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EN MOUVEMENT 35 ans de défense du cours de morale laïque p.27 DOSSIER : LAICÏTÉ PHILOSOPHIQUE Introduction p. 4 Pierre Galand La Laïcité philosophique : un moteur de progrès de notre société p. 5 Philippe Grollet Un humanisme délivré des dieux... p. 9 Guy Haarscher Laïcité philosophique ou philosophie(s) de la laïcité p. 13 Entretien avec Anne Morelli historienne des religions p. 16 Felice Dassetto Loi des cultes : statu quo ou changement ? p. 20 EDITO p. 3

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EDITO p. 3

DOSSIER : LAICÏTÉ PHILOSOPHIQUEIntroduction p. 4Pierre GalandLa Laïcité philosophique : un moteur de progrès de notre société p. 5Philippe GrolletUn humanisme délivré des dieux... p. 9Guy HaarscherLaïcité philosophique ou philosophie(s) de la laïcité p. 13Entretien avec Anne Morelli historienne des religions p. 16Felice DassettoLoi des cultes : statu quo ou changement ? p. 20

LU POUR VOUS Quelle spiritualité aujourd’hui ? p. 24

PORTAILLaïcité philosophique p. 25

EN MOUVEMENT35 ans de défense du cours de morale laïque p.27

Bruxelles Laïque est reconnue comme association d’éducation permanente etbénéficie du soutien du Ministère de la Communauté française, Direction Généralede la Culture et de la Communication, Service de l’Education permanente.

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Sommaire

• Photo couverture : Aline Franck

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Nous avons voulu consacrer ce numéro à la laïcité philosophique, d’une part, parcequ’elle est l’essence de notre philosophie politique et de notre action sociale, et d’autrepart, pour souligner son rôle moteur dans l’émancipation des mentalités et l’évolutionde la culture publique sociale. En revendiquant dans le passé, les droits de la consciencecomme principe politique, elle a ouvert des espaces de libertés, de progrès intellectuelset moraux, qui ont façonné le visage de notre modernité. Cette modernité si chèrementacquise est aujourd’hui remise en cause par une somme de réalités qui menacent la paixsociale et les libertés individuelles. Elles se nomment :

- retour insidieux du religieux et de la morale de l’ordre, de la soumission etdu conformisme dans l’espace public et les mentalités

- montée du communautarisme et du fondamentalisme qui proposent un ancragereligieux, la rupture sociale, le refus du modernisme, de la science et prônent la violencepolitique.- extrême droite, catholique et politique qui menace la cohésion sociale, l’identiténationale, les libertés individuelles et publiques.- pouvoir des médias, de par leur rôle dans les constructions collectives dereprésentations qui le plus souvent faussent la perception de la réalité et le jugementdes individus.- déterminisme social, misère, précarité, comme facteurs d’inégalité de chances. - racisme, discriminations, sexisme et homophobie, toujours actifs dans la vie sociale.

Face à tous ces défis nouveaux et cruciaux, où il s’agira tout autant de libérer l’hommede la soumission à Dieu, que de protéger l’individu des systèmes idéologiques depouvoir et de domination, quelle orientation donner à notre combat ? Quelles réponsessommes-nous à même de proposer dans une société secouée par une crise de valeursmorales, de sens social et politique ? Au regard de notre rôle dans le passé, commentpourrait se définir celui que nous avons impérativement à assumer aujourd’hui pourdéfendre l’espace public et le respect effectif des libertés ?

Ces questions, à notre avis, dessinent les contours d’enjeux vitaux pour le devenir,l’expansion et la pérennité des valeurs laïques dans la société.

La fin de l’hégémonie spirituelle de l’église catholique dans l’espace public et dans lesmentalités peut, certes, élargir et renforcer notre pouvoir d’influence dans la société,mais tout dépendra de notre capacité à proposer un sens, politique, social, culturel quiépouse les aspirations communes et diverses des individus à s’émanciper de toutesformes de tutelle. Non seulement de celle des religions, mais aussi des pouvoirsorganisés qui cherchent à assujettir leur libre-arbitre, à dérégler leur jugement ou àmuseler leur liberté d’expression.

La religion est certes, l’adversaire politique, historique, culturel et emblématique de lalaïcité philosophique, mais elle n’est pas la seule comme nous l’avons illustré plus haut.

Voilà pourquoi, plus qu’un contre-pouvoir face aux religions, la laïcité philosophique doitêtre perçue comme un outil de développement politique et social, dont la vocationultime est d’émanciper les individus et de favoriser l’édification d’une société libre,libérée et libératrice.

Ariane HASSIDPrésidente

Editorial

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Le sens d’un combat

“L’ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion.”Paul Henry Thiry d’Holbach

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Il semblerait, pour reprendre une image“baudelairienne”, que la laïcité philoso-phique oscille aujourd’hui entre deuxpostulations, deux tendances marquées.L’une voulant l’enracinement dans ladéfense des valeurs et des droits de lacommunauté des non-confessionels, etl’autre, l’ouverture et l’adaptation néces-saire à l’évolution de notre société et auxréalité du monde. La tension ou latentation existe, communautaire d’un côté,et universaliste de l’autre.

A l’instar donc, pourrait-on dire, ducatholicisme ou de l’islam, la laïcitéphilosophique ne semble pas échapper àune crise de sens éthique et politique, qui,sans aucun doute, interpelle sa capacité à renouveler sa pensée, sa vison del‘individu, de la société et du monde.En ce sens, la laïcité philosophique doit-ellerester un combat communautaire àvocation sociale ou devenir un combatsocial à vocation universelle ? Doit-elleseulement s’inscrire dans “La défense des droits des non croyants” ou aucontraire transformer son engagementcommunautaire en engagement pour lacitoyenneté ?

Nous avons à propos de ce qu’on pourraitqualifier de “dilemme laïque”, interpellédes personnalités de la laïcité organisée,reconnues pour leur engagement et laprofondeur de leur réflexion, comme AnneMorelli, Philippe Grollet, Pierre Galland,Guy Haarscher et à des personnesextérieures comme Felice Dassetto, dont le

point de vue est sensiblement proche dunotre.Nous leur avons à tous, posé la questionsuivante :

“La laïcité philosophique ahistoriquement constitué une force dechangement dans la société belge entant qu’instrument de progrès moral etintellectuel.Face aux évolutions-mutationsinhérentes à la modernité (perte desens, déclin des valeurs collectives auprofit d’un individualisme exacerbé,retour du religieux, désarroi moral,chocs culturels..) la laïcité philosophiquea-t-elle toujours ce rôle de moteur dechangement bénéfique pour la société ?Comment peut on mesurer l'influencede la laïcité philosophique surl'évolution de notre société, sur nosréférences, nos modes de vies ?”

Nous avons réuni l’ensemble de leursréponses dans ce dossier que nous vousinvitons à découvrir, et qui nous l’espérons,vous permettra de mieux saisir la naturedes enjeux de la laïcité philosophique,confrontée aux offensives insidieuses dureligieux dans l’espace public, à la montéecommunautarisme, à la banali-sation desdiscriminations, et à l’adhésion de plus enplus manifeste d’une partie de l’opinionpublique, aux thèses et idéaux del’extrême droite politique.

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DOSSIER

aujourd’huiLa laïcité philosophique

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un moteur de progrès de notre sociétéLa laïcité philosophique :

Est-il possible de mesurer l’influence de lalaïcité philosophique sur l’évolution denotre société, sur nos modes de vies ? Laphilosophie n’est-elle pas un question-nement de l’être en ce monde, une réfle-xion sur la sagesse, sur notre présence aumonde, sur notre devenir individuel etcollectif ? Il me paraît incontournable defaire le lien avec la laïcité politique dans lamesure où c’est elle qui représente lechamp d’action qui permet aux laïques defaire face aux “évolutions-mutationsinhérentes à la modernité”.

Voici donc une série de réflexions à partirdes interpellations faites aux laïques, et aumouvement laïque, s’ils veulent rester àl’avant-garde de ce que j’appellerai, leprogrès de l’humanité. On ne peut en effetse revendiquer des valeurs des Lumières etde la Déclaration des droits de l’Hommesans être en permanence mobilisé pourleur réalisation et leur défense opiniâtre.L’injustice et l’insolidarité doivent nousrévolter et nous motiver dans l’action entant que laïque, car, justice et solidaritécomme fondement de la construction

Par Pierre GALAND*

Marx Ernst “les dieux obscurs” © Galery Anthony d’Offay - Londres

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sociétale, sont une fin en soi et non unprécepte de droit divin.

La mutation inhérente à la modernité quenous connaissons est bien plus que pertede sens, ou déclin des valeurs collectives.C’est un phénomène sans précédent dansun cycle court de l’histoire de l’humanité.Nous sommes, depuis 30 ans, entrés demanière accélérée dans un nouveaucontexte international, auquel aucunenation, ni même aucun peuple de laplanète, n’échappe. Les uns, consom-mateurs de biens et services, sont soumisà cette nouvelle servitude de “l’avoir”moderne. Ils y sont entraînés par une sériede techniques nouvelles telle la publicitéde masse. Ce n’est plus le productivismequi aliène mais le consumérisme. Lesautres, vivant essentiellement dans leTiers-monde mais aussi chez nous, sontvictimes d’exclusion car ils ne participentpas du circuit économique et s’organisentdans la survie à la périphérie du modèledominant.

A partir de là, comment entamer uneréflexion sur le rôle moteur de change-ment pour la société dont se revendique lalaïcité philosophique ?

D’entrée de jeu, j’avancerai que l’Etatdemeure encore, en ce 21ième siècle, unlevier essentiel pour garantir, par un corpusde lois approprié, la séparation des Egliseset de l’Etat. Croire que cette séparationentre l’espace public et la sphère privée, enlaquelle le citoyen exprime librement sesconvictions philosophiques et religieuses etexerce des pratiques cultuelles, est unacquis, est quotidiennement démenti dansles faits.

D’autre part, quelle est l’ampleur de la“déchristianisation” ? Cela a-t-il uneinfluence sur l’élargissement d’un consen-sus de type républicain quant aux progrèsde la séparation Eglises/Etat ? Si l’on s’enréfère aux enquêtes publiées régulière-ment par les centres de sociologiereligieuse, de moins en moins de Belges sesentent liés à l’institution religieuse etsoumis aux préceptes de l’Eglise catho-lique. Ceci est vrai dans la plupart des paysd’Europe latine. Pour autant cela les libère-t-il de l’espace sociologique chrétien ?

Cette réalité interpelle en tout cas l’Eglisede Malines et l’amène, en coordinationavec Rome, à organiser des actionseuropéennes de “ré-évangélisation” des

grandes villes. Ce sera le tour de Bruxellesdébut novembre 2006.

L’athéisme et l’agnosticisme progressent-ilsen Belgique ? Y a-t-il eu, en corollaire à la“déchristianisation” une plus grande con-science des Belges d’appartenir à unecommunauté philosophique non confes-sionnelle ? Les démocrates laïques nonconfessionnels imaginent-ils que lesgaranties de liberté en matière d’optionspirituelle et de neutralité de l’Etatconstituent en soi un cadre suffisant pourl’épanouissement de la laïcité philoso-phique ? Les démocrates qui font confes-sion d’une religion, et qui attendent lamême neutralité de l’Etat, partagent-ilscette préoccupation ?L’environnement européen, celui del’Europe - élargie à la Pologne notam-ment - l’influence croissante de la penséechrétienne nord-américaine et celle del’Islam, sont autant de phénomènes quirenforcent la présence du religieux ou desreligieux dans nos sociétés. Et ladésaffection, ou le recul pris par unnombre important de chrétiens et demusulmans par rapport à leurs églises etmosquées, n’empêche nullement celles-cid’accroître leur visibilité. Rappelons-nous ledéferlement médiatique autour de la mortdu pape. Cette visibilité accrue n’est pasinnocente et vise à faire passer, au traversdes mass média, différents messages dontcertains s’adressent clairement auxlégislateurs nationaux et européens.

