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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU PAYS DE PORRENTRUY 2009

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES ......Principales remarques : a) L’aménagement d’une plateforme pour oiseaux n’a pas été intégré à l’offre (CHF 40'000.00)

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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU PAYS DE PORRENTRUY

2009

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SSNPP – Info 30 - 2 –

SOMMAIRE

Procès-verbal de l’Assemblée générale de la SSNPP du samedi 31 janvier 2009 ………...……………………………………….…… p. 3 Rapport 2008 du Président ………………………...…………………….……. p. 8 Rapport 2008 de la Section ornithologique ………………………….…….. p. 9 Fondation des Marais de Damphreux Rapport d’activités 2008 et Programme 2009…………………....….……… p. 11 Amphibiens en Ajoie – 2009………………………. ………………………….. p. 20 Week-end à la Combe de l’A – 10 au 11 octobre 2009..………..……........ p. 25 Balade ornithologique en Ajoie …………………………………………...…. p. 27 Excursion du 31 octobre 2009 Etude des sols sous la conduite de Michel Friedli ……………………….. p. 28 A la découverte des chauves-souris ………………….….……………........ p. 31 Sortie Batraciens – 4 avril 2009 ………………….. …………………………. p. 32 Creux-du-Van : 23 juin 2009 …………..……………..................................... p. 33 Jeune faucon pèlerin blessé à St-Ursanne…….…………………………... p. 34 La Combe de l’A en images... ..……………………………………………….. p. 35 Trombinoscope SSNPP………………………………………………………… p. 36 Ecureuil (dessin Joseph Chalverat) Photos de couverture : Balade ornithologique du 13 septembre 2009 à Bonfol (photo Claude Surmont), Ophrys bourdon Ophrys holoserica (Michel Juillard), Combe de l’A (Muriel Schüpbach), Jaseur boréal (Fabien Klötzli) et Journée chauves-souris du 14 août 2009 avec Michel Blant (Fabien Klötzli). Remerciements : Aux auteurs qui font vivre notre journal. Aux illustrateurs et photographes : Joseph Chalverat, Claude Surmont, Muriel Schüpbach, Marcel Challet, Mano Lovis, Jean-Marie Gisiger, Philippe Bassin, Erika Demont, et Fabien Klötzli. Aux relecteurs : Catherine Rebetez, Mano Lovis et Marlène Godinat. Réalisation & mise en page : Fabien Klötzli Tirage : 200 ex. - décembre 2009

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PROCES-VERBAL DE L'ASSEMBLEE GENERALE DE LA SSNPP

SAMEDI 31 JANVIER 2009 – 17H00 RESTAURANT « LA COURONNE » A BEURNEVESIN

Ordre du jour :

1. PV de l’AG du 26 janvier 2008 2. Rapport du Président 2008 3. Rapport des sections 2008 4. Rapport de la Fondation des Marais de Damphreux (FMD) 5. Rapport du caissier et des vérificateurs des comptes 6. Budget 2009 7. Activités 2009 8. Présidence 2009 9. Comité : démissions – élections 10. Nomination d’un vérificateur des comptes suppléant 11. Admissions – démissions – radiations 12. Divers et imprévus

Présences : David Balmer, Arnaud Brahier, Marcel Challet, Joseph Chalverat, Micheline Clerc, Roland Corbat, Sonja Eberhardt, Jean-Pierre Egger, Michel Juillard, Fabien Klötzli, Christian Monnerat, Florence Noirat, Marie-Noëlle Lovis, Simon Lovis, Cédric Rebetez, Catherine Rebetez et Michel Rebetez. Excusés : Philippe Bassin, David Balmer, Pierre Béguelin, Lucienne et Jean-Claude Bouvier, Alfred Brogli, Anne-Marie Choulat, Damien Crelier, Josette et Jean Fernex, Sylviane Frund, Marie et Jean Gainon, Sonia Gay, Jean-Pierre Gigon, Jean-Marie Gisiger, Jean-Paul Jolidon, Bernard Lachat, Lucienne Merguin-Rossé, Yves Rebetez, Wiliam Saunier, Claude Surmont, Esther et Emmanuel Wermeille. Michel Rebetez ouvre la séance à 16h15 et remercie les membres présents. Une minute de silence est observée en mémoire de deux membres de la SSNPP décédés durant l’année 2008 : Mme Irène Bebler et Monsieur Michel Prongué.

1. PV de l’AG du 26 janvier 2008

Celui-ci a été publié dans le SSNPP N°29 et envoyé à tous les membres en décembre 2008. Il est accepté sans modification. Son auteur, Fabien Klötzli, est remercié.

2. Rapport du Président 2008 Le rapport de Michel Rebetez est publié en page 8 du présent SSNPP-info..

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3. Rapport des sections 2008

Dessin : Marcel Challet dresse le bilan de l’année 2008. Les activités 2008 se sont terminées à Pâques après quoi la section a été mise en « veilleuse » faute d’avoir assez de membres actifs. Le souhait des participants est toutefois de continuer. Il sera alors probablement organisé des sorties ponctuelles de terrain (zoo ou nature) durant l’année 2009. Marcel Challet contactera alors les participants personnellement. Section ornithologique : Fabien Klötzli présente son rapport à l’assemblée. Il figure en pages 9 et 10. En complément, Arnaud Brahier, coordinateur du projet Chevêche en Ajoie, dresse le bilan 2008. Après une année 2007 exceptionnelle, 2008 est plus médiocre avec 21 jeunes seulement à l’envol. Cependant, le nombre de couple reste stable (25 territoires en Ajoie). La répartition géographique s’améliore avec, en plus des noyaux durs de Coeuve et Boncourt, des nouveaux chanteurs cantonnés, notamment à Alle et Charmoille. Des contacts ont également été pris avec nos voisins de France (Territoire de Belfort, Alsace) et du canton de Bâle en vue d’une collaboration, notamment en matière de suivi des populations et de baguage. La pose de nichoirs reste d’actualité. Actuellement 45 nichoirs sont fonctionnels et une dizaine seront encore posés cet hiver. Le Fond suisse pour le paysage est le principal investisseur de ces nichoirs, confectionnés par Jean-Marie Gisiger. Arnaud Brahier remercie les membres du Collectif Chevêche impliqués dans ce projet: Jean-Marie Gisiger, Damien Crelier, Michel Rebetez et Victor Egger.

4. Rapport de la FMD Jean-Pierre Egger présente les actions de la Fondation des Marais de Damphreux en 2008. Son rapport figure en page 11 du présent SSNPP-info.

Cigogne noire étirant ses ailes (dessin Jo Chalverat)

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5. Rapport du caissier et des vérificateurs des comptes

Simon Lovis, caissier, présente les comptes 2008 comme suit :

BILAN AU 31 décembre 2008 SOLDE EN CAISSE Fr. 366.45 SOLDE AU CCP Fr. 609.98 COMPTE EPARGNE BCJ Fr. 16523.90 COMPTE EPARGNE UBS Fr. 3969.65 TOTAL Fr. 21469.98 RECETTES COTISATIONS ET DONS Fr. 2410.00 Intérêts des différents comptes Fr. 199.15 Facturé à Amenat (FMD ) Fr. 900.00 Conférence Gremaud Fr. 88.50

Cassettes Pinsons du Nord Fr. 4263.50 TOTAL Fr. 7861.15 DEPENSES IMPOTS ANTICIPES des différents comptes Fr. -57.35 SECTION DESSIN Fr. 0.00 SECTION ORNITHO (Matériel) Fr. -7.50 SECTION ENTOMO (Livres et Matériel) Fr. -20.00 SECTION MYCOLOGIE (USSM et Mycorama) Fr. -196.00 ABONNEMENTS DIVERS Fr. -404.45 ADMINISTRATION Fr. -504.45 LOCAL Fr. 0.00 ACTIVITES, comptage et pique-nique Fr. -290.00 CONFERENCE Fr. -675.00 ASSURANCES Fr. -134.70 SSNPP INFO Fr. -860.00 CADEAU Fr. -323.90 Fondation des marais de Damphreux Fr. -900.00 TOTAL Fr. -4373.35 BILAN ANNUEL TOTAL DES RECETTES Fr. 7861.15 TOTAL DES DEPENSES Fr. -4373.35 SOLDE (ACTIF) Fr. 3487.80 FORTUNE AU 31.12.2008 bilan au 31 décembre 2008 Fr. 21469.98 FORTUNE AU 15.1.2008 bilan au 15 janvier 2008 Fr. -17982.18 AUGMENTATION DE FORTUNE Fr. 3487.80

Ceux-ci ont été vérifiés et acceptés le 14 janvier 2009 par Jean-Paul Jolidon et Thérèse Egger. Jean-Paul Jolidon remercie Simon Lovis pour l’excellente tenue des comptes et propose sa décharge à l’Assemblée. Ceci est fait par applaudissements.

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6. Budget 2009

Budget 2009 de la SSNPP 2008 2009 RECETTES COTISATIONS Fr. 3000.00 2600.00 Aménat Plantation de buissons pour la FMD Fr. 900.00 Intérêts des comptes 100.00 TOTAL Fr. 3900.00 2700.00 DEPENSES SECTION DESSIN Fr. -400.00 -400.00 SECTION ORNITHO. REVUE, MATERIEL, nichoirs Fr. -500.00 -500.00 SECTION ENTOMO Fr. -100.00 -50.00 SECTION MYCOLOGIE USSM, KRYPTO, FONCT. Fr. -300.00 -200.00 ABONNEMENTS DIVERS FRUCTUS, CCRP, JOURN.OFF. Fr. -500.00 -500.00 ADMINISTRATION COMIT,CCP, LOCAL, AFFR, ASS.,PHOTOC. Fr. -1200.00 -1500.00 ACTIVITES SSNPP PICNIC, EXCURSIONS, CONF, COMPTAGE Fr. -1200.00 -1200.00 SSNPP INFO Fr. -800.00 -900.00 Fondation Marais Damphreux ristourne du don Aménat Fr. -900.00 TOTAL Fr. -5900.00 -5250.00 DIMINUTION DE FORTUNE Fr. -2000.00 -2550.00

7. Activités 2009 Fabien Klötzli passe en revue l’agenda des activités 2009 :

• 18 janvier : Recensement des oiseaux d’eau et des rapaces hivernants • 31 janvier : Assemblée générale à Beurnevésin • 14 mars : Nuit de la Chouette (avec le MJSN) • 4 avril : Sortie Batraciens à Damphreux • 25 avril : Journée des vergers hautes-tiges • 13 juin : Journée enfants • 23 juin : Sortie SSNPP au Creux-du-Van • Septembre : Conférence de Jacques Ioset (date reste à définir) • 13 septembre : Balade ornithologique en Ajoie • 4 octobre : Journée internationale de la migration • 10-11 octobre : Week-end brame du cerf en Valais

Sur proposition, d’autres sorties pourront bien entendu être ajoutées à ce programme. En 2009, le comité a également décidé de supprimer le traditionnel pique-nique qui n’a connu que très peu de succès ces dernières années.

8. Présidence 2009 Après 3 années de présidence, Michel Rebetez remet sa démission. Simon Lovis le remercie pour le travail accompli et lui remet un bon d’achat de la maison Spatz afin de parfaire son matériel de camping et de trekking. C’est Marie-Noëlle Lovis qui va reprendre la présidence de la SSNPP dès 2009. Tous les deux sont chaleureusement applaudis par l’assemblée.

