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t.300 - 25 - HAR/AGO/LK Direction de la Coopération au développement et de 1 'aide humanitaire Département fédéral des Affaires étrangères Berne/Suisse Juillet 1987 1 f: CAHIER BLEU DE L'EAU POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT 2 0 2. 5 8 7 C A POINTS DE REPERE POUR LA PREPARATION, LE SUIVI ET L'EVALUATION DE PROJETS D'EAU POTABLE ET D'ASSAINISSEMENT DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT TABLE DES MATIERES VLV r \UO 1. PREFACE 2. INTRODUCTION 2.1 Buts du cahier bleu 2.2 Définitions 3. CONCEPT 3.1 Projet ou programme 3.2 Les différents types de projets 3.3 Taille du projet 4. LES ACTEURS 4.1 Les bénéficiaires 4.2 Les communautés 4.3 La participation 4.4 Les partenaires 4.5 L'intégration 5. QUELQUES ASPECTS TECHNIQUES 5.1 Quantité d'eau consommée 5.2 Qualité de l'eau 5.3 Accessibilité des points d'eau 5.4 Traitement de 1'eau Page 1 Page 12 5.5 Equipement mécanique et pompes manuelles 5.6 Technologies appropriées 5.7 Installations sanitaires 5.8 Effets sur l'environnement naturel 6 . FORMATION 6.1 Nécessité de la formation 6.2 Formation du personnel 6.3 Education sanitaire 7 . EXPLOITATION ET ENTRETIEN 7.1 Son importance 7.2 Entretien et frais récurrents 7.3 Raccordements privés 8 . EVALUATION 8.1 Raison d'être 8.2 Evaluation sectorielle 8.3 Evaluation externe 8.4 Auto-évaluation permanente SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE 19 22 25 28 2.02,5-

CAHIER BLEU DE L'EAU POTABLE ET DE 1 L'ASSAINISSEMENT · 2014. 3. 7. · L'EAU POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT 2 0 2. 5 8 7 C A POINTS DE REPERE POUR LA PREPARATION, LE SUIVI ET L'EVALUATION

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t.300 - 25 - HAR/AGO/LK

Direction de la Coopération au développementet de 1 'aide humanitaireDépartement fédéral des Affaires étrangèresBerne/Suisse

Juillet 1987

1f:

CAHIER BLEU DEL'EAU POTABLE ET DEL'ASSAINISSEMENT

2 0 2. 5

8 7 C A

POINTS DE REPERE

POUR LA PREPARATION, LE SUIVI ET L'EVALUATION

DE PROJETS D'EAU POTABLE ET D'ASSAINISSEMENT

DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT

TABLE DES MATIERESVLV r\UO

1 . PREFACE

2. INTRODUCTION

2.1 Buts du cahier bleu2.2 Définitions

3. CONCEPT

3.1 Projet ou programme3.2 Les différents types de

projets3.3 Taille du projet

4. LES ACTEURS

4.1 Les bénéficiaires4.2 Les communautés4.3 La participation4.4 Les partenaires4.5 L'intégration

5. QUELQUES ASPECTSTECHNIQUES

5.1 Quantité d'eau consommée5.2 Qualité de l'eau5.3 Accessibilité des points

d'eau5.4 Traitement de 1'eau

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1

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5.5 Equipement mécanique etpompes manuelles

5.6 Technologies appropriées5.7 Installations sanitaires5.8 Effets sur l'environnement

naturel

6 . FORMATION

6.1 Nécessité de la formation6.2 Formation du personnel6.3 Education sanitaire

7 . EXPLOITATION ET ENTRETIEN

7.1 Son importance7.2 Entretien et frais récurrents7.3 Raccordements privés

8 . EVALUATION

8.1 Raison d'être8.2 Evaluation sectorielle8.3 Evaluation externe8.4 Auto-évaluation permanente

SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

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2.02,5-

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1. PREFACE

LE CAHIER BLEU DE L'EAU POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT, points de repère pour la préparation,le suivi et l'évaluation de projets d'eau potable et d'assainissement dans les pays en voiede développement,'^' regroupe les aspects et conclusions les plus importants d'une étude sec-torielle détaillée, conduite par Monsieur Laurent KrayenbUhl, ingénieur à l'Institut de Géniede l'Environnement de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, sous la direction du Pro-fesseur Lucien Y. Maystre. Cette évaluation sectorielle, menée entre 1980 et 1983, contientl'analyse des documents de tous les projets d'eau potable et d'assainissement financés oucofinancés par la Coopération suisse du développement (DDA), puis les résultats du dépouille-ment de 18 questionnaires de 68 pages chacun, remplis par le personnel de ces projets.L'évaluation sectorielle a été financée par la DDA; elle a donné lieu à plusieurs rap-ports'2».

La première version du CAHIER BLEU a été discutée et revue en détail durant plusieurs séancesdu groupe AGUASAN(3). Créé en 1983 et composé de représentants de différentes organisationssuisses, toutes engagées dans des projets d'eau potable et d'assainissement dans des pays duTiers Monde. Le groupe AGUASAN se rencontre trimestriellement pour discuter de sujetsd'intérêt commun, définir les besoins et priorités, organiser des séminaires et ateliers ettransmettre toute information se rapportant à la décennie internationale de l'eau potable etde l'assainissement (DIEPA).

Le CAHIER BLEU ne veut pas imposer des normes rigides mais plutôt formuler des recommanda-tions devant être adaptées selon les circonstances. C'est ainsi qu'il est prévu de revoirrégulièrement le CAHIER BLEU pour y inclure de nouveaux champs d'activité et les expériencesrécentes acquises sur le terrain. Commentaires et suggestions devraient être envoyés à laDirection de la coopération au développement, Service sectoriel eau et assainissement, 3003Berne, Suisse.

• :.-', . ; i ••- i

(1' Le cahier bleu est publié en français et en anglais.

'2' Evaluation sectorielle des projets d'approvisionnement en eau potable financés oucofinancés par la DDA

Rapport I : Etude documentaire juillet 1980. Rapport II : Méthode et applications octobre 1981. Questionnaire avril 1982

Rapport III : Résultats du questionnaire octobre 1983Première version du Cahier Bleu mai 1984

(3) The AGUASAN-groupArmon Hartmann, DDA/DEK, 30C3 BerneLaurent Krayenbuhl, EPFL-IGE, 1015 LausanneHugo Lûchinger, Helvetas, St. Moritzstr. 15, 80<2 ZurichRoland Schertenleib, IRCWD/EAWAG, Ueberiandstr. 133, 8600 DubendorfMartin Strauss, IRCWD/EAWAG, Ueberiandstr. 133, 8600 DubendorfMartin Wegelin, IRCWD/EAWAG, Ueberiandstr. 133, 8600 Dtiber.dorfKarl Ken rie, SKAT, Varnbûeistr. :<!, 9000 St. Galler.

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2 . INTRODUCTION

2 . 1 Buts du cahier bleu

Ce document veut d'abord répertorier des points importants à prendre en considération dans lapréparation, le suivi, l'évaluation de projets d'eau et d'assainissement. Il doit permettrede définir clairement les objectifs d'un projet et conduire ainsi à des résultats rapides etefficaces.

En s'appuyant ainsi sur des points de repère généralement admis, il doit conduire à une unitéde langage et d'action entre tous les partenaires des projets et à une plus grande cohérencedans les moyens utilisés afin d'atteindre les objectifs fixés.

Ce document s'adresse aux collaborateurs de la DDA et d'autres agences en Suisse quis'occupent de projets d'eau potable et d'assainissement. Il doit leur permettre de se faireune idée des problèmes rencontrés sur le terrain et les aider dans la préparation de tous lesdocuments de projet.

Il s'adresse également aux collaborateurs sur le terrain, pour les conseiller,

en leur proposant, sous une forme très succinte, des sujets de réflexion et d'auto-évalua-tion de leur activité,

en leur demandant de participer au processus continu d'amélioration et d'adaptation de cespoints de repère.

En effet, le Cahier bleu veut rester flexible; il ne propose pas de normes rigides maisplutôt des recommandations pouvant être adaptées selon les conditions, en tenant compte del'évolution constante des facteurs humains et techniques : les recommandations d'aujourd'huidevront être modifiées dans quelques années. S'appuyant sur de futurs développements etexpériences, ces points de repère seront ainsi réadaptés à intervalles plus ou moinsréguliers.

2 .2 Définitions

2.2.1 Projets d'eau potable : Ils visent en priorité la satisfaction des besoins eneau des populations villageoises ou urbaines puis des animaux sédentaires et seule-ment ensuite le jardinage. Toute concurrence entre ces besoins hydrauliques desvillages devrait être évitée.

Les besoins en eau potable se caractérisent par 3 niveaux de service :

a) Quant!fp : La consommation, exprimée en litres par habitant et par jour, varierafortement selon le type d'installation prévu (puits, pompe manuelle, borne-fontaine, raccordement privé dans la concession ou dans la maison, etc.).

b) Oua Tiré : II faut fournir une eau salubre. Ceci implique la protection dessources et, si nécessaire, un traitement approprié de l'eau.

c) Accessihi?iré : La distance des habitations aux points d'eau ou le nombre defamilles par point d'eau sont des éléments très importants et qui vont influencerla bonne utilisation des installations.

Le type d'installation d'eau potable dépendra avant tout du type de ressources eneau disponibles, mais également d'autres contraintes telles le relief du terrain, ladispersion de l'habitat, les ressources financières, les capacités d'entretien, etc.

Ce pourra être des puits, des forages équipés de pompe manuelle, des captages desource, des prises d'eau de surface, des collecteurs d'eau de pluie, le tout avec ousans distribution et bornes-fontaines, etc.

