Bulletin de l'uniQ 2014

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Bulletin de l'UniQ 2014 - avec ProuniQ

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Bulletin de luniQLe Bulletin de lUniversit Quisqueya2014

SOMMAIRE EditorialI) Une nouvelle offre de formation aux professionnels hatiens: ProuniQ Centre de Dveloppement Professionnel de lUniversit Quisqueya

II) Hommage aux professeurs de luniQ Hommage au Professeur Leslie Franois Manigat Hommage au Professeur Franois Lhermite Hommage au Professeur Guy Alexandre

III) Hati-Rpublique Dominicaine Commentaires juridiques de la dcision du 23 septembre 2013 du Tribunal Constitutionnel Dominicain (TC/0168/13)

IV) Activits et prix scientifiques Allocution douverture du colloque LEGS en hommage Georges Castera Le professeur Evens Emmanuel, Directeur de lEcole doctorale a reu le Prix du Scientifique de lanne du GRAHN Le professeur Georges Eddy Lucien, Directeur du CRAPU, prix HSA pour son dernier livre Cuba es un modelo de universalizacin del pensamiento Atelier scientifique Classements, valuation et assurance qualit: des modles diffrencis V) Le CEI Le CEI, cest lentrepreneuriat dans et lextrieur de luniversit Quisqueya Liste dhonneur du doyen du VRAACVI) La Direction des Affaires tudiantes Rapport annuel dactivits de la DEA

COLLATION DE GRADES 2013 Discours de linvit dhonneur, M. Henry Bazin Discours du Dr Christina Benoit, reprsentante des gradus La Collation de grades de luniQ en images

EDITORIALpar Jacky Lumarque, Recteur de luniversit Quisqueya

Ces derniers mois ont tmarqus par de nombreux vnements heureux et malheureux, confirmant en cela, la fois, notre prsence parmi les vivants et la prcarit de notre existence. Luniversit a grandi. Elle dispose de plus dinfrastructures, mme si tous ces objectifs en la matire sont loin dtre atteints. Des dcisions acadmiques ont t prises par les instances autorises pour amliorer la qualit des enseignements qui y sont dispenss mais aussi son fonctionnement administratif. LEcole doctorale a pris un tournant dcisif, ses programmes ont t valids par le Conseil Acadmique et la premire promotion de doctorants former directement dans le pays a entam son cursus de formation. Des travaux et des prix ont concrtis de manire tangible la reconnaissance de plusieurs des professeurs de luniQ. Dautres professeurs sen sont alls, nous laissant dans laffliction de leur absence mais aussi avec la satisfaction dune prsence au monde qui a fait sens pour la collectivit. Ce bulletin veut rendre compte des efforts en cours pour construire une universit plus forte, toujours plus ouverte sur la collectivit, o le souci de la formation dun professionnel nest jamais dtach de celui de la formation dun citoyen soucieux de contribuer au dveloppement de son pays. A leur manire et toujours selon leurs comptences, tous les enseignants cits dans ce numro ont symbolis et symbolisent les modles de tnacit, dapplication que nous voulons promouvoir auprs de notre jeunesse. La crmonie de graduation de dcembre 2013 a donn lieu la reconnaissance particulire dun collgue universitaire, professeur de carrire, choisi comme invit dhonneur en la circonstance, M. Henri Bazin.Nous souhaiterions pouvoir faire figurer dans ce document tous les menus vnements significatifs de la vie de luniQ, nous nen avions retenu que les plus parlants, ceux qui vous donneront, chers tudiants, une ide de la dynamique institutionnelle, de lestime que nous avons de nos collgues et des professionnels que nous rvions de vous voir devenir.

Le Recteur

La formation continue au servicede votre carrire et de votre entreprise

Depuis novembre 2013, ProUniQ - Centre de Dveloppement Professionnel, offre des formations continues pour soutenir les Hatiens dans lamlioration de leurs comptences professionnelles afin de mieux rpondre la demande du march de travail domestique trs disput. Dans ce but, ProUniQ travaille dun ct avec les diffrentes facults de lUniversit Quisqueya, une institution bien renomme en Hati. De lautre, il coopre avec une entreprise de conseil allemande, IPC GmbH, dote dun rseau international de formateurs et dune grande exprience de cration dinstitutions de formation continue.ProUniQ offre des formations aux employeurs, professionnels et jeunes diplms dHati. Ces formations rpondent aux hauts standards de qualit. Dabord, lquipe de ProUniQ est compose des formateurs locaux ayant une exprience professionnelle pertinente et des experts internationaux qui animent galement une partie des formations. Ils assurent des cours sur un grand choix des sujets et utilisent des mthodologies pdagogiques modernes et trs interactives, qui rendent le contenu facilement applicable dans la vie professionnelle. Des formations vraiment applicables sont fortement demandes par les employeurs qui cherchent rendre leur entreprise plus efficace, plus profitable et plus comptitive. Deux autres atouts fournis la carrire individuelle de chaque participant aux formations, sont la mise jour ou le complment de son propre profil de comptences et la certification par une des meilleures universits du pays.Nous aimerions tre au service des professionnels en Hati pour vraiment satisfaire leurs besoins de formation sur le long terme, annonce Ann-Katrin HARDENBERG, la coordinatrice de ProUniQ. Le centre de ProUniQ ne veut pas seulement tre un fournisseur de service, mais il se voit plutt en tant que partenaire long terme dvou au dveloppement professionnel de ses clients. Ainsi, en plus doffrir des formations avec inscription ouverte (voir slection du Programme de Formation sur la droite), ProUniQ offre des formations sur mesure pour mieux rpondre aux besoins actuels et locaux de ses clients, aprs avoir identifi les lacunes et les besoins de formation en collaboration avec son client.

programme de FORMATION-Selection-

Management et Leadership Gestion des Ressources Humaines Gestion de Projets Leadership Gestion des Conflits Communication Professionnelle Business EtiquetteMarketing et Vente Marketing Force de VenteFinance Finance pour Gestionnaires Non FinanciersSecteur Financier Gestion des Risques Financer les PME Diversification du PortefeuilleEducation et Formation Formation de FormateursInformatique Bureautique (Microsoft Word, Excel, Powerpoint) Microsoft ProjectEnvironnement Gestion Intgre des Dchets Traitement des Effluents Gestion de lEnvironnement Changement ClimatiqueEnergie Efficacit nergtique nergies RenouvelablesGestion des Risques et Dsastres Gnie ParasismiqueTourisme et Htellerie Gestion dun Etablissement de Restauration Dvelopper, Commercialiser et Vendre des Produits et des Services TouristiquesEt des formations sur mesure!

La formation continue au servicede votre carrire et de votre entreprise

IPC gmbh- Le partenaire expert de ProUniQ -

Eu gard au rle prpondrant jou par le secteur financier dans le dveloppement conomique dHati, ProUniQ offre des formations destines toutes les institutions financires et aux particuliers souhaitant renforcer leurs comptences techniques en finance. Soucieux dassurer un haut niveau de qualit, ProUniQ a labor ces formations en collaboration avec IPC GmbH, une socit de conseil allemande, qui dispose de comptences tendues en matire dapprofondissement des comptences dans tous les mtiers de la banque, par exemple par sa participation dans le capital et la gestion du rseau bancaire international ProCredit. Les spcialits dIPC sont: Financement des TPME, Education et Formation Continue, Energie et Environnement.Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.ipcgmbh.com.

Locationde La Salle PROUNIQ

Vous planifiez dorganiser une confrence, mais vous ne disposez pas de locaux reprsentatifs avec un quipement technique moderne? Louez la salle (capacit: 25 personnes) de ProUniQ sur le campus de lUniversit Quisqueya!

Atelier de formation sur mesure: Introduction la Gestion des Conflits En octobre 2013, ProUniQ organisait une formation dun jour sur la Gestion des Conflits pour les cadres de lentreprise Rebo. a ma aid voir les collaborateurs prsents dun autre il et comprendre certaines de leurs frustrations, rsumait un des participants. En utilisant des mthodes interactives, les participants pouvaient mieux discerner les sources dun conflit professionnel et les solutions envisageables. Dabord, une simulation prenait en compte lapproche comptitive contre lapproche collaborative dans une situation de conflit, et soulignait quil est important de collaborer pour identifier tous les intrts des parties concernes et trouver une solution durable. En outre, un jeu de rle considrait les cas personnels des cadres et illustrait les diffrentes techniques quils peuvent utiliser pour rsoudre un conflit. Plus prcisment, il sagissait de bien couter et comprendre le point de vue de lautre personne et galement de savoir bien exprimer sa propre perspective pour enfin cerner les intrts communs et trouver une issue qui satisfait toutes les parties.

Atelier de formation avec inscription ouverte Leadership Contact:Ann-Katrin HARDENBERGProUniQ Centre de Dveloppement Professionnelc/o Universit Quisqueya

Un manager, doit-il tre un leader?, ctait une des questions principales au sein dune formation en leadership de ProUniQ, organise sur deux jours en fvrier 2014. Les participants taient des cadres moyens de plusieurs entreprises locales qui assument des tches en management. Dabord, les participants pouvaient exprimenter leur style de leadership sous forme dexercice actif. Ensuite, travers diffrentes discussions, les participants dcouvraient quun bon manager ne prend pas seulement de dcisions et dlgue des tches ses subordonns, mais quil/elle doit dabord tre un leader qui est responsable de la cration dune ambiance positive, du dveloppement professionnel des individus et de son quipe et quil/elle devrait galement savoir motiver ses collaborateurs afin que lentreprise atteigne ses buts stratgiques. Latelier tait anim par une formatrice internationale qui a accumul des expriences en formation en management et leadership dans plusieurs pays.Tl : +509 34 95 2868Email: [email protected] Web : www.uniq.edu.ht/prouniqRejoignez-nous sur Facebook : Prouniq

Vous tes jeune diplm en Hati?Programme dEt

Vous souhaitez avoir un certificat en matire de finance carvos tudes ne couvraient pas (assez) daspects financiers?Vous avez un bon diplme, mais il vous manque toujoursles comptences pratiques pour obtenir le poste de vos rves?Vous voulez rencontrer des employeurs dans une ambiance relaxante?ProUniQ - Centre de Dveloppement Professionnel de lUniversit Quisqueya, souhaite offrir un programme de formation sous forme de Programme dEt pour vous, les jeunes diplms, dans le but de favoriser votre insertion professionnelle et votre comprhension du monde du travail en renforant vos comptences spcifiques. En plus, le Programme dEt pourrait vous donner de nombreuses possibilits de dvelopper votre rseau professionnel, par exemple au sein dun salon de lemploi et un stage obligatoire la fin du programme.Le programme veut sadresseraux jeunes Hatiens dun niveau dtudes minimum bac+3 dans les domaines suivants: finance, conomie, comptabilit et gestion.Les cours du Programme dEt sont prvus pour la priode des grandes vacances. Il sagira dune formation trs intensive de 11 semaines avec 8 heures de cours par jour du lundi au vendredi, plus des sances pratiques (obligatoires) le samedi et un stage dans une entreprise ou une banque de 3 semaines.Il y aura quatre spcialisations avec 25 participants chacune parmi lesquelles vous pourriez choisir : Officier de MicrofinanceLa filire Microfinance vous permettrait dacqurir une comprhension gnrale du secteur et de ses enjeux, mais aussi des comptences spcifiques concernant les mthodologies de crdit, dacquisition et danalyse propre ce secteur, lvaluation et la gestion du risque et les enjeux juridiques.Officier de Crdit PMELa filire Crdit PME vous permettrait dacqurir des comptences spcifiques en matire de financement des PME. A la fin du cours, vous pourrez identifier une PME, valuer ses capacits et besoins financiers, comprendre les risques lis cette activit et trouver des synergies avec dautres produits.

