Carroy: Demiconsciousness

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    Lvolution psychiatrique 80 (2015) 4153

    Disponibleen lignesurwww.sciencedirect.com

    ScienceDirect

    Article original

    Demi-consciences et double consciences.Un parcours historique

    Half-consciousness and double consciousness.An historical investigation

    Jacqueline Carroy cole des hautes tudes en sciences sociales, centre Alexandre-Koyr, 27, rue Damesme, 75013 Paris, France

    Recu le 30 septembre 2014

    Rsum

    Objectifs.Ce travail propose ltude des descriptions des phnomnes de demi-conscience ou de doubleconscience au dix-neuvime sicle en France, et lanalyse des enjeux pistmologiques et anthropologiquesqui les traversent.Mthode.Une reprise de la littrature de lpoque contient plusieurs types de descriptions : des auto-observations, telles celles de Jacques Joseph Moreau de Tours exprimentant les effets du haschich surlui-mme pour en faire le rcit, se ddoublant ainsi car dcrivant consciemment la modification de saconscience. Dautres, tel Maury, tudient leurs rves en se faisant aider par des tiers qui doivent les rveilleren plein sommeil, ou bien cherchent influencer leurs rves par des odeurs ou des sons. Dautres descriptionsportent enfin sur lobservation de modifications dtats de conscience chez autrui (Azam dcrivant la doublepersonnalit de Flida).Rsultats.Moreau de Tours dcrit lauto-observation dune manie exprimentale sous haschich, maniepartiellement consciente delle-mme. La dsagrgation de sa conscience lui permet de dire que cer-tains alins sont capables, sans recours au haschich, de sauto-observer dune mme facon (une partie

    saine observant la partie malade ). Richet poursuit les travaux de son matre et oppose des facultsvolontaires des facults inconscientes . Maury tudie, quant lui, ses propres productions hypnago-giques, ou rvasseries pour considrer le rve comme analogue lhallucination et au dlire, et dcritdes automatismes crbraux irrpressibles. Il voque galement des instincts, refouls par la volont pendantles phases de veille, lesquels rapparatraient dans les phases de rve. Hervey de Saint-Denys, quant lui,

    Toute rfrence cet article doit porter mention : Carroy J. Demi-consciences et double consciences. Un parcourshistorique. Evol Psychiatr 2015; 80(1): pages (pour la version papier) ou adresse URL et date de consultation (pour laversion lectronique). Auteur correspondant.

    Adresse e-mail : [email protected]

    http://dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2014.11.0020014-3855/ 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs.

    http://localhost/var/www/apps/conversion/tmp/scratch_1/dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2014.11.002http://www.sciencedirect.com/science/journal/00143855mailto:[email protected]://localhost/var/www/apps/conversion/tmp/scratch_1/dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2014.11.002http://localhost/var/www/apps/conversion/tmp/scratch_1/dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2014.11.002mailto:[email protected]://www.sciencedirect.com/science/journal/00143855http://crossmark.crossref.org/dialog/?doi=10.1016/j.evopsy.2014.11.002&domain=pdfhttp://localhost/var/www/apps/conversion/tmp/scratch_1/dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2014.11.002
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    privilgie ses propres rves accompagns de la conscience de rver. Il dcrit comment, au cours mme deson rve, il peut tre capable de le diriger et, par exemple, de reproduire le mme rve, par retour en arrire,alors mme quil dort.Discussion.Les tudes sur les modifications de la conscience posent de multiples questions et suscitent

    de nombreux dbats au 19

    e

    sicle. Tout dabord, elles ouvrent sur deux conceptions opposes de lindividu.Une premire, celle de lcole spiritualiste cousinienne postule lunicit et lidentit du moi, tandis quelautre, de Cabanis Maury et Taine, pour simplifier, met laccent sur lauto-observation et lobservationdtats de demi-consciences et de doubles consciences. La question est galement pose, notamment parMaury, du statut des connaissances du rveur et de la mmoire qui se dveloppe dans le sommeil. Maurysoutient quun savoir oubli ltat de veille pourrait tre rappel en rve.Conclusion.Les phnomnes de demi-conscience et de double conscience interrogent lidentit mme dusujet et font entrevoir la possibilit quil existe des savoirs oniriques insus (ou inconscients) ltat de veille.Cela amne Taine soutenir en 1870 une philosophie selon laquelle le moi nest, somme toute, quunepluralit dtats de conscience et quil na ni identit, ni unicit. Arthur Rimbaud, peut-tre aprs avoir luTaine, affirme de mme en 1871 Je est un autre .

