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Sujet 1, Sujet inédit Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration Il était une fois un calife d’Ispahan qui avait perdu son cuisinier. Il ordonna donc à son intendant de se mettre en quête d’un nouveau chef digne de remplir les fonctions de chef des cuisines du palais. Les jours passèrent. Le calife s’impatienta et convoqua son intendant. – Alors ? As-tu trouvé l’homme qu’il nous faut ? 5 – Seigneur, je suis bien embarrassé, répondit l’intendant. Car je n’ai pas trouvé un cuisinier, mais deux tout à fait dignes de remplir ces hautes fonctions, et je ne sais comment les départager. – Qu’à cela ne tienne, dit le calife, je m’en charge. Dimanche prochain, l’un de ces deux hommes désigné par le sort nous fera festoyer, la Cour et moi-même. Le dimanche suivant, ce sera au tour de l’autre. À la fin de ce second repas, je désignerai le vainqueur de cette plaisante compétition. 10 Ainsi fut fait. Le premier dimanche, le cuisinier désigné par le sort se chargea du déjeuner de la Cour. Tout le monde attendait avec la plus gourmande curiosité ce qui allait être servi. Or la fi- nesse, l’originalité, la richesse et la succulence des plats qui se succédèrent sur la table dépassèrent toute attente. L’enthousiasme des convives était tel qu’ils pressaient le calife de nommer sans plus attendre chef des cuisines du palais l’auteur de ce festin incomparable. Quel besoin avait-on d’une 15 autre expérience ? Mais le calife demeura inébranlable. « Attendons dimanche, dit-il, et laissons sa chance à l’autre concurrent. » Une semaine passa, et toute la Cour se retrouva autour de la même table pour goûter le chef- d’œuvre du second cuisinier. L’impatience était vive, mais le souvenir délectable du festin précé- dent créait une prévention 1 contre lui. 20 Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table : c’était le même que le premier plat du premier banquet. Aussi fin, original, riche et succulent, mais identique. Il y eut des rires et des murmures quand le deuxième plat s’avéra à son tour reproduire fidèlement le deuxième plat du premier banquet. Mais ensuite un silence consterné pesa sur les convives, lorsqu’il apparut que les plats suivants étaient eux aussi les mêmes que ceux du dimanche précédent. Il fallait se 25 rendre à l’évidence : le second cuisinier imitait point par point son concurrent. Or chacun savait que le calife était un tyran ombrageux 2 et ne tolérait pas que quiconque se moquât de lui, un cuisinier moins qu’aucun autre, et la Cour tout entière attendait épouvantée, en jetant vers lui des regards furtifs, la colère dont il allait foudroyer d’un instant à l’autre le fauteur 3 de cette misérable farce. Mais le calife mangeait imperturbablement. 30 Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration, Gallimard, 1989. 1. Prévention : idée négative. 2. Ombrageux : qui se vexe facilement. 3. Fauteur : responsable.

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Sujet 1, Sujet inédit

Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration

Il était une fois un calife d’Ispahan qui avait perdu son cuisinier. Il ordonna donc à son intendant

de se mettre en quête d’un nouveau chef digne de remplir les fonctions de chef des cuisines du

palais.

Les jours passèrent. Le calife s’impatienta et convoqua son intendant.

– Alors ? As-tu trouvé l’homme qu’il nous faut ?5

– Seigneur, je suis bien embarrassé, répondit l’intendant. Car je n’ai pas trouvé un cuisinier, mais

deux tout à fait dignes de remplir ces hautes fonctions, et je ne sais comment les départager.

– Qu’à cela ne tienne, dit le calife, je m’en charge. Dimanche prochain, l’un de ces deux hommes

désigné par le sort nous fera festoyer, la Cour et moi-même. Le dimanche suivant, ce sera au tour

de l’autre. À la fin de ce second repas, je désignerai le vainqueur de cette plaisante compétition.10

Ainsi fut fait. Le premier dimanche, le cuisinier désigné par le sort se chargea du déjeuner de la

Cour. Tout le monde attendait avec la plus gourmande curiosité ce qui allait être servi. Or la fi-

nesse, l’originalité, la richesse et la succulence des plats qui se succédèrent sur la table dépassèrent

toute attente. L’enthousiasme des convives était tel qu’ils pressaient le calife de nommer sans plus

attendre chef des cuisines du palais l’auteur de ce festin incomparable. Quel besoin avait-on d’une15

autre expérience ? Mais le calife demeura inébranlable. « Attendons dimanche, dit-il, et laissons

sa chance à l’autre concurrent. »

Une semaine passa, et toute la Cour se retrouva autour de la même table pour goûter le chef-

d’œuvre du second cuisinier. L’impatience était vive, mais le souvenir délectable du festin précé-

dent créait une prévention 1 contre lui.20

Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table : c’était le même que le

premier plat du premier banquet. Aussi fin, original, riche et succulent, mais identique. Il y eut des

rires et des murmures quand le deuxième plat s’avéra à son tour reproduire fidèlement le deuxième

plat du premier banquet. Mais ensuite un silence consterné pesa sur les convives, lorsqu’il apparut

que les plats suivants étaient eux aussi les mêmes que ceux du dimanche précédent. Il fallait se25

rendre à l’évidence : le second cuisinier imitait point par point son concurrent.

Or chacun savait que le calife était un tyran ombrageux 2 et ne tolérait pas que quiconque semoquât

de lui, un cuisinier moins qu’aucun autre, et la Cour tout entière attendait épouvantée, en jetant

vers lui des regards furtifs, la colère dont il allait foudroyer d’un instant à l’autre le fauteur 3 de

cette misérable farce. Mais le calife mangeait imperturbablement.30

Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration, Gallimard, 1989.

1.Prévention : idée négative.

2.Ombrageux : qui se vexe facilement.

3.Fauteur : responsable.

7

Page 2: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 À quel genre appartient ce récit ? Justifiez

votre réponse en donnant au moins trois in-

dices.

2 a) « Qu’à cela ne tienne, dit le calife, je m’en

charge. » Que désigne le pronom « en » ? Ré-

pondez en cochant les bonnes cases dans le ta-

bleau.

Vrai Faux

Le calife se charge de remplir

les fonctions de cuisinier.

Le calife se charge de trouver

un cuisinier.

b) En quoi consiste-t-elle ?

3 « la finesse, l’originalité, la richesse, la suc-

culence des plats » : cette expression caracté-

rise les plats du premier cuisinier. Quelle est la

figure de style utilisée ici et dans quelle inten-

tion ?

4 a)Quelles sont les caractéristiques du plat

du second cuisinier ? Si vous deviez com-

parer ce plat à celui du premier cuisinier,

que constateriez-vous ? Comment l’expliquez-

vous ?

b) Selon vous, est-ce que le second banquet

joue le rôle attendu ? Justifiez votre réponse.

5 « Incomparable » : décomposez ce mot pour

en expliquer le sens.

6 « Quel besoin avait-on d’une autre expé-

rience ? »

– Qui parle et dans quel but ?

– Comment sont rapportées ces paroles ?

– Quelles caractéristiques grammaticales vous

permettent d’identifier ce type de discours

rapporté ?

7 Si vous deviez porter un jugement sur les

trois différentes réactions des convives, quels

adjectifs utiliseriez-vous ? Proposez trois ad-

jectifs qui paraissent vous convenir. Justifiez

votre réponse en vous appuyant sur des indices

du texte.

8 Pouvez-vous faire des rapprochements avec

des livres que vous avez lus ou des films que

vous avez vus ? Expliquez ce qui vous fait pen-

ser à ces livres ou à ces films.

9 Selon vous, à l’issue de la compétition, les

convives sont-ils heureux ou déçus ? Vous jus-

tifierez votre réponse en citant le texte.

10 Question de synthèse. En vous appuyant

sur l’ensemble du texte, montrez que l’attitude

du calife, à la fin du texte, est étonnante.

II. Réécriture

« Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table, aussi fin, original, riche

et succulent. »

Réécrivez cette phrase en la transformant au passé composé et en mettant « plat » au pluriel.

8

Page 3: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet

III. Dictée

Puis, une clameur s’éleva, où l’on distinguait les voix aiguës et les sauts de joie des enfants. Et il y

eut une rentrée triomphale : Gervaise portait l’oie, les bras raidis, la face suante, épanouie dans un

large rire silencieux ; les femmes marchaient derrière elle, riaient comme elle ; tandis que Nana,

tout au bout, les yeux démesurément ouverts, se haussait pour voir. Quand l’oie fut sur la table,

énorme, dorée, ruisselante de jus, on ne l’attaqua pas tout de suite.

Émile Zola, L’Assommoir, 1877.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

À la fin du repas, le calife fait venir les deux cuisiniers devant la Cour et demande au second

cuisinier de s’expliquer. Après l’avoir écouté, le calife annonce sa décision et la justifie. Racontez

cette scène en introduisant dans le récit les paroles échangées et en décrivant les réactions des

différents personnages présents.

Sujet de réflexion

Vous rédigerez pour le journal du collège un article intitulé « Restauration rapide : avantages et

inconvénients ». Votre article argumenté comportera une trentaine de lignes et deux grandes parties

distinctes.

Pour écrire votre texte, vous tenez compte des conseils suivants :

– votre texte pourra être rédigé à la première personne (je, nous) ;

– vous respecterez les règles de présentation d’un article de journal ;

– votre texte sera structuré ;

– votre texte comportera des exemples ;

– vous respecterez la ponctuation, les règles d’orthographe et de grammaire.

9

Page 4: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « genre », « Justifiez », « trois indices ».

Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande

catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes :

– le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman, la nouvelle et le biographique

(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles ;

– le genre dramatique ou théâtre regroupe deux genres : la tragédie et la comédie ;

– le genre poétique fait référence à la poésie ;

– le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de

persuader ou convaincre le destinataire.

Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur trois indices précis, contenus dans la partie

« Mobiliser ses connaissances », vous devez donner le nom du genre de ce texte.

äMobiliser ses connaissances

Interrogez-vous sur la forme du texte et les différents genres de textes que vous avez étudiés tout au

long de votre scolarité. Les indices du genre peuvent être de plusieurs ordres et peuvent concerner :

– le lieu de l’action : est-il réaliste ou merveilleux ?

– les personnages : sont-ils réalistes ou merveilleux ?

– la longueur du texte : est-il bref ou long ?

– la forme du texte : est-il écrit en prose, en vers ou sous forme de tirades ?

– la fin du texte : y a-t-il éventuellement une morale ou une chute ?

äProcéder par étapes

Objectif : s’interroger sur la forme du texte et les indices d’un genre.

Astuce : Quel est le genre de ce texte ? Il existe dix réponses possibles : le conte, la nouvelle, le

roman, le biographique, l’autobiographique, la poésie, la tragédie, la comédie, le drame, l’argu-

mentatif.

Les indices du conte :

– si je trouve la formule « il était une fois »,

– si le lieu et les personnages sont merveilleux ou orientaux,

– si je découvre une morale à la fin,

→ alors il s’agit du genre narratif appelé conte.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « désigne », « le pronom ”en” ».

10

Page 5: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

Définition du mot-clé « pronom » : un pronom est un mot qui désigne, sans les nommer, une

personne, un animal, une chose. Il remplace souvent un nom ou un groupe de noms déjà exprimé(s)

et en évite la répétition

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : de quoi se charge le calife ?

2. Procédez à une lecture précise des phrases qui précèdent l’annonce faite par le calife. Vous

pourrez ainsi trouver la bonne réponse et remplir le tableau avec des croix.

3

äComprendre la question

Expressions-clés : « figure de style », « dans quelle intention ? ».

Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.

Définition de l’expression-clé « dans quelle intention ? » : vous devez déterminer l’effet de la

figure de style et vous devez expliquer pourquoi elle est utilisée dans le texte.

äProcéder par étapes

Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :

– les figures de style qui expriment une comparaison ;

– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;

– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;

– les figures de style qui jouent sur les sons.

Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :

1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut

s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.

2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le

comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?

Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.

3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-

raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,

il s’agit d’une métaphore.

4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet

ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.

5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-

nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.

6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si

oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-

lélisme ou d’une hyperbole.

11

Page 6: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un

euphémisme ou d’une litote.

8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors

un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une

métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.

9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-

thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.

10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une

allitération ou d’une paronomase.

4

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Quelles sont les caractéristiques », « le plat du second cuisinier », « que

constateriez-vous ? », « Comment l’expliquez-vous ? ».

Explication des expressions-clés « Quelles sont les caractéristiques », « le plat du second cuisi-

nier » : dans le texte, vous devez relever les caractéristiques le plat du second cuisinier.

Explication de l’expression-clé « que constateriez-vous ? » : vous devez comparer le plat du pre-

mier cuisinier et le plat du second et dire s’il y a quelque chose d’étrange, ou non.

Explication de l’expression-clé « comment l’expliquez-vous ? » : vous devez expliquer pourquoi

il y a quelque chose d’étrange ou non dans cette comparaison et expliquer ce qu’il a pu se passer

pour qu’il en soit ainsi.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez les caractéristiques du plat du second cuisinier.

3. Comparez le plat du premier cuisinier et celui du deuxième : y a-t-il quelque chose

d’étrange ?

4. Interrogez-vous : selon vous, que s’est-il passé pour qu’il en soit ainsi ?

b) äComprendre la question

Expressions-clés :« second banquet », « jouer le rôle attendu », « justifiez ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou des groupes de mots

qui montrent si le second banquet permet de départager ou non les deux concurrents.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive de l’ensemble du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui permettent ou non de départager

les deux candidats.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les

choses en utilisant des synonymes.

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Page 7: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « décomposez ce mot », « pour en expliquer le sens ».

Définition de l’expression-clé « décomposez ce mot » : vous devez identifier les différents élé-

ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)

et son suffixe (s’il en a un).

Définition de l’expression-clé : « pour en expliquer son sens » : après avoir décomposé le mot,

vous devez dire ce qu’il signifie, c’est-à-dire proposer une définition.

äProcéder par étapes

1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.

2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

4. Proposez une définition de ce mot.

6

a) äComprendre la question

Expressions-clés :« qui parle », « dans quel but ».

Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité des personnages qui expriment

ce jugement. Puis vous devez vous demander ce que les convives cherchent à faire lorsqu’ils

affirment : « quel besoin avait-on d’une autre expérience ? ».

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient à l’identité des person-

nages et à leur objectif, leur but au moment où ils affirment : « quel besoin avait-on d’une

autre expérience ? ».

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les

choses en utilisant des synonymes.

b) et c) Expressions-clés :« Comment », « sont rapportées », « ces paroles », « Quelles caracté-

ristiques grammaticales », « identifier ce type de discours rapporté ».

Explication des expressions-clés « comment », « sont rapportées », « ce type de discours rap-

porté » : vous devez vous interroger sur le type de discours utilisé ici. S’agit-il du discours direct,

indirect ou indirect libre ?

Explication de l’expression-clé « caractéristiques grammaticales » : ce sont les particularités gram-

maticales de ce type de discours : la présence de guillemets ou non, la présence d’un verbe intro-

ducteur de paroles ou non...

13

Page 8: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez vous interroger sur le type de discours utilisé ici et

préciser quels sont les indices grammaticaux qui vous permettent de nommer ce type de discours

rapporté.

äProcéder par étapes

Astuce : Comment les paroles sont-elles rapportées ? Il y a trois réponses possibles :

– discours direct,

– discours indirect,

– discours indirect libre.

Dans les paroles prononcées par le personnage, je repère les caractéristiques grammaticales sui-

vantes :

– je repère les guillemets ;

– je repère deux propositions indépendantes juxtaposées : Elle dit / Non ! je ne me marierai pas ;

– je repère la première personne du singulier (je) ou la première personne du pluriel (nous).

→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours direct.

Les paroles du personnage ne sont pas prononcées directement par lui-même. Je repère les carac-

téristiques grammaticales suivantes :

– je repère le verbe introducteur de parole qui les rapporte (dire, affirmer, déclarer) ;

– je repère deux propositions :

– une proposition principale qui comporte un verbe de parole : elle lui dit,

– une proposition subordonnée complétive ou interrogative indirecte : qu’elle ne se marierait pas,

– je constate que le pronom personnel « je » ou « nous » s’est transformé en pronom personnel

« il », « elle », « ils » ou « elles » ;

– je constate que les guillemets ont disparu.

→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours indirect.

Les paroles du personnage sont prononcées par lui-même. Je repère les caractéristiques gramma-

ticales suivantes :

– je repère l’absence de verbe de parole ;

– je repère l’absence de guillemets ;

– je repère le pronom personnel de la troisième personne du singulier (il, elle) ou du pluriel (ils

ou elles) ;

– je constate que ce discours emprunte des caractéristiques aux discours direct et indirect. Il prend

des libertés par rapport aux deux modèles.

→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours indirect libre.

14

Page 9: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

7

äComprendre la question

Expression-clés : « les trois différentes réactions des convives », « adjectifs », « Justifiez votre

réponse en vous appuyant sur des indices du texte ».

Définition du mot-clé « adjectif » : c’est un mot qui s’ajoute au nom et lui apporte des précisions

de sens.

Explication des expressions-clés : vous devez trouver trois adjectifs qui caractérisent précisément

les réactions des convives. Vous devez justifier votre choix en relevant des mots ou des groupes

de mots sur lesquels vous appuyez votre réponse.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive de la fin du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient aux trois réactions suc-

cessives des convives.

3. Proposez trois adjectifs qui conviennent et qui résument parfaitement chaque réaction des

convives.

8

äComprendre la question

Expressions-clés :« rapprochements », « livres que vous avez lus », « films que vous avez vus »,

« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des

films que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point

commun ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres que vous avez lus ou les

films que vous avez vus à l’école ou personnellement.

äMobiliser ses connaissances

Le rapprochement peut concerner le genre : vous pouvez rapprocher ce texte avec d’autres contes

que vous avez étudiés en classe de sixième.

Le rapprochement peut également concerner l’univers et les personnages : vous pouvez rapprocher

ce texte avec d’autres textes ou des dessins animés qui mettent en scène un lieu et des personnages

orientaux.

Programme de sixième : « Contes et récits merveilleux », Les Mille et Une Nuits ; Contes de

Charles Perrault, deMadame d’Aulnoy, des frères Grimm, de Hans Christian Andersen ; Alice au

pays des merveilles, Lewis Carroll ; Petit Bodiel et autres contes de la savane ; Il n’y a pas de

petite querelle, Amadou Hampâté Bâ ; Contes et Nouveaux Contes d’Amadou Koumba, Birago

Diop ; La Belle Histoire de Leuk-le-lièvre, Léopold Sédar Senghor.

Livres : Ali Baba et les Quarante Voleurs, Sinbad le marin.

Films et dessins animés : Ali Baba et les Quarante Voleurs, Aladdin.

Enfin, le rapprochement peut concerner le thème : vous pouvez rapprocher ce texte avec des textes

ou des films dont le thème est la cuisine.

15

Page 10: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Films : La Grande Bouffe, Marco Ferreri ; L’Aile ou la Cuisse, Claude Zidi ; Les saveurs du palais,

Christian Vincent.

Livres : L’Assommoir, Émile Zola ; Le Parti pris des choses, Francis Ponge.

äProcéder par étapes

Choisissez un film et un livre auxquels vous font penser ce texte.

Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez choisis.

Pour cela, rédigez ainsi :

1. Ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... En effet, comme dans le texte, il s’agit

d’un conte (vous opérez alors un rapprochement qui concerne le genre) et vous expliquez

pourquoi le film ou le livre que vous avez choisi est un conte.

2. De plus, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, le lieu

de l’action et les personnages appartiennent à l’univers oriental. Puis vous expliquez en

quoi le lieu et les personnages du film ou de livre que vous avez choisi sont orientaux.

3. Enfin, ce texte/film me fait penser au film/livre qui s’appelle... car le thème abordé est aussi

la cuisine. Puis vous expliquez en quoi le thème du film ou du livre que vous avez choisi

est aussi la cuisine.

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « à l’issue de la compétition », « les convives sont-ils heureux ou déçus ? »

« vous justifierez votre réponse en citant le texte. »

Explications des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent que

les convives sont satisfaits de la compétition ou qu’au contraire ils sont déçus.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive des deux derniers paragraphes.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui montrent que les convives sont

contents ou des expressions qui montrent, au contraire, qu’ils sont déçus.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les

choses en utilisant des synonymes.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « En vous appuyant sur l’ensemble du texte », « montrez que l’attitude du

calife », « à la fin du texte », « est étonnante ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui ex-

pliquent pourquoi l’attitude du calife à la fin du texte ne correspond pas à ce que le lecteur aurait

pu attendre.

16

Page 11: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive de tout le texte en ayant à l’esprit la question sui-

vante : pourquoi, selon moi, l’attitude du calife est-elle étrange et inattendue à la fin du

texte ?

2. Repérez et relevez les indices du texte qui vous permettent de répondre. Tout d’abord, je

trouve que l’attitude du calife est étrange à la fin du texte car..., comme l’illustre l’expres-

sion...

3. De plus, je ne m’attendais pas à ce genre de réaction. En effet l’expression... montre que...

4. Enfin, j’avoue que j’ai été surpris par son attitude parce que..., comme le soulignent les

expressions...

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « réécrivez », « transformant au passé composé », « en mettant ”plat” au plu-

riel ».

Explication des expressions-clés : vous devez mettre au pluriel tous les groupes nominaux qui

contiennent le mot « plat » et vous devez conjuguer tous les verbes au passé composé.

Cela engendre des modifications :

– au niveau du mot « plat » qui devient pluriel ;

– au niveau du déterminant singulier qui accompagne le mot « plat » et qui devient pluriel ;

– au niveau des adjectifs singuliers qui caractérisent le mot « plat » et qui deviennent pluriels ;

– au niveau des verbes conjugués au passé simple qui se transforment en verbes conjugués au

passé composé.

äProcéder par étapes

Transformer au passé composé tous les verbes conjugués au passé simple.

1. Soulignez tous les verbes conjugués.

2. Faites une flèche vers le sujet.

3. Trouvez l’infinitif de ces verbes.

4. Identifiez la personne à laquelle le verbe doit être conjugué (observez attentivement le sujet

du verbe) et construisez correctement le passe composé : auxiliaire « être » ou « avoir » +

participe passé du verbe.

Mettre le mot « plat » au pluriel.

1. Soulignez les articles définis singuliers qui accompagnent le mot « plat ».

2. Transformez l’article défini singulier (« le ») qui accompagne le mot « plat » en article

défini pluriel.

17

Page 12: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

3. Soulignez les adjectifs qui caractérisent le mot « plat ».

4. Transformez les adjectifs singuliers qui caractérisent le mot « plat » en adjectifs pluriels.

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « le calife fait venir deux cuisiniers », « demande au second cuisinier de s’expli-

quer », « le calife annonce sa décision », « les réactions des différents personnages ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ». Ici, je souligne « dans le

récit » et « des paroles échangées ».

4. Je reformule ce que je dois faire. Je sais que je dois écrire un récit entrecoupé de dialogues,

dans lesquels le second cuisinier explique son attitude au calife et dans lesquels le calife annonce

sa décision et l’explique. Je dois aussi introduire dans le récit ou dans le dialogue des phrases qui

soulignent les réactions des différents personnages.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire. Par exemple :

– dans le cas des mots-clés « raconter », « narratif », « récit », je sais que j’utilise l’imparfait et

le passé simple ;

– dans le cas des mots-clés « décrire », « décrit », « descriptif », « lieu », « paysage », « portrait »,

j’utilise l’imparfait ;

– dans le cas des mots-clés « argument », « argumentatif », « argumente », « explique », « justi-

fie », j’utilise le présent.

Ici, je souligne l’expression « racontez cette scène ». Je sais que je dois écrire un texte de type

narratif, un récit. Je conjugue les verbes au passé simple. Pour la partie dialogue, je souligne aussi :

– « demande au second cuisinier de s’expliquer ». Je sais que je dois écrire un texte de type

argumentatif dans lequel le second cuisinier doit expliquer son attitude. Je conjugue les verbes

au présent ;

18

Page 13: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

– « le calife annonce sa décision et la justifie ». Je sais que je dois écrire un texte de type ar-

gumentatif dans lequel le calife argumente et explique sa décision. Je conjugue les verbes au

présent.

– « en décrivant les réactions des différents personnages présents ». Je sais que je dois introduire

dans le dialogue des textes de type descriptif qui décrivent les réactions des personnages. J’uti-

lise l’imparfait pour décrire l’état des personnages et le passé simple pour décrire d’éventuelles

actions qui témoignent de leurs réactions.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet. Ici, « À la fin du repas, le calife fait venir les deux cuisiniers devant la Cour

et demande au second cuisinier de s’expliquer. » Quelles sont les explications que va donner le

second cuisinier concernant son attitude ? « Après l’avoir écouté, le calife annonce sa décision et

la justifie. » Quelle est sa décision finale et pourquoi ? Comment va-t-il la justifier ? « en décrivant

les réactions des différents personnages présents ». Comment va réagir le premier cuisinier ? Le

second cuisinier ? Le calife ? Comment vont se manifester ces réactions ? Astuce : pour trouver

des idées, je pense aux livres que j’ai lus ou aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et forme

du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit/Description

Description du contexte et des

lieux.

L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description du lieu ;

des adjectifs qui caractérisent le

lieu ; éventuellement des verbes

exprimant des actions entreprises

par des personnages du groupe :

cela permet de planter le décor.

Paragraphe 2

Récit/Narration

L’arrivée de la personne nouvelle

accompagnée ou non d’un autre

personnage.

Le passé simple ; des verbes

d’action qui soulignent les actions

entreprises par la nouvelle

personne.

Paragraphe 3

Récit/Description

Portrait de la personne. L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description de la

personne ; des adjectifs qui la

caractérisent physiquement ; des

adjectifs qui soulignent

l’impression qu’elle dégage.

Paragraphe 4

Récit/Description/Narration

Réactions et sentiments des autres

personnes du groupe.

L’imparfait si ces réactions et ces

sentiments sont des états et le

passé simple si ces sentiments et

ces réactions s’expriment au

travers d’actions ; des verbes qui

expriment les réactions et les

sentiments de ces personnes ; des

adjectifs qui caractérisent ces

réactions et ces sentiments.

19

Page 14: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Paragraphe, type et

forme du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 5

Récit/Description

Réactions et sentiments de la

nouvelle personne face à la

nouveauté des lieux, face aux

réactions des autres personnes.

L’imparfait si ces réactions et ces

sentiments sont des états et le

passé simple si ces sentiments et

ces réactions s’expriment au

travers d’actions ; des verbes qui

expriment les réactions et les

sentiments de cette personne ; des

adjectifs qui caractérisent ces

réactions et ces sentiments.

Paragraphe 6

Récit/Dialogue

Un premier échange entre la

nouvelle personne et un membre

du groupe ; les réactions et les

sentiments des deux protagonistes ;

la nouvelle personne exprime sa

surprise tandis que l’autre

personnage exprime de la joie ou

du mécontentement.

Le présent et/ou le passé composé

La disposition du dialogue ; des

phrases de type interrogatif

prononcées par la nouvelle

personne et l’autre protagoniste ;

des adjectifs qui expriment des

sentiments ou des réactions.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties. Ici, je souligne « avantages », « inconvénients », « Restauration rapide », « deux grandes

parties distinctes ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

20

Page 15: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le sujet Pas à pas

– Définition du mot-clé « avantages » : tous les points positifs.

– Définition du mot-clé « inconvénients » : tous les points négatifs.

– Définition de l’expression « Restauration rapide » : la restauration rapide ou le fast-food est

un mode de restauration dont le but est de faire gagner du temps au client en lui permettant

d’emporter rapidement les plats commandés, et ce, pour un prix généralement moindre que

dans la restauration traditionnelle. Les mets servis sont le plus souvent des hamburgers ou des

sandwichs, accompagnés de frites et de sodas. On peut aussi y manger un hot dog, une pizza,

un sandwich, un taco ou des sushis.

4. Je repère et je souligne la forme du texte. Je repère et souligne des mots comme « une lettre »,

« un article », « un récit », « un dialogue ».

Ici, je souligne « un article », « pour le journal du collège », « deux grandes parties ».

Je sais donc que les destinataires de mon article sont des collégiens.

5. Je repère la forme du texte que je dois écrire. Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais

que je dois développer un texte de type argumentatif composé d’arguments et d’exemples. En

témoigne l’expression-clé « article argumenté ». Je conjugue donc les verbes au présent.

6. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un article dont les destinataires seront les

élèves du collège. Dans la première partie de mon article, je dois développer des arguments pour

la restauration rapide. Puis je sais que dans la deuxième partie de mon article, je dois développer

des arguments contre la restauration rapide.

Un article doit comporter :

– un titre ;

– une introduction dans laquelle on annonce le problème ou le thème ;

– des paragraphes : dans un paragraphe, je dois développer une idée ;

– une conclusion ;

– une signature : attention, en vertu de l’anonymat des copies d’examen, vous ne devez pas signer

de votre vrai nom.

7. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « les avantages de la restauration rapide » : Quels sont les avantages pour les consommateurs ?

Quels sont les avantages pour ceux qui y travaillent ? Quels sont les avantages pour les entreprises

de restauration rapide ?

Et « les inconvénients de la restauration rapide » : Quels sont les inconvénients pour les consom-

mateurs ? Quels sont les inconvénients pour ceux qui y travaillent ? Quels sont les inconvénients

pour les entreprises de restauration rapide ?

8. J’établis le plan de mon devoir.

21

Page 16: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.

Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux parties, l’une portera sur les avantages de la restauration rapide et l’autre

sur ses désavantages.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins deux arguments différents et expliciter chacun

à l’aide d’un exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre ferveur à prendre parti.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur la nécessité de bien se nourrir...

9. Je relis attentivement mon devoir.

22

Page 17: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le corrigé

I. Questions

1 Ce récit appartient au genre du conte. On

trouve en effet au début la formule tradition-

nelle « Il était une fois ». Ensuite l’histoire se

passe en Orient (« Ispahan »), dans un palais,

comme souvent dans les contes, avec des per-

sonnages comme le calife, les courtisans. En-

fin, la situation renvoie à celles des contes : une

disparition, avec une compétition, et on sent

qu’à la fin le lecteur trouvera une leçon morale.

2

vrai faux

Le calife se charge de remplir les

fonctions de cuisinier.

X

Le calife se charge de départager

les deux concurrents.

X

Le calife se charge de trouver un

cuisinier.

X

3 La figure de style est une accumulation ou

énumération pour insister sur la perfection de

ce festin, sur son aspect incomparable.

4 a) Les caractéristiques du plat du second

cuisinier sont « fin, original, riche et succu-

lent ». Je constate que les qualités des deux fes-

tins sont identiques. Le premier est caractérisé

par les noms, le second, par les adjectifs corres-

pondant à ces noms (finesse/fin, originalité/ori-

ginal, richesse/riche, succulence/succulent).

b) Le second banquet ne joue pas vraiment le

rôle attendu car les plats sont exactement les

mêmes que les premiers. Les convives et le ca-

life aussi attendaient d’autres plats pour dépar-

tager les deux cuisiniers.

Je suppose que le second cuisinier a volé la

recette du premier cuisinier. Je suppose aussi

que la seule chance pour le second cuisinier de

ne pas perdre la compétition était d’offrir aux

convives un plat identique.

5 L’adjectif « incomparable » est formé du ra-

dical « compar », de comparer, du préfixe né-

gatif « in » et du suffixe « able ». Cet adjectif

signifie « qui ne peut être comparé. »

6 a) Ce sont les convives, les courtisans qui

assistent au banquet, qui prononcent ces pa-

roles. Ils veulent que le premier cuisinier soit

choisi, sans attendre le repas du second concur-

rent.

b) Ces paroles sont rapportées au discours indi-

rect libre.

c) Les caractéristiques grammaticales qui me

permettent d’identifier le discours indirect libre

sont :

– l’absence de verbe de parole qui introduit le

discours ;

– l’absence de guillemets qui introduit le dis-

cours ;

– le pronom personnel de la troisième per-

sonne du singulier « on ».

Ces caractéristiques montrent que ce discours

emprunte des caractéristiques aux discours di-

rect et indirect, il s’agit donc du discours indi-

rect libre.

7 Les convives sont d’abord surpris, ce qui

constitue le premier adjectif que je choisis pour

les caractériser. En effet, cette idée est souli-

gnée par l’expression « Grande fut la surprise

générale ». Puis les convives sont gênés puis-

qu’ils rient et font des commentaires à voix

basse, comme le montre l’expression « Il y eut

des rires et des murmures ». Enfin ils sont taci-

turnes ou silencieux comme le prouve la cita-

tion « un silence consterné ».

8 Ce texte me fait penser au livre qui s’appelle

Les Fées, de Charles Perrault. En effet, comme

dans le texte, le conte commence par la formule

« Il était une fois ». Les Fées sont un conte qui

23

Page 18: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

suit la structure suivante : une situation initiale,

un élément perturbateur, les épreuves que le hé-

ros doit affronter pour résoudre le problème,

l’élément de résolution et une situation finale.

Le texte proposé suit aussi ce schéma narratif.

Ce texte me fait également penser au livre qui

s’appelle Les Mille et une Nuits. Comme dans

ce texte, le lieu de l’action et les personnages

appartiennent, eux aussi, à l’univers oriental.

En effet, dans ce livre, Shéhérazade, fille de vi-

zir, invente une multitude de contes pour dis-

traire son mari et échapper à la mort. Dans

les récits qu’elle raconte les personnages sont

souvent des vizirs, des sultans et des califes.

Par ailleurs, les lieux où se déroulent les ac-

tions sont orientaux, comme le souligne un des

titres : « Le médecin et le jeune traiteur de Bag-

dad ».

Enfin, ce texte me fait penser au film qui s’ap-

pelle Les Saveurs du palais car le thème abordé

dans ce film est aussi la cuisine. En effet, le

film raconte l’histoire d’Hortense Laborit, qui,

à sa grande surprise se voit nommer respon-

sable des repas personnels du président Fran-

çois Mitterrand. Dans le film, l’authenticité de

la cuisine qu’elle propose séduit le Président.

De manière similaire, le calife est lui aussi im-

pressionne par « la finesse, l’originalité, la ri-

chesse et la succulence des plats ».

9 Les convives sont plutôt déçus car la com-

pétition ne se révèle pas aussi plaisante qu’elle

promettait de l’être car le second cuisinier imite

totalement le premier en confectionnant les

mêmes plats. Le calife et les courtisans, eux,

s’attendaient à une grande variété, une diversité

de plats et de saveurs, qui aurait permis d’ex-

plorer l’art culinaire. Contrairement au calife,

les convives n’ont pas compris la subtilité de la

stratégie du second cuisinier.

10 Tout d’abord, l’attitude du calife, à la fin

du texte, est étonnante, comme en témoignent

ses différents traits de caractère. En effet, il

fait preuve de fermeté : il ne se laisse pas in-

fluencer par les courtisans comme le souligne

l’expression « demeura inébranlable ». De plus

c’est « un tyran ombrageux », fort susceptible

qui « ne tolérait que quiconque se moquât de

lui ». Il est aussi irascible, il se met en colère

facilement (« la colère »). Incontestablement,

ces traits de caractères entrent en contradiction

avec le calme qu’il affiche à la fin du texte. Par

ailleurs, il est surprenant que le calife réagisse

aussi calmement. En effet les convives eux-

mêmes attendent, épouvantés, que la colère du

tyran éclate violemment comme le soulignent

« les regards furtifs » qu’ils jettent vers le

pauvre cuisinier. La réaction escomptée n’a pas

lieu comme en témoigne l’expression «Mais le

calife mangeait imperturbablement ».

II. Réécriture

Grande a été la surprise générale quand les premiers plats sont arrivés sur la table : c’étaient les

mêmes que les premiers plats du premier banquet. Aussi fins, originaux, riches et succulents.

III. Dictée

Le texte est un extrait de roman, au passé simple et à l’imparfait de l’indicatif. Chaque verbe

s’accorde avec son sujet :

24

Page 19: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le corrigé

– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,

-aient. On distinguait, Gervaise portait, les femmes marchaient... riaient (le second verbe est

éloigné de son sujet), Nana... se haussait (le verbe est très éloigné de son sujet) ;

– au passé simple, les verbes du premier groupe se terminent par -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent :

une clameur s’éleva, on attaqua. Les verbes être et avoir ont des terminaisons particulières : il

y eut, l’oie fut.

Un verbe est à l’infinitif, après une préposition : pour voir.

Les adjectifs et les participes employés comme adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec

le nom qu’ils qualifient : les voix aiguës (attention au tréma sur le « e ») ; une rentrée triomphale ;

les bras raidis ; la face suante, épanouie ; un large sourire silencieux ; les yeux (démesurément)

ouverts ; l’oie... énorme, dorée, ruisselante.

Attention à l’orthographe des homonymes : puis (conjonction de coordination)/puits (nom) ; où

(relatif)/ou (conjonction de coordination, ou bien) ; l’on (après où, ou, et, que, qui, si, on em-

ploie l’on plutôt que on)/ long (adjectif) ; voix (organe de la parole)/ voie (route, direction) ; saut

(nom)/sot (adjectif)/seau (nom, seau d’eau) ; et (conjonction de coordination)/ est, es (être) ; se, s’

(pronom personnel devant les verbes pronominaux, s’éleva, se haussait)/ ce, ceux (déterminant,

pronom démonstratifs).

Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en mettant au féminin ou en

cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : puis, voix, saut (sauter),

enfant (enfantin), bras (brassée, brassard), tandis, bout (bouter, bouton), ouvert (ouverte, ouver-

ture), quand, jus.

Plusieurs mots comportent une consonne doublée : femme, derrière, elle, comme, haussait,

ruisselante, attaqua.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Les courtisans ne quittaient pas le calife des yeux, étonnés de le voir si calme. Sans doute devait-il

bouillir intérieurement. Quand toute cette colère contenue allait se déchaîner contre le malheureux

cuisinier, son châtiment serait terrible ! Mais non. Imperturbable, il dégustait les plats, se léchant

parfois les doigts couverts de sauce. La Cour n’y comprenait plus rien. Les plats se succédèrent,

toujours fins, riches et succulents, originaux.

À la fin du repas, le calife, impassible, ordonna qu’on amène les deux cuisiniers. Quelques instants

plus tard, ils se tenaient debout devant le tyran. La punition était imminente, et elle serait fatale

au second cuisinier, qui s’était moqué du souverain en copiant servilement son concurrent. Après

un long silence pesant, le calife demanda au copieur d’expliquer son attitude. Tous scrutaient le

visage du calife, tentant d’y lire le moindre sentiment. En vain. Il ne laissait transparaître aucun

sentiment. Peut-être un peu de curiosité.

« Seigneur calife, veuillez pardonner mon audace, mais je n’ai jamais voulu vous manquer de

respect. Quand j’ai appris que je ne cuisinerai qu’en second, j’ai réfléchi au menu que je pourrais

25

Page 20: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

imaginer pour remporter cette compétition. Comment rivaliser avec mon concurrent dont l’art

culinaire a été porté à la perfection pour ce festin ? Quels mets délicats pourraient rivaliser avec

les siens ? Quelles saveurs pourraient surprendre les papilles de Votre Majesté ? Quelles couleurs

charmeraient votre œil ? Je suis arrivé à la seule réponse possible : préparer le même repas. En

effet, si vous voulez choisir le meilleur de nous deux, je devais vous étonner. »

Le calife écoutait attentivement les explications, toujours aussi imperturbable. On ne lisait aucun

agacement, aucune impatience sur son visage. Les courtisans, habitués aux réactions de colère et

aux décisions arbitraires de ce despote, étaient très désorientés. L’autre concurrent, l’air penaud,

attendait la suite des événements. Le cuisinier reprit, la crainte dans la voix :

« Seigneur calife, pour nous départager, il fallait que vous compariez nos qualités en dégustant

exactement les mêmes plats. C’est la seule façon de juger objectivement. Si vous aviez comparé

nos talents en mangeant des mets différents, jamais vous n’auriez pu décider qui était le meilleur.

Un doute aurait subsisté. Celui-ci réussit parfaitement le civet d’antilope, la pastilla de pigeon-

neau de celui-là est divine. Qui est donc le meilleur ? Grâce à mon petit stratagème, vous savez

maintenant lequel de nous choisir comme chef des cuisines du palais. »

Le calife se frotta le menton, lissa lentement sa barbe et déclara solennellement :

« Je suis obligé de reconnaître que ton raisonnement est juste. Tum’as surpris. Tous deux possédez

un talent extraordinaire et il m’est bien difficile de dire qui a gagné. Je vous désigne tous les deux

chefs des cuisines du palais en reconnaissance de votre talent mais...

– Merci, Seigneur, interrompirent en chœur les nouveaux chefs. Nous enchanterons votre palais...

– Il suffit ! lança le tyran avec fermeté. Vous osez m’interrompre alors que je n’ai pas terminé. Toi,

second cuisinier, tu es aussi talentueux que ton concurrent mais tu as néanmoins un gros défaut :

tu raisonnes et tu raisonnes très bien, trop bien à mon goût. J’ai besoin d’un excellent chef des

cuisines, pas d’un cuisinier philosophe, qui bientôt me tiendra des raisonnements que je ne saurai

tolérer. Aussi, demain matin, à l’aube, tu quitteras mon palais, mon royaume et mon pays. »

Personne dans l’assistance ne fut véritablement surpris, chacun savait que la colère du tyran allait

foudroyer ce maudit raisonneur et que le palais aurait un nouveau chef des cuisines.

Sujet de réflexion

Restauration rapide : avantages et inconvénients

La télévision diffuse très largement des spots publicitaires pour la restauration rapide, vantant les

qualités des hamburgers, sandwichs ou autres wraps. Pourtant de nombreuses voix s’élèvent pour

dénoncer les dangers de ce type d’alimentation. Qu’en est-il réellement ?

Tout d’abord, nous constatons un réel engouement chez les jeunes pour ce modèle de restauration.

D’ailleurs, dans notre collège, nous remarquons qu’un certain nombre d’adolescents ont déserté la

cantine scolaire au profit des sandwicheries et des fast-foods tout proches de notre établissement.

Le principal avantage est la rapidité, la simplicité. Notre société vit à un rythme de plus en plus

rapide. Les travailleurs des magasins, des bureaux, et pas seulement les jeunes, se sont mis à

fréquenter ces restaurants, car y déjeuner prend beaucoup moins de temps que dans un restaurant

traditionnel ; les clients peuvent emporter leur repas et le déguster dans un parc, assis sur un banc,

au bord d’un lac, comme je l’ai moi-même vu dernièrement. Ainsi, la pause repas dure moins

26

Page 21: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 1 – Le corrigé

longtemps, la journée de travail se fini donc plus tôt, dans le cadre de la journée continue par

exemple. Pour les collégiens, c’est l’occasion d’une évasion : on quitte l’enceinte du collège,

on sort de la routine. C’est un moment de respiration. Ensuite, on peut composer librement son

sandwich, son menu en choisissant dans une gamme variée d’aliments. Le choix est un argument

de vente important pour quelques chaînes de restauration rapide. Mais la principale caractéristique

est que c’est devenu un phénomène incontournable de la culture « Jeunes ». Nous aimons cette

ambiance, ces saveurs, ces goûts, les gadgets que nous pouvons collectionner, comme des verres,

des tasses à café, des bracelets en silicone aux couleurs des différents grands événements sportifs,

des collectors... C’est un style de vie qui se répand dans le monde entier, qui a ses propres codes.

Mais les critiques sont nombreuses pour condamner cette « malbouffe ». Composée essentiel-

lement de pain, de frites, souvent accompagnées de ketchup et de mayonnaise, de fromage, de

sodas, cette alimentation est trop riche en graisse, en sucre et en sel. Certes, quelques chaînes de

restauration proposent désormais du poulet ou du poisson, de la salade, parfois même des produits

issus de l’agriculture biologique, mais malgré ces efforts pour développer la qualité, l’uniformité

de l’alimentation demeure trop importante, créant des déséquilibres. Lors du dernier échange sco-

laire en Bulgarie, nous avons vu quelques-uns de nos camarades se précipiter dans un fast-food, à

dix heures du matin, mais pas pour y prendre un petit déjeuner ! Et ils y sont retournés à midi ! Ce

manque de variété de nos menus, ces carences provoquent, d’après les nutritionnistes, le surpoids,

l’obésité, des maladies cardio-vasculaires et bien d’autres inconvénients. En effet, on trouve dans

ces aliments beaucoup d’additifs, de substances chimiques nocives pour notre santé. Mangeons-

nous suffisamment de fruits et de légumes ? Les saveurs sont-elles assez variées ? La réponse est

non, puisque l’on a instauré la Semaine du goût dans les établissements scolaires afin d’éduquer

notre goût.

En conclusion, il conviendrait de changer nos habitudes alimentaires mais, ne nous trompons pas

de cible, la « malbouffe » n’est pas l’apanage de la restauration rapide : dans les restaurants tradi-

tionnels, à la maison, dans les cantines, tout n’est pas parfait. Nous devons adopter une meilleure

hygiène de vie, en surveillant notre alimentation, en pratiquant une activité physique, notamment.

27

Page 22: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2, Sujet inédit

Blaise Cendrars, L’or

C’était le 6 mai 1834.

Les vauriens du pays entouraient un petit Savoyard qui tournait la manivelle de son orgue de

Sainte-Croix, et les mioches avaient peur de la marmotte émoustillée qui venait de mordre l’un

d’eux. Un chien noir pissait contre l’une des quatre bornes qui encadraient la fontaine polychrome.

Les derniers rayons du jour éclairaient la façade historiée 1 des maisons. Les fumées montaient5

tout droit dans l’air pur du soir. Une carriole grinçait au loin dans la plaine.

Ces paisibles campagnards bâlois 2 furent tout à coup mis en émoi par l’arrivée d’un étranger.

Même en plein jour, un étranger est quelque chose de rare dans ce petit village de Rünenberg ;

mais que dire d’un étranger qui s’amène à une heure indue, le soir, si tard, juste avant le coucher

du soleil ? Le chien noir resta la patte en l’air et les vieilles femmes laissèrent choir leur ouvrage.10

L’étranger venait de déboucher par la route de Soleure. Les enfants s’étaient d’abord portés à sa

rencontre, puis ils s’étaient arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils

avaient cessé de boire et observaient l’étranger par en dessous. Celui-ci s’était arrêté à la première

maison du pays et avait demandé qu’on veuille bien lui indiquer l’habitation du syndic 3 de la

commune. Le vieux Buser, à qui il s’adressait, lui tourna le dos et, tirant son petit-fils par l’oreille,15

lui dit de conduire l’étranger qui s’éloignait à longues enjambées derrière l’enfant trottinant.

On vit l’étranger pénétrer chez le syndic.

Les villageois avaient eu le temps de le détailler au passage. C’était un homme grand, maigre, au

visage prématurément flétri. D’étranges cheveux d’un jaune filasse sortaient de dessous un cha-

peau à boucle d’argent. Ses souliers étaient cloutés. Il avait une grosse épine 4 à la main. Et les20

commentaires d’aller bon train. « Ces étrangers, ils ne saluent personne », disait Buhri, l’auber-

giste, les deux mains croisées sur son énorme bedaine. « Moi, je vous dis qu’il vient de la ville »,

disait le vieux Siebenhaar qui autrefois avait été soldat en France ; et il se mit à conter une fois de

plus les choses curieuses et les gens extravagants qu’il avait vus chez les Welches 5. Les jeunes

filles avaient surtout remarqué la coupe raide de la redingote et le faux col à hautes pointes qui25

sciait le bas des oreilles ; elles potinaient à voix basse, rougissantes, émues. Les gars, eux, faisaient

un groupe menaçant auprès de la fontaine ; ils attendaient les événements, prêts à intervenir.

Blaise Cendrars, L’Or, 1925.

1.Façade historiée : façade décorée de scènes avec des personnages.

2.Bâlois : de la région de Bâle, ville de Suisse, comme Rünenberg et Soleure.

3.Le syndic : le maire de la commune.

4.Épine : bâton.

5.Les Welches : les Français.

28

Page 23: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet

I. Questions

1 Résumez le texte en deux ou trois phrases.

2 « les mioches avaient peur de la marmotte

émoustillée qui venait de mordre l’un d’eux ».

a) Quels sont les deux niveaux de langue utili-

sés ici ?

b) Repérez et relevez une allitération dans cette

phrase. Comment pouvez-vous l’interpréter ?