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9. Comité : démissions – élections

Aucune démission n’est à signaler au comité. Par contre, Marie-Noëlle Lovis fait son retour au comité. Michel Rebetez demande à l’assistance si d’autres personnes seraient intéressées. En l’absence de réponse, le comité est réélu pour 2009. Il sera composé de : Marie-Noëlle Lovis (Présidente), Simon Lovis (Caissier), Fabien Klötzli (Secrétaire), Michel Rebetez, Christian Monnerat, David Balmer, Marcel Challet et Florence Noirat.

10. Nomination d’un vérificateur des comptes suppléant Pour 2009 : Jean-Paul Jolidon et Cédric Rebetez officieront comme vérificateurs des comptes. Jean-Pierre Egger est nommé suppléant par applaudissements.

11. Admissions – démissions – radiations En 2008, la SSNPP a enregistré une admission (Madame Micheline Clerc, présente lors de l’assemblée et chaleureusement applaudie), une démission et deux décès. Le fichier d’adresses se compose actuellement de 119 membres. Fabien Klötzli souligne cependant le manque de renouvellement des actifs.

12. Divers et imprévus Roland Corbat, président de la Société mycologique d’Ajoie (SMA) présente brièvement les activités 2008. 2 sorties ouvertes aux membres SSNPP furent organisées (à Coeuve et Bonfol) et ont connu un bon succès. Le public est souvent peu connaisseur et l’intérêt de base est gastronomique. Cependant, l’intérêt des membres est grandissant. Une expo sera peut-être déjà lancée en 2009 à Porrentruy. Micheline Clerc demande comment transmettre ses observations ornithologiques. Plusieurs solutions existent, notamment via le site internet www.ornitho.ch qui regroupe toutes les données suisses. Celles-ci seront ensuite transmises régionalement (notamment aux rédacteurs du bulletin le St-Martin pour le Jura). Joseph Chalverat transmet les salutations de Monsieur Alfred Brogli, nommé l’année dernière membre d’honneur de notre société. Monsieur Brogli a été très ému par cette nomination et remercie la SSNPP pour cet honneur. Plusieurs conférences seront organisées au Musée jurassien de sciences naturelles à Porrentruy durant l’année. Notamment le 20 mars sur le sanglier par Christian Heibeisen et le 4 avril sur la gestion des forêts du Kirghizstan par Jean-Pierre Sorg. La parole n’étant plus demandée, Michel Rebetez remercie encore une fois les membres présents et clôt cette assemblée 2009 à 19h15. S’en suit un délicieux et convivial repas puis une présentation de Michel Juillard avec de superbes images de notre faune et flore régionale.

Fabien KLÖTZLI Secrétaire SSNPP

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RAPPORT 2008 DU PRESIDENT

Mon dernier rapport de président : c’est toujours dur, dur ce sacré rapport ! Quelques souhaits après le beau succès de la conférence de Jérôme Gremaud, suivie de sa magnifique exposition au Musée jurassien des sciences naturelles, exposition généreusement prêtée par la Salamandre et qui fermera ses portes demain. L’exposition de la Société des sciences naturelles du Pays de Montbéliard, à Seloncourt, préparée avec la précieuse collaboration de Jo, Mano et Marcel Challet pour le groupe dessin, de Michel Juillard et Marcel Challet pour la présentation de photos et de Jean-Claude Bouvier pour la Société Jurassienne d’Emulation. Il me semble primordial de continuer les étroites collaborations avec le Musée et les sociétés sœurs afin que la SSNPP persiste de même que certaines activités ouvertes au tout public qui permettent de faire connaître nos activités. Mentionnons ici la nuit de la chouette, le petit matin de l’oiseau chanteur, la journée migration et celle réservée aux enfants, à l’initiative de Mano et Florence. Par ailleurs, il est désormais nécessaire de mettre sur pied une équipe de contrôle des nichoirs d’effraies et faucons crécerelles avec possibilité de baguage pour l’étude de la dynamique des populations de rapaces dans notre région, bien sûr avec le soutien de tous les membres de la société qui souhaitent participer régulièrement ou sporadiquement à ces activités. A vous les membres, il serait bon que vous fassiez part de propositions d’activités et de buts de randonnées telles que celles du 23 juin ou d’autres dates à définir, de sujets de conférence, voire de noms de conférenciers sans se sentir obligés d’organiser ces activités. Pour le futur, je remercie grandement tous les membres de la société, son comité et bien sûr son ou sa nouvelle président-e de tout mettre en œuvre pour qu’on puisse encore se balader ensemble dans la nature avec bonheur.

Michel REBETEZ Président 2008

Michel Rebetez : un président de terrain … (photo Philippe Bassin)

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RAPPORT 2008 DE LA SECTION ORNITHOLOGIQUE

13 janvier 2008 : Recensement des oiseaux d’eau et des rapaces hivernants Comme toujours un succès pour cette première activité hivernale de l’année avec une vingtaine de participants. Les résultats 2008 furent cependant bien faibles avec seulement 51 espèces observées. L’hiver 2007-2008 fut particulièrement froid et a probablement contraint bien des espèces à des mouvements régionaux. A retenir :

présence dans la moyenne pour les canards et oiseaux d’eau avec 315 Canards colverts, 26 Sarcelles d’hiver, 2 Fuligules milouins et 1 Harle bièvre.

22 Grandes Aigrettes recensées – un record. des effectifs particulièrement bas chez de nombreux rapaces (8 Buses variables, 1 Faucon crécerelle

et 8 Milans royaux). hiver difficile pour le Martin-pêcheur avec 2 oiseaux seulement (sur l’Allaine) et dans une moindre

mesure pour le Cincle plongeur avec 25 oiseaux. les passereaux bien absents de notre région ; notamment pour les Mésanges, Fringilles et Bruants. bien peu d’espèces « H » avec toutefois 21 Pigeons ramiers et 1 Bergeronnette grise.

Heureusement, la picroute de Michel Rebetez a remonté le moral des participants venus s’en délecter au stand de tir de Vendlincourt. Merci Michel. Hiver : Nettoyage et remplacement de nichoirs Au cours de l’hiver 2007-2008, 9 nouveaux nichoirs à Faucon crécerelle et 9 nichoirs à Effraie des clochers ont été posés en Ajoie. Là encore, un grand coup de chapeau à notre équipe de choc : Michel Rebetez et Simon Lovis. 15 mars 2008 : Nuit de la chouette SSNPP La dernière Nuit de la Chouette (en 2007) fut un tel succès que bon nombre de membres de notre société ne purent y participer faute de place. C’est pourquoi une Nuit de la chouette spéciale SSNPP a été organisée en 2008. Une dizaine de participants ont répondu à l’appel et ne furent pas déçus. Comme amuse-bouche, le plus grand rapace nocturne d’Europe – le Hibou grand-duc – est venu honorer les participants de sa présence et de son chant à Cornol. Ensuite, ce fut au tour d’un Hibou moyen-duc, d’une Chouette chevêche et d’une Chouette hulotte de se faire entendre près de Montignez. Encore 4 chanteurs de Chevêches à Boncourt et enfin la fidèle Effraie des clochers à Damphreux vinrent ponctuer cette soirée riche de 5 espèces de rapaces nocturnes. 27 avril 2008 : Petit matin de l’oiseau chanteur (PMOC) Action initiée par le Musée d’histoire naturelle de la Chaux-de-Fonds et la société romande d’ornithologique Nos Oiseaux, le Petit matin de l’oiseau chanteur avait lieu simultanément en une quinzaine de sites de Suisse romande et de France voisine. But : initier le grand public à la symphonie printanière des chants d’oiseaux. Pour l’Ajoie, la SSNPP était à l’organisation. Un réveil à l’aube pour 28 participants et 6 animateurs SSNPP venus arpenter les forêts des Côtaies (au-dessus des étangs de Damphreux). Au final, le chant de 34 espèces d’oiseaux – dont le rare Rossignol philomèle. Bref, un joli succès – rendez-vous en 2010 pour la prochaine édition.

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5 octobre 2008 : Journée migration Ce traditionnel rendez-vous automnal a pour but d’observer la migration des oiseaux sur des sites privilégiés. Cette année, le site de Montgremay au-dessus d’Asuel fut choisi et visité par 5 membres de la SSNPP. Le bilan de cette journée fut positif avec les observations de : 1 Autour des palombes, 8 Epeviers d’Europe, 97 Milans royaux, 65 Buses variables, 5 Faucons crécerelles, 1 Balbuzard pêcheur, 7 Grands Cormorans, 995 Pigeons ramiers, 31 Alouettes lulus et 1 Martinet à ventre blanc. 26 octobre 2008 : Journée ornithologique au Fanel et chablais de Cudrefin La réserve naturelle du Fanel est toujours particulièrement riche à la fin de l’automne car cette période marque la fin des migrateurs et l’arrivée des premiers hivernants. Ainsi, les 12 observateurs de la SSNPP purent observer les premières grandes troupes d’oiseaux d’eau (notamment les Fuligules mais surtout plus de 350 Oies cendrées), de nombreux Courlis cendrés, 4 Harles huppés, 7 Bécasseaux variables, 1 Pie-grièche grise et encore plusieurs Mésanges à moustaches. Observations intéressantes en 2008

Hivernage de la Bécassine sourde en plusieurs sites de la Vallée de Delémont et d’Ajoie Présence printanière puis estivale du Héron bihoreau à Lugnez, Damphreux et Bonfol Un Faucon kobez le 16 mai à Biaufond – à mettre en relation avec un afflux particulièrement soutenu de

cette espèce durant le printemps 2008 dans toute la Suisse. 2 observations de Hérons gardeboeufs (à Buix le 14 août et Porrentruy le 5 octobre) Nombreuses observations de Cigognes blanches en migration automnale (notamment des groupes

importants de 26 ind. le 20 août à Delémont, 32 le 21 août aux Sommêtres, 60 le 1er septembre à Porrentruy et encore 23 le 14 septembre à Coeuve)

11 observations de Balbluzard pêcheur sur les crêtes jurassiennes Des effectifs exceptionnels de Pigeons ramiers de passage aux Sommêtres (Le Noirmont) avec un total

pharaonique de 25'757 oiseaux comptabilités le 8 octobre 1 Grue cendrée isolée le 25 octobre à Coeuve 2 Pluviers dorés en stationnement à Coeuve le 28 novembre – là aussi dans le contexte d’un important

passage automnal 1 Hibou des marais recueilli mourant le 6 novembre à Courgenay (cf SSNPP-Info N°29) Et enfin, une nouvelle invasion de Jaseurs boréaux en Suisse durant l’hiver 2008-2009 avec de

nombreuses données jurassiennes, notamment dans le jardin d’Anne-Marie Choulat, membre d’honneur de notre société.

Enfin, je termine par un nouvel épisode de notre feuilleton sur les Montoyes, site bien connu sur la commune de Boécourt, suivi quasi quotidiennement par Jean-Marie Gisiger.