2.2.2 Projets d'assainissement : Ils comprennent, en milieu rural, péri-urbain ouurbain, les actions suivantes :

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construction de latrines améliorées ou d'autres systèmes appropriés d'éliminationdes excréta,

éducation à l'hygiène individuelle et familiale,

amélioration des habitudes en matière de transport et de stockage de l'eau deboisson,

m

salubrité des lieux publics et en particulier des abords des installations d'eaupotable.

Ces actions ne sont pas toutes liées directement à celles d'eau potable. Elles peu-vent être menées de façon indépendante les unes des autres, afin d'en augmenterl'efficacité. Toutefois, la complémentarité de ces actions est évidente, ainsiqu'elle apparaît dans les objectifs des projets eau et assainissement.

2.2.3 Formation et entretien : Tout projet devra comprendre obligatoirement les deuxcomposantes qui vont assurer sa survie ainsi que la pérennité et la bonne uti-lisation des installations : formation et éducation de la population d'une part,exploitation et entretien des installations d'autre part.

2.3 Objectifs

Quels sont les objectifs des projets eau et assainissement ?

On distinguera :

a) T.es résultai-s immédiats : couverture d'une zone ou d'une population en installationsd'eau potable correspondant à un niveau de service déterminé et/ou en installations sani-taires et programmes d'assainissement.

b) *.es oh-iptrHfs à 1 nnç r.erTr.f> : amélioration de l'état sanitaire de la popuiaiton et desconditions de vie.

c) *.es buts poursuivis par l'intermédiaire du projet : engagement des communautés et con-tribution à la construction, à l'exploitation et à l'entretien des installations, encou-ragement à initier des actions complémentaires.

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3. CONCEPT

3.1 Projet ou programme

Tout programme "Eau et assainissement"devrait inclure à des degrés plus ou moinsimportants les 4 aspects suivants :

eau potable,

assainissement,

formation et éducation sanitaire

exploitation et entretien.

Où va se placer le projet par rapport auprogramme ? A quelle entité géographiqueet sociale va-t-il donner priorité ? veut-on poursuivre des buts annexes parl'intermédiaire du projet ?

Va-t-or, essayer de réaliser un programmecohérent dans une petite zone du pays, unappui à un programme national, ou au con-traire ur. seul de ses volets mais sur unezone clus étendue ?

De façon générale, priorité est donnée àl'eau potable en milieu rural alors que, pource qui est de 1 'assainissement, c'est dansles petites villes et les zones péri-urbainesque les besoins sont les plus aigus; lesconditions sanitaires y sont souvent cri-tiques.

Le choix prévalent donnant la priorité àl'eau potable, devrait être remis en questionpour favoriser également les autres volets oule concept de programme.

Deux éléments conditionnent le choix desobjectifs :

les relations du projet avec le parte-naire local, c'est-à-dire le type deprojet,

- la taille du projet.

3.2 Les différents types deprojets

On peut schématiquement classer les pro-jets en 4 catégories selon les objectifsqu'ils se sont fixés et les relationsentre partenaires.

A) Le partenaire local est une ONG :

- peu ou pas de contacts avec1'administration,

- pas d'intégration dans une struc-ture nationale, d'où des problèmesà long terme de formation etd'entretien,

- en général très bonne participa-tion communautaire,

objectifs très ponctuels.

Par expemple, une paroisse ou des coopéra-tives villageoises, avec une zone d'activitégéographique limitée peu de moyens financierset en personnel. Le projet résoud un pro-blème particulier, spécifique à la région,sans vraiment chercher un impact plus large.

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B) Le partenaire local est un serviceadministratif national et le projetpropose une aide financière (AF)et/ou une assistance technique (AT)avec des coopérants:

- 1'intégration du projet dans unestructure nationale risque d'êtrelimitée. Elle dépendra en faitdes objectifs et de l'attitude dupartenaire, de la contributiondes coopérants et de leur sta-tut vis-à-vis de ce partenaire;

- l'impact du projet sur son envi-ronnement administratif dépendbeaucoup de sa taille;

- objectifs multiples.

Par exemple, un accord avec une Direction de1 'hydraulique pour le financement de 400forages équipés dans une zone bien définie(AF) et une assistance pour leur exécutionavec du personnel suisse (AT).

lie projet n 'arrivera à promouvoir un systèmed'entretien ou une formation des cadres quesi 1'agence partenaire a dépassé la taillecritique.

C) Le partenaire est un service admi-nistratif national et le projet con-siste en la mise à disposition de ceservice de personnel techniqueétranger :

- étant attachés à un programmeplus qu'à une action spécifi-que les coopérants peuvent ini-t ier ou appuyer des actions dansles domaines complémentaires telsque formation, entretien, e t c . .

- les coopérants devraient êtreconsidérés comme faisant partiedes structures administrativesloca-les;

- objectifs assimilables à un appuiau programme.

Par exenple, des ingénieurs sont responsablesd'exécuter des projets d'adduction d'eau,pouvant être financés par divers bailleurs defonds. La contribution suisse représentealors un projet AT uniquement. Il resteflexible et possède des ressources suf-fisantes pour diversifier son action selonles besoins.

S'il est possible qu'ils touchent un salairelocal, leur intégration au service seraitencore meilleure et leur remplacementéventuel par un homologue facilité.

D) Le projet consiste uniquement en uneAF à un service administratifnational. Celui-ci gère les fondset contrôle les travaux :

- pas de problème d'intégrationdans une structure nationale;

- participation de la populationsouvent problématique, puisqueles travaux répondent à unprogramme national décidé à unniveau élevé;

- le bailleur de fonds n'a pas tou-jours les moyens d'influencer laconception du projet et sesoptions à long terme.

- objectifs limités.

On voit qu'à chaque type de projet cor-respondent certains objectifs ou, récipro-quement que pour chaque objectif fixé untype de projet particulier y répondra le

Par exemple, le financement ou le co-finance-ment, par une .banque de développement, d'unprogramme d'hydraulique villageoise.L'administration exécutera les travaux avecson personnel si elle en a les moyens oupourra les donner à des entreprises privées.

Souvent 1 'administration nationale est pluspréoccupée par des investissements dans denouvelles constructions que par la formationet surtout par les services de maintenance.Vision à court terme pour palier au pluspressé.

11 convient d'éviter tout malentendu possiblepouvant découler d'une incohérence entre letype de projet proposé et les objectifsdésirés par l'un ou l'autre partenaire.

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3.3 Taille du projet

La taille du projet est importante et doitêtre adaptée aux objectifs fixés. Lataille peut être définie par le nombre decoopérants affectés, le nombre deconstructions réalisées annuellement, depersonnes formées, d'ouvrages entretenus,etc. ..

Il faut réaliser qu'en dessous d'une cer-taine taille, un projet ne peut guère pré-tendre à un impact à long terme et avoirune influence sur des questions fondamen-tales.

Uniformisation de l'équipement, standardi-sation des constructions, programmes com-muns de formation, service d'exploitationet d'entretien, sont des cas où des déci-sions et des actions au niveau nationaldoivent être entreprises et pourlesquelles un projet devrait participeractivement, si sa taille le lui permet.

"Il convient de favoriser l'assistanceextérieure au niveau des programmes et nondes projets... de manière à inclure lesfrais renouvelables ..."(1).

Le chef d'un projet comprenant 5 coopérantsou plus représente déjà vn impact nonnégligeable, ce qui lui confère une autoritéfacilitant des prises de décisions. (Chiffrepour fixer un ordre de grandeur, à rela-tiviser) .

Dans le cadre d'un projet important, du per-sonnel peut être affecté, par exemple, spéci-fiquement à la formation, en plus du person-nel technique affecté aux constructions, cequi n'est pas possible avec les petits pro-jets. Ceux-ci proposent alors une politiquede "formation sur le tas" qui a ses limites.

De même, pour ce qui est de 1 'entretien, 11faut avoir un large programme d'activité àson actif pour convaincre les autorités :

- de la nécessité d'une organisation struc-turée, responsable de 1'entretien,

- d'affecter des moyens financiers, logis-tiques et en personnel à cette organisa-tion,

- de 1'importance d'une solution technique-ment et financièrement viable.

Dépasser le stade de projet ("X" fr. pour "Y"points d'eau, ...), notion forcément limita-tive, pour concevoir un appui au programme,demande de dépasser la taille critique de1'engagement de 1 'aide extérieure.

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4. LES ACTEURS

4.1 Les bénéficiaires

Ce sont les familles et plus particulière-ment les femmes et enfants, pour qui etavec qui les installations doivent êtreconçues et exécutées : le projet doitrépondre en priorité aux besoins réels deshabitants qui vont utiliser ces installa-tions .

Partout où des gens vivent, il y a del'eau, mais elle est souvent difficilementaccessible et en quantité insuffisante.Ce qui est demandé c'est l'amélioration deces deux aspects.

La notion de qualité de l'eau n'est pasressentie comme prioritaire.

L'information concernant le rôle del'hygiène individuelle et de la transmis-sion de maladies par l'eau et les excrétaest une composante obligatoire d'un projetd'eau potable.

Les habitudes des utilisateurs doiventêtre prises en compte dans la conceptiondu projet et le choix des équipements.Des détails, d'apparence insignifiants,risquent d'éloigner la population des nou-velles installations. Elle retourneraalors aux sources traditionnelles.

Deux dangers à éviter :

- les demandes "orientées": la populationconnaît en général ce que les représen-tants du projet aimeraient entendre pourjustifier leur activité;

- les programmes imposés : pour atteindredes objectifs décidés de 1 'extérieur (parexemple : 200 forages équipés, en deuxans, dans la région de X...), des instal-lations sont exécutées sans qu'ellesrépondent réellement à des besoinsexprimés.