3 « la fontaine polychrome ».

a) Décomposez le mot « polychrome » et don-

nez son sens.

b) Donnez deux autres mots, l’un construit avec

le même préfixe, l’autre avec le même radical.

4 De « Les vauriens du pays » à « l’air pur du

soir ».

a) Comment s’organise la description des

lieux ? Justifiez votre réponse.

b) Quelle impression se dégage de la descrip-

tion des lieux. Justifiez votre réponse.

5 Selon vous, quelle impression se dégage de

la description de l’étranger ?

Justifiez votre réponse en vous appuyant sur

des éléments de son portrait.

6 Quelles sont les conséquences de l’arrivée

de l’étranger ?

Justifiez votre réponse en citant précisément le

texte.

7 « Même en plein jour, un étranger est

quelque chose de rare dans ce petit village de

Rünenberg ».

a) À quel temps est le verbe de la phrase ?

b)Quel était le temps principalement utilisé au-

paravant ?

c) Pourquoi ce temps est-il alors utilisé dans

cette phrase ?

8 « Ces étrangers, ils ne saluent personne ».

a) Quelle remarque pouvez-vous faire sur la

construction de la phrase ? Quel élément est

ainsi mis en valeur ?

b)Qu’en concluez-vous sur l’état d’esprit de

l’aubergiste ?

9 « elles potinaient à voix basses, rougis-

santes, émues ».

a) Quel est, selon vous, le sens du mot « poti-

naient » dans cette expression ?

b) Pour quelle raison les jeunes filles

réagissent-elles de cette façon ?

10 Question bilan. Selon vous, le nom du bar

est-il bien choisi ? Vous développerez votre

réponse en vous appuyant sur l’ensemble du

texte.

II. Réécriture

Réécrivez ce passage en mettant le verbe « resta » au présent de l’indicatif et en effectuant toutes

les modifications nécessaires entraînées par ce changement :

« Le chien noir resta la patte en l’air et les vieilles femmes laissèrent choir leur ouvrage. L’étranger

venait de déboucher par la route de Soleure. Les enfants s’étaient d’abord portés à sa rencontre,

puis ils s’étaient arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils avaient cessé

de boire et observaient l’étranger par en dessous. Celui-ci s’était arrêté à la première maison du

pays [...] ».

29

Page 24: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

III. Dictée

Cette brusque apparition et ce départ précipité bouleversaient ces paisibles villageois. L’enfant

s’était mis à pleurer. La pièce d’argent que l’étranger lui avait donnée circulait de main en main.

Des discussions s’élevaient. L’aubergiste était parmi les plus violents. Il était outré que l’étranger

n’ait même point daigné s’arrêter un moment chez lui pour vider un cruchon.

Blaise Cendrars, L’Or, 1925.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Racontez à votre tour l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui

est inconnu.

Sujet de réflexion

Selon vous, qu’est-ce que le tourisme, les voyages peuvent vous apporter ?

30

Page 25: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « Résumez », « le texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’essentiel du texte que vous venez de lire

en deux ou trois phrases.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.

2. Si vous deviez résumer le texte à un ami, que lui diriez-vous ?

3. Interrogez-vous : quelle est la situation initiale ? Quel est l’élément perturbateur ? Quelle

est la situation finale ?

2

a) äComprendre la question

Expression-clé : « niveaux de langue utilisés ».

Définition de l’expression-clé « niveau de langue » : selon la situation de communication, on

ne s’exprime pas de la même façon, on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.

Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue ».

äProcéder par étapes

Interrogez-vous :

1. Dans cette phrase est-ce qu’il y a des mots qui appartiennent au vocabulaire familier ? Si

oui, il s’agit du niveau de langue familier.

2. Contient-elle desmots que l’on rencontre tous les jours ? Si oui, il s’agit du niveau de langue

courant.

3. Contient-elle un mot rare, complexe ou élaboré qu’on a peu l’habitude de rencontrer ? Si

oui, il s’agit du niveau de langue soutenu.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « relevez », « une allitération », « l’interpréter ».

Définition du mot-clé « allitération » : c’est la répétition d’un même « son » consonne dans un

texte. Ex. : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Andromaque, Racine). On

repère une allitération en « s ». Interprétation : l’allitération souligne le déplacement inquiétant du

serpent.

Définition du mot-clé « l’interpréter » : vous devez expliquer pourquoi cette consonne est répétée :

sur quoi insiste-t-elle, selon vous ?

Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots dans lesquels la consonne pronon-

cée est identique.

31

Page 26: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement la phrase.

2. Interrogez-vous : quelle est la consonne que j’entends le plus ?

3. Repérez les mots qui contiennent cette consonne et réécrivez-les.

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « décomposez ce mot », « donner son sens ».

Définition de l’expression-clé « décomposez ce mot » : vous devez identifier les différents élé-

ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)

et son suffixe (s’il en a un).

Définition de l’expression-clé « donner son sens » : vous devez proposer une définition de ce mot.

äProcéder par étapes

1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.

2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

4. Proposez une définition de ce mot.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « l’un construit avec le même préfixe », « l’autre avec le même radical ».

Explication des expressions-clés : vous devez proposer un mot construit avec le préfixe « poly »

et vous devez proposer un mot construit avec le radical « chrome ».

äProcéder par étapes

1. Proposez un mot qui commence par « poly ».

2. Proposez un mot qui contient le radical « chrome ».

4

a) äComprendre la question

Expressions-clés :« Comment s’organise la description », « Justifiez votre réponse ».

Définition de l’expression-clé « Comment s’organise la description » : vous devez extraire des

mots ou expressions qui vous permettent de déterminer les différents éléments de la description

et d’expliquer si elle s’organise du proche au lointain ou du lointain au plus proche.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous sur la nature des éléments décrits (dans le texte décrit-on un paysage ? des

objets ? des personnages ?) et leur ordre d’apparition.

32

Page 27: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

2. Interrogez-vous sur la construction de la description : va-t-on du plus près au plus éloigné

OU du plus éloigné au plus près ?

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « impression », « se dégage », « la description des lieux », « Justifiez ».

Définition de l’expression-clé « Justifiez votre réponse » : c’est extraire du texte des mots ou

expressions sur lesquels vous appuyez votre réponse.

Définition des expressions-clés « impression » et « la description des lieux » : sensation ou senti-

ment produit par la description des lieux. Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de

bien-être...

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent

l’impression qui se dégage de cette description.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient à la description des lieux.

3. Interrogez-vous sur la sensation produite par cette description : est-elle plutôt agréable ou

désagréable ?

4. Trouvez deux adjectifs permettant au mieux de définir cette impression.

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « impression », « se dégage », « de la description de l’étranger », « Justifiez »,

« en vous appuyant sur des éléments de son portrait ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou des expressions qui

participent à la construction du portrait du personnage. Puis vous devez expliquer quel sentiment

ou quelle sensation produit ce portrait. Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de

bien-être, d’étrangeté...

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au portrait du personnage :

ce personnage est-il neutre, normal, inquiétant, mystérieux, calme, étrange ?

3. Proposez un adjectif pour définir l’impression qui se dégage de ce portrait.

6

äComprendre la question

Expressions-clés : « conséquences », « l’arrivée de l’étranger », « Justifiez votre réponse en citant

précisément le texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui expliquent ce

qu’entraîne ou provoque l’arrivée de l’étranger, chez les villageois.

33

Page 28: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient aux actions

entreprises par les villageois, juste après l’arrivée de l’étranger.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-

nymes.

7

a) äComprendre la question

Expression-clé : « à quel temps est le verbe ».

Définition de l’expression-clé « temps du verbe » : vous devez dire à quel temps est conjugué le

verbe de la phrase : au présent ? au passé composé ? à l’imparfait ? au passé simple ?

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?

1. Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?

Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,

-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.

2. Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?

Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.

– Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à

l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.

– Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,

alors c’est de l’imparfait.

– Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :

-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,

-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,

-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,

-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,

alors c’est du passé simple.

3. Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?

Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,

-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « le temps », « principalement utilisé », « auparavant » ?

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du temps utilisé dans les phrases qui

précèdent.

34

Page 29: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

äMobiliser ses connaissances

Voir la question précédente.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du début du texte.

2. Soulignez tous les verbes conjugués.

3. Voir la rubrique « Procéder par étapes » de la question précédente.

c) äComprendre la question

Expressions-clés : « pourquoi », « ce temps », « utilisé dans cette phrase ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi, subitement, le narrateur n’uti-

lise plus le même temps. Vous devez donner la valeur qu’il a dans cette phrase en particulier. En

somme, qu’exprime-t-il ?

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quelle est la valeur du présent ?

1. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase permet à un énonciateur de présenter les faits

qui se déroulent ou qui sont valables au moment même où il les exprime ? Suis-je dans un

récit de genre biographique ? Si oui, alors il s’agit d’un présent d’énonciation.

2. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase surgit brusquement au sein de la narration et

exprime une action ? Si oui, alors il s’agit d’un présent de narration.

3. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase souligne une action qui se répète ? Si oui,

alors il s’agit d’un présent itératif ou à valeur répétitive.

4. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase souligne une action qui dure ? Si oui, alors il

s’agit d’un présent duratif.

5. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase exprime un fait valable tout le temps ? Cette

phrase ressemble-t-elle à un proverbe ou à une loi ? Si oui, alors il s’agit d’un présent de

vérité générale.

6. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase est précédé du mot « si » ? Est-ce que cette

phrase exprime une idée d’hypothèse ? Si oui, il s’agit d’un présent à valeur modale.

8

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « la construction de la phrase », « élément ainsi mis en valeur ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi cette phrase est étrange et en quoi

elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase minimale : sujet/verbe/complément. Vous

devez préciser le mot ou les groupes de mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.

äProcéder par étapes

1. Observez la phrase qu’il faut analyser et déterminer la place du sujet, la place du verbe et

la place du COD.

35

Page 30: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

2. Montrez que cette phrase ne respecte pas l’ordre habituel d’une phrase sujet/verbe/complé-

ment, soit parce que :

– la phrase est à la forme négative ;

– la phrase se construit autour de l’expression « C’est... que » (changement de place du sujet et

mise en valeur de ce dernier) ;

– la phrase se construit autour de l’expression « Il y a... » (mise en valeur du COD) ;

– la phrase se construit autour d’un détachement et d’une reprise par un pronom ; « Ce/cette/ces...,

ce n’est... » « Ce/cette/ces... », « il/elle/ils/elles... » (changement de place et mise en valeur du

sujet) ;

– la phrase se construit autour d’un verbe à la voie passive (changement de place et mise en valeur

du COD, de l’objet touché par l’action) ;

– la phrase se construit autour d’un verbe impersonnel.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Qu’en concluez-vous », « l’état d’esprit de l’aubergiste ».

Explication des expressions-clés : Vous devez expliquer en quoi cette phrase exprime le jugement

positif ou négatif porté par l’aubergiste sur l’étranger.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte et examinez le contexte dans lequel cette

phrase est prononcée.

2. Trouvez des adjectifs qui caractérisent l’attitude de l’aubergiste à l’égard de l’étranger.

9

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « le sens », « du mot « potinaient ».

Explication des expressions-clés : vous devez donner la signification du mot « potinaient » dans

cette phrase.

äProcéder par étapes

1. Relisez le paragraphe qui contient cette phrase.

2. Aidez-vous du contexte pour deviner le sens du mot.

3. Observez attentivement le mot et déterminez son radical. Cela peut vous aider à trouver

son sens.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Pour quelle raison », « les jeunes filles réagissent-elles de cette façon ? »

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi les jeunes filles sont rougissantes

et émues.

36

Page 31: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi elles

sont rougissantes et émues.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les

choses en utilisant des synonymes.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « le nom du bar », « est-il bien choisi ? », « Vous développerez votre réponse

en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».

Explication des expressions-clés : vous développerez votre réponse en vous appuyant sur des mots

ou expressions qui montrent que le nom du bar (« Au Sauvage ») est bien choisi ou non. Vous

devez faire le lien entre l’attitude des villageois et le nom du bar. Vous devez donner au moins

deux explications.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte.

2. Expliquez le lien qui existe entre l’attitude des villageois et le nom du bar « Au Sauvage ».

Pour cela, repérez et relevez des mots ou expressions qui vous permettent de répondre.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-

nymes.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « en mettant le verbe « resta » au présent de l’indicatif », « en effectuant toutes

les modifications nécessaires entraînées par ce changement ».

Explication des expressions-clés : Vous devez conjuguer le verbe « rester » au présent.

Cela engendre des modifications au niveau de la sphère temporelle. Les actions qui ont lieu dans

le passé ont lieu dorénavant dans le présent. Par conséquent :

– tous les verbes conjugués au passé simple doivent être conjugués au présent ;

– tous les verbes conjugués à l’imparfait doivent être conjugués au présent ;

– tous les verbes conjugués au plus-que-parfait doivent être dorénavant conjugués au passé com-

posé.

äProcéder par étapes

1. Soulignez tous les verbes conjugués au passé simple et faites une flèche vers le sujet.

2. Conjuguez ces verbes au présent en veillant à accorder correctement le sujet et le verbe.

37

Page 32: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

3. Soulignez tous les verbes conjugués à l’imparfait et faites une flèche vers le sujet.

4. Conjuguez ces verbes au présent en veillant à accorder correctement le sujet et le verbe.

5. Soulignez tous les verbes conjugués au plus-que-parfait et faites une flèche vers le sujet.

6. Conjuguez ces verbes au passé composé en veillant à accorder correctement le sujet et le

verbe.

Astuce : Pour passer du plus-que-parfait au passé composé, il suffit de changer le temps de l’auxi-

liaire utilisé. Ainsi l’auxiliaire « être » ou « avoir » conjugué à l’imparfait se transforme en auxi-

liaire « être » ou « avoir » conjugué au présent.

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui est

inconnu ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « votre narration ».

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte l’arrivée d’une personne au sein d’un

groupe ou dans un lieu qui lui est étranger.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Ici, je souligne l’expression « racontez ». Je sais que je dois écrire un texte de type narratif, un

récit. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

Je souligne aussi « une description des lieux et des personnages ». Je sais que je dois écrire des

passages descriptifs dans lesquels je décris les lieux et les personnages. Je conjugue les verbes à

l’imparfait.

Et enfin je souligne « vous mettrez en valeur les réactions et les sentiments de chacun ». Je sais que

je dois écrire des passages descriptifs dans lesquels je mets en valeur les réactions et les sentiments

38

Page 33: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

de cette nouvelle personne et des autres personnages. Je conjugue les verbes à l’imparfait si ces

réactions et ces sentiments sont des états et je conjugue les verbes au passé simple s’il s’agit

d’actions.

6. Je m’interroge pour trouver des idées.

Pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le thème du sujet. Ici :

– « l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui est inconnu ». Quel

type de personne puis-je choisir ? Quel lieu puis-je choisir ? À quelle occasion une personne

peut-elle arriver au sein d’un groupe, dans un endroit qu’elle ne connaît pas ?

– « une description des lieux et des personnages ». Comment puis-je décrire les lieux et les per-

sonnages ? Que dire à leurs propos ?

– « vous mettrez en valeur les réactions et les sentiments de chacun ». Quelles réactions et quels

sentiments peut ressentir une personne lorsqu’elle arrive parmi des étrangers ou dans un lieu

inconnu ? Lorsqu’il faut accueillir quelqu’un d’étranger, quelles réactions et quels sentiments

peuvent ressentir les personnes ? Pourquoi ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et forme

du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit/Description

Description du contexte et des

lieux.

L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description du lieu ;

des adjectifs qui caractérisent le

lieu ; éventuellement des verbes

exprimant des actions entreprises

par des personnages du groupe :

cela permet de planter le décor.

Paragraphe 2

Récit/Narration

L’arrivée de la personne nouvelle

accompagnée ou non d’un autre

personnage.

Le passé simple ; des verbes

d’action qui soulignent les actions

entreprises par la nouvelle

personne

Paragraphe 3

Récit/Description

Portrait de la personne. L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description de la

personne ;des adjectifs qui la

caractérisent physiquement ;des

adjectifs qui soulignent

l’impression qu’elle dégage

Paragraphe 4

Récit/Description/Narration

Réactions et sentiments des autres

personnes du groupe.

L’imparfait si ces réactions et ces

sentiments sont des états et le

passé simple si ces sentiments et

ces réactions s’expriment au

travers d’actions ; des verbes qui

expriment les réactions et les

sentiments de ces personnes ; des

adjectifs qui caractérisent ces

réactions et ces sentiments.

39

Page 34: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Paragraphe, type et

forme du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 5

Récit/Description

Réactions et sentiments de la

nouvelle personne face à la

nouveauté des lieux, face aux

réactions des autres personnes

L’imparfait si ces réactions et ces

sentiments sont des états et le passé

simple si ces sentiments et ces

réactions s’expriment au travers

d’actions ; des verbes qui

expriment les réactions et les

sentiments de cette personne ; des

adjectifs qui caractérisent ces

réactions et ces sentiments.

Paragraphe 6

Récit/Dialogue

Un premier échange entre la

nouvelle personne et un membre

du groupe ; les réactions et les

sentiments des deux protagonistes ;

la nouvelle personne exprime sa

surprise tandis que l’autre

personnage exprime de la joie ou

du mécontentement.

Le présent et/ou le passé composé ;

la disposition du dialogue ; des

phrases de type interrogatif

prononcées par la nouvelle

personne et l’autre protagoniste ;

des adjectifs qui expriment des

sentiments ou des réactions.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties. Ici, je souligne : « le tourisme », « les voyages », « vous apporter ».

3. Je propose une définition des mots-clés. Définition du mot-clé « tourisme » : action de voyager,

de visiter un site pour son plaisir (Larousse en ligne). Définition du mot-clé « voyage » : action de

40

Page 35: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le sujet Pas à pas

voyager, dans un autre lieu, différent de celui où on habite. Définition de l’expression-clé « vous

apporter » : « vous enrichir » au sens figuré du terme.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire. Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que

je dois développer un texte de type argumentatif composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue

donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire. Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je

dois expliquer pourquoi et comment le tourisme et les voyages favorisent l’enrichissement d’une

personne.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet. Ici, « Selon vous, qu’est-ce que le tourisme, les voyages peuvent

vous apporter ? ». Quel type d’enrichissement le voyage peut-il favoriser et pourquoi ?

Astuce : pour trouver des exemples, je pense à l’expérience que j’ai des voyages, aux livres que

j’ai lus et aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème. Expliquez par exemple en quelques

mots ce que permettent les voyages en général.

Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins deux arguments différents et expliciter chacun

à l’aide d’un exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur ce que vous apporte les voyages.

8. Je relis attentivement mon devoir.

41

Page 36: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Le thème du voyage

Programme de sixième : L’Iliade et L’Odyssée, Homère.

Programme de cinquième : « Les récits d’aventures » : Le Livre des merveilles, Marco Polo ;

Robinson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson ; un roman de Jules

Verne ; Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Jack London ; Le Lion, Joseph Kessel ; Vendredi ou la

Vie sauvage, Michel Tournier ; Mondo et autres histoires, J. M. G. Le Clézio.

Livres : Sur la route, Jacques Kerouac ; L’Usage du monde, Nicolas Bouvier.

Films : Lost in translation, Sofia Coppola ; Into the Wild, Sean Penn ; Carnets de voyage, Walter

Salles.

Sur Internet : http ://www.mosalingua.com/blog/2012/12/12/pourquoi-voyager-les-avantages-

du-voyage ; http ://www.antiquite.ac-versailles.fr/voyages/voyaro09.htm ; www.geoado.com ;

http ://projeteducatifbonvent.wordpress.com/2012/08/30/les-benefices-du-voyage/

Des citations sur le voyage :

– « Le voyage est un retour vers l’essentiel. » (maxime tibétaine)

– « Je vais, en somme, comme à peu près tout le monde, pour voir. » (Jacques Réda)

– « Qu’importe en effet l’issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru. On ne fait pas

un voyage, le voyage nous fait et nous défait, il nous invente. » (David Le Breton)

Vers la classe de seconde : le thème des voyages dans la littérature classique : « De la vanité »,

Essais, III, 9, Montaigne ; Lettres persanes, Montesquieu ; Les Confessions, Jean-Jacques Rous-

seau.

42

Page 37: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le corrigé

I. Questions

1 Les habitants de Bâle vivent paisiblement.

Un soir, leur vie quotidienne est perturbée par

l’arrivée d’un étranger qui souhaite rencontrer

le maire de la commune. Cette intrusion est mal

perçue par les clients du bar, appelé « Au Sau-

vage » : ils projettent donc d’intervenir.

2 a) Cette phrase mêle un niveau de langage

courant et un niveau de langage familier (« les

mioches »).

b) Dans cette phrase, il y a une allitération

en « m » comme en témoignent les mots

« mioches », « marmotte », « émoustillée »,

« mordre ». Le son « m » peut souligner la

violence de la morsure puisque, lorsqu’on pro-

nonce cette lettre, on ouvre la bouche, comme

pour mordre.

3 a) Ce mot est composé d’un préfixe « poly »

qui signifie « plusieurs » en grec et d’un radical

« chrome » qui signifie « couleur » en grec. Le

mot polychrome signifie donc « qui a plusieurs

couleurs ».

b) Voici un mot qui se construit avec le préfixe

« poly » : polythéiste (il y a aussi le mot poly-

valent).

Voici un mot qui se construit avec le radical

« chrome » : monochrome (il y a aussi chro-

matique).

4 a) La description s’organise du proche au

lointain : on observe d’abord les enfants qui en-

tourent le petit joueur d’orgue ; puis on passe

au chien et à la fontaine, ensuite aux maisons

et à leur « façade historiée », aux cheminées

qui fument « dans l’air pur du soir », enfin à la

plaine (« au loin dans la plaine »).

b) Une impression de paix, de calme se dégage

de ce paysage : c’est la vie ordinaire de ce vil-

lage et de ses habitants qui est décrite ici.

5 On remarque plusieurs éléments dans le

portrait de l’étranger : « un homme grand,

maigre » , « étranges cheveux d’un jaune fi-

lasse », « un chapeau à boucle d’argent »,

« la coupe raide de la redingote » et « le faux

col à hautes pointes ». Il tient « une grosse

épine » à la main. Ce portrait produit une im-

pression d’étrangeté : l’inconnu est différent

des villageois par son aspect physique, ses vê-

tements, son allure générale et son compor-

tement. On note les expressions « choses cu-

rieuses », « les gens extravagants » qui viennent

renforcer cette impression.

6 L’arrivée de l’étranger provoque un émoi

évident mais surtout une interruption des ac-

tivités des villageois ; tout semble en suspens,

comme arrêté, dans une attente méfiante : « le

chien noir resta la patte en l’air et les vieilles

femmes laissèrent choir leur ouvrage » ; « [les

enfants] s’étaient arrêtés, indécis » ; les buveurs

« avaient cessé de boire ».

7 a) Le temps du verbe est le présent.

b) Le temps principalement utilisé auparavant

est l’imparfait de l’indicatif comme le sou-

lignent les verbes suivants : « entouraient »,

« tournaient », « avaient », « grinçait »

c) Dans cette phrase, le présent est utilisé ici

pour exprimer une vérité générale. On dit que

c’est un présent à valeur de vérité générale.

8 a) La phrase est particulière car elle ne suit

pas le modèle habituel de toute phrase simple

(sujet–verbe–complément). Le groupe de mots

en tête de phrase « Ces étrangers » est déta-

ché du reste de la phrase par une virgule et re-

pris par le pronom « ils ». Par conséquent cette

construction met en valeur le groupe de mots

« Ces étrangers ».

b) L’aubergiste généralise à partir du compor-

tement de l’inconnu : on passe du singulier,

43

Page 38: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

« l’étranger », au pluriel, « Ces étrangers ».

La mise en relief, par le détachement en tête

de phrase, montre que l’aubergiste n’aime pas

les étrangers, auxquels il reproche leur impo-

litesse. C’est une façon un peu méprisante de

parler d’eux.

9 a) Dans cette phrase, ce verbe signifie « ba-

varder », « faire des messes basses ». En effet le

radical du mot est « potin » qui signifie « com-

mérage ».

b) Les jeunes filles sont émues et rougissent car

elles sont comme attirées, intriguées par cet in-

connu, si différent des villageois par son allure

et ses vêtements. Pour elles, c’est un véritable

événement qui bouleverse leur quotidien.

10 En premier lieu, le nom du bar, « Au Sau-

vage », est bien choisi car les villageois ne se

montrent pas du tout accueillants envers cet

inconnu : ce sont des sauvages car ils vivent

repliés sur eux-mêmes, isolés, comme coupés

des autres villages et de la ville. Ils sont mé-

fiants à l’égard de ceux qu’ils ne connaissent

pas, surtout quand ils arrivent le soir. De plus,

à la fin du texte, les villageois manifestent une

attitude hostile à l’égard de l’étranger : ils se

rassemblent auprès de la fontaine et unissent

leurs forces pour défendre le village et les

jeunes filles au cas où l’étranger, l’indésirable,

se montrerait menaçant ou dangereux. Ils sont

donc aux aguets, « prêts à intervenir ».

II. Réécriture

Le chien noir reste la patte en l’air et les vieilles femmes laissent choir leur ouvrage. L’étranger

vient de déboucher par la route de Soleure. Les enfants se sont d’abord portés à sa rencontre, puis

ils se sont arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils ont cessé de boire et

observent l’étranger par en dessous. Celui-ci s’est arrêté à la première maison du pays.

III. Dictée

Le texte est un autre extrait de L’Or : le récit est au passé, à la troisième personne.

Les verbes s’accordent avec leur(s) sujet(s). À l’imparfait de l’indicatif, ils ont les mêmes termi-

naisons, quel que soit leur groupe, -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient : cette brusque apparition et ce

départ précipité bouleversaient (deux sujets coordonnés), La pièce... circulait (le sujet et le verbe

sont éloignés), Des discussions s’élevaient, L’aubergiste était, Il était.

Deux verbes sont conjugués au plus-que-parfait ; avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde

avec le sujet : L’enfant s’était mis. Avec l’auxiliaire avoir, le participe s’accorde avec le COD placé

avant : La pièce d’argent que l’étranger lui avait donnée (le COD, le relatif que, est placé avant ;

le participe donnée s’accorde avec l’antécédent du pronom relatif COD, la pièce).

Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un autre verbe (n’ait même point daigné

s’arrêter) ou d’une préposition (à pleurer, pour vider). On peut remplacer l’infinitif d’un verbe

en -er par l’infinitif d’un verbe du deuxième ou du troisième groupe : daigné sortir, à réfléchir,

pour boire).

Le verbe daigner est conjugué au subjonctif passé, ait daigné.

44

Page 39: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le corrigé

Les adjectifs qualificatifs et les participes passés employés comme adjectifs s’accordent avec le

nom qu’ils qualifient : cette brusque apparition (féminin singulier), ce départ précipité (masculin

singulier), ces paisibles villageois (masculin pluriel).

Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : cette, apparition, villageois, donnée,

discussions, arrêter. D’autres ont une consonne finale que l’on n’entend pas ; en les mettant au

féminin ou en cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : départ

(partir), villageois (villageoise), enfant (enfanter), mis (mise), argent (argenterie), étranger (étran-

gère), plus (plusieurs), point (pointer), moment (momentané).

Il ne faut pas confondre certains homonymes : cette (déterminant démonstratif féminin singu-

lier)/ sept (numéral), et (coordination, que l’on peut remplacer par et puis)/ est (être, que l’on

peut remplacer par était), ces (déterminant démonstratif pluriel ; au singulier, ce, cette, cet)/ ses

(déterminant possessif pluriel ; au singulier, son, sa), s’était (se + être ; verbe pronominal se

mettre)/ c’était (cela était), à (préposition)/ a, as (avoir), n’ait (n’ait point daigné, ne point avoir

daigné)/ n’est point (ne point être).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Nous étions concentrés devant nos écrans d’ordinateur, casque sur les oreilles, en train de travailler

la compréhension orale en anglais, lorsque la porte de la salle d’informatique s’ouvrit doucement.

Le principal du collège s’avança, suivi d’une fille que nous n’avions jamais vue, une nouvelle élève

sans doute. Aussitôt nous nous levâmes d’un seul mouvement pour saluer leur entrée. Timidement,

elle se tenait derrière le principal, baissant les yeux mais jetant quelques regards furtifs autour

d’elle. Ce qui nous frappa immédiatement, c’était ses vêtements ! Des vêtements qui nous parurent

démodés etmême vieillots, d’une autre époque. Nous, nous portions essentiellement des vêtements

de marque, en suivant et respectant scrupuleusement les codes de la mode « jeune ». Elle, elle

semblait surgir du passé, d’un passé lointain, oublié !

L’inconnue restait cachée derrière le principal car elle supportait difficilement tous les regards

inquisiteurs et étonnés d’une douzaine d’adolescents découvrant une « extraterrestre ». Elle était

plutôt grande, élancée ; de longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules, encadrant un visage

ovale où étincelaient ses yeux d’une couleur indéfinissable. Verts ? Bleus peut-être. Elle m’apparut

plutôt jolie.

Des sourires entendus, parfois moqueurs, éclairèrent le visage de mes camarades. Heureusement,

le principal prit la parole, coupant court aux réflexions ironiques qui, je le savais bien, allaient

fuser.

« Je vous présente une nouvelle élève. Elle arrive de l’étranger et suivra les cours dans votre classe.

Je compte sur vous pour l’aider à s’intégrer dans les meilleures conditions et à perfectionner son

français qu’elle parle déjà correctement. Monsieur Martin, trouvez-lui une place, je vous prie. »

45

Page 40: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

Sur ces mots, il quitta la salle. Nous nous levâmes à nouveau pour saluer sa sortie. Notre professeur

parcourut les postes informatiques du regard et annonça en me désignant de la main :

« Mademoiselle, installez-vous à côté de Justin, là-bas. »

Lentement elle s’avança et s’assit devant mon ordinateur, les yeux exorbités.

« Ah ! Non ! pensai-je, je veux rester seul ! Il faut que ça tombe sur moi ! »

Je l’observais à la dérobée ; elle écarquillait les yeux en examinant le matériel informatique que

nous utilisions : écrans plats, clavier et souris sans fil, imprimante laser couleur... Elle promenait

la main droite sur le mobilier neuf ; elle remuait sur sa chaise puis s’appuyait doucement sur

le dossier. Cherchait-elle à tester sa solidité ? Pourquoi tant d’étonnement devant une table, des

chaises, un tableau blanc interactif ? Je ne comprenais pas son attitude. Quant à mes camarades,

ils nous regardaient discrètement, esquissant un sourire entendu. J’imaginais parfaitement leurs

pensées en ce moment, mais le pire était à venir ! J’essuierais certainement leurs ricanements, leurs

moqueries à la récréation. Ma nouvelle voisine me sortit de ces sombres pensées que je roulais

dans ma tête.

« Chez moi, dans mon pays, les tables sont vieilles, couvertes de taches d’encre, de graffitis ; les

chaises sont bancales, les ordinateurs et les écrans sont très anciens... On utilise encore la craie

pour écrire sur les tableaux noirs. Je n’ai jamais rien vu de si beau, de si moderne ! Vous avez

vraiment de la chance de travailler dans de si merveilleuses conditions. Je suis contente, je vais

me plaire ici. Je m’appelle Ilke, dit-elle avec un petit accent. »

Elle se moquait ! « De si merveilleuses conditions ! » Pour nous, l’école était une corvée que

nous étions obligés de subir ! Décidément, la « nouvelle » ne manquait pas de nous surprendre.

J’attendais avec impatience la réaction de mes camarades quand elle leur tiendrait ce genre de

discours !

Sujet de réflexion

Selon un dicton célèbre, les voyages forment la jeunesse. Il est vrai que, pour se former, il faut

être en contact avec autrui, avec d’autres personnes, différentes, d’autres cultures. Ces rencontres

sont assurément favorisées par le tourisme, les voyages.

La découverte d’autres régions, d’autres pays est en effet facilitée par le développement des

moyens de transport, par leur rapidité. Ainsi nous pouvons aisément partir à l’autre bout de la

France, dans une région que nous ne connaissons pas. Nous découvrons alors des paysages variés,

des climats différents. Quoi de plus dépaysant pour un citadin d’une grande ville que d’effectuer

des randonnées pédestres dans les Pyrénées, les Alpes ou les massifs montagneux de la Corse !

Ou de parcourir les sentiers de la forêt de Brocéliande, en Bretagne, sur les traces du roi Arthur,

de la reine Guenièvre et de Lancelot ! Cette évasion est un véritable enrichissement culturel : nous

pouvons visiter des quartiers qui datent duMoyen Âge, de petites églises romanes ou des quartiers

très modernes, à l’architecture avant-gardiste, admirer la nature, sa flore. L’ailleurs élargit donc

notre horizon, qui parfois reste trop limité. Le voyage est une extraordinaire fenêtre ouverte sur le

monde, dont la richesse est immense.

De plus, les voyages favorisent les rencontres : nous côtoyons des personnes d’autres contrées,

46

Page 41: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 2 – Le corrigé

de pays étrangers ; nous pouvons échanger, discuter, apprendre l’histoire de leur pays, connaître

leur civilisation et leur culture. Mais pour cela, nous devons nous montrer réceptifs et disponibles,

curieux car trop de touristes ne renoncent pas à leur propre mode de vie, à leurs idées, voire à

leurs préjugés. Je me souviens d’un voyage en Grèce avec mes camarades de 4e ; certains refu-

saient de goûter à la cuisine grecque et préféraient manger des plats français ! Il ne sert à rien de

partir ailleurs, de s’évader si c’est pour retrouver ce que l’on a chez soi, un mode de vie unifor-

misé, standardisé. Il faut explorer d’autres saveurs, d’autres goûts, d’autres musiques. Ainsi nous

augmentons nos savoirs sur le monde, sur la vie, sur les hommes. Mais le plus important, c’est

l’apprentissage de la tolérance, la reconnaissance de la diversité et de la différence. Le voyage

nous aide à comprendre, à accepter comme une grande richesse l’infinie variété des cultures, des

modes de vie, des religions...

Il me semble aussi que les voyages, le tourisme doivent également être l’occasion de prendre

son temps, de flâner ; en effet, la vie moderne est fréquemment source de stress à cause de la

vitesse, de la pression. Quand on part en voyage organisé, tout est planifié, chronométré : la visite

d’un musée ou d’un site s’effectue trop souvent au pas de course. On n’a donc pas le temps de

regarder, d’admirer. Il faut remonter dans le bus pour l’étape suivante. Le tourisme doit modifier

notre rythme de vie pour nous permettre de retrouver calme et sérénité, même dans des activités

physiques et sportives.

En conclusion, le voyage, le tourisme, sous certaines conditions, enrichissent nos connaissances,

sur les autres, sur le monde, et bien entendu sur nous-mêmes.

47

Page 42: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3, Sujet inédit

Romain Gary, Les Racines du ciel

Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, le narrateur évoque son séjour dans un camp

de prisonniers et se souvient avec tendresse de son ami Robert avec lequel il partageait le même

block.

Un jour, par exemple, il était entré dans le block 1mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras à

une femme. Nous étions écroulés dans nos coins, sales, écœurés, désespérés, ceux qui n’étaient pas

trop claqués geignaient, se plaignaient et blasphémaient à haute voix. Robert traversa la baraque,

continuant à offrir le bras à la femme imaginaire, sous nos regards médusés, puis il fit le geste

de l’inviter à s’asseoir sur son lit. Il y eut, malgré le marasme général, quelques manifestations5

d’intérêt. Les gars se soulevaient sur un coude et regardaient avec ahurissement Robert faire la

cour à sa femme invisible. Tantôt il lui caressait le menton, tantôt il lui baisait la main, tantôt il

lui murmurait quelque chose à l’oreille et il s’inclinait de temps en temps devant elle, avec une

courtoisie d’ours ; à un moment, apercevant Janin, [...] qui se grattait les poils, il s’approcha de lui

et lui jeta de force une couverture [...].10

– Quoi ? piailla Janin. Qu’est-ce qui te prend ? J’ai plus le droit de me gratter ?

– Un peu de tenue, nom de nom, gueula Robert. Il y a une grande dame parmi nous.

– Hein ? Quoi ?

– T’es fou ?

– Quelle dame ?15

– Naturellement, dit Robert, entre ses dents. Ça ne m’étonne pas... Y en a parmi vous qui font

semblant de ne pas la voir, n’est-ce pas ? Ça leur permet de rester sales entre eux...

Personne ne dit rien. Il était peut-être devenu fou, mais il avait encore à ce moment-là des poings

solides, devant lesquels les prisonniers de droit commun 2 eux-mêmes se taisaient respectueuse-

ment. Il revint auprès de sa grande dame imaginaire et lui baisa tendrement la main. Puis il se20

tourna vers les copains complètement ahuris, qui le regardaient, la gueule ouverte :

– Bon. Alors, je vous préviens : à partir d’aujourd’hui, ça va changer. Pour commencer, vous

allez cesser de pleurnicher. Vous allez essayer de vous conduire devant elle comme si vous étiez

des hommes. Je dis bien « comme si » – c’est la seule chose qui compte. Vous allez me faire un

sacré effort de propreté et de dignité, sans ça, je cogne. Elle ne tiendrait pas un jour dans cette25

atmosphère puante, et puis, nous sommes français, il faut se montrer galants et polis. Et le premier

qui manque de respect, qui lâche un pet, par exemple, en sa présence, aura affaire à moi...

On le regardait, bouche bée, en silence. Puis quelques-uns commencèrent à comprendre. Il y eut

quelques rires rauques, mais tous nous ressentions confusément qu’au point où nous en étions, s’il

n’y avait pas une convention de dignité quelconque pour nous soutenir, si on ne s’accrochait pas30

à une fiction, à un mythe, il ne restait plus qu’à se laisser aller, à se soumettre à n’importe quoi

1.Block : dans le langage du camp, baraque de détenus.

2.Prisonniers de droit commun : prisonniers condamnés pour un délit et non pour leurs opinions ou leurs croyances,ni comme prisonniers de guerre.

48

Page 43: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet

et même à collaborer. À partir de ce moment-là, il se passa une chose vraiment extraordinaire : le

moral du block K remonta soudain de plusieurs crans.

Romain Gary, Les Racines du ciel, 1954.

I. Questions

1 «Nous étions écroulés dans nos coins, sales,

écœurés, désespérés ».

a) Identifiez la figure de style utilisée dans cette

phrase.

b) Expliquez-la : que met ainsi en valeur le nar-

rateur ?

2 Comment est formé le mot « désespérés » ?

Trouvez deux mots de la même famille.

3 Comment Robert fait-il croire à la présence

d’une femme ? Justifiez votre réponse.

4 « Tantôt il lui caressait le menton [...] il

s’inclinait de temps en temps devant elle, avec

une courtoisie d’ours ». Expliquez l’expression

« avec une courtoisie d’ours ».

5 « il [...] lui jeta de force une couverture ».

Pourquoi Robert agit-il ainsi ? Repérez et ré-

écrivez la bonne réponse :

a) parce que Janin a froid.

b) parce que se gratter les poils devant une

femme, ça ne se fait pas.

c) parce que Robert trouve que ce geste manque

de politesse.

6 « Y en a parmi vous qui font semblant de ne

pas la voir ».

Cette phrase comporte une incorrection gram-

maticale.

Repérez l’incorrection et réécrivez cette

phrase. Pourquoi Robert fait-il cette erreur ?

7 « Puis il se tourna vers les copains complè-

tement ahuris, qui le regardaient, la gueule ou-

verte ». « la gueule ouverte » : à quoi le narra-

teur compare-t-il ces hommes et pourquoi ?

8 « Vous allez me faire un sacré effort de pro-

preté et de dignité, sans ça, je cogne. », « Et

le premier qui manque de respect, qui lâche un

pet, par exemple, en sa présence, aura affaire à

moi... ».

a) Quels sont les deux niveaux de langue utili-

sés dans ces deux phrases ?

b) Pourquoi, dans son discours, Robert mêle-t-

il les niveaux de langue ?

9 La réaction du groupe face à l’invention de

Robert évolue. Quelles en sont les étapes suc-

cessives ? Justifiez votre réponse en citant des

éléments du texte.

10 Pouvez-vous faire des rapprochements

avec les films que vous avez vus ou les livres

que vous avez lus ? Expliquez ce qui vous fait

penser à ces livres ou à ses films.

11 Question de synthèse. Robert invente cette

fiction de la grande dame imaginaire. Quel est

son objectif ? Selon vous, parvient-il à l’at-

teindre ? Développez votre réponse en prenant

appui sur l’ensemble du texte. Aidez-vous des

réponses que vous avez précédemment don-

nées.

49

Page 44: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

II. Réécriture

Réécrivez le texte suivant comme si c’était Robert qui racontait, en remplaçant « il » par « je » et

en remplaçant « nous » par « ils » :

« Un jour, par exemple, il était entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras

à une femme. Nous étions écroulés dans nos coins, sales, écœurés, désespérés [...] Robert traversa

la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire sous nos regards médusés, puis il fit

le geste de l’inviter à s’asseoir sur son lit. »

III. Dictée

Je dois vous dire aussi que j’ai contracté, en captivité, une dette envers les éléphants dont j’essaye

seulement de m’acquitter. C’est un camarade qui avait eu cette idée, après quelques jours de cachot

– un mètre dix sur un mètre cinquante – alors qu’il sentait que les murs allaient l’étouffer, il s’était

mis à penser aux troupeaux d’éléphants en liberté – et, chaque matin, les Allemands le trouvaient

en pleine forme, en train de rigoler : il était devenu increvable.

Romain Gary, Les Racines du ciel, 1954.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Un ami ou un adulte de votre entourage vous a convaincu(e) de changer votre comportement. Vous

raconterez cette expérience en rappelant d’abord comment vous vous comportiez, puis comment

votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer.

Sujet de réflexion

Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en Allemagne, des

hommes qui ont vécu cette terrible épreuve. Pensez-vous que de tels récits soient utiles aux lec-

teurs, aux générations qui suivent ? Vous justifierez l’idée que vous défendez en proposant au

moins trois arguments illustrés d’exemples. Vous rédigerez un texte d’une trentaine de lignes.

50

Page 45: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « identifiez », « la figure de style ».

Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de cette figure de style.

äProcéder par étapes

Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :

– les figures de style qui expriment une comparaison ;

– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;

– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;

– les figures de style qui jouent sur les sons.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « que », « met en valeur le narrateur ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer sur quoi insiste le narrateur.

äProcéder par étapes

1. Relisez la phrase qui contient cette énumération.

2. Interrogez-vous sur l’état des prisonniers.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « Comment », « formé », « le mot „désespéré“ », « Trouvez des mots de la

même famille ».

Explication des expressions-clés : vous devez identifier les différents éléments qui composent ce

mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, le préfixe (s’il en a un) et le suffixe s’il en a un).

Puis vous devez trouver des mots qui ont le même radical que ce mot.

3

äComprendre la question

Expressions-clés : « Comment », « Robert », « fait-il croire à la présence d’une femme », « Justifiez

votre réponse ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les actions entreprises par Robert pour

faire croire à la présence d’une femme.

51

Page 46: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive du texte.

2. Repérez et relevez des expressions qui renvoient aux actions entreprises par Robert pour

faire croire à la présence d’une femme.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-

nymes.

4

äComprendre la question

Expressions-clés : « Expliquez », « l’expression „avec une courtoisie d’ours“ ».

Explication des mots-clés : vous devez donner le sens de cette expression, dire ce qu’elle signifie

selon vous.

äProcéder par étapes

1. Pour chacun des mots de l’expression, donnez une définition.

2. Puis interrogez-vous sur l’association des mots entre eux : est-elle habituelle ou étrange ?

Pourquoi ?

3. Reformulez cette expression avec vos propres mots.

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « Repérez », « réécrivez ».

Explication des expressions-clés : vous devez choisir entre les trois propositions celle qui convient

le mieux. Vous devez ensuite la réécrire sur votre copie.

äProcéder par étapes

1. Relisez l’échange entre Robert et Janin.

2. Interrogez-vous : quelle est l’intention de Robert quand il jette la couverture sur Janin ?

3. Repérez et réécrivez la réponse qui convient le mieux.

6

äComprendre la question

Expressions-clés : « Repérez l’incorrection grammaticale », « réécrivez cette phrase », « pourquoi

Robert fait-il cette erreur ? ».

Définition de l’expression-clé « l’incorrection grammaticale » : c’est une incorrection qui touche

la structure de la phrase.

Astuce : ici, il manque un mot. Lequel ?

Explication des mots-clés : vous devez repérer l’erreur et la rectifier. Puis vous devez expliquer

pourquoi Robert s’exprime ainsi.

52

Page 47: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Relisez la phrase.

2. Interrogez-vous : quel mot dois-je ajouter pour que cette phrase soit correcte grammatica-

lement ?

3. Pourquoi Robert fait-il cette erreur ? À quoi est-elle liée ?

7

äComprendre la question

Expressions-clés : « à quoi », « le narrateur compare-t-il ces hommes », « pourquoi ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer à quoi les hommes sont comparés dans

cette phrase et en expliquer la raison.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : à qui le terme « gueule » est-il généralement réservé ?

2. Pour quelle raison le narrateur fait-il le choix de cette comparaison pour parler des

hommes ?

8

a) äComprendre la question

Expression-clé : « les niveaux de langue utilisés ».

Définition de l’expression-clé « les niveaux de langue » : selon la situation de communication,

on ne s’exprime pas de la même façon : on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.

Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue ».

äProcéder par étapes

1. Le discours de Robert recourt-il à un langage utilisé tous les jours ? (Si oui, il s’agit du

niveau de langue courant.)

2. Le discours de Robert contient-il du vocabulaire familier ? (Si oui, il s’agit du niveau de

langue familier.)

3. Le discours de Robert contient-il des phrases complexes et du vocabulaire recherché ? (Si

oui, il s’agit du niveau de langue soutenu.)

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « pourquoi », « Robert mêle », « les niveaux de langue ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les raisons pour lesquelles Robert mélange

les différents niveaux de langue.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous sur l’identité des destinataires de son discours : à qui Robert s’adresse-t-il dans

ce passage ?

53

Page 48: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « réaction du groupe », « étapes successives », « Justifiez », « en citant des

éléments du texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les

différentes attitudes adoptées par les prisonniers lors de l’intervention de Robert.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différentes attitudes du

groupe.

3. Reformulez avec vos propres mots ces étapes en vous efforçant de trouver des synonymes.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « rapprochements », « films que vous avez vus », « livres que vous avez lus »,

« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des films

que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point commun

ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres ou les films que vous connaissez.

äMobiliser ses connaissances

Le rapprochement peut concerner l’univers et les personnages. Vous pouvez comparer ce texte

avec d’autres textes qui mettent en scène un lieu comme la prison et des personnages comme les

prisonniers.

– Livre : Si c’est un homme, Primo Levi.

– BD : Maus, Art Spiegelman.

– Films : L’Armée des ombres, Jean-Pierre Melville ; La Liste de Schindler, Steven Spielberg ;

Nuit et Brouillard, Alain Resnais.

Le rapprochement peut également concerner le thème de la prison ou l’enfermement. Vous pouvez

rapprocher ce texte avec des textes ou des films dont le thème est la prison ou un lieu clos.

– Films : Un prophète, Jacques Audiard ; Shutter Island, Martin Scorsese.

– Livres : LeComte deMonte-Cristo, AlexandreDumas ; LeDernier Jour d’un condamné, Victor

Hugo.

äProcéder par étapes

1. Choisissez un film et un livre auxquels vous fait penser ce texte.

2. Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez

choisis. Pour cela, rédigez ainsi :

54

Page 49: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

– En premier lieu, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, le

lieu de l’action est la prison et les personnages sont des prisonniers. (Puis vous expliquez en

quoi le lieu et les personnages du film ou du livre que vous avez choisi, appartiennent au même

univers.)

– De plus, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... car le thème abordé est aussi

l’enfermement, la prison... (Puis vous expliquez en quoi le lieu et les personnages du film ou

du livre que vous avez choisi relèvent du même thème dans des contextes peut-être différents.)

11

äComprendre la question

Expressions-clés : « son objectif », « parvient-il à l’atteindre ? », « Développez votre réponse en

prenant appui sur l’ensemble du texte ». « Aidez-vous des réponses que vous avez précédemment

données ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent le

rôle de cette fiction et le but que poursuit Robert. Vous devez expliquer si oui ou non il parvient à

atteindre son objectif.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive des réponses que vous avez données précédemment et

de l’ensemble du texte.