    2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs.

    Mots cls : Conscience ; Inconscient ; Automatisme ; Auto-observation ; Auto exprimentation ; Haschich ; Rve ;Double personnalit

    Abstract

    Objective.This paper proposes to study the descriptions of the phenomena of half-consciousness anddouble consciousness during the nineteenth century in France, and to analyse the epistemological andanthropological stakes involved.Method.A review ofthe literature ofthe period reveals several types ofdescriptions: self-observations, suchas those ofJacques Joseph Moreau de Tours experimenting the effects ofhashish on himselfso as to be ableto describe them, thus dedoubling himselfbecause consciously describing the change in his consciousness.Others, such as Maury, studied their dreams assisted by a third person who must wake them during deepsleep, or attempt to influence their dreams with smells or sounds. Finally, other descriptions concern theobservation ofmodifications ofstates ofconsciousness in others (Azam describing the double personalityofFlida).Results.Moreau de Tours described the self-observation ofan experimental mania under hashish andpartially conscious ofit. The disaggregation ofhis consciousness allowed him to claim that certain alie-nated people are capable, without using hashish, to self-observe themselves in the same way (a healthypart observing the sick part). Richet pursued the works ofhis master and opposed voluntary faculties

    to unconscious faculties. As for Maury, he studied his own hypnagogic productions or day dreams,considering the latter as analogical to hallucination and delirium, and described irrepressible cerebral auto-matisms. He also evoked instincts, repressed by ones will during the phases ofwakefulness, which wouldreappear during the phases ofdreaming. Hervey de Saint-Denys privileged his own dreams accompanied bythe consciousness ofdreaming. He described how, while actually dreaming, he was capable ofdirecting thedream, for example, by reproducing the same dream through recall, even while sleeping.Discussion.The studies on the modifications in consciousness raised many questions and much debateduring the nineteenth century. To start with, two opposing conceptions ofthe individual opened up. The first,that ofCousins spiritual philosophy that postulated the unicity and identity ofthe ego, whereas the other,from Cabanis to Maury and Taine, placed to simplify the accent on the self-observation and observation ofstates ofsemi-consciousness and double consciousness. The question was also raised, notably by Maury, of

    the status ofknowledge ofthe dreamer and ofthe memory that develops during sleep. Maury upheld thatforgotten knowledge during the state ofwakefulness could be recalled while dreaming.Conclusion.The phenomena ofhalf-consciousness and double consciousness question the identity ofthesubject him/herselfand lead one to see the possibility that unknown or subconscious oniric knowledge exists

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    during the state ofwakefulness. This led Taine in 1870 to defend a philosophy in which the ego is only in facta plurality ofconscious states and that it has neither identity nor unicity. Arthur Rimbaud himself, perhapsafter reading Taine, confirmed the same in 1871; I is someone else. 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

    Keywords: Conscience; Unconscious; Automatism; Self-observation; Self experiment; Hashish; Dream; Doublepersonality

    En voquant un homme intrieur crbral, Cabanis, rfrence incontournable des mde-cins et des psychologues du 19e sicle, avait reconnu cet homme dans lhomme trois sortesde sensibilits : La premire se rapporte aux organes des sens ; la seconde aux parties internes,

    notamment aux viscres des cavits de la poitrine et du bas ventre (et nous rangeons avec ces der-niers les organes de la gnration) ; la troisime lorgane crbral lui-mme, abstraction faite dessensations qui lui sont transmises par ses extrmits sentantes, soit internes, soit externes. Cetteactivit proprepouvait se manifester abstraction faite des impressions qui lui sont transmises parses extrmits sentantes, soit internes soit externes1 , dans des tats comme le sommeil, lextase,les dlires.

