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BELGIE - BELGIQUE P.B. / P.P. B/24 n° 992 - Avril - Mai 2002 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise Bimestriel - 138 Av Circulaire - 1180 Bruxelles Afgiftekantoor - TOURNAI I Bureau de dépôt - TOURNAI I Autorisation de fermer B/24A Edito pp. 2 - 3 Agenda p. 4 L’aureus pp. 5 - 7 Rik Wouters pp. 8 - 9 La Trousse d’Esculape pp. 10 - 11 A lire p. 12 Le chateau de Seneffe (suite) pp. 13 - 15 Les rideaux rouges (1913) Huile sur toile © Olivier Bertrand / Belgian Art Research Institute, Bruxelles Collection privée

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BELGIE - BELGIQUE

P.B. / P.P.

B/24

n° 992 - Avril - Mai 2002

Collège Royal des Médecinsde l’agglomération bruxelloiseBi

mes

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aire

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Afgiftekantoor - TOURNAI IBureau de dépôt - TOURNAI I

Autorisation de fermer B/24A

Editopp. 2 - 3

Agenda p. 4

L’aureuspp. 5 - 7

Rik Wouterspp. 8 - 9

La Trousse d’Esculapepp. 10 - 11

A lirep. 12

Le chateau de Seneffe (suite)

pp. 13 - 15

Les rideaux rouges (1913)Huile sur toile

© Olivier Bertrand / Belgian Art Research

Institute, BruxellesCollection privée

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2 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

“L’adresse du Président Albert Jortay”

Collège Royal des Médecinsde l’agglomération bruxelloise

Comité Directeur

Président : Dr Albert JortayPrésidents d’honneur : Prof. Jean-Claude Demanet

Prof. Jacques Marin1er Vice Président : Dr Guy Pâque2e Vice Président : Dr Jean-Marie Dalcq

Secrétaire Général : Dr Alain de Meeûs d’ArgenteuilSecrétaire Général Adjoint : Prof. Monique de Rood

Trésorier : Dr André BruynsTrésorier Adjoint : Dr Jean-Marie Dalcq

Membres : Dr Maurice Ankaert, Dr Jacques DekosterDr Marguerite Cambron, Dr Philippe Paulet, Dr Justin Vanatoru.

Délégué à l’Entraide : Dr Maurice AnckaertDélégué à la Mutuelle : Dr Justin Vanatoru

•“Maison des Médecins”

Union professionelle reconnue sous le n° 709Moniteur Belge du 31-12-1903, acte n° 5675

Av. Circulaire, 138 - 1180 BruxellesTél : 02/3749700 - Fax : 02/3758582

E mail : [email protected]

Président honoraire : Prof. Jean Lederer

Président : Prof. Jean-Claude Demanet

Administrateur-Gérant : Dr André Bruyns

Administrateurs : Dr Henri Bondue, Dr Guy Pâque, Dr Marguerite Cambron, Dr Alain de Meeûs d’Argenteuil, Dr Jean-Robert Fagnart, Dr Albert Jortay, Prof. Jacques Marin

Directrice administrative : Mme Emmanuelle Wagschal

Collège des Médecins et caisse d’entraide : Crédit Communal : 068-2171659-50

Délégué aux jeunes médecins :Dr Jacques Dekoster

•COLMED

Editeur responsable &Rédactrice en chef : Dr Marguerite Cambron(pages locales) Av. du Pic-Vert, 24

1640 Rhode-St-GenèseTél./Fax 02/358.19.25

Coordination : Dr J. Andris (pages nationales)Nicolas Rousseau

Mise en page: Louis Laurent

Comité de rédaction : Prof. Jean-Claude Demanet, Prof. Jacques Marin,Dr Guy Pâque, Dr Albert Jortay, Dr Alain de Meeûs, Dr P. Fransen, DrJustin Vanatoru

AbonnementsMembres : gratuit - Non-membres : 50Eur/an

La rédaction du bulletin n’assume aucune responsabilité dans les offres et de-mandes contenues dans les petites annonces et dans les pages publicitaires en gé-néral. Les textes des articles publiés n’engagent que leurs auteurs. Le droit de co-pie de tous nos articles originaux est réservé.

Régie publicitaire :MEDIALMr Alain MathieuRue du Prieuré 32 - 1360 Malèves-Sainte-MarieTel : 010/88.94.48 - Fax 010/88.03.18

Le Collège des Médecins a procédé au renouvellement

d’une partie du Comité Directeur et m’a fait l’honneur

de me désigner à la fonction de Président. Je tâcherai de

me montrer digne de la confiance du Comité pour ce mandat de trois

ans qui fait suite à 18 ans de présence au sein des organes dirigeants

du Collège.

Je succède ainsi au Dr Jacques Marin, qui occupera désormais la Prési-

dence d’Honneur en compagnie du Professeur Jean-Claude Demanet. Me

remplace à la fonction de Secrétaire Général, le Dr Alain de Meeus d’Ar-

genteuil, neurochirurgien issu de l’UCL, et qui s’est déjà distingué au sein

du Comité Directeur comme responsable des activités culturelles et de la

publication de la Trousse d’Esculape dans la Revue du Collège.

Le Dr M. de Rood restant Secrétaire Général adjoint, la fonction de 1er

Vice-Président reste échue à notre confrère Guy Pâque, rhumatologue

bien connu et surtout égyptologue passionné, qui nous a bien gratifiés

de ses lumières lors de plusieurs voyages qu’il a organisés pour le Collè-

ge.

Le 2e Vice-Président sera désormais le Dr Jean-Marie Dalcq, généraliste

issu de l’UCL, et que le Comité a voulu distinguer car il nous apporte un

précieux soutien, notamment par ses responsabilités à la Caisse Médi-

cale.

Comme l’argent est le nerf de la guerre et la condition de la survie de

notre association, notre grand argentier le Dr André Bruyns continue-

ra à gérer la trésorerie, lui qui, tel Sisyphe et son rocher, fait montre de

ses talents dans la perpétuelle recherche de l’équilibre budgétaire.

La fonction de Rédactrice en chef continuera à être assurée avec bon-

heur par le Dr Marguerite Cambron, dermatologue distinguée, véritable

cheville ouvrière de la Revue, qui lui doit à la fois ses qualités rédac-

tionnelles indiscutables et aussi sa parution dans des délais réguliers

malgré les aléas liés à l’impression…

Nous avons le grand plaisir d’accueillir au Comité Directeur notre

confrère Maurice Anckaert, médecin-conseil des Mutuelles, qui assume

depuis de nombreuses années l’entraide auprès des familles de méde-

cins en difficulté, avec beaucoup de persévérance et de délicatesse.

