Laurent Chabert d’HièresDirecteur général d’Eau Vive

Le 5e Forum mondial del’eau, qui s’est tenu du 16 au 22 mars derniers àIstanbul, n’a guère apportéque des déceptions.Certes, ce forum est avanttout un temps d’échangespour les acteurs de l’eau etde l’assainissement et n’apas vocation à établir desplans d’action ou débloquerdes fonds : il n’y avait doncpas lieu d’en attendre desmerveilles.Certes, le droit à l’eau afait quelques progrès, en Amérique latine ou en Europe. Certes, on a vuenfin la France s’engagerrésolument pour promou-voir la coopération décentralisée et donc

le rôle majeur des collecti-vités territoriales dans lecombat pour l’atteinte desObjectifs du Millénaire.Mais le pas le plus impor-tant n’a pas été fait :mettre l’accès à l’eau et àun assainissement minimalpour tous au cœur detoutes les politiques nationales, en faire unepriorité absolue, provoquerune prise de conscienceinternationale de grandeampleur. Après Istanbul, ce scandale demeure,cette faute économique etsociale persiste : près d’unmilliard de personnes surla planète n’ont pas accèsà l’eau potable, plus dedeux milliards n’ont

même pas de latrines !Pourquoi les gouverne-ments, les banques dedéveloppement, les orga-nismes d’aide ne sont-ilspas plus déterminés à luttercontre cette profondeinjustice faite aux plusdémunis : les laisser survivre avec quelqueslitres d’eau par jour ?Financer des programmesd’accès à l’eau en plusgrand nombre, mener desplaidoyers plus incisifspour que les choses chan-gent, organiser la sociétécivile pour qu’elle exige etobtienne son dû : Eau Vivesait ce qu’elle a à faire…

J U I N 2 0 0 9 | N ° 4 6

I C I & L À - B A S … P A G E 2

Renforceret étendre la coopération

Petit rappelsur la loi Oudin

Z O O M P A G E 3

AG 2009Temps fort à prévoir

D O S S I E R P A G E 4

5e forum mondialde l’eauUn immobilisme inacceptabledes États

L ’ I N T E R V I E W P A G E 5

Abdou Hassan

D É V E L O P P E M E N T P A G E 6

Les frais de fonctionnementoubliés par les bailleurs

Eau et cinémaÀ Istanbul

É C H O S P A G E 7

Retour de mission

À S O U T E N I R . . . P A G E 8

L’eau : 4 chiffres scandaleux

Eau Vive Actualités, publication semestrielle à 5 000 ex.

éditée par Eau Vive , 27 rue Léon-Loiseau 93100 Montreuil

tél. : 33 (0)1 41 58 50 50 / fax : 33 (0)1 41 58 50 58

Email : eauvive@eau-vive.org / Site : www.eau-vive.org.

Directeur de la publication Laurent Chabert d’Hières

Rédactrice en chef Sophie Bouan Comité de rédaction

Danielle Touré-Roberget, Bernard Simpère, Virginie Bineau

Secrétariat de rédaction, graphisme Atelier Chévara etc.

Photographies Eau Vive. Impression Édips (papier recyclé /

encres végétales).

ISSN 1622-0846. Eau Vive bénéficie d’un partenariat privilégié avec le Groupe

Développement et la SNCF.

ActualitésEa u Vive

Les pauvres attendront encore

É D I T O R I A L

L A L E T T R E D ’ I N F O R M A T I O N

Les 12 et 13 février 2009se sont tenues les Jour-nées d’échanges sur lagestion communale duservice de l’eau potable à Ouagadougou (BF).Cet évènement, organisépar l’Office National del’Eau et de l’Assainissement,Eau Vive et le CIEDELdans le cadre du Projetd’Amélioration du Servicede l’Eau Potable (PASEP) dans 9 communes du Burkina Faso, a connu la participation d’unedélégation française, dirigéepar le vice-président du SEDIFet le vice-président de ReimsMétropole. La partie burkinabéétait composée d’une quinzainede maires et de plusieurs professionnels du service d’eaupotable du public, du privé et également de l’associatif.On retient globalement que les enjeux locaux et les responsabilités des élus enFrance comme au Burkina enmatière de gestion du servicede l’eau potable restent assezproches.

