Upload
bouzari-soufiane
View
7
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
LES GOULOTS D’ETRANGLEMENT, VERS UNE REVISION
DU PROGRAMME OPTIMAL DE PRODUCTION A TRAVERS
LA MARGE DE CONTRIBUTION
Charbel CHEDRAWY – Maître de Conférences à la FGM
Souheir OSTA - Maître de Conférences à la FGMS
RESUME
Les goulots d’étranglement ou manque de capacité évoquent la plupart du temps des
contraintes pesant sur l’entreprise et limitant la production en quantité maximale. En
effet, pour choisir entre plusieurs produits sous contrainte de capacité, les décideurs
doivent privilégier le produit pour lequel la marge par unité de facteur rare est maximale.
Cette étude met en relief l’incidence de l’utilisation des outils de la méthode du coût
variable (MCV) et celle du coût variable évoluée (MCS) pour mesurer la contribution du
produit le plus rentable quant à l’utilisation des facteurs rares. Illustrée à partir de
nombreux cas de simulation, cette vision inédite reflète une nouvelle méthodologie
d’identification des priorités de fabrication facilitant par la suite à l’entreprise la prise de
décisions à l’égard de sa gestion de production.
Mots clés : Goulot d’étranglement - Coût variable – Coût variable évolué – coût fixe
spécifique - marge sur coût variable – marge de contribution – programme optimal de
production.
Les auteurs remercient M. le Pr. Jean Tannous pour ses remarques et conseils
2
Introduction
Gérer consiste à utiliser des connaissances et des outils spécifiques pour piloter
rationnellement les actions des entreprises, comprendre et améliorer leurs
performances (Dumas G. 2005). Mais tout système d’aide à la gestion doit tenir compte
des contraintes de structure des organisations. Anthony définit le contrôle de gestion en
1965 comme le processus par lequel les dirigeants s’assurent que les ressources sont
obtenues et utilisées de manière efficace (par rapport aux objectifs) et efficiente (par
rapport aux moyens employés) pour réaliser les objectifs de l’organisation » (Alazard et
Sépari 2004).
La principale mission du contrôle de gestion est d’identifier et de maîtriser les sources
de la création de valeur dans un environnement économique devenu de plus en plus
turbulent (Langlois G. et al 2006). D’autre part, la gestion budgétaire utilise l’information
provenant des comptabilités générale et analytique pour accroître l’efficacité et la
performance des entreprises. Elle suppose l'établissement de budgets permettant de
présenter toutes les prévisions chiffrables de l'entreprise. Ces budgets qui sont liés les
uns aux autres, dépendent de l'organisation de l'entreprise et ils correspondent aux
principales fonctions: la vente, la production, l'approvisionnement et la trésorerie. Parmi
ces budgets, on s’intéresse à la budgétisation de la production. L’élaboration d’un
programme de production nécessite l’étude de l’ensemble des ressources disponibles à
l’entreprise (capacités productives, approvisionnement en matières et fournitures, etc.).
En effet, rappelons que la capacité maximale d’un système complet est celle de son
maillon le plus faible ; l’existence d’un goulot d’étranglement dans un atelier ou un
service limite à lui seul tout le processus productif (Dumas G. 2005).
Parmi les contraintes dans le contexte industriel nous retrouvons: la disponibilité des
matières premières, celle de la main d’œuvre qualifiée, et les heures de travail des
usines. Ainsi, pour choisir entre plusieurs produits sous contrainte de capacité, les
décideurs doivent privilégier le produit pour lequel la marge par unité de facteur rare est
maximale. Mais quelle marge faut-il utiliser pour optimiser le résultat?
Notre étude est composée de trois parties. Dans un premier temps, nous présentons le
cadre conceptuel en étudiant à part, la gestion de la production et les goulots
d’étranglement, puis ensuite nous analysons un cas typique qui sera illustré au fur et à
mesure des trois parties de l’étude. Une fois le concept défini nous envisageons, dans
un second temps, la méthode du direct « costing simple ». Dans cette méthode, les
seules charges qui seront affectées aux coûts sont les charges variables en fonction
des quantités produites et vendues. L’examen des marges individuelles sur coût
3
variable révèle la combinaison des produits qui maximise le résultat de l’entreprise.
Nous clôturons cette partie par l’illustration du cas pratique.
Dans la dernière partie, nous nous attardons sur la méthode du coût spécifique (ou
direct costing évolué). Dans cette méthode on incorpore aux coûts, non seulement les
charges variables, mais aussi les charges fixes spécifiques. Elle permet ainsi de
dégager une marge sur coûts spécifiques (du produit) contribuant à la couverture des
charges fixes communes à l’entreprise. Nous essayons à la fin de cette partie
d’appliquer cette méthode à notre cas pratique à partir de deux illustrations distinctes
pour mettre en relief la différence avec l’application de la méthode du direct costing
simple. Nous concluons cette étude avec des cas de simulation.