2. Repérez et soulignez des mots ou expressions qui vous permettent d’expliquer le rôle que

joue cette fiction.

3. Interrogez-vous : cette fiction est-elle bénéfique pour les prisonniers ? Robert a-t-il atteint

son objectif ?

4. Reformulez ces expressions en vous efforçant de trouver des synonymes.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « comme si c’était Robert qui racontait », « en remplaçant « il » par « je » et

« nous » par « ils ». »

Astuce : avant de rédiger la réécriture, vous imaginez que vous êtes Robert. Vous utilisez donc le

pronom « je ». De manière naturelle, que diriez-vous ?

Explication des expressions-clés : vous devez transformer les pronoms personnels suivants :

– le pronom personnel « il » qui désigne Robert se transforme en « je » ;

– le pronom personnel « nous » qui désigne les prisonniers se transforme en « ils ».

Cela engendre des modifications :

– au niveau des verbes qui expriment les actions de Robert et des prisonniers : leurs terminaisons

changent ;

55

Page 50: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

– au niveau des déterminants possessifs de la troisième personne du singulier et de la première

personne du pluriel qui se transforment respectivement en déterminants possessifs de la pre-

mière personne du singulier et de la troisième personne du pluriel.

äMobiliser ses connaissances

Rappel de cours : la correspondance entre les pronoms personnels et les déterminants possessifs

qui leur sont associés.

Pronom

personnel

Déterminants possessifs singuliers

(masculin/féminin)

Déterminants possessifs pluriels

(masculin/féminin)

je mon/ma mes

tu ton/ta tes

il/elle son/sa ses

nous notre nos

vous votre vos

ils leur leurs

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels « il » qui désignent Robert et transformez-les en « je ».

2. Soulignez les verbes dont Robert est sujet et modifiez la terminaison des verbes.

3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent à Robert et transformez-les en vous

aidant du tableau de la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».

4. Soulignez les pronoms personnels « nous » qui désignent les prisonniers et transformez-les

en « ils. »

5. Soulignez les verbes dont le pronom personnel « ils » est désormais sujet et modifiez la

terminaison des verbes.

6. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent aux prisonniers et transformez-les

en vous aidant du tableau.

III. Dictée

Voir le corrigé.

56

Page 51: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « changer votre comportement », « en rappelant d’abord comment vous vous

comportiez », « puis comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « Vous raconterez ».

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte comment je me comportais auparavant

et j’explique comment un ami ou un adulte m’a convaincu(e) de changer de comportement. J’ex-

plique quels ont été ses arguments.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Vous raconterez cette expé-

rience »), j’en déduis que le type du texte sera narratif.

Ici, je peux aussi souligner l’expression « en rappelant d’abord comment vous vous comportiez ».

Je sais donc que mon texte narratif doit contenir un passage dans lequel je décris mon attitude

passée.

Et je souligne également « comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ».

Je sais que mon texte narratif doit contenir un passage argumentatif dans lequel mon interlocuteur

cherche à me convaincre de changer. Pour cela je sais que mon récit doit contenir un dialogue dans

lequel je conjugue les verbes au présent et/ou passé composé.

En définitive, je sais que je dois écrire un récit dans lequel j’introduis un passage descriptif pour

évoquer la manière dont je me comportais avant et un dialogue dans lequel un ami ou un adulte

tente de me convaincre de changer.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « Un ami ou un adulte de votre entourage vous a convaincu(e) de changer votre compor-

tement ». Personnellement, à quelle occasion pourrais-je avoir eu un mauvais comportement ?

Quelle est la personne qui parviendrait à me convaincre de changer ?

Et « en rappelant d’abord comment vous vous comportiez ». Quel comportement puis-je choisir ?

Comment puis-je le décrire ?

57

Page 52: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Et « comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ». Quels sont les argu-

ments auxquels je pourrais être sensible et qui auraient le pouvoir de me changer ? Dans quelle

mesure suis-je parvenu(e) à changer mon attitude, après cette intervention ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et

forme du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit/Description

Description du comportement. L’imparfait/le passé simple ; des

verbes qui permettent la

description de mon comportement ;

des adjectifs qui caractérisent mon

comportement ; éventuellement des

verbes exprimant des attitudes ou

des réactions qui illustrent ce

comportement

Paragraphe 2

Récit/Narration

La description de la personne qui

intervient (l’identité de cette

personne) et la description des

circonstances de cette intervention.

L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description de la

personne ; des adjectifs qui

caractérisent son aspect physique

et sa personnalité ; le lexique du

temps, du lieu et les raisons pour

lesquelles cette personne intervient

Paragraphe 3 Dialogue Les arguments et les exemples

présentés par la personne qui tente

de vous convaincre de changer de

comportement ; votre réponse :

vous montrez que vous vous laissez

convaincre par votre interlocuteur.

Présent et passé composé ; la

disposition du dialogue

(guillemets, tirets, verbes de

paroles) ; les modalisateurs qui

expriment la certitude : il est

évident, il est certain, assurément,

incontestablement... ; des

connecteurs logiques : en premier

lieu, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, comme... ; des

phrases de type exclamatif et des

questions rhétoriques pour

souligner le désir de convaincre ;

des hyperboles pour souligner la

détermination des deux

interlocuteurs

Paragraphe 4

Récit/Description

Les circonstances dans lesquelles

se manifeste votre nouvelle

attitude.

L’imparfait et ou le présent

Des verbes qui permettent la

description de votre nouvelle

attitude ; des adjectifs qui

caractérisent cette attitude ; les

circonstances : le lexique du temps,

du lieu, des personnes en présence.

8. Je relis attentivement mon devoir.

58

Page 53: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en

Allemagne, des hommes qui ont vécu cette terrible épreuve », « de tels récits », « utiles », « aux

lecteurs », « aux générations qui suivent ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « de tels récits » : dans ce contexte il s’agit de récits autobiogra-

phiques qui ont pour thème la vie dans les camps et la guerre en général (les autobiographies, les

mémoires, les livres de souvenirs, les récits de vie qui traitent de ce thème).

Définition du mot-clé « utile » : signifie « qui peut servir à quelqu’un, lui être profitable, lui

procurer un avantage ; qui a un rôle efficace, qui est nécessaire » (Larousse en ligne).

Définition de l’expression-clé « aux lecteurs » : ceux qui lisent actuellement.

Définition de l’expression-clé « aux générations qui suivent » : à nos enfants et nos petits-enfants.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression-clé « Vous justifierez l’idée que

vous défendez en proposant au moins trois arguments illustrés d’exemples ». Je conjugue donc

les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je choisis de montrer que lire des récits

autobiographiques qui évoquent l’horreur des camps (et les atrocités liées à la guerre) est profitable

59

Page 54: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

et nécessaire OU dans lequel je choisis de montrer que la lecture de ce type de récit est inutile et

peu nécessaire.

Comme le sujet est une question ouverte, vous pouvez traiter le sujet de différentes manières :

Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, lire ce type de récit est profitable et

nécessaire (point de vue A). Vous développez trois arguments illustrés d’exemples pour défendre

cette thèse.

Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, lire ce type de récit est inutile et peu

nécessaire (point de vue B). Vous développez trois arguments illustrés d’exemples pour défendre

cette thèse.

Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à

l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez

de nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un

argument illustré d’un exemple.

Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est

acceptable aussi.

Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est

acceptable aussi.

Astuce : il est certainement plus facile – et plus convaincant – de montrer qu’il est intéressant et

utile de lire des récits autobiographiques, dont le thème est la vie dans les camps.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en Allemagne, des

hommes qui ont vécu cette terrible épreuve. Pensez-vous que de tels récits soient utiles aux lec-

teurs, aux générations qui suivent ? » Quels sont les récits traitant du même thème que je connais ?

Quels sentiments ai-je ressentis en les lisant ? Est-ce qu’il me paraît utile et nécessaire, aux géné-

rations qui suivent, de lire de tels récits ? Pourquoi ? Au contraire, est-ce que je juge que la lecture

de tels récits est inutile et peu intéressante pour les générations à venir ? Pourquoi ?

Astuce : Pour trouver des exemples, je pense aux livres que j’ai lus et aux films que j’ai vus en

cours de français et d’histoire-géographie.

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.

Expliquez l’importance du thème de la guerre et des camps de prisonniers dans la littérature.

Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties.

Chaque partie justifiera le fait qu’il est profitable et nécessaire que les générations suivantes lisent

des récits autobiographiques qui traitent du thème de la guerre en général. Pour chacune des parties

il faudra trouver un argument et l’expliciter à l’aide d’un exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

60

Page 55: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le sujet Pas à pas

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur le devoir de mémoire.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration dans les programmes

Programme de troisième :

– - » L’engagement » ;

– » Réflexion et questionnement » ;

– » L’homme et la société » ;

– » La Seconde Guerre mondiale » : L’Ami retrouvé, Fred Uhlman.

– » Romans et nouvelles des xxe et xxie siècles porteurs d’un regard sur l’histoire et le monde

contemporains » : Inconnu à cette adresse, Kressmann Taylor.

Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration en général et susceptiblesd’être abordés en classe de troisième

Livres : Si c’est un homme, Primo Levi ; Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel ; La mort est

mon métier, Robert Merle ;Nuit et Brouillard, Jean Cayrol ; Auschwitz expliqué à ma fille, Annette

Wieviorka.

BD : Maus, Art Spiegelman.

Films : La Rafle, Rose Bosch ; La vie est belle, Roberto Benigni ; La Liste de Schindler, Steven

Spielberg ; Shoah, Claude Lanzmann ; Nuit et Brouillard, Alain Resnais.

Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration sur Internet

http ://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php ?ModuleId=95

http ://memorial-wlc.recette.lbn.fr/article.php ?lang=fr&ModuleId=221

http ://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/camps-de-concentration/35863

Vers la seconde : le thème de la guerre en général

Candide, Voltaire ; Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline ; Rhinocéros, Eugène Io-

nesco.

61

Page 56: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Des citations sur les camps

« La vraie barbarie, c’est Dachau ; la vraie civilisation, c’est d’abord la part de l’homme que les

camps ont vu détruire. » (André Malraux, Anti-mémoires)

« Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité, où il n’y a pas d’humour, il y a le camp de

concentration. » (Eugène Ionesco, Notes et Contre-notes)

« Il était et il est impossible à une victime de ces camps de concentration d’expliquer à ceux qui

l’avilissent qu’ils ne doivent pas le faire. » (Albert Camus, Actuelles I, Chroniques 1944-1948)

62

Page 57: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le corrigé

I. Questions

1 a) Cette figure de style est une énumération.

b) Le narrateur insiste sur le laisser-aller phy-

sique et moral des prisonniers, sur leur déses-

poir : ils sont sales, abattus, ils pleurnichent.

2 Ce mot est formé sur le radical « espéré »,

le participe passé du verbe « espérer » ; il est

précédé du préfixe de sens négatif, contraire,

« dés ». « Désespoir » et « désespérément »

sont deux mots de la même famille que le mot

« désespéré ».

3 Robert fait croire à la présence d’une femme

en lui parlant, en lui caressant le menton , en lui

baisant la main ; il lui offre le bras, s’incline de-

vant elle, il lui fait même la cour ! Il agit vrai-

ment comme si elle était là, avec lui, dans ce

block.

4 Les termes « courtoisie » et « ours » s’op-

posent, car l’ours est un animal sauvage, bru-

tal, brusque dans ses gestes. Robert essaie de se

montrer courtois, poli mais il reste maladroit à

cause du contexte dans lequel il se trouve.

5 La bonne réponse est la réponse b. parce que

se gratter les poils devant une femme, ça ne se

fait pas.

6 Dans cette phrase, il manque le pronom

« il ». La phrase correcte est « Il y en a parmi

vous qui font semblant de ne pas la voir. » Ro-

bert fait cette erreur car il s’exprime oralement.

Son langage est informel.

7 Le mot « gueule » est généralement réservé

aux animaux. Les hommes sont donc comparés

à des animaux. En effet, les prisonniers sont si

« sales » que l’atmosphère est « puante » . Ils

geignent , pleurnichent . Ils se grattent les poils

à l’image de Janin. Ils ne se conduisent plus

comme des hommes et ont perdu toute dignité

.

8 a) Les niveaux de langue sont le niveau fa-

milier dans la première phrase (« un sacré ef-

fort », « je cogne ») et le niveau soutenu dans

la seconde phrase.

b) Robert mêle les niveaux de langue parce

qu’il s’adresse à ses camarades prisonniers et

veut se faire comprendre et obéir. Ensuite, il

parle bien car il est à côté d’une grande dame

à qui il fait la cour : il veut se montrer respec-

tueux et digne d’elle en évitant d’employer un

niveau de langue relâché, familier, comme avec

ses camarades.

9 Les camarades de Robert sont d’abord in-

téressés : « quelques manifestations d’intérêt »

et ahuris : « avec ahurissement » , puis « com-

plètement ahuris » ; ils le prennent aussi pour

un fou : « T’es fou ? » . Ensuite, ils restent si-

lencieux : « bouche bée, en silence » et res-

pectueux car ils craignent la force de Robert :

« Personne ne dit rien » ; « se taisaient respec-

tueusement ». Enfin, ils comprennent ce que

veut faire Robert, ils entrent donc dans son jeu

pour retrouver leur dignité, ce qui améliore leur

moral : « [...] le moral du block K remonta sou-

dain de plusieurs crans » .

10 En premier lieu, ce texte me fait penser

au livre qui s’appelle Le Dernier Jour d’un

condamné, de Victor Hugo. Comme dans ce

texte, le lieu de l’action est la prison et le per-

sonnage principal est un prisonnier, condamné

à mort. Les personnages se ressemblent car ils

connaissent la même souffrance morale. Dans

l’extrait de La Promesse de l’aube, les prison-

niers sont désespérés et ahuris ; le condamne à

mort, lui, nous fait part de ses angoisses et de

ses cauchemars.

Ce texte me fait également penser au film qui

s’appelle Un Prophète car le thème abordé est

63

Page 58: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

aussi l’enfermement et la prison... Comme les

personnages du texte, le héros, Malik El Dje-

bena, connaît la violence et la souffrance liées

au milieu carcéral. Comme les prisonniers,

mais différemment, il va trouver un moyen de

lutter pour survivre : en effet, au fil des mis-

sions que l’on va lui confier, il va s’endurcir et

gagner la confiance d’un clan, celui des Corses.

11 Robert utilise cette fiction de la grande

dame imaginaire pour prémunir ses camarades

contre la déchéance physique et morale. En

effet, la présence imaginaire de cette femme

doit, selon Robert, contraindre les prisonniers à

changer leurs attitudes puisqu’ils sont « sales,

désespérés », « ils geign[ent], se plaign[ent] et

blasph[èment] ». En effet face à une femme, un

homme doit se montrer respectueux et courtois.

En inventant cette fiction, Robert veut proté-

ger ses camarades d’un laisser-aller total, de la

perte définitive de leur dignité et de leur huma-

nité. Incontestablement, il parvient à atteindre

son but. En effet, à la fin du texte, les prison-

niers comprennent la démarche de Robert, ils

entrent donc dans son jeu, ce qui leur redonne

confiance et améliore leur moral : « [...] le mo-

ral du block K remonta soudain de plusieurs

crans ».

II. Réécriture

Un jour, par exemple, j’étais entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras

à une femme. Ils étaient écroulés dans leurs coins, sales, écœurés, désespérés. [...] Je traversai

la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire sous leurs regards médusés, puis je

fis le geste de l’inviter à s’asseoir surmon lit.

III. Dictée

Le texte est un autre extrait de l’œuvre de Romain Gary, Les Racines du ciel : nous retrouvons le

récit à la première personne, le récit de souvenirs au passé, le présent de l’énonciation.

Plusieurs verbes sont conjugués au présent de l’indicatif, accordés avec leur sujet : je dois, j’essaye,

c’est.

Plusieurs verbes sont conjugués au plus-que-parfait de l’indicatif, avec l’auxiliaire avoir ; leur

participe passé ne s’accorde pas car le COD est placé après : j’ai contracté, (un camarade) qui

avait eu. Deux verbes sont conjugués avec l’auxiliaire être ; le participe passé s’accorde avec le

sujet : il s’était mis, il était devenu.

Trois verbes sont à l’imparfait de l’indicatif ; les terminaisons sont identiques pour les verbes des

trois groupes : il sentait (troisième personne du singulier), les murs allaient (troisième personne

du pluriel), les Allemands le trouvaient (troisième personne du pluriel).

Des verbes du premier groupe sont à l’infinitif car ils sont précédés d’une préposition : de m’ac-

quitter, à penser, en train de rigoler ; on peut les remplacer par un verbe du deuxième ou du

troisième groupe pour savoir qu’ils sont à l’infinitif en -er (j’essaye de finir, il s’était mis à réflé-

chir, en train de rire). D’autres verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un verbe qui n’est pas

un auxiliaire : (je dois) dire, (allaient l’) étouffer.

64

Page 59: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le corrigé

Les déterminants indiquent le nombre (singulier ou pluriel) du nom qu’ils déterminent : une dette,

les éléphants, un camarade, cette idée, quelques jours, unmètre dix, unmètre cinquante, lesmurs,

aux troupeaux, les Allemands.

Plusieurs mots comportent une consonne doublée : aussi, dette, essaye, acquitter, cette, allaient,

étouffer, Allemands.

Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en trouvant un mot de

la même famille ou en le mettant au féminin, on peut parfois identifier cette consonne finale :

vous (voussoyer), envers, éléphant (éléphanteau), seulement, après, cachot (cachottier), alors, mis

(mise), Allemand (Allemande).

Certains mots féminins se terminent en -ée (idée) ou en -é (captivité, liberté). D’autres mots ont

une orthographe qui est souvent source d’erreur : acquitter, éléphants ; aux troupeaux d’éléphants

(il y a plusieurs éléphants dans un troupeau ; au singulier et au pluriel, aux troupeaux et au troupeau

se prononcent de la même façon ; ici, le personnage pense à plusieurs troupeaux).

Il faut bien écouter les liaisons : dire aussi, les éléphants, c’est un camarade, avait eu, les murs

allaient, mis à penser aux troupeaux, éléphants en liberté, les Allemands.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Il y a quelques années, j’étais une fille solitaire, renfermée, revêche. J’avais toujours le visage

renfrogné, la mine sombre, surtout quand je côtoyais les garçons et les filles de mon âge que je

trouvais stupides, inconsistants. Je vivais dans mon coin, je ne parlais presque pas, juste pour les

situations élémentaires de la vie courante : bonjour, bonsoir, au revoir, une baguette, où est mon

jean ?... Souvent un regard ou un geste suffisait pour me faire comprendre. Alors, à quoi bon par-

ler ! En classe, les professeurs avaient beau essayer de m’interroger, je restais obstinément muette

comme une carpe. Sur mon bulletin trimestriel, ils écrivaient pour la plupart « Doit participer da-

vantage » ou « J’ignore encore le son de sa voix. » Moi, je me sentais bien, seule avec moi-même,

branchée en continu sur mes écouteurs. Après le collège, je rentrais à la maison et filais dans ma

chambre où je m’enfermais pour écouter de la musique ; je n’en sortais que pour les repas. Mes pa-

rents me considéraient comme une extraterrestre ; en effet, après de nombreux efforts, ils avaient

renoncé à me faire changer d’attitude. Je n’avais besoin de personne d’autre, je me suffisais. Et

puis un jour, tout a changé.

À la rentrée de janvier, une nouvelle élève est arrivée dans la classe. Sans hésiter, elle est venue

s’installer à côté de moi, au fond de la salle. D’autres places étaient libres, mais non, il a fallu

qu’elle choisisse celle-là ! J’étais furieuse de voir mon espace personnel envahi par une inconnue.

Je le lui ai fait comprendre en lui lançant un de mes regards noirs. Elle a fait celle qui ne voyait

pas et m’a souri. À la fin du cours, elle a tenté d’engager la conversation. En vain. J’ai filé dans un

coin de la cour. Elle m’y a suivi. « Bonjour, je m’appelle Chloé. Tu as compris que je suis nouvelle

dans ce collège. Tu pourrais me le faire visiter, me donner des informations sur nos professeurs,

sur les endroits sympas du quartier ? Bref, m’aider à m’intégrer. » Elle me demandait, à moi, la

reine de la solitude, de l’aider à s’intégrer ! Comme j’essayais de m’esquiver, elle m’a arrêtée.

65

Page 60: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

« Tu ne me connais pas, je suis plutôt amicale, gentille. Alors je ne vois pas pourquoi tu me fuis, tu

refuses de me parler. Je désire seulement être ton amie. Je ne suis pas pestiférée. Réponds quelque

chose. »

Indifférente et silencieuse, je l’ai plantée là, sans même la regarder.

Les jours suivants, elle est quandmême revenue s’installer à côté demoi. Pourtant, elle avait rejoint

les autres élèves de la classe ; de loin, je les voyais bavarder à la récréation, rire, échanger des

disques demusique. Elle me prêtait sonmatériel de géométrie quand j’avais oublié le mien, elle me

proposait de m’expliquer ou de m’aider quand je rencontrais des difficultés de compréhension...

Moi, je ne voulais rien, je n’attendais rien d’elle, ni de personne d’ailleurs, excepté qu’on me laisse

tranquille. Mais sa gentillesse, sa disponibilité, sa fraîcheur aussi ont peu à peu entamé mon repli

sur moi. Un jour, j’ai accepté qu’elle m’aide à faire mes exercices de mathématiques : en étude,

elle avait remarqué que je peinais, que je n’y arrivais pas.

Un autre jour, elle m’a rattrapée à la sortie du collège et m’a raccompagnée chez moi.

« Tu sais, je te comprends, tu n’apprécies pas que je m’impose dans ton univers, tu as le sentiment

que je t’envahis. C’est vrai, tu as raison. Si j’agis ainsi, c’est pour que tu réalises combien tu es

seule. Je t’observe depuis mon arrivée : tu n’as aucun camarade, tu ne parles à personne, personne

ne t’invite à son anniversaire, tandis que j’ai déjà reçu deux invitations. On dirait un ours ! On

dirait que tu es en colère contre le monde entier. Dans ta bulle. Tu t’enfermes dans ta bulle. Or tu

n’as pas conscience de tout ce que tu perds en vivant ainsi, en te coupant des autres, de tes parents.

Tu es de plus en plus aigrie, triste. À notre âge, la vie peut être belle, on peut profiter de notre

jeunesse. Il faut s’ouvrir à la vie et aux autres, accepter leur amitié, et tu verras, ta vie n’en sera

que plus belle. Si tu continues à rester dans ton coin, tu vas vieillir avant l’âge. Crois-moi, j’ai

l’expérience de ces choses-là, j’étais comme toi avant. Heureusement, un jour, un garçon de ma

classe a insisté, comme je l’ai fait avec toi...

– J’aime bien la solitude, je ne m’ennuie jamais, j’écoute de la musique, je réfléchis. Qu’est-ce

que les autres vont m’apporter ? Ils sont bêtes, ce sont de véritables gamins. Nous n’avons pas les

mêmes goûts, les mêmes préoccupations, ai-je protesté en l’interrompant.

– Ce sont les mêmes arguments que j’ai utilisés aussi pour justifier mon attitude quand mon ami

m’a parlé. Aujourd’hui, je peux t’affirmer que ce sont des mensonges, on se ment à soi-même, sans

doute pour cacher sa peur, son angoisse, sa timidité. Que sais-tu des goûts et des préoccupations

des autres puisque tu ne les fréquentes pas ? Si tu donnes, tu recevras ; les autres aussi éprouvent ces

sentiments, cependant ils affrontent la vie et ses incertitudes ensemble, en discutant, en s’épaulant

quand c’est nécessaire. On ne peut pas vivre tout seul au milieu de la foule, comme sur une île

déserte. Robinson Crusoé était bien content de rencontrer Vendredi pour mettre un terme à son

isolement.

– Ce n’est pas facile d’affronter le regard et le jugement des autres, de se sentir à l’aise, ai-je avoué.

– Tout à fait mais dis-toi que c’est valable aussi pour eux. L’amitié, ce n’est pas un ciel sans nuage,

une mer calme. Parfois l’orage ou la tempête éclate. Le beau temps revient toujours. »

Elle ne m’a pas convaincue sur-le-champ. Toutefois, je me suis montrée moins fermée, moins

agressive. Elle m’a raccompagnée plusieurs fois et nous avons repris notre discussion. Je parlais

plus facilement, je sentais qu’un changement s’opérait en moi. Un samedi après-midi, elle m’a

invitée chez elle. C’était une première pour moi, une telle invitation. Mes parents n’en revenaient

66

Page 61: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 3 – Le corrigé

pas. Quelle surprise quand je suis arrivée ! Elle avait invité d’autres élèves de ma classe. Ils m’ont

saluée, m’ont offert un Coca-Cola, m’ont demandé si j’aimais la musique qui passait sur la chaîne

stéréo. Après une petite hésitation, j’ai répondu oui. Je me suis tournée vers Inès, elle arborait un

magnifique sourire et m’a fait un clin d’œil discret.

C’était le début d’une nouvelle vie.

Sujet de réflexion

Depuis plusieurs années, les autobiographies, les mémoires, les livres de souvenirs, les récits

de vie se sont considérablement multipliés. Est-ce simplement une mode littéraire ou ces écrits

présentent-ils un réel intérêt pour le lecteur ?

Il est vrai que de plus en plus de personnes racontent leur vie : des écrivains bien sûr mais aussi

des vedettes de la chanson, du cinéma, du sport, des hommes politiques... ainsi que des êtres tout

à fait ordinaires. On raconte son enfance, son adolescence, sa maladie, ses rencontres, ses amours,

ses mariages et ses divorces. Bref, bon nombre de ces récits se ressemblent, sont interchangeables

et n’apportent pas grand-chose à la compréhension de la vie et de l’homme. Ce sont des produits

aisément consommables, jetables, il faut donc bien chercher pour trouver la « pépite » qui mérite

notre attention.

Cependant il existe bel et bien des récits utiles, voire indispensables car ils constituent de précieux

témoignages sur certaines périodes importantes de notre histoire. Ainsi le personnage de Romain

Gary, dans Les Racines du ciel, témoigne des conditions de vie des prisonniers dans les camps, de

leur désespoir, de leur déshumanisation. Mais il montre aussi comment ces hommes reconquièrent

leur dignité en réagissant grâce à Robert. Cette capacité à résister à la déchéance est une formidable

leçon de vie, un éclairage très intéressant sur la nature humaine, sur ses ressources. Dans les cours

d’histoire sur la guerre, on n’a pas souvent l’occasion de percevoir les événements avec les yeux

des acteurs ou des témoins. Par leur témoignage donc, des auteurs transmettent aux générations

suivantes une parcelle de vérité faisant, de ce fait, œuvre utile.

Par ailleurs, ces récits autobiographiques, ces journaux intimes obligent à un devoir de mémoire

afin que nous n’oubliions pas les terribles épreuves vécues lors des guerres, des catastrophes, des

génocides.... En effet, quand une grande distance s’établit, nous avons tendance à ne plus penser au

passé lointain, alors que ce dernier permet de tirer des leçons bénéfiques, afin de ne pas commettre

les mêmes erreurs. Le Journal d’Anne Frank est un témoignage remarquable pour comprendre la

vie des familles persécutées, poursuivies et déportées. Dans le Journal de Zlata, Zlata, âgée de

treize ans, raconte la guerre et ses horreurs, en 1993, à Sarajevo.

Enfin, notre expérience personnelle, à nous lecteurs, est nécessairement limitée : certes la lit-

térature romanesque permet de l’enrichir mais les histoires sont imaginaires, et en plus il y a

une recherche importante au niveau de l’écriture, du style. Mais dans les récits de vie, le lec-

teur est confronté à la réalité, une réalité rapportée sans recherche d’effets littéraires, avec une

67

Page 62: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

plus grande authenticité. Il me semble que c’est encore plus enrichissant qu’un roman car nous

prenons conscience que ces gens ont vraiment existé, vraiment vécu ce qu’ils racontent, que ce

soit heureux ou malheureux. Ces témoignages sont motivants, stimulants : ils nous fournissent

des exemples à suivre ou à refuser, des modèles à imiter, des valeurs essentielles. Ainsi Ma Yan

raconte dans des carnets son quotidien de petite fille dans la Chine d’aujourd’hui, ses rêves, ses

déceptions. Nous découvrons dans son journal un autre pays, une autre société, une civilisation

différente mais également une jeunesse qui, comme nous, a de merveilleuses espérances.

En conclusion, cette écriture de soi, est utile au lecteur, à condition qu’elle favorise une véritable

exploration, investigation de lui-même, des autres, de l’homme en général, à travers un destin

singulier, et qu’elle ne se réduise pas à un vague bavardage intime, sans intérêt pour la formation,

l’éducation du lecteur.

68

Page 63: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4, Sujet inédit

Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song

L’action se situe en France. Le narrateur, Paul Desroches, est un enfant de huit ans, orphelin

depuis peu. Mme Thi, l’amie de la grand-mère de Paul, est d’origine vietnamienne.

À l’approche de la rentrée scolaire, ma grand-mère, qui m’estimait suffisamment perturbé par la

mort de mes parents, a voulu faciliter mon intégration dans une nouvelle école et une nouvelle

classe en me présentant la petite-fille de Mme Thi ; celle-ci avait mon âge et pourrait me guider au

sein de l’établissement, qu’elle fréquentait depuis deux ans.Ma grand-mère espérait qu’enme liant

dès à présent avec cette future camarade, je n’aurais pas à affronter l’isolement que tout dernier5

venu connaît lorsque les groupes et les amitiés se sont déjà formés. Elle m’a ainsi proposé, un bel

après-midi du mois d’août, d’aller rendre visite à Mme Thi et à sa petite-fille tout juste revenues

de vacances, avec au bras un panier garni de confitures et de cerises du jardin. « Tu verras, elle

est très gentille, et très bien élevée. Je suis sûre que tu n’auras aucun mal à t’entendre avec elle :

vous avez le même genre de caractère, réservé sans être timide. »10

C’est avec un enthousiasme modéré que j’ai donné la main à ma grand-mère en vue de la prome-

nade qui devait nous mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Je m’étais

habitué à la routine de mon existence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de mes parents m’en-

veloppant tout le jour comme un cocon tandis que j’allais de la fenêtre au jardin, et du jardin à

la fenêtre. Le temps s’était arrêté depuis leur disparition et je ne voyais que des inconvénients15

à sa remise en marche. Mes fantômes me suffisaient ; je n’avais pas envie de faire de nouvelles

rencontres.

Le soleil étirait nos ombres sur le trottoir et je sentais avec une sorte de bien-être passif mais

néanmoins reconnaissant sa caresse sur ma joue et mes cheveux. [...]

Ma grand-mère tenait mamain dans la sienne et je ne savais pas que les notes de piano qui flottaient20

dans l’air et me parvenaient avec de plus en plus d’acuité tandis que nous avancions dans la rue,

je ne savais pas que la profonde mélancolie qui donnait à cette musique l’ineffable douceur d’un

chant, marquaient mon entrée dans un monde peuplé de choses aussi irréelles et attirantes que

des licornes au pelage doré. Un monde où les ombres qui vous accompagnaient jusque-là n’ont

d’autre choix que de disparaître pour céder leur place à de nouveaux mirages.25

Ma grand-mère s’est arrêtée devant la maison d’où provenait la musique et m’a expliqué que la

petite-fille de Mme Thi jouait depuis qu’elle était toute petite. Elle était très douée, et avait ému

tous les parents lors de la fête de fin d’année, en juin dernier. [...] Et c’est ainsi que j’ai commencé

d’aimer Anna avant même de l’avoir vue.

Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song, Actes Sud, 2009.

69

Page 64: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 Paul est-il :

a) un adulte ?

b) un adolescent ?

c) un enfant ?

Repérez la bonne réponse et réécrivez-la.

2 « Ma grand-mère espérait qu’en me liant à

présent avec cette future camarade, je n’aurais

pas à affronter l’isolement que tout dernier

venu connaît lorsque les groupes et les amitiés

se sont déjà formés. »

a) À quels temps et à quels modes sont conju-

gués chacun des deux verbes soulignés ?

b) Expliquez pourquoi ils sont employés.

3 Pour quelles raisons la grand-mère

souhaite-t-elle présenter Paul à Anna ? Rédi-

gez une réponse construite en relevant trois

éléments dans le texte.

4 « C’est avec un enthousiasme modéré que

j’ai donné la main à ma grand-mère ».

a) Quelle est la particularité grammaticale de

cette expression ?

b)Quel élément est mis en valeur dans cette

phrase ? Sur quoi le narrateur souhaite-t-il in-

sister ?

5 « Je m’étais habitué à la routine de mon

existence, à mes nuits intranquilles, au souve-

nir de mes parents m’enveloppant tout le jour

comme un cocon tandis que j’allais de la fe-

nêtre au jardin, et du jardin à la fenêtre. »

a) Repérez et identifiez les deux figures de style

utilisées dans cette phrase.

b) Expliquez-les : que met ainsi le narrateur en

valeur ?

6 « Mes fantômes me suffisaient... ».

a) Qui sont les fantômes de Paul ?

b)Dans l’avant-dernier paragraphe, quel autre

mot désigne les fantômes de Paul ?

7 Décomposez le mot « irréelles ».

8 Selon vous, quel est l’effet de lamusique sur

l’esprit de Paul ? Justifiez votre réponse.

9 Question bilan. À votre avis, la grand-mère

a-t-elle eu raison de présenter Paul à Anna ?

Vous développerez votre réponse en vous ap-

puyant sur des indices du texte.

II. Réécriture

Réécrivez l’extrait suivant en remplaçant le pronom personnel « j’ » ou « je » par le pronom

personnel « elle ». Vous effectuerez tous les changements nécessaires.

« C’est avec un enthousiasme modéré que j’ai donné la main à ma grand-mère en vue de la prome-

nade qui devait nous mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Je m’étais

habitué à la routine de mon existence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de mes parents m’en-

veloppant tout le jour comme un cocon [...] »

70

Page 65: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet

III. Dictée

Lematin, la lumière du jour me parvenait de concert avec le parfum dont usait ma grand-mère, une

senteur de jasmin restée associée pour moi à l’image d’une vieille dame aux manières exquises

et aux yeux clairs comme l’eau, avec de beaux cheveux neigeux, ramenés en un chignon sur

lequel elle agrafait une barrette de jade. Cette barrette était un cadeau, et son unique coquetterie

– elle ne portait jamais de bijoux, à part son alliance. Elle ne lui venait ni de ma mère, ni de mon

grand-père, mort avant ma naissance, mais d’une voisine, Mme Thi, une vieille dame vietnamienne

qui bredouillait tout juste quelques mots de français.

Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song, Actes Sud, 2009.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Imaginez la suite du texte. Paul raconte sa première rencontre avec Anna. Accompagné de sa

grand-mère, il entre dans la maison de Mme Thi et découvre Anna à son piano.

Sujet de réflexion

Vous rédigez une lettre adressée à votre principal pour lui proposer la création d’un auditorium

dans lequel les élèves puissent écouter de la musique. Vous justifiez votre demande en utilisant au

moins trois arguments.

71

Page 66: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « Repérez », « réécrivez ».

Explication des expressions-clés : vous devez choisir la bonne réponse parmi les trois proposées

et la réécrire sur votre copie.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.

2. Interrogez-vous : quels sont les mots ou expressions du texte qui me permettent d’affirmer

sans aucun doute que Paul est un adulte ? un enfant ? un adolescent ?

2

a) et b) äComprendre la question

Expressions-clés : « À quel temps », « à quel mode », « expliquez pourquoi ils sont employés ici ».

Définition du mot-clé « mode » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon dont un fait ou

un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action réelle ? une action

éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?

Explication des expressions-clés : vous devez donner le mode et le temps de chacun des verbes

puis vous devez expliquer quelle est la valeur de ces deux temps et de leur mode respectif dans

cette phrase.

äMobiliser ses connaissances

Astuces :

– pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des termi-

naisons de l’imparfait ;

– pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ » ;

– pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des termi-

naisons de l’imparfait.

Rappel de cours : les valeurs du présent du conditionnel

– Il exprime une valeur du futur : quand il est en rapport avec un temps du passé, on dit qu’il a une

valeur de futur dans le passé. Ex. : Le fabricant présentait les nouveautés que les commerçants

vendraient.

– Il exprime la supposition. Ex. : Si tu étais libre ce soir, nous sortirions.

– Il exprime des faits supposés. Ex. : je crois que cette chanteuse gagnerait à être connue.

– Il exprime un souhait, un désir. Ex. : J’aimerais devenir célèbre.

72

Page 67: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet Pas à pas

Rappel de cours : les emplois de l’imparfait, appelés aussi les valeurs de l’imparfait.

– L’imparfait a une valeur descriptive :

Il exprime le décor (second plan) dans un récit. Ex. : Les champs s’étendaient à perte de vue.

Il exprime des actions secondaires, d’arrière-plan. Ex. : Il contemplait la rue. Tout à coup il se

leva et sortit de chez lui.

– L’imparfait a une valeur répétitive :

Il est le temps des faits habituels. Ex. : Tous les matins il se levait et prenait son petit-déjeuner.

– L’imparfait a une valeur modale :

Il exprime une hypothèse. Ex. : Si j’étais riche, je m’achèterais un bateau.

– L’imparfait a une valeur d’aspect :

Il montre les faits en cours d’accomplissement. Ex. : Il courait pendant des heures.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous pour trouver le mode des verbes :

– Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?

Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.

– Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accompagné

d’aucun pronom personnel ?

Si oui, alors il s’agit du mode impératif.

– Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation est

soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ?

Si oui, alors il s’agit du mode conditionnel.

– Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?

Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses senti-

ments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ?

Si oui, alors il s’agit du mode subjonctif.

2. Interrogez-vous : quel est le temps de chacun des verbes ?

– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?

Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,

-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.

– Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?

Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.

→ Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à

l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.

→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,

alors c’est de l’imparfait.

73

Page 68: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :

-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,

-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,

-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,

-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,

alors c’est du passé simple.

– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?

Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,

-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.

3. Interrogez-vous : quelle la valeur des temps et des modes dans ce contexte précis ?

3

äComprendre la question

Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « la grand-mère », « souhaite-t-elle présenter Paul à

Anna ? », « une réponse construite », « en relevant trois éléments du texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez relever trois mots ou expressions du texte qui vous

aideront à expliquer pourquoi la grand-mère souhaite présenter Paul à Anna.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les raisons pour lesquelles la

grand-mère veut présenter Paul à Anna.

4

a) et b) äComprendre la question

Expressions-clés : « particularité grammaticale », « Quel élément », « mis en valeur », « Sur quoi

le narrateur souhaite-t-il insister ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi cette phrase est étrange et en quoi

elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase minimale : sujet - verbe - complément. Vous

devez préciser le mot ou les groupes de mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.

Enfin, vous devez expliquer l’idée que souhaite mettre en valeur le narrateur.

äProcéder par étapes

1. Observez la phrase qu’il faut analyser et déterminer la place du sujet, la place du verbe et

la place du COD.

2. Montrez que cette phrase ne respecte pas l’ordre habituel d’une phrase type sujet

verbe/complément .

3. Repérez les mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.

4. Interrogez-vous : pourquoi le narrateur met-il ces mots en valeur ? Sur quelle idée souhaite-

t-il insister ?

74

Page 69: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet Pas à pas

5

a) et b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Repérez », « identifiez », « les deux figures de style », « que met ainsi le

narrateur en valeur ? ».

Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.

Définition de l’expression-clé « que met ainsi le narrateur en valeur ? » : vous devez déterminer

l’effet de la figure de style et vous devez expliquer pourquoi elle est utilisée dans le texte. Sur

quelle idée le narrateur souhaite-t-il insister ?

Explication des expressions-clés : vous devez repérer et nommer les deux figures de style puis

vous devez expliquer l’idée sur laquelle le narrateur souhaite insister.

äProcéder par étapes

Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :

– les figures de style qui expriment une comparaison ;

– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;

– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;

– les figures de style qui jouent sur les sons.

Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :

1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut

s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.

2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le

comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?

Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.

3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-

raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,

il s’agit d’une métaphore.

4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet

ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.

5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-

nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.

6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si

oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-

lélisme ou d’une hyperbole.

7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un

euphémisme ou d’une litote.

75

Page 70: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors

un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une

métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.

9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-

thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.

10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une

allitération ou d’une paronomase.

Après avoir identifié la figure de style en question, interrogez-vous à nouveau : quelle idée le

narrateur souhaite-t-il mettre en valeur ?

6

a) et b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Qui », « sont », « les fantômes ? », « Dans l’avant-dernier paragraphe », « quel

autre mot », « désigne les fantômes de Paul ? ».

Explication des mots-clés : vous devez donner l’identité des fantômes de Paul. Puis, dans l’avant-

dernier paragraphe, vous devez extraire le mot ou l’expression qui désigne ces « fantômes ».

äProcéder par étapes

1. Procéder à une relecture attentive de la ligne 12 à la ligne 18.

2. Interrogez-vous : qui sont ces fameux fantômes ?

3. Procédez ensuite à une relecture attentive de la ligne 21 à la ligne 27.

4. Repérez et relevez un mot ou une expression qui désigne aussi les « fantômes » de Paul.

7

äComprendre la question

Expressions-clés : « Décomposez le mot ».

Définition de l’expression-clé « décomposez lemot » : vous devez identifier les différents éléments

qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un) et son

suffixe (s’il en a un).

äProcéder par étapes

1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.

2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

8

äComprendre la question

Expressions-clés : « l’effet de la musique sur l’esprit de Paul », « Justifiez votre réponse ».

76

Page 71: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou des groupes de mots qui sou-

lignent les répercussions de la musique sur l’esprit de Paul.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’avant-dernier paragraphe.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les réactions de Paul lorsqu’il

entend la musique.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-

nymes.

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « la grand-mère », « a-t-elle eu raison », « de présenter Paul à Anna ? », « Vous

développerez votre réponse en vous appuyant sur des indices du texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent que

la grand-mère a eu raison - ou non - de présenter Anna à son petit-fils.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de tout le texte.

2. Interrogez-vous : la grand-mère a-t-elle eu raison d’agir ainsi ?

3. Repérez et relevez des expressions qui justifieront votre point de vue.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel „j“ ou „je“ par le pronom

personnel „elle“ ».

Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom

personnel « elle ».

Cela engendre des modifications :

– au niveau des pronoms personnels sujets qui désignent le narrateur « je » qui se transforment

en pronoms personnels sujets « elle » ;

– au niveau des pronoms personnels compléments d’objets, qui désignent Paul et sa grand-mère

(« nous ») qui se transforment alors en pronoms personnels compléments d’objets de la troi-

sième personne du pluriel ;

– au niveau des déterminants possessifs de la première personne du singulier qui se transforment

en déterminants possessifs de la troisième personne du singulier ;

– au niveau de la conjugaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé composé et au plus-

que-parfait.

77

Page 72: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels « je » qui désignent Paul et transformez-les en « elle ».

2. Soulignez les verbes dont « je » est sujet et modifiez la terminaison de l’auxiliaire et du

participe passé. (Attention à l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « être ».)

3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « je » et

transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent à « elle ».

4. Soulignez les pronoms personnels objets « nous » qui désignent Paul et sa grand-mère et

transformez-les en pronoms personnels objets de la troisième personne du pluriel.

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « Paul raconte sa première rencontre avec Anna », « il entre dans la maison de

Mme Thi et découvre Anna à son piano ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « Imaginez la suite du texte », « Paul raconte ».

Je dois respecter le genre du texte, le roman. Je dois donc écrire un récit.

Je dois aussi respecter les pronoms personnels utilisés : « je » et « nous ».

Les personnages et les lieux que je compte évoquer doivent être cohérents et respecter le texte

qu’on nous a proposé d’étudier.

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire la suite du texte et que je dois raconter la rencontre de Paul et Anna. Pour

cela, je raconte son arrivée dans la maison et la découverte d’Anna à son piano.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Paul raconte », j’en déduis que

le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

78

Page 73: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet Pas à pas

Je sais aussi que mon texte narratif peut éventuellement comporter des passages descriptifs. Je

conjugue alors l’imparfait.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « Accompagné de sa grand-mère, il entre dans la maison de Mme Thi et découvre Anna à

son piano. » Que ressent-il lorsqu’il entre dans la maison ? Comment est cette maison ? À quoi

ressemble Anna ? Comment réagit la grand-mère ?

Et, « Paul raconte sa première rencontre avec Anna. » Comment Anna réagit-elle ? Comment Paul

réagit-il ?

Est-ce que je choisis de faire dialoguer les deux personnages ? Que se disent-ils ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et forme du

texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit

Pronom personnel

« je »

L’arrivée de Paul dans la

maison.

L’imparfait ou le passé simple.

Paragraphe 2

Récit

Pronom personnel

« je »

Paul voit Anna assise à son

piano.

L’imparfait ou le passé simple.

Paragraphe 3

Récit + pronoms personnels

« je » et « elle »

OU

Dialogue + pronoms

personnels « je » et « tu »

La rencontre entre les deux

personnages.

L’imparfait ou le passé simple si

c’est du récit ; le présent et le

passé composé si c’est du

dialogue.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

79

Page 74: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « proposer la création d’un auditorium dans l’établissement afin que les élèves

puissent écouter de la musique ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition du mot-clé « auditorium » : salle pour l’audition d’une œuvre musicale ou théâtrale,

pour les émissions de radio ou de télévision, ou pour les enregistrements sonores.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. En témoignent les expressions-clés « une lettre adressée à

votre principal » et « Vous justifiez votre demande en utilisant au moins trois arguments ». Je

conjugue donc les verbes au présent.

Astuce : la disposition d’une lettre officielle

– En haut à gauche, j’indique mon nom, prénom, mon adresse.

– En haut à droite, j’indique le nom et l’adresse de celui à qui cette lettre est destinée.

– Un peu plus bas, j’indique l’objet.

– Puis au milieu de la page j’écris : Madame ou Monsieur (tout dépend de l’identité du destina-

taire).

– Je vais à la ligne, je fais un alinéa et j’écris : « Je vous écris + le but » (formule d’appel).

– Je rédige ma lettre.

– À la fin, je n’oublie pas la formule de politesse. (Ex. : « Je vous prie d’agréer mes respectueuses

salutations. »)

– Je signe ma lettre.

Attention : pour des soucis d’anonymat, il est strictement interdit de donner son nom et de signer

la lettre de son nom. Par conséquent je vous conseille d’inventer un nom, une adresse et un nom

de principal.

5. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire une lettre dans laquelle je dois proposer au

principal de créer un espace dans lequel les élèves pourraient écouter de la musique.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « proposer la création d’un auditorium dans l’établissement a ? n que les élèves puissent écouter

de la musique. » Quelles sont les différentes fonctions d’un auditorium ? Au collège, pourquoi

80

Page 75: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le sujet Pas à pas

est-il nécessaire et intéressant que les élèves écoutent de la musique ? Est-ce que l’auditorium

peut-être utile aux professeurs et aux professeurs de quelle matière ? Pourquoi ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Présentez le thème et la thèse.

Définissez le mot « auditorium ». Expliquez de manière générale pourquoi c’est utile.

Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur l’importance d’avoir un auditorium dans un collège.

8. Je relis attentivement mon devoir.

La musique dans les programmes de collège

Programme de troisième :

– « L’engagement » : « L’Affiche rouge », poème d’Aragon, mis en musique par Léo Ferré ; « Le

déserteur », poème de Boris Vian, mis en musique par Boris Vian.

– « La poésie » : Art poétique, Verlaine.

La musique en général

Livres : Tous les matins du monde, Pascal Quignard ; La Symphonie pastorale, Anré Gide ; Les

Variations Golberg, Nancy Huston.

Films : Sugar Man, Malik Bendjelloul ; Les Chats persans, Bahman Ghobadi ; Le Concert, Radu

Mihaileanu.

81

Page 76: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

La musique, sur Internet

http ://www.pourlascience.fr/ewb-pages/f/fiche-article-les-bienfaits-de-la-musique-31428.php

http ://www.lignesdecritures.org/Les-rapports-des-adolescents-a-la.html

Vers la classe de seconde

Rousseau et lamusique : http ://www.rousseau-2012.fr/connaitre-rousseau/loeuvre-et-lesprit-de-

rousseau/rousseau-et-la-musique/

Diderot et la musique : Le Neveu de Rameau.

