Bruit dans l’habitat : effets sur la santé · chaise ou d'une table sur le sol, les bruits de vaisselle, la musique, des éclats de voix même si le volume est inférieur, sont

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Bruit dans l’habitat : effets sur la santé

Valérie Rozec

Bruit dans l'habitat : effet sur la santé

BRUITS ET SANTE

• Le bruit n’affecte pas seulement nos oreilles, il peut avoir des répercussions sur l’ensemble de l’organisme même à des niveaux sonores peu élevés.

• Deux types d’effets : – Les effets auditifs du bruit – Les effets extra-auditifs


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LES EFFETS EXTRA-AUDITIFS

BRUIT

StressIrritabilité

Système cardio-vasculaire

Perturbation des activités

Troubles du sommeil


BRUITS DES TRANSPORTS ET SANTE

• Selon une étude quantitative de l’OMS (mars 2011) évaluant la charge de morbidité attribuable au bruit ambiant en Europe, le bruit causé par la circulation concourt chaque année à la perte de plus d’un million d’années de vie en bonne santé (DALYs).

• Selon cet indicateur DALYs (années de vie en bonne santé perdues) :

- 587 000 pour cause de gêne

- 903 000 pour de perturbations du sommeil

- 61 000 pour cause de crise cardiaque

- 45 000 pour troubles de l’apprentissage


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BRUITS ET SANTE

• Le réseau européen ENNAH (European Network on Noise and Health / 2009-2011) : regroupant 33 laboratoires de recherche sur les effets du bruit sur la santé a rendu ses conclusions en juillet 2011.

• L’état de l’art (1148 articles) effectué montre que les relations sont suffisamment établies entre le bruit et les effets sur la santé dans les domaine suivants : la gêne, le sommeil et la tension artérielle.


BRUITS ET SANTE Selon ENNAH, trois thèmes de recherche à développer:

- les maladies cardio-vasculaires et la modélisation des effets- la santé mentale et le développement cognitif- les sources sonores spécifiques (notamment les trains)

Trois thèmes à développer face aux besoins politiques : - Les courbes dose-réponse - la gêne due au bruit - les populations vulnérables

Pour plus d’informations : www.ennah.eu


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LA PERCEPTION SONORE

• La perception d’un son ou d’un bruit est plus qu’une affaire de niveaux sonores.

• De nombreux facteurs individuels (l’âge de l’individu, son sexe, son histoire, sa personnalité, etc.) et contextuels (les caractéristiques de la source, l’activité en cours, le contrôle du bruit, etc.) viennent moduler la réaction des individus face au bruit.

Nous ne sommes pas tous égaux face au bruit !


LA PERCEPTION SONORE

• L’oreille n’enregistre pas les bruits comme le fait un sonomètre.

• L’individu donne sens aux sons en interprétant le monde qui l’entoure à travers son propre point de vue , l'évaluant, tantôt de manière positive en termes de confort et de bien-être, tantôt de manière négative en termes de gêne ou de stress.

• Un environnement sonore identique peut produire selon l'individu des réactions différentes.


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LA GENE DUE AU BRUIT LES EFFETS EXTRA-AUDITIFS


LA GENE FACE AU BRUIT

• La gêne face aux nuisances sonores n’est pas un phénomène de mode.

• C’est un véritable problème de société

• La gêne selon l’OMS est “une sensation de désagrément, de déplaisir provoquée par un facteur de l’environnement dont l’individu ou le groupe reconnait ou imagine le pouvoir d’affecter la santé


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LE LOGEMENT LE CHEZ SOI

Les trois fonctions assurées par le chez-soi : - Le refuge - Le support identitaire - Le contexte de socialisation


EVOLUTION SOCIETALE

• Sondage TNS-SOFRES – 2010

- Deux français sur trois déclarent être personnellement gênés par le bruit à leur domicile

- Fermer les fenêtres est l’effet le plus direct et le plus fréquent (44%), suivi par le fait de se sentir irritable (28%), mettre la TV ou la radio à volume plus élevé (26%).

- Un habitant sur six a déjà été gêné par le bruit au point de penser à déménager.


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EVOLUTION SOCIETALE

•Les adolescents sont de plus en plus bruyants lors de rassemblements dans les jardins publics .

•Ils recherchent des environnements bruyants : concerts, discothèques, chaîne hi-fi, baladeur (bulle sonore, recherche d’énergie, griserie, comportement ordalique)

•Peur du silence (fond musical constant au domicile, baladeur utilisé lors des conversations avec les amis).


EVOLUTION SOCIETALE• Les personnes âgées éprouvent une sensibilité au bruit

importante due aux changements dans leur quartier (nouvelles populations qui s’installent ..) et à la perturbation de leurs activités, notamment le sommeil.

• La réduction du temps de travail et l’accroissement du chômage font que le temps passé au domicile est plus important engendrant des nuisances sonores.

