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Cahiers 6 Innover au service d’un habitat social durable adapté aux régions du Sud-Ouest européen

Cahier EcoHabitat nº 6 (version en français)

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Publication qui contribue à la diffusion des résultats des travaux et réflexions des acteurs du projet EcoHabitat SUDOE (France et Espagne).

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Cahiers

6Innover au service d’un habitat social durable adapté aux régions du Sud-Ouest européen

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Ordenamiento

Formaciones

Usos

Reglamentaciones

Construcción y recursos

Aménagement

Formations

Usages

Réglementations

Construction et ressources

Cahiers

www.ecohabitat-sudoe.eu

2 Cahiers EcoHabitat

Directeurs de la publication : Stéphane Carassou, Christine Monjon – Comité de lecture : Fernando Ramos, Ferran Sagarra Trias, Françoise Thellier, Alain Châtelet, Francisco Oliveira – Secrétariat de rédaction : Christine Monjon, César Juvé, Ximena Lopez-Rieux, Claude Maurette – Traductions et relectures : Alice Bellostas, Hélène Harry, Carlos Paz, Susana Beisso – Graphisme et mise en page : Carlos Paz – ISSN 2256-8166 d’obtention – ISBN : 978-2-7466-6368-8 – Couverture : Toulouse Métropole, Carlos Paz

Rédaction : Toulouse Métropole – 6 rue René Leduc, BP 35821, 31505 Toulouse Cedex 5Tél. : +33 5 81 91 75 96 – [email protected][email protected]

Numéro 6 - Septembre 2013

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Programme de coopération transnationaleINTERREG IV B SUDOE

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Programme de coopération transnationaleINTERREG IV B SUDOE

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SommairePréambules

Introduction générale

Bâtiment : conception, mise en œuvre, industrialisation

Vers une démarche durable de l’habitat duSud-Ouest européen

De la réglementation existante aux critères de référence pour le territoire SUDOE

Vers un cadre de critères de référence propres au territoire Sud-Ouest européen

Déchets de chantier de construction, nouvelles ressources dans la région SUDOE

Approche climatique du territoire Sud-Ouest européen

La recherche sur l’habitat durable dans la région SUDOE

Travaux pédagogiques : nouveaux éco-quartiers sur le territoire SUDOE

Analyse des certifications environnementales et énergétiques des produits de construction et du bâtiment dans la région SUDOE (Espagne et France)

Conclusions

Conclusion et développement

Les leviers et freins de l’innovation dans la construction vus par des entreprises françaises et espagnoles

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Une vision urbaine du logement : innovation des pratiques de gouvernance et de conception de l’habitat durable

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GT5Modules de formation adaptés aux critères innovants du développement durable

Quel logement social de qualité dans la région Sud-Ouest européen ? Procédures innovantes, retours d’expérience et simulations énergétiques

Saint-Martin-du-TouchProgramme neuf

Évaluation de l’efficacité énergétique de la rénovation de deux groupes d’immeubles collectifs dans la province de Barcelone

Les enjeux de la formation : une approche multicritère et multidisciplinaire

La cité Daste - Programme de réhabilitationContexte général du projet

Vers un habitat durable : enjeux et atouts de la formation des acteurs de la production du logement social dans les régions Sud-Ouest de l’Europe (SUDOE)

Retour d’expériences des logements sociaux à Toulouseet aux alentours

L’enjeu de la formation pour les métiers de la construction à l’horizon 2020

Conclusion

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Le logement en pratique : applications expérimentales

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Conclusion générale

Publicité, information et capitalisation du projet

L’environnement et la ville

La biennale EcoHabitatPour une innovation durable dans le logement

Remerciements équipes de travail

Réseau de coopération EcoHabitat« Acteurs, processus et systèmes de production de l’habitat » : Pour une innovation dans le logement au service des habitants

L’expérience EcoHabitat

Continuer ensemble

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L’avenir d’Ecohabitat

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Critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE146

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Enraciner le développement durable au cœur des projets urbains est un nouvel enjeu pour les métropoles. Elles se doivent aujourd’hui d’inventer de nouveaux modèles de dé-veloppement, conjuguant exigence en matière d’accès solidaire à l’énergie, préservation de l’environnement et des ressources et développement économique de leur territoire.

C’est en réunissant les acteurs de la ville durable que nous parviendrons à construire des stratégies communes capables de répondre aux enjeux climatiques des décennies futures.Le projet Ecohabitat, financé par l’Union européenne, visait à faire évoluer les méthodes de production du logement vers des solutions durables, innovantes et adaptées au régime climatique et aux pratiques sociales des régions du Sud-Ouest européen.

Ce programme de coopération interprofessionnelle et transnationale a réuni pendant trois ans les compétences et les énergies de trois métropoles du Sud européen : Toulouse comme pilote, Barcelone comme partenaire et Lisbonne comme métropole associée. Il a permis de mettre en relation les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les institutions académiques et scientifiques, les écoles d’architecture et les entreprises du bâtiment pour intervenir dans les processus de construction, faire émerger des critères qualitatifs de référence et donner lieu à des opérations exemplaires.

Trois résultats majeurs méritent d’être pérennisés dans les années à venir :

•Leréseaudecollaborationmisenplaceentreacteursprivésetpublicsautourdetroisréseaux thématiques : climat et confort, processus constructifs, gestion autonome de ressources dans les quartiers,

•LescritèresqualitatifsderéférenceEcoHabitatSUDOE,quipermettrontd’identifierdes opérations exemplaires en termes d’aménagement urbain et de construction,

•Lesmodulesdeformationtransfrontaliers.

Nous devons désormais penser l’après-projet Ecohabitat et impulser de nouveaux leviers d’actions pour continuer, ensemble, à être novateurs en matière de logements durables.

Pierre Cohen

Président de Toulouse Métropole

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L’Aire métropolitaine de Barcelone (AMB) est l’organisation institutionnelle de la grande agglomération urbaine que forment Barcelone et 35 autres communes à proximité.

Ses compétences en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de développement économique, de cohésion sociale, d’équilibre du territoire, d’infrastructures, d’habitat, de transports, de mobilité, de cycle de l’eau, de déchets et d’environnement lui permettent d’être un instrument idéal pour continuer à avancer dans la construction d’un territoire plus dynamique, mieux aménagé, plus équitable et ayant davantage de poids économique en Catalogne et dans le reste du monde.

LeprogrammeEcoHabitatapermisletransfertdeconnaissances,de technologies et d’expériences entre les métropoles de Toulouse, de Lisbonne et de Barcelone, en favorisant le déploiement de meilleures politiques de développement urbain, d’efficacité énergétique, de cohésion sociale et d’innovation dans le développement de l’habitat social. Pour ce faire, il a paru fondamental de réfléchir à l’évolution des normes des dernières décennies et de développer des échanges d’initiatives réglementaires et de bonnes pratiques réalisées sur ces territoires, qui ont en commun les mêmes caractéristiques climatiques. Grâce au programme EcoHabitat, des résultats significatifs ontété obtenus à cet égard, tels que le niveau d’émissions produites par le bâtiment au cours des dernières années, ou encore les méthodologies concrètes, efficaces et économiquement viables de réhabilitation énergétique appliquées aux immeubles d’habitation urbains.

Les résultats de programmes comme EcoHabitat mettent enévidence l’importance de la création et de la consolidation de réseaux de partenariat transnationaux stables et efficaces entre institutions publiques, universités, entreprises et centres technologiques. Comme dans ce cas précis du Sud-Ouest européen, l’objectif commun est d’implanter un centre économique fort, spécialisé dans l’innovation et l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment.

Antonio Balmón Arévalo

Vice-président exécutif de l’Aire Métropolitaine de Barcelone

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Programme de coopération transnationaleINTERREG IV B SUDOE

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L’Université de Toulouse (Pôle de Recherche et Enseignement Supérieur – UT-PRES) est un établissement qui fédère tous les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche de Toulouse Midi-Pyrénées. Son ambition est de positionner, au meilleur niveau international tant l’excellence scientifique des laboratoires de recherche que le cadre de vie de ses usagers (étudiantsetchercheurs).Aveclasignaturedel’IDEX«Initiativesd’excellence » les lignes directrices de notre institution doivent donner naissance dès 2014 à l’Université fédérale de Toulouse à la fois attractive, dynamique et reconnue internationalement.

Le projet EcoHabitat se veut de créer des relations entre lesuniversités du site, les entreprises et les institutions et au vu du développement de l’UT-PRES, ce projet entre totalement dans la perspective d’un travail coopératif transversal entre établissements du site.

Les résultats du projet EcoHabitat comme le lancement d’unMaster professionnel européen a permis à l’Université de Toulouse de renforcer les contacts et liens entre les enseignants-chercheurs des différentes universités du réseau et également de soutenir la pluridisciplinarité et la complémentarité des formations en proposant un Master transversal aux différentes composantes de l’UT-PRES.

De plus, de par le contexte actuel et la nouvelle vocation del’Université de Toulouse la création d’un réseau de professionnel offre de nouvelles possibilités de développement entre universitaires et professionnels.

Ce projet dans sa globalité a permis à l’Université de Toulouse d’augmenter sa visibilité à l’échelle du Sud-Ouest de l’Europe et ouvre la possibilité à de nouvelles collaborations et projet au niveau européen.

Elisée Brugarolas

Chargé de mission EuropeUniversité deToulouse - PRES

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L’École Technique Supérieure d’Architecture de Barcelone (ETSAB) de l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC) a formé, dès sa création au xixème siècle, des architectes responsables de la planification et de la construction de la Barcelone contemporaine.

Notre enseignement se base sur un projet architectural à la fois savant et attentif à la construction et à l’environnement urbain et paysager et présenté en des termes précis et objectifs. L’École a été particulièrement novatrice dans son enseignement grâce à l’activité de recherche de ses professeurs. Elle l’a surtout été dans l’étude de la ville et du logement, ainsi que dans les systèmes de contrôle de l’environnement passifs, au cours des quarante dernières années.

LesobjectifsduprogrammeEcoHabitatquiproposed’appliquer lesnormes, lessystèmes de contrôle et les labels de qualité européens à la réalité du Sud-Ouest de l’Europe, nous apparaissent comme une nécessité incontournable et rentrent tout à fait dans notre ligne de recherche et d’enseignement. C’est pourquoi nous avons accepté ce partenariat, proposé par les collègues de Toulouse.

L’autre caractéristique de notre école, depuis la consolidation de l’administration démocratique en Catalogne dans les années 1980, a été la constante collaboration avec celle-ci, ainsi qu’avec les meilleurs architectes en activité dans notre région. C’est ainsi que nous avons naturellement pu nous associer à un programme qui, à l’instar d’EcoHabitat, cherche àmettre en relation l’université, l’entreprise etl’administration.

ParlebiaisdesprojetsréalisésissusduprogrammeEcoHabitat,telsqueleMastereuropéen ou les clusters et échanges d’informations sur les différentes pratiques, ainsi que les cadres réglementaires et les directives de contrôle de qualité, nous allons pouvoir permettre à nos étudiants de se rapprocher d’une formation qui prend en compte la spécificité du territoire SUDOE, ouvrant ainsi de nouvellespossibilités de partenariat avec d’autres professionnels de tous les secteurs et de tous les niveaux du processus de construction de l’habitat social sur ce territoire.

Ferran Sagarra

Escola Tècnica Superior d’Arquitectura de Barcelona

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La Fédération Sud-Ouest des SCOP BTP est un Syndicat professionnel d’employeurs. Ce syn-dicat représente les SCOP (Sociétés Coopérati-ves et Participatives) de la branche Bâtiment et Travaux Publics des Régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Au-delà de ses missions socio-professionnelles, la fédération est partie prenante des défis à rele-verparlafilièreConstructiondansle«Grenellede l’environnement ».

Notre fédération est engagée dans le projet EcoHabitatauxcôtésdepartenairesprivilégiésdans les sept Groupes de Travail transnatio-naux depuis octobre 2010, et en étroite collabo-rationavec leCRC/CeRCADMidi-PyrénéesetleCREAHdAquitaine,acteursderenomliésaudéveloppement durable et à l’innovation.

Nous portons un intérêt par la démarche collec-tive et élargie à de multiples parties prenantes nationales et internationales de ce projet, abor-dant des problématiques diverses, mais vers un but commun, celui d’élever la qualité de l’habitat dans nos régions.

EcoHabitatdanssavisionglobaleetsapriseencompte des enjeux environnementaux et socié-taux, nous a permis de développer :

•Réflexions et actions dans des domaines del’innovation technologique dans une ligne de développement durable, la démarche entrepre-neuriale collaborative, l’organisation en réseau, l’identification des marchés émergents.

Gérard Liberos

Administrateur de la FédérationSud-Ouest des SCOP du BTP etréférent du projet EcoHabitat

•Un benchmarking autour des métiers, forma-tions, organisations, modèles de construction entre autres.

•Unevisiondifférenteoptimiséedanslachaînede valeur de l’acte de construire de la concep-tion à la maintenance des bâtiments.

•L’acquisitiond’outils,méthodesetatoutssup-plémentaires pour porter les améliorations économiques et sociales vers nos adhérents.

Forte de ces expériences nouvelles, la fédération s’engage à poursuivre les axes de développe-ment et d’ouverture sur de nouveaux marchés :

•Parl’innovationportéeverslesPME.

•Par la formation tendue vers l’améliorationcontinue des compétences et des métiers.

•LapromotionverslaResponsabilitéSociétalede l’Entreprise (RSE).

•Ledéploiementdesréseauxcollaboratifs.

•Valoriser la construction comme moteur decroissance, de compétitivité et d’emploi par le service maximum, sous toutes ses formes, rendu aux occupants, citoyens, entreprises, industries et institutions publiques, en s’ap-puyant sur les leviers tels que : prix, qualité, confort, durabilité et transmissibilité aux gé-nérations futures.

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La Fondation privée ASCAMM est depuis vingt-cinq ans un centre de technologie industrielle de référence en Europe ; notre ambition est de créer des technologies propres destinées à obtenir des produits à haute valeur ajoutée et d’apporter des solutions permettant d’améliorer les stratégies et la gestion de l’innovation dans les entreprises.

Notre mission est de créer de la valeur autour de nous grâce à des programmes R&Dappliquésàl’innovationetàdesservicesàhauteintensitédeconnaissancesdestinés à améliorer la compétitivité et l’efficacité des entreprises dans des secteurs aussi divers que les transports (secteur automobile – comprenant la mobilité électrique –, chemins de fer, aéronautique), la santé (matériel médical, équipement et applications TIC), la construction, les équipements industriels et l’énergie, l’électrodomestique et l’électronique grand public, le packaging, et la transformation du plastique et du métal.

iMat – Centre technologique de la construction a été l’un des partenaires du projet EcoHabitatjusqu’en2012,annéeoùilaétéintégréàlaFondationprivéeASCAMM.Ce rattachement a permis de consolider les lignes de travail concernant le secteur dubâtiment, enparticulier cellesdirectement liées àEcoHabitat, programmequiréfléchit aux liens entre développement durable et habitat.

Notre expérience avec EcoHabitat nous a permis demettre en place des pistesde partenariat avec différents agents transnationaux du Sud-Ouest de l’Europe et d’être capables d’avoir une incidence sur l’avenir de l’habitat social, tant pour la construction neuve que pour les chantiers déjà existants. Le projet s’est avéré être un outil qui a mis à jour les difficultés à surmonter pour obtenir des partenariats transnationaux efficaces, ce qui a permis de les améliorer et de les consolider.

Le maintien des réseaux de partenariat initiés par le programme EcoHabitatentre les pays participants, est une excellente opportunité pour aller au-delà des difficultés que les frontières politiques imposent au développement de nouvelles tendances et de technologies qui s’appuient sur l’intérêt réel des citoyens tout en s’inscrivant dans des conditions géographiques et sociales communes.

Ferran Bermejo Nualart

Manager technologie de la constructionASCAMM/iMat

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Association GAIA

L’Association Gaia est née de la collaboration entre BCN Cambra lògica de projectes,COPd’IDEES,TECCON,SYO(Servicesettravaux),VOLUM/TRES,Sergi Urquizu (architecte technique) et Eduard Otín (ingénieur industriel énergétique), qui sont tous partenaires fondateurs de l’association.

Leurs associés sont des entreprises et des professionnels qui justifient d’expérience et de réalisations propres dans le domaine de la création et de la production architecturale : projet, direction de travaux, processus industriels et construction. Cette variété de points de vue nous permet d’appréhender avec réalisme les transformations nécessaires et urgentes dont la société a besoin et pour lesquelles l’architecture n’a pas encore apporté de réponses.

L’objectif de notre collaboration est de concevoir et de mener à bien des constructions, que ce soit sur des éléments déjà existants ou bien créés de toutes pièces, qui soient utiles pour l’habitat social et les bâtiments publics. Cette notion d’utilité implique que les coûts à charge des bénéficiaires et les processus technologiques soient supportables dans la situation sociale actuelle. Decefait,Gaiatentedeproposersurlemarchéunegammedesolutionsetdeproduits qui apportent des alternatives à l’industrialisation, attendues depuis le xixème siècle, et à la gestion des énergies, espérées depuis les années 1970.

Concrètement, Gaia se propose d’être en mesure, d’ici six ans, de construire des logements déconnectés de tous réseaux et de toute consommation : autonomie énergétique et construction à base de matériaux entièrement recyclables.

Notre démarche est nécessairement évolutive et elle se doit de promouvoir l’offre technologique qui a été validée par nos associés, et ce, au fur et à mesure qu’ils construisent des bâtiments.

LeprojetEcoHabitatnousapermisdedonnerunedimensioninternationaleànotre savoir-faire, par le biais de collaborations avec des administrations et des entreprises européennes. Nous envisageons de constituer, dans les mois à venir, une joint venture avec un groupe de promotion public-privé européen, afin de déployer technologiquement et industriellement nos solutions de construction pour le logement social.

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Introductiongénérale

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CederniercahierEcoHabitat, lesixièmedelasérie,est l’occasionpournousdefaire le bilan des actions réalisées et de présenter l’ensemble des résultats obtenus durantcestroisansdanslecadreduProjetEcoHabitatIntregIVBSUDOE.

Ces résultats sont le reflet d’un travail pluridisciplinaire et transnational de qualité réalisé par les partenaires impliqués, acteurs dans la conception et la construction du logement social des villes de Toulouse, Barcelone et Lisbonne, qui représentent trois groupes d’acteurs :

Communautés urbaines (Toulouse, Barcelone, Lisbonne) et leurs bailleurs •sociauxInstitutions d’enseignement et de recherche associées aux écoles supérieures •d’architectureEntreprises du bâtiment, les fabricants de composants et des associations •professionnelles

Réunir ces partenaires aux caractéristiques très variées a constitué un premier défi pour le projet mais aussi une de ses richesses majeures. Cette coopération a donné lieu à une prise de conscience de nos spécificités en matière de développement durable et de la nécessité d’apporter de nouvelles propositions mieux adaptées au régime climatique et aux habitudes de nos territoires du Sud-Ouest européen. Sept groupes de travail (GT) se sont constitués dans le but de contribuer à l’innovation dans les domaines de la conception et construction de logements durables adaptés à nos modes de vie et d’établir des réseaux entre les industriels, les entreprises et les laboratoires ayant engagé des travaux de recherche et développement dans le domaine de l’habitat. Nous avons pu avancer de façon importante, et souvent inédite, vers une dynamique de coopération interprofessionnelle et transnationale entre ces familles d’associés du secteur du bâtiment.

Stéphane Carassou

Vice-président de Toulouse Métropoleen charge de l’habitat et dela cohésion sociale

Président d’Habitat Toulouse

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LeprojetEcoHabitatasuposerdesbasespourlaconfigurationd’unréseautransnationalautour de la conception, la construction et l’urbanisme durable permettant une amélioration remarquable de la qualité de l’habitat. Il a permis d’identifier des modules de formation adaptés aux critères du développement durable et d’établir le cadre de référence qualitatif.

À travers ces différents articles nous partageons les réflexions menées autour des thématiques qui ont structuré le projet EcoHabitat et nous présentons les résultatsobtenus.

Parmi ces résultats, nous citerons ici les plus remarquables :

•Lamiseenplaced’unoutildecomparaisondelaréglementationentrel’Espagneet laFranceenligneenmatièrededéveloppementdurableetd’habitatsocial(SUDOELab).

•Laformalisationderéseauxthématiques:1. climat et confort dans le logement2. processus constructifs3. quartiers avec une gestion durable de ressources

•Lapropositiond’unPostMasterEcoHabitatcommunpourlesuniversitésdeBarcelone,Toulouse et Lisbonne.

•L’éditionetlapublicationenlignede6cahiersprésentantchacununensembled’articlesautour de sujets spécifiques : aménagement et urbanisme durable, logement social, critères de durabilité dans le logement social, logement sain, économie d’énergie, enjeuxd’unedémarchederéseauxinnovantedansl’espaceSUDOE.Lapublicationdeces cahiers continuera une fois le projet arrivé à son terme.

•L’élaboration d’un cadre de référence qualitatif en adéquation avec les exigencestechniques et les caractéristiques spécifiques climatiques et culturelles des pays du Sud-Ouest européen. Ce cadre de référence encouragera la mise en œuvre de solutions et de méthodes innovantes.

Mais le projet ne s’arrête pas là et nous voulons consolider et pérenniser le réseau transnational qui s’est constitué. Notre engagement se traduira ultérieurement par la réalisation de conférences et d’ateliers internationaux, la mise en place de groupes de travail thématiques et de coopérations pluridisciplinaires et plurisectorielles. Ces différentes manifestations permettront de pérenniser nos échanges sur les bonnes pratiques et les expériences favorisant l’innovation au service d’un habitat durable dans les métropoles sud-européennes.

À toutes et à tous, pour leur implication et leur engagement, je souhaite adresser mes remerciements les plus chaleureux. Le travail que nous avons accompli ensemble constitue une base utile et solide sur laquelle nous pouvons désormais poursuivre et élargirladynamiqued’EcoHabitat.

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GT2Une vision urbaine du logement :

Ce groupe de travail a été porté particulièrement par le monde académique avec l’appui des métropoles et les services dédiés à la production de logement social.

Il véhicule les principes de l’urbanisme durable et a travaillé sur deux actions :

• Approche comparative de la normativité.

• Proposition des pistes d’amélioration de la normativité et de méthodes de collaboration.

Innovation des pratiquesde gouvernance et deconception de l’habitat durable

Coordinateur GT2

Coordinateur transnational UPC - ETSAB

Collaborateurs AMB - IMSOL

Habitat Toulouse

PRES UT - ENSAT - IEJUC

Toulouse Métropole

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La croissance incontrôlée des banlieues des villes européennes d’aujourd’hui nous démontre que plus de 75% des Européens vivent dans des villes. Ce processus d’ur-banisation du territoire au cours des dernières décennies a conduit à une croissance rapide des systèmes urbains, à l’augmentation de la consommation des ressources et à la production non réglementée de polluants ou de déchets qui ont un impact négatif sur le territoire.

La ville traditionnelle (compacte avec des fonctions et des limites définies) est af-fectée par de grandes agglomérations urbaines à faible densité et des bords urbains indéfinis, principalement en raison des mesures socio-économiques qui transfor-ment nos villes selon l’échelle mondiale. Plus précisément dans la région du Sud-Ouestdel’Europe,ceprocessusintensifd’urbanisationaentraînéunefragmenta-tion des espaces naturels due au passage des infrastructures et l’implantation des lotissementsdispersés.Danscecontexte,ilsoulèvelaquestionsurlafuturevillede l’Ouest de l’Europe, quelle sera son identité ? Comment seront les futurs déve-loppements urbains ?

LesoutienenvironnementaldesVillesetleursalentoursrurauxreprésenteuneop-portunité pour créer de nouveaux écosystèmes urbains qui affectent l’exploitation de leurs terres par les politiques de proximité, enrichissent la biodiversité du milieu na-tureletcréentdenouvellesfaçonsdevivreavecl’environnement.Decettefaçon,laproduction et la transformation urbaine conditionnent positivement la création de nouveaux modèles urbains qui sont basées sur un échange équilibré entre la ville et son environnement, et entre la production des ressources et la gestion des déchets.

Vers une démarche durable de l’habitat du Sud-Ouest européen

Quelle devrait être la future ville du territoire de l’Europe du Sud ?

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Decepointdevue,dansl’EuropeduSud,sontapparus ces dernières années, de nouveaux rè-glements relatifs au développement durable des villes au niveau national, à la fois au niveau fran-çais et espagnol, et aussi au niveau européen, et ont été propulsés par les autorités régionales etlocales.Depuislesdifférentssecteursimpli-qués dans la planification et la construction, il y a une préoccupation sur la façon d’introduire de nouvelles réglementations qui agissent de manière responsable avec l’environnement. Pour cette raison, les règlements se concentrent principalement sur la gestion et la réduction de la consommation de ressources (eau, énergie et déchets) et sur une architecture qui cherche à promouvoirlamaîtrisedel’énergieàpartirdel’utilisation des ressources naturelles, de la bonne gestion des déchets et de la compatibilité avec le paysage et l’environnement naturel tout en se souciant des problèmes socio-économiques tels que la mixité des activités, l’accès au logement, l’éducation des utilisateurs, la mobilité durable et l’intégration des télécommunications dans l’espace urbain.

Sur la base de la réglementation en vigueur, le programme SUDOE EcoHabitat, avec la colla-boration transnationale et multidisciplinaire des professionnels et des chercheurs de plu-sieurs universités, instituts de recherche, cen-tres technologiques, institutions et entreprises diverses, a étudié les caractéristiques de ce ter-ritoireappelé«SUDOE»composédetroispaysdu Sud-Ouest de l’Europe (France, Espagne et Portugal)etavecunepopulationtotalede61,3millionsd’habitants(soitenviron16%dutotalde l’UE) distribuée sur 780 000 km2 (environ 25% du total de l’UE). L’objectif du programme est de définir un référentiel commun de critè-res qui mettent en valeur les spécificités qui le caractérise et le distingue des pays du Nord. Ce cadre aboutirait à des recommandations ou des initiatives réglementaires spécifiques en Europe pour ce secteur particulier et permettrait de je-ter les bases d’une nouvelle façon de construire et d’habiter les villes de ce territoire.

Pour la définition de ces termes de référence duterritoireSUDOE,ilfaudraitmentionnerlesquestions sous-jacentes pour savoir dans quelle mesure est-il possible d’appliquer des pratiques communes et innovantes dans le cadre régle-mentaire existant dans chaque pays. D’autrepart, à partir de la méthodologie proposée, viser à identifier les questions réglementaires potentielles qui pourraient ne pas être confor-mes aux exigences de l’identité ou aux carac-téristiques géo-climatiques et socio-économi-quesduterritoireSUDOE.

Pour définir le cadre des critères de référence, trois étapes de la recherche ont été soulevées et ont abouti aux résultats suivants : une étude comparative de la législation existante au ni-veau transnational, la description des caracté-ristiques climatiques du territoire SUDOE enrelation avec le territoire européen et enfin, la mise en place de bases pour construire un tableau de recommandations urbaines pour le développement du logement social européen surleterritoireSUDOEetpourlapropositiond’un décalogue de conseils pour les économies d’énergie au niveau des utilisateurs d’habitats sociaux.

QUEllE EST lE CAdRE RéglEMEnTAiRE SUdOE ?Le premier point de la recherche a été consacré à la collecte des réglementations espagnoles et françaises existantes aux niveaux national, ré-gional et local. Ces règlements se sont croisés sur un tableau comparatif qui les classe selon les échelles et pays ou thématiques différentes. Par la suite, nous avons évalué la mise en œu-vre d’initiatives stratégiques à partir d’exerci-ces universitaires sur le développement d’un «éco-quartier»àlafoisàl’Écoled’architecturede Barcelone (ETSAB) et à l’École d’architec-ture de Toulouse (ENSA) afin de créer les fu-turs critères réglementaires compatibles avec le développement durable et la planification territoriale spécifique.

Des règles existantes à de nouvelles formes de construire dans le SUDOE

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QUEllES SOnT lES CARACTéRiSTiQUES d’idEnTiFiCATiOn dU SUdOE ?PourcaractériserleterritoireSUDOE,nousavonseffectué une étude des caractéristiques de ce ter-ritoire à partir de l’étude de différents aspects : le climat (exposition au soleil, pluie, etc.), la géographie ou la végétation par rapport au reste de l’Europe pour une réflexion sur l’avenir de la proposition réglementaire à l’échelle territoriale.

COMMEnT dOiT êTRE l’HABiTAT SOCiAl dURABlE SUdOE ?Pour un meilleur développement social de l’ha-bitatdurableduterritoireSUDOE,leprogrammeEcoHabitatadéveloppéunensembledecritèresclés pour des recommandations à partir de l’étu-de comparative des principaux évaluateurs et des certificateurs en Europe. L’approche de ce docu-ment consiste à présenter des recommandations au niveau urbain et de l’habitat qui complètent les indicateurs de durabilité des bâtiments.

APPliCATiOnS ExPERiMEnTAlES : VERS lA COnSTRUCTiOn d’Un HABiTAT SOCiAl dURABlE dAnS lE TERRiTOiRE SUdOEPour définir certains éléments du dévelop-pement de la future ville SUDOE, différentesétudes de cas ont été utilisées pour mettre en pratique les recherches sur la réglementation existante, les connaissances du territoire et l’évaluation des recommandations urbaines. Plusieurs exercices universitaires – réalisés autant par l’École technique supérieure d’archi-tecture de Barcelone (ETSAB) que par l’École technique d’architecture de Toulouse (ENSA) – autourdelaconstructiond’un«éco-quartier»,ont permis d’explorer quelques idées sur le dé-veloppementdurabledelavilleSUDOE.

Figure1.VersuncadredecritèresderéférencecommunsetspécialiséspourleterritoireSUDOE.

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Pour la communication et la diffusion des ré-sultats, nous avons créé un outil formulaire web «en ligne» appelé SUDOE Lab (http://ecoha-bitatcat.wix.com/sudoe-lab-ecohabitat) où l’onpeut naviguer de manière interactive sur le ma-tériel compilé tout au long de l’enquête. Ce site a un potentiel qui facilite la création d’une plate-forme de communication pour les mises à jour réglementaires et les nouvelles initiatives qui encouragent le développement d’un logement socialdurabledansleterritoireSUDOE.

Ce site en ligne est présenté non seulement comme un outil de référence, mais est aussi le

“Ce site en ligne est le concept d’un réseau de collaboration multidisciplinaire et transnational du secteur Sud-Ouest européen.”

SUDOE Lab, un outil de coopération transnationale

concept d’un réseau de collaboration multidis-ciplinaire et transnational du secteur Sud-Ouest européen. Pour cette raison, le site est aussi un outilde transfertde technologie etR&Dpourtoutes les parties prenantes dans l’élaboration d’un logement social durable dans le territoire auquel il se rapporte, depuis les équipes de re-cherche des universités jusqu’aux institutions publiques dédiées à la promotion du logement social ainsi que les entreprises du bâtiment et de la construction.

Figure 2. Réseau de collaboration transnationalEcoHabitatmisenrelationàtraversSUDOELab.

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Pour comprendre comment sont abordées les questions environnementales, éco-nomiques et sociales au sein de la réglementation de l’Europe du Sud, cette grille comparative (Figure 3) recueille les dispositifs réglementaires qui s’appliquent dans chacun des pays (France et Espagne) afin d’identifier quels sont les moyens d’action permettant de mettre en œuvre des directives européennes an adéqua-tion avec les exigences du développement durable. Pour cette raison, le programme EcoHabitatSUDOEaélaboréuncadreréglementairetransnationalquiprendencompte tous les dispositifs réglementaires français et espagnols qui sont apparus au cours des dernières années et touchent l’aménagement du territoire, la gestion de l’aménagement urbain et le logement durable. Cette grille comparative identifie les carences réglementaires ou la manière dont les dispositifs réglementaires peuvent se compléter entre les deux pays étudiés.

Le but de cette grille comparative est de fonder un cadre réglementaire actuel pour développerdescritèresderéférencespropresauterritoireSUDOE.Cescritèresderéférences forment une base pour de futures perspectives réglementaires de l’amé-nagement d’un territoire durable.

La grille comparative recueille et classe les dispositifs réglementaires concernant trois échelles : échelle nationale (France/Espagne), échelle régionale et échelle lo-cale (aménagement de la ville), ainsi que douze thématiques (ressources naturel-les,déchets,alimentationénergétique,mobilité,contrôleclimatique,maîtrisedesnuisances, insertion paysagère, économie, société, durabilité, environnement et usagers)quipourraientêtreconsidéréescommedes«élémentsdudéveloppementdurable»etêtresubdiviséesenautantdespécificités.C’estunoutildynamiqueoùles dispositifs réglementaires sont introduits et peut potentiellement évaluer l’évo-lution de la réglementation (Figure 4).

De la réglementation existante aux critères de référence pour le

territoire SUDOE

Un outil d’innovation réglementaire : la grille comparative transnationale

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Figure 3. Interface de la grille comparative (http://ecohabitatcat.wix.com/sudoe-lab-ecohabitat#).

Le résultat final de cette grille comparative est disponible sur le web Sudoe.Lab dans la rubri-que réglementation innovation.

Pour chaque thématique et selon l’échelle d’ap-plication, l’interface internet a un onglet qui re-cueille les dispositifs réglementaires en vigueur dans ce domaine (Figure 5).

Cette grille comparative à trois échelles est un outil innovant pour effectuer différents types de recherche sur les aspects ré-glementaires. Par l’identifica-tion des réglementations exis-tantes, par divers mécanismes d’analyse, les résultats de la recherche sont classés selon les échelles d’application de la réglementation. Par exemple, un diagramme comptabilise le nombre d’articles réglementaires par sujets et démontre ainsi que des questions telles que le domaine de l’énergie ou de végétation en France dispose d’une quantité considérable de législa-tionparrapportàl’Espagne(Figure6).

D’autre part, les graphiques radars montrentl’impact des thématiques durables selon l’échel-le d’application de la réglementation. Cela per-met de visualiser des situations divergentes, par exemple le cas de la mobilité très développé à l’échelle régionale et locale en France tandis

qu’en Espagne cette thématique n’a pas la même importance (Figure 7).

Un autre type de graphique radar montre la pré-sence de l’application des lois à toutes les échel-les (nationale, régionale ou locale). Cet outil est utile car il permet de noter la prépondérance des dispositifs réglementaires, selon son échel-le d’application. Ainsi, nous pouvons voir que par exemple en France, la gestion des déchets de construction, en termes de recyclage, est un

sujet principalement traité au niveau national puis à l’échel-le locale. En Espagne, la régle-mentation met l’accent sur la gestion des déchets à l’échelle nationale et régionale, mais il n’existe aucune réglementa-tion locale (Figure 8).

Les résultats de l’analyse montrent la diversité des dispositions réglementaires dans les do-maines de l’aménagement du territoire et de la ville qui intègrent les exigences du développe-ment durable.

Le cadre réglementaire qui en résulte est donc hétérogène, compte tenu de la grande diver-sité des sujets qui sont abordés, des différen-tes échelles administratives imposés, avec une importance variable, et selon les traditions des régions. Tous ces éléments tendent à entraver

“Dans le domaine de l’énergie ou de végétation en France dispose d’une quantité considérable de

législation.”

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RESSOURCES NATURELLES

énergie•Eau•Matériaux•

ALIMENTATION EN ÉNERGIE

énergie•Eau•Télécommunications•

MAÎTRISE DES NUISANCES

•Acoustique•Lumineuse•Pollutionatmosphérique•Olfactive

DÉCHETS

Construction•Tri sélectif•Recyclage•Assainissement•

SOCIAL

Accession à la propriété•Mixité sociale•Flexibilité•Mixité des activés•Espace public•Précarité énergétique•

INSERTION PAYSAGÈRE

Bâtie•Minérale•Végétale•

ÉCONOMIE

Occupation du sol•Rentabilité•gestion•

ENVIRONNEMENT

Protection•Revalorisation•Restauration•Biodiversité•

MOBILITÉ

Voirie•Piste cyclable•Chemin piéton•Transport public•Stationnement•Accessibilité•

CONTRÔLE CLIMATIQUE

Ensoleillement•Ventilation•Chauffage•localisation•

DURABILITÉ

Flexibilité des typologies•Pérennité•Capacité de synergie•

USAGERS

Amont•Retours d’expérience•

Figure 4. Thématiques de la grille comparative transnationale.

la mise en œuvre cohérente de cet ensemble de dispositions réglementaires si diverses.

Néanmoins, il est clair que des instruments doi-vent donner un caractère concret aux disposi-tions réglementaires en une approche intégrée et cohérente. Certains de ces instruments sont déterminés par les outils d’aménagement du territoire : plans territoriaux et urbains, les plans

de logement, des plans de mobilité, des plans de protection des ressources naturelles, des programmes d’action et de financement, etc., et d’autres doivent être sans aucun doute les projets d’architecture pour construire concrè-tement ces plans d’aménagement. Par consé-quent, l’étude comparative ne peut pas ignorer que l’efficacité dépend des règlements des deux derniers types d’outils de mise en œuvre : d’une

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Figure 5. Présentation de la fiche normative en matière d’énergie en Espagne.

part, les différents types de planification, au sein duquel se distingue des plans d’urbanisme pour son caractère inclusif et multidisciplinaire, et d’autre part, des projets de construction, des projets de recherche et développement ou de projets de réhabilitation.