Proust et la musique : Un amour de Swann.

Des citations sur la musique

« La musique, c’est du bruit qui pense » (Victor Hugo)

« La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. » (Platon)

« La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous

dévore. » (Stendhal, Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase)

82

Page 77: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le corrigé

I. Questions

1 Paul est un enfant.

2 a) Le verbe « espérait » est à l’imparfait de

l’indicatif ; « aurais » est au conditionnel pré-

sent.

b) Le mode et le temps du verbe « espérait »

correspondent à un récit au passé : l’imparfait

exprime une explication, un fait d’arrière-plan

(la raison pour laquelle la grand-mère veut ren-

contrer Mme Thi et Anna) ; le conditionnel ex-

prime le futur dans le passé.

3 La grand-mère de Paul veut à tout prix lui

présenter Anna car elle pense que la jeune fille

va aider son petit-fils à s’intégrer. En effet,

elle fréquente l’école depuis deux ans ; ensuite

la grand-mère tient à cette rencontre car elle

trouve qu’Anna est « très gentille », et « très

bien élevée ». Enfin la grand-mère est persua-

dée que les deux enfants vont bien s’entendre

car Anna a le même caractère que Paul, « ré-

servé sans être timide ».

4 a) La phrase est particulière car elle ne

suit pas le modèle habituel de toute phrase

simple (sujet - verbe - complément). La phrase

se construit autour de la forme emphatique

« c’est... que ».

b) Elle met en relief le complément circonstan-

ciel de manière « avec un enthousiasme mo-

déré ». Le narrateur souhaite montrer que le pe-

tit garçon ne tient pas particulièrement à ren-

contrer Anna.

5 a) L’expression « à la routine de mon exis-

tence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de

mes parents » est une énumération. L’expres-

sion « au souvenir de mes parents m’envelop-

pant tout le jour comme un cocon » est une

comparaison.

b) L’énumération insiste sur la douleur et la

peine ressentie par le narrateur qui juge son

existence plate et morne. La comparaison

montre l’enfermement psychologique du narra-

teur : il est obsédé par le souvenir de ses parents

morts.

6 a) Les « fantômes » de Paul sont ses parents

décédés. Leur souvenir, leur image accom-

pagnent Paul jour et nuit, comme des ombres

du passé.

b) Dans l’avant-dernier paragraphe, le narra-

teur évoque « les ombres », qui sont une autre

image des fantômes.

7 Lemot « irréelles » se compose d’un préfixe

ir et d’un radical réelles qui est un adjectif au

féminin.

8 Paul est tout d’abord touché par la mélan-

colie qui se dégage de cette musique qu’il as-

simile à un chant, comme en témoigne l’ex-

pression « la profonde mélancolie qui donnait à

cette musique l’ineffable douceur d’un chant ».

Par ailleurs, la musique provoque la rêverie de

Paul, l’entrée de Paul dans un monde imagi-

naire comme le souligne l’expression « mon

entrée dans un monde peuplé de choses aussi

irréelles et attirantes que des licornes au pelage

doré ».

Enfin la musique apaise l’âme de Paul. Cette

idée est corroborée par l’expression « Un

monde où les ombres qui vous accompagnaient

jusque-là n’ont d’autre choix que de dispa-

raître pour céder leur place à de nouveaux mi-

rages. » Grâce à la musique, l’image de ses pa-

rentsmorts s’efface au profit de « nouveauxmi-

rages » c’est-à-dire de nouvelles « images ».

9 La grand-mère a eu raison de présenter Paul

à Anna car il commence « d’aimer Anna avant

même de l’avoir vue » : en effet, il est séduit,

attiré par la musique que joue Anna au piano,

83

Page 78: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

unemusique douce etmélancolique, qui corres-

pond aux sentiments et à l’état d’âme de Paul.

Il aime celle qui peut jouer une telle musique,

qui provoque en lui tant d’émotions et fait

naître « de nouveaux mirages ».

II. Réécriture

« C’est avec un enthousiasme modéré qu’elle a donné la main à sa grand-mère en vue de la

promenade qui devait les mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Elle

s’était habituée à la routine de son existence, à ses nuits intranquilles, au souvenir de ses parents

l’enveloppant tout le jour comme un cocon [...] »

III. Dictée

Le texte est extrait du même roman ; on y retrouve donc les mêmes caractéristiques : récit au

passé composé et à l’imparfait de l’indicatif, narration à la première personne, évocation d’une

grand-mère et de son amie, Mme Thi.

Le temps dominant est l’imparfait de l’indicatif, dont les terminaisons sont identiques pour tous les

verbes (-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient) ; le verbe s’accorde avec son sujet : la lumière (du jour me)

parvenait, usait ma grand-mère (sujet inversé), elle agrafait, cette barrette était, elle (ne) portait,

Elle (ne lui) venait, (une vieille vietnamienne) qui bredouillait (l’accord s’opère avec l’antécédent

du pronom relatif qui).

Les adjectifs et les participes passés employés seuls s’accordent avec le nom qu’ils qualifient :

une senteur (de jasmin) restée associée, une vieille dame, aux manières exquises (singulier : à

la manière exquise), aux yeux clairs, de beaux cheveux neigeux, ramenés (en un chignon), son

unique coquetterie, mon grand-père, mort (avant ma naissance), une vieille vietnamienne.

Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en les mettant au fémi-

nin ou en cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : concert

(concerto, concertiste), parfum (parfumer, parfumeur), grand-mère (grand, grande), part (partie),

mort (morte), avant, tout (toute), mot (motus, motet), français (française).

Il ne faut pas confondre les homonymes : dont (relatif) et don (nom), donc (conjonction de co-

ordination) ; à (préposition) et a, as (avoir) ; et (conjonction de coordination) et est (être) ; cette

(déterminant démonstratif) et sept (déterminant numéral), cet (déterminant démonstratif, devant

un nommasculin commençant par une voyelle ou par h) ; son (déterminant possessif) et sont (être).

Quelques mots présentent une difficulté orthographique qui peut être une source d’erreur : jasmin,

associée, vieille, exquises, beaux cheveux neigeux, chignon, barrette, jade, coquetterie, bijoux.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Ma grand-mère se préparait à sonner quand la porte de Mme Thi s’est ouverte. Une vieille Viet-

namienne à la peau fripée comme une pomme nous a invités à entrer, avec un large sourire. Sans

84

Page 79: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 4 – Le corrigé

bruit, elle nous a conduits vers la musique, vers le chant doux et mélancolique qui me fascinait

tant. Il ne fallait pas troubler Anna, qui continuait à jouer, nous marchions donc en silence dans

cette maison un peu étrange. Au bout d’un interminable couloir, Mme Thi a ouvert une porte, qui

n’a même pas grincé sur ses gonds. Elle s’est effacée et nous sommes entrés dans le sanctuaire...

C’est là qu’Anna m’est apparue pour la première fois, toute de blanc vêtue et illuminée par la lu-

mière de ce bel après-midi d’août ! La petite fille était au piano, un immense piano, juchée sur un

tabouret trop grand pour elle. Ses cheveux noirs comme le jais tombaient sur ses épaules. C’était

une petite fille frêle, fragile comme la porcelaine de Chine. Mais mon regard était surtout attiré

par ses mains, par ses doigts longs et fins, qui volaient sur le clavier du piano et qui faisaient naître

cette plainte triste et agréable à la fois pénétrant mon âme et tout mon être. Mon cœur battait fort

dans ma poitrine, si fort que je croyais qu’elle allait éclater. Anna, immobile sur son siège, ne nous

voyait pas. De temps en temps elle jetait un coup d’œil rapide sur la partition. Elle était absorbée

par le jeu, par la musique, elle était enveloppée de notes, d’une mélodie qui flottait dans la pièce.

Je commençais à apercevoir de nouveaux mirages, de nouveaux fantômes, de nouvelles ombres,

pas les ombres du passé qui m’accompagnaient habituellement, ils peuplaient ces nouveaux pay-

sages qui défilaient devant mes yeux émerveillés. Soudain Mme Thi a rompu le charme en parlant

à sa petite-fille : Anna et moi sommes revenus dans le présent, les grains du sablier se sont re-

mis à couler. Les mains de l’ange se sont arrêtées, posées sur les touches blanches et noires, son

visage s’est alors tourné vers nous, nous qu’elle découvrait brusquement, nous qui faisions irrup-

tion dans son univers. « Anna, je te présente Paul, le petit garçon de mon amie. Je t’en ai parlé.

Il va fréquenter la même école que toi. Tu voudras bien l’aider, le guider dans sa découverte des

lieux. » Anna s’est approchée, nous a salués d’une petite révérence et sa voix cristalline a laissé

tomber ces mots : « Avec plaisir, grand-mère. » Ses yeux ont plongé dans les miens, ont transpercé

mon corps. Sans aucun doute, j’étais au paradis ! C’était le comble du bonheur. Je ne voulais plus

quitter Anna. J’étais amoureux ! Amoureux fou dès notre première rencontre.

Sujet de réflexion

Marcillac, le 12 décembre 2011

Monsieur le Principal,

Je prends la liberté de vous écrire pour vous parler d’un problème important, qui concerne la vie

dans notre collège. Beaucoup de mes camarades auraient bien voulu le faire, mais aucun n’a osé.

Alors je me jette à l’eau... Monsieur le Principal, je suis désolé de vous dire cela aussi brutale-

ment, mais on s’ennuie dans votre établissement. On s’ennuie à en mourir ! Toutes les semaines

se ressemblent. Les lundis ressemblent aux lundis. Les cours de grammaire se succèdent. Les

élèves bâillent à s’en décrocher la mâchoire. Même les professeurs s’ennuient. On le voit bien.

Enseigner l’accord du sujet et du verbe, raconter l’histoire du Petit Poucet depuis quinze ou vingt

ans, avouez que c’est lassant. Aussi, pour mettre un peu de gaieté dans notre vie à tous, je vous

propose la création d’un auditorium dans notre collège. Les tournois sportifs de foot, de basket,

de volley-ball ou de ping-pong, entre douze heures et quatorze heures, ne suscitent guère d’en-

thousiasme chez la majorité d’entre nous. Au collège de Roumigny, le principal a fait installer

85

Page 80: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

une chaîne haute-fidélité, quelques fauteuils, des chaises, une armoire, dans une des salles proche

du réfectoire. Et ça marche : élèves, professeurs, surveillants s’y retrouvent pour écouter de la

musique, discuter de leurs goûts respectifs, quand ils ont un moment de libre dans leur emploi

du temps. La création de cet auditorium, au foyer des élèves, développerait le sens artistique, et

bien entendu mettrait de la vie, de l’animation dans nos murs. Ce serait aussi l’occasion de rap-

procher les cultures des différentes générations : nous ferions découvrir nos musiques, le rap, la

house, le hip-hop, le heavy metal, etc., et nous découvririons grâce aux adultes d’autres genres : le

classique, le jazz, la chanson poétique... Chacun deviendrait un « passeur culturel ». Je crois que

nous vivrions de formidables moments de partage. Je sais qu’au collège de Jaunac, ils ont créé

un club de lecture où chacun fait découvrir les livres qu’il a aimés ; c’est l’occasion d’échanger,

d’expliquer, et de mieux se connaître. Ici, ce serait une sorte de club musique. On pourrait même

remplacer la vieille sonnerie par de la musique. On a des titres à vous proposer, si vous voulez.

Pour le financement, les dépenses seraient minimes : les membres du club apporteraient leurs

propres disques. Il faudrait seulement acheter une chaîne stéréo. Nous pourrions solliciter l’aide

du Foyer socio-éducatif. Quant au mobilier, je pense qu’il ne serait pas difficile de le trouver. Bien

entendu, cet auditorium serait géré par quelques élèves de 3e, assistés des adultes volontaires et

intéressés. Vivre dans un cadre attrayant est plus agréable, plus motivant. Voilà, Monsieur le Prin-

cipal, ma proposition pour lutter contre l’ennui et la morosité. Tout le monde viendrait au collège

avec plaisir. Je reste à votre disposition pour discuter de ce projet et des modalités de sa mise en

œuvre, notamment au niveau de la vie scolaire.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Principal, l’expression de

mes sentiments respectueux.

86

Page 81: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5, Sujet inédit

Maxence Fermine, Le Violon noir

À cinq ans, Johannes Kerelsty découvre l’amour du violon, instrument auquel il est initié par un

violoniste tsigane.

Johannes jouait près du bassin lorsqu’un homme à la barbe et aux cheveux noirs apparut au détour

de l’allée. Sans prononcer une parole, l’inconnu s’arrêta au milieu du chemin et sortit un violon de

son étui. Il était si grand que le violon entre ses mains semblait un jouet. Quelques badauds, intri-

gués par l’allure du personnage, s’attroupèrent bientôt autour de lui. Johannes, fasciné, s’approcha

lui aussi.5

Battant la mesure avec son pied, le tsigane 1 exécutait un air si entraînant que le jeune garçon en

resta bouche bée, désignant le musicien ambulant comme s’il se fût agi d’une apparition. Johannes

demeura longtemps immobile, envoûté par cette musique qu’il entendait pour la première fois.

Ce tsigane n’était peut-être pas un excellent violoniste, il n’avait certainement jamais appris à jouer

autrement qu’à l’oreille, mais il possédait une force d’âme si intense que chaque note arrachée à10

l’instrument semblait venir de son cœur. On reconnaissait dans cette plainte la voix du musicien,

avec les déchirements, les cris de bonheur et de joie qui sont ceux de tous les tsiganes du monde.

Johannes savait cela. Il l’entendait mieux que quiconque. Il comprenait la voix du violon.

Le tsigane lui aussi savait cela, comme il savait que Johannes était de son peuple : celui des âmes

musiciennes. Il regarda l’enfant et se mit à jouer pour lui une polonaise 2 pleine de lyrisme et15

de beauté, d’une sonorité si étrange que seuls quelques initiés 3 pouvaient comprendre. Johannes

sut que cette langue était la sienne, la seule qu’il maîtrisât déjà, la seule qui le relierait à jamais

au monde. En écoutant, il avait saisi le message. Le tsigane ne jouait pas un simple morceau de

musique, il racontait sa vie. Alors, fermant les yeux, l’enfant se laissa aller à la rêverie.

Il vit les routes de Bohême et les sapins sous la neige, les veillées près du feu et les danses des20

femmes. Il sut l’errance de village en village, les souffrances, les privations, les insultes, le froid,

la faim et la solitude. Il devina aussi le réconfort d’une porte qui s’ouvre, la chaleur d’un foyer,

les sourires échangés, la générosité des villageois, la musique qui réchauffe les cœurs, les rires,

l’amour parfois.

Johannes vit tout cela. Et cela se vit dans ses yeux.25

Lorsqu’il eut fini de jouer, le tsigane tendit sa sébile pour récolter quelques pièces. Quatre ou cinq

fois la timbale de fer résonna d’une note argentée. Quand il s’approcha de l’enfant, il s’agenouilla

et, d’un geste tendre, lui caressa les cheveux.

– Toi, petit, tu m’as donné bien plus qu’eux tous avec la chaleur de tes yeux.

Et il s’en alla comme il était venu.30

De ce jour-là, Johannes sut qu’il était musicien.

Deux ans plus tard, il était violoniste.

Maxence Fermine, Le Violon noir, éditions Arléa, 1999.

1.Tsigane : qui appartient aux Bohémiens.

2.Polonaise : danse polonaise.

3. Initiés : personnes à qui on a communiqué certaines connaissances, certains mystères.

87

Page 82: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 a) En vous appuyant sur des indices du pre-

mier paragraphe, faites le portrait du violoniste.

b) Quelle impression se dégage de ce portrait ?

2 Si vous deviez porter un jugement sur la ré-

action de Johannes, lorsque le musicien tsigane

commence à jouer, quels adjectifs utiliseriez-

vous ?

3 « mais il possédait une force d’âme si in-

tense que chaque note arrachée à l’instrument

semblait venir de son cœur ».

a) Quel rapport logique est exprimé dans cette

phrase ?

b) Comment comprenez-vous cette phrase ?

4 « Il comprenait la voix du violon. ».

a) Quelle image est utilisée ici ?

b) Selon vous, que signifie cette phrase ?

5 Pour quelles raisons le narrateur affirme :

« Le tsigane ne jouait pas un simple morceau

de musique, il racontait sa vie. » ? Vous déve-

lopperez au moins deux raisons.

6 a) Quels sont les deux sens principalement

mobilisés par Johannes dans ce texte ? Justifiez

votre réponse.

b) Selon vous, ces deux sens ont-ils un rapport

entre eux ?

7 « Toi, petit, tu m’as donné bien plus qu’eux

tous avec la chaleur de tes yeux. ».

a) Qui est désigné par le pronom « eux » ?

b) Pourquoi l’expression « la chaleur de tes

yeux » est-elle étrange ? Selon vous, que signi-

fie cette expression ?

8 Quel rapport voyez-vous entre le titre et le

texte ?

9 Question de synthèse. Selon vous, à quoi

voit-on que Johannes se prédestine à une car-

rière de musicien ? En vous appuyant sur l’en-

semble du texte et sur les réponses que vous

avez précédemment données, vous développe-

rez une réponse argumentée et composée de

trois paragraphes distincts.

II. Réécriture

Vous réécrirez le passage suivant en remplaçant « le tsigane » par « les tsiganes ». Vous ferez

toutes les transformations nécessaires.

« Le tsigane lui aussi savait cela, comme il savait que Johannes était de son peuple : celui des

âmes musiciennes. Il regarda l’enfant et se mit à jouer pour lui une polonaise pleine de lyrisme et

de beauté [...]. »

88

Page 83: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet

III. Dictée

Johannes s’approcha lentement du coin d’ombre d’où semblait s’élever cette musique. Il alluma

une chandelle et, lentement, avança vers ce mystère. Le son provenait du violon noir.

Avec mille précautions, Johannes se saisit de l’instrument, le contempla, prit un archet et, fermant

les yeux, se mit à jouer. La première note le fit tressaillir.

Maxence Fermine, Le Violon noir, éditions Arléa, 1999.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses dons (sculpteur,

peintre, danseur, musicien).

En une vingtaine de lignes, vous ferez le récit de cette rencontre, vous ferez le portrait de ce

personnage. Vous montrerez en quoi cette personne a changé votre vie.

Sujet de réflexion

Pensez-vous que l’on doit tout faire pour réaliser son rêve ou sa passion ? Dans un développe-

ment d’une trentaine de lignes, vous exprimerez votre avis en donnant trois arguments illustrés

d’exemples.

89

Page 84: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « En vous appuyant sur des indices », « portrait du violoniste ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du premier paragraphe des mots ou expres-

sions qui décrivent le violoniste.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du premier paragraphe.

2. Repérez et relevez les indices qui décrivent le violoniste.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « impression », « se dégage », « de ce portrait ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la sensation ou sentiment produit par la

description du violoniste.

Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de bien-être, d’étrangeté.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous sur la sensation produite par la description du violoniste : est-elle plutôt

agréable, désagréable, étonnante, étrange ?

2. Trouvez un nom ou un adjectif permettant au mieux de définir cette impression.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « porter un jugement », « sur la réaction de Johannes », « le musicien tsigane

commence à jouer », « quels adjectifs utiliseriez-vous ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez proposer trois adjectifs qui caractérisent la manière

de réagir de Johannes lorsqu’il entend le musicien jouer.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive des deux premiers paragraphes.

2. Interrogez-vous : comment Johannes réagit-il ?

3. Proposez trois adjectifs qui décrivent au mieux la réaction de Johannes.

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « rapport logique », « exprimé dans cette phrase ».

Définition de l’expression-clé « rapport logique » : lien logique (exprimé par une conjonction de

coordination ou une conjonction de subordination) qui relie deux propositions entre elles dans une

phrase.

90

Page 85: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du rapport logique exprimé dans cette

phrase : s’agit-il de la cause ? De la conséquence ? De l’opposition ?Du but ? De l’hypothèse ?

äMobiliser ses connaissances

Rappel de cours : les mots qui expriment un rapport logique

Rapports logiques Les conjonctions de

coordination

Les conjonctions de subordination

Exprimer la cause car comme, puisque, parce que, étant donné

que + indicatif

Exprimer la

conséquence

donc de sorte que, si... que, à tel point que,

tellement... que + indicatif

Exprimer l’opposition mais, or tandis que, alors que + indicatif

bien que, quoique + subjonctif

Exprimer le but Il n’y en a pas. pour que, afin que + subjonctif

Exprimer l’hypothèse Il n’y en a pas. si + indicatif

à condition que + subjonctif

äProcéder par étapes

1. Identifiez la conjonction de coordination ou la conjonction de subordination qui fait le lien

entre les deux propositions dans la phrase.

2. Interrogez-vous : cette conjonction exprime-t-elle la cause ? La conséquence ? L’opposi-

tion ? Le but ? L’addition ?

3. Le rapport logique entre les deux propositions est donc...

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Comment », « comprenez-vous cette phrase ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer avec vos propres mots ce que veut dire

cette phrase.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive de la phrase.

2. Reformulez cette phrase avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les choses

en utilisant des synonymes.

4

a) äComprendre la question

Expression-clé : « image ».

Explication de l’expression-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style

de l’analogie, exprimant une comparaison. Une image est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors

91

Page 86: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

qu’elle a un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la méta-

phore, la personnification et l’allégorie.

äProcéder par étapes

1. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant)

à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ? (Si oui, il

s’agit alors d’une comparaison.)

2. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’apparaisse le

comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? (Si oui, il s’agit

d’une métaphore.)

3. Est-ce que l’image attribue étrangement des comportements humains à un objet ou à un

animal ? (Si oui, il s’agit d’une personnification.)

4. Est-ce que l’image est une idée abstraite représentée concrètement par un personnage placé

dans une situation déterminée ? (Si oui, il s’agit d’une allégorie.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « que signifie », « cette phrase ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer le sens de cette phrase, donner sa signifi-

cation.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de tout le paragraphe.

2. Aidez-vous du contexte et de la réponse que vous avez donnée dans la question précédente

pour reformuler cette phrase avec vos propres mots.

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « le narrateur affirme », « Vous développerez au moins

deux raisons ».

Définition de l’expression-clé « pour quelles raisons » : synonyme du mot « pourquoi ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent

d’expliquer pourquoi, selon le narrateur, le tsigane raconte sa vie lorsqu’il joue un morceau de

musique.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive des paragraphes 3, 4 et 5.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent que, lorsque le tsigane joue un

morceau de musique, il raconte sa vie.

3. Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des

synonymes.

92

Page 87: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

6

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Quels sont les deux sens », « mobilisés », « Justifiez votre réponse ».

Définition du mot-clé « sens » : les sens sont ce qui permet à l’homme de percevoir le monde qui

l’entoure. L’être humain possède cinq sens qui correspondent chacun à un organe :

Sens Organe Exemple de verbe Exemple d’adjectif

la vue l’œil voir visuel

l’ouïe l’oreille entendre auditif

l’odorat le nez sentir olfactif

le goût la langue goûter gustatif

le toucher la peau toucher tactile

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les

deux sens mobilisés par Johannes (Est-ce la vue ? l’ouïe ? l’odorat ? le goût ? le toucher ?).

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive de tout le texte.

2. Interrogez-vous : dans ce texte, Johannes, la plupart du temps, voit-il ? entend-il ? sent-il ?

goûte-t-il ? touche-t-il ?

3. Relevez des mots ou expressions qui soulignent les deux sens mobilisés par Johannes.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « ces deux sens », « un rapport entre eux ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer s’il y a ou non un rapport entre les deux

sens mobilisés par Johannes.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement la réponse que vous avez donnée dans la phrase précédente.

2. Interrogez-vous : la musique a-t-elle un pouvoir particulier ou non ?

7

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Qui », « est désigné », « par le pronom „eux“ ».

Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité de la ou des personnes représentées

par le mot « eux ».

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du paragraphe qui contient cette phrase.

2. Interrogez-vous : quelle(s) personne(s) désigne le mot « eux » ?

93

Page 88: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Pourquoi », « l’expression „la chaleur de tes yeux“ », « étrange », « que

signifie », « cette expression ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la raison pour laquelle cette expression

est bizarre, pourquoi elle sort de l’ordinaire. Puis vous devez expliquer sons sens.

äProcéder par étapes

1. Définissez le mot « chaleur » et le mot « yeux ».

2. Interrogez-vous : pourquoi le rapprochement de ces deux mots est-il étrange ?

3. Interrogez-vous : que dit le tsigane à propos du regard de Johannes ?

8

äComprendre la question

Expressions-clés : « le rapport », « entre le titre et le texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quel est le lien entre le titre du livre et

l’extrait que vous devez étudier. Vous devez expliquer pourquoi le titre du livre s’applique bien à

l’extrait proposé ici.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : pourquoi le titre du livre Le Violon noir est-il bien choisi ?

2. Analysez chacun des mots du titre et interrogez-vous : le titre évoque-t-il le thème ? le lieu ?

le temps ? les personnages ?

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « à quoi », « voit-on », « Johannes se prédestine à une carrière de musicien »,

« En vous appuyant sur l’ensemble du texte », « sur les réponses que vous avez précédemment

données », « vous développerez », « une réponse argumentée », « composée de trois paragraphes

distincts ».

Définition du mot-clé « se prédestine » : être d’avance voué à un rôle, à une action.

Définition de l’expression-clé « réponse argumentée » : c’est une réponse qui s’appuie précisément

sur des mots ou expressions du texte.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions pour montrer que

Johannes est voué à devenir musicien.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement les réponses que vous avez données précédemment.

2. Procédez à une relecture attentive du texte en ayant à l’esprit la question suivante : quels

sont les indices qui montrent que Johannes est particulièrement sensible à la musique et

qu’il va devenir musicien ?

3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui justifient votre réponse.

94

Page 89: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Vous réécrirez », « en remplaçant „le Tsigane“ par „les Tsiganes“ ».

Explication des expressions-clés : vous devez mettre au pluriel tous les groupes nominaux et tous

les pronoms qui désignent les Tsiganes.

Cela engendre des modifications :

– au niveau des déterminants singuliers qui deviennent pluriels ;

– au niveau des groupes nominaux qui désignent les Tsiganes et qui prennent dorénavant la

marque du pluriel ;

– au niveau des verbes qui expriment les actions des Tsiganes : leurs terminaisons changent ;

– au niveau des pronoms personnels singuliers qui deviennent des pronoms personnels pluriels ;

– au niveau des déterminants possessifs singuliers qui deviennent des déterminants possessifs

pluriels.

Attention : Les pronoms personnels qui désignent Johannes, eux, ne doivent pas changer !

äMobiliser ses connaissances

Rappel de cours : les pronoms personnels

Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi

Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.

1re pers. du

singulier

je me moi

2e pers. du

singulier

tu te toi

3e pers. du

singulier

il elle le la lui se soi

1re pers. du

pluriel

nous

2e pers. du

pluriel

vous

3e pers. du

pluriel

ils elles les leur se eux

95

Page 90: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Rappel de cours : la correspondance entre les pronoms personnels et les déterminants possessifs

qui leur sont associés.

Pronom personnel Déterminants possessifs singuliers

(masculin/féminin)

Déterminants possessifs pluriels

(masculin/féminin)

je mon/ma mes

tu ton/ta tes

il/elle son/sa ses

nous notre nos

vous votre vos

ils leur leurs

äProcéder par étapes

1. Soulignez les groupes nominaux qui désignent « le tsigane » et mettez-les au pluriel.

2. Soulignez les pronoms personnels qui désignent « le tsigane » et mettez-les au pluriel.

Aidez-vous du tableau présent dans la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».

3. Soulignez les verbes qui expriment les actions entreprises par le tsigane et modifiez leurs

terminaisons.

Astuce : les verbes sont conjugués au passé simple et à l’imparfait.

1) Soulignez les déterminants possessifs qui expriment la possession du tsigane et mettez-les au

pluriel. Aidez-vous du tableau présent dans la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses

dons (sculpteur, peintre, danseur, musicien). », « Vous montrerez en quoi cette personne a changé

votre vie ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

96

Page 91: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

Ici, je souligne « le récit de cette rencontre ».

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois raconter ma rencontre avec une personne pour laquelle j’ai ressenti une profonde

admiration parce qu’elle avait des talents particuliers. Je dois expliquer dans quelle mesure cette

personne a modifié ma vie.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit, je sais que le type de texte sera narratif. Je conjugue les

verbes au passe simple et à l’imparfait.

Ici, je peux aussi souligner l’expression « vous ferez le portrait de ce personnage ». Je sais alors que

mon texte de type narratif doit contenir un passage descriptif. Je conjugue les verbes à l’imparfait.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses dons (sculpteur,

peintre, danseur, musicien) ». Personnellement, pour qui ai-je eu une profonde admiration ? Quel

était son talent ? Comment puis-je décrire son aspect physique, sa personnalité et son talent ? En

quoi sa rencontre a-t-elle métamorphosé ma vie ?

Si je n’ai jamais fait ce type de rencontre alors je m’interroge à nouveau mais différemment :

Personnellement, pour qui ai-je actuellement une profonde admiration ? Quel est son talent ? Quels

sont les adjectifs qui me permettent de décrire au mieux son aspect physique, sa personnalité et

son talent ? En quoi sa rencontre pourrait-elle métamorphoser ma vie ? J’imagine alors que j’ai

vraiment rencontré cette personne.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et forma

du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit/Description

Description du contexte et

des lieux.

L’imparfait/ le passé simple ; des

verbes qui permettent la description du

lieu ; des adjectifs qui caractérisent le

lieu ; éventuellement des verbes

exprimant des actions entreprises par

le ou les personnages.

Paragraphe 2

Récit/Narration

Le récit de la rencontre. Le passé simple.

97

Page 92: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Paragraphe, type et forma

du texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 3

Récit/Description

Portrait de la personne et

explication de son talent.

L’imparfait ; des verbes qui

permettent la description de la

personne ; des adjectifs qui la

caractérisent physiquement ; des

adjectifs qui soulignent

l’impression qu’elle dégage.

Paragraphe 4

Récit/Description/Narration

Les sentiments que vous éprouvez

pour cette personne.

L’imparfait si ces réactions et ces

sentiments sont des états, et le

passé simple si ces sentiments et

ces réactions s’expriment au

travers d’actions.

Des verbes qui expriment la

fascination ; des adjectifs qui

expriment l’admiration (vous

pouvez utiliser des mots du texte

que vous avez étudié

précédemment).

Paragraphe 5

Récit/Description/Narration

Des explications : en quoi cette

personne a-t-elle changé votre

vie ?

L’imparfait si ces explications

sont des états, et le passé simple si

ces explications s’expriment au

travers d’actions ; des verbes qui

expliquent pourquoi cette

rencontre a changé votre vie ; des

adjectifs qui caractérisent le

changement, la modification de

votre être.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

98

Page 93: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « on doit », « tout faire », « pour réaliser son rêve ou sa passion ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « on doit » : le verbe « devoir » signifie « être tenu, obligé de faire

quelque chose » (je ne comprends pas ce que je dois changer ici : Larousse en ligne). Ce verbe

connote une idée d’obligation.

Définition de l’expression-clé « tout faire » : tout connote ici la totalité, aucune autre solution

n’est possible. « Tout notre possible », « tout ce qui est dans notre pouvoir » sont des expressions

synonymes. Cette expression connote aussi une idée d’excès et de démesure.

Définition de l’expression-clé « réaliser son rêve ou passion » : accomplir, réaliser son désir le

plus profond.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumen-

tatif composé de trois arguments et de trois exemples. En témoigne l’expression-clé « Dans un

développement d’une trentaine de lignes, vous exprimerez votre avis en donnant trois arguments

illustrés d’exemples ». Je conjugue donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois

exprimer une opinion personnelle à propos du sujet suivant : est-ce qu’on est obligé de faire tout

notre possible, quitte à être excessif, pour réaliser son désir le plus profond ?

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Pensez-vous que l’on doit tout faire pour réaliser son rêve ou sa passion ? ». Que suis-je prêt

à faire pour réaliser mon rêve ou ma passion ? Mais quelle est la limite ? Quelles sont les choses

que je ne peux définitivement pas faire pour réaliser mon rêve ou ma passion ?

Vous pouvez traiter de plusieurs manières le sujet :

Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, on doit tout faire pour réaliser son rêve

ou sa passion (point de vue A). Vous développez trois arguments, illustrés de trois exemples pour

défendre cette thèse.

Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, on ne doit pas être prêt à tout pour

réaliser son rêve ou sa passion (point de vue B). Vous développez trois arguments, illustrés de

trois exemples pour défendre cette thèse.

Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à

l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez

de nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un

argument illustré d’un exemple.

99

Page 94: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est

acceptable aussi.

Première idée : Argument A, exemple A

Deuxième idée : Argument A, exemple A

Troisième idée : Argument B, exemple B

Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est

acceptable aussi.

Première idée : Argument B, exemple B

Deuxième idée : Argument B, exemple B

Troisième idée : Argument A, exemple A

7. J’établis le plan de mon devoir.

Dans le corrigé, la solution 3 (modèle 1) a été choisie comme illustration.

L’introduction

Expliquez le thème et la thèse.

Expliquez en quelques mots pourquoi le rêve et la passion sont importants dans votre vie.

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter trois parties. Dans les deux premières, vous développerez l’idée que l’on doit

tout faire pour réaliser sa passion et son rêve. Dans la dernière, vous nuancerez l’idée d’excès

présente dans les expressions « doit » et « tout faire » pour montrer qu’il faut aussi savoir rester

raisonnable. Il ne faut pas tout sacrifier pour un rêve ou une passion.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure

votre devoir en une phrase qui montre qu’il est important de réaliser son rêve ou sa passion mais

pas à n’importe quel prix.

8. Je relis attentivement mon devoir.

100

Page 95: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le sujet Pas à pas

Le thème du rêve, de la passion dans les programmes de français du collège

Programme de sixième : « Contes et récits merveilleux »,Contes de Charles Perrault, deMadame

d’Aulnoy, des frères Grimm, de Hans Christian Andersen.

Programme cinquième : Tristan et Yseult.

Programme quatrième : Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Prosper Mérimée,

Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Émile Zola ; Molière : par exemple Les

Précieuses ridicules, L’Avare ; Le Cid, Corneille ; Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand.

Programme troisième : « Le théâtre », William Shakespeare, Pierre Corneille, Jean Racine, Jean

Giraudoux, Jean Cocteau, Eugène Ionesco, Jean Anouilh, Albert Camus.

Le thème du rêve, de la passion en général

Livre : Belle du seigneur, Albert Cohen.

Le thème du rêve ou de la passion sur Internet

« La passion de la liberté, Simone de Beauvoir » : http ://www.magazine-litteraire.com/men-

suel/471

« L’adolescence, du rêve à la réalité » : http ://www.lemonde.fr/vous/article/2013/04/11/l-

adolescence-du-reve-a-la-realite-3158123-3238.html

Vers la classe de seconde : le thème de la passion

Le Rouge et le Noir, Stendhal ; Le Père Goriot, Balzac ; La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette.

Des citations sur le rêve et la passion

« Chaque passion parle un différent langage. » (Boileau, Art poétique)

« Un peu de passion augmente l’esprit, beaucoup l’éteint. » (Stendhal)

« Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver. », (Marcel

Proust, Les Plaisirs et les Jours)

101

Page 96: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 a) L’homme est « si grand que le violon

entre ses mains semblait un jouet » ; sa barbe

et ses cheveux sont noirs. De plus, son allure

intrigue les passants.

b) Une impression d’étrangeté se dégage de ce

portrait.

2 Johannes est « fasciné », « immobile » et

« envoûté ».

3 a) La conjonction de subordination qui fait

le lien entre les deux propositions est « si...

que ». Le rapport logique exprimé dans cette

phrase est la conséquence.

b) La force de l’âme du musicien, son amour

de la musique sont si intenses que sa musique

semble sortir de son cœur et non du violon : il

ressent véritablement la musique, elle est une

sorte de cri qui vient de l’intérieur de l’être.

4 a) L’image utilisée ici est une personnifica-

tion. En effet on attribue à un objet (« le vio-

lon ») une propriété humaine (« la voix »).

b) Johannes est particulièrement sensible à la

musique produite par le violon. C’est comme si

le violon perdait ses attributs d’objet pour de-

venir un être à part entière, un être entendu et

compris par le jeune garçon.

5 Conformément à ce qu’affirme le narrateur,

le tsigane joue plus qu’un simple morceau de

musique, il nous raconte sa vie. En effet sa mu-

sique exprime toute la richesse des sentiments

que lui et son peuple ressentent, comme en té-

moigne la phrase suivante : « On reconnaissait

dans cette plainte la voix du musicien, avec les

déchirements, les cris de bonheur et de joie qui

sont ceux de tous les Tsiganes du monde. ». De

plus sa musique est si intense qu’elle entraîne

Johannes dans l’univers et dans le quotidien de

ce peuple, comme le souligne le passage sui-

vant : « Il vit les routes de Bohême et les sa-

pins sous la neige, les veillées près du feu et

les danses des femmes. Il sut l’errance de vil-

lage en village, les souffrances, les privations,

les insultes, le froid, la faim et la solitude. Il de-

vina aussi le réconfort d’une porte qui s’ouvre,

la chaleur d’un foyer, les sourires échangés, la

générosité des villageois, la musique qui ré-

chauffe les cœurs, les rires, l’amour parfois. »

6 a) Le sens de l’ouïe est mobilisé par Jo-

hannes lorsqu’il écoute le musicien tsigane

comme en témoignent les verbes suivants : « il

entendait », « Il l’entendait », « En écoutant ».

Il mobilise aussi la vue comme le soulignent les

trois occurrences du verbe « voir » dans le texte

(« Il vit »).

b) Oui, il existe bien un lien entre l’ouïe et la

vue dans ce texte. En effet, la musique jouée

par le tsigane réveille l’imaginaire de l’enfant :

elle suscite chez lui des images comme en té-

moigne sa rêverie.

7 a) Le pronom personnel « eux » désigne les

badauds, les promeneurs qui ont donné une

pièce au musicien tsigane.

b) Cette expression est étrange car le mot « cha-

leur » ne caractérise habituellement pas les

yeux de quelqu’un. Cette métaphore signifie

que Johannes regarde avec enthousiasme et ar-

deur le tsigane, à qui il transmet, par le regard,

le plaisir que lui procure la musique.

8 Il y a un lien entre le titre et le texte. En effet,

dans ce texte, un jeune garçon est fasciné par un

tsigane qui joue du violon. Par ailleurs, on peut

supposer qu’il y a un rapport entre la couleur

noire et le personnage du tsigane. De fait, les

cheveux du tsigane sont noirs et on peut imagi-

ner que ce personnage est plutôt mat de peau.

102

Page 97: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le corrigé

9 Tout d’abord, on devine que Johannes se

prédestine à une carrière de musicien car il est

particulièrement sensible à la musique. En ef-

fet, elle exerce sur lui une fascination, un véri-

table envoûtement : il est comme ensorcelé par

la musique comme le soulignent les adjectifs

suivants « fasciné », « envoûté » et « bouche

bée ». De plus, intuitivement, il comprend im-

médiatement ce nouveau langage, comme en

témoigne la phrase suivante : « Il comprenait

la voix du violon. » Cette idée est fortement

corroborée par l’anaphore de l’expression « la

seule » dans la phrase suivante : « Johannes

sut que cette langue était la sienne, la seule

qu’il maîtrisât déjà, la seule qui le relierait à

jamais au monde. » Enfin, il est évident que Jo-

hannes se prédestine à une carrière demusicien,

comme le souligne la phrase suivante : « De

ce jour-là, Johannes sut qu’il était musicien. »

Cette idée est confirmée par l’ellipse tempo-

relle présente dans la dernière phrase : « Deux

ans plus tard, il était violoniste. » L’enchaîne-

ment des deux phrases traduit l’immédiateté de

la réalisation de sa vocation et souligne l’im-

portance qu’a jouée cet épisode dans sa vie.

II. Réécriture

Les tsiganes eux aussi savaient cela, comme ils savaient que Johannes était de leur peuple, celui

des âmes musiciennes. Ils regardèrent l’enfant et se mirent à jouer pour lui une polonaise pleine

de lyrisme et de beauté.

III. Dictée

Le texte est un autre extrait du roman de Maxence Fermine, Le Violon noir : le récit est à la

troisième personne, à l’imparfait et au passé simple.

Les verbes s’accordent avec leur sujet.

Les terminaisons des verbes du premier groupe au passé simple sont -ai, -as, -a, -âmes, -âtes,

-èrent : « Johannes s’approcha », « il alluma et... avança », « Johannes... le contempla ». Attention

à ne pas oublier la cédille (ç) devant -a pour les verbes en -cer, avancer.

Les terminaisons des verbes du deuxième groupe et de certains verbes du troisième groupe au

passé simple sont -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent : « Johannes se saisit » (saisir), « prit » (prendre),

« se mit » (se mettre), « la première note le fit » (faire).

Deux verbes sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif : « semblait » (« s’élever ») « cette mu-

sique » (le sujet est inversé, placé après le verbe), « Le son provenait ».

Plusieurs verbes sont à l’infinitif, car ils dépendent d’un autre verbe (pouvoir, devoir, savoir, lais-

ser, etc.) ou d’une préposition : (« semblait ») « s’élever », « à jouer ». On peut remplacer ces

verbes du premier groupe par l’infinitif d’un verbe du troisième groupe : semblait sortir, se mit à

courir.

Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : s’approcha, cette, alluma, chandelle, mille,

tressaillir.

Il ne faut pas confondre les homonymes suivants : coin (endroit)/ coing (fruit) ; d’où (de l’en-

droit où)/ doux, douce (adjectif) ; cette (déterminant démonstratif)/ sept (déterminant numéral) ;

103

Page 98: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

et (et puis)/ es, est (être) ; vers (préposition)/ verre (pour boire), vert (couleur), ver (animal) ; ce

(déterminant démonstratif, devant un nom)/ se (pronom personnel, devant un verbe) ; son (déter-

minant possessif, devant un nom)/ sont (être) ; archet (baguette munie de cordes pour jouer du

violon)/ archer (tireur à l’arc).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Depuis plusieurs années, notre collège, à Alençon, organise un échange avec un collège du Sud-

Ouest, assez original, puisque c’est le collège jazz de Marciac, dans le Gers. Aujourd’hui, ma

classe de 3e est dans l’auditorium de ce collège et nous allons assister à un cours de musique,

d’instruments : les élèves de 4e et de 3e travaillent sous la conduite de leur professeur et d’un

musicien professionnel, un batteur.

Nous sommes assis dans les gradins et l’orchestre que forment les jeunes musiciens s’installe :

les uns au piano ou à un orgue électrique, d’autres devant une batterie, d’autres s’assoient sur

une chaise, tenant dans les mains un saxophone, une trompette, une guitare, une clarinette... Les

partitions des morceaux de jazz qu’ils vont exécuter et travailler sont disposés sur les pupitres.

« Un, deux, un deux, trois » et les premières notes retentissent dans l’auditorium. C’est merveilleux

de voir des élèves de notre âge jouer du jazz, une musique qui ne m’est absolument pas familière

car je n’en écoute pas habituellement. Il est extraordinaire de voir des adolescents de notre âge

éprouver un tel plaisir à apprendre, à perfectionner leur technique instrumentale, à jouer ensemble.

Bien sûr, ils sont jeunes et ne maîtrisent pas tout, mais la prestation que nous entendons se révèle

déjà d’un niveau intéressant. De temps en temps, le professeur et le professionnel les interrompent

pour corriger un défaut, un geste technique, donner un conseil. Aussitôt après, la musique repart,

emplissant la salle de ces rythmes si particuliers du jazz.

Par moments, les instruments se taisent et un musicien se livre à un solo de piano, de saxophone,

de batterie... Vers le milieu du cours, un garçon me stupéfie par son aisance au piano : ses doigts

bougent avec une si grande agilité sur le clavier qu’on dirait qu’ils volent sur les touches noires

et blanches. Ses doigts sont fins et longs, ses mains presque maigres. Il est courbé sur le piano,

concentré, sans doute appliqué à bien faire mais aussi habité par la musique qu’il restitue magnifi-

quement. Ses cheveux blonds s’agitent quand le mouvement s’accélère. Suit-il une partition qu’il

a mémorisée ou improvise-t-il ? Le public est sous le charme, fasciné par ce jeune collégien, ce

pianiste virtuose, car il possède une technique assurée, un jeu qui témoigne d’une pratique déjà

longue du piano et de ce genre musical. Même les professeurs sont admiratifs ! Ce n’est plus un

simple collégien qui suit un cours, c’est un véritable artiste qui donne un concert. Parfois un autre

instrument lance quelques notes et une sorte de conversation s’établit avec le piano. Le temps

n’existe plus, nous voguons sur la musique, emportés par l’enthousiasme du soliste. À la fin,

un tonnerre d’applaudissements explose dans l’auditorium. Timidement, le garçon lève les yeux,

sourit et nous remercie en rougissant. Son regard bleu acier illumine la salle. Quels moments mer-

veilleux, inoubliables ! Jamais je n’aurais cru que le jazz me plairait autant. C’est une révélation,

104

Page 99: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 5 – Le corrigé

une découverte que je dois à cet adolescent prodige, qui, malgré ce succès totalement mérité, reste

humble. Le cours reprend, d’autres élèves se livrent à des solos mais la magie n’opère plus de la

même façon : ils jouent bien mais n’ont pas le don de leur camarade.

Quand la cloche de la récréation retentit, je me précipite vers le soliste qui m’a ébloui, ému. Im-

médiatement, il est entouré d’une foule d’admirateurs. Nous discutons un peu avec lui, il répond

volontiers et avec modestie à nos questions. Il joue du piano depuis l’âge de six ans, suit égale-

ment les cours du conservatoire de Tarbes. Son répertoire préféré est le jazz, même s’il joue aussi

du classique ou de la variété. Il sait qu’il en fera son métier car il vit passionnément par et pour

la musique. Malheureusement, notre échange doit s’interrompre car un cours de mathématiques

l’attend.

J’ai découvert aujourd’hui qu’il existe d’autres musiques que le rap, la pop, que j’écoute tout le

temps, des musiques qui nous font vibrer, communier avec les musiciens et le public. Longtemps

j’ai cru que c’était une musique du passé, de « vieux », presque préhistorique. En rentrant à la

maison, je m’y intéresserai de près : le jazz a nourri les genres musicaux qui l’ont suivi, jusqu’aux

genres actuels. Je sais maintenant qu’une passion donne un sens à notre vie et nous motive pour

atteindre les objectifs que nous nous fixons, pour réaliser nos rêves.

Sujet de réflexion

De l’adolescence on dit généralement que c’est la période des rêves, des grandes espérances et des

passions ; d’autres affirment que c’est l’âge des illusions. Doit-on tout faire pour réaliser ses rêves

et ses passions ? C’est une question importante car de la réponse dépend l’orientation de notre vie.

Il est en effet essentiel d’avoir un but dans l’existence, de se fixer des objectifs, de bâtir des projets

personnels et professionnels. Et dans ce cas, quoi de plus normal que de chercher à réaliser son rêve

ou sa passion ? La passion, le rêve constituent des moteurs de notre action : nous nous donnons

alors les moyens de réussir, d’atteindre l’objectif fixé, de réaliser notre rêve. La motivation est

d’autant plus forte que le but que nous visons ne nous a pas été imposé par les parents ni par la

société : nous l’avons choisi librement. L’enfant qui est passionné par un sport ou par la musique

s’y adonnera totalement : il vivra sa passion, il vivra pour sa passion car elle apporte un sens à sa

vie. Dernièrement les médias nous ont montré un collégien champion d’échecs : il travaille avec

acharnement pour progresser, devenir meilleur sinon le meilleur.

Mais ce qui vaut pour le sport vaut aussi pour les rêves professionnels. Certains ont très tôt une

idée de leur futur métier ; eux aussi se donneront les moyens de réaliser ce rêve. De plus ils s’enga-

geront dans une voie qu’ils ont choisie, exerceront une profession qui leur permettra de s’exprimer

pleinement, de développer leur qualités, peut-être même jusqu’à l’excellence. Par ailleurs, ils exer-

ceront un métier qui leur plaît, qui leur apporte joie et satisfaction. Trop de personnes aujourd’hui

déclarent ne pas aimer ce qu’elles font. J’imagine difficilement comment on peut se lever le matin

pour aller exercer un métier que l’on n’aime pas. N’est-ce pas dévalorisant et surtout décevant ?