Enfin, un sang nouveau viendra bientôt irriguer notre Comité Direc-

teur en la personne du Dr Jacques Dekoster, pneumologue issu de l’ULB,

et qui est tout indiqué pour occuper la fonction de délégué aux jeunes

médecins. Mentionnons aussi parmi les membres du Comité Directeur

sans attribution particulière, le Dr Philippe Paulet, gastro-entérologue

de son état, qui nous assure de sa présence régulière et surtout de sa

participation active à nos travaux. Last but not least, je m’en voudrais

de ne pas citer les dignes représentants des autres instances associées au

Collège, à savoir le Dr Paul Vanatoru, généraliste bien connu des mi-

lieux ULBistes, qui assume avec constance la Présidence de la Mutuelle

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du Collège des Médecins et le Professeur Jean-Claude De-

manet, administrateur-gérant de la société coopérative

Maison des Médecins, à laquelle il se dévoue avec sa géné-

rosité coutumière.

Du passé au présent

Quand je me retourne vers toutes ces années passées au

sein du Comité Directeur , je ne peux m’empêcher de

constater que plus d’un changement a affecté la vie du Col-

lège. En premier lieu, le vieillissement de notre Association,

qui est en partie explicable par l’allongement naturel de

l’espérance de vie ; phénomène associé à une diminution

de l’attrait du Collège vis-à-vis des jeunes médecins, dont la

proportion, qui était de 25% il y a 10 ans, est tombée à en-

viron 10%. Les préoccupations ont aussi évolué et il est de

plus en plus difficile d’accrocher nos membres pour des

manifestations en soirée, à tel point que nous n’avons plus

mis au programme des conférences, comme c’était le cas

jadis à l’auditorium Mail. Par ailleurs, l’individualisation

de la communauté médicale, chacun zappant pour

prendre le meilleur de chaque événement surmédiatisé,

conduit à un affadissement de l’esprit associatif. En sont

pour partie responsables, les conditions d’existence des mé-

decins, toujours de plus en plus sollicités pour gagner leur

vie, à participer à des tas de réunions comme les GLEM et

autres programmes de recyclage.

Pour le moment présent, le Collège a recentré ses activités sur

les matières culturelles et maintient ses objectifs humanistes

au travers des manifestations théâtrales, des voyages aux

sources de notre civilisation, des visites d’expositions et aussi

en encourageant les talents artistiques de nos membres lors

des Journées d’automne. L’entraide reste une de nos préoc-

cupations majeures, où la solidarité peut s’exprimer en tou-

te confraternité dans la plus grande discrétion.

Vers l’avenir

Si ce que nous faisons actuellement est très estimable, nous

devons nous préoccuper du futur et essayer d’anticiper les

changements au lieu de les subir ! Le Collège des Médecins

souffre manifestement d’un déficit d’image et dans cette

optique, il faut utiliser des moyens de communication, plus

efficaces et qui permettront de toucher nos membres sur les

lieux-mêmes de leur activité professionnelle. Nous devrions

ainsi ranimer le site Web du Collège sur le Net, en le nour-

rissant d’informations utiles pour tous nos confrères, qu’ils

soient membres ou non de notre Association ; je songe en

particulier à l’Agenda semestriel de nos activités, à la pu-

blication de textes originaux parus dans notre Revue, à

l’annonce de manifestations médicales (congrès, colloques)

qui se passent à Bruxelles, à des listes de garde de médecins

et de pharmaciens, à des adresses concernant le secteur

psychosocial et j’en passe…

Les relations avec les institutions de soins devraient bénéfi-

cier d’une présence permanente du Collège sous forme

d’un affichage réservé et identifiable par le logo du Collège

et dont le délégué du Collège auprès de la Direction devrait

assurer le renouvellement. Il faudra établir des relations

suivies avec les Conseils Médicaux pour susciter d’abord

l’intérêt et ensuite le recrutement de nouveaux membres.

Mon souci sera aussi d’assurer des échanges bilatéraux avec

les autres associations et en particulier avec le Club Médical

de l’UCL, l’AMUB et l’UAE de l’ULB, les associations de géné-

ralistes de l’agglomération bruxelloise. Nous sommes prêts à

leur ouvrir les colonnes de notre Revue, avec réciprocité dans

leurs organes de diffusion. Par ailleurs, il y a suffisamment

de talents dans nos universités, au sein des grands orga-

nismes européens et internationaux et dans le corps diplo-

matique, pour reprendre l’initiative de conférences et de col-

loques associant nos membres et leurs familles.

Les jeunes médecins

Une autre de mes préoccupations est de retrouver notre im-

pact auprès des jeunes médecins, qui ont trop peu répondu

à nos sollicitations au travers de nos activités tradition-

nelles. A nous de leur proposer des choses nouvelles, que ce

soit dans le domaine sportif par l’organisation de randon-

nées pédestres ou en VTT ; que ce soit des services par les-

quels nous pourrions leur offrir des listes de baby-sitters, des

adresses de location de cabinets médicaux ; que ce soit

dans des recyclages combinés à des voyages relax .

Voilà, chers amis, les réflexions que m’inspire ce début de

présidence à laquelle je m’attelle avec enthousiasme et dé-

termination, pour que continue l’œuvre du Collège des Mé-

decins, qui célébrera bientôt, je vous l’annonce, la paru-

tion du 1000e numéro de sa Revue !

Dr Albert Jortay

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise 3

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4 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

AGENDA

Journées d’automneAbbaye de Forest

En Novembre (soit les 16 et 17, soitles 23 et 24), se tiendront à l’Abbayede Forest les Journées d’automne duCollège des Médecins, consacrées auxArts Plastiques. Soyez nombreux ànous envoyer vos œuvres (trois maxi-mum), d’ici le 15 octobre. Comme àl’accoutumée, il y aura des prix pourrécompenser les œuvres primées (ins-crivez-vous au secrétariat du Collègeau 02/374.97.00).

•Exposition Rik Wouters

Palais des Beaux-Arts

Sculpteur à ses débuts, Rik Wou-ters (1882-1916) est un peintrebelge s’inscrivant dans la ligne dufauvisme. Influencé par EmileClaus et Matisse, il ne renonça ja-mais à sa propre originalité ! La vi-talité de son art explose dans sescouleurs vives et contrastées, com-me dans le portrait de MadameWouters. Exposition à voir au Pa-lais des Beaux-Arts.

Horizontalement1. Rétablir les fonctions vitales.2. Début d’ordonnance - Entre Sambre et Meuse - Puce d’eau.3. Comme un adolescent.4. Il se levait autrefois - Tyran grotesque - Connu.5. Pas beaucoup - Un peu plus que le précédent.6. Abréviation - Matin - Rassasié jusqu’au dégout.7. Frisé - Mesure.8. Sorti de - Parfois facultatif.9. La chose de Cicéron - Grivois

10. Plongé dans l’oubli.

Verticalement1. Fortifiante.2. Irritantes.3. Emplumé - Tradition.4. Catégorique - Tempérament.5. Aussi - Métal blanc - Tout près.6. N’oubiez pas ! - Foutu.7. Soucis.8. Crie dans les bois - Lac - Peut être de Carnaval.9. Taches rondes sur la peau des crapauds.

