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2012

BOOK de Wanchinlin

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Wanchin's art works

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2012

Wan-Chin,LIN(+33) 06 74 09 91 [email protected] Orléans

LE MÉMOIRE

L’idée principale de mes travaux qui portent sur la rela-tion humaine, repose sur le fait qu’on est construit par les autres. Nous sommes complétés par les autres, qui nous permettent d’accéder à la connaissance de soi. Le concept développé dans le mémoire poursuit cette idée. J’ai découpé deux coins de page. En traversant la coupe, on peut voir les couleurs des pages. La page est complétée par les autres pages. Pour la couverture, j’ai utilisé le papier effet miroir : quand un lecteur parcourt mon mémoire, son image se reflète sur la couverture et crée ainsi sa propre couverture.

LE SENTIMENTD’EXISTENCE

Le projet de diplôme, je travaille sur le sentiment d’exis-tence. L’idée est inspirée par les éléments de ma vie en France. Il y a trois éléments qui m’ont menée à réfléchir et à me pencher sur ce sujet.

Le premier élément est le perte de contact avec l’ex-térieur. Comme je suis partie toute seule pour venir en France faire mes études. J’ai ressenti le sentiment de mélancolie plus souvent qu’avant. Quand j’étais en 4ème année, mes camarades sont tous partis en ERAS-MUS ou en stage. J’étais toute seule, sans famille, sans ami. J’avais l’impression d’avoir perdu tous les contacts avec l’extérieur, comme si j’avais perdu le miroir qui me prouve mon existence. Sans ces réactions interactives, il ne reste que des traces que j’ai laissées comme l’em-preinte de ma vie. Je commençais à douter d’être bien là? Parce que je ne vois pas mon image en l’absence des autres. Çette expérience m’a fait réfléchir à ma dé-pendance aux autres.

Le deuxième élément est une situation embarrassante, l’impossibilité de voir le visage de l’autre. Vu que la France est multiculturelle, c’est la première fois dans ma vie que je rencontrais une femme voilée, de la tête au pied. Cette première rencontre fut très choquante pour moi, car c’est la première fois que je ne pouvais pas lire le visage d’une passante. J’ai aucune idée sur elle, ou sur moi. Chaque jour, on croise des centaines de personnes inconnues. Bien qu’on ne se connaisse pas, leurs réactions ou leur regards, les moindres émotions qui se manifestent me rassurent que je suis en vie.

Je suis dans la même dimension qu’ eux. Mais quand je suis face une personne voilée sans visage, mon exis-tence me semble noyée dans le noir. La perte du visage des autres et des réactions émotionnelles, m’angoissent fortement. Parce que je commence à m’interroger sur mon existence. Après cette expérience, j’ai pensé à l’im-portance du visage dans la relation humaine.

Le troisième élément est la difficulté de s’identifier culturellement. Je viens de Taiwan, un pays qui a été colonisé culturellement par plusieurs pays, les hollan-dais, les espagnols, les japonais, les chinois, les amé-ricains. Dans le monde, Taiwan n’est pas très recon-nu. À cause de nos histoires troubles, j’ai toujours le problème de m’identifier. Durant ces années de la vie scolaire française, j’ai rencontré beaucoup d’étrangers qui m’ont demandé de décrire Taiwan. J’ai une grande difficulté à décrire mon pays, c’est très embarrassant! Car je n’ai jamais réfléchi à mon identité, quand je vivais à Taiwan. Je me rappelle une expérience étrange, une fois, je suis rentrée à Taiwan pour passer mes vacances d’été. Mes amis taiwanais ou des vendeurs ou mes voi-sines m’ont fait prendre conscience de ma différence ma différence. Car j’ai pris des habitudes françaises discrètement sans en avoir conscience. Avec un accent français, ils me considèrent comme une étrangère. C’est une sensation étrange pour moi, je suis une étrangère en France, et à Taiwan aussi. Une question a émergé dans ma tête: Je viens d’où? Où est ma racine?

