger# C!est trop loin# Tout emme, "e me emane E quoi pouvait &ien servir ce rFlee passage#

lle 9upoivre m!a racont qu!il y avait escontre&aniers ans le temps par ici# Il est pro&a&le qu!ils

utilisaient cette trappe pour se faire es signau quan un&ateau tait en vue# @t puis, poursuivit Nelly, cela servaitpeut'tre aussi au pilleurs !paves# Il paraHt qu!ilsallumaient es torc-es par gros temps pour leurrer lesnavires en perition et les faire c-ouer sur les rcifs e lacFte#

' .uels for&ansD s!eclama Toufou# 0e n!arrive pas Ecroire que e telles gens aient pu eister#

' 9ieu sait si tu n!en aurais pas fait autant E cettepoque'lE, it Nelly#

Certainement pasD riposta Toufou, inign, levantla voi# Comment peu'tu ire e pareilles sottises/ 7

Roger, qui tout en &attant les cartes coutait !un air

istrait, leva par -asar son regar sur une glace place enface e lui# $!image u professeur s!y refltait# ais### netenait'il pas les yeu ouverts/ Roger se emana si leur&a&illage n!avait point rveill le vieu monsieur# Bourquoi,ans ce cas, celui'ci n!avait'il pas protest/#

4?


50/198

$e garGon se retourna vivement# $!-omme sem&lait&ien ormir E poings ferms# II ronflait mme un petit

peu####Roger tait intrigu# Se serait'il tromp/$es eu autres continuaient leur iscussion# Toufou,

furieu E cause es insinuations malveillantes e Nelly,criait e plus en plus fort#

6 C-ut D fit Nelly, un oigt sur ses l%vres# >ttention auprofesseurD

Roger "eta e nouveau un coup !il furtif sur lemiroir# Cette fois, il en tait sr# $es yeu grans ouverts,le &on-omme coutait attentivement ce qui se isait#Bourquoi ce silence/ $e garGon essaya e le surprenre#ais lorsqu!il se retourna, le vieu monsieur ormaitpaisi&lement# )n vrita&le malaise s!empara e Roger# Cetiniviu tait sinistre# Il se prtenait sour et il entenait#Il sem&lait ormir### et ses yeu s!ouvraient et se fermaientcomme les -orri&les lanternes es pirates ont parlaitNelly, ces lumi%res trompeuses qui attiraient lesnavigateurs en tresse pour les faire prir sur le rivage#.ue tramait ce vieu &on-omme/ 9ormait'il, oui ou non/

Roger voulut en avoir le cur net# Il se penc-a sur la

ta&le et fit un signe e connivence E sa sur et E soncousin# Buis il profra !une voi caverneuse 6 Buisque nous sommes seuls avec ce sour, nous

pouvons parler sans crainte e Ce'que'nous'savons# 9!accor , acquiesGa Toufou sur le mme ton sans

savoir e quoi il retournait mais tou"ours

:8


51/198

prt E entrer ans n!importe quel "eu pourvu que celaft amusant# 6 Tu parles e l!Momme'qu'c-u'c-ote, n!est'

ce pas/ Celui qui voyage sans passeport/' @actement, it Roger# 9%s que le mot passe sera

couvert, nous agirons# Il faut E tout pri masquerIniviu'qui'se'guise#

Oui, et nous le reconnaHtrons E son petit oigttoru , rponit Toufou qui se souvenait &rusquement,9ieu sait pourquoi, e son voisin e compartiment si mal

em&ouc-#Nelly coutait &ouc-e &e# .u!est'ce que c!tait que ce

galimatias/ $es eu garGons taient'ils evenussu&itement fous/

Roger risqua e nouveau un &ref coup !il u cFt ela glace# $ED le professeur carquillait les yeu, l!oreilletenue comme un raar# Il coutait intensment# \ran&ien lui fasseD S!il avalaitD toutes les fari&oles &ites Eson intention, il aurait e quoi ruminer##,#

$a voi e lle 9upoivre s!leva tout E coup# $estrois enfants sursaut%rent#

6 Comment, vous n!tes pas encore couc-s/#O-D mon9ieu, "e n!avais pas pris gare au professeur# 0e n!aurais pas

parler si fort# Ja ne fait rien, rpliqua Roger# Il est profonmentenormi# Il n!a rien entenu# 7

Sur cette remarque, la famille Verict s!en fut au lit#$e lenemain, la "ourne s!annonGa pleine

!vnements palpitants# 9!a&or on apprit que Ali

:1


52/198


53/198


54/198

emana Roger se renant souain compte quepersonne ne le connaissait#

$ormier, it Sylvain# Sylvain'Mugo $ormier# Cela

sonne &ien, n!est'ce pas/ ais $ormier tait le nom e mam%re#

ais tu as &ien un acte e naissance/ interrogeaNelly#

' )n acte e naissanceD 7 Sylvain sem&lait surpris# 6Non, "e ne crois pas####

)n long silence se fit# $es enfants Verier se

emanaient avec angoisse comment, ans ces conitions,retrouver le p%re e leur ami# Roger se promit !en parler Elle 9upoivre# @lle serait sans oute e &on conseil#

$eur mitation fut interrompue par l!arrive e Crac,l!air fanfaron# 9ans sa gueule il portait un cra&e# aisnon### ce n!tait pas un cra&e# BlutFt une &rosse#

9licatement, le c-ien posa l!o&"et au pies e sonmaHtre qui l!eamina avec curiosit# C!tait &el et &ien une&rosse ont le os en argent portait graves les initiales pr%s uneasse+ rue escalae, ils &ouc-%rent au sommet esroc-ers#

$E, le vent soufflait avec violence, il plaquait lesc-eveu e Nelly sur sa figure et faillit emporter le foular

e lle 9upoivre#9e cet enroit on ominait la &ase sous'marine#6 Comme vous save+, it le marin, personne n!a le

roit !y pntrer, pas mme les pc-eurs# @t ire que "econnaissais le moinre recoin e cette &aie lorsque "!tais"eune# Regare+ comme c!est &ien gar E prsent#