Officier de BanqueLa filire Banque vous permettrait dacqurir une comprhension gnrale du mtier de la banque, de son fonctionnement et des produits offerts. La rglementation et les enjeux juridiques feront galement partie du programme. Cette formation sera la fois gnrale et adapte au contexte hatien.Officier de Crdit Energie et EnvironnementLa filire Energie et Environnement vous permettrait didentifier des clients avec des besoins financiers pour investir dans des technologies ou mesures defficacit dnergie ainsi que lnergie renouvelable sans que la banque coure un plus grand risque du manque de comprhension de telles activits.

En plus des spcialisations, le programme dt aimerait vous offrir des modules communs qui permettent tous les participants de dvelopper des:Comptences indispensables pour linsertion professionnelle, telles que la communication professionnelle (crite et orale), la rdaction dun CV attrayant et clair et la prparation dentretiens dembauche ;Connaissances de base gnrales, telles que:Approche plus structure et logique dans la solution de problmes (mathmatique et logique) ;Comptences de base spcifiques dans le secteur financier (services financiers et bancaires, comptabilit, crdit) ;Comprhension des enjeux moraux et thiques du secteur financier (thique et dontologie).

HOMMAGE AUX PROFESSEURS DE LUNIQHOMMAGE AU PROFESSEUR LESLIE FRANCOIS MANIGATOasis, Ption-Ville, le 29 mai 2013 Le 29 mai 2013, l'Htel Royal Oasis, a eu lieu une soire d'hommage Leslie F. Manigat, historien-politologue. Intitule Clbration de l'excellence universitaire, cette soire a t galement consacre la mise en circulation de L'Histoire comme passion. Mlanges offerts Leslie F. Manigat - ouvrage collectif publi sous la direction de Cary Hector aux ditions de l'Universit d'tat dHati (dUEH). En plus de M. Hrard Jadotte, directeur des dUEH, les personnalits suivantes ont pris la parole cette occasion : M. Matari Pierre, conomiste et politologue, petit-fils de Leslie F. Manigat; le professeur Michel Hector, prsident de la Socit Hatienne d'Histoire, de Gographie et de Gologie; le recteur Jacky Lumarque de l'Universit Quisqueya; le recteur Jean-Vernet Henry de l'Universit d'tat d'Haiti et, comme orateur principal, le professeur Cary Hector, charg de mission senior au rectorat de l'uniQ.