1. Gestion de la production et Goulot d’étranglement
La production est une fonction de l’entreprise qui combine des ressources – humaines,
financières, matérielles, informationnelles – pour réaliser des biens ou des services
destinés à satisfaire la demande des clients (Dumas G. 2005). Cette fonction doit alors :
Rechercher les ressources et les modes d’organisation adaptés à ses besoins
(taille, compétences, sites et systèmes de production, technologie, outillage,
systèmes d’information, etc.).
Concevoir et mettre au point rapidement les produits et les processus de
fabrication.
Fabriquer les produits en optimisant la création de valeur pour les parties
prenantes (clients, actionnaires, personnel, etc.).
Par ailleurs, La notion de goulots d’étranglement est liée au concept de chargement des
ateliers et à un manque de capacité pour satisfaire les besoins de fabrication
répertoriés. Alazard et Separi (2004) proposent de s’intéresser en premier aux
problèmes de chargement des ateliers avant d’envisager l’allocation entre les différents
produits en cas de sous-capacité (2004).
Dans le cadre de l’organisation de la production, les questions suivantes se posent en
permanence :
Combien faut-il produire pour répondre à la demande tout en tenant compte des
contraintes techniques de fabrication ?
Comment et combien faut-il charger les ateliers, les machines, les capacités
humaines pour que la production corresponde aux besoins ?
4
La gestion optimale d’un goulot d’étranglement ne peut s’effectuer hors des éléments
des prix. Il s’agit de saturer les capacités de l’atelier qui constitue le goulot
d’étranglement en produisant des quantités différentes de produits. L’élément « rare »
n’est pas un des produits mais l’unité de facteur du goulot d’étranglement. Il faut donc
utiliser cet élément à produire ce qui apporte le plus, non pas en termes de produits
mais en termes de marge par unité de facteur du goulot d’étranglement.
Les entreprises soumises à des contraintes de capacité doivent souvent décider quels
produits fabriquer et en quelles quantités. Quand une usine qui fabrique plusieurs
produits atteint sa pleine capacité de production, les responsables doivent définir les
produits prioritaires à court terme. L’examen des marges individuelles sur coût révèle la
combinaison de produit qui maximise le résultat de l’entreprise. Le produit prioritaire
n’est cependant pas toujours celui qui a le taux de marge le plus élevé. On doit plutôt
rechercher à maximiser la marge pour une unité du facteur rare. La contrainte
correspond à une ressource rare qui réduit ou limite la production ou les ventes d’un
produit donné (Horngren et al, 2009).
Le but serait de maximiser le résultat d’exploitation en présence de nombreux produits
soumis à plusieurs contraintes. La question est alors d’établir le plan de production qui
maximise la marge totale en fonction de l’ensemble des contraintes. Mais quelle
marge faut-il utiliser pour optimiser le résultat :
La marge sur coût variable selon la méthode du direct costing simple, ou
La marge sur coûts spécifiques selon la méthode du coût spécifique (ou direct
costing évolué).
Les quantités à produire (ou programme de production) doivent être harmonisées avec
le programme des ventes. L’établissement du programme de production ou de
chargement qui permet les ventes en quantités maximales comporte les étapes
suivantes :
Détermination des capacités nécessaires à la production maximale.
Détermination de la capacité disponible des différentes ressources en hommes
et en équipements.
Détermination du goulot d’étranglement, c'est-à-dire de la ressource dont la
capacité insuffisante limite le plus la production.
Détermination du programme qui utilise de la façon la plus rentable cette
ressource rare.
Ajustement entre le désirable et le possible.
L’atelier qui présente un manque de capacité constitue un goulot d’étranglement. C’est
lui qui limite la production possible, mais la gestion optimale d’un goulot d’étranglement
5
ne peut s’effectuer hors des éléments de prix. Il faut donc utiliser ces heures à produire
ce qui rapporte le plus, non pas en termes de produits mais en termes de marge.
Il est toutefois à noter que la production et la vente sont indissociables. En effet, le
budget des ventes ne peut être déterminé sans une vérification des possibilités de
fabrication à court terme. Ainsi, en cas d’insuffisance de capacités productives, ce sont
ces dernières qui définissent le programme futur des ventes.
Les techniques présentées ici l’ont été dans le cadre d’une organisation de production
taylorienne. Tous ces calculs doivent permettre d’harmoniser les prévisions des ventes
et les programmes de production afin de pouvoir envisager les conséquences
budgétaires.