Au sein de l’État espagnol, la Catalogne a fixé son propre cadre juridique en prévision de la loi de l’État, pour intégrer les exigences du dévelop-pement durable dans l’aménagement urbain, de la construction des bâtiments et des logements. Cette réflexion du cadre réglementaire accueille des directives internationales et européennes sur des questions telles que l’urbanisme et l’occupa-tion des sols, la protection des paysages, l’acces-

sibilité, l’efficacité énergétique, les déchets de construction, entre autres, par leurs propres lois et règlements.

En conclusion de l’étude comparative, et comp-te tenu de la diversité des réglementations qui caractérise la situation actuelle rendant leur ap-plication complexe, il convient d’élaborer des directives ou des critères d’aménagement ur-bains directement applicables. Ainsi, le respect et la coordination des dispositifs réglementaires facilitent la mise en œuvre pour les adminis-trations publiques, pour des techniciens ou des professionnels et pour des projets d’entreprise.

“La Catalogne a fixé son propre cadre juridique en prévision de la loi de l’État pour intégrer les exigences du développement durable dans l’aménagement urbain, de la construction des bâtiments et des logements.”

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Figure6.Tableaudecomparaisonréglementaireselonlespays.

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Figure 7. Graphiques radars qui comparent la réglementation transnationaleselon les thématiques et leurs échelles d’application.

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Figure8.Diagrammeradarpourindiquerlaprépondérancedesdispositifsréglementaires selon l’échelle d’application.

À l’heure actuelle s’ouvre un nouveau scénario des politiques de logement aux trois échelles de l’administrationpublique.Denouvellespo-litiques visent à répondre à la crise financière, avec les ressources publiques limitées par une meilleure priorité sociale comme un nouveau modèle de construction dans lequel la réhabili-tation des logements locatifs et la durabilité de la construction peut jouer un rôle.

Ainsi, dans le territoire SUDOE, en 2013, denouvelles normes sont en cours d’élaboration qui conduiront vers un important cap pour le développement de la politique de la ville et du logement dans l’immédiat et aura une incidence sur l’activité commerciale et professionnelle dans le domaine de la construction.

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L’étudedescaractéristiquesclimatiquesduterritoireSud-Ouesteuropéen(SUDOE)a pour objectif de mettre en évidence une réflexion de propositions réglementaires à l’échelledu territoireSUDOE. Il existedifférentesméthodesdeclassificationsdes climats. Chaque méthode correspond à des attentes différentes selon les objec-tifs visés. Par exemple, une classification selon l’ensoleillement et les températures permet d’optimiser le choix d’une installation de chauffage qui considère au mieux la puissance de chauffe nécessaire, et l’estimation de la durée de chauffage. L’ap-proche climatique synthétise également l’information disponible, et elle la diffuse dans une forme compréhensible. Le climat, par définition, consiste en une combi-naison des états de l’atmosphère nommées facteurs climatiques tels que la tempé-rature, l’humidité, les précipitations, l’ensoleillement, le vent, etc. Ces paramètres ne sont pas indépendants, mais corrélés entre eux pour chaque lieu donné.

La problématique de cet article s’interroge sur les impacts de l’approche climatique sur les domaines de la construction pour le territoire Sud-Ouest européen. Elle induit les questionnements sous-jacents suivants :

Enquoi lesdonnées climatiques caractérisent le territoire SUDOEà l’échelle•européenne ? Comment se caractérisent quelques-uns des facteurs climatiques du territoire •SUDOEàl’échelleeuropéenne?

Pour aborder cette problématique, notre méthode de travail a consisté à mettre enévidencelessimilitudesclimatiquesde larégionSUDOE.Pourcela,unepre-mière étape identifie les paramètres climatiques selon les enjeux des domaines de la construction. Il s’agit d’ordonner les différents critères qui permettront de com-

Approche climatique du territoire Sud-Ouest européen

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parer les conditions climatiques des villes étu-diées. Une seconde étape recueille les données climatiques des six villes étudiées (Lisbonne, Barcelone, Toulouse, Paris, Londres et Berlin).

Enfin, une troisième étape analyse les résultats en mettant en évidence les caractéristiques cli-matiquesduterritoireSUDOE.

Comme nous venons de l’exposer, les classifica-tions du climat reposent sur des facteurs clima-tiques. Les principaux facteurs climatiques qui ont un impact sur le domaine de la construction sont : l’irradiation solaire, la température de l’air, l’humidité de l’air et les précipitations puis le vent1.

À l’échelle architecturale, l’irradiation solaire a un impact sur la consommation d’énergie des édifices. Elle peut développer des stratégies de chauffage solaire passif (orientation, choix des matériaux, quantité de vitrage, etc.). Cela en-gendre une réflexion sur l’éclairage naturel des bâtiments (pourcentage de vitrage, orientation, qualité du vitrage) et la disposition des protec-tions solaires. Enfin, elle permet de développer

Figure9.TerritoireSUDOE.

Impacts du climat sur les échelles architecturale et urbaine

les énergies renouvelables en installant des pan-neaux photovoltaïques (production d’électrici-té) ou solaires (production d’eau chaude sani-taire). À l’échelle de la ville, l’irradiation solaire a un impact sur l’étude de l’ensoleillement des façades, l’implantation des panneaux solaires (production de masques bâtis ou végétaux) qui considère l’implantation du bâti (orientation) et sa morphologie (hauteur).

La température extérieure de l’air dépend de la radiation solaire et les masses d’air. La moyen-ne des températures annuelles a une influence surlaconceptionpourlerafraîchissementdesbâtiments (ventilation, système de refroidis-sement). Cela peut induire des stratégies de conception pour la ventilation nocturne, le choix de matériaux avec une forte inertie, des tours à vent, puits canadiens, etc. À l’échelle de la ville, cela se traduit par le choix des ma-tériaux de surface (albédo), par la présence de la végétation ou de l’eau (fontaine) qui joue de rôlede«brumisateururbain».

L’humidité de l’air et les précipitations existe selon deux mesures différentes ; humidité re-lative (souvent appelée hygrométrie) et l’hu-midité absolue. L’humidité absolue dépend de la localisation des édifices. Par exemple, pour

1 Gerhard Hausladen, Petra Liedl, Mike de Saldanha. Building to suit the climate. A Handbook. Birkhauser Verlag AG, Basel, 2012.

“Les principaux facteurs climatiques qui ont un impact sur le domaine de la construction sont : l’irradiation solaire, la température de l’air, l’humidité de l’air et les précipitations puis le vent.”

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des localisations proches de l’océan avec d’im-portantes précipitations, les espaces intérieurs nécessitent davantage de déshumidification qui peuvent introduire un système de ventilation indépendant.

L’exposition aux vents dominants est cruciale pour implanter un bâtiment. Le vent crée des pressions et dépressions selon l’implantation et la morphologie du bâti. Les principaux facteurs sont à l’échelle du microclimat avec la topogra-phie du terrain, la proximité de masque bâti ou de végétation. À l’échelle de la ville, l’étude de l’exposition au vent à un rôle déterminant pour orienter et dimensionner les rues, afin d’éviter lesruesappelées«canyons»,quiparleurformeétroite et bordée de hauts édifices, sont «ba-layées » par des vents violents.

Pour mettre en évidence les similitudes clima-tiques de la région SUDOE, cette propositionétudie les paramètres climatiques des villes européennes suivantes : Londres, Paris, Berlin, Toulouse, Barcelone et Lisbonne.

Le relevé des données climatiques (latitude, longitudes, élévation, température minimum, température maximum, température moyenne) des villes de Toulouse, Barcelone, Lisbonne, Londres, Berlin et Paris est effectué dans le ta-bleau suivant :

Approche climatique du territoire SUDOE

Ville Lisbonne3 Barcelone2 Toulouse3 Paris2 Londres2 Berlin2

latitude [°] 38,43 41,42 43,36 48,87 51,5 52,53

élévation au dessus de la mer [m] 68 9,8 142 42 36 44

Température moyenne [°C] 16,8 16,1 13,8 11 10,6 9,3

Température maximum [°C] 23,5 31,7 27,2 31,1 28,2 33,2

Température minimum [°C] 10,5 0,7 1,6 -8,3 -3,5 -15,1

Radiation solaire [kWh/m²a] 1634 1582,9 1372 1017,9 942,6 1019,7

2 Données extraites de l’ouvrage : Gerhard Hausladen, Petra Liedl, Mike de Saldanha. Building to suit the climate. A Handbook. Birkhauser Verlag AG, Basel, 2012.

3 Données extraites du site internet : http://re.jrc.ec.europa.eu/pvgis/apps4/pvest.php

l’EnSOlEillEMEnTSelon les localisations géographiques et plus pré-cisément selon les latitudes des villes étudiées, la position du soleil dans le ciel et la durée de l’ensoleillement diffère. En effet, le diagramme solaire (Figure 10) répertorie les trajectoires du soleil dans le ciel des six villes étudiées. Berlin, Londres et Paris (en bleu) ont des trajectoires quasiment similaires, or les villes de Toulouse, Barcelone et Lisbonne (en rouge, orange et jau-ne) ont des inclinaisons différentes.

L’étude de l’ensoleillement met en évidence deux catégories d’inclinaison. La première cor-respondant aux latitudes des villes SUDOE, où l’inclinaison varie entre 70º et 78° en été et 22º et 32° en hiver (en jaune, orange et rouge). La seconde correspond aux latitudes des vil-les du nord de l’Europe où l’inclinaison varie entre 60º et 65° en été et 12º et 18° en hiver

Figure10.Diagrammesolaire.

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Figure 11. Irradiation globale, in http://meteonorm.com/download/maps/

(en bleu). Ces résultats ont une influence sur l’ombre portée des édifices (implantation, morphologie) et par conséquent sur la distance entre les bâtiments. Cela peut développer des stratégies de conception architecturale ou de planification urbaine qui intègre les questions d’ensoleillement (chauffage passif, éclairage naturel, protection solaire), d’emplacement de panneaux photovoltaïques ou solaires (énergie renouvelable).

lES TEMPéRATURESLes villes étudiées au nord de l’Europe (Berlin, Londres et Paris) ont des températures moyen-nes en hiver allant de -3°C à -15°C. En été, les températures moyennes oscillent entre 22°C et 30°C. En hiver, le chauffage est nécessaire. Afin d’accroître les performances thermiques du bâti, il est important de considérer la compacité de l’édifice et les performances des parois (quan-tité, orientation et qualité des vitrages, perfor-mance de l’isolation, etc.). Il n’est pas nécessaire d’humidifier ou de déshumidifier l’air entrant, une ventilation naturelle peut, la plus part du temps, être suffisante.

Les villes étudiées au Sud de l’Europe (Toulouse, Barcelone et Lisbonne) ont des températures moyennes en hiver allant de 2°C à 10°C. En été, les températures moyennes oscillent entre 27°C et 32°C. En hiver, contrairement aux villes étu-diées au nord de l’Europe, la question de la per-formance thermique n’a pas un impact aussi im-portant. Par contre, une attention particulière est à apporter au confort d’été. En effet, d’une part les températures sont plus élevées et les façades

“Cette carte met enévidence que le territoire Sudoe a une irradiation globale qui varie entre 1300 et 1800 KWh/m² alors quela partie nord de l’Europe a une irradiation globale entre 900 et 1200 KWh/m².”

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ont une exposition au soleil plus importante (cf. la course du soleil).

PROPOSiTiOn d’UnE CARTOgRAPHiE dES FACTEURS CliMATiQUESBien que cette partie présente les facteurs cli-matiques indépendamment les uns des autres, le climat d’un territoire est constitué par la cor-rélation de l’ensemble des facteurs climatiques. L’objectif de cet exercice est de contextualiser lesdonnéesclimatiquesdu territoireSUDOEàl’échelle européenne.

Ainsi, les thématiques suivantes sont déclinées : l’irradiation globale, le relief, les précipitations annuelles. Elles sont analysées à partir d’une représentation cartographique. Cette représen-tation est basée sur une trame de 100x100 m. Ces documents sont réalisés à partir des données sources citées pour chaque document. L’objectif

de cette partie est de situer les enjeux climati-quesduterritoireSUDOEparrapportàl’échelleeuropéenne.

Cette carte (Figure 11) met en évidence que le territoire SUDOE a une irradiation globale quivarie entre 1300 et 1800 KWh/m² alors que la partie Nord de l’Europe a une irradiation globale entre 900 et 1200 KWh/m². Ces résultats sont complémentaires à l’étude de l’ensoleillement. Ils accentuent les caractéristiques du territoire SUDOEconcernantlesenjeuxdel’efficacitédespanneaux solaires et photovoltaïques ou encore delamaîtrisedurisquedesurchauffe(àl’échellede la ville cela se traduit par des dispositifs de rafraîchissement).

La cartographie du relief du continent européen met en évidence six zones de faibles surfaces de moyenne et haute montagne réparties sur le

Figure 12. Relief, in http://www.ec-gide-magny-les-hameaux.ac-versailles.fr/oscar/index.php?post/2011/05/04/L-EUROPE-Physique-le-reliefdata_products/SURFACE/npp.php

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territoireSUDOE.Puis,autoursdecessixzonesse déploient des plateaux, collines et plaines. Alors que dans la partie nord de l’Europe se dis-tinguent des grandes zones qui correspondent chacune à un type de relief (plaine, plateau et colline puis moyenne et haute montagne).

Le territoire SUDOE se caractérise sur la re-présentation cartographique des précipitations annuelles par sa large gamme de conditions. En effet, seul le territoireSUDOEestconfrontéàdes précipitations annuelles les plus faibles (de l’ordre de 250 à 500 mm) aux précipitations les plus abondantes (plus de 1500 mm) annuel.

L’étude des facteurs climatiques met en évi-dence une spécificité du territoire SUDOE àl’échelle de l’Europe. Ces facteurs influencent les choix de dispositifs à l’échelle de la ville (installation de panneaux photovoltaïques, dis-

Figure 13. Précipitations annuelles, in http://www.alertes-meteo.com/cartes/precipitations-annuelles.php

positifs de rafraîchissement), qu’il s’agisse deconceptsurbainsallantdela«villeàénergiepo-sitiveSUDOE»àla«villesoutenableSUDOE».

Les facteurs climatiques comme l’irradiation solaire ou l’ensoleillement sont indispensables pour l’exploitation efficace des énergies renou-velables (panneaux solaires, photovoltaïques) à l’échelle de la ville. Cette approche a un im-pact sur les critères du développement durable tels que l’insertion paysagère (masques bâtis, végétaux), le contrôle climatique ou encore la gestion et l’alimentation de l’énergie. Ces ac-tions tendent vers une ville à énergie positive SUDOE.Parallèlement,lesfacteursclimatiquescomme l’ensoleillement, le vent, la température et l’humidité ont un impact sur le potentiel de rafraîchissement de la ville SUDOE.Cette ap-proche est liée aux critères de référence qui ont un impact sur la morphologie urbaine, plus par-ticulièrement sur les concepts urbains de com-pacité, densité, diversité et proximité.

Conclusion et développement

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Suite à l’analyse approfondie des éléments géographiques et environnementales quicaractérisentleterritoireSUDOEainsiquelecontexteréglementaireactueletsesenjeuxfaceaudéveloppementdurable,lebutduprogrammeSUDOEEcoHabi-tat est d’établir un cadre qui constitue une réflexion vers des logements durables. Les futurs aménagements du territoire ou l’extension des villes existantes suivront l’évolution des directives de l’UE qui refléteront les principes du développement durable dans ses trois dimensions avec l’efficacité économique, l’équité sociale et la qualité de l’environnement. Les politiques et les actions qui construisent la ville de demain s’orienteront vers des mesures de construction durable, qui mettent en évidence l’identité et la spécificité de son territoire.

Au cours des dernières années, le domaine de la construction a fait l’objet de per-formances pour la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments, avec l’amélioration de l’isolation des façades et l’introduction de nouveaux mécanismes pour contrôler le confort. L’intégration des mécanismes actifs pour capter l’éner-gie et l’autosuffisance ont été une avancée majeure dans le bilan énergétique du bâtiment. Cependant, il existe encore un énorme chemin à parcourir. Si l’on consi-dère l’ensemble du cycle de vie de l’édifice construit, nous pouvons affirmer qu’il existe d’autres moyens pour réduire la consommation d’énergie qui peuvent être réalisés par d’autres procédés de construction comme par exemple la planification

Vers un cadre de critères de référence propres au territoire

Sud-Ouest européen

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territoriale et urbaine, à savoir la conception de la ville. Cela peut également, introduire au sein de l’habitation, des moyens de contrôle de la consommation des ressources naturelles com-me l’eau et l’énergie.

Il convient de noter que tous les domaines qui impliquent une approche environnementale concernent autant les compétences des profes-sionnels (politiques, techniques, architectes, ar-chitectes paysagistes, sociologues, économistes, etc.) que le comportement des habitants.

LeprogrammeSUDOEEcoHabitataorientésestravaux de recherche vers une base de recom-mandations respectueuses de l’environnement pour l’habitat durable transnational selon deux aspects:d’unepart,un«cadre de recommanda-tions urbaines pour le développement durable de logements dans le Sud-Ouest de l’Europe » destiné aux professionnels portant sur les stra-tégies de conception de l’échelle du quartier à delaville,àl’échelleduterritoire.D’autrepart,un «décalogue de douze conseils sur l’utili-sation domestique de l’eau et de l’énergie a pour objectif de sensibiliser les habitants pour économiser l’énergie ». Ces deux pistes de ré-flexion veulent être un complément aux initia-tives et méthodes existantes pour construire les bâtiments de la ville de demain et de dévelop-per un urbanisme qui intègre conjointement le volet environnemental, économique et social pour améliorer le bien-être, la qualité de vie des citoyens.

La voie vers le développement durable induit l’amélioration de la conception physique de la ville. Cette connaissance pourrait être trans-mise aux habitants de la ville qui forment la so-

Vers une réglementationpropre au SUDOE

ciété, les institutions, autant le secteur privé que les universités, afin d’équilibrer les pressions du marché qui ont tendance à voir la ville comme un domaine d’activité. Le tissu social doit pou-voir être évalué, et les acteurs du territoire doi-vent remplir leur rôle dans le développement futur de la ville.

La sélection et la préparation d’un cadre de re-commandations urbaines pour le territoire SU-DOEdoitservirdebasepourlarecherchesurledéveloppementd’unfutur«référentiel SUDOE » qui, avec la formation d’un réseau de collabora-tion transnationale alimenté par les principales villes du sud de l’Europe dans le secteur de la construction, qualifie les nouveaux bâtiments et les espaces urbains comme convenant aux exi-gences européennes pour la durabilité environ-nementale et l’efficacité énergétique.

Danscetteperspective, ce cadre représente lesprincipales conclusions sur les critères vers une réglementation locales propres aux villes du sud de l’Europe pour renforcer les démarches respec-tueuses du développement durable. Il est donc très important que la société, les entreprises et les institutions prennent cet objectif dans leurs actions quotidiennes et leurs politiques locales.

Les recommandations qui suivent sont fondées sur les principes à appliquer à toutes les échel-les et à tous les modèles urbains et d’aménage-ment de la ville, de la conception de logements neufs à la réhabilitation ou la démolition. Une bonne planification urbaine facilitera l’intro-duction de bonnes solutions d’aménagement urbain pour les projets de construction et pour créer des espaces avec des architectures inté-grées dans leur site.

“Les politiques et les actions qui construisent la ville de demain s’orienteront vers des mesures de construction durable, qui mettent en évidence l’identité et la spécificité de son territoire.”

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Avec la contribution des institutions, des uni-versités et des entreprises impliquées dans le processus de la construction de l’habitat dura-ble transnational, nous avons étudié plusieurs listes d’indicateurs des principaux certifica-teurs et méthodes d’évaluation actuels (Green, Hadès,BBC,Ithaca,leplanindicateursdedura-bilité urbaine de l’agence de l’écologie urbaine), l’extraction de ces indicateurs, plus spécifique à l’Europe du Sud, qui ont été édifiés à partir de ceux des pays du Nord, ont un impact à l’échelle urbaine. Cette liste, comme la caractérisation du territoireprésentéparl’AtlasSUDOE,contientdes indicateurs regroupés sur la base de «re-commandations urbaines », selon cinq grands thèmes liés au développement du logement du-rable qui peut être mis en relation avec le grille comparative réglementaire existante.

Ces cinq thèmes sont les suivants :

Gestion des déchets, gestion des ressources •naturelles et confort urbainMobilité durable•Morphologie urbaine•Espace urbain•Réseau d’espaces verts•

gESTiOn dES RESSOURCES nATUREllES ET USAgES dE l’énERgiELe développement durable à l’échelle de la ville signifie l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, à savoir maintenir la durée de vie optimale, veillé à ce que la consommation soit inférieure à la capacité du milieu de régénéra-tion. Pour ce faire, une priorité est de réaliser une bonne gestion des ressources naturelles et l’utilisation de l’énergie qui fournit les moyens d’assurer la conservation de l’environnement.

Actuellement, la production de déchets en Espagne est d’environ 17,5 Mt/an et par per-sonne, plus 52 Mt des déchets industriels. Bien qu’il existe des mesures pour réduire leur pro-duction, généralement nous nous concentrons sur la résolution des problèmes de collecte et

Cadre de recommandations urbaines pour le développement du logement durable sur le territoire SUDOE

de traitement ultérieur. Au cours des dernières années, la gestion des déchets de construction et des plans adaptés à la réutilisation et au recy-clage. Mais également examiner des questions telles que l’emplacement des zones de recyclage par rapport à résidence et leurs équipements afin de faciliter leur gestion, l’utilisation de ma-tériaux recyclés pour de nouvelles opérations urbaines ou réutilisation du matériel, des pro-duits et des bâtiments, est une force à explorer pour l’avenir.

La question de la gestion efficace de l’eau est également un point crucial pour les enjeux en-vironnementaux. Actuellement, la demande annuelle par habitant en Espagne est d’environ 900 m3/hab. par an, soit nettement au-dessus de la moyenne européenne. Une grande partie de cette consommation est due à un usage agricole, ce qui laisse 21% pour une utilisation urbaine. Réduire la consommation d’eau passe par des actions qui développent les mesures de récupé-ration, de recyclage de l’eau et de pour éviter une consommation excessive.

En outre, les questions de contrôle climatique et la pollution sont les points forts à prendre en considération dans la conception de la ville dont dépend le confort urbain. Le confort, comme un lien entre l’homme et son environnement, oùtous les aspects de la qualité du climat et de l’air assurent un espace urbain de qualité. La mise en œuvre d’éléments urbains tels que des pergolas, des arbres, des lumières, des fontaines et ombra-ges qui aident au contrôle l’environnement tandis que d’autres éléments tels que les murs antibruit, des trottoirs qui atténuent le bruit ou l’utilisation de capteurs sont des éléments qui permettent de réduire la pollution de l’environnement.

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RESSOURCES NATURELLES ET GESTION DE L’ÉNERGIE

gESTiOn dES déCHETS

installer des centres de recyclage pour les produits réutilisables ou dangereux.•Prévoir l’intégration dans l’espace urbain : tri sélectif avec des conteneurs séparés, avec des détecteurs de •présence pour réduire sa consommation.Utiliser des matériaux durables et non polluants recyclables pour les opérations urbaines.•Envisager un emplacement pour les processus d’auto-compostage pour les jardins urbains• .

énERgiE

lier le cycle de l’eau et le développement urbain en exploitant et améliorant la gestion des eaux de ruissellement.•Réduire la demande urbaine à travers la mise en œuvre d’un approvisionnement en eau non potable pour •l’irrigation dans les jardins urbains, des toilettes et développer la récupération des eaux pluviales.Considérer des réseaux distincts d’approvisionnement en eau potable et non potable PiCKUP ainsi que des •eaux pluviales et des eaux usées.Restaurer les cours d’eau naturels.•Prodiguer et intégrer des panneaux solaires et des panneaux photovoltaïques dans l’espace urbain.•Réduire la dépendance énergétique des bâtiments en favorisant la production d’énergie à partir de sources •renouvelables à l’échelle du quartier.Regrouper les hauteurs similaires selon les typologies pour éviter les masques bâtis.•Réhabiliter le parc de logements existants pour encourager les économies d’énergie.•

COnFORT URBAin

Concevoir des ensembles urbains et des bâtiments orientés au Sud.•Concevoir des bâtiments et la distribution de logements facilitant la ventilation transversale.•Vérifier le rayonnement solaire en utilisant des mécanismes de protection passive en été et en hiver.•Utiliser des déflecteurs protégeant des bruits extérieurs.•Utiliser des revêtements de chaussées en asphalte atténuant le bruit pour les routes et séparant la •circulation.décentraliser le système d’éclairage et placer des détecteurs de présence. Consulter les hauteurs de •l’éclairage public pour l’espace résidentiel ou espace public.

“La ville doit être conçue et construite en fonction des caracté-ristiques météorologiques comme l’humidité, l’ensoleillement et les vents dominants de la région. Ces critères bioclimatiques tendent vers une réflexion sur la ville d’un point de vue énergé-tique. L’utilisation des énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne, biomasse, entre autres, ouvrent un éventail de possibilités liées au site pour la conception d’une ville avec une approche de l’efficience énergétique.”

Figure14.1.RecommandationsurbainesproposéesparEcoHabitatSUDOE.

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MOBiliTé dURABlELes véhicules privés comme principal mode de transport et leur utilisation faite indépendam-ment de la distance parcourue ont généré des changements dans la structure urbaine qui est dominée par une infrastructure métropolitaine fragmentée. La confrontation à un nouveau pro-jet urbain doit tenir compte des questions rela-tives à l’hémorragie et la pollution de l’utilisa-tion massive de la voiture produite à l’échelle de la ville. Pour cela, le projet doit avoir une vision métropolitaine et appréhender à différentes échelles d’analyse pour résoudre les problèmes d’intégration de l’espace public et de la mobilité pour proposer une structure de réseaux routiers efficaces.

MOBILITÉ DURABLE

RéSEAU ROUTiER

Améliorer la connectivité du réseau routier. la forme urbaine facilite la • séparation entre la voiture et piéton et l’espace public à l’échelle du quartier.la surface du réseau routier ne doit pas dépasser 25% de la surface totale de l’espace libre.•Fixer, contrôler et réguler la vitesse de la circulation.•installer des points d’accès pour les carburants alternatifs.•

RéSEAU CYCliSTE

Concevoir des pistes cyclable distinctes, de qualité et accessibles.•localiser des supports à vélo avec des vestiaires pour les cyclistes.•

RéSEAU PiéTOn

itinéraires de qualité, accessibles aux citoyens.•

TRAnSPORT En COMMUn

Prévoir la mise en place de transport en commun à 300 mètres de tout point de la ville.•Construire un réseau de transport public indépendant des autres modes de transport.•

Figure14.2.RecommandationsurbainesproposéesparEcoHabitatSUDOE.

L’objectif le plus important dans ce domaine est l’utilisation des transports en commun et non polluants. En ce sens, la priorité est au trans-port en commun, puis le développement de réseaux cyclables et l’amélioration des voies piétonnières dans toute la ville. Ainsi que l’ap-proche de la mixité urbaine avec des services de proximité contribuent à la réduction de la mobilité motorisée.

La planification urbaine devrait aborder le pro-jet de mobilité en diversifiant les modes de su-perposition des structurations de mobilité qui génèrent différents points d’échange intermo-dal et créent des centralités. En bref, donner à lavillede«courtesdistances»endéveloppantdes centralités d’activités reliées au réseau de transport.

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MORPHOlOgiE URBAinELes modèles urbains durables sont ceux qui garantissent un équilibre entre espace bâti et ouvert. La ville compacte favorise l’utilisation des ressources comme le rapport entre l’utilisa-tion des sols et des niveaux de densité d’implan-tation obtenus par rapport au sol libre fourni. Un bon équilibre entre l’espace construit et la densité favorise la proximité d’utilisation.

Sur le chemin vers la durabilité, de nouveaux secteurs développent les tissus en répondant à des densités dont les formes tendent vers l’étale-ment urbain et l’occupation massive du territoire. L’aménagement du territoire doit se concentrer sur la régénération des zones urbaines dégradées plutôt que le développement des zones naturel-les. Recycler, réutiliser les structures urbaines

MORPHOLOGIE URBAINE

COMPACiTé

éviter la dispersion pour renforcer l’interaction avec l’espace public.•Améliorer la probabilité de contact entre les activités et les éléments urbains et des échanges.•Assurer un espace ouvert aménagé de 20 m• 2 par personne minimum.Encourager la régénération urbaine.•Réduire l’occupation des sols par des typologies de construction plus compacte et favoriser la • construction durable en hauteur plutôt que la maison individuelle avec jardin.Maîtriser l’urbanisation dans les zones adjacentes à la ville existante pour assurer la continuité et la •croissance de la contiguïté de la ville consolidée.

dEnSiTé

Maîtriser la densité avec 45 logements par hectare et recommander 60 maisons par hectare (PB +4).•

diVERSiTé

Prévoir des villes SUdOE compactes et diversifiées. la conception devrait encourager la diversité •d’éléments et d’activités urbaines pour atteindre la complexité et la mixité.Améliorer la diversité des types d’édifices et d’espace public.•différencier les activités et les usages dans l’espace urbain pour une approche de qualité urbaine plus •complexe.

PROxiMiTé

Prévoir la localisation des installations de services tertiaires à 300 mètres de tout point.•Prévoir les zones résidentielles connectées à 300 mètres à pied des centres urbains.•Associer la proximité de base d’échange dans les zones résidentielles, comme l’éducation, l’emploi, du •divertissement, de la santé, des sports, des marchés de proximité).

Figure14.3.RecommandationsurbainesproposéesparEcoHabitatSUDOE.

est un point clé dans la lutte pour la viabilité du logement durable avec de meilleures conditions de vie. À cet égard, nous notons le fait que la ré-habilitation occupe maintenant 50% de l’activi-té de construction dans l’Union européenne. En ce sens, la réflexion devrait se concentrer sur la définition du caractère, le type de services et d’équipements et l’offre de logements dans la transformation des quartiers.

Selon ce modèle, la ville doit être accessible, sé-curiséeetconfortable.Ilfautaccroîtreladiver-sité typologique et le mélange des usages afin de s’assurer que la ville se caractérise par une mixi-té sociale favorisant la rencontre et l’échange, la promotion de l’intensité urbaine ou ce que nous pourrionsappeler«l’efficacitéurbaine»pourledéveloppement du logement durable.

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“La conception de la ville devrait envisager l’espace urbain à l’échelle du piéton avec des espaces de vie pour les loisirs, les sport et autres utilisations diverses pour améliorer la qualité de vie des citoyens.”

ESPACE URBAinL’espace urbain crée le tissu de la ville. Non seu-lementparletissubâti,maisaussicomme«lapierre » rendant la ville vivable, avec des équi-pements, des accès, des surplombs, des rampes, des porches, des bancs extraits du sol. La créa-tiondeces«élémentsurbains»construisentlaville. En ce sens, la ville contemporaine a besoin de libérer de l’espace public dont la fonction do-minante est un lieu de l’échange et d’émancipa-tion culturelle.

La conception de la ville devrait envisager l’es-pace urbain à l’échelle du piéton avec des es-paces de vie pour les loisirs, les sport et autres utilisations diverses pour améliorer la qualité de vie des citoyens. La continuité spatiale et la

contiguïté globale entre les différents espaces urbains de fonctionnalités et d’usages différents font de la ville un lieu d’habitation complexe et diversifié.

Les caractéristiques bioclimatiques du territoire SUDOE, font de l’espace urbain un lieu avecbeaucoup de potentiel. Intégrer les mécanismes de régulation du climat avec une végétation per-manente ou une végétation à feuilles caduques permet de contrôler les oscillations climatiques saisonnières. La législation pourrait incorporer des usages réglementés des activités pour en-courager les liens entre les espaces architectu-raux, en particulier dans les activités en rez-de-chaussée et l’espace urbain.

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“La ville doit être accessible, sécurisée et confortable. Il faut accroître la diversité typologique et le mélange des usages.”

ESPACE URBAIN

PERMéABiliTé

Classer les espaces publics et créer des séquences qui donnent une continuité et perméabilité urbaine.•Rendre accessible la contiguïté spatiale et la continuité et les activités liées à l’espace urbain.•limiter la projection fermée ou grand bâtiment avec un seul accès, afin d’éviter les espaces urbains isolés• .

EnSOlEillEMEnT

Assurer un confort urbain d’au moins 50% des heures utiles.•Utilisez la végétation à feuilles caduques pour améliorer le rayonnement solaire en hiver et de la protection •des surchauffe en l’été.intégrer les éléments de mobilier qui contrôlent le rayonnement solaire, pergolas, porches, toiles textiles.•

COnFORT THERMiQUE

intégrer les éléments de mobilier pour réguler la température des fontaines, jeux d’eau, des espaces qui •favorisent la ventilation, etc.Utilisation de matériaux à faible conductivité thermique.•intégrer les ressources naturelles comme le vent, l’irradiation solaire propre au territoire SUdOE.•

ACCESSiBiliTé

Assurer l’accès à l’espace public jusqu’au logement pour les personnes à mobilité réduite.•éliminer les obstacles. S’assurer que 75% de l’espace public est accessible aux piétons (pas de route).•Créer des zones piétonnes commerçantes.•limiter la vitesse des véhicules à 10 km/h dans les zones piétonnes.•

MixiTé dES USAgES

libérer les rez-de-chaussée pour les activités économiques publiques, particulièrement dans les zones •résidentielles pour créer des espaces connexes.la conception de l’espace urbain doit contrôler les distances de relation entre les activités publiques et privées.•Créer des relations entre le quartier et la communauté en intégrant les activités domestiques communes : •machines à laver, parking à vélos, etc.éviter un tissu urbain monofonctionnel en diversifiant les activités.•Renforcer les efforts de densité.•intégrer l’information et des points d’accès au cyberespace. la mise en place des TiC dans l’espace public •(par exemple, les arrêts de bus).

TECHnOlOgiE URBAinE

intégrer l’information et des points d’accès au cyberespace. la mise en œuvre des TiC dans l’espace public •(par exemple, les arrêts de bus).

VégéTATiOn

Réguler le niveau minimal souhaité de la végétation en fonction du tissu urbain.•Planter un arbre tous les 20 m² de surface du sol.•Sélectionner des stratégiques d’implantation approprié selon variétés de plantes et le contexte de •l’environnement propre au territoire SUdOE.

Figura14.4.RecommandationsurbainesproposéesparEcoHabitatSUDOE.

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RÉSEAUX DES ESPACES VERTS

PARCS dE lA VillE ET dE lA MéTROPOlE

définir les activités de liaison et d’accès.•donner la perméabilité des périphéries urbaines par des itinéraires de continuité thématique.•Raccorder la zone verte urbaine par des coulées vertes ou des contours plus irréguliers.•Rendre les sols perméables.•Veiller à une échelle territoriale avec des connectivités écologiques entre les espaces verts et les parcs urbains.•définir les localisations de contact entre les parcs de la ville et leur donner des thématiques.•Réunir des actions pour protéger et améliorer l’espace rural.•Assurer la continuité et la connectivité des espaces verts.•Promouvoir l’utilisation des toits verts, des façades et des potagers.•Accéder à un espace vert de plus de 2.000 m² à une distance inférieure à 200 mètres.•Accéder à un espace vert de plus de 5,000 m² à une distance inférieure à 750 mètres.•Accéder à un espace vert de plus de 1 hectare et un couloir vert à une distance de moins de 2 km.•Accéder à un espace vert de plus de 10 hectares dans un rayon de 4 km.•

SOl AgRiCOlE

Planter des arbres fruitiers et des plantes dans les villes.•Préserver et convertir des zones agricoles urbaines enregistrées dans le fonctionnement de l’écosystème• .

RéSEAUx dES ESPACES VERTSL’expansion des villes et la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure ont conduit à une fragmentation du territoire et donc des zones naturelles sous forme de mosaïques agri-coles. Le déclin de la biodiversité, le manque de connectivité et une qualité de l’habitat à améliorer sont des faits font souffrir les villes d’aujourd’hui. La présence d’espaces verts ur-bains n’a aucun sens si elle n’est pas destinée à l’échelle du territoire, la prise en compte de la biodiversité n’a pas de sens si la réflexion n’in-tègre pas l’ensemble de l’habitat.

Le concept de réseau d’espaces verts implique une première étape de catégorisation des es-paces verts urbains et l’analyse de sa relation structurelle avec les parcs de la ville et les parcs naturels. À toutes les échelles, l’organisation des espaces verts (parcs, des intérieurs des cours d’immeuble, des rues boisées, des jardins,

des toits et des façades végétalisées) a du sens autant pour chaque projet que pour une vision globale du quartier à la ville.

En ce sens, l’ensemble des recommandations de cette thématique a pour but de revaloriser la na-ture et d’intégrer des espaces verts de proximité favorisant leur accessibilité à moins de 200 m, en fonction de leur surface.

La conservation de la nature et de la culture, qui ont envahi fréquemment les quartiers urbains, fait partie des éléments importants de la struc-ture de la ville. La disparition de l’agriculture et lafragmentationdel’espaceurbain,aentraînédans certains cas l’obsolescence de ces espa-ces frontaliers agricoles. Trouver de nouveaux usages et de préserver ces espaces, ainsi que développer l’agriculture locale est un défi pour la conservation d’une mosaïque agricole domi-nant des périphéries.

Figure14.5.RecommandationsurbainesproposéesparEcoHabitatSUDOE.

“La présence d’espaces verts urbains n’a aucun sens si elle n’est pas destinée à l’échelle du territoire, la prise en compte de la biodiversité n’a pas de sens si la réflexion n’intègre pas l’ensemble de l’habitat.”