La mode aujourd’hui dans les médias estde mettre face à face ou face au public,côte à côte, un curé, un rabbin, un imam,un pope, un pasteur… et un représentantlaïque. Cela me pose problème dans lamesure ou l’athéisme, pas plus quel’agnosticisme, ne participent du cultuel. Ilsne se réfèrent pas au divin, n’ont ni textessacrés ni catéchisme. Les fondements de lalaïcité philosophique sont ceux de lamodernité dans son ensemble, dans soneffort pour faire progresser la société etl’humanité, en dehors de toute référencedivine, surnaturelle ou métaphysique. Il n’ya ni Vatican ni Mecque de la laïcité.

Il existe d’ailleurs en Europe une multitudede formes et d’expressions de la laïcité quirésulte de l’histoire européenne, marquéepar les différents conflits entre l’Eglise deRome et les Etats. Le modèle européen dela laïcité est riche de sa diversité et il seraitdangereux de laisser entendre que seule laFrance représenterait, en quelque sorte,

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l’aboutissement du modèle de la laïcitéeuropéenne.Ce qui donne sens commun au modèleeuropéen, c’est d’avoir fait de la religionune affaire strictement privée et d’y avoirabouti au terme de modalités trèsdifférentes d’un Etat à l’autre.Aujourd’hui, deux grands courantssemblent converger en Europe en ce quiconcerne la laïcisation, comme le soulignele philosophe Pierre-Henri Tavoillot,président du Collège de Philosophie à laSorbonne. “L’autonomisation de la sociétéà l’égard de la religion peut en effet seproduire soit d’en haut, à partir de l’Etat– logique de laïcisation – soit d’en bas, àpartir de la société civile elle-même –logique de sécularisation”. Ceci l’amène àdire que la séparation de l’Eglise et del’Etat n’est pas l’unique preuve de laïcité.Une lecture des lois fondamentales desdifférents pays européens est utile etimportante à cet égard. On y voit commentse construit légalement l’autonomisationde la société à l’égard de la ou desreligions, au nom de la liberté deconscience ou de la promotion des droitshumains les plus fondamentaux. Laplénitude des garanties d’égalité entre lesdeux sexes et l’égalité en droit des optionsphilosophiques en sont deux paradigmesessentiels à mes yeux.

Cette richesse des expériences, descombats et la diversité des progrèsréalisés, sont importantes car ellespermettent à d’autres pays de construirepetit à petit une laïcité adaptée à leurhistoire, à leur culture et aux défisparticuliers rencontrés face à la religion laplus répandue, voire même la religiond’Etat.

La laïcité philosophique constitue donc,tant pour l’individu que pour lacommunauté à laquelle il peut souhaiterappartenir, une recherche, un engagementqui concerne la citoyenneté, une démarcheopérative en vue de la construction d’unesociété émancipatrice, libératrice maisaussi ambitieuse pour la promotion etl’accomplissement des droits humains :chantier d’une exigence sans précédent,compte tenu de notre insertion dans levillage planétaire.

Fille des Lumières, la laïcité philosophiqueest fondée sur les valeurs positivesd’égalité, de fraternité et de liberté. Elle sesitue à l’avant-garde d’une conception devie, d’une éthique et de la construction

ardue du sens non révélé que l’êtrehumain, tous les êtres humains, cherchentà donner individuellement et collecti-vement à leur destinée.

C’est la raison pour laquelle je suisconvaincu que la laïcité, et particuliè-rement la laïcité organisée, est capabled’être une force de transformation de lasociété pour assurer le progrès del’humanité.

L’exigence qui est la nôtre est, bienentendu, de réfléchir afin de redéfinir et depréciser sans cesse le cadre conceptueldans lequel la laïcité organisée conçoit sonprojet de société et organise sa mise enoeuvre. Cette exigence est d’autant plusforte que le monde qui nous entoure estloin d’avoir fini la mutation qu’il vit depuismaintenant 30 ans, avec la doubleaccélération due à l’implosion de l’URSS età l’émergence d’une confrontation entreles pays dit émergents du Sud et les Etats-Unis et leurs alliés (Lire dans un documentétasunien préparatoire à la réforme del’Otan les termes “missions civilisatrices del’Otan” donne froid dans le dos).

Dans nos sociétés, semble dominer undésenchantement, une désaffection tantdu politique que du cultuel.Cela tient en grande partie, commel’explique Jacques Attali, par le fait quenombre de concepts fondamentaux autourdesquels nous fonctionnons, en politiquecomme en laïcité, remontent à la fin du18ième siècle et ont été conçus dans unespace donné, celui des nations. Or cesfrontières ont explosé sous le coup desdeux guerres mondiales du siècle dernieret sous l’émergence dominatrice du “toutau marché” de l’économisme actuel. Leglobal, la mondialisation sont imposés etnous imposent de relever les enjeux d’unedimension sans précédent, s’agissantd’organiser le vivre ensemble de peuplesdifférents. Comme le dit Attali, “peut-onvivre ensemble quand on est des peuplesdifférents ? Y-a-t-il une survie possible del’espèce humaine ? Est-ce que les conflitsde génération sont supportables ?”.

Nous voilà donc propulsés au-delà de nosconcepts traditionnels, obligés d’affronterun devenir d’une exigence sans précédentpour le “vivre ensemble” planétaire.Quelle est la place des laïques dans cettenouvelle globalisation des enjeux et desdéfis ?

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A nous de sortir de nos conforts intel-lectuels, à nous de redéfinir nos exigencesde laïques dans ce cadre nouveau etdéstabilisant. Faute de moyens, nous n’yoccupons pas la place qui nous permettraitde faire avancer nos propositions d’hom-mes et de femmes probes et libres. Nousn’apparaissons pas dans les différentscourants altermondialistes. Nous sommessous-représentés à l’échelle européenne,face aux lobbies religieux de typescientologiste, évangéliste, Opus Dei,Lefébriste, islamiste. Nous n’occupons pasl’espace pourtant disponible et attendu, envue de faire entendre, de défendre etd’avancer des propositions humanisteslaïques, tant au niveau européen que dansles enceintes internationales.

Enfin, j’ai rencontré à travers le monde,dans le cadre de missions de coopération,des hommes et des femmes luttant contrel’obscurantisme des sectes et des religionsintégristes, pour la promotion du libreexamen et des droits des humains. Il estchoquant de constater la solitude de cespersonnes et l’absence d’un réseauinternational de coopération pour soutenirceux qui, dans des circonstances tellementdifficiles, mènent le combat laïque pournos idéaux communs.

Il s’agit donc d’établir un état des lieux del’influence actuelle de la laïcité surl'évolution de notre société “intégrée”dans l’Europe et la globalisation planétaire.Deux pistes sont, pour moi, prioritaires. La première : redonner du sens à la vie desgens sans qu’ils doivent recourir auxdifférents divins en mettant à leurdisposition les instruments qui leurpermettront de créer de l’égalité, de lasolidarité et du bonheur.

La seconde : participer plus activement àdonner à la jeune génération les clefs de lacompréhension de nos sociétés, principa-lement par une éducation de qualité pourtous, en combattant toutes formes de re-plis sur soi (replis identitaires, égoïstes)tant au local qu’au global.

Cela fait partie des défis à relever dansnotre travail commun pour le progrès del’humanité.

Pierre GALLAND

*Sénateur, Elu président du CAL en 2006, ilendossera la fonction présidentielle enmars 2007.

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délivré des dieux…Un humanisme

Depuis l’aube des temps, les hommes ontété confrontés à la peur d’un environ-nement hostile, incompréhensible et àl’angoisse de la mort. Pour expliquerl’inconcevable, ils ont inventé les dieux.Pour vaincre leurs peurs, ils ont eu recoursà la magie. Pour apprivoiser la mort, ils ontimaginé un au-delà, paradisiaque.

Aux peuples barbares et cruels correspon-daient des dieux barbares et cruels.Comme aujourd’hui, le dieu des fanatiquesest intolérant et fanatique. Alors que le

dieu des humanistes, quels qu’ils soient,est un dieu d’amour, de générosité etd’ouverture. C’est donc bien l’homme qui crée “dieu” à son image et à saressemblance.

Au fil du temps, les religions ont organiséles rapports des hommes avec leurs dieux,dont, en gardiennes de la mythologie,elles ont codifié l’histoire. Elles ont décrétéle “vrai dieu” (le leur) et les “faux dieux”(ceux des autres). Rabbins, prêtres, imams,pasteurs se sont érigés en interprètes des

Par Philippe Grollet*

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dieux et l’autorité qui en découle en a faitdes moralistes, pour le meilleur et pour lepire.

Les religions ont favorisé le dépassementde soi et contribué à présenter aux indivi-dus une autre dimension de l’humain : au-delà du “moi”, de la famille et même de latribu. Mais elles ont souvent prétendudétenir la vérité et se sont laissées instru-mentaliser, à toutes les époques, par leschefs et les sorciers, les hommes dupouvoir et les hauts dignitaires religieux,qui ne se sont pas privés d’utiliser Yahvé,Jésus ou Allah pour asseoir leur autorité,étendre leur pouvoir et lever des arméespour satisfaire leurs cyniques intérêts.

Aujourd’hui encore, on mesure à quel pointla religion est utilisée dans presque tousles conflits. Par ailleurs, les profondesmutations sociales, politiques, écono-miques et technologiques du dernier siècleet, singulièrement des dernières années,ont fait émerger, dans tous les domaines,nombre de questions nouvelles. Et on neconçoit pas sérieusement trouver desréponses, voire des enseignements utiles,dans des doctrines religieuses arc-boutéessur des textes millénaires ne rendantévidemment pas compte des problé-matiques contemporaines. Imagine-t-ontrouver dans la Torah, les Évangiles ou leCoran, des indications sur la manière decodifier la fécondation humaine ou lesrecherches sur embryons ? Certains s’yessayent mais la mystification est par tropévidente.

Une idée déjà très ancienne….

Au 6e siècle avant JC en Ionie, des penseursprécurseurs recherchaient une explicationaux phénomènes naturels en dehors desmythes et qui soit acceptable pour laraison. Par l’observation, le raisonnement,en appliquant une démarche de typescientifique, ils développaient des théoriessur l’origine du monde et son devenir. Lesophiste Protagoras d’Abdère (485-411)livrait déjà une pensée subversive, tant dupoint de vue de la religion que de lapolitique. C’est à lui que nous devonsL’homme est la mesure de toute chose, unaphorisme d’une stupéfiante modernitéqui lui vaudra une condamnation pourimpiété. Pour Diagoras de Melios, (415avant JC), la croyance dans les dieux estnée de la frayeur des hommes devant lesphénomènes naturels. Les Sceptiques,donnant une définition positive du doute,

apparaissent comme les précurseurs dulibre examen, Pyrrhon (360-v. 272 av. JC)introduit l’idée qu’il est impossible deconnaître la moindre vérité et qu’il fautdonc suspendre son jugement. EnfinÉpicure (341-270 av JC), affranchi desdieux, substitue à leur adoration larecherche du bonheur proposant uneréalisation terrestre à l’homme : “En ce quiconcerne les dieux, il n’y a rien à craindre.De même, il n’y a rien à craindre de lamort. L’être humain est capable d’êtreheureux. Il peut supporter les douleurs del’existence.”

Aujourd’hui, en Belgique et aux Pays-Bas,entre 40 et 50 % de l’ensemble de nosconcitoyens se détachent des mytholo-gies … et des religions qui les portent.