    Ce parcours historique prendra comme point de dpart une conversation que nous avions eue,Georges Lantri-Laura et moi, il y a dj bien longtemps. Il mavait fait remarquer quen voquantcet homme intrieur englobant les sensations extrieures, le corps et le cerveau, Cabanis avaitainsi autoris et lgitim, sinon pratiqu, une auto-observation largie, crbrale et corporelle,moins restreinte que lobservation intrieure de lme sur elle-mme, quon finit par dsignersous le terme dintrospection au cours du 19e sicle et qui fut prne comme mthode dans leslyces francais sous linfluence du Spiritualisme instaur par Victor Cousin. Cette conversation,clairante pour moi, mavait donn un fil historique pour crire un texte publi en 1997 [3]. Cestce fil queje souhaiterais reprendre et poursuivre, titre dhommage. Bien entendu, les analysesque je proposerai nengageront que moi, et elles ne visent nullement rendre compte de luvremarquante de Georges Lantri-Laura.

    Je mintresserai des expriences de demi-conscience et de double consciences, dont lajustification, directe ou plus indirecte, renvoie lhomme intrieur quavait voqu Cabanis.

    Plus prcisment, je mettrai laccent sur la recherche de pratiques dauto-observation etdobservation visant se situer aux confins de la conscience pour saisir au plus prs une altritou une altration qualifie dautomatique, dinconsciente, de crbrale, dinvolontaire. On lauracompris, dans ce parcours centr sur le 19e sicle,jessaierai de ne pas prendre parti quant lavracit des expriences invoques. Il me suffira de prendre acte du fait quelles furent largementconsidres comme probantes ou scientifiques et vcues comme authentiques. Il ne semble pasen fin de compte que les clbres critiques adresses lintrospection par Auguste Comte aienteu finalement un impact majeur au sein de la psychologie et de la psychiatrie du 19e sicle2.

    1 Cabanis P., 1802,Rapport du physique et du moral de lhomme ([1], p. 154155), Sur la dcouverte des sensationsinternes, voir le beau livre de Georges Vigarello,Le sentiment de soi. Histoire de la perception du corps [2].

    2 Ce point a t soulign par Kurt Danziger dans The History of Introspection reconsidered,Journal of the Historyof Behavioral Sciences 1980 [4].

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    1. Hallucinations provoques et pathologie mentale

    Jacques Joseph Moreau de Tours (18041884) fut lun des alinistes les plus littraires de lapremire moiti du 19e sicle, en faisant goter du haschich, alors souvent ingr sous forme de

    confiture verte , Thophile Gautier, Baudelaire ou Balzac, au cours de ce quon appelait des fantasias3. Il fut aussi un admirateur enthousiaste de Cabanis [10].

    Alors quil met en exergue laction du physique sur le moral, ce qui le ferait qualifierdorganiciste, Moreau invoque aussi ce quil appelle la conscience, la conscience intime, larflexion, le sens intime, lobservation intime ou lobservation intrieure, pour faire sous lemprisedu haschich lexprience dune folie passagre, plus prcisment dune manie, partiellementconsciente delle-mme. Le haschich a en effet la particularit et le privilge, selon lui, de pou-voir produire un tat mixte qui laisse subsister au milieu des troubles les plus alarmants [. . .]la conscience de soi-mme et le sentiment intime de son individualit. Moreau identifie brive-ment cet tat mixte celui dun rveur nocturne qui serait parfois conscient de rver ([11], p. 46,

    6566).Prendre systmatiquement du haschich et en faire varier les doses pour faire varier ce quil

    qualifie de dsagrgation ou encore de dissociation mentale donne accs, selon Moreau, une observation intrieure pour laquelle il revendique une priorit scientifique. Au rcit decas mdical fait de lextrieur, il oppose une conscience intime de la folie procure artificielle-ment. Moreau se prsente ainsi comme un dcouvreur qui rompt radicalement avec les mthodesdobservation et de narration de ses collgues. Il associe ses observations le tmoignagede potes, comme Thophile Gautier. Il invoque aussi certains alins capables de sobservereux-mmes.