A partir de ces trois éléments, ça m’interroge sur la problématique d’existence et la relation entre soi et les autres. Pour réaliser cela visuellement, j’utilise le miroir, la lumière, l’ombre et la transparence comme éléments principaux pour lier chaque travail. J’utilise le reflet du miroir pour présenter le monde réel et le monde imagi-naire. La lumière est une métaphore du pouvoir sacré, de la naissance dans la mythologie et aussi du langage cinématographique. Grâce à la lumière, on peut voir, grâce à la lumière qui crée la naissance de l’ombre. La relation de dépendance aux autres està l’image de la relation lumière-ombre. Grâce à des relations interactives avec le monde extérieur, je sens que j’existe dans la même dimension. Comme j’ai hérité de différentes cultures, je porte des formes différentes qui me construisent. Grâce à ces fragments culturels, je peux être moi, même sans pour cela identifier ma racine ?

«Je suis l’ombre attachée à tes pasBrumeuse en ses contours, silhouette jumelle N’attend que le jour où l’on me découvrira

Dissoute dans le marc de la nuitA l’abri des regards, en cet instant je m’évadeAbandonnant le sol, me séparant de toiJ’en oublierais ce que je suis

Aux premières lumières de l’aubeQui me replantera au solMe remarqueras-tu?Chimère en ton absence, à la bien sombre libertéAu moment où tu te retournerasJe serai là»

LA SYNTHÈSE DU PROJET

SOUS TES OMBRES

Je me suis considérée comme une ombre dont l’exis-tence est liée à celle des autres. J’utilise la peinture thermochromique pour provoquer une relation avec les autres. Quand tu me touches, j’apparais.

DES RECHERCHES

Une petite vidéo sur l’ombre et des motifs animaux graphiques.

Un pliage sur le jeu de caractère, « toi, moi », selon différents points de vue, on peut voir différents mots. Et «toi» et «moi» sont liés ensemble par le sens moral et visuel.

LE MONDEDANS LE MIROIRPour ce travail, je suis partie d’une question générale sur l’existence. Existe-t-il d’autres êtres dans d’autres dimensions, dans un autre univers ? Dans le magazine de la Science, j’avais vu un rapport qui m’a interpellé. Il parle des univers parallèles. En effet on ne vit que dans une couche d’univers, si on trouve le trou, on pourra croiser les autres êtres d’un autre univers. Comme nous sommes parallèles, nous ne nous voyons pas. Mais on ne peut pas définir qu’il n’existe pas d’autres être autour de nous.

Dans le film d’Orphée de Jean Cocteau, les morts passent, traversent le miroir comme un passage entre deux mondes. Cela me fait rêver à l’autre monde du miroir en réfléchissant à la vérité de ce que l’on voit. Je joue sur le trompe-l’oeil de la couleur, on croit que ce sont des cadres blancs, mais quand on est face au miroir, dans le miroir, on voit des couleurs. Un jeu entre le monde réel et celui du miroir.

SANS LE VISAGE SANS L’EXISTENCELe visage est un lieu où je déchiffre les gens et où je peux me voir. Quand le visage disparaît, mon exis-tence aussi. Pour cette série photo, j’ai demandé aux passants de porter un miroir pour cacher leur visage. Dans ces photos, on ne voit aucun visage, comme si je n’existe pas. Personne ne me voit...

DES RECHERCHES

Une piste de recherche sur moi et autour de moi. Je pense que je suis construite par le contexte où je vis. Une continuité de la nature.

Les autres sont comme la lumière qui me donne un sentiment de reconnaissance. Ça me fait penser à la lumière sacrée des dieux. J’ai trouvé que l’auréole est un des éléments communs dans plusieurs religions. Cette lumière marque la différence entre les humains et les dieux. Quand je vois les autres, à la fois je prends conscience de mon existence, et me rappelle que je ne suis que l’humain, une ombre de quelqu’un.

LA ROBE AVEC DES FORMES NATURELLESJe pense que je n’ai pas de forme fixe comme la lu-mière, c’est le monde extérieur qui me forme et me donne des couleurs. Je suis une continuité et un mé-lange de la nature. Je porte des cultures différentes sur moi. J’ai visualisé cela par une robe transparente en calque. Sur moi, on peut voir la multiplicité des croise-ments culturels.