)ne "ete fermait presque compl%tement l!anse# >ucun&ateau ne pouvait y pntrer si ce n!est par une ouverturesoigneusement protge# 9es gurites, o( es solatsmontaient la gare, s!levaient E intervalles rguliers toutautour e la &ase# Souain, un clat su&it fulgura evantl!une !elles#

6 Vous ave+ vu/ On nous o&serve E la "umelle,

epliqua le guie#' Ils vont nous tirer essus/ emana Toufou,surecit#

Ne craigne+ rien# $a sentinelle sait que nous nepouvons pas aller plus loin# >u'elE e ces fils

53


64/198

e fer &ar&els nous sauterions tous# $e terrain estmin#

on 9ieu, s!cria lle 9upoivre, tr%s inqui%te#

C!est trop angereu, allons'nous'en vite# Ne vous effraye+ pas, maemoiselle# Vous ne

coure+ aucun risque# Seul un -omme etrmement agileserait capa&le e franc-ir cette &arri%re et e traverser cec-amp e mines sans encom&re# Tant que nous restons icinous sommes parfaitement E l!a&ri#

@t le "et !eau/ emana Roger#

9erri%re vousD Regare+# $e marin pointa son oigt vers la terre ferme, au pie

e la -auteur o( ils se trouvaient# On apercevait lE unegrane cuvette creuse ans un gigantesque roc-er#

Souain, ce &assin se remplit !eau cumante, et unnorme "et s!leva avec force pour retom&er l!instant!apr%s#

$es enfants pouss%rent une eclamation e surprise#6 II eiste un passage souterrain entre le tour&illon et

ce creu lE'&as# > mare -aute, comme E prsent, lesvagues sont refoules ans l!troit &oyau# C!est quan elles&ouc-ent avec violence E l!air li&re que se prouit cep-nom%ne# >ttentionD 9ans une minute l!eau va "aillir e

nouveau# 7@t en effet, une nouvelle colonne liquie, qui parutsurgir avec plus e force que la prcente, s!leva aussitFt#

54


65/198

Toufou tait en effervescence# Il -arcelait le &atelier equestions

6 Bourquoi cela n!arrive't'il que lorsque le flu monte/

Bourquoi pas tout le temps/ .uan la mer est &asse, le passage est E sec,

rponit le marin# On l!appelle la Roc-e perce# ais o( se trouve l!entre/ emana Roger# 0e

suppose qu!en ce montent elle oit tre su&merge# Oui# 0e vous montrerai son emplacement

approimatif en &as# On raconte une trange -istoire E ce

propos# 9ites, ites viteD s!cria Toufou, tou"ours!

frian e myst%res# @- &ien, il paraHt que ans l!ancien temps, un "our,

es contre&aniers voulurent se &arrasser !un e leursennemis e telle sorte qu!il ne soit "amais retrouv# >umilieu e la nuit, ils le transport%rent ici et le "et%rent ansle tour&illon# $eur forfait accompli, ils retourn%renttranquillement c-e+ eu E l!enroit o( est ta&lie, E prsent,la &ase sous'marine# 7

Comme le marin s!arrtait e parler, @ric le pressa econtinuer#

6 $e plongeon ans l!eau glace ranima l!-omme#

9!une force -erculenne, il lutta avec une nergie farouc-epour c-apper E la mort# Il russit finalement E s!agrippertant &ien que mal E une asprit u roc-er#

Il a pu se sauver, n!est'ce pas/ emana Nelly#

5:


66/198

Il lui tait ifficile e tenir &ien longtemps anscette position# Meureusement pour lui, la marecommenGait E &aisser# ais, affai&li par l!effort et peut'tre

&less, il ne pouvait songer E se -isser &ien -aut# 9!appuien appui, il finit par se prouver evant l!ouverture !untunnel perc ans la pierre#

@t c!tait l!a Roc-e perce, l!entre u passage ontvous nous ave+ pariD s!cria Roger#

' Tout "uste# Vous ave+ evin# $!-ommeY y pntra et,en rampant, &ouc-a sur l!autre versant# )ne fois lE, il lui

fut relativement facile !escalaer les roc-ers moinsescarps qui se ressent E cet enroit# Il regagna ainsi laterre ferme#### 0!aurais &ien voulu voir la tte e sesennemis lorsqu!ils le revirent vivant ans les rues u pays#Ils ont s!enfuir pouvants#


67/198

5=


68/198

Toufou sassit sur son lit, le cur battant, )

5;


69/198

CHAPITRE VIIA+ '+s!c34a&&.

)N@ erni%re fois, ils regar%rent l!eau "aillirimptueusement, puis re&rouss%rent c-emin vers la &arque#

$e tour&illon continuait sa rone infernale avec un

sinistre &ruit e succion#6 >&solument terrifiant, it Toufou# Tu n!es pas tr%s

rassur, -ein, mon vieu Crac/ @n effet, le c-ien rasait la paroi roc-euse comme pour

c-apper au gouffre mugissant# Virginie, en revanc-e,pelotonne ans la c-emise entrouverte e Sylvain,ormait profonment#

5?


70/198

Vous ne nous ave+ pas montr l!entre u tunnel,rclama Toufou#

C!est vrai, "!ou&liais# Benant que "e tac- le

&ateau, alle+ "usqu!E cette esp%ce e parapet que vousvoye+ lE'&as et penc-e+'vous# Vous apercevre+ un peronverQtre# $e trou se trouve "uste E1 cFt, un peu enessous#7

$es trois garGons all%rent voir# Ils trouv%rentfacilement le point e rep%re iniqu par le guie, mais lamer tait encore trop -aute pour qu!on pt istinguer autre

c-ose# , $e retour s!effectua sans anicroc-e#>pr%s le goter, pris ans une pQtisserie repre le

matin par Toufou, les enfants propos%rent !accompagnerSylvain E son travail#

C-emin faisant, ils s!attar%rent E lire le programme ela reprsentation que le music'-all allait onner#

6 Regare+, it Toufou !6 \ran concours 6 rservau enfants# 9eu pri e i francs# 0!aurais srementl!emploi e ces i francs# 0e n!arrive pas E comprenre o(passe mon argent e poc-e#,