Avec mes remerciements et mes salutations amicales,Cary Hector

Jai ddi la plus grande partie de la dernire nuit parcourir, partir de la version lectronique que Cary Hector avait bien voulu me transmettre, les 17 communications et tmoignages qui faonnent ces Mlanges offerts Leslie Manigat. Sorte de tmoignage de sa passion pour lhistoire.Mlangesofferts Leslie! Mlanges? Javais, plutt le sentiment-est-ce parce que jai rveill laurore?- dtre devant un bouquet.Oui un bouquet, pourquoi pas? Mais quel bouquet?Dclinons.Un bouquet floral? Oui. Au sens dun arrangement de fleurs o formes, couleurs et parfums trouvent se mlanger dans une parfaite harmonie. Dans certaines cultures, la confection dun bouquet s'apparente un art avec un systme dexpression rigoureusement codifi. On peut penser Ikebana, la Voie des fleurs ou lart de faire vivre les fleurs, art traditionnel japonais, bas sur la composition florale dans laquelle la structure de larrangement floral est articule autour de trois piliers symbolisant le ciel, la terre et lhumanit (assymtrie, espace et profondeur). Le bouquet floral, cest aussi lun des grands sujets de la peinture, en particulier, celle des impressionnistes; mais par-del, celle de Picasso, de Chagall sans oublier, quici, chez nous, Legagneur, Jean Pierre Thard remplissent notre espace pictural de bouquets parlants qui nont rien envier au trs clbre bouquet de Jean Brueghel de Velours (ou Jean Brueghel lAncien). Que dire alors de ces magnifiques bouquets de nos crateurs de Soissons- La Montagne que Tiga et Maud Robart ont rveill en 1973, et que Andr Malraux voque, trois ans plus tard, avec rvrence dans lIntemporel? Que dire aussi des paquets congo, rserve dnergie de forte densit de notre culture profonde, que Simil, Gesner Armand, Jean Ren Jrme animent en jouant avec une telle intensit sur le spectre lumineux au point de nous rappeler, que la couleur, contrairement ce que croyait Aristote, nest pas un accident de la lumire.Mlanges. Bouquel floral, oui, en vrit, un vrai bouquet de fleurs pour Leslie, tmoignage de sa passion pour lhistoire. Tmoignage de notre passion pour sa propre histoire intellectuelle.Mais, peut-tre aussi, un bouquet final, pas au sens dune fin quelconque, mais au sens de cette tradition des corps de mtier du btiment qui consiste clbrer l'achvement des travaux d'une construction par la pose d'un branchage dcor de fleurs et de rubans, au sommet de la structure. Comme pour couronner une oeuvre gigantesque rendue palpable par le double effet de la transpiration et de linspiration. Et qui annonce le moment tant mrit o nous pouvons dire: Mission acomplie!, limage de Hracls, fils de Zeus, ayant accompli ses douze travaux, organisant lenchainement par le passage de tmoin comme dans une course de relais o les athltes qui suivent doivent faire aussi bien, sinon mieux que nous.Mais cela peut-tre aussi, pourquoi pas, pour le fin gourmet que nous connaissons, un bouquet garni, assortiment de plantes aromatiques o le thym, le laurier, le persil, le romarin, le clri et le basilic sinvitent la crmonie magique de cette belle recette qui soffre au palais (priv) de celui qui sait apprcier le miracle de la cration dans ses formes les plus anodines.Mais pourquoi pas, enfin, le bouquet tout court, sans qualificatif, mais alors au sens de la topologie, cette branche des mathmatiques qui ignore la diffrence entre un cube et une sphre parce quil est possible de passer de lun lautre par des transformations continues, sans rupture ni dchirure. Le bouquet, en topologie algbrique, est pour les curieux, une runion despaces topologiques points qui identifie ses points de base. Notion la base de lhomotopie qui formalise la notion de dformation continue dun objet un autre.Ces quatre dclinaisons du bouquet (bouquet floral, bouquet final, bouquet garni et bouquet topologique) sont en fait un dtour et un alibi. Un dtour qui me donne loccasion dapplaudir linitiative de ce tmoignage de la passion de Leslie pour lhistoire, mais qui est aussi le tmoignage dune certaine passion collective pour la propre histoire intellectuelle de Leslie. Un alibi qui mautorise aussi viter lpreuve frontale daller chercher saisir la profondeur et la diversit que le personnage nous donne comme dfi dapprhender.Je me contenterai de la petite cl qui mouvre la voie (v.o.i.e) et qui souvre la voix (v.o.i.x) de cet tre singulier pluriel, exception ordinaire de cette Ayiti Thomas, productrice dinsolite, et dinsolence la face dune humanit qui na pas encore fait la preuve quelle est prte pour la pleine libert. Encore moins pour lgalit et la fraternit.Mission accomplie pour le Professeur dont les lves runis aujourdhui ici sont une fiert pour Hati. Au second degr, les lves de ces lves dont japerois un grand nombre ici perptuent dj une tradition dexcellence et de rigueur dans la pense et dans laction.Mission accomplie pour le Professeur qui au znith de sa carrire ne ddaigne pas de revenir en toute humilit lalma mater pour, avec lassistance de sa fille-lve, Sabine, et sous la coordination de Mirlande, alors vice-rectrice la recherche et doyenne de la facult des sciences juridiques et politiques de Quisqueya, offrir en trois sessions un cours spcialis de Relations internationales des tudiants licencis et des fonctionnaires du ministre des Affaires trangres.Mission accomplie, pour le professeur qui, sans abandonner les grands chantiers de production scientifique, trouve le temps de mettre au point dans la nouvelle collection du CHUDAC Les petits classiques de lhistoire vivante dHati, dans lesprit, dit-il, humblement, dune contribution lenseignement de la nouvelle histoire dHati, et dans la vise dun objectif particulier au service de la jeuness tudiante des classes terminales du secondaire et des classes propdeutiques du suprieur.Mission accomplie- diem non perdidi (je nai pas perdu ma journe)- dune vie pleine, digne, dun Hatien natif-natal, dun intellectuel universel, singulier, pluriel. Cher Leslie, Ayiti a fait un pas en avant avec votre venue sur son sol. Il en fait un de plus avec chacun des lves que vous avez faonn. Et ainsi de suite.Il appartient chacun de nous, dassumer le passage de tmoinet de prendre le relais dHercule pour aller au-del de nos limites.Lhistoire nest pas termine.Et enfin, en ce qui concerne cette fire petite Ayiti, signe Thomas, quoi que vous voyiez et entendiez autour de vous aujourdhui, souvenez-vous quelle na pas dit son dernier mot!Merci de votre patience.Jacky LumarqueRecteurPRISE DE PAROLE CH/ SOIRE DE CLBRATION DE LEXCELLENCE/LFMCher Professeur et Ami Leslie Franois Manigat,Chers membres, parents et amis de sa famille,Aimables invits,En septembre 1956, lethnographe Emmanuel C. Paul et lhistorien Jean Fouchard publiaient, loccasion des quatre-vingts ans (1876-1956) du Dr. Jean Price Mars, un ouvrage collectif de Tmoignages sur sa vie et son uvre. Ouvrage auquel a contribu, en manire dhommage, un jeune historien, du haut de ses 26 ans, avec une tude fort remarque et intitule: Une occasion perdue: la reconnaissance de lindpendance hatienne par la France tait possible en 1821. Le Leslie Manigat dalors, puisque cest de lui quil sagit, pouvait-il se douter que quelque cinquante-sept ans plus tard, il allait, son tour, tre lobjet dun pareil hommage, travers les Mlanges qui lui seront offerts aujourdhui? La rponse demeure ouverteAprs les prises de parole de mes prdcesseurs, que me resterait-il, me suis-je demand, de propos singuliers, surtout non redondants, hormis ceux lis la production des Mlanges? Or, ce compte, je pourrais lgitimement et opportunment vous rfrer mon Introduction circonstancie qui en fait tat. A la rflexion, il ma sembl, tout le moins, devoir partager avec vous quelques-uns des jalons de la trajectoire qui maura plac dans lorbite dattraction de lAstre-Manigat et ainsi amen devenir lauteur-coordonnateur des Mlanges conus en son honneur.Mais, auparavant, laissez-moi vous exprimer mes plus vifs remerciements pour votre prsence bien garnie et que je pressens chaleureuse et engageante. Un merci amical renouvel Hrard Jadotte, directeur des ditions de lUniversit dtat , concepteur originel de lide des Mlanges. Un merci spcial Jerry Tardieu, PDG de OASIS et, en ce qui me concerne, fils de Gto Tardieu, ami et compagnon de saisons inoubliables Berlin. A lartiste-musicien Boulo Valcourt (et ses associs), jexprime mon apprciation de fan de toujours pour sa prestation professionnelle et solidaire.Joffre une accolade intellectuelle ressentie aux auteurs-contributeurs qui je sais gr davoir endur, au cours des trois dernires annes, mes courriels et rappels insistants pour la production et la ralisation des Mlanges. Ils sont dix-sept porte-flambeaux que jai eu linsigne privilge de rassembler sous ltendard des Mlanges, avec laccueil complice, discret et sans rserve aucune de notre historien-politologue national, confort par le soutien bienvenu, et non moins discret, de ses deux plus proches collaboratrices: Mirlande Hyppolite-Manigat et Sabine Manigat. A tous et chacun un grand merci et une belle salve dapplaudissements! Cher Professeur et Ami Leslie F. Manigat,Devant vous, ce soir, cet ancien jeune voisin de la ruelle Duncombe au Bois Verna, jadis frais moulu de la Facult de droit de lUniversit dHati, qui, un aprs-midi de 1957, vint timidement frapper votre bureau. Pour navoir pas t du mythique Centre dtudes Secondaires ni de la trs courue cole Normale Suprieure, je nai pas eu le privilge de me compter parmi la cohorte de vos premiers tudiants et disciples. Mais, moi, je vous connaissais aussi et doublement: le voisin dont le renom rsonnait dans le quartier, puis, la Facult de droit, le fougueux passeur des enseignements du professeur Waline, alors rfrence stellaire, donc incontournable, en droit administratif.Sur linsistance des uns et des autres, je vins donc solliciter de vous une prcieuse lettre de recommandation qui devait mhabiliter bnficier de la demi-bourse dtudes suprieures que moffrait linstitut Haitiano-Allemand. Votre rponse sans dtours, cest--dire sans chichi, aujourdhui familire plus dun: bien sr! bien sr!, me prit revers, la limite de la dstabilisation. Eh bien! Cette lettre de recommandation, que je conserve encore dans mes papiers personnels, me fut rendue fidlement par les autorits acadmiques de la Freie Universitaet de Berlin, aprs la soutenance de ma thse quelque six ans plus tard. Il y a mieux. A loccasion dune fte-surprise organise pour moi par des amis en guise de clbration, tait prsente une certaine Mirlande Hyppolite, alors de passage dans lex- et future capitale de lAllemagne runifie. Elle me le remettra en mmoire, bien des dcennies plus tard, dans la ddicace de lun de ses ouvrages, cette fois-ci comme lauteure Mirlande Hyppolite-ManigatAu cours de mon sjour post-Allemagne en Amrique du Nord, dabord la Columbia University de New York, puis spcifiquement lUniversit du Qubec Montral o je professai durant plus dune vingtaine dannes, je me suis familiaris avec les premires productions politologiques et surtout les analyses de conjoncture du professeur Manigat quil fallait avoir lues dans la mouvance militante des annes 60-70. En particulier, son livre-phare publi en 1973: volution et Rvolutions: LAmrique latine au XXme sicle, 1889-1929, considr juste titre comme un matre-ouvrage, a constitu une rfrence obligatoire dans mon sminaire de matrise sur lAmrique latine lUQAM, o je comptais, loccasion, quelques compatriotes de souche haitiano-montralaise ou autre, aujourdhui professionnels notoires ou la retraite active, dont une Sabine Manigat, un Claude Moise, un Frantz Voltaire, un Antonin Dumas-Pierre et le regrett Karl LvqueLe dbut des annes 80 consacre ma deuxime rencontre en face face avec le professeur Manigat depuis son blouissant bien sr, bien sr! de lanne 1957. Il aura eu en effet lamabilit de minviter la fameuse Confrence Technique sur Hati et ses problmes, dont il avait pris linitiative en juillet 1980 Caracas, sa nouvelle mtropole dexil. Jen rendis compte dans la revue Collectif Paroles qui avait pris la relve de Nouvelle Optique-- avec une ligne explicite de pdagogie militante, mais ouverte, dans laction patriotique antidictatoriale de ces annes-l. Cette ligne nous aura-t-elle valu le souhait engageant, exprim par le rassembleur activiste du RDNP mergent, savoir de nous y insrer comme une sorte de CERES hatien en diaspora, variante de loriginal bien connu au sein du PS franais dalors? Je ne saurais dire, dautant moins que la rponse linterrogation ne me revient pas en exclusivitQuant aux annes 90, je les considre comme une dcennie dobservation intresse, de part et dautre, mais aussi de rapprochement distance. A partir des annes 2000, et singulirement partir de sa candidature, en 2006, la prsidence de la rpublique, que je contribuerai promouvoir avec dautres ici prsents, je suis install dans le cercle des amis et connaissances qui de temps autre entreprendront le plerinage la Closerie des Palmiers Marin-en-Plaine pour des changes ad hoc avec le couple Manigat ou tout simplement pour une visite amicale impromptue. La dernire en date remonte quelques jours en compagnie du recteur Jacky Lumarque: nous aurons t gratifis de deux heures dchanges anims, interrompus seulement par lapritif de circonstance!Et comment ne pas voquer la prsence-surprise du Professeur Manigat ma confrence doctobre 2009 lInstitut Haitiano-Allemand sur les Rapports para-diplomatiques entre la Prusse de Friedrich Wilhelm III et le Royaume de Henry Christophe, entre 1811 et 1820? Certes, prsence dapprciation remarque pour le confrencier mais aussi, dvidence, prsence gratifiante pour le public qui a eu droit, de la part de lillustre visiteur, une intervention saisissante sur la conjoncture exceptionnelle des annes 1816-1817.Je me flatte enfin davoir pu, vers 2009, amorcer avec le professeur Manigat des changes par courriels, malheureusement et irrmdiablement mis entre parenthses par la force des circonstances, notamment sur des sujets divers: par exemple, sur la conjoncture lectorale de 2010-2011, sur dautres positionnements ponctuels, voire sur des points dhistoire, comme, par exemple, son hypothse sur la vellit de construction dune socit crole attribuable Ption-Boyer, sur son concept de rvolution-mre et ses implications, etc. Un de mes regrets: celui de navoir pu entreprendre, en temps opportun, une analyse politologique de son autre matre-ouvrage: La Crise Hatienne Contemporaine, publi originellement en 1995. Car, en octobre 2012, lors dun change btons rompus en prsence de Guy Alexandre, il a insist pour affirmer son statut dhistorien, disait-il, explicativiste. Il aurait t alors stimulant et instructif de lamener articuler, dans un change interactif, le double clairage, concomitant et complmentaire, de lhistorien et du politologue. Mais, je sais bien, lhistoire ne scrit pas avec des siQuid donc des Mlanges?Je mabstiendrai de mtendre sur leur contenu, esquiss, pour les plus impatients dentre vous, sur la quatrime de couverture. Par contre, jaffirme volontiers quils ne prtendent en aucune faon embrasser tous les aspects de luvre, prolifique et innombrable, du professeur Manigat. Les auteurs-contributeurs, libres de leur choix, ont offert des tmoignages inestimables et des communications soignes, voire pointues et, ici et l, un tantinet rigoristes. Les uns et les autres ne dmriteront pas, je lespre bien vivement, de votre apprciation intresse et attentionne. Et au demeurant, vous ne manquerez pas bien sr! -- en tout cas, je vous y convie de revisiter lOpus Magnum en cinq tomes: ventail dHistoire Vivante dHati (1789-2007) dans lequel le professeur Manigat non seulement rassemble ses travaux publis ici et l mais aussi et surtout sexplique profusion sur sa propre production et sur lui-mme.Rcemment, sous lamandier du prsident Michel Hector Nrette, jvoquais avec lui, en toute libert, lhypothse de lignes de filiation explorer, notamment partir du Baron de Vastey, en passant par Firmin, Janvier, Price Mars et peut-tre dautres, jusqu Manigat. Me suis-je trop aventur? Je nen sais rien. En tout cas, jy entrevois, pour mes amis et collgues historiens, un beau chantier collectif en perspective. Et cest pourquoi jaimerais clore ma prise de parole en me faisant le hraut de ce que jintuitionne comme un fragment, non pas des Mmoires - je ne suis pas dans le secret des dieux - mais du testament intellectuel putatif de lhistorien Leslie Manigat.Mes chers amis, crit-il,Une immense tche vous sollicite, une uvre aux dimensions de notre histoire, je veux dire grande, belle mais difficile, voire dangereuse, une uvre de rvision gnrale de nos prmisses, une uvre de refonte de notre matire historique. Dlaisser les vieux moules, reconstruire sur des fondements nouveaux mais solides. uvre dun historien isol? videmment non. Mais dune quipe. Lavenir du travail historique est dans la recherche et la construction collectives.Merci, cher Professeur Manigat! Que nos dieux tutlaires vous rendent en mille le patrimoine incommensurable que vous nous avez lgu par un labeur incessant, tal sur prs dune soixantaine dannes! Je vous remercie, tous et toutes, de votre patience et de votre attention.Cary Hector, le 29 mai 2013.