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Figure 15. Proposition de catégories d’espaces ouverts de la zonemétropolitaine de Barcelone. Étude de Barcelone Régionale (2009).

L’eau et l’énergie sont les deux ressources les plus essentielles pour le développement du lo-gement durable dans le modèle urbain contem-porain. L’accès à ces ressources est un facteur décisif à la croissance économique et au déve-loppement humain. Toutefois, ces ressources sont limitées et le rôle de la société sur leur consommation s’inscrit dans une approche responsable.

Pour cette raison, il est nécessaire d’intervenir dans la fréquence et l’intensité de consomma-tionetl’utilisationdecesressources.Dévelop-per une culture de sensibilisation sur le thème de l’économie est un mécanisme clé qui devrait, en premier lieu, prévenir le public sur les ris-ques et les conséquences de la consommation illimitée, et, deuxièmement, de présenter de fa-çon concrète les bénéfices d’une bonne gestion ressources qui peut également générer des éco-nomies financière au sein du ménage.

Encesens,auseinduprogrammeSUDOEEco-Habitat,unoutildesensibilisationdestinéauxhabitants pour promouvoir des actions natio-nales qui favorisent l’économie de l’énergie et tendent vers une consommation responsable a été développé.

À partir d’une recherche et une sélection des différents documents et guides publiés par dif-férentsorganismes(ICAEN,IDEA,lesmunici-palités, etc.) est présenté un décalogue avec 12 points qui, par son conseil, présente aux utilisa-teurs d’une manière graphique, différentes pra-tiques dont l’énergie est représentées par des économies de coûts. Sept de ces onglets traitent les économies d’eau, les cinq autres se rappor-tent aux économies d’énergie.

Pour compléter le décalogue, des tables de calcul sont développées et peuvent être utili-sées pour faire une évaluation de la consomma-tion pour un foyer. Ensuite, grâce à l’application responsable des conseils donnés, il est possible d’effectuer une estimation de la réduction de la consommation des ressources ainsi que la ré-duction du coût économique.

Le décalogue, 12 conseils pour les économies domestiques

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Le cadre de recommandations urbaines et les lignes directrices pour les économies d’énergie forment deux documents qui tentent de réflé-chir sur la nécessité d’un changement dans les habitudes et les façons de construire la ville de SUDOE. Les futurs modèles urbains SUDOEgénéreront la qualité de vie des personnes, le respect de l’environnement et des impulsions économiques locales en vertu d’un tissu social équilibré. L’intégration de ces critères et de re-commandations en matière de planification de-vrait promouvoir un aménagement complexe, diversifié, accessible à qui intègre les écosystè-mes urbains à faible consommation de ressour-ces et les émissions de déchets possibles.

En outre, la ville doit être construite selon les spécificités d’un territoire, c’est à dire avec sa propre identité. Comme l’étude climatique le

Un changement de paradigme dans de développement de l’habitat

montre, le territoire SUDOE possède des si-tuations complexes et diverses. Être durable signifie pas toujours appliquer les mêmes nor-mes d’intervention mais d’adopter des solutions spécifiques qui répondent aux conditions de chaque lieu.

Il est nécessaire, pour que ces modifications prennent effet, que tous les acteurs soient im-pliqués dans le développement urbain, autant les politiciens, les institutions publiques comme les citoyens. Tous sont coresponsables du processus de fabrication de la ville.

Plus particulièrement, il est nécessaire de sen-sibiliser l’habitant à la consommation de res-sources comme l’eau et l’énergie. Pour cette raison, il est essentiel de transmettre des connaissances sur les bonnes pratiques pour une gestion des ressources responsable et économique.

Figure16.Présentationdes12conseilspourdeséconomiesdomestiquesproposésparEcohabitatSUDOE.

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Quartier de Boavista © Câmara Municipal de Lisboa

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Afin de mettre en pratique certaines initiatives réglementaires déjà existantes telles quelesrecommandationsurbainescommunesauterritoireSUDOEproposéestoutau long de ces recherches, de nombreux exercices pédagogiques transnationaux ont été réalisés par les étudiants des Écoles d’architecture de Barcelone (UPC) et Toulouse(ENSA).Dans lesdeuxcas, il s’agitdeconcevoirdes«éco-quartiers»,aveclesecteurdelaRedosaVallensanaàCerdanyoladelVallès,siteproposéparl’Institut metropolità de Promoció de Sòl i Gestió Patrimonial, entité publique dé-pendant de l’Aire Métropolitaine de Barcelone et le secteur de la gare de Saint-Martin-du-Touch pour les travaux des étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse. Un workshopinternationalintitulé«SemaineUrbainede Médiation » a également été mené par l’enseignante Mme Caterine Reginensi, sur le site des Izards à Toulouse. Il s’agit d’un workshop destiné à des étudiants brésiliens, portugais et français.

Comme le précise M. Francesc Peremiquel, professeur au sein du groupe de travail du département d’urbanisme et agencement du territoire et responsable de l’étude du site Redosa, l’objectif principal de ces ateliers est de permettre aux étudiants de se familiariser avec les critères du développement durable. Ces étudiants pour-ront dans le futur intégrer à leurs projets architecturaux et urbains des solutions créatives et innovantes en accord avec les exigences des quartiers à efficacité éner-gétique, confortables et bien intégrées dans leurs environnements et prenant tou-jours en compte l’identité propre aux modes de vie méditerranéens. L’utilisation de nouvelles technologies et matériaux constructifs est aussi importante qu’une planification urbaine efficace et un espace public bien défini pour développer un site durable tant au niveau environnemental et économique que social.

GrâceàcesexercicesnousavonsconstatéquelavilleduterritoireSUDOEcorres-pond à une ville raisonnablement compacte et avec une certaine densité construc-tive à différente échelle ce qui évite une consommation excessive des sols naturels

Travaux pédagogiques :Nouveaux éco-quartiers sur

le territoire SUDOE

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Figure17.ExercicepratiquedusecteurdelaRedosa,CerdanyoladelVallès.Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC)

et workshop«SemaineUrbainedeMédiation–Toulouse»surlesitedesIzards.

ou des modèles urbains trop dispersés. Au ni-veau de la proximité il faut contrôler la distance minimale entre les bâtiments, une moyenne dé-diée à l’espace public, l’existence de commerce et l’accès aux habitations. À une échelle plus large, le regroupement d’unité de voisinage per-met l’organisation d’un quartier en créant un espace central et des relations avec le contexte urbain. L’aménagement de la ville tend à systé-matiser des espaces d’échanges, de rencontre, ouverts et soucieux de la qualité et du confort des habitants pour développer une vie sociale.

UnautrepointàreleverauseindelavilleSUDOEest de mettre en valeur le potentiel de la ville grâ-ce à une étude soignée et attentive des sites. Il est essentiel de profiter des conditions climatiques, géographiques, historiques, d’ensoleillement, de vues et autres éléments propres au contexte afin de projeter un aménagement urbain avec une consommation énergétique minime en mettant à profit les ressources naturelles afin de favoriser la production d’énergies renouvelables et d’avoir un impact minimum sur le territoire.

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Figure18.ExercicespratiquessurlesecteurdelaRedosa,CerdanyoladelVallèsetsurlesecteurde La Gare, Saint-Martin-du-Touch, Toulouse. Réalisation par les étudiants

des Écoles d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC) et de Toulouse (ENSA).

La variété typologique et la distribution homo-gène des équipements et des services tels que la mise en place des espaces commerciaux au rez-de-chaussée, ainsi que le fait de favoriser la mixité des usages au sein des espaces urbains sont également des facteurs importants pour fa-voriser la mixité sociale et répondre aux besoins selon les tranches de population, les cultures et les niveaux de vie.

L’accessibilité d’un quartier et la mobilité sont des aspects très importants pour le développe-ment durable celui-ci. Le bon emplacement des accès ainsi qu’une bonne distribution entre les différents modes de transport est crucial pour ré-

duire les déplacements en voiture et favoriser un modedeviesain.Danscesens,lavilleSUDOEdoit favoriser les voies piétonnes et cyclables et intégrer un réseau de transport public efficace. Savoir placer les arrêts de transport public, leur distance par rapport aux logements et dessiner des voies d’accès pratiques sont des facteurs trèsimportantsdansl’aménagementurbain.Deplus, afin de favoriser la marche comme un des facteurs de santé, il est important de créer des cheminements piétons variés et agréables. Pour cela, le choix des chemins doit être facile, iden-tifiable, approprié, avec des sites d’intérêts sans gêner les autres usages, etc.

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Figure19.ExercicepratiquedusecteurdelaRedosa,CerdanyoladelVallès.Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC).

Figure 20. Exercice pratique sur le secteur de La Gare, Saint-Martin-du-Touch, Toulouse.Réalisé par les étudiants de l’École d’architecture de Toulouse (ENSA) et

workshop«SemaineUrbainedeMédiation–Toulouse»surlesitedesIzards.

“L’aménagement de la ville tend à systématiser des espaces d’échanges, de rencontre, ouverts et soucieux de la qualité et du confort des habitants pour développer une vie sociale.”

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Figure21.ExercicepratiquedusecteurdelaRedosa,CerdanyoladelVallès.Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC)

et workshop«SemaineUrbainedeMédiation–Toulouse»surlesitedesIzards.

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Figure22.ExercicesurlesecteurdelaRedosa,CerdanyoladelVallès.Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC).

UnautrethèmepressentipourlavilleSUDOEest la création d’espaces de rencontres à l’échel-le de la ville, que ce soit une zone commerciale, une place avec des infrastructures ou des espa-ces publics menant à la gare qui doivent être des lieux reconnaissables comme le centre du quar-tier, des espaces de rencontres et de référence dont l’image doit refléter l’imaginaire collectif associé aux quartiers.

Il est aussi de l’intérêt général de dessiner la ville de manière à ce que les espaces libres soient considérés comme la colonne vertébrale du quartier et soient bien connectées aux pé-riphériques urbains. De cette manière, nouspouvons améliorer la continuité écologique et environnementale. Pour cela, il faut prévoir un écosystème urbain auquel s’intégrera la végéta-tion locale mais également des potagers urbains et autres éléments naturels comme barrières

acoustiques. Concernant les infrastructures il est important de favoriser la connectivité en-vironnementale, combiner les besoins urbains aux espaces productifs comme par exemple pour les vergers urbains.

Ces travaux pédagogiques permettent de souli-gner la nécessité d’intégrer des nouvelles straté-gies pour favoriser la coopération énergétique entre les immeubles et les éléments de l’espace urbain à l’échelle de l’éco-quartier. Travailler sur un projet urbain dans sa globalité permettra une meilleure utilisation des ressources envi-ronnementales. La technologie et l’architecture doiventconvergerpourcréerunevilleSUDOEcomplexe, diverse et accessible qui facilitera la multiplicité des opportunités et des contacts grâce à une gestion intelligente, permettant de réduire la consommation des ressources et d’émission des déchets.

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Conclusion et développement

Les conclusions du groupe de travail GT2 corrobore l’incidence de la réglemen-tationrelativeaudéveloppementdurabledansl’espaceSUDOE.Ellesmettentenévidence trois stades de l’analyse développées depuis deux ans : la prospective (I), l’action (II), les perspectives (III).

I. La prospective a permis de réaliser une analyse comparative des normes législa-tives et réglementaires de différentes zones géographiques composant le territoire SUDOEparrapportauxexigencesdudéveloppementdurable.Laréglementationest révélatrice d’une recherche commune entre les différents États partenaires SU-DOEd’undéveloppementdurable.Laconstatationestnotabledanslesecteurdulogement social. Le recueil et la classification des différents objets de la réglementa-tion ont permis de réaliser des rapprochements fructueux et des convergences sur les besoins et les solutions. Ont été analysés les thèmes du traitement des déchets, des économies d’énergie, de la gestion de l’eau, du confort d’été, etc. Actuellement, ces résultats sont accessibles avec l’élaboration d’une grille comparative. Ces re-cherches reflètent les exigences réglementaires face aux enjeux du développement durable en juin 2013. Cette méthode d’analyse est reproductible dans une, et/ou deux, et/ou trois années pour développer une démarche de prospection de l’im-pact de l’intégration des enjeux environnementaux au sein des dispositifs régle-mentairesàl’échellenationale,régionaleetlocale.Danscettepériodede«troubleréglementaire », cette grille offre une vision et une interprétation de l’application desdirectiveseuropéenneauseinduterritoireSUDOE.Cettecomparaisonestiné-dite et elle est source d’innovation car elle aboutit à un outil de prospection.

L’étude du territoire géographique correspond à des données climatiques au mi-lieu de normes de portée générale. L’adaptation des normes à la climatologie est

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Une vision urbaine du logem

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essentielle et l’impact du climat sur les échel-lesurbainesetarchitecturalescapital.Decetteanalyse se dégagent de nouveaux critères qui conduisent les observateurs à imaginer une ex-périmentation pour établir une confirmation. La prospective conduit donc à l’action.

II. L’action est un stade de l’analyse qui conduit à expérimenter les analyses précédentes et les propositions de critères. Ces propositions ré-sultent des différents chantiers ou expériences (état de l’art, travaux pédagogiques, etc.) réa-lisées sur le terrain. Ces expériences sont ras-semblées grâce au réseau transnational et peu-vent donner corps à l’élaboration programmée d’une expérimentation commune. Sur la base de ces travaux et résultats, il est permis de dé-gager un certain nombre de recommandations qui abordent les thématiques comme les mo-dèles d’urbanité à l’implication de l’habitant et visent : le traitement des déchets, les économies d’énergie, la gestion de l’eau, le confort d’été, les espaces verts, la mobilité, la densification, entre autres.

Ces travaux de recherche tendent vers la pro-duction d’outils opérationnels sur diverses ac-tions. Cela se traduit par la proposition de cri-tères de référence à l’échelle urbaine, à une liste synthétique de douze recommandations, ou en-core une approche plus ludique pour sensibiliser les habitants aux économies d’eau potable. Ces pistes de réflexion ont pour objectif d’illustrer le large spectre du champ d’actions potentielles de ces travaux de recherche pour enclencher un processus d’intégration, à différentes échelles, des démarches respectueuses de l’environne-mentpourleterritoireSUDOE.

III. Les perspectives des travaux du GT2. Il convient de dégager des perspectives porteuses d’amélioration des normes pour une meilleure intégrationsur le territoireSUDOEdescondi-tions du développement durable.Deux étapesdoivent être distinguées.

La première étape consistera à procéder à un examen de la compatibilité des normes euro-péennes au regard des critères dégagés sur le territoireSUDOE.Pourcela,cetteétapeainitiél’élaboration de la grille comparative et amorce un outil de prospection de l’insertion des en-jeux environnementaux au sein des dispositifs réglementaires. Elle permettra une mise en va-leur de la validité des propositions normatives élaborées par les pouvoirs publics en rapport aveclesattentesduterritoireSUDOE.

La seconde étape devra offrir des pistes de ré-flexion pour concrétiser ces actions. Ces résul-tats mériteraient d’être appliqués sur des opé-rations, d’être testés pour le montage de futurs projets d’aménagement, afin d’améliorer, d’affi-ner des critères objectifs d’adaptation des nor-mes européennes nécessaires aux évolutions du développementdurablesurleterritoireSUDOE.

Pour développer ces perspectives, le GT2 a éla-boré un outil de communication original : le site internetSUDOELab.Cetteplateformecontientl’ensemble des résultats de ces recherches. Tout chercheur, concepteur, aménageur du territoire pourra s’y référer pour juger de la compatibilité encause.L’outilSUDOELabdevientunmédiapour partager, communiquer, développer ces amorces de réflexion vers une démarche durable de l’habitat du territoire SUDOE.

“Il convient de dégager des perspectives porteuses d’amélioration des normes pour une meilleure intégration sur le territoire SUDOE des conditions du développement durable.”

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La construction du bâtiment

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Bâtiment :

Conduit par les centres technologiques, appuyé de façon important par les entreprises ainsi que par le monde académique ; ce groupe de travail a concentré ses études d’une part, sur les réglementations, normes et labels et d’autre part, sur l’identification de l’innovation en produits, systèmes et mise en œuvre concernant le bâtiment.

Conception, mise en œuvre, industrialisation

GT3

Coordinateur GT3

Coordinateur transnational ASCAMM/iMAT

Collaborateurs Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP

GAIA

Habitat Toulouse

IMPSOL

PRES UT - Labo PHASE UT3

UPC - ETSAB

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Appliquer des principes de développement durable à l’habitat social exige un important exercice qui consiste à mettre en relation et à utiliser des connaissances et des technologies sous la perspective de multiples vec-teursquiinteragissent.Différentsacteursdusecteurdubâtimentsetrou-vent impliqués, en particulier ceux qui travaillent dans le domaine de l’ha-bitat : promoteurs, concepteurs, constructeurs, fabricants de matériaux et deproduitsdeconstruction,ainsiquel’usagerfinal.Danslecadredupro-grammeEcoHabitat,seulslesvecteursdudéveloppementdurableconsi-déréscommelesplus importantsàce jourpour lecontexteSUDOEontété retenus. Ainsi, les déchets, l’eau et l’énergie ont fait l’objet d’analyses. Parallèlement, il a paru intéressant d’examiner le contexte actuel de certi-fication/labellisation de produits destinés à la construction et au bâtiment afin de mettre en valeur la nécessité et les conséquences de l’éventuelle création d’un label d’identification pour l’habitat social durable au sein de lazoneSUDOE.

L’engagement vis-à-vis de la recherche et de l’innovation d’une grande par-tie des acteurs du secteur du bâtiment est une condition indispensable per-mettant d’avancer avec plus de vigueur vers le développement durable de notre parc bâti. C’est pourquoi une série d’entretiens a été réalisée avec des acteurs significatifs ; l’objectif étant de centraliser leurs questionnements et leurs points de vue au sujet des obstacles et des atouts que la situation actuelle présente.

La recherche sur l’habitat durable dans la région SUDOE

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Les pages suivantes tentent d’exposer cer-tains éléments importants qui permettent de jalonner la route à suivre dans les an-nées à venir.

L’efficacité énergétique dans le bâtiment est actuellement une préoccupation essen-tielle au sein de l’Union européenne, com-me le démontrent les directives sur la ques-tion, ainsi que les stratégies dites 20-20-20, ou encore la large diffusion du concept NZEB (Nearly Zero Energy Building). Le programme EcoHabitat s’intéresse parti-culièrement à l’analyse des possibilités de réhabilitation énergétique de l’habitat so-cial, un engagement incontournable à une époqueoùintervenirdansleparcdeloge-ments existant aura beaucoup plus d’im-pact que la construction de nouveaux bâ-timents, probablement moins importante, en termes de quantité. Certains articles de cette publication témoignent d’expériences dans ce domaine.

D’autres articles évoquent la situation desaspects mentionnés dans la zone SUDOE.Ainsi, celui concernant les déchets de chan-tier de construction, apporte des précisions sur les normes actuelles et propose certaines pistes de travail qui suggèrent des manières de transformer en indicateurs les déchets générés par le secteur du bâtiment.

L’article sur les labels et les certifications est une synthèse des certifications qui exis-tent au niveau européen, ainsi que dans la zone SUDOE. Après la présentation descertifications environnementales du bâti-

“L’efficacité énergétique dans

le bâtiment est actuellement une

préoccupation essentielle au

sein de l’Union européenne.”

ment et des systèmes de certification de produits de construction, l’article propose des pistes autour de l’éventuelle création d’un label qui identifierait les objectifs du programmeEcoHabitat.

Enfin, les enquêtes réalisées auprès de dif-férents agents du secteur du bâtiment font l’objet d’une analyse, dans laquelle apparais-sent d’une part les principaux obstacles aux-quels ces derniers sont confrontés à l’heure de développer des actions d’innovation, et d’autre part les principales pistes permet-tant de les surmonter.

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Déchets de chantier de construction, nouvelles ressources dans la région SUDOE

1 Étape de fabrication (produit), étape de construction (réalisation ou mise en œuvre du bâtiment), étape d’utilisation (exploitation du bâtiment) et étape de fin de vie (démolition).

Envisager la nécessité de repenser le conceptde «déchet» pour le transformerenune«ressource»apparaîtcommeuneévidence, si l’onconsidère,d’unepartl’énorme dépendance du secteur du bâtiment à l’égard de certaines ressources na-turelles de plus en plus rares, ou ayant un fort impact sur l’environnement dû à la fabrication de produits de construction (consommation énergétique de transfor-mation, transport de matières premières, etc.) et, d’autre part, la problématique liée à la grande quantité de déchets générés par la société du bien-être.

L’examen de la situation actuelle en matière de déchets de chantier de construction danslecadreduprogrammeEcoHabitatapourbutdeconnaîtrelesprocéduresdegestion des déchets au cours des différentes étapes du processus de construction1. L’objectif est d’avancer dans la mise en place d’une méthodologie qui permettrait d’obtenir des données sur la production de déchets à chaque étape du cycle de vie d’un bâtiment, pour pouvoir :

•Valoriserl’importancedel’indicateurproductiondedéchets.•Sensibiliserlesusagersauprincipedehiérarchieétabliparladirective-cadrerela-

tive aux déchets.•Fixerdesobjectifsderéductionviablesaucasoùunfuturécolabelsoitenvisagé.•Contribueràlastratégiecommunautaireenmatièred’environnementetavancer

vers une société qui préconise la réutilisation et le recyclage.

Des statistiques et autres sourcesdisponiblespermettentd’obtenirdesdonnéesdeproduction de déchets à chacune des étapes du cycle de vie d’un bâtiment. Le tableau 1

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montre les résultats correspondants à un immeu-ble collectif de 4 étages situé en Espagne.

Cette étude permet de conclure qu’un bâtiment de construction neuve standard en Espagne peutgénérerenviron260kg/m2 de déchets au cours des phases de fabrication et de construc-tion et plus de 1000 kg/m2 au cours de l’étape de démolition. Si nous prenons par ailleurs en compte, conformément à la bibliographie exis-tante, le fait que la construction d’un bâtiment demande une consommation importante de res-sources naturelles (environ 2000 – 2500 kg de matériaux/m2 construit), qui implique un fort impact sur l’environnement dû au traitement et au transport, on conçoit facilement l’importance d’envisager les déchets de chantier de construc-tion comme de nouvelles ressources, obtenues à partir de la réutilisation et du recyclage.

Ce changement de tendance n’est possible que si une stratégie adaptée basée sur le contrôle des impacts du cycle de vie est mise en place mais, bien que ceci rejoigne les lignes stratégiques de l’Union européenne tout en étant la conséquen-ce logique et évidente vers laquelle la société de consommation actuelle doit se diriger, cela ne

signifie pas que le chemin soit facile. Il faut en-core travailler activement pour asseoir les bases qui permettraient de rendre possible une nou-velle manière de penser et d’agir.

IlaparuintéressantauprogrammeEcoHabitatd’examiner ces aspects sur lesquels il faut en-core progresser. À cet égard, le tableau 2, qui prend comme référence la situation espagnole, peut être un bon point de départ pour ouvrir le débat sur la marche à suivre et pour initier une procédure de benchmarking afin de parvenir à un processus d’amélioration continue permet-tant de promouvoir l’utilisation des déchets en tant que ressources dans l’Union européenne, et plusparticulièrementdanslarégionSUDOE.

étapes Estimation de production de déchetsSource des données/Hypothèses de

calcul

Produit > 89,97 kg/m2 construitEPd émanant des fabricants de ciment, béton, briques, barres d’acier pour béton armé et carton-plâtre.

Construction

construction neuve

0,17 m3/m2 construit 170 (*) kg/m2 construit

données statistiques agrégées (construction neuve + rénovation + démolition/des hypothèses de désagrégation sont envisagées).

rénovation 0,3 m3/m2 construit 300 (*) kg/m2 construit

données de référence pouvant varier substantiellement d’un chantier de rénovation à un autre, la fourchette se situerait entre les données de construction neuve et celles de démolition.

Usage 1,53 kg/personne/jour - -n’inclut pas la maintenance du bâtiment, mais uniquement les déchets domestiques produits par l’usager.

Fin de vie

démolition intensive

1,0 m3/m2 construit 1000 (*) kg/m2 construit données moyenne démolition immeuble collectif.

démolition sélective

- - - -

l’étude se base sur une méthodologie à partir de laquelle il est possible d’obtenir des données par sous-système (façade, toiture, etc.).

(*) On a considéré une densité apparente de 1000 kg/m3.

Tableau 1. Synthèse des résultats. Espagne (immeuble collectif de 4 étages).

“Ce changement de tendance n’est possible que si une stratégie adaptée basée sur le contrôle des impacts du cycle de vie est mise en place.”

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(en rouge : en attente ; en jaune : en cours ; en vert : réalisé) Espagne

Faciliter l’accès aux déchets de chantier de construction pour les orienter vers la réutilisation. législation facilitant l’accès aux déchets de chantier de construction et permettant leur• réutilisation en tant que produits de construction sur des chantiers de rénovation et de construction neuve. Affiner les concepts et les exigences de qualité pour garantir que les produits de •construction puissent être réutilisés. Résoudre les incompatibilités avec les normes des produits de construction pour pouvoir •mettre sur le marché les produits réutilisés. diminuer les intermédiaires et accélérer les procédures administratives.•

Faciliter l’accès aux déchets pour les orienter vers le recyclage. législation facilitant l’accès des fabricants aux déchets en général et permettant de les •envisager comme des matières premières aptes à être transformées et commercialisées postérieurement. diminution des intermédiaires et accélération des procédures administratives.•

éliminer la charge péjorative associée au terme de déchets et nommer ces derniers sous-produits.

Mettre en place des campagnes de sensibilisation pour promouvoir le fait qu’un sous-pro-duit n’est pas un déchet, mais une ressource, et qu’il existe beaucoup de ressources dont il est possible de tirer profit en tant que matières premières, évitant ainsi la dépendance aux ressources naturelles non renouvelables.

Faciliter l’accès aux « déchets » par le consommateur potentiel de sous-produits, en simplifiant les procédures administratives au moment d’envisager les déchets comme des sous-produits.

nécessité de créer des moyens accessibles aux usagers pour promouvoir le marché de matériaux recyclés ou de sous-produits (Réseau Achetez Recyclé, Bourses de sous-produits, autres initiatives privées, etc.).

il faut surmonter la méfiance. les produits doivent avoir la même valeur technique. le produit doit être très bon. Mettre en valeur le type de contrôles de qualité à réaliser sans que cela ne présente d’obstacles commerciaux, ni ne limite les attentes.Compte tenu du fait que le marché demande une grande quantité de produits de construc-tion fabriqués à partir de ressources naturelles qui ne requièrent pas des standards de haute qualité, il serait intéressant de fixer des objectifs pour que l’utilisation de déchets en tant que matières premières devienne une pratique habituelle, mettant ainsi en place une substitution progressive, à court, moyen et long terme.

il faut être compétitif avec les tarifs.

il faut savoir communiquer sur le fait que les choses se déroulent bien et profiter des réalisations existantes pour développer des actions de marketing environnemental.

Un soutien administratif est nécessaire pour mettre en place des actions de formation à des-tination des différents agents qui participent au processus de construction afin de canaliser avec succès l’utilisation de produits de construction fabriqués à partir de déchets.

Un soutien administratif est nécessaire pour donner cohérence et continuité aux décisions qui se prennent à l’étape de projet afin de pouvoir les maintenir et les rendre effectives au cours de la phase d’exécution.

...

Tableau 2. État des avancées qualitatives de l’Espagne concernant quelques aspectsimportants permettant l’utilisation des déchets en tant que sous-produits.

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Analyse des certifications environnementales et

énergétiques des produitsde construction et du bâtiment

dans la régionSUDOE (Espagne et France)

L’objectif de cet article est d’identifier les forces et les faiblesses des principaux systèmes de certification pour déterminer s’il est nécessaire de créer un nouvel écolabel (régionSUDOE,LogementsSociauxDurables)et, sioui,pourdisposerd’une base permettant de définir ses modalités.

Pour ce faire, la législation et les normes en vigueur en Europe, en France et en Espagne relatives à ces certifications ont été analysées, tout comme les caractéris-tiques des principaux systèmes, aussi bien obligatoires que facultatifs, applicables danslarégionSUDOEetconcernantlesproduitsdeconstructionetdubâtiment.

Il existe deux types de certification du bâtiment : la qualification énergétique ré-glementée par des directives européennes et qui par conséquent est obligatoire, et divers systèmes facultatifs de certification de durabilité du bâtiment. Ces derniers évaluent différents critères ou indicateurs environnementaux et énergétiques en fonction du système.

CERTiFiCATiOn énERgéTiQUE dU BâTiMEnTEurope:Directive2002/91/CEduParlementeuropéenetduConseildu16dé-cembre 2002 sur la performance énergétique du bâtiment : European Energy Perfor-mance of Buildings Directive(EPBD).

Espagne:LeDécret royal47/2007approuve laprocéduredebasepour lacertifi-cationénergétiquedesnouveauxbâtiments etdesbâtiments rénovés.Différentesméthodologies sont mises en place pour calculer le coefficient énergétique, à travers

Objectif

Analyse des différents systèmes de certification du bâtiment

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La construction du bâtiment

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une option simplifiée (Ce2) ou l’option générale (CALENERVYPetCALENERGT).

France : La mise en application de la directive re-lève de la responsabilité du Gouvernement. Un certificat de performance énergétique (EPC, En-vironmental Performance Certification) est exigé lors de la vente d’une maison depuis septembre 2006,pourlalocationoulaconstructiondepuisjuillet 2007 et pour les bâtiments publics de plus de 1000 m² depuis janvier 2008. Il existe trois méthodes officielles d’évaluation permettant de mesurer et/ou de calculer ce ratio.

CERTiFiCATiOn EnViROnnEMEnTAlE dU BâTiMEnTIl existe différentes méthodes de qualification environnementale du bâtiment. Ces systèmes sont facultatifs et sont développés dans diffé-rents pays, tout en étant applicables à différentes régions du monde.

Chaque système décrit sa méthodologie et ses objectifs, le type de bâtiments/projets/proces-sus auquel il s’applique, la région ou les pays, les phases d’intervention, les aspects de dévelop-pement durable valorisés, les phases du cycle de vie qu’il analyse et la typologie des données (qualitatives ou quantitatives) qu’il utilise.

BREEAM (BRE • Environmental Assessment Method) – Royaume-Uni LEED (• Leadership in Energy Environmental Design) – États-UnisVERDE (• Green Building Challenge GBC) – EspagneSBTool • Suistainable Building ToolHQEHauteQualitéEnvironnementale•BDMBâtimentsDurablesMéditerranéens•DGNB-Allemagne-2008•

TYPOlOgiE d’éCOlABElS(typeI,typeIIettypeIIIouEPDsDAPs)

•ISO14020Labelsécologiquesetdéclarationsenvironnementales. Principes généraux.

Analyse des systèmes de certification des produits de construction

•ISO 14024 Labels écologiques et déclarationsenvironnementales. Labellisation écologique type I. Principes généraux et procédures.

•ISO 14021 Labels écologiques et déclarationsenvironnementales. Autodéclarations environ-nementales. Labellisation écologique type II.

•ISO/TR 14025 Labels écologiques et décla-rations environnementales. Déclarations en-vironnementales type III. Les principales normes qui définissent les écolabels type III appliqués aux produits de construction sont : UNE-ISO 14025:2007, ISO 21930:2007 et prEN 15804:2012.

EMPREinTE CARBOnE OU Carbon FootprintIl existe diverses définitions de l’empreinte car-bone ou carbon footprint, la plus générale étant celle de Carbon Trust (organisation à but non lucratif consacrée à la mise en place de techno-logiesà faible intensitédecarbone):«C’est lamesure de la quantité d’émissions totales de gaz à effet de serre (GES) produites directement ou indirectement par des personnes, des organisa-tions, des produits ou des événements. »

Méthodologies: ISO/CD 14067 –Carbon foot-print of products, PAS 2050:2008 – Specification for the Assessment of the Life Cycle Greenhouse Gas Emissions of Goods and Services, Bilan Car-bone–ADEME,GHGProtocol–WRI/WBCSD.

Au cours des dernières années, plusieurs efforts ont été fournis pour estimer la durabilité du bâtiment. Il existe de plus en plus de systèmes permettant d’évaluer les critères de dévelop-pement durable d’un édifice (BREEAM,HQE,LEED,BDM,VERDE,etc.).

En général, il s’agit de systèmes permettant une évaluation de la plupart des étapes du cycle de vie, mais celles-ci ne s’évaluent pas toutes à partir de données quantitatives. Elles restent par ailleurs in-fluencées par des critères de subjectivité.

Conclusions

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De fait, le Comité européen de normalisationCEN 350 travaille actuellement au développe-ment d’une méthodologie standard d’Analyse de CycledeVie(ACV)appliquéeaubâtiment,quirégule et normalise tous ces aspects. Ces travaux devront s’adapter aux systèmes de qualification existants pour pouvoir avoir plus de crédibilité.

Il existe par ailleurs des guides issus du Septiè-me programme-cadre (EeB Guide : Operational Guidance for Life Cycle Assessment Studies of the Energy Efficient Buildings Initiative) qui définis-sent des règles pour le développement de l’Ana-lysedeCycledeViedeproduitsdeconstructionet du bâtiment, fixées dans le cadre de l’Energy Efficient Building European Initiative (E2B EI). Parmi ces guides, on trouve notamment «EeB GuidepartieAProduits»et«EeB Guide partie B Bâtiments ».

Tout ceci, allié à la présence croissante de systè-mes de labellisation des produits de construction, à la plus grande sensibilité environnementale des fabricants, à la prise de conscience accrue des consommateurs, à l’augmentation de la demande de produits de construction qui respectent l’en-vironnement, à l’augmentation des exigences européennes d’achats écologiques, etc. crée un cadre favorable au développement de méthodo-logies de certification du bâtiment.

L’actuelle législation oblige à quantifier la consommation d’énergie et des émissions de CO

2

générées au cours de la phase d’utilisation, des bâtiments neufs et des bâtiments existants ayant une superficie habitable supérieure à 1000 m², avec quelques exceptions. Légalement, il fau-drait faire un pas de plus et exiger (au minimum) l’évaluation environnementale quantitative de ces indicateurs environnementaux, voire davan-tage, pour toutes les étapes du cycle de vie.

Sil’ondécidededévelopperunlabelSUDOE,ce-lui-ci devra respecter les normes mises en place par le comité technique CEN 350 relatives à la méthode d’analyse environnementale du bâti-ment et des produits de construction.

Avant de développer un nouveau label, il serait intéressant de réaliser une étude comparative de tous les systèmes de qualification environ-nementale existants appliqués à un même bâti-ment. Il sera alors possible de mettre davantage en évidence les différences existantes entre les divers systèmes.

Pour évaluer la durabilité du bâtiment, il faudrait :

•Homogénéiserlescritèresd’évaluation.

• Évaluer toutes les étapes du cycle devie d’un bâtiment à partir de données quantitatives.

•Faireensortequetous les indicateursenvironnementaux exigés soient les mêmes et soient analysés avec la même méthodologie d’analyse afin d’obtenir des résultats objectifs.

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Les leviers et freins del’innovation dans la construction

vus par des entreprisesfrançaises et espagnoles

La Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP a, dans le cadre du GT3, mené une série d’enquêtes auprès des entreprises et institutions proches de l’innovation dans le BTP. Ces enquêtes ont commencé au mois de juin 2011 et se sont arrêtées au mois de mars 2013, elles ont été réalisées au travers de deux outils : un questionnaire et une grille d’entretien.

Les entretiens consistaient en discussion relativement ouverte avec l’acteur concerné in visu, sinon via le téléphone. Étaient concernés : les institutions, les as-sociations, les structures professionnelles du BTP, les organismes de formation et lesmaîtresd’ouvrage.

Suite à ces entretiens, une deuxième série d’enquêtes a été menée via des ques-tionnaires puisque les acteurs portant l’innovation dans le domaine du BTP étaient alors identifiés. Le questionnaire était adapté selon l’interlocuteur : industries, la-boratoires ou entreprises.

ASCAMM a réalisé de même du côté espagnol. Enfin, lors de la comparaison des études,unetroisièmeenquêteaétéintégrée,celleduCREAHdmenéeenAquitai-ne. Si la comparaison entre l’enquête de la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP et ASCAMM était relativement aisée puisque produite selon la même méthodolo-gie,l’enquêteduCREAHd,terminéeen2011étaitdifférente(pluscentréesurledéveloppement durable en général) ce qui a rendu la comparaison plus complexe, mais possible, en particulier sur les structures concernées, les innovations dévelop-pées,etlesfreinsinhérentsleuractivitéd’innovation/R&D.

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La construction du bâtiment

75Cahiers EcoHabitat

Côté français, l’innovation est développée par des entités qui possèdent moins de 70 employés et ont moins de 15 ans d’existence. Les grandes entreprises innovent peu, et quand elles le font c’est généralement via un service dédié orienté sur l’ingénierie de projets, sinon elles innovent lorsqu’elles sous-traitent avec des petites PME qui portent une innovation. Par ailleurs, l’inno-vation est plus portée par des entreprises qui fa-briquent les produits (industriels) que par des entreprises du bâtiment. Elles proposent leurs innovations sur tous les types d’édifices, excep-té ceux à vocation agricole.

Entreprises qui développentune innovation

Leur périmètre d’intervention reste relative-ment limité (régional à national).