Le Bihoreau gris en escale aux Montoyes le 23 juin 2008 (photo Jean-Marie Gisiger)

En 2008, 4 nouvelles espèces d’oiseaux furent observées sur ce site : le Rossignol philomèle, le Bihoreau gris, la Nette rousse et le Cygne chanteur (une famille), ce qui nous donne un total de 167 espèces à ce jour. Bravo Jean-Marie.

Merci encore à tous les participants des activités ornitho en 2008 et surtout à Simon Lovis et Michel Rebetez pour leur collaboration toujours très active.

Fabien KLÖTZLI

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FONDATION DES MARAIS DE DAMPHREUX

RAPPORT D’ACTIVITES 2008 ET PROGRAMME 2009 La Fondation des Marais de Damphreux (FMD) a connu une année 2008 riche en activités et en défis. Elle a dû se soumettre à de nombreuses démarches administratives pour faire valoir ses droits afin de réaliser ses projets. Les étangs des Coeudres, achetés en 2007, ont connu leurs premiers travaux de revitalisation. L’étape 1 est en voie d’achèvement, les digues de l’étang central (n° 2) et méridional (n° 6) sont pratiquement terminées. Les ouvrages de vidanges sont construits. Le permis de construire pour l’étape 2, digue de l’étang aval (n° 1) et étape 3, étangs septentrionaux (n° 3, n° 4 et n° 5) a été obtenu après la levée de l’opposition formulée par le Syndicat des améliorations foncières de Damphreux (SAF). Dans le marais «En Prâtchie», la première mare a été mise en eau durant l’hiver 2007-2008. La digue fonctionne très bien et le plan d’eau déploie ses premiers effets sur le marais. 1. Damphreux 1.1. Acquisition de terres Aucune parcelle n’a été achetée durant l’année 2008. 1.2. Zones tampon Le 28 novembre 2007, la décision de la Chambre administrative du Tribunal cantonal sur les zones tampon a été remise aux différentes parties. Les considérants donnent très largement raison à la FMD. Ainsi, selon ce jugement, les zones tampon devront correspondre aux délimitations proposées initialement par le Bureau «Natura », en décembre 2000 pour les secteurs de « En Prâtchie » et pour « Les Coeudres ». Le secteur de la « Fontaine au Roi » devra bénéficier d’une zone tampon renforcée et de trois bandes herbeuses de 20 mètres de large, à l’est du secteur des « Coeudres », devront être mises en place afin de favoriser la migration des batraciens. Le 13 novembre 2008, la Fondation a écrit à M. le Ministre Laurent Schaffter, pour lui faire part de son étonnement de n’avoir reçu ni information, ni décision sur ce dossier, près d’une année après la prise de position de la Chambre administrative. Le 2 décembre, M. Schaffter répondait à la FMD en donnant une première information sur l’état d’avancement du dossier. Le 22 décembre, la FMD s’est manifestée directement auprès du Service de l’Aménagement du Territoire (SAT). Elle a appris que deux démarches ont été entreprises en une année :

1) Des appréciations économiques ont été réalisées. Une première a été calculée par le Service de l’Economie rurale (ECR), sur la base des pertes de rendement subies par les agriculteurs en considérant la valeur vénale de leurs terrains. Une seconde a été évaluée en tenant compte des rendements et des différentes prestations obtenues par les agriculteurs en fonction de la législation en vigueur. Selon le responsable du SAT, il n’y a aucune différence notable entre ces deux modalités d’appréciations.

2) Un mandat a été donné par l'Office cantonal de l’Environnement (ENV) à un bureau d’ingénieurs pour la détermination des emplacements des couloirs à batraciens.

La FMD a également été informée que la procédure choisie par les trois partenaires étatiques (SAT, ECR et ENV) vise à négocier des contrats, avec chaque agriculteur concerné par les zones tampon, avant que la décision, exigée par l'arrêt de la Chambre administrative, ne soit rendue publique. Le délai prévu par le SAT, pour cette publication, est proche de la fin de l'été 2009. Dans ce contexte, ENV et ECR ont demandé si la FMD était d'accord d'envisager :

a) d’indemniser les agriculteurs concernés ; b) d’acheter des terrains situés dans les zones tampon.

Ces deux questions seront traitées prochainement par la FMD.

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1.3. Concept de guidage des visiteurs. En août 2007, un mandat pour réaliser un concept de guidage des futurs visiteurs des sites des « Coeudres » et de « En Prâtchie » a été donné au bureau l’Aubépine, au Noirmont. Un premier projet a été présenté par Geneviève Méry, lors du conseil de la FMD de janvier 2008. Ce concept de guidage doit permettre de répondre à la curiosité des visiteurs, tout en évitant une pression trop forte sur la biodiversité locale. En considérant plusieurs niveaux d’approche, il propose aux piétons ou aux conducteurs arrivant sur place :

a) une information sur le site précisant ses valeurs et sa sensibilité ; b) une ligne de conduite à respecter ; c) des lieux de parcage conseillés (en priorité dans le village ou vers les grandes buttes

d’observations) ; d) un parcours de visite à pied, avec vue globale sur les étangs et le marais ainsi que des possibilités

d’observations plus rapprochées, pour les ornithologues ou les photographes. L’avantage d’un tel concept est qu’il donne la priorité à la tranquillité du site. Il nécessite peu de suivi, étant donné que les visiteurs sont guidés et informés tout au long du parcours. Le concept a bien été accueilli par les membres du Conseil de fondation. Différentes options ont été discutées avec la personne mandatée ; des remarques ont été faites et des réticences formulées. Il faudra installer des postes d’observations bien choisis en fonction de la lumière (soleil dans le dos des observateurs). La circulation motorisée doit être intégrée au concept. Il a été décidé de poursuivre la réflexion d’ici à la fin 2010. Pour évaluer correctement les coûts de ce concept, le devis initial sera affiné à la lumière d’investigations détaillées concernant les aménagements à réaliser. Une fois complété, le dossier sera envoyé à nos partenaires financiers, afin qu’ils puissent nous aider à le concrétiser. 1.4. Taux de nitrate dans l’eau À quatre reprises, des échantillons d’eau ont été prélevés à différents endroits (sources, étangs, ruisseaux, etc) des communes de Coeuve et de Damphreux. Ils ont été analysés par le Laboratoire cantonal. Plusieurs résultats montrent des dépassements du seuil de concentration de nitrates autorisé dans l’eau (25 mg/l). Une étude détaillée de ces résultats sera réalisée et publiée durant l’année 2009. . 1.5. Relations avec les agriculteurs Les différentes décisions administratives et judiciaires, favorables à la FMD, n’ont pas amélioré nos relations avec les agriculteurs cultivant dans les bassins versants des « Coeudres » et de « En Prâtchie ». Des pratiques agricoles inadaptées au site provoquent une érosion des sols, une sédimentation des argiles dans les points bas et l’eutrophisation des marais et des étangs. Elles sont préoccupantes pour l’évolution de la diversité botanique du marais et de la santé biologique des étangs. La FMD étudie actuellement la possibilité d'améliorer le « statut de partenaire » des agriculteurs, en modifiant la teneur et le montant des baux. 1.6. Marais de « En Prâtchie » 1.6.1. Permis complémentaire pour les digues. En janvier 2007, une première digue a été aménagée. Elle comporte un noyau en béton maigre, rendu nécessaire par la présence de Rats musqués, Ondatra zibethicus, dans le secteur. La pose de ce muret intérieur a été contestée par le SAF. En novembre 2007, ce dernier a déposé plainte contre la FMD auprès du Conseil communal de Damphreux. En janvier 2008, la commune de Damphreux a sollicité la FMD, afin qu’elle dépose une demande de permis complémentaire. La FMD, au nom de sa bonne foi et de l’évidence d’une telle pratique, a refusé. Néanmoins, elle a remis un plan de détails de la digue à l’administration communale, qui a publié, seule et sans en informer la FMD, la demande complémentaire. Cette dernière a paru dans le Journal Officiel du 27 février 2008. Dans la foulée, deux oppositions ont été adressées à l’Autorité communale. L’une émanait du SAF et l’autre d’une propriétaire riveraine. Une séance de conciliation a été convoquée le 12 juin 2008. Elle s’est tenue en

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présence des opposants. La FMD a expliqué, une fois de plus, la nécessité qu’il y avait à inclure un noyau en béton maigre dans la digue ; elle a réaffirmé sa bonne foi et elle a contesté au SAF, qui est une corporation de droit public, dont la FMD est membre, le droit d’avoir fait opposition. Le 26 juin 2008, la Section des Permis de Construire (SPC) du SAT a décidé d’accorder le permis complémentaire à la FMD. Reprenant les arguments émis par la FMD, la SPC a fortement mis en doute la qualité pour agir du SAF. Ce dernier n’a pas fait recours. 1.6.2. Inventaire floristique et cartographie phytosociologique du marais de « Prâtchie ». Le 26 février 2006, la FMD a mandaté l’Institut de botanique de l’Université de Neuchâtel (prof. Jean-Michel Gobat et son assistant M. Christophe Poupon) pour qu’il réalise une étude phytosociologique du marais de « En Prâtchie ». Le rapport final de cette étude a été remis à la FMD en juin 2008. Il a été transmis immédiatement à nos partenaires dans ce dossier (Agroscope de Reckenholz, ECR, SAT, ENV, milieux agricoles par la Fondation rurale inter jurassienne (FRI) et Autorités communales). Une présentation et une discussion du rapport s’est déroulée le 22 décembre 2008 à St-Ursanne (ENV) en présence des auteurs et des services étatiques concernés. L’étude montre que le site présente un risque important d'évolution dramatique en ce qui concerne sa richesse botanique. Les importants apports azotés, venant des zones adjacentes cultivées intensivement, sont la principale cause de cette situation. L’étude montre toutefois que de réelles potentialités d’amélioration existent, si des décisions rapides et justes sont prises dans les mois qui viennent. Parmi les mesures à prendre, l’étude préconise l’interdiction d’entreposer du fumier dans le bassin versant, l’amélioration des pratiques culturales en particulier celles provoquant l’érosion. Toute l’étude justifie la mise en place de zones tampon cohérentes, dans la perspective de la restauration d’une mosaïque variée de groupements végétaux humides de bas-marais de plaine, qui deviennent très rares en Suisse.

Larve d’Anisoptère (dessin Joseph Chalverat)

1.6.3. GR 14 La question de l’aménagement du chemin GR 14, ainsi que le drainage latéral qu’il occasionne, réduisant ainsi l’alimentation en eaux du marais de « En Prâtchie », reste en suspens. Étant donné la décision du Juge d’aménager des zones tampon au nord du chemin, il est possible que de nouvelles solutions soient proposées au SAF. Différentes options de tracés ont été discutées au sein du Conseil de la FMD lors de la réunion d’août 2008. L’option privilégiée est de permettre l’accès aux champs d’une part par le chemin partant de la future butte d’observation et menant au fond du vallon, ceci pour desservir les parcelles situées au nord-est, et d’autre part, en créant une amorce de GR 14, uniquement destinée à desservir les parcelles situées au nord-ouest. Une condition pour la réalisation d’une telle solution serait l’achat ou l’échange par la FMD de la parcelle « Klötzli ». 1.6.4. Création d’un seconde mare L’implantation d’une deuxième digue, nécessaire à la réalisation d’une seconde mare, a été discutée avec le bureau « Biotec ». Sa construction devrait se réaliser d’ici à 2010. Cette digue devrait permettre la constitution d’une mare continuellement en eau à « En Prâtchie ».