Si tu veu, "e peu te le ire, moi 7, rpliquaRoger# Comme Toufou faisait sem&lant e n!avoir rienentenu, son cousin s!aressa E Sylvain# 6 Si tu te

prsentais sur sc%ne avec Virginie, tu aurais un normesucc%s# > l!-eure u concours, "e serai a mon man%ge, lu le

sais &ien# C!est vrai, Ga D s!eclama Toufou#


71/198

cas, c!est E moi e soutenir l!-onneur e la famille# 7@t il commenGa E "ouer e son &an"o imaginaire#6 >sse+, ToufouD Tu nous ennuies, it Roger#

' Barce que vous n!tes pas connaisseurs# 0e vousassure que "e pourrais faire une "olie carri%re avec mesimitations#

' Tu n!es qu!un &lanc'&ec prtentieu, it Nelly#>llons, appelle ton c-ien et ne traHne pas comme Ga# 7

Benant le Hner, quelques -eures plus tar, ToufouannonGa E lle Iris Rossignol qu!ils iraient tous E la soire

u music'-all#6 0e vous applauirai comme personne ne l!a "amais

fait, a"outa't'il gracieusement#' erci, @ric, rponit lle Iris en souriant# 0e

tQc-erai !tre E la -auteur e tes acclamations# Surtout, lave'toi &ien les oreilles, "eune -omme# 0e

ne vourais pas y trouver encore es pommes e terre ,recommana # iracle#

> cette remarque, tout le mone s!esclaffa# Toufoucia, part lui, e &attre froi, ornavant, E cetimpertinent# .uel vulgaire iniviu, sans la moinreucation, pour parler !oreilles sales en pu&lic D

6 0!irai moi aussi E la reprsentation e ce soir# 0!aore

ces concours pour enfants 7, it iss TPist# @lle se tournavers lle 9upoivre pour lui emaner 6 @st'ce que l!une vos enfants ne va pas tenter sa c-ance/ Toi, pareemple, ma petite fille, "e suis sre que tu ansesmerveilleusement, 7

Nelly, vee !tre appele 6 petite fille 7, n!osait

=1


72/198

ire ce qu!elle avait sur le &out e la langue# Voyantl!em&arras e sa cousine, Toufou se pc-a !intervenir!un air innocent

6 @t vous, iss TPist, pourquoi ne nous onne+'vouspas un aperGu e vos talents/ Vous ga+ouille+ comme unvrai pinson#

$e cloPn faillit avaler e travers# Nelly et Rogerpouff%rent# .uant E lle 9upoivre, partage entre l!enviee rire et e groner, elle faisait e rFles e grimaces#

iss TPist, cepenant, avait pris les paroles e

l!effront pour un compliment#6 Ce qu!il est intelligent, ce petit garGonD Comment a'

t'il fait pour eviner/ $e fait est que ans ma "eunesse onapprciait &eaucoup ma voi#

Vous evrie+ prenre la place e lle Iris E ses"ours e relQc-e, it le cloPn# Vous serie+ une granervlation pour nous tous,

O-D monsieur# Il ne faut rien eagrer , rpliqua't'elle en minauant#

@lle allait encore ire quelque c-ose lorsqu!unenorme tarte au a&ricots fHt son apparition# Bour gusterun pareil caeau es ieu, le silence s!imposait# @lle etToufou furent &ientFt tr%s occups E savourer leur essert#

$e spectacle commenGait E -uit -eures# > peine lerepas termin, les enfants press%rent lle 9upoivre#6 II nous faut partir tout e suite si nous voulons avoir

e &onnes places, it Toufou# .uan on n!est pas aupremiers rangs, on ne suit pas &ien# 7

=2


73/198

>u moment e partir, Crac se prsenta avec unnapperon ans la gueule# Il le posa evant Toufou ets!assit !un air satisfait#

6 .u!as'tu encore fait/ s!cria son maHtre# Veu'tu allerimmiatement remettre Ga lE o( tu l!as pris#

$e c-ien rentra en vitesse ans la maison sans sesoucier u napperon#

6 II a t en c-erc-er un autre , it Nelly#6 >llons# Vene+, les enfants# .ue Toufou se &rouille

avec Crac , commana lle 9upoivre en se mettant en

route#Toufou ramassa le &out e toile et se prcipita ans le

-all, appelant Crac E grans cris# 9ans sa -Qte, il se -eurtaau professeur et E iss TPist#

6 O-D paron, it'il# 0e suis navr, "e ne vous avais pasvus# >lle+'vous aussi E la reprsentation/ >lors E &ientFtD

.uelle sinvolture, SeigneurD Ce gaminmriterait une &onne paire 'e claques, gmit le professeur#Il est tout le temps en train e -urler comme un sour# @lleest &ien leve, la nouvelle gnration, a- ouiD

$e &on-omme parlait aussi fort que le permettait savoi un peu c-evrotante, afin que Toufou l!entene et enfasse son profit#

6 Vous n!aime+ pas les enfants, monsieur leprofesseur,/ emana iss TPist# Ils m!agacent# Cepenant Toufou, apr%s avoir rattrap Crac et lui

avoir pass sa laisse, courut re"oinre les

=3


74/198

autres qui taient "E installs E leurs places aueui%me rang#

> -uit -eures eactement, un piano fit entenre une

musique entraHnante# $e silence ans la salle se fit, et lerieau rouge se leva# Sur la sc%ne se tenaient les ou+eartistes e la troupe, tout souriants ans leurs costumes et-Qtre# Seul l!illusionniste affectait sa som&re mine-a&ituelle# Il se ria cepenant quelque peu pourentonner avec ses camaraes la c-anson qui ouvrait lasance#

$e pianiste se rvla ecellent, ainsi que les anseuseset les c-anteuses# Barmi celles'ci, ce fut Iris Rossignol quil!emporta# @lle avait une voi ouce, sensi&le, qui s!alliait&ien avec sa personnalit# Toufou l!applauit E s!encorc-er les mains# Tant est si &ien qu!il continuait Emanifester son ent-ousiasme alors que le pu&lic s!tait "Ecalm# Roger lui onna un coup e coue#

6 Tais'toiD Tout le mone te regare#


75/198


76/198

6 ucun mot

qui puisse aier # iracle# Ce oit tre une preuvesinc%re pour montrer les facults eceptionnelles e #iracle# 7