Les domaines d’activités que les entreprises investissent, diffèrent légèrement d’un pays à l’autre. Les structures françaises sont bien plus focalisées sur les usages (33%) que les espagno-les (10%). Une autre différence s’observe quant auDAS(Domained’ActivitéStratégique)traité:l’enveloppe du bâtiment, plus développée du côté français (30% contre 17%) alors que ce sont les systèmes techniques qui intéressent le plus le côté espagnol (33% contre 20%).

Quelles innovations ?

Graphique 1. Axes portés par l’innovation.

Graphique 2. Les entreprises trouvent-elles du personnel qualifié pourla mise en œuvre de leur innovation ?

32% 29%

39%

70%

13%17%

Oui Non Difficilement

Étude Fédé SO SCOPBTP/INENVIA

Étude ASCAMM

11%

30%

20%

11% 11%

33%

4%

17% 17%

33%

7%13%

10%

3%

technologiestructure

technologieenveloppe

technologiesystèmes

techniques

méthodes deproduction

méthodesd'organisation

usages juridique

Étude Fédé SO SCOP BTP/Inenvia

Étude ASCAMM

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Types de freins à l’innovation Manifestation de ces freins Hiérarchie

Freins économiques ++++

Risques perçus comme excessifs ++++

Coût trop élevé +++

Manque de fonds propres ++

Manque d’autres sources de financement +

Freins liés au marché +++

Cahier des charges conventionnel +++

Mode de passation des marchés de travaux ++

demande incertaine de biens et de services innovants

++

Marché potentiel dominé par des entreprises établies +

Freins réglementaireset institutionnels ++

législation, normes, réglementation, fiscalité +++

Faiblesse des droits de propriété ++

Manque d’infrastructure +

Freins liés au management etaux ressources humaines +

Frein lié aux rigidités organisationnelles ++++

Manque de personnel qualifié +++

disponibilité de service externe ++

Potentiel d’innovation insuffisant ++

Manque d’information +

Les PME et TPE utilisent leurs propres ressour-ces humaines pour innover, et rapidement met-tre sur le marché leurs innovations, mais elles peuvent rencontrer des problèmes de mises en œuvre, du fait d’un manque de qualification du personnel. Cette enquête révèle une différence importante entre Espagnols et Français (res-pectivement 70% et 32%) quant au personnel qualifié qu’ils arrivent à recruter, mais cet écart dans les réponses provient essentiellement du type de Structures qui ont répondu à l’enquête (Graphique 2).

L’étude française avait permis d’identifier les principaux freins à l’innovation suivant (cf. ta-bleau ci-dessous).

Or, la comparaison avec l’enquête espagnole est intéressante à ce sujet (Graphique 3). En effet, toutes les entreprises citent comme frein le plus important celui économique, mais pour des rai-

Question de la formation pourla mise en œuvre

Freins à l’innovation

sons qui diffèrent. Les entreprises françaises sont plus inquiétées par la prise de risques inhé-rente à tout processus d’innovation (73% contre 25% côté espagnol), les entreprises espagnoles sont elles bien plus préoccupées par le manque de fonds propres à investir ainsi que par le man-que de sources de financement en faveur de l’innovation (33% contre 7% côté français).

Notons aussi que dans les freins liés aux mar-chés (Graphique 4), les entreprises françaises font remonter l’aspect trop conventionnel des cahiers des charges (50%) alors que les entre-prises espagnoles sont moins préoccupées par cet aspect (27%). En revanche, l’incertitude de la demande est plus préoccupante pour les en-treprisesespagnoles(36%)quelesentreprisesfrançaises (20%).

Les freins d’ordre réglementaire sont perçus de manière similaire de part et d’autre de la fron-tière. Les freins relatifs aux ressources humaines et au management sont bien plus mis en avant dansl’étudeduCREAHd(selonunéchantillonde structures différent), que dans les études d’ASCAMM et de la Fédération SO SCOP BTP.

Page 77: Cahier EcoHabitat nº 6 (version en français)

La construction du bâtiment

77Cahiers EcoHabitat

Les labels sont jugés de manière plus positive en Espagnequ’enFrance,oùleursmauvaisusageset leurs coûts conséquents (qui les rendent ina-daptés aux TPE/PME) sont plus critiqués. Par ailleurs, ce sont souvent des procédures admi-nistratives assez complexes.

Si les entreprises jugent les labels existants peu adaptés aux productions de la région du Sud-Ouest européen, nombreuses sont celles qui

souhaiteraient pouvoir se démar-quer via un dispositif plus adapté à la région, notamment en Espa-gneoù86%desentreprisesenontexprimé le souhait.

Propositions (grands axes) Hiérarchie

Aide fiscale +++

Aide à la mise en œuvre ++

Aide à la communication et à la diffusion +++

Prix de l’innovation +

Autres +++

Les labels et certifications ont aussi été un objet analysé, leur pertinence et intérêt étant parta-gés. Ce qui est certain, c’est que la plupart des entités qui innovent dans le BTP aimeraient voir un dispositif susceptible de les accompagner, tant économiquement que pour valoriser leur potentiel sur le marché du bâtiment comme le présente le tableau ci-dessous :

Graphique 3. Freins économiques perçus par les entreprises.

Graphique4.Quelsfreinssontinhérentsaumarché?

Labels et certifications

20%

10%

50%

20%

36%

14%

27%23%

Demande incertaine de bienset de services innovants

Marché potentiel dominé pardes entreprises établies

Cahier des chargesconventionnel

Mode de passation desmarchés de travaux

Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIAÉtude ASCAMM

73%

13%7% 7%

25%20% 22%

33%

Risques perçus commeexcessifs

Coût trop élevé Manque de fondspropres

Manque d'autres sourcesde financement

Étude Fédé SO SCOPBTP/Inenvia

Étude ASCAMM

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78 Cahiers EcoHabitat

Graphique5.Quelsavissurleslabelsetcertifications?

Graphique6.Leslabelsetcertificationsparaissent-ilsadaptésàlarégionSUDOE?

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Autre

Je n’ai pas d’opinion

Je les trouve sans intérêt

Je suis sceptique

Ils sont utilisés à mauvais escient

Je les trouve intéressants

Ils améliorent la qualité

Je les trouve très pertinents

Ils favorisent l’innovation

Étude ASCAMM

Étude Fédé SO SCOPBTP/INENVIA

29%25%

29%

17%

25%

10%

25%

40%

Oui Non Je n’ai pas d’opinion Plus ou moins

Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA

Étude ASCAMM

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La construction du bâtiment

79Cahiers EcoHabitatCahiers EcoHabitat 79

Graphique7.Verriez-vousunintérêtàlacréationd’unnouveaudispositifdevalorisation spécifique au Sud-Ouest européen ?

Dansuncontexteéconomiquetrèsdifficile,toutparticulièrement en Espagne, les entreprises du secteur de la construction interrogées ont ex-primé des souhaits relativement communs. La seule différence notable se situe au niveau de la nature des freins économiques perçus.

Conclusion

Par ailleurs, cette étude s’est inscrite au sein d’une évolution rapide du secteur du Bâtiment, notam-ment en France depuis le Grenelle de l’environ-nement. Pour exemple en France, cette évolution très rapide des réglementations se traduit, depuis le 1er janvier 2013, par l’obligation d’atteindre le niveau BBC (consommation < 50kwhEp/m²/an) pour les constructions neuves.

La construction du bâtiment

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Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA Étude ASCAMM

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La lecture des articles précédents permet de réaliser une analyse de la si-tuation actuelle concernant les principaux éléments qui déterminent la re-cherche en matière d’habitat durable dans l’aire géographique couverte par lazoneSUDOE.

Un rapide tour d’horizon des contenus de ces articles met en évidence quelques-unes des directions à suivre pour avancer résolument vers les objectifs fixés.

L’étude réalisée sur les déchets de chantier de construction propose une piste très précise : la nécessité de les considérer comme des matériaux permettant de fabriquer de nouveaux produits de construction. La grande quantité de matériaux utilisés pour la construction d’un bâtiment (2000 - 2500 kg de matériaux/m² construit), ainsi que la production de déchets (260kg/m²construitaucoursdesétapesdefabricationetdeconstruction)montrent que la nécessité d’innover dans ce domaine est l’un des aspects essentiels du développement durable. Pour ce faire, il faut répondre aux besoins signalés, autrement dit faciliter l’accès aux déchets, en améliorant les normes, les procédures administratives et les informations, concernant non seulement leur mise à disposition par l’industrie, mais aussi leur utilité environnementale pour la société.

Conclusions

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La construction du bâtiment

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L’analyse réalisée autour de la certification nous aide à mieux cerner la nécessité de dispo-ser d’outils de certification du bâtiment afin d’objectiver les conditions en quantifiant les paramètres d’étude. Nous pourrions considérer les certifications actuelles en les orien-tant davantage vers des aspects qualitatifs et quantitatifs. L’éventuelle création d’un futur label qui identifierait la construction de logements sociaux durables dans le contexte SUDOE,devradetoutefaçonrespecterlaméthodologiequelecomitéCEN350metac-tuellement en place au niveau européen. Il convient préalablement de réaliser un exercice comparatif des systèmes de certification environnementale du bâtiment, en les appliquant à des édifices similaires, afin d’identifier leurs forces et leurs faiblesses respectives.

Les enquêtes réalisées auprès de différents agents du secteur du bâtiment permettent de visualiser rapidement les facteurs qui limitent l’innovation. Les principales raisons économiques invoquées sont : le coût élevé de l’innovation, le facteur de risque qu’il im-pliqueetladifficultéd’obtenirdesfonds.Desaspectsliésaumarchéontégalementétémisen évidence, tels que l’utilisation de techniques très conventionnelles, la faible demande d’innovation ou encore les propres processus d’attribution des chantiers de construction.

Concernant les labels et les certifications, la possibilité de leur création a été mise en évidence,enparticulierducôtéespagnoletenlesadaptantàlazoneSUDOE.

Une question non moins importante est celle de la disponibilité en eau et son traitement. Il s’agit d’un thème suscitant de plus en plus d’intérêt, compte tenu de la limitation de cette ressource sur la planète. Parmi les actions proposées dans ce sens, deux principes essentiels ressortent : la réduction de la demande et le recyclage au niveau du bâtiment, ainsi que la régulation de son utilisation une fois épurée. Le potentiel de réduction de la consommation d’eau par personne peut atteindre 50%, voire davantage, en fonction des valeurs de départ.

Enfin, comme nous avons pu le constater à travers les analyses d’efficacité énergétique d’immeubles, plus particulièrement dans la rénovation, il est possible d’obtenir des ré-ductions de demande qui se situent au-dessus de 50% grâce à l’utilisation de techniques et de produits de construction que l’on trouve facilement sur le marché.

Pour toutes ces raisons, afin d’avancer ensemble en termes de développement durable danslarégionSUDOE,ilestnécessairedemettreenplaceunscénariooùlescritèresd’évaluationseraienthomogènes,oùtouteslesétapesducycledevieseraientévaluées,etoùlesmêmesindicateursseraientutilisésetcalculésselonlamêmeméthode.

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Le logement en pratique

83Cahiers EcoHabitat

Le logement en pratique :

Ce groupe de travail se concentre sur l’analyse des projets des métropoles associées, il observe les pratiques, prend appui sur l’expérience des entreprises et gestionnaires des logements sociaux et met à profit l’apport des chercheurs de monde académique et des instituts. Il vise l’expérimentation dans la construction neuve et la réhabilitation ainsi que la proposition pour des appels d’offres innovants dans le bâtiment.

Applications expérimentales

GT4

Coordinateur GT4

Coordinateur transnational Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP

Collaborateurs AMB - IMPSOL

ASCAMM/iMAT

GAIA

Toulouse Métropole - Habitat Toulouse

PRES UT - labo PHASE UT3 - UTM Master MAPE

UPC - ETSAB

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84 Cahiers EcoHabitat

Quel logement socialde qualité dans la région

Sud-Ouest européen ?Procédures innovantes, retours

d’expérience et simulations énergétiques

Le«GT4»estungroupedetravailfondamentaldansleprojetEcoHabitat.Ilalacharge de traiter des expérimentations en matière de construction et de réhabilita-tion durable au sein du logement social. Ses objectifs ont considérablement évolué au cours du projet.

Le choix initial des sites expérimentaux retenus, tant du côté de Toulouse, que de Barcelone et Lisbonne, a requis beaucoup de temps et de réflexion.

Sur les quatre sites pressentis à Toulouse seulement deux ont été retenus pour leur intérêt et parce que le démarrage et la fin du chantier étaient prévus avant septem-bre 2013. Il s’agit du projet Saint-Martin-du-Touch pour la construction neuve et la citéDasteàEmpalot,datantdesannées1950,pourlaréhabilitationensiteoccupé.

Une fois ces sites expérimentaux retenus, l’équipeEcoHabitat adéfini et rédigéavecHabitatToulouse,bailleursocialetmaîtred’ouvragedesdeuxopérations,desappelsd’offresinnovants.Lesentreprisesetmaîtrisesd’œuvreparticipantàl’expé-rimentation étaient ainsi encouragés à proposer des choix spécifiques en matière de conception de l’habitat, de nouvelles méthodes de mise en œuvre, des maté-riaux innovants entre autres.

Quelleréhabilitationchoisir?Pourquellesperformancesetpourquelscoûts?AS-CAMM/iMAT a travaillé à apporter des réponses à ce sujet. Pour le faire, il s’est concentré sur les deux sites expérimentaux espagnols retenus, appartenant au bailleur social IMPSOL, La Granja et Ribera Baixa. Ils ont été de véritables labora-toires sur lesquels ont été effectuées de simulations énergétiques qui intégraient les coûts des travaux pour chacun des scénarios. Les principaux résultats de ces études sont présentés ici.

Page 85: Cahier EcoHabitat nº 6 (version en français)

Le logement en pratique

85Cahiers EcoHabitatCahiers EcoHabitat 83

Afin d’enrichir les résultats, plusieurs opérations de bailleurs sociaux de Toulouse et ses alentours, présentant des caractéristiques intéressantes ont été sélectionnées pour être analysées par la Fédé-ration Sud-Ouest des SCOP du BTP :

•Lizop, la Castille et de Lattre de Tassignyd’HabitatToulouse.

•La Hourre et Mendès France de l’OPH duGers.

•LaRésidenceduSoleiletRAPPEdelaSAHLMLes Chalets.

•Dans une moindre mesure, une opération

d’ICFHLMHabitatAtlantiqueetunedePatri-moine SA Languedocienne ont également été étudiées.

Parallèlement à ce travail d’étude, divers en-tretiens ont été menés auprès des acteurs de la construction(maîtresd’ouvrage,maîtresd’œu-vre, entreprises, assureurs, etc.) afin de recen-ser les remarques et les constats de chacun dans le domaine de la construction.

Cette section présente de manière synthétique quelques-uns des résultats les plus importants du travail réalisé au cours de ces trois années autour des opérations de réhabilitation et de construction françaises et espagnoles.

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Saint-Martin-du-TouchProgramme neuf

LeGT4intitulé«Opérationsexpérimentales»seproposedetravaillersurdesopé-rations concrètes et d’observer sur le terrain le comportement des acteurs de l’acte deconstruiredepuislemaîtredel’ouvrageenpassantparlesmaîtresd’œuvreetles entreprises.

HabitatToulouse,partenairedeToulouseMétropoleetdoncduprogrammeEcoHabitatnous a proposé 2 sujets :

Un programme neuf : Saint-Martin-du-Touch.•Unprogrammederéhabilitation:lacitéDaste.•

Le programme concerne la réalisation de 55 logements en R+3 pour une surface habitable de 3 239,41 m2.

Pourdesproblèmesdecalendrier,EcoHabitatest intervenusur ledossieraprèsque l’équipe d’ingénierie a été choisie, raison pour laquelle aucune participation au stade de la conception du projet dont le la performance énergétique demandée est de niveau BBC (Bâtiments Basse Consommation) Effinergie RT2005, certification CERQUAL.

Le dossier de consultation des entreprises prévu initialement était un appel d’of-fretraditionnel,danslequell’équipedemaîtrised’œuvreavaitproposésessolu-tionsconstructives.Defaçonàpermettreauxentreprisesdeproposerleurspro-pres solutions et pour ouvrir la voie à des réponses innovantes, il a été proposé de modifierleprocessusdeconsultationpourutiliserlaméthodeditedu«Dialoguecompétitif ». Les entreprises ont travaillé dans ce cadre à partir d’un dossier APS de référence (validé jusqu’au dépôt de la demande de permis de construire par

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lemaîtred’ouvrage).Leprojetestdoncdécritsous forme d’exigences et non de solutions pré-définies. L’objectif de l’expérimentation portant sur l’aspect thermique des bâtiments (et parti-culièrement sur la réponse en terme de confort d’été et d’usage des logements), des solutions innovantes sont attendues en terme de propo-sitionsetserontvaloriséesvialescritères«Per-formanceénergétique»et«Niveaudeschargeslocatives ».

Il faut noter que dès l’engagement de l’ap-pel d’offres lemaître d’ouvrage a indiqué quecompte tenu du fait que la procédure n’a pu être engagée qu’après que le projet ait été défini sur leplanarchitectural,«lesmargesdemanœuvreétaient réduites ».

L’appel d’offres prévoit une liste de critères qui seront évalués et notés. Les thèmes de travail et critères d’évaluation sont les suivants :

•Lecoûtglobal(45%).Cethèmeseravaloriséet analysé à partir de 4 domaines : le clos cou-vert, les équipements, les parties communes, les logements.

•Laperformanceénergétique(30%).

•Leniveaudeschargeslocatives(10%).

•Ledélaideconstruction(10%).

•Ledéveloppementdurable(5%).

On voit que le prix ne représente que 45% de la note, raison pour laquelle le lauréat ne fut d’ailleurs pas le moins disant. De plus il estprévu dans la procédure des rencontres entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre etles entreprises la façon de réorienter ou corri-ger des voies de recherches qui ne seraient pas satisfaisantes ou ne pourraient pas in fine être retenues.

Enfin après que le lauréat a été désigné, l’équi-pedemaîtrised’ouvrageetmaîtrised’œuvreavec les intervenants d’EcoHabitat a réunil’ensemble des entreprises pour un échange dans le but de recueillir leur avis sur la métho-

de, prévue dans le code des marchés, mais très peu pratiquée.

Lerôled’EcoHabitatn’estpasdeporterunju-gement sur le choix de telle ou telle entreprise. Cette question relève de la seule responsabilité dumaîtred’ouvrage et de ses conseils. En re-vanche, notre rôle est de relever les réponses in-novantes, que celles-ci soient abouties ou non.

éQUiPE SEg – FAYATLe point essentiel réside dans le choix des rem-plissages de façades : bloc EasyTherm, bloc en béton isolant avec isolation par l’intérieur. Trai-tement des ponts thermiques : planelles.

La performance d’isolation étant atteinte, il n’y avait aucune raison de refuser cette solution, qui montre que l’isolation par l’extérieur n’est pas la seule solution pertinente, même si elle est largement conseillée par les spécialistes. Il est clair que pour les entreprises, le fait de rester «au plus près» de leurs pratiques habituelles,constitue un facteur d’économie important, les compétences de leurs main-d’œuvre n’étant pas bouleversées par la mise en œuvre de techni-ques par trop éloignées de leurs habitudes.

Parailleurs,SEGFAYATaproposédessolutionsinnovantes pour ce qui concerne les eaux gri-ses et des capteurs solaires thermiques pour ce qui est de la production d’eau chaude sanitaire. Cette entreprise a également proposé une ré-flexion sur le traitement des façades par rapport au confort d’été.

•Isolation par l’extérieur: solution jugée pluscoûteuse et moins performante du point de vue de l’entretien.

•Rupteurs thermiques: solution jugée pluscoûteuse.

Solutions non retenues

Commentaires et conclusions

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88 Cahiers EcoHabitat

Pour ce qui concerne les autres solutions non développées, l’entreprise explique que certaines de ces solutions auraient dû faire l’objet d’une réflexion en amont aux niveau de la conception architecturale du projet pour être efficaces et économiquement viables.

Lors de la réunion de «débriefing» que nousavons organisée suite à la proclamation des ré-sultats, les quatre entreprises ont fait cette ob-servation. On peut effectivement regretter de n’avoir pas pu aller jusque là. On rappellera, en réponse, que nous avons choisi un projet déjà engagé afin de s’inscrire dans les délais du pro-gramme EcoHabitat. Une recherche qui seraitallée jusqu’à la conception architecturale aurait pris deux ans de plus.

éQUiPE PRiMOCette équipe a travaillé sur les isolations par l’extérieur. Sa proposition a consisté dans un isolant en laine de bois sur mur en bloc creux de ciment et doublage BA13.

L’entreprise a travaillé sur des solutions de fa-çades à ossature bois. Si la solution n’a pas été retenue, c’est en raison des questions de coût (comme l’a noté l’entreprise précédente) mais aussi en raison de l’architecture du projet. Le casdubâtiment«A»aétépeufavorable(sur-face d’enveloppe importante). La question de la conception architecturale s’est donc posée à nouveau en plus d’une même réflexion avec l’hypothèse d’un plancher haut en bois.

À noter que l’entreprise a pris le risque de pro-poserunesolution«toutélectrique»aveccom-plément par capteurs photovoltaïques, considé-rant l’intérêt de la solution du point de vue de la maintenance des installations. L’innovation principale proposée par l’entreprise se situe au niveau de l’ECS : le système Heliopack qui asso-cie un capteur solaire et une pompe à chaleur.

éQUiPE gBMPCette équipe a cherché dans un premier temps à collaborer avec une entreprise espagnole qui propose un système constructif industrialisé. La solution n’a pas été poursuivie en raison de plusieurs facteurs :

•ProblèmesréglementairesentrelaFranceetl’Espagne. Ces problèmes peuvent être ré-solus, mais le timing de l’étude n’aurait pas permis de régler dans les temps toutes les questions. L’avis technique européen de l’en-treprise espagnole aurait permis de régler ces questions, avec validation d’un bureau de contrôle français.

•Problèmesdecoûts.

•Autrequestiontechnique:performancesacous-tiques liées à la proximité de la voie ferrée.

On observe dans ce cas la difficulté à introduire des solutions innovantes sans passer par la case «conceptionarchitecturale».

éQUiPE EiFFAgELasolutionproposéeestunesolution«toutbé-ton ». L’entreprise a exploré d’autres voies, en particulier une solution utilisant des panneaux bois. La solution a été abandonnée, l’entreprise ayant considéré que le projet était trop peu im-portant pour obtenir des prix de série intéres-sants. Elle a par ailleurs exploré diverses solu-tions pour le choix de l’énergie. Le choix s’est porté sur le gaz des chaudières à condensation.

Pour ce qui concerne les solutions constructives, les entreprises se ramènent systématiquement àcequ’ellesmaîtrisentlemieux,c’est-à-direlebéton. Elles introduisent, comme SEG-FAYATune innovation modeste, mais réelle, avec un bloc isolant, ce qui leur a permis de conserver une isolation par l’intérieur et donc de rester au plus près de leur savoir faire.

Les investigations en direction d’autres tech-niques (le bois ou le métal) reposent sur l’idée d’un développement de technologies industria-lisées, ce qui est le signe d’une réflexion sur les modes de production. Mais il faut bien observer que l’on referme bien vite le dossier. Les argu-ments sont les suivants : sur un projet déjà défi-ni architecturalement les marges de manœuvre sont trop restreintes. Il est en particulier diffici-le de remettre en cause la géométrie du projet.

Conclusions

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Le logement en pratique

89Cahiers EcoHabitatCahiers EcoHabitat 87

Pour ce qui concerne l’introduction de pro-duits ou systèmes innovants, on est semble-t-il confronté à des questions d’agréments, d’avis technique non encore obtenus…

Le mode de consultation, dont le but était d’ouvrir la voie à des propositions originales, n’a pas été exploité par les entreprises autant que nous l’aurions souhaité. Idéalement, le dialo-gueentremaîtred’ouvrage,architectes,bureau

d’études techniques et entreprises, engagé dès la conception aurait, très probablement, ouvert des voies de recherche plus riches.

Toutefois, le projet a permis à quatre entreprises – deux Petites et Moyennes Entreprises locales et deux filiales de groupes nationaux – de réflé-chir et nous ne doutons pas que l’expérience aura été positive pour elles.

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Empalotestune«cité»réaliséedanslesannées1960pourrelogerlesrapatriésd’AfriqueduNord.Surl’ensembleduprojet«Empalot»,quifaitl’objetd’unpro-grammeglobalderéhabilitation,lesimmeublesenpeignedelacitéDaste,ontétéretenusdanslecadreduprojetEcoHabitat.

Cet ensemble présente des spécificités constructives utilisant les technologies de l’immédiate après-guerre non encore marquées par le béton banché et donc, com-parables aux méthodes utilisées en Espagne. Ce qui permettra des comparaisons très intéressantes du point de vue des interventions de réhabilitation. Les solutions apportées auront l’avantage d’être reproductibles de par le nombre important de bâtiments appartenant à cette typologie.

La cité est intégrée dans le projet de réhabilitation thermique soumis à l’éco-prêt etd’uncertainnombred’aidesémanantdelaRégion,duFEDER,etc.aidéeparlabranchebancairedel’État,«lacaissedesdépôtsetconsignations»danslecadreduGrenelle 1 qui impose la rénovation de 800 000 logements en France.

Un audit thermique est d’ores et déjà réalisé. Une fois le projet retenu sur concours d’architecture et signépar lemaître d’ouvrage, les travauxdoivent être réalisésdansunepériodede24mois.DanslecontextedelacitéDaste,lesétudessesontréalisées en 2011 et les travaux en 2012 et 2013.

Dupointdevuedu traitement thermique,plusieurs scénariosont été suggérés,dont l’isolation de l’enveloppe avec une isolation par l’extérieur, le remplacement des VMC Hygro B, isolation des planchers et toitures. Un ensemble de solutions ont été analysées afin de proposer la solution optimale répondant à la fois aux objec-tifs thermique : passage en classe C, objectifs environnementaux avec la prise en

La cité Daste - Programme de réhabilitation

Contexte général du projet

Page 91: Cahier EcoHabitat nº 6 (version en français)

Le logement en pratique

91Cahiers EcoHabitat

compte des impacts des gaz à effet de serre et les objectifs budgétaires dans un temps limité.

PROCédURE dE l’APPEl d’OFFREIl s’agit d’un appel d’offre restreint pour le-quel 5 cabinets d’architecture sont retenus à concourir.Deuxcommissionssontprévues:lapremière pour le choix du projet, la seconde au niveau APS qui permettra d’étudier les varian-tes possibles ayant une influence sur les inves-tissements.Lamaîtrised’œuvreseraamenéeàsoumettre une ou plusieurs solutions tout en restant dans les contraintes de l’éco-prêt.

ORgAniSATiOn dE lA PARTiCiPATiOn d’ECOHABiTAT. lES SUjETS d’éTUdES PROPOSéS•Étudedesaspectspurementthermiquesetso-

lutions liées à l’enveloppe.

•Traitementdesespacesintermédiaires:cour-sives, espaces communs, balcons.

•Vécudesusagerssurcessujetsproprementdit. •Désolidarisationdesbalconsetgestiondesas-

pects thermiques et d’étanchéité. (La question des balcons et jardinets traite également les élé-

ments de surface, d’aménagement et d’usage.)

Autres solutions qui peuvent sur un calcul écono-mique se révéler profitables à plus long terme :

•Donnerplusdesurfacesansavoirun impact«important»surlescoûtsdel’opération.

•Étudierlesaspectsréglementairesliésauxes-paces fermés / espaces ouverts et leurs impli-cations sur la fiscalité.

•Étudierl’intérêtduBBCsurlesretourssurin-vestissement afin d’en mesurer les avantages réels en prenant en compte le surcoût généré.

•Étudier le confort d’été: question spécifiqueauSUDOE,sujetàpartentièrequidevraitêtreun objectif dans les solutions apportées par la maîtrised’œuvre.

•Intégrer le comportement acoustiquedes lo-gements, même si la question n’est pas posée dans la procédure de l’éco-prêt.

In fine lesoptionsproposéesparHabitatTou-louse sont les suivantes, (sachant que les

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92 Cahiers EcoHabitat

concurrents peuvent choisir de détailler une ou plusieurs options) :

OPTION 1 : Confort acoustiqueProposer des pistes de solutions prenant en compte les problèmes acoustiques liés à la réno-vation énergétique : bruits aériens, bruits d’im-pact. Trois hypothèses serviront de base à l’étu-de : traitement de 1 à 2 logements uniquement, et pas ceux autour, traitement d’une cage en-tière, mais pas des autres, traitement de la barre entière. Ces hypothèses devront être évaluées en termes de coûts des travaux, coûts induits, délais, performances et opération tiroir.

OPTION 2 : Confort hygrothermiqueProposer des solutions visant à réduire les sur-chauffes liées à la rénovation énergétique, en valorisant l’inertie, la ventilation et les protec-tions solaires.

OPTION 3 : Qualité écologique et environnementale des matériaux proposésProposer des isolants à faible impact environ-nemental.

OPTION 4 : Confort d’usageTravail sur le rôle et les modes d’utilisation des espaces intermédiaires (balcon, loggia) dans le bilan énergétique des logements collectifs. Pro-poser des méthodes de construction en réhabi-litation qui permettraient d’atteindre les mêmes performances thermiques, par d’autres voies. Par exemple : utilisation d’enveloppes à géomé-trievariable,etàfonctionnement«été-hiver»:cas des balcons ou loggias.

OPTION 5 : Évolutivité de l’enveloppeRéaliser des propositions concernant le rôle que peut jouer l’enveloppe (outre la protection), en définissant de nouveaux espaces, des espaces intermédiaires.

Réaliser des propositions qui permettent une meilleure appropriation de la toiture terrasse par les habitants ?

OPTION 6 : Les espaces extérieurs et intermédiairesPropositions sur la gestion des eaux des espaces

extérieurs. Travail sur la conception et la gestion citoyennedesespacesextérieurs.Quelstatutdon-ner aux espaces extérieurs en rez-de-chaussée ?

OPTION 7 : Évaluation des performances à l’issue des travaux

lA QUESTiOn dES USAgESLes questions des usages sont prises en charge par M. Golovtchenko (UTM) qui fera intervenir ses étudiants du Master 2. Ce travail mobilisera une promotion entière en vue d’un rendu de qualité professionnelle, lequel est susceptible d’intéresser éventuellement Habitat Toulousesur d’autres items du projet EcoHabitat.Dansce contexte, il sera possible de demander aux résidents concernés de participer à l’étude par leur implication y compris dans les évaluations thermiques.

Passé l’étape des propositions, arrive l’obstacle de la décision du «politique»: celui-ci s’ap-puyant sur la position de l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) souhaite conserver à l’en-semble de Daste, son harmonie architecturaledans ce quartier sensible, qui fait par ailleurs l’objet d’autres projets à l’échelle d’Empalot. Si l’on ajoute à cette donnée, les budgets (éco-prêt) disponibles, on sera probablement limité dans les solutions. In fine, on ne pourra donc retenir et mettre en œuvre ces éventuelles propositions que si elles conduisent à des améliorations de performances dans le coût donné et sans impact sur l’architecture des bâtiments.

Il aurait été souhaitable que la position de l’ABF noussoitconnueavantqu’EcoHabitatn’aiten-gagé ses études. Mais le processus décrit dans la présente note ne doit pas être considéré comme négatif, au contraire.

On sait les enjeux de la réhabilitation thermique des logements collectifs qui représentent des milliers de logements.

La réflexion qui se fait jour : à quel niveau faut-il faire porter l’effort de réhabilitation thermi-que sur les bâtiments anciens ? Faut-il améliorer

Conclusions

Page 93: Cahier EcoHabitat nº 6 (version en français)

Le logement en pratique

93Cahiers EcoHabitat

avec le risque de résultats médiocres en termes de consommations d’énergie ? Ou bien faut-il faire en sorte de proposer des solutions qui per-mettront d’atteindre les niveaux de performan-ces correspondant aux normes actuelles ?

On sait que sur le plan des structures il est exclu de justifier un ouvrage construit dans lesannées1950ou1960enutilisant lesnor-mes actuelles en particulier les Eurocodes : les principes même de ces règlements sont par trop éloignés. En revanche, en matière d’isolation thermique et de systèmes de traitement artifi-ciel de l’espace, la question peut se poser diffé-remment.Nousavions,danslecadredes«op-tions» proposées sur Daste, ouvert quelquespistes. Celles, classiques de l’isolation par l’ex-térieur:les«barres»deDasteétantsinonstric-tement identiques du moins très semblables, il

aurait été possible de proposer des solutions différents (isolation par l’extérieur pour l’un des bâtiments – isolation par l’intérieur pour les autres) et de comparer leurs performances «toutétantégalparailleurs».L’hypothèsed’un«ré-habillage» des bâtiments par la créationde doubles enveloppes et éventuellement par «épaississement»des bâtiments avec créationd’espaces extérieurs a également été abordée.

Sur la question spécifique du respect d’une ar-chitecture considérée comme emblématique, ce quiestlecasdeDaste,lesréponsessontbeau-coup plus difficiles. L’ABF aurait peut-être pu accepter que nous expérimentations cette ques-tion, y compris en participant à la recherche. Nous faisons l’hypothèse que la difficulté du sujet l’aura fait renoncer à aller plus loin dans cette direction.

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Évaluation de l’efficacité énergétique de la rénovation

de deux groupes d’immeubles collectifs dans la province de

Barcelone

L’objectif de cette étude est d’analyser les possibilités d’amélioration du comporte-ment énergétique des groupes d’immeubles construits peu de temps avant l’entrée envigueurduCodetechniquedelaconstruction,adoptéen2006.Nousestimonsqu’une amélioration est possible grâce à des propositions de travaux de rénovation pour lesquelles nous avons étudié l’efficacité énergétique et le coût-avantage amor-tissable associé aux économies d’énergie au regard de la situation actuelle.

Nous avons sélectionné deux groupes d’immeubles collectifs qui se trouvent dans la province de Barcelone (communes de Molins de Rei et El Prat de LLobregat) et qui fontpartiedesexpériencesduprogrammeEcoHabitat.Nousavonschoisiunéchan-tillon représentatif de logements dans les deux groupes d’immeubles et nous avons étudié leur potentiel énergétique d’un point de vue théorique, aucune action de ré-novation n’étant prévue dans le cadre de ce projet.

Les groupes d’immeubles analysés répondent aux critères techniques des normes qui existaientautourdel’année2000,autrementdit,unmomentoùlesexigenceséner-gétiques concernant les bâtiments étaient très limitées et étaient issues des premières normes thermiques espagnoles de 1979. Celles-ci ont été postérieurement adaptées à la Catalogne à travers la norme du gouvernement de la province de 1982. C’est pour cette raison que nous avons réalisé cette étude en trois phases. Nous avons dans un premier temps analysé les demandes actuelles, c’est-à-dire la manière dont les bâti-mentsontétéconstruits.Dansundeuxièmetemps,nousavonsexaminélesdeman-des après avoir simulé l’amélioration du projet initial en supposant l’adaptation de l’enveloppe du bâtiment aux exigences de l’actuel Code technique de la construction. Enfin, pour la dernière phase, nous avons imaginé des améliorations qui vont au-delà des actuelles exigences réglementaires, afin de faire des économies plus consé-quentes avec un niveau d’inversion acceptable et des solutions techniquement via-

Introduction

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Le logement en pratique

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bles grâce à des moyens simples. Nous n’avons pas voulu intervenir de manière importante pour que ces groupes d’immeubles soient conformes aux concepts NZEB bien que, comme il est possi-ble de le constater, nous obtenons dans certains cas des niveaux de demande intéressants.

lA gRAnjA (MOlinS dE REi, BARCElOnE)Le groupe d’immeubles La Granja se trouve dans la commune de Molins de Rei, près de Barcelone. Il relève du régimeVPO (logement de protec-tion officielle) de l’IMPSOL (Institut Metropolità de Promoció del Sòl i Gestió Patrimonial). Il a été construit entre 2002 et 2004, et il est composé de 3 blocs séparés représentant un ensemble de 75 logements : le bloc A2 comprend 30 logements, ainsi qu’un local au rez-de-chaussée. Les blocs B1 etB2comprennent22logementschacun.Les76places de parking sont réparties sur l’étage -1 de chaque bloc.

Le bloc A2 est composé d’un rez-de-chaussée et de 7 étages, avec un unique centre de communi-cation verticale. Les logements (de 3 ou 4 pièces) sontrépartisen4modulesrotatifssur360°per-mettant de multiples orientations et formant 2 volumes séparés par une fente de ventilation qui sert également d’accès au bâtiment. Les blocs B1 et B2 ont un rez-de-chaussée, 3 étages et 2 cen-

Description des groupes d’immeubles

tres de communication verticale chacun, ainsi qu’un puits de lumières. Comme pour le bloc A1, les6logements(de2et3pièces)parpalliersontdisposés en forme de L autour du centre.

Nous avons travaillé à partir d’un échantillon de 85% de l’ensemble des logements des trois blocs, car nous n’avons pas pris en compte les rez-de-chaussée qui se trouvent en contact avec l’étage du parking.