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1.7. Etang des «Coeudres» 1.7.1. Étape 1 : étang n° 2 (central) et étang n° 6 (amont-méridional) a) Génie végétal : abattage, débroussaillement et dessouchage : L'entreprise « Aménat » a commencé le débroussaillage le mardi 15 janvier 2008. Les branches et les troncs ont été mis en tas, en bordure de la piste de chantier (près de l'extrémité sud-ouest du cordon boisé maintenu). Ils ont été déchiquetés et mis à disposition de l’entreprise « Thermobois ». Le dessouchage a été réalisé à la pelle mécanique. Une petite partie des souches a été laissée sur place et répartie en tas dans le cordon boisé maintenu au bord de l'étang n° 6. Une autre partie des souches a été déchiquetée. Le solde, impropre au déchiquetage, a été mis en décharge. En raison d’une activité biologique importante dans et autour des étangs (amphibiens, oiseaux, végétations), les travaux ont été suspendus à mi-mars. Ils ont repris à mi-octobre, après la fin de la reproduction de la Souris des moissons, Micromys minutus, par un nettoyage des repousses dans les étangs asséchés. b) Génie civil Grâce à l’intervention de ENV, la FMD a bénéficié gratuitement d’une quantité de 2’000 m3 de marnes à opalines, provenant du Laboratoire du Mont Terri. Cette marne nous a permis de renforcer les deux digues des « Coeudres » et d’envisager de faire de même avec la seconde digue de « En Prâchie ». La FMD a dû toutefois payer les frais de chargement et de transport de ces marnes ainsi que des frais supplémentaires d’entreposage à la Combe Vatelin, nécessités par le refus du SAF de lever, sur ce point, leur opposition à notre demande de permis des étapes 2 et 3. En effet, les marnes à opalines devaient être débarrassées de St -Ursanne avant la fin septembre et l’opposition du SAF n’a été levée qu’un mois plus tard. Les travaux de génie civil proprement dits ont débuté mi-octobre par les opérations suivantes :

a) Les surfaces localisées sous le prolongement de la digue de l’étang n° 2, et celles situées dans la zone qui sera inondée, ont été décapées de manière à ce que l'on puisse réutiliser les mottes pour la végétalisation des futures digues et des futures prairies humides ;

b) La digue latérale de l'étang n° 2 a été partiellement démolie. Elle est abaissée sur toute sa longueur au niveau intermédiaire des eaux (niveau de juin à septembre) et 2-3 saignées, à un niveau inférieur, ont été creusées. Cette manière de procéder permet de réduire le volume des déblais. Les matériaux terrassés seront remblayés au pied de la digue de l’étang n° 2 ;

c) Les digues frontales existantes des étangs n° 2 et n° 6 ont été renforcées par l’adjonction, du côté amont, d’un revêtement de marnes à opalines. Côté aval, les digues ont été réalisées en pente douce (1/5), à l’aide des matériaux terreux provenant du fond des étangs ;

d) Un curage partiel des étangs n° 2 et n° 6, dans des zones peu sensibles, a été réalisé. e) La plus grande partie de la roselière a été conservée et la grande majorité des touradons de Carex

paniculata aussi. Face à des situations météorologiques adverses, les travaux ont dû être interrompus à trois reprises entre la mi-octobre et le 19 décembre 2008. La conception de l’ouvrage de vidange de l’étang n° 2 a été discutée lors du conseil de la FMD de novembre 2008. Une solution moins onéreuse de « moine » a été préférée à celle de « batardeau » qui aurait nécessité un investissement de l’ordre de CHF 40'000.00. c) Dépenses engagées pour l’achat des étangs et les travaux de revitalisation de l’étape 1, depuis 2006. Pour l’achat des étangs et la réalisation de l’étape 1, une somme de CHF 720’000.00 a été budgétée. Le coût des transports et les frais dus à l’entreposage intermédiaire, à la Combe Vatelin, des marnes à opaline, reviennent à environ CHF 45'000.00. Cette dernière somme n’a pas été budgétisée initialement. Dans l’état actuel du projet, une somme de CHF 627'272.85 a déjà été investie (tab. 1).

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Type de dépenses 2006 2007 2008 TOTAL Achat des étangs Frais de la fondation Recherche de fonds Concept visiteurs Études diverses Permis et frais de géomètre Bureau d’études et encadrement du travail (BIOTEC) Génie végétal (AMENAT + Gisiger) Génie civil (BASA) Total

40'000.00

173.00 5'300.00

45’473.00

244’914.00

2'613.90 5'800.00 3'200.00 2'000.00

7’912.30

61'981.60

328'421.80

1'700.00 3’485.20 6'100.00

3'317.80

1'343.90

26'673.85

84’156.35 126'600.95

253’378.05

286'614.00

6’272.10 17'200.00 3’200.00 5’317.80

9'256.20

88'655.45

84’156.35 126'600.95

627'272.85

Tableau 1. Récapitulatif des coûts de l’étape 1, de 2006 à 2008.

1.7.2. Etape 2 : étang 1 (aval) et Etape 3 : étangs n° 3, n° 4 et n° 5 (amont-septentrional)) a) Demande du permis de construire La demande de permis de construire pour les étapes 2 et 3 de la revitalisation des « Coeudres » a été envoyée à la commune de Damphreux, le 20 mai 2008. La demande de permis a été publiée dans le Journal Officiel du 11 juin 2008 et le délai pour les oppositions était le 11 juillet 2008. Le Syndicat des Améliorations Foncières de Damphreux (SAF) a fait opposition avec les arguments suivants :

a) Le SAF a le sentiment que la FMD bénéficie d’avantages et de dérogations de toutes sortes, alors que le SAF doit se soumettre à des exigences qui auront des répercussions financières importantes pour la collectivité ;

b) Le SAF n’admet pas que la FMD prenne des mesures contre les Rats musqués, en utilisant du béton maigre noyé dans les digues. Le SAF est incapable de présenter une quelconque alternative crédible ;

c) Le SAF conteste la nécessité du débroussaillement, donc de l’ouverture du milieu. La Section des Permis de Construire (SPC), en accord avec la commune et la FMD, n’a pas convoqué de séance de conciliation. Elle a statué directement et octroyé le permis de construire le 7 octobre 2008, sans aucune restriction. Les opposants n’ont pas fait recours tant la décision était évidente.

Crapaud commun (dessin de Joseph Chalverat)

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b) Budget des étapes 2 et 3 L’offre pour les étapes 2 (étang n° 1) et 3 (étangs n° 1, n° 3, n° 4 et n° 5) nous a été remise le 3 novembre 2008 par le bureau « BIOTEC » (tab. 2). Désignation

Détail

Montant de l’étape 2 (CHF)

Montant de l’étape 3

(CHF)

Total des étapes 2

et 3 (CHF) Etude BIOTEC Exécution, gestion et suivi des

travaux, séances de coordination

66'000.00

66'000.00 Frais 3 % 2’000.00 2'000.00 Rabais 10 % 6'800.00 6'800.00 Total BIOTEC 61'200.00 61'200.00 Travaux BASA (Génie civil) Ensemble des travaux 156'500.00 209'500.00 366'000.00 Travaux AMENAT (Génie végétal) Ensemble des travaux 41'000.00 31'000.00 72'000.00 Rabais 5% 10'000.00 11'000.00 21'000.00 Escompte à 30 jours 2% 3’800.00 4’500.00 8'300.00 Total des travaux 183'200.00 223'500.00 406'700.00 Total des études et des travaux 467'900.00 467’900.00 TVA 7,6 % 35'600.00 35'600.00 Coût total net 503‘500.00 503'500.00

Tableau 2. Devis des étapes 2 et 3, établi par le bureau «BIOTEC ». Etat au 3.11.2008

Principales remarques :

a) L’aménagement d’une plateforme pour oiseaux n’a pas été intégré à l’offre (CHF 40'000.00) ; b) La définition d’un plan de gestion est intégrée au budget phase 1 (CHF 13'000.00).

L’offre a été discutée et acceptée, avec des changements mineurs, par le Conseil de la FMD, le 9 novembre 2008. 1.7.3. Vidange de l’étang n° 1 L’étang aval (n° 1) a été vidangé le 25 octobre 2008 par la famille Frund, aidée par des membres de la Société des sciences naturelles du pays de Porrentruy (SSNPP) et de la FMD. Il restera à sec jusqu’au début des travaux de l’étape 2 (automne 2009). 1.7.4. Travail de maturité Florent Goetsch et Jérémy Berret, étudiants au Lycée cantonal de Porrentruy, ont effectué leur Travail de maturité sur la Souris des moissons, sous la responsabilité de Michel Juillard (professeur responsable) et de Michel Blant (expert). Sur le site des « Coeudres », Florent a découvert 57 nids de Rat des moissons sur 0,2 km2 de marais. Il s’agit de la plus importante population décrite en Suisse à ce jour. Quant à Jérémy, il a étudié le rongeur en captivité . Il a réalisé des observations très intéressantes sur les comportements de cet animal, notamment sur la construction et l’occupation de nids naturels, mais aussi sur l’acceptation de nids artificiels, constitués par des balles de tennis, percées et remplies de foin. Les résultats de ces deux travaux scientifiques vont permettre à la FMD de mieux gérer le complexe des étangs de Damphreux, afin de créer des conditions optimales au maintien de la population locale de Micromys minutus.

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1.7.5. Observations diverses Les 24 et 28 mai 2008, un Héron bihoreau, Nycticorax nycticorax, a séjourné sur le site des « Coeudres ». Une Grande aigrette, Egretta alba, est également notée ainsi qu'un Tarier pâtre mâle, Saxicola torquata, et les chants de Rousseroles verderoles, Acrocephalus palustris, effarvates, Acrocephalus scirpaceus, et d'un Rossignol philomèle, Luscinia megarhynchos. Le Busard Saint-Martin, Circus cyaneus, est régulièrement observé en hivernage, notamment le 3 décembre 2008. Plusieurs Cailles des blés, Coturnix coturnix, chantent le 14 juin aux « Coeudres » et « En Prâtchie ». Le même jour, au dernier endroit, un couple de Faucons hobereaux, Falco subbuteo, parade au dessus de la forêt des Côtaies, située à l'est. Dans le même secteur, un Putois, Mustela putorius, traverse le chemin et s'enfonce dans la forêt le 26 novembre 2008. Un couple de Pies-grièches écorcheurs, Lanius collurio, est régulièrement noté près des étangs et les 29 et 30 octobre, une Pie-grièche grise, Lanius excubitor, est observée au même endroit.