Application : le goulot d’étranglement, la recherche du facteur rare
L’établissement du budget de production se fait tout en tenant compte des ventes
souhaitées, de l’utilisation prévisionnelle des moyens de production nécessaires pour
satisfaire la demande ainsi que des capacités productives disponibles. Il faut donc a
priori s’assurer que la capacité disponible de chaque élément de production (les
approvisionnements, la main d’œuvre directe, le temps machine,…) soit supérieure ou
égale aux besoins demandés. Lorsque cela n’est pas le cas, l’entreprise se trouve,
dans le court terme, obligée de limiter les ventes en optimisant l’utilisation de l’élément
rare. A long terme des investissements seront envisageables pour accroître les
capacités de production.
Illustration 1 : à la recherche de l’élément rare
En se basant sur le cas d’une société spécialisée dans la fabrication d’articles
artisanaux notamment quatre produits « A», «B », «C », et « D » dont les prix de ventes
respectifs sont de 75 €, 175 €, 275 € et 125 €, considérons que la demande potentielle
maximale de ces produits est essentiellement locale et porte pour l’année à venir sur
27.500 unités de chacun des produits. La fabrication est assurée dans deux ateliers
successifs : « Couture » et « Finissage » dont les capacités globales annuelles,
exprimées respectivement en heures-machines et heures-ouvriers sont indiquées dans
le Tableau 1.
6
Tableau 1 standards de fabrication par unité de produit dans chacun des ateliers.
Deux étapes seront à franchir : l’identification du facteur rare et son utilisation optimale :
A. Identification du facteur rare :
Tableau 2 Capacité de "Couture" et de "Finissage"
Capacité nécessaire pour satisfaire la demande
maximale
Capacité
disponible
Couture
Heure -
machines
(2x27500) + (4x27500) + (5x27500) +
(3x27500) = 385.000 320.000
Finissage
Heure - ouvriers
(1x27500) + (2x27500) + (3x27500) +
(2x27500) = 220.000 260.000
Il apparaît que la capacité de l’atelier de « finissage » est suffisante pour répondre à la
demande maximale. Par contre, il y a un manque de capacité ou goulot d’étranglement
au niveau de l’atelier « couture », ce qui limite la vente en quantité maximale.
L’entreprise en question ne peut satisfaire la demande maximale de chaque produit
parce qu’elle ne dispose pas de la capacité suffisante. Il lui faudrait en effet 385.000
heures–machine, soient 65.000 heures de plus que la capacité installée (disponible).
L’heure-machine est l’unité de facteur rare dont l’utilisation est à optimiser. La question
est de savoir maintenant quel(s) produit(s) faut-il privilégier ?
B. Utilisation optimale de la ressource rare :
Il s’agit essentiellement de la détermination de l’ordre de priorité de fabrication pour
maximiser la marge par unité de facteur rare. La valorisation de la marge repose sur les
calculs des coûts pertinents pour aider à la prise de décision.
Pour chaque type de décision, il importe d’identifier avec soin les coûts pertinents qui
sont souvent des coûts de revient variables ou variables évolués. Dans la suite, nous
examinerons, à travers une série d’exemples, l’information pertinente permettant, d’une
Unité d’œuvre Capacités
annuelles
Unités d’œuvre par unité de
fabrication
A B C D
Couture heure-machines 320.000 2 4 5 3
Finissage heure-ouvriers 260.000 1 2 3 2
7
part, l’élaboration du programme optimal de production et, d’autre part la mesure du
résultat optimal de l’entreprise dans l’hypothèse où l’entreprise applique la méthode du
coût variable « Direct costing simple » ou celle du coût variable évolué « Direct costing
évolué ». En effet, en comptabilité des coûts, les charges incorporables dans le calcul
du prix de revient peuvent être représentées par les entités suivantes :
Figure 1 L’ensemble des charges incorporables (Alazard et Sépari 2004):
Les différentes méthodes de coûts partiels (Direct costing simple ou évolué) vont
privilégier l’une ou l’autre des classifications.
2. Direct Costing simple et goulot d’étranglement (Coût variable)
La méthode du coût variable a été développée aux Etats-Unis dans les années 1950
sous le nom de “Direct Costing”: c’est une méthode comptable qui n’incorpore aux
coûts que les seules charges variables, à l’exclusion de toute charge fixe. Par cette
méthode, la comptabilité de gestion met en évidence les marges sur coûts variables par
produit et pour l’ensemble de l’entreprise (Langlois G. et al 2006).
Cette méthode ne retient que les charges variables, qu’elles soient directes ou
indirectes, dans le coût des produits (zone 1 et 3) :
Charges variables Charges fixes
Charges directes 1 2
Charges indirectes 3 4
1
3
8
Le coût variable constitué des charges qui varient proportionnellement avec le volume
d’activité de l’entreprise permet le calcul d’une marge sur coût variable par produit.
Chaque produit est jugé sur sa part à la couverture des charges fixes.