Cela laisse beaucoup de regrets quand on fait le bilan de sa vie. Ainsi on voit des jeunes gens qui

sont encore au lycée créer leur propre entreprise sur Internet.

Cependant si l’on doit tout faire pour réaliser son rêve et sa passion, il convient de rester raison-

nable ; en effet, il ne s’agit pas d’avoir des rêves totalement irréalistes, fantaisistes. On ne doit pas

105

Page 100: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

non plus employer n’importe quel moyen pour parvenir à ses fins, car la fin ne justifie pas tous les

moyens. Certains sportifs, par exemple, vivent leur passion, veulent atteindre les sommets de la

gloire et de la richesse. Alors ils se dopent ou trichent. De tels comportements sont répréhensibles,

condamnables.

En conclusion, un rêve ou une passion donnent du sens à notre vie, nous stimulent, peuvent nous

permettre d’être heureux d’une certaine manière. Mais surtout pas à n’importe quel prix, au détri-

ment de notre santé ou en bafouant les règles essentielles de la morale, de la vie en société !

106

Page 101: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6, Sujet inédit

Ernest Pépin, Coulée d’or

Ernest Pépin, poète et romancier guadeloupéen, évoque son enfance et la naissance de son goût

pour la lecture et l’écriture.

C’est à cette époque qu’une maladie étrange fit des ravages dans mon cerveau.

Je contractai la rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et soir. Et lorsque toutes les lumières

étaient éteintes, je me confectionnais une tente avec mon drap et un balai et je m’usais les yeux

à la lueur d’une torche électrique. Le monde des histoires supplantait la réalité du monde. Je

m’y plongeais avec toute la passion d’un pêcheur de perles. J’épousais la vengeance du comte de5

Monte-Cristo. Je pleurais sur les malheurs de Gervaise. J’épuisais des chevaux avec d’Artagnan.

Le nez et le panache 1 de Cyrano de Bergerac devenaient mon nez et mon panache. Je me prenais

pour l’Aiglon, pour Mozart, pour le Cid. Sans avoir visité la France, j’avais respiré l’odeur de la

Beauce. J’avais habité les ports de Pierre Loti, j’avais entendu la chanson des cigales de la Pro-

vence d’Alphonse Daudet, j’avais plongé dans les égouts de Paris de Victor Hugo. La bibliothèque10

du collège était là, à portée de main et je m’y goinfrais comme les géants de Rabelais. [...]

Les livres n’étaient point des objets. Ils avaient une âme ! Ils avaient l’odeur des livres. Je humais,

je respirais à pleins poumons, je m’enivrais. Les livres avaient la sorcellerie des mots. Je m’exta-

siais, je jonglais, je copiais, j’apprenais, je me délectais. Les livres avaient une épaisseur et lorsque

l’histoire me paraissait trop belle et qu’il ne restait que peu de pages à lire, je ralentissais, je frei-15

nais, je prenais le temps d’épuiser l’épaisseur. Les livres avaient des secrets, des vices même. Ainsi

un livre d’anatomie troublait ma bonne conscience. Certains livres devaient se manier comme des

grenades explosives, d’autres comme des bouquets de fleurs, d’autres encore vous enveloppaient

voluptueusement comme des couvertures un jour de pluie. Il y avait des livres pour pleurer, des

livres pour rire, des livres pour faire peur, des livres pour vivre trop fort, trop vite, trop bien. Il y20

avait des illustrations qui m’attiraient, me repoussaient, me parlaient. Et je touchais la « peau »

d’un livre comme on caresse une fiancée. Un jour, j’en étais sûr, j’allais écrire !

Ernest Pépin, Coulée d’or, Gallimard, 1995.

1.Panache : (ici) bravoure, courage spectaculaire.

107

Page 102: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 En quoi le texte est-il autobiographique ?

Relevez au moins deux indices pour justifier

votre réponse.

2 De quelle étrange maladie souffre le person-

nage ? Justifiez votre réponse.

3 Que pensez-vous de l’attitude du narrateur

vis à vis des personnages de roman ? Est-il dis-

tant ou s’identifie-t-il à eux ? Développez votre

réponse en vous appuyant sur des indices pré-

cis.

4 « Et lorsque toutes les lumières étaient

éteintes, je me confectionnais une tente avec

mon drap et un balai et je m’usais les yeux à

la lueur de la torche électrique. »

a) À quel temps sont conjugués les verbes dans

cette phrase ?

b) Pourquoi ce temps est-il utilisé dans ce

contexte précis ?

5 « La bibliothèque du collège était là, à por-

tée de main et je m’y goinfrais comme les

géants de Rabelais. »

a) Dans l’expression, « je m’y goinfrais », à

quoi les livres sont-ils comparés ?

b) « je m’y goinfrais comme les géants de Ra-

belais. »Quelle image reconnaissez-vous ?Que

révèle-t-elle à propos du rapport qu’entretient

le narrateur avec les livres ?

6 « Je humais, je respirais à pleins poumons ».

Quel est le niveau de langue de chacun de ces

verbes ?

7 « Certains livres devaient se manier comme

des grenades explosives [...] un jour de pluie. »

a) Dans ce passage, relevez trois images utili-

sées par le narrateur pour parler des livres.

b) Expliquez ce que signifient ces deux images.

8 « Et je touchais la „peau“ d’un livre comme

on caresse une fiancée. » Comment comprenez-

vous cette phrase ?

9 Pouvez-vous faire des rapprochements avec

des livres que vous avez lus ou des films que

vous avez vus ? Expliquez ce qui vous fait pen-

ser à ces livres ou à ces films.

10 Quel sentiment le narrateur éprouve-t-il

pour les livres ? Développez votre réponse en

prenant appui sur les réponses que vous avez

précédemment données et sur l’ensemble du

texte.

II. Réécriture

Réécrivez de « Je contractai la rage de lire... » à « ... torche électrique. » en remplaçant « je » par

« nous » et faites toutes les modifications qui s’imposent.

108

Page 103: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet

III. Dictée

L’enfance avait l’immensité de la mer. Je croyais qu’elle ne finirait jamais, qu’elle serait toujours

cette communion de pleurs et de rires avec mes frères et sœurs. Cette éternelle conspiration contre

les grandes personnes. Cette connivence avec le présent. Cette fête permanente de la vie. « Quand

je serai grand », disais-je les mauvais jours mais je savais que les grandes personnes n’avaient

jamais été des enfants – sinon pourquoi nous battaient-elles quand nous faisions des bêtises ?...

Ernest Pépin, Coulée d’or, extrait Folio junior.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Comme Ernest Pépin une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous.

Vous raconterez d’abord dans quelles circonstances précises est née cette passion. Puis, vous pré-

ciserez ce qu’elle vous a apporté et ce qu’elle a changé dans votre vie. Insistez sur les émotions

liées à la pratique de cette activité.

Sujet de réflexion

Pourquoi lire ? Quelles émotions ressentons-nous en suivant les aventures des héros de romans ?

109

Page 104: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « En quoi le texte », « autobiographique », « Relevez », « deux indices », « pour

justifier votre réponse ».

Définition du mot-clé« autobiographique » : c’est un mot qui désigne un genre particulier.

Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur trois mots ou expressions du texte et sur les

connaissances que vous avez, vous devez expliquer les raisons pour lesquelles ce texte appartient

au genre autobiographique.

Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande

catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes.

äMobiliser ses connaissances

Indice du texte autobiographique :

– le narrateur est aussi le personnage principal et l’auteur du livre ;

– le texte évoque l’enfance d’un personnage, ses souvenirs, ses expériences ;

– le titre du livre dont le texte est extrait évoque lui aussi cette idée.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte et du paratexte (les éléments qui n’appar-

tiennent pas au texte lui-même comme le titre du livre dont est extrait le texte et l’introduc-

tion en italique qui précède le texte).

2. Aidez-vous de la rubrique « Mobiliser ses connaissances » car elle contient les indices sur

lesquels vous vous appuierez pour développer votre réponse.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « De quelle étrange », « maladie », « souffre le personnage », « Justifiez votre

réponse ».

Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots ou expressions qui soulignent la

maladie dont le personnage est atteint et les symptômes de cette maladie.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient à la maladie du personnage et à

ses symptômes.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-

nymes.

110

Page 105: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet Pas à pas

3

äComprendre la question

Expressions-clés : « Que pensez-vous », « l’attitude du narrateur vis à vis des personnages de

roman », « Est-il », « distant », « s’identifie-t-il à eux », « en vous appuyant sur des indices

précis ».

Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots ou expressions qui expliquent le

rapport que le narrateur entretient avec les personnages de roman. Vous devez porter un jugement

sur ce rapport : le narrateur prend-il du recul par rapport aux personnages ou au contraire vit-il

leurs aventures par procuration ?

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de la ligne 1 à la ligne 13.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’attitude du narrateur vis à vis

des personnages de roman.

3. Interrogez-vous : est-il plutôt distant ou au contraire s’identifie-t-il complètement aux per-

sonnages de romans qu’il lit ?

4

a) äComprendre la question :

Expressions-clés : « À quel temps », « sont conjugués les verbes ».

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du temps utilisé ici.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?

b) äComprendre la question :

Expressions-clés : « Pourquoi », « ce temps est-il utilisé », « dans ce contexte précis ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quelle est la valeur de ce temps dans ce

contexte précis.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quelle est la valeur de ce temps dans ce contexte précis ?

5

a) äComprendre la question :

Expressions-clés : « à quoi », « les livres sont-ils comparés ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer à quelle chose ou à quel objet sont com-

parés les livres.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : est-ce que le verbe « se goinfrer » est bien choisi pour parler des livres ? Dans

quel cas l’utilise-t-on ?

111

Page 106: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

b) äComprendre la question :

Expressions-clés : « image », « que révèle-t-elle », « du rapport qu’entretient le narrateur avec les

livres ».

Définition dumot-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style de l’analogie,

exprimant une comparaison. Une image, c’est un procédé qui consiste à rendre plus expressif et

plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors qu’elle a

un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la métaphore, la

personnification et l’allégorie.

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de l’image que vous reconnaissez et

expliquer ce qu’elle révèle à propos du rapport que le narrateur entretient avec les livres.

äProcéder par étapes

1. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant)

à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ? Si oui, il

s’agit alors d’une comparaison.

2. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’apparaisse le

comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui, il s’agit

d’une métaphore.

3. Est-ce que l’image attribue étrangement des comportements humains à un objet ou à un

animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.

4. Est-ce que l’image est une idée abstraite représentée concrètement par un personnage placé

dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.

5. Enfin, interrogez-vous : quel rapport le narrateur entretient-il avec les livres ?

6

äComprendre la question :

Expression-clé : « les niveaux de langue », « ces verbes », « humais », « respirais ».

Définition de l’expression-clé « niveau de langue » : selon la situation de communication, on

ne s’exprime pas de la même façon ; on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.

Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue »

äProcéder par étapes

1. Est-ce que ces verbes sont tous les deux utilisés dans le langage utilisé tous les jours ? Si

oui, il s’agit du niveau de langue courant.

2. Est-ce que ces verbes appartiennent au vocabulaire familier ? Si oui, il s’agit du niveau de

langue familier.

3. Est-ce que ces verbes sont rares, complexes, ou élaborés ? Si oui, il s’agit du niveau de

langue soutenu.

112

Page 107: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet Pas à pas

7

a) et b) äComprendre la question

Expressions-clés : « relevez trois images », « utilisées par le narrateur », « pour parler des livres »,

« expliquez ce qu’elle signifie ».

Définition dumot-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style de l’analogie,

exprimant une comparaison. Une image est un procédé qui consiste à rendre plus expressif et

plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors qu’elle a

un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la métaphore, la

personnification et l’allégorie.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire de cette phrase trois images et les refor-

muler avec vos propres mots.

äProcéder par étapes

Pour trouver les trois images, interrogez-vous : à quoi sont comparés les livres dans cette phrase ?

8

äComprendre la question

Expressions-clés : « Comment », « comprenez-vous cette phrase ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que signifie cette phrase.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : pourquoi cette phrase est-elle étrange ? Que signifie l’expression « la „peau“ du

livre » ? À quoi le livre est-il comparé ?

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « rapprochements », « livres que vous avez lus », « films que vous avez vus »,

« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des

films que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point

commun ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres que vous avez lus ou les

films que vous avez vus à l’école ou personnellement.

äMobiliser ses connaissances

Le rapprochement peut concerner le thème de la lecture.

Vous pouvez rapprocher ce texte avec d’autres textes qui mettent en scène le thème de la lecture.

Programme de troisième : Enfance de Nathalie Sarraute.

Le rapprochement peut également concerner le genre autobiographique et le thème de l’enfance

ou de l’adolescence.

Livres : au cours de votre année de troisième, vous avez étudié un récit ou des extraits qui traitent

du thème de l’enfance et d’adolescence : Colette, Sido, La Maison de Claudine ; Albert Cohen,

Le Livre de ma mère ; Nathalie Sarraute, Enfance ; Fred Uhlman, L’Ami retrouvé ; Hervé Bazin,

113

Page 108: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Vipère au poing ; Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes ; Romain Gary, La Promesse de l’aube ;

Italo Calvino, Le Baron perché ;Driss Chraïbi, La Civilisation, ma mère ! ;Camara Laye, L’Enfant

noir ; Amos Oz, Soudain dans la forêt profonde ; Annie Ernaux, La Place ; Tahar Ben Jelloun,

L’Enfant de sable ;Andreï Makine, Le Testament français.

Films : Persepolis, Marjane Satrapi ; Au revoir les enfants, Louis Malle ;Un secret, ClaudeMiller.

äProcéder par étapes

1. Choisissez un film et un livre auxquels vous fait penser ce texte.

2. Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez

choisis. Pour cela, rédigez ainsi :

En premier lieu, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, les

thèmes sont la lecture et la passion des livres. Puis vous expliquez en quoi le thème du film ou du

livre que vous avez choisi est le même que celui de l’extrait.

De plus, ce texte me fait penser au film/au livre qui s’appelle... car le genre et le thème abordé

sont les mêmes. En effet, il s’agit d’un récit/film qui évoque l’enfance et l’adolescence. Puis vous

expliquez en quoi le film/livre que vous avez choisi relève lui aussi du genre autobiographique et

en quoi il traite lui aussi le thème de l’enfance ou de l’adolescence.

äComprendre la question

Expressions-clés : « sentiment », « le narrateur éprouve-t-il », « pour les livres », « Développez

votre réponse », « en prenant appui sur les réponses que vous avez précédemment données », « sur

l’ensemble du texte ».

Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif dû à des émotions. Par exemple : la peur, la

crainte, la jalousie, la passion, l’amour, le bonheur.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent

de définir le sentiment que le narrateur ressent pour les livres en général.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive des réponses que vous avez données aux questions

précédentes.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au sentiment ressenti par

le personnage.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots.

Astuce : la question ne le précise pas, mais il faut développer trois idées différentes, illustrés de

trois mots ou expressions extraites du texte.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel « je » par le pronom per-

sonnel « nous » ».

114

Page 109: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom

personnel « nous ».

Cela engendre des modifications :

– au niveau des pronoms personnels : le pronom personnel de la première personne du singulier,

« je », qui désigne le narrateur se transforme en pronom personnel de la première personne du

pluriel, « nous » ;

– au niveau des déterminants possessifs de la première personne du singulier qui se transforment

en déterminants possessifs de la première personne du pluriel ;

– au niveau de la terminaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé simple et à l’imparfait ;

– au niveau des pronoms personnels qui accompagnent les verbes pronominaux.

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels « je » qui désignent le narrateur et transformez-les en

pronoms personnels « nous ».

2. Soulignez les verbes dont « je » est sujet et modifiez la terminaison des verbes. Modifiez

le pronom qui accompagne le verbe pronominal.

3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « je » et

transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent à « nous ».

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire. Je définis les mots-clés s’ils sont compliqués.

Ici, je souligne : « une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous »,

« dans quelles circonstances précises est née cette passion », « ce qu’elle vous a apporté et ce

qu’elle a changé dans votre vie », « Insistez sur les émotions liées à la pratique de cette activité ».

Définition du mot-clé « circonstances » : synonyme de « conditions ». Définir les circonstances

d’un événement, c’est définir le lieu et le temps d’un événement. C’est aussi éventuellement pré-

ciser l’identité des personnages présents.

115

Page 110: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Définition du mot-clé « émotion » : trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment

vif de surprise, de joie, de peur. Réaction affective d’assez grande intensité, provoquée par une

stimulation venue de l’environnement.

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « Vous raconterez ».

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte les conditions dans lesquelles est née

cette passion. J’explique pourquoi et comment cette passion m’a enrichi(e) et a changé ma vie.

J’explique les émotions que j’éprouve lorsque je pratique cette activité qui me passionne.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « vous raconterez », j’en déduis

que le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

Ici, je souligne « vous préciserez » et « Insistez ». Je sais aussi que mon texte narratif peut éven-

tuellement comporter des passages descriptifs dans lequel je décris ce que cette passion a changé

en moi. Je décris aussi les émotions que je ressens lorsque je pratique cette passion.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet. Ici :

– « une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous. » De quelle

passion puis-je parler ?

– « Vous raconterez d’abord dans quelles circonstances précises est née cette passion ». À quelle

occasion est née cette passion ? Où ? Quand ? Avec qui ?

– « ce qu’elle vous a apporté et ce qu’elle a changé dans votre vie ». Pourquoi cette passion a changé

ma vie ?Quels sont les sentiments que je ressens quand je pratique cette passion ?Qu’est-ce qu’elle

m’apporte d’un point de vue physique, moral et psychologique ?

– « les émotions liées à la pratique de cette activité ». Quelles sont les émotions que je ressens

quand je pratique cette activité ? Comment se manifeste cette émotion, sur mon visage et dans tout

mon corps ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Dans chaque paragraphe, il faudra utiliser la forme du récit et le pronom personnel « Je » :

– Dans le premier paragraphe, il faudra évoquer les circonstances au cours desquelles est née

cette passion : où ? quand ? avec qui ?

– Dans le deuxième paragraphe, vous expliquerez ce que cette passion vous a apporté et ce qu’elle

a changé dans votre vie.

– Dans le troisième paragraphe, vous exprimerez les émotions que vous procure cette passion ou

cette activité.

116

Page 111: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet Pas à pas

Vous utiliserez l’imparfait ou le passé simple.

Vousmobiliserez le lexique des sentiments, des sensations, des émotionsmais aussi celui du visage

et du corps.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « Pourquoi lire ? », « Quelles émotions ressentons-nous », « en suivant les aven-

tures des héros de romans ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition du mot-clé « pourquoi ? » : expression synonyme de « quelles sont les raisons ? ».

Définition du mot-clé « émotion » : trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment

vif de surprise, de joie, de peur. Réaction affective d’assez grande intensité, provoquée par une

stimulation venue de l’environnement.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un texte argumentatif qui montre pourquoi suivre les aventures de héros

nous enrichit et nous permet de ressentir diverses émotions.

117

Page 112: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Pourquoi lire ? Quelles émotions ressentons-nous en suivant les aventures des héros de ro-

mans ? » Quels sont les derniers romans qui m’ont passionné(e) ?

Quels sentiments ai-je ressentis pour les personnages de roman ? Pourquoi ?

Pourquoi suis-je si sensible aux personnages de romans ? Dans quelle mesure les personnages de

romans me font-ils réfléchir ?

Astuce : Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai

lus et aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Présentez le thème et la thèse.

Expliquez en quelques mots pourquoi il est important de lire.

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties.

Pour chacune des parties, il faudra trouver un argument et l’expliciter à l’aide d’un exemple.

Autant de parties que d’arguments (dans la limite de trois).

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure

votre devoir en une phrase qui montre en quoi il est enrichissant de lire et de suivre les aventures

d’un personnage.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman dans les programmes de collège

Programme de troisième : « Récit d’enfance et d’adolescence », Enfance, Nathalie Sarraute ; Le

Journal d’Anne Frank, Anne Frank.

Le thème de la lecture et des livres en général

Comme un roman, Daniel Pennac ; Si par une nuit d’hiver un voyageur, Italo Calvino ; La Petite

Chartreuse, Pierre Péju.

118

Page 113: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le sujet Pas à pas

Le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman sur Internet :

www.innovenjeu.wordpress.com/2012/02/09/les-cinq-avantages-cles-de-la-lecture/

www.franceinfo.fr/chroniques-modes-de-vie-2011-09-12-les-bienfaits-de-la-lecture-

561448-81-179.html

Vers la classe de seconde : le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman dans la littératureet sur Internet

Les Faux-monnayeurs, André Gide ; L’Art du roman, Milan Kundera.

www.site-magister.com/grouptxt4.htm

www.lemonde.fr/revision-du-bac/annales-bac/francais-premiere/le-personnage-de-roman-du-

heros-a-l-anti-heros-1-fra-02.html

Des citations sur le personnage de roman

« Ces personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de

nous-mêmes. » (François Mauriac, Le Romancier et ses personnages)

« Le roman, c’est une méditation sur l’existence au travers de personnages imaginaires. » (Milan

Kundera, L’Art du roman)

« Le thème de tout roman, c’est le conflit d’un personnage romanesque avec des choses et des

hommes qu’il découvre en perspective à mesure qu’il avance, qu’il connaît d’abord mal, et qu’il

ne comprend jamais tout à fait. » (Alain)

119

Page 114: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 Tout d’abord, ce texte est autobiographique

car le narrateur est aussi l’auteur et le person-

nage de ce texte comme le montre l’introduc-

tion : « Ernest Pépin, poète et romancier guade-

loupéen, évoque son enfance et la naissance de

son goût pour la lecture et l’écriture. » et l’utili-

sation du pronom personnel « je » dans les ex-

pressions suivantes : « mon cerveau » et « Je

contractai... », ainsi que « Un jour, j’en étais

sûr, j’allais écrire ! ». De plus, ce texte appar-

tient au genre autobiographique car le narrateur

évoque comment est née sa vocation d’écri-

vain : il rapporte ses souvenirs, ses sensations

et ses sentiments comme en témoigne la phrase

suivante : « Ils avaient l’odeur des livres. Je hu-

mais, je respirais à pleins poumons, je m’en-

ivrais ».

2 Le narrateur souffre de la maladie de la lec-

ture : « Je contractai la rage de lire, de tout

lire, de lire matin, midi et soir. » Elle se ma-

nifeste par le besoin constant et très fort de lire,

à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit,

de lire toutes sortes de livres (romans, pièces de

théâtre, ouvrages d’anatomie).

3 Le narrateur éprouve le même désir de ven-

geance que le comte de Monte-Cristo comme

le souligne l’expression suivante. « J’épousais

la vengeance du comte de Monte-Cristo. » Il

se transforme physiquement et psychologique-

ment en Cyrano de Bergerac comme le prouve

la phrase suivante : « Le nez et le panache

de Cyrano de Bergerac devenaient mon nez et

mon panache. » Enfin, il est capable de prendre

l’identité de multiples personnages comme en

témoigne la phrase suivante : « Je me prenais

pour l’Aiglon, pour Mozart, pour le Cid. » In-

contestablement, le narrateur éprouve passion,

vengeance, chagrin, panache (bravoure) ; il dé-

sire vivre les aventures et les sentiments des hé-

ros des romans qu’il lit. Le narrateur s’identifie

aux personnages de ses lectures :Monte-Cristo,

l’Aiglon, le Cid, d’Artagnan, Cyrano et il vit

ces aventures par procuration.

4 a) Le temps employé dans cette phrase est

l’imparfait.

b) Il a ici une valeur répétitive. Il peut aussi

avoir une valeur descriptive car il évoque des

faits et actions d’arrière-plan.

5 a) Les livres sont comparés à de la nourri-

ture. En effet le verbe « se goinfrer » signifie

« manger quelque chose avec avidité ».

b) L’image utilisée est une comparaison. Le

narrateur se compare à des géants de Rabelais.

Cela montre qu’il lit beaucoup de livres et qu’il

les lit avec avidité, comme les géants de Rabe-

lais qui, eux, mangent beaucoup et avec avidité

aussi.

6 « Respirer » appartient au niveau de langue

courant, « humer » au niveau soutenu.

7 a) Les trois images sont : « Certains livres

devaient se manier comme des grenades explo-

sives », « comme des bouquets de fleurs » et

« comme des couvertures de jour de pluie ».

b) La première image montre que certains

livres doivent être maniés avec précaution, la

deuxième image montre que certains livres

doivent être manipulés avec attention et déli-

catesse. Enfin la troisième image montre que

les livres apportent de la chaleur et une certaine

protection à celui qui les lit.

8 Le narrateur éprouve une sorte d’amour, de

passion pour les livres ; l’objet livre est comme

un corps, la couverture est comme une « peau »,

l’intérieur comme une « âme ». Il aime le livre

comme il aimerait une femme.

9 Le narrateur éprouve une réelle passion

120

Page 115: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le corrigé

pour la lecture qui devient une addiction. En ef-

fet, il souffre de la maladie de la lecture comme

en témoigne l’expression : « Je contractai la

rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et

soir. » Cette passion est visible notamment dans

son besoin insatiable de lire, à n’importe quelle

heure du jour ou de la nuit. Il veut lire toutes

sortes de livres (romans, pièces de théâtre, ou-

vrages d’anatomie).

De plus, il est tellement passionné par les des-

tins des personnages qu’il s’identifie totale-

ment à eux : il éprouve la même passion, la

même vengeance, le même chagrin et le même

panache (bravoure) que les personnages de

Monte-Cristo, de Cyrano, de l’Aiglon, du Cid

et de D’Artagnan. Enfin, le narrateur éprouve

un amour démesuré pour les livres, aisément

assimilable à une passion amoureuse. En effet,

l’objet livre est comme un corps, la couverture

est comme une « peau », l’intérieur comme une

« âme ». Il aime le livre comme il aimerait une

femme.

II. Réécriture

Nous contractâmes la rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et soir. Et lorsque toutes les

lumières étaient éteintes, nous nous confectionnions une tente avec notre drap et un balai et nous

nous usions les yeux à la lueur d’une torche électrique.

III. Dictée

Le texte est un autre extrait de Coulée d’or, d’Ernest Pépin. Nous retrouvons ici les caractéris-

tiques du récit autobiographique : récit à la 1re personne, temps du passé (imparfait, passé simple),

sensations et sentiments.

Le temps dominant est l’imparfait de l’indicatif ; les verbes s’accordent avec leur sujet :

– 1re personne du singulier (terminaison –ais) : « Je croyais... », « disais-je », « je savais » ;

– 3e personne du singulier (terminaison –ait) : « L’enfance avait... » ;

– 1re personne du pluriel (terminaison –ions) : « nous faisions » ;

– 3e personne du pluriel (terminaison –aient) : « battaient-elles » (le sujet est inversé).

Deux verbes sont conjugués au conditionnel présent, 3e personne du singulier (terminaison –rait) :

« elle ne finirait », « elle serait ».

Un verbe est conjugué au futur simple, à la 1re personne du singulier : « je serai ». Il ne faut pas

confondre cette forme avec le conditionnel présent : je serais.

Le verbe « être » est conjugué au plus-que-parfait de l’indicatif : « les grandes personnes n’avaient

jamais été ».

Les adjectifs qualificatifs s’accordent en genre (masculin/ féminin) et en nombre (singulier/ plu-

riel) avec le nom qu’ils qualifient : « Cette éternelle conspiration... » (féminin singulier), « Cette

fête permanente... » (féminin singulier), « les mauvais jours » (masculin pluriel), « les grandes

personnes » (féminin pluriel).

Certains mots comportent une consonne redoublée : « immensité », « communion »,

« personnes », « connivence », « battaient ». D’autres mots se terminent par une consonne que

121

Page 116: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

l’on n’entend pas ; en les mettant au féminin, en cherchant leur origine ou des mots de la même

famille, on peut identifier cette consonne : « jamais » (déjà + mais), « toujours » (tous les jours),

« présent » (présente, présenter), « grand » (grande, grandeur), « enfant » (enfanter, enfantement),

« quand » (latin quando).

Plusieurs noms sont au pluriel, comme l’indique le déterminant qui les précède : « ... mes frères

et sœurs. », « les grandes personnes », « les mauvais jours », « des enfants », « des bêtises ».

Il convient aussi d’écouter attentivement les liaisons : par exemple, frères et, des enfants.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Depuis une dizaine d’années, j’anime un club de théâtre dans le collège où j’enseigne l’histoire-

géographie. J’essaie de transmettre cette passion aux jeunes, comme on me l’a transmise quand

j’étais enfant. J’étais alors âgé de douze ou treize ans. J’habitais, dans le nord de la France, une

ville minière qui comptait plusieurs fanfares, une harmonie, des chorales. De nombreux mineurs

jouaient d’un instrument de musique ; la plupart du temps leurs enfants prenaient la relève. Or, un

des professeurs de l’école de musique communale, joueur de basson, qui était comptable de son

métier, habitait près de chez moi. Il animait aussi un cours de diction où les enfants apprenaient

à réciter, à déclamer des textes poétiques, à jouer des saynettes. Un jour, il me demanda si j’étais

intéressé par le théâtre : il montait une petite troupe amateur, Les Artisans, et il recrutait car il

projetait de jouer une comédie et il avait besoin d’un garçon, plutôt grand, pour jouer le rôle d’un

groom. J’étais un enfant grand pour mon âge, mais plutôt timide et réservé. M. Salmon sut sans

doute se montrer convaincant car j’acceptai sa proposition. Quelle aventure ! Je n’avais rien d’un

comédien ! J’ignorais tout de cet art. Commença alors mon apprentissage.

J’appris à me déplacer sur une scène, à sentir mon corps, à le connaître, à le solliciter, à ne plus être

embarrassé par lui. Je faisais aussi de nombreux exercices vocaux, un peu comme les vocalises

d’un chanteur. Il n’est pas facile de poser sa voix, de hausser le ton sans la fatiguer. Je me souviens

que le plus difficile, c’étaient les exercices d’articulation. « Didon dîna, dit-on, du dos dodu d’un

dodu dindon ». Il fallait dire des phrases pleines de pièges de ce type sur un rythme de plus en plus

rapide. Quel galimatias parfois ! Je bafouillais des mots qui devenaient vite incompréhensibles.

Pourtant à force de travail et de persévérance, j’arrivais à varier le rythme de ces phrases sans

bafouiller. Le fait de parler devant les autres membres de la troupe, de mieux maîtriser mon corps

et ma voix, me fit perdre ma timidité, me donna confiance et assurance. Je n’avais plus peur de

prendre la parole en public.

Puis vint le moment de monter la pièce, une pièce d’Eugène Labiche, dont j’ai oublié le titre. L’ac-

tion se passait dans un hôtel. Et moi, je devais jouer le groom, c’est-à-dire un employé d’hôtel en

livrée rouge et calot rouge, qui ouvre et ferme la porte de l’ascenseur, de l’hôtel, qui accueille

les clients, etc. Mon rôle n’était pas important mais j’apparaissais dans plusieurs scènes et j’avais

quand même plusieurs répliques. Je dus apprendre mon texte par cœur, retenir tous les dépla-

cements, les gestes, les intonations, etc. Je me débrouillais pas mal du tout pour un amateur et

122

Page 117: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 6 – Le corrigé

un débutant. Les répétitions furent nombreuses. Il fallut aussi essayer le costume, jouer dans les

décors... Vint enfin la première représentation.

Par le petit trou du rideau de scène, nous jetions des coups d’œil furtifs et inquiets. Je découvrais

ce qu’on appelle le trac. J’avais chaud, je transpirais puis une sueur glacée coulait dans mon dos.

Je frissonnais... J’avais l’impression d’avoir tout oublié : mon texte, les jeux de scène, les mou-

vements... Les trois coups résonnèrent... Le rideau se leva et à ce moment-là... mêlée au trac, une

sensation extraordinaire de puissance, de plaisir... Il est difficile de se souvenir avec précision

de toutes les sensations mais je savais que cette expérience, face à un public que l’on devine à

peine, que l’on sait présent, attentif, je voulais qu’elle se répète d’autres fois. Le temps vola et la

pièce était déjà finie. Tous les comédiens vinrent saluer. Les applaudissements ! C’était génial, et

pas seulement dans mes souvenirs d’enfant. Aujourd’hui encore l’émotion est la même, toujours

intacte, comme la première fois.

C’est extraordinaire de pouvoir vivre plusieurs vies, d’incarner des personnages qui vous res-

semblent ou qui sont très différents de vous. On vit des aventures humaines qui vous enrichissent,

qui développent votre sensibilité, votre connaissance de l’âme et du cœur. C’est ainsi qu’est née

cette passion du théâtre, par hasard, grâce à un homme ordinaire en apparence mais qui brûlait de

cet amour de la scène. Pendant quinze ans j’ai partagé la destinée de cette petite troupe, puis j’ai

intégré une troupe plus importante mais je n’ai jamais oublié ces années.

Maintenant j’essaie de communiquer ma passion aux jeunes de mon collège et ça marche. Je sens

chez certains la même flamme, une petite flamme qui grandit. Je sais qu’ils en tireront profit car

c’est une expérience qui marque, qui vous change. Mais la passion pour la musique, pour le sport,

pour la peinture... c’est pareil. L’essentiel n’est-il pas d’avoir une passion et surtout de la vivre

pleinement, intensément ?

Sujet de réflexion

Pour ma part, j’aime lire car je peux m’identifier au personnage, au héros, à l’héroïne du roman.

Ainsi, je vis les aventures qu’il vit, je ressens ses impressions, ses émotions : la peur, quand je lis les

nouvelles fantastiques de Maupassant, comme Le Horla, La Peur ou certains romans de Stephen

King. J’adore le frisson qui me parcourt, qui me glace le sang, alors que je suis tranquillement

assis dans un fauteuil ou confortablement allongé sur mon lit. Grâce à la lecture, je vis plusieurs

vies, par procuration, certes, mais des vies intenses, aventureuses, tristes, heureuses... Mon être

s’enrichit car dans ma vie quotidienne, jamais je ne ressentirai autant d’émotions diverses, par

exemple celles de Patricia, dans le récit autobiographique Je ne veux plus jamais avoir treize

ans. Patricia Bullit évoque les rapports difficiles qu’elle entretient avec ses parents et sa sœur,

ses espoirs, ses impatiences, ses rêves d’adolescente. La lecture remplit aussi une fonction de

consolation en partageant les épreuves de tel ou tel personnage dont nous nous sentons proche.

De plus, je découvre des personnalités qui me ressemblent parfois ou auxquels j’aimerais ressem-

bler, ou au contraire des personnages que je n’aimerais pas du tout être. Quelquefois, jem’interroge

car je me demande si je peux, si je dois m’identifier au personnage, ce qui entraîne une profonde

interrogation sur la vie, la nature humaine et les actions des hommes. Je peux alors mieux orienter

ma vie, mieux me connaître, mieux construire ma personnalité grâce à ce ressenti, à ces héros ou

123

Page 118: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

ces anti-héros, à ces personnes réelles qui racontent leur vie, dont on raconte la réalité vécue. Par

exemple Journal d’Anne Frank et Léon sont des œuvres qui m’ont beaucoup touché. Dans ce se-

cond récit, Léon Walter Tillage se souvient de son destin d’enfant noir dans le sud des États-Unis,

de la ségrégation, des brimades infligées par les Blancs. Seule la lecture me permet d’approcher

les sentiments de ces enfants confrontés au racisme et à la violence. Et c’est logique puisque les

romans par exemple, avec une histoire bien ficelée, suscitent les émotions qu’ils s’étaient fixés

comme effet : le lecteur peut difficilement contrôler tout le temps ses sensations face à un per-

sonnage dont les aventures le font passer du bonheur au malheur ou inversement, en vivant de

nombreuses péripéties !

Lire, c’est vraiment frémir un peu ou beaucoup de plaisir, d’impatience. Eh bien, oui, c’est vrai.

La lecture est une rencontre : on rencontre un auteur, des personnages, des existences, qui font

éprouver des émotions comme dans la vraie vie, qui permettent de découvrir des valeurs comme la

liberté, la solidarité, le respect... Lire, c’est développer sa sensibilité, ou tout simplement assumer

sa sensibilité d’être humain. Le cinéma, par sa capacité à raconter une histoire, à susciter les

émotions, ressemble à la littérature sur ce point.

124

Page 119: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7, Sujet inédit

Texte d’Irène Némirovsky, Le vin de solitude

Hélène, âgée de quinze ans, vient de quitter la Russie après la Révolution et séjourne en Finlande,

en plein hiver. Elle a fait la connaissance de Fred Reuss, un jeune homme. Ils ont trouvé un petit

traîneau dans un hangar.

Ils grimpèrent tous les deux derrière le traîneau et le lancèrent dans la neige. Il dégringola la pente,

allant de plus en plus vite ; le vent soufflait aux oreilles et les cinglait cruellement.

« Attention, attention », criait Fred, et ses joyeux éclats de rire sonnaient dans l’air pur et glacé.

« Attention ! L’arbre ! La pierre ! Nous tombons ! Nous sommesmorts ! Tenez-vous bien, Hélène...

Frappez la terre du pied ! Comme cela ! Encore ! Encore !... Plus vite... Oh ! C’est délicieux... »5

La respiration coupée, ils glissaient sans bruit avec une vitesse vertigineuse de songe, le long de

la pente, le long du blanc chemin de glace dans la plaine. Ils roulèrent jusqu’au moment où le

traîneau eut heurté une racine d’arbre et versé ses passagers dans la neige. Dix fois, cent fois,

sans se lasser, ils recommencèrent, hissant le traîneau jusqu’au haut de la côte et se laissant glisser

ensuite le long de la pente gelée.10

Hélène sentait le souffle ardent du jeune homme dans son cou ; le froid cruel lui arrachait des

larmes qui coulaient sur son visage sans qu’elle pût les essuyer : le vent de la course les séchait

sur ses joues. Comme des enfants, ils poussaient tous deux des cris aigus, joyeux, qui s’exhalaient

d’eux sans qu’ils en eussent conscience et ils frappaient le sol gelé. Le petit traîneau bondissait

alors et dévalait la colline comme une flèche. Enfin, Fred dit :15

« Écoutez, ça ne va pas assez vite. Ce qu’il faudrait, c’est un vrai traîneau.

– Comment faire ? dit Hélène, la dernière fois nous l’avons abîmé et le cocher, depuis, se méfie

et ferme à clef la remise. Mais ici, dans le hangar, j’en ai vu un... »

Ils retournèrent en courant vers le hangar, prirent le plus beau des traîneaux, doublé de rouge et

bordé d’un rang de grelots. Ils eurent quelque peine à le faire descendre, mais une fois l’élan20

donné, rien au monde ne pouvait se comparer à la rapidité de sa course ; la neige volait dans leurs

visages, entrait dans leurs bouches entr’ouvertes, haletantes, les aveuglait, cinglait leurs joues.

Hélène ne voyait plus rien. La blancheur étincelante de la plaine fulgurait 1 sous les rayons du

soleil d’hiver ardent et rouge, qui allumait sur la neige un feu écarlate. Peu à peu, cependant, il

pâlit, devint rosé.25

« Quelle ivresse ! » songea Hélène. Ils ne comptaient plus leurs chutes ; enfin, après l’une d’elles

qui les jeta au fond d’un ravin et d’où ils sortirent avec peine, les joues griffées par les aiguilles

de glace, Reuss, qui pleurait à force de rire, dit :

« Nous allons nous casser la tête, c’est clair ! Reprenons nos paisibles traîneaux finlandais.

– Jamais de la vie ! Rouler dans la neige, c’est ce qu’il y a de plus amusant. »30

Irène Némirovsky, Le Vin de solitude, Éditions Albin Michel, 1935 (pages 31 à 33).

1.Fulgurer : briller comme l’éclair, d’un éclat vif et passager (du latin fulgurare, faire des éclairs).

125

Page 120: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 Où se déroule la scène ? Justifiez votre ré-

ponse.

2 Montrez que la nature finlandaise est ici à la

fois hostile et belle. Justifiez votre réponse en

relevant plusieurs mots ou expressions.

3 « Attention ! L’arbre ! La pierre ! »

a) Quelle est la particularité grammaticale de

ces trois phrases ?

b)Quel sentiment traduit ces trois phrases ?

4 « Tenez-vous bien, Hélène... Frappez la

terre du pied ! »

a) Quel est le mode des verbes et à quoi sert-il ?

b) Qui prononce ces phrases ? Qu’est-ce que

cela montre à propos du personnage ?

c)À quel moment les rôles s’inversent ?

5 Expliquez l’expression « une vitesse verti-

gineuse de songe ».

6 « Le petit traîneau bondissait alors et déva-

lait la colline comme une flèche. »

a) Relevez et identifiez la figure de style.

b) Expliquez-la : que met ainsi le narrateur en

valeur ?

7 Pour quelles raisons Fred et Hélène

trouvent-ils ce jeu amusant ? Justifiez votre

réponse en citant le texte.

8 Justifiez l’emploi de l’imparfait de l’indi-

catif de « Hélène sentait... » à « comme une

flèche ».

9 Selon vous, quel sentiment dominant

éprouvent les deux personnages ? Justifiez

votre réponse.

10 Question de synthèse. Montrez que les

deux jeunes gens cherchent à atteindre les li-

mites du jeu. Développez une réponse en vous

appuyant sur l’ensemble du texte.

II. Réécriture

Vous réécrirez le passage qui va de « Ils retournèrent... » à « ... cinglait leurs joues. » en remplaçant

« ils » par « nous » et en transposant les temps au futur de l’indicatif. Vous effectuerez toutes les

modifications nécessaires.

III. Dictée

On entend souvent dire : « Si j’avais ceci, si j’avais cela, je serais heureux », et l’on prend l’habitude

de croire que le bonheur réside dans le futur et ne vit qu’en conditions exceptionnelles. Le bonheur

habite le présent et le plus quotidien des présents ; il faut dire : « J’ai ceci, j’ai cela, je suis heureux. »

Et même dire : « Malgré ceci et malgré cela, je suis heureux. » Les éléments du bonheur sont

simples, et ils sont gratuits, pour l’essentiel. Ceux qui ne sont pas gratuits finissent par donner

une telle somme de bonheurs différents qu’au bout du compte ils peuvent être considérés comme

gratuits.

Jean Giono, La Chasse au bonheur, Gallimard, 1988.

126

Page 121: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le sujet

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Vous avez, vous aussi, au cours d’un jeu, partagé un bonheur intense avec un(e) ou des cama-

rade(s). Racontez, en prenant soin de décrire le jeu lui-même et d’exprimer les sentiments que

vous avez éprouvés.

Sujet de réflexion

Peut-être avez-vous déjà constaté que de nombreuses personnes aiment assister à des spectacles

dangereux ou pratiquer des sports extrêmes. Pensez-vous que la prise de risque de ces personnes

soit justifiée ou trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ?

Développez votre point de vue en exposant vos arguments que vous illustrerez d’exemples. Pensez

à combattre les arguments opposés à votre point de vue en montrant pourquoi, selon vous, ils ne

sont pas valables.

127

Page 122: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « Où », « quand », « se déroule la scène ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui expriment le

lieu et le moment de l’action.

Astuce : vous pouvez vous aider du paratexte.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez un indice de temps et un indice de lieu.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « Montrez », « la nature finlandaise », « hostile », « belle », « Justifiez votre

réponse », « en relevant plusieurs mots ou expressions ».

Définition du mot-clé « hostile » : se dit d’un milieu, d’un environnement dans lequel l’homme

est soumis à des agressions physiques (pression, bruit, température, rayonnement).

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui

montrent que l’homme est soumis à des agressions physiques causées par l’environnement et des

mots ou expressions qui soulignent au contraire la beauté de la nature finlandaise.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent que les personnages subissent des

agressions physiques causées par une nature hostile.

3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent aussi la beauté de la nature fin-

landaise.

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « la particularité grammaticale de ces trois phrases ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ces phrases sont étranges et en

quoi elles ne respectent pas le modèle habituel de la phrase que l’on rencontre traditionnellement :

sujet - verbe - complément.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : pourquoi cette phrase est-elle étrange ? Pourquoi ne respecte-t-elle pas le

modèle de phrase connu ?

2. Interrogez-vous : quel type de phrase reconnaissez-vous ?

128

Page 123: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le sujet Pas à pas

– Est-ce que cette phrase est une affirmation et est-ce qu’elle se termine par un point ? Si oui, alors

c’est une phrase de type affirmatif.

– Est-ce que cette phrase est une question posée à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine par un

point d’interrogation ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.

– Est-ce que cette phrase est un ordre ou un conseil donné à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine

par un point d’interrogation ou un point ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.

– Est-ce que cette phrase exprime un sentiment ou une émotion et est-ce qu’elle se termine par un

point d’exclamation ? Si oui, alors c’est une phrase de type exclamatif.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « sentiment », « traduit », « ces trois phrases ».

Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif lie à certaines émotions.

Ex. : la peur, la joie.

Explication des expressions-clés : vous devez nommer le sentiment que traduisent ces trois

phrases.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture du deuxième paragraphe.

2. Interrogez-vous : quel sentiment souhaite exprimer le personnage lorsqu’il prononce ces

trois phrases ?

4

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « le mode des verbes », « à quoi sert-il ».

Définition de l’expression-clé « le mode verbal » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon

dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action

réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom dumode et expliquer le type d’action

qu’il permet d’exprimer ici. Vous devez donc donner sa valeur.

äMobiliser ses connaissances

Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des

terminaisons de l’imparfait.

Astuce pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ ».

Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des

terminaisons de l’imparfait.

äProcéder par étapes

1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?

(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)

129

Page 124: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-

pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)

3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation

est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du

mode conditionnel.)

4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?

Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses

sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors

il s’agit du mode subjonctif.)

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Qui », « prononce », « ces phrases », « Qu’est-ce que cela montre », « à

propos du personnage ».

Explication des expressions-clés : vous devez préciser l’identité du personnage qui exprime ces

conseils.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture du deuxième paragraphe.

2. Aidez-vous du contexte et interrogez-vous : quel est le personnage qui prononce ces

phrases ?

c) äComprendre la question

Expressions-clés : « À quel moment », « les rôles s’inversent ».

Explication des expressions-clés : vous devez préciser le moment à partir duquel Fred cesse de

mener le jeu au profit d’Hélène.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte de la ligne 19 à la fin du texte.

2. Repérez et relevez des expressions qui montrent que c’est Hélène qui mène désormais le

jeu.

5

äComprendre la question

Expression-clé : « Expliquez l’expression ».

Explication de l’expression-clé : vous devez donner le sens de cette expression.

äProcéder par étapes

1. Donnez la définition des mots « vitesse », « vertigineuse » et « songe ».

2. Procédez à une relecture attentive du troisième paragraphe.

3. Appuyez-vous sur le contexte, sur des expressions contenues dans le paragraphe et

interrogez-vous : pourquoi est-il question d’une vitesse vertigineuse de songe ?

130

Page 125: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le sujet Pas à pas

6

a) äComprendre la question

Expression-clé : « figure de style ».

Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Expliquez-la », « que met ainsi le narrateur en valeur ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’idée sur laquelle le narrateur souhaite

insister en utilisant cette figure de style.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : sur quelle idée souhaite insister le narrateur ?

7

äComprendre la question

Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « Fred et Hélène », « trouvent-ils ce jeu amusant »,

« Justifiez votre réponse », « en citant le texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire sur des mots ou expressions qui vous per-

mettent d’expliquer pourquoi les deux personnages trouvent ce jeu agréable et divertissant.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Interrogez-vous : dans les paroles des personnages, quels sont les mots ou les expressions

qui montrent que les deux personnages trouvent ce jeu amusant ?

8

äComprendre la question

Expression-clé : « Justifiez l’emploi de l’imparfait de l’indicatif ».

Définition de l’expression-clé : synonyme de l’expression « donnez la valeur de l’imparfait ».

Explication de l’expression-clé : vous devez préciser la valeur de l’imparfait dans ce contexte

particulier.

äProcéder par étapes

1. L’imparfait permet-il de décrire un décor, d’exprimer une action secondaire ou d’arrière-

plan ? (Si oui, alors ils ont une valeur descriptive.)

2. L’imparfait permet-il d’exprimer une action qui se répète ? (Si oui, alors il a une valeur

répétitive.)

3. L’imparfait permet-il d’exprimer une hypothèse ? Est-il précédé du mot « si » ? (Si oui,

alors il a une valeur hypothétique.)