L’eau potable est un servicepublic dont les élus locaux ontla responsabilité de productionet de distribution. Les expé-riences françaises ont permisaux Burkinabé de comprendrela complexité des enjeux et lesdifférents mécanismes pourque les autorités locales puissentassumer leurs responsabilités.De même, les expériences burkinabé ont permis auxFrançais de mieux compren-dre les enjeux et besoins. Ainsi, ces échanges confirmentà tous l’intérêt de renforcer et d’étendre la coopérationdans le secteur de l’eau,notamment avec l’opportunitéde la loi Oudin. •

E N B R E F

B U R K I N A F A S O

Renforcer et étendre la coopération

Depuis la loi Oudin-Santini du9 février 2005, les communes,les syndicats d’eau, lesagences de l’eau peuvent,dans la limite de 1 % des ressources qu’elles affectentaux budgets de ces services,mener des actions de coopéra-tion et de solidarité avec lescollectivités territoriales étrangères et leurs groupementsdans les domaines de l’eau etde l’assainissement.Cette loi est une avancéeconsidérable dans le domainede la solidarité internationale.Elle est encore peu utilisée etsouvent même peu connue.

C’est dommage, car elle peutgénérer des sommes importantessusceptibles de faire avancer lasolution à ce scandale mondialqui est dénoncé régulièrement :l’absence d’accès à l’eau et à l’assainissement pour plusd’un milliard d’habitants de la planète, particulièrement en Afrique. Eau Vive, depuis le vote decette loi, incite ses partenairesà l’utiliser. Nous devons tousen parler et la promouvoirauprès de nos élus municipauxet de nos syndicats d’eau. Elle est un levier essentielpour « changer le monde ».•

S O L I D A R I T É

Petit rappel sur la loi Oudin

2

I C I & L À - B A S …

Musiqueclassique à Pantin

Le 27 juin, rendez-vous à 20h30Salle Jacques Brel à Pantin, pourécouter les 60 musiciens del’Orchestre Harmonie de Pantininterpréter Eau Vive, l’œuvred’Olivier Calmel crééespécialement pour notreassociation.

Les motsd’OrsennaPourquoi le problème vital del’eau est-il si peu pris en comptepar les États ? Parce que,expliquait Erik Orsenna lorsd’une conférence organisée parl’association De l’Eau pour leSahel, avec la fondation FARM etEau Vive, c’est un sujet peuspectaculaire, doncélectoralement peu rentable.

La voix duBurkina à Paris

Le 2 avril, la Coalition Eauorganisait au Pavillon de l’Eau à Paris, une rencontre entre unecentaine d’élus locaux et desservices techniques de l’eau et del’assainissement français, sur lethème : comment assurer l’accèsà l’eau pour les plus démunis, enFrance et à l’international.Édouard Balkoulga, maire deZorgho (Burkina Faso), acteurcentral du programme PASEPsoutenu par Eau Vive, a présenté,à cette occasion, les attentesd’un maire du Sud.

Cartes Postales de D. Bergouhnoux.Regards, rires et scènes de la vie quotidienne vous invitent à un voyage au plus près des Sahéliens.5 ¤ le paquet de 4 cartes (+ 1 ¤ frais d’envoi)

A C H A T S S O L I D A I R E S

Pour commander, tél. : 01 41 58 50 50 ou www.eau-vive.org

CD “Les Enfantastiques Vive l’Eau Vive”16 chansons écrites avec des enfants, chantées par des enfants, pour les enfants du Sahel.Sur chaque album acheté via Eau Vive, 8 ¤ reviennent à l’association. Extraits à écoutersur www.eau-vive.org15 ¤ l’album (frais d’envoi offerts)

Bande dessinée et DVD Bintou et Valentin (7/11 ans).L’eau est une ressource rare,moteur de développement. Un comportement citoyens’impose à tous. 15 ¤ la Bande dessinée et le DVD

(+ 5 ¤ frais d’envoi)

≈

Adhérent d’Eau

Vive au Niger,

il a travaillé durant

de nombreuses

années à l’Organi-

sation Internatio-

nale de la Franco-

phonie (OIF).