Un phénomène semblable est observabledans toute l’Europe. Il gagne même la trèschrétienne Europe centrale et orientale.Cela ne veut pas dire que toute cettepopulation verse dans le nihilisme, lecynisme et l’immoralisme, même sibeaucoup, à l’intérieur et à l’extérieur desreligions, peuvent être tentés par le replisur soi et l’adoration d’un nouveau dieu, ledieu-marché.

Si haut que remontent les fondements del’athéisme philosophique, aussi appelé“laïcité philosophique”, son émergence surle plan social est tout à fait récente.Certaines enquêtes le mettent en évi-dence : aujourd’hui, de 30 à 40 % de lapopulation belge a cessé de croire en dieu.Que les agnostiques ou les athées soientun peu plus ou un peu moins nombreuximporte peu. D’ailleurs, la valeur d’uneconception, qu’elle soit religieuse, laïque,philosophique, scientifique ou artistique,ne tient évidemment pas au nombre deses adeptes. Aujourd’hui, l’athéismephilosophique est un phénomène demasse alors qu’il y a à peine 150 ans, il neconcernait que de rares intellectuels,complètement isolés, jusque dans leurproche famille.

Dans une société multiculturelle et multi-convictionnelle comme la nôtre, la prioritédes priorités est celle du “vivre ensemble”.Avec les guerres de religion, la vieilleEurope a payé le prix. A la doctrine “unprince – une religion” prétendant créerl’unité de l’Etat (et la paix intérieure), à lasoumission du peuple à la religion de sonroi, a succédé le modèle de “laïcitépolitique”.

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La laïcité politique, avec des modalités trèsdiverses, s’est imposée progressivementdans tous les Etats démocratiques. Lemodèle français, dont la loi de séparationdes Eglises et de l’Etat est l’instrument leplus connu, n’est qu’une de ces modalités.La “laïcité à la belge” en est une autre. Etchaque Etat de droit, en fonction de sonhistoire et de ses rapports de forceintérieurs, a aménagé les rapports entre lepolitique et les religions.

L’Etat laïque tend à l’impartialité enmatière philosophique et religieuse, ilrefuse d’intervenir dans les affairesintérieures des communautés confes-sionnelles, comme il refuse aux Églisesd’intervenir dans les affaires publiques, iltend à n’accorder aucun privilège à lareligion dominante et à n’imposer aucunecharge particulière aux citoyens quellesque soient leurs convictions, religieuses ouphilosophiques. Il s’agit bien entendu d’unobjectif à atteindre. Car il faut bien leconstater, dans un pays comme laBelgique, où la laïcité politique a pourtantfait d’énormes progrès en trente ans, cesprincipes sont encore loin d’êtretotalement respectés.

Dans la mesure où la laïcité politiqueimpose à l’Etat de traiter tous les citoyenssur un même pied, croyants ou incroyants,se réclamant de telle tradition ou de telleautre, agnostiques ou athées, celui-ci doitnaturellement apporter aux communautésphilosophiques non confessionnelles lemême appui que celui qu’il apporte auxcommunautés confessionnelles et suivantles mêmes critères.

Curieusement, c’est au sein même de lacommunauté non confessionnelle et parmiles agnostiques et les athées que se pose,de manière la plus critique, la question del’affirmation non confessionnelle (commes’il était moins légitime et à la limite de lagrossièreté de se proclamer agnostique ouathée alors que personne ne contestera ledroit de quiconque à se définir religieu-sement). De même, la prise en charge deservices à la population dans uneperspective non confessionnelle (pour fairebref le subventionnement du CAL) titillecertains qui, par contre, s’accommodentfort bien de la prise en charge, par lespouvoirs publics, de services analoguesprogrammés sur une base confessionnelleexplicite.

Les associations non confessionnelles(qu’on désigne parfois sous le néologismede “laïcité organisée”) mènent de longuedate (et, bien avant la fondation du CAL en1969) un combat pour une société laïque,dotée de pouvoirs publics impartiaux,garants des droits humains et d’uneséparation effective des Églises et de l’Etat.C’est le sens de la “laïcité politique”, dontle CAL n’a pas, et ne revendique d’ailleurspas, l’exclusivité.

Parallèlement, le CAL et ses différentescomposantes défendent les valeurs et lesdroits des membres de la communautédes “non-confessionnels”, qui ont desconceptions particulières en matière dedogmes, de transcendance ou de véritésrévélées. Mais dans le champ de cette“laïcité philosophique”, le CAL, pas plusque les associations qui le composent, neproduisent de discours identitaire, ni nes’érigent en maître à penser alternatif desmembres de cette communauté. Il estessentiel de souligner.

Cette action, en tant qu’instrument deprogrès moral et intellectuel, a apporté unimportant tribut (important mais nonexclusif) à l’évolution de la société belge.Elle s’est manifestée dans les domaines lesplus variés touchant à l’éthique, à l’édu-cation, à la culture, à l’assistance morale,au social. Elle a pris les formes les plusdiverses de l’action politique visant à lamodification de nos lois ou au travail deterrain, par la mise en oeuvre d’actionslocales très concrètes s’appuyant en grandepartie sur le bénévolat.

Il serait outrecuidant et sot de prétendreque la mission est aujourd’hui accomplie.Qu’il s’agisse de construire une sociétéjuste, progressiste et fraternelle, dotéed’institutions publiques impartiales, ga-rante de la dignité de la personne et desdroits humains… ou de défendre, au seinde cette société, une conceptionphilosophique délivrée des dieux (ou plusexactement délivrée des imposteurs quis’en prétendent les porte-parole), le travailne sera jamais achevé, comme laconstruction de la démocratie ne serajamais achevée et laissera, de générationen génération, de nouveaux défis àrelever, jour après jour.

Face aux défis actuels, à la perte de sens,au déclin des valeurs collectives au profitd’un individualisme exacerbé ou d’un replisur une conception sectaire et dogmatique

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du religieux, face au désarroi moral, aux chocs culturels, à l’appauvrissementcroissant du Sud et à la paupérisation des défavorisés du Nord, la laïcitéphilosophique est évidemment plus néces-saire que jamais.

Conjuguée à l’action de tous les démo-crates, quelle que soit leur conviction, elledoit pouvoir s’affirmer avec d’autant plusd’urgence que la disparition des balisesanciennes, désacralisées à juste titre (Dieu,

le père, le patron, le chef de famille, letravail, la famille, la patrie), laisse un videchez beaucoup ; elle doit s’affirmer d’au-tant plus que l’on ne voit pas comment lesreligions pourraient regagner, à terme, lacrédibilité perdue.

Philippe GROLLET

*Avocat au barreau de Bruxelles, a étésuccessivement président du Cercle duLibre Examen de l’ULB (1973-1975),président de Bruxelles laïque (1980-1986)et président du Centre d’Action Laïque(1988-2005).

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ou philosophie(s) de la laïcité ?Laïcité philosophique

Il y a de cela peu de temps, le professeurJean Baubérot, de l’Institut (parisien) desHautes Etudes en Sciences sociales, a faitcirculer une très intéressante “Déclarationuniverselle sur la laïcité au XXIe siècle”1. Si,en effet, nous considérons que les valeursque véhicule la notion de laïcité doiventêtre “offertes” à tous, le mot “universel”est ici bienvenu. Une difficulté a immé-diatement surgi, d’apparence anodine,mais touchant en vérité à des problèmesfondamentaux : comment traduire leterme “laïcité” pour que ce que nous

proposons soit intelligible à tous ceux quine parlent pas le français, c’est-à-dire à latoute grande majorité de ceux que désignel’adjectif “universel” ? Déjà en anglais,lingua franca du monde contemporain,l’exercice se révèle périlleux. Les Anglo-Saxons parlent certes de liberté religieuse,de séparation des Eglises et de l’Etat, denon-discrimination pour des raisonsd’engagement spirituel – toutes notionscentrales pour ce que nous visons quandnous prononçons le mot “laïcité” –, mais leterme ne signifie rien pour eux ; il est

Par Guy HAARSCHER*

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proprement intraduisible, du moins si nousdésirons obtenir un équivalent anglaissimple et capable de mobiliser les énergiescitoyennes.

Le mot a certes du sens dans les autrespays de langue romane et de traditioncatholique, comme l’Espagne (laicidad) etl’Italie (laicità). Mais il n’est pas sûr que lanotion française de laïcité soit la même, etle concept belge est encore différent. EnFrance, la laïcité est devenue, depuis 1946,un principe constitutionnel accepté parcroyants et non-croyants. Certes, il estnormal qu’en démocratie, différentsindividus et différents groupes donnentdes sens qui peuvent varier à des notionsqui font pourtant l’objet d’un consensus :les mots “démocratie” ou “social” nesignifient pas la même chose dans labouche et sous la plume d’un socialiste oud’un libéral. De même, il existe un débat etdes controverses autour de l’idéal delaïcité. Mais nous pouvons dégager unnoyau dur qui constitue, si l’on veut, l’ “essence” du terme. Penchons-nous surcette question avant de tenter de résoudreles épineux problèmes de traduction et detenter de dépasser notre provincialisme.

“Laïcité” vient, tout le monde le sait, delaos qui, en grec, est une des manières dedire “peuple”. Un Etat laïque agit pour toutle laos et n’est pas monopolisé par lestenants d’une confession privilégiée,“officielle”. Il ne prend pas part au débatrelatif aux orientations spirituelles : il doitêtre strictement neutre à cet égard et seconduire comme un arbitre. Une telleexigence est, si l’on y réfléchit bien, enrupture radicale avec les doctrines et lespratiques les plus courantes dans l’histoire.Celles-ci persistent aujourd’hui dans denombreux pays et régions du monde. Tropsouvent, le pouvoir a été exercé (ou l’estencore) au nom d’une conception officiellede la vie et de son sens, prise en charge,protégée et encouragée par l’Etat, seuldétenteur du monopole de la violencelégitime. Dans ce contexte, ceux qui necroient pas ce qu’il faut croire et nepensent pas ce qu’il convient de penserrisquent la discrimination, voire lapersécution ou, pis encore, l’extermination.L’exigence première de la laïcité consiste àétablir, à l’opposé de l’Etat “confessionnel”,un Etat neutre par rapport aux enga-gements spirituels, respectant la liberté deconscience et interdisant toute discrimi-nation pour motif religieux. En ce sens,l’Etat soviétique léniniste et stalinien, qui

avait adopté l’athéisme comme doctrineofficielle (“la religion est l’opium dupeuple”, disait Marx), n’était pas pluslaïque que le régime d’Inquisition chré-tienne médiévale ou les régimes saoudienet iranien d’aujourd’hui. Au lieu depersécuter les athées ou ceux qui necroyaient pas au “bon” Dieu, le régimepersécutait les religieux en général. L’Etatétait donc partie prenante à un combat“spirituel”, ce qui le disqualifiait a priori dupoint de vue de l’idéal de laïcité.

Le combat laïque se distingue doncnettement du combat anti-religieux. C’estun combat anti-clérical contre les “clercs”,représentants d’une confession (ou d’unedoctrine athée) particulière et désireux del’imposer, à ceux qui n’en veulent pas, parle “bras séculier” de l’Etat et par laviolence. Quel est alors le lien spécifiqueexistant entre cette idée si importante delaïcité et l’athéisme ou l’agnosticisme ? Unlien assez problématique, si l’on y réfléchitbien. Prenons l’exemple des Etats-Unis : la“guerre culturelle” y fait rage entre ceuxqui veulent rester fidèles à la godlessConstitution des Pères fondateurs et ceuxqui, remontant jusqu’au Pères Pèlerins duMassachusetts au XVIIe siècle, veulent quel’Amérique soit une nation chrétienne.Mais le combat pour le maintien d’uneséparation stricte entre les Eglises et l’Etataux Etats-Unis est mené par de nombreuxcroyants (il y a peu d’agnostiques déclarés,encore moins d’athées). Cette situation estliée à l’histoire du pays2. Je suis persuadéque nombre de mes amis américainssigneraient volontiers la Déclaration deBaubérot, laquelle réaffirme les principesde séparation, de liberté de conscience etde non-discrimination. Même si le mot“laïcité” est à peu près intraduisible. Uncertain nombre d’entre eux contesteraientmême la référence à un Dieu “général” parles pouvoirs publics et dans la sphèrepublique, qui choque tant les Européens.Cette référence n’est acceptée par la Coursuprême que pour autant qu’elle n’ait devaleur que symbolique et ne privilégiebien entendu en aucun cas l’une des“dénominations”. Elle serait malgré toutgênante, pour moi, athée déclaré, si j’étaiscitoyen américain et voyais le pouvoir,censé me représenter avec tout le laos,invoquer une entité qui m’est étrangère.