    partir de ces expriences dalination accompagne de conscience, ou encore de dsagr-gation partielle, Moreau affirme quil existe deux tats psychologiques opposs, ltat de veilleet celui de rve auquel il identifie celui de lalin et du haschich , pour reprendre un termede lpoque. Le haschich donne accs au fait primordial lorigine de la folie. Moreau ditque les mots lui manquent pour en parler. Nanmoins, il insiste plusieurs reprises sur uneexprience commune aux haschichs et aux alins qui dclarent quau dbut de leurs accs leurcerveau bouillonne et leur crne semble se soulever comme un couvercle ([11], p. 55, 128, 206)Cette exprience renvoie une surexcitation vcue en quelque sorte de lintrieur, psychologi-quement et crbralement. la suite de ce fait primordial, le fou et le haschich basculent dansun tat de sommeil au sein duquel il y a reflux des puissances nerveuses vers leurs sources et

    abandon sans rserve nos sensations intrieures .Moreau peut ds lors affirmer, dans la lignede Cabanis, que les inductions de la physiologie saccordent [. . .] avec lobservation intime ([11], p. 6365). Par rapport sonmatre, il peut cependant se flatter davoir innov, en dcouvrantet dveloppant, grce au haschich, une sorte dobservatoire fragile et difficilement dicible, partirduquel on peut tout la fois voir sous le signe de limminence et vivre un abandon sans rserveidentifi un endormissement.

    3 Sur Moreau, les littrateurs francais et la drogue, voir Milner M.,Limaginaire des drogues. De Thomas de Quincey

    Henri Michaux, [5]. Sur Moreau et la littrature, voir Rigoli J., Lire le dlire. Alinisme, rhtorique et littrature enFrance au XIXe sicle, [6], et Pigeaud J., Le gnie et la folie : Etude surLa psychologie morbide deMoreau de Tours,[7]. Sur Moreau comme Claude Bernard de la folie , voir FoucaultM.,Le pouvoir psychiatrique. Cours au Collge deFrance, 19731974, Lecon du 30 janvier 1974 [8]. Pour une histoire plus gnrale de la drogue, voir Yvorel J.-J.,Lespoisons de lesprit : drogues et drogus au 19e sicle [9].

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    Lorsque Moreau quitte Bictre pour diriger en 1861 un service de femmes alines la Sal-ptrire et devient ainsi le collgue de Charcot, il continue de faire des exprimentations par lehaschich quil voque brivement. Cette fois-ci, en 1865, cest une folie hystrique que le haschi-ch peut observer de lintrieur ([12], p. 2829)4. Son interne Charles Richet prend sa relve.

    Moreau linitie en effet au haschich5. Dans Les poisons de lintelligence , des articles publisinitialement en1877 dansLa revue de deuxmondes, Richetmodernise le vocabulairede sonmatreen employant ladjectifdinconscient pour opposer des facults volontaires et des facultsinconscientes . Il prsente lingestion de haschich comme le moyen de faire exprimentalementune psychologie de lhystrie ([14], p. 122126). Dans sa thse de lettres de 1889 qui feratrs vite rfrence, Pierre Janet remarque que lon peut faire sur soi-mme des auto-observationsdtats mentaux hystriques, mais,moins audacieux ou plus discret que Moreau et Richet, il nenfait pas lexprience, ou du moins il ne dit pas avoir tt de la confiture verte. Janet rend cependanthommage au grand aliniste psychologue que fut Moreau et revendique de lui avoir empruntles notions de dsagrgation et de fait primordial ([15], p. 459, 452, 458)6. Le haschich semble

    avoir eu le privilge en France dtre le philtre , pour reprendre Moreau, permettant de provo-quer et dexprimenter, entre inconscience et conscience, des tats maniaques puis hystriques,lorsque cette dernire pathologie occupe la vedette sur la scne mdicale et culturelle.

    2. Hallucinations hypnagogiques, rves, et rves dirigs

    On a vu que Moreau ne parle quen passant du sommeil nocturne pour privilgier le sommeilartificiel du haschich et le sommeil pathologique de lalin. Cest le sommeil ordinaire quuncompagnon de route des alinistes scrute partir de 1848.

    Alfred Maury (18171892), historien rudit, autodidacte non mdecin appel mener unebrillante carrire acadmique sous lEmpire en devenant notamment professeur au Collge deFrance, publie dans LesAnnales mdico-psychologiques et participe activement aux sances dela Socit dumme nom. Il se situe du ct des alinistes physiologistes mules de Cabanis quisopposent aux spiritualistes catholiques comme Alexandre Brierre de Boismont. Maury est ainsilamideMoreau de Tours et de Jules Baillarger qui lencouragent crire un compte rendu, qui faitpolmique, du livre de Brierre de Boismont,Des hallucinations (1845) [17]7. Maury fait paratredans la revue des alinistes des articles drudition, mais aussi des textes reposant sur lauto-observation de ses productions nocturnes, quil compare des hallucinations et des dlires. Les

    4 Nicole Edelman montre que les conceptions de Charcot sur lhystrie nont pas t forcment acceptes par sescollgues alinistes de la Salptrire qui prfraient parler de folie hystrique (Les mtamorphoses de lhystrique, 2003)[13].