Remonte sur la sc%ne, lle Iris pria le magicien etourner le os E la salle et lui oronna

Concentre+'vous, monsieur iracle, et ites'moi ceque "e tiens# 7 II y avait ans sa main une &roc-e en or#

$e mage commenGa par agiter les &ras, imprimantainsi un large mouvement E son ample vtement# \ela luionnait une sil-ouette fantastique# Buis il se mit Egrommeler e sa voi profone qui roulait comme legronement lointain u tonnerre

6 0e vois### "e vois### oui, "e vois### quelque c-ose e

petit### e ron### qui &rille tel que l!or### c!est e l!orD Brcise+, monsieur iracle, prcise+ avantage 7,it lle Iris#

Bersonne ne soufflait mot# Silence a&solu# # iracle

=5


77/198

recommenGa ses litanies touffes# Souain ils!eclama

6 C!est une &roc-e# )ne petite &roc-e en orD > Ce

isant, il se retourna &rusquement et se ploya commeune c-auve'souris au ailes tenues#

9e frntiques applauissements clat%rent# Toufou,ou&liant sa rsolution, fut le plus ent-ousiaste#

Tour E tour, lle Iris prsenta au magicien une &agueen argent, une montre et &ien !autres o&"ets encore# @tc-aque fois, apr%s le mme man%ge e murmures,

-sitations, passes magntiques, # iracle evinait"uste####

6 Bour terminer, mesames et messieurs, "e vais avoirl!-onneur !ecuter le numro le plus ifficile e monrpertoire, it le prestiigitateur en s!avanGant "usqu!au&or e la sc%ne# lle Iris va prenre'ce "eu e cartes ontc-acune porte au os un nom&re e si c-iffres# @lle les&attra evant vous,, puis elle en c-oisira une au -asar etvous la montrera# 9ans l!espace e trente secones, "!auraievin ce nom&re# 7

Iris prit le paquet e cartes "aunes# Toufou sursauta#C!taient celles qu!il avait vues ans la c-am&re umagicien# ais E quoi cela lui servait'il e les tuier si

soigneusement au prala&le puisqu!il ne pouvait pourtantpas eviner laquelle sortirait/9!un geste lgant, Iris montra au pu&lic le numro

5=3 :;?# Trac E l!encre noire et en gros caract%res, celui'citait parfaitement visi&le e loin#

==


78/198

$e sorcier se livra E son -a&ituelle mimique e gestespropitiatoires avant !articuler pni&lement

6 C!est ifficile#####$es yeu e moi] cerveau sont

assoupis ce soir#### O( est ma &aguette/ 7lle Iris la lui tenit# $e t-aumaturge fHt encore

quelques passes magntiques 6 Vene+ E mon secours, F gnies &ienfaisantsD 7 cria'

t'il !un accent si angoiss que toute la salle frmit#6 >-### a-### "e commence E voir#### erci, \ran @sprit

e l!)nivers, toi qui as entenu mon invocation#### Oui, "e

sens que cela vient### "e &rle#### 0e voisD C!est le numro5=3:;?D

lle Iris leva au'essus e sa tte, telle une offraneau pu&lic, la carte en question# # iracle avait evin"uste# erveilleuD On ne lui mnagea pas lesacclamations#

6 @ncore une fois D rclama une voi# $a erni%reD rponit lle Iris# Cet eercice est

puisant pour # iracle# 7Cela sem&lait l!tre, en effet, E en "uger par les

contorsions et les soupirs e l!enc-anteur# Comme tou"ours,il triomp-a e l!preuve# Il nonGa eactement la suite ec-iffres inscrits sur une autre carte#

6 OufD il me fait peur, it Toufou assis E cFt e lle9upoivre# C!est un vrai sorcier, 9ornavant, "e tQc-erai!tre tr%s poli! avec lui# 7

=;


79/198

CHAPITRE VIII

Le c$nc$+s.

>AIN 9@issiper l!atmosp-%re loure e la salle, esanseuses et es c-anteuses firent suite E la reprsentation

u prestiigitateur#Buis Iris apparut e nouveau#!6 aintenant nous arrivons au ernier numro e

notre spectacle# Bro&a&lement le meilleur# $ concoursrserv au enfants# Comme !-a&itue nous onneronseu pri e i francs# )n E la fillette ayant montr le pluse qualits, l!autre au garGon le mieu ou# 7

=?


80/198

> ce moment'lE, le cloPn se prcipita sur sc%ne* IIemana lui aussi E prenre part au concours# II se isaitplus pauvre que les enfants e l!auitoire# Bour montrer ses

talents, il se mit a c-anter !une voi e fausset !u clair, dela Lune. On et it qu!une ou+aine e matous miaulaientperument#

Benant que les spectateurs s!esclaffaient, Iriscontinuait impertur&a&le

6 Vous pouve+ faire n!import quoi, c-anter, anser,rciter, "ouer u piano, nous raconter es -istoires rFles ou

mme essayer e surpasser # iracle# >vance+D >vance+D.ui veut passer lepremier/ 7

9eu petites filles et un garGon se prsent%rent# Beuapr%s eu nouvelles fillettes suivirent# Roger onna uncoup e coue E Toufou#

6 @- &ien, qu!attens'tu/ ais Toufou se sentait trop nerveu# M rpliqua

&rutalement E Roger 6 0e ne vais pas me renre riicule evant cette foule#

Tais'toi oncD 7$es concurrents se montr%rent tr%s miocres# Seule,

une petite fille, qui it s!appeler \enevi%ve, fit quelquespas e anse asse+ russis#

6 Bersonne !autre ne veut essayer e gagner les ifrancs/ Voyons, aucun nouveau garGon ne veut tenter sac-ance/

$aisse+'moi c-anter, laisse+'moi! c-anter,maemoiselle, insista le cloPn# 0e peu aussi siffler, sivous aime+ mieu# 0e n!ai "amais t plus en forme#