Coût variable = charges variables directes + charges variables indirectes
Le calcul des marges sur coût variable (MCV) permet d’identifier les différents produits
qui maximisent le résultat de l’entreprise. Cependant, le taux de marge le plus élevé ne
révèle pas nécessairement le produit prioritaire. Il faut plutôt calculer la MCV par unité
de facteur rare.
L’exclusion des charges fixes se justifie à court terme car elles correspondent au coût
de la structure en place sur laquelle aucune action n’est théoriquement possible.
L’emploi de cette méthode se justifie notamment dans les entreprises commerciales ou
la proportion de charges variables est importante puisque ces charges sont constituées
principalement du coût des marchandises revendues en l’état (Dumas G. 2005).
Le coût variable définit un modèle attrayant par sa simplicité (forme linéaire le plus
souvent). Cependant, la distinction entre charges variables et charges fixes n’est pas
toujours aisée ; certaines charges sont semi-variables, leur décomposition est souvent
arbitraire à cause de la forte dépendance qui existe entre la partie fixe et la partie
variable.
Application de la méthode du direct costing au goulot d’étranglement
Pour maximiser son résultat, donc sa marge sur coût variable, la société doit privilégier
le produit dégageant la plus grande marge sur coût variable par unité de facteur rare.
Dans le cas où l’entreprise est obligée de satisfaire impérativement des demandes
minimales de produits, il faut a priori prélever les quantités de l’élément rare nécessaire
à la fabrication de la livraison obligatoire. Le restant encore disponible des facteurs
rares sera affecté aux produits selon l’ordre de priorité de fabrication.
Illustration 2 : Optimisation de l’élément rare selon la méthode du direct costing
Reprenons les données de l’illustration 1 et supposons que l’entreprise devra livrer
impérativement 2.500 unités de chaque type de produit.
9
De l’analyse des coûts des quatre produits A, B, C et D pour l’unité de production on tire
les coûts variables unitaires résumés respectivement comme suit : 37,5 €, 105 €, 165 €
et 80 €. Les coûts fixes totaux s’élèvent à 4.500.000 €.
L’ordre de priorité de fabrication est à déterminer en fonction de la marge sur coût
variable par unité de facteur rare consommée: soit ici par heure-machine.
Produit A B C D
Prix de vente 75 175 275 125
Coûts variables par unité produite 37,5 105 165 80
MCV unitaire 37,5 70 110 45
Consommation d’heures machines 2 4 5 3
MCV par heure machine 18,75 17,5 22 15
Ordre de priorité des produits 2 3 1 4
Il faut donc affecter le facteur rare, de préférence, aux produits qui lui assure la plus
forte marge, soit dans l’ordre : C, A, B et D. D’ailleurs, il faut a priori assurer la
fabrication de la livraison obligatoire de 2.500 unités de chaque type de produit. En
satisfaisant cette livraison, l’entreprise utilise 35.000 heures-machine.
Capacité disponible totale
320.000 heures-machine
Capacité absorbée par la livraison obligatoire
(2x2500) + (4x2500) + (5x2500) + (3x2500) = 35.000 heures-machine
Capacité restant disponible
285 000 heures-machine
Le restant disponible des facteurs rares (285.000 heures-machine) sera affecté aux
produits A, B, C et D selon l’ordre de priorité de fabrication et dans la limite des heures-
machines restant encore disponibles. Les quantités supplémentaires à produire seront
les suivantes:
Produits Quantité supplémentaire Consommation
d’heures- machine
Consommation
cumulée
C 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 5 = 125.000 125.000
A 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 2 = 50.000 175.000
B 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 4 = 100.000 275.000
Il ne reste plus que 285.000 – 275.000 = 10.000 heures-machine permettant de
produire 10.000 / 3 = 3.333 produit D par an.
10
Le programme optimal est donc :
Quantité
à servir obligatoirement
Quantité
supplémentaire
Programme
optimal
A 2.500 25.000 27.500
B 2.500 25.000 27.500
C 2.500 25.000 27.500
D 2.500 3.333 5.833
Le résultat optimal sera de :
A B C D Total
Programme optimal 27.500 27.500 27.500 5.833
MCV unitaire 37,5 70 110 45
MCV globale 1.031.250 1.925.000 3.025.000 262.485 6.243.735
MCV globale 6.243.735
- Charges fixes globales 4.500.000
= Résultat optimal global 1.743.735
3. Direct Costing évolué et goulot d’étranglement (coût spécifique)
La méthode des coûts spécifiques prolonge la démarche de celle des coûts variables.
Elle impute, à chaque produit, les charges directes qui lui sont propres. Elle permet
ainsi de dégager une marge sur coûts spécifiques (du produit) qui doit permettre la
couverture des charges fixes indirectes réputées charges communes à l’entreprise
(Alazard et Separi 2004).