131

Page 126: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

4. L’imparfait permet-il d’exprimer une action qui dure ? (Si oui, alors il a une valeur d’as-

pect.)

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « quel sentiment dominant », « éprouvent », « les deux personnages ».

Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif lié à certaines émotions. Ex. : la peur, la joie,

la tristesse...

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui vous per-

mettent d’expliquer ce que les personnages ressentent. Puis vous devez donner le nom de ce sen-

timent.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expriment ce que les personnages res-

sentent.

3. Proposez le nom d’un sentiment qui décrit au mieux ce qu’ils ressentent.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « Montrez », « les deux jeunes gens », « cherchent à atteindre les limites du

jeu ».

Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur des mots ou expressions du texte, vous

devez montrer que le jeu peut devenir dangereux.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des expressions qui montrent que le jeu peut devenir dangereux.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-

nymes.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Vous réécrivez » « en remplaçant « ils » par « nous » », « en transposant les

temps au futur de l’indicatif ».

Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « ils » en pronom

personnel « nous ». Vous devez transformer les verbes conjugués au passé simple et à l’imparfait

en verbe conjugués au futur.

Cela engendre des modifications :

132

Page 127: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le sujet Pas à pas

– au niveau des pronoms personnels de la troisième personne du pluriel qui désignent les deux

enfants (« ils ») qui se transforment alors en pronoms personnels de la première personne du

pluriel (« nous ») ;

– au niveau des déterminants possessifs de la troisième personne du pluriel qui se transforment

en déterminants possessifs de la première personne du pluriel ;

– au niveau de la conjugaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé simple et à l’imparfait,

qui se transforment en verbes conjugués au futur.

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels « ils » qui désignent les deux enfants et transformez-les

en « nous ».

2. Soulignez les verbes dont « nous » est sujet et transformez les verbes conjugués au passé

simple en verbes conjugués au futur.

3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « ils » et

transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « nous ».

4. Soulignez tous les autres verbes conjugués et faites une flèche vers leurs sujets respectifs.

5. Modifiez la conjugaison des verbes (du passé simple au futur).

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « Vous avez, vous aussi, au cours d’un jeu, partagé un bonheur intense avec un(e)

ou des camarade(s) ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « Racontez ».

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un jeu auquel j’ai joué avec un ou des

camarades et au cours duquel je me sentais heureux et content.

133

Page 128: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Racontez », j’en déduis que le

type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

Ici, je souligne aussi « exprimer les sentiments que vous avez éprouvés ». Je conjugue les verbes

au passé simple et à l’imparfait.

Et aussi « en prenant soin de décrire le jeu lui-même ». Je sais que mon texte comportera des

passages descriptifs. Je conjugue les verbes à l’imparfait.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « en prenant soin de décrire le jeu lui-même ». Quel est ce jeu ? Comment s’organise-t-il ?

Quel est son but ? Quels sont le ou les camarades avec lesquels j’y joue ?

Et, « partagé un bonheur intense avec un(e) ou des camarade(s) », « exprimer les sentiments que

vous avez éprouvés ». Quelles sont les étapes du jeu qui me procurent un bonheur intense ? Ce

bonheur intense, comment se manifeste-t-il au cours du jeu ? Quels sont les états physiques et

les actions qui témoignent de ce bonheur intense ? Quels sont les différents sentiments que j’ai

éprouvés à cette occasion ?

Astuce : pour trouver des idées, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai lus et

aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Paragraphe, type et forme du

texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Paragraphe 1

Récit/Description

Pronom personnel

« je » ou « nous »

Les circonstances du jeu (où ?

quand ? qui ?).

La description du jeu.

L’imparfait et/ou le passé

simple.

Paragraphe 2

Récit

Pronom personnel

« je »

Les sentiments que j’ai

éprouvés et notamment le

bonheur intense.

L’imparfait ou le passé simple.

Le lexique des sensations et des

sentiments.

Des synonymes du mot

bonheur.

Des phrases exclamatives pour

exprimer ce bonheur.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

134

Page 129: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le sujet Pas à pas

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « de nombreuses personnes aiment assister à des spectacles dangereux ou pratiquer

des sports extrêmes », « Pensez-vous que la prise de risque de ces personnes soit justifiée ou

trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ? »

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « sports extrêmes » : un « sport extrême » est un terme populaire dé-

signant une activité sportive particulièrement dangereuse, pouvant exposer à des blessures graves

en cas d’erreurs dans son exercice. Ces sports peuvent se pratiquer sur mer, dans le ciel ou sur terre.

Ils impliquent souvent vitesse, hauteur, engagement physique, ainsi qu’un matériel spécifique.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. En témoignent les expressions « Développez votre point

de vue en exposant vos arguments que vous illustrerez d’exemples » et « Pensez à combattre

les arguments opposés à votre point de vue en montrant pourquoi, selon vous, ils ne sont pas

valables. »

Définition de l’expression-clé « combattre les arguments » : vous devez exposer une thèse adverse

mais sans contredire ce que vous défendez dans la première partie de votre devoir.

5. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un texte argumentatif composé de deux parties : dans la première partie,

je dois exposer des arguments en faveur des sports extrêmes puis, dans la deuxième partie, je dois

combattre ces arguments et expliquez qu’il vaut mieux choisir la prudence.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Peut-être avez-vous déjà constaté que de nombreuses personnes aiment assister à des spec-

tacles dangereux ou pratiquer des sports extrêmes. Pensez-vous que la prise de risque de ces per-

sonnes soit justifiée ou trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ? » Quels sont les avan-

135

Page 130: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

tages des différents sports extrêmes ? Pourquoi est-il agréable de faire ou d’assister à un sport

extrême ? Que cela peut-il nous apporter ? Quels sont les dangers et les risques que courent les

gens qui pratiquent un sport extrême ? Pourquoi vaut-il mieux choisir la prudence ?

Astuce : Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai

lus et aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Expliquez le thème et la thèse.

Définissez l’expression « sport extrême » et expliquez pourquoi les gens aiment bien y assister.

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter trois parties. Dans les deux premières, vous montrerez les avantages des sports

extrêmes et leurs côtés positifs. Dans la dernière, vous nuancerez la thèse précdemment défendue

pour montrer que les sports extrêmes ont égamelent des inconvénients et peuvent présenter des

risques.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple.

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des modélisateurs qui expriment la possibilité (peut-être, il est possible, il est nécessaire...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure

votre devoir en une phrase qui montre qu’il vaut mieux préférer la prudence.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Les sports extrêmes sur Internet :

http ://www.lemonde.fr/sports-extremes-insolites/

http ://tpesportextreme.e-monsite.com/pages/3-le-danger-des-sports-extremes/

http ://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Histoire/Passecompose/sportsx.htm

136

Page 131: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le corrigé

I. Questions

1 La scène se déroule en hiver, en Finlande,

comme le précisent les lignes d’introduction et

quelques passages du texte : « dans la neige »,

« chemin de glace dans la plaine », « les rayons

du soleil d’hiver », « nos paisibles traîneaux

finlandais ».

2 La nature finlandaise est hostile : « le vent

soufflait aux oreilles et les cinglait cruelle-

ment », « glacé », « blanc chemin de glace »,

« neige », « pente gelée. », « le froid cruel lui

arrachait des larmes », « sol gelé », « aveuglait,

cinglait leurs joues », « griffées par les aiguilles

de glace ». Elle est belle également : « air pur »,

« La blancheur étincelante de la plaine fulgu-

rait », « les rayons du soleil d’hiver ardent et

rouge, qui allumait sur la neige un feu écarlate.

Peu à peu, cependant, il pâlit, devint rosé ».

3 a) Ces trois phrases sont particulières gram-

maticalement car ce sont des phrases sans verbe

(des phrases dites nominales). Ce sont aussi des

phrases de type exclamatif.

b) Elles traduisent l’état d’euphorie, d’exalta-

tion du personnage.

4 a) Le mode utilisé ici est le mode impératif.

Il permet d’exprimer des conseils.

b) C’est FredReuss qui prononce ces phrases. Il

donne les conseils ou les ordres, « Tenez-vous

bien... », « Frappez la terre du pied ! ».

Cela montre que Fred mène le jeu du traîneau

au début.

c) Les rôles s’inversent quand il s’agit de trou-

ver un traîneau qui aille plus vite, « un vrai traî-

neau ».

Hélène suggère alors de le prendre dans le han-

gar. Ensuite elle est grisée par la vitesse, par

leurs chutes dans la neige, comme le montrent

ses paroles.

Hélène refuse de reprendre leurs « paisibles

traîneaux finlandais ».

C’est bien elle qui mène le jeu à la fin.

5 Fred et Hélène vivent une sorte de songe :

le traîneau glisse sans bruit, dans ce paysage de

neige et de glace, un peu comme dans un rêve,

où les bruits sont imperceptibles, où règne le si-

lence. Ils ont une sensation de vertige, de plon-

gée dans le vide de la pente, qui ressemble à

celle que le dormeur éprouve quand il sombre

dans le sommeil et le rêve. Ils ressentent des

émotions très fortes.

6 a) « Le petit traîneau [...] dévalait la colline

comme une flèche » est une comparaison.

b) La comparaison exprime la rapidité exces-

sive du traîneau.

7 Fred et Hélène trouvent ce jeu amusant

parce que la vitesse les grise, leur procure un

plaisir intense : « Oh ! C’est délicieux... » ;

« Quelle ivresse ! » ; « Rouler dans la neige,

c’est ce qu’il y a de plus amusant ».

8 Dans ce passage, l’imparfait de l’indicatif

sert à décrire les sensations et les sentiments

des personnages ; il sert aussi à évoquer les ac-

tions qui se répètent puisque Fred et Hélène re-

commencent leur jeu dix fois, cent fois.

9 Les personnages éprouvent une joie intense,

un sentiment de bonheur : « ses joyeux éclats

de rire », « des cris aigus, joyeux ». C’est une

exaltation qui stimule leurs sensations, intensi-

fie leurs émotions : ils poussent de petits cris

joyeux sans même s’en rendre compte.

10 Ce jeu, poussé à l’extrême, devient dan-

gereux : « Nous tombons ! Nous sommes

morts ! », « Nous allons nous casser la tête,

c’est clair ! ». Les deux jeunes gens cherchent

à augmenter le plaisir, la joie, l’euphorie pro-

voquée par le jeu : il faut aller toujours plus

137

Page 132: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

vite, prendre plus de risques. À la fin, ils ne

comptent plus leurs chutes : ils sortent diffi-

cilement d’un ravin, leurs joues sont griffées.

Fred, prudent, propose alors de reprendre leur

petit traîneau finlandais, moins rapide, ce que

refuse Hélène, qui veut dépasser les limites.

II. Réécriture

Nous retournerons en courant vers le hangar, prendrons le plus beau des traîneaux, doublé de

rouge et bordé d’un rang de grelots. Nous aurons quelque peine à le faire descendre, mais une

fois l’élan donné, rien au monde ne pourra se comparer à la rapidité de sa course ; la neige volera

dans nos visages, entrera dans nos bouches entr’ouvertes, haletantes, nous aveuglera, cinglera

nos joues.

III. Dictée

L’extrait du texte deGiono est principalement au présent de l’indicatif, avec une phrase comportant

un système hypothétique (si + imparfait de l’indicatif, principale au conditionnel présent). Il faut

donc faire attention aux terminaisons verbales, 1re et 3e personnes.

– Au présent de l’indicatif, les verbes du premier groupe se terminent par –e à la 3e personne

du singulier : « le bonheur réside », « Le bonheur habite... ». Les verbes du troisième groupe en

–endre se terminent par –d : « On entend... », « on prend ». Le verbe du deuxième groupe en

–ir se termine par –ssent à la 3e personne du pluriel : « Ceux qui [...] finissent... ». Les verbes

du troisième groupe se terminent en –t à la 3e personne du singulier : « le bonheur [...] vit »

(vivre), « il faut » (falloir) ; certains de ces verbes se conjuguent avec plusieurs bases : je peux,

nous pouvons, « ils peuvent ».

– Au présent de l’indicatif, le verbe « être » se conjugue avec plusieurs bases selon les personnes :

« je suis », « Les éléments [...] sont simples et ils sont... », « Ceux qui [...] sont... ».

– À l’imparfait, le verbe « avoir » se conjugue avec la terminaison –ais à la 1re personne du

singulier : « j’avais ». On retrouve cette terminaison au conditionnel présent du verbe « être » :

« je serais ».

– Plusieurs verbes sont à l’infinitif : ils dépendent d’une préposition (« de croire », « par donner »)

ou d’un autre verbe que les auxiliaires « être » et « avoir » : « On entend souvent dire... », « il

faut dire », « Et même [il faut] dire... », « ils peuvent être ».

Les adjectifs qualificatifs et les participes passés attributs du sujet s’accordent en genre (mascu-

lin/ féminin) et en nombre (singulier/ pluriel) avec le sujet : « je serais heureux », « Les éléments

[...] sont simples... », « ils sont gratuits », « Ceux qui ne sont pas gratuits... », « ... ils peuvent

être considérés comme gratuits. »

Les adjectifs qualificatifs s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient : « ...

conditions exceptionnelles. », « bonheurs différents » (il y a plusieurs bonheurs).

L’orthographe de certains mots présente une particularité qui est souvent une source d’erreur :

« bonheur », « exceptionnelles », « quotidien », « malgré », « compte » ( à ne pas confondre avec

138

Page 133: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 7 – Le corrigé

conte, comte). Il ne faut pas confondre les homonymes : « ceci » (ceux-ci), « cela » (ceux-là),

« ceux qui » (ce qui).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Jamais je n’ai oublié la première fois que j’ai vu la mer. Cet été-là, au début des années soixante,

mes parents avaient loué, à force d’économies, une petite villa qui donnait sur la plage. C’était

dans une petite station balnéaire de la mer du Nord, avec ses immenses plages de sable fin, ses

marées qui chassaient la mer très loin.

À notre arrivée, je fus intrigué par un bruit inconnu, régulier, obsédant, et quelques cris aigus, des

rires aussi. Je me précipitai sur la plage et découvris une bande d’enfants, garçons et filles, qui

couraient vers les vagues blanches d’écume et y plongeaient, la tête la première. Les vagues les

engloutissaient, les roulaient puis les vomissaient un peu plus loin. Je les observais, intrigué mais

aussi effrayé. Ils n’avaient donc pas peur de se noyer ! L’un d’eux tourna la tête et m’aperçut ; il

vint vers moi et m’invita à me joindre à eux. J’hésitais. Aurais-je le courage d’affronter le tumulte

des flots ? Je craignais d’être pris pour un poltron. Le garçon insistait. Je finis par accepter. J’allais

mettre mon maillot de bain que ma mère avait déjà sorti d’une des valises. Dehors, le garçon me

pressait, impatient de retourner affronter les vagues avec ses camarades. Ma mère ne dit rien mais

je savais qu’elle se réjouissait de voir que je me faisais des amis, moi qui étais si solitaire.

Nous voilà courant sur la plage, droit vers l’eau écumante. Il m’entraîna sans que je puisse réagir,

me poussa au milieu des autres qui se mirent à m’arroser. J’étais aveuglé. Je tournais sur moi-

même, cherchant à reprendre mon souffle quand des mains m’agrippèrent et me jetèrent dans la

vague qui déferlait. Quel choc ! Je me retrouvai submergé, englouti, emporté par les flots... Quand

je réussis à reprendre pied et à me redresser, j’entendis les rires et les applaudissements des autres

enfants. Sans doute était-ce leur façon de m’intégrer à leur bande. Alors, je fis comme eux, j’écla-

tai de rire, comme si toute appréhension m’avait abandonné. J’attendais les grosses vagues, celles

qui se formaient au loin et déferlaient à toute vitesse sur le sable. Je plongeais sans réfléchir, alors

que je ne savais même pas nager ! Je roulais dans l’eau, ballotté, soulevé par ces flots galopants.

Quelle joie de sentir son corps dans l’eau ! Quelle sensation agréable de sentir le sel sur ses lèvres !

Quel bonheur que ces cavalcades d’enfants qui sentaient la chaleur du soleil sur leurs épaules, sur

leur dos, et l’eau qui plaquait leurs cheveux sur leurs yeux et cinglait les corps ! Nous nous pour-

suivions, nous nous bousculions en riant et nous tombions dans les vagues, criant de plaisir, mais

parfois surpris par le froid d’une vague. Je crois que j’étais heureux. L’après-midi se termina sans

que nous vissions le temps passer, sans même songer à goûter. Le soleil se préparait à disparaître

à l’horizon, dévoré par la mer. Il fallait rentrer mais nous savions que le lendemain nous nous

retrouverions tous pour recommencer nos jeux. La mer ne nous attendait-elle pas elle aussi ?

Sujet de réflexion

Lors des dernières grandes tempêtes qui ont balayé les côtes de notre pays, nous avons pu voir à

la télévision, dans des reportages, des gens qui s’aventuraient sur les digues, les quais, et parfois

139

Page 134: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

même au bord de falaises abruptes pour observer la mer déchaînée sous les violentes rafales de

vent ou les vagues déferlant sur la jetée... Il semblerait que certaines personnes aiment assister à

ces spectacles dangereux. D’autres pratiquent des sports dits extrêmes : kite surf, saut à l’élastique,

escalade de cascades de glace, etc.

Il est vrai que les spectateurs se rassemblent en masse sur le parcours des rallyes automobiles,

au plus près de la route, enfreignant souvent les consignes ou les règles élémentaires de sécurité.

L’amour du risque, le désir de sensations fortes, extrêmes les animent. De telles prises de risque se

justifient-elles ? Oui, si l’on en croit les passionnés. Pourtant, les vrais risques, ce sont les sportifs

qui les prennent, pas les spectateurs. Espèrent-ils éprouver les mêmes frissons, ressentir les mêmes

décharges d’adrénaline que le pilote au volant de son bolide ? Sans doute, mais trop souvent cer-

tains paient de leur vie ce goût du danger : on déplore régulièrement des accidents graves, voire

mortels parmi les spectateurs qui s’aventurent un peu trop près du ruban d’asphalte ou de la piste

de sable, parmi les adeptes du parapente ou du canyoning. La prudence n’est-elle pas préférable ?

Cela vaut-il la peine de perdre la vie pour un illusoire frisson éphémère ? Il est évident à mon avis

qu’il faut choisir la prudence dans tous les cas. Certes, on objectera que, dans ces conditions, si on

ne peut pas affronter le danger en direct, si on ne peut pas vivre pleinement, intensément le risque,

autant rester devant sa télévision, tranquillement et confortablement installé dans un fauteuil ou

jouer à la pétanque. Mais n’est-il pas possible de prendre certaines précautions, de mesurer les

risques avec lucidité et non inconscience, si l’on veut vraiment assister à ces spectacles dangereux

ou pratiquer ces sports périlleux ? L’amour du risque à tout prix, à n’importe quel prix me paraît

stupide. Qu’est-ce que le spectacle d’une mer en furie emportant tout sur son passage nous ap-

porte ? Le plaisir de dire : « J’y étais, je l’ai vu de mes veux » ? Les victimes involontaires de ces

catastrophes auraient préféré, elles, se trouver ailleurs à ce moment-là. Pourquoi aller volontaire-

ment au-devant du danger en escaladant la Tour Eiffel ou un des gratte-ciel de Dubaï ? En outre,

l’homme aime la compétition, la confrontation ; il veut souvent être le premier, se montrer plus

fort, plus audacieux que les autres. Aussi, pour montrer leur « courage », certains n’hésitent pas à

prendre tous les risques pour être frôlés par les bolides qui passent, se promènent le plus près du

précipice sous la tempête, grimpent plus haut... Ils ont l’impression d’être « vivants », d’exister

pleinement, plus intensément que les autres, les « poltrons », en luttant contre la peur ! Je pense

qu’il y a d’autres occasions de prouver son courage, plus utiles pour soi et pour les autres.

Aujourd’hui, on semble beaucoup trop aimer les sports extrêmes, on adore vivre dangereusement,

sans doute parce que, d’une certaine manière, nous vivons dans un monde, une société qui offre

à ses membres sécurité et tranquillité et que nous avons besoin d’y échapper de temps en temps.

Malheureusement ce n’est pas vrai pour tous. C’est pourquoi j’affirme que la prudence est préfé-

rable, car de récents événements ont bien montré que la prise de risques inconsidérés conduisait

inévitablement à des catastrophes.

140

Page 135: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8, Sujet centres étrangers, juin 2013

Cocteau Jean, Les enfants terribles

Un soir d’hiver, à la sortie du collège, Paul, un élève fragile, décide de participer à une bataille

de boules de neige.

Dargelos était le coq du collège. Il goûtait ceux qui le bravaient ou le secondaient. Or, chaque fois

que l’élève pâle se trouvait en face des cheveux tordus, des genoux blessés, de la veste aux poches

intrigantes, il perdait la tête. La bataille lui donnait du courage. Il courrait, il rejoindrait Dargelos,

il se battrait, le défendrait, lui prouverait de quoi il était capable.

La neige volait, s’écrasait sur les pèlerines 1, étoilait les murs. De place en place, entre deux nuits,5

on voyait le détail d’une figure rouge à la bouche ouverte, une main qui désigne un but.

Une main désigne l’élève pâle qui titube et qui va encore appeler. Il vient de reconnaître, debout

sur un perron, un des acolytes 2 de son idole. C’est cet acolyte qui le condamne. Il ouvre la bouche :

« Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappe la bouche, y pénètre, paralyse les dents. Il a juste

le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de son état-major, Dargelos qui se10

dresse, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste immense.

Un coup le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup de poing de marbre. Un coup

de poing de statue. Sa tête se vide. Il devine Dargelos sur une espèce d’estrade, le bras retombé,

stupide, dans un éclairage surnaturel.

Il gisait par terre. Un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton et son cou, im-15

bibait la neige. Des sifflets retentirent. En une minute la cité se vida. Seuls quelques curieux se

pressaient autour du corps et, sans porter aucune aide, regardaient avidement la bouche rouge. Cer-

tains s’éloignaient, craintifs, en faisant claquer leurs doigts ; ils avançaient une lippe 3, levaient les

sourcils et hochaient la tête ; d’autres rejoignaient leurs sacs d’une glissade. Le groupe de Dargelos

restait sur les marches du perron, immobile. Enfin le censeur et le concierge du collège apparurent,20

prévenus par l’élève que la victime avait appelé Gérard 4 en entrant dans la bataille. Il les précédait.

Les deux hommes soulevèrent le malade ; le censeur 5 se tourna du côté de l’ombre :

— C’est vous, Dargelos ?

— Oui, monsieur.

— Suivez-moi.25

Et la troupe se mit en marche.

Les privilèges de la beauté sont immenses. Elle agit même sur ceux qui ne la constatent

pas. Les maîtres aimaient Dargelos. Le censeur était extrêmement ennuyé de cette histoire

incompréhensible.

Jean Cocteau, Les enfants terribles, 1925.

1. Pèlerines : manteaux en forme de cape.

2. Acolyte : compagnon, complice.

3. la lippe : terme familier désignant la lèvre du bas.

4.Gérard est un autre élève, ami de Paul.

5. Censeur : personne responsable de la discipline dans un établissement scolaire.

141

Page 136: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 Qui sont les deux personnages présentés de

« Dargelos était le coq du collège...» à «...avec

un geste immense. » ? Qu’est-ce qui caractérise

chacun d’eux ? Relevez des indices précis du

texte pour justifier votre réponse.

2 Quelle est la figure de style utilisée dans la

première phrase du texte ? Expliquez son sens.

3 « Il courrait, il rejoindrait Dargelos. il se

battrait le défendrait lui prouverait de quoi il

était capable ».

a) Quel est le personnage désigné par le pronom

personnel « il » dans cette phrase ?

b) Indiquez le mode des verbes soulignés dans

cette même phrase. Justifiez son emploi.

c) Que nous apprend cette phrase sur les sou-

haits du personnage ?

4 a)De « La neige volait... » à « ...dans un

éclairage surnaturel. » , relevez le champ lexi-

cal de la vue.

b) Le personnage voit-il la scène avec netteté et

précision ? Justifiez votre réponse en relevant

des indices précis du texte.

5 a) De « Il gisait par terre... » à «... du côté

de l’ombre », relevez deux reprises nominales

qui désignent l’élève pâle.

b) Selon vous, dans quel état physique se

trouve-t-il ? Justifiez votre réponse par d’autres

indices du texte.

6 Quelles sont les différentes attitudes adop-

tées par les autres élèves à partir de « Des

sifflets retentirent... » ? Comment interprétez-

vous ces réactions ?

7 a) « incompréhensible » : Décomposez ce

mot et expliquez sa formation.

b) Pourquoi le censeur juge-t-il cette histoire

« incompréhensible » ?

8 a) « Les privilèges de la beauté sont im-

menses. Elle agit même sur ceux qui ne la

constatent pas. » : quel est le temps utilisé dans

ces phrases ? Quelle est sa valeur ?

b)Qui s’exprime ici ?

9 Comment Dargelos est-il perçu par les dif-

férents personnages en présence ? Vous déve-

lopperez votre réponse en vous appuyant sur

l’ensemble du texte.

II. Réécriture

« Il ouvre la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappe la bouche, y pénètre, paralyse

les dents. Il a juste le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de son état-major,

Dargelos qui se dresse, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste immense. Un coup

le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup de poing de marbre. Un coup de poing de

statue. Sa tête se vide. »

Réécrivez ce passage au passé, en utilisant à bon escient l’imparfait et le passé simple.

142

Page 137: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet

III. Dictée

On transporta l’élève dans la loge du concierge où la concierge qui était une brave femme le lava

et tenta de le faire revenir à lui.

Dargelos était debout dans la porte. Derrière la porte se pressaient des têtes curieuses. Gérard

pleurait et tenait les mains de son ami. [...]

Le censeur voulait accompagner le malade. Il avait déjà fait chercher une voiture qui les attendait

lorsque Gérard prétendit que c’était inutile, que la présence du censeur inquièterait beaucoup la

famille et qu’il se chargeait, lui, de ramener le malade à la maison.

— Du reste, ajouta-t-il, regardez, Paul reprend des forces.

Le censeur ne tenait pas outre mesure à cette promenade. Il neigeait. L’élève habitait rue Mont-

martre.

Il surveilla la mise en voiture et comme il vit que le jeune Gérard enveloppait son condisciple avec

son propre cache-nez de laine et sa pèlerine, il estima que ses responsabilités étaient à couvert.

Les enfants terribles, Jean Cocteau, 1925.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Racontez un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les

adultes du collège.

Sujet de réflexion

Selon vous, faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ?

143

Page 138: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « Qui sont les deux personnages présentés de « Dargelos était le coq du col-

lège...» à «...avec un geste immense. » ? », « Qu’est-ce qui caractérise chacun d’eux ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez préciser l’identité des deux personnages puis vous

devez relever des mots ou expressions qui soulignent leurs caractéristiques.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de « Dargelos était le coq du collège...» à «...avec un

geste immense. ».

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à préciser l’identité des deux

personnages.

3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent leurs caractéristiques.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « figure de style », « utilisée dans la première phrase du texte ».

Définition de l’expression « figure de style » : C’est un procédé qui consiste à rendre plus expressif

et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On dit alors

qu’elle a un effet sur le lecteur.

äProcéder par étapes

Astuce : il est souvent demandé aux élèves de repérer les figures de style qui :

– expriment une comparaison ;

– expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;

– expriment une idée d’opposition ;

– jouent sur les sons.

Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :

1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut

s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.

2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le

comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?

Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.

3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-

raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,

il s’agit d’une métaphore.

144

Page 139: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet Pas à pas

4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet

ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.

5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-

nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.

6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si

oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-

lélisme ou d’une hyperbole.

7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un

euphémisme ou d’une litote.

8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors

un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une

métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.

9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-

thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.

10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une

allitération ou d’une paronomase.

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « quel est le personnage désigné », « par le pronom personnel ”il” », « dans

cette phrase ? ».

Explication des mots-clés : vous devez donner l’identité du personnage qui est représenté par le

pronom personnel « il ».

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive de la phrase.

2. En vous aidant du contexte de la phrase, donnez l’identité de la personne qui est représentée

par le pronom personnel « il ».

b) äComprendre la question

Mots-clés : « indiquez », « le mode des verbes soulignés », « dans cette phrase », « justifiez son

emploi ».

Définition de l’expression « le mode des verbes » : le mode d’un verbe, c’est la manière dont un

fait ou un événement est exprimé par le verbe. Est-ce que le verbe exprime une action réelle ? une

action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?

Explication de l’expression-clé : vous devez donner le nom du mode utilisé et préciser pourquoi

il est employé dans ce contexte particulier.

145

Page 140: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

Interrogez-vous :

1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?

Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.

2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-

pagné d’aucun pronom personnel ? Si oui, alors il s’agit du mode impératif.

3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation

est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? Si oui, alors il s’agit du

mode conditionnel.

4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?

Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses

sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? Si oui, alors

il s’agit du mode subjonctif.

c) äComprendre la question

Expressions-clés : « que nous apprend cette phrase ? », « sur les souhaits des personnages ».

Définition du mot-clé « souhaits » : synonyme du mot « désirs ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que vous apprenez à propos de ce que

les personnages souhaitent.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de la phrase.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les souhaits, les désirs des per-

sonnages.

3. Reformulez ces souhaits avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-

nymes.

4

a) äComprendre la question

Expressions-clés : de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage surnaturel. » , « relevez le

champ lexical de la vue ».

Définition de l’expression-clé « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la même

idée, au même thème.

Ex. : les mots « manger », « légumes », « viande » et « chocolat » appartiennent au champ lexical

de la nourriture.

Explication des mots-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui renvoient

au thème de la vue.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage

surnaturel. » .

146

Page 141: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet Pas à pas

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au thème de la vue.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « le personnage », « voit-il la scène », « avec netteté et précision ? », « justifiez

votre réponse en relevant des indices précis du texte. »

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou des expressions qui montrent

si le personnage voit ou non la scène précisément et nettement.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage

surnaturel. » .

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent la netteté et la précision ou qui

soulignent l’idée contraire.

5

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « relevez deux reprises nominales », « qui désigne l’élève pâle ».

Définition de l’expression-clé « reprise nominale » : c’est un procédé qui sert à évoquer des élé-

ments (personnes ou choses) dont on a déjà parlé dans un texte mais en les désignant différemment.

Une reprise nominale reprend un élément par un nom ou un groupe nominal.

Ex. : cet homme, ce père, ce chef d’entreprise. Une reprise nominale peut être un nom ou un groupe

nominal.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des noms ou des groupes nominaux

qui désignent l’élève pâle.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de « Il gisait par terre... » à «... du côté de l’ombre » .

2. Repérez et relevez des noms ou des groupes nominaux qui désignent l’élève pâle.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « dans quel état physique », « se trouve-t-il ? », « justifiez votre réponse par

d’autres indices du texte ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent

l’état physique du personnage.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de « Il gisait par terre... » à «... du côté de l’ombre » .

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’état physique du personnage.

147

Page 142: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

6

äComprendre la question

Expressions-clés : « quelles sont les différentes attitudes adoptées par les autres élèves », « com-

ment interprétez-vous », « ces réactions ».

Définition du mot-clé « attitude » : synonyme du mot « comportement ».

Définition de l’expression-clé « comment interprétez-vous » : vous devez expliquer comment

vous comprenez ces réactions.

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quels sont les différents comportements

adoptés par les élèves et expliquer pourquoi, selon vous, ils réagissent ainsi.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive du dernier tiers du texte, à partir de « En une minute

la cité se vida. »

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différents comportements

adoptés par les élèves.

3. En vous aidant du contexte, interrogez-vous : pourquoi les élèves agissent-ils ainsi ? Com-

ment puis-je l’interpréter ?

7

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « décomposez ce mot », « expliquez sa formation ».

Explication des expressions-clés : vous devez identifier les différents éléments qui composent ce

mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un) et son suffixe (s’il en a

un).

äProcéder par étapes

1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.

2. Identifiez le préfixe et le suffixe que vous reconnaissez parce que vous les avez appris.

(Attention : il se peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « pourquoi », « le censeur », « juge » « cette histoire ”incompréhensible” »

Explication des expressions-clés : vous devez donner les raisons pour lesquelles le censeur pense

que cette histoire est incompréhensible.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.

2. Aidez-vous du contexte, repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent pourquoi

le censeur juge ainsi cette histoire.

148

Page 143: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet Pas à pas

8

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « quel est le temps », « dans ces phrases », « quelle est sa valeur ? ».

Explication des expressions-clés « quelle est sa valeur ? » : donner la valeur d’un temps, c’est

expliquer pourquoi il est utilisé dans ce contexte particulier.

Explication des expressions-clés :vous devez nommer le temps que vous reconnaissez et donner

sa valeur.

äProcéder par étapes

1. Quel est le temps utilisé ?

2. Quelle est la valeur du présent ?

b) äComprendre la question

Expression-clé : « qui s’exprime ici ? ».

Explication de l’expression-clé : vous devez préciser l’identité de celui qui s’exprime ici.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.

2. Aidez-vous du contexte, repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à pré-

ciser l’identité de celui qui s’exprime ici.

9

äComprendre la question

Expression-clé : « comment Dargelos », « est-il perçu », « par les différents personnages en

présence », « vous développerez une réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».

Explication de l’expression-clé « vous développerez une réponse en vous appuyant sur l’ensemble

du texte » : c’est une question dite de synthèse. Vous devez extraire des mots ou expressions du

texte dans son ensemble, pour justifier votre réponse.

Définition de l’expression « est-il perçu » : synonyme de « est-il considéré ». Autrement dit :

l’image que ses camarades et le censeur ont de lui.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent la

manière dont les camarades et le censeur considèrent Dargelos.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent la manière dont les camarades

et le censeur considèrent Dargelos (l’image qu’ils ont de lui).

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire les choses au-

trement, en utilisant des synonymes.

149

Page 144: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

II. Réécriture

äComprendre la question

Expression-clé : « Réécrivez ce passage au passé », « en utilisant à bon escient l’imparfait et le

passé simple. »

Explication de l’expression-clé : vous devez transformer les verbes conjugués au présent en verbes

conjugués soit à l’imparfait soit au passé simple.

Cela engendre des modifications au niveau des verbes conjugués au présent :

– si les verbes conjugués au présent expriment un état, une action secondaire, une action qui se

répète ou une action qui dure, ces verbes se transforment en verbes conjugués à l’imparfait ;

– si les verbes conjugués au présent expriment une action brève ou une action importante, qui

fait avancer l’histoire, il faut transformer ces verbes conjugués au passé simple.

äProcéder par étapes

1. Soulignez tous les verbes conjugués au présent.

2. Faites une flèche vers le sujet de chaque verbe.

3. Choisissez le temps auquel vous souhaitez conjuguer ce verbe. Si le verbe conjugué ex-

prime un état, une action secondaire, une action qui se répète ou une action qui dure, alors

conjuguez ce verbe à l’imparfait. Si le verbe conjugué exprime une action brève ou une

action importante, qui fait avancer l’histoire, conjuguez ce verbe au passé simple.

4. Transformez la conjugaison des verbes en étant attentif au choix de leurs terminaisons.

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne « un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et

les adultes du collège. »

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

150

Page 145: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet Pas à pas

Ici, je souligne « racontez ». Je dois donc rédiger un récit.

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un autre épisode, une autre aventure qui

montre les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les adultes du collège.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause du mot « Racontez », j’en déduis que le type de

texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les adultes

du collège ». Quelle aventure puis-je raconter ? Quel rôle joue Dargelos ? Quel rôle joue Paul ?

Comment réagissent les autres élèves ? Comment peuvent réagir les adultes du collège ? Quelles

sont les relations entre les élèves ? Quelles sont les relations entre les élèves et les adultes ?

Astuce : je m’aide de mon expérience d’élève, des livres que j’ai lus et des films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et

outils

Récit/Narration/Description

éventuellement un dialogue entre

les élèves.

Attention, mon devoir doit

comporter trois ou quatre

paragraphes différents.

L’épisode illustrant les relations

entre Paul, Dargelos, les autres

élèves et les adultes du collège.

L’imparfait et/ou le

passé simple.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

151

Page 146: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ? ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « être prêt à tout » : qui s’attend à tout et qui est capable de tout.

Définition de l’expression-clé « pour se faire accepter par les autres » : pour se sentir intégré à un

groupe, pour se sentir aimé et respecté par un groupe.

Définition de l’expression « doit-on » : le verbe « devoir » signifie « être tenu, obligé de faire

quelque chose ».

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois

exprimer une opinion personnelle à propos du sujet suivant : est-on est obligé d’être capable de

tout pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe ?

Vous pouvez traiter de plusieurs manières le sujet :

Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, on doit être prêt à tout pour se sentir

intégré, aimé et respecté par un groupe (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments,

illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.

Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, on n’est pas obligé d’être capable de tout

et il ne faut pas faire tout et n’importe quoi pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe

(point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés d’exemples pour défendre

cette thèse.

Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à

l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de

nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou

deux arguments illustrés d’exemples.

Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est

acceptable aussi.

Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est

acceptable aussi.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

152

Page 147: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le sujet Pas à pas

Ici, « faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ? ». Quelles sont

les actions que l’on est capable d’accomplir pour être intégré, aimé et respecté par un groupe ?

Quels sont les bénéfices d’une telle attitude ? Quels sont néanmoins ses inconvénients voire ses

dangers ? Est-ce qu’être prêt à tout nous garantit à coup sûr d’être intégré, aimé et respecté ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Dans ce corrigé, la solution 3 (modèle 2) a été choisie comme illustration.

L’introduction

Présentez le thème et la thèse.

Interrogez-vous sur l’expression « être prêt à tout ». Qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ?

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de ce que l’être

humain est capable d’accepter pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de

trois).

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister éventuelle-

ment sur la nécessité d’être soi-même, même si c’est douloureux (il y a d’autres idées possibles).

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème de l’école

Programme de troisième : Nathalie Sarraute, Enfance ; Fred Uhlman, L’Ami retrouvé ; Alain

Fournier, Le Grand Meaulnes ; Romain Gary, La Promesse de l’aube.

Livres : Le Petit Nicolas, Goscinny

Films : Au revoir les enfants, Louis Malle ; Les Choristes, Christophe Barratier ; Entre les murs,

Laurent Cantet.

Sur Internet : l’intégration à l’école : http ://www.adaptationscolaire.net/themes/inin/presi-

nin.htm

153

Page 148: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 Les deux personnages présentés sont deux

collégiens. Ils se nomment Paul et Darge-

los. Dargelos est un collégien admiré pour sa

beauté : c’est « le coq du collège ». Il est ba-

garreur : « il goûtait ceux qui le bravaient ou

le secondaient ». Paul a le visage très blanc :

« l’élève pâle ». Il semble faible mais il prend

du courage avec la bataille : « la bataille lui

donnait du courage. ».

2 La figure utilisée est une métaphore. Elle si-

gnifie que Dargelos est admiré pour sa beauté.

On devine aussi que Dargelos est un garçon fier

et qu’il a une forte personnalité.

3 a) Le pronom personnel désigne Paul.

b) Les verbes sont au mode conditionnel. Ce

mode sert à exprimer des faits irréels. Il permet

ici d’exprimer le désir de Paul de faire partie de

la bande de Dargelos.

c) Cette phrase nous apprend que Paul souhaite

tellement faire partie de la bande de Dargelos,

qu’il est prêt à tout.

4 a) « voyait », « reconnaître », « apercevoir »,

« devine » sont des mots qui composent le

champ lexical de la vue.

b) Le personnage ne voit pas la scène avec net-

teté comme en témoignent les expressions « la

neige volait », « il vient de reconnaître » et « il

a juste le temps d’apercevoir ».

5 a) Les deux reprises nominales qui dési-

gnent l’élevé pâle sont « la victime » et « le

malade ».

b) Paul est dans un état critique. Il saigne de

la bouche : « un flot de sang échappé de la

bouche barbouillait son menton et son cou ».

Il est étendu comme un mort : « il gisait par

terre ».

6 Des élèves se précipitent autour de Paul

mais ne l’aident pas : « quelques curieux se

pressaient autour du corps », « sans porter au-

cune aide ». D’autres, plus apeurés, s’éloignent

en faisant des gestes pour indiquer que Paul est

blessé : « certains s’éloignaient, craintifs » « ils

avançaient une lippe, levaient les sourcils ».

Enfin certains élèves s’empressent de récupé-

rer leurs sacs : « d’autres rejoignaient leurs sacs

d’une glissade ». Les élèves feignent l’indiffé-

rence et ne portent aucun secours à Paul. On

peut supposer qu’ils réagissent ainsi car ils ont

peur de la réaction de Dargelos.

7 a) Le mot « incompréhensible » est com-

posé du préfixe privatif « in- », du radical

« comprehens- » (issu du verbe comprendre) et

du suffixe « -ible ».

b) Le censeur juge cette histoire incompréhen-

sible car il apprécie Dargelos. Il ne comprend

pas qu’il se soit comporté ainsi à l’égard de

Paul.

8 a) Le temps utilisé est le présent. Il a une va-

leur de vérité générale.

b) C’est le narrateur qui s’exprime ici.

9 Dargelos est toujours d’abord perçu comme

un élève pour qui on éprouve de l’admiration.

En effet, Paul le considère comme « son idole ».

Dargelos est aussi un élève que l’on respecte et

que l’on craint. Alors que Paul gît sur le sol,

aucun ne vient lui porter secours. On devine

que les élèves agissent ainsi parce qu’ils ont

peur de lui. Enfin Dargelos est un élève dont

le charme agit sur tous. C’est un élève charis-

matique : « les maîtres aimaient Dargelos » et

le censeur est « ennuyé » par « cette histoire ».

154

Page 149: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le corrigé

II. Réécriture

Il ouvrit la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappa la bouche, y pénétra,

paralysa les dents. Il eut juste le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de

son état-major, Dargelos qui se dressait, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste

immense. Un coup le frappa en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup-de-poing de marbre.

Un coup-de-poing de statue. Sa tête se vidait.

III. Dictée

Le texte est la suite du roman Les Enfants terribles, au passé simple et à l’imparfait.

Chaque verbe s’accorde avec son sujet :

– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,

-aient : « Dargelos était », « se pressaient des têtes curieuses », « Gérard pleurait et tenait »,

« Le censeur voulait », « une voiture qui les attendait », « il se chargeait », « Le censeur ne

tenait », « Il neigeait », « L’élève habitait », « le jeuneGérard enveloppait », « ses responsabilités

étaient » ;

– au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et ce sont les

mêmes que celles de l’imparfait : « la présence du censeur inquiéterait » ;

– au passé simple, des verbes en -er : « On transporta », « la concierge... le lava et tenta », « ajouta-

t-il », « Il surveilla », « il estima » ; des verbes du troisième groupe en re ou oir : « Gérard

prétendit », « il vit » ;

– au plus-que-parfait, la conjugaison de l’auxiliaire suit les mêmes règles que les verbes conju-

gués à l’imparfait. Lorsque le verbe est construit avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé

ne s’accorde pas avec le sujet : « il avait fait chercher » ;

– à l’impératif, à la deuxième personne du pluriel : « regardez » ;

– au présent : « Paul reprend ».

Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit d’une préposition (« il se chargeait... de

ramener »), soit d’un verbe (« Le censeur voulait accompagner », « Il avait... fait chercher »).

Une consonne redouble dans les mots femme, derrière, accompagner, enveloppait.

Il faut veiller à l’orthographe des mots suivants : censeur, condisciple, cache-nez, pèlerine, à cou-

vert

Il ne faut pas confondre les homonymes « a/à », « ou/où » et « cet/cette ».

Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les introduit : « les

mains », « des forces », « ses responsabilités ».

Il faut veiller à l’accord de l’adjectif dans le groupe nominal suivant : « des têtes curieuses ».

155

Page 150: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Comme tous les lundismatin à 9 heures, les élèves de 5e assistaient au cours de français deMmeLi-

tera. Paul, l’élève pâle à la lèvre gonflée, était assis au premier rang tandis qu’au fond de la classe,

Dargelos était avachi sur sa chaise. Mme Litera expliquait les différents niveaux de langue et les

élèves suivaient silencieusement la leçon. Soudain, Paul poussa un cri strident et se leva brutale-

ment de sa chaise : « Aïe ! je viens de recevoir une gomme en pleine tête ! », cria-t-il.

Indifférent, Dargelos tourna la tête vers la fenêtre. Certains élèves commencèrent à chuchoter

tandis que d’autres s’agitaient sur leurs chaises. Tous les élèves avaient bien vu que c’était lui

l’auteur de ce jet de gomme.

« Asseyez-vous et taisez-vous, dit Mme Litera d’un ton menaçant. Maintenant, dites-moi, qui a

lancé cette gomme ? — C’est pas moi en tout cas », affirma Dargelos.

Les autres se taisaient. Ils avaient peur de « cafter » ou de « passer pour des balances ». Paul

geignait. Il avait un bleu à l’endroit où la gomme avait percuté sa tête. « Madame, est-ce que je

peux aller à l’infirmerie ?

— Oui, Paul, je t’autorise à y aller. Maintenant, je souhaite connaître l’identité du coupable. Si

vous refusez de parler, vous serez tous collés mercredi après-midi. » Tous les élèves de la classe

s’observaient du coin de l’œil en se demandant qui allait oser parler le premier. Gérard, le copain

de Paul, était sur le point de lever la main lorsqu’il reçut un grand coup de pied dans sa chaise. Le

coup venait d’un des acolytes de Dargelos. Gérard se résigna et resta silencieux.

Dargelos avait un sourire narquois, il observait la scène sans rien dire et ne semblait pas concerné

par toute cette affaire. Face au silence magistral de la classe, Mme Litera posa à nouveau la même

question. Sans succès. « Bien, dit-elle, vous allez prendre une feuille et me donner, de manière

anonyme, le nom du coupable. »

Tous les élèves prirent une feuille. Certains gribouillèrent, d’autres n’écrivirent rien. Mais, éton-

namment, Dargelos nota quelque chose : il désignait Gérard comme coupable.

La cloche sonna et les élèves rendirent tous leur feuille. Ils quittèrent le cours en courant, sauf

Marie, une élève brillante mais timide, qui s’avança craintivement vers le bureau de Mme Litera

et murmura : « Madame, je connais le nom du coupable.

— Ne sois pas si apeurée, Marie, et dis-moi qui est l’auteur de ce jet de gomme.

— Si certains élèves apprennent que je vous ai donné le nom du coupable, c’en est fini de ma vie.

—C’est très grave ce que tu dis. Tu as peur que Dargelos et sa bande te menacent ou s’en prennent

à toi à la sortie du collège ?

— Oui, c’est exactement ça.

— Ne t’inquiète pas, j’ai bien senti que c’était encore un énième coup de Dargelos. Je ne suis pas

dupe. Il a un visage d’ange mais je sais que c’est loin d’en être un.

— Oui, c’est lui, Madame, je confirme votre intuition. Mais promettez-moi de ne pas dire que

c’est moi qui vous l’ai dit.

— C’est promis, Marie. Je te remercie d’avoir eu le courage de venir me voir. »

Mme Litera quitta la salle et se rendit dans le bureau du censeur.

156

Page 151: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 8 – Le corrigé

Sujet de réflexion

À la récréation, dans mon collège, on peut constater que les élèves se regroupent entre copains.

Il est important, à notre âge, d’avoir des amis avec qui on peut rire, discuter et à qui on peut se

confier. Cependant, faut-il se mettre en danger ou trahir ce que l’on est pour se faire à tout prix

aimer, être respecté par les autres, se sentir intégré ?

Tout d’abord, il est évident qu’il ne faut pas oublier le respect que l’on doit à sa propre personne

sous prétexte de se faire accepter par les autres. Parfois, certains sont prêts à se mettre physique-

ment en danger pour se faire accepter par un groupe. Au cours d’une soirée, l’un de mes amis a

voulu faire comme ses camarades. Il a voulu leur prouver qu’il était capable, comme eux, de boire

une dizaine de verres d’alcool d’affilée. Malheureusement, comme il n’avait jamais bu d’alcool

de sa vie, il a sombré rapidement dans un coma éthylique et a terminé la soirée aux urgences de

l’hôpital. C’est absurde de mettre ainsi sa santé et même sa vie en péril simplement parce qu’on

souhaite se comporter comme les autres et qu’on désire à tout prix être intégré dans un groupe.