;8


81/198

II arronit ses l%vres mais aucun son n!en sortit# >lorsprenant un sifflet E roulette ans sa poc-e, il se mit Esouffler avec tant e force que lle Iris sursauta# )ne

nouvelle fois, les spectateurs clat%rent e rire#6 )n garGon encore, un garGon, et nous cernerons le

pri , rpta lle Iris#$e cloPn vint se placer E cFt !elle# Il regara

fiement Toufou avant e pointer son oigt sur lui 6 Regare+, Iris# Vous ave+ lE la -uiti%me merveille u

mone# Vous le voye+/ Ce garGon au c-eveu rou, avec

le ne+ en trompette et es tac-es e rousseur# C!est lemeilleur "oueur e &an"o e l!univers# 7

9ans la salle c-acun se manc-ait le cou pouressayer e voir Toufou# Celui'ci evint plus rouge que satignasse#

6 >llons, mon enfant, monteD lui cria l cloPn# Tusem&ls plus timie qu!une fillette# Viens nous "ouer un airavec ton &an"o# $e pianiste t!accompagnera#

Vas'y, Toufou, c-uc-ota Roger# Il faut que tut!e-i&es, les autres garGons taient pouvanta&lementmauvais# 7

>sse+ em&arrass, @ric se leva et re"oignit le cloPn# Ilse plaGa en face e l!auitoire tanis que le cloPn lui

avanGait une c-aise#6 C!est pour y mettre ton pie, lui it'il# >vec uninstrument aussi pesant tu ois avoir &esoin !un point!appui# .ue vas'tu nous "ouer/

;1


82/198

Toufou, souain, entra ans la peau e sonpersonnage# Il se mit E rire

6 @- &ien, commenGons par "ur le pon# d'!$i%non. 0e

vais accorer mon &an"o 7, it'il en pinGant les coresimaginaires, puis, s!aressant au pianiste 6 Brt/ @nsourine, s!il vous plaHtD 7

@t alors, tanis que e sa &ouc-e sortaient es sons quiressem&laient trangement E ceu !un &an"o, ses mainss!activaient comme si elles "ouaient sur un instrument rel#$e plus tonnant, c!est qu!il tenait parfaitement la mesure et

qu!il formait avec le pianiste un uo etraorinaire#$!accor final plaqu, @ric enleva son pie e la

c-aise et s!inclina profonment evant le pu&lic# )npu&lic ent-ousiaste, qui, lui fit un accueil presque plusc-aleureu qu!E # iracle#

6 Ne vas'tu pas nous "ouer encore un morceau/emana le cloPn# Tu n!as rien !autre/

ais si, il se trouve "ustement que "!ai apport aussima cit-are , it Toufou solennellement# Il posa E terreson &an"o imaginaire pour saisir une non moins imaginairecit-are# 6 Bour cet instrument, "e ois m!asseoir# 7

@t e nouveau ce fut un numro !une eceptionnellequalit que tout le mone couta avec ravissement#

lle 9upoivre n!en croyait pas ses oreilles# @llen!arrivait pas E comprenre comment cet -urlu&erlu eToufou pouvait tenir en -aleine toute une salle# .uant ERoger et Nelly, ils se sentaient tr%s fiers !avoir un cousinaussi &rillant#

;2


83/198

9%s que les applauissements et les &ravos se !turent,le cloPn s!avanGa sur la sc%ne#

c aintenant, mesames et messieurs, nous allons

proclamer les vainqueurs e ce tournoi# $e pri pour lesfillettes a t cern E la petite \enevi%ve qui a si &ienans#

Cette annonce fut accueillie avec rserve par le pu&lic#6 Bour les garGons, le pri va naturellement E! notre

"eune maero.... $e reste se perit ans un !tonnerre !acclamations#

Blus rouge que "amais, @ric empoc-a les i francs avecsatisfaction# .uelle soireD 0amais il n!aurait cru que samanie e contrefaire le son e quelques instruments emusique lui vaurait, un "our, un succ%s pareil# @t ire qu!Ela maison il se faisait traiter !iiot E cause e cela D II pritonc le c-emin e l!-Ftel ans un tat e granesurecitation#

6 Ne te monte pas trop le cou tout e mme, lui itRoger, craignant que son cousin ne evHnt sormaisinsupporta&le# Il ne te faut pas ou&lier que tu ne sais pasrellement "ouer ni u &an"o ni e la cit-are# @t qu!au pianotu tapes !un seul oigt# Tu n!es onc pas un vrai musicien#

0!esp%re que, maintenant, tu ne te mettras pas E

faire tes singeries E tout &out e c-amp# $es pensionnairesn!apprcieraient gu%re ces e-i&itions , a"outa Nelly#ais, Toufou ne prta aucune attention E ces

remarques malveillantes#

;3


84/198

)ne fois ans sa c-am&re, Toufou ne parvenait pas Es!enormir# Tanis que Roger ronflait paisi&lement, lui setournait et se retournait ans son lit, la tte pleine e

pro"ets merveilleu# Il se promettait e s!eercer E "ouerquantit !instruments imaginaires# Il se voyait sur evastes sc%nes#### E la raio### non, la tlvision vauraitmieu, ainsi les gens pourraient constater qu!il n!avait enralit ni &an"o ni cit-are en main# @t le tam&our/ Il taitsr qu!il pourrait imiter son super&e &oum'&oum# IIcommenGa E s!eercer tout &as, mais, souain, il ne put y

rsister il lanGa un &oum sonore#@t alors quelque c-ose !effrayant arriva# @n rponse

au &oum e Toufou, un autre &oum retentit# )n peu sourmais terrifiant celui'lE# Toufou s!assit sur son lit, le cur&attant#

6 )ne &om&e, pensa't'il# Impossi&le# .ue "e suis &teDSans oute es epriences E la &ase sous'marine commel!autre "our# 7 II rflc-it un instant et se it qu!au milieu ela nuit on ne s!amuserait tout e mme pas E provoquer eseplosions pareilles au risque e rveiller le village entier#

Bourtant le &ruit ne sem&lait pas avoir inquit Roger#Il continuait E ormir E poings ferms# Nelly non plus neparaissait pas remuer ans sa c-am&re#

@n revanc-e, la flagration avait galement alertlle 9upoivre# ais, comme le &ruit ne se renouvela pas,rassure, elle se renormit#

@ric, lui, ne parvenait pas E trouver le sommeil# Mavait &eau s!enfoncer ans les raps, l!instant

;4


85/198

!apr%s, il recommenGait E gigoter# Souain, une ietraversa son esprit# Bourquoi ne pas grimper sur le toit parle petit escalier/ 9e lE'-aut, il pourrait pro&a&lement

apercevoir ce qui se passait ans la &aie interite# Il seglissa -ors u lit et ouvrit la porte avec prcaution# $epalier tait plong ans les tn%&res# Bersonne# >ucun&ruit# $e couloir avait l!air sert# Contrairement E ce quiaurait se prouire, la flagration n!avait point rangla maisonne#

;:


86/198

CHAPITRE I5

Ce 2+! se #assa %ans &a n+!.