1 2
11
Ce coût partiel intègre donc les zones 1 et 2 et 3 du schéma initial. Cette démarche
considère que la méthode des coûts variables est insuffisante pour comparer les coûts
des produits : c’est souvent le cas dans les entreprises de production où une part
importante des charges fixes est liée à la production des produits.
Le principe retenu est le suivant :
Incorporation dans le coût des produits des charges de structure directes ;
Rejet des charges de structure communes.
Cette démarche permet d’analyser de façon pertinente la rentabilité des différents
produits et d’éviter les décisions erronées qui auraient été prises sur la base des coûts
obtenus par la méthode des coûts variables.
Cette méthode est aussi appelée méthode du coût variable évolué (direct costing
évolué). Elle définit la contribution de chaque produit à la couverture des charges fixes
communes et repose sur le principe de n’analyser que les charges jugées pertinentes et
mettre en relief la contribution de chaque produit à la couverture des charges de
structure non réparties.
La Marge sur coût spécifique est la différence entre la MCV et les charges fixes
spécifiques à chaque produit. Selon cette méthode, les coûts variables sont considérés
comme spécifiques aux produits alors que les charges fixes sont à répartir. Ces
dernières peuvent être classées en charges fixes spécifiques à un produit ou une
activité et en charges fixes communes à toutes les activités ou produits de l’entreprise.
Donc :
Chiffre d’affaires du produit –Coûts variables du produit = M.C.V par produit.
M.C.V par produit – Coûts fixes spécifiques = Marge sur coûts spécifiques (ou marge de
contribution).
∑ Des marges de contribution - Charges fixes communes = Résultat de l’entreprise.
3
12
La méthode du coût spécifique évite les critiques adressés aux coûts variables (manque
de considération pour le coût des activités de support, inadaptation aux décisions
stratégiques) dans la mesure où les charges considérées comme spécifiques
représentent une fraction importante du total des charges.
Il est à noter que non seulement les charges variables mais aussi les charges fixes
spécifiques à un produit disparaitraient si l’on abandonne le produit. Le maintien d’une
production améliore donc le résultat de l’entreprise si sa marge sur coût spécifique (ou
contribution) est positive et inversement.
L’apport de cette méthode repose sur l’obtention de deux marges : la marge sur coût
variable et la marge sur coût fixe spécifique à chaque objet de coût ou marge
contributive. Cette dernière marge mesure pour chaque produit son aptitude à couvrir
ses propres charges de capacité et sa contribution à la couverture des charges
communes.
Application de la méthode du direct costing évolué au goulot d’étranglement
Dans l’hypothèse où l’entreprise applique la méthode du coût variable évolué « Direct
costing évolué » et pour maximiser sa rentabilité, donc sa marge de contribution, elle
doit privilégier le produit dégageant la plus grande marge sur coût spécifique par unité
de facteur rare.
Illustration 3: Optimisation de l’élément rare - méthode du direct costing évolué
Reprenons les données des illustrations 1 et 2 relatives à La société en question qui
fabrique et commercialise les produits « A», «B », «C », et « D » et supposons que la
fabrication des produits est exécutée sous la supervision de quatre artisans,
professionnels, spécialisés dans la fabrication de chacun des produits A, B, C et D.
Ainsi les coûts fixes globaux de l’entreprise englobent des coûts fixes spécifiques de
production (rémunérations annuelles des quatre artisans) résumés comme suit :
A B C D
Quantité maximale demandée 27.500 27.500 27.500 27.500
Rémunérations annuelles 330.000 82.500 825.000 82.500
Coûts fixes spécifiques unitaires 12 3 30 3
13
L’appréciation de l’ordre de priorité s’effectuera en fonction de la marge sur coût
spécifique unitaire par unité de facteur rare consommée :
Produit A B C D
Prix de vente 75 175 275 125
Coût des matières par unité produite 37,5 105 165 80
MCV unitaire 37,5 70 110 45
Coûts fixes spécifiques unitaire 12 3 30 3
MCS unitaire
(marge de contribution unitaire) 25.5 67 80 42
Consommation d’heures machines 2 4 5 3
MCS par heure machine (facteur rare) 12,75 16,75 16 14
Ordre de priorité des produits 4 1 2 3
Il s’agit de classer les produits de l’entreprise par ordre décroissant de contribution
unitaire par unité du facteur rare, qui limite la production en quantité maximale. Il faut en
premier lieu satisfaire la demande des produits qui génère la contribution unitaire la plus
élevée par unité de facteur rare utilisé, soit dans l’ordre : B, C, D et A.
Le programme optimal sera donc :
Produits Quantité
supplémentaire
Consommation
d’heures-machine
Consommation
cumulée
B 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 4 = 100.000 100.000
C 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 5 = 125.000 225.000
Il ne reste plus que 285.000 – 225.000 = 60.000 heures-machine permettant de
produire 60.000 / 3 = 20.000 D par an et par la suite aucun produit A.