De plus, je pense qu’il est inutile de chercher à abdiquer sa personnalité et à modifier son com-

portement uniquement dans le but d’être accepté. En effet, dans ce cas, on peut parvenir à se faire

accepter par les autres mais on risque de renoncer à ses valeurs et aux principes moraux que notre

éducation nous a inculqués. Par exemple, une de mes amies a voulu faire comme certaines filles

de sa classe, fumer des joints et « sécher » les cours du collège tous les après-midi. Au début, elle

s’est sentie acceptée et même admirée par ses camarades, mais, devant la réaction de ses parents

et de ses professeurs, elle s’est rapidement sentie mal à l’aise car ce comportement ne lui apportait

aucune satisfaction personnelle véritable et surtout ne correspondait pas à l’image qu’elle avait

d’elle-même.

Cependant, il est certain que l’adolescence est une période au cours de laquelle il est important

pour un jeune de se faire accepter par les autres, d’appartenir à un groupe qui reconnaisse ses

qualités et qui l’apprécie pour ce qu’il est. Parfois même le groupe définit des exigences qui ont

valeur d’initiation et qui peuvent engendrer des comportements transgressifs. S’il est évident qu’il

ne faut pas se renier soi-même pour être accepté par les autres, il faut faire des efforts pour aller

vers eux et essayer de les comprendre. Par exemple, dans ma classe, une nouvelle élève est arrivée

récemment d’Algérie. Elle a fait des efforts considérables pour parler notre langue afin de pou-

voir communiquer avec nous, elle s’est inscrite à l’association sportive du collège pour se sentir

rapidement intégrée à ce nouvel environnement et elle a travaillé régulièrement ses cours en nous

demandant des conseils pour les devoirs à rendre. Je pense que c’est la bonne manière d’agir pour

être accepté par les autres et cela n’exige pas d’abdiquer toute originalité, en témoigne l’arrivée

du Grand Meaulnes dans sa nouvelle école.

En définitive, il ne faut jamais agir inconsidérément et sans réfléchir pour se faire accepter par les

autres. Il est nécessaire de rester authentique, fidèle à soi-même et aux valeurs que nos parents

nous ont inculquées. Ce n’est qu’à cette condition que les autres peuvent nous comprendre, nous

aimer et nous respecter : nous pourrons alors assumer notre originalité, partie intégrante de notre

personne.

157

Page 152: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9, Sujet national, juin 2013

Gaudé Laurent, Le soleil des Scorta

Dans le sud de l’Italie, une vieille femme évoque son enfance, au cours de laquelle sa famille

a tenté de fuir le pays pour s’installer à New York. Elle s’adresse à un personnage nommé don

Salvatore. L’action se déroule dans la première moitié du xxe siècle.

Don Giorgio nous a menés jusqu’au port et nous avons embarqué sur un de ces paquebots

construits pour emmener les crève-la-faim d’un point à un autre du globe, dans de grands sou-

pirs de fioul 1. Nous avons pris place sur le pont au milieu de nos semblables. Miséreux d’Europe

au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. Comme tous les autres, nous nous sommes

tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit,5

nous n’avons pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses 2 ne nous dérobent la cou-

verture que nous nous partagions. Comme tous les autres, nous avons pleuré lorsque l’immense

bateau a quitté la baie de Naples. « La vie commence », a murmuré Dœ à vue d’œil. Comme

tous les autres, nous nous sommes tournés vers l’Amérique, attendant le jour où les côtes seraient

en vue, espérant, dans des rêves étranges, que tout là-bas soit différent, les couleurs, les odeurs,10

les lois, les hommes. Tout. Plus grand. Plus doux. Durant la traversée, nous restions agrippés des

heures au parapet 3, rêvant à ce que pouvait bien être ce continent où les crasseux comme nous

étaient les bienvenus. Les jours étaient longs, mais cela importait peu, car les rêves que nous fai-

sions avaient besoin d’heures entières pour se développer dans nos esprits. Les jours étaient longs

mais nous les avons laissés couler avec bonheur puisque le monde commençait.15

Un jour enfin, nous sommes entrés dans la baie de New York. Le paquebot se dirigeait lentement

vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous

dansions et criions. Une agitation frénétique avait pris possession du pont. Tout le monde voulait

voir la terre nouvelle. Nous acclamions chaque chalutier de pêcheur que nous dépassions. Tous

montraient du doigt les immeubles de Manhattan. Nous dévorions des yeux chaque détail de la20

côte.

Lorsque enfin le bateau fut à quai, nous descendîmes dans un brouhaha de joie et d’impatience.

La foule emplit le grand hall de la petite île. Le monde entier était là. Nous entendions parler

des langues que nous prîmes d’abord pour du milanais ou du romain 4, mais nous dûmes ensuite

convenir que ce qui se passait ici était bien plus vaste. Le monde entier nous entourait. Nous25

aurions pu nous sentir perdus. Nous étions étrangers. Nous ne comprenions rien.Mais un sentiment

étrange nous envahit, don Salvatore. Nous avions la conviction que nous étions ici à notre place.

Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, 2004..

1. « fioul » : carburant, dérivé du pétrole, qu’utilisent les bateaux.

2. « mains vicieuses » : mains de voleur.

3. « parapet » : barrière placée sur le bord du pont pour empêcher les passagers de tomber à l’eau.

4. « du milanais ou du romain » : dialectes italiens.

158

Page 153: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet

I. Questions

1 « [...] ce continent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. »

a) De quel continent s’agit-il ?

b) Qui est désigné par l’expression « les crasseux » ? Que pensez-vous de cette formulation ?

2 En vous appuyant précisément sur le texte, expliquez ce que les personnages attendent de ce

nouveau pays.

3 a) Par quels sentiments successifs passent les personnages aux différentes étapes du voyage ?

Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte.

b) Pourquoi le « sentiment » évoqué dans le dernier paragraphe est-il qualifié d’« étrange » ?

4 « Le paquebot se dirigeait lentement vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don

Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous dansions et criions. » : identifiez les deux temps utilisés

et justifiez l’emploi de chacun.

5 « Miséreux d’Europe au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. »

a) Quelle remarque grammaticale pouvez-vous faire sur la construction de ces deux phrases ?

b)Quel effet produisent-elles sur le lecteur ?

6 Pensez-vous que Domenico a raison en murmurant « La vie commence. » ? Développez votre

réponse en quelques lignes. Vous prendrez appui sur le texte et éventuellement votre culture per-

sonnelle.

II. Réécriture

Réécrivez les phrases suivantes, en remplaçant les pronoms de la 1re personne du pluriel (nous)

par la 3e personne du pluriel (ils).

Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

« Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la

foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n’avons pu trouver le sommeil, craignant que

des mains vicieuses ne nous dérobent la couverture que nous nous partagions. »

III. Dictée

Tous les émigrants n’étaient pas obligés de passer par Ellis Island. Ceux qui avaient suffisamment

d’argent pour voyager en première ou en deuxième classe étaient rapidement inspectés à bord par

un médecin et un officier d’état civil et débarquaient sans problèmes. Le gouvernement fédéral

estimait que ces émigrants auraient de quoi subvenir à leurs besoins et ne risqueraient pas d’être

à la charge de l’État. Les émigrants qui devaient passer par Ellis étaient ceux qui voyageaient en

159

Page 154: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

troisième classe [...] dans de grands dortoirs non seulement sans fenêtres mais pratiquement sans

aération et sans lumière, où deux mille passagers s’entassaient sur des paillasses superposées.

Georges PEREC, Ellis Island, 1980..

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Imaginez la suite de ce texte, dans laquelle la narratrice raconte les premiers jours des personnages

à New-York.

Sujet de réflexion

Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui fasse rêver ?

160

Page 155: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « De quel continent », « s’agit-il ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du continent désigné ainsi par la

narratrice.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive du début du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous permettent d’identifier ce continent.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Qui est désigné », « par l’expression « les crasseux » », « Que pensez-vous

de cette formulation ? ».

Définition de l’expression-clé « Que pensez-vous de cette formulation ? » : vous devez émettre un

jugement sur cette expression.

Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité des personnages désignés par le

groupe nominal « les crasseux ». Puis vous devez exprimer un jugement à propos de cette expres-

sion.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du premier paragraphe et de la phrase qui contient cette

expression.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à trouver l’identité des crasseux.

3. Interrogez-vous : cette expression est-elle positive ou négative ?

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « En vous appuyant précisément sur le texte », « expliquez ce que les person-

nages attendent de ce nouveau pays ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent

d’identifier ce que les personnages attendent de ce nouveau pays.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent leurs attentes.

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Par quels sentiments », « successifs », « passent les personnages », « aux

différentes étapes du voyage », « Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte ».

161

Page 156: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif dû à des émotions.

Exemple de sentiments : la peur, la crainte, la jalousie, l’amour...

Définition du mot-clé « successifs » : qui se succèdent, qui viennent l’un après l’autre.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui désignent les

différents sentiments ressentis les uns après les autres par les personnages au cours de la traversée.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture très attentive du texte.

2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient aux différents sentiments

ressentis par les personnages lors de la traversée.

3. Reformulez ces sentiments avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-

nymes.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Pourquoi », « le „sentiment“ », « est-il qualifié d’étrange ? »

Définition du mot-clé « pourquoi ? » : « pour quelle raison ? »

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi les personnages ressentent un

sentiment étrange.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive du dernier paragraphe.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent les raisons pour lesquelles leur

sentiment est étrange, bizarre, inattendu.

4

äComprendre la question

Expressions-clés : « identifiez les deux temps utilisés », « justifiez l’emploi de chacun ». Explica-

tion des expressions-clés : vous devez donner le nom des deux temps que vous reconnaissez. Puis

vous devez expliquer pourquoi ils sont utilisés dans ce contexte précis. Vous devez donc donner

leur valeur.

äMobiliser ses connaissances

Rappel de cours : les principales valeurs du futur

– Il exprime des faits futurs par rapport au présent, des actions achevées. Ex. : Demain, je partirai

loin d’ici.

– Il peut avoir une valeur d’impératif qui atténue un ordre. Ex. : Vous voudrez bien me faire

parvenir au plus vite vos résultats.

– Il exprime le résultat d’une condition remplie : lorsque la proposition conditionnelle est ex-

primée au présent, la proposition principale se met au futur. Ex. : Si tu viens, on ira se baigner.

162

Page 157: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?

– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?

Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,

-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.

– Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?

Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.

→ Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à

l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.

→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,

alors c’est de l’imparfait.

→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :

-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,

-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,

-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,

-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,

alors c’est du passé simple.

– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?

Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,

-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.

2. Interrogez-vous : quelle est sa valeur ? Pourquoi ce temps est-il utilisé dans ce contexte parti-

culier ?

5

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Quelle remarque grammaticale », « sur la construction de ces deux phrases ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi la construction de ces deux phrases

est étrange et en quoi elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase que l’on rencontre

traditionnellement : sujet - verbe - complément.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement ces deux phrases.

2. Interrogez-vous : pourquoi sont-elles étranges selon vous ? Que manque-t-il ?

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Quel effet », « produisent-elles sur le lecteur ? ».

Définition du mot-clé « effet » : impression produite par quelque chose.

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’impression que produit cette phrase chez

le lecteur.

163

Page 158: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quelle impression le narrateur cherche-t-il à produire en utilisant cette phrase ?

Sur quoi souhaite-t-il insister lorsqu’il parle ainsi des immigrants ?

6

äComprendre la question

Expressions-clés : « Pensez-vous », « Domenico a raison en murmurant « La vie commence » »,

« Développez votre réponse en quelques lignes. », « Vous prendrez appui sur le texte », « éven-

tuellement sur votre culture personnelle ».

Définition de l’expression-clé « vous prendrez appui sur le texte » : vous devez extraire des mots

ou expressions pour justifier votre avis.

Définition de l’expression-clé « éventuellement sur votre culture personnelle » : votre culture ciné-

matographique et littéraire ainsi que votre expérience personnelle peuvent vous aider à répondre.

Explication des expressions-clés : vous devez relever des expressions qui montrent que soit Dome-

nico a raison, soit il a tort, lorsqu’il prononce cette phrase. On attend que vous portiez un jugement

et qu’il soit argumenté : les citations extraites du texte sont alors vos arguments.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions du texte pour justifier votre point de vue.

3. Aidez-vous de votre culture personnelle (les films que vous avez vus, les livres que vous

avez lus, votre expérience personnelle) pour répondre.

Attention, comme c’est une question relativement ouverte, il n’y a pas de bonne ou mauvaise

réponse. Ce qui compte, c’est que vous réussissiez à défendre votre point de vue en vous appuyant

sur des arguments pertinents et valables.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel de la 1re personne du

pluriel (nous) par la 3e personne du pluriel (ils) ».

Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronompersonnel « nous » en pronom

personnel « ils ».

Cela engendre des modifications :

– au niveau des pronoms personnels sujets de la première personne du pluriel qui désignent les

immigrants (« nous ») qui se transforment alors en pronoms personnels sujets de la troisième

personne du pluriel (« ils ») ;

– au niveau des pronoms personnels compléments d’objets indirects (COI) de la première per-

sonne du pluriel qui désignent les immigrants (« nous ») qui se transforment alors en pronom

personnel COI de la troisième personne du pluriel (« ils ») ;

164

Page 159: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet Pas à pas

– au niveau des pronoms personnels qui accompagnent les verbes pronominaux :

Rappel : un verbe pronominal est un verbe accompagné d’un pronom personnel qui se représente

le sujet. Ex. : se laver, se tenir par la main ;

– au niveau de la conjugaison des verbes dont le pronom personnel est sujet. Les verbes conjugués

à la première personne du pluriel au passe composé et à l’imparfait se transforment en verbes

conjugués à la troisième personne du pluriel au passe composé et à l’imparfait.

Rappel de cours : les différentes formes du pronom personnel

Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi

Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.

1re pers. du

singulier

je me moi

2e pers. du

singulier

tu te toi

3e pers. du

singulier

il elle le la lui se soi

1re pers. du

pluriel

nous

2e pers. du

pluriel

vous

3e pers. du

pluriel

ils elles les leur se eux

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels « nous » qui désignent les immigrants et transformez-les

en « ils ».

2. Soulignez les pronoms personnels de la première personne du pluriel (« nous ») qui dé-

signent les immigrants et qui accompagnent les verbes pronominaux, transformez-les en

pronoms personnels de la troisième personne du pluriel (« ils »).

3. Soulignez les verbes dont « ils » est sujet et modifiez la terminaison des verbes conjugués.

4. Soulignez les pronoms personnels COI de la première personne du pluriel qui désignent

les immigrants (« nous ») et transformez-les en pronoms personnels COI de la troisième

personne du pluriel (« ils »).

III. Dictée

Voir le corrigé.

165

Page 160: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « la narratrice raconte les premiers jours des personnages à New York ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « Imaginez la suite de ce texte », « raconte ».

Je dois respecter le genre du texte, le roman. Je dois donc écrire un récit.

Je dois aussi respecter les pronoms personnels utilisés : « je » et « nous ».

Les personnages et les lieux que je compte évoquer doivent être cohérents et doivent respecter le

texte proposé.

4. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte l’arrivée de la

narratrice à New York et je dois parler de l’expérience quotidienne des personnages les premiers

jours après leur arrivée.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « raconte », j’en déduis que le

type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

Astuce : écrire au passé simple et à l’imparfait

Les faits au passé simple interrompent souvent les faits à l’imparfait. Deux solutions :

– un décor interrompu par une action ;

– une action de second plan interrompue par une action plus importante de premier plan.

Dans le récit :

– si je veux décrire un personnage ou un lieu, je conjugue les verbes qui expriment un état à

l’imparfait ;

– si je veux exprimer une action secondaire, une action qui se répète, une action qui dure, je

conjugue les verbes qui expriment une action à l’imparfait ;

– si je veux exprimer une action brève ou une action importante, principale, qui fait avancer

l’histoire, je conjugue les verbes qui expriment une action au passé simple.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

166

Page 161: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet Pas à pas

Ici, « Imaginez la suite du texte », « les premiers jours des personnages » : Qui sont les personnages

dont je souhaite parler ? Comment sont-ils ? Que font-ils ? Que ressentent-ils ?

Astuce : pour trouver des idées, je pense à mon expérience personnelle : je suis déjà peut-être

arrivé moi aussi dans un pays étranger. Comment ai-je réagi ? Je pense aussi aux livres que j’ai

lus et aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et

outils

Récit/Narration/Description

éventuellement

Attention, mon devoir doit

comporter trois ou quatre

paragraphes différents.

Les premiers jours des personnages

à New York.

Je réponds aux questions suivantes

pour trouver des idées : Où ?

Quand ? Qui ? Pourquoi ?

Comment ? Je peux m’inspirer des

idées du texte.

L’imparfait et/ou le

passé simple.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne « Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui

fasse rêver ? ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

167

Page 162: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Définition de l’expression « laisser place à » : permettre à quelque chose d’exister.

Définition de l’expression « un ailleurs » : un autre lieu, différent de celui où l’on est et dont on a

l’habitude.

Définition du mot-clé « rêver » : se représenter par l’imagination quelque chose qu’on souhaite

de manière chimérique ; imaginer, inventer, souhaiter.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression « Vous donnerez votre réponse

dans un développement argumenté et organisé. » Je conjugue donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois exprimer une opinion personnelle

à propos du sujet suivant : Dans le monde d’aujourd’hui existe-t-il encore un ailleurs, un pays qui

fasse rêver ?

Vous pouvez traiter le sujet de plusieurs manières :

Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, le monde d’aujourd’hui laisse de la place

à un ailleurs qui fasse rêver (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés

d’exemples pour défendre cette thèse.

Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, le monde d’aujourd’hui ne laisse pas

de place à un ailleurs qui fasse rêver (point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments,

illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.

Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à

l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de

nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou

de deux arguments illustrés d’exemples.

Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est

acceptable aussi.

Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est

acceptable aussi.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui fasse rêver ? »

Dans le monde d’aujourd’hui existe-t-il un pays qui fasse rêver et dans lequel on souhaiterait

vivre ? Quel pays offre aujourd’hui des conditions de vie (personnelles et professionnelles) qui

font rêver ? Les conditions de vie des gens leur permettent-elles de rêver ?

Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle (Quels sont les pays qui me

font rêver et pourquoi ?), aux livres que j’ai lus et aux films que j’ai vus.

7. J’établis le plan de mon devoir.

Dans le corrigé, la solution 2 a été choisie comme illustration.

168

Page 163: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le sujet Pas à pas

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.

Partez par exemple de l’idée qu’il est difficile de trouver un ailleurs qui nous fasse rêver dans le

monde dans lequel nous vivons

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée qu’il est

difficile de trouver un ailleurs qui nous fasse rêver dans le monde dans lequel nous vivons.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de

trois).

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des modélisateurs qui expriment la possibilité (peut-être, il est possible, il est nécessaire...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur le fait que le monde actuel ne laisse pas de place au rêve.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème de l’ailleurs dans les programmes

Programme de cinquième : « Récits d’aventures » : Le Livre des merveilles, Marco Polo ; Ro-

binson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson ; un roman de Jules Verne.

Vers la seconde : le thème de l’ailleurs

Gargantua et Pantagruel, Rabelais ; Supplément au voyage de Bougainville, Diderot ; Candide,

Voltaire.

Des citations sur l’ailleurs

« Il est très difficile de trouver le bonheur en soi et impossible de le trouver ailleurs. » (Nicolas

Chamfort, Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes)

« Cité-dortoir, cité poubelle, / Nuit et brouillard, lumières artificielles, / Dans nos intérieurs d’in-

finie solitude, / On rêve d’ailleurs sous d’autres latitudes. » (Louis Chedid, Paroles de la chanson

« Mégalopolis »)

169

Page 164: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 a) Le continent dont il s’agit est l’Amérique

comme le montrent les expressions « New

York » et « Ellis Island ».

b) Les « crasseux » désignent les immigrants,

les pauvres qui quittent l’Italie pour aller en

Amérique. Cette formulation est péjorative.

2 Les personnages espèrent une vie différente,

nouvelle et meilleure : « espérant... que tout là-

bas soit différent, les couleurs, les odeurs ». Ils

attendent un changement total par rapport à leur

vie d’avant : « Tout ». Ils espèrent être traités

différemment, car « les lois, les hommes » se-

raient différents. Il y aurait une place pour eux

dans ce monde « Plus grand ». Ils vivraient en-

fin décemment sur un continent où la vie serait

plus douce : « Plus doux ».

3 a) Les personnages ressentent plusieurs sen-

timents au cours de leur voyage. D’abord, ils

sont apeurés lorsqu’ils arrivent sur le paque-

bot : « nous nous sommes tenus par la main

pour ne pas nous perdre dans la foule ». En-

suite, ils ressentent de la tristesse lorsque le pa-

quebot s’éloigne des côtes italiennes : « nous

avons pleuré lorsque l’immense bateau a quitté

la baie de Naples », puis de l’espoir en rê-

vant au monde meilleur qui les attend : « es-

pérant, dans des rêves étranges ». Ils ressentent

de l’excitation lorsqu’ils voient l’Amérique :

« Nous dansions et criions. », « Une agitation

frénétique », « Nous acclamions », ils « mon-

traient du doigt » et « dévor[aient] des yeux

chaque détail de la côte ». Enfin, lorsque les im-

migrants débarquent ils éprouvent une grande

joie : « brouhaha de joie et d’impatience ».

b) Le sentiment évoqué est qualifié

d’« étrange » car ces immigrants sont des

étrangers qui ne savent pas ce qui les attend

exactement (« Nous ne comprenions rien. »).

Pourtant, ils se sentent bien et sont persuadés

d’être à leur place : « Nous avions la conviction

que nous étions ici à notre place. »

4 Les deux temps utilisés dans cette phrase

sont l’imparfait (« se dirigeait », « dansions et

criions ») et le futur (« oublierai »). L’impar-

fait a une valeur descriptive. En effet, il permet

de décrire ici le trajet du paquebot et les réac-

tions des personnages. Le futur est employé ici

par la narratrice qui évoque ses sentiments. Elle

exprime une idée qui sera toujours vraie dans le

futur : « je ne l’oublierai jamais ».

5 a) Ces deux phrases n’ont pas de verbe :

elles sont nominales.

b) Le lecteur a l’impression que ces person-

nages n’ont pas d’identité propre. L’absence

de verbe souligne leur déshumanisation. Ces

pauvres sont juste une masse informe de per-

sonnes frappées par la pauvreté.

6 Je pense que Domenico a raison en murmu-

rant « La vie commence. ». En effet, ils étaient

miséreux dans leur pays : « crève-la-faim »,

« Miséreux d’Europe au regard affamé ». Ils

espèrent un changement dans leur vie : « es-

pérant [...] que tout là-bas soit différent ». De

plus, les États-Unis constituent un monde nou-

veau et bien plus grand, dans lequel tout semble

possible : « Le monde entier était là. Nous en-

tendions parler des langues [...] ce qui se passait

ici était bien plus vaste ». Par exemple, Charlie

Chaplin est un immigrant qui a connu la célé-

brité aux États-Unis. De plus, le film Le Parrain

de Coppola montre la fuite d’un enfant de l’Ita-

lie vers les États-Unis. Il deviendra par la suite

un des plus importants chefs de la mafia.

Mais vous pouviez éventuellement dire aussi

que les immigrants étaient souvent mal traités

aux États-Unis et qu’ils restaient pauvres et mi-

sérables.

170

Page 165: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le corrigé

II. Réécriture

Comme tous les autres, ils se sont tenus par la main pour ne pas se perdre dans la foule. Comme

tous les autres, la première nuit, ils n’ont pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses

ne leur dérobent la couverture qu’ils se partageaient.

III. Dictée

Le texte est un extrait de roman, à l’imparfait. Certains verbes sont au conditionnel présent.

Chaque verbe s’accorde avec son sujet :

– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,

-aient : « Tous les émigrants n’étaient pas... », « Ceux qui avaient... étaient » (le verbe est loin

du sujet), « débarquaient » (le verbe est loin du sujet), « Le gouvernement fédéral estimait »,

« Les émigrants qui devaient... étaient », « ceux qui voyageaient », « deux mille passagers

s’entassaient » ;

– au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et ce sont les

mêmes que celles de l’imparfait : « ces émigrants auraient », « ne risqueraient pas ».

Les participes passés s’accordent avec le sujet :

– dans l’expression « les émigrants n’étaient pas obligés » ;

– dans le verbe « inspecter », à la voix passive, « ceux qui... étaient rapidement inspectés ».

Les participes employés comme adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient : « des

paillasses superposées ».

Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit de la préposition « de » (« pas obligés de

passer », « suffisamment d’argent pour voyager »), soit d’un verbe (« qui devaient passer »). Une

consonne redouble dans les mots suffisamment, officier, s’entassaient, paillasses.

Dans des expressions : « à bord », « à la charge », « à » prend un accent car c’est une préposition.

Attention à l’orthographe de :

– « ceux » (pronom démonstratif pluriel) à ne pas confondre avec « ce » (déterminant ou pronom

démonstratif singulier) et « se » (pronom réfléchi) ;

– « ces » dans l’expression « ces émigrants ». Ici c’est bien un déterminant démonstratif, à ne pas

confondre avec « ses » (déterminant possessif) ;

– « où » (pronom indiquant le lieu), à ne pas confondre avec « ou » (conjonction de coordination).

On écrit « de grands dortoirs » : « de » remplace dans ce cas l’article défini pluriel « des ».

Attention à la préposition « sans » :

– on écrit « sans aération » et « sans lumière » au singulier car ce sont deux noms indénombrables ;

– dans le cas de noms dénombrables, on écrit « sans problèmes » et « sans fenêtres », mais ces

deux expressions pourraient aussi s’écrire sans s : « sans problème », « sans fenêtre ». Les deux

orthographes sont acceptées.

171

Page 166: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

Devant un verbe, « leur » est invariable. Devant un nom, s’il est pluriel, on écrit « leurs » : « leurs

besoins ».

Les adverbes en -ment s’écrivent -amment, s’ils sont dérivés d’un adjectif en -ant. C’est le cas de

l’adverbe « suffisamment », dérivé de l’adjectif « suffisant ».

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Arrivés sur l’île d’Ellis d’Island, il nous fallait désormais rejoindre au plus vite le vieux continent

qu’est l’Amérique, mais nous ne savions pas comment nous y prendre. À notre grande surprise,

nous vîmes des gens se diriger vers un bateau. Je devinai qu’il s’agissait d’un bateau chargé d’ef-

fectuer les liaisons maritimes entre l’île et la ville de New York. Notre voyage était loin d’être

fini, il fallait encore être patients et courageux. Nous montâmes sur le bateau et rapidement nous

accostâmes à proximité du centre-ville de New York. Émerveillés et impressionnés, nous levâmes

tous les yeux vers ces immeubles, ces géants de pierre et de fenêtres, qui s’évertuaient à fendre

les nuages. Nous nous sentions minuscules au milieu de cette forêt de buildings, à l’architecture

étonnante. Cela contrastait nettement avec les maisons basses et rustiques dans lesquelles nous

vivions en Italie ! Les ruelles pittoresques de notre pays natal laissaient place à de grands boule-

vards où grouillaient une multitude de gens, tous pressés et bien habillés. Je rougis de honte : nous

étions sales et nos vêtements usés témoignaient de notre pauvreté.

Nous étions aussi faibles et terrassés par la fatigue : il fallait à tout prix qu’on trouve de quoi se

nourrir. Quelques mètres plus loin, nous aperçûmes un parc et des bancs. Nous nous installâmes.

De la pelouse verdoyante, des arbres centenaires, des écureuils peu farouches. Je me sentis alors

soulagée. Domenico partit à la quête de nourriture tandis que d’autres s’affalèrent sur les pelouses.

Pour ma part, je m’assis sur un banc et je contemplai cet étrange havre de paix, situé à deux pas du

tumulte de la ville. J’étais fascinée. Domenico revint et nous dévorâmes les quelques croûtons de

pain qu’il avait trouvés au détour d’une poubelle. La nuit tombait doucement et nous décidâmes de

dormir dans le parc. Je m’apprêtais à m’endormir lorsque j’entendis des chiens aboyer et des voix

aux accents rauques. Les gardiens du parc s’avancèrent vers nous. Je compris, au ton menaçant

qu’ils employaient, que nous n’étions pas les bienvenus. Dans la panique, nous nous levâmes et

nous quittâmes le parc. Je me souviendrai toute ma vie de la frayeur que j’ai ressentie au cours de

cette nuit.

Dans la pénombre, nous nous dirigeâmes tant bien que mal vers les bords de l’Hudson. Malgré la

faim qui nous tiraillait le ventre, nous nous installâmes sous un pont et nous nous endormîmes rapi-

dement. Le lendemain, nous errions dans la ville, sans savoir où aller et que faire. Domenico avait

évoqué l’existence d’un quartier dans lequel vivaient de nombreux Italiens et nous avions convenu,

172

Page 167: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 9 – Le corrigé

qu’en l’état actuel des choses, la meilleure solution était de nous y rendre. Malgré mon extrême

lassitude, je décidai de demander notre chemin à une passante. Quelle chance nous eûmes ! Cette

jeune femme était italienne et elle avait migré aux États-Unis, quelques années auparavant. Elle

était heureuse de pouvoir nous aider. Elle nous emmena dans le quartier italien : c’est là qu’elle

vivait avec le reste de sa famille. Elle nous accueillit chez elle chaleureusement et nous proposa de

rester autant qu’on le souhaitait. Malgré la difficulté du voyage et les conditions dans lesquelles

nous arrivâmes, je n’oublierai jamais l’émerveillement que j’ai ressenti lorsque je suis arrivée à

New York.

Sujet de réflexion

Le monde d’aujourd’hui se caractérise par la rapidité, la compétitivité, la consommation et la

communication, ce qui ne laisse guère de place a priori au rêve, à l’imagination et au désir de

créativité. L’existence quotidienne, à la fois trépidante et monotone, permet difficilement d’envi-

sager un ailleurs qui fasse rêver, même si la mondialisation nous ouvre virtuellement toutes les

frontières.

En premier lieu, les individus ont peu de temps et de disposition d’esprit pour envisager un ailleurs

qui fasse rêver. En effet, notre travail monopolise une grande partie de notre énergie physique, in-

tellectuelle et psychologique. Il s’avère alors difficile de trouver le temps de rêver à un ailleurs

idyllique, d’envisager un départ vers un pays lointain aux rivages paradisiaques, réservé, semble-

t-il, aux cartes postales des agences de voyages. Par exemple, lorsque j’interroge mon père sur

la possibilité pour la famille d’envisager un nouveau départ dans un pays lointain, il me répond

toujours qu’il travaille trop et qu’il n’a pas le temps d’y penser.

Par ailleurs, je suis convaincu que les difficultés économiques actuelles engendrent une morosité,

et parfois une souffrance, incompatibles avec l’idée d’un ailleurs. De fait, s’autoriser à envisager

un ailleurs, ou l’espérer, c’est se projeter de manière positive dans l’avenir. Or, il est impossible,

pour certains, de penser ainsi. En effet, les gens qui sont au chômage, qui peinent à payer leur

loyer et leurs charges ou qui gagnent un salaire insuffisant ont pour seul objectif de vivre voire de

survivre. Économiquement et psychologiquement, il semble donc difficile pour eux d’opérer une

telle projection. Ainsi, ma mère qui travaillait chez Virgin Megastore a été licenciée récemment.

Elle se bat tous les jours pour retrouver un emploi et nous devons désormais vivre sur les écono-

mies qu’elle avait consacrées à nos vacances. Je doute fortement que sa situation personnelle et

professionnelle l’encourage à rêver d’un nouveau départ dans un pays étranger.

Enfin, dans le monde d’aujourd’hui, les gens semblent davantage vivre dans un monde virtuel que

dans un monde réel. C’est le nouveau monde, l’ailleurs moderne. Les hommes ne peuvent plus

envisager de rêver à un ailleurs car ils sont submergés par leurs échanges sur Facebook et perdent

leur temps à surfer sur le web. Or, paradoxalement, de telles activités annihilent toute aspiration à

173

Page 168: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

un ailleurs. Par exemple, mon meilleur ami passe au moins deux heures tous les soirs à jouer àCall

of Duty et il est en contact permanent avec ses amis via Skype et Facebook. Quand je lui parle de

mon désir d’aller dans un pays étranger qui me fait rêver, comme l’Australie, il se moque de moi.

Il considère qu’il est déjà dans un ailleurs ; il se complaît, en fait, dans une virtualité rassurante

alors que le départ pour un pays étranger nécessite un vrai courage, des efforts d’adaptation à une

nouvelle langue et à des coutumes que l’on ne connaît pas, une volonté de réussir.

En définitive, le monde dans lequel nous vivons ne laisse guère l’opportunité aux hommes d’en-

visager un ailleurs qui fasse rêver. Il faut que l’action relaie nécessairement le rêve et que le désir

de partir soit motivé par un projet cohérent et une authentique volonté de construire sa vie. Ainsi

ce désir d’ailleurs sortira des clichés et des rêveries stériles pour redevenir le moteur de l’action

des hommes sur le monde.

174

Page 169: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10, Sujet inédit

Texte de Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur

L’Auteur 1 et Ardèle sont mari et femme. L’Auteur veut obtenir des éclaircissements à propos

d’une lettre adressée à sa femme.

L’AUTEUR – Un mot encore. Cette lettre n’était pas de ta sœur.

ARDÈLE – Dire que tu fouilles mes tiroirs ! J’ai honte.

L’AUTEUR – Ta sœur t’aime, c’est entendu, mais au point de t’appeler mon amour.

ARDÈLE – Ce n’est pas assez de moi. Salis ma sœur !

L’AUTEUR – Je ne salis pas ta sœur. Je constate. Ta sœur n’a pas une culture écrasante mais,5

enfin, elle met l’orthographe. Elle n’aurait pas systématiquement oublié les e muets à la fin des

participes passés.

ARDÈLE – Tu vois à quels détails tu t’attaches !

L’AUTEUR – Cette lettre était d’un homme.

ARDÈLE – Tu es ignoble. Veux-tu me permettre de te poser une question ?10

L’AUTEUR – Pose.

ARDÈLE – Et si tout était de ta faute ?

L’AUTEUR, ricane sombrement – Ah ! Ah !

ARDÈLE – Qu’est-ce que tu fais ?

L’AUTEUR – Je ricane.15

ARDÈLE – Quelle horreur ! Je te trompe et tu ricanes. Tu n’es même pas capable de souffrir. Je

t’ai donné ma jeunesse et tu fouilles dans mes tiroirs.

L’AUTEUR – Cette lettre était par terre. Dans les cabinets.

ARDÈLE – Tu fouilles dans les cabinets ! Dans deux heures je serai partie. Je retourne chez ma

mère.20

L’AUTEUR – Elle est morte. En 1922.

ARDÈLE – Essaie, essaie de me rendre encore plus triste en me rappelant que ma pauvre maman

est morte et que je n’ai plus rien au monde. Elle a laissé une maison, tout de même, 122, rue des

Retaillons à Saint-Malo. Une maison où habite ma sœur illettrée. Je vais chez elle.

L’AUTEUR – C’est parfait.25

ARDÈLE – Naturellement, tu triomphes. Tu vas pouvoir enfin me tromper. Il y a douze ans que

tu attendais ce jour, et tu t’es arrangé pour que ce soit moi qui aie l’air d’avoir tort.

L’AUTEUR, hurle soudain – Mais enfin, sacrebleu, de qui était cette lettre ?

ARDÈLE, d’un mépris de marbre – Qu’est-ce que cela peut bien être ? Ma sœur ne sait pas écrire.

Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur, éditions La Table ronde, 1948.

1. L’Auteur est le nom du personnage, et prend une majuscule, tandis que l’auteur avec une minuscule désigne JeanAnouilh.

175

Page 170: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 À quel genre appartient ce texte ? Justifiez

votre réponse à l’aide de deux indices.

2 Résumez le texte en une ou deux phrases.

3 D’après Ardèle, par qui la lettre a-t-elle été

écrite ? Selon vous, le mari est-il du même

avis ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

4 Selon vous, qui domine la scène au début ?

Qui domine la scène à la fin ? Justifiez votre

réponse.

5 Quelles sont les différentes stratégies em-

ployées par Ardèle pour résister à son mari ?

Identifiez-en deux et expliquez-les en vous ap-

puyant sur des passages précis du texte.

6 « Salis ma sœur ! »

a) Quel est le mode du verbe ?

b) Expliquez ce qu’Ardèle veut dire.

7 « L’AUTEUR. - Pose [...] L’AUTEUR. - Je

ricane. »

a) Quel est le type de phrase employé majori-

tairement par le mari ? Pourquoi ?

b)Quelle est donc sa stratégie pour obtenir des

informations ?

8 « Je t’ai donné ma jeunesse et tu fouilles

dans mes tiroirs. »

a) Selon vous, que signifie l’expression « Je t’ai

donné ma jeunesse » ?

b) En quoi cette réplique est-elle comique ?

9 Lorsque Ardèle affirme qu’elle souhaite

rentrer chez sa mère, que cela signifie-t-il ? Se-

lon vous, est-ce que le mari le comprend de la

même manière ? Expliquez.

10 Comment interprétez-vous la dernière ré-

plique d’Ardèle ? Expliquez.

11 Question de synthèse. En quoi cette scène

est-elle comique ? Fait-elle appel au comique

de langage, de geste, de caractère, de situation ?

Développez votre réponse en vous appuyant

sur l’ensemble du texte.

II. Réécriture

« Naturellement, tu triomphes. Tu vas pouvoir enfin me tromper. Il y a douze ans que tu attendais

ce jour, et tu t’es arrangé pour que ce soit moi qui aie l’air d’avoir tort. »

Réécrivez ce passage en remplaçant « tu » par « vous » et « je » par « nous ». Vous ferez toutes

les transformations nécessaires.

III. Dictée

Un décor aussi peu réaliste que possible, on doit distinguer tout de même le bureau de l’Auteur

au centre, trois portes, le vestibule côté jardin, avec une amorce d’escalier et la porte d’entrée.

176

Page 171: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet

C’est le matin, en scène dans le bureau, l’Auteur et Ardèle en robes de chambre. Ils sont l’un en

face de l’autre très remontés ; ils crient tapant à tour de rôle sur le bureau. Tous les personnages

de ce petit acte sont réalistes, les femmes sont charmantes mais – ce détail de mise en scène est

indispensable – tout le monde porte des faux nez.

Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur, éditions La Table ronde, 1948.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur et Ardèle re-

cherchent chacun son soutien.

Vous écrirez cette nouvelle scène en respectant les caractéristiques du genre théâtral et en conser-

vant le registre comique.

Sujet de réflexion

Le mariage est une institution qui évolue beaucoup. Par ailleurs, des statistiques montrent que le

nombre de divorces augmente régulièrement.

Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples mariés ?

177

Page 172: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « genre », « Justifiez votre réponse à l’aide de deux indices ».

Définition du mot « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande caté-

gorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes.

Le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman et la nouvelle et le biographique

(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles.

Le genre dramatique, ou théâtre, regroupe deux genres : la tragédie et la comédie.

Le genre poétique fait référence à la poésie.

Le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de

persuader ou convaincre le destinataire.

Définition de l’expression-clé « Justifiez votre réponse à l’aide de deux indices » : en vous ap-

puyant sur deux indices précis, vous devez préciser le genre auquel appartient ce texte.

äMobiliser ses connaissances

Les indices du texte dramatique (texte de théâtre) :

– si le texte est écrit en vers ou en prose mais qu’il est composé de répliques, précédées du nom

du personnage,

– si je repère des didascalies,

→ alors il s’agit du genre dramatique/théâtral.

äProcéder par étapes

Est-ce que ce texte est écrit en vers ou en prose ? Est-ce qu’il est composé de répliques, précédées

du nom du personnage écrit en majuscules ?

Est-ce que je repère des didascalies ?

Si oui, alors il s’agit du genre dramatique/théâtral.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « Résumez », « le texte ».

Explication des mots-clés : vous devez expliquer l’essentiel du texte que vous venez de lire en

deux ou trois phrases.

178

Page 173: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.

2. Si vous deviez résumer le texte à un ami, que lui diriez-vous ?

3. Interrogez-vous : quelle est la situation initiale ? Quel est l’élément perturbateur ? Quelle

est la situation finale ?

3

äComprendre la question

Expressions-clés : « D’après Ardèle », « par qui la lettre a-t-elle été écrite ? », « Selon vous, le

mari est-il du même avis ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui précisent

l’identité de l’auteur de la lettre selon Ardèle. Puis vous devez extraire des mots ou expressions

qui montrent si le mari est du même avis que sa femme ou non.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui précisent l’identité de l’auteur de la lettre

selon Ardèle.

3. Interrogez-vous : que pense le mari concernant l’identité de l’auteur de la lettre ?

4. Repérez et relevez des expressions pour expliquer et justifier votre réponse.

4

äComprendre la question

Expressions-clés : « qui domine la scène au début ? », « Qui domine la scène à la fin ? », « Justifiez

votre réponse ».

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui précisent

l’identité du personnage qui exerce de l’influence au début de la scène et l’identité de celui qui

exerce de l’influence à la fin.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’identité du personnage qui a

l’ascendant sur l’autre au début de la scène.

3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’identité du personnage qui a

l’ascendant sur l’autre à la fin de la scène.

179

Page 174: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « les différentes stratégies employées par Ardèle », « pour résister à son mari ».

Définition du mot-clé « stratégie » : art de manœuvrer habilement pour atteindre un but.

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent

les différentes manœuvres mises en place par Ardèle pour résister aux différentes attaques de son

mari.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différentes manœuvres mises

en place par Ardèle pour résister à son mari.

3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-

nymes.

6

a) äComprendre la question

Expression-clé : « le mode du verbe ».

Définition de l’expression-clé « le mode verbal » : le mode d’un verbe c’est la manière ou la façon

dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action

réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?

äMobiliser ses connaissances

Astuce pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ ».

Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des

terminaisons de l’imparfait.

äProcéder par étapes

1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?

(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)

2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-

pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)

3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation

est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du

mode conditionnel.)

180

Page 175: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?

Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses

sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors

il s’agit du mode subjonctif.)

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Expliquez ce qu’Ardèle veut dire ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que souhaite dire en réalité Ardèle

lorsqu’elle prononce cette phrase.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.

2. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.

7

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « type de phrase », « employé majoritairement par le mari », « Pourquoi ? ».

Définition de l’expression-clé « type de phrase » : vous devez dire si la phrase est de type affirmatif,

exclamatif, interrogatif ou injonctif.

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du type de phrase utilisé majoritai-

rement par le mari et expliquer les raisons pour lesquelles le mari l’utilise.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : quel type de phrase reconnaissez-vous ?

1. Est-ce que cette phrase est une affirmation et est-ce qu’elle se termine par un point ? Si oui,

alors c’est une phrase de type affirmatif.

2. Est-ce que cette phrase est une question posée à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine par

un point d’interrogation ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.

3. Est-ce que cette phrase est un ordre ou un conseil donné à quelqu’un et est-ce qu’elle se

termine par un point d’interrogation ou un point ? Si oui, alors c’est une phrase de type

interrogatif.

4. Est-ce que cette phrase exprime un sentiment ou une émotion et est-ce qu’elle se termine

par un point d’exclamation ? Si oui, alors c’est une phrase de type exclamatif.

Pour trouver les raisons pour lesquelles le mari emploie ce type de phrase, posez-vous les questions

suivantes :

181

Page 176: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

1. Quelle est l’identité du personnage ? Son âge, son rôle dans l’histoire ?

2. Que cherche-t-elle à faire en utilisant ce type de phrase ? Déclarer quelque chose ? Interro-

ger quelqu’un ? Exprimer une émotion ou un ordre ? Formuler un ordre ?

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « sa stratégie », « pour obtenir des informations ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la manœuvre mise en place par le mari

pour obtenir des informations.

äProcéder par étapes

1. Relisez la réponse que vous avez donnée dans la réponse précédente.

2. Interrogez-vous : pourquoi le mari agit-il ainsi ? Que souhaite-t-il montrer à sa femme ?

Quel est son objectif ?

8

a) äComprendre la question

Expression-clé : « que signifie l’expression ? ».

Explication de l’expression-clé : vous devez expliquer cette phrase.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.

2. Interrogez-vous : de quoi Ardèle accuse-t-elle son mari ?

3. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « En quoi », « cette réplique », « est-elle comique ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi cette réplique est drôle.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : pourquoi cette réplique est-elle comique ? Quel est le ressort du comique dans

cette expression ?

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « Ardèle affirme qu’elle souhaite rentrer chez sa mère », « que cela signifie-t-

il ? », « Selon vous, est-ce que le mari le comprend de la même manière ? », « Expliquez ».

182

Page 177: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer le sens de cette expression dans ce

contexte précis. Puis vous devez montrer soit que le mari comprend cette phrase de la même

manière, soit qu’il ne la comprend pas de la même manière.

äProcéder par étapes

1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.

2. Interrogez-vous : que souhaite dire Ardèle en réalité ?

3. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.

4. Repérez des mots ou expressions qui montrent que l’Auteur comprend ce que dit sa femme

ou, au contraire, qu’il interprète mal ses propos.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « Comment », « interprétez-vous la dernière réplique d’Ardèle ? », « Expli-

quez ».

Définition de l’expression-clé « interpréter » : expliquer, commenter (Larousse).

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que signifie cette réplique.

äProcéder par étapes

1. Interrogez-vous : que fait Ardèle lorsqu’elle affirme : « Qu’est-ce que cela peut bien être ?

Ma sœur ne sait pas écrire. » ?

2. Expliquez cette phrase avec vos propres mots.

11

äComprendre la question

Expressions-clés : « En quoi cette scène est-elle comique ? », « Fait-elle appel au comique de

langage, de geste, de caractère, de situation ? ».

Définition de l’expression-clé « comique » : désigne ce qui provoque le rire, ce qui caractérise la

comédie et le théâtre en général.

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi cette scène est comique et quel

le type de comique elle met en œuvre.

äMobiliser ses connaissances

Les différents types de comiques :

– le comique de geste : l’effet comique est produit par l’interprétation (mimiques, grimaces, vê-

tements, accessoires : ces indications sont contenues dans les didascalies) ;

183

Page 178: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

– le comique de situation : l’effet comique est produit par la situation d’un personnage dans

l’histoire qui est racontée (surprises, rebondissements, coïncidences, retournements) ;

– le comique de mots : l’effet comique est produit par les paroles (jeux de mots, calembours,

niveaux de langue, répétition) ;

– le comique de caractère : l’effet comique est produit par la peinture des caractères (traits moraux

propres à une classe d’être : vices, idées).

äProcéder par étapes

Interrogez-vous en vous appuyant sur la rubrique « Mobiliser ses connaissances » pour définir les

différents types de comique utilisés dans cette scène.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant « tu » par « vous » et « je » par « nous » ».

Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « tu » en pronom

personnel « vous » et vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom personnel

« nous ».

Cela engendre des modifications :

– au niveau des pronoms personnels sujets de la deuxième personne du singulier qui désignent

le mari (« tu ») qui se transforme alors en pronom personnel sujet de la deuxième personne du

pluriel (« vous »).

– au niveau des pronoms personnels de la deuxième personne du singulier qui désignent le mari

(« tu ») qui accompagnent les verbes pronominaux. Ils se transforment alors en pronoms per-

sonnels de la deuxième personne du pluriel (« vous ») ;

– au niveau des pronoms personnels sujets et objets de la première personne du singulier qui

désignent Ardèle (« je ») qui se transforment alors en pronoms personnels sujets et objets de la

première personne du pluriel (« nous ») ;

– au niveau de la conjugaison des verbes dont « nous » est sujet : le verbe conjugué à la première

personne du singulier au subjonctif présent se transforme en verbe conjugué à la première per-

sonne du pluriel au subjonctif présent ;

– au niveau de la conjugaison des verbes dont « vous » est sujet : les verbes conjugués respec-

tivement à la deuxième personne du singulier au présent de l’indicatif et au passé composé de

l’indicatif se transforment en verbes conjugués à la deuxième personne du pluriel au présent de

l’indicatif et au passé composé.

184

Page 179: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi

Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.