La transmission thermique (installation de l’iso-lement thermique par l’intérieur du mur de char-ge)danslapartiehomogèneestde0,56W/m2K, et la transmission thermique moyenne du mur des trois blocs (comprenant les ponts thermi-ques1) est de Um=1,19 W/m2K. Sur la toiture, la valeur de transmission thermique est de Uc=0,40 W/m2K.Les transmissions des ouvertures des logements du bloc A2 représentent 5,7 W/m2K (8 mm + aluminium laqué sans RPT), et celles des blocs B1 et B2 se situent entre 3,5 et 4 W/m2K(4/6/6+ aluminium laqué sans RPT). La transmission des ouvertures des escaliers est de 5,7 W/m2K.Les logements du groupe d’immeubles sont re-liées au «district heating » avec une source de production de biomasse pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS). Ils n’ont aucun sys-tèmederefroidissement.Quantàlaventilation,nous l’avons estimée à 1 ren/h.

Unités typologiques du grouped’immeubles La Granja.

1 Les chiffres de la transmission thermique linéique des ponts thermiques ont été extraits du document « Règles Th-U pour les bâtiments existants. Fascicule 5 : Les ponts thermiques » (2008, source : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, http://www.rt-batiment.fr).

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RiBERA BAixA(El PRAT dE llOBREgAT, BARCElOnE)Le groupe d’immeubles Ribera Baixa se trouve dans la commune d’El Prat de Llobregat, près de Barcelone. Il s’agit également d’une action de VPOdel’IMPSOL.Saconstructionaétéachevéeen 2001. C’est un bloc continu qui couvre pra-tiquementunîlotdemaison; lesbâtimentsontun rez-de-chaussée et 3 ou 4 étages, représentant un ensemble de 129 logements. Au rez-de chaus-sée, 9 locaux commerciaux sont disponibles et le sous-sol comprend 129 places de stationnement. L’accès principal aux logements se fait par une

grande cour intérieure. Les logements ont une superficie d’environ 70 m2 (ceux de 3 pièces) et de 90 m2 (ceux de 4 pièces). À chaque cage d’escalier se trouvent deux logements par pallier. Compte tenu du grand nombre de typologies dif-férentes de logements, nous avons étudié 58,9% de l’ensemble du groupe d’immeubles.

La transmission thermique moyenne du mur, comprenant les ponts thermiques, est de Um=1,58 W/m2K, tandis que pour la partie homogène, elle est de 0,54 W/m2K. Sur la toi-ture, la valeur de transmission thermique est de Uc=0,43 W/m2K.

Les ouvertures des logements sont de simples vitres avec un châssis en aluminium sans rup-ture de pont thermique et dont la transmission thermique est de 5,7 W/m2K.

Le système de chauffage se fait par des radiateurs électriques et la production d’ECS par une chau-dière standard au gaz naturel. Il n’y a aucun sys-tèmederefroidissement.Quantàlaventilation,nous l’avons estimée à 1 ren/h.

Étage E2 et E3 du groupe d’immeubles Ribera Baixa.

2 Les chiffres de la transmission thermique linéique des ponts thermiques ont été extraits du document « Règles Th-U pour les bâtiments existants. Fascicule 5 : Les ponts thermiques » (2008, source : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, http://www.rt-batiment.fr).

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Pour étudier le potentiel de travaux de réno-vation, nous avons procédé à des simulations énergétiquesavecl’outilTRNSYS®danslebutd’obtenir les demandes de chauffage et de re-froidissement (kWh/m2/an) des échantillons représentatifs de chaque groupe d’immeubles. Ils ont été étudiés en trois phases :

1. Évaluation des logements dans la situation actuelle (situation actuelle).

2. Travaux de rénovation pour que les groupes d’immeubles soient conformes aux exigences du Code technique de la construction (CTE) avec l’option simplifiée de la demande éner-gétique (scénario CTE).

a. La Granja : isolation par injection Um=0,95 W/m2K (comprenant les ponts thermiques)+ouvertures(4/6/6+châssisPVC3chambres)pourblocA2et(4/6/6be1 + châssis en PVC3 chambres) pourblocs B1 et B2.

b. Ribera Baixa : ETICS avec Um=0,95 W/ m2K (comprenant les ponts thermiques) + ouvertures(4/6/6be1+châssisPVCde3chambres).

3. Travaux de rénovation pour atteindre des ni-veaux supérieurs à ceux exigés par le Code technique de la construction grâce à des so-lutions technologiques sélectionnées dans lecadreduprogrammeEcoHabitat,etpourfaire des économies d’énergie importantes à des coûts modérés (scénarios +) :

• Scénario1: remplacement des ouvertures double vitrage à gaz d’argon et intercalai-re isolant et vitre intérieure à très basse émissivité (4/WE argon 20/4 be2) + (ins-tallation de chauffage avec chaudière à condensation pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa).

• Scénario 2 : travaux de rénovation des murs de type ETICS avec isolation de λ=0,033 W/m2K (La Granja Um=0,59 W/

m2K, Ribera Baixa Um=0,85 W/m2K) et travaux de rénovation de la toiture avec isolement de λ=0,028 W/mK (Uc=0,2 W/m2K) + (installation de chauffage avec chaudière à condensation pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa).

• Scénario 3 : travaux de rénovation des murs avec isolation par injection de λ=0,033 W/mK en chambre d’aire (La Granja Um=0,95 W/m2K, Ribera Baixa Um=1,35 W/m2K) et travaux de rénova-tion de la toiture avec isolation de λ=0,028 W/mK (Uc=0,2 W/m2K) + (installation de chauffage avec chaudière à condensa-tion pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa).

•Scénario 4 : (scénario 1 + scénario 2).

•Scénario 5 : (scénario 1 + scénario 3).

À l’échelle du groupe d’immeubles, le scénario le plus efficace en matière d’énergie est le scéna-rio 4, dans lequel, à La Granja, la réduction de la demandeenchauffageestde60%etcelledelade-mande en refroidissement de 9% ; à Ribera Baixa, laréductionestde76%etde3%respectivement.

Méthodologie d’analyse

Résultats des économies d’énergie, des coûts et des amortissements des scénarios

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Moyenne des simulations des demandes de chauffageet de refroidissement (kWh/m2 an) de La Granja.

Moyenne des simulations des demandes de chauffageet de refroidissement (kWh/m2 an) de Ribera Baixa.

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Le logement en pratique

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Compte tenu du fait que les scénarios les plus bénéfiques pour ces groupes d’immeubles sont les scé-narios 1, 4 et 5, nous avons calculé les coûts nécessaires aux réformes prévues pour chaque scénario sur les logements inclus dans l’échantillon représentatif. Ils sont synthétisés ci-dessous :

La Granja bloc A2 La Granja bloc B1 La Granja bloc B2

demande chauffage

(kWh/m2 an)

demanderefroidissement

(kWh/m2 an)

demande chauffage

(kWh/m2 an)

demanderefroidissement

(kWh/m2 an)

demande chauffage

(kWh/m2 an)

demanderefroidissement

(kWh/m2 an)

situation actuelle

80,2 6,7 67,7 6,6 68,2 6,2

scénario CTE

49,2 7,2 54,1 6,0 48,9 5,2

scénario 1 38,6 6,0 47,7 5,6 51,3 6,4

scénario 4 26,8 6,4 30,6 5,8 31,6 5,3

scénario 5 35,0 6,2 38,8 5,7 39,9 5,2

La Granja bloc A2

€/m2 habitable

La Granja bloc B1

€/m2 habitable

La Granja bloc B2

€/m2 habitable

Ribera Baixa

€/m2 habitable

scénario CTE 77,4 95,5 95,5 106,1

scénario 1 57,3 68,2 68,2 86,8

scénario 4 133,6 157,4 157,4 144,0

scénario 5 87,6 109,4 109,4 113,1

Ribera Baixa

demande chauffage

(kWh/m2 an)

demanderefroidissement

(kWh/m2 an)

situation actuelle

77,9 6,5

scénario CTE

42,2 7,7

scénario 1 33,6 7,8

scénario 4 19,0 6,2

scénario 5 23,7 6,5

DemandesdechauffageetderefroidissementàLaGranja.

Demandesdechauffageetderefroidissement à Ribera Baixa.

Coûts (hors taxe) des travaux de rénovation pour chaquebâtiment des deux groupes d’immeubles en €/m2 habitable.

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L’évaluation des coûts a permis d’obtenir des in-formations sur les tarifs actuels des fabricants et des professionnels du secteur de la construction et de la rénovation, ainsi que des informations sur la base de données de tarifs3BEDECdel’ITeC(Institut de Technologie de la Construction de Catalogne). Pour calculer ces coûts, nous avons tenu compte des hypothèses suivantes :

•Tarifdel’énergievariabledu«district heating » : 0,057euros/kWh(source:fournisseurde«dis-trict heating » CASSA).

•Tarifdumix électrique (tarif de dernier recours

bloc A2 bloc B1 bloc B2

La Granjacoût

travaux

économies d’énergie

enchauffage

kWh/ an (%) *

amortis-sement

années

coût travaux

économies d’énergie

enchauffage

kWh/ an (%) *

amortis-sement

années

coût travaux

économies d’énergie

enchauffage

kWh/ an (%) *

amortis-sement

années

scénario CTE

185688,576878,4 (39%)

25 110274,218725,7 (20%)

40 110274,217903,4 (19%)

41

scénario 1 148931,7102922,7

(52%)18 94381,1

27435,6 (29%)

31 94381,126531,1 (28%)

31

scénario 4 347446,3132112,1

(67%)26 217646,7

51327,7 (55%)

34 217646,750577,0 (53%)

34

scénario 5 227771,3111752,2

(56%)22 151267,8

39880,4 (42%)

32 151267,839091,3 (41%)

33

hors taxe): 0,150938 €/kWh (source: IDAE,tarif de janvier 2013).

•Tarif du gaz naturel (tarif de dernier recourshorstaxe):0,05750871€/kWh(source:IDAE,à partir du 1er janvier 2013).

•Les périodes des amortissements des travauxde rénovation des scénarios proposés ont été calculées sur la base des économies d’énergie obtenues (kWh/an) et en tenant compte du coût des travaux de rénovation (€) :

coût rénovation (€) = économies d’énergie annuelles (€/an) * période d’amortissement (années)

économies d’énergie annuelles (€) = économies d’énergie (kWh) * coût énergie (€/kWh)

coût énergie (€/kWh) = coût énergie (€/kWh) * augmentation annuelle de l’énergie

€____(kWh)

€____(kWh)€____(kWh)

Amortissement des travaux de rénovation pour les échantillonsreprésentatifs de La Granja des différents scénarios.

3 Tarifs 2013 pour la Catalogne.

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Le logement en pratique

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Amortissement des travaux de rénovation pour les échantillonsreprésentatifs de Ribera Baixa des différents scénarios.

Ribera Baixacoût travaux

économies d’énergie en chauffage

kWh/ an (%) *

amortissement

années

scénario CTE 640723,2 219808,2 (45%) 16

scénario 1 565944,6 262266,1 (54%) 13

scénario 4 938787,4 360321,8 (74%) 15

scénario 5 737669,2 329042,6 (68%) 13

*Réduction en pourcentage par rapport à la situation actuelle.

Les immeubles analysés représentent des ty-pologies urbanistiques, architectoniques et constructives très communes dans la construc-tion de logements sociaux réalisés en Catalogne entre les années 1990 et l’adoption du Code technique de la construction en 2006, et sonentrée en vigueur postérieure. En partant de la perspective actuelle, et sans perdre de vue la nécessaire efficacité énergétique de notre parc bâti, nous avons réalisé un exercice d’évaluation de ces bâtiments, tel qu’ils ont été construits, afin de les comparer avec le comportement énergétique qu’ils auraient, s’ils avaient été construits selon les exigences actuelles du Code techniquede2006.Enfin,nousavonsdéfiniunesérie de scénarios de réhabilitation énergétique en appliquant à ces immeubles des solutions techniquement et économiquement viables pour tenter d’atteindre des valeurs plus ambi-tieuses d’économies d’énergie.

VERS lE CTEPour que ces groupes d’immeubles soient confor-mes au CTE, il faut avant toute chose améliorer les ouvetures (châssis et vitres). Étant donné qu’ils se trouvent dans une zone de climat tout à fait tempéré, les exigences entre les normes antérieure et actuelle concernant l’isolation sont relativement proches. Suite à ces changements, on constate que, en fonction de la typologie, on obtient des réductions de demande en chauffage de presque 40% dans le bloc A1 (type tour) de La Granja, et de 20% dans les blocs linéaires. À Ribera Baixa, formé par des blocs d’immeubles

linéaires contigus, la réduction de la demande atteinte 45%.

En termes de valeurs de la demande à La Granja, cette intervention nous permet de passer d’une fourchettede68-80kWh/m²/anà49-54kWh/m²/an. La même comparaison à Ribera Baixa nous amène de pratiquement 80 kWh/m²/an à 42 kWh/m²/an.

Le coût économique de cette opération de mise en conformité avec le CTE est de l’ordre de6.347eurosparlogementàLaGranjaetde8.430 euros par logement à Ribera Baixa.

APRèS lE CTEPour cette troisième phase, nous avons prévu des améliorations qui vont au-delà des minimums réglementaires, avec des moyens techniques et économiques raisonnablement accessibles. L’analyse des différentes variantes nous a ame-nés à la conclusion que les économies les plus importantes s’obtiennent dans les deux groupes d’immeubles, àpartirdumomentoù l’onpro-cède à une amélioration générale de l’enveloppe (ouvertures, parties opaques et toitures). Nous avons par ailleurs imaginé, à Ribera Baixa, le remplacement du système de chauffage élec-trique par un système de chauffage à gaz avec chaudière à condensation qui approvisionnerait en même temps l’eau chaude sanitaire.

Les réductions de demande en chauffage obte-nues à La Granja par rapport à la situation ac-tuelleatteignentdesvaleursde53%–67%.

Conclusions

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À Ribera Baixa, cette réduction s’élève à 75%. Si nous le traduisons en valeurs de demande, cela signifiede26à30kWh/m²/anàLaGranjaet19 kWh/m²/an à Ribera Baixa.

L’investissement à réaliser se situe légèrement au-dessus des 12.000 euros par logement.

Nous écartons les travaux de rénovation des cloisons opaques (scénarios 2 et 3) si les ouver-tures n’ont pas été préalablement rénovées avec un degré élevé d’efficacité énergétique. En outre, les différences de prix entre les ouvertu-res permettant la mise en conformité des grou-pes d’immeubles avec le CTE et les ouvertures ayant un haut degré d’efficacité sont minimes.

Pour le groupe d’immeubles de La Granja, compte tenu de l’augmentation annuelle de 4,4% du prix de la biomasse (pellets), bien que ces dernières années le prix ait été assez constant, les périodes d’amortissement s’élè-vent à plus de 30 ans pour les blocs B1 et B2 dans n’importe quel des scénarios proposés. Pour le bloc A2, l’investissement est amorti plus tôt, entre 18 et 25 ans, car son état actuel est moins efficace (les ouvertures avec de sim-ples vitres et un châssis en aluminium). Si l’on considère que les prix annuels du combustible augmente dans une moindre mesure, les pério-des d’amortissement seraient encore supérieu-res à celles que nous avons calculées.

Pour le groupe d’immeubles de Ribera Baixa, les investissements redescendent à une période de minimum 13 ans, en considérant une augmen-tation annuelle du mix électrique de 2,8%.

La passage à la réhabilitation énergétiquement plus efficace et produisant moins d’émissions de CO

2 (scénario 4) implique une période d’amor-

tissement de 15 ans pour Ribera Baixa. Il faut pour cela rénover les ouvertures avec des sys-tèmes à haute efficacité énergétique, diminuer la transmission thermique des cloisons opaques ETICS, et remplacer l’installation du chauffage électrique par des radiateurs et une chaudière à condensation à gaz naturel.

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Retour d’expériences des logements sociaux à Toulouse et

aux alentours

Les questions énergétiques sont devenues un élément crucial au sein du bâtiment, notamment dans le secteur du logement social puisqu’elles impactent directement les charges des locataires, ces derniers ayant souvent un niveau de ressources limi-té.Depuisle1er janvier 2013, la RT2012 a imposé la norme BBC (Consommations inférieures à 50 kWhep/m²/an) à tous les édifices dont le permis de construire a été déposé après le 1er janvier 2013, il s’avère que les bailleurs sociaux anticipaient déjà cette norme depuis quelques années.

Construire des bâtiments présentant de bonnes performances énergétiques sup-pose d’importantes modifications dans la manière de construire, les travaux menés par la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP en partenariat avec le CRC/CeR-CADont,danslecadreduGT4(intitulé«Applicationsexpérimentales»),permisd’identifier quelques problématiques récurrentes.

Un bailleur social ne peut se permettre de produire des opérations déficitaires. Le contexte financier des bailleurs ne cesse de se complexifier (part croissante d’in-vestissement de fonds propres dans les constructions, question de l’acquisition du foncier, etc.). Or la RT2012 suppose des constructions de meilleure qualité pour des coûts similaires.

CASTillE : OPéRATiOn BBC liVRéE En 2011PremièreopérationBBClivréeparl’OPH(OfficePublicdel’Habitat)HabitatTou-louse, sa compacité associée à des murs extérieurs de façade de 30 cm de béton cellulaire ont permis d’atteindre ces performances énergétiques. Le coût de l’opé-ration,1260€/m²SHABHT,pourraitsemblerraisonnablemaiscetteopérationnecomportenisous-sol(lem²desous-soloscillantentre200et250€HT/m²),niascenseur la réglementation, le permettant alors encore (l’opération possède de plus 3 cages d’escaliers).

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Le logement en pratique

105Cahiers EcoHabitat

ble à la construction puisque les entreprises interviennent en ne connaissant que rarement les finalités du projet. Ce manque de continui-té dans le suivi des projets amoindrit la qualité finale.

•La coupure se retrouve aussi entre les diffé-rents corps de métiers intervenant sur le bâ-timent, puisque celles-ci se superposent sans être informées des travaux préalables ou à ve-nir des autres entreprises. L’OPC ou le conduc-teur de travaux ne pouvant être présent de manière permanente.

•Enfin, l’information se diffuse mal, au seinmême des entreprises intervenant sur le chan-tier, les ouvriers n’étant que très rarement informés du comment et du pourquoi. Il s’est avéré que, sur une opération, les ouvriers pro-cédaient à un système constructif très parti-culier (parpaings de béton retournés remplis de terre) sans savoir pourquoi ils le faisaient. Cette anecdote démontre bien le besoin de montée en compétence de tous les acteurs du monde de la construction, en particulier les exécutants.

L’immeuble Castille est donc plus coûteux qu’une opéra-tion standard de l’époque. Deplus,sisesperformancesénergétiques sont bonnes, ses performances thermiques l’été semblent plutôt mal vé-cues par les locataires.

Si les constructions doivent être de meilleure qualité avec la RT2012, c’est aussi parce que celle-ci impose le contrôle de l’étanchéité à l’air. Ces tests permettent en principe attester de la bon-ne réalisation de l’ouvrage puisqu’ils supposent d’une part une bonne conception (identification des points imposant un traitement au travers de coupes longitudinales et transversales) et d’autre part une bonne mise en œuvre1. Ces objectifs d’étan-chéité à l’air (≤ 1 m3/h.m² pour le collectif) sont une véritable révolution dans le domaine de la construction, ils peuvent être mis à profit en faisant monter en compétences les entrepri-ses qui participent à la construction comme ce futlecassurl’opérationdelaHourre,réaliséeàAuchparl’OPHduGers.

Si la RT2012 impose des objectifs de qualité, il faut aussi voir que la non-qualité représente un coût conséquent dans le secteur de la construc-tion en France. Or certaines raisons de cette non-qualité sont partagées :

•Coupure nette entre la conception et la réa-lisation de l’édifice, les entreprises qui in-terviennent dans la phase construction sont généralement mal informées des débats, dis-cussions, objectifs qui ont été fixés jusqu’au stadedel’APD.Cetteruptureestdommagea-

1 Réaliser une bonne étanchéité à l’air suppose une bonne coordination entre les différentes entreprises intervenant sur le chantier. Réaliser un premier test à la porte soufflante dès le clos et le couvert terminés est recommandé, il faut ensuite s’assurer que les corps d’états secondaires ne viennent pas trop dégrader la barrière étanche. Autre élément à considérer, l’interface entre maçonnerie et menuiseries qui est l’une des plus problématiques.

D’une approche constructive séquencée à une approche constructive intégrée

Immeuble Castille.

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Une réunion d’information d’une demi-journée, organi-sée par lamaîtrise d’œuvreet d’ouvrage, avec toutes les entreprises attributaires de lots (l’entreprise venant avec 2 représentants dont un serait nécessairement un ouvrier du chantier) per-mettrait de contourner une partie de ces difficultés.

Une conception architectu-rale simple et bien pensée permet aussi de limiter les risques de non-qualité : évi-ter autant que se peut de mettre des surfaces impor-tantes de logements sous terrasse étanche, produire une structure por-teuse de bâtiment simple, améliorer la précision du dessin, etc. Par ailleurs, plus la performance d’un édifice est élevée, plus les potentiels dé-fauts de mise en œuvre ou de conception seront dommageables2.

Les bailleurs sociaux sont soumis à l’ordonnan-cen°2005-649du6 juin2005(qualifié«d’or-donnance 20053 »). Tout pouvoir adjudicateur (se dit d’une personne juridique qui émet des marchés publics) se doit ainsi de garantir trois leitmotive :

Le libre accès à la commande publique, ••l’égalitédetraitementdescandidats,•etlatransparencedesprocédures.

Leur objectif est de garantir la bonne utilisation des deniers publics.

BâtimentrénovédelaHourre.

Les marchés publics (ordonnance 2005) : élément incontournable du logement social

Une procédure de passation de marché consiste à mettre en concurrence les achats en les pu-bliant (sur des journaux ou sites spécialisés). Les règles de la mise en concurrence et du por-ter à connaissance dépendent :

•Dutypedumarché(fournitures,servicesoutravaux),

•du montant du marché (notion de seuil quiéquivautà5millionsd’eurosHTpourlesmar-chés de travaux en 2012 et 2013, 130.000 ou 200.000€HTpourlesfournituresetservices),

•etdurèglementd’achatdelapersonnejuridi-que (si elle en dispose).

Il existe différentes procédures de passation de marché, dont :

•La procédure adaptée : peut-être passée uni-quement si les marchés se situent en dessous de seuils. Les modalités sont librement fixées par le pouvoir adjudicateur en fonction des

2 Sur la question de l’étanchéité à l’air par exemple : lors d’un défaut d’étanchéité, il y a infiltration mais aussi exfil-tration, l’air sortant étant beaucoup plus chargé en vapeur d’eau, les dégâts provoqués sur une structure bois peuvent être catastrophiques.

3 Si l’ordonnance 2005 est un peu plus souple que le code des marchés publics, elle reste relativement similaire. Seule différence de taille : dans le cadre d’un marché de travaux, un organisme soumis à l’ordonnance 2005 reste libre de choisir son mode de dévotion (marché unique ou allotissement) ce qui n’est pas le cas d’un organisme soumis au seul code des marchés publics.

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besoins à satisfaire, ainsi que du potentiel de réponse des opérateurs. Cette procédure très libre se doit de respecter les trois leitmotive des marchés publics.

•Le concours:procédure«standard»oùlaper-sonne publique retient après mise en concur-rence et avis d’un jury un plan ou un projet. Elle est donc généralement utilisée dans le ca-dre d’aménagement du territoire, d’ingénierie, d’architecture.

•La procédure négociée : le pouvoir adjudica-teur consulte les opérateurs économiques de leur choix et négocient les conditions du mar-ché avec un ou plusieurs d’entre eux.

•Appel d’offres : procédure ou le pouvoir ad-judicateur choisit l’attributaire sans négocia-tion sur la base de critères objectifs portés préalablement à connaissance des candidats. Pour les marchés de travaux, c’est la procé-dure généralement appliquée (systématique-ment même pour les marchés de travaux en allotissement).

•Procédure de dialogue compétitif : cette pro-cédure est assez particulière, elle est utilisée lorsque la conclusion des marchés est trop complexe pour être définie par le pouvoir ad-judicateur seul, c’est-à-dire lorsqu’il ne peut définir seul les moyens techniques nécessaires pour répondre à ses besoins ou lorsqu’il n’est pas en mesure d’établir le montage juridique et financier. Cette procédure a l’avantage de conférer une vision plus complète et compa-rative des différentes solutions, elle est aussi plus ouverte puisque, contrairement à un ap-pel d’offre, non restreinte au sein d’un CCTG (Cahier des clauses techniques générales) et CCTP (Cahier des clauses techniques particu-lières) trop fermés. Néanmoins, elle est très lourde à mettre en place puisque le dialogue, sur la base du programme fonctionnel diffusé par le pouvoir adjudicateur, avec les différents candidats requiert du temps et d’importantes ressources humaines.

•Procédure propre aux marchés de concep-tion/réalisation : utilisée uniquement lors des

marchés de travaux, le pouvoir adjudicateur confère à un groupement d’opérateurs écono-miques (généralement : entreprise générale du bâtiment, architecte, bureaux d’études) une mission portant à la fois sur l’établissement des études et l’exécution des travaux.

Lors d’une procédure de concours, le jury est fréquemment composé de techniciens et d’élus, ce qui entraîne une dichotomie dans la per-ception des offres : quand le technicien va se concentrer sur les coûts et la faisabilité du pro-jet présenté par l’architecte, les élus vont plus s’intéresser à l’insertion du bâtiment dans son environnement, et son aspect architectural.

La problématique de la régulation est centrale pour unemaîtrise d’ouvrage et, à ce sujet, lesprocédures couplées concours pour les archi-tectes/appel d’offres pour les entreprises sont complexes à gérer. La procédure du concours ne permetpasà lamaîtrised’ouvragedediscuteravecsamaîtrised’œuvreavantdel’avoirchoisi.Or, si par exemple le concours évalue les diffé-rentscandidatssurlabased’unAPD(Avant-pro-jet définitif), le projet est déjà très avancé dans sa phase conception, il est alors complexe pour lamaîtrised’ouvragederenégociercelui-ciavecsamaîtrised’œuvre.Situationencoreplusdiffi-cile à gérer pour peu que l’équipe d’architecture retenue ait proposé un projet qui dépasse déjà l’enveloppe budgétaire censée être allouée, ainsi avant même le début des travaux l’opération est dénaturée par rapport aux cahiers des charges. Une solution relativement simple consiste à de-mander aux équipes d’architectes retenues pour le concours de remettre une esquisse et non un APDcequipermetd’engager lesnégociationsplus en amont dans la phase de conception.

Les procédures de conception/réalisation, à l’échelle de la construction, offrent une sécurité appréciéedesmaîtrisesd’ouvrage.Larégulationse fait à deux niveaux :

•L’offre est systématiquement présentée parungroupementoùc’estl’entreprisequiestlemaillon fort du projet et non l’architecte. La placedel’architecteauseindelachaînedelaconstruction est modifiée par cette procédure,

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qui régule ainsi certains aléas mentionnés pré-cédemment. L’entreprise présente un projet complet, c’est-à-dire avec un budget déjà fixé incluant tous les éléments de la conception à… la livraison.

•Parailleurs,cetteprocédureseréaliseavecuneentreprise générale, ce qui garantit un certain confortàlamaîtrised’ouvragecarelleauraunseul interlocuteur, et aussi un seul responsable en termes de garantie décennale.

Les modalités d’attribution des marchés pu-blics, notamment le choix quasi systématique du moins-disant (prix le plus bas), sont très souvent critiquées. Or ce sujet est en réalité plus complexe:jusqu’en2006,laprocéduredel’ad-judication obligeait le donneur d’ordre à retenir l’offredumoins-disant.Désormais,ilestpossi-ble d’intégrer d’autre critères techniques dans la sélection de l’offre, mais ces critères (encore peu opérants à l’heure actuelle) sont plus sub-jectifs qu’une attribution de marché sur la seule base du prix : le risque de recours juridique est donc plus important et les donneurs d’ordre sont frileux à ne pas prendre le moins-disant car avec la crise économique, le risque de re-coursestaccru.Ausujetdesprix,lesmaîtrisesd’ouvrage rappellent aussi que ce ne sont pas elles qui les fixent et détecter une offre anorma-lement basse, comme elles se doivent de faire, est difficile.

DanslecadreduprojetEcoHabitat,uneprocé-dure de dialogue compétitif a été réalisée par HabitatToulouse.Sansrevenirsurlesrésultatsde celle-ci, il a paru évident que ce type de pro-cédure, de par les moyens humains requis, n’est pas généralisable. Par ailleurs, il s’avère que cet-te procédure laisse des ambiguïtés juridiques4 assez inconfortables pour l’entreprise puisque celle-ci est in fine responsable.

L’appel d’offre avec allotissement, procédure habituelle des bailleurs sociaux, pose également des problèmes dans le contexte économique ac-

4 Par exemple, le maître d’ouvrage et l’entreprise travaillent chacun avec un bureau d’étude thermique différent, en cas de désaccord, lequel a raison ?

5 Imaginons que le gros-œuvre soit défaillant, et ce en cours des travaux. S’il y a sinistre, à qui en imputer la responsa-bilité, à la première entreprise ou à la seconde ayant repris le marché ?

tuel. Il est en effet très fréquent qu’une ou deux entreprises fassent faillite en cours de route. Le pouvoir adjudicateur se doit alors de relancer la procédure ce qui peut induire des retards dans les délais, donc un non-respect du calendrier de programmation et donc des surcoûts divers, ceci sans même évoquer les problèmes vis-à-vis de la responsabilité décennale5.

En revanche, si les procédures en entreprise générale, (de type conception/réalisation ; dia-logue compétitif ou appel d’offre non alloti) garantissent un certain confort aux maîtresd’ouvrage (interlocuteur unique, responsabi-lité unique), elles excluent de fait les TPE/PME (que l’on retrouve en sous-traitance) et coûtent plus cher. En effet, l’entreprise facture la coor-dination qui est normalement effectuée par le duomaîtrised’ouvrage/maîtrised’œuvre.

La question de la non-qualité est aussi à relier aux marchés publics sous un autre aspect : le choix des entreprises. Les bailleurs ont une très bonne connaissance du tissu local de PME, ils connaissant celles qui effectuent de bons travaux ainsi que celles qui peuvent poser problème. Or

De Lattre de Tassigny : 1ère opération du GPV (Grand Projet de Ville), 1ère opération réalisée en entreprise générale par Habitat Toulouse.

le chantier a duré du 4 juillet 2011 au 4 oc-tobre 2012 seulement. En revanche, le coût des travaux s’élève à 1 520 € HT/m². le coût total de l’opération monte lui à 1 822 € HT/m². Précisons tout de même que cette opé-ration utilise un système constructif très par-ticulier cher et complexe à mettre en œuvre, ainsi que des systèmes de balcons/loggias modulables particulièrement coûteux. Enfin, l’opération était située sur un sol pollué ce qui a aussi provoqué des surcoûts.

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les entreprises qui réalisent de bons travaux ne sont pas forcément les mieux structurées pour bien répondre aux appels d’offre, et le bailleur se retrouve parfois contraint d’employer une entreprise qu’il sait moins performante qu’une autre parce qu’ellemaîtrisemieux les critèresde rédaction de mémoire technique.

Une solution adoptée par un bailleur consiste à évaluer les entreprises six mois après la fin du chantier. Cette évaluation se doit d’être réali-sée de manière objective et envoyée à l’entre-prise afin qu’elle fasse part de ses observations, respectant ainsi la notion de transparence. Lorsqu’une entreprise a été évaluée de manière négative à deux reprises, il lui est alors deman-dé ce qui laisse à penser qu’elle ferait mieux la prochaine fois. En cas contraire, il sera proposé à la commission d’appel d’offres d’éliminer sa candidature.

Notons néanmoins que la qualité de réalisation des entreprises dépend aussi de leur dimension vis-à-vis de la taille de l’opération. Une petite entreprise peut être dépassée sur un gros chan-tier et obtenir de mauvais résultats et, à l’inver-se, obtenir de très bons résultats sur des opéra-tions de taille moindre.

Dernier élément important: il est impossibled’intégrer des critères favorisant le local au sein d’un appel d’offres. Ceci rend difficile (impossi-ble ?) le développement d’une stratégie qui se-rait adaptée au Sud-Ouest européen. Le critère du bilan carbone permettrait de favoriser les entreprises locales, utilisant des matériaux et procédés locaux, mais ce critère est complexe à manier. Les outils d’évaluation environnemen-tale existants manquent de simplicité pour être adaptés aux besoins des concepteurs. Il est par ailleurs important de développer aussi des filiè-res locales de matériaux qui, à l’heure actuelle ne sont pas suffisamment structurées pour faire concurrence aux grands groupes industriels.

6 À ce sujet, une étude réalisée par différents laboratoire à Toulouse a permis de constater les éléments influençant la perception du confort d’été très variable selon l’environnement immédiat (arbres versus goudron, etc.) et la personne concernée (personnes âgées se sentant en situation de vulnérabilité, etc.). Cf. rapport PIRVE, http://www.cnrm.meteo.fr/IMG/pdf/rapport_final_pirve.pdf

Si le confort d’été est l’une des thématiques centrales d’EcoHabitat, ce n’est pas le cas dusecteur de la construction. Le confort d’été est, contrairement aux performances énergétiques d’un édifice, un élément très subjectif qui n’est pas forcément relié aux températures réelles6.

La logique de performance prévalant dans la RT2012 s’attache aussi au bâtiment et non au logement, or une réelle démarche qualitative au sujet du confort d’été devrait être effectuée à l’échelledulogementetàcelledel’îlot:

•Àl’échelledulogement,carauseind’unbâti-ment collectif, tous les logements ne bénéfi-cient pas des mêmes conditions, et donc des mêmes capacités de confort d’été, surtout si les appartements ne sont pas traversant et dispo-sés sur plusieurs faces de l’édifice.

•À l’échelle de l’îlot, l’architecture bioclima-tique en imposant, spécialement dans le cas des ZAC, une orientation nord-sud systémati-que tendà fairedisparaître lanotionde rue,la notion d’urbain. Le lien entre urbanisme et architecture bioclimatique est à réfléchir de manière plus globale.

Le confort d’été est une problématique qui doit être intégrée le plus en amont possible (tout comme l’acoustique) dans la phase conception, afin d’éviter d’avoir recours à des systèmes technologiques complexes aux frais de mainte-nance, consommations énergétiques et impacts environnementaux certains.

Si chaque bâtiment est un prototype, il existe des systèmes plus ou moins simples qui permet-tent d’obtenir de meilleurs résultats à ce sujet.

Le confort d’été : une notion qui reste secondaire dans les préoccupations des bailleurs

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PlandemassedelaRésidenceduSoleil.Source:GaronneDéveloppement.

Lizop : menuiseries oscillo-battantes posées en feuillure avec volets à projection.

lizop est une opération en cours de chantier (la livraison est prévue pour novembre 2013) par Habitat Toulouse dans la cadre du gPV de la Reynerie, c’est l’une des premières opéra-tions à énergie positive de la région, réalisée en anticipation à la RT2020 (qui imposera la construction de bâtiments à énergie positive). Composé d’un bâtiment collectif, d’habitat individuel mitoyen et d’habitat individuel, les consommations énergétiques de ces diffé-rents édifices seront suivies sur plusieurs années. Cette opération est expérimentale à de nombreux égards, intégrant une importante réflexion sur le confort d’été, les combles du bâtiment collectif sont ventilés et un prototype de menuiseries a été mis en œuvre.

Résidence du Soleil : parpaings en béton-terre.

Cette résidence, réalisée par la société SA HlM les Chalets, est à destination de seniors pour une partie des logements. Ainsi, sur huit édifices, quatre ont été construits selon un système constructif assez particulier : les parpaings de béton sont posés de manière retour-née et remplis de terre, ce système permet d’obtenir une bien meilleure inertie. néanmoins, la mise en œuvre suppose un certain suivi et de bien protéger des intempéries le chantier afin d’éviter que la terre introduite dans le parpaing ne soit humide. Structure de la paroi ex-térieure : enduit extérieur + panneaux isolant minéral (0,16 m) + agglo remplis de mortier de terre (0,20 m) + enduit intérieur pour un coefficient U de 0,253 W/m².K.

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Photomontagedel’opérationLizop.Source:HabitatToulouse.

DétailgraphiquedesmenuiseriesdeLizop.

Ces menuiseries sont posées en feuillure, ce qui permet de limiter les points de faiblesse d’étanchéité à l’air. Elles sont oscillo-battan-tes et couplées avec des volets à projection, ce qui offre d’importantes possibilités d’aé-ration tout en protégeant des intempéries, du soleil et en offrant une sécurité certaine. les volets à projection n’étant plus indus-trialisés, le lot menuiserie a couté deux fois plus cher qu’un lot de menuiserie standard, d’importantes économies sont attendues en cas d’industrialisation. Ce système fonc-tionnerait également avec des persiennes à projection.

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Le confort d’été est donc un élément indissocia-ble de la conception de l’édifice et, comme au sujet des performances énergétiques, la ques-tion suivante est posée : dans quelle mesure les concepteurs doivent-ils s’adapter aux modes de vie des usagers ou les contraindre à changer leurs pratiques ?

Les usagers ont un impact à divers niveaux : confort d’été, performances énergétiques et même bonne maintenance de l’édifice. Il faut de plus savoir qu’un usager peut avoir un impact sur les autres logements adjacents au sien. Par exemple, lors d’une période d’importantes cha-leurs, si un locataire laisse ses fenêtres ouvertes la journée, la charge thermique va se répercuter sur les logements adjacents, la dalle pleine de-venant un plancher et un plafond chauffant, no-tamment si les pieuvres hydro-câblées ne sont pas isolées. Ce même phénomène peut s’obser-ver l’hiver si un usager chauffe son appartement bien au-delà de la température de consigne.

