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BULLETIN MENSUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS: MOIS D'AVRIL Author(s): A. B. Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 382-384 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41734399 . Accessed: 22/05/2014 02:47 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.47 on Thu, 22 May 2014 02:47:04 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

BULLETIN MENSUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS: MOIS D'AVRIL

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BULLETIN MENSUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS: MOIS D'AVRILAuthor(s): A. B.Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 382-384Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41734399 .

Accessed: 22/05/2014 02:47

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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BULLETIN MENSUEL

DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

MOIS D'AVRIL.

L'Académie a commencé les discussions relatives aux divers concours et prix de l'année 1864. Elle a adjugé le prix Gobert à M. d'Arbois de Jubain- ville ; l'accessit à M. Vallet de Viriville.

M. le vicomte de Rougé est de retour de son voyage en Égypte. Il paraît très-satisfait du résultat de sa mission. En môme temps que M. de Rougé, arrivait une lettre de M. Wescher, que nous croyons devoir reproduire presque inextenso. Cette lettre était adressée à M. L. Renier, qui en a donné l'analyse suivante dans la séance du 15 avril:

L'Académie sait, dit-il, que M. Carie Wescher a été adjoint à la mission de notre savant confrère M. de Rougé, et chargé spécialement :

Io De recueillir les inscriptions grecques de l'Egypte, qui auraient pu échapper aux voyageurs précédents;

2° De vérifier sur les monuments le texte des inscriptions déjà publiées soit dans le recueil de M. Letronne, soit dans ceux qui ont paru depuis.

On sait que les copies de ces dernières inscriptions sont dues à un grand nombre de voyageurs, qui tous n'étaient pas suffisamment préparés à la tâche qu'ils avaient entreprise. Aussi présentaient elles, pour la plupart, des lacunes et des incorrections que M. Letronne, malgré sa science et son admirable sagacité, n'était pas toujours parvenu à suppléer.

La lettre de M. Wescher prouve qu'il s'est acquitté de sa mission de ma- nière à justifier la confiance du ministre et les espérances de la science. En voici l'extrait :

« Notre campagne d'Egypte a duré quatre mois, dont trois passés dans la Haute-Egypte. Ce voyage a été pour moi d'une fécondité inattendue. Je rapporte, soit en copies, soit en estampages : un millier environ d'inscrip- tions inédites . Quant aux inscriptions déjà connues, j'ai soigneusement revu celles qui existent encore, et j'ai recueilli pour la plupart d'entre elles des leçons nouvelles et d'importantes corrections, qui permettront d'en fixer définitivement le texte. Parmi les documents inédits se trouvent quelques monuments épigraphiques de premier ordre. Je me contenterai de vous citer :

« Io Une inscription monumentale trouvée dans l'île de Philœ. Cette inscrip- tion, gravée sur une architrave dorique en granit, fournit plusieurs indi- cations précieuses. Auguste y porte les titres de Soter et à'Evergète , em- pruntés à la langue officielle de l'époque ptolémaïque. L'année de son

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ACADEMIE DES INSCRIPTIONS, ETC. 383

règne est indiquée, ce qui donne la date d'un monument romain en style dorique, dont les débris se voient encore sur remplacement où cette inscription a été découverte. Enfin, nous y trouvons le nom d'un nouveau préfet d'Egypte, qui vient se placer précisément dans l'intervalle compris entre Aelius Gallus et Publius Octavius, et comble ainsi une lacune regret- table de l'histoire. Cette inscription est en grec : on sait que le grec est resté, sous les empereurs romains, la langue officielle de l'Egypte.

2o Deux grandes inscriptions historiques gravées sur un piédestal en granit rose trouvé dans les ruines ďAntinoé. Ces deux inscriptions sont également en grec. L'une d'elles renferme la consécration officielle du monument. Il est dédié a Antinous Epiphane, c'est-à-dire à Antinoüs divinisé, dont ce piédestal supportait autrefois la statue. Le consécrateur est un magistrat romain, qui porte le titre d'Epistratége de la Thêbaide . L'autre inscription, gravée sur le revers du piédestal, contient une consécration différente, faite postérieurement en l'honneur d'Arcadius et d'Honorius, fils de Théo- dose. On y lit des noms de magistrats qui fournissent une nouvelle addition à la série des préfets d'Egygpte.

« 3° La pierre ďAthribis. Cette pierre, empruntée à un monument égyptien, est ornée du cartouche de Psamméticus 1er (xxvie dynastie). Elle porte une grande inscription grecque qui nous apprend que sous Je règne des trois empereurs Valentinien, Valens et Gratien, un tétrapylon a été construit à Atliribis en l'honneur du très-divin empereur Valens . Cette ins- cription donne également le nom d'un préfet d'Egypte. Ce monument curieux est déposé au musée du Caire.