10. Certaines sont débordantes.

Journée à BrugesLundi 17 juin 2002

Dans le cadre de Bruges2002 - capitale culturelle del’Europe, le Collège vousconvie à une journée visite.Départ de Bruxelles (devant leCollège) à 9 h, arrivée àBruges, visite de l’expositionJan Van Eyck, suivie d’un dé-jeuner dans un restaurant deBruges (déjeuner non com-pris), 15 h visite de la ville deBruges sur le thème “ Brugesest-elle médiévale ? ”, retour àBruxelles vers 18 h30.

Prix : membres: 50 Eur; non membres : 60 Eur. Rendez-vousdevant le Collège à 9 h00. Inscriptions au 02/374.97.00

•Circuit dans le sultanat

d’Oman

En préparation pour février 2003

Mots Croisés (solution p. 15)

1er Prix du Collège 2000; Madame Annette DEMANET

Les rideaux rouges (1913) Huile sur toile - © Olivier Bertrand / Belgian Art Research Institute, Bruxelles

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HISTOIRE

L’aureus, lointain précurseur de l’Euro

Deux mille ans avant l’Euro, naissait une monnaie qui se voulait universelle, l’aureus romain.

Dans les deux siècles avant notre ère,

Rome qui a soumis toute l’Italie, se rend

maître, en Orient, de l’ensemble du

monde hellénistique, et en

Occident, de l’Afrique du Nord

par sa victoire sur Carthage, de

l’Espagne et de la Provence,

puis du restant de la Gaule

jusqu’au Rhin, soumise en 50

avant J-C. Ce vaste empire,

qui sera complété par la

conquête de l’Angleterre au

milieu du Ier siècle de notre ère,

s’étend d’Est en Ouest, de

l’Euphrate au Portugal, et du Nord

au Sud, de l’Ecosse à Assouan. Il va être

organisé par l’empereur Auguste, qui met

fin aux guerres civiles qui ont sapé les struc-

tures de la république romaine.

L’aureus, première monnaie unique

Un nouveau système politique centralisé et autoritair,e où lEm-

pereur imposera ses volontés au Sénat, va permettre une longue

période de paix et de prospérité économique pour cet immense

territoire. Le développement d’un gigantesque réseau routier, dont

“ tous les chemins conduisent à Rome ”, et l’éradication des pirates

qui infestaient la Méditerranée, sécurisant la navigation sur cette

vaste mer intérieure de l’Empire, sont les facteurs principaux de la

fusion progressive en un bloc homogène de tous ces territoires et

de la romanisation de leurs populations si disparates.

Auguste instaure aussi un nouveau système monétaire basé sur

une pièce d’or, l’aureus, divisé en 25 deniers d’argent, eux-mêmes

divisés en 4 sesterces ou 16 as de bronze. Le sesterce, qui reste

l’unité de compte, vaut donc un centième de l’aureus. Ce système

trimétallique qui va se maintenir moyennant

quelques adaptations pendant plusieurs

siècles, est valable pour tout le terri-

toire de l’Empire. Simplifiant ainsi

toutes les transactions finan-

cières, il constitue 2000 ans

avant l’Euro, un élément de

première importance dans

l’essor économique auquel

on assiste pendant les deux

premiers siècles de notre

ère.

Une civilisation uniforme

Lorsque l’on parcourt les innombrables

et imposants vestiges que l’époque romai-

ne a laissés tout autour du bassin méditerra-

néen, mais aussi dans les parties les plus reculées de

l’Empire, on est frappé par l’uniformité de l’architecture, les

mêmes critères urbanistiques, les mêmes types de monuments,

temples, thermes, théâtres et amphithéâtres, marchés et biblio-

thèques publiques. Ils témoignent du degré considérable d’accul-

turation de populations, si diverses par leurs traditions et leur

niveau culturel, qui adoptent un mode de vie pratiquement iden-

tique, dérivé de la civilisation hellénistique nuancée par le modè-

le de la Rome républicaine.

Ce phénomène peut être comparé à celui que l’on constate

dans le monde occidental actuel. Il ne peut s’expliquer que par

l’importance des échanges interrégionaux au sein de l’Empire,

favorisés par une facilité de voyager encore jamais atteinte jus-

qu’alors, par l’essor considérable du commerce et par les dépla-

cements de l’armée, constituée de militaires issus de toutes les

contrées, se fixant souvent après leur démobilisation dans des

lieux bien éloignés de leur pays d’origine, comme en témoignent

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6 Nationale bladzijden - Pages nationales

HISTOIRE

leurs épitaphes. La dispersion dans l’Empire de nombreux

esclaves, prisonniers asservis des contrées conquises, et bien sou-

vent affranchis par la suite, contribue aussi à cette interpénétration

des populations.

Les premiers édiles locaux

La plupart de ces monuments un peu standardisés qui caracté-

risent les villes romaines, même les moins importantes, n’étaient

pas l’œuvre, comme on pourrait le croire, de l’administration impé-

riale. Bien souvent, il s’agissait de réalisations dues à l’initiative de

notables locaux, enrichis par le commerce ou les spéculations et

qui, participant à l’administration de leur cité, consacrent une par-

tie de leur fortune à embellir leur ville ou à la doter des infra-

structures nécessaires au bien-être de leurs concitoyens. Une véri-

table émulation se développe ainsi au plan local, entre notables de

chaque cité, leur assurant la considération de leurs concitoyens et

l’accès au pouvoir politique local.

Dans nos régions, les témoins de cette acculturation à la roma-

nité, quoique moins bien conservés que dans le bassin méditerra-

néen, sont tout aussi perceptibles et mis en évidence par les

fouilles archéologiques de capitales et de cités comme Bavay et

Tongres notamment, mais aussi des agglomérations plus modestes

tels les “vici” routiers, relais de poste qui évoluèrent avec le temps

en petites villes d’artisans et de commerçants locaux, ou encore

des exploitations agricoles que sont les villas romaines de nos

campagnes fertiles, dont les plus luxueuses devenaient aussi les

résidences secondaires des riches citadins.

La romanisation est instaurée

Le vicus de Germiniacum, par exemple, situé à Liberchies au

nord de Gosselies, sur la grande voie romaine de Boulogne à

Cologne, par Bavay et Tongres, doit son origine à un relais créé

lors de la construction de la route une quinzaine d’années avant

notre ère. Les fouilles y démontrent que pendant les premières

décennies du Ier siècle, des autochtones (nos ancêtres les

Gaulois…) s’y installent mais ne construisent que leurs habitats tra-

ditionnels en bois et torchis, couverts de chaume, implantés sans

ordre précis, et utilisent leur poterie grossière locale à laquelle se

mêlent déjà quelques vases plus luxueux de facture romaine.