Je répète souvent que je suis un militant dela laïcité (comprise au sens défini plushaut), mais non de l’athéisme. Je ne sais sile monde se porterait mieux ou moins bien

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1 On peut la trouver à l’adressehttp://www.droitshumains.org/txtref/2005/Images/declaration_bauberot.pdf.

2 Voir sur ce point G. HAARSCHER, “Laïcité et espace public aux Etats-Unis et en Europe”, à paraître in Actesdu colloque organisé pour le cinquantième anniversaire de “La Pensée et les Hommes”, Bruxelles, Editionsde l’Université de Bruxelles, 2006.

avec plus (ou moins) de croyants ou denon-croyants. Mais ce dont je suis sûr, c’estque le monde se portera d’autant mieuxque les Etats et les sociétés se laïciseront.La laïcité a des ennemis bien définis : lefanatisme, la bêtise, l’ignorance, le racis-me. Les religions sont grosses de cesdéfauts majeurs, mais rien n’indiquequ’une religion libéralisée et décléricaliséeconstitue une moins bonne assise pour lalaïcité que l’athéisme ou l’agnosticisme.Après tout, il y a des athées nationalistes,racistes, bourrés de préjugés. L’exem-ple du pharmacien Homais, médiocreathée “voltairien” si bien campé parFlaubert dans Madame Bovary, en portetémoignage.

La philosophie est-elle anti- ou areligieuse?Elle interroge en tout cas la conditionhumaine et traque le préjugé, religieux ouautre. Je me sens beaucoup d’affinités avecun certain nombre de mes amis agno-stiques ou athées, mais également avecdes religieux “libéraux”, qui n’ont aucuneintention d’imposer leurs convictions àd’autres. Leur engagement est pour moi mystérieux, voire incompréhensible :j’éprouve comme une évidence intime(sans bien entendu être à même de le“démontrer”) que les religions constituentdes créations, des projections humaines,qui charrient le meilleur et le pire. Mais j’aibeaucoup à apprendre sur la vie et sur lemonde de ceux qui ne pensent pas commemoi eu égard aux fins ultimes del’existence.

La laïcité telle que je l’ai définie pose desproblèmes philosophiques fondamentaux.Il nous reste à trouver un mot pourrassembler les trois concepts clé deséparation (ou à tout le moins de neu-tralité de l’Etat), de liberté de conscience etde non-discrimination. Ceux qui, commemoi, n’appartiennent à aucune Eglise, n’ontpas le monopole du combat laïque. Descroyants sont, nous le savons, parfaite-ment capables d’utiliser leur raison (la“philosophie”) dans la vie sociale sans lacorrompre par le dogmatisme. Le progres-sisme de certains d’entre eux nousétonnerait en ce qui concerne l’avorte-ment, l’euthanasie, l’utilisation du préser-vatif (notamment pour lutter contre lesida), et l’expérimentation sur les cellulessouches.

Il n’y a pas de “laïcité philosophique” quiserait le domaine réservé des non-croyants. Certains soutiendront qu’athéeset agnostiques ont sans doute uneexpérience à partager, et peut-êtresubsiste-t-il malgré tout une certainedistance entre eux et les croyants avec quiils partagent les valeurs laïques telles queje les ai définies. C’est possible. Mais nousdevons avant tout éviter la confusion desconcepts, danger majeur pour la penséecritique et le libre examen dont nous nousfaisons les hérauts. Il existe une exigencelaïque de neutralité de l’Etat, de liberté deconscience et de non-discrimination. Cetidéal, pour ne pas se transformer encatéchisme séculier, requiert une réflexionphilosophique approfondie. Les périls quimenacent de telles valeurs ne sont quetrop connus, et nous devons agir avec ceuxqui ne partagent pas nos convictions de“mécréants”, dans la loyauté et ladiscussion ouverte, contre les fanatiques.Certains athées, comme l’exemple del’Union soviétique nous l’a montré, ne sontpas des laïques. La majorité d’entre eux lesont, bien que la conscience claire desenjeux du combat leur fasse parfois défaut.Et, comme en témoignent notammentceux qui, aux Etats-Unis, luttent coura-geusement contre les attaques desfondamentalistes en défendant la libertéet la science (Darwin contre la bêtise“créationniste”), on peut être croyant etlaïque.

Pour saisir les enjeux de la laïcité, il esturgent que nous dépassions notreprovincialisme belgo-belge et que nousdéveloppions une notion qui puisse êtrereprise au niveau mondial par tous ceuxqui refusent les intolérances, religieuses etautres.

“Descartes inutile et incertain” disait, sansdoute injustement, Pascal de l’auteur des Méditations métaphysiques. En tantqu’athée, je peux entendre cette critiquede l’arrogance “rationaliste”, sans baisserla garde à l’égard d’une bigoterie que n’apas évitée l’auteur des Pensées, même sison jansénisme avait de la grandeur.

Guy HAARSCHERProfesseur à l’ULB

*Philosophe, professeur ordinaire de laFaculté de philosophie et lettres del’Université libre de Bruxelles

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Historienne des religionsEntretien avec Anne Morelli,

Q : La demande et l’offre spirituelle ontévolué. En tant qu’historienne des reli-gions, quel regard portez-vous surl’évolution du rapport individus et croyan-ces. Y a-t-il comme le suggèrent certainsune nécessité de redéfinition des croy-ances et spiritualités modernes ?

Je n’aime pas du tout le concept despiritualité. En effet “spiritualité” si vousregardez dans le dictionnaire, c’est ce quiconcerne l’âme et comme je n’ai pasd’âme je n’ai pas de spiritualité. Dès lors ce

concept m’est totalement étranger, iln’existe pas pour moi de quête despiritualité. Il y a un sens que l’on donne àla vie, il y à un sens que l’on donne à notrepassage sur terre, il y a une morale quel’on peut avoir, mais pas de spiritualitéselon moi.

D’autre part quand on dit que le paysagereligieux s’est recomposé, je trouve qu’ils’est recomposé dans notre pays demanière positive. Nous sommes passés enl’espace de 200 ans d’une situation de

Anne MORELLI*

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monopole religieux à une situation dechoix multiple puis à une possibilitéd’échapper à toute religion. Dès lors le rôlede la laïcité est aussi de permettre à ceuxqui n’ont pas envie de se définir parrapport à une “spiritualité” ou par rapportà une religion d’être des citoyens à partentière. C’est quelque chose de nouveau etde très important, puisque lorsque laBelgique s’est constituée, la religion catho-lique bénéficiait d’un quasi monopole.Aujourd’hui celui qui s’affirme sans réfé-rence “spirituelle” ou religieuse a aussi saplace dans la société et peut bénéficierd’une aide morale, psychologique ouautre… La laïcité c’est d’une part l’organi-sation politique de la société, mais c’estaussi sur le plan philosophique la défensedu droit des non croyants. Aujourd’hui dansnotre pays nous sommes dans une vaguemontante parce que toutes les enquêtesrécentes démontrent que non seulementla pratique religieuse baisse mais la foidiminue et le nombre d’incroyants etd’athées qui se déclarent comme telsaugmente sondage après sondage. Il y adonc là une catégorie extrêmementimportante, surtout chez les jeunes, et lalaïcité doit être la courroie de transmissionde cette fraction de la société qui de plusen plus se considère sans lien avec lesreligions et spiritualités.

Q : Comment réagissez-vous face àl’affirmation selon laquelle cette désaf-fection du religieux ne signifierait pasautomatiquement une adhésion à lalaïcité, car celle-ci serait perçue en tantque contre religion qui ne correspon-drait qu’en partie à l’agnosticisme con-temporain ?

Je pense que les gens qui ont quitté lesreligions deviennent de plus en plus desincroyants. Ce sont les incroyants qui sontle fondement même des mouvementslaïques et leur agnosticisme ou leurincroyance représente quelque chose detrès concret pour créer un mouvementd’opinion laïque. Cela ne veut pas dire queles gens sont anti religieux mais ils ne sontpas croyants et ne pensent pas qu’il estnécessaire de se rallier à un pilier religieux.A partir de ce moment-là, je ne crois pasdu tout qu’ils soient en-dehors de la laïcité,mais dans la laïcité. Je prendrai commeexemple le cas des mariages mixtes quiexistent aujourd’hui en nombre croissant.Dans une société de plus en plus mixte,soit on se fait la guerre religieuse, soit ontente de gommer un certain nombre de

particularismes religieux. Beaucoup defamilles adoptent une éducation que nouspourrions qualifier de “laïque”, qui neprend les religions que comme étant destraditions historiques, mais qui ne lesempêchent pas de vivre sans référentreligieux. Comment appeler cela si ce n’estdes gens qui vivent la laïcité dans leurfamille ?

Q : La laïcité philosophique peut-elle êtremoteur d’un dynamisme nouveau enmatière de culture publique et politiquedans laquelle pourraient se combiner lesintérêts de laïques et non-laïques ?

Ce qui est sûr c’est que nous pouvons fairebeaucoup de choses en commun. On peuttravailler avec des gens très religieux parceque sur le plan politique nous poursuivonsun objectif commun. Par exemple, je peuxmanifester avec les quakers ou lemouvement chrétien pour la paix contrel’intervention US en Irak ou contre lesbombardements israéliens au Liban. Cesont des mouvements pacifistes avec quije peux collaborer, cela n’empêche pas quenous ayons chacun notre spécificité sur leplan des croyances ou de l’incroyance, et jene vois pas pourquoi nous devrionsgommer ces différences.

Q : Alors que la laïcité philosophique a eudans le passé l’occasion de s’exprimer lorsde débats de société tels que lacontraception, le divorce ou l’avortement,peut on considérer qu’elle joue aujourd’huiencore ce rôle de fer de lance du progrèsmoral, social et politique ?

Pour moi, il est évident que la laïcitéphilosophique remplit toujours ce rôle. Atitre d’exemple, le moteur de l’éman-cipation des femmes dans notre pays, c’estla laïcité. Les premières femmes qui ontété élues étaient laïques, les femmes quiont été à l’origine des modifications ducode de la famille étaient des laïques. Lalaïcité a vraiment joué un rôle moteur. A laquestion de savoir si la laïcité philoso-phique joue toujours ce rôle aujourd’hui, jerépondrais par l’affirmative. Dans le sensoù d’abord rien n’est jamais acquis. Il y aactuellement des tentatives de remettreen question le droit à l’avortement. Et quimonte au créneau ? Ce ne sont pas lesfemmes catholiques, juives ou musul-manes, mais bien les femmes laïques quicraignent de perdre des acquis. Dansd’autres questions éthiques, il est évidentque les combats sont loin d’être gagnés.