Hommage au Professeur Franois Lhermite7 Novembre 2013M. Lhermite Franois a enseign luniQ pendant plus de 18 ans. Cette institution lui doit beaucoup, tant pour sa contribution la formation de professionnels qualifis pour le pays que le partage de sa vision du devenir de luniQ et de lenseignement suprieur en Hati. M. Franois vient de partir. Il nous a laiss tt, trop tt, la cinquantaine peine. Nous reproduisons ici lallocution prononce par le Recteur de luniversit Quisqueya Jacky Lumarque loccasion de ses funrailles. Jai choisi de ne jamais parler de Lhermite au pass, nourri par la difficult conceptuelle de le penser comme absent. Est-ce leffet des tmoignages bouleversants de ceux qui lont assist dans ses tout derniers moments et qui se faisaient rassurer par Lhermite leur disant de ne pas sinquiter, quun miracle allait se produire? Quil ny aura pas de minute ultime et que la vie triompherait?Comment accepter alors quune telle personnalit si abondante puisse-t-elle venir nous manquer? Do lui viendrait cette audace, la mort pour venir commettre sous nos yeux cette effraction soudaine de ravir notre attention quotidienne un tre dont la prsence remplit lespace avec une si grande densit? En dcembre prochain, 55 annes seront advenues depuis sa venue parmi nous. Mais ne vous mprenez pas, il naura pas eu que 55 ans mais 550 ans! 550 annes pendant lesquelles chaque heure de sa vie compte pour dix heures du temps normatif; 550 annes pendant lesquelles se dploient avec une densit prodigieuse une pense novatrice, une action ptulante, une production intellectuelle incessante, une immense gnrosit qui se multiplient par un facteur de dix selon lchelle des gens ordinaires que nous sommes.Vingt-cinq ans dune frquentation amicale et professionnelle que dis-je, 250 ans dune amiti et dune collaboration qui ont commenc en 1988 lorsque jeune directeur de lINFP la recherche dun comptable pour aider des micro entreprises du secteur informel se doter dun plan comptable et dun systme de calcul des cots, je consulte Ginette Prosper qui me dit: Je ne connais, autour de mois, quun seul homme, un jeune professionnel, par ailleurs dj fort occup, matrisant ces notions, possdant la clart desprit ncessaire pour mettre ces concepts la porte mme des entrepreneurs les plus modestes sur le plan de la connaissance. De plus, il na quune parole. Si tu arrives obtenir quil te dise oui; alors tu nas pas plus tinquiter. Cest ainsi que, sa parole donne, Lhermite a aid mettre en place en Hati, au moment o le concept prenait peine naissance dans dautres pays plus dvelopps, le premier incubateur dentreprises, avec comme clients des travailleurs du secteur informel venant de La Saline et de Cit Soleil et des jeunes techniciens diplms du Centre pilote de formation professionnelle. Ctait le dbut dun long parcours, chacun sur des voies diffrentes, mais avec denrichissantes intersections communes. Dabord CAPITAL CONSULT, universit vivante o pratiquement aucun champ dinnovation, aucune initiative de modernisation du pays allaient chapper la combinaison de pense du triangle complt avec le trs sobre Bernard Fatton. Le seul dcompte de cette riche aventure intellectuelle et professionnelle cest quil fallait attendre une moyenne de dix ans (encore le facteur dix) pour quune rforme ou un projet de modernisation mis au point par les consultants soient pris en compte ou bnficient- quand cest le cas- dun dbut de mise en uvre lorsque le client tait une institution de lEtat.Ensuite, luniversit Quisqueya o depuis plus de vingt ans, sans abandonner ses tudiants de lINAGHEI et de lIGC, il nourrit ses tudiants dun enseignement rigoureux o la connaissance de la ralit hatienne avait droit de cit. Enseignant avec passion, incitant ses tudiants la rsolution de problmes rels, pchant la ligne les meilleurs talents promouvoir dans la vie professionnelle.Au FDI enfin, mais en face lun de lautre, si lon peut dire, dans une relation de client-fournisseur o le banquier allait exprimer son gnie crateur et sa puissance dinnovation, alliant nouveaux produits financiers et procdures de traitement ingnieuses, sans rien cder la rigueur et lexigence de respect des rgles prudentielles du milieu.Cest cet tre pluriel que nous sommes somms de penser et vivre aujourdhui comme un tre absent.Alors, avec une certaine angoisse, jai envie de me demander:Qui remplacera ce consultant ingnieux pour qui aucun domaine de la vie de lentreprise navait de secret? Management stratgique, financement de lentreprise, valuation de lentreprise, fusions et acquisitions, restructuration, fiscalit etc. Il abordait les domaines les plus inexplors et les questions les plus coriaces avec une facilit et une rapidit droutantes qui projetaient ses interlocuteurs dans une course haletante pour rester au niveau.Qui remplacera ce professeur lcoute de ses tudiants, prparant ses cours avec une rigueur sans gal, animant ses exposs avec une passion dbordante, illustrant ses prsentations avec des donnes animes refltant la ralit du systme productif hatien, mettant leur disposition des matriels didactiques adapts la ralit hatienne, se refusant rciter des manuels et crant des situations dapprentissage par linvitation la rsolution de problmes? Qui remplacera ce professeur soucieux de la russite de chacun de ses tudiants et promouvant les meilleurs dentre eux en les acceptant directement comme stagiaires ou employs au FDI ou en facilitant leur insertion dans les nombreuses institutions auprs desquelles il jouissait dun grand respect?Qui remplacera enfin ce banquier plein de ressources (pas seulement financires), bourr dides, rigoureux mais gnreux, exigeant mais comprhensif, agile mais lcoute. Mais par-del le banquier, qui remplacera ce fonctionnaire soucieux du bien public, mprisant, au pril de son poste tant convoit, les mauvais projets promus par les grands commis de lEtat et rsistant aux pressions des puissants du moment pour financer des projets farfelus?Dans le monde des ides imagin par Platon, Lhermite est bien vivant. Il fait partie de lEternit, cest--dire du prsent, laissant aux passants aprs lui un bel hritage dexemples de ce quun Hatien aujourdhui mrite dtre, a le devoir de devenir.Dans le monde imagin par Epicure, la mort nexiste pas puisque tant que nous existons la mort nest pas, et que quand la mort est l nous ne sommes plus. La mort na, par consquent, aucun rapport ni avec les vivants ni avec les morts, tant donn quelle nest plus rien pour les vivants et que les morts ne sont plus.Dans le monde rel, en fabrication continue par les Hatiens daujourdhui, Lhermite est bien prsent partout. Prsent dans le patrimoine gntique de ses enfants invits vivre avec fiert lexemple dun pre attentif et responsable, dans le patrimoine pistmologique de ses tudiants et collaborateurs, dans le patrimoine socital des fonctionnaires de lEtat, cadres dentreprise, professeurs duniversits et des hatiens tout cours rvant dune Ayiti sans exclusion.Jacky Lumarque

BILLET POUR GUY ALEXANDREEdmond Magny 9 mars 2014Le professeur Guy Alexandre, ami de longue date de luniversit Quisqueya, nous a laiss soudainement le 28 fvrier 2014, son collgue et ami, le professeur Edmond Magny, doyen de la Facult des Sciences de lAgriculture et de lEnvironnement (FSAE) lui rend ici un vibrant hommage.Ce billet devait sortir juste aprs ton dpart mais quelque chose me portait attendre la crmonie dhier en ton honneur pour le rdiger et mieux rflchir sur ce que je voulais dire te concernant..Le militant: Arriv Strasbourg pour entamer mes tudes, un an aprs je fais escale chez toi, Paris, invit par des amis et je te dcouvre pour la premire fois avec ta flamme ardente dtudiant progressiste qui sait convaincre avec des mots simples, pour renforcer les convictions des jeunes nophytes que nous tions. Ce devait trele dbut dune grande aventure et je te retrouve quelques annes plus tard, install Strasbourg ton tour o, avec Carl Lvque, les inoubliables rencontres sur la situation du pays, les derniers livres de Louis Althusser que tu savais dvorer en une soire, sont restes graves dans notre mmoire. En ce temps l Lhomme daction: de retour en Hati, nous nous rencontrons autour de ton pre pour discuter de ton projet dun autre type dcole, prcurseur de Kayanou plus tard. Quelques annes aprs ctait lexprience de Mister Clean, Alias Marc Bazin, qui a su runir dans son quipe de grands disparus, avec toi, Herv Denis, Lesly Delatour, Philippe Rouzier, Raoul Berret et quelques autres encore en vie. Certains moments forts de cette exprience taient marqus par les dbats trpidants entre toi et Herv face Lesly. Ctait lpoque des illusions perdues o lon pensait changer les choses dans le pays. En ce temps l..Le diplomate: inutile de nous attarder sur ton dvouement au dossier haitiano-dominicain au cours de nombreuses annes, avec non seulement des crits pertinents sur les divers aspects de la question, mais surtout tes confrences, tes dbats, tes analyses fines qui ont clair plus dun. Dvouement qui ta puis jusqu' lusure fatale. Mais on navait plus le temps de se revoir depuis longtemps. En ces temps-ci..Lhomme press: pour parler maintenant danecdotes, je me rappelle quon devait discuter, il y a prs de 20 ans, de certaines questions et je tai demand quand on pourrait se voir. Aussitt, tu me rponds que cest possible aprs demain, mais seulement au petit djeuner. Je pensais que tu plaisantais et, effectivement le surlendemain tu tais prsent sept heures du matin la maison pour partir neuf heures. Difficile doublier aussi tes moments de blagues o tu lchais un de tes mots prfrs lpoque, aprs lecture dun texte: ce texte est ultra pas bon.Pour ton ultra-dpart Guy, nous te disons tout simplement que cest pour nous, pour le pays, une mga-perte. Pour adopter ton langage Edmond MAGNY Cration de la Chaire Louis Joseph Janvier sur le constitutionnalisme en HatiLUniversit Quisqueya a mis en place la premire Chaire jamais cre en Hati: il sagit de la Chaire sur le constitutionnalisme qui porte le nom du premier constitutionnaliste hatien, Louis Joseph Janvier qui, en 1886, avait fait paraitre Les Constitutions hatiennes, une tude reste unique et qui demeure une rfrence de la pense juridique hatienne au 19me sicle.La Chaire est rattache la Facult des Sciences Juridiques et Politiques de lUniQ.Son objectif est de promouvoir, sous forme de confrences, de publications, de table-rondes, de dbats, la connaissance des questions constitutionnelles aussi bien nationales que comparatives.Elle est dirige par un Conseil Scientifique form des personnalits suivantes: Jacky LUMARQUE, Recteur de lUniQ Bernard GOUSSE, doyen de la FSJP Mirlande MANIGAT, charge de mission, titulaire de la Chaire Cary HECTOR, Charg de mission senior au Rectorat Claude MOISE, historien Michel HECTOR, Prsident de la Socit dHistoire, de Gographie et de Gologie Me Sibylle THEARD MEVS, avocate Me Serge Henry VIEUX, Professeur et avocat Me Monferrier DORVAL, Professeur et avocatLe projet de Chaire sur le constitutionnalisme haitien a t valid par le Haut Conseil de lUniversit le 13 avril 2013.Son lancement a eu lieu le 10 dcembre 2013 sous la forme dune journe dtude dont la premire partie a englob trois communications relatives la nationalit haitienne au cours de lhistoire nationale; la seconde a t consacre lexamen critique de lArrt TC 168 13 du Tribunal Constitutionnel de la Rpublique Dominicaine. Ce thme a fait lobjet de deux interventions ralises par Me Monferrier Dorval et par Me Bernard GOUSSE. Lintrt soulev par la question auprs du public prsent a justifi la publication dans le quotidien Le Nouvelliste dun rsum de ces deux communications soumises de nouveau lattention des lecteurs de la Revue.Mirlande MANIGATHAITI-REPUBLIQUE DOMINICAINECommentaires juridiquesde la dcision du 23 septembre 2013 du Tribunal Constitutionnel Dominicain (TC/0168/13) Dr Bernard H. Gousse, Doyen, Professeur de droit international privDr Monferrier Dorval, Professeur de droit constitutionnel

Devant les vives ractions provoques ici et dans le monde par la dcision du Tribunal Constitutionnel de la Rpublique Dominicaine du 23 septembre 2013 (TC/0168/13), la Chaire Louis-Joseph-Janvier sur le Constitutionnalisme en Hati lance publiquement par lUniversit Quisqueya le 10 dcembre 2013 dans le cadre de la Journe dEtudes sur la nationalit et dont la mission essentielle est dtre utile la communaut, a consacr une bonne partie de cette journe lexamen juridique de ladite dcision. En attendant la publication prochaine des Cahiers de la Chaire qui incluront les commentaires dtaills et exhaustifs, le Conseil Scientifique de la Chaire a demand aux auteurs de livrer au public une synthse de leurs commentaires sur cette dcision de cent quarante-sept pages. Aprs une prsentation rsume du contenu de la dcision tudie, nous dmontrerons en quoi cette dcision viole non seulement le droit constitutionnel dominicain mais encore le droit international des droits de lHomme.