Comment avez-vous connu EauVive ? En 2006, à Paris oùje vivais, j’ai ren-contré un ami d’en-fance, MoustaphaJanjouna, maire deKornaka. Il partaità Mexico au Forumde l’eau avec JeanBosco Bazié, alorsdirecteur d’EauVive Niger.Nous

avons parlé d’EauVive, de mon rôleen Francophonie, et Jean Bosco m’aconvié à l’AG d’Ifsen 2006...Pourquoi vousêtes-vous engagé ?Le contact avecJean Bosco a étédéterminant, lesrésolutions prisesà Ifs encoura-geantes, les enga-gements des adhé-rents françaistouchants, ladétermination etle témoignage desadministrateursayant été en mis-sion en Afriqueémouvants. L’aventure méritaitde s’engager et ceprojet correspondà un idéal de soli-darité. En tant queNigérien, je mesuis dit qu’il

convient d’aider ceux quiveulent nous aider.Avec le projet EauVive Demain, j’aid’ailleurs organiséun groupe deréflexion. Que pensez-vousdu projet defédération ?Porteur d’avenir, il va engendrer lacomplémentarité.Convaincu du faitque l’Europe n’apas le monopoledu savoir, encoremoins de l’humani-taire nous pensonsque nous pouvonscontribuer sur tousles plans à ce projet.Nous ne seronspas spectateurs,nous serons aussiacteurs, pilotes ou copilotes desactions positives à mener. •

3 Q U E S T I O N S À …

Salifou Labo, adhérent

Z O O M

3

Assemblée Générale 2009:

temps fort à prévoir !

L’assemblée annuelle estun temps fort qui réunit les adhérents, les salariés mais aussi lespartenaires français et africains, « le terrain » selonle jargon associatif. Ce choixa été le moteur de l’évolutionde l’association, de sesvaleurs et de ses objectifs :être solidaire et chaquejour à l’écoute de l’Afrique.Pour Eau Vive, après 30 ans

d’expérience, 2009 est uneannée charnière. En effet,elle crée aujourd’hui unefédération pour rassemblerdes associations nationalesnées de ses directions paysau Burkina Faso, en France,au Mali, au Niger et auSénégal… Ces associationspartagent les mêmes valeurset les mêmes méthodes detravail affinées par ces nom-breuses années d’expérience.

Eau Vive, depuis plus de vingt ans, a souhaité que ses assemblées

générales annuelles, en dehors de leur aspect formel – présentation

officielle pour validation des comptes rendus financiers et d’activités–

soient aussi des moments de rencontres privilégiés.

Venez à l’AG ! Une association estl’expression de lavolonté convergentede ses adhérents. Unevolonté mise en œuvrepar des administra-teurs élus, un bureauet des salariés qui tra-vaillent chaque joursur les objectifs del’association.

Nos messagessont-ils cohérentsavec l’identité quenous voulons porter ?

Nos actionssont-elles à la hau-teur de nos ambi-tions: accompagnerles populations, leurdonner les moyens dese prendre en main ?

Sommes-nousattentifs aux mes-sages que noustransmet l’Afrique ?

L’Assemblée Généraleannuelle est l’instantprivilégié pour fairele point sur ces ques-tions et interpeller lesresponsables de l’as-sociation. C’est pour-quoi il est essentielque vous exprimiezvotre voix d’adhérenten y participant.

RDV les 12 et 13 juin 2009

à Ancenis (Loire Atlantique).

L’AG se déroule le vendredi

12 juin.

Pour bâtir cette fédéra-tion, depuis 2007, dans lespays africains où Eau Vive ades délégations, des groupesassociatifs se sont réunis etont travaillé. Des réunionsont eu lieu aussi en Franceavec les antennes béné-voles afin de réfléchir à leurnouveau rôle au sein decette fédération.Décembre 2008 a été porteurd’innovation. Pour la première fois un CA s’estdéroulé en Afrique, à Ouagadougou. Il a permisdes réunions de travail etde réflexion essentiellespour l’évolution d’Eau Vive.L’assemblée générale 2009sera l’année d’aboutisse-ment et du passage concretaux résolutions : créationde 5 associations Eau Vivenationales autonomes etinterdépendantes (BurkinaFaso, France, Mali, Niger,Sénégal). Elles seront fédé-rées en réseau internationalsolide parce que soudéesderrière les valeurs de la charte permettantd’œuvrer ensemble vers des objectifs communs.L’AG 2009 va proposer desactes pour mettre en placeles projets discutés et préciséslors des réunions de travail.Chaque adhérent est chaleureusement invité à participer à cette évolution(révolution ?).•