DES RECHERCHES

Une piste de recherche sur la trace de la vie. Quand j’étais toute seule dans une ville sans famille, sans amis, je sentais la moisissure m’envahir. La ville est recou-verte par une solitude humide. Il ne restait que des chutes, des traces de la vie pour éprouver mon exis-tence.

Et des recherches sur le visage, le voile.

CYCLE DE L’EAUCYCLE D’AMOUR

De nos jours, il y a plein de catastrophes, le tremble-ment de terre à Haiti, au Chili, le typhon de Taiwan, la grande vague de Nice…..etc. On ne peut plus négliger notre terre et nos devoirs.

Comme je viens de Taiwan, je ressens plus la différence de climat entre la France et Taiwan et je deviens plus sensible à sa qualité. Avant j’habitais toujours à la ville où il y a beaucoup de bruits même dans la nuit, par-fois j’ai même oublié le son et l’image de la nature. Il n’y a pas d’étoiles ni de forêt. Quand j’ai déménagé à Orléans, c’était vraiment une autre expérience, cette ville est très calme le soir et le matin quand je me lève, j’entend des paroles d’oiseaux. La nuit,quand il pleut, j’entends la pluie. C’est formidable !! Ca me rappelle un artiste français qui s’appelle Bertrand Lamarche. Il fait certaines installations sur le sujet de la nature en as-sociant des procédés de haute technologie à des ma-quettes très simples. Bertrand Lamarche est né à Paris en 1966. Il vit et travaille à Paris. Bertrand Lamarche est diplômé de l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson à Nice. «Croisant art cinétique et subjec-tivité, architecture et science-fiction, cinéma élargi et inconscient, les maquettes, installations et vidéos de cet artiste matérialisent des phénomènes de projec-tion physique et mentale, qui s’ancrent dans la réalité pour mieux s’en distancier.»

J’aime bien ses présentations, il a transformé la nature avec un autre langage urbain. En 2005 dans l’oeuvre

J’aime bien ses présentations, il a transformé la nature avec un autre langage urbain. En 2005 dans l’oeuvre de « Le terrain ombelliférique «, il a fait une video avec la forêt par les traits de fleurs géantes, les ombelles, en film négatif, la camera se balade dans la forêt irréelle. On a l’impression qu’on se plonge dans la mer, traverse les coraux. Les arbres-fleurs ressemblent à des tubes de plastiques transparent, ou à des bouteilles d’eau. J’ai vu une réplique entre la nature, notre vie et moi. Je m’oblige à réfléchir sur ces problèmes de déchets et la relation avec la nature.

Comme je viens d’une île qui est entourée par la mer, l’humidité me manque, je deviens plus sensible sur le thème de l’eau. J’accorde beaucoup d’attention à l’eau de ma vie: la trace de café, la pluie sous le soleil, le brouillard qui dévore la cathédrale, la glace est brisée comme le miroir et la lumière sur la Loire. Je trouve que cette matière est intéressante, vu qu’elle est trans-parente, selon différentes températures, hauteur, quantité, elle prendra d’autres formes, d’autres noms, même transformée elle est toujours autour de nous. On ne peut pas l’attraper,mais on ne peut pas vivre sans elle. On peut dire qu’elle est transparente et sans couleur,mais sous le soleil, elle crée l’arc en ciel. Les différents états de l’eau sont comme la vie amoureuse. Chaque relation d’amour nous fait traverser ces états différents comme le cycle de l’eau.

1(Brouillard) Quand un homme rencontre une femme, ils se sondent comme dans le brouillard, on se voit der-

1(Brouillard) Quand un homme rencontre une femme, ils se sondent comme dans le brouillard, on se voit der-rière un voile, c’est flou mais plein de beauté et d’ima-gination.

2( Rivière) Après la connaissance, on veut rester à côté de l’être aimé le plus longtemps possible, cet état est comme la rivière, on parle avec de belle paroles douces comme les petites vagues sous la lumière de la lune, chaque mot brille dans le coeur.