Pie-grièche écorcheur femelle, Buix, juillet 2008 (photo Fabien Klötzli)

Aux « Coeudres », trois Orchis à larges feuilles, Dactylorhiza fistulosa, ont été découverts au nord de la digue de l’étang n° 1 et 10 autres pieds en amont, au nord de l'étang n° 5. 1.7.6. Publication À la demande du caissier et du rédacteur de la Société romande pour l’étude et la protection des oiseaux «Nos Oiseaux», Michel Juillard a publié un article sur la revitalisation des étangs dans la revue « Nos Oiseaux » de décembre 2008. Cet article avait pour but d’informer les membres de « Nos Oiseaux » qui ont versé une contribution pour le projet de la FMD. 1.8. Batraciens L’hiver 2007-2008, particulièrement clément, a favorisé une migration précoce des batraciens. Les 19 et 20 février, des barrières ont été à nouveau placées à l’ouest de la route, Cette année, pour la première fois, c’est le Service des Ponts et Chaussées (PCH) qui a organisé l’opération. Les relevés et les comptages ont été réalisés par M. Edouard Roth, avec l'aide de M. Michel Friedli et de divers bénévoles de la SPA Jura. Les barrages ont été démontés le 5 avril 2008. 2973 amphibiens ont été répertoriés (2165 Crapauds communs, 674 Grenouilles rousses et plusieurs Tritons alpestres et palmés, aucune Rainette verte n’a été capturée cette année). Le total de 2973 est légèrement inférieur à celui des années précédentes. « En Prâtchie », la nouvelle mare de la FMD s'est révélée très attractive pour les Amphibiens et notamment pour les Rainettes vertes, où une quinzaine d’individus coassaient en mai (SSNPP-info 2008). Plusieurs chanteurs égayaient également les étangs des « Coeudres » et ceux des «Queues-de-chat », à Bonfol. En revanche, le site de Coeuve (mare de la FMD) a été déserté en 2008 par cette espèce. 1.9. Cigogne blanche Des travaux ont été réalisés sur le toit de l’Eglise de Damphreux (barrières pour récupérer les branches qui tombent du nid). Ils ont été payés par la FMD. Sur la plate-forme du toit de l’Eglise de Damphreux, le couple habituel a de nouveau niché en 2008. Quatre œufs ont été pondus et trois cigogneaux sont nés. Les

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cigogneaux ont été bagués en juin. Le 10 juillet, un des jeunes a glissé et s’est coincé une patte sous une des barrières installées sur le toit. Malgré une intervention rapide des pompiers, le cigogneau a dû être euthanasié. 2. Coeuve La FMD a acquis trois parcelles sur cette commune (env. 6'000 m2), en aval et en amont de l’étang, propriété de M. Maurice Bernard. L’intention de la FMD est d’une part de laisser ces parcelles en prairie non fumée et d’autre part d’y creuser des mares pour la reproduction des batraciens. 3. Bonfol, étangs des « Queues de Chats » La végétation riveraine se développe rapidement. Pour maintenir un milieu ouvert, le 10 janvier et le 6 décembre 2008, deux journées d’entretien ont été organisées avec quelques candidats chasseurs. Victor Egger s’est occupé de l’encadrement pour la FMD. Aux « Queues de Chats » également, les digues sont minées par les Rats musqués. La digue inférieure et certaines parties des digues latérales mériteraient une réfection totale et l’intégration d’un noyau en béton maigre. 4. Conseil de Fondation Le Conseil de fondation s’est réuni à cinq reprises en 2008. Le 7 juillet, après 15 ans de présence, Bernard Jacquat, qui représentait le canton du Jura, a pris sa retraite et quitté le conseil de Fondation. Son remplacement sera décidé au début 2009, à la fin du processus de réorganisation de ENV. Le même jour, Richard Patthey , qui a aussi pris sa retraite, a quitté le conseil de la FMD, lui aussi après 15 ans de présence. Il représentait la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FSPAP). Il sera remplacé par Roman Hapka, responsable romand de ladite fondation. Une œuvre d’art de M. Joseph Chalverat a été remise aux deux démissionnaires par le président avec tous les remerciements d’usage pour le travail qu’ils ont accompli au sein de la FMD. Le 9 décembre 2008, le Conseil communal de Damphreux a informé la FMD que la commune mixte de Damphreux souhaitait se retirer du conseil de Fondation, à fin 2009, suite aux tensions générées par les différentes procédures qui ont été engagées :

a) la décision favorable à la FMD du Tribunal cantonal au sujet des zones tampons; b) le rejet par la SPC des oppositions sans fondement du SAF contre des mesures de bon sens

proposées par la FMD pour préserver les digues contre l'action des Rats musqués. c) le retard pris dans la construction des chemins du remaniement parcellaire, suite à l’opposition de la

FMD à l’encontre du GR 14, dans le marais de « En Prâtchie » ; d) le refus de la FMD de payer des frais non justifiés, facturés illicitement par la commune de

Damphreux ;

Ces procédures ont créé un climat détestable. Cette situation regrettable est la conséquence des mauvaises décisions prises et d’informations incomplètes, voire erronées, données lors du processus du remaniement parcellaire par ECR, le SAT et la Commission d’estimation des terres. Les exigences environnementales n’ont pas été prises en considération dans ces dossiers et la FMD a dû intervenir pour faire respecter les lois. Le Conseil de la FMD a pris acte de la démission de la commune de Damphreux. Un cadeau sera remis par le président à Mme le maire, Annette Henzelin, pour la remercier de son activité au sein de la FMD durant huit ans. Les comptes 2007 de la FMD ont été vérifiés, pour la première fois, par MM. Jean-Marie Gisiger et Paul Monnerat, conformément au nouveau droit régissant les fondations. Ils ont été apurés par le canton, mais la FMD, suite à une nouvelle décision administrative fédérale, ne pourra plus faire contrôler ses comptes par des personnes non agréées. Il faudra donc, à l’avenir, confier la vérification de la comptabilité à une fiduciaire.

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5. Programme 2009 5.1. Etang des Coeudres 5.1.1 Etape 1 Fin de la réfection des digues des étangs n° 2 et n° 6 : jusqu’à fin février 2009. Aménagement d’un bassin filtrant au sud de l’étang n° 6. 5.1.2. Etape 2 et 3 : Débroussaillement des étangs 1, 3, 4 et 5 (automne 2009) et réfection des digues des étang 1, 3, 4 et 5 (hiver 2009-2010). 5.1.3. Concept visiteur : Discussion au sein du conseil de la Fondation (automne 2009). Présentation du concept au canton et à la commune de Damphreux (hiver 2009-2010). Recherche de fonds pour cet objet (printemps 2010). 5.1.4. Plan de gestion : Première version d’un plan de gestion (hiver 2009-2010) et discussion sur la professionnalisation de la gestion des étangs. Relation avec les agriculteurs : dénonciation des baux (printemps 2009), recherche d'un locataire pour les parcelles de Lugnez et signature des nouveaux baux (automne 2010). Information à la population de Damphreux (à définir). 5.2. Marais de « En Prâtchie » 5.2.1. Digue : Construction de la seconde digue : Hiver 2009-2010 5.2.2. Plan de gestion : Première version d’un plan de gestion : hiver 2009-2010 et discussion sur la professionnalisation de la gestion des marais.

Jean-Pierre EGGER Président de la FMD

Buse variable recueillie blessée le 3 octobre

2009 (photo Fabien Klötzli)

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AMPHIBIENS EN AJOIE, 2009

Depuis 2001, en Ajoie, de gros efforts sont entrepris chaque printemps pour sauvegarder les Amphibiens. La SSNPP et la Fondation des marais de Damphreux (FMD) puis les Ponts et chaussées (PCH) ont installé des barrages de sauvegarde près des routes. Suite à la construction de l'A16, plusieurs aménagements en faveur des Amphibiens ont été réalisés notamment à l'ouest de Porrentruy, dans le secteur de l'étang Corbat. Vu les menaces qui pèsent sur certaines espèces, le suivi des populations et des migrations de Batraciens mérite une attention particulière. Un petit bilan 2009, avec des observations personnelles et les totaux des captures aux barrages, ne manqueront sans doute pas d'intéresser les acteurs bénévoles de la SSNPP qui ont déjà beaucoup « mouillé leur chemise » dans des actions de sauvegarde. La fin de l'hiver 2009 se caractérise par des températures basses et un enneigement prolongé. Dans la partie est de l'Ajoie, la migration des Batraciens commence surtout début mars, donc, plus tard qu'en 2008. De la neige revient par intermittence, surtout du 6 au 10 mars. Quelques observations particulières sur 3 espèces suivies au printemps Grenouilles rousses Les nuits du 1er au 5 mars, un début de migration est noté à Cornol et à Damphreux. Une deuxième vague s'observe à mi-mars suivie par la dernière à la fin du mois. Le 14 mars, bien que plusieurs centaines de Grenouilles rousses ont déjà effectué leur migration prénuptiale, je n'observe aucune ponte aux étangs de Damphreux. Le 18 mars une visite de 2 petits étangs de compensation du remaniement de Buix, situés à la limite avec la commune de Montignez, me permet d'observer 4 pontes fraîches. Malheureusement des terres ouvertes sont juste en amont et un canal entraîne d'importantes quantités de terre arable érodée dans l'étang du haut qui est déjà en partie comblé. Je dénombre une cinquantaine de pontes dans les étangs proches de l'Allaine, au nord de Courtemaîche. Le 22 mars, 60 pontes de Grenouilles rousses sont notées dans l'étang de compensation A16 de Mavalau à l'est de Bressaucourt. Malheureusement, ici aussi, l'érosion très forte d'une terre ouverte située juste en amont a en partie comblé le plan d'eau (Illustration 1).

Illustration 1: Mare à Amphibiens de Mavalau en partie comblée par de la terre arable venant d'un champ cultivé en amont,16.05.09 (photo Philippe Bassin)

À Porrentruy, dans l'étang de l'Oiselier, j'observe environ 20 pontes dans une eau claire. Le 28 mars, aux Coeudres à Damphreux, une centaine de pontes sont comptées dans l'étang 6, la même quantité est évaluée dans l'étang FMD. Des gouilles dans l'étang 2, en travaux et donc asséché, abritent aussi plusieurs pontes. Environ 600 sont dénombrées dans l'étang SAF des Métchîles et environ 50 sont visibles dans le canal mais étonnamment aucune dans la mare FMD située dans ce secteur.

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À Coeuve, aux Méchières, du fumier souille la gouille de la parcelle FMD au sud de l'étang « Bernard ». Je n'observe aucune ponte dans le grand étang gorgé d'algues mais environ 200 dans l'étang FMD. L'eau d'alimentation venant de la Fontaine de Beurnevésin est trop riche en nitrates (30 mg/l) et probablement en d'autres substances phytosanitaires. Le 29 avril aucun têtard n'est visible. Le fond de l'étang est occupé par des dépôts vaseux putrides qui dégagent des bulles de gaz. Ce site d'importance nationale devient impropre à la reproduction des Amphibiens en raison de l'eutrophisation ou de la présence de substances toxiques. Heureusement, en Pratchie, aux Métchîles et aux Coeudres à Damphreux, cela se passe mieux et de très nombreux têtards de Grenouilles rousses et de Crapauds communs sont observés dans les étangs 2, 3, 4 et 6 mais aucun dans le 5 envahi par les algues. Rainettes vertes Le 28 mars, un mâle est capturé à Damphreux au niveau du barrage de Jonchière. Le 24 avril, Thérèse Egger entend une dizaine de mâles chanteurs aux Queues-de-Chats à Bonfol. À Damphreux, de nombreux mâles chanteurs animent les nuits du mois de mai : environ 15 individus en Pratchie et une bonne vingtaine aux Coeudres (Illustration 2). Un seul est entendu à Coeuve.