e 5e Forum Mondial del’eau, clôturé le 22 marsenregistrait une partici-pation record de tous les

acteurs de l’eau (États, collectivi-tés, ONG, entreprises, usagers). Ila réuni pendant une semaine plusde 23 000 participants, venus de190 pays.Eau Vive, représentant la Coali-tion Eau (collectif d’ONG fran-çaises œuvrant pour promouvoirun accès à l’eau et à l’assainisse-ment pérenne pour tous), faisaitpartie de ces rencontres. Quelquessemaines avant, elle écrivait :«… Nous attendons du Forum unplan d’action mondial qui soitréellement opérationnel, doté demécanismes de mise en œuvre,de suivi et de financements, etsurtout qui prenne impérative-ment en compte l’accès à une eaupotable et à l’assainissement pourtous...».Les délégués ministériels se sont

préparés pendant de long mois,en vue d’adopter à Istanbul unplan d’action mondial pour l’adap-tation aux changements clima-tiques, influant sur la manièredont les pays gèrent leurs res-sources en eau douce.

Des promesses en l’air ?Lors de la cérémonie d’ouverture,le secrétaire général du Forumd’Istanbul rappelait : « Il y auraun avant et un après Istanbul ».La mobilisation de telles énergiesprocure nécessairement desattentes. L’attente d’une mobili-sation sans précédent, des États,des bailleurs internationaux etde l’ensemble des acteurs de l’eau,pour un passage effectif à l’ac-tion, pour que le prochain ForumMondial de l’Eau ne s’ouvre plussur les mêmes chiffres drama-tiques du manque d’accès à l’eauet à l’assainissement.« PASSER À L’ACTION ! » était le mot

d’ordre d’Eau Vive, de la CoalitionEau, ainsi que de tous les acteursqui militent pour que les choseschangent pour des millions depersonnes. Passer à l’action parune reconnaissance du droit àl’eau et à l’assainissement pourtous, une application concrètedans les politiques, les législa-tions et les budgets nationaux dechacun des pays ayant le défi del’eau et de l’assainissement à rele-ver, avec tout l’appui nécessairedes bailleurs internationaux.

Un bilan décevantLa conférence ministérielle n’amalheureusement pas permis demettre en accord les États sur lanécessité de reconnaissance dudroit fondamental à l’eau et à l’as-sainissement pour tous. Par ail-leurs, on ne peut que regretter lafaible participation d’importantsbailleurs de fonds du secteur del’eau et de l’assainissement,comme l’Union Européenne.Or, nous le savons, les avancéesne reposent que sur des mobili-sations politiques fortes des Étatsconcernés. La communauté desbailleurs a le devoir de les accom-pagner, au plus proche des réali-tés de terrain. Les leviers et lessolutions sont connus ; l’heuren’est plus à se demander com-ment faire, mais à s’interrogersur le pourquoi de cet immobi-lisme.

Changer de mode d’action ?En ordre dispersé au Forum d’Istanbul, les ONG n’ont pu peserpour obtenir les avancées sou-

5e Forum mondial de l’eau

D O S S I E RP A Y S

4

Burkina FasoÀ Istanbul, au Pavillon français, un débat sur l’appui à la gestiondu service public de l’eau dans le cadre de la coopérationdécentralisée était ouvert. À la tribune, Eau Vive a partagél’expérience qu’elle mène auBurkina Faso en créant des outilspédagogiques pour les acteurslocaux et en développant desmécanismes adaptés de gestionet de suivi du service de l’eau.

MaliDans certaines régions, 60 % desforages sont en panne, surtoutpour des questions d’organisationet de bonne gestion. Le défi estd’ordre humain plus quetechnique. C’est donc l’ingénieriesociale qui peut assurer ladurabilité. C’est pourquoi Eau Vivea une option stratégique : mettrela bonne gouvernance au centrede ses appuis en matière d’accès àl’eau potable. Trois programmessont en cours sur ce thème.

NigerCette année, la semaine nationalede l’eau a été célébrée à Niameyaprès l’avoir été dans les 8 régionsdu pays. Au Niger, cettecommémoration, initialementfaite seulement à Niamey, a étédélocalisée en 2002  à Maradi parle gouvernement nigérien surl’initiative d’Eau Vive. L’idée étaitd’être plus proche de lapopulation rurale qui est la pluspréoccupée par la question del’accès à l’eau.