Après le milieu du siècle, l’habitat se modifie, l’urbanisme se

manifeste, alignant les constructions de plus grandes dimensions

perpendiculairement à la chaussée et donnant un aspect cohérent

à l’agglomération, même s’il s’agit encore de maisons en terre et

bois. La poterie rustique est remplacée par une vaisselle locale de

belle qualité qui voisine avec la céramique rouge de luxe, impor-

tée des grands centres de produc-

tion du sud de la Gaule.

Enfin, au IIe siècle, la construction

de maisons sur fondations de pier-

re et couvertes de tuiles romaines

caractéristiques, nanties de belles

caves maçonnées, remplace rapi-

dement ces bâtiments de bois. Les

témoins de la vie courante, vaissel-

le, verrerie, objets de toilette en

bronze, bijoux, statuettes de divini-

tés romaines, lampes à huile, sty-

lets pour l’écriture, graffiti sur tes-

sons de poterie, autels votifs dédi-

cacés, etc. démontrent la romani-

sation complète des habitants de

Geminiacum, qui lisent et écrivent

le latin, fréquentent l’installation

thermale et ses grandes latrines

publiques, s’habillent selon la

mode de Rome, importent l’huile

d’olive de Bétique (Andalousie) et

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HISTOIRE©

Her

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2

LA LEGENDE PREND VIE!

Passionnés d'humour, de musique et d'aventure, voici pour vous,

"Tintin - Le Temple du Soleil". Dans ce spectacle haut en couleurs, tiré

du légendaire double album d'Hergé, Les sept Boules de Cristal et Le Temple

du Soleil, vous retrouverez pour la première fois vos héros favoris en

chair et en os. Tintin (Vincent Heden), Haddock (Frayne McCarthy),

Bianca Castafiore (Jacqueline Van Quaille), Dupont et Dupond (François

Langlois et Franck Vincent) et un peu plus à l'ouest le professeur Tournesol

(Jacky Druaux). Des chansons originales interprétées par les plus belles

voix du monde francophone. Des costumes et des décors éblouissants.

Deux heures de spectacle fabuleux qui vous transporteront dans l'univers

fantastique d'Hergé. Un moment de pur bonheur adapté en français

par Didier van Cauwelaert.

Représentations :

- Tous les mercredis à 15 et à 20 heures.

- Tous les jeudis et vendredis à 20 heures.

- Les samedis à 15 et à 20 heures.

- Les dimanches à 15 heures.

PALAIS DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROIT I C K E T S : 0 9 0 0 / 8 4 9 0 0 * • W W W. M U S I C A LT I N T I N . C O MOU PBA: 071/311212 • WWW.PBA.BE *0,44€ / minute 7 jours sur 7, de 8h à 22h |TICKETS BY

PROLONGATIONS JUSQU’AU 2 JUIN

Adaptation française Didier van Cauwelaert

les vins de Provence ou même de Rhodes dans des amphores

caractéristiques de chaque région.

Une identification romaine

Ils utilisent pour leurs activités commerciales la monnaie de

l’Empire, dont quantité de pièces de bronze et d’argent égarées

sont récoltées dans le site, et en particulier pour Liberchies, un tré-

sor de 367 aurei, enfoui lors d’une période troublée vers la fin du

IIe siècle, préludant au déclin de la grande paix romaine. Comme

on le voit, la romanisation de nos contrées prit du temps, mais à

l’apogée de l’Empire, Astérix et Obélix, indomptables résistants à

l’occupant romain, sont complètement oubliés et ceux que nous

appelons “Gallo-Romains” se sentent Romains tout court et se

considèrent comme tels. Si, au IIIe siècle, quelques usurpateurs

comme Postumus et Tetricus règneront temporairement sur un

“Empire gaulois”, il ne s’agit pas d’une volonté d’autonomie du

peuple des Gaules, mais tout au contraire de sauver dans nos

régions la romanité aux prises avec les invasions germaniques des-

tructrices que l’affaiblissement du pouvoir central, déchiré par les

querelles internes ne parvient plus à contenir. Et bien plus tard

encore, après la chute de l’Empire d’Occident au Ve et au VIe

siècles, nos autochtones continueront à s’identifier comme

“Romains” civilisés, en opposition aux envahisseurs barbares ger-

maniques qui, lentement cependant, effaceront cette romanité qui

ne survivra que dans la langue écrite et dans l’ombre des biblio-

thèques monacales.

Avec la disparition de l’Empire d’Occident, la monnaie univer-

selle se verra à nouveau remplacée par une infinité de numéraires

locaux, quoique le sou d’or byzantin, héritier de l’aureus, fera au

Moyen-Age figure d’étalon international, tout comme le dollar

actuellement.

Souhaitons à l’Euro un effet aussi favorable sur l’économie et

l’intégration européenne que l’a eu l’aureus de l’Empereur

Auguste il y a 2000 ans.

Prof J-C Demanet

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Né à Malines en 1882, Hendrik Emiel Wouters, dit Rik Wouters,

commence son éducation artistique à douze ans dans l’atelier de

son père, où il travaille le bois et réalise des sculptures pour

meubles. En 1900, il quitte effectivement la maison familiale et

s’inscrit à l’Académie de la capitale. Wouters y suit notamment le

cours de sculpture d’après nature donné par Charles Van der

Stappen.

En 1904, il rencontre la femme de sa vie. Elle a seize ans et on

la surnomme Nel. Elle devient rapidement la muse qui l’inspirera

toute sa vie. Ils se marient le 15 avril 1905 et le couple s’installe à

Watermael. Atteinte de la tuberculose, Nel doit vivre à la cam-

pagne. Grâce au soutien financier d’un ami, ils emménagent au

cours de l’été 1907 dans une petite maison à Boitsfort.

Les premières sculptures de Rik Wouters sont évidemment

empreintes d’un grand académisme. Les sujets qu’il doit traiter

durant ses années de formation sont allégoriques. En 1907, Rik

Wouters présente trois sculptures au Salon triennal et y obtient le

deuxième prix du concours Godecharle avec “Rêverie”, sa premiè-

re œuvre réellement libérée de la rigidité académique. Fort de ce

succès, il se réinscrit à l’Académie pour préparer le prix de Rome.

Rik Wouters entame sa carrière de peintre vers 1896, réalisant

principalement des portraits jusque 1901. Sa technique est certai-

nement moins au point que pour la sculpture. S’il ne suit aucune

formation spécifique pour la peinture, les portraits exécutés entre

1899 et 1907 sont néanmoins très aboutis.

Sculpteur et peintre

En 1911, il décide de lever le voile sur ses peintures, n’ayant

jusque-là exposé que des sculptures. Au Salon des Indépendants

de 1911, il présente donc six tableaux. Les critiques relatives à ses

œuvres peintes sont encourageantes mais les ventes restent rares.