Lorsque 1 'eau doit être transportée surplusieurs km, la consommation journalièrepeut n 'être que de 5 1/hab. environ (boissonet cuisson seulement) . Le temps passé pourla collecte de l'eau peut s'élever jusqu'àplusieurs heures par jour.

En saison des pluies, il n'est pas rare devoir une pompe ou un robinet procurant uneeau propre, être délaissés au profit de puitstraditionnels ou de marigots, pollués maisplus proches de 1 'habitation.

Trop souvent une eau bactériologiquement pureà l'installation est polluée au cours dutransport à 1 'habitation ou pendant sonstockage chez le consommateur. La mise àdisposition d'eau le plus près possible deshabitations (maximum 200 m.) et en quantitésuffisante (au miniaum 20 1/habitant/jour) vagrandement améliorer cet aspect qualitatif.

Exemples :

- les pompes doivent pouvoir être actionnéesfacilement par des enfants;

- les chemins d'accès aux points d'eaudoivent être aisés, même en temps de pluieet avec un lourd chargement;

- le débit des bornes-fontaines doit êtresuffisant pour satisfaire tous les besoinsaux heures de pointe du matin et du soir,sans provoquer de longues files d'attente.

4.2 Les communautés

Les besoins globaux de la communauté(village ou petite ville) doivent êtreconsidérés au même titre que les besoinsde chaque bénéficiaire dans la préparationd'un projet. Les installations doiventsatisfaire aux besoins de la collectivité,en préserver la cohésion et ne pas créerde problèmes indirects et à long terme.

La localisation des forages ou des bornes-fontaines ne doit pas favoriser des quartiersou des individus. Si des contraintes tech-niques imposent des solutions peu équitables,elles doivent être clairement expliquées etadmises par 1 'ensemble de la communauté.

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Tous les besoins hydrauliques du villagedoivent être explicités pour éviter touteconfusion. A chaque besoin devrait cor-respondre une solution spécifique.

L'assainissement au niveau de la commu-nauté comprend :

la propreté des installations d'eaupotable, action directement liée auprojet d'eau.

l'amélioration des conditions sar.i-taires, en particulier dans les zones àforte densité de population.

Eviter <yue les installations soient utiliséesà plusieurs fins, par des groupesd'utilisateurs différents :

- eau de boisson, de cuisson, de lessive;

- eau d'abreuvage des animaux sédentaires

(ovins et caprins);

- eau d'abreuvage du pastoralisme (bovins)

- eau pour le jardinage.

Si les ressources en eau sont suffisantespour plus d'une fonction, il est recommandéo" ndividualiser autant que possible lesinstallations de distribution.

Si les abords des puits et fontaines ne sontpas très bien drainés, ils deviennent rapide-ment une cause de pollution et une partie desbénéfices attendus par le projet est irrémé-diablement perdue. Les sources, les prisesd'eau en rivière et les nappes phréatiquesdoivent être protégées contre toute pollu-tion. Les communautés doivent se sentirentièrement responsables de ces actions.

De façon générale, 1'entretien journalier desinstallations, et les frais y relatifs,doivent être à la charge des communautés.

Les petites villes et les zones péri-urbainessont souvent négligées dans les campagnesd'assainissement, et pourtant les risquesd'infection y sont plus élevés qu 'ailleurs.Il faut concevoir des projets autonomes com-prenant :

- la construction d'installations sanitairesaméliorées,

- la collecte des déchets ménagers,

- le drainage des eaux usées et eaux depluie.

4.3 La participation

La participation de la population est unfacteur déterminant pour la réussite detout projet d'eau ou d'assainissement eten particulier dans la perspective de sonexploitation et entretien futurs.

La participation se réfère à un conceptfondamental englobant toutes les étapes ducycle de chaque installation individuelle.

La participation ne doit pas se limiter à lacollecte de sable et de gravier ainsi qu'aucreusement de tranchées pour les tuyaux,comme on a trop tendance à le croire. Letravail communautaire n'est qu'un des élé-ments de la participation.

La population, par l'intermédiaire de sesreprésentants traditionnels ou d'un comitéspécialement mis sur pied pour le projet,devrait, après avoir défini les besoinsprioritaires du village, initier le projetpuis participer activement à la planifica-tion, à l'organisation, à la construction, à1 'exploitation et à 1 'entretien des installa-tions.

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Les raisons de la participation doiventêtre clairement définies dans les objec-tifs du projet. Elle vise des buts plusloitains : responsabilisation des commu-nautés et promotion de leur propredéveloppement.

Tous les groupes de population doiventêtre impliqués dans le processus de par-ticipation .

Les besoins ressentis par la populationpour un programme d'assainissementn'auront pas la même priorité que pour unprojet d'eau potable. Ceci influencera laparticipation.

Le travail communautaire se trouve parfoistrès limité par la force des choses, lorsquel'installation consiste en un forage équipéd'une pompe manuelle, par exemple, oulorsqu'une certaine politique nationales'oppose au travail non rétribué. La parti-cipation par contre ne connaît pas de telleslimitations, sauf exception.

Les femmes en particulier, souvent écartéesdu processus de définition des besoins et deplanification de projets, devraient toujoursêtre présentes lorsqu'il s'agit de projetd'eau potable et d'assainissement.

L'eau potable vient souvent en tête de listedes priorités. La participation sera souventspontanée pour un tel projet. Par contre,l'éducation à l'hygiène et 1'amélioration desconditions sanitaires ne sont pas ressentiesavec la même importance par tous les groupesde population. La participation sera beau-coup plus difficile à mettre sur pied et desgros efforts de persuasion seront néces-saires. Il ne sera pas toujours possibled'exécuter les 2 actions simultanément.

4.4 Les partenaires

Les partenaires sont les organismesresponsables du financement et de la réa-lisation des projets. On inclut dans ceterme les organismes

a) les agences donatrices : bailleurs defonds, coopérations techniques, con-sultants .

Les projets peuvent être regroupés en fonc-tion du type de ces organismes :

- Les projets financés par la DDA et pourlesquels un accord existe entre le paysbénéficiaire et la DDA. Celle-ci garde laresponsabilité finale du projet, même sielle en donne 1 'exécution à une agence decoopération privée.

- Les projets initiés et exécutés par desorganisations privées (ONG) suisses,habituellement financés partiellement parla DDA. Il y a un arrangement DDA-ONGmais pas de relations directes DDA - paysbénéficiaire.

- Les projets initiés par une organisationinternationale ou régionale, exécutés parcette organisation ou directement par lepays bénéficiaire et financés totalementou en partie par la DDA. Il y a unarrangement entre la DDA etl'organisation, mais pas de contactsdirects DDA - pays bénéficiaire.

Ce sont les projets d'aide associée (AA)ou d'aide financière (AF).

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b) agences d'exécution nationales, ONG,avec lesquelles l'agence donatricecollabore pour la réalisation des pro-jets .

La définition de tous les partenaires esttrès importante à cause de toutes lesrelations qui vont se nouer entre eux etqui, si elles ne sont pas claires dès ledépart, peuvent créer des problèmes decompétence et de responsabilité. Larépartition des rôles entre les acteurssera bien spécifiée tout en laissantouverte la possibilité de modificationsaprès quelques années d'expérience.

Quelques exemples de problèmes relation-nels pouvant survenir :

- Critères de sélection et choix des vil-lages bénéficiant des services du pro-jet.

- Les engagements financiers de tous lespartenaires ne doivent pas prêter àcontestation et doivent être calculésde façon réaliste par chacun d'eux.

Des décisions, en apparence plus tech-niques, mais qui souvent relèventd'options politiques, devront êtreprises.

Le projet peut être conçu comme uneaction spécifique et isolée ou faisantpartie d'un programme national,obligeant à une cohérence dans ceschoix.

Il y a deux catégories d'organismes natio-naux :

- Les ONG locales (groupement de paysans,paroisse, mission, etc.).

- Un service administratif national(Direction de 1'hydraulique. OfficeNational des eaux, etc.).

Des divergences apparaîtront lors de la pré-paration des listes des villages et despriorités où seront construites les nouvellesinstallations d'eau potable ou d'assainisse-ment. Des critères techniques, politiques,économiques ou de participation entrent enligne de compte et n 'ont pas nécessairementla même pondération selon les différentspartenaires.

Le partenaire national prend souvent encharge les frais de fonctionnement locaux duprojet. Il peut s'agir des salaires locaux,des bureaux, du logement des expatriés, destaxes douanières, des frais d'entretien desinstallations, etc. En a-t-il réellement lesmoyens ? Ces frais ont-ils été calculésavec précision et inscrits au budget ?Quand les crédits seront-ils libérés ?Quelles formalités administratives sont-ellesnécessaires pour les obtenir ? Qui va gérer1'argent du projet ? Faut-il la signaturede tous les partenaires ?

La définition des normes (nombre de litrespar habitant des installations, distance auxmaisons, taux de croissance de la population,etc.), le choix de conceptions techniques(faut-il traiter 1'eau ? Quel volume deréservoir doit-on admettre ?, etc.), detechnologie (filtres lents ou à pression,moto—pompes, etc.) et de matériaux(réservoirs en maçonnerie, en béton oumétallique, etc . ) , sont tous des sujetsdemandant une réflexion entre partenaires.D'une part ils doivent faire 1'objet de dis-cussions au niveau national, afin de promou-voir une standardisation des installations etdes équipements et une cohérence entre pro-jets, d'autre part il doivent permettre auxchefs de projets de s'exprimer et de tenircompte des conditions spécifiques de leurenvironnement. Une liberté totale laissée auprojet risque d'être aussi dangereuse que desrègles strictes imposées d'en haut.