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Dans notre pays nous avons obtenu le droità l’euthanasie, mais combien de pays aumonde ont ce droit ? Pas plus de cinq, etdans tous les autres pays on assiste à unconflit ouvert entre laïcité et église. Voyezce qui se passe en Espagne, c’est ungouvernement laïque (Zapatero) qui aobtenu des modifications sur le plansociétal, sur la reconnaissance des droitsdes homosexuels… Mais l’église freine detout son poids afin que ne soit pas accordéle droit à l’euthanasie ou le droit pour leshomosexuels d’adopter des enfants. C’estdonc un combat qui est loin d’être terminé.De plus, nous ne parlons ici que des paysoccidentaux, allez donc voir au Pakistan, enInde, en Algérie ou dans un grand nombred’autres pays. Tout y est encore à faire dupoint de vue de la laïcité. Il y a encore descombats à mener qui peuvent noussembler élémentaires, dignes du 19ème

siècle et qui sont loin d’être gagnés. Dèslors je pense que l’avenir de la laïci-té philosophique est malheureusementdevant elle car il y a encore une multitudede combats à mener, que ce soit dans ledomaine de l’émancipation des femmesou dans le domaine du respect desincroyants. Il y a une infime minorité depays dans le monde qui acceptent lesincroyants. Pour les autres, à commencerpar Israël, il faut se définir exclusivementpar appartenance à une religion. Or, ondoit pouvoir se définir comme étant non-croyant, ni juif ni musulman ni chrétiensans encourir le risque d’être discriminé.Dans les pays musulmans les tribunauxsont très souvent des tribunaux religieux,si vous n’êtes pas religieux vous êtescontraint de vous plier à la loi “divine”. Enconséquence, il y à une moisson énorme àréaliser pour les laïques dans le monde, etce n’est pas parce que des pays comme laFrance, la Belgique ou le Canada viventune situation relativement favorable quec’est le cas dans le reste du monde. A titred’exemple, l’euthanasie demeure proscriteen Italie, alors qu’un juge a été damné à laprison pour avoir refusé de juger sous uncrucifix. En Italie les musulmans, les athéeset juifs sont soumis obligatoirement à unréférent chrétien dans le domaine judi-ciaire. L’Italie est pourtant un pays fonda-teur de la communauté européenne, unpays dit moderne et europhile. En Pologneégalement la situation est préoccupante.On y assiste à une régression de la laïcitésanctionné par l’interdiction de l’avorte-ment et la remise en question de touteune série de droits acquis par 40 ans delaïcisation de la société polonaise. Donc je

crois que, malheureusement, nous devonsfaire face à un grand nombre de défis quinécessitent une quantité importante detravail et de combats laïques car il existeen permanence le risque que les religieuxreprennent du terrain. Dans nos pays, nousobservons une union sacrée entre lesmusulmans, les juifs et les catholiquespour réinvestir l'espace public alors que lesreligieux ne sont qu’une minorité dansnotre pays. L'automne sera selon moiassez chaud car l'église catholique a décidéde faire une grande opération sur Bruxellespour réimplanter la religion dans la rue àl'occasion de la semaine de la Toussaint.Cela a signifié planter des croix dansl'espace public. Est-ce normal ? L'un planteun croissant, l'autre une étoile et moi jeplante un flambeau et on arrive à dessituations conflictuelles que nous nevoulons pas mais que les religieux tententd'imposer.

Q : D'un point de vue plus spécifique à lalaïcité en temps que philosophie, peut-onidentifier les indicateurs qui permettentd’en mesurer l’influence sociale, notam-ment en ce qui concerne l’évolution desmentalités et des comportements ?

Je crois que le meilleur indice de la pro-gression de la laïcité philosophique, c'est lecomportement des gens. Est-ce que lespopulations se conforment encore auxdirectives des églises ? Les jeunes atten-dent-ils d'être mariés pour cohabiter? Est-ce que les gens s'interdisent de divorcer ?Non, ils ne suivent plus les directives del'église, leur comportement est un com-portement de détachement par rapportaux injonctions religieuses et cela, je croisque c'est l'indice le plus flagrant. Lesreligieux ont beau prêcher l'une ou l'autremorale, ils le font dans le désert car sur leterrain, les gens ne les suivent plus. Nousn'avons plus de famille avec 12 enfantsmême si la contraception est considéréepar l’église catholique comme quelquechose d'interdit. Les jeunes cohabitentqu'ils viennent d'un milieu catholique oulaïque. Tout cela constitue des indicesparticulièrement forts. Le nombre de gensqui demanderont l'euthanasie va être unindice de la laïcisation de la société et jepense qu'il faut suivre cela de près et voirdans quelle mesure la société se laïcisemais je pense qu'elle se laïcise plus vitequ'on ne le croit.

Par ailleurs, je pense que comme dans “Lebourgeois gentilhomme” de Molière où

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monsieur Jourdain faisait de la prose sansle savoir, il y a beaucoup de gens dansnotre pays et ailleurs qui font de la laïcitésans le savoir. Ils ont un comportement dedétachement vis-à-vis de la religion. Ils ontune liberté d'esprit face à la religion, ils ontune attitude philosophique d'incroyancemais ils ne se revendiquent pas pourautant de la laïcité et, parfois, ils ne saventmême pas qu'il y a des mouvementslaïques organisés. Par exemple enEspagne, qui a connu une laïcisationfulgurante, il n'y a pas d'organisationlaïque ou très peu. Néanmoins, lecomportement de nombreux espagnolsaujourd'hui est un comportement laïcisé. Jecrois que c'est le plus important mais ceserait intéressant de fédérer ceux qui ontun comportement laïque pour pouvoir êtreun groupe de pression en face desreligieux qui sont eux très bien organiséset depuis fort longtemps.

Q : L’'avenir sera t’il favorable pour lalaïcité ?

Je ne sais pas s'il sera favorable mais nousavons beaucoup de matières danslesquelles il va falloir intervenir. Nousavons beaucoup de terrains de combat,nous avons beaucoup de luttes à menermais les religieux s'arment aussi et ilss'unissent contre l'agnosticisme, contrel'incroyance et ils créent des unions sacréesentre eux pour essayer d'endiguer lemouvement de laïcisation de la société. Jene peux pas du tout dire que la laïcitésortira vainqueur de ces combats mais jepeux dire qu'il y aura beaucoup decombats à mener dans les prochainesannées.

*Professeur de critique historique à l'Université libre de Bruxelles.

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statu quo ou changement ?Loi des cultes :

Des questions graves d’ordre social etpolitique traversent nos sociétés et lemonde. Des événements dramatiques lesbouleversent. La loi belge du financementdes cultes (dans le jargon juridique venude l’histoire dite du “temporel du culte”)ne compte certainement pas parmi ceux-ci.En plus, cette loi fonctionne tant bien quemal, elle a ses routines. Ceux qui enbénéficient sont plus ou moins satisfaits dupartage du gâteau qui en découle. Ilpourrait donc apparaître relativementinutile de remettre la question des

financements des cultes sur le tapis. Etpourtant, il ne serait peut être pas inutiled’y réfléchir calmement afin d’essayer derendre les dispositions institutionnellesplus adéquates avec des sensibilitéscontemporaines.

En 1870, après des débats qui ont duréplusieurs décennies, les différentes forcessociales qui composent l’Etat belge, sous lapression des partis catholiques et libéraux,ont abouti à une loi qui régit le finan-cement des cultes reconnus en les

A travers une réflexion sur la loi belge du financement des cultes, Felice Dassetto remet encause la représentativité établie des institutions religieuses et agnostiques en termesd’expression spirituelle et philosophique dans un contexte post-moderne.

D’aucuns pourraient, sans doute, avec juste raison, se poser la question de l’adéquation dupoint de vue développé par Felice Dassetto avec le reste des analyses présentées dans cedossier. Cependant, il faut considérer que la laïcité est un espace de débat, un espace ouvert,où mêmes les opinions qui semblent nous contredirent, ont le droit d’être entendues. Nousavons estimé que ce point de vue pourrait être intéressant dans le cadre de notre dossier. Ilpourrait s’inscrire dans une perspective d’ouverture et d’évolution du débat sur la laïcité dansun environnement en mouvement.

Par Felice DASSETTO*

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intégrant dans les politiques publiques del’Etat. On accordera d’abord des subsidesaux religions catholique, anglicane, isra-élite. On y ajoutera les autres confessionsprotestantes, et, dans les années 1970,l’Orthodoxie et l’Islam. Sous pression dumonde laïque et Franc-maçon, on y incluraaussi les institutions de la “laïcité”, ou plusexactement de l’agnosticisme et del’athéisme militant (symbolisées par leflambeau). Ces instances se poserontcomme quasi-église, visant à contreba-lancer ou à contrer les religions, parmilesquelles, notamment, l’Eglise catholiqueet sa puissance réelle ou présumée.

Cette loi de 1870 est le reflet de la situa-tion du religieux dans les temps modernes,au XIXe et pendant la première moitié duXXe siècle. Elle se fonde sur quelques prin-cipes et postulats qui s’imposent encorecomme une évidence.

Tout d’abord, on considère que lesinstitutions religieuses et agnostiquesreconnues offrent des services “spirituels”,parfois monopolistes, considérés d’intérêtcollectif.

Deuxièmement, ces institutions sont ennombre limité. Souvent, l’un ou l’autreculte, telle l’Eglise catholique en Belgique,est majoritaire et domine la scène sociale.Troisièmement, ces quelques institutionssuscitent des adhésions de manière rela-tivement stable dans le cycle de vie, voiremême dans le cycle des générations.

Quatrièmement, ces institutions, religieu-ses et agnostiques, sont sensées repré-senter la totalité de l’expression religieuse,spirituelle, philosophique des populations.C’est ainsi, par exemple, qu’encore aujourd ‘hui, à des débats audiovisuels surdes questions morales, en particulier à latélévision publique, dans le souci d’unprétendu respect des équilibres, on invitecôte à côte un prêtre, un rabbin, un pasteur,un représentant des institutions duFlambeau et, depuis quelques temps, unthéologien musulman. Ces personnes sontsensées représenter l’ensemble dessensibilités spirituelles alors que, de facto,elles ne peuvent être considérées commeles porte-parole autorisés que d’uneminorité de la population.

Sur la base de ces postulats, on a considérélégitime et d’intérêt général que le budgetde l’Etat finance certains cultes et lecontre-culte laïque.

Cette vision des religions et du contre-cultereflète mal la situation contemporaine“postmoderne”. Dans le monde contem-porain, l’offre religieuse se diversifie tantpar les nombreux cultes issus duchristianisme, en particulier protestant,que par l’islam, le bouddhisme ou d’autresnouvelles religions. Par ailleurs, une partietrès importante de la population n’a pas deréférentiel religieux absolu, de telle sorteque le religieux ne peut plus prétendre àêtre un bien d’utilité collective. Cetteprétention ne peut pas non plus êtreassumée par les institutions du Flambeau.Celles-ci correspondent au temps de lamodernité ; elles se formulent dans unesprit contre-religieux qui ne correspondqu’en petite partie à l’agnosticisme prati-que ou à l’indifférence religieuse -variableparfois selon l’âge et le cycle de la vie-contemporains. Ces mêmes institutionssemblent parfois prétendre continuer àdétenir le monopole et être le fer de lancede la vision séculière de l’Etat – ce qui estvrai historiquement- alors que celle-ci estdevenue l’évidence contemporaine. Visionqui aboutit à l’absurdité imposée il y aquelques années par un ministre del’enseignement d’obliger des licenciés del’Université catholique de Louvain à suivredes cours de “laïcité” pour pouvoirenseigner dans le réseau officiel. Cettevision retarde d’au moins un demi-siècle.En somme, globalement, la société s’estvraiment sécularisée, dans le sens où lesspiritualités sont multiples, changeantes etles adhésions issues de choix et identitéséminemment individuelles.