Jules Elslander emmène alors Georges et Gabrielle Giroux dans

l’atelier de Wouters. Ils y sont très impressionnés, tant par ses

œuvres que par sa personnalité, et décident de lui venir en aide.

Entre 1907 et 1911, Rik peint de plus en plus, poursuivant ses

essais de lumière et utilisant des couleurs claires qu’il applique sur

carton.

En 1909, il entame ce qui deviendra deux ans plus tard la

Vierge folle. Wouters passe ses soirées de l’hiver 1911–1912 à gra-

ver. Il possède une petite presse grâce à laquelle il peut apprécier

immédiatement le résultat de son travail.

Le début du succès

Sa participation à l’exposition inaugurale de la Galerie Georges

Giroux (16 mars – 8 avril 1912) est importante: il y présente treize

de ses plus belles sculptures, six peintures, plusieurs dessins dont

le très beau fusain “Nu au fauteuil d’osier” et quatre gravures. Cette

exposition remporte un vif succès et ses œuvres ne passent pas

inaperçues. Grâce à l’argent que lui rapportent quelques ventes, il

peut enfin réaliser un rêve: se rendre à Paris en avril 1912 pour y

découvrir les impressionnistes et surtout les tableaux de Cézanne.

C’est à Paris qu’il découvre enfin les couleurs de Cézanne.

Tout d’abord déçu par le premier tableau de l’artiste vu dans la

vitrine de Vollard, il est émerveillé le lendemain lorsqu’il découvre

les Cézanne de la collection Pellerin.

A peine rentré à Boitsfort, il s’engage définitivement dans la

peinture en plein air. Sa manière de peindre est radicalement nou-

velle: sa palette s’éclaircit et s’illumine, ses tons se font éclatants.

Il applique les leçons de Cézanne en structurant ses compositions

et en fluidifiant toujours davantage ses couleurs.

Il participe à l’Exposition internationale d’art de Venise en 1912

par l’envoi de deux sculptures remarquées par la critique. Il expo-

se également à Berlin (Galerie Der Sturm) avec Ensor. Avec son

ami Anne-Pierre de Kat, il se rend à Cologne et Düsseldorf, visite

Rik Wouters A la fois peintre et sculpteur, Rik Wouters est peut-être le représentant de la peinture belge le plus atta-chant, tant par la poésie de ses œuvres que par sondestin tragique.

EXPOSITION

Nationale bladzijden - Pages nationales 8

Les rideaux rouges (1913) - Huile sur toile© Olivier Bertrand / Belgian Art Research Institute, Bruxelles - Collection privée

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l’Exposition internationale d’art du Sonderbund, les musées et la

collection von Nemes. Il admire de nombreux Van Gogh, qui le

marquent fortement, ainsi que plusieurs Cézanne.

En 1913, Wouters participe à de nombreuses expositions, dont

le Salon de Paris, auquel il envoie quatre sculptures en plâtre. Il

reçoit James Ensor, qui accepte de poser pour son buste. Les

sculptures de Wouters passent pourtant au second plan depuis

qu’il s’est lancé dans la peinture.

Outre les nombreux tableaux peints au cours de 1913, il exé-

cute les décors pour la pièce de théâtre “Petit Poucet”, une adap-

tation de Jules Elslander jouée au théâtre de la Gaîté à Bruxelles

et plus tard à Paris.

Pendant l’hiver 1913–1914, il ne quitte guère son atelier et tra-

vaille beaucoup afin de préparer son exposition personnelle, qui

doit avoir lieu chez Giroux en février. Il y expose l’ensemble de

son œuvre: seize sculptures, quarante-cinq peintures, septante-six

dessins, aquarelles, pastels, les maquettes du décor du “Petit

Poucet” et sept gravures. C’est une consécration.

Entre guerre et désespoir

La guerre éclate: Wouters est mobilisé le 31 juillet 1914 et

envoyé au front dans la région liégeoise. Nel trouve refuge à

Anvers chez Ary Delen, ardent défenseur de l’œuvre de Wouters,

avant de fuir en Hollande (restée neutre dans le conflit) avec la

femme et les filles de son protecteur. En septembre 1914, elles

séjournent chez Willem Paerels à Scheveningen puis partent à La

Haye. La correspondance de Rik Wouters est amère. Il ne com-

prend pas cette guerre, vit très mal l’éloignement de son épouse

et s’affole des horreurs qui l’entourent.

Face à l’envahisseur, une frange de l’armée belge recule et tra-

verse la frontière hollandaise. Les soldats belges sont faits prison-

niers et, à la mi-octobre, Wouters se retrouve interné dans le camp

d’Amersfoort. Nel, qui vit à La Haye, loue une petite chambre à

Amersfoort, d’où elle peut facilement

rejoindre son mari qui parvient par un

subterfuge à quitter le camp quelques

heures par jour.

Début novembre, il est envoyé dans

le camp de Zeist où il suscite un élan

de sympathie. S’il travaille de nou-

veau, en revanche sa santé se détério-

re rapidement. En octobre 1915, la

maladie gagne du terrain et l’artiste

souffre des lourdes séquelles d’une

opération pratiquée par le Professeur

Rotgans: il perd un œil et une bonne

partie de la mâchoire.

Les derniers mois de son existence

ne sont plus que souffrances et déchire-

ments. Il meurt en juillet 1916.

D’après le dossier de presse de l’exposition

9Pages nationales - Nationale bladzijden

EXPOSITION

INFORMATIONS PRATIQUESExposition accessible jusqu’au 26 mai 2002

Ouvert tous les jours (ouvert le lundi!) de 10h à 18h, les vendredi de 10h à 20h

Tarifs : (audio guide inclus, sauf tarifs spéciaux)

• Individuel: 9 euro • Ticket combiné avec le KMSK-Anvers: 10 euro • Seniors: 7 euro• Groupes (min 10 pers.,): 7 euro (+ 1 euro pour

l’audio guide)

• Juniors et étudiants (-26 ans): 5 euro (+ 1 euro pour l’audio guide)

• Groupes scolaires (enseignement sec.): 4 euro (sansaudio guide)

• Enfants de moins de 12 ans: gratuit (sans audio guide)

Informations générales :Palais des Beaux-Arts - Rue Ravenstein 23B-1000 BruxellesTel : 02 / 507.84.66 – Fax : 02 / 511.05.89E-mail: [email protected] - http://www.rikwouters.com

Le gamin, 1913 - Aquarelle© Olivier Bertrand / Belgian Art Research Institute, Bruxelles - Collection privée

Soucis domestiques (1913) - Bronze© Olivier Bertrand / Belgian Art

Research Institute, BruxellesCollection privée

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Figure d’Esculape sur un biscuit danois

Dr Alain de Meeûs d’Argenteuil

Le néoclacissisme est marqué par la fin du goût baroque et s’oriente vers plus de sobriété et de rigueur àtravers le goût grec. Il se soumettra ensuite plus radicalement encore au modèle antique...