Quantité
à servir
Quantité
supplémentaire
Programme
optimal
14
obligatoirement
A 2.500 0 2.500
B 2.500 25.000 27.500
C 2.500 25.000 27.500
D 2.500 20.000 22.500
Le résultat optimal sera de :
A B C D Total
Programme optimal 2.500 27.500 27.500 22.500
MCV unitaire 37,5 70 110 45
MCV globale 93.750 1.925.000 3.025.000 1.012.500 6.056.250
Coûts fixes spécifiques
de production 330.000 82.500 825.000 82.500 1.320.000
MCS globale -236.250 1.842.500 2.200.000 930.000 4.736.250
MCS globale 4.736.250
Charges fixes communes globales (4.500.000 – 1.320.000) 3.180.000
= Résultat optimal global 1.556.250
Le résultat global de l’entreprise a diminué de 187.485 € soit 11% du fait qu’elle ne
pourra livrer selon ce critère que 2.500 produits A. D’ailleurs les charges fixes
spécifiques aux produits A restent constantes et ne varient pas proportionnellement à
l’activité. Ainsi sa marge sur coût spécifique devient négative. Elle ne contribue pas à
couvrir les charges fixes communes de l’entreprise et participe défavorablement à la
formation du résultat.
4. Cas simulés d’optimisation de l’élément rare
Illustration 4.1: Optimisation de l’élément rare - méthode du direct costing évolué
15
Reprenons les données des illustrations 1 et 3 et faisons les hypothèses suivantes : La
société en question envisage une extension de son réseau de distribution du produit D.
Ainsi les coûts fixes globaux de l’entreprise englobent un coût fixe spécifique de
distribution de 137.500 € qui sera attribué au produit D. Il s’agit essentiellement de
charges dues à l’ouverture d’un canal de distribution par Internet. Les coûts fixes
globaux de la société restent toujours les mêmes, soit 4.500.000 €.
Produit A B C D
Prix de vente 75 175 275 125
Coût des matières par unité produite 37,5 105 165 80
MCV unitaire 37,5 70 110 45
coûts fixes spécifiques unitaire de
production 12 3 30 7
coûts fixes spécifiques unitaire de
distribution 0 0 0 5
MCS unitaire
25,5 67 80 33
Consommation d’heures machines 2 4 5 3
MCS par heure machine 12,75 16,75 16 11
Ordre de priorité des produits 3 1 2 4
Comme le montre l’illustration, l’ajout d’une hypothèse des charges fixes spécifiques de
distribution au produit D permet de retrouver une deuxième solution redéfinissant l’ordre
de priorité.
Le programme optimal sera donc :
Produits Quantité
supplémentaire
Consommation
d’heures machine
Consommation
cumulée
B 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 4 = 100.000 100.000
C 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 5 = 125.000 225.000
A 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 2 = 50.000 275.000
16
Il ne reste plus que 285.000 – 275.000 = 10.000 heures-machine permettant de
produire 10.000 / 3 =3.333 D par an.
Quantité
à servir
obligatoirement
Quantité
supplémentaire
Programme
optimal
A 2.500 25.000 27.500
B 2.500 25.000 27.500
C 2.500 25.000 27.500
D 2.500 3.333 5.833
Le résultat optimal sera de :
A B C D Total
Programme optimal 27.500 27.500 27.500 5.833
MCV unitaire 37,5 70 110 45
MCV globale 1.031.250 1.925.000 3.025.000 262.485 6.243.735
Coûts fixes spécifiques
de productions globales 330.000 82.500 825.000 82.500 1.320.000
Coûts fixes spécifiques
globales de distribution 0 0 0 137.500 137.500
MCS globale 701.250 1.842.500 2.200.000 42.485 4.786.235
MCS globale 4.786.235
Charges fixes communes globales (4.500.000 – 1.457.500) 3.042.500
= Résultat optimal global 1.743.735
Dans cette hypothèse, le critère de la marge sur coût spécifique par unité de ressource
rare privilégie le produit A au produit D, l’ordre de priorité de fabrication des produits B
et C restant le même. Nous remarquons que le résultat global de l’entreprise n’a pas
évolué par rapport à l’illustration 2. Dans le cas où les charges fixes spécifiques restent
constantes, l’entreprise aurait donc intérêt à fabriquer plus de produits dégageant la
plus forte marge sur coût variable. Il est à constater que même un effort spécifique au
niveau de la distribution du produit D n’arrive pas à optimiser davantage le résultat
17
global de l’entreprise (même si les quantités vendues ont augmenté suite à cet effort
spécifique de distribution). Ceci est dû au fait que le produit D est le moins rentable
quant à l’utilisation des ressources rares, d’autant plus qu’il est classé dernier dans
l’ordre de priorité de fabrication. L’entreprise aurait donc intérêt à orienter cet effort au
niveau d’un autre produit plus rentable tel que le produit A (dont le taux de marge est de
50%) ou le produit C (classé premier suivant l’ordre de priorité de l’illustration 4.1 et
dont la masse des charges fixes spécifiques de production est lourde, soit 30 € par
unité produite).