Les identités et les attitudes spirituelles nes’identifient plus de manière exclusiveavec les religions et la contre-religion duFlambeau : ces instances issues de lamodernité ne peuvent plus prétendre aumonopole. Les attitudes spirituelles con-temporaines fondent souvent leur raisond’être sur des pratiques et des expériencespersonnelles ou de groupes, variablesselon les moments de la vie, liées à unvécu humain de générosité, de souffrance,de beauté : l’aide aux populations du Tiersmonde, aux pauvres, aux malades du Sida,aux enfants cancéreux, aux prisonnierspolitiques, aux souffrants. Mais on peutciter aussi les investissements dansdiverses expériences esthétiques, musi-cales et bien d’autres.Bien évidemment des instances religieusesou de la “laïcité” rendent de nombreuxservices à la société en général, parl’encadrement des jeunes, l’assistance auxmalades, aux prisonniers.

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La question n’est pas là. C’est que la visionde la place des cultes et du contre-culte quisous-tend leur mode de financementapparaît terriblement en décalage parrapport aux mentalités contemporaines etau rapport avec les questions fonda-mentales de l’existence. Elle pourrait aussiapparaître comme peu équitable, car unepartie importante de la population pourraitavoir le sentiment de payer des taxes pourl’avantage d’une minorité, sans que desservices ne soient reconnus d’intérêtcollectif. Tout comme elle peut considérernavrant que les débats médiatiquescontinuent à penser que ces représentantsinstitutionnels minoritaires soient le refletdes opinions de l’ensemble de la po-pulation.

La question n’est pas à poser en terme destatistiques d’utilisateurs et on ne peut pascomparer ces financements à ceux d’autresactivités culturelles comme celles desmusées ou des activités musicales parexemple. Certes, celles-ci également sontfréquentées en majorité par un certaintype d’utilisateurs. Mais actuellement il nesemble pas y avoir un débat autour de lalégitimité “en général” de ces activités.

Il est peut être temps de tourner la pagede la loi des cultes de 1870 et de la visionqui l’accompagne. Et ceci malgré uneattitude maintien qui pourrait aboutir àune alliance sacrée pour la défense deleurs intérêts, entre des représentants desdiverses confessions religieuses, celles desinstitutions du Flambeau, sans parler desmusulmans qui sont au seuil d’obtenir dessubsides après des années d’attente.

Faut-il renoncer dès lors à toutfinancement public et à ne considérer cesinstances que comme des instancesprivées qui recherchent leur proprefinancement ? C’est une voie possible.

Une autre voie est celle envisagéeépisodiquement depuis quelques annéespar le monde politique et qui parle d’unimpôt “philosophiquement dédicacé”. Il nes’agit pas d’une taxe en plus. Il s’agitd’indiquer sur sa déclaration d’impôtsl’affectation d’un pourcentage des taxes(que l’on paie de toute manière) pour telou tel culte ou contre-culte.

Cette idée a déjà plusieurs avantages. Elledonne la possibilité au citoyen de seresponsabiliser et de choisir en fonction deses convictions. Elle rapproche le finan-

cement des cultes et du contre-culte aunombre d’adeptes ou tout au moins auxnombres de personnes qui sont en attentede leurs services. Elle oblige ces instancesà pratiquer une transparence et à con-vaincre la population, avec des paroles etpar leurs pratiques que l’argent qui leur estoctroyé est bien utilisé.Toutefois cette proposition reste fortementconservatrice, car elle est associée à unevision “moderniste” des cultes. Elle netient pas compte des transformationscontemporaines évoquées plus haut. Ellesuppose que les cultes et le contre-culteont le monopole de l’offre et desaccomplissements spirituels.

On pourrait penser plutôt à un impôtdédicacé pour financer des actions“spirituelles et non marchandes”. Onpourrait prévoir la possibilité pour lescitoyens de financer de multiples institu-tions religieuses et philosophiques, maiségalement des actions d’aide comme parexemple de 11.11.11 ou CAP 48. Il pourraitprévoir le soutien à des fonds artistiques,de préservation du patrimoine, ou encoreà des activités scientifiques humanitaires.Cet impôt devrait en plus pouvoir êtrepanaché entre ces diverses possibilités. Etbien entendu respecter les différences depoints de vue des membres du ménage.

Cette hypothèse n’est en rien formuléedans un esprit d’hostilité à l’encontre descultes ou du contre-culte actuellementfinancés. Elle procède d’une intention,illusoire peut-être, de clarification maisaussi de respect pour ces institutions quisont guidées par une noblesse d’intention.Elles ont tout avantage, afin de remplir leurtâche en pleine légitimité, de ne pas s’engouffrer dans des marchandages quisapent leur crédibilité ou de ne pas sefonder exclusivement sur des acquis issusd’un statu quo passéiste ou de rapports deforce politiques.

Cette clarification pourrait d’ailleurspermettre de poser la question, combienimportante, de l’enseignement des reli-gions en général et de la philosophie dansl’école en évitant des tiraillements qui nemanqueront pas de sous-tendre cetenseignement, car il n’y aura plus àdéguiser sous ce débat la question de larivalité entre instances et leurfinancement.

Certes, cette hypothèse tourne la page d’unpassé et innove institutionnellement.

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Ainsi, elle ne prend plus en comptel’argument parfois évoqué qui consiste àdire que le financement du cultecatholique fut justifié comme compen-sation des biens confisqués à la Révolution.Evoquer cet argument c’est se fonder sur lepassé. Et s’y fonder d’ailleurs, en ouvrant lapossibilité à quelqu’un de commencer àdemander à cette institution si, depuisautant de décennies, la compen-sation n’apas déjà dépassé la valeur des biensconfisqués. Elle ne prend pas en comptenon plus le rapport de force que lesinstitutions du Flambeau ont réussi àimposer il y a quelques décennies pourcontrecarrer ce qu’elle considéraient être lemonopole des financements octroyés auxreligions et en particulier à la religioncatholique considérée à tort ou à raisondominante ou excessivement privilégiée.

Une réflexion calme autour de cesquestions qui renouvellent l’engagementcitoyen mériterait d’être entamée. Elle leserait d’autant mieux si elle pouvait êtreconduite sans arrière-pensées et hors dessphères exclusives des intérêts des culteset du contre-culte. Mais bien entendu,dans toute société on peut continuer àfonctionner en pensant en retard.

Felice DASSETTO

*Sociologue et Professeur à l’Universitécatholique de Louvain.

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LU POUR VOUS

Voici un livre qui n’est certes, pas récent. Ila été publié, il y a quatre ans. Nous l’avonsextrait de notre bibliothèque pour vous leproposer, parce qu’il est symbolique etinstructif à plus d’un titre. Sans compterque son propos est toujours actuel ets’inscrit pleinement dans une vision desociété multiconfessionnelle, fraternelle,démocratique et égalitaire.

Dans un contexte de co-habitation où lescroyances s’entrechoquent plus qu’elles nes’interpellent, ce livre met en scène undialogue entre deux hommes de culture etde convictions. Deux hommes que toutapparemment sépare. Deux philosophes,l’un Benoît Lobet est chrétien, et l’autreJacques Sojcher, un libre-penseur. Audépart chacun mesure la distance qui lesépare de l’autre. Cependant dans cedialogue, aucune arrière-pensée dogma-tique. Aucun des deux ne cherche à

imposer ses convictions, mais à les éclairerpour l’autre. Ainsi, au fil de leur échange,ce fossé qui semblait les séparer se comblede leur fraternité d’êtres pensants lancésdans une quête commune, qui finalementles réunit, même si chacun construit desréponses différentes.

Et cette fraternité reconnue, éprouvée, finitpar transcender les clivages pour témoi-gner de la capacité de deux hommes àconstruire du sens et à l’offrir en partage àd’autres, croyants ou non croyants.

Ce livre offre donc a chacun, quelle que soitsa croyance ou son incroyance, l’occasiond’enrichir sa réflexion et de retrouver “pardes chemins différents, ses frères enhumanité.”

Ababacar NDAW

aujourd’hui ?Quelle spiritualité

Collection Dialogues, sous la direction de Hervé BroquetEditions Labor 2002, Barbiana SC, Bruxelles

“Dialogue entre un chrétien et un libre-penseur”

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Les mouvements qui s’engagent dans la recherche de nouvelles formes de progrès social onthérité des idéaux chers aux laïques. En effet, toute revendication qui s’appuie sur la liberté deconscience, l’autonomie de l’individu et la libre détermination porte en elle la flammeinitialement défendue par les laïques militants.

Actuellement, une galaxie de mouvements engagés dans le changement social reflète cesvaleurs laïques dans leurs revendications. Dans ce portail, nous avons voulu vous présenterquelques uns d’entre eux. A travers leurs sites, ils posent des nouveaux débats au sein de lasociété, à partir d’une approche critique. Ils permettent aux individus concernés par lesquestions qu’ils traitent, de trouver des avis et des ressources, dans un esprit de tolérance.

Notre portail s’ouvre principalement sur des thématiques liées à la sexualité et la mort. Cessujets semblent cristalliser les débats éthiques les plus controversés. Peut être, cettefocalisation sur le corps et ses processus témoigne de nouvelles limites entre le privé et lepublic et de nouvelles formes de liberté ? À vous de vous faire une idée. Bonne lecture !

P@ola HIDALGO

http://www.amnestyinternational.be/doc/rubrique87.htmlAmnesty International propose aussi unsurvol des droits des personnes lesbiennes,gaies, bisexuelles, transsexuelles ou trans-genres (LGBT) dans le monde. Le comité LGBTexiste depuis 2003 au sein de cette ONG dedéfense des Droits Humains. Sur son site, onpeut constater que les cinq continents, le Sudet le Nord sont concernés par laproblématique des violations des droits desminorités sexuelles. Les rubriques, es-sentiellement classifiés par pays et zonegéographique permettent d’accéder facile-ment aux informations récentes sur lescampagnes et dernières nouvelles sur laquestion.

http://www.genreenaction.net/Ce site français retrace de manière assezexhaustive l’état des droits des femmes dansles pays en voie de développement. Il estmis à jour très régulièrement et lesinformations sur la question du “genre etdéveloppement” sont proposées de manièrebrève et synthétique. Vous pouvez trouveraussi des ressources très intéressantes en cequi concerne l’égalité des sexes dans lemonde : des conférences, des formations,des livres, des films et des débats y sontrépertoriés de manière continue.

laïcitéphilosophique

PORTAIL

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http://www.womenonwaves.org/L’élargissement de l’Europe a ravivé laquestion de l’accès à l’Interruption Volontairede Grossesse (IVG) sur le continent. Quelquespays, comme le Portugal et la Pologne,conservent une politique restrictive. Pourbraver l’interdiction de l’IVG dans ces zonesgéographiques, un mouvement féministe aimaginé un moyen pratique et original pourdonner aux femmes l’accès à l’IVG demanière sûre : un bateau où l’on pratique desavortements. Mais la campagne de cemouvement ne se limite pas à la sagamaritime où les bateaux ‘prochoix’ doiventfaire face aux navires de guerre… une mined’informations sur l’avortement dans lemonde sont disponibles on-line sur ce site,ainsi que des articles sur la question, traduitsen plusieurs langues.

http://www.admd.net/sommair.htmMême si en Belgique l’euthanasie est auto-risée, il est intéressant de se pencher sur laquestion. Choisir une fin de vie dans ladignité est un droit essentiel et L’Associationpour le Droit de Mourir dans la Dignitépropose un site qui reflète cette reven-dication. Sous la rubrique “Un droit, un choix,une liberté”, les articles de fond permettentà chacun d’entre nous de se construire unargumentaire solide pour défendre cetteoption. Ils se révèlent assez utiles dans descontextes où, comme en France, la loi resterestrictive. D’autres questions très intéres-santes et connexes sont aussi abordées. Dequoi alimenter une réflexion plus quenécessaire autour des droits des patients engénéral et des soins palliatifs en particulier.