A l’origine du retour de l’Antiqué, on trouve la philosophie des

lumières, la passion pour l’Antiquité et pour les découvertes

archéologiques faites à Rome, Pompéi et Athènes. Relevons éga-

lement l’intérêt pour l’oeuvre de Raphaël, avec son aura de grand

classique, et l’admiration envers l’oeuvre gravée de Piranèse. Il

faut rappeler le rôle primordial d’un homme comme J.-J.

Winckelmann, archéologue allemand (1717-1768) devenu biblio-

thécaire au Vatican et qui, par ses nombreux écrits, se révélera l’un

des premiers à étudier les monuments de l’Antiquité selon une

méthode vraiment scientifique. Il est aussi celui dont les théories

conduisirent à un approfondissement général de la réflexion sur

l’art.

Dans le domaine des arts décoratifs, il faut surtout remonter aux

fouilles d’Herculanum, commencées en 1738 sous le règne de

Charles de Bourbon, à Naples. Un grand recueil, Antichità di

Ercolano, initialement prévu pour quarante volumes, mais qui n’en

a compté finalement que huit, parut de 1757 à 1792. Cette publi-

cation eut un retentissement immense,

grâce à la qualité de ses planches,

à son étude approfondie et à la

variété des thèmes abordés:

statues, paysages et dé-

cors, nilotiques ou évo-

quant la vie antique,

scènes de théâtre, etc.

On peut penser que ce

succès est à l’origine du

renouvellement complet

du répertoire décoratif

dans toute l’Europe!

L’ouvrage a guidé une bonne

part de la production des pein-

tres, des céramistes, des auteurs de

médaillons, des petits et grands décora-

teurs.

Les manufactures de cour

Très nombreux à visiter l’Italie, les artistes étrangers, qui

s’y rendaient pour le Grand Tour, ont largement contribué à l’es-

sor et à la diffusion de ce nouveau style hors des frontières ita-

liennes. Outre la peinture (Giambattista Tiepolo et Louis David) et

la sculpture (Antonio Canova), les souverains de l’époque ont

encouragé la naissance de manufactures de cour de toutes

espèces, où les techniques artistiques les plus variées sont encou-

ragées: les bronzes et l’argenterie, les tapis et les tapisseries, le

mobilier et la marqueterie, la céramique.

Pour la porcelaine d’avant 1800, nombreux furent les princes

et les monarques qui créèrent des manufactures et qui en faisaient

à la fois un titre de gloire et un divertissement personnel. Les

manufactures principales sont établies dans les capitales ou les

villes importantes, leur siège étant lié à ceux des cours princières.

Citons les plus connues: Sèvres ou Paris, Meissen ou Dresde,

Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg, Munich et, bien sûr, Copen-

hague.

La tendre et la dure

Ce fut alors une réelle explosion du nombre de fabriques en

Europe. De plus, le secret de fabrication n’en était plus un et l’idée

d’un monopole, dont bénéficiait telle ou telle fabrique, s’es-

tompait. En effet, auparavant, les collaborateurs d’une entre-

prise avaient l’interdiction formelle, sous peine de très

fortes amendes, de laisser échapper l’arcane ou recette de

la porcelaine, ce fameux secret de la porcelaine de Saxe

qui fut si longtemps et si jalousement gardé!

C’est toute la différence entre la porce-

laine tendre restée imparfaite, tan-

dis que la porcelaine dure,

comme la chinoise au kao-

lin, est bien blanche, plus

belle, irréprochable.

La place des sculpteurs

est essentielle dans les

manufactures produisant

la porcelaine dure et sur-

tout le biscuit (porcelaine

sans couvercle et d’aspect

mat). La mode des biscuits a

en effet d’abord concerné des

10

LA TROUSSE D’ESCULAPE

Nationale bladzijden - Pages nationales

Photo Paul Louis

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11Pages nationales - Nationale bladzijden

LA TROUSSE D’ESCULAPE

pièces d’ornement, des objets décoratifs parfois importants, qu’on

disposait à son gré, dans les appartements et sur la table. La

mythologie, un thème cher à l’époque, est remise au goût du jour

avec la redécouverte d’Homère. Ces modèles, lorsqu’ils sont ins-

pirés de l’Antiquité ou d’allégories, sont plus froids, alors que les

sujets pastoraux ont davantage de charme.

Une concurrence acharnée

Lors du grand tournant historique de l’Europe, la concurrence

fut très vive dans le milieu de la porcelaine et beaucoup de petites

fabriques disparurent ou changèrent de main. Pour la Belgique,

nous connaissons la manufacture de Tournai, qui fut protégée, à

ses débuts, grâce à sa situation géographique, du monopole dont

jouissait Sèvres en France. A la fin du XVIIIème siècle, cette fa-

brique dirigée par François Peterinck occupait près de 400

ouvriers. Le style rocaille, puis le style néoclassique caractérisèrent

la production de porcelaine tendre, qui intéressait la clientèle des

Pays-Bas et du Nord de la France, outre celle de nos régions.

Citons aussi les centres porcelainiers de Bruxelles et de ses fau-

bourgs, avec des décorateurs oeuvrant dans le goût parisien.

Si le Danemark eut sa manufacture royale à partir de 1779, ce

pays avait déjà rêvé, une vingtaine d’années plus tôt, de fabriquer

sa propre porcelaine à l’imitation de celle de Vincennes, que les

amateurs connaissaient lors d’achats réalisés par l’intermédiaire de

l’ambassadeur de France à Copenhague. Le Musée Royal de

Mariemont conserve ainsi un buste de porcelaine tendre réalisé

vers 1760 à la manufacture de Copenhague et représentant

Frédéric V, roi de Danemark et de Norvège. Il s’agissait d’une

entreprise prometteuse créée par un français, L.A. Fournier, sculp-

teur, pour produire des pièces de qualité avec l’aide de collabora-

teurs venus en terrain danois, pour l’amusement du Roy et du

grand Maréchal. Ce petit établissement, créé trop tôt, doit déposer

son bilan en 1766.

Quand Copenhague rime avec porcelaine

C’est finalement le chimiste F. Müller qui parvint à produire

une première porcelaine dure danoise sur des matériaux de pro-

venance locale et qui devint le premier directeur de la Manu-

facture royale. On sait que cette dernière produisit un grand ser-

vice à décor botanique, nommé “Flora danica”, particulièrement

original et universellement célèbre. Les vues peintes étaient

reprises des illustrations tirées d’une publication sur la flore danoi-

se, réalisée à partir de 1761 par le directeur du jardin botanique

de Copenhague.