Illustration 4.2: Optimisation de l’élément rare - méthode du direct costing évolué
Reprenons les données des illustrations 1 et 3 et supposons que l’entreprise en
question souhaite élargir son marché potentiel. Pour opérer cette décision, un effort
spécifique de distribution sera réalisé au niveau des produits A et C. Ceci entraînerait,
d’une part l’augmentation des demandes potentielles maximales des produits cités pour
passer de 27.500 à 44.000 pour A et 33.000 pour C, et d’autre part, des frais de
location de dépôts régionaux seront à prendre en considération. Il s’agit toujours des
charges fixes spécifiques de distribution de 137.500 € à attribuer à parts égales
aux produits A et C.
Avec l’augmentation des volumes potentiels des ventes au niveau des produits A et C,
les capacités nécessaires pour répondre à la demande des clients seront de 445.500
heures-machine et 253.000 heures-ouvrier. Nous constatons toujours un manque de
capacité de production par rapport aux heures-machine disponibles. L’entreprise ne
pourra donc pas satisfaire la quantité potentielle maximale demandée. Ainsi, l’ordre de
priorité de fabrication privilégiant le produit dont la marge de contribution par heure-
machine (facteur rare) est la plus élevée sera :
Produit A B C D
Prix de vente 75 175 275 125
Coût des matières par unité produite 37,5 105 165 80
MCV unitaire 37,5 70 110 45
Coûts fixes spécifiques unitaire de
production 7,5 3 25 3
Coûts fixes spécifiques unitaire de
distribution 1,56 0.00 2,08 0
18
MCS unitaire
(marge de contribution unitaire) 28,44 67 82,92 42
Consommation d’heures machines 2 4 5 3
MCS par heure machine (facteur rare) 14,22 16,75 16,58 14
Ordre de priorité des produits 3 1 2 4
Comme le montre l’illustration, la réallocation des charges fixes spécifiques de
distribution aux produits A et C au lieu du seul produit D maintient le même ordre de
priorité déjà vu dans l’illustration 3. D’ailleurs, suite à l’augmentation de leurs volumes
potentiels de ventes, le mix optimal des produits à fabriquer pour satisfaire la demande
maximale tout en assurant a priori la fabrication de la livraison obligatoire à livrer (2.500
unités de chaque type de produit), tenant compte des capacités disponibles de
production (320.000 heures-machine et 260.000 heures-ouvrier) et permettant de
maximiser la rentabilité, sera détaillé comme suit :
Produits Quantité
supplémentaire
Consommation
d’heures machine
Consommation
cumulée
B 27.500 - 2.500 = 25.000 25.000 x 4 = 100.000 100.000
C 33.000 - 2.500 = 30.500 30.500 x 5 = 152.500 252.500
Il ne reste plus que 285.000 – 252.500 = 32.500 heures-machine permettant de
produire 32.500 /2 =16.250 A par an, sans avoir la possibilité de fabriquer aucune
unité supplémentaire des produits D (classé dernier selon l’ordre de priorité de
fabrication).
Ainsi le programme optimal de production sera comme suit :
Quantité
à servir
obligatoirement
Quantité
supplémentaire
Programme
optimal
A 2.500 16.250 18.750
B 2.500 25.000 27.500
C 2.500 30.500 33.000
D 2.500 0 2.500
19
Le résultat optimal sera de :
A B C D Total
Programme optimal 18.750 27.500 33.000 2.500
MCV unitaire 37,5 70 110 45
MCV globale 703.125 1.925.000 3.630.000 112.500 6.370.625
Coûts fixes spécifiques
de productions globales 330.000 82.500 825.000 82.500 1.320.000
Coûts fixes spécifiques
globales de distribution 68.750 0 68.750 0 137.500
MCS globale 304.375 1.842.500 2.736.250 30.000 4.913.125
MCS globale 4.913.125
Charges fixes communes globales (4.500.000 – 1.457.500) 3.042.500
= Résultat optimal global 1.870.625
Dans cette hypothèse, le résultat global de l’entreprise s’améliore de +7,28 % grâce à
l’accroissement des volumes de ventes des produits dû à l’effort de distribution
induisant des coûts fixes spécifiques à allouer aux produits concernés. Ces produits se
caractérisent par les critères suivants :
Le taux de marge le plus élevé (« A » ; taux de marge : 50%) ;
La marge sur coûts fixes spécifiques la plus importante et donc générant la plus
forte marge de contribution par unité de facteur rare (« C » ; MCS unitaire =82.92
€ ) .