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Plusieurs partenaires locaux doivent êtreimpliqués dans les projets d'eau potableou d'assainissement et intégrés dans desprogrammes plus vastes de développementrural. Dn des buts du projet sera doncd'améliorer la coopération entre cesgroupes.

Si on a à faire en général à un partenaireprincipal, souvent lié à 1'hydraulique, ilfaut associer à la préparation et àl'exécution du projet d'autres organismestels ceux de la santé, du développement com-munautaire, de 1 'éducation, etc. Les planset programmes d'eau potable etd'assainissement doivent prendre en consi-dération également d'autres programmes secto-riels régionaux.

4.5 L'intégration

L'intégration du projet dans les struc-tures c'J partenaire local est une des con-ditions indispensables à son transferttechnique et gestionnel dans des condi-tions telles qu'il puisse se poursuivre etse reproduire sans appui directd'expatriés.

Le projet doit également viser à devenirfinancièrement autosuffisant, à moyen oulong terme.

Transfert et désengagement font partie desbuts du projet. Ils ne seront atteintsdans des délais raisonnables que s'ilssont l'aboutissement de tout un processusrr.is en place dès la préparation du projet.

L'aspect technique de la collaboration com-prend la préparation des documents d'étudedes installations, la planification et lasurveillance des travaux. Dans le secteur deI 'eau potable et de 1 'assainissement, lesproblèmes purement techniques ne sont engénéral pas très compliqués, et dans une zonegéographique déterminée, ne représentent pasgrande divetrsité. La prise en charge par descadres locaux, techniciens, contremaîtres etartisans peut se faire relativement facile-ment.

Durant la phase de préparation, les disposi-tions nécessaires devraient être prises pourinclure le remboursement partiel et, dès quepossible, la totalité des coûts, afin de ren-dre le programme autosuffisant au plus vite.

La gestion du projet comprend de multiplesaspects : programmation des travaux, com-mande du matériel, engagement du personnel,budget et contrôle des dépenses, relationsavec les autorités, etc. Pour beaucoup deraisons, le tranfert des responsabilités degestion à des partenaires est plus difficileet se trouve souvent repoussé à plus tard.II faut donc prévoir une phase suffisante deformation et de travail, en collaboration,durant laquelle 1 'expatrié va progressivementremettre ses responsabilités pour n 'avoirfinalement plus qu'un rôle de conseiller.

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5 . QUELQUES ASPECTS TECHNIQUES

Rares sont les pays qui ont prescrit desnormes pour la définition des niveaux deservice. Faute de normes, l'expériencerecommande :

5.1 Quantité d'eau consommée

Elle dépend pour l'essentiel de la dis-tance des habitations aux installations etensuite de la facilité de la collecte etde la qualité de l'eau.

La conception des installations doit tenircompte de l'augmentation de la demande.

La variation journalière de la demande estun facteur important à considérer dans laplanification.

D'autres facteurs influencentd'eau. Par exemple :

La consommation journalière par habitant estadmise à :

- puits ouverts, sans pompe,distance supérieure à 200 m. : 15 litres

- bornes-fontaines, puits ouvertsou forages avec pompe manuelle,distance jusqu'à 200 m. : 20-25 litres

- raccordement individuel dansla concession : 40-70 litres

- raccordement dans lamaison : 50-150 litres

L'augmentation de la consommation va dépendrede plusieurs facteurs ;

- passage d'un service de points d'eau col-lectifs à un service de raccordementsindividuels,

- accroissement de la population,

- éducation à 1 'hygiène,

- extensions vers de gros consommateurs(collège, hôpital, industries, etc.).

Les installations doivent pouvoir couvrir lesconsommations de pointe du matin et du soir.Bien que le passage à des raccordements indi-viduels va atténuer ces pointes et doncaméliorer la capacité du système, ls consom-mation totale va inévitablement s'accroître.

La demande - Pertes dans le réseau.

- Consommations non prévues pour 1'abreuvageou le jardinage.

- Variations saisonnières, migrations de lapopulation.

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5.2 Qualité de l'eau

L'objectif devrait être de fournir del'eau saine, ce qui implique l'absence depollution bactériologique, et présentantun certain degré d'acceptabilité du pointde vue des propriétés chimiques, de lacouleur, du goût et de l'odeur.

L'éducation à l'hygiène doit chercher àéviter la contamination de l'eau pendantson transport.

Le contrôle de la qualité de l'eau com-porte deux éléments importants : analysede l'eau et surveillance sanitaire.

"L'objectif doit être 1 'absence de F.nnlidans 1'eau de boisson. Il pourra toutefoiss'avérer difficile d'atteindre cet objectifdans les zones rurales de beaucoup de pays endéveloppement. On peut, dans ces cas, avoirà fixer un taux de tolérance au-dessousduquel on ne prendra pas de mesures immé-diates. Lorsqu' on décide d'un taux detolérance, il ne faut pas perdre de vue d'unepart la qualité des sources de remplacementet, d'autre part, la capacité d'entretenirdes installations de traitement si on les meten place. Il n'est pas inhabituel qu'unesource protégée sans chloration contienne de5-10 E.coli par 100 ml alors que, non pro-tégée, le chiffre puisse dépasser 100."/l/

"La qualité de 1 'eau se détériore entre lerobinet et la bouche."

"Un des objectifs de l'éducation à l'hygièneest d'améliorer les habitudes en matière destockage de l'eau, c'est-à-dire de suscitertoute une série de comportements qui préser-vent la qualité de 1 'eau transportée, parexemple : ne pas poser la puisette sur lesol; nettoyer régulièrement le récipient;et le couvrir en permanence."/'5/

Les analyses bactériologiques de 1 'eau coû-tent cher, demandent du personnel qualifié etdu matériel important. Il est recommandé deles faire systématiquement et régulièrementmais seulement lorsque 1 'on est certain depouvoir introduire des mesures correctives enréponse aux résultats.

Des enquêtes sanitaires peuvent révéler descauses de pollution des points d'eau et desréactions négatives des habitants vis-à-visdes nouvelles installations (goût, distance,fausses croyances,...).

5.3 Accessibilité des points d'eau

La facilité d'accès et d'utilisation desinstallations doit répondre à certainesnormes. Faute de quoi beaucoup defamilles recourront à une source tradi-tionnelle, même polluée, si elle est pluscommode que le point d'eau le plus proche.

La distance maximale entre les habitations etles points d'eau ne devrait pas dépasser 200m. Mais le nombre d'habitants par pompe oufontaine devrait également être limité(environ 200 habitants) .

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5. 4 Traitement de 1'eau

En milieu rural, l 'util isation d'uneinstallation de traitement de l'eau dépen-dra de la qualité de cette eau ainsi quede la capacité et de la volontéd'exploiter et d'entretenir ces installa-tions.

Traitement chimique de l'eau.

Il sera souvent préférable d'utiliser unesource plus éloignée mais ne demandant pas detraitement, même si les coûtsd'investissement sont élevés. Même untraitement d'apparence tout simple, comme ladésinfection par chlore peut poser des pro-blèmes (approvisionnement et stockage desproduits chimiques, garantie du juste dosage,etc.).

S'il est nécessaire de faire appel à des eauxde surface polluées, des filtres lents àsable pourraient être envisagés. C'est unsystème relativement simple et à faible coût.Toutefois, ce système est très sensible auxmatières en suspension (turbidité) dans 1'eaubrute. C'est pourquoi, dans la plupart descas, un filtre lent à sable doit être précédéd'un prétraitement afin de garantir un rende-ment optimal./!/

Toute modification des propriétés chimiquesde l'eau sera difficile et coûteuse. Leséventuelles corrections doivent être adaptéesde cas en cas aux conditions locales.L'élimination du fer est possible moyennantun équipement simple. Par contre,

l'élimination des fluorures et des nitratesou la correction du pH sont difficiles etcoûteuses. C'est pourquoi elles ne sont engénéral pas recommandées.

5.5 Equipement mécanique et poncesmanuelles

Le choix d'équipement mécanique doitrépondre à plusieurs critères :

coOt, pays d'origine,

- disponibilité sur le marché,

- pièces de rechange,

standardisation dans le pays,

utilisation, entretien.

De façon générale, il faut limiter l'usaged'équipement mécanique et favoriser dessolutions n'en nécessitant aucun, afin dene pas créer des dépendances et des situa-tions difficiles lorsque cet équipementserait en panne.

La fiabilité de l'équipement n'est engénéral pas considérée dans les documentsdu projet. Il faut prévoir que des pannesseront inévitables.

Les difficultés d'utilisation et d'entretiend'équipement mécanique, même très simplecomme une pompe manuelle, doivent être con-sidérées comme critère prioritaire de sélec-tion d'équipement.

Des solutions de distribution par gravitéseront toujours préférées à celles par pom-page, même si celles-là coûtent plus cher àla construction.

De façon générale, un minimum de 2 pompesmanuelles devraient être installées dans toutvillage afin de se prémunir contre la pannede l'une d'entre elles. Dans un villageéquipé d'un seul forage avec une pompe, lasource traditionnelle (puits) devrait êtrerestaurée et maintenue en bon état, en cas depanne de la pompe.

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Priorité devrait être donnée aux pompesmanuelles qui sont fiables, faciles àinstaller et à entretenir.

Avant toute installation de pompes, leurmaintenance devrait avoir été étudiée, lescoûts d'entretien évalués, le financementtrouvé et le personnel être en cours deformation.