SénégalDu 14 au 26 mars dernier, unemission de 11 compagnons de 5 communautés Emmaüs ontparticipé activement aux travauxd’adduction d’eau de NdogaSamba à Tambacounda. Ils ont été très sensibles aux duresconditions de vie de cespopulations particulièrementdéfavorisées.

Des attentes d’un passage à l’action… à la déception. Eau Viveest revenue amère du forum mondial, qui n’a abouti à aucuneavancée notable pour les populations défavorisées. Raison deplus pour continuer son action.

Un immobilisme inacceptable

L

haitées. Ce qui pose la questionet de la cohésion et de la capa-cité des acteurs de la société civiledu secteur de l’eau et de l’assai-nissement face aux États.Fortement déçus par l’absenced’avancée du Forum, vingt paysont signé une contre-déclarationreconnaissant l’accès à l’eau etl’assainissement comme un droithumain et s’engagent à toute l’ac-tion nécessaire pour la mise enœuvre progressive de ce droit.

Eau Vive continue son combatDans le même esprit, les autori-tés locales et régionales présentesà Istanbul, reconnaissant que« l’accès à une eau de bonne qua-lité et à l’assainissement est undroit fondamental pour tous lesêtres humains », ont conclu unPacte d’Istanbul pour l’eau, parlequel elles s’engagent, dans lecadre de leur mandat, à la « miseen œuvre de plans d’action pouraméliorer les services de l’eau etde l’assainissement », au plus prèsdes besoins des populations. Ellessollicitent pour cela un engage-ment et un appui plus importantsdes gouvernements nationaux et

des institutions internationales.Face à l’ampleur des défis de l’eauet de l’assainissement qu’il resteà relever, Eau Vive poursuivra plusque jamais son engagement poli-tique avec les ONG de la CoalitionEau et auprès des sociétés civilesafricaines.•

I N T E R V I E W

5

A B D O U H A S S A N ,

P R É S I D E N T D U C O M I T É N A T I O N A L D U L I V R E B L E U

Informations :Coalition Eau « Échos du Forum »http://www.coalition-eau.org/

spip.php?article105

Déclaration ministériellehttp://www.partenariat-francais-eau.fr/IMG/

pdf/Istanbul_Ministerial_Statement.pdf

Pacte d’Istanbul sur l’eau des collectivités localeshttp://www.partenariat-francais-eau.fr/

IMG/pdf/Istanbul_Water_Consensus_

FR_rev_20_-3-09.pdf

Ps-Eau - 5e Forumhttp://www.pseau.org/cms/

index.php?id=206

Partenariat Français pour l’Eau, documents du 5e forumhttp://www.partenariat-francais-eau.fr/

rubrique.php3?id_rubrique=172

“ La question de l’eau est de plusen plus l’affaire de tous ”

des États Au Niger, quels sontles enjeux de l’Eau ?Tout d’abord, je tiensà remercier Eau Vivepour l’opportunitéqu’elle m’a offertede participer à ce 5e

Forum sur l’Eau. Au Niger, la question de l’eau et des condi-tions sanitaires seposent avec acuité. Les contraintes quientravent l’atteintedes OMD sont d’or-dre institutionnelet organisationnel. Comment dépasserces contraintes ?Nous devons fairejouer, pleinement,avec efficience etdans leurs limites,leurs rôles aux diffé-rents États, collecti-vités, usagers,société civile – etpromouvoir laconcertation. Cescontraintes sontfinancières, il fautalléger les procé-dures et accroîtreles allocations. Elles sont aussi techniques : uneffort doit être porté

pour renforcer lescapacités de tous les acteurs par la formation, l’information, l’éducation et lacommunication.Qu’attendiez-vousde ce forum d’Istanbul ?Je souhaitais voir le Conseil Mondialde l’Eau se saisir des problèmesmajeurs que pose la question de l’eaudans le monde, particulièrementdans les pays endéveloppement,rechercher des solu-tions durables et en faire le plaidoyernécessaire pour que la communautéinternationale fasse,en dépit de la crisefinancière, desefforts pour l’atteintedes OMD et l’adap-tation aux change-ments climatiques.Quelles ont été vosactivités au sein duforum ?J’ai privilégié les rencontres autourdes problèmes africains comme la formation et le renforcement des capacités, les performances des services d’eau et