    5 Dans ses Mmoires, (III) consacres ses annes dtudiant (18681877), rdiges vers 1916 et conserves laBibliothque de lAcadmie de mdecine, Charles Richet voque des fantasias quil fit au domicile de son matre, alorsg de plus de 70 ans.

    6 Pour des analyses plus prcises sur ce thme, jeme permets de renvoyer Observation, exprimentation et cliniquede soi : haschich, folie, rve et hystrie auXIXe sicle, P. F. Daled (dir.),Lenvers de la raison. Alentour de Canguilhem,([16], p. 5371). Les historiens ont peu relev limportance qua eu la lecture deMoreau pour llaboration janetienne dela notion de dissociation.

    7

    Sur la figure deMaury, voir Carroy J. et Richard N. (dir.),AlfredMaury rudit et rveur. Les sciences de lhomme aumilieu du XIXe sicle, [18]. On peut se rfrer tout particulirement la contribution de Jean-Christophe Coffin, AlfredMaury ou lanalyse profane de la mdecinementale , ([19], p. 89103) Dans ses Souvenirs, conservs la Bibliothquede lInstitut, Maury voque Baillarger et Moreau de Tours, et donne une intressante description, vue dun point de vue profane , de la Socit mdico-psychologique.

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    trois textes quil publie en 1848, 1853 et 1857 sont remarqus dans le mondemdical, avant dtrerassembls et de servir de base en 1861 un livre [20], aussitt rdit en 1862, qui a deux ditionsaugmentes en 1865 et 1878. Louvrage bnficie dun rapide succs , pour reprendre Maury,au-del dun lectorat mdical et devient classique au plan national et international. Il fournit de

    multiples savants et hommes cultivs du 19e sicle un modle pour recueillir et observer leursrves, ainsi quun fonds dexemples et de conceptions reprendre et discuter.

    Si lon revient au jeune sous-bibliothcaire la Bibliothque de lInstitut quest Maury en1848, lorsquil publie son premier article hypnologique dans lesAnnales mdico-psychologiques,il sagit de prolonger des observations et des conceptions de Baillarger [21], en rendant publiqueune anthologie de faits dhallucination hypnagogique observs sur lui-mme et son entourageproche (sa mre, une domestique, un cousin), et consigns pendant quatre ans. Pour qualifierdes images et des voix qui surgissent abruptement en quelques minutes lorsque lattention serelche et quon a ferm les yeux avant de sendormir, Maury invente lpithte dhypnagogiquequi amne le sommeil . Selon lui, ces hallucinations se produisent dans un tat de congestion

    crbrale caractris par des maux de tte. Elles ont donc une tiologie crbrale ressen-tie par lhomme qui sendort. Mais elles peuvent aussi tre dclenches par des sensationsexternes vaguement percues et transformes par ltat de relchement de la conscience, oupar des sensations internes (mauvaise digestion ou rections). Lhomme intrieur de Cabanissincarne, non plus dans un haschich, mais dans un dormeur essayant de sobserver en train desassoupir.

    Maury parle aussi de rvasserie, terme qui relve moins directement dun registre patholo-gique et dun vocabulaire spcialis, quoiquil figure dans les dictionnaires mdicaux de lpoqueet ait t dj employ par Baillarger. Il privilgie des exemples de squences au cours desquellesune inconscience passagre est suivie dun ressaisissement permettant de saisir au vol et de sesouvenir, la faveur dune brve persistance au rveil, dimages fugitives qui auraient t autre-ment oublies. Le premier exemple invoqu concerne une rvasserie toute rcente : Hier encore(30novembre),jai pu observer ces alternatives singulires. Je lisais haute voix le Voyage dansla Russie mridionale de M. Hommaire de Hell : peine avais-je fini un alina, queje fermai lesyeux instinctivement. Aussittje vis devant eux, avec la rapidit de lclair, limage dun hommerevtu dune robe brune et coiff dun capuchon, comme un moine des tableaux de Zurbaran :cette image me rappela aussitt quejavais ferm les yeux et cess de lire ;je rouvris subitementles yeux, etje repris le cours de ma lecture. Linterruption fut de si courte dure, que la personne laquelleje lisais ne sen apercut pas8 ([22], 2829) ([20], p. 61).