Illustration 2: Un mâle de Rainette verte coasse aux Coeudres à Damphreux, 25.05.09 (photo Philippe Bassin)

Crapauds accoucheurs Un mâle chanteur est noté aux Queues-de-Chats à Bonfol, le 24 avril, par Thérèse Egger. Fabien Kloetzli observe un mâle avec les oeufs sur le dos dans les galets du bassin de décantation de Mormont. Un autre est observé à Porrentruy, dans le secteur « étang Corbat » (comm. pers. Gilles Butikofer). En dehors de l'Ajoie, notons que plusieurs mâles chanteurs sont entendus et vus en juin à proximité de la ferme de la « Jacoterie », sur la commune de Bassecourt. Résultats des captures au niveau de barrages Barrages des Ponts et Chaussées (PCH) du canton du Jura (Roth, 2009) Afin de répondre à ses obligations légales (Obat), en particulier concernant les sites d'importance nationale de reproduction des Batraciens (Damphreux et Bure/Fahy), la République et canton du Jura, par l’intermédiaire du service des Ponts et chaussées a pris des mesures de protection sur différents sites dans le canton. Des barrières provisoires sont installées sur les sites où le trafic automobile est en conflit avec la migration des Amphibiens (Illustration 3).

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Sur les sites ajoulots, la mise en place des barrages a commencé le 24 février 2009 et le démontage s'est étalé jusqu'au 14 avril 2009 (Tab. 1).

Illustration 3: Edouard Roth et Michel Friedli présentent les captures à un public très intéressé, 28.03.09 (photo Philippe Bassin)

Pour la première fois, une zone de chantier de l’A16 à Boncourt (les Angles/ En Chésal) a été équipée (site 4). Le démontage d'un bassin provisoire de décantation au profit de la construction de deux nouveaux bassins de sécurité a offert des conditions idéales de pontes à de nombreux Batraciens. Afin de pouvoir poursuivre les travaux de génie civil, les individus présents, ainsi que les pontes ont été récupérés et déplacés. Des barrières mobiles ont été posées afin d'empêcher leur retour sur la zone de chantier (Tab. 1).

Déterminés Total oui non 1. Route cantonale de Cornol-Fregiécourt (Pré Raisin/ La Montoie) 1796 2. Route cantonale de Damphreux (La Jonchière) 2554 3. Route cantonale Bure-Fahy (En Nalé) 4331 4. Boncourt (Grand Combe), chantier A16 969 42 1011 Totaux 9650 9692

Tableau 1. Les 4 sites de barrages de sauvegarde des Ponts et Chaussées (PCH) en Ajoie et totaux d'individus capturés et relâchés (Roth, 2009)

Barrages tests de Biotec du secteur « étang Corbat » à Porrentruy (Bütikofer, 2009) Dans le cadre de l'évaluation de l'efficacité des mesures prises lors de la construction de l'A16, les barrages tests de Biotec du secteur « étang Corbat » permettent de capturer 13'681 Batraciens (comm. pers. Gilles Butikofer avec l'autorisation des PCH). Il ne s'agit pas cette année d'une opération de sauvegarde mais les barrières sont placées à proximité ou autour des étangs pour évaluer l'état des populations (Illustration 4).

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Illustration 4: Les barrières entourent une mare dans le secteur de l'étang Corbat à Porrentruy pour étudier l'efficacité des aménagements de compensation A16 sur les

populations d'Amphibiens, 26.03.09 (photo Philippe Bassin)

Les résultats par espèces, pour les 5 séries de barrages sont présentés, dans le tableau 2. Les chiffres 1 à 4 figurent dans le tableau 1 et le site 5 désigne les barrages du secteur de l'étang Corbat à Porrentruy (Tab.2). Espèces Site 1 Cornol Site 2 Damph Site 3 Bure Site 4 Boncourt Site 5 Corbat Totaux

Grenouille rousse 1473 616 1300 559 1450 5398Crapaud commun 228 1837 524 207 738 3534Grenouille verte 30 4 146 180Rainette verte 1 1Triton alpestre 68 43 2476 199 8770 11556Triton palmé 27 57 1 610 695Triton lobé 861 861Triton crêté 1106 1106

Totaux par site 1796 2554 4331 969 13681 23331 Tableau 2. Totaux des captures des différentes espèces d'Amphibiens, en Ajoie, dans les 5 sites avec des barrages au printemps 2009 (Roth et Bütikofer, 2009). Le tableau 2 montre qu'au total 23'331 Batraciens ont été capturés, déterminés et relâchés en 2009. Il faut ajouter les 42 individus piégés à Boncourt (site 4) et non déterminés (Tab.1) ce qui représente 23'373 Amphibiens. Cette somme élevée atteste d'un important travail de sauvegarde des PCH pour les sites 1 à 4 et d'étude par le bureau BIOTEC pour le site 5. Discussion Les résultats du tableau 2 sont d'une très grande importance pour le suivi des populations d'Amphibiens en Ajoie. Ils montrent que les opérations de sauvegarde sont indispensables dans les sites menacés par le trafic routier. Sans les barrages provisoires, de véritables hécatombes auraient lieu au printemps. La mise en place de barrières fixes et de « crapauducs » doit être envisagée. Ce projet est renforcé par l'efficacité des aménagements en faveur des Batraciens dans le secteur de l'étang Corbat à Porrentruy. Pour Damphreux (site 2), le total de 2554 est un peu plus faible que les années précédentes. En fait, ce sont les Crapauds communs qui présentent un effectif réduit. Il est difficile ici de trouver une explication valable à cette diminution. Des analyses plus précises apparaîtront dans les rapports d'Édouard Roth pour les PCH et de BIOTEC pour l'étude menée à l'étang Corbat à Porrentruy.

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Remerciements Je remercie les PCH et plus spécialement Édouard Roth pour la transmission des données des 4 premiers sites ainsi que tous les acteurs de ces opérations de sauvetage (bénévoles ou cantonniers) avec mes félicitations à Clément Gaigniat qui relève depuis 3 ans les barrages de Cornol. J'adresse également mes remerciements à Gilles Bütikofer pour les résultats de l'étude BIOTEC Bibliographie

Bütikofer Gilles et al., 2009 – 2010. Rapport du bureau BIOTEC sur les études mandatées par les PCH à l'étang Corbat à Porrentruy, à paraître.

Roth Édouard, 2009. Relevé des batraciens 2009, rapport final. RCJU, PCH Philippe BASSIN

Illustration 5: Un total impressionnant de 1106 Tritons crêtés capturés a été relevé aux alentours de l'étang Corbat, à Porrentruy, 28.03.09 (photo Philippe Bassin)

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WEEK-END A LA COMBE DE L’A, 10 au 11 octobre 2009

Participants: Catherine, Michel, Cédric Rebetez, Méline, Simon Lovis, Michel, Christoph Schneeberger, Ophélie Premand, Juliette, Pierre et Valentine Friedli, Marlyse, Philippe et Laure Bassin, Erika Demont, Christelle Baconat, Christoph Schroeder, Muriel Schüpbach, Florence Noirat.

Le 23 juin tombant cette année en semaine, le traditionnel week-end SSNPP est donc reporté cette année en automne, pendant le brame du cerf. Un groupe composé de 16 personnes s’aventure au cœur de l’Entremont dans le vallon idyllique de la Combe de l’A. Réputée pour sa géologie, cette réserve naturelle située entre 1'400 et 3'000 mètres d’altitude offre des milieux variés et surtout la forte présence, en cette saison, du Cerf élaphe. Arrivant le samedi matin vers 11h 30 au parking de Vichères, nous sommes chaleureusement accueillis par Simon. Quant au soleil, il n’est point de la partie. En revanche, la pluie ne nous a pas épargnés ! Simon nous redonne le sourire, en nous contant quelques anecdotes de la veille et les observations faites le soir précédent. Paysage dégagé avec des arbres clairsemés, la Combe de l’A présente l’habitat typique du Petit Coq de Bruyère. Que de magnifiques observations de vols de Tétras lyres au travers des fourrés faites par les familles Lovis et Rebetez ! Source : www.randonature.ch

En chemin, les observations de cerfs sont pour nos premières arrivées. A leur grand étonnement, Muriel et Erika se retrouvent nez à nez avec un cerf et ses trois biches. Selon leurs propos : « ce grand cervidé bramera ensuite à de nombreuses reprises. » C’est à la cabane que nous retrouvons l’équipe au grand complet en train de siroter un thé chaud bien mérité. Aux environs de 16 heures, nous décidons de quitter la douce chaleur de la cabane et d’affronter le froid. Nous nous scindons en deux groupes : le premier décide de parcourir les hauts et les environs de la cabane. Le deuxième groupe redescend en direction du Bisse pour tenter quelques observations de cerfs. Arrivés en bas de la combe, nous installons les télescopes, sortons les jumelles et scrutons la montagne en quête des cerfs. Nous voyons un aigle faire un passage dans le ciel, ainsi que des grands corbeaux, casse-noix mouchetés et faucons crécerelles. Puis la famille Bassin nous rejoint. Grâce à l’arrivée de ces derniers, nous voyons un magnifique mâle couché derrière des conifères, accompagné de quatre femelles difficilement visibles au premier coup d’oeil. Dans un couloir d’avalanche au-dessus de la clairière où sont localisés les cerfs, nous observons un groupe de chamois au pelage d’hiver qui se caractérise par des couleurs brunes très foncées à noires. A l’heure actuelle, la Combe de l’A est le paradis des cerfs, mais cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. D’après les récits de Robert Hainard, en raison des populations fortement affaiblies à la fin du XIXe siècle, deux Cerfs et trois biches des Carpathes ont été introduits en 1926 au Val Ferret par la société de chasse dans le but de recoloniser le Val d’Entremont. Les observations de cerfs se poursuivent jusqu’au crépuscule, par contre la petite Chevêchette est discrète et silencieuse. La remontée se fait de nuit, accompagnée par quelques brames rauques de cerfs, quoique timides, ce qui confirme à cette date la fin du rut.