d’assainissement,la coopération

décentrali-sée,

la concertationentre acteurs, la Gestion Intégréedes Ressources en Eau, les solutionsalternatives definancement,...Avez-vous atteintvos objectifs ?Oui, j’ai partagé mes points de vueavec des acteurs de divers horizonsgéographiques etintellectuels et j’ai constaté, qu’enrègle générale, lesparticipants ont le même regard sur l’eau et l’assai-nissement.Avez-vous vécu desmoments forts?Oui, grâce à l’impli-cation dans labataille de fortespersonnalités, qui ne sont pas des acteurs de l’eau,mais des intellec-tuels, des écrivains,des peintres, descinéastes, des poli-tiques…Dans lesfaits, la question del’eau est de plus enplus l’affaire de tous.Le forum apporte-t-il des avancéesconcrètes ?Le fait d’avoir encorerassemblé de nom-breux participantsdu monde entier,regardant tous dansla même direction,est en soi un résultatsignificatif. Ces parti-cipants constituentdes relais pour laconcrétisation et la mise en œuvre des idées avancées. •Ouverture du Forum par Abdulah Gül, Président de la République Turque.

C O A L I T I O N E A U

Eau et Cinéma à IstanbulLes rencontres Eau et Cinémasont nées à Mexico en 2006, àl’occasion du 4e Forum Mondialde l’Eau. Initié par le Secrétariatinternational de l’Eau, ce projetvise à montrer le rapport desgens à l’eau à travers le mondemais aussi à faire le lien entreles documentaristes, le publicet les experts de l’eau. Chacunedes projections est suivie d’unéchange entre le réalisateur etle public. Cette année, sur les 140 filmsprésentés au jury, 56 sontentrés en compétition. Desclips de moins de 90 secondes,des documentaires de moins

de 60 minutes et des filmsscientifiques à vocation péda-gogique… tous ces ouvrages ont un point commun : l’eau.Le 1er prix, la « goutte d’or », aété remis pour le film « Au centrede la terre, des puits et deshommes » d’Ingrid Patetta.« Dans une case en tiges de milau bord du puits en constructionà Malamala, petite localité dela région de Zinder, AmaniMahamane, maître puisatier,retrace avec fierté l’histoire desa famille de l’ethnie Hausa auNiger. Depuis quatre généra-tions, ses ancêtres sont puisa-tiers. Accompagné de ses

ouvriers et d’une chèvre, ildémontre comment identifierun endroit favorable où creuserun puits avec la certitude d’atteindre l’eau. Au terme dela cérémonie aux accentsmagiques, les ouvriers d’Amani,Abderrahmane Ousseini et Moutari Alhassane, s’engouffrentdans le puits. Nous découvronsla dureté du travail de puisa-tier, les heures passées au centre de la terre, parfois à plus de 100 m de profondeur,à se battre contre le sable, etla force physique nécessaire pour enfin accéder à l’eau. » •

D É V E L O P P E M E N T

E N B R E F

6

F I N A N C E M E N T D E S O N G

Les frais de fonctionnementoubliés par les bailleurs

Depuis plusieurs années, lesONG se sont professionnali-sées. Des salariés de haut niveauont remplacé les bénévoles.Ainsi, Eau Vive a travaillé pourque l’appui au développementsoit de plus en plus efficace.Ses actions sont réalisées parles Africains eux-mêmes, à travers des structures localesqui, demain, tireront leur légiti-mité d’une base sociale africaine.

Le « projet »n’est plus une simpleconstructiond’équipementmais comporteétudes de faisa-bilité, appui à la maîtrise d’ou-vrage, mobilisa-tion d’énergieslocales, relationssociété civile /

État, évaluation, capitalisation.Ces actions, indispensables,sont vantées par les bailleurs,mais elles entraînent unehausse des coûts de personnelqui leur fait peur et dont ilstiennent peu compte dans les budgets. L’appui logistiqueest encore trop souvent consi-déré comme une charge, toutela « noblesse » revenant àl’équipement.