Or. peut estimer la durée de vie des dif-férentes composantes d'une pompe, les ser-vices réguliers requis, les transports etles coûts résultants. La part qui seramise à la charge du village doit êtreclairement définie dans un contratd'entretien. Si une part est à charge de1 ' administration ou d'un office national,il faut s'assurer que son budget régulierpourra chaque année être augmenté de lapart correspondante aux nouvelles pompesinstallées.

Il devient évident dès lors qu'il faudraminimiser le nombre de marques de pompes(et de moteurs) à l'intérieur d'un mêmepays, afin

- de réduire les coûts d'achat,

- de réduire les coûts d'entretien,

- de favoriser des productions locales dutout ou de parties de pompes.

Il faudrait arriver au principe de

"UN PAYS - ONE POMPE"

Afin d'atteindre ce but, une coordinationau niveau national et entre les bailleursde fonds est indispensable.

Le développement des pompes manuelles est axésur le concept VLOM (Village level opérationand maintenance) . Mais il ne faut pasoublier que, quelle que soit la pompe sélec-tionnée et même avec l'assurance des villa-geois pour 1 'entretien courant, il y a tou-jours une fraction du programme de mainte-nance qui ne pourra pas être exécutée par levillage : commande et stockage des pièces derechange, formation des mécaniciens villa-geois, contrôle de la qualité des travaux etde 1 'eau, etc.

Ainsi, il y a danger à qualifier une pompe deVLOM si ce sigle donne à penser que 1'on peuts'en désintéresser après sa pose, le villagepouvant régler tous les problèmesd'entretien.

L'organisation de l'entretien de centaines depompes villageoises a l'allure d'une pyramidede responsabilités allant des communautés àune instance nationale. De sa cohérence, dela répartition des tâches, de la formation depersonnes aux différents niveaux dépendra lefonctionnement des pompes.

Par exemple, au Mali et au Botswana, une taxeannuelle est payée par le village auxautorités. Le paiement de cette taxe garanti2 services réguliers par an. En plus, elleassure au village qu'un mécanicien seraenvoyé immédiatement après l'annonce d'unepanne importante. Toutefois, ce dernier ser-vice sera facturé séparément.

La taxe annuelle couvre en partie les fraisd'intervention, le reste étant couvert par lebudget de fonctionnement du service des eauxou par le projet.

Bien que les situations ne soient pas compa-rables d'un pays à l'autre, on peut citer1 'exemple de 1 'Inde où 1 'équipement a étéstandardisé et où on n'installe qu'un type depompe manuelle (India Mark II), ce gui a eupour effet de faire chuter considérablementson prix, tout en maintenant sa qualité et depromouvoir un système de remplace-ment/réparation très efficace (1 'OOO'OOO depompes manuelles seront installées dans lesvillages d'ici la fin de la décennie) .

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5. 6 Technologies appropriées(T.A.)

Les domaines de l'eau potable et davantageencore celui de l'assainissement, présen-tent un grand champ d'action pourl'introduction de T.A., puisque lesinstallations projetées se font avec laparticipation de la population et doiventêtre reproduites a de multiples exem-plaires .

La priorité devrait être donnée à touteutilisation de matériaux de constructionlocaux et à l'emploi de la main d'oeuvredisponible sur place. La diminution descoOts ne devrait pas être ur. argumentdéterminant pour le choix d'une T.A.;plus importants sont la fiabilité desinstallations et la facilité d'exploita-tior, et d'entretien.

Quelques exemples :

- Réservoirs en maçonnerie de pierre, deplots de ciment ou en ferro-ciment.

- Filtres lents.

- Béliers hydrauliques.

- Latrines améliorées, etc.

Par exemple, on a utilisé des bambous pourfabriquer des tuyaux. On minimise alors lescoOts d 'importation. Mais ils demandentbeaucoup plus d'entretien, donnent un goûtacre à 1 'eau, se fendent et pourissent dans1 'eau. En considération de ces aspects, cen 'est pas une solution appropriée.

5.7 Installations sanitaires

Les systèmes de contrôle et de collectedes excréta vont diminuer la proliférationdes maladies qui y sont liées et par con-séquent vont améliorer les conditionssanitaires. Ceci est particulièrement lecas dans les zones à forte densité depopulation où les problèmes d'hygiène sontaigus .

Les grands programmes eau et assainisse-ment ne seront fructueux que si leurexploitation et leur entretien sontfaciles et si les frais qui s'y rapportentsont maintenus dans des limites accepta-bles par les usagers.

Le contrôle de ces maladies ne peut êtreatteint que par la combinaison de plusieursactions :

- utilisation de toilettes,

- disponibilité d'eau en suffisance et àproximité de 1 'habitat,

- éducation à l'hygiène individuelle etdomestique.

Les réseaux d 'égouts conventionnels(extrêmement coûteux, gros consommateursd'eau et difficiles à exploiter} doivent êtredélaissés au profit de systèmes décentraliséset à faible coût. Les bénéficiaires doiventêtre capables de construire eux-mêmes cesinstallations. L'appui devrait se limiter àdes conseils techniques et à des subsidespour les matériaux.

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Pour ce qui concerne les installationssanitaires, les latrines améliorées àfosse ventilée (VIP) répondent le mieux,dans la plupart des cas à ces contraintes,tout en garantissant propreté et effica-cité.

Dans certains pays, d'autres types delatrines (telles que les toilettes àchasse manuelle, les latrines à ccm-postage, etc.) sont préférées par lesusagers.

Malgré sa simplicité, le transfert decette technologie doit tenir compte deshabitudes socio-culturelles, des tabousreligieux, et s'y adapter, faute de quoielle risquerait d'être rejetée.

Les études de faisabilité sociologiquevcr.t permettre d'évaluer les besoinsressentis par la population et leur accep-tation des installations et technologiesproposées par le projet.

Les latrines traditionnelles ont plusieursdéfauts majeurs : l'odeur, les mouches et lasécurité. Il en résulte qu'elles sont sou-vent abandonnées parce qu'elles présententplus d'inconvénients que d'avantages. Ellesont un effet répulsif.

Les VIP remédient à ces défauts grâce à unecheminée de ventilation. Une circulationd'air se crée, éliminant les odeurs etretenant la plus grande partie des mouches etmoustiques. Un treillis sur la cheminéeempêche ceux-ci de s'y introduire.

A 1'exception de la cheminée, la superstruc-ture des VIP est traditionnelle. Elle peutse faire, selon les coutumes, en briques, enferro-ciment, en terre, en bambous, ..., pourautant que 1'intérieur reste sombre afin decontrôler les mouches.

Par exemple, 1'implantation et la positiondes latrines par rapport à la maison doiventprendre en considération les coutumes ettabous existants. Elles ne devraient pasêtre imposées par le technicien sanitaireselon ses propres normes d'hygiène.

Est-ce que les besoins réels des diversgroupes de population du village sont bienceux définis par les promoteurs du projet ?

Quelles sont les habitudes d'utilisation del'eau et d'hygiène ?

Quelles sont les disponibilités et moyenspour contribuer en travail et en argent pourdes installations sanitaires, privées ou com-munautaires ?

Ingénieurs, agents sanitaires et socio-logues doivent travailler en très étroitecollaboration afin de proposer des solu-tions acceptables par la population. /3/

Les enquêtes et évaluations socio-cul-turelles concernant l'hygiène et lesinstallations sanitaires touchent lasphère privée des gens. Elles doiventêtre conduites avec une extrême précautionpar des spécialistes ayant une bonne con-naissance :

- du mode de vie de la population,

- des problèmes techniques des installa-tions sanitaires (avantages/désavanta-ges, coCt, entretien, . . . ) ,

de la mise en oeuvre de projets dedéveloppement.

Pour arriver à une réelle interdisciplina-rité, chacun doit comprendre la discipline etle langage des autres, donc une mise en com-mun du travail et des expériences.

Des enquêtes et Interviews trop directs peu-vent, soit braquer les gens, soit les amenerà donner une réponse positive mais qui n'estque politesse vis-à-vis de 1'enquêteur pours'en débarrasser rapidement. Un projet jus-tifié par une telle enquête risque de ne pasêtre accepté par la population visée.

Pour éviter ces problèmes, d'autres tech-niques de collecte d'informations existent,qui demandent du temps et de 1'expérience,par exemple :

- observation en participant à la vie duvillage,

- discussions orientées.

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5.8 Effets sur 1'environnementnaturel

Les installations d'eau potable en milieurural n'ont en général pas d'impact déce-lable sur l'environnement. Les quantitésprélevées, que ce soit dans la nappe oudans une rivière sont relativementfaibles. Il faudra toutefois prendre desprécautions pour que les quantitésprélevées ne dépassent pas à long terme lacapacité de réapprovisionnement de lasource.

Des installations sanitaires, si ellessont mai situées, peuvent provoquer unecontamination de la nappe phréatique, despuits ou même des réseaux de distributiond'eau potable.

Prendre garde toutefois à :

- ne pas surexploiter la nappe, ce quiprovoquerait son abaissement permanent etune perturbation possible de la végéta-tion,

- éviter des points d'abreuvage de fortecapacité, ce qui provoquerait une concen-tration de gros bétail et un surpâturage.

En règle générale, des VIP ne devraient pasêtre construits à moins de 15 mètres d'unpuits.

Des précautions doivent être prises dans1 'implantation du réseau de distributiond'eau potable afin d'éviter toute infiltra-tion d'eaux polluées dans les conduites.Cette situation pourrait se présenter lorsquela distribution fonctionne de façon intermit-tente, provoquant un vide dans les conduites.