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Le dimanche matin, après un copieux petit-déjeuner, le groupe se met en route pour rejoindre les petits lacs se trouvant au-dessus de la Vouasse. Après la pluie et la brume d’hier, place à une belle journée ensoleillée ! Les couleurs automnales sont, par ailleurs, magnifiques. Entre le bleu éclatant du ciel, le jaune orangé des prairies et le noir des montagnes, la Combe de l’A se dévoile dans toute sa splendeur. Un groupe monte plus rapidement alors que le deuxième marche au rythme des différentes observations de chamois, faucons, grands corbeaux et chocards. Nous observons, également, un bouquetin au sommet d’un rocher. Alertés par un cri d’étonnement émis par Catherine, nous voyons défiler sous nos yeux admiratifs, un tichodrome virevoltant à toute allure au milieu d’une falaise granitique. Aux jumelles, il est difficile de le suivre en vol et une fois, posé, il se confond parfaitement avec le gris de la paroi rocheuse. Les deux groupes se retrouvent pour la pause de midi où nous apercevons au loin deux aigles dominant la Gland et le Clocher de la Vouasse. Sur le chemin du retour, au milieu des terriers, deux dernières marmottes sont observées, juste avant leur entrée en hibernation. Cette excursion se conclut par une belle observation de Lagopède alpin faite, en solo, par Simon. Bibliographie : HAINARD R. 2001, Mammifères sauvages d’Europe, Delachaux et Niestlé SA Lausanne-Paris (p. 375) www.randonature.ch/sentiers-didactiques/valais/combe-de-l-a

Muriel SCHÜPBACH & Florence NOIRAT

Repos bien mérité pour les participants à l’excursion de la Combe de l’A ; 11 octobre 2009 (photo Muriel Schüpbach)

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BALADE ORNITHOLOGIQUE EN AJOIE

La bise souffle et rend ce matin du 13 septembre 2009 assez frisquet. Les chaleurs d’il y a quelques jours ne sont plus qu’un souvenir, alors que les signes de sécheresse sont bien présents : feuilles, sols et brindilles craquants sous les souliers, arbres d’ores et déjà jaunissants, prairies couleur paille. Claude et Laurane Surmont, Marcel Challet, Catherine et Michel Rebetez, Jean-Paul Jolidon, Jean-Pierre Egger, Sonia Eberhardt, Mano et Simon Lovis prennent part à cette sortie intitulée « Balade ornithologique en Ajoie » et qui se déroulera sur les sentiers des étangs de Bonfol. Il faut bien le dire, les retrouvailles sont l’occasion d’échanger les derniers potins, tout en approchant les étangs, sans respecter le silence pourtant nécessaire dans le terrain ! Qu’importe, ce sera une journée limicoles avec des observations plus que sympathiques : Un chevalier sylvain et un chevalier guignette nous donnent du fil à retordre et il faudra un peu de temps à nos spécialistes pour les différencier. Des sarcelles d’hiver, en plumage d’éclipse, barbotent en compagnie de canards colvert. Plusieurs hérons sont observés à divers endroits ainsi que des milans royaux. Le niveau des étangs est bas, de belles surfaces de berges sont dégagées et offrent un intéressant site d’escale aux limicoles. De nombreuses souches sont à l’air libre, donnant au site un petit air de mangrove. Deux petits gravelots, déjà en plumage d’hiver, se nourrissent sur un banc de sable. Sur un autre étang, deux chevaliers cul-blanc s’envolent en lançant leurs cris particuliers. Dans un décor de feuilles tombées, de plumes de mue de canards et de racines grises, nous observons une bécassine des marais fouissant énergiquement la boue. Son bec se plante dans l’eau boueuse, parfois même au-delà des yeux. Le spectacle est de toute beauté et nous ne nous lassons pas d’observer les écailles de plumes sur son dos, la longueur étonnante du bec, le mimétisme de cet oiseau magnifique. De plus, son reflet dans l’eau est parfait, rendant l’observation d’autant plus belle. Des bergeronnettes des ruisseaux s’égayent alors que retentissent les chants de pics et de grimpereaux. C’est sur une terrasse accueillante que nous mettons un terme à cette jolie balade ornithologique ajoulote. Mano LOVIS

Même pour les spécialistes, le guide est souvent nécessaire pour identifier les différentes espèces de limicoles(photo Claude Surmont)

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EXCURSION DU 31 OCTOBRE 2009

ETUDE DES SOLS SOUS LA CONDUITE DE MICHEL FRIEDLI Participants : Laure et Philippe Bassin, Marcel Challet, Sonia Eberhardt, Simon Lovis, François Marmy

Illustration 6: Non, il n'y a pas de pétrole ici mais des découvertes intéressantes à faire, sur la structure du sol, en maniant habilement la tarière (photo Philippe Bassin)

Accompagné par des conditions météorologiques très agréables pour la saison, un petit groupe très motivé suit avec attention les explications et les démonstrations de notre expert et guide, Michel Friedli (Illustrations 1 et 2). Notre modèle est la taupe...notre but de la matinée est de prospecter certains sols agricoles de la partie nord-est de l'Ajoie où dominent les sols bruns sur silt ou sur argile très différents des sols sur dalles calcaires ou rendzine de Haute-Ajoie par exemple. Rappelons qu'un sol est défini par différents horizons. L'horizon A se trouve immédiatement sous la surface, il est brun ou brun-noir, car riche en matières organiques (« terre-végétale »). Il est le siège d'une intense activité biologique avec notamment beaucoup de vers de terre. L'horizon B se trouve en-dessous, il contient peu de matières organiques et beaucoup plus de matières minérales que l'horizon A . Il présente ainsi une teinte plus claire. L'horizon C est constitué par la roche-mère : dalle calcaire, argile, silt ou sable en Ajoie. Une particularité de l'Ajoie, commune au Sundgau voisin, mais très différente de la situation au sud du Mont Terri, provient du placage de très fins "sables" ou loess déposés par la bise, durant les périodes interglaciaires. La dernière débute il y a environ 12'000 ans, l'avant-dernière s'écoule de moins 30'000 à moins 18'000 ans. Ce matériau de loess arraché aux dépôts glaciaires du grand glacier du Rhin en dégel, est d'une maille sédimentologique plus fine que le sable. En géologie et en pédologie, on appelle silt les grains minéraux dont la taille est intermédiaire entre les argiles (particules très fines) et les sables (particules plus grossières). La dimension des particules des silts varie entre environ 2 et 50 micromètres, pour le triangle européen des textures. Pour le pédologue, le terme de silts caractérise donc aussi les dépôts éoliens de loess, une formation sédimentaire, qu'il s'attend à retrouver en situation de bas de cuvette, comme pour les dépôts alluviaux. Ils ont un intérêt majeur dans la fertilité des sols, et donc pour leur exploitation agricole, en Alsace comme en Ajoie ou pour une grande part du "grain belt" de la grande plaine nord-américaine.

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Le premier arrêt a lieu à l'est d'Alle, dans la plaine entre l'Erveratte et l'Allaine, à la Fenatte. Deux carottages à la tarière dans une prairie intensive nous montrent un sol typique de plaine alluviale avec des limons et des argiles à égalité, environ 40% de chaque dans l'horizon A. La teneur en argiles, plus ou moins imperméables, augmente avec la profondeur (horizon B). Des oxydes de fer sont décelés, et des traces de calcaire dès 40 cm, plus marquées sur un très léger mamelon où l'argile calcaire affleure le fond de labour. Un rédoxysol décarbonaté, qui donne en langage référentiel helvétique sol brun décarbonaté sur gley. Une deuxième prospection s'effectue au nord de Cornol dans un terrain proche du sommet d'une petite colline adjacente au Fâtre, les Bouteilleries (Illustrations 1 et 2). Le carottage nous montre en surface un sol pauvre en argile, car issu du silt. L'évolution des sols sur loess amène à une acidification et à la dissolution des argiles dans l'horizon de surface A. Les particules argileuses migrent dans un sous-horizon d'accumulation B où elles bouchent peu à peu les pores du sol. Les participantes et participants découvrent la délicate détermination de la présence de pellicules d'argiles lessivées à la surface des grumeaux de terre. Sur ces sols présentant une évolution naturelle vers le manque de perméabilité et le compactage à moyenne profondeur, les problèmes de tassement s'additionnent en raison des passages fréquents de machines trop lourdes notamment lors des semis et à la récolte. De plus, ces modifications conduisent à une érosion accélérée en surface, même sur une faible pente comme ici. Ces divers problèmes sont directement liés à l'exploitation agricole trop intensive, avec des cultures au fort impact sur les sols comme l'omniprésent maïs. Le spécialiste parle ici de luvisol acide compacté, profond à très profond - sol brun acide lessivé. À l'entrée ouest de Miécourt, aux Esserts, nous changeons complètement de sol avec un carottage dans un sol marécageux, inondé et asphyxiant (gley). En surface, l'horizon A nous montre un terrain tourbeux riche en matières organiques, mais pas encore de vraie formation de tourbe. Très vite la tarière arrive dans des argiles bleues toujours plus compactes (de la vraie matière à poterie). L'imperméabilité de ce substrat (roche-mère) explique la présence du marais, avec un niveau de nappe très stable proche de 30 cm de profondeur, un réductisol enrichi en matières organiques superficielles - gley réduit à anmoor.

Illustration 7: Un public attentif suit les explications du spécialiste, le monde souterrain n'est pas facile à appréhender (photo Philippe Bassin)

À l'est de Beurnevésin, sur les Varonnes, le carottage permet d'observer un sol brun intensivement exploité, sur des dépôts vosgiens riches en sable. Les sables grossiers silicatés typiques sont surtout perceptibles en profondeur, dès 25 cm. En-dessus, l'horizon A enrichi par les apports organiques agricoles, présente une couleur brune presque standard. Nous remarquons aussi des particules argileuses très collantes avec une teinte typique rouge-orangé. Même avec près de 40% de sables grossiers, très sensibles au test tactile, les argiles plus fines colmatent le profil et rendent ces terrains très peu perméables -soit très mouillés juste après les pluies, soit très secs après ressuyage - : vertisol sur sables argileux.

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Côté ouest de Boncourt, les Longines au sud de la « Queue au loup », le maniement de la tarière s'avère difficile, quelques participants restent bloqués. Nous constatons une fois de plus l'impact profond de la sécheresse ambiante de l'été indien 2009. Nous sommes dans un sol brun sur silt tout à fait typique. Il est situé à la pointe d'une langue de roche calcaire du Séquanien en sous-sol avec horizon B-C ocre, très friable et fin : brunisol faiblement luvique sur Séquanien -sol brun faiblement lessivé. L'excursion se termine dans le secteur de l'Oiselier au sud-ouest de Porrentruy sous le bois de Mavalau, et ici, plus besoin de tarière, les creusages liés à l'A16 ont mis à jour les oxydations (terre rouge) spectaculaires des horizons B et C (roche-mère) qui évoquent la latérite d'Afrique. La roche-mère est ici constituée par les conglomérats particuliers des gompholithes d'Ajoie qui se sont formés à une époque où notre continent se trouvait plus au sud et donc sous un climat beaucoup plus chaud en période interglaciaire, quasi sub-tropical. Nous découvrons un sol anthropogène sur argile fersiallitique, et cailloutis calcaires. Au final, cette matinée a permis de reconnaître les sols fertiles, au mélange optimal de matière organique et minérale, qui sont exploités intensivement dans la région. Les meilleurs sols sont aussi les plus sensibles à l'érosion par leur finesse texturale. Seul un travail peu intensif du lit de semis, qui conserve des mottes stables, ainsi qu'une couverture végétale en hiver peuvent durablement conserver leur fertilité. La présence d'horizons argileux qui freinent les racines des plantes et limitent l'accès aux réserves d'eau et de substances nutritives conduit à un deuxième problème à éviter pour les cultures ajoulotes : le compactage. Pour prévenir l'érosion des sols à l'avenir, il faudra réduire le tassement par un travail précautionneux, en conditions de ressuyage suffisant. Alors, avis aux intéressés, dans notre région, juste sous nos pieds, il est possible de découvrir un univers fascinant qui a une implication majeure dans les productions alimentaires, si indispensables aux milliards de « terriens ».