RESUME DE LA DECISIONLe Tribunal Constitutionnel (TC) de la Rpublique Dominicaine fut saisi le 30 juillet 2012 en ses attributions damparo par la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre, ne le 1er avril 1984 dans la Commune de Yamasa, Province de Monte Plata, leffet de rviser le jugement de la Chambre Civile, Commerciale et de Travail du Tribunal de Premire Instance du District Judiciaire de Monte Plata en date du 10 juin 2012 et ordonner la Junte Centrale Electorale de lui dlivrer sa carte didentit et lectorale (cdula de identidad y electoral) elle refuse. Le Tribunal rejeta le recours exerc par ladite dame.

Le 23 septembre 2013, le Tribunal Constitutionnel de la Rpublique Dominicaine rendit une dcision (TC/0168/13) privant de la nationalit dominicaine la dame Juliana Deguis Pierre aux motifs que selon larticle 11.1 de la constitution dominicaine en vigueur lors de sa naissance en 1984: elle ne pouvait dmontrer quau moins un de ses parents jouissait dune rsidence lgale en Rpublique Dominicaine; elle est la fille de citoyens trangers, journaliers temporaires, qui, lors de sa naissance taient en transit dans le pays; ltranger en transit est, depuis la constitution de 1929, celui qui na pas de domicile lgal en Rpublique Dominicaine pour ntre pas dtenteur dun permis de rsidence; en outre, les personnes nes de parents qui se trouvent en situation irrgulire ne peuvent bnficier du jus soli car il serait juridiquement inadmissible de faire natre un droit partir dune situation illicite de fait; les trangers ne disposant pas dune autorisation de rsidence dans le pays doivent tre assimils la catgorie dtrangers en transit; dans ce cas particulier, ne pas accorder la nationalit dominicaine la dame Deguis Pierre ne la rend pas apatride puisque larticle 11.2 de la constitution hatienne de 1983 en vigueur lors de sa naissance dispose expressment que sont hatiens dorigine les individus ns ltranger de pre et mre hatiens; lacquisition de la nationalit hatienne par le jus sanguinis (droit du sang) est une constante de toutes les constitutions hatiennes depuis 1805.

Par ailleurs, le Tribunal Constitutionnel dclare que sa dcision sapplique tous les cas similaires; ordonne la Junte Centrale Electorale, dpositaire des Registres dEtat-Civil, dtablir, en remontant au 21 juin 1929, la liste de toutes les personnes irrgulirement inscrites sur le Registre Civil, de les reporter sur des registres de naissance dtrangers en vue de leur rgularisation au regard de la lgislation sur la migration.

Dans cette mme dcision, le Tribunal Constitutionnel a ordonn la Junte Centrale Electorale de restituer dans un dlai de dix jours ouvrables commenant courir compter de la notification de la prsente dcision loriginal de son certificat de dclaration de naissance la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre, de soumettre loriginal du certificat de naissance au tribunal comptent, aussi vite que possible, pour que ce tribunal dtermine sa validit ou sa nullit et de procder de la mme manire pour tous les cas similaires en lespce, avec le respect d aux particularits de chacun de ces cas, augmentant ainsi le dlai de dix (10) jours de rfrence quand les circonstances le requirent.

Le Tribunal Constitutionnel a ordonn la Junte Centrale Electorale de remettre la Liste dtrangers irrgulirement inscrits dans le Registre Civil de la Rpublique Dominicaine au Ministre dEtat de lIntrieur et de la Police, qui prside le Conseil National de la Migration, pour que ce dernier labore, en conformit avec le premier paragraphe de larticle 151 de la loi sur la migration, le Plan National de Rgularisation dEtrangers illgaux se trouvant en Rpublique Dominicaine et adresse au Pouvoir Excutif, conformment aux dispositions du second paragraphe de larticle 151, un rapport gnral sur ledit Plan National de Rgularisation dEtrangers illgaux avec ses recommandations dans le mme dlai de quatre-vingt-dix jours.Enfin, le Tribunal Constitutionnel a exhort le Pouvoir Excutif procder la mise en uvre du Plan National de Rgularisation dEtrangers illgaux se trouvant en Rpublique Dominicaine.En dpit des dngations des autorits dominicaines, la dcision du Tribunal Constitutionnel dominicain viole le droit international et particulirement le droit international amricain. Ce faisant, le Tribunal Constitutionnel viole et la constitution dominicaine et sa propre loi organique.

VIOLATION DU DROIT CONSTITUTIONNEL DOMINICAINLa dcision mconnait la hirarchie des normes telle qutablie par la constitution dominicaineConstitution dominicaine du 26 janvier 2010, Article 26La Rpublique Dominicaine1) reconnat et applique les normes du droit international, gnral et amricain, dans la mesure o ses pouvoirs publics les ont adoptes:2) reconnat que les normes en vigueur des conventions internationales ratifies sappliqueront sur le plan interne, une fois publies de manire officielle.Article 74-3Les traits, pactes et conventions relatifs aux droits humains, signs et ratifis par lEtat dominicain, acquirent une valeur hirarchique constitutionnelle et sont dapplication directe et immdiate par les tribunaux et les autres organes de lEtat.

Le Tribunal Constitutionnel viole sa propre loi organique en ignorant les rgles qui lui sont expressment obligatoires. Loi 137-11 du 15 juin 2011 portant loi organique du Tribunal Constitutionnel et loi de procdure en matire constitutionnelle. Article 7.13Les dcisions du Tribunal Constitutionnel et les interprtations quadoptent ou que font les tribunaux internationaux en matire de droits de lHomme constituent des prcdents obligatoires pour les pouvoirs publics et tous les organes de lEtat.

La dcision du Tribunal Constitutionnel viole larticle 165 alina 2 de la Constitution de la Rpublique en vigueur, parce quelle porte sur une affaire administrative qui relve de la comptence de la Juridiction contentieuse administrative: le litige a oppos la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre la Junte Centrale Electorale qui a refus de lui dlivrer sa carte didentit et lectorale et lui a confisqu loriginal de son acte de naissance dominicain. En effet, larticle 165 alina 2 de cette constitution dispose: Les tribunaux suprieurs administratifs ont pour attributions de() connatre des recours contentieux contre les actes ou actions et dispositions des autorits administratives contraires au droit comme consquence des relations entre ladministration de lEtat et les particuliers, si ceux-ci ne sont pas connus par les tribunaux contentieux administratifs de premire instance.Elle viole galement larticle 75 de la Loi Organique no.137-11 du Tribunal Constitutionnel qui prescrit que laction damparo contre les actes ou omissions de ladministration publique, dans les cas qui soient admissibles, est de la comptence de la juridiction contentieuse administrative.Dans sa dcision le Tribunal Constitutionnel a reconnu lui-mme son incomptence pour connatre de laction damparo porte devant elle par la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre en considrant ce qui suit:En lespce, la recourante impute la violation allgue une dcision ou une omission de la Junte Centrale Electorale, institution qui appartient ladministration publique. Dans de tels cas, larticle 75 de la loi no.137-11 tablit que laction damparo contre les actes ou omissions de ladministration publique est de la comptence de la Juridiction contentieuse administrative.Une autre situation dincomptence apparat lorsque le Tribunal Constitutionnel a ordonn, dans le dispositif de sa dcision, la Junte Centrale Electorale de soumettre loriginal de lacte de naissance de la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre au tribunal comptent pour ce que ce tribunal dtermine sa validit ou sa nullit. Il est mme prcis dans les motifs de la dcision que le dossier de la dame Juliana Dequis (ou Deguis) Pierre figure parmi les 1822 demandes de nullit dactes de naissance pendantes devant un tribunal autre que le Tribunal Constitutionnel linitiative de la Junte Centrale Electorale.VIOLATIONS DU DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE LHOMMEI.- Le droit de la nationalit chappe la comptence exclusive des EtatsEn ltat actuel de dveloppement du droit international des droits humains, la facult discrtionnaire de lEtat de dterminer qui sont ses citoyens est limite, dune part par son devoir daccorder aux individus une protection galitaire, effective et non discriminatoire de la loi, et dautre part, par son devoir de prvenir, dviter et de rduire lapatridie. (Cour Interamricaine des Droits de lHomme, 8 septembre 2005, Fillettes Jean et Bosico contre Rpublique Dominicaine)

II.- La notion de personne en transit doit tre limite dans le tempsDepuis la rforme constitutionnelle de 1929, le jus soli ne sapplique pas aux enfants dtrangers en transit. Cette exception est reprise dans les constitutions de 1929, 1966, 2002 et 2010. Les journaliers temporaires et autres personnes admises sur la base dun visa temporaire sont considrs comme des personnes en transit au sens des rgles constitutionnelles (cf. Loi no 95 du 14 avril 1939 sur la Migration, Loi no 285-2004 du 21 juillet 2004 sur la Migration). Le droit dominicain connat galement une catgorie de personnes transitant (transeunte) par la Rpublique Dominicaine pour se rendre ailleurs. Les personnes se trouvant en situation de sjour irrgulier sont assimiles des personnes en transit. En rsum, les trangers qui nont pas le permis de rsidence sont considrs comme trangers en transit. Cette interprtation administrative de la notion de transit, illimite dans le temps, est reprise par la Loi sur la Migration du 21 juillet 2004. Elle est raffirme par la dcision du Tribunal Constitutionnel du 26 septembre 2013 qui confirme ici la jurisprudence tablie en la matire par un arrt de la Cour Suprme Dominicaine du 14 dcembre 2005. Daprs la lgislation dominicaine, la notion de transit revt une signification qui se dmarque particulirement de la signification communment admise. Le Tribunal Constitutionnel reconnat quil sagit ici dune notion propre au droit constitutionnel et au droit migratoire dominicains, en vertu de laquelle les enfants de cette catgorie de personnes nacquirent pas la nationalit dominicaine, mme sils sont ns sur le territoire national. (TC/0168/13 par. 2.12)

Cette notion de transit illimit dans le temps qui est propre au droit dominicain est manifestement excessive car elle peut sappliquer des personnes dont la dure de sjour en Rpublique Dominicaine peut stendre sur plusieurs annes. Le caractre excessif et draisonnable de cette particularit du droit dominicain a t dnonc et condamn trs explicitement par la Cour Interamricaine des Droits de lHomme dans larrt prcit du 8 septembre 2005.

La Cour observe que, pour considrer une personne comme une personne de passage ou en transit quelle que soit lexpression utilise (transitant ou en transit), lEtat doit respecter une limite raisonnable dans le temps, et doit tenir compte du fait quun tranger qui dveloppe des liens dans un Etat ne peut tre assimil une personne de passage ni une personne en transit.

La Cour considre par ailleurs que le statut migratoire dune personne ne se transmet pas ses enfants.

Or, au risque de nous rpter, cette jurisprudence de la Cour Interamricaine des Droits de lHomme qui sanctionnait dj la Rpublique voisine a valeur constitutionnelle et simposait au Tribunal Constitutionnel qui aurait d lappliquer, en vertu de larticle 74.3 de la Constitution et de larticle 7.13 de la Loi Organique du Tribunal Constitutionnel.