Températures de consignes, contrôle des débits d’air entrant dans l’édifice, etc. sont autant d’élé-ments techniques inconnus du locataire lambda. Or les usages sont des éléments lents à modifier et il semble complexe de donner à l’ensemble de la population une culture du bâtiment suf-fisamment développée pour lui permettre de maîtriserceséléments.Deplus,généraliseruncontrôle des usages via des systèmes de domo-tique high-tech paraît peu réaliste. L’option laplus pratiquée consiste à renforcer l’inertie de l’édifice (système passif) mais la thématique du confort d’été peut alors devenir encore plus problématique si on laisse le bâtiment se ré-chauffer : un logement à forte inertie gardera la chaleur (et la restituera) plus longtemps qu’un bâtiment à faible inertie.

Les usages sont une préoccupation importante des bailleurs, pour deux raisons :

•Siunlocataireentameuneactionenjusticecarses consommations énergétiques ne corres-pondentpasauxchiffresindiquéssurleDPE(Diagnostic de performance énergétique), ilest relativement aisé de prouver que le bâti-ment ne peut pas être tenu pour responsable, mais comment prouver que les pratiques du locataires peuvent et doivent être tenues pour responsables.

•Lors des réhabilitations, si un bailleur a re-cours à la troisième ligne de quittance7 et que les consommations prévues ne sont pas atteintes, de nombreux problèmes peuvent alors se poser.

Enfin, et plus préoccupant, certains usages ont des effets catastrophiques sur la durée de vie du bâti. L’exemple le plus souvent mentionné est celui des poêles à fioul, utilisés par les locataires comme chauffage d’appoint, ils dégagent une très importante humidité… Les conséquences dans un bâtiment étanche sont rapidement vi-sibles et très dommageables. La mise en place de radiateur basse température peut être un élé-ment encourageant ce type de pratiques s’il n’y a pas de sensibilisation préalable. Les locataires mal informés croient qu’ils réalisent des éco-nomies en utilisant ce type de chauffage d’ap-point ; en effet ces systèmes laissent croire qu’il estpossibledemieuxmaîtriser leursconsom-mations énergétiques, à travers l’achat régulier de bouteilles de fioul. Au contraire, ce genre de pratiques augmentent significativement les consommations énergétiques des locataires, et endommagent le bâtiment.

Le projet EcoHabitat s’est inscrit dans unepériode très particulière où l’on assiste à uneévolution rapide du milieu de la construction (exigences normatives supplémentaires notam-ment) durant une période économique incer-taine et difficile, sans savoir réellement quelle en sera la finalité.

7 La troisième ligne de quittance est un processus de financement qui permet au propriétaire réalisant des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique d’un logement de se rembourser sur une partie des économies d’énergie réalisées par le locataire. Elle s’applique tant aux bailleurs privés qu’aux bailleurs sociaux.

Les usagers et leurs pratiques : paramètre aléatoire complexe à modifier

Conclusion

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Le logement en pratique

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Les travaux réalisés par la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, en partenariat avec le CRC/CeR-CADontpermis, en recensant les avisdediversprofessionnels, d’identifier quelques points parta-gés avec des pistes simples à mettre en œuvre.

Il est enfin utile de considérer que dans la vision holistique du domaine de la construction et de la vie des bâtiments, chaque édifice est généra-lement conçu et réalisé tel un prototype.

“Les usages ont un impact à divers niveaux :

confort d’été, performances énergétiques

et même bonne maintenance de

l’édifice.”

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L’enjeu principal pour le projet Ecohabitat, était de développer une appro-che globale du logement social durable, partagée par Toulouse, Barcelone, et Lisbonne, encourageant ainsi la prise en compte de l’habitat social dura-ble dans les politiques publiques françaises, espagnoles et portugaises, tant nationales que régionales et locales.

Danslecadredecegroupedetravail,l’objectifprioritaireétaitdedémon-trer la faisabilité d’opérations de logements sociaux durables neufs et ré-habilités, impliquant directement un grand nombre d’acteurs, et plus par-ticulièrement l’occupant. Par la diversité des actions qui ont été menées au sein de ce groupe de travail différents éléments ont pu être identifiés. Nous avons élargi la réflexion sur la mise en place d’outils d’évaluation du confort d’usage des occupants eux-mêmes.

La procédure innovante du dialogue compétitif a été très enrichissante pour les différents acteurs y ayant participé, de par les nombreux échan-gesentremaîtrised’ouvrageetentreprisesauxquelsiladonnélieu.Néan-moins, plusieurs constats s’imposent :

•Laprocédurededialoguecompétitifdoitêtreengagéeenamontdudépôtde permis de construire afin de laisser plus d’opportunités innovantes aux entreprises.

•Lesentreprisesontproposédessolutionsquileurpermettentdenepastrop bouleverser leur manière de produire le bâtiment.

SurlaréhabilitationdeDaste,lesdifférentespropositionsdesentreprisesont été contraintes d’une part, par la nécessité de répondre aux exigences des éco-prêts et d’autre part, par la décision de l’ABF de préserver l’archi-tecture de cette cité des années 1950, ne permettant pas l’isolation par l’extérieur.

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Les exigences réglementaires croissantes dans le domaine de la construction en mo-difient considérablement le paradigme. Au sein de quelques opérations ici présentées, la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP a ainsi pu observer cette rapide évolution du bâtiment qui requiert une montée en compétence des entreprises. Autre constat : il n’existe pas de solutions uniformément reproductibles car chaque bâtiment est un prototype. Néanmoins, des petites actions relativement simples à me-ner peuvent avoir des impacts très positifs ; elles consistent à passer d’une méthode constructive séquencée à une méthode constructive intégrée en articulant bien mieux conception et mise en œuvre.

La thématique du confort d’été n’est pas centrale dans le cadre du logement social, car les exigences se portent prioritairement sur les aspects énergétiques. Par ailleurs, cette notion de confort est subjective.

Diverses simulations ont permis à AS-CAMM/iMat de démontrer les grandes économies d’énergie qu’il est possible de réaliser sur des bâtiments datant de la fin du xxème siècle, ou du début du xxième siè-cle.Destravauxd’unemoyenneenverguresuffisent, selon les simulations, à atteindre de bonnes performances. Plusieurs scéna-rios ont été étudiés :

•Le premier est avec l’installation demeilleures menuiseries.

•Lesecondconsisteàmieuxisolerlesfaça-des et toitures.

•Letroisièmeàajouterunelamed’airen-tre l’isolation supplémentaire et les murs existants.

•Le quatrième scénario est l’addition dupremier et du second scénario.

•Le cinquième scénario est l’addition dupremier et du troisième.

Sur une opération, le système de chauffage a été modifié (installation d’une chaudière gaz à condensation) dans les cinq scénarios. Detouslesscénarios,c’estlequatrièmequia été le plus efficace en termes d’équilibre économie d’énergies/coûts des travaux.

Le retour d’expérience de tous les projets analysésdans le cadred’EcoHabitat, peutcontribuer à recentrer pour le logement la question des bâtiments durables autour des évolutions technologiques, des procédés de construction, de l’usage et des comporte-ments. Tous les bailleurs sociaux rencon-trés ont fait état de la nécessité, de plus en plus grande, de mettre en place un vrai pro-cessus de participation de toutes les parties prenantes, gage d’une écoute amplifiée, et d’une réelle prise en compte des demandes des acteurs dans les processus de décision.

Non seulement en amont dès le lancement d’une opération, mais pour que ces échan-ges perdurent dans le temps, de façon à garantir la sélection opérée parmi les solu-tions les mieux adaptées, et le maintien des performances environnementales du bâti-ment. C’est le recueil de tous ces éléments, de ces retours conjugués d’expérience, de tous ces aspects, socio-économiques, tech-niques, environnementaux avec d’autres expérimentations conduites à travers le Sud-Ouest de l’Europe qui, enrichis de projets en projets, devrait permettre très prochainement l’élaboration d’un guide pratique méthodologique, proposant des recommandations pour les logements du-rables à destination des bailleurs sociaux.

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GT5Modules de formation adaptés aux critères innovants du développement durable

Ce groupe a nécessité la rapprochement des entreprises, universités et centres de formation professionnelle, afin d’identifier les formations existantes et de proposer des modules complémentaires en cohérence avec des nouvelles propositions d’habitat adapté au Sud-Ouest de l’Europe.

Coordinateur GT5

Coordinateur transnational UPC - ETSAB

Collaborateurs Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP

PRES UT - ENSAT

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Vers un habitat durable : enjeux et atouts de la formation des

acteurs de la production du logement social dans les régions Sud-Ouest de l’Europe (SUDOE)

Construire un habitat social, économique et à faible impact environnemental, dé-pend avant tout des acteurs qui interviennent dans le processus complet de sa réalisation.

L’habitat est un espace structurant déterminant pour notre bien-être collectif et personnel. Or, force est de constater que nous peinons collectivement à produi-re en quantité suffisante des habitats, d’une part adaptés aux usagers et d’autre part, pleinement inscrits dans une optique de réduction d’impact sur l’environne-ment. C’est pourquoi les préoccupations du développement durable appliqué à la construction et les usages de l’habitat en zones urbaines, et plus particulièrement l’habitatsocial,demandentquel’ensembledesacteursdelachaînedeproductiondu bâti soit non seulement sensibilisé à cette exigence, mais que chacun dans son métier et à son niveau d’intervention soit formé en conséquence.

Les réflexions menées par les partenaires institutionnels, professionnels et univer-sitairesdugroupedetravailGT5d’EcoHabitatduprogrammeeuropéenINTERREGSUDOE,posent laquestionde l’adaptationde la formation(formationcontinueprofessionnelle et universitaire) des différents acteurs de la production de l’habitat au regard des changements économiques, sociaux et environnementaux (Plan Cli-

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Modules de form

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mat, Grenelle de l’environnement), mais aussi des évolutions techniques et réglementaires dans la construction du cadre bâti, à l’échelle du Sud-Ouest de l’Europe, dans les Régions de Midi-Pyrénées et de la Catalogne en association avec celle de Lisbonne.

Dans le cadre transnational, un échange desconnaissances, de savoir-faire, a apporté un éclairage sur les pratiques en matière de for-mation répondant aux critères du développe-ment durable et a permis d’ouvrir des pistes de réflexions pour la proposition de formations innovantes, adaptées à la production d’un ha-bitat durable dans nos régions du Sud-Ouest de l’Europe : une formation post-universitaire européenne SUDOE orienté vers la maîtrised’ouvrageetlamaîtrised’œuvre,puisdesmo-dules de formation professionnelle destinés aux entreprises et artisans.

Deuxactionsdeformation,l’uneorientéeversles entreprises et les artisans et l’autre desti-néeauxconcepteursetàlamaîtrised’ouvrage,permettront d’inculquer dans la démarche pro-fessionnelle une approche multicritère et mul-tidisciplinaire visant à atteindre un compromis

satisfaisant dans la conception et la réalisation du logement social de demain.

Les enjeux de la formation se situant dans une approche multicritère et multidisciplinaire, doi-vent prendre en compte les éléments majeurs de la «polis » (environnement législatif, plani-fication territoriale, gouvernance politique et ses conséquences financières) mais aussi de l’«urbis » (planification urbaine, réglementa-tion, paysage urbain, stratégie d’usages publics etprivés)quis’articulentàla«re aedification » (des typologies constructives, des codes tech-niques, une évaluation énergétique et environ-nementale, une optimisation de processus et de matériaux) pour atteindre le point culminant del’«ars utendi » (un usage en adéquation avec l’homme, qui requiert techniquement mainte-nance, une réparation, réhabilitation, adapta-tion à de nouveaux usages et finalement, recy-clage de ses composants basiques).

EcoHabitatSUDOEexploredeuxformationsin-novantesdestinéesauxacteursdelachaînedeproduction du bâti : commanditaires, concep-teurs et exécutants.

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Les enjeux de la formation : une approche multicritère et

multidisciplinaire

Face aux exigences des prochaines décennies en matière de construction du cadre bâti, de production et de consommation d’énergie, tous les aspects de la production de l’habitat sont concernés : les pratiques, les usages sociaux, les technologies de construction, les coûts de réalisation ou de réhabilitation du bâti, les réglementa-tions, les procédures incitatives publiques et institutionnelles, etc.

Pourcela,legroupedetravailEcoHabitataorientésesréflexionsversdeuxactionsde formation distinctes : d’une part, une formation post-universitaire qui a pour objectifd’approfondirlesconnaissancesdesacteurs(maîtresd’ouvrageetmaîtresd’œuvre) dans la prise en compte des critères du développement durable au niveau de la conception, la programmation et la gestion de l’habitat durable ; et d’autre part des modules de formation professionnelle visant à former les professionnels qui interviennent dans l’acte de bâtir ainsi qu’à leur faire prendre conscience de la valeurajoutéequ’ilspeuventapporterdanslachaînedeconstruction,grâceàleurmontée en compétence professionnelle.

Ces actions de formation EcoHabitat ne peuvent se concevoir sans la prise encompte de l’évolution des réglementations européennes et locales qui régulent l’in-novation dans la construction et le développement urbain. Ainsi, le Post Master universitaire vise la formation d’experts qui puissent nourrir les réflexions et ap-porter des solutions spécifiques à l’habitat social durable dans le Sud-Ouest euro-péen au regard de ces nouvelles réglementations.

Danslecadretransnational,leséchangesetlesrencontresdesgroupesd’experts(groupesdetravailEcoHabitatouGT)sur laquestiondelaproductionduloge-ment social, ont montré des contextes aux évolutions parfois différentes entre la France et l’Espagne.

Le nouveau cadre règlementaire, introduit par les directives européennes sur les notions d’économie énergétique (Directive européenne 2002/91) dans les bâti-

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ments, apporte de nouvelles exigences dans la conception et la mise en œuvre du logement. Ces directives sont rédigées par la Commission européenne puis développées dans la législation de chaque pays.

EnFrance,leslois«GrenelleIetII»ontintro-duitla«basseconsommation»danslebâtimentneuf (BBC), les nouvelles réglementations ther-miques, la RT 2005 puis la RT 2012 (depuis le 1er janvier 2013) et elles visent des objectifs très ambitieux de réhabilitation des logements sociaux d’ici 2020. Sur le plan de la mise en œuvre, de nouveaux critères sont inclus par la maîtrise d’ouvrage à travers des initiativescommela«HauteQualitéEnvironnementale»àl’échellenationale,oules«bâtimentséconomesde qualité environnementale » dans la Région Midi-Pyrénées, ou encore des décisions issues desréflexionsélaboréesdans«l’Agenda21».

En Espagne, le nouveau code technique pour la construction, en application depuis 2006, a

apporté de nouvelles exigences sur les perfor-mances énergétiques des bâtiments neufs et existants. Au regard de la situation socio-éco-nomiqueactuelleetle«boomimmobilier»qu’aconnu le pays, la réglementation a été renforcée pour la réhabilitation du patrimoine résidentiel et la rénovation énergétique, avec le certificat d’efficacité énergétique et le contrôle technique du bâti.

Laformationpost-universitaireEcoHabitatSU-DOEadoncpourobjectifde formeruncorpsde professionnels ayant une approche transna-tionale et transversale entre toutes ces échelles d’application de ces réglementations dans le contexte spécifique du Sud-Ouest ; mais aussi prônant des solutions de mise en œuvre effica-ces et à faible impact économique et environ-nemental pour la construction de bâtiments économes en énergie. Nous pouvons citer ici, deux exemples qui pourront être développés dans le programme universitaire : le projet Eco-barrio Redosa d’Impsol à Barcelone et le projet

Visitedeterrainparlegrouped’expertsduGT5d’EcoHabitat.

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de 55 logements sociaux à «énergie positive»,Lizop,réaliséparHabitatToulouseavecl’équiped’architectes«Lieucommun».

Le groupe de travail transnational (GT5) avec l’étroite collaboration de l’équipe du CerCADet de l’ADEME, a mené dans chaque Région(Midi-Pyrénées et Catalogne) un travail de re-censement des formations universitaires et professionnelles existantes portant sur les thé-matiques du développement durable dans le do-maine du Bâtiment.

Le croisement de ces différentes études et en-quêtes avec l’observatoire de la situation des entreprises au regard de l’emploi et de la qua-lification1 (réalisé sur la Région Midi-Pyrénées par le CRC-CerCAD) a permis d’établir unecartographie des populations cibles, d’analy-ser l’offre existante, d’identifier les compéten-ces attendues et les besoins de formation des professionnels2, afin d’ouvrir des pistes de ré-flexions pour la mise en œuvre de modules de formations répondant aux caractéristiques spé-cifiques, culturelles et climatiques de l’habitat en zone urbaine du Sud-Ouest de l’Europe.

Demême,lesdifférentesactionsmenéestantàl’échelle nationale que régionale placent la for-mation des professionnels comme un élément majeur pour la prise en compte des nombreux enjeux en lien avec la qualité environnemen-tale, énergétique, économique de la production du bâti aujourd’hui.

Pour réaliser le «Plan Bâtiment» et atteindretous les objectifs fixés à court et à moyen ter-me, la formation va jouer un rôle déterminant,

La formation des professionnels de la production de l’habitat durable : un enjeu partagé

1 Observatoire de la situation des entreprises au regard de l’emploi et de la qualification, réalisé sur la Région Midi-Pyrénées par le CRC-CerCAD – site internet : http://cercad.us2.list-manage.com/track/click?u=445382178e73e41364d39df8a&id=0bef86c94c&e=0a6e0e6a6c.

2 Rapports GT5 EcoHabitat sur l’analyse des offres en formation continue et professionnelle : « Formations initiales, construction et aménagement en Midi-Pyrénées » CRC-CerCAD et ADEME, septembre 2011 ; « Análisis de la oferta en formación para la sostenibilidad y vivienda social » UPC-ETSAB, janvier 2012.

3 Rapport du comité filière « Métiers du bâtiment », Plan Grenelle Bâtiment, 20 décembre 2009.4 Formation aux économies d’énergies des entreprises et artisans du bâtiment – site internet : www.feebat.org.

notamment celle des enseignants et des forma-teurs pour développer chez les professionnels d’aujourd’hui et de demain les compétences attendues.

Les différents constats présentés dans le rapport de la filière «Métiers du bâtiment»montrentd’une part que les métiers du bâtiment sont for-tement impactés par le Grenelle de l’environne-ment: «lebâtimentdécouvredenouveaumé-tiers, revisite des métiers anciens et modernise le secteur traditionnel3 ».

D’autre part, les enseignants et formateurs nesont pas suffisamment formés aux connaissan-ces technologiques et aux gestes professionnels requis par les techniques et technologies actuel-les et nécessaires à l’accroissement de l’effica-cité énergétique des bâtiments.

Ainsi, le plan «Bâtiment Grenelle Environne-ment » mis en œuvre à l’échelle nationale, vise l’amélioration et l’augmentation des formations dans le milieu du bâtiment (formation de for-mateurs, qualité des supports pédagogiques, plates-formes technologiques en lien avec les professionnels et industries locales).

Le programme européen BUS (Built Up Skills), quatrième volet du plan «Bâtiment GrenelleEnvironnement » 2012–2017, a pour objectif de construire une «feuille de route» permet-tant d’organiser la montée en compétence des professionnels,plusparticulièrement«lescolsbleus » à l’horizon 2020.

Le dispositif FeeBAT4, propose à l’échelle na-tionale des modules de formation sur l’écono-mie d’énergies dans les travaux de rénovation (bâtiments résidentiels et tertiaires). Ce dis-positif mis en place depuis 2008 était destiné principalement aux entreprises et aux artisans

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du bâtiment puis il s’est élargi à partir de 2012, aux architectes et ingénieurs, avec pour triple objectifs :

•De systématiser la prise en comptede la di-mension énergétique et environnementale dans les travaux de rénovation.

•D’assurer la qualité des travaux réalisés enmaîtrisant les interfaces et en anticipant lesdéfauts de mise en œuvre.

•D’accroître le rôle des prescripteurs du bâti-ment en termes de rénovation globale.

Le programme PRAXIBAT porté par la Ré-gion Midi-Pyrénées, pour la formation des professionnels dubâtiment deniveau IV (Bactechno-pro,Brevetpro)etV(BEP,CAP),metàdisposition d’organismes de formation, des pla-tes-formes spécialisées dans des technologies liées à l’isolation et la ventilation des bâtiments. Un suivi et accompagnement est assuré à l’aide de cahiers des charges de références techniques et pédagogiques, avec l’objectif pour ces forma-tions d’intégrer dans leurs programmes et leurs pratiques une vision globale de la qualité envi-ronnementale du bâtiment et d’obtenir ainsi le référentielqualité«énergiesrenouvelables»5.

Ainsi, ces nombreux dispositifs véhiculent tout à la fois une culture commune, des façons de faire partagées et des techniques spécifiques aux activités des professionnels pour accompa-gner la transformation des métiers traditionnels et structurer des emplois émergeants.

Au regard des besoins identifiées et des princi-paux changements à introduire dans les prati-quesprofessionnelles,leCRC/CerCADetlaFé-dération des SCOP BTP Midi-Pyrénées mènent une réflexion en vue de la création de modules de formation continue destinés aux profession-nels (encadrant intermédiaires, formateurs) qui seront réalisés en collaboration avec les entre-

Création de modules de formation professionnelle

5 Études sur les besoins de formation des formateurs. ADEME/CAFOC de Nantes, octobre 2010.

“Les enseignants et formateurs ne sont pas

suffisamment formés aux connaissances

technologiques et aux gestes professionnels

requis par les techniques et technologies

actuelles et nécessaires à l’accroissement de

l’efficacité énergétique des bâtiments.”

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prises, les industriels et les organismes de for-mation (La Fundación Laboral de la construction en Catalogne, La Fédération des SCOP du BTP en Midi-Pyrénées). Les formateurs animeront desformationsdeniveauIVetV,quiporterontsur les technologies liées à l’isolation et la ven-tilation des bâtiments, avec pour objectif d’at-teindre pour ces formations le référentiel qua-lité«énergiesrenouvelables»6.

L’objectif de cette formation, étant d’inscrire les compétences«métier»dansunevisionglobaleet transversale de la qualité environnementale de l’habitat, de sa performance énergétique avec la coordination entre les différents corps d’état (encadrement, coordination, processus collec-tif, organisation séquentiel des chantiers).

Le programme européen INTERREG Ecohabitat SUDOE,basésurunréseaudecollaborationen-tre trois universités (PRES/Universités de Tou-louse, UPC/ETSA de Barcelone et Université de Lisbonne) et les collectivités locales partenaires (Toulouse Métropole, l’Aire métropolitaine de Barcelone et la municipalité de Lisbonne), pro-pose une formation post-universitaire EcoHa-bitatSUDOE7, dont la préoccupation principale vise à inculquer dans la démarche profession-nelle, notamment au niveau des concepteurs et delamaîtrised’ouvrage,denouvellespratiquesappropriées à la mise en œuvre d’opérations de logements sociaux dans le Sud-Ouest de l’Europe(SUDOE).

L’objectif de cette formation étant de véhicu-ler, une approche sur l’optimisation des perfor-mances adaptées en matière de construction durable dans l’habitat, se référant à la qualité environnementale de l’architecture et du dé-veloppement durable de la ville (Agenda 21). Elledoitainsipermettreauxmaîtresd’œuvreetauxmaîtresd’ouvrage:

Formation EcoHabitat SUDOE : innovation continue

•D’appréhenderlesenjeuxactuelsdelaqualitéenvironnementale de l’architecture et de son impact sur le développement harmonieux et durable des villes.

•D’approfondirlesconnaissancesdesacteursconcernés, des différentes approches, des normes et réglementations à l’échelle euro-péenneetdesrégionsduSUDOE.

•De proposer une transformation responsabledu territoire ainsi que de nouveaux concepts de production du cadre bâti prenant en compte des objectifs de qualité dans l’architecture, le cadre de vie des usagers et dans une perspec-tive durable.

Cetteformationpost-universitaireEcoHabitatSUDOE seramise enœuvre sur la base d’unnoyau principal commun aux trois universités partenaires et qui sera complété par des mo-dules spécifiques à Barcelone (ETSAB-UPC), ToulouseetLisbonne.Devocationtransnatio-nale et pluridisciplinaire, elle s’adressera à un publicissudelamaîtrised’ouvrageetlamaîtrised’œuvre, notamment aux architectes, urbanistes, ingénieurs, économistes de la construction ainsi qu’aux dirigeants et techniciens des administra-tions publiques locales.

Le programme de cette formation post-univer-sitaire EcoHabitat SUDOE sera structuré partrois domaines thématiques :

1. Urbanisme et paysage urbain.2. Technologie et réhabilitation.3. Instruments pour le diagnostic, la gestion et

l’innovation.

Chaque domaine comprendra cinq modules de deux jours de formation, accompagnés de travaux dirigés et d’ateliers en réseau (projets, études de cas). Le trait d’union entre ces trois domaines thématiques se fera par le biais d’un atelier transnational itinérant.

6 Études sur les besoins de formation des formateurs. ADEME/CAFOC de Nantes, Octobre 2010.7 Programme de la formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE.

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126 Cahiers EcoHabitat

L’enjeu de la formation pour les métiers de la construction à

l’horizon 2020

Le secteur du bâtiment représente 42,5% de la consommation énergétique dite fi-nale en France, et 28% des émissions de gaz à effet de serre ; il est ainsi le premier secteur économique en consommation d’énergie.

En respectant les objectifs 2020 liés au changement climatique et aux énergies du-rables (réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20%, utilisation d’énergie provenant de sources renouvelables à hauteur de 20%, augmentation de 20% de l’efficacité énergétique), 80% des économies d’énergie proviendraient du seul secteur du bâtiment. Les impacts sur le secteur du bâtiment étant à la fois environ-nementaux, économiques et sociaux, les organisations professionnelles, comme la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, œuvrent durablement sur ces différents leviers via, notamment, l’axe formation-emploi et veillent à adapter le dispositif de formation professionnelle continue pour apporter des réponses aux besoins d’ac-quisition de nouvelles compétences.

SelonlePlanBâtimentDurable,onsaitqu’enFrance,l’enjeuderénovationthermi-que du parc ancien est considérable :

30 millions de logements sont concernés.•1 salarié sur 10 travaille dans le BTP.•150000actifsdont65000ouvriers.•398 000 entreprises du BTP dont 98% de TPE/PME.•

La Politique de formation de la branche construction depuis plusieurs années déjà, met tout en œuvre pour permettre aux professionnels d’anticiper les mutations nécessaires pour relever le défi, par l’évolution des programmes de formation, vers

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127Cahiers EcoHabitat

une qualification réelle dans les domaines de l’éco-construction, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Tant au niveau national, que dans les Régions, cela passe, notamment, par un plan d’action de la branche :

•Identifierlesformationsexistantes,etlesfaireévoluer pour les mettre en adéquation avec les besoins des entreprises pour contribuer à l’amélioration des compétences dans tous les métiers.

•Intégrerlaformationàdessolutionsénergé-tiques intelligentes, en apportant des chan-gements aux parcours de compétences et d’expérience.

•Mettreenplacelesmesuresnécessairespourla reconnaissance de la valeur ajoutée d’une main-d’œuvre hautement qualifiée.

Ce plan est porté par les organisations profes-sionnelles, et les partenaires comme les Cellu-les économiques de la construction, et élaboré avec CONSTRUCTYS, l’OPCA de la branche,

le réseau du CCCA-BTP (apprentissage), et d’autres partenaires professionnels ou institu-tionnels,telsquel’ADEME,l’AFPA.

C’estainsique,danslecadreduprojetEcoHa-bitat, la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, aux côtés du CRC/CeRCAD Midi Pyré-nées depuis fin 2012, s’est attachée à mener, de façon transnationale, deux actions principales, concernant la formation des professionnels de la construction durable aux enjeux de la profes-sion à l’horizon 2020, en ayant comme public cible les formateurs de formateurs et le person-nel de chantier (encadrement intermédiaire et personnel de production) :

•Identification des formations existantes etévaluation de la demande.

•Production de modules de formation régio-naux et transnationaux : en réponse à l’enquê-te sur les attentes en matière de formation des professionnels, et aux propositions de nou-velles formations adaptées à la production de l’habitatdurabledanslepérimètreSUDOE.

Le travail d’identification mené en 2013, à tra-

La production des entreprises de la construction dans lebâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées.

Volume de production des entreprises (hors taxes, en millions d’euros courants)Source : UCF, CCCA-BTP

8 444 millions d’euros en 2012

Tendance 2013

dans le bâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées

2 - La production des entreprises du BTP

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Travaux publics

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vers des enquêtes réalisées auprès des entrepri-ses concernant leurs besoins en formation, des recensements de formations existantes via les questionnaires envoyés aux organismes de for-mation présents sur le territoire de Midi-Pyré-nées, a donné lieu à l’élaboration de :

•Tableaudeborddelaformationetdel’emploipour la construction en Midi-Pyrénées.

•Rapport de l’Observatoire de la situationdes entreprises au regard de l’emploi et de la formation.

Afin de répondre au deuxième objectif du pro-jetEcoHabitat–ciblerlesmétiersprioritaires,etsélectionner les thématiques principales, pour lesquelles les programmes de formation devai-ent être développés et améliorés – nous nous sommes appuyés sur l’étude du programme PRAXIBAT réalisée par le CRC Midi-Pyrénées, portée et pilotée par l’ADEME Midi-Pyrénées. L’ADEMEporteégalement,auniveaunational,le projet européen BUS (Build Up Skills), mis en œuvre pour répondre à l’une des actions prio-ritairesfixéesparlePlanBâtimentDurablequiconsiste en la montée en compétence du per-sonneldechantierdit«colsbleus».

LesobjectifspremiersdePRAXIBATsont:

•D’identifierlemaillageterritorialentermedeplateaux techniques de formation.

•De structurer l’apprentissage par la pratiquedans les formations (mise à disposition des plateformes pédagogiques de proximité).

Des thématiquesprioritaires, liéesà l’isolationet la ventilation, ont été retenues pour une mise aux normes de plateaux tenant compte du ca-hierdeschargesspécifiquesPRAXIBAT.

En Midi-Pyrénées sur 2013, ce sont deux plate-formes qui seront rendues opérationnelles pour ces formations, et ce sont les formateurs de for-mateurs qui en bénéficierons les premiers.

Le contexte de la formation des professionnels en France, et l’impact de son évolution est liée, entre autres, au Grenelle de l’environnement1. Ce processus permet de mieux cerner le niveau auquel se situe l’enjeu pour la formation des métiers de la construction à l’horizon 2020.

L’ADEME Midi-Pyrénées, le Conseil régional,l’Éducation nationale, les organisations profes-sionnelles (FRSCOP BTP, CAPEB et FFB), la DREAL, l’OPCA CONSTRUCTYS et Pôle Em-ploi en France souhaitent déployer le projet ap-peléPRAXIBATsurleterritoire.

Son objectif est d’adapter le dispositif national de formation initiale et continue des profes-sionnels du bâtiment en favorisant leur mon-tée en compétence pour atteindre les objectifs énergétiques assignés aux bâtiments.

PRAXIBATviseàmettreàdispositiondesap-prenants de la filière bâtiment (lycéens, ap-prentis, demandeurs d’emploi en formation ou en reconversion, salariés ou artisans en forma-tion continue) des plateformes pédagogiques de proximité dans trois technologies sur l’efficacité énergétique :

1 Extraits du rapport « Construction durable en Midi-Pyrénées : emploi, compétence, formation – février 2013 »http://www.crcbtp.fr/IMG/pdf/praxibat-rapportvweb.pdf

Production en bâtiment.

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Locaux neufs

Logements neufs

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1. Performance énergétique des parois opaques dont étanchéité à l’air.

2. Renouvellement d’air (ventilation).3. Éclairage économe et performant.

Ou parmi les quatre technologies sur les éner-gies renouvelables :

Bois énergie (appareils indépendants et chauf-•fage central).Solaire thermique.•Solaire photovoltaïque.•Pompes à chaleur.•

PRAXIBATviseégalementàs’assurerdelafor-mation des formateurs destinés à exercer sur ces plates-formes.

Afin de répondre au mieux aux objectifs du Gre-nelle de l’environnement, un cahier des charges spécifique est établi pour chaque plateforme technique pédagogique.

Qualificationdesouvriers:52%sonttrèsqualifiésou qualifiés en 2011 (sources : UCF, CCA BTP).

Nombre de stagiaires comptabilisés à partir des dossiers de stages suivis par les salariés en formation continue (hors contrat de professionnalisation)Source : CCCA-BTP, Constructys

40% des stagiaires formés à une

technique du BTP

51% des ouvriers

14 435 stagiaires en 2011

+ 1,3%14 255 stagiaires en 2010 14 435 stagiaires en

2011

Formation continue des salariés.

Nombre de stagiaires (hors apprentis) résidant en Midi-PyrénéesSource : UCF, CCCA-BTP

56 859 en 20114,6% du chiffre nationalTendance 2013

dans le bâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées

16 - L’effectif salarié

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En France, infléchir la courbe du chômage d’ici la fin 2013 et engager une réforme structurelle du dispositif de formation professionnelle, telle est la feuille de route livrée aux participants à la grande conférence sociale des 20 et 21 juin 2013. On sait déjà depuis le projet de loi de dé-centralisation présenté le 10 avril 2013, que la Région sera désignée comme chef de file de la formation et de l’apprentissage.

Qu’enest-ilaujourd’huidelaformationprofes-sionnelle pour les salariés du bâtiment en Fran-ce et en Espagne dans ce contexte économique un peu tendu pour tous ?

Quelsmodulescommunsseraientenvisageablespour nos opérateurs de chantier ?

Depuis le 1er juillet 2013 est entré en vigueur le décret de loi imposant de nouvelles normes

Conclusion de performance énergétique pour les bâtiments espagnols.

LegroupedetravailtransnationalGT5EcoHa-bitat a rencontré le directeur et le responsable des programmes de la Fundación Laboral de la Construcción Catalunya, (organisation paritaire de la branche construction espagnole déclinée par région), dont les 3 missions principales sont axées autour de l’emploi, la formation/qualifi-cation, la prévention/sécurité.

Dans l’avenir, des échanges sont àprévoir surles missions respectives des organismes mobili-sés pour ce projet, afin d’évaluer les pistes com-munes d’actions de formation transnational.

Deplus,aprèsquatreannéesdeprésidencees-pagnole, REFORME, le réseau pour la formation professionnelle dans le secteur de la construc-tion en Europe, vient de passer aux mains du CCCA-BTP, organisme paritaire (organisations

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131Cahiers EcoHabitatCahiers EcoHabitat 131

professionnelles et syndicats de salariés) de l’apprentissage BTP.

Parmi les orientations stratégiques pour la pé-riode2012-2016,onnotequecertainessontenlien direct avec le travail réalisé par le groupe detravailtransnationalduprojetEcoHabitat,enparticulier l’utilisation du cadre européen des

certifications pour la transparence et le trans-ferts des acquis de la formation, l‘investissement dans la qualité pédagogique des formateurs, la promotion des métiers de la construction en Europe ainsi que la formation professionnelle initiale à ces métiers, et enfin l’intégration du développement durable dans les parcours de formation.

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Conclusion

Lesactionsde formationsproposéespar legroupede travailEcoHabitat (GT5),s’inscriventdoncdanslesobjectifsduprogrammeEcoHabitatquivised’unepartàfavoriser des dynamiques de coopération interprofessionnelles et transnationales, permettant la mise en œuvre de nouvelles méthodes d’édification, et participant à terme à l’amélioration de la qualité de l’habitat en zone urbaine du Sud-Ouest de l’Europe;etd’autrepartàlacréationultérieured’unlabelSUDOE,quiserviradebase à l’établissement d’un cadre de référence pour la formation de tous les acteurs delachaînedeproductiondel’habitatsocial.

Ces actions de formation ambitionnent d’être le vecteur du transfert d’expériences et de compétences entre professionnels et ainsi dynamiser des pratiques commu-nes à l’échelle transnationale.

Enfin, un élargissement et une reconnaissance des ces formations, tant au niveau des organismes que des professionnels (formateurs et enseignants) par le futur labelSUDOE,permettraitd’envisagerdesperspectivesd’avenirpournoséchangesdesavoirsetsavoir-faire,spécifiquesànosrégionsSUDOE.

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L’avenir d’EcoHabitat

Composé de tous les partenaires, ce groupe capitalise les analyses et résultats des autres groupes de travail. Il concentre ses efforts à donner une identité au projet ainsi qu’à faire circuler l’information et trouver des pistes pour maintenir les collaborations et les échanges instaurés.

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Coordinateur GT7

Coordinateur transnational Toulouse Métropole - Habitat Toulouse

Collaborateurs ASCAMM /iMAT

AMB - IMPSOL

Câmara Municipal de Lisboa

Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP

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Universidade de Lisboa

UPC - ETSAB

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Publicité, information et capitalisation du projet

Cette section de la revue est la cristallisation des différents objectifs tracés par le projet. L’essence reste le travail collectif, transdisciplinaire et transnational des partenaires dans chacun des groupes de tâches.

Ellerendcomptedel’aspectinnovantdelaméthodologieduprojetEcoHabitatquiest un moteur de collaboration et d’échange peu pratiqué à ce jour. Cet échange porte en soi une valeur ajoutée, que l’on trouve dans l’approche transnationale et multidisciplinaire des résultats et des propositions ici présentés.