Les décharges des vidanges des V.I.P. doiventêtre contrôlées afin qu'elles n'aillent paspolluer des eaux de surface ou des eauxsouterraines.

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6. LA FORMATION

6.1 Nécessité de la formation

La formation est un des aspects les plusimportants de tout projet, garantissant sapérennité, une meilleure utilisation desinstallations et un impact maximum sur lasanté.

L'objectif d'un tel programme est de for-mer du personnl à tous les niveaux dequalification, contribuant ainsi à la misesur pied d'une institution fiable, garan-tissant ces méthodes de construction adap-tées, et des services d'exploitation etd'entretien de toutes les installations.

On distinguera la formation proprementdite de villageois à différents niveaux decompétence, de l'éducation des villageoisbénéficiaires afin qu'ils utilisent etconservent l'eau dans de bonnes condi-tions.

Formation et éducation doivent être descomposantes obligatoires de tout projeteau et assainissement. Tous les parte-naires doivent en être convaincus. Cesdeux aspects nécessitent des approchesdifférentes mais toutes deux conçues,étudiées et préparées dans les phasespréliminaires en même temps que la plani-fication des constructions.

La formation devrait toucher tous lesniveaux d'activité du service des eauxou de 1'agence compétente : depuis lesmaçons, plombiers, contremaîtres,jusqu'aux ingénieurs et directeursd'exploitation. One attention parti-culière doit être donnée aux gardiensou fontainiers et aux mécaniciens-réparateurs villageois qui garantissentl'entretien courant au jour le jour.

Formation : protection des sources,entretien des installations, petitesréparations.

Education : propreté autour des ins-tallations, stockage de 1 'eau de bois-son à domicile, utilisation de latri-nes, hygiène personnelle, hygiène ali-mentaire.

Trop souvent, des projets d'eau potablesont lancés sans que 1'aspect formationsoit pris en compte. Par nécessité ilest ajouté en cours de route, davantagepour combler des vides à court termeque comme une action d 'intégration duprojet dans les structures du pays àlong terme.

La formation est à considérer comme uninvestissement a long terme puisque laréussite des activités de construction,d'exploitation et d'entretien dépendra dupersonnel formé et de la motivation de lapopulation.

Il est évident que le programme de for-mation doit être préparé avec soin et à1'avance. Des cours improvisés rapide-ment pour les fontainiers, magasiniers,mécaniciens et réparateurs villageois,au moment où les premiers problèmesd'entretien se posent n'atteindrontcertainement pas les objectifs de for-mation attendus.

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6.2 Formation du personnel

La préparation du programme de formationse basera sur une évaluation des besoinset des disponibilités en personnel.

Dans le domaine de la formation, le pro-cessus d'évaluation devrait être mené defaçon continue durant la phase de réalisa-tion et même après la fin du programme.

Or. établira une liste comprenant toutesles tâches devant être assumées et spéci-fiant le personnel et les qualificationsrequises.

Le projet ne va pas obligatoirementdévelopper ses propres institutions deformation. Il devrait en priorités'appuyer sur les capacités régionales ounationales dans ce domaine, quitte à yintroduire des cours complémentaires ettravaux pratiques pour des besoins spéci-fiques.

Les programmes de formation doivent sedoter de tous les moyens nécessaires pourleur assurer une parfaite exécution :personnel, matériel, véhicules, locaux,ateliers, etc. En particulier, un ingé-nieur responsable des programmes de forma-mation devrait être nommé; son rôle seraégalement de définir et de promouvoir uneooiitioue cohérente de formation.

- Quels sont les besoins, à chaque niveau dequalification en personnel pour exécuterles travaux et entretenir les installa-tions ?

- Quelles sont les disponibilités existantespour satisfaire ces besoins, en nombre eten qualification ?

- Quels sont les centres de formation exis-tants, leurs capacités et les programmesdispensés ?

- S'il y a déficit, soit en nombre soit enqualification et expériences pratiquesentre besoins en disponibilités, faut-ilprévoir des compléments de formation (onthe job) ou une formation complète ?

Considérons la formation comme un processuscontinu pouvant évoluer pour s'adapter auxbesoins.

3 groupes de personnel :

- Direction, planification, administra-tion : directeurs, ingénieurs, adminis-trateurs, comptables, magasiniers.

- Technique : contremaîtres, laborantsinspecteurs sanitaires, foreurs, ...

- Ouvrier : maçons, plombiers, mécaniciens,chauffeurs, ...

Des raisons financières, mais aussi de recon-naissance des titres, militent en faveur desécoles existantes : il arrive que des pro-jets créent leur propre centre de formation,répondant ainsi mieux à ses besoins. Maisles étudiants qui en sortent n'ont souventpas un diplôme officiel et risquent d'avoirdes difficultés à être engagés par1 'administration pour remplir des postes duprojet.

Pour la formation de cadres, les universitésnationales et les écoles inter-états serontpréférées à celles de pays industrialisés.

Personnel, matériel, véhicules, locaux, etc.devraient être affectés exclusivement à laformation. Ils ne devront pas dépendre desdisponibilités du programme de constructionfaute de quoi ils seraient continuellmeentréquisitionnés.

Le responsable de la formation établira descontacts avec d'autres activités de forma-tion, avec des projets parallèles (santé,alphabétisation) et avec les centres de for-mation locaux afin de définir les besoins etles programmes communs.

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Lorsque la formation se fait seulementdans le cadre d'un projet, le responsablede cette formation devra faire en sorteque les autorités locales reconnaissentcet enseignement et qu'elles créent desemplois dans les institutions chaque foisque cela est nécessaire.

Les aspects positifs et négatifs de laformation sur le tas de même que seslimites doivent être analysés avec précau-tion.

Les activités de formation ne doivent pasêtre considérées comme un aspect complé-mentaire d'un projet en cours d'exécution.Elles ne doivent pas s'arrêter avec la findu projet.

La formation des cadres supérieurs et desingénieurs responsables des programmes estdifficile

Le personnel formé sera reconnu et trouveraun travail et des responsabilités correspon-dantes à sa formation. Si des travaux pra-tiques et des cours de recyclage sont prévus,il faudrait que les salaires et les classifi-cations correspondent aux capacités et auxtâches nouvelles.

L'expatrié transmet une expérience à sonhomologue, ce qui ne peut pas remplacer laformation de base indispensable.

En formant son homologue, 1'expatrié faitdépendre 1'avenir du projet sur cette per-sonne uniquement, qui elle-même peut êtretransférée à tout moment.

Du personnel local devrait être formé pourprendre la responsabilité de toutes lesactivités de formation dans le cadre d'unprogarmme général. Il faudra lui assurerautant que possible un encadrement institu-tionnel (budget, locaux, etc.)

On utilisera autant que possible le matérielde formation déjà mis au point par d'autresorganisations.

Vu les difficultés de recruter les cadressupérieurs et la complexité des tâches quileur sont assignées (planification, gestion,budgets, logistique, achat, entreposage etdistribution du matériel de construction etdes pièces de rechange, ...), il est essen-tiel de prévoir en priorité, un programme deformation adapté à leurs besoins.

6.3 Education sanitaire

Contrairement à la formation de personnel,c'est une population ayant reçu unenseignement général très limité qui estvisée par les programmes d'éducation sani-taire. Ceci influencera évidemment lesméthodes didactiques utilisées, le rythmede perception et les résultats escomptés.

Les programmes d'éducation sanitaire etd'assainissement public ont comme acteurprincipal la population villageoise, alorsque les projets de construction peuvent àla limite se réaliser sans elle. Celaimplique une longue et soigneuse prépara-tion avant de lancer la formation sani-taire .

Les agents ayant suivi une formation sani-taire recevront les moyens de faire passerles messages dans la population. Ilsdevront disposer de tout l'encadrementnécessaire afin d'assurer avec succès lesprogrammes d'éducation sanitaire.

L'éducation à 1 'hygiène familiale se fera leplus efficacement par l'intermédiaire desstructures et autorités locales existantes ;instituteurs, comité des femmes, matrones,agents sanitaires, etc. Ce sont donc eux quiseront les porteurs des programmesd'éducation et qvi transmettront les notionsapprises à toute la population.

L'assainissement public ou municipal se feraégalement à travers des groupements déjàorganisés comme les comités villageois, lesagents du développement communautaire, etc.

Beaucoup d'organisations ont déjà mis aupoint du matériel pédagogique (affiches,audio-visuel, jeux, ...) qui peut être soitréutilisé, soit adapté aux contexte et cou-tumes prévalant dans le pays. Il s'agit dene pas recréer dv matériel d'éducation et derefaire ses propres expériences.

On pourra prévoir des recyclages annuels, lareconnaissance d'un statut officiel devraêtre assurée, du matériel de démonstrationpréparé, etc.

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7. EXPLOITATION ET ENTRETIEN(E.E.)

7.1 Son importance

L'utilisation à long terme des installa-tions d'eau potable et d'assainissementdépend d'une organisation fiable del'exploitation et de l'entretien.

- C'est en effet la première question àse poser : comment l'installation pro-jetée va-t-el le être ut i l isée etentretenue ?

Soit le problème de l 'entretien estrésolu de façon permanente et offre desgaranties telles que le projet puisses'arrêter, soit i l n'est pas ou malrésolu et les installations vont sedétériorer et devenir inutilisables àcourt terme.

Ainsi, la résolution des problèmes demaintenance (structure et financement)doit être un préalable au lancement destravaux de construction de nouvellesinstallations.

Tout en favorisant la participation commu-nautaire, un certain soutien des pouvoirspublics centraux ou régionaux n'en est pasmoins indispensable.