3(Pluie)Dans l’amour, il y a toujours les joies et les peines, des petites gouttes de pluie comme les larmes de la nuit, le coeur est en train de fondre, à cause de la brûlure des blessures.

4(Glace) Quand des blessures brisent l’amour, il ne reste que des morceaux. Incomplet comme des débris de glace, l’amour est glacé, il n’y a plus de passion.

5(Trace d’eau)Après la séparation, il ne reste que la mémoire, comme les traces de café qui n’ont plus de valeur. Il ne reste que l’odeur pour rappeler cette his-toire d’amour.

C’est le sujet de mon projet personnel, j’essaye d’illus-trer ces états de l’eau par les langages plastiques, et j’ai fait un livre principal qui résume ces cinq états et des objets graphiques supplémentaires pour montrer chaque situation, mais je n’ai pas fini les cinq objets. Chaque proposition est une piste pour changer les ha-bitude de lecture, le graphisme sera un objet de design aussi. Je joue sur le graphisme et le volume.

LIVRE TOURNANT

Le cycle d’amour est comme le cycle de l’eau, il ne cesse de couler autour de notre vie.

DES RECHERCHES

Des recherches sur la typographie et ces cinq états de l’eau.

DES TRAVAUX SCOLAIRES

1981-2011 30 ANNIVERSAIRE de l'abolition de la peine de mort (EN FRANCE)

LES ENSEIGNES DE LA VILLE

Work Shop avec Ludovic Vallognes. Quand je suis arrivée en France, j’ai éprouvé une impression forte à l’égard des enseignes. À cette époque, je ne pouvais pas lire le français, à l’exception de quelques mots tirés de l’anglais. Les enseignes ne représentaient alors que des traits et des couleurs pour moi.

Je n’étais pas obligée de recevoir, lire les informations. Visuellement, j’étais tranquille, je pouvais me concen-trer sur les paysages de la ville ou les produits. Dès lors que j’ai été capable de comprendre le français, la tran-quillité passée des balades dans la rue fût embrouillée par les messages agressifs. J’avais perdu mon autono-mie visuelle.

Ce work shop me permet d’imaginer et reproduire mon expérience visuelle. Sur cette image, j’imagine toutes les enseignes autant de codes barre : il n’y a que des traits et des couleurs ; quand on a envie de lire les informations, on peut scanner le code barre par l’intermédiaire d’un smart phone. Comme cela, on peut retrouver l’autonomie visuelle et décider de ce que l’on a envie de lire.

OR, ORDURE

Comme le sujet d’atelier «Or Ordure». J’ai créé des sacs de grandes marques en utilisant les déchets de chez moi. Je travaille sur différents contrastes. Le contraste de valeur, le luxe et le déchet. Le contraste de niveau de société, comme celui-ci, le sac de Chanel avec le logo de Macdo. L’un est au sommet de la pyramide, l’autre est à sa base. Le contraste de qualité, le bagage rigide de Louis Vuitton est connu pour son imperméabilité, et je l’ai représenté par le carton de colis. Et une blague sur le logo de Longchamp.

Pourquoi choisir les grandes marques?Parce que selon mes observations, certaines filles achètent les grandes marques, alors que cela ne convient pas à leurs âges, leurs styles d’habits, leurs situations financières.

Elle achètent simplement pour les logo de grandes marques, le pire c’est qu’elles achètent les faux !! Donc j’ironise sur ce phénomène.

Qu’est-ce que le déchet?Selon les goûts, la définition de déchet est différente. Pour moi, les déchets ne sont pas les déchets, ça peut être de nouveaux matériaux et j’aime bien faire des bri-colages pour faire revivre les déchets. C’est un moyen de réduire les déchet aussi.

ILLUSTRER UN POÈMEPAR LES CARACTÈRESUn nuage dans le ciel, je le suis ;Sur ton onde mon reflet fortuit—Ne sois pas surpris,Inutile d’être ravi—En un clin d’œil, à rien je me réduis.

On se rencontre en mer nuitamment :Chacun sa voie, chacun la prend.Autant te rappeler—Tu fait mieux d’oublier—L’éclat émis à ce croisement.

DES RECHERCHESTYPOGRAPHIQUES

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