$@S&ras tenus evant lui, Toufou avanGait E tQtons,comme un aveugle# M finit par sentir sons sa main lesmarc-es u petit escalier qu!il se mit E gravir avec

prcaution# >rriv en au#, il fil glisser le panneau e latrappe et sortit la tte#

on 9ieu! $E'&as, au milieu e la &aie, quelque c-osetait en train e &rler# 9es pro"ecteurs promenaient Ga et lEleurs pinceau lumineu# .uelque afflu accient tait sansoute arriv## Bour, mieu voir, le gamin grimpa sur le toit#> quatre

;5


87/198


88/198


89/198

e le repousser compl%tement pour se glisser El!intrieur# >pr%s l!avoir referm soigneusement, il regagnasa c-am&re silencieusement# Roger ormait tou"ours#

ais "uste au moment o( il fermait sa porte, ToufouaperGut une raie e lumi%re sous celle e # iracle#@ncore un qui avait entenu l!eplosion pro&a&lementD $egarGon -sita un instant# algr ses griefs, il aurait &ienvoulu faire un &rin e causette avec cet -omme intressant#Rfleion faite, il "ugea plus pruent e s!en a&stenir# #iracle tait un tre trop trange, trop sinistre mme, pour

qu!on se -asarQt ainsi seul ans son antre au milieu e lanuit# 9ieu sait E quel angoissant tour e passe'passe ilserait capa&le e se livrer####

Toufou estima onc prfra&le e retourner secouc-er# $es motions qu!il venait !prouver l!avaient&ris#

$e lenemain matin tout l!-Ftel tait &oulevers7 $es"ournau annonGaient avec e gros titres

(ne #erri)le e*plo&ion dan& la Baie du +yre

"'a%irai#-il d'un &a)o#a%e No& &ecre#& mili#aire& &on#-i/&

)ien %ard0& Le& a)i#an#& de& $illa%e& en$ironnan#& on#

/ailli 1#re pro2e#0& or& de leur& li#&.

6 .uelles &alivernesD it Toufou# C!est E peine si monsommier a trem&l lg%rement# @t toi, tu ne/ 0!es mme pasrveillD oi, en revanc-e####

>-D tu as entenu/ l!interrompit aviement Roger#Raconte un peu#### Comment Ga a fait, en ralit/

;?


90/198

@- &ien, le &ruit a t terri&le, pouvanta&le,rponit promptement Toufou, pour Ga, les "ournau isentla vrit# O-D &ien sr, pas au point !arrac-er les gens E

leurs rapsD Tu t!en serais aperGu toi aussi si tu t!taisretrouv sur le planc-er# ais tout e mme####

>lors, qu!as'tu fait/ 0e nie suis lev et "!ai grimp sur le toit# Il y avait

un feu !enfer ans la &aie# @t es tas e pro"ecteurs quiclairaient comme en plein "our####

' C-utD Bas si fortD lle 9upoivre va lLentenre#

@lle serait furieuse !apprenre que tu te prom%nes la nuitsur les toits#

' la rigueur ceserniers auraient pu saisir quelques &ri&es e laconversation# ais il tait peu pro&a&le qu!ils connussentl!eistence e l!escalier ro

6 Benant que "!tais lE'-aut, un autre est mont aussi#$e vieu professeur, E ce qu!il m!a sem&l# C!est rFle,quan on y pense, que ce sour ait entenu l!eplosion et

toi pas u tout# C!est la vi&ration e l!air qui l!aura sans outerveill 7, it Nelly# @lle posa son oigt sur le "ournal# 6.uel sastreD )n e nos plus moernes sous'marins a tananti# $e spectacle evait treimpressionnant#

?8


91/198

Bourquoi ne m!as'tu pas appele, Toufou/ Il ne faisait pas &on sur le toit# Tu aurais eu peur,

riposta son cousin# Il s!agit !un sa&otage, vous ne croye+

pas/ a"outa't'il# Bro&a&lement, it Nelly# 0!aurais tout e

mme cru cette &ase mieu gare# >pr%s tout, c!est peut'tre un accient, remarqua

Roger# On ne ralise pas !epriences sans casse# Bense+ Ecelles qu!on fait souvent E l!cole# Il y en a qui ratent#

Oui, mais la plupart u temps c!est voulu# Tanis

que ans ce cas#### 7 Toufou, pensif, ne termina pas sap-rase# 6 0!aimerais mieu croire E1 un accient, reprit'ilapr%s un silence# Il est plutFt sinistre e penser que noussommes entours !-orri&les malfaiteurs#

@st'ce que, par -asar, tu aurais peur !tre encoreml E une autre aventure mystrieuse/ emana Roger!un air asse+ saronique#

Beur, moiD 0amais e la vieD 0!aore lesmac-inations tn&reuses####

Ce "our'lE, les enfants se procur%rent tous les "ournaupossi&les# ais la presse ne onnait aucun claircissement#>u contraire# On sem&lait vouloir minimiser l!incient#

$e temps se mit E la pluie#

6 .uelle triste "ourne, it Toufou# .u!allons'nousfaire/ Si "e vous offrais une sance e &an"o/ >- nonD Ja suffitD Tu nous casses les oreilles

?1


92/198

avec tes ternelles rengaines, grogna Roger# N!est'cepas, Nelly/ 7

Nelly ne voulait pas veer son cousin @ric apr%s le&rillant succ%s e celui'ci en pu&lic, mais, au fon, elletrouvait aussi qu!on pourrait c-erc-er une autre istraction#