Les fonds publics sont distribués par des bailleursinstitutionnels qui financentdes opérations présentées surdes dossiers très élaborés. Au-delà du financement strictdu projet il ne reste pas grand-chose pour les frais de fonc-tionnement de l’ONG. Eau Vivese heurte aussi à ce problème.Or ces ONG sont un intermé-diaire indispensable quiapporte ses compétences pourassurer des résultats pérennes.En conséquence, ces ressources très insuffisantesobligent l’ONG, pour survivre, à rechercher des ressourcesnon affectées à des projets particuliers. La recherche deces fonds, essentiellement privés, demande un investisse-ment en hommes, donc uninvestissement financier… On tourne en rond. •

Lire…

Repères pour l’Afrique de Joseph Ki-Zerbo ce livre traitede l’historicité, de l’identité, de l’unité et de l’éducationafricaines, mais également du développement endogène. Cet ouvrage est un héritage livré par le professeur Ki-Zerboaux générations futures.20 euros, Éditeur : Panafrika

Voir…

« Ezra », la rédemption d’un enfant soldat Le film du réalisateur nigérianNewton Aduaka, couronnéÉtalon du Yennenga au Fespaco2007, sort en DVD.Ce film retrace une réalitédouloureuse : la guerre en SierraLeone. Il nous entraîne à traversles méandres de la mémoire d’un enfant soldat qui, convoquépar une commission Vérité etRéconciliation, doit faire face à un passé refoulé.Infos et achats : www.fnac.com/ -

www.cine3mondes.com/

Écouter…

Seya de Oumou SangaréLa diva malienne s’appuie depuistoujours sur les traditionsbambaras, aux syncopesexaltantes, portées par sa voixsublime. Ce nouvel album sousl’emblème de la joie (Seya) estprobablement le plus aboutid’Oumou Sangaré.

Le 24 février, nous étions cinq bénévoles de l’antenne de Vouzanà atterrir à Ouagadougou, Burkina-Faso.

É C H O S

7

Si deux d’entre nous voyageaientpour la première fois en Afriquede l’Ouest, l’accompagnementd’Ousseini Ouédraogo, respon-sable de la mobilisation socialeau Burkina Faso, et l’organisationsur place nous ont permis denous immerger rapidement et efficacement dans cette mission de quinze jours.Au bureau d’Eau Vive à Ouaga-dougou puis à l’antenne de Dori,un état des lieux précis des projets dans les communes de Mansila et Tankougounadiénous a été présenté. Le travailest réalisé en parfaite harmoniepar les équipiers d’Eau Vive etdes membres du Conseil régionaldes Unions du Sahel (CRUS) pourla mise en œuvre des projets. Au niveau de chaque village, onobserve une grande implicationdes différents acteurs (représen-tants locaux, élus et villageois).Leur présence et leur participa-tion, lors des différents

échanges réalisés pendant notreséjour en témoignent.On ressent une forte mobilisationet adhésion au projet aussi biende la part des femmes (maraî-chères…), des jeunes (demanded’alphabétisation en français) quedes élus (les anciens retournentà l’école pour apprendre le français). On constate unescolarisation croissante des fillesen primaire et également de grosefforts en matière de sécurité alimentaire : le personnel desanté mène des actions comme,par exemple, la formation des femmes au séchage deslégumes…Seulement trois ans pour réaliserces projets nous semble peu réa-liste. Nous avons constaté quecertains besoins vitaux ne pour-ront pas être pleinement et qualitativement satisfaits ensi peu de temps (alphabétisationdes jeunes, moulins à mil, châteaud’eau hors d’état d’usage…).

Cette mission nous a confortédans notre engagement... C’était vraiment une très bonnemission, une des meilleures sur tous les plans – accueil, organisation, sensibilisation,échanges …, – ce qui nous motiveà poursuivre nos actions et à consolider les liens Nord-Sud et Sud-Nord. •

Renée CorberandPrésidente association AVHEC

Madeleine Yameogo,donatrice du Burkina Faso

Suite à un reportage sur l’association Eau Vive, où j’ai découvert les animateurs et M. Badolo, j’ai fait les déductions suivantes :

Association, il faut des gensbénévoles et volontaires.

Eau : la base de toute vie.Tout être vivant peut ne pasmanger pendant des jours etsurvivre mais il succombera àun manque d’eau.

Avec de l’eau, la vie change,surtout si la volonté et l’engagement responsable y sont en plus.