Le style néoclassique fut maintenu dans cette célèbre manu-

facture par un autre directeur, G. F. Hetsch, entouré d’excellents

peintres. Dans les années 1830-40, la sculpture reprit une extrême

importance, avec l’introduction d’un grand sculpteur danois:

Berthel Thorvaldsen. Dès 1824, la manufacture édite en biscuit

des réductions de bustes, de rondes-bosses et de bas-reliefs, qui

se multiplient rapidement.

La représentation illustrant cet article (médaillon supérieur, 11

cm de diamètre, Photo Paul Louis) montre Esculape assis face à

Hygie, sa fille. Elle est typique de cet excellent travail qui connais-

sait un indiscutable succès chez les amateurs. La Nuit (médaillon

inférieur) représente le génie de la nuit, sorte d’ange gardien en

vol, protégeant le sommeil des enfants blottis dans ses bras. La

Nuit fait en réalité partie d’une paire, avec un autre médaillon inti-

tulé “Le Jour”, plaque où figure un autre génie ailé, semant des

fleurs et portant sur les épaules un enfant qui brandit une torchè-

re. Cette paire (La Nuit et Le Jour, éditée pour la première fois en

1840), connut un succès incroyable en six ans, la manufacture

vendit plus de 2100 exemplaires de ces seules plaques, qui connu-

rent la plus large diffusion. Après 1867, ces allégories, considérées

comme chefs-d’oeuvre de l’art national, furent même reproduites

en plus grande taille (35,8 cm de diamètre) et ce genre fit donc la

fortune de la Manufacture royale de Copenhague.

Rappelons qu’Esculape est apparu assez tardivement dans la

mythologie grecque. Il était le fils d’Apollon, dieu solaire redou-

table et possédant déjà le pouvoir d’envoyer les maladies et, par-

tant, de les guérir. Apollon, parmi de nombreuses liaisons amou-

reuses, connut une mortelle, Coronis, fille du roi de Thessalie.

Celle-ci fut infidèle alors qu’elle était enceinte d’Esculape et elle

fut mise à mort après avoir été dénoncée par une corneille.

L’enfant fut arraché du ventre de sa mère et confié en secret au

centaure Chiron, qui lui donna un bon enseignement, notamment

médical. Les termes “hygiène” et “panacée” dérivent des noms de

deux de ses enfants qui avaient reçu le pouvoir guérisseur, Hygie

et Panakeia!

L’objet du prochain article

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12 Pages nationales - Nationale bladzijden

A LIRE

Risquer de naîtreMédecine prénatale et

tests génétiques

La procréation et la nais-sance ne se vivent plusaujourd’hui comme lesévénements dont nousserions les acteursinconscients et impuis-sants. Le développe-ment du savoir enmatière de diagnosticanténatal a élargi defaçon considérable lechamp de notreconnaissance et corré-lativement celui denos responsabilités.

L’ouvrage “Risquer denaître” prend préci-sément pour thèmecentral la question de l’articulationdu savoir et de la responsabilité. Il puise son inspirationdans une intuition largement répandue, selon laquelle lalogique scientifique obéirait à son insu à un fantasme detoute-puissance alimenté par un déni de la mort et de lavulnérabilité de l’être humain.

Les auteurs ont voulu interroger une nouvelle fois ceconcept de toute-puissance de la médecine scientifique enle confrontant, par des témoignages, des analyses et desdébats, au concret de la maladie génétique et du handi-cap.

Dans cette perspective, des questions importantes qui tra-versent actuellement la médecine prénatale sont traitéesdans une approche interdisciplinaire et pluraliste, attentiveaux dimensions pratiques et théoriques des problèmes :droit de savoir et droit de ne pas savoir, aspiration à lasanté parfaite et pris en considération de la finitude,appréhension du risque, articulation de la vie privée et dela vie publique, rapports entre éthique et droit, place ducommerce et du don dans la pratique médicale, qualité dela relation médecin-patiente.

Risquer de NaîtreMédecine prénatale et tests génétiquesCh. Tilmans et Joseph Duchêne (éds)Presses Universitaires de Namur, 2002ISBN : 2-87037-357-0 216 pp 155 x 235 mm19 Eur + frais d’envoiRempart de la Vierge, 8 - 5000 Namur - Tél 081/72 48 84

Le Guide GIROUD-HAGEGE de tous les Médicaments

Le Guide GIROUD-HAGEGE s’impose parmi tous les autres guidesdes médicaments pour plusieurs raisons. La première est qu’ils’adresse de façon claire, précise et didactique aux étudiants en

médecine, aux médecins et également au public averti. Laseconde est qu’il décrit tous les médicaments en usage enFrance, ceux vendus avec ou sans ordonnance, ainsi que lesmédicaments génériques. Les auteurs s’intéressent aussi aux pro-duits utilisés en homéopathie, en phytothérapie, en organothéra-pie et en gemmothérapie, substances médicamenteuses qui nefont pas partie de l’enseignement universitaire classique.

Ce traité commence par les 10 commandements de l’automédi-cation, puis ceux de la prescription. Dans le premier chapitre, lesauteurs envisagent plus de 400 symptômes et maladies en lesidentifiant et en signalant les problèmes inquiétants et les risquesencourus par leur évolution, puis, le cas échéant, ils signalent l’ur-gence d’une consultation médicale, ou proposent certains médi-caments dont ils citent les effets indésirables. Le deuxième cha-pitre donne la liste des médicaments par ordre alphabétique. Letroisième chapitre constitue le guide proprement dit des médica-ments, c’est-à-dire qu’il mentionne leur composition, indications,contre-indications et posologie.

Plus de 10.000 médicaments sont recen-sés. Une cote de 1 à 20 leur est attribuéeselon leur efficacité et leur sécurité. Lesinteractions médicamenteuses souventméconnues, sont mentionnées. Le fait quele médicament puisse positiver le test anti-dopage est également indiqué. Les auteurss’intéressent aussi au mode de présenta-tion et de remboursement par la SécuritéSociale des médicaments, ce qui confèredavantage d’importance à ce guide.

Un index et une bibliographie utile clôtu-rent cet ouvrage. Ce guide est le plus com-plet des dictionnaires existant actuelle-ment en pharmacologie. Il faut féliciter les auteurs et les remer-cier pour la qualité de ce travail considérable.

Professeur Jean-Marie JADINMembre tit. de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-MerProfesseur à l’Université Catholique de LouvainProfesseur à l’Université des Antilles et de la GuyaneChef du Service de Biologie Clinique et d’Anatomo-Pathologie du CentreHospitalier de Jolimont

Le Guide GIROUD-HAGEGE de tous les MédicamentsGiroud J.P. et Hagege C. - Editions du Rocher, Paris 2001ISBN : 2-268-03861-0 - 1318 p - 25 Eur + frais d’envoiPlace St Suplice, 6 - 75279 Paris cedex 06Tél : 00 33/1 40 46 54 00 - Fax 00 33/1 40 46 91 36

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13Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

MONUMENTS

Fin connaisseur en art, Joseph Depestre rassembla une belle

collection de tableaux, notamment une série de dessins de Fran-

cesco Guardi (actuellement au Musée du Louvre). Il paracheva le

parc, créa l’orangerie, une des plus belles d’Europe, et le petit

théâtre qui resta intact à travers vents et marées.