    Cemme type dexprience dendormissements fugitifs interrompus par des veils non moinsfugitifs permet de proposer une embryognie du rve en tant quil est un songe convoquant unehistoire, mme incohrente, et quil nest pas le simple surgissement dune image. En ce sens,le rve est analogue non seulement une hallucination mais aussi un dlire, pathologique ou

    8 Lorsquil reprit son article en 18611878,Maury situa cette hallucination en 1847. De facon gnrale, au fil de sa vieet des diffrentes rditions de son ouvrage, il a dat ou resitu dans le temps les faits de sa jeunesse en mme tempsquil a ajout de nouveaux exemples lappui de ceux-ci. Pour des analyses plus prcises sur ce point, je me permets derenvoyer Carroy J.Nuits savantes. Une histoire des rves (18001945), [23]. Le livre qui dclenche limage dumoine estprobablement lun des volumes deXavierHommaire de Hell,Les steppes de la mer Caspienne, Le Caucase, la Crime et

    la Russie mridionale : voyage pittoresque, historique et scientifique, [24]. Maury se prsente comme un grand voyageurdans ses Souvenirs et dtaille dans ses travaux hypnologiques plusieurs hallucinations quil a lorsquil somnole dans desdiligences. Il fut par ailleurs un membre actif de la Socit de gographie et lauteur de multiples publications dans cedomaine. Sur la carrire de gographe deMaury, voir Hlne Blais, AlfredMaury et la gographie, ou comment fonderune science de lhumanit , in Carroy et Richard 2007, ([25] p. 5571).

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    provoqu. Dans un nouvel article, en 1853, Maury se rfre explicitement Moreau de Tours etdtaille la transformation dimages hypnagogiques en rves nocturnes. Il commence, comme en1848, par un exemple rcent. Cette fois-ci, il sagit dune hallucination hypnagogique nocturne,qui se produit dans une chambre coucher : Il y a quelquesjours, avant de mendormir,jeus

    plusieurs reprises, lorsque mes yeux taient ferms, la vue dune sorte de chauve-souris auxailes verdtre et la tte rouge et grimacante. Puis, lassoupi voit un chimrique paysage rappelant les Pyrnes avant dtre veill par une lumire quon apporte dans sa chambre. Ilse rveille, ce qui lui permet de se souvenir de ces images. Enfin, il sendort et fait un rvedont il est fortuitement rveill : Une heure aprs,je fus rveill dun sommeil rel, et je merappelai alors trs nettement le songe que je venais de faire. Javais vu, dans je ne sais quelchteau, une chauve-souris analogue celle dont je viens de parler, puis une pierre tait tom-be de ldifice en ruine, et, travers louverture dune sorte de machicoulis,javais apercu unpaysage tout semblable celui qui avait termin le cours des hallucinations avant ce premiersommeil. ([26], p. 407), ([20] p. 130131). Ainsi, assoupissements et sommeils hachs favo-

    risent une saisie de ce qui serait autrement insaisissable : un homme intrieur dormant et rvant.Maury dcline lenvi et multiplie ce type dexprience dans les diffrentes ditions de sonouvrage.

    Mais il souligne aussi que grce sa grande mmoire, il peut se rappeler souvent et longtempsses songes. Sil se met en scne comme somnolant parfois sa table de travail, il sinstalle aussi celle-ci le matin, bien ou mieux veill : Il marrive souvent mon rveil, de recueillir messouvenirs, et de chercher par la rflexion reconstruire les songes qui ont occup ma nuit. ([26]p. 410), ([20] p. 136).

    Reprenant Baillarger [27]9, Maury montre en 1853 que lesprit et le corps endormis sont saisispar des automatismes crbraux irrpressibles. La volont consciente sest bien retire mais ellenest pas tout fait absente, puisque le rveur garde une conscience vague du fait quil rve ([26] p. 409), ([20] p. 135). En contrepoint de lautomatisme, Maury remarque, comme Moreau propos de certains rves nocturnes, quil existe bien une conscience au milieu des tats de rve.Mais cette conscience na pas valeur de mthode dobservation. La capture des songes est renduepossible par des interruptions impromptues du sommeil, ainsi que par une capacit se souvenirde ses nuits.