J’ai voulu en savoir plus et j’aipris connaissance des quatrepiliers principaux sur lesquelsEau Vive fonde sa valeur : 1. L’accès à l’eau et à l’assainis-sement est un droit pour

tous les humains.2. La pauvreté n’est pas une fatalité.3. Le changement social n’estpossible qu’à travers une participation de tous à la prisede décision.4. La meilleure façon de parvenirà ce changement est d’exercerla démocratie, la citoyenneté etde permettre l’égalité des sexesdans toute entreprise.Ces éléments qui caractéri-sent bien les objectifs d’EauVive à travers son projet qu’ilsoit social, économique, méthodologique et politiqueont fini de me convaincre de lanoblesse de la cause défendue.Aussi, quand je vois tout ce quecertaines personnes du monderural arrivent à réaliser avecl’eau, comme par exemple

fournir des légumes pour lescitadins et garantir ainsi unebonne hygiène alimentaire. Jeme suis sentie interpellée et mesuis dit : « il faut soutenir ceuxqui veulent, au Nord, nousaider ».

Adhérer à Eau Vive, c’est pren-dre part à cette compétition de course à pied et faire ensorte qu’il n’y ait aucun perdant. Pour cela, il faut sedonner la main dès la ligne de départ, alors, comme moi,venez renforcer la chaîne !

Retour de missionKarité =  Vieen DioulaVous connaisseztous les vertus dubeurre de karité,son efficacité pourles courbatures,les rhumatismes,ses propriétéscicatri santes,décongestion-nantes... Dans lacuisine africaine,on l’utilise aussipour les fritures…Mais savez-vousque l’arbre qui pro-duit cette noix dela forme d’un avo-cat, pousse uni-quement à l’étatsauvage dans lessavanes d’Afriquede l’Ouest et peutvivre jusqu’à 3 siè-cles ? Il donne sespremiers fruits àl’âge de 15 ans.Ilest protégé par lespopulations qui luiconfèrent uncaractère mys-tique, protecteuret par sa légendequi dit que la mal-chance frappecelui qui le coupe.

L E S A V I E Z -V O U S ?

ΔNoussoutenir

Donner

L’association AVHEC Eau Vive rentre d’une mission d’échanges au Burkina Faso.

66 % de votre don à Eau Vive sont déductibles de vos impôts dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.

Quand vous DONNEZ

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Défiscalisation

DANS LE MONDE

1 milliardPrès d’1 milliard d’êtres humains sont toujours interdits d’accès à l’eau potable

2,6 milliardsEncore 2,6 milliards de personnes sont sans installation sanitaire décente

15 secondesToutes les 15 secondes,1 enfant meurt par manque d’eau

EN AFRIQUE

10 litresSeulement 10 litres d’eau par jour et par personne sont disponibles (200 litres en Europe)

MME MLLE M.

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CNIL. Conformément à la loi n° 7817 du 6/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant, figurant sur notre fichier, il suffit de nous écrire. Les informations qui vous concernent sont destinées à Eau Vive.

J’autorise l’établissement teneur de mon compte à effectuer sur ce dernier, si sa situation le permet, les prélèvements correspondants à mon « don durable » à Eau Vive -

27 rue Léon Loiseau – 93100 Montreuil - N° national d’émetteur : 517931. Je pourrai faire suspendre l’exécution de ce prélèvement par simple demande à Eau Vive.

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Bon à glisser dans l’enveloppe dispensée d’affranchissement jointe.

Oui, je soutiens l’action d’Eau Vive et je participe au développement du SahelJe vous adresse un don de (chèque à l’ordre d’Eau Vive) : 15 ¤ 30 ¤ 50 ¤ autre ¤Je choisis le don durable pour une mobilisation continue à vos côtés : 15 ¤ 30 ¤ 50 ¤ autre ¤

Ces prélèvements doivent être effectués : chaque mois chaque trimestreLe premier prélèvement débutera le 5 du mois de

Indiquez ici les nom et adresse de votre banque ou centre de CCPEtablissement AdresseCode Postal Ville  Recopiez ici les indications mentionnées sur votre RIB ou RIP Code établissement code guichet N° compte Clé

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Eva 46

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ces inégalités. Grâce à vous et à vos dons,

nous pouvons soutenir les populations qui

ont besoin d’eau pour boire, cuisiner et vivre

dans des conditions sanitaires décentes.

4 chiffres scandaleux

De l’eau potable pour tous…

C’est possible !

EAU