6 lors montons sur le toit voir si ce pauvre

sous'marin &rle tou"ours, proposa Toufou# )ne &onne ie D 7s!cri%rent les eu autres#Ils se prcipit%rent tous ensem&le sur le palier

conuisant E l!escalier ro Toufou tourna la poigne ela porte# Celle'ci rsista# 6 .u!est'ce qui se passe/ @lle oittre soueD 7 it'il en tirant e toutes ses forces# Il fit tantet si &ien que le &ec'e'cane lui resta ans la main#

9squili&r, le gamin

?2


93/198

tom&a E la renverse sur le mal-eureu Crac qui se mitE pousser es -urlements#

6 @sp%ce !iiotD Tu n!en fais "amais !autresD s!cria

Roger en col%re# @st'ce ma faute si les c-oses se traquent %s que

"e les touc-e/ .u!allons'nous faire, E prsent/ emanaToufou tristement#

Il ne te reste plus qu!E escenre c-e+ me 9oupour lui avouer ton mfait, it Nelly# Buisque tu as eu lecourage e am&uler sur le toit, tu peu &ien aussi

affronter notre -Fteli%re# @lle ne te mangera pasD 7


94/198

train !aitionner es colonnes e c-iffres# 6$!arriveu gamin ne sem&la pas la ravir# Celui'ci, asse+em&arrass, lui epliqua sa msaventure#

6 Bourquoi as'tu tir si fort/ 7 emana't'elle !un tonsv%re# Sa face massive reposait sur ses cinq mentons#Toufou se sentait tout c-tif en face e ce personnageimposant# Il aurait &ien voulu, lui aussi, posser unassortiment e ou&les mentons# .uel aplom& ceu'ci nelui onneraient'ils pas au lieu e cet air e mc-ant petitgarnement qu!il evait sans oute avoir au yeu e

l!-Fteli%re#6 a foi, "!ai tir parce que "e ne pouvais pas ouvrir,

rponit Toufou# C!est srement ferm E clef# Aerm a clefD ais elle oit tre ans la serrureD

s!cria me 9ou# ais non, "ustement, elle n!y est pas# 0!ai suppos

que c!tait vous qui l!avie+ fait enlever# @n attenant, "!aicass la poigne e cette porte# 0e le regrette, maame# Ilme reste encore l!argent gagn -ier au music'-all# Vouscroye+ que cela suffira pour en ac-eter une autre/

Bro&a&lement# ais va onc emaner E Ali s!iln!en aurait pas une vieille e rec-ange# Il pourra la poserfacilement# Buisque tu es lE, "e tiens E te fliciter pour le

pri que tu as gagn -ier soir# C!est u &an"o que tu "ouais/ Oui mais pas vraiment# $e mien est un instrumentimaginaire# .uelque c-ose !unique au mone 7, a"outa't'ilen riant# $E'essus, il se mit en evoir !improviser une eses imitations ans

?4


95/198

un c-arivari e sons ignes u meilleur "a++#Ce concert c-aHna la gaiet e me 9ou# @lle

avait une trange faGon e rire, ma foi, fort plaisante, qui

sem&lait venir u plus profon !elle'mme par onessuccessives e plus en, plus sonores pour atteinrefinalement ses &a"oues opulentes#

Toufou s!arrta, s!inclina et sourit#6 Tu es un rFle e numro, lui it'elle lorsque son

-ilarit se fut un peu calme# Va vite E la rec-erc-e eAli# @t en sortant, "e t!en prie, ne ferme pas trop

violemment# $a porte pourrait te rester entre les mains# 7

?:


96/198

CHAPITRE 5

Le e'#s #asse.

SON entretien avec me 9ou avait rconforteToufou# >u fon, cette ame valait mieu que son attituene le laissait supposer#

II trouva Ali E la cuisine en train !astiquer lescuivres# Comme entre en mati%re#, @ric lui offrit son aie

6 Tu sais, "e suis tr%s &on pour ce genre e travail# 7ais l!autre secoua la tte en souriant#

6 >u fait, as'tu appris que "!ai gagn un, pri -ier soir/poursuivit le gamin#

?5


97/198


98/198

$es yeu e Ali se mirent E ptiller# )ne lueurironique sem&lait anser au fon e ses prunelles# Ce quevoyant, Toufou lui it

6 9is onc, nous nous eprimons comme es BeauRouges sur le sentier e la guerre#### Bour en revenir E monaffaire, as'tu une poigne e porte, oui ou non/ 0e suis unpeu press# 7

Oui, Ali en avait une qu!il alla c-erc-er ansl!appentis au outils# Il monta avec Toufou pour la fier, cequ!il fit en un tournemain# $orsqu!il appuya essus, la porte

refusa encore e s!ouvrir#6 Aerme, it Toufou# $a clef a isparu# .ui a &ien pu

s!en emparer/ @t pourquoi/ $a nuit erni%re, il y a eu un tas!alles et venues mystrieuses ans ce coin#

C!est vrai/ @t qui taient ces personnes/ 7 emanaune voi erri%re lui#

$e gamin sursauta et pivota sur lui'mme# # iraclese tenait sur le palier pr%s e sa porte# Toufou ne manquaitpas e prsence !esprit# Il se it immiatement que mieuvalait garer sa langue ans sa poc-e# Trop parler cuit### ounuit#### Il se &orna E prenre un petit ton gag pourrponre

6 O-D personne# 9es &lagues# 0e m!amusais E faire

peur E notre &on vieu Ali en lui racontant es -istoires#ais ites'moi, monsieur iracle, comment ave+'vousfait, -ier soir, pour eviner tous ces o&"ets/ @t surtout lesc-iffres/ Ja, c!tait fort# 0!en suis encore tout &erlu#

. $es secrets u mtier### 7, "eta l!illusionniste,

?;