« J'arrête ici cette analyse, qui me mènerait trop loin. J'ajouterai seule- ment que les fouilles de M. Mariette à Sakkarah et dans le Fayoum m'ont fourni plusieurs textes très-intéressants, notamment : une grande inscrip- tion métrique trouvée au Sérapéum de Memphis et bien curieuse au point de vue littéraire; une inscription dédicatoire bilingue gravée sur une table à libations; une inscription funéraire en langue grecque et en style égyptien, et d'autres documents encore également empreints de ce double caractère, c'est-à-dire, grecs pour la forme, égyptiens pour le fond. Pour l'étude de ces monuments, j'ai trouvé le plus précieux secours dans les conseils et les explications de votre savant confrère, M. de Rougé.

« Malgré le temps qui me presse, je ne puis m'empêcher de vous dire un mot de Thèbes et de Philae. Ce sont les deux localités égyptiennes où j'ai le plus longtemps et le plus fructueusement travaillé.

« L'île de Philae renferme plusieurs temples de l'époque ptolémaïque, couverts d'inscriptions grecques. C'est un curieux spectacle que celui de ces colonnades, de ces pylônes, de ces salles majestueuses, où l'on dé- couvre, au milieu des sculptures égyptiennes et des caractères hiérogly- phiques, ces inscriptions grecques, d'âge et de caractère si variés, qui em- brassent une durée chronologique de sept à huit cents ans, depuis les premiers Lagides jusqu'à la transformation du grand temple d'Isis en ba- silique chrétienne sous les successeurs de Théodose.

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384 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. « Ces inscriptions se croisent en tout sens, elles se pénètrent et quel-

quefois se recouvrent les unes les autres, et toutes exigent une étude très- attentive. Il "y a là pour l'épigraphiste plus d'un texte important à rectifier, plus d'un détail inédit à conquérir.

« Il en est de même à Thèbes des inscriptions gravées sur le colosse d'Aménophis III, ordinairement appelé statue vocale de Memnon. Parmi ces inscriptions, deux séries avaient besoin d'être revues et complétées : c'étaient, d'une part, les inscriptions latines, si importantes pour l'histoire de l'administration romaine en Egypte ; de l'autre, les inscriptions grec- ques en vers, si curieuses pour l'histoire de la langue grecque, et notam- ment du dialecte éolien.

« Mais la découverte la plus inespérée a été celle de plusieurs centaines d'inscriptions nouvelles, dans les Syringes de Thèbes. On sait que les Grecs appelaient de ce nom les tombeaux des rois, creusés dans les rochers de Bab-el-Molouk. Les parois de ces galeries souterraines sont couvertes d'inscriptions tracées à la pointe du stylet ou peintes en rouge à l'aide du calarne par les anciens visiteurs grecs et romains. Cent dix de ces inscrip- tions ont été publiées par M. Letronne, la plupart d'après les copies de Champollion. A cette première récolte, le docteur Lepsius n'a ajouté que dix textes nouveaux. Or, le nombre total de ces proscynèmes s'élève à plus de neuf cents. Ils sont, pour la plupart, très-difficiles à lire, ayant été tracés rapidement, négligemment, par des mains inexpérimentées. On y trouve une variété d'écritures incroyable, depuis le caractère épigraphique et monumental des belles inscriptions grecques, jusqu'à l'écriture cursive et abrégée des papyrus. C'est, au point de vue de la paléographie grecque, une collection appréciable. J'ai passé là de laborieuses journées occupé à démêler au milieu de ces sculptures et de ces hiéroglyphes, chefs-d'œuvre de l'antiquité égyptienne, les traces d'une autre antiquité plus récente et cependant elle-même si éloignée de nousl De l'ensemble de ces inscrip- tions étudiées avec suite et comparées entre elles, on pourra tirer plusieurs conséquences importantes. La première de toutes, c'est que les syringes ont été visitées bien plus tôt que ne l'a cru M. Letronne, d'après le petit nombre d'inscriptions qu'il avait sous les yeux. »

Au moment où M. Wescher écrivait cette lettre, il se préparait à partir pour Athènes, d'où il comptait revenir directement en France. L'Académie sait, ajoute M. Renier, qu'en 1862, ce jeune savant avait découvert dans l'île de Crète, au milieu des ruines de l'ancienne Aptère, un mur de sou- bassement entièrement couvert d'inscriptions, mais que, pressé par le temps, il n'avait pu recueillir qu'un petit nombre de ces documents. Elle apprendra, avec intérêt, que M. le Ministre n'a pas voulu que M. Wescher revînt en France avant d'avoir tiré tout le parti possible de cette intéres- sante découverte, et qu'il lui a envoyé, par le télégraphe, l'ordre de se rendre directement en Crète, pour y compléter les recherches commen- cées par lui avec tant de succès. A. B.

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