1re pers. du

singulier

je me moi

2e pers. du

singulier

tu te toi

3e pers. du

singulier

il elle le la lui se soi

1re pers. du

pluriel

nous

2e pers. du

pluriel

vous

3e pers. du

pluriel

ils elles les leur se eux

Rappel de cours : le verbe pronominal et ses formes

Ex. : se laver.

je me lave

tu te laves

il se lave

nous nous lavons

vous vous lavez

ils se lavent

äProcéder par étapes

1. Soulignez les pronoms personnels sujets « tu » qui désignent le mari et transformez-les en

« vous ».

2. Faites une flèche vers les verbes dont « vous » est sujet et modifiez la terminaison.

3. Soulignez les pronoms personnels de la deuxième personne du singulier qui désignent le

mari (« tu ») qui accompagnent les verbes pronominaux et transformez-les en « vous ».

4. Soulignez les pronoms personnels sujets et objets qui désignent Ardèle (« je ») et

transformez-les en « nous ».

5. Faites une flèche vers le verbe dont « nous » est sujet et modifiez la terminaison.

III. Dictée

Voir le corrigé.

185

Page 180: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur

et Ardèle recherchent chacun son soutien ».

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « cette nouvelle scène en respectant les caractéristiques du genre théâtral et en

conservant le registre comique ».

Je dois donc respecter le genre du texte, le théâtre.

Cette scène doit être cohérente et doit respecter le texte qu’on nous a proposé d’étudier.

Dans le texte théâtral, les répliques sont toujours précédées du nom du personnage écrit en capi-

tales d’imprimerie et d’un tiret. Les didascalies (indications scéniques fournies par l’auteur sur le

décor, les déplacements, l’attitude ou le ton des personnages...) peuvent se placer entre le nom du

personnage et le tiret ou au milieu de la réplique. Elles sont mises entre parenthèses et écrites en

italique.

4. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire une scène de théâtre dans laquelle chacun des

personnages cherche le soutien de la sœur d’Adèle. Je sais que cette scène doit être comique. Pour

cela, je peux utiliser les types de comique suivant : le comique de geste, le comique de situation,

le comique de mots et le comique de caractère.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire une scène de comédie à cause des expressions « nouvelle scène »

et « en conservant le registre comique », je conjugue les verbes au présent et au passé composé

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur et Ardèle

recherchent chacun son soutien ». Pourquoi la sœur d’Ardèle apparaît-elle sur scène ? Que lui

186

Page 181: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

dit Ardèle pour s’assurer de son soutien ? Que lui dit l’Auteur pour s’assurer de son soutien ?

Comment réagit la sœur d’Ardèle ? Que fait-elle ? Que dit-elle ? Comment se comporte-t-elle ?

Quelles sont des différentes réactions d’Ardèle et de l’Auteur ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Type et forme du

texte

Idées à développer Temps à utiliser et outils

Scène de théâtre La sœur d’Ardèle entre sur scène.

L’Auteur cherche à s’assurer son

soutien.

Ardèle cherche à s’assurer son soutien.

Le présent, le passé composé

Les types de phrases : exclamatif,

interrogatif, injonctif et affirmatif

Des didascalies

Des types de comique

8. Je relis attentivement mon devoir.

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne « Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples ma-

riés ? ».

187

Page 182: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « la vie moderne » : la vie d’aujourd’hui : le travail, le stress, la

fatigue, la famille, les amis, les loisirs, Internet...

Définition du mot-clé « fragilise » : rend fragile.

Définition de l’expression-clé « le bonheur des couples mariés » : état de complète satisfaction, le

fait d’être heureux.

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples.

5. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois exprimer une opinion personnelle

à propos du sujet suivant : est-ce que la vie moderne rend fragile le bonheur des couples mariés ?

Vous pouvez traiter le sujet de plusieurs manières :

Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, le monde moderne rend fragile le bon-

heur des couples mariés (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés

d’exemples pour défendre cette thèse.

Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, le monde moderne ne fragilise pas le

bonheur des couples mariés (point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés

d’exemples pour défendre cette thèse.

Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à

l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de

nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou

deux arguments illustrés d’exemples.

Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est

acceptable aussi.

Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est

acceptable aussi.

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

Ici, « Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples mariés ? ». Dans

la vie moderne actuelle, qu’est-ce qui pourrait fragiliser le bonheur des couples mariés ? Pourquoi

y a-t-il tant de gens qui divorcent ? Pourquoi est-il difficile de rester mariés toute sa vie ? Quelles

sont les causes de tant de divorces ?

188

Page 183: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le sujet Pas à pas

7. J’établis le plan de mon devoir.

Dans le corrigé, la solution 1 a été choisie comme illustration.

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.

Partez de l’idée que la vie moderne fragilise le bonheur des couples mariés.

Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée que la

vie actuelle fragilise le bonheur des couples mariés.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de

trois).

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple

sur le fait que la vie moderne menace sans cesse le bonheur des couples mariés.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème du mariage sur Internet

http ://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage

Vers la seconde : le thème du mariage

La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette ;Madame Bovary, Flaubert ;Une vie, Maupassant.

Des citations sur le mariage

« Le mariage est une longue conversation. » (Friedrich Nietzsche)

« Le mariage est la cause principale de divorce. » (Oscar Wilde)

« Le mariage simplifie la vie et complique la journée. » (Jean Rostand)

189

Page 184: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 Ce texte appartient au théâtre : le nom des

personnages qui dialoguent est écrit en majus-

cules au début de chaque réplique. L’auteur uti-

lise des didascalies, en italique, pour préciser le

ton : « ricane sombrement » ou le sentiment :

« d’un mépris de marbre ».

2 L’Auteur a découvert une lettre adressée à sa

femme. Il l’interroge sur l’identité de l’auteur

de cette lettre. Elle prétend que c’est une lettre

de sa sœur tandis que l’Auteur est persuadé que

c’est une lettre de son amant.

3 D’après Ardèle, la lettre a été écrite par sa

sœur. D’après le mari, la lettre a été écrite par

un homme, sans doute l’amant de sa femme.

Les participes passés sont accordés aumasculin

et la formule d’ouverture de la lettre à Ardèle

est « mon amour ».

4 Au début de la scène, le mari domine la si-

tuation : il affirme que la lettre n’a pas été écrite

par la sœur de sa femme (phrases déclaratives).

À la fin, Ardèle domine la situation car sonmari

pose maintenant une question sur l’auteur de

cette lettre (phrase interrogative). Il semble ne

plus être certain, sa femme le fait douter.

5 Ardèle accuse son mari de salir sa sœur, de

tenir des propos malveillants à son sujet : « Sa-

lis ma sœur ». Ensuite, elle accuse son mari

de fouiller dans ses tiroirs, puis dans les cabi-

nets. Ardèle tente de mettre son mari en accu-

sation afin d’échapper à ses reproches et à ses

questions, elle cherche à apparaître comme une

sorte de victime. Elle essaie de renverser les

rôles, puisqu’à la fin elle lui dit qu’il triomphe

et qu’il va enfin pouvoir la tromper tranquille-

ment.

6 a) Le verbe « salir » est au mode impératif.

b) « Ce n’est pas assez de me salir, il faut que tu

salisses aussi ma sœur. » Ardèle reproche à son

mari de porter des accusations calomnieuses

contre elle et sa sœur.

7 a) Le mari emploie majoritairement des

phrases déclaratives pour affirmer ses certi-

tudes, ses informations.

b) Grâce à cette stratégie, le mari veut montrer

à Ardèle qu’il est au courant de son infidélité ; il

cherche à se montrer calme et objectif en énon-

çant simplement des faits réels, afin d’obliger

sa femme à dire la vérité sur cette lettre.

8 a) Ardèle, lorsqu’elle prononce cette phrase,

explique qu’elle s’est mariée avec l’Auteur

et qu’elle a sacrifié sa jeunesse. Malgré tout,

l’Auteur se comporte de manière mesquine : il

fouille dans ses tiroirs.

b) Le comique naît du décalage entre les deux

propositions : le sacrifice de la jeunesse d’Ar-

dèle pour son mari et le résultat obtenu : il

fouille dans ses tiroirs. L’effet repose donc sur

l’opposition entre un grand sentiment d’un côté

et un geste mesquin de l’autre.

9 Pour Ardèle, cette expression signifie

qu’elle quitte son mari, qu’elle retourne dans la

maison de sa mère, dont elle rappelle l’adresse.

L’Auteur, lui, prend cette expression dans son

sens propre : Ardèle retourne auprès de sa

mère ; c’est pourquoi il lui rappelle qu’elle est

morte en 1922.

190

Page 185: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le corrigé

10 Quand son mari la questionne une dernière

fois sur l’identité de l’auteur de la lettre, Ardèle

avoue que sa sœur ne sait pas écrire et qu’elle

ne peut donc pas être l’auteur de cette lettre.

Ardèle laisse planer le doute sur sa prétendue

infidélité puisqu’elle refuse toujours de révéler

l’identité de l’auteur de la lettre.

11 Cette scène relève de plusieurs types de co-

mique : le comique de situation (le mari décou-

vrant que sa femme a un amant est un thème

fréquent du théâtre comique, du théâtre de bou-

levard, du vaudeville), le comique de langage

(le décalage entre les sens de certaines expres-

sions), le comique de geste (le ricanement et le

hurlement du mari).

II. Réécriture

Naturellement, vous triomphez. Vous allez pouvoir enfin nous tromper. Il y a douze ans que vous

attendiez ce jour et vous vous êtes arrangés pour que ce soit nous qui ayons l’air d’avoir tort.

III. Dictée

Ce sont des didascalies pour la pièce de Jean Anouilh : le temps est le présent de l’indicatif. Cet

extrait fournit des indications sur la mise en scène.

Les verbes s’accordent avec leur sujet singulier ou pluriel : (on) doit, (c’) est, (ils) sont, (ils) crient,

(tous les personnages) sont, (les femmes) sont, (ce détail) est, (tout le monde) porte.

Le participe présent « tapant » est invariable même s’il se rapporte au pronom personnel pluriel

« ils ».

Le verbe « distinguer » est à l’infinitif car il dépend du verbe « devoir ».

Les adjectifs et participes s’accordent en genre et en nombre avec le nom ou le pronom qu’ils

qualifient : « un décor... réaliste », « ce petit acte », « des faux nez ».

Les adjectifs et participes s’accordent avec le sujet quand ils sont attributs : « ils sont... très re-

montés » ; « tous les personnages... sont réalistes » ; « les femmes sont charmantes » ; « ce détail...

est indispensable ».

Les déterminants indiquent souvent le nombre (singulier ou pluriel) du nom ou du groupe nominal

qu’ils introduisent : « un décor », « le bureau », « le vestibule », « une amorce », « la porte »,

« le matin », « ce petit acte », « ce détail », « tout le monde » ; « trois portes », « tous les

personnages », « les femmes », « des faux nez ».

Plusieurs accords peuvent être sources d’erreur : « côté jardin » (du côté du jardin),« une amorce

d’escalier » (l’amorce d’un escalier), « la porte d’entrée » (une seule entrée), « en robes de

chambre » (les personnages portent chacun une robe quand ils sont dans leur chambre), « ce détail

de mise en scène » (un détail de la mise en scène).

191

Page 186: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

Attention à quelques homonymes : peu (adverbe)/ peux, peut (pouvoir) ; c’est (cela est)/ ses, ces

(déterminants), s’est (verbe pronominal : s’est souvenu, s’est servi) ; scène (de théâtre)/ Seine

(fleuve), seine ou senne (filet de pêche) ; ce (déterminant démonstratif devant un nom ou un ad-

jectif suivi d’un nom)/ se (pronom personnel devant un verbe).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

LA SŒUR, timidement – Bonjour. J’ai sonné, j’ai frappémais vous n’avez pas entendu sans doute.

Je crois que je tombe plutôt mal...

L’AUTEUR – Oh que non ! Tu tombes très bien au contraire ! Il était question de toi et...

ARDÈLE, interrompant son mari – Ah non, laisse ma sœur ! Je t’interdis de la mêler à nos his-

toires.

L’AUTEUR, interrompant son mari – Pourquoi ? C’est elle qui t’a écrit cette lettre bourrée de

fautes d’orthographe. Non ?

ARDÈLE – Ma petite sœur chérie, ne l’écoute pas ! Tu connais sa jalousie, n’est-ce pas ? Dis-lui,

toi, que je suis une épouse fidèle, que je lui ai donné les plus belles années de ma jeunesse, que

j’ai tout sacrifié pour lui : ma carrière, mes amis... Je me suis souvent confiée à toi quand je me

sentais incomprise et délaissée.

LA SŒUR, embarrassée – Euh... oui... non... mais de quelle lettre vous parlez ?

L’AUTEUR – Je le savais ! Eh bien, ta sœur a un amant ! Mon épouse si fidèle me trompe ! Toi, tu

dois savoir quelque chose ; entre sœurs, on se fait des confidences. Franchement, dis-moi, n’ai-je

pas été pour elle un mari attentionné, tendre, prévenant ? Depuis douze ans, ne l’ai-je pas couverte

de cadeaux pour ses anniversaires, pour la Saint-Valentin ? Est-ce que je mérite d’être traité ainsi ?

Allez, je t’écoute. Qui est-ce ? Je le connais ? Depuis quand a-t-elle cette liaison ?

LA SŒUR, de plus en plus embarrassée – Ardèle ? Un amant ? Alors c’est pour ça que vous vous

disputiez ?

L’AUTEUR– Oui. Et pour ne pas avouer son infidélité, elle m’accuse et me rend responsable. Ce

serait de ma faute si elle me trompe. Là, tu as une idée de sa mauvaise foi, de sa duplicité. Après

douze ans, elle révèle enfin sa vraie nature. Mais, toi, tu connais son caractère. Explique-moi

comment elle a pu me mentir durant toutes ces années. Dis-lui qu’on ne trompe pas un homme, un

mari comme moi. Essaie de la convaincre de dire la vérité. Je n’en peux plus ! Ma tête va éclater !

ARDÈLE – On ne trompe pas un mari comme lui ! N’importe quoi ! Il veut la vérité, alors dis-lui

ce que tu m’as encore confié dernièrement. Que c’est un minable, qu’il ne me mérite pas. Que

jamais je n’aurais dû l’épouser. Qu’il est incapable de me rendre heureuse et qu’à ma place, il y a

belle lurette que tu aurais pris un amant...

192

Page 187: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 10 – Le corrigé

LA SŒUR, rouge, ne sachant quelle attitude prendre – Moi, je t’ai dit tout ça... Quand ? Je ne

veux pas être impliquée dans vos histoires de couple.

ARDÈLE, furieuse contre sa sœur – On peut dire que tu as l’esprit de famille. J’attendais au

moins un peu de soutien de ta part, contre cet énergumène qui croit que je le trompe, qui n’attend

qu’un aveu de ma part pour me tromper à son tour. D’ailleurs, je me demande si vous n’êtes pas de

connivence tous les deux au sujet de cette fichue lettre. Ma propre sœur me trahit ! Tu as écrit cette

lettre pour qu’il puisse m’accuser d’avoir un amant. C’est même lui qui te l’a dictée. Mon Dieu !

je viens de comprendre : vous n’êtes pas seulement complices, vous êtes amants ! Et toi, le mari

modèle, tu es un monstre ! Me tromper avec ma propre sœur... Vous ne respectez rien ni personne...

C’est horrible d’être trahie par ceux que l’on aime et en qui on avait une totale confiance. Cette

fois-ci, ma décision est prise, je pars, je ne resterai pas une minute de plus dans cette maison. Je te

quitte. Et puisque ma mère est morte, comme tu as si bien su me le rappeler, je trouverai sûrement

un véritable ami pour recueillir une épouse bafouée et une sœur indignement trahie. (Elle sort sous

les yeux éberlués de la sœur et de l’Auteur.)

L’AUTEUR, sortant de son ébahissement – Mais, mon amour, attend, ne pars pas... je t’aime. Je

m’excuse. Tout ça, c’est de la faute de ta sœur... Reviens !

Sujet de réflexion

Autrefois, les gens se mariaient pour passer leur vie ensemble, les divorces demeuraient assez

rares. Aujourd’hui, différentes enquêtes ont été récemment réalisées et montrent que le nombre

des mariages diminue ; il est vrai qu’il existe désormais le PACS (pacte civil de solidarité), qui

se développe considérablement, ceci sans compter la vie maritale, appelée aussi union libre ou

concubinage.

Il semblerait donc que la vie conjugale dure moins longtemps, les couples se défont parfois après

quelques années voire quelques mois. Nous sommes bien loin des noces d’or qui célèbrent cin-

quante années de mariage ! Est-ce à dire que les hommes et les femmes de notre époque ne

conçoivent plus de vivre toute une vie avec le même partenaire ? Ont-ils peur de l’uniformité,

de l’ennui que feraient naître le quotidien, la vie commune dans le monde moderne ? Rêvent-ils

de changement, de nouveauté ?

Pensent-ils que la vitesse, l’instabilité, le changement, qui caractérisent notre société, le monde du

travail de l’économie, touchent aussi le mariage et l’amour ? Amour ne rimerait donc plus avec

toujours. Comme on est amené de plus en plus à changer de travail dans l’espace d’une vie pro-

fessionnelle, on serait amené à changer d’époux ou d’épouse, l’amour ne résisterait plus à l’usure

du temps. On peut également considérer que les générations « zapping » sont touchées par cet

impérieux besoin de changer, de passer à autre chose, à un rythme plus ou moins rapide, comme

on « zappe » devant son téléviseur ; la concentration, l’immobilité de la durée deviendraient des

193

Page 188: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

valeurs que l’on refuserait absolument. Certains considèrent également que c’est le sens des res-

ponsabilités qui fait défaut aujourd’hui : on aurait peur de s’engager officiellement parce que le

mariage, véritable institution sociale et morale, ou toute autre forme de contrat écrit, constituerait

une entrave à sa liberté, on refuserait alors de se laisser enchaîner, de se sentir lié par ces fameux

liens conjugaux. En fait, ils voudraient vivre à deux mais en préservant leur totale indépendance.

Or le mariage implique des droits et des devoirs.

Par ailleurs, aujourd’hui les médias et surtout les réseaux sociaux se sont considérablement dé-

veloppés grâce aux ordinateurs, aux smartphones ou aux tablettes. Chaque jour, chaque seconde,

partout, nous sommes connectés au reste du monde grâce à Facebook, aux nombreux sites de ren-

contres, aux blogs, aux forums de discussion... Et puis les internautes n’hésitent plus, en créant leur

profil sur ces sites, en discutant, à confier des choses tout à fait intimes, confidences qu’ils ne fe-

raient jamais en face en face ! En conséquence, les sollicitations sont beaucoup plus nombreuses, il

n’est plus nécessaire de sortir pour faire des rencontres : c’est le règne de la disponibilité totale, de

« l’affichage ». De ce fait, on peut avoir l’impression d’avoir trouvé l’âme sœur, son « double », sa

« moitié », l’être qui nous correspond le mieux, qui répond à toutes nos attentes, à nos aspirations,

à notre idéal, beaucoup mieux en tout cas que celui ou celle qui partage notre vie.

En conclusion, la vie moderne, avec son rythme effréné, avec des médias omniprésents et tout-

puissants, avec la libération des mœurs, a bouleversé l’idée que l’on se faisait du bonheur, du bon-

heur conjugal en l’occurrence. Cependant l’essentiel n’est pas dans le mariage mais dans l’amour ;

en effet, des couples non mariés vivent parfaitement une union durable dans la mesure où leur

amour est plus fort que tout. C’est donc peut-être moins le mariage qui est fragilisé par la vie

moderne que l’amour lui-même.

194

Page 189: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11, Sujet Inde, juin 2013

Texte de Jacques Prévert, Arbres

En argot 1 les hommes appellent les oreilles les feuilles

c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique

mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien

Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains

Les arbres parlent arbre5

comme les enfants parlent enfant

Quand un enfant de femme et d’homme

adresse la parole à un arbre

l’arbre répond

l’enfant entend10

Plus tard l’enfant

parle arboriculture

avec ses maîtres et ses parents

Il n’entend plus la voix des arbres

il n’entend plus leur chanson dans le vent15

Pourtant parfois une petite fille

pousse un cri de détresse

dans un square de ciment armé

d’herbe morne et de terre souillée

Est-ce ... oh ... est-ce20

la tristesse d’être abandonnée

qui me fait crier au secours

ou la crainte que vous m’oubliiez

arbres de ma jeunesse

ma jeunesse pour de vrai25

Dans l’oasis 2 du souvenir

une source vient de jaillir

est-ce pour me faire pleurer

J’étais si heureuse dans la foule

la foule verte de la forêt30

avec la crainte de me perdre

et la crainte de me retrouver

N’oubliez pas votre petite amie

arbres de ma forêt.

Jacques Prévert, Histoires (1968).

1. Vocabulaire particulier à un groupe social, à une profession ; ou langue familière.

2. Endroit d’un désert qui présente de la végétation due à la présence d’un point d’eau ; sens figuré : lieu ou momentreposant, chose agréable qui fait figure d’exception dans un milieu hostile ou une situation pénible.

195

Page 190: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet

I. Questions

1 En quoi ce texte est-il poétique ? Relevez au moins trois indices pour justifier votre réponse.

2 Dans les vers 3 et 4 relevez le champ lexical de la parole. À qui la parole est-elle attribuée ?

3 « Arboriculture » (vers 12) :

a) Décomposez ce mot pour expliquer son sens.

b) Dans quel contexte utilise-t-on habituellement ce mot ?

4 « Il n’entend plus la voix des arbres » (vers 14) :

a) Quelle est la figure de style ici utilisée ? Relevez un autre passage reprenant la même figure de

style.

b) Qu’est-ce qui caractérise cette « voix » ? Développez votre réponse en vous appuyant sur les

vers 1 à 15.

5 Vers 16 à 19 où se trouve la petite fille ? Comment ce lieu est-il caractérisé ? Relevez au moins

deux indices du texte pour justifier votre réponse.

6 À partir du vers 20 qui parie ? À qui ? Relevez deux indices pour justifier votre réponse.

7 Quels sont les deux lieux qui s’opposent dans cette strophe (vers 16 à 32) ? À quelle époque

chacun de ces lieux est-il associé ?

8 « Une petite fille/ pousse un cri de détresse(vers 17). Quelles sont les causes de la détresse de

la petite fille ?

9 « Est-ce ... oh ... est- ce » Expliquez le jeu de sonorités du vers 20 et relevez une autre expression

qui confirme votre interprétation.

10 Vers 33 et 34 quel est le mode du verbe conjugué ? Justifiez son emploi.

11 Question bilan : quels liens apparaissent dans ce poème entre les arbres et les enfants ? Vous

développerez votre réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte.

196

Page 191: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet

II. Réécriture

Réécrivez le passage suivant en mettant les verbes à l’imparfait et en remplaçant « un enfant » par

« des enfants ». Vous effectuerez toutes les modifications nécessaires.

Quand un enfant de femme et d’homme

adresse la parole à un arbre

l’arbre répond

l’enfant entend

Plus tard l’enfant

parle arboriculture

avec ses maîtres et ses parents

III. Dictée

L’autruche

Lorsque le petit Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il

ne se doutait pas qu’une autruche le suivait et dévorait les cailloux un à un. C’est la vraie histoire,

celle-là, c’est comme ça que c’est arrivé...

Le petit Poucet se retourne : plus de cailloux !

Il est définitivement perdu : plus de cailloux, plus de retour ; plus de retour, plus de maison ; plus

de maison, plus de papa-maman. – C’est désolant, se dit-il entre ses dents.

Soudain il entend rire et puis le bruit des cloches et le bruit d’un torrent, des trompettes, un véritable

orchestre, un orage de bruits, une musique brutale, étrange, mais pas du tout désagréable et tout à

fait nouvelle pour lui. Il passe alors la tête à travers le feuillage et voit l’autruche qui danse.

Jacques PRÉVERT, Contes pour enfants pas sages (1963).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Comme la petite fille du poème, vous gardez un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel :

décrivez ce lieu et racontez cet épisode.

Sujet de réflexion

Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Vous donnerez

votre réponse selon un développement argumenté et organisé.

197

Page 192: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

I. Questions

1

äComprendre la question

Expressions-clés : « En quoi », « ce texte est-il poétique ? », « Relevez au moins trois indices pour

justifier votre réponse. »

Définition du mot-clé « poétique » : qui relève du genre appelé « poésie ».

Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande

catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes :

– le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman, la nouvelle et le biographique

(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles ;

– le genre dramatique ou théâtre regroupe deux genres : la tragédie et la comédie ;

– le genre poétique fait référence à la poésie ;

– le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de

persuader ou convaincre le destinataire.

Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur des indices précis, vous devez montrer

que ce texte est poétique.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous sur les indices sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour répondre :

1. Le texte est-il écrit en vers ?

2. Le texte est-il composé de strophes ?

3. Le texte contient-il des rimes ? des sonorités évocatrices ?

4. Est-ce que je constate la présence de nombreuses images comme la comparaison, la méta-

phore, la personnification ou l’allégorie ?

→ Si oui, alors il s’agit du genre poétique.

2

äComprendre la question

Expressions-clés : « relevez », « le champ lexical de la parole », « À qui », « la parole est-elle

attribuée ? ».

Définition de l’expression-clé « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la même

idée, au même thème.

Exemple : les mots « manger », « légumes », « viande », « chocolat » appartiennent au champ

lexical de la nourriture.

198

Page 193: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots qui appartiennent au champ lexical

de la parole. Puis vous devez dire à qui cette parole est donnée.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient au thème de la parole.

3. Interrogez-vous : à qui ou à quoi la parole est-elle donnée ?

3

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « Décomposez ce mot », « pour expliquer son sens ».

Définition de l’expression-clé « décomposer un mot » : vous devez identifier les différents élé-

ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)

et son suffixe (s’il en a un).

Explication des expressions-clés : vous devez identifier le préfixe, le radical et le suffixe de ce

mot. La décomposition du mot doit vous aider à en deviner le sens.

äProcéder par étapes

1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.

2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se

peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « Dans quel contexte », « utilise-t-on habituellement ce mot ? »

Définition du mot-clé « contexte » : synonyme du mot « circonstances ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les circonstances dans lesquelles ce mot

est habituellement employé.

äProcéder par étapes

Interrogez-vous : à quel domaine appartient l’arboriculture ? À quelle occasion ce mot est-il em-

ployé ?

199

Page 194: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

4

a) äComprendre la question

Expressions-clés : « la figure de style utilisée ici », « Relevez », « un autre passage reprenant la

même figure de style ».

Définition de l’expression-clé « figure de style » : C’est un procédé qui consiste à rendre plus

expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.

Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de la figure de style utilisée ici puis

vous devez extraire du texte une figure de style identique.

äProcéder par étapes

Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :

– les figures de style qui expriment une comparaison ;

– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;

– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;

– les figures de style qui jouent sur les sons.

Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :

1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut

s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.

2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le

comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?

Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.

3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-

raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,

il s’agit d’une métaphore.

4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet

ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.

5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-

nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.

6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si

oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-

lélisme ou d’une hyperbole.

7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un

euphémisme ou d’une litote.

200

Page 195: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors

un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une

métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.

9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-

thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.

10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une

allitération ou d’une paronomase.

b) äComprendre la question

Expressions-clés : « qu’est-ce qui caractérise », « cette voix », « développez votre réponse », « en

vous appuyant sur les vers 1 à 15 ».

Définition du mot-clé « caractérise » : synonyme de l’expression « quelles sont les caractéris-

tiques, les propriétés ? »

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les

caractéristiques de cette voix.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive des vers 1 à 15.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les caractéristiques de cette voix.

5

äComprendre la question

Expressions-clés : « où se trouve la petite fille ? », « Comment ce lieu est-il caractérisé ? », « Re-

levez au moins deux indices du texte pour justifier votre réponse. »

Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent le

lieu dans lequel se trouve la petite fille et ses caractéristiques.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive des vers 16 à 19.

2. Repérez et relevez deux mots ou expressions qui expriment le lieu et ses caractéristiques.

6

äComprendre la question

Expressions-clés : « qui parle ? », « à qui ? » [oubli : corrigé à compléter], je ne comprends pas

ce qu’il faut compléter. Je reprends juste les termes de la question. « relevez deux indices pour

justifier votre réponse ».

201

Page 196: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Explication des expressions-clés : vous devez extraire deux mots ou expressions qui précisent

l’identité du personnage qui prend la parole, à partir du vers 20.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive du vers 20 à la fin du texte.

2. Repérez et relevez lesmots ou expressions qui nous renseignent sur l’identité du personnage

qui parle.

7

äComprendre la question

Expressions-clés : « les deux lieux qui s’opposent dans cette strophe », « à quelle époque », « cha-

cun de ces lieux est-il associé ? ».

Explication des expressions-clés : vous devez identifier les lieux qui s’opposent dans cette strophe

et expliquer à quelle période chacun des lieux est associé.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de la strophe.

2. Identifiez les deux lieux qui s’opposent.

3. Interrogez-vous : à quelle période chacun d’eux fait-il référence ?

8

äComprendre la question

Expressions-clés : « quelles sont les causes », « de la détresse de la petite fille ? ».

Définition du mot-clé « causes » : synonyme de « les raisons ».

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les raisons pour lesquelles la petite fille

pousse un cri de détresse.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une lecture attentive du vers 17 à la fin du texte.

2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi la petite fille pousse

un cri de détresse.

3. Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver

des synonymes.

202

Page 197: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

9

äComprendre la question

Expressions-clés : « expliquez le jeu de sonorités du vers 20 », « relevez une autre expression qui

confirme votre interprétation ».

Définition de l’expression-clé « le jeu de sonorités » : le jeu sur les sons.

Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que vous entendez lorsque vous pro-

noncez cette phrase. Puis vous devez extraire une expression qui justifie votre interprétation.

äProcéder par étapes

1. Prononcez ce vers.

2. Interrogez-vous : quelles sont les lettres que vous entendez ? Que signifient-elles ?

3. Repérez et relevez une expression qui confirme votre interprétation.

10

äComprendre la question

Expressions-clés : « le mode du verbe conjugué », « justifiez son emploi ».

Définition de l’expression « le mode du verbe » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon

dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action

réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?

Définition de l’expression-clé « justifiez son emploi » : vous devez exprimer pourquoi ce mode

est utilisé dans ce contexte particulier. Vous devez donc donner sa valeur.

Explication des expressions-clés : vous devez identifier le mode utilisé dans ces vers et vous devez

expliquer pourquoi il est utilisé dans ce contexte particulier.

äProcéder par étapes

1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?

(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)

2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-

pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)

3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation

est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du

mode conditionnel.)

4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?

Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses

sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors

il s’agit du mode subjonctif.)

203

Page 198: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

11

äComprendre la question

Expressions-clés : « quels liens », « apparaissent dans ce poème », « entre les arbres et les en-

fants ? », « vous développerez votre réponse », « en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».

Définition du mot-clé « liens » : ce qui établit entre des choses un rapport, en particulier logique

ou de dépendance (Larousse)

Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui sou-

lignent les rapports qu’entretiennent les arbres et les enfants.

äProcéder par étapes

1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.

2. Repérez et soulignez des mots ou expressions qui mettent en évidence les relations, les

rapports qu’entretiennent les arbres et les enfants.

II. Réécriture

äComprendre la question

Expressions-clés : « Réécrivez », « en mettant les verbes à l’imparfait », « en remplaçant « un

enfant » par « des enfants » ».

Explication des expressions-clés : vous devez effectuer deux modifications :

– modification 1 : les groupes nominaux singuliers « un enfant » deviennent des groupes nomi-

naux pluriel « des enfants » ;

– modification 2 : les verbes conjugués au présent doivent être conjugués à l’imparfait.

Cela engendre des modifications :

– au niveau des groupes nominaux singuliers « un enfant » qui se transforment en groupes nomi-

naux pluriels « les enfants » ;

– au niveau des déterminants possessifs qui expriment l’appartenance de l’enfant qui se trans-

forment en déterminants possessifs qui expriment l’appartenance des enfants ;

– au niveau de la conjugaison des verbes : les verbes conjugués au présent se transforment en

verbes conjugués à l’imparfait.

204

Page 199: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

äMobiliser ses connaissances

Rappel de cours : les déterminants possessifs

Pronom personnel Déterminants possessifs masculin/féminin Déterminants possessifs pluriel

je mon/ma mes

tu ton/ta tes

il/elle son/sa ses

nous notre nos

vous votre vos

ils leur leurs

äProcéder par étapes

1. Soulignez les groupes nominaux « l’enfant » et transformez-les en groupes nominaux « les

enfants ».

2. Soulignez les verbes dont les groupes nominaux « les enfants » sont sujets et modifiez les

verbes conjugués : transposez-les à l’imparfait.

3. Soulignez les déterminants possessifs qui désignent la possession de « l’enfant » et

transformez-les en déterminants possessifs qui désignent la possession « des enfants ».

4. Soulignez les autres verbes conjugués, faites une flèche vers leurs sujets et transformez ces

verbes conjugués au présent en verbe conjugués à l’imparfait.

III. Dictée

Voir le corrigé.

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

äComprendre un sujet et procéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois

écrire.

Ici, je souligne : « vous gardez un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel ».

Définition de l’expression-clé « cadre naturel » : la nature. Ex. : la forêt, la campagne, le désert,

la montagne...

205

Page 200: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une

lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».

Ici, je souligne « racontez cet épisode ». Je dois donc rédiger un récit.

4. Je reformule ce que je dois faire.

Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un souvenir d’enfance. Je dois raconter cet

épisode et le lieu où je me trouvais. Ce lieu se situe obligatoirement dans un cadre naturel.

5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je

vais devoir écrire.

Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Racontez cet épisode », j’en

déduis que le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.

Ici, je souligne aussi « décrivez ce lieu ». Je sais donc que mon texte comportera un passage

descriptif dans lequel je décris le cadre naturel. Dans ce cas, je conjugue les verbes à l’imparfait.

6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le

thème du sujet.

Ici, « un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel ». Quel souvenir puis-je sélectionner ou

inventer ? Quel cadre naturel puis-je choisir ? Quelle aventure serait-il intéressant de développer ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et outils

Récit/Description La description du cadre naturel. L’imparfait.

Des adjectifs variés, des

compléments du nom, des

propositions relatives pour

enrichir la description.

Du vocabulaire précis (couleur,

aspect).

Le champ lexical de la nature.

Des verbes de perception

comme admirer, observer,

contempler, entendre.

Des comparaisons pour évoquer

la nature.

Récit/Narration

Éventuellement des phrases qui

décrivent encore la nature

Éventuellement des passages

dialogués si vous faites

intervenir un autre personnage

Je raconte mon souvenir

d’enfance. Je fais part d’un

épisode que j’ai vécu dans ce

cadre naturel.

Le passé simple et l’imparfait.

Le présent.

8. Je relis attentivement mon devoir.

206

Page 201: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

Sujet de réflexion

äComprendre un sujet

C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.

Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :

→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :

on explique pourquoi on choisit cette thèse.

→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :

– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?

Comment ? Pourquoi ?

– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.

→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question

concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.

äProcéder par étapes

1. Je lis attentivement le sujet.

2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les

parties.

Ici, je souligne : « qu’est-ce qui pousse les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? ».

3. Je propose une définition des mots-clés.

Définition de l’expression-clé « qui pousse » : synonymes de « pousser quelqu’un à faire quelque

chose » : inciter quelqu’un, l’engager à faire quelque chose (Larousse).

4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.

Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif

composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression-clé « Vous donnerez votre réponse

selon un développement argumenté ». Je conjugue donc les verbes au présent.

5. Je reformule ce que je dois faire.

À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois

exprimer une opinion personnelle étayée par des arguments à propos du sujet suivant : qu’est-ce

qui incite ou engage les êtres humains à vouloir retrouver la nature ?

6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés

qui indiquent le thème du sujet.

207

Page 202: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le sujet Pas à pas

Ici, « qu’est-ce qui pousse les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? »Quelles sont les raisons

ou les événements qui incitent les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Que font-ils pour

la retrouver ? À quelles occasions y parviennent-ils ? Que leur apporte la nature ? Pourquoi est-il

essentiel pour les êtres humains de retrouver parfois la nature ?

7. J’établis le plan de mon devoir.

L’introduction

Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.

Partez par exemple de l’idée qu’il serait plus sain de retrouver la nature.

Vous devez rédiger votre introduction au présent.

Le développement de l’argumentation

Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée que

l’humain aurait intérêt à se rapprocher de la nature.

Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un

exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de

trois).

Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.

Il faudra veiller à utiliser :

– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;

– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par

conséquent, donc, ...) ;

– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de

convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister éventuelle-

ment sur la nécessité de retrouver la nature.

8. Je relis attentivement mon devoir.

Le thème de la nature dans les programmes de collège

Programme de sixième : « Initiation à la poésie », les Fables de Jean de La Fontaine (choisies

dans les Livres I à VI).

Programme de cinquième : « Récits d’aventures », Robinson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au

trésor, Robert Louis Stevenson ; Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Jack London ; Le Lion, Joseph

Kessel ; Vendredi ou la Vie sauvage, Michel Tournier.

208

Page 203: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le sujet Pas à pas

Programme de quatrième : « Poésie : le lyrisme », Moyen Âge : Rutebeuf, François Villon ;

XVIe siècle : Louise Labé, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard ; XIXe siècle : Marceline

Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de Musset,

Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Jules Laforgue.

Vers la classe de seconde : le thème de la nature

Les Confessions, Rousseau ; La poésie romantique : Méditations poétiques, Lamartine ; Le Lys

dans la vallée, Balzac.

209

Page 204: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

I. Questions

1 Ce texte est poétique car il est composé de

strophes et de vers. Par ailleurs, il contient des

rimes comme le montrent les mots « entend »

et « enfant ». Enfin le texte est riche en images :

« Les arbres parlent arbre / comme les enfants

parlent enfant ».

2 Les mots « langue », « argot », « disent » et

« parlent » appartiennent au champ lexical de

la parole. La parole est attribuée aux arbres.

3 a) Le mot « arboriculture » est composé

d’un radical, « arbori », qui fait référence aux

arbres, et d’un suffixe, « culture ». Ce suffixe

fait référence à ce qu’on cultive. Le mot « ar-

boriculture » signifie donc le fait de cultiver les

arbres, de les aider à pousser, à grandir.

b) On utilise ce mot dans un contexte paysager,

quand on veut évoquer le domaine d’un métier.

4 a) La figure de style utilisée ici est la per-

sonnification. En effet, on attribue une caracté-

ristique humaine (« la voix ») à un élément na-

turel, l’arbre. L’expression « lorsqu’ils parlent

des humains » est aussi une personnification.

b) Cette voix a pour caractéristique de n’être

entendue que par les enfants : « l’arbre répond

/ l’enfant entend ».

5 La petite fille est dans « un square ». C’est

un lieu triste et abandonné : « ciment armé »,

« herbe morne », « terre souillée ».

6 Les expressions « j’étais si heureuse »

et « n’oubliez pas votre petite amie » nous

montrent que la petite fille du square est le per-

sonnage qui parle.

7 Le square bétonné symbolise l’époque ac-

tuelle. Il s’oppose à la forêt d’arbres, témoi-

gnage d’une époque révolue, au cours de la-

quelle la nature avait encore de l’importance.

8 La petite fille pousse un cri de détresse car

elle est effrayée à l’idée d’être oubliée par des

arbres qui disparaissent au profit du ciment :

« la tristesse d’être abandonnée / qui me fait

crier au secours / ou la crainte que vous m’ou-

bliiez / arbres de ma jeunesse ». Elle exprime

aussi sa détresse car elle a peur de voir dis-

paraître ce lieu qui lui procurait du bonheur :

« J’étais si heureuse dans la foule / la foule verte

de la forêt ». Ce cri de détresse témoigne aussi

de sa nostalgie de l’enfance.

9 À l’oral, on entend les lettres S.O.S. Cette

interprétation est confirmée par l’expression

suivante : « me fait crier au secours ». En ef-

fet, un S.O.S. est un signal de détresse que l’on

envoie quand on a besoin d’aide ou de secours.

10 Le verbe « N’oubliez pas » est au mode

impératif. La petite fille utilise le mode impé-

ratif pour s’adresser au lecteur. Elle lui donne

un conseil.

11 Le langage de l’arbre est uniquement com-

pris par les enfants : « l’arbre répond / l’enfant

entend ». Par ailleurs les arbres permettent à

la petite fille d’être heureuse lorsqu’elle joue :

« J’étais si heureuse dans la foule / la foule verte

de la forêt / avec la crainte de me perdre / et la

crainte de me retrouver ». L’arbre est aussi un

symbole de la jeunesse et de l’enfance (« arbres

de ma jeunesse »), ce qui peut expliquer la rela-

tion magique que la fillette entretient avec eux.

210

Page 205: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le corrigé

II. Réécriture

Quand des enfants de femme et d’homme

adressaient la parole à un arbre

l’arbre répondait

les enfants entendaient

Plus tard les enfants

parlaient arboriculture

avec leurs maîtres et leurs parents

III. Dictée

Le texte est un extrait de conte. Les verbes sont au conditionnel, au passé simple, à l’imparfait et

au présent. Chaque verbe s’accorde avec son sujet :

– des verbes à l’imparfait : les terminaisons sont identiques pour tous les verbes (-ais, -ais,

-ait,-ions, -iez, -aient) : « il ne se doutait pas », « une autruche le suivait et dévorait les

cailloux » ;

– un verbe au passé simple en er : « le petit Poucet... sema » ;

– des verbes conjugués au présent de l’indicatif, à la troisième personne du singulier : les termi-

naisons varient selon le groupe auquel appartient le verbe. Les verbes du premier groupe, en

er ont une terminaison en e : « Le petit Poucet se retourne », « Il passe ». Ceux du troisième

groupe ont une terminaison en d pour les verbes en -dre (« il entend ») ou en -t (« se dit-il »,

« il... voit »). Au présent de l’indicatif, à la troisième personne du singulier, le verbe « être » :

« C’est la vraie histoire », « c’est », « il est », « C’est ».

Les participes passés s’accordent avec le sujet : « c’est arrivé », « il est perdu ».

Les participes employés comme adjectifs et les adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient :

« le petit Poucet abandonné », « la vraie histoire », « une musique brutale ».

Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : torrent, trompette, nouvelle, feuillage.

« Caillou » s’écrit avec un x au pluriel.

Il ne faut pas confondre les homonymes « c’est/s’est/ses/ces/sait », « ça/sa », « tout/tous ».

Attention à l’orthographe de « celle-là ».

Derrière l’expression « plus de », on trouve des noms au singulier ou au pluriel en fonction du

sens : « plus de cailloux » => s’il y en avait, il y en aurait plusieurs d’où le pluriel ; « plus de retour,

plus de maison, plus de papa-maman » => s’il y en avait, il y en aurait généralement un ou une

seule.

211

Page 206: Bre_Sujets de Francais(1)

Français brevet Le corrigé

Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les introduit : « des

cloches », « des trompettes ». Le sens indique qu’ils sont au pluriel : « un orage de bruits » (dans

un orage, il y a plusieurs bruits).

IV. Rédaction

Sujet d’imagination

Quand j’étais petite, j’habitais une maison à la campagne. Au loin, j’apercevais l’école : je m’y

rendais tous les matins à pied. Des champs immenses de fraises juteuses et des arbres regorgeant

de pommes s’étendaient à perte de vue. Je me promenais régulièrement à travers les herbes hautes

et verdoyantes et je m’abritais du soleil sous les branches des tilleuls majestueux. Les roses et

la lavande inondaient le jardin de leur parfum doux et raffiné. Aux alentours, il y avait un vieil

arbre dans lequel on avait construit une cabane, des chemins de terre et un champ de pommiers,

mon terrain de jeu préféré pour d’interminables parties de cache-cache. C’était un lieu idyllique,

propice à la fois aux jeux, au calme et à la sérénité.

Comme tous les ans, on fêtait le 14 juillet à notre manière. Traditionnellement, ma mère m’offrait

une pochette de feux d’artifice et tous les voisins et leurs enfants se réunissaient au bout du chemin

de terre, qui prolongeait notre rue. Dans la nuit épaisse, nousmarchions vers le lieu que nous avions

choisi pour tirer nos feux d’artifice. L’atmosphère était particulière car nous ne distinguions pas les

visages des uns et des autres. Je humais l’air si particulier de la campagne en été. Nous arrivâmes

au bout du chemin. Devant nous s’étendait une immense plaine.

Mon père tira le premier feu d’artifice. Une détonation retentit et le ciel noir s’illumina d’une

couleur bleue. Tout à coup, nous entendîmes un bruit étrange et inquiétant : il semblait venir d’un

fourré. Personne ne s’inquiéta et ne s’appesantit. Pour nous faire peur, un de mes voisins fit éclater

un pétard énorme et tout le monde sursauta. Mais le bruit persista. C’était comme un miaulement.

Alors un de nos voisins alluma sa lampe torche et nous aperçûmes un faon, immobile et apeuré.

Il semblait blessé à la patte et avait été apparemment abandonné. Il fallut cesser le feu d’artifice

car il était urgent de s’occuper de l’animal. J’étais très émue de voir pour la première fois de

ma vie un faon de si près. Un des voisins partit chercher sa camionnette tandis que nous autres,

nous observions avec étonnement et fascination cet animal sauvage, effrayé et recroquevillé sur

lui-même. Les adultes déplacèrent avec précaution le faon du fourré vers la camionnette. Le voisin

conduisit l’animal blessé chez un vétérinaire qu’il connaissait personnellement. J’appris un peu

plus tard que le faon avait été sauvé.

212

Page 207: Bre_Sujets de Francais(1)

Sujet 11 – Le corrigé

Sujet de réflexion

Randonnées dans le désert ou à la montagne, séjours dans un hameau de campagne ou descentes

de fleuves sur une péniche, les hommes semblent apprécier de plus en plus le contact avec la

nature et certains choisissent même d’abandonner leur appartement parisien pour s’installer dans

un décor bucolique de province. Il est alors intéressant de se demander ce qui les incite à vouloir

retrouver un environnement naturel.

Tout d’abord, il est évident que les gens souffrent de la pollution de l’air et sont gênés par les bruits

multiples qui les agressent au quotidien. L’été, ils choisissent souvent de se rendre à la campagne

pour profiter du calme et des promenades au grand air. Par exemple, ma tante habite à Paris et se

plaint sans cesse du bruit de la rue, des odeurs et du rythme trépidant des voyageurs dans le métro.

Elle est ravie de pouvoir passer quelques jours dans sa maison de campagne entre les cyprès et

les vignes. Elle affirme que le fait d’être au calme, loin de l’agitation de la ville, lui permet de se

retrouver, de tisser à nouveau le lien d’appartenance qui nous unit à la nature éternelle. Cette idée

est corroborée par le film Into the Wild, où le personnage principal, pourtant promis à un brillant

avenir professionnel, décide de fuir la ville pour vivre en totale harmonie avec la nature.

Par ailleurs, dans une étude publiée en 2012, la fondation de Dublin a montré que les conditions

de travail sont anormalement difficiles, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Dès

lors, la pratique de la marche à pied en forêt, sur un chemin fluvial... permet d’apaiser les tensions

du corps et de l’esprit ; elle favorise ainsi le retour à une sorte d’harmonie intérieure. En effet,

certaines étudesmédicales montrent qu’à l’issue d’unemarche en forêt, le taux de cortisol salivaire

(hormone du stress) est à un niveau de concentration moins élevé qu’il ne l’est après la marche en

zone urbaine.

Enfin, on peut assurément considérer que les gens éprouvent le désir de se rapprocher de la nature

authentique lorsqu’ils souhaitent manger davantage de produits bio ou des légumes et des fruits en

vente directe de la ferme. Vouloir retrouver le vrai goût des aliments souligne incontestablement

un retour à la richesse et à la vertu nourricière de la nature. Par exemple, depuis quelques années,

se sont développées des AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). Or, une

AMAP naît en général de la rencontre d’un groupe de consommateurs et de producteurs prêts à

entrer ensemble dans une démarche commerciale concernant aussi bien les fruits, les légumes que

le fromage ou la viande. Cela montre bien le désir des citoyens et des responsables de renouer un

lien profond avec la nature.

En définitive, si l’homme moderne est plus que jamais aliéné par sa vie professionnelle et cita-

dine, la nature demeure pour lui un refuge dans lequel il peut puiser du calme et recouvrer une

forme de sérénité. Mais, de nos jours, la nature semble aussi l’objet d’une reconquête car le fait

de consommer des produits authentiques et savoureux devient un moyen de remettre la nature au

centre de son existence pour, selon l’expression de Montaigne, « bien faire l’homme ».

213