L'EE devrait constituer un projet en soit.Il ne devrait plus être considéré comme uncomplément ou un volet d'un projet deconstruction.

Trop souvent on se contente dans les docu-ments préliminaires d'intentions et de propo-sitions trop rapidement formulées pour ne pasreprésenter autre chose que des souhaitsirréalistes et ne donnant suite à aucuneaction concrète.

Mieux vaut aller jusqu'au bout dans l'étudede faisabilité, quitte à retarder le débutdes travaux de construction ou à affecter unepartie des fonds disponibles à la mise surpied des structures d'entretien, ainsi qued'une administration technique et financièrede gestion des installations d'eau etd'assainissement.

Formation, supervision, moyens logistiques,achats d'outillage et de pièces de rechangeresteront encore longtemps la responsabilitédes services centraux.

Il faut dépasser le concept restrictif de"projet" pour parler de "programme",englobant la construction d'installationsd'eau, d'assainissement, la formation et1 'EE.

L'exploitation et l'entretien des instal-lations d'eau potable ou d'assainissementcomprend toutes les actions régulières etnécessaires pour le fonctionnement desinstallations construites par le projet;i l est la garantie de leur pérennité. Lesfr^is récurrents (FR) sont les coûtsrelatifs à l'EE. /4/

Les frais de fonctionnement relatifs auxactivités de construction du projet et lesFR y relatifs ne sont pas considérés ic i .Ce sont des actions et des coûts deproduction faisant partie de la réalisa-tion du projet.

Les FR d'exploitation comprennent par exemplele carburant pour les moto-pompes, les pro-duits chimiques pour le traitement de 1'eau,les travaux d 'extension du réseau,1'administretion.

Les FR d'entretien comprennent le remplace-ment d'équipement usé ou de certaines pièces,le nettoyage et les réparations des installa-tions, les salaires corespondants.

L'entretien d'un unité de forage, les coûtsdu mètre courant foré, 1 'entretien et le rem-placement des véhicules du projet, etc.n 'entrent pas dans les concepts exposés dansce chapitre.

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7.2 Entretien et frais récurrents

L'analyse de la situation prévalente dansla majorité des projets fait ressortir degrosses lacunes dans la planification etle fonctionnement de l'EE. Souvent, leprojet lui-même doit suppléer un organismeresponsable de l'EE.

C'est pendant la préparation du projet etde ses documents que l'ensemble des pro-blèmes liés à l'EE doit être analysé etrésolu. En particulier il faudra évaluerles frais d'investissement pour le futurorganisme responsable, ainsi que les FRliés aux futures installations.

Il est souhaitable qu'une administration,un office national ou, ce qui estpréférable, une organisation privée,indépendante du projet et de son adminis-tration, soit responsable de l'EE.

La participation villageoise à l'EE ainsiqu'aux FR doit être clairement définie etadoptée sur le plan national.

Les conditions de participation à laconstruction, puis à l'entretien, sousforme de travail ou de contributionsfinancières doivent être clairementexposées aux villages avant le début destravaux.

Tous les travaux d'entretien doivent êtreprévus à l'avance :

- nettoyage des abords des puits ou desbornes-font aï nés,

- vidange et nettoyage des réservoirs,

- contrôles des vannes et compteur d'eau,etc.

Les activités suivantes demandent une longuepréparation :

- formation de personnel à tous les niveaux(villageois, régional, national),

- création de magasins régionaux de piècesde rechange et d'outils,

- pièces et outils dans les villages, etc.

Les FR sont illimités dans le temps. Ilsvont croître annuellement aussi longtemps quede nouvelles installations sont mises en ser-vice. Ces FR peuvent s'exprimer en % descoûts de construction ou des coûts de1'équipement mis en place, par exemple :

- 15-30 % pour une pompe,

- 25-35 % pour un moteur,

4- 6 $ pour le génie civil, etc.

Le cumul de la construction et de 1 'EE dansun même organisme sera toujours préjudiciableau second. L'autonomie de l'EE est un élé-ment fondamental de sa réussite.

Dans certains cas, 1'achat des pompesmanuelles et des pièces de rechange, ainsique les coûts d'intervention des mécanicienssont à la charge des villageois. Lessalaires des ouvriers permanents sont égale-ment payés par les communautés.

Il arrive souvent qu'une partie deséquipements, le carburant ou les pièces derechange sont subitement facturés aux vil-lages, alors que précédemment tout leur étaitfourni gratuitement.

Devoirs et responsabilités de l'agenceexécutrice et des villageois devraient sipossible être définis contractuellement etacceptés par les parties avant que lestravaux de construction ne commencent.

Le bailleur de fonds et l'agence executivedu projet on' une responsabilité vis-à-visde l'EE. L'attitude consistant à imputertoute la responsabilité du fonctionnementau partenaire local n'est plus justifiableen regard des problèmes considérables quise sont posés.

Il faut considérer 1 'entretien comme un pro-jet en soit, complément nécessaire du projetd'eau potable, et pour lequel il fauts'engager activement pour son élaboration etson financement. Trop souvent on admet quele partenaire local se chargera de 1'EE sansavoir analysé ce que cela implique, ni sescapacités d'exécution.

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II faut que les partenaires du secteur eauet assainissement admettent que le budgetEE va croître inévitablement et devenirplus important que celui d'équipement.Les implications en sont fondamentales.

Les moyens en personnel, transport, locaux,... des services EE doivent augmenter alorsque ceux des services de constructiondevraient rester plvs ou moins stables.

Les options de systèmes et les programmesd'investissement doivent être conçus en fonc-tion des capacités de 1'EE et non 1 'inversecomme c'est trop souvent le cas.

7.3 Raccordements privés (RP)

Dans les systèmes avec réseau de distribu-tion d'eau dans la localité, le service debase se compose de bornes-fontaines bienréparties et en quantité suffisante, et depoints d'eau pour les écoles, dispen-saires, etc.. Ceci étant atteint,l'étape suivante peut être envisagée, lapromotion des raccordements privés, pourautant que le réseau les permette etqu'une politique nationale en la matièresoit élaborée.

Le raccordement privé représente un pastrès important pour l'amélioration desconditions sanitaires de la population etdes conditions de vie. En effet, onremarque que l'état sanitaire va ens'améliorant en même temps que la consom-mation d'eau augmente.

Avant de se lancer dans une campagne depromotion et de construction de R.P., ilfaut établir des règles strictes et unepolitique tarifaire accessible à lamajorité. Les réseaux de distributiondoivent être conçus pour permettre defuturs R.P.

Dne politique de promotion des R.P. n'estpas anti-sociale pour autant qu'elle soitbien conçue et qu'elle dépende d'un organede contrôle indépendant. Dans les petitesvilles, elle se fera inévitablement.Mieux vaut la planifier dès le début et lacontrôler, que de laisser le jeu desinfluences et du favoritisme prendre lesdevants.

La construction des R.P. tombe sous laresponsabilité de l'exploitation desréseaux de distribution, tout comme lesextensions vers des quartiers nouveaux.Néanmoins, cette action devrait être pré-parée sinon lancée durant la constructiondes installations.

Par raccordement privé, on entend d'abord uneamenée dans la concession avec un robinet à1'extérieur de la maison. Les raccordementsdans les maisons (cuisine, toilettes,douches), ne sont pas concevables. Ilsdemanderaient une installation sanitaireintérieure très coûteuse et la collecte deseaux usées dans une fosse septique.

La consommation journalière double pratique-ment lorsque 1'on passe de la borne-fontaineau raccordement privé dans la concession(env. 40-70 1/hab.). Cet accroissement estdû essentiellement à une meilleure hygièneindividuelle. Les risques de pollution de1 'eau pendant le transport ou le stockagesont également très largement réduits.L'élimination des eaux usées doit aussi êtreétudiée dans le programme dès que des R.P.sont prévus.

Diamètre du raccordement, distance du robinetà la maison, coût de raccordement, coût de1 'eau consommée (forfait ou selon un compteurà eau), conditions de paiement, etc..doivent être réglés avant le début destravaux.

Il est extrêmement important d'éviter toutabus (liste d'attente des R.P., consommationabusive, facturation inexacte, etc.). Uneexpérience importante existe qu'il faut met-tre à profit avant de se lancer dans une cam-pagne d'installation de R.P.

L'exploitant doit avoir un droit de contrôlesur la planification des constructions, afinde s'assurer que les R.P. seront technique-ment possibles.

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8. EVALUATION

8.1 Raison d'être

De façon très générale, il faut vérifierque les actions financées par la DDAsatisfont aux objectifs définis par la loiet, plus spécifiquement, que les buts etobjectifs fixés dans les documents du pro-jet sont atteints ou en voie de l'être.

Trois niveaux d'évaluation sont possi-bles :

Evaluation sectorielle

Evaluation externe

Evaluation interne

On cherche à définir des constantes et desrecommandations générales, valables pour tousles projets du secteur, ayant une source definancement suisse.

Un projet est étudié par un ou des évalua-teurs extérieurs au projet, afin d'évaluer1'impact de ses activités et de proposer desmoyens destinés à améliorer son efficacité

Processus permanent, intégré au projet, per-mettant à ses acteurs de mieux en définir lesobjectifs et d'en assumer les problèmes.

8.2 Evaluation sectorielle

Une telle évaluation, concernant tous lesprojets d'eau et d'assainissement financésou co-financés par la DDA, s'est dérouléeces dernières années. Elle se justifiaitpour avoir une vue d'ensemble d'un secteurtrès disparate et pour mettre en évidenceles points positifs, les points faibles etles échanges possibles entre projets /6/.