    Cest toujours lobservation par surprise qui est privilgie comme mthode en 1857, et quipeut devenir la source dun vritable ordre de dcouvertes psychologiques .Maury souligne alorsplus explicitement quauparavant que lobservation doit se faire deux. Il faut quune main

    complaisante ([29], p. 158 et 159), ([20] p. 23) puisse surprendre le rveur en le rveillantimpromptu lorsquil somnole ou dort dans son fauteuil ou sa chambre. Pour dsigner cette maincomplaisante,Mauryuse dun on discret. Plusieurs allusions laissent supposer que les tmoinsde son sommeil aient t sa mre, morte vers 1851, puis sa femme, pouse en 1850, mais aussisouvent un domestique. Contrairement ce que suggre Ellenberger, Maury na donc pas eu dassistant au sein dun laboratoire au sens strict [30]. Son laboratoire intime a t mtapho-rique. En 1857, Maury met laccent sur le fait que les automatismes qui produisent les rvesrenvoient souvent des instincts refouls la veille par la volont, thse qui aura un grand

    9 Le thme de lautomatisme est souvent li lpoque une crbration inconsciente rflexe (voir Gauchet M.,Linconscient crbral, [28]).

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    succs, bien avant Freud, chez certains de ses lecteurs ([29] p. 170172), ([20] p. 112116)10.Cependant, sil parle plus que jamais dautomatisme, Maury propose loxymore nigmatiquede conscience insciente delle-mme et de thtre des contradictions ([29], p. 172), ([20],p.116) pour caractriser le dfi existentiel et conceptuel que reprsente le rve.

    Dans son ouvrage de 1861, Maury fait tat dobservations exprimentales, qui apparatrontensuite comme pionnires : alors quil est endormi, on lui fait entendre des sons, ou sentir desodeurs. Rveill aussitt, il note les rves ainsi provoqus ([20], p. 154156). Lentreprise exp-rimentale reste sporadique et incertaine, de laveu mme de Maury. Mme sils ont volu etquelque peu chang de style et de contenu, les nouveaux songes allgus dans les ditions suc-cessives du Sommeil etdes rves semblent avoir t recueillis par le mme type de procd quen1848, 1853 et 1857.

    Dans son ouvrage, Maury tend le terme dhallucination hypnagogique aux images qui sur-gissent lematin, entre sommeil et rveil. Ces images pourraient-elles servir demodle ? Cest bientoujours lassoupissement et lendormissement qui intressent Maury et quil cherche capter.En contrepoint cependant dautres savants, comme Gabriel Tarde et Yves Delage proposerontune mthode diffrente. Ils ne chercheront pas surprendre leurs visions nocturnes, mais ils seprsenteront comme des dormeurs en train de sveiller et de rerver leurs rves, en cultivantune sorte de souvenir de demi-sommeil. Rves de la nuit ou rves du matin ? Cette oppositionmise en avant dans les clefs des songes contemporaines souvent inspires dArtmidore quiconsidrait que seuls les songes du matin ont valeur prdictive est remise en question en 1896par le philosophe Edmond Goblot dans un court article retentissant, qui sera beaucoup cit etcomment. Selon lui, tous les rves que lon recueille par lauto-observation ne seraientjamaisque des rves de rveil , et les rves en train dtre rvs seraient inaccessibles, puisque tout

    rve observ est un rve remmor [3133].En contrepoint, un savant contemporain de Maury propose une autre manire dobserver sesproductions nocturnes cense rsoudre avant la lettre cette aporie. Le marquis Lon dHervey deSaint-Denys (18221892), un sinologue qui deviendra, lui aussi, professeur au Collge de France,se situe dans une perspective spiritualiste dveloppe par Thodore Jouffroy, le psychologue delcole cousinienne [34]. Tout en reconnaissant la finesse des observations de Maury, Hervey letaxe en 1867 de matrialiste, et se refuse invoquer une physiologie ses yeux hypothtique.Il cherche dvelopper une observation intrieure permettant une fixation des rves au momento ils sont rvs. Pendant le sommeil subsisterait une conscience qui ne serait pas vacillante etvague, comme le soulignait Maury, mais qui pourrait tre presque aussi lucide et volontaire que