Les articles conjuguent les apports faits par chacun des partenaires des quatre grou-pes de tâches opérationnels. Ils capitalisent les contributions des intervenants et du public réalisées durant les cinq séminaires transnationaux, ainsi que celles fai-tesdanslescinqcahiersEcoHabitatprécédents.Ilsreflètentégalementlaprisedeconscience des spécificités climatiques et culturelles dans la région du Sud-Ouest européen et de leur importance pour être au rendez-vous de l’innovation dans les domaines de l’habitat social durable.

À travers ces articles, les partenaires du projet EcoHabitat souhaitent valoriserleurs travaux afin de promouvoir des projets mieux adaptés aux modes de vie de nos régions dans la conception et la construction de logements.

LepremierarticleproposeuncadredecritèresqualitatifsderéférenceEcoHabitat.

Le deuxième pose les bases d’un futur cluster sectoriel et transnational mettant en réseau les industriels, entreprises et laboratoires qui cherchent des partenaires techniques et commerciaux.

Ledernierarticleévoquel’avenirpossibled’EcoHabitatàtraverslamiseenplaced’une démarche de type biennale.

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Compte tenu de la faillite du modèle de la ville actuelle et de l’absence de modes de financementaisé,ilnousparaîttoutàfaitopportund’apporteruneréflexionpluslarge sur les politiques d’urbanisme durable.

Ce n’est pas par hasard qu’en septembre 2013, Lisbonne et Cascais accueillent plu-sieurs séminaires internationaux, notamment la présentation publique des conclu-sionsduprojeteuropéenEcoHabita,InterregSUDOE,àLisbonne;laXème Biennal européenned’urbanisme«X Biennial of European Towns and Town Planners », inti-tulée«New Paradigms, Challenges and Opportunities of European Cities, The contri-buition of Spatial Planning to overcome the crisis » (nouveaux paradigmes, défis et opportunités dans les villes européennes) ; et le séminaire international UrbMap, àCascaisquis’inscritdansleMastereuropéen«Planning and Policies for the City, the Environment and the Landscape ». Ces séminaires sont l’occasion de débattre précisément ces questions impliquant diverses communes, réseaux d’universités, entreprises des secteurs de l’énergie et de la construction, ainsi que, bien entendu, la population.

Ce sont sans nul doute des occasions de lancer de nouveaux défis, concernant no-tamment les nouvelles manières d’intervenir sur le territoire et dans les villes ayant defaiblesressourcesfinancières,oùilyauraitunmeilleuréquilibreentrel’aspectenvironnemental de la biodiversité, la dimension naturelle, et les espaces urbains construits.

L’environnement et la ville

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Texte proposé par le partenaire de Lisbonne. Il a été publié dans le Cahier EcoHabitat nº 5 en portugais.

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Il y a déjà eu un grand nombre de séminaires, conférences et réunions nationales et interna-tionales dont l’objectif est, et a été, d’établir des stratégies et des scénarios permettant de pro-mouvoir un meilleur environnement en milieu urbain.

Attirer l’attention sur la question de la biodi-versité dans l’espace urbain revêt désormais unegrandeimportance,danslamesureoùl’oncompte déjà actuellement davantage de person-nes vivant dans les villes qu’à la campagne et qu’il est prévu qu’en 2050, 70% de la population vive dans des zones urbaines.

Dans le contexte international, d’importantsaccords politiques, ont été lancés notamment avec la mise en place des Conventions de Rio de Janeiro, (Sommet de la Terre, à Rio), initiée par les Nations unies en faveur du développement et de l’environnement ; l’Agenda 21 a, dans une logique prospective, fixé des objectifs et des actions pour promouvoir le développement du-rable en ce xxième siècle, notamment en ce qui concerne la réduction de la perte de biodiver-sité en milieu urbain.

Les initiatives des Nations unies, de l’Union européenne, de l’ICLEI (International Council for Local Environmental Initiatives, Conseil in-ternational pour des initiatives locales envi-ronnementales), ainsi que d’autres organismes internationaux, nationaux et régionaux ont été extrêmement nombreuses ; toutes ces entités assument leur engagement et leur objectif de réduction de la perte de la biodiversité. Il n’en reste pas moins que dans la plupart des villes, cette réduction n’a pas encore été atteinte.

Desconférencesayantuneforteincidenceontété organisées, telles que Countdown 2010 qui a impliqué plus de 100 partenaires et près de 2 140 pays. Ces derniers ont assumé l’impor-tance du développement et de la protection des écosystèmes urbains, tout comme celle de la protection et de la préservation des environ-nements ruraux et naturels. C’est dans ce cadre que la mairie de Lisbonne a récemment présen-té sa stratégie concernant la biodiversité pour laville;ellel’anommée«Biodiversidade Lisboa

– uma estratégia para 2020 » (Biodiversité Lis-bonne – une stratégie pour 2020).J’ai la conviction que l’environnement et la ville ne sont pas contradictoires et ne doivent pas être considérés incompatibles.

Penser l’environnement dans le cadre de la ville est, à mon avis, l’un des vecteurs décisifs per-mettant de construire un discours autour du dé-veloppement durable en général.

La mise en place d’un projet environnemental devra sans nul doute présenter d’innombrables stratégies. Je considère cependant que la ville et l’espace pourront constituer en soi un élément déterminant permettant d’établir les concepts du projet d’environnement urbain et territorial.

Je pense que quelle que soit l’approche concep-tuelle envisagée, celle-ci doit toujours avoir comme condition l’interaction entre la ville, l’environnement urbain avec le territoire natu-rel, et son parc construit ainsi que les personnes qui y vivent et leurs écosystèmes. L’approche doit être considérée comme un système de re-lations devant obligatoirement créer plus de va-leur que la somme de la valeur des parties.

Au delà des qualités environnementales intrin-sèques à l’environnement naturel, la ville/terri-toire, de par ses atouts en termes d’infrastructu-re, de mobilité, de construction, de techniques fonctionnelles, artistiques et esthétiques, so-ciales et éthiques, et culturelles (patrimoniales analogiques, métaphoriques), devra toujours être considérée comme un instrument permet-tant de créer de la qualité de vie et un bon en-vironnement urbain, sans négliger les qualités naturelles de l’espace.

En intervenant dans l’environnement urbain, il faut tenir compte du fait que l’espace fait partie d’un système de relations urbaines et naturelles. Cet espace est un élément signifiant d’un par-cours et doit exercer une influence, de manière qualifiée, sur le territoire et le paysage. L’espace doit établir avec les personnes la mise en place d’une identité et d’un mode de vie expérimental qui doit être qualifié et qui ne doit pas gaspiller de ressources naturelles.

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La vision environnementale de la ville et des espaces doit mettre en jeu ces systèmes de rela-tions qui doivent associer en symbiose les qua-lités naturelles physiques du lieu, l’orographie, l’orientation solaire, les vents, les principes ar-chitecturaux et les aspects matériels aux activi-tés humaines.

Par définition, la ville doit être le lieu par excel-lence qui permette l’existence de cohabitations, d’échanges de savoirs, de cultures et de biens avec leurs écosystèmes.

«Une ville est une zone urbanisée, qui se différen-cie des villages et autres entités urbaines par différents critères incluant le peuplement, la den-sité de population ou le statut juridique. La définition claire de la ville ne doit cependant pas être précise ; elle fait l’objet de divers débats. La population d’une ville varie entre quelques centaines d’habitants à une dizaine de millions. Les villes sont les zones les plus densé-ment peuplées du monde. Le terme de « ville » est générale-ment utilisé pour désigner une entité donnée politique et ad-ministrative urbanisée. Dans de nombreux cas cependant, le mot « ville » est aussi utilisé pour décrire une zone d’urba-nisation attenante. La ville peut être considérée comme le lieu qui concentre l’offre de services – culturels, religieux, d’infrastructure ou de consommation – et qui réu-nit les flux et les activités humaines les plus divers. Selon Leonardo Benevolo, cette superposition de fonctions s’explique par les différentes réalisations de ses habitants au fil du temps, qui en viennent à se juxtaposer à l’environnement urbain pour adapter la structure à leurs nécessités et intérêts divers. De par leur formation historique, les zones qui représentent le plus une telle dynamique sont les centres.» Définition de la ville, Wikipédia(version portugaise).

Le concept de ville réunit en lui-même le sens du développement durable. La ville est le lieu oùsefixentlamémoireetl’enracinementcultu-rel d’un peuple. Son principal objectif est de participer à la formation d’un bien patrimonial qui intègre le milieu naturel… et en tant que tel, la ville cherche à s’inscrire dans la continuité, à voir sa mémoire se transmettre pour l’avenir, autrement dit à être durable. La ville est donc un bien patrimonial qui doit garantir de ma-nière durable un équilibre entre les aspects ur-bains, civilisationnels et environnementaux. Il s’agit, en d’autres termes, d’un bien patrimonial qui doit garantir de manière durable un équi-

libre entre l’environnement naturel et urbain, l’architec-ture, l’espace public et les personnes.

Le mode de vie de la ville a été modifié au cours des quatre dernières décennies, du fait de la séparation et du fossé fonctionnel des trois principaux vecteurs d’éta-blissement des citoyens dans la ville : le travail, la maison, les loisirs. Ce changement a provoqué une augmentation démesurée des périphéries urbaines.

Du fait du changement desmoyens technologiques, de communication et de trans-ports, notamment de la voi-ture (privée), nous assistons à la fuite du secteur habita-

tion (maison) vers les grandes périphéries de la ville.

Cette fuite donne lieu à son tour à des dépla-cements quotidiens de petites et moyennes dis-tances, qui ont pour conséquence la diminution des logements dans les centres historiques des villes et la perte de certains modes de vie, no-tamment de vie publique.

On assiste à l’effondrement d’un pilier du déve-loppement durable et de la propre expérience

“Par définition, la ville doit être le lieu

par excellence qui permette l’existence de cohabitations,

d’échanges de savoirs, de cultures et de

biens avec leurs écosystèmes.”

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“Tous ceux qui promeuvent, proposent et décident des stratégies et projets d’urbanisme doivent avoir comme objectif de requalifier, ou de redessiner, le territoire avec une dimension d’innovation technologique et de développement durable, tout en encourageant la régénération du tissu social et culturel de la ville.”

identitaire urbaine. On assiste surtout à la perte de la qualité de vie. Ces flux provoquent en ef-fet un rallongement conséquent du temps de transport entre la maison et le travail, le travail et la maison, la maison et les loisirs, ainsi que de grandes dépenses de carburants.

Le mode de vie urbain de ces espaces se carac-térise aujourd’hui par l’isolement accru des in-dividus.

Les personnes perdent leur capacité à se ren-contrer et cessent d’utiliser les espaces publics et les jardins de la ville. La communication entre les habitants se perd, tout comme la conscience publique de la ville.Un atout essentiel de la qualité de vie urbaine tend à disparaître, à savoir le fait d’avoir unevie de quartier, sur la place, dans la rue et le fait d’occuper l’espace public. Celui-ci perd son identité.

Lacampagnedisparaîtégalement,puisqu’elleneconstitue plus une unité de paysage rural ; elle a perdu sa fonction naturelle, ainsi que sa mé-moire identitaire, son sens d’espace. C’est ainsi qu’apparaît le concept de ville diffuse (Fran-cesco Indovina) dont les banlieues étendues se trouvent déconnectées entre elles et avec leurs centres.

Cette ville diffuse et ses banlieues sont très souvent dénuées d’espaces et d’équipements publics et ne garantissent pas la création d’une identité basée sur les relations. C’est une ville qui offre certaines conditions de vie urbaines, sans pour autant avoir de sens morphologique, ni de densité, ni d’unité. Cette ville finit par se transformer en un non lieu, car des éléments fondamentaux, liés à la formation du territoire et du paysage, ont disparu. Aujourd’hui, ces villes et ces banlieues étendues se trouvent fragmentées, arrachées de leurs centres et sans aucun type de connexions agréables.

Compte tenu de la prise de conscience et de la faillite de ce modèle territorial du dévelop-pement de la ville diffuse, qui s’est appuyé ex-clusivement sur le développement du parc de logements et qui a privilégié la répartition par zone de lotissements sans aucun lien (créant ainsi des espaces faiblement qualifiés), il appa-raît désormais nécessaire de corriger la situa-tion en apportant à la fois un nouveau regard sur ce modèle et en le requalifiant. Autrement dit, il faut restaurer et repenser les centres ur-bains, pour que les personnes reviennent vivre en ville. Il faut également restaurer la propre pé-riphérie, avec un regard neuf, en ayant comme point de vue une vision plus qualitative, plus in-clusive, plus intelligente et intégrant davantage les qualités environnementales. Il va de soi que

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cela implique des coûts supérieurs, mais cela est inévitable. Il faut restaurer cette ville pour qu’elle devienne un espace identitaire bénéfi-ciant d’une qualité environnementale.Je ne parle pas ici de la restauration de la mé-tropoleasiatiquehiérarchiséedetailleXXL,nide la métropole polycentrique du nord de l’Eu-rope, mais bien de cette ville qui se trouve pro-che de nous, dans le Sud-Ouest européen et qui, jusqu’à une époque très récente, était une ville familiale, attachante, confortable et durable.

Sans pour autant avoir de vision nostalgique, il me paraît important de mettre en place etd’encourager des stratégies environnementales, sociales, politiques et économiques permettant de favoriser la mise en œuvre de nouveaux moyens pour concevoir et construire un habitat plus durable dans ces environnements urbains, plus spécifiquement des régions du sud et de l’ouest de l’Europe dans lesquelles nous nous trouvons.

Si au cours des quatre dernières décennies, le mot d’ordre était le la croissance, aujourd’hui, notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire, le paysage de l’espace, de cette ville diffuse, de ces banlieues, et réhabiliter en intro-duisant des équipements communs/publics.

Dans ce cadre-là, ilmeparaît donc égalementpertinent d’encourager la réflexion sur la ré-cupération de la ville diffuse selon les critères opérationnels architecturaux et les typologies de construction d’un projet plus durable, plus EcoHabitat.Lebutestde favoriser lamiseenœuvre de nouveaux moyens de concevoir et de construire un habitat durable, dans le contexte urbain des régions du Sud-Ouest européen. Il serait de cette façon envisageable d’établir un système de références d’indicateurs qui puisse contribuer également à la création d’un label Sud-Ouest. Ce label d’efficacité énergétique et de développement durable serait adapté à la spécificité culturelle de la région et du climat du Sud-Ouest européen, et surtout, serait adapté au contexte économique de cette région de l’Euro-pe, caractérisée par de faibles ressources.

À mon avis, tous ceux qui promeuvent, propo-

sent et décident des stratégies et projets d’ur-banisme doivent avoir comme objectif de re-qualifier, ou de redessiner, le territoire avec une dimension d’innovation technologique et de développement durable, tout en encourageant la régénération du tissu social et culturel de la ville.

Ainsi, notre objectif doit être de requalifier, re-dessiner le territoire pour contribuer à la redy-namisation économique de la zone d’interven-tion locale.

Notre objectif doit être de requalifier, redessi-ner le territoire pour inciter également d’autres acteurs locaux à s’inscrire dans un processus de réhabilitation qui aurait comme modèle les pra-tiques expérimentées.

Notre objectif doit être de requalifier, redes-siner le territoire pour qu’il y ait transfert de know-how technologique et environnemental à l’attention des différents partenaires impliqués, notamment, dans le secteur de la construction.

Notre objectif doit être de requalifier, redessi-ner le territoire selon des objectifs stratégiques pour l’espace, en mettant en évidence, un nou-veau concept d’urbanisme qui consiste à inté-grer ce qui est nouveau dans ce qui existe déjà, de façon à favoriser une occupation ordonnée et durable de l’espace public en associant la ges-tion de la construction (logement, commerce, services) et la qualité de l’environnement avec les populations.

Je pense que la régénération urbaine des ban-lieues et de ce type de ville diffuse peu dense doit s’appuyer sur quatre principaux vecteurs d’action : – vecteur de la qualité urbaine et en-vironnementale associée à la reconversion de l’espace public, des infrastructures, de l’envi-ronnement et de la biodiversité ; – vecteur de la dynamisation économique ici associée à de nouvelles opportunités et au développement de l’entreprenariat et de la création d’espace pour de nouvelles activités économiques (emploi et entreprenariat) ; – vecteur de la dynamisation sociale où serait intégrée la construction et lamise en place d’équipements de proximité dont

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la nécessite a été prouvée, tels que les crèches, les résidences séniors et l’aide à domicile, ou encore les lieux favorisant les générations In-ternet, la citoyenneté de l’interaction et de la cohésion sociale et la dynamisation d’activités récréatives et sportives ; – vecteur de la dynami-sation culturelle associée à la dynamisation des centres historiques.

Notre objectif doit encore être de requalifier, redessiner le territoire afin de créer une zone urbaine intégrée dans le tout, et qui dynamise-rait les relations humaines en consolidant un ensemble global de quartiers. Pour cela, il faut requalifier le tissu urbain et éliminer l’image né-gative de la banlieue, notamment celle associée aux quartiers de relogement, par exemple.

Je suis convaincu que la ville se construit à par-tirde«lienssociaux»etparconséquent,nousdevons avoir comme objectif de créer un espace intégré dans lequel les personnes participent à leurmodedevieetdéveloppentdes«attaches»etdes«amitiés»deconfiancemutuelle. Je suis d’avis que nous devons restaurer… Res-taurer cette ville grâce à des équilibres de fai-bles coûts. Équilibres qui favorisent un équilibre global, dans la relation morphologique, sociale, économique et environnementale. Il faut cher-cher à constituer une vision explicite de signes qui prennent en compte le paysage et l’espace.

Je reviens à ce que j’ai déjà dit : l’environnement et la ville ne peuvent pas être une contradiction et ne doivent pas être considérés incompatibles. Mais pour que cela se concrétise et s’inscrive dansladurée, lesvillesdoiventêtreplus«vil-le » … Elles doivent être plus intelligentes, elles doivent être plus amicales, elles doivent réduire les dépenses énergétiques et encore mieux gé-rer leurs ressources.

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Critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE

Les approches durables de la construction et les indicateurs appliqués dans les pha-ses de la conception et de la réalisation des projets depuis une quinzaine d’années en Europe sont généralement issus des pays du Nord et donc en décalage par rap-port aux climats et modes de vie des pays du Sud de l’Europe.

Face à ce constat, et en contre-proposition à l’uniformisation dominante, le projet EcoHabitatpropose la créationd’uncadrede référencequalitatif enadéquationaux exigences techniques et aux caractéristiques spécifiques climatiques et cultu-relles des pays du Sud-Ouest européen. Initialement ces critères étaient envisagés commelabasepourlacréationd’unlabelSUDOE.Lepostulatinitialdecelabelétait celui de favoriser la mise en œuvre des solutions et de méthodes innovantes, ainsi que l’utilisation de nouveaux produits, matériaux et composants qui répon-dent aux spécificités des territoires du Sud-Ouest de l’Europe.

Néanmoins, durant l’avancement du projet, la création d’un label a été mise en cause. En effet, les analyses des opérations ainsi que les enquêtes auprès des en-treprises et des professionnels du secteur de l’urbanisme et de la construction réalisées par les groupes de travail Ecohabitat, nous ont permis de constater que les acteurs sont peu favorables à la mise en place d’un nouveau label. Les labels favorisent dans un premier temps l’innovation mais au terme d’une période rela-tivement courte, l’innovation stagne.

Decefait,lesgroupesdetravailEcoHabitatontprislepartid’uneautredémarche,novatrice.Dansleurapprochedurabledel’urbanismeetdelaconstruction,etplusspécifiquement dans la production et réhabilitation innovante des logements adap-tés, les critères qualitatifs de référence servent de base à des appels périodiques à idées et à projets. Ce cadre de référence cherche à ce que les propositions soient

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adaptées au changement climatique et aux mo-desdeviedesespacesgéographiquesoùelless’appliquent. Il favorise les dynamiques de coopération interprofessionnelle et transfron-talière dans la conception, la réalisation et la réhabilitation de l’habitat. Il encourage l’ap-proche intégrée dans la construction et facilite les réalisations expérimentales.

Depuis 1992, et à partir de la «Déclaration deRio sur l’environnement et le développement », la proposition des critères de développement du-rable est en cours de précision et d’adéquation.

L’ensembledespartenairesduprojetEcoHabi-tat, à travers les différents groupes de travail (GT) ont réalisé des apports à la formulation de ces critères. Les GT se sont appuyés d’une part, sur des travaux existants de construction et d’urbanisme durables et d’autre part, sur leurs études et retours d’expériences réalisés tout au long du projet.

Le GT2 a apporté en particulier la vision ur-baine et les analyses en termes réglementaires et d’usages ; le GT3 a fourni des éléments en matière du bâtiment à partir des analyses des labels, normes et innovations ; le GT4 a renfor-cé les critères propres aux bâtiments à travers l’observation des opérations existantes, des réhabilitations et des travaux neufs dans les métropoles.

Les GT s’inspirent des travaux avancés par les projets européens CAT-MED pour des critè-res urbains et Miciudad AC2 pour les critères d’adaptation au changement climatique. Ils prennent en compte des recherches qui portent sur la formulation des critères pour la construc-tion et la réhabilitation des Écoles d’architec-ture de Toulouse et de Barcelone.

Les critères EcoHabitat ont été enrichis parle travail des équipes de Toulouse Métropole autour de l’élaboration du cadre de référence d’aménagement et d’urbanisme durable réalisé pour le territoire de la métropole et ont mûri lors des séminaires publics grâce aux apports des intervenants et de l’assistance.

Ces critères sont fondés sur les trois piliers du développement durable : social, économique et environnemental. Les aborder et les compren-dre dans leur intégralité, complexité et cohé-rence globale est indispensable.

Le pilier social évoque l’usager et les usages qui sont conjoncturels, essentiels et transversaux à l’innovation, à l’adaptation et à la durabilité des projets. Ces critères promeuvent la prise en compte des modes d’habiter les quartiers et les logements ainsi que les comportements de consommation et leur évolution.

Concernant le pilier économique, ces critères fontappelàlamaîtrisedescoûtsencherchantun équilibre financier global durant toutes les étapes d’un projet dès la conception, en passant par le fonctionnement et jusqu’à la déconstruc-tion. Ils visent à intégrer les coûts et les béné-fices sociaux et environnementaux des loge-ments de qualité, innovants et accessibles au plus démunis.

Pour ce qui est du pilier environnemental, ils privilégient l’utilisation des systèmes naturels, encouragent une meilleure gestion des ressour-ces et la minimisation de l’impact environne-mental des projets d’habitat. Ils prennent en compte le phénomène du changement climati-que et répondent autant au confort d’hiver que d’été.

“Les critères qualitatifs de référence servent de base à des appels périodiques à idées et à projets.”

Les caractéristiques des critères qualitatifs de référence EcoHabitatMéthodologie de définition des critères

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Les critères qualitatifs de référenceEcoHabi-tat SUDOE s’adressent à des projets d’habitatinnovants, relevant de deux catégories :

1.Projetsd’aménagementdequartiersoud’îlotsen tissu urbain constitué.

2. Projets de logements. Dans cette catégoriedeux classes de projets sont considérées : les projets de réhabilitation et les projets de construction neuve en tissu urbain constitué.

Dans chacune de ces catégories huit grandesthématiques ont été retenues afin de pouvoir rendre compte de la diversité d’éléments qui intègrent une démarche d’urbanisme et de construction durable adaptée à l’espace du Sud-Ouest européen :

1. Usages2. Innovations3.Maîtrisedescoûts4. Énergie5. Gestion et cycle de l’eau6.Déchets7. Gestion du chantier 8. Appropriation du projet

USAgESL’adaptabilité, la multifonctionnalité, l’évoluti-vité et le confort des habitants dans les espaces extérieurs, intermédiaires et intérieurs sont des éléments essentiels qui doivent être concrétisés dans les projets en réponse à des besoins repé-rés. Les logements doivent pouvoir accueillir des ménages de composition et revenus divers : jeunes étudiants, personnes âgées, familles mo-noparentales ou nombreuses, familles à faibles revenus. Les évolutions des besoins des habi-tants au fil du temps doivent être observées. La disposition des logements et des services invitent à la mixité sociale, culturelle et inter-générationnelle. Les projets s’intègrent de façon cohérente dans le territoire et dans la trame ur-baine existante et optimisent l’intermodalité en termes de déplacements. La mise en place de démarches participatives et d’accompagnement à l’adaptation des pratiques, ainsi qu’une com-munication fructueuse avec les habitants tout au long du projet sont les garants permettant

d’atteindre les prévisions socio-environnemen-tales et économiques initiales.

innOVATiOnLa mise en œuvre de projets inscrits dans cette démarche de durabilité devra faire preuve d’in-novation afin de répondre de façon adaptée et créative aux défis et aux enjeux de la durabilité environnementale et sociale. L’innovation est la valeur ajoutée du projet, de ce fait une atten-tion spéciale sera portée à : la constitution et au management des équipes qui permettent un approche globale et multicritère tout le long du projet ; l’utilisation et/ou création de nouveaux matériaux, procédés, services, systèmes et com-posants ; au montage financier et partenariat; au suivi et évaluation du projet ; au processus d’accompagnement des usagers et des acteurs de la construction proposé. Ces critères restent ouverts à toute autre innovation qui sera évaluée en fonction de sa pertinence et son opportunité.

MAîTRiSE dES COûTSUne approche globale du calcul de la rentabilité de l’opération s’impose. Celle-ci doit considérer l’ensemble des coûts et des bénéfices tout au long de la vie du projet, depuis sa conception jusqu’à sa phase de déconstruction. Il est né-cessaire de chiffrer et d’inclure dans l’équilibre financier des éléments tels que les impacts po-sitifs et négatifs du projet sur l’environnement et les ressources naturelles et la cohérence de l’intégration du projet dans la trame urbaine, au réseau de transport et incorporer la mobilité douce. Il faut tenir compte également des im-pacts au niveau social qui concernent la santé, la cohésion sociale, la qualité de vie, l’emploi. Pour cela, des méthodes économiques d’évalua-tion environnementale permettent l’estimation des coûts et des externalités positives pour leur internalisation dans l’analyse financière du pro-jet. Il est indispensable que les projets d’amé-nagement urbain et de logements ainsi conçus et construits soient accessibles aux ménages à revenus modestes et que les coûts de fonction-nementrestentmaîtrisés.

énERgiETrois grands sujets sont retenus pour les diffé-rents projets : l’adaptation au changement cli-

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matique, l’utilisation d’énergies renouvelables et la limitation de l’impact sur l’environnement des opérations. L’emploi de systèmes de simple utilisation et naturels de chauffage et de refroi-dissement est encouragé dans les bâtiments.

gESTiOn ET CYClE dE l’EAULes éléments pris en compte dans ce domaine favorisent une approche globale du cycle de l’eau et la mise en œuvre de mesures de limitation des consommations en eau aussi bien dans la dimen-sion urbaine que dans celle du logement.

déCHETSUne minimisation et une meilleure gestion des déchets font partie des éléments constitutifs de la démarche. Ainsi, un ensemble d’actions peu-vent être mises en œuvre dans cet objectif dans les phases du chantier et celle du fonctionne-ment.Desinitiativesd’information,deformationet d’accompagnement au changement de prati-ques devront également être mises en place.

gESTiOn dU CHAnTiER Le bon déroulement de la phase de chantier en ce qui concerne la limitation des risques et des nuisances ainsi que la mise en place de mesures de sécurité des habitants sont essentiels. Il est nécessaire d’identifier correctement les activi-tésaffectéesparlechantieretdeconnaîtrelespratiques sociales afin de minimiser les impacts négatifs sur la vie quotidienne des habitants et des différents organismes ou entreprises durant ce temps.

APPROPRiATiOn dU PROjET La prise en compte des demandes sociales et des propositions de tous les acteurs liés au lo-gement est une base importante pour une réelle innovation adaptée depuis la conception jusqu’à l’appropriation des projets. Il est nécessaire d’appréhender la façon d’habiter les quartiers et les logements en intégrant les pratiques sociales et le quotidien des habitants durant toutes les phases du projet.

CescritèresqualitatifsEcoHabitatencouragentl’innovation adaptée au changement climatique et aux modes de vie des espaces géographiques du Sud-Ouest européen. Ils constituent un ca-dre de référence qui est amené à évoluer dans le temps en fonction des changements du cli-mat, des contextes socioculturels, des nouveaux apports et des retours d’expériences. Ils sont la base d’un événement périodique porté par les métropoles. Le but est de promouvoir et mettre en valeur des opérations et des projets de loge-ment exemplaires du point de vue social, tech-nique et qui soient adaptés aux spécificités des villes du Sud-Ouest européen. La publication des Cahiers EcoHabitat assurera la capitalisa-tion et la diffusion des projets lauréats.

D’autresmanifestationspourrontvenirappuyerl’évolution et la mise à niveau de ces critères : expositions itinérantes, présentation du projet lauréat, colloques et conférences.

Perspectives

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Réseau de coopération EcoHabitat

« Acteurs, processus et systèmes de production de l’habitat » :

DanslecadredudiagnosticétabliparlespartenairesduprojetEcoHabitat,lesdéfi-cits de communication, de collaboration et d’échange entre les acteurs intervenant dans le secteur de la construction ont été identifiés comme un frein important à l’évolution de ce secteur. En effet, cette absence de communication peut être observée non seulement entre des catégories d’acteurs différents mais aussi à l’in-térieur d’une même catégorie. Ceci a comme effet un très faible niveau de trans-fert des connaissances, des pratiques et provoque une stagnation dans la façon de construire. L’innovation du secteur de la construction en France et en Espagne est en conséquence très limitée.

Aujourd’hui, les acteurs du bâtiment doivent répondre au défi du développement durable qui devient le principal élément de changement de paradigme social et économique en produisant une modification profonde de la réglementation en général et dans le secteur du bâtiment en particulier. C’est pour cela que les pro-jets de construction doivent aller au-delà des objectifs classiques de temps, coût et qualité et doivent intégrer de façon cohérente de nouveaux critères de durabilité dans l’espace géographique du Sud-Ouest européen. L’intégration de ces nouvelles exigences requiert une évolution de la culture des différents acteurs du secteur et ceux-ci ont besoin de techniques et de méthodologies innovantes afin d’optimiser les processus de réalisation, projet et promotion.

Conscientsdecedéfi,lespartenairesduprojetEcoHabitatontfixél’objectifd’éta-blir un réseau de coopération entre les acteurs du secteur du bâtiment et de l’urba-nisme. Ce réseau pourrait perdurer au-delà du terme du projet dans le but de favo-riser, mettre en place et diffuser l’innovation dans le domaine du logement social durabledanslarégionSUDOE.Ceciimpliquelapriseencomptedesmodesdevie,

Pour une innovation dans le logement au service des habitants

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des spécificités culturelles et climatiques, mais aussi des aspects plus globaux comme l’écono-mie, l’espace et l’urbanisme.

Plusieurs travaux et expériences mettent en évi-dence que le degré de connexion entre acteurs et entre les acteurs et avec leur environnement, làoùsesituentlesbesoinsdeleursmarchés,estdéterminant pour favoriser l’innovation.

Les groupes de tâches du projet EcoHabitatconfirment le fait que de nombreuses profes-sions sont liées au secteur du bâtiment et que la plupart d’entre elles sont organisées en corpo-rations très fermées. Il existe également des ré-seaux mais ils ne sont généralement pas multi-disciplinaires et ne permettent pas la rencontre entre les différents univers. Face à cette réalité, ledéfid’EcoHabitatestderéussiràregrouper,organiser et consolider une coopération entre les mondes académique, entrepreneurial et in-dustriel et les corporations, tant au niveau na-tionalque transnationaldans l’espaceSUDOE.Le but est que ses membres aient une vision globale, multicritère et une approche structurée

des projets de construction tout en admettant la singularité de chacun. Ceci implique la confron-tation des intérêts des acteurs du bâtiment, re-présentés en quelque sorte par le partenariat EcoHabitat, depuis la conception jusqu’à laconstruction des logements dans la région.

Pour relever ce défi, le potentiel et l’expérience desseptpartenairesEcoHabitatdansledomai-ne de l’innovation mais aussi leur participation dans des réseaux internationaux ont été mobili-sés. Initialement la structure du réseau de coo-pération EcoHabitat a été orientée vers « Ac-teurs, processus et systèmes de production de l’habitat » (figure 1). Ensuite, nous avons défini trois réseaux thématiques autour de trois axes d’intérêt en lien avec les objectifs et les résultats du projet. Ces axes peuvent évoluer et changer dans le temps et doivent permettre des collabo-rations dynamiques entre les acteurs du monde académique, entrepreneurial, associatif et les collectivités territoriales. Les réseaux thémati-ques ainsi constitués serviront de base à la mise en place d’un futur cluster transnational répon-dant aux exigences des prochaines décennies

Figure 1.

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en matière d’habitat social, de production et de consommation d’énergie.

Les axes d’intérêt sont définis de sorte que cha-que acteur puisse y apporter son expérience, ses connaissances et ses pratiques. Les caracté-ristiques essentielles des trois réseaux thémati-ques autour des axes d’intérêt proposés par les groupes de tâches sont présentées ci-dessous de façon succincte.

Climat et confort du logement : sont traités ici des sujets tels que l’efficacité énergétique et des aspects sociaux en lien avec le confort et les économies dans la consommation.

Processus constructifs : concerne l’organisation des acteurs et des ressources durant la période de production d’un projet en considérant tous les participants à toutes les phases du projet de-puis l’idée, qui résulte d’un besoin identifié, la proposition du promoteur, la construction, du-rée de vie utile….

Quartiers avec une gestion autonome des res-sources : la conception urbaine au niveau d’un quartieroud’unîloturbaindoitintégrerdefa-çon cohérente les critères de durabilité et traiter des aspects tels que la génération d’énergie, la gestion de l’eau, du sol et des déchets. Cet axe aborde également les aspects sociaux des usa-ges, de l’appropriation du quartier, d’adaptation des pratiques...

Dans l’objectif de créer un réseau ouvert, ungrand nombre d’acteurs de la région ont été in-vités afin que, de manière tout à fait volontaire, ils manifestent leur intérêt en s’y inscrivant.

Pour cela nous avons préparé un formulaire d’inscription dans le but de :

•Vérifierl’intérêtmultidisciplinaireettransna-tional du réseau proposé.

•Avoir un premier répertoire d’inscrits quipourront être mobilisés dans des événements à venir.

•Considérerlapertinenceet l’intérêtdesdo-maines de recherche, développement e inno-vation identifiés.

•Vérifier lapertinencedes axesd’intérêtpro-posés tout en laissant la possibilité aux inscrits de présenter de nouveaux thèmes.

Le lancement initial du réseau de coopération s’est appuyé sur le tissu socioprofessionnel existant dans les villes partenaires du projet qui s’intéresse et travaille dans le domaine du loge-ment durable. Nous avons utilisé le soutien of-fert par les institutions publiques des métropo-les de Toulouse, Barcelone et Lisbonne à travers leur engagement dans la construction de loge-ment social durable. Nous avons compté aussi sur l’appui des universitaires et des chercheurs qui travaillent main dans la main avec des entre-prises sur des projets d’habitat durable adaptés aux spécificités de la région. Un questionnaire aétédiffusé à travers lapagewebEcoHabitatet envoyé à la liste de contacts de chacun des partenaires.

L’inscription au réseau est ouverte depuis le 18 juin 2013 en France et en Espagne tandis que pour le Portugal, elle a été mise en ligne à la mi-juillet. L’analyse ici présentée est basée sur les 131 réponses obtenues jusqu’au 9 août 2013. L’inscription est par ailleurs toujours possible.

PRinCiPAlES CARACTéRiSTiQUES dES inSCRiPTiOnSEn ce qui concerne l’origine,60%desinscrip-tions viennent d’Espagne, 37% de France, 2% du Portugal et il y a une inscription de la Grèce (Figure 2). La faible représentation du Portugal répond aux raisons exposées plus haut.

À l’intérieur de ces pays, les localités les plus représentées sont Barcelone et ses alentours en Espagne et Toulouse et la région toulousaine en France. Pour l’Espagne, des réponses sont également parvenues de Madrid, Saragosse et Valence.

Les résultats

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“Les axes d’intérêt sont définis de sorte que chaque acteur puisse y apporter son expérience, ses connaissances et ses pratiques.”

Figure 2.

Figure 3.

Le type d’acteur le plus représenté en France et en Espagne est l’entreprise privée. Elle a un pourcentage un peu plus élevé en Espagne. Le deuxième type d’acteur le plus représenté en Espagneestceluides«Architectes»etenFranceestceluides«Associations»(Figure3).OnpeutaussiobserverenFranceunéquilibreentre«Architectes»,«Ingénieries»et«Autres».Lescatégories«Centre technologique»et«Collectivité territoriale» sontprésentes seulementenEspagne avec une représentation comparable.

30%

20%

6% 8%

3%

10%

4%

9%5% 5%

0% 0%

25%

13%

19%

10%13%

0%

13%

0%2% 2% 2% 2%

Entrepriseprivée

Architectes Association ouorganisme à

but non lucratif

Université ouÉcole

Autres Centretechnologique

Ingénieries Collectivitéterritoriale

Entreprisepublique

Technicien dubâtiment

Centre deformation

professionnelle

Étudiant

Réponse par type d'acteur sur le total par pays (en pourcentage)

Espagne France

60%

37%

2% 1%

Pourcentage d'inscrits par pays

Espagne France Portugal Grèce

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En ce qui concerne la taille, on observe une prévalence des petites et moyennes entreprises de moins de 250 employés. En Espagne, le poids des plus grandes est plus im-portant qu’en France (Fi-gure 4).