III.- Le jus soli est une obligation internationale de lEtat pour viter lapatridieLa Rpublique Dominicaine a souscrit aux deux conventions suivantes qui contiennent de manire trs claire lobligation pour un Etat contractant dappliquer le jus soli tout enfant n sur son territoire sil ne peut acqurir une autre nationalit.

Elle a dabord sign la Convention sur la Rduction des Cas dApatridie. Quoique cette convention nait pas encore t ratifie, la dcision du Tribunal Constitutionnel sy rfre. Mais techniquement on peut considrer quelle nest pas juridiquement lie par ce texte.Tout Etat contractant accordera sa nationalit la personne ne sur son territoire qui autrement serait apatride (Convention des Nations Unies du 30 aot 1961 sur la Rduction des Cas dApatridie. Art. 1)

Par contre, la Convention Amricaine des Droits de lHomme a t ratifie et larticle 20 reproduit presque dans les mmes termes le texte cit ci-dessus. Elle oblige donc la Rpublique Dominicaine.Toute personne a le droit dacqurir la nationalit de lEtat sur le territoire duquel elle est ne, si elle na pas droit une autre nationalit (Convention Amricaine des Droits de lHomme du 22 novembre 1969, Art. 20 al. 2)

Conformment une volution du droit international amorce depuis 1955 (Arrt Nottebohm, Cour Internationale de Justice) accordant une prminence la nationalit effective sur la nationalit purement juridique, la Cour Interamricaine des Droits de lHomme a adopt dans larrt prcit du 8 dcembre 2005 la notion dapatridie de fait reconnue par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Rfugis (http://www.unhcr.fr/pages/4aae621d3fe.html) . La Cour dcide en effet que: la situation dapatridie dcoule de labsence de nationalita) quand un individu nest pas qualifi daprs les lois dun pays pour la recevoir;b) comme consquence dune privation arbitraire;c) ou par loctroi dune nationalit qui nest pas effective dans la pratique.(par. 142)

Le Tribunal Constitutionnel se rfugie derrire la constance du principe du jus sanguinis dans le droit constitutionnel hatien pour refuser lapplication des traits internationaux prcits et priver de la nationalit dominicaine Mme. Deguis Pierre et toutes les personnes se trouvant dans une situation similaire depuis 1929, puisquelles jouissent de la nationalit hatienne.

La dcision viole la Convention susmentionne et la jurisprudence de la CIDH de 2005 qui lui sont applicables car les personnes vises, vivant en Rpublique Dominicaine depuis des gnrations, ont, pour reprendre les termes de larrt de la Cour Interamricaine des Droits de lHomme, une nationalit, la nationalit hatienne, qui nest pas effective dans la pratique. Le Tribunal Constitutionnel Dominicain cre donc des apatrides de fait.

Ces individus nayant aucun lien effectif avec Hati, le jus soli dominicain doit leur tre appliqu.

Larrt Jean et Bosico c. Rpublique Dominicaine du 8 septembre 2005 de la Cour Interamricaine des Droits de lHomme constituait pour la justice dominicaine un prcdent obligatoire. Il constituait encore, selon le Juge Canado Trindade de ladite Cour, un avertissement pour la prohibition de pratiques administratives et de mesures lgislatives discriminatoires en matire de nationalit. La Cour Suprme dominicaine a ignor cet avertissement le 14 dcembre 2005. Le Tribunal Constitutionnel vient, en septembre 2013, de rcidiver dans le mpris des normes internationales, de sa propre loi organique et de la constitution dominicaine.

CONCLUSIONLa crise ne du prononc de la dcision du 26 septembre 2013 du Tribunal Constitutionnel dominicain ne doit donc pas tre considre comme une affaire dominicano-hatienne. Il sagit dun cas de violation des droits humains o des Dominicains sont dchus illgalement de leur nationalit. Le Gouvernement hatien ne peut dans cette affaire quexhorter son voisin un meilleur respect de sa propre constitution et de ses obligations internationales. Plus prcisment, il faut convaincre les Dominicains quils doivent respecter la fois et la dcision du Tribunal Constitutionnel et la Convention Amricaine des Droits de lHomme et la jurisprudence de la Cour Interamricaine des Droits de lHomme. En pratique, chaque fois que lon se trouvera en prsence dune personne ne en Rpublique Dominicaine dont les liens avec Hati ne sont que thoriques alors quelle a tiss des liens sociaux, familiaux et culturels en Rpublique Dominicaine, cette personne doit tre considre comme dominicaine avec tous les droits y affrents. Sinon il ne reste qu mettre en uvre les mcanismes de protection prvus dans la Convention Amricaine des Droits de lHomme par le biais de la Commission et de la saisine de la Cour Interamricaine des Droits de lHomme dont les dcisions simposent tous les pouvoirs publics et organes de lEtat dominicain.

Assemble gnrale AUF So Paulo

Les changements suivants survenus au Conseil dAdministration de lAgence Universitaire de la Francophonie (AUF): llection du nouveau prsident Abdellatif Miraoui prsident de l'universit Cadi Ayyad de Marrakech en remplacement de Yvon Fontaine, recteur de l'universit de Moncton. Membres reprsentants la Rgion Amrique et Carabes au Conseil d'administration et au Conseil associatif:

Elus au CA: Hlne David, vice-rectrice aux relations internationales et la Francophonie; Jacky Lumarque (vice-prsident universitaire); Jean Vernet Henry, membre supplant.

Les trois autres vice-prsidents de l'AUF sont:

- M. Saliou NDIAYE, Universit Cheikh Anta Diop de Dakar, Sngal;- M. Philippe VINCKE, Universit libre de Bruxelles, Belgique.

La vice-prsidente reprsentant les tats et gouvernements

Mme Caroline MALAUSSNA, dlgue aux affaires francophones, ministre des Affaires trangres, France

Elu au Conseil associatif: Richard Poulain, directeur Service Relations Internationales, universit Laval

Activits scientifiques pendant l'AG de Sao Paulo: Cinq ateliers scientifiques

Ateliers scientifiques

Moments d'changes et de rflexion collective, les ateliers scientifiques tenus en marge de cette assemble gnrale feront merger les dbats qui viendront nourrir les recommandations de la dclaration finale.

Ces changes creront un moment de dbat riche et fructueux en permettant chacun de s'exprimer au mieux, tout en contribuant :

consolider la dynamique associative et la promouvoir ensuite au sein des rgions, valoriser et renforcer les choix stratgiques de l'AUF et de ses savoir-faire, partager et discuter les conclusions des travaux pralables, mettre en valeur les membres et en particulier les htes brsiliens et d'Amrique latine.

Placs sous le mme thme, l'Universit moteur de dveloppement, les cinq ateliers, qui seront anims par des experts reconnus dans le domaine, porteront sur les problmatiques suivantes :

Atelier 1 : Classements, valuation et assurance qualit : des modles diffrencis.Atelier 2 : Professionnalisation des formations universitaires : une rponse aux contraintes et aux effets de la massification ?Atelier 3 : Le numrique ducatif : facteur de dveloppement des universits.Atelier 4 : L'innovation dans l'enseignement suprieur : de l'ide la production.Atelier 5 : changes autour de la programmation quadriennale 2014-2017 de lAUF.

ACTIVITES ET PRIX SCIENTIFIQUESAllocution douverture du colloque LEGS en hommage Georges Castera Par Jacky LUMARQUERecteur de lUniversit QuisqueyaDans le Cadre dun projet dnomm Legs le pote Georges Castera a dcid de transmettre son uvre la jeunesse hatienne, toute une srie dactivit, sans but lucratif, de la reproduction des uvres puises, la compilation des articles publies dans diffrents journaux un colloque scientifique sur sa contribution la littrature hatienne et caribenne, marque donc du vivant de lauteur la transmission de ce patrimoine inestimable.Cher Georges Castera, mesdames et messieurs les invits, chers collgues des universits,Je vais commencer cette allocution par une parole paradoxale. Car, alors que nous sommes ici, ce soir, pour ouvrir officiellement le colloque LEGS, en hommage au pote Georges Castera, je vous dirai quil ny a pas de mot pour parler des artisans du verbe. Paradoxe, car un colloque est le lieu o les chercheurs, les spcialistes, ceux et celles qui crent le savoir viennent rendre compte de ltat de leurs rflexions, viennent changer et confronter leurs points de vue. Un colloque fait partie de lespace institutionnel o la connaissance se met en scne et o lUniversit trouve justifier, en dehors de lenseignement dispens dans les salles de cours, son apport une meilleure comprhension du monde.Il ny a pas de mot pour parler des artisans du verbe mais il y a les images, les mtaphores que ces derniers crent eux-mmes pour nous aider comprendre leur travail. Dans Jean le menuisier, le pote Castera crit ceci:Quand Jean, le menuisier, commena apprendre clouerdes morceaux de bois, il ne savait pas encoreque lacajou est un boisavec son envers et son endroit.

Jean, le menuisier,son mtier, cest de faire des portes; son mtier, cest de faire des tables.Il ne savait pasque les tables ont leur dessuset leur dessous.

Lartisan- que son matriau soit un morceau de bois ou une pice de mtal-, le crateur qui faonne la matire, le dmiurge qui rend lexistence le tangible et lintangible, finit par apprendre, comme Jean le menuisier, que chaque chose son envers et son endroit, son dessus et son dessous. Cest ce prix que lon devient un artiste. Et Georges Castera, dans son domaine, est lun des plus grands dont notre pays peut senorgueillir. LUniversit Quisqueya est fire de sassocier avec les partenaires du projet LEGS pour rendre cet hommage mrit un pote vivant que le pays doit riger en modle, un infatigable artisan du verbe qui polit, rabote, lisse, frappe, coupe aussi bien le franais que le crole, les deux langues officielles du pays, pour les remodeler, les recrer, les sortir de leur quotidiennet. Ce travail qui nous permet, en tant que lecteur/lectrice, daccder des aspects insouponns de lenvers et de lendroit, du dessus et du dessous de la ralit, mais aussi de limaginaire, du monde du rve.Le colloque Castera va la rencontre de nos jeunes, il prend place dans lenceinte des institutions universitaires, durant trois jours. Cest peu, pour aborder tous les aspects de la cration du pote, de lhumoriste, du dessinateur, du critique littraire Cest suffisant, pour inciter lire autrement, entendre diffremment, dcouvrir le visible et linvisible des mots Cest suffisant, pour indiquer des voies ventuelles suivre, pour marquer le dialogue qui peut tre instaur, avec lcrivain, dans lintimit du tte--tte que permet la lecture.Que notre pays rapprenne dire merci ses enfants mritants, que nos crateurs jouissent de la reconnaissance collective pour leffort et lintransigeance dont ils font preuve envers eux-mmes, dans leur travail. Cest ce que ce colloque pourra, au-del de lhommage Georges Castera, apporter lensemble de la communaut.Bon travail

Le professeur Evens Emmanuel, Directeur de lEcole doctorale a reu le Prix du Scientifique de lanne

Les Prix d'Excellence du GRAHN Pour promouvoir ses valeurs au sein de la socit hatienne et dans toutes les rgions du pays, le GRAHN instaure un programme dePrix dexcellencevisant reconnatre et prsenter en exemple les individus ou les organismes qui incarnent ces valeurs lchelle nationale. Cest aussi pour perptuer la mmoire des centaines de milliers de personnes emportes par le sisme du 12 janvier que le GRAHN institue ce programme dePrix dexcellence.