    celle de ltat de veille. Cette conscience nocturne permettrait de dessiner ou de photographiermentalementles visions oniriques et de les diriger partiellement.Dans une squence rve au coursde laquelle il pense Maury,Hervey raconte ainsi quil est capable de retourner en arrire dans sonrve pour le rpter, avant de fixer aussitt celui-ci par crit, les yeux ouverts : Jouvris les yeux,je pris une plume etjcrivis immdiatement ceci. ([35], p. 452). Hervey revendique davoir pupartiellement activer attention et volont au cours mme de ses rves. Il sera rtrospectivementcrdit davoir dcouvert ce que le mdecin et crivain hollandais Frederik Van Eeden nommerarves lucides au dbut du 20e sicle.

    Les perspectives dHervey sont remises en cause par Maury dans la dernire dition de sonlivreen 1878, puis, de facon rcurrente, par des psychologues de la fin du sicle, qui se demandent,

    10 Lun des premiers lecteurs de Maury, le jeune magistrat Gabriel Tarde, met, par exemple, en exergue de lun de sesmanuscrits de 18701872, une proposition inspire des passages de Maury sur les instincts refouls (Sur le sommeil ouplutt sur les rves. Et autres textes indits, ([31] p. 49).

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    comme Maury, si les rves dirigs sont bien de vrais rves et non des rveries, ou encore sils nesont pas lis une auto-suggestion. Quoiquil en soit, les beaux rves du marquis continuerontde faire rver ceux-l mmes qui pourront tre sceptiques quant la ralit et la lucidit de laconscience nocturne allgue en 1867.

    3. Doubles consciences, mtamorphoses et dualit du moi

    Les auto-observations dtats de rve artificiel ou naturel supposent que le haschich ou lerveur se dissocie ou se ddouble, et lon a vu que la lecture deMoreau a pu inspirer Janet sa des-cription de ltat mental hystrique en termes de dissociation de la conscience en 1889. Ds 1853,Maury se dcrit, lorsquil rve, comme lanalogue dun alin lesprit dsagrg. Il est partagla nuit entre deux interlocuteurs discutant, par exemple, de limmortalit de lme ou de la locali-sation gographique dune ville. Lun soutient que lme est immortelle et lautre le contredit, ouencore lun ignore o est situMussidan et lautre lui apprend que cest une localit de Dordogne,

    ce que Maury croyait ignorer et que la nuit lui rvle ([26], p. 412413), ([20], p. 140142). Cesdialogues rvs renvoient un ddoublement de la pense et de la personnalit . quoi est dce ddoublement qui confine la pathologie mais aussi au merveilleux?

    Dans ce dernier cas, le dormeur serait lanalogue dun sujet magntique dot, ou cens tredot, de dons de lucidit extraordinaires. Le, ou plutt la magntise, car il sagit souvent defemmes, possde notamment une mmoire prodigieuse et se souvient de son tat de veille, alorsque danscelui-ci, elle ne se souvient pas de ltat plus parfait et plus heureux quelle a vcu dans untat de somnambulisme artificiel. Des magntiseurs, comme le docteur Khnoltz, bibliothcaire la Facult de mdecine de Montpellier, dcrivent vers 1851 un tat de somnambulisme vigil .Certaines femmes sont comme des dormeuses veilles : les yeux ouverts, elles vivent presqueperptuellement dans un somnambulisme leur donnant, disent-elles, plus dintelligence et de libert de penser 11. Ltat de rve nocturne serait-il alors, comme le somnambulisme vigil,une autre vie suprieure celle de la veille, pour reprendre Grard de Nerval dansAurlia? Cenest pas la perspective adopte par Maury. Il se prsente comme un historien critique combattantles superstitions et nullement comme un romantique magnifiant des tats de rve ou de som-nambulisme extraordinaires. Maury refuse que son monde nocturne soit une autre vie, mme silreconnat que parfois il peut en avoir lapparence.

    Deux solutions excluant un recours au merveilleux sont alors possibles. On peut invoquer,comme le faitMaury, une mmoire automatique insciente active par ltat de sommeil. Le rveur

    croit avoir oubli ltat de veille queMussidan est une ville de Dordogne, mais en ralit il ne saitpas quil le sait. On peut faire en second lieu lhypothse, partir de ce type de phnomne