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EN MOUVEMENT

L’association “les Amis de la MoraleLaïque” (AML) de Molenbeek, créée le 25janvier 1971, a fêté cette année son 35ème

anniversaire. Elle fait partie des asso-ciations ayant eu un rôle majeur dansl’instauration du cours de morale laïque(CML) en Belgique, où l’enseignement futhisto-riquement un des principaux terraind’affrontement dans le processus de sécu-larisation du pays. Cependant, l’associations’est fait connaître en débordant de loin ledomaine de prédilection. Ma rencontreavec Mme Hermine Thirion, présidente del’association, et son mari Roger, secrétairede l’AML, a été l’occasion de faire le pointsur l’évolution de leur combat.

Le cours de morale laïqueL’association les AML de Molenbeek est“née du succès d’une revendication duCGSP-enseignement qui a réussi à ce quele CML soit confié à un professeurspécialisé”, explique M. Thirion. Le rôle desAML consiste depuis lors à assurer laformation des maîtres et des professeursde ce cours. Un autre des objectifspremiers est d’assurer la présence desenfants du cours de moral non confes-sionnelle à la fête de la jeunesse laïque.

Le CML a été a plusieurs reprises mis endanger, la dernière en date étant lavolonté de le remplacer par un cours dephilosophie, “ce qui ne nous dérange pasen soi, mais aux conditions expresses desavoir qui va le donner, quelle sera laformation des professeurs et que leprincipe de libre examen soit respecté àl’intérieur du cours”. En outre, à Molen-beek, où les élèves vont majoritairementau cours de religion islamique, la tenue desCML pose des problèmes d’organisation.Les CML se voient confiés quelques heurespar semaines à des professeurs qui ensei-gnent une autre matière qui n’ont pasforcément la motivation ou la formationsuffisante, ou encore ils sont programméspendant les heures d’éducation physique,ce qui incite les parents à inscrire leursenfants aux cours de religion. Nous l’aurons compris, la défense du coursCML est plus que jamais d’actualité, maisl’association a su se faire connaître àtravers d’autres domaines.

Un espace culturel et libre exaministeEn effet, les parents et les libres-penseurs

qui ont créé les AML à l’époque, en ontprofité pour jeter les bases d’une asso-ciation laïque à Molenbeek, qui commenous le rappelle M. Thirion, est “une vieilleterre de libre pensée ouvrière”.

Les personnes intervenant pour assurer lareprésentation de la laïcité philosophique -à savoir “l’autonomie de la raison” - dansl’enseignement, ont donc finalement crééun espace culturel et libre exaministe,organisant des événements culturels(expositions, concerts) et se positionnantsur des questions de société (conférences)qui, il y a une vingtaine d’années,réunissaient régulièrement plusieurscentaines de personnes. Mais les succèshistoriques d’hier semblent difficilementenvisageables aujourd’hui, l’engouementdes militants laïques ayant faibli et larelève tardant à se manifester. “Nous som-mes peu de personnes à assurer le travailau quotidien même si nous sommesencore nombreux aux grands rassem-blements. Pourtant nous sommes plusnécessaires que jamais”, souligne MmeThirion.

Roger Thirion rappelle en effet que leslaïques ont aussi un rôle “primordial face àla montée de tous les fascismes, de tousles fanatismes et de tous les commu-nautarismes. La laïcité philosophique et lalaïcité sociétale sont deux objectifscomplémentaires et nous nous battons surles deux fronts.” Dans son évolutionhistorique, la laïcité philosophique entredonc en résonance avec la laïcité politique,les deux pans se renforçant mutuellement.Et je laisserai le mot de la fin à Madame laprésidente : “La laïcité ne s’impliquent pasdans certains combats, elle a pourtant saplace dans toutes les questions touchantaux droits de l’homme”.

Enfin, madame Thirion se fait un devoir desouligner la sympathie concrète desautorités communales à l’égard des AML(même si ses débuts ont été trèsdifficiles...) : mise généreuse à sadisposition des locaux communaux, aidedes services communaux, subventions,volontarisme politique en matièred’enseignement communal.

Olivia WELKE

du cours de morale laïque35 ans de défense

AML Molenbeek :

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Aiguillages asbl, service laïque d’accompagnementadministratifRepas convivial

Date : dimanche 19 novembre 2006 à 12h.

Lieu : restaurant du CPAS de Saint-Gilles rue Bernier 40 à 1060 Bruxelles

P.A.F : repas 15€€, soutien 5€€

Renseignements et inscriptions : Aiguillages asbl, le jeudi de 9h30 à 18h30 au 02

534 10 47, [email protected]

Les Amis de la Morale laïque d'AnderlechtMise en place d’un atelier d’apprentissage du français comme langue étrangère pour

adultes scolarisés.

Dates : inscription du 4 septembre 2006 au 15 septembre 2006, test le 22 septembre

2006.

Les cours se donneront les mardi et jeudi de 9h à 12h du 3 octobre 2006 au 4 juin 2007.

Lieu: AML Anderlecht rue de Veeweyde 38 à 1070 Anderlecht.

PAF : gratuit

Infos complémentaires : 02 520 39 99 ou par courriel : [email protected]

Avec le soutien de Bruxelles Laïque asbl, de la Commission Communautaire

française ( COCOF ), du FIPI et du Service de l’Education Permanente de la

Communauté française.

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L’AML d’Auderghem, le Centre laïque d’Ixelles et l’AML deWatermael-BoitsfortConférence sur le thème Comment vivre aujourd’hui avec l’islam ? par Monsieur Chemsi

Khan, Docteur en droit de l’ULB, initiateur de la Fondation pour promouvoir le courant

humaniste de l’Islam en Europe. La conférence sera suivie d’un débat.

Date : vendredi 17 novembre 2006 à 20 heures.

Lieu : Aux Ecuries de la Maison Haute, 3 Place Antoine Gilson à 1170 Watermael-Boitsfort

PAF : 6,50€€ pour les non membres, 5€€ pour les membres des associations

organisatrices et du CEPULB, 2.50€€ pour les étudiants.

Renseignements : 02/673 13 12 (Mme Vanlanduyt).

Bruxelles Laïque asblRéunions de “réflexion sur les cérémonies laïques” ouvertes à tous les membres des A.

M. L. de la région bruxelloise.

Dates : le 18/10/06 les parrainages laïques, le 15/11/06 les mariages laïques, le

20/12/06 les mariages laïques, le17/01/07 les cérémonies funèbres laïques,

le21/02/07 les cérémonies funèbres laïques (tous les 3e mercredi de chaque mois), de

18h à 20h.

Lieu : Bruxelles Laïque, 18-20 avenue de Stalingrad à 1000 Bruxelles.

Renseignements et inscriptions : 02 289 69 32

Laïcité BerchemVisite guidée du musée de la dynastie

Date : dimanche 15/10/2006 à 10h30

Lieu : Musée Belvue- Place des Palais Bruxelles

P.A.F : membres 3€€, non membres 5€€, enfants jusqu'à 12 ans inclus gratuit

Renseignements et inscriptions jusqu'au 11/10/2006: 02 465 09 14

Visite guidée de l'exposition Architecture Maçonnique

Date : dimanche 19/11/2006 à 14h

Lieu : archives d'architecture Moderne rue de l'Ermitage 55 à 1050 Ixelles

P.A.F : membres 3€€, non membres 5€€, enfants jusqu'à 12 ans inclus gratuit

Renseignements et inscriptions avant le 1/11/2006: 02 465 09 14

Centre régional du Libre Examen en collaboration avec leCactus, le Monde selon les Femmes, les Femmes prévoyantessocialistes et la Ligue des famillesColloque Des associations et des femmes ….Présentation des études réalisées

Date : mardi 14 novembre 2006 de 9 h à 17 h

Lieu : Maison du Peuple de Saint Gilles, 31 Parvis de Saint-Gilles à 1060 Bruxelles

Renseignements : 02/535.06.78/79 – [email protected] ou

[email protected]

Banquet républicain “Silence, opération fichage des citoyens”

Micro puce, carte d’identité électronique, carte SIS, banque carrefour des entreprises,

déclaration fiscale et de TVA sur Internet…Si la cyberadministration a accompli ces

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dernières années des progrès considérables, certains craignent qu’elle devienne un “Big

Brother” en puissance à l’égard des citoyens et des entreprises. Il est clair que les

systèmes mis en oeuvre ou en cours de développement posent de nombreuses questions

relatives à la protection de la vie privée. Qui a accès à l’information transmise aux

autorités publiques et comment ? Comment sont traitées et conservées les données et

par qui ? Les échanges d’information entres les différentes administrations sont-ils

autorisés ? Quels sont les droits et garanties accordés ou à accorder aux citoyens et

entreprises ? Quels sont les dérives et les abus possibles et comment peut-on y

remédier ? La législation relative à la protection de la vie privée est-elle adaptée ?

Date : mardi 28 novembre 2006 à 20 h

Lieu : F.O.R.E.T. asbl, Boulevard de la 2ème Armée Britannique 27 à 1190 Forest (rez-de-

chaussée à droite - se situe au croisement de la rue du Feu)

Vours trouverez le plan sur http://www.mappy.be

P.A.F : 16 euros (apéritif, repas, dessert, café, vin compris)

Renseignements : 02/535.06.78/79 – [email protected] ou

[email protected]

En partenariat avec la CLASS

Violence conjugale

Projection du film espagnole “Te doy mis ojos” (Je te donne mes yeux) de la cinéaste

espagnole Iciar Bollain et débat avec Vincent LIBERT, directeur de Praxis (groupe de

responsabilisation pour les auteurs de violence) et Béatrice GIRARD coresponsable du

Centre de prévention des violences conjugale et familiale, Benoît Demaeyer, psychologue

au Service Laïque d’Aide aux justiciables et aux victimes

Date : jeudi 12 octobre 2006 à 19 h 30

Lieu : CAL, Salle Willy Peers - Campus de la Plaine ULB – Accès 2 ,Avenue Arnaud Fraiteur

1050 Bruxelles

Renseignements : 02/535.06.77/78 – [email protected] ou

[email protected]

Banquet républicain “Quel avenir pour le Liban”

Date : fin octobre 2006 à 20 h ( à préciser )

Renseignements : 02/535.06.77/78 – [email protected] ou

[email protected]

Le CCLJ et le Comité belge Ni Putes, Ni Soumises en collaboration avec le Centre régional

du libre Examen, Collectif pour un Islam d’ouverture, Amazone avec le soutien de l’AML

de Schaerbeek. Sous l’égide de l’Université Libre de Bruxelles et le Haut patronage de

l’Echevin de la Culture de la Commune de Schaerbeek

Dans le cadre des conférence : Fraternités ! Les premières rencontres de la laïcité, l’égalité

et la mixité :

Ces traditions qui nous enferment

Avec: Leila BABES (sociologue) : “Le voile démystifié”, Avirama GOLAN (sociologue,

journaliste du Ha'aretz) : “Le fondamentalisme juif”, Nasser RAMDANE (porte-parole SOS

Racisme) : “L'homosexualité dans les quartiers”, Sabreen ALRASSACE (Amnesty

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International France) “Les contraintes, les discriminations et les violences à l'égard des

femmes lesbiennes”, Maureen LOUHENAPASSY (SIREAS) : “témoignage de terrain sur les

mouvements évangélistes”, Une actrice de terrain : “Les traditions qui enferment l'école”

D'où viennent tous ces tabous et ces traditions qui nous enferment, nous étouffent et

nous empêchent d'aller vers l'Autre. Toutes ces “vaches sacrées” ont-elles leur place dans

la société interculturelle du nouveau siècle ? Sont-elles compatibles avec les valeurs de la

laïcité, de l’égalité et de la mixité, avec le métissage et le vivre ensemble dans le respect

mutuel ? Nous laisse-t-on le libre choix entre la fidélité aux traditions et leur

dépassement ?