Cest enfin pour rendre hommage aux milliers danonymes de tous les coins du pays, qui travaillent dans lombre amliorer la vie et entretenir lespoir dans leur environnement immdiat et bien au-del.Dans cette dmarche, le GRAHN cherche renforcer au pays une culture dexcellence dans toutes les sphres dactivits, en mettant laccent sur la russite collective et le souci du bien commun. Cette culture de lexcellence rfre ce rflexe naturel qui caractrise tout tre humain normalement constitu de se retourner vers ce qui a de mieux pour gurir ses tres chers, panser ses blessures profondes, calmer ses douleurs intenses, satisfaire ses besoins urgents, rsoudre ses problmes complexes, etc. Lexcellence correspond donc cet idal que doit poursuivre toute socit dsireuse de progrs et de bien-tre, cette ncessit de viser toujours plus haut pour viter la stagnation, les drives et la descente aux enfers. La dmarche du GRAHN sinscrit donc dans cette qute de progrs social par la valorisation et la stimulation des personnes qui incarnent le got du travail bien fait, la persvrance dans la qute dun monde meilleur, le dpassement de soi et le sens de lthique. Il existe dj au pays plusieurs instances qui dcernent des prix ou des distinctions diffrentes catgories de personnes et dans diffrents domaines. Sinscrivant dans la continuit de ces actions positives sans chercher les dupliquer, le GRAHN a choisi de couvrir de prfrence des domaines peu ou pas couverts par les autres prix dcerns au pays, en crant un programme de quatorze (14) prix qui pourraient tre dcerns annuellement des personnes physiques ou morales lchelle nationale dont le travail quotidien se fait dans lombre et demeure peu visible.

Le professeur Georges Eddy Lucien, Directeur du CRAPU, prix HSA pour son dernier livrePar Nadve Mnard pour le jury

Avec son volume Une modernisation manque, Port-au-Prince (1915-1956), le gographe Georges Eddy Lucien sinscrit dans la tradition dEmanuel Lamaute avec Le vieux Port-au-Prince et du regrett Georges Corvington avec son Port-au-Prince au cours des ans. Si Corvington est lhistorien par excellence de la capitale hatienne, Lucien nous offre lexploration de cette ville de la perspective de lhistoire, mais aussi de la gographie. La priode prsente dans ce premier tome est celle de loccupation amricaine et des annes qui la suivent immdiatement. Cest une exploration sductive des quartiers, des cercles culturels, des coles, des marchs de la capitale. Photos, cartes et tableaux ainsi que des dessins illustrent les propos et le lecteur/la lectrice a limpression de parcourir les rues de cette capitale quil ou elle na peut-tre pas connue. Lauteur a men ses recherches dans les archives franaises, amricaines et hatiennes. Il utilise des entretiens, des journaux dpoque ainsi que la reprsentation de la ville faite dans les romans. Le portrait qui en sort est difiant. Lucien nous montre clairement limbrication du dveloppement de la ville, des dcisions politiques, et de lutilisation faite de lespace. Je rappelle que le livre prsent aujourdhui nest que le premier volume. Une modernisation manque servira de rfrence pour nous rappeler que les consquences de loccupation amricaine sont encore visibles de nos jours.

Cuba es un modelo de universalizacin del pensamientoPor primera vez sesion en La Habana la Conferencia Regional de Rectores, Presidentes y Directores de instituciones universitarias, durante la cual se firm un convenio de colaboracin con la Universidad Quisqueya de Hait y se realizaron presentaciones sobre el sistema de Educacin Superior en Cuba y la obra del ApstolPatricia Cceres [email protected] 2 de Julio del 2013 22:02:34 CDT La Universidad de La Habana es uno de nuestros mayores referentes, como un modelo de universalizacin del pensamiento que no solamente se limita al Caribe. Y es que Cuba parece tener poco, pero da mucho al resto del mundo por su cultura de compartir y de solidaridad.La afirmacin la hizo este martes Jacky Lumarque, rector de la Universidad Quisqueya de Hait, durante la oncena conferencia general de la Conferencia Regional de Rectores, Presidentes y Directores de instituciones universitarias (Corpuca), miembro de la Agencia Universitaria de la Francofona (AUF) en el Caribe, que por primera vez sesion en La Habana durante los dos primeros das de julio.La cultura francfona (de habla francesa) es parte del esfuerzo de diversificacin cultural del mundo universitario, expres Lumarque, presidente de Corpuca.Tenemos que organizar el intercambio en base a tres idiomas: ingls, espaol y francs, lo cual nos pone en un mbito de tradicin, de apertura, de bsqueda de pertinencia, porque el papel de la Universidad es establecer la intercomunicacin de una filosofa de paz, de solidaridad, afirm.Lumarque inform que durante el encuentro se firm un convenio de colaboracin entre la Universidad Quisqueya de Hait y la de La Habana, con el objetivo de aprovechar mejor los recursos de los que disponen ambas instituciones de nivel superior.Estamos en el comienzo de un esfuerzo de acercamiento, donde vamos a dar lo poco que tenemos, tratando al mismo tiempo de aprovechar lo que Cuba ofrece, declar.La oncena conferencia general de Corpuca sesion en el Centro de Estudios Martianos como un homenaje al aniversario 160 del natalicio de Jos Mart. El encuentro incluy una presentacin sobre el sistema de Educacin Superior en Cuba, una conferencia y mesa redonda sobre la literatura haitiana y la obra del Apstol, as como recorridos por la Universidad de La Habana, el Colegio de San Jernimo y el Memorial Jos Mart.Segn trascendi en la conferencia, Corpuca fue creada en 2001 por una necesidad de algunas universidades de agruparse en una red regional de Educacin Superior y de investigacin, que permitiese el mejoramiento conjunto de la calidad de formaciones universitarias, construccin de intercambios integrados, elaboracin de normas, co-titulaciones, promocin de investigaciones compartidas, entre otras facilidades.Sus miembros pertenecen a 14 universidades de Cuba, Hait y Repblica Dominicana, quienes dictan sus cursos en francs o ensean este idioma. Para la prxima sesin, deber incorporarse Jamaica.Corpuca forma parte de la Agencia Universitaria de la Francofona, una institucin multilateral que apoya la cooperacin y la solidaridad entre ms de 700 instituciones universitarias de lengua francesa, de pases francfonos de frica, la regin rabe, Asia sudoriental, Europa central y oriental y del Caribe.El ao prximo se incorporarn a la Agencia otras dos casas de altos estudios cubanas: la Universidad de Oriente y la Central Marta Abreu de Las Villas.

Atelier scientifique Classements, valuation et assurance qualit : des modles diffrencis 7 MAI 2013SO PAOLO, BRSIL

Rsum

Les deux intervenants ont tabli le diagnostic avec une grande clart ; ils dcrivent les diffrents types de classements existant lchelle internationale, rgionale et nationale ; ils analysent limpact des classements sur les diffrents groupes dacteurs (les universits elles-mmes, dcideurs publics et les bailleurs de fonds, les usagers, les milieux socio-conomiques) et font ressortir les limites des indicateurs proposs pour apprhender la complexit de laction universitaire. Des voies de rflexion pour une dmarche dapprofondissement sont proposes : le professeur Bennouna oppose le concept de coopration celui de comptition ; le professeur Clerfeuille nous propose une ouverture sur lassurance qualit mais comme la premire tape dune dmarche en trois temps prparatoire une nouvelle entre dans un systme de classement.

Les deux interventions voient dans la dmarche de classement une forme de surgissement de la globalisation de lconomie dans lespace de luniversit.

Je marrterai un moment sur cet aspect pour faire ressortir comment il conditionne une certaine vision de luniversit et le choix des mthodes de classement. Ainsi, des entits qui ne font pas toujours partie de la famille universitaire classent les universits comme le Global Benchmarking Network classe 140 pays en fonction de leur degr de comptitivit, comme la Banque mondiale, depuis 2002, classe 180 pays par rapport au regard de leur climat des affaires etc.Un certain effet de la globalisation ne pas sous-estimer : le capitalisme acadmiqueLinfluence de la globalisation a dj absorb des pans importants de notre vie en socit. Le march affirme sa prminence ; travers le libre-change de biens, de services, de la main duvre et dj de la connaissance, il simpose comme lorganisateur de laccumulation, larticulateur de la cohsion sociale et de lidentit nationale (Evans 1997), le gnrateur du bien-tre collectif et le constructeur de sens de notre vivre ensemble (Wolin, 1981).Ses valeurs associes telles que rentabilit, productivit, efficience semblent bien sappliquer la manire dont les universits leaders saffirment dans les classements les plus clbres.

Ne sommes-nous pas en train dassister un changement profond de la manire dont les connaissances sont produites et transmises, illustrant la disparition graduelle des frontires entre lEtat, luniversit et lindustrie ?

Dans une tude publie en 1997 intitule Academic Capitalism : Politics, policies and the Entrepreneurial University, Slaughter et Leslie, analysant les cas de lAustralie, du Canada, de la Grande Bretagne et des Etats-Unis montrent que les politiques denseignement suprieur de ces pays tendent renforcer le capitalisme acadmique en canalisant les financements vers les sciences et les technologies et les domaines valoriss par le march.Dans la recherche acadmique traditionnelle, la production de la connaissance obit des formes de production hirarchiquement structure et plus ou moins stables. Cette connaissance est impulse par des intrts acadmiques ; elle est value par les pairs ; elle est diffuse travers des publications, des confrences et dans le cadre de la formation.

Mais de plus en plus, apparait un nouveau mode de production du savoir que Gibbons qualifie de type 2, par opposition au type 1 traditionnel. Il sagit dun mode de production structur de manire htrarchique , transdisciplinaire, centr sur des projets, faonn par des intrts varis, valus en termes defficacit la fois par les pairs, par les non-pairs et par les commanditaires ou les sponsors des dits projets. Le mode de diffusion est aussi diffrent, car il peut dpendre de lintrt commercial ou dautres enjeux dcoulant des avantages comptitifs associs la recherche.

Il y a une trentaine dannes, le mode de production de la recherche de type 2 ntait pas trs prsent dans nos espaces universitaires. Aujourdhui, la notion de biens publics sefface au profit de celle de biens privs .

Comme la plupart des politiques de financement de la recherche universitaire envisagent la production de connaissance comme une composante de lconomie mondiale et un lment de la comptitivit nationale et donc de la prosprit, ces universits dont la recherche valorise les biens privs mobilisent encore davantage de ressources pour leur activit de recherche et la bulle saccroit davantage.Limpact sur la gouvernance : lmergence de luniversit Corporate Les modes dorganisation et les mcanismes de dcisions lintrieur des universits nchappent pas ce courant. Le leadership et la prise de dcision ne sont plus le fait de structures collgiales indpendantes, contrles par les corps acadmiques, La rpublique des scholars fait place ce que lon convient dappeler des stakeholder organizations dans lesquelles de puissantes infrastructures managriales viennent contrebalancer ou mme remplacer les structures acadmiques traditionnellement contrles par les doyens, chefs de dpartements et professeurs.