Un "service sectoriel" est mis en placepour conseiller les collaborateurs respon-sables de projets sur des questions tech-niques ou de gestion qui se poseraient.

Elle a en particulier souligné la complémen-tarité obligatoire à donner aux actions eau,assainissement, formation, entretien et leslacunes dont souffrent certaines d'entreelles.

Un groupe de travail des organismes suissess'occupant de projets d'eau potable etd'assainissement s'est constitué (AGVASAN) .Il a pour but entre autre de répertorier lesbesoins, d'organiser des séminaires et dediffuser l'information.

Un service sectoriel pour l'eau potable et1 'assainissement a été créé à la DDA. Uncollaborateur sectoriel y est disponible pourconseiller les responsables de projets.

8.3 Evaluation externe

Quand ? Il faut situer l'évaluation dansle cycle du projet. On distinguera 3périodes auxquelles correspondent 3 typesd'évaluation :

- évaluation ex-ante, ou étude de fai-sabilité (appraisal).

Il peut s'agir de vérifier ou de complétercertaines données fournies par le partenairelocal, de situer le projet dans la planifica-tion nationale du secteur, de définir lesbesoins et les actions complémentaires néces-saires pour la bonne marche du projet, etc.

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- évaluation in-cursu

- évaluation ex-post

Pourquoi ? Il s'agit de comparer le réel(contexte, exécution, impacts) au prévu(planification, propositions, . . . ) .

Cette comparaison ne se justifie que dansun but d'améliorer la suite du projet oud'autres projets similaires.

Des raisons plus spécifiques peuvent jus-t i f ier une évaluation.

Comment ? Les évaluateurs doivent êtreindépendants vis-à-vis de tous les parte-naires en cause et doivent être fami-liarisés avec des projets semblables.

Les évaluateurs doivent obtenir la parti-cipation de tous les acteurs de pro-jet. Ceux-ci doivent comprendre quece n'est ni une enquête sur leur activité,ni une expertise sur un problème par-ticulier, ni une inspection du passé maisune analyse commune d'une situation.

Quoi ? Les évaluateurs se fixeront descritères d'analyse. Classiquement i l ss'expriment en

validité des objectifs

efficacité du système, des résultats

adéquation des moyens

Au cours de l'exécution, à intervallerégulier si possible.

Bilan du projet; pourrait même se fairequelques années après la fin, pour mieux enpercevoir les impacts ou les lacunes.

Beaucoup de raisons possibles a' ce que cettecorrespondance n'existe pas : difficultésd'approvisionnement, malentendus sur larépartition des tâches, personnel local nondisponible, etc. mais souvent aussi parce quele prévu n'était p»s réaliste.

Ne pas s'arrêter à un constat, à 1 'aspectrétrospectif, mais proposer et améliorer dansune attitude prospective.

- il y a un problème particulier à résou-dre,

- le projet est d'un type nouveau. Peut-onle poursuivre et le répéter ailleurs ?

- une nouvelle phase du projet est en prépa-ration : doit-elle être modifiée par rap-port à la précédente ?

Une association de personnes du pays etétrangères pour former l'équipe d'évaluationest souhaitable, afin de combiner les pointsde vue.

•Participeront à l'évaluation :

- la population, (principal bénéficiaire duprojet);

- les responsables du projet sur le terrain,ingénieurs, techniciens, cadres adminis-tratifs/

- 1'administration partenaire locale.

Dans le secteur eau et assainissement, descritères et des indicateurs ont été définistrès en détail et testés (réf. 6). Ces indi-cateurs permettent de structurer 1'évaluationde manière cohérente. Ils prennent en comptenon seulement les résultats physiques du pro-jet (nombre de forages, ...) mais égalementla manière dont ces résultats ont été obtenus(participation, nouvelles activités, . . . ) .

8.4 Auto-évaluation permanente

Pour beaucoup de raisons, on peut préférerintégrer l'évaluation au processus deplanification interne, et donc en faireune activité continue plutôt qu'une acti-vité ad hoc.

Ce sera d'abord une forme de codifierl'avancement du projet, ses réalisationsconcrètes, mais aussi ses relations entrepartenaires, la formation du personnel,etc.

Une évaluation ponctuelle externe est rela-tivement lourde à mettre en place, elledemande beaucoup de temps aux collaborateursen Suisse et sur le terrain. Elle est sou-vent perçue comme une tournée d'inspection,1 'exploitation de ses conclusions et recom-mandations est parfois difficile.

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Mais pour garantir qu'une telle étude,faite en partie par les acteurs du projet,représente tout de même une analyse cri-tique de la situation, elle doit s'appuyersur un cadre formel préétabli. Ceci estnécessaire pour éviter les jugements troppartisans. L'évaluation interne doitgarantir une continuité du processus,puisqu'elle se fait tout au long de la viedu projet, donc avec des acteurs dif-férents .

La procédure mise en place doit suivre unedémarche stricte :

- objectif recherché par le projet,

données requises pour connaître commentl'objectif a été atteint,

évaluation et jugement des résultats,

- mesures possibles pour améliorer lesrésultats.

La "Procédure d'évaluation minimale (PEM)pour les projets d'approvisionnement en eauet d'assainissement" établie par l'OMS, offreun bon exemple d'un outil d'évaluation inté-gré au projet et a son processus de planifi-cation/remise en question.

PEM propose d'évaluer les 3 domaines complé-mentaires :

- approvisionnement en eau potable,- assainissement au niveau familial,- éducation a J 'hygiène,

selon 3 critères progressifs :

fonctionnementutilisationimpaet

des installations

Chaque critère est analysé par des indica-teurs bien précis, donnant des résultatsobjectifs chiffrables.

L'auto-évaluation continue ou "monitoring"doit donc faire partie du projet et pourcela devrait être préparée dès la phaseinitiale de celui-ci.

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S E L E C T I O N B I B L I O G R A P H I Q U E

La documentation disponible, sous forme de livres, revues et rapports, en relation directeavec le secteur eau & assainissement est considérable. Il n'a pas semblé nécessaire d'endonner une liste qui ne pourrait même pas être complète et qui ne rendrait pas un grand ser-vice. Quelques titres ont été sélectionnés et commentés très brièvement. Soit ils ont étécités dans ce "Cahier bleu", soit ils fournissent des commentaires assez généraux pour êtreutiles à tous.

Le lecteur qui voudrait trouver des réponses à un problème spécifique de son projet, prendracontact avec le responsable du "Service sectoriel eau et assainissement" à la DDA qui le con-seillera.

1. OMSEau potable et assainissemetn 1981-1990.Vers une meilleure santé (1981).59 pages.

2. P.R. MORGAN, D. DUNCAN MARAVentilated Improved Pit Latrines :Récent Developments in Zimbabwe.Technology Advisory Group.Working Paper no 2 (1982) . (41 pages)

Décrit les nouvelles approches sur le plandes stratégies nationales et de 1'aide inter-nationale qu'il faut adopter pour atteindreles objectifs de la Décennie : réduction descoûts unitaires, révision des niveaux de ser-vice, prépondérance de la maintenance, de lagestion, de la participation, priorité auxplus démunis, technologies appropriées, com-plémentarité des actions, ...

Description claire et succinte des problèmesà considérer lors de la préparation de toutnouveau projet.

Définit le principe des VIP puis décrit lesdifférentes façons de les construire et lesmatériaux pouvant être utilisés. Nombreuxcroquis et plans de construction.

3. H. PERRETTSocial Feasibility Analysis in Low-CostSanitation Projects.Technology Advisory Group no 5 (1983).(19 pages)

Manuel pour des sociologues étudiant lesproblèmes socio-culturels liés à 1'hygiène etl'assainissement. Fait le lien entre socio-logues et ingénieurs, démontrant à ceux-ci lanécessité d'une approche non technique avantla prise de décision.

Huit questions-clé sont proposées, quidevraient être posées avant le début destravaux pour s'assurer que les services pro-posés seront adoptés.

Très utile pour la préparation de projets.

L . KRAYENBUHL

Les f ra is récurrents (FR) d'un projeteau potable. Exemple du Mali Sud.DDA t . 220-17 (20), 1982. (10 pages)

Synthèse de plusieurs rapports sur les FRd'un projet. Présente les méthodes utiliséeset des résultats chiffrés pouvant êtreextrapolés dans d'autres projets. Analyseles répercussions des FR sur le projet et lesecteur.

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5. OMSProcédure d'évaluation minimale (PEM)pour les projets d'approvisionnementen eau et d'assainissement. 1983(4 9 pages)

Propose une méthode simple, rapide etcohérente d'évaluation s'appuyant sur descritères et indicateurs pour juger du fonc-tionnement, de 1'utilisation et des impactsdes installations. Le mode opératoire, étapepar étape est bien exposé, allant de la déci-sion d'évaluer jusqu'à l'utilisation desrésultats de 1'évaluation.

6. L. KRAYENBUHL, IGE-EPFLEvaluation s e c t o r i e l l e , rapport I ,I I , I I I .Rapport I 1980Rapport II 1981

(44 pages)(119 pages).

avec collaboration de Mlle S. Schenk.Rapport IIIRéf. DDA t .

1983220-16 (9)

(30 pages)

Présente une vue d'ensemble du secteur eau etassainissement, une méthode d'évaluationbasée sur 6 critères spécifiques et lesrésultats d'un questionnaire envoyé à tousles projets.

Reprend de façon beaucoup plus détaillée,avec exemples, la plupart des concepts etrecommandations présentés dans le Cahierbleu.

7. M. WEGELIPréfiltre à flux horizontal (PFH)IRCWD, No 07/87 (90 pages + annexes)

Un manuel de conception, de construction etd'exploitation.