• Avec l’accroissement du temps libre, il y a également une augmentation des activités de loisirs bruyants (sports urbains, bricolage, pratique musicale, etc.)

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LA GENE DUE AU BRUIT DE VOISINAGE

• La gêne est beaucoup plus forte si les personnes estiment que l’on pourrait faire quelque chose pour remédier aux bruits vécus comme inutiles et évitables alors qu’elle est modérée lorsqu’on a le sentiment que le bruit est inéluctable !(les décibels anonymes = routes).

• Les bruits perçus sont parfois considérés comme une volonté de nuire de la part du fauteur de trouble (persécution)

Pour la personne gênée…



S’AFFRONTENT

• Elle fuit son domicile (conduite d’évitement ) qui ne joue plus le rôle de refuge face à l’extérieur, il est lié à une souffrance psychologique.

• La gêne est d’autant plus forte que l’individu est captif dans son logement (malades, personnes âgées etc.)

• La focalisation sur le bruit peut être telle que la personne vit dans l’attente anxieuse du bruit qu’elle redoute, elle guette l’arrivée de l’auteur des bruits, suit ses déplacements. Parfois, le fait d’entendre le bruit la soulage, cela peut aller jusqu’à l’obsession (la personne ne pense plus qu’au bruit).

Pour la personne gênée …


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Pour le « fauteur de trouble »…

• Il n’est pas toujours conscient du bruit qu’il provoque.

• Il pense que la journée tout est permis (mythe des 22H)

• Il estime que le bruit qu’il fait est moins gênant que celui des autres.

• Il considère que la plainte de ses voisins est une atteinte à la liberté individuelle « je suis chez moi, je suis libre de faire ce que je veux ».



•Parfois « le fauteur de trouble » se sent aussi persécuté par la personne gênée au point de porter plainte pour harcèlement .

•Pour lui, faire attention à son comportement, c’est aussi prendre conscience que le voisinage peut entendre les aspects les plus intimes de la vie privée. D’où une tendance à masquer ses conversations en mettant le volume de la musique ou la télévision plus fort.

→ L’agressivité peut s’accroître face à une situatio n devenue intenable pour les deux parties , augmentant les conflits et pouvant aller jusqu’à l’homicide.


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TEMOIGNAGE

« Si le bruit d'un camion dans la rue n'est pas très gênant, aussi fort soit-il, les grincements répétitifs d'une chaise ou d'une table sur le sol, les bruits de vaisselle, la musique, des éclats de voix même si le volume est inférieur, sont parfaitement insupportables et ont déjà créé des troubles du sommeil chez ma fille de 2 ans. »


TEMOIGNAGE

• « Ça fait deux ans que je subis mes voisins du dessus, ils sont quatre dans un 20m² . C’est un déménagement quotidien ! Le bruit du dessus raisonne dans ma tête! Tellement c’est intolérable , je ne dors plus , je suis devenu insomniaque ! »


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TEMOIGNAGE

J’habite un paradis, ma vie est un enfer . Tel pourrait être le titre d’un film, si je ne vivais pas cette triste réalité ! Comment faire lorsqu’on partage sa vie avec des voisins bruyants, venus de Paris pour retaper une maison en très bon état mais qu’ils ne trouvaient pas à leur goût ! Depuis 2004, je supporte leurs travaux. Je suis épuisée, déprimée, je dois fuir mon havre de paix , mon paradis, ma maison principale et changer d’air pour survivre et revenir de temps à autre, me replonger dans ces bruits de travaux qui n’en finissent pas ! (…) J’hésite depuis toujours à porter plainte contre ce voisin, car cela revient à dire que la guerre est ouverte. Je me contente de ne pas le regarder, de vivre enfermée, volets clos, de réduire mes activités, et de perdre le moral, me demandant si je dois vendre, partir ou continuer . »



• Le bruit des autres chez soi est vécu comme une intrusion, une perte de contrôle, d’emprise.

• Le bruit est un voleur d’intimité qui rentre par infraction dans le logement, le chez soi bouleversant la vie des personnes gênées entraînant des effets sur la santé (stress, fatigue…).


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DES SOLUTIONS DE BON SENS

• La résolution à l’amiable évite des procédures longues et couteuses (argent, temps, énergie)

• Se rencontrer, c’est mieux se connaître …et c’est aussi mieux acceptés les bruits de l’autre

• Recours à une tiers personne, neutre pour apaiser les tensions (conciliateur, médiateur)

Règlement à l’amiable des conflits de voisinage pour éviter que la situation se détériore dans le temps

SOLUTIONS

• Aider les personnes souffrant du bruit en les accompagner dans la résolution du conflit

• développer des actions de sensibilisation auprès du grand public dans les quartiers pour informer sur les effets du bruit et ainsi développer du lien social

• Sensibiliser les enfants à l’environnement sonore pour les inciter à écouter pour ensuite mieux adapter leur volume sonore


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