Concernant les secteurs d’activité, on observe une importante affluence d’inscrits travaillant en «Études et projets» eten «Énergies renouvela-bles ». Ce résultat est en cohérence avec la thé-matique d’EcoHabitat.Les autres secteurs, eux, montrent des pourcen-tages d’inscription entre 15% et 5% et ont une représentation assez ho-mogène (Figure 5).

Parmi les 18 inscrits qui ont sélectionné «Autres»lors de l’inscription on trouve : acoustique, créa-tion, édition, finances, meubles en carton, pro-motion, photographie, assainissement, géobio-logie, urbanisation. Un total de 6 réponses cor-respond à des institu-tions de l’administration publique ou des organi-sations professionnelles, 6concernentdesentre-prises de gestion, évalua-tion ou bureaux d’études et 9 correspondent à des établissements d’ensei-gnement, recherche ou formation.

Figure 4.

Espagne

France

47%46%

11% 17%

16% 23%

15%

8%

10%

6%

Inscrits selon nombre d'employés (en pourcentage)

Moins de 10 de 10 à 50 de 51 à 250 Mas à 250 Sans info

Figure 5.

71

3219 18 18 17 16 15 15 15 15 13 13 11 11 10 9 9 9 7 6 6

Nombre d'inscrits par secteur d'activité

Figure6.

65 58 56 52 52 51 50 49 44 40 39 39 38 3424 23

10

Nombre d'inscrits selon les différents domaines de R&D

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La question sur le type d’activités de recherche, développement et innovation offrait la possibili-té de choisir plus d’une réponse parmi les options présentées. À partir du résultat, on peut observer une distribution homogène des différentes caté-gories représentant de façon complète les aspects qui ont un lien avec la planification, l’élaboration de projets et la construction de logement.

Les logiciels et la réglementation semblent être moins représentés. Quelques activités ont étéprésentées sous l’option«Autres»et font réfé-rence aux études géotechniques, meubles, photo-graphie, édition, communication, construction, analyse du cycle de vie et acoustique représen-tant10inscrits(Figure6).

PERTinEnCE dES RéSEAUx THéMATiQUESLe formulaire d’inscription permet de choisir des axes d’intérêt thématiques dans lesquels les institutions sont impliquées ou auxquels elles voudraient participer. Il offrait la possi-bilité également de faire des propositions sur des aspects plus concrets dans chacun de ces axes.

Au total, 11% des inscrits ne sont intéressés par aucun des axes thématiques proposés. Les autres inscrits ont manifesté un intérêt pour un réseau (26%),pourdeux(24%)oupourlestrois(39%)(Figure 7).

Les réseaux autour des trois axes thématiques ont suscité un intérêt similaire, ce qui montre la perti-nence des propositions et aussi l’équilibre entre acteurs inscrits dans le réseau (Figure 8).

• 90 personnes semontrent inté-resséesparlethèmedu«Climatetconfort»,cequireprésenteun69%du total.

• 87 personnes se considèrentconcernéesparlesujet«Processusconstructifs»etreprésentent67%.

• L’axe «Quartiers avec une ges-tion autonome des ressources » a enregistré 69 intéressés soit lamoitié du total d’inscrits.

Les personnes intéressées ont eu la possibilité de proposer des sujets plus concrets dans les différentes thématiques qu’ils ont choisies. 20 inscrits ont présenté des proposi-tionspour«Climatetconfort»,20autres pour «Processus construc-tifs»et8pour«Quartieravecunegestion autonome de ressources ».

L’ensemble des thèmes proposés est présenté dans le tableau de la page suivante.

Figure 8.

90

87

69

Nombre d'inscrits dans les différents réseaux thématiques

Climat et confort

Processus constructifs

Quartiers avec une gestiondurable de ressources

Figure 7.

Espagne France Ensemble

10% 10% 11%

32%

15%

26%

22%38% 24%

37%

38%

39%

Intérêt pour les réseaux thématiques

Sans réponse Pour un réseau Pour deux réseaux Pour les trois réseaux

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CLI

MAT

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NFO

RTQualité de l’air intérieur en lien avec le mobilier, émissions et composants • organiques volatiles.Climatisation, ventilation avec utilisation de systèmes de haute performance énergétique.•éclairage naturel efficient.•Communication et diffusion sur la réglementation, innovation technologique, logement •durable.Coopération, partage d’expériences et de connaissances.•nouveaux matériaux et méthodes.•Certification basse consommation.•Réhabilitation énergétique dans le logement social.•logement social à énergie positive, suivi des impacts et des résultats.•gestion des ressources eau et énergie, gestion des déchets dans le logement social.•Capture de CO•

2.

PRO

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SUS

CO

NST

RU

CT

IFS

Processus constructifs efficients et durables.•Constructions passives.•Communication et diffusion au niveau des collectivités, entreprises, cabinets d’audit et •d’évaluation.Flexibilité dans les systèmes constructifs.•Systèmes informatiques comme outil de conception et prototype.•Matériaux bio, recyclés.•gestion intégrée des différentes étapes et processus du cycle de vie d’une construction.•gestion durable du processus de construction.•Habitat démontable.•Systèmes constructifs avec des composants légers, préfabriqués pour la construction en •hauteur.Utilisation de matériaux naturels, peu traités : laine, paille, bois.•intérêt de certains matériaux en termes de bilan carbone.•Meubles écologiques.•éclairage naturel.•Acoustique.•

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ESSO

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développement durable.•gestion de l’énergie et de l’eau à échelle du territoire.•Mobilisation des acteurs concernés par un projet afin de les impliquer dans son succès. •

gestion autonome des ressources, cycle de l’eau, des matériaux, compostage.•évaluation de la durabilité des quartiers : élaboration d’un outil qui prenne en compte le •cycle de l’eau, zones vertes, mobilité, ramassage et traitement des déchets, installations de fourniture d’énergie, trame urbaine.Approche sociale, logement créateur d’emploi : production horticole, manufacture, •transformation.Autonomie énergétique, autosuffisance hydrique.•Participation des habitants, appel à initiatives.•Expérimentation, constitution de réseaux scientifiques.•Réhabilitation de zones obsolètes en espaces de gestion autonome des ressources.•

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Une mobilisation d’une telle ampleur met en évi-dence la difficulté de la mise en œuvre de projets car il s’agit de partenaires avec des différences culturelles et environnementales. Or, c’est de ces différencesquenaîtlarichessedesexpériences,les échanges, les connaissances et les intérêts communs qui sont en même temps une source d’inspiration.

Ce réseau est pensé comme un outil permettant le contact entre personnes, besoins et ressour-ces disponibles pour faciliter la mise en place d’actions, soutenir la préparation de projets et explorer des possibilités de financement.

Le réseau doit faciliter la circulation de l’infor-mation et développer les ressources existantes entre les différents acteurs de la construction et de l’urbanisme. Il favorise le contact et la rencontre entre les personnes, permet d’entre-croiser des activités, moyens, idées, besoins et ressources dans le but de mettre en œuvre des initiatives qui améliorent la qualité de l’habitat de nos régions. Ainsi, le transfert de connais-sances et la diffusion d’innovations pourront être activés et accélérés.

LeréseaudecoopérationEcoHabitatestunlieuinitialementvirtueloùl’onpeutdéposer,obte-nir ou consulter des informations en lien avec le thème général du réseau ou les thèmes particu-liersdesaxesd’intérêt.Desrésultatsd’étudesetd’expériences seront mis à disposition permet-tant ainsi le suivi de l’évolution des initiatives proposées, des projets et des collaborations.

Les rencontres personnelles sont sans aucun doute cruciales pour le fonctionnement du ré-seau et à cet effet différents évènements sont prévus. On cherchera des lieux et des moments adaptés qui permettront à la fois la rencontre d’acteurs divers, l’exposition d’expériences, la réalisation de tables rondes, focus group, ateliers de travail et de sessions plénières.

Ce réseau de coopération est étroitement lié à la propositionetl’évolutiondescritèresEcoHabitat.

Bien que les conclusions de cet article soient ba-sées sur les données disponibles au 9 août 2013, l’inscription de personnes ou d’organisations au réseau et aux différents axes d’intérêt thémati-ques reste ouverte à travers la page web du pro-jet ou par le biais des partenaires. Ces nouveaux inscrits enrichiront le réseau avec leurs propo-sitions et leurs apports.

Perspectives©

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“Le réseau doit faciliter la circulation

de l’information et développer les

ressources existantes entre les différents

acteurs de la construction et de

l’urbanisme.”

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La biennale EcoHabitatPour une innovation durable dans le logement

LeprojeteuropéenEcoHabitatarriveàsafinopérationnellemaissesrésultatsma-jeurs méritent d’être pérennisés. C’est dans cette perspective qu’une charte d’in-tention1aétésignéelorsduséminaired’avril2013àToulouse.Danscettedéclara-tion les partenaires s’engagent à :

•Développerlesprincipesfondateursd’uncadreetdescritèresderéférenceadap-tés aux particularités du Sud-Ouest européen.

•RenforceretpérenniserleréseautransnationalduprojetEcoHabitat.

Cet article propose des pistes pour que les objectifs exposés à cette occasion de-viennent une réalité dans les années à venir.

Il s’agit d’articuler les critères qualitatifs de référence adaptés à nos régions du Sud de l’Europe ainsi que le réseau de coopération thématique constitué, présen-tés dans les deux articles précédents, dans une démarche style biennale ci-après développée.

Laconstitutionduréseaudecoopération«Acteurs,processusetsystèmesdanslaproduction du logement social » et ses trois axes d’intérêt thématiques2 est la base de la capitalisation des résultats du projet. Le réseau a pour vocation d’apporter son expertise sur l’habitat durable en capitalisant l’expérience et aussi de permet-tre la poursuite de la dynamique instaurée avec les partenaires du projet européen

1 Déclaration d’intention des partenaires du projet INTERREG IV B SUDOE EcoHabitat. Toulouse, le 9 avril 2013 (Cf. Cahiers EcoHabitat nº 5, pages 145 et 146).

2 « Climat et confort du logement », « Processus constructifs » et « Quartiers avec une gestion auto-nome des ressources » (Cf. page 146).

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EcoHabitat. Il favorisera l’expérimentation etl’innovation dans la construction répondant aux enjeux d’usages et d’adaptation au changement climatique dans l’espace Sud-Ouest européen.

Ce réseau peut fonctionner sous la forme d’une association transnationale et son siège pourra s’établir à tour de rôle dans chacune des métro-poles associées.

LescritèresqualitatifsderéférenceEcoHabitatregroupent différents thèmes afin de rendre compte de la diversité d’éléments qui intègrent une démarche d’urbanisme et de construction durable.Cesgrandssujetssont:«Usages»,«In-novations», «Maîtrise des coûts», «Énergie»,«Gestionetcycledel’eau»,«Déchets»,«Ges-tionduchantier»et«Appropriationduprojet».Pour chacun d’entre eux, un nombre de varia-bles a été sélectionné afin de pouvoir apprécier de la façon la plus objective et précise possible la mise en œuvre d’actions encourageant l’inno-vation adaptée.

La validation de ces critères qualitatifs de ré-férence EcoHabitat SUDOE permet l’identi-fication d’opérations exemplaires en termes d’aménagement urbain et de construction tant dans le neuf que dans la réhabilitation. Celles-ci serviront de support pour des démarches type biennale.

Ainsi, ces critères adaptés aux particularités du Sud-Ouest européen et la constitution d’un ré-seau transnational entre acteurs travaillant dans le secteur du bâtiment et de l’urbanisme durable constituent la base pour l’organisation de cette biennale. Portée par les métropoles européen-nes associées au réseau de coopération, celle-ci mettra en valeur des opérations et des projets d’habitat exemplaires du point de vue social et technique, adaptés aux spécificités climatiques et aux pratiques sociales des villes du Sud-Ouest européen.

Cet événement marquant institue le réseau Eco-Habitatetrythmesonactivitéenstructuranteten renforçant le transfert des connaissances et le retour d’expériences entre les acteurs du lo-gement de la région du Sud-Ouest européen.

Cette biennale encourage et donne un prix à l’approche intégrée dans la construction ainsi qu’aux dynamiques de coopération interprofes-sionnelle et transnationale dans la conception, la réalisation et la réhabilitation de l’habitat. Une attention particulière sera portée à l’adap-tabilité des propositions au changement climati-que et aux modes de vie des espaces géographi-quesoùilssedéveloppent.

Un COMiTé SCiEnTiFiQUE ET TECHniQUELe réseau et la biennale nécessitent la mise en place d’un comité scientifique qui assure la déontologie et qui sera composé par des repré-sentants des trois familles d’acteurs – collecti-vités territoriales, académiques, industries et entreprises – et des pays associés afin de :

•Assurerlapertinencedeschoixdesprojetsetdes systèmes.

•Garantirl’équilibreéthiqueetscientifiqueduréseau.

•Garantiruneouvertureàlaréalitéeuropéenne.

•Apporterdesavissurlesinnovations.

•Donnerdesavissur lesarticlesàpubliersurlesCahiersEcoHabitat.

Parmi les représentants académiques une prio-rité sera donnée à la pluridisciplinarité, en in-vitant des architectes, des urbanistes et des ingénieurs au même titre que des sociologues, économistes et d’autres spécialistes des scien-

“Ce réseau peut fonctionner sous la forme d’une association transnationale et son siège pourra s’établir à tour de rôle dans chacune des métropoles associées.”

Le fonctionnement de la biennale

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ces sociales travaillant sur des sujets en lien avec celui du réseau.

lA MéTHOdELa biennale s’appuie sur un appel à projets qui sera ouvert à tous les intéressés. Les membres du réseau de coopération EcoHabitat bénéfi-cieront d’un accès à l’information à travers les outils développés pour sa diffusion à l’intérieur duréseau:pageweb,SUDOELab

Les projets concurrents devront répondre au ca-dredescritèresqualitatifsderéférenceEcoHa-bitat. Il pourra s’agir de projets d’aménagement dequartiersoud’îlotsoubiendeprojetsdelo-gements en tissu urbain constitué ou encore des propositions d’innovation spécifiques.

Les projets seront examinés au regard des cri-tères ainsi définis et les résultats seront dé-battus par les membres du comité scientifique réunis à cet effet dans l’une des métropoles. Les projets lauréats seront annoncés aux can-didats afin de préparer l’exposition itinérante dans les métropoles.

La biennale se tiendra trois ou quatre mois après les délibérations du comité scientifique et elle sera l’occasion d’exposer les projets lau-réats dans les différentes catégories mais aussi de réaliser des conférences et des ateliers inter-nationaux sur des sujets d’actualité concernant lesaxesd’intérêtthématiqueEcoHabitat.

Ce sera aussi un moment privilégié pour mettre en place les groupes de travail thématiques afin d’approfondir les sujets spécifiques au réseau EcoHabitat.

L’événement sera aussi l’opportunité de publier uncahierEcoHabitatcontenant lesdétailsdespropositions réalisées par les projets gagnants et les articles des personnalités invités pour les conférences et les ateliers.

PiSTES dE FinAnCEMEnTDansunpremiertemps,pourgarantirlaconti-nuité de cette dynamique, il est indispensable de continuer à mobiliser des ressources humai-nes chargées de l’animation du réseau au sein

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de chaque partenaire. Ceci est particulièrement important pour les métropoles et fondamen-talpourlavilleoùsiègeleréseaupendantunepériode de deux ans. L’identification d’un réfé-rent dans les autres villes est aussi nécessaire. Ils auront un rôle en tant que représentants de l’ensemble des acteurs adhérents au réseau dans chaque pays et ils seront les interlocuteurs auprès de l’animateur du réseau.

L’organisation et la mise en place de la biennale supposera un investissement plus important de ces moyens humains durant une période de temps déterminée.

La consolidation du réseau de coopération Eco-Habitatetlamiseenplacedesdifférentsévéne-ments prévus, dont la biennale, peuvent faire l’ob-jet d’une demande de financement européen.

D’autressourcesdefinancementdevrontégale-ment être explorées parmi lesquelles :

•DesfinancementsdesÉtats,desRégions,descollectivités territoriales sur des lignes budgé-taires dédiées à l’habitat et à l’innovation entre autres.

•Deslignesbudgétairesdesentreprisesdédiéesauxsalons,expositionsetR&D.

•Des lignesbudgétairesdesuniversitésetdescentresdeformationpourlaR&D.

Avec l’investissement des acteurs du logement social durable dans la région du Sud-Ouest européen et l’appui des instances européennes, nous apportons à travers cette manifestation l’innovation adaptée et au service des habitants de nos villes.

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Continuer ensemble

Les articles présentés dans cette section montrent à quel point les différents pu-blics visés par le projet ont été mobilisés : entreprises et industries du secteur du bâtiment, instituts de recherche, professionnels concernés par des projets urbains et de construction, universités, public d’usagers.

Àl’issuedetroisans,leprojetEcoHabitataréussiàconsolidersonimageetsoniden-tité et il devient progressivement un cadre de référence sur le thème de l’innovation technologique et des pratiques sociales dans le domaine de l’habitat durable.

Les six séminaires qui ont rythmé le déroulement du projet ont largement contri-bué à communiquer les résultats du projet à l’ensemble des acteurs impliqués et ont été des moments essentiels de confrontation des réflexions, d’échanges et de mise en place d’une dynamique de coopération interprofessionnelle.

CesarticlesprésententlesdétailsdestroisrésultatsmajeursduprojetEcoHabitatqui permettent d’assurer sa pérennité au-delà de la date officielle de clôture : •LescritèresqualitatifsderéférenceEcoHabitatSUDOE,pourencouragerl’inno-

vation adaptée au changement climatique et aux modes de vie des espaces géogra-phiques du Sud-Ouest européen.

•Lamiseenplaced’unréseaudecoopérationEcoHabitatentreacteursdusecteurdu bâtiment et de l’urbanisme au sein duquel trois réseaux thématiques ont été définis afin de favoriser, mettre en place et diffuser l’innovation dans le domaine du logement social durable adaptés aux spécificités climatiques et aux pratiques sociales de nos villes.

•Enfin,lapropositiond’unebiennalequipermettrademettreenvaleurdesopéra-tions et des projets d’habitat exemplaires du point de vue social et technique.

Il s’agit d’étapes fondamentales dans la consolidation de la dynamique instaurée entre les trois métropoles européennes et l’ouverture à d’autres acteurs du secteur dont le rôle est tout aussi important.

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Lizop © Habitat Toulouse

Ribera Baixa © Manuel Brullet Arquitectos

La Granja © Valls-Musquera VM Arquitectos

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Conclusiongénérale

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L’expérience EcoHabitat

La synthèse des rapports des travaux des groupes de tâches effectués au cours des troisannéesdudéveloppementduprojetEcoHabitat,montred’unepartlesobs-tacles rencontrés pour atteindre les objectifs – sans doute trop ambitieux – fixés parleprogrammeinitial,desurcroîtdansuncontextedecriseéconomiquesansprécédent affectant les régions de la péninsule Ibérique et, d’autre part, la volonté – sinon le volontarisme – des acteurs du projet d’atteindre, malgré des conditions complexes, le maximum de ces objectifs.

L’objet de cette conclusion n’est pas de reprendre simplement GT par GT les résul-tats de leurs travaux ni de paraphraser ce qui a été écrit dans les pages précédentes, mais de relever et d’attirer l’attention sur ce qui nous semble être les réussites incontestables de l’action menée, les limites de celle-ci, les obstacles rencontrés, surmontés ou non.

Rappelons pour ce faire que le projet est né dès 2008 d’une proposition d’uni-versitaires et d’architectes catalans et français auxquels se sont joints un an plus tard des collègues portugais. Ses objectifs étaient de réfléchir aux évolutions des réglementations en matière d’énergie dans l’habitat tout en prenant en compte les caractéristiquesspécifiquesclimatiquesetculturellesduSUDOE.Àcetteépoque,laFrancecommençaitàmettreenplacedes«accordsdeGrenelle»;poursapart,l’Espagne se trouvait sensiblement au même niveau de préoccupation mais avec une action publique moins prégnante en matière de consommation d’énergies ; de son côté, le Portugal appliquait les normes européennes, ce qui a provoqué un sur-coût important du prix de la construction.

Afin de traiter sous tous ses aspects cette question primordiale de l’énergie et de laqualitédel’habitatsurlesplanséconomiqueetsociétaldesrégionsduSUDOE,il est donc nécessaire de constituer un partenariat diversifié et pluridisciplinaire composé de collectivités locales, de bailleurs sociaux, d’entreprises, d’organismes deR&D,ainsiqued’universitaires.La richesse escomptée de cette diversité de partenaires – à laquelle n’a pu finale-ment se joindre en 2010 la partie portugaise pour des raisons financières – a eu

Quartier de Boavista © Câmara Municipal de Lisboa

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Conclusion générale

167Cahiers EcoHabitat

pour principal corollaire une diversité tout aus-si grande de l’appréhension des objectifs et du choix des méthodes, rendant difficile l’action collective transnationale, notamment au début de la mise en œuvre des groupes de tâches.

Nonobstant, le parcours du programme Eco-Habitatasuivi lesévolutions–évolutionsnor-matives mais aussi et surtout évolutions des compétences et des sensibilités – tant dans le monde des professionnels que du public utili-sateur. Cette démarche a permis d’aboutir à la constitution d’un important fonds documen-taire d’analyses comparatives entre les régions transfrontalières et à un nombre important de propositions de caractère transnational en vue de favoriser l’évolution de l’habitat en zone SU-DOEdansl’espritdudéveloppementdurable.

POUR l’innOVATiOn En MATièRE dE PRATiQUES dE gOUVERnAnCE ET dE COnCEPTiOn dE l’HABiTAT dURABlELa méthode a consisté à traiter l’ensemble de la problématique à travers trois axes : l’approche prospective, la vérification expérimentale et l’établissement de propositions. Cette méthode a conduit à l’élaboration en un premier temps de grilles d’analyse nationales de la réglementation et des pratiques de l’existant. Celles-ci ont permis d’établir un corpus comparatif transnational élaboré, mis à la disposition du public sur un site internet web dédié. De même, elles ontfourni les éléments de base pour formuler des hypothèses et en vérifier la validité à travers le recours à l’expérimentation et la consultation de professionnels externes au projet. L’ensemble de ce travail a abouti à la construction d’un tableau de recommandations urbaines pour le développement du logement social européen surleterritoireSUDOEàl’adressedespouvoirspublics et des professionnels et par la proposition d’un catalogue de conseils pragmatiques pour les économies d’énergie au niveau des utilisateurs d’habitats sociaux.

BâTiMEnT : COnCEPTiOn, MiSE En œUVRE, indUSTRiAliSATiOnLa question posée était la suivante : quelle est

l’implication réelle et concrète des acteurs du développement durable, par rapport aux régle-mentations en vigueur en Europe, en Espagne et en France. Par acteurs on entend l’ensemble de lachaînedeproduction:prescripteurs–concep-teurs – industriels – entreprises de réalisation. On a également cherché en interrogeant un nombreimportantd’entreeux,àconnaîtreleurétat d’esprit et leur engagement par rapport à leur désir d’innover, leur détermination et les freins qu’ils rencontrent dans leurs démarches.

Un état des lieux des réglementations a mis en évidence la nécessité d’homogénéiser les critères d’évaluation et d’harmoniser les méthodologies d’analyse dans l’ensemble de l’Europe (voir les travaux du Comité européen de normalisation).

Il était utile à ce niveau de recenser, sans re-cherche d’exhaustivité, les produits, systèmes et composants innovants. Le problème à ce niveau est qu’il est très difficile sinon impossible de dé-tecter avec précision l’origine de ces produits et enparticulierleur«racinesSUDOE».

La partie, in fine, la plus instructive de ces étu-des se situe dans les comparaisons qui ont pu être faites entre deux pays : La France et l’Es-pagne dans les approches de leurs acteurs en matière d’innovation. Le document de synthèse des enquêtes de terrain indique en particulier des différences importantes au niveau des axes de recherche : si la France est plus portée sur les usages et les études des enveloppes, l’Espagne privilégie les technologies en particulier sur les systèmes constructifs. Les difficultés de la France à trouver de la main-d’œuvre qualifiée sont un facteur à prendre en compte ; enfin les entrepreneurs et industriels considèrent que l’innovation est un risque excessif. Sur ces deux derniers points, les écarts entre les deux pays de l’ordre de 70/30 sont considérables et devront être analysés de façon plus approfondie.

APPliCATiOnS ExPéRiMEnTAlESÀ la suite de ces études et enquêtes, il était prévu de procéder à des expérimentations. Les démarches des uns et des autres furent, à ce ni-veau, fort différentes ; elles résultent de la natu-re de la structure des opérateurs. La partie fran-

Les résultats obtenus

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çaise s’est engagée avec son partenaire bailleur maître d’ouvrage social, dans des opérationsconcrètes : un projet neuf (BBC) et un projet de réhabilitation. La méthode avait pour inconvé-nient d’être soumise au rythme du projet : mises au point avec les architectes – consultation des entreprises – déclaration des résultats : périodes durant lesquelles il n’était pas possible de com-muniquer. Malgré ces difficultés, le contact di-rect que nous avons pu organiser avec le bailleur social et des entreprises dans le cadre de réali-sations concrètes observées et suivies depuis la conception des ouvrages jusqu’à la désignation des entreprises de réalisation, a confirmé de fa-çon évidente la réalité de la région Midi-Pyrénées en matière d’innovation dans le bâtiment : peu d’engagement – une frilosité certaine – une très forte tendance à se réfugier derrière les savoir-faire existants et surtout une opinion : ce n’est pas aux entreprises d’innover. Cette approche, partagée par plusieurs opérateurs représentatifs (groupes nationaux et grosses PME locales) sem-ble évoluer lentement sous la pression des nou-velles exigences (NRT 2012).

L’Espagne quant à elle a d’entrée de jeu indiqué que sa méthode serait celle de modélisations

thermiques sur ouvrages existants, évitant ainsi les inconvénients rencontrés ; les résultats de ces travaux présentent l’intérêt de relier l’ap-proche technique à l’étude économique.

Nous retiendrons de cette étape qu’il était diffi-cile – sinon impossible – d’expérimenter dans la mesure où aucune des structures participantesn’avait vocation à produire concrètement l’inno-vation par délégation. Le parti pris initial n’était donc pas, in fine, réaliste.

FORMATiOnSCette question a été traitée dans une perspec-tive fondamentale d’améliorer les compétences desacteursdelachaînedeproductiondel’habi-tat social à ses différentes échelles spatiales, de-puis le concepteur jusqu’au travailleur du chan-tier, en intégrant dans la démarche aussi bien le promoteur public ou privé, que l’utilisateur du logement.

Les travaux universitaires ont permis d’appor-ter un éclairage exhaustif sur les formations académiques existantes en Catalogne et en Mi-di-Pyrénées, puis de formuler une proposition concrète aboutie «de Post Master transnatio-

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Conclusion générale

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nal » dédié aux professionnels libéraux et aux techniciens des collectivités publiques ayant vocation à intervenir dans la conception de l’ha-bitat en matière de développent durable adapté aux besoins du SUDOE. Cette formation seradispensée concomitamment à Barcelone, Tou-louse et Lisbonne.

Une démarche identique a été adoptée pour la formation des techniciens de l’encadrement et de la main-d’œuvre intervenant sur le chantier. Cette démarche a été pilotée par les acteurs liés au monde de l’entreprise de la construction. Re-marquons que, notamment en France, ont été associées au développement du projet les agen-ces nationales et régionales en charge de guider et d’accompagner ces entreprises dans la mise enœuvredespréceptesrésultantdes«accordsde Grenelle». Des propositions concrètes de«briques de formation» transnationales sontprévues à très court terme. PUBliCiTé, inFORMATiOn ETCAPiTAliSATiOn dU PROjETL’ensemble des actions prévues dans ces domai-nes ont été menées à bien (construction d’outils identitaires de communication : web(s) et pu-blicationdesCahiersEcoHabitatSUDOE,orga-nisation semestrielle régulière des séminaires, conférences publiques, etc.).

En cours de projet il a été décidé de concentrer dans ce GT, dans une perspective de pérennisa-tionàtermedesproblématiquesd’EcoHabitat,la question de l’énoncé dynamique de critères qualitatifs de référence en substitution de l’éta-blissement d’un label «EcoHabitat SUDOE»visé initialement et celle de la création des ré-seaux thématiques et/ou collaboratifs envisagés dans les différents GT opérationnels.

Cette démarche a abouti à proposer et à jeter les bases de la création :

•D’un cadre de références qualitatif à partird’une batterie de critères qui constituent les piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnemental.

•D’un réseau de coopération d’acteurs du bâ-

timent et de l’urbanisme autour de trois axes thématiques : climat et confort, processus constructifs, quartiers avec une gestion dura-ble des ressources.

•D’unoutildeR&D«SUDOE»spécialisédansle logement social durable (universitaires, maîtres d’œuvre, entreprises, industriels etusagers) acté au cours du dernier séminaire de Lisbonne.

•D’une biennale d’opérations d’habitat exem-plaires dans les domaines technique et social, à l’initiative des collectivités locales engagées dans le renouvellement urbain durable.

Les obstacles rencontrés au cours du dévelop-pement du projet sont de deux sortes.

Les uns de nature conjoncturelle, comme la question de la gestion du temps et des limites des possibilités d’action dans le traitement ex-périmental, aussi bien que la difficulté de parve-nir à harmoniser de façon satisfaisante le niveau d’engagement quantitatif et qualitatif de l’en-semble des partenaires.

Les autres relèvent de ce qui est structurel au monde de la construction dans nos régions SU-DOEet particulièrement enFrance. Le thèmede l’innovation constituait le fil rouge du pro-jet. Autant les résultats ont montré que les ar-chitectes et les universitaire étaient capables de proposer des démarches innovantes en matière de gouvernance et de conception adaptées à ces régions, autant la question de l’innovation en matière de produits, systèmes et composants a apporté la preuve que rares sont les nouveautés enprovenanceduSUDOE,auxquelquesexcep-tions près en Catalogne.

Nous sommes donc confrontés à la question suivante : quelles structures devraient être mi-ses en place pour encourager le secteur du bâ-timent, dans sa globalité, à s’engager dans des démarches susceptibles de répondre aux enjeux du développement durable. Sans une impulsion collective, on voit mal aujourd’hui ce qui peut

Les obstacles rencontrés

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déclencher le processus vertueux de l’innova-tion. Les idées existent, les hommes existent. Le moteur se situe au niveau des nouvelles exigen-ces et des nouveaux besoins. Le frémissement constaté doit être poursuivi et soutenu.

Le bilan est sans conteste positif. Au-delà des résultats atteints, des propositions avancées, des pistes ouvertes, il y a lieu, en effet, de comp-tabiliser également les données immatérielles : les rencontres entre collègues, les échanges concrétisés ou non encore formalisés, et parti-culièrement la possibilité qui nous a été offerte de comparer les démarches entre les deux pays. Certes, chacun verra dans le travail du voisin ses propres défauts mais cette phase de réflexion n’est elle-même pas porteuse d’évolution ?

Danslaperspectived’unprolongementéventueld’EcoHabitat,soitdanslecadredelaréponseàun nouvel appel à projets, soit dans les démar-ches prévues de la pérennisation souhaitée des principales actions conduites par EcoHabitat,l’expérience a démontré que certains obstacles plus directement liés à l’organisation peuvent égalementêtrelevés.Danscetesprit,quelquesrecommandations pourront être avancées dès que la décision du choix de la nature et de la mise en œuvre de ces nouvelles perspectives sera prise.

Le bilan d’EcoHabitat

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Remerciements équipes de travail

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ÉQUIPE Toulouse Métropole - Habitat Toulouse Chef de file et Coordinateur transnational GT7

Responsables du projetStéphane Carassou Vice-président de la communauté urbaine Toulouse Métropole,Président Habitat ToulouseChristine Monjon directrice de l’Habitat

Coordinateurs transnationaux et techniquesCesar Juvé, Claude Maurette

ParticipantsAlain Marchan gT2, gT4, gT7 – Arnaud Sayous gT2 – Carlos Paz gT7 – Céline Negrier gT7 – Daniel Ferré responsable gT4 et participant gT2, gT3, gT7 – Élise Subra-Madern gT7 – Laura Maria Parvu gT2 – Murielle Kopp gT7 – Nathalie le Brun gT2 – Susana Beisso gT7 – Vincent Rieusset gT4 – Régine Arnoux gT7 – Xavier Rubira gT7 – Ximena Lopez-Rieux responsable, auteur gT7 et participante gT2, gT3, gT4, gT5 – Pedro Rodrigues auteur gT7

Administratifs et financiersAudrey Poret, Christine Divoux, Michel Vinuesa, Nathalie Hessloehl, Pilar Vigil

Entités associéesCaisse des dépôts, C&M, Envirobât, indiE, institut de la Ville, OgHAM, Rede Sinuosidade, T&M/nCO, USH

ÉQUIPE du PRES-UT

Responsables du projetÉlie Brugarolas chargé de mission Europe

ParticipantsDaniel Tomasin auteur gT2, gT7 – Jean Pierre Bedrune gT3, gT4 – Juan Carlos Rojas Arias gT4 – Luc Adolphe gT2 – Matthieu Poumarède gT2 – Nadia Sbiti responsable et auteur gT5 – Nathalie Tornay responsable et auteur gT2, participante gT7 – Nicolas Golovtchenko gT2, gT4

Administratifs et financiersAmélie Sigaudo, Sophie Thibaut

ÉQUIPE de la Fédération Sud Ouest des SCOP du BTP Coordinateur transnational GT4

Responsables du projetGérard Liberos administrateur de la Fédération Sud-Ouest des SCOP BTP

ParticipantsVéronique Malecki responsable administrative et auteur gT3, gT5, gT7, participante gT4 – Jean-Baptiste Dürenmatt chargé de mission et auteur gT3, gT4 – Julia Girard stagiaire auteur gT3 – Jocelyne Blaser auteur gT4, gT5 – Myriam Montcouquiol auteur gT5 – Benoît Kleiber auteur gT4 – Sébastien Roger gT3 – Hervé Chopin gT3

Administratifs et financiersDominique LAMOTHE, Laëtitia GLEIZES

Entités associéesCRC/CeRCAd Midi Pyrénées et AdEME Midi Pyrénées (Jocelyne Blaser, Benoît Kleiber, et Myriam Montcouquiol) – CREAHd Aquitaine (Vincent Seppeliades et Mathieu Dessans) – inEnViA (Hervé Chopin et Sébastien Roger) – giPi (Laëtitia Gleizes) – SMABTP Midi Pyrénées (Fabrice BERTIN)

Remerciements équipes de travailProgramme EcoHabitat INTERREG IV B SUDOE

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ÉQUIPE Àrea Metropolitana de Barcelona- Institut Metropolità de Promoció de Sòl i Gestió Patrimonial (IMPSOL) Coordinateur transnational GT2

Responsable du projetRamón Torra gerente de l’Àrea Metropolitana de Barcelona et Conseiller délégué d’iMPSOlAmadeu Iglesias gérent d’iMPSOl

Coordination technique transnationaleJosep Maria Borrell coordination gT2

ParticipantsAnna Gutiérrez Merin gT2, gT7, auteur gT2 – Gerard Molins gT7 – Helena Sanz gT1, gT2, gT3, gT4, gT5, gT7, auteur gT2 et gT5 – Joan Moreno g2 – Marc Verbon gT7

Administratifs et financiersMarta Alarcón, Helena Sanz

ÉQUIPE de l’UPC/ETSAB Coordinateur transnational GT2 et GT5

Responsables du projetFerran Sagarra y Trias directeur Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Barcelona (ETSAB)

Coordination technique transnationaleJocelyne M. de Botton responsable transnational et coordination technique gT2Fernando Ramos responsable transnational et coordination technique gT5

ParticipantsJocelyne M. de Botton responsable transnational et auteur gT2, participante gT4, gT5 – Fernando Ramos responsable transnational et auteur gT5, participant gT1, gT3 et gT7 – Francesc Daumal auteur gT4, participant gT5 – Ferran Sagarra responsable transnational gT1, participant gT2, gT5 et gT7 – Helena Sanz Palau gT1, gT2, gT3, gT4, gT5, gT7, auteur gT2 et gT5 – Fabrizio Cocirio gT2, gT4

Collaboration de professeursCarlos Perez, Ezequiel Uson, Francesc Daumal, Francesc Peremiquel, Jordi Franquesa, Josep Mª Vilanova, Josep Maria Gonzalez, Julián Galindo, Montserrat Torras, Pere J. Ravetllat, Ricard Pie, Sebastia Jornet

étudiantsAna Retuerto, Carlos Lope, Carlota Siverio Pampín, David Sánchez, Eneko Arostegui, Francisco Ledesma, Inma de la Peña, Jordi Papaseit Alcaraz, Laia Gelonch, Lucas Seco, Marc Mallorquí, Marta Figueroa, Mireia Agramunt, Pablo Aznar, Pil Koh Kwang, Ruben Giménez, Samuel Fernández, Sergi Piñera, Silvia álvarez, Xisca Gelabert

Administratifs et financiersArantxa Giner, Consuelo Jurado

ÉQUIPE ASCAMM/iMat - Tecnología de la Construcción

Responsable du projetFerran Bermejo

ParticipantsSegis Verdaguer responsable coordination transnational, auteur gT3 – Marta Albet auteur gT3 – Laia Cases auteur gT4 – Eva Crespo – Gloria Diez auteur gT3, Marcel Janer – Irene Rafols

Administratifs et financiers / gestion du projetAngel Font, Fernando Porcel, Silver Traat

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Programme de coopération transnationaleINTERREG IV B SUDOE