Or cette amélioration de la rentabilité de l’entreprise n’est pas aussi importante par
rapport à la demande potentielle dilatée des clients, une fois les réseaux de distribution
seront plus étendus (A : +60% et C: +20%). Ceci s’explique par le fait de l’insuffisance
de la capacité de l’atelier de « Couture » (le pourcentage de manque passe à 39%), qui
limite la production en quantité maximale.
Dans le long terme l’entreprise devra augmenter sa capacité de production au niveau
de l’atelier « Couture » pour répondre aux besoins des consommateurs et optimiser par
suite sa rentabilité.
20
Conclusion
Le contrôle de gestion est un ensemble d’outils et un système de cohésion
organisationnelle (Chatelain-Ponroy, 2010). En effet, en plus de la partie formelle, le
contrôle de gestion est également un langage (Burlaud et Simon, 2006) qui permet
d’orienter les comportements des acteurs pour atteindre les objectifs stratégiques.
Mais les techniques de gestion et le contrôle de gestion en particulier, ne peuvent être
comprises et maîtrisées qu’en les resituant dans leur contexte organisationnel. En effet,
un outil n’existe, ne fonctionne, n’est «bon ou mauvais » qu’en fonction d’une structure
spécifique ; il faut donc tenir compte des facteurs de contingence propres à chaque
organisation, à chaque moment.
Ainsi plusieurs facteurs de contingence peuvent influencer les techniques de contrôle
de gestion mises en place (Horngren et al, 2009). Les coûts partiels représentent une
façon utile pour affiner l’analyse des coûts et améliorer la prise de décision dans
l’entreprise.
La méthode du coût spécifique est une évolution de la méthode du coût variable simple.
Elle permet de prendre des décisions d’abandon ou de contribution d’une certaine
activité d’un produit ou d’un service. Elle permet d’étudier l’impact d’une modification de
l’activité ou de la structure des coûts de l’entreprise, tout en mesurant avec précision les
conséquences financières de chaque option à considérer dans les décisions de
production à court terme (Berland 2010).
Finalement, l’étude montre que l’utilisation de la marge sur coût variable reste toujours
pertinente tant que l’entreprise garde ses coûts fixes globaux sans distinction entre les
communes et les spécifiques (méthode du direct costing simple).
Dans le cas où l’entreprise voudrait affiner ses calculs, et donc allouer des charges
fixes spécifiques à chacun de ses produits (direct costing évolué), le résultat optimal
pourrait changer à la baisse selon les mêmes hypothèses déjà émises (par rapport au
résultat optimal déjà trouvé : illustration 2).
Un changement à la hausse pourrait surgir au cas où les charges fixes spécifiques à un
certain produit entraînent une augmentation au niveau des volumes de ventes de ce
dernier.
21
Bibliographie
ALAZARD C. & SEPARI S. (2005), « Contrôle de gestion : Manuel & applications », DECF 7, Dunod,
6ème
édition.
ANTHONY, R.N. (1965). Planning and control systems. 1re éd., Boston, MA, USA : The Harvard Business School Press.
BERLAND N. & DE RONGÉ Y. (2010), « Contrôle de gestion : Perspectives stratégiques et managériales », Pearson Education France.
BURLAUD A. & SIMON C. (2006), Le contrôle de gestion, La découverte, Paris.
BURLAUD A. & SIMON C.(2000), « Comptabilité de gestion: coûts et contrôle », Gestion, Vuibert, 2
ème édition.
CAPELETI L. et KHOUATRA D. (2009), « L’implantation d’un système de contrôle de gestion au sein d’entreprises libérales : cas des offices de notaires », Comptabilité
Contrôle Audit, 15, p. 79-104.
CHANEGRIH Tarek, (2012) « Les outils de contrôle de gestion: entre stabilité et changement», Management & Avenir, 2012/8 N° 58, p. 95-115.
CHATELAIN-PONRO y S. (2010), « Une voie de compréhension du contrôle de gestion dans les organisations non marchandes : la métaphore de l’iceberg », Politiques et management public, N° 27, p. 73-102.
DUMAS G. & LARUE D.(2005), « Contrôle de gestion », Objectif expertise comptable DECF épreuve Nº 7, Manuel, LexisNexis Litec, 2
ème édition.
GRATACAP A. & MEDAN P.(2001), « Management de la production : concepts, méthodes et cas », Dunod.
HENOT C. & HEMICI F. (2007), « Contrôle de gestion », Lexifac Economie et gestion, Bréal.
HORNGREN C., BHIMANI A., DATAR S. & FOSTER G. (2009), « Comptabilité de gestion », Pearson Education France, 4
ème édition.
LANGLOIS G., BONNIER C. & BRINGER M. (2006), « Contrôle de gestion » Manuel, Foucher.