Vers 1786, il se fixa à Paris, où il apparaît comme le représen-

tant de la finance belge, et il s’investit dans de vastes spéculations

hasardeuses qui vont presque le ruiner. La Révolution va passer,

Joseph dut émigrer pour un temps en Italie, et après la victoire de

Fleurus, le château fut confisqué par la République. Heureuse-

ment, racheté en 1797 par des membres de la famille, il échappa

à la destruction.

En 1815, les Alliés étaient groupés dans la région et le bruit de

la bataille de Waterloo parvint jusqu’à Seneffe. Le Comte Depestre

obtint d’un général allié une sauvegarde pour le domaine, car les

troupes prussiennes s’adonnaient au pillage. Mais la situation fi-

nancière des Depestre était devenue fragile, le château mal entre-

tenu se dégradait beaucoup et la décision de vendre s’imposa au

fil du temps.

Une histoire de famille avant la crise

C’est ainsi que Seneffe passa en d’autres mains, tandis que la

Belgique avait acquis son indépendance. En 1837, le château de

Seneffe et ses dépendances immédiates furent vendues à

Alexandre Daminet, qui avait fait fortune dans les houillères de

Haine Saint-Pierre et de La Hestre. Il remit rapidement le domaine

en état, chargeant l’architecte Partoes de restaurer la décoration in-

térieure et de compléter le mobilier, tout en respectant le style de

l’époque de la construction. Il rétablit aussi la splendeur de l’oran-

gerie et fit planter des ensembles recherchés d’arbres dans le parc,

certaines d’espèces rares sous nos climats, comme des “ Epines de

Judée ”. Devenu sénateur, il fut anobli avec le titre de Baron. A

l’époque, de nombreux invités se pressaient à Seneffe où se suc-

cédaient de grandes fêtes, des raouts et des chasses.

A sa mort en 1856, c’est l’une de ses petites-filles, Valérie Da-

minet, jeune femme pleine de charme et d’esprit, qui hérita du

château et qui l’occupa. Elle avait épousé le Comte de Pellan,

d’une famille bretonne d’ancienne noblesse. Ce couple, qui menait

un train de vie dépassant ses moyens, s’était attiré la reconnais-

sance des habitants de Seneffe, par sa générosité et son affabilité.

Le château de Seneffe : une grande histoire

(partie 2)

Julien Depestre fit construire le château de Seneffe de 1763 à 1768, selon les plans de l’architecte Dewez.A sa mort, en 1774, son fils aîné Joseph hérita du domaine…

Dr Marguerite Cambron

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MONUMENTS

14 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

L’histoire raconte comment les enfants du village couraient le di-

manche aux grilles du château pour voir les dames en grande toi-

lette et les petites filles enrubannées monter dans les superbes at-

telages qui les emmenaient à vive allure vers l’église. À l’automne,

la Comtesse offrait des goûters aux enfants de ses métayers, qui lui

portaient des paniers de fruits.

Malheureusement, la crise économique qui apparaît à ce mo-

ment, fit continuellement baisser les revenus des houillères et pré-

cipita les insurrections des masses ouvrières.

La ruine des Pellan fut consommée en 1887 et le domaine pas-

sa dans les mains de la Baronne Goffinet, veuve du Général Baron

Goffinet, qui fut l’un des hommes de confiance de Léopold Ier et

de Léopold II. Elle n’y vécut cependant jamais, laissant la gestion

à un régisseur et à sa mort, le château resta des années en indivi-

sion entre ses enfants.

Des privilèges sous l’occupation nazie

En 1909, il fut acquis par la famille Philippson qui en fut pro-

priétaire jusqu’en 1952.

Franz Philippson, une des grandes personnalités de la finance

belge en son temps, avait épousé Mathilde Mayer, une personne

raffinée, artiste, passionnée d’antiquités du dix-huitième siècle. A

eux deux, ils rétablirent la splendeur du château et du parc, qui

avaient subi l’effet d’un certain abandon. Ils aimaient vivre à Se-

neffe, qui fut le lieu où toute la famille se réunissait pour certaines

festivités et, après leur décès, les enfants continuèrent d’y habiter.

En 1940, les Philippson, d’origine juive, durent quitter le pays

et c’est le gouverneur militaire désigné par les Allemands qui y ré-

sida. Le général von Falkenhausen, bien qu’assujetti aux directives

de Berlin, avait pris position contre le nazisme et limita dans une

certaine mesure les rigueurs du régime en Belgique. Seneffe

échappa ainsi à la confiscation et fut entretenu pendant l’absence

des propriétaires.

Après la guerre, la famille Philippson, qui n’avait plus les

moyens de l’habiter, décida de s’en séparer, mais la vente ne put

se faire qu’en 1952, pour une somme modique à une association

religieuse (Collège du Sacré-Cœur) qui voulait en faire un collège,

mais qui ne fit que piller les quelques beaux restes.

Abandonné, puis renaissant de ses cendres

Revendu en 1963 à un marchand de biens peu scrupuleux, le

château semblait perdu à tout jamais. Laissé à l’abandon, il sombra

dans un triste délabrement, fenêtres brisées, toits crevés, pluie ron-

geant les parquets, parc et galeries envahis de broussailles.

L’Etat avait décrété le classement du domaine en 1958, à la de-

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MONUMENTS

mande de la Commission Royale des Monuments et Sites. Cette

mesure, qui fut peu efficace, empêcha toutefois le lotissement des

terres et du parc. En 1969, Seneffe fut exproprié, mais de nom-

breuses tergiversations retardèrent la mise en route des travaux

pourtant urgents.

Ce n’est qu’en 1976 finalement que la Commission Française

institua une commission pour la restauration. Dès lors, après les

grosses réparations indispensables pour stopper la ruine, de pa-

tientes recherches permirent de restituer, avec beaucoup de fidéli-

té, le riche décor intérieur, de remettre en état l’orangerie et les ga-

leries et de reconstituer le parc.

Le château de Seneffe, après avoir traversé des guerres et des

révolutions, subi des abandons et des pillages, renaît définitive-

ment de ses cendres. Transformé en ce beau musée que nous ad-

mirons aujourd’hui, il a retrouvé sa splendeur d’antan et évoque,

avec un brin de nostalgie, la vie axu 18e et 19e siècles, en même

temps que le passé de cette région, soumise aux aléas de l’histoi-

re.

Solution des mots croisés de la page 4

R

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