99/198

l!air a&sent# Buis il emana 6 >s'tu entenul!eplosion/


100/198

au galop se secouer frntiquement au &eau milieu esVerier#

Il avait aussi une nouvelle manie, plutFt agaGante#

Buisque &rosses, napperons et autres o&"ets lui avaient tsv%rement interits, il ramenait tous les c-iens qu!il-onorait e son amiti# On vit ainsi un trange &asset, aupattes quasiment invisi&les et E l!norme tte# Il sentaitmauvais et insistait pour s!installer sur les "am&es e Roger#Buis ce fut le tour !un immense &ouleogue quiressem&lait vaguement E onsieur To&y# Il tait plus

supporta&le que le &asset, mais il &avait sans arrt#Il paraissait ou !un naturel fort paisi&le "usquLau

moment o( il crut pouvoir s!approprier un os que Cracrongeait# >lors il poussa un grognement E vous glacer lesang ans les veines# me Toufou recula, intimi# $apauvre Virginie, elle, compl%tement affole, se rfugiaillico sur la tte e son maHtre#

6 Va't!enD cria lle 9upoivre !un ton ferme# C!est l!ose Crac# Va't!en D

$e monstre saisit tranquillement l!os que Crac,interloqu, avait lQc-, et s!loigna en se aninant# 6 Tun!es qu!un couarD me pas capa&le e fenre ton &ienD7 s!cria Toufou# Crac &aissa son museau et fit le mort#

$orsqu!il vit que personne ne faisait plus attention E lui, ils!clipsa# Bour revenir peu apr%s, l!air guilleret,accompagn e trois petits fo'terriers tout frtillants etfureteurs en ia&le#

188


101/198

me "as ca"able #e #$fen#re ton bien %&

)

181


102/198

6 >sse+, CracD s!eclama Toufou, inign e cetteinvasion#### .u!est'ce que c!est que ces mani%res/ >llons,ouste, guerpisse+, vous autres# Non, pas toi, Crac# Toi, tu

restes ici# 0e vais e nouveau t!attac-er au 6 transat 7 elle 9upoivre pour le restant e la "ourne#

>- non, merciD protesta cette erni%re#$!autre "our il m!a renverse# $ie'le plutFt E ta c-eville#

>pr%s les panc-ements es premiers instants, Sylvains!tait un peu repli sur lui'mme# Il ne parlait gu%re et

n!encourageait pas ses amis E lui renre visite E la foire#6 Ce n!est pas un enroit recommana&le, finit'il par

ire# $e genre e ces forains'lE ne me plaHt pas &eaucoup#> mon avis, ils oivent tremper ans quelque affairelouc-e#

Bourquoi ne pas les quitter, alors/ emana Nellyanieusement# 0e sentais &ien que quelque c-ose cloc-ait#Ne reste surtout pas avec es gens mal-onntes#


103/198

- 9!ailleurs, il a lle Iris, remarqua Toufou# Bourquoiprenrait'il quelqu!un !autre/

C!est vrai, acquiesGa Nelly# Toutefois, on ne risque

pas gran'c-ose en le relanGant# .uan finis'tu tasemaine/ 9emain, n!est'ce pas/

Oui# @t "e touc-erai vingt francs# Cela mepermettra !ac-eter une paire e sanales et une c-emise#

@- &ien, prens cong e tes patrons# Cette placen!est pas pour toi# Si le prestiigitateur ne veut plust!engager, "e suis convaincue que u trouveras aisment

ailleurs , it Nelly#Sylvain ne voulut rien promettre# Il ne tenait pas E se

sparer e ses amis Verier# Nelly tait &ien optimisteD @ne-ors e son emploi actuel, il ne voyait pas commentgagner sa vie E


104/198

pour une quin+aine e "ours# Ils viennent prenrefin# 0e ne veu plus continuer# 9!ailleurs un garGon s!estprsent tout E l!-eure# Il fera peut'tre l!affaire e #

iracle# 7$!eplication e lle Iris fit comprenre au enfants

la raison e l!offre u magicien E Sylvain#Nelly, proccupe, "oua asse+ mal# @lle rflc-issait#

Bourquoi n!irait'elle pas insister aupr%s e l!illusionnistepour qu!il em&auc-e Sylvain au lieu e l!inconnu/

Nelly attenait impatiemment la fin e la partie# @lle

sirait parler e son ie E Roger et E1 Toufou# @lle le fit%s que possi&le, et ceu'ci l!cout%rent en silence#

6 BarfaitD Ton pro"et est, ecellent# TQc-e eD voir #iracle emain matin# 7

>insi qu!ils en taient convenus, Nelly alla apr%s lepetit "euner trouver le prestiigitateur qui lisait son"ournal ans le "arin# > l!approc-e e la fillette, il leva latte#

6 S!il vous plaHt, monsieur, puis'"e vous parler uninstant/ emana't'elle timiement# C!est au su"et e notreami Sylvain# Il n!aime pas son emploi# 0e suis sre qu!ilserait &ien content, E prsent, !accepter votre offre# Soye+gentil, onne+'lui la prfrence# Il travaille ur et est tr%s

intelligent# Il sera pour vous un assistant capa&le etvou#7# iracle posa son "ournal pour regarer cette enfant

qui le suppliait avec tant e c-aleur#6 @n ralit, "!ai surtout &esoin !un omestique#

184


105/198


106/198

peut prenre n!importe quel travail# >ller o( &on luisem&le# ais nous aimerions tellement qu!il puisseretrouver son p%re#

0e pourrai peut'tre vous tre utile 7, it #iracle en rempoc-ant son stylo#

@tonne, Nelly carquilla les yeu# @lle &al&utia 6 Comment vous y prenre+'vous/ C!est asse+ ifficile

puisqu!on ignore le nom e cet -omme# a c-%re enfant, "!ai normment e relations ans

le mone u t-Qtre# 0e puis me renseigner aisment,

emaner au camaraes# $es o&stacles ne sont pasinsurmonta&les#

O-D monsieur iracle, vous ferie+ cela pourSylvain, s!cria Nelly les yeu &rillants# Ce seraitmerveilleuD

Bourquoi pas/ 0e ne emane pas mieu que elui porter secours s!il se montre igne e ma confiance#Cepenant, "e n!entreprenrai aucune marc-e avante l!avoir vu E l!uvre#

0e suis

Documents

Blyton Enid Série Mystère 4 Le mystère de la roche percée 1952 Barney Rubadub Mystery.doc