Date : jeudi 7 décembre 2006 à 20 h

Lieu : salle du musée de la Maison communale de Schaerbeek Place Colignon - 1030

Schaerbeek

Renseignements : CCLJ : 02/543.02.70 - [email protected] Ni putes ni soumises :

02/535.06.79 [email protected]

En partenariat avec LHAC- .Laicité et Humanisme en AfriquecentraleColloque d’un jours

“Quelle place pour les religions et la laïcité en Afrique Centrale ?”

Date : jeudi 14 décembre 2006

Renseignements : 02/535.06.77/78 – [email protected] ou

[email protected]

L’association Morale laïque à IxellesAvec ou sans sucre

Projection, suivie d’un débat autour d’un thé ou d’un café, du film The Bomb.

Date : dimanche 22 octobre 2006 à 15 heures

Lieu : chaussée de Boondael 210 à 1050 Bruxelles.

P.A.F : gratuit

La Ligue de l’Enseignement et de l’Education permanenteasbl

Formation des cadres associatifs.

Animer des actions et des projets collectifs, des outils pour la cohésion et l’intégration

sociale. Le module propose des outils concrets et une démarche réfléchie pour animer

des actions et des projets collectifs.

Programme : la construction du groupe, la définition des objectifs, des rôles et des tâches,

l’évaluation et le contrôle des résultats…

Dates : les 16, 17, 23 et 30 novembre 2006, les 5, 12 et 21 décembre 2006.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 99€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 119€€

pour les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Page 33: Bruxelles_Laique_Echos_2006_03

Managez votre association !

Formation des cadres associatifs.

La formation a pour objectif de favoriser chez les participants une réflexion approfondie

sur la fonction d’encadrement, d’animateur permanent ou de responsable bénévole dans

les associations et de les sensibiliser à une démarche cohérente de pilotage des

associations.

Dates : 15 jours( 112 h ) de formation répartis entre le 28/10/2006 et 4/3/2006 et

comprenant un week-end en formule résidentielle à l'Abbaye de Brogne.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 149€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 19€€

pour les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Mieux communiquer pour mieux s'associer

Formation pour adultes

Dates : samedi 21/10/2006, dimanche 22/10/2006 et dimanche 12/11/2006 de 9h30

à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

La communication assertive

Formation pour adultes

Dates : jeudi 19/10/2006 et jeudi 26/10/2006 de 9h15 à 16h15.

Lieu : rue De Lenglentier 1 A 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Formation de Formateur

Formation pour adultes

Dates : samedi 25/11/2006, dimanche 26/11/2006 et dimanche 3/12/2006 de 10h à

17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Pédagogie de l'animation

Formation pour adultes

Dates : mardi 21/11/2006, jeudi 23/11/2006 et vendredi 24/11/2006 de 10h à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Page 34: Bruxelles_Laique_Echos_2006_03

Une parole vivante…pour un théâtre et une pratique du témoignage

Formation pour adultes

Dates : samedi 2/12/2006, samedi 9/12/2006 et dimanche 10/12/2006 de 10h à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Faire société par le conte ( atelier d'expression et de créativité )

Formation pour adultes

Dates : samedi 25/11/2006, dimanche 26/11/2006 et dimanche 26/12/2006 de 9h30

à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Polyphonies du monde, multiplicité des voix

Formation pour adultes

Dates : samedi 9/12/2006 et dimanche 10/12/2006 de 10h à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 69€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 89€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

La prise de parole en public

Formation pour adultes

Dates : possibilité de choisir entre deux sessions soit les week-ends , samedi

21/10/2006, dimanche 22/10/2006 et samedi 11/11/2006 de 9h30 à 17h ou en

semaine le lundi 6/11/2006, le mardi 7/11/2006 ou le jeudi 9/11/2006 de 10h à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Mieux gérer le stress dans la vie professionnelle et les associations

Formation pour adultes

Dates : jeudi 16/11/2006 et vendredi 17/11/2006 de 9h30 à 17h.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 69€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 89€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

La boîte à outils du “manager relationnel”

Formation pour adultes

Page 35: Bruxelles_Laique_Echos_2006_03

Dates : lundi 23/10/2006 et mardi 24/10/2006 de 9h30 à 16h30.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 69€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 89€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Les dix outils de base de la gestion de projets

Formation pour adultes

Dates : jeudi 9/11/2006, vendredi 10/11/2006 et mardi 14/11/2006 de 9h30 à 16h30.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 79€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 99€€ pour

les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Les adolescents à hauts risques

Formation pour adultes

Dates : jeudi 9/11/2006, jeudi 14/12/2006, jeudi 11/1/2007, jeudi 8/2/2007 et jeudi

8/3/2007 de 9h30 à 16h30.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 255€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 270€€

pour les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Animer des actions et des projets collectifs

Formation pour adultes

Dates : jeudi 16/11/2006, vendredi 17/11/2006, jeudi 23/11/2006, jeudi 30/11/2006,

mardi 5/12/2006, mardi 12/12/2006 et jeudi 21/12/2006 de 9h30 à 16h30.

Lieu : place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles

P.A.F : 99€€ pour les membres, étudiants, seniors, demandeurs d’emploi et 119€€

pour les autres personnes.

Informations : 02 511 25 87 ou www.ligue-enseignement.be

Pour la Solidarité asblDans le cadre des Midis de la Solidarité

Etre “bien” dans ses racines et s’ouvrir aux métissages. Rencontre avec Fatoumata Fathy

Sidibé, journaliste et écrivaine, auteure du roman Une saison africaine, Présence africaine,

2006. La rencontre sera animée par André Linard, Agence de Presse InfoSud-Belgique.

Des extraits de l’ouvrage seront lus par Kami One, Femme de lettres

Date : mardi 3 octobre 2006 à 12 h

Lieu : rue Coenraets 66 à 1060 Bruxelles

P.A.F : gratuit

Informations : 02/535.06.87 - [email protected] ou

www.pourlasolidarite.be

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L’AML de Schaerbeek en collaboration avec l’AML de JetteConférence de Madame Hermine Bockhorst sur son livre Femmes dans les griffes des

aigles. Madame Bockhorst, ex journaliste du journal Le soir, parlera de la filière albanaise

de la prostitution et des retombées de son livre.

Date : vendredi 20 novembre 2006 à 20 h ( ouverture des portes à 19h30 ).

Lieu : salle de conférence de l’Ecole 1 rue Josaphat 229 à 1030 Bruxelles.

P.A.F : gratuit

Informations : 02 460 58 27, [email protected]

Conférence de Monsieur Cheref-Kahn Quel enseignement de et sur l’islam dans un état

de droit ?

Date : vendredi 24 novembre 2006 en soirée

Lieu : salle des mariages de la Maison communale de Schaerbeek Place Colignon

1030 Schaerbeek

P.A.F : gratuit

Informations : 02 460 58 27, [email protected]

Service Laïque d'Aide aux Justiciables et aux Victimes - BII -asbl – SLAJ-V.

Agréé par la Communauté française et la Commission communautaire française

Siège social : 148, avenue Ducpétiaux – 1060 Bruxelles

Tél. : 02/537.54.93 Fax : 02/343.78.15

E-Mail : [email protected] [email protected]

Un service – plusieurs sections.

Entretiens et aides psychologiques, sociales et juridiques à la demande des personnes

concernées ainsi qu’à leurs familles et leurs proches.

L’ensemble des services est gratuit et ouverts de 8h30 à 17h30 du lundi au vendredi.

Section “Aide aux Victimes et proches”

Activités particulières :

Groupes de psychodrame pour personnes ayant vécu des transgressions sexuelles dans

l’enfance : inceste, abus sexuels. Rencontrer d’autres personnes ayant vécu une

problématique d’abus sexuel dans l’enfance et à la fois entreprendre un travail

thérapeutique permettant de se dégager du traumatisme vécu. Entretien préalable

nécessaire. Animateurs : Anne-Françoise Dahin et Juvencio Herrero.

Dates : le groupe se réunit deux fois par mois le mardi de 17h30 à 19h.

Lieu : rue Haute 296 B et 314 – 1000 Bruxelles

Renseignements : 02/537.66.10 – Fax : 02/537.12.22

Groupe pour proches de personnes assassinées s'adresse à toute personne adulte ayant

perdu un proche dans le cadre d'une infraction pénale. Un lieu de parole, d'échanges et

de soutien encadré par deux professionnelles de l'aide aux victimes.

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Animateurs : Anne-Françoise Dahin et Eva Plaes.

Dates : le groupe se réunit une fois par mois le mardi de 17h30 à 19h.

Lieu : rue Haute 296 B et 314 – 1000 Bruxelles

Renseignements : 02/537.66.10 – Fax : 02/537.12.22

Atelier d’écriture pour victimes d’infraction pénale : communiquer de manière créative

son vécu de victime. Les textes sont édités dans le journal “Jonctions” qui est un moyen

d’échanges entre les victimes et les auteurs d’infractions pénales (atelier d’écriture en

prison). Entretien préalable nécessaire.

Animateurs : Martine Stassin et Charlotte Soumeryn-Schmit.

Lieu : rue Haute 296 B et 314 – 1000 Bruxelles

Renseignements : 02/537.66.10 – Fax : 02/537.12.22

Debriefing : Interventions sur les lieux (professionnels ou privés) avec les personnes qui

ont subi l’agression.

Renseignements : 02/537.66.10 – Fax : 02/537.12.22

Sections “Aide aux détenus et leurs proches” “Aide pré et post pénitentiaire et leurs

proches”

148, avenue Ducpétiaux – 1060 Bruxelles

Renseignements : Tél. : 02/537.54.93 – Fax : 02/343.78.15 (répondeur).

Activités particulières :

“L’Accueil” : espace d’accueil chaleureux et agréable, salle d’attente et de détente en nos

bureaux pour les familles, proches et enfants qui rendent visite à une personne

incarcérée. L’écoute offerte peut déboucher sur un suivi. Salle de jeux pour enfants et

les tout petits. Permanence juridique : pour les familles et leurs proches.

Dates : Ouvert tous les matins de 8 h 30 à 13 h et le mercredi après-midi de 15 h à 17 h.

Renseignements : 02/537.54.93 – Fax : 02/343.78.15 (répondeur).

Organisation de formations certifiées C.F. En collaboration avec la Direction de la prison de

Forest et Berkendael, l’Ecole de coiffure d’Ixelles (promotion sociale). Formation en base

de restauration, en esthétique, cours d’informatique à la prison de Berkendael (prison

pour femmes).

Renseignements : 02/537.54.93 – Fax : 02/343.78.15 (répondeur).

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Philippe BOSSAERTSClément DARTEVELLEFrancis DE COCKJean-Antoine DE MUYLDERFrancis GODAUXAriane HASSIDEliane PAULETMichel PETTIAUXPaul-Henri PHILIPSYvon PONCIN Johannes ROBYNPascale SCHEERSLaurent SLOSSEDan VAN RAEMDONCKCédric VANDERVORST

Fabrice VAN REYMENANT

Sophie LEONARDAbabacar N’DAWOlivia WELKECécile RASSINFOSSEHülya ERTORUNPaola HIDALGOMario FRISO

Conseild’Administration

Direction

Comitéde rédaction

GRAPHISMECédric BENTZ & Jérôme BAUDETEDITEUR RESPONSABLEAriane HASSID,Présidente de Bruxelles Laïque,18-20 Av. de Stalingrad - 1000 BruxellesABONNEMENTSLa revue est envoyée gratuitement aux membres de Bruxelles Laïque. BruxellesLaïque vous propose une formule d’abonnement de soutien pour un montantminimum de 7€ par an à verser au compte : 068-2258764-49.Les articles signés engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.

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