Ces mouvements saccompagnent dune certaine forme de professionnalisation du management o les relations traditionnellement fondes sur la confiance font place de nouveaux rapports bass sur des critres de transparence, des procdures dassurance-qualit, des mcanismes de revue par les pairs et par les sponsors, des valuations externes et des batteries dindicateurs de mesures de performance pour valuer la recherche, la formation et les apprentissages.

Dans cette mouvance le modle de reprsentation dmocratique traditionnel des divers groupes dacteurs (tudiants, professeurs, personnels administratifs) sattnue au profit de modles dorganisation de type corporate , bass sur des processus dcisionnels plus verticaux, le recours des conseils dorientation ou dadministration faisant appel dautres types dacteurs (secteurs socioconomiques, reprsentants de la socit civile).Cest ce modle mergent duniversit qui est promu par les institutions supra nationales comme la Banque mondiale, lOCDE et qui simpose aux pays du Sud qui dfinissent leurs politiques publiques partir des directives ou des conditionnalits imposes par ces agences. Cest ce modle duniversit qui constitue le paradigme de fond de la vision universitaire laquelle se trouvent adosss les premiers classements.

Comment stonner ds lors de lhgmonisme du modle nord-amricain duniversit litiste de recherche soude lindustrie ? Derrire ce modle, cest aussi le discours gnral de discrdit de lEtat et du public vis--vis du priv.

Le recours loutil mathmatique est-il suffisant pour lgitimer et fonder pistmologiquement la dmarche de classement des universits ? Faut-il sabandonner ce modle ? Existe-t-il des voies alternatives ?

Quelles voies alternatives ?Le professeur Bennouna propose, dans la continuit du courant de pense amorc par lAgence, un changement de paradigme pour passer de la logique de comptition celle de la coopration, en articulant la mise en uvre des missions fondamentales de luniversit avec lexigence de pertinence sociale de son action. Continuer mesurer et valuer dans un souci de diffuser et de partager les bonnes pratiques.

Cette proposition rejoint la position de la rgion Amrique Latine et Carabes exprime lors de la 4me Rencontre des rseaux universitaires et confrences de recteurs de lAmrique Latine et des Carabes tenue Buenos Aires les 5 et 6 mai 2011.

Cette position : questionne la pertinence de la dmarche dlaborer ou dutiliser des systmes de classements comme moyen dvaluation de laction universitaire ; rejette le biais induit par des indicateurs partiels exagrant le poids de la circulation internationale de la production scientifique ; rappelle la nature de bien public social de lenseignement suprieur dj exprime par la rgion la Confrence mondiale de lenseignement suprieur de 2009 (exigence dadaptation aux changements et aux besoins du milieu); propose comme dmarche alternative la conduite dtudes comparatives qui facilitent la diffusion de bonnes pratiques et la prise de dcisions et la construction de systmes dinformation embrassant la totalit des fonctions, caractristiques, responsabilits, processus et rsultats des IES. Le MESALC (Mapa de la Educacin Superior en Amrica Latina y el Caribe) est introduit comme un mcanisme darticulation des systmes nationaux dinformation sur lenseignement suprieur dans une perspective daccroissement de la mobilit acadmique et damlioration des politiques publiques et institutionnelles.Le professeur Clerfeuille, dans lesprit de la thmatique de latelier ouvre la voie sur lassurance qualit. Conue comme dmarche damlioration continue, lassurance qualit met la disposition des institutions denseignement suprieur les outils ncessaires pour leur permettre damliorer les conditions daccomplissement de leur mission.

Encore une fois, que dit la Rgion Amrique Latine sur cette question ?

LALC est parmi les rgions pionnires dans la mise en uvre des mcanismes dassurance qualit. Ds le dbut des annes 1990. A l exception des USA, la plupart des systmes en place actuellement sont relativement jeunes. LEurope au dbut des annes 2000, puis graduellement lAustralie et quelques pays dAsie un peu plus tard. Le Moyen Orient et lAfrique sont encore au stade dmergence.

Plusieurs systmes dassurance qualit font dj partie dune tradition rgionale :

ARCU SU pour le Mercosur depuis 1998 (associant le Brsil, lArgentine, le Paraguay et lUruguay, avec la Bolivie et le Chili comme membres associs) Le systme SICEVAES (Sistema Centroamericano de Evaluacion y Acreditacion de la Educacion Superior pour la rgion de lAmrique Centrale ; Le rseau RIACES (Red Ibero Americano para la Acreditacion de la Calidad de la Educacion Superior) pour lespace ibro amricain, Sans ignorer la grande diversit des systmes nationaux dassurance qualit qui se sont dvelopps en fonction des caractristiques des institutions et du contexte de la culture locale.

La voie de lassurance qualit simpose delle-mme dune manire croissante. Elle est dans la logique du projet de construction dun systme universitaire qui cherche accroitre sa pertinence par rapport aux besoins et au projet de socit du contexte social dans lequel elle sinsre.

Le professeur Clerfeuille met juste titre laccent sur le rle quelle est amene jouer dans la production dun projet universitaire simposant par sa pertinence sociale. En ce sens, pourquoi ne pas lassumer pleinement comme un lment distinct et diffrenci ? Sans complexe. Sans que nous nous sentions tenus, comme il le propose dans la conclusion, de linscrire comme premire tape dune dmarche en trois temps, qui au bout du chemin, doit encore nous ramener (nous enfermer) dans le cercle restreint du classement?

Sommes-nous srs que nous avons besoin de systmes de classements ?

Jacky Lumarque

Le CEI, cest lentrepreneuriat dans et lextrieur de luniversit Quisqueya

Tout en tant lunique centre universitaire dentrepreneuriat dHati, le CEI a mis le paquet dans laction entrepreneuriale tout public, en dehors de luniversit.Aprs un succs au-del des attentes en 2012, anne de son entre en activit, le CEI a ralis en 2012 un certain nombre dactions (formation gratuite fournie 310 aspirants entrepreneurs de niveau universitaire Port-au-Prince, au Cap-Haitien, aux Cayes, aux Gonaves et Jacmel, 112 entrepreneurs exerants Port-au-Prince et au Cap-Haitien, 50 business consultants et 40 fonctionnaires et hauts fonctionnaires de lEtat hatien) qui confirment sa notorit en tant que leader en matire entrepreneuriale en Hati, oprateur de la dmarche duniversit entrepreneuriale de luniversit Quisqueya.Depuis le mois de janvier 2013, le CEI a dj form 175 aspirants entrepreneurs de niveau universitaire sur le campus de luniversit Quisqueya et dans des centres de formation universitaires partenaires situs Jrmie et Ouanaminthe. Grce au CEI, luniversit a accueilli plusieurs hauts cadres (22 au total) de ladministration publique hatienne, dans le cadre dun sminaire sur le genre et entrepreneuriat. Les entrepreneurs exerants ne sont pas du reste; 31 dirigeants dentreprises ont bnfici de sminaires de formation et dassistance technique du CEI depuis le dbut de lanne 2013. Une assistance managriale et lgale est pourvue 126 petites entreprises informelles, pendant que le CEI se transforme progressivement en un rel incubateur dentreprises.Tout cela, ctait lentrepreneuriat au niveau universitaire. Mais luniversit Quisqueya, travers son CEI, ne se limite pas au public de son cur de mtier. Le CEI a ralis pour le compte de la Fondation Rinaldi, oprateur du projet RVC de la Minustah, une formation en entrepreneuriat dune dure de 4 mois, au bnfice de 120 jeunes de niveau secondaire, aux Gonaves. Ces jeunes ont t certifis le 15 juin 2013 en prsence des dirigeants des diffrents oprateurs du projet mais aussi de la reprsentation de la mairie des Gonaves qui a apprci la contribution du CEI. La satisfaction issue de cette formation ayant dbouch sur dix-sept projets dentreprises collectives a conduit la Fondation Rinaldi octroyer un mandat dexpertise luniversit (via le CEI et le CREGED) pour un montant d peu prs sept mille dollars. Comme quoi, tre leader en entrepreneuriat a paie.

Luniversit Quisqueya renoue avec une tradition suspendue depuis la catastrophe de janvier 2010: Le tableau dhonneur du Vice-rectorat aux affaires acadmiques (VRAAC). Ce tableau signale la reconnaissance de lexcellence dont fait preuve des tudiants et des tudiantes des diffrentes facults de lInstitution. Liste dhonneur du doyen du VRAAC

NOM ET PRNOM

PROGRAMME/OPTION

SESSIONMOYENNESESSION

FSAE

DORVAL Marie DarlineAMENAGEMENT ET PROTECTION DE LENVIRONNEMENT2013J83,92

DUVALSAINT E. Jean-ClaudePRODUCTION AGRICOLE2013J87,15

MARION MackensonAMENAGEMENT ET PROTECTION DE LENVIRONNEMENT2013J83,70

RAMY Bertin JuniorAGRO ECONOMIE2013J89,12

DURONE Jean BernardAGRO ECONOMIE2013J85,29

LACROIX Jean JeanAGRO ECONOMIE2013J80,81

DESIR AdelinePRODUCTION AGRICOLE2013J81,59

MATHIEU DaveAGRO ECONOMIE2012J81,81

DEUMAR BenjaminPRODUCTION AGRICOLE2011J81,97

DEUMAR BenjaminPRODUCTION AGRICOLE2011S80,99

DEUMAR BenjaminPRODUCTION AGRICOLE2012J82,88

DEUMAR BenjaminPRODUCTION AGRICOLE2013J82,64

JOSEPH LunelPRODUCTION AGRICOLE2010S82,10

JOSEPH LunelPRODUCTION AGRICOLE2011J86,67

FSEA

VERTU KendySCIENCES COMPTABLES2012S81,23

VERTU KendySCIENCES COMPTABLES2013J81,39

PIERRE-LOUIS Nephtaly AndonyECONOMIE2013J80,59

JEAN PIERRE FrancesseGESTION DES PME2013J83,21

LEONARD Carla MaurenaFINANCE2012S84,68

LEONARD Carla MaurenaFINANCE2013J85,40

TEMPLIER Kervin DeslandSCIENCES COMPTABLES2012s84,44

TEMPLIER Kervin DeslandSCIENCES COMPTABLES2013J86,24

DESTIN Marc-JunoGEST.DES INSTITUTIONS FINANCIERES2012S83,07

EUGENE Lucia Claire RitzaMAITRISE EN GESTION DE PROJET2012S81,54

JOSEPH PhoebeMAITRISE EN GESTION DE PROJET2012J81,13

NICOLAS KendyMAITRISE EN GESTION DE PROJET2011S84,70

REMARAIS EtienneMAITRISE EN COMPTABILITE CONTROLE-AUDIT2010S83,88

OSNA Jean KennyMAITRISE EN COMPTABILITE CONTROLE-AUDIT2010S80,63

DUCLONA JohnsonGESTION DES INDSITUTIONS