Philippe BASSIN et Michel FRIEDLI

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A LA DECOUVERTE DES CHAUVES-SOURIS

Grâce à Michel Blant, biologiste et spécialiste des chiroptères, nous avons eu le plaisir de découvrir, ce vendredi 14 août 2009, le monde fascinant des chauves-souris. C’est donc par une chaude soirée d’été que 17 Ssnppistes, dont 6 enfants, se sont retrouvés au bord de l’Allaine, près de Courchavon. Auparavant, Michel Blant avait procédé à la pose de 5 barrages de filets, le matériel identique utilisé pour capturer les oiseaux. Les pièges sont posés de préférence derrière un rideau de branchages, de façon à ce que les chauves-souris ne puissent pas les repérer grâce à leur système d’ultra-sons. Lors des différentes tournées aux filets, 12 animaux ont été capturés : Pipistrelle et Murin de Daubenton ainsi que vraisemblablement une Noctule, mais celle-ci s’est échappée, découpant prestement le filet à l’aide de ses dents impressionnantes. Chaque spécimen est pesé, contrôlé et sexé. Les enfants, très attentifs, ont suivi avec beaucoup d’intérêt et force commentaires les manipulations des chiroptères et apprécié la douceur du pelage de ces minuscules animaux. Par transparence, la forme des jointures des os formant la membrane, permet de définir si l’on a à faire à un adulte. En soufflant sur le ventre de l’animal, afin d’écarter les poils, il est possible de savoir s’il s’agit d’une femelle allaitante. Par une pression mesurée sur le bas-ventre on saura de suite s’il s’agit d’un mâle. A l’aide d’un détecteur d’ultra-sons, nous avons eu l’occasion d’entendre les différents cris émis par les chiroptères. Une façon également de déterminer les espèces sans forcément les capturer. Il était intéressant de rappeler les mœurs particulières des chauves-souris, propres à chaque espèce. Les femelles vivent en colonies de reproduction et d’élevage en été, alors que les mâles vivent isolés. Les nurseries sont des endroits privilégiés, elles obéissent à des critères de chaleur, de ventilation et d’humidité. Une femelle peut avoir 1 à 2 jeunes par année. Lors de l’hibernation, les chiroptères choisissent des lieux humides (grottes, caves) afin de se préserver du dessèchement. Ils ont besoin de lieux absolument tranquilles durant l’hiver pour pouvoir traverser la période critique de l’hibernation. Nos chauves-souris sont uniquement insectivores et certaines espèces sont migratrices. Les chauves-souris, comme les rapaces nocturnes, sont encore toujours porteuses de croyances d’un autre âge. Les efforts de sensibilisation et de vulgarisation des spécialistes portent leurs fruits dans nos régions et l’éducation des jeunes est sans doute la bonne façon de modifier le regard du grand public. Les chauves-souris n’ont pas encore livré tous les secrets de leur fonctionnement et elles réservent encore de belles découvertes aux scientifiques.

Pipistrelle commune, Courchavon, 14 août 2009 (photo Claude Surmont)

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Les deux espèces capturées lors de la sortie SSNPP du 14 août : La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) La plus petite (6 à 8 grammes) et la plus commune de nos chauves-souris est repérable autour des sources lumineuses, des bâtiments et des arbres. Elle effectue des volte-face et des plongeons rapides. Elle vit dans les greniers, caves, cavités murales, derrière les écorces, sous les tuiles, dans les arbres creux ou derrière les volets. Le Murin de Daubenton (Myotis Daubentonii) Cette espèce fréquente essentiellement les milieux humides (rivières, étangs, lacs) où elle chasse au-dessus de l’eau. Elle s’observe facilement dans le faisceau de la lampe au ras de l’eau. En été les femelles se regroupent sous les ponts ou dans les trous des arbres et, l’hiver, elle est l’hôte de cavités souterraines, mais elle semble également gîter dans les arbres creux, mais toujours à l’abri du gel. Mano LOVIS

SORTIE BATRACIENS : 4 AVRIL 2009

Notre sortie Batracien s’est déroulée le 4 avril au cours d’une belle soirée clémente. Ce début de mois d’avril connaît, en effet, un véritable réchauffement des températures, plus de 15°C mensurés en pleine journée. Le week-end précédent était particulièrement chaud et humide pour la saison, ce qui permit une bonne activité des amphibiens entre le 28 mars et le 5 avril. Les observations se sont faites autour des étangs des Coeudres à Damphreux. Trois groupes d’environ cinq personnes se sont formés afin d’affiner la recherche des Batraciens. L’avantage de ce site était, en cette période, l’absence de végétation qui était liée aux travaux de réaménagement des étangs (vidange, débroussaillage). Il était donc facile de repérer les Amphibiens en pleine migration. Durant cette soirée, des accouplements de Grenouilles rousses et Crapauds communs et de nombreuses pontes de ces deux espèces sont observés dans les différents étangs. Certains participants ont même remarqué une prédation des Tritons sur les œufs de Grenouilles rousses. Ce phénomène de « cannibalisme » qui est relativement courant, déconcerta, quelque peu, nos participants. Les Amphibiens capturés comptaient cinq contre neuf espèces qu’il

est possible de voir sur ce site de reproduction d’importance fédérale. Les espèces observées comprenaient des couples de Triton alpestre, Triton palmé, Grenouille rousse, Crapaud commun et sauf erreur, une Grenouille verte. Malheureusement, les Rainettes vertes n’étaient point au rendez-vous, elles sont entendues pour la première fois aux étangs des Coeudres le week-end suivant, soit le 10 avril.

Florence NOIRAT Beau succès pour cette soirée Batraciens, Damphreux, 4 avril 2009 (photo Philippe Bassin)

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CREUX-DU-VAN : 23 JUIN 2009

Que dire du Creux du Van ? Lieu mythique, où fut aperçu vers 1850 le dernier ours de Suisse, proclamé réserve naturelle le 14 juillet 1961. Le 23 juin est souvent synonyme d’un temps beau et chaud. Or, il n’en a rien été lors de cette sortie au Creux du Van pour la dizaine de participant-e-s. Partis de la Ferme Robert, nous rejoignons la Ferme du Soliat, toute proche de l’impressionnant cirque rocheux. Ces immenses parois calcaires de plus de 200 mètres de haut se déploient sur environ deux kilomètres et forment l’un des plus beaux paysages jurassiens. Tout au long de notre ascension, cette curiosité géologique, appelée « cirque », est observée sous toutes ses coutures. Oiseaux et mammifères se font discrets et rares. Selon des souvenirs brumeux, un bouquetin mâle accompagné de deux jeunes âgés de deux ans, sont visibles à l’œil nu en pleine zone forestière. Le Jo nous explique que ce ne sont pas les bosses qui indiquent l’âge, mais au contraire les étuis cornés qui correspondent à une année. Arrivés au sommet du cirque, la Gentiane de Koch Gentiana acaulis est observée, espèce vivant essentiellement sur les sols acides. Contrairement à sa vicariance, la Gentiane Clusis Gentiana clusii, est inféodée au sol calcaire. Cette dernière est la sœur jumelle de la Gentiane de Koch. Le milieu typique du Creux du Van est une pelouse calcaire sèche à seslérie Seslerion. Cette pelouse alpine liée aux conditions extrêmes (vent, neige et froid) est dominée par la seslérie bleuâtre Sesleria caerulea. Certaines espèces végétales ont marqués notre mémoire soit en raison de leur particularité ou de leur beauté, comme la Pulsatille des Alpes Pulsatilla alpina, le Lin des Alpes Linum alpinum, la Globulaire à feuilles en cœur Globularia cordifolia, l’Aster des Alpes Aster alipnus et la nigritelle noirâtre Nigritella nigra. Un vent violent et froid nous oblige à nous réfugier à l’intérieur pour déguster une bonne fondue revigorante. Encouragés par les coassements des Grands Corbeaux, nous reprenons le chemin du retour par le sentier des quatorze contours. Cette sortie se conclut par une magnifique observation d’un Faucon pèlerin sur son aire de nidification.

Mano LOVIS &

Florence NOIRAT

Le cirque du Creux-du-Van (photo Joseph Chalverat)

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JEUNE FAUCON PELERIN BLESSE A SAINT-URSANNE

Courant juillet 2009, en fin d’après-midi, nous recevons un appel téléphonique nous informant qu’un rapace, probablement un faucon pèlerin, se tient aux abords de la gare de Saint-Ursanne, au pied de la falaise, et semble avoir des difficultés pour voler.

Nous partons aussitôt à sa recherche, espérant qu’il ne s’agisse pas d’un adulte : 3 poussins ont été observés durant tout le printemps. Si l’un des adultes est blessé, incapable de chasser, la vie des jeunes serait alors en péril. Avec les informations imprécises reçues, il est d’autant plus difficile de rechercher un oiseau dans un univers tel que celui-ci : falaises, bâtiments, lignes électriques, forêts, buissons. Finalement, un groupe de personnes, terminant sa visite des installations souterraines des fours à chaux nous interpelle : c’est par le biais d’une dame de ce groupe que nous avons été informés. Selon leurs indications, le pèlerin n’est plus à l’endroit où ils l’ont observés quelques heures plus tôt. La couleur brune est caractéristique des jeunes faucons pèlerins ainsi que les

mouchetures verticales (photo Mano Lovis)

Nous poursuivons notre recherche, lorsque le train quitte la gare. A ce moment, le faucon dérangé par le convoi s’envole péniblement et tente de se poser sur le rebord d’une fenêtre d’un bâtiment tout proche : c’est un jeune mâle de la nichée et il est clair qu’il ne vole plus du tout correctement. Impossible pour lui de se nourrir ainsi, il faut le capturer. L’oiseau se déplace lourdement et se pose sur un mur de pierres ; avec beaucoup de douceur et sans aucune brusquerie, Simon l’attrape sans difficulté. Son jabot est vide, il n’a rien mangé depuis longtemps. Nous informons le garde cantonal qui nous apprend que lui-même a déjà récupéré le jeune faucon la veille et, constatant qu’il n’avait aucune blessure apparente, il l’a relâché sur les hauteurs du site….une bonne idée, sachant que les parents nourrissent encore les jeunes à ce stade. Nous nourrissons le jeune oiseau qui engloutit voracement la viande. Le lendemain, nous le conduisons au centre de soins soleurois de Utzenstorf, agréé par le canton du Jura. Après quelques jours, nous apprenons qu’un essai de vol a échoué. Une radiographie a montré une blessure au coracoïde (partie saillante de l’omoplate), l’os le plus solide de la ceinture pectorale des oiseaux. Pour l’heure, ce jeune faucon pèlerin se trouve au Tierspital de Zürich. Au vu de cette importante blessure, il n’a malheureusement que très peu de chances de voler un jour librement dans le ciel.

Mano LOVIS

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LA COMBE DE L’A EN IMAGES

Forêt brumeuse (Muriel Schüpbach)

Pique-nique bienvenu au sommet de la combe (Erika. Demont)

L’hébergement du week-end (Erika. Demont)

Lever de soleil sur les montagnes (Muriel Schüpbach)

Magnifiques paysages valaisans (Muriel Schüpbach)

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TROMBINOSCOPE SSNPP

Belle trouvaille de Catherine Rebetez lors du Petit Matin de l’Oiseau chanteur, 27 avril 2008 (Fabien Klötzli) Martin-pêcheur à l’affût (Marcel Challet)

Orchis à odeur de bouc / Himantoglossum hircinum (Michel Juillard) Les ornithologues SSNPP au Fanel – 26 octobre 2008 (Marcel Challet)

Vidange des étangs de Damphreux, 25 octobre 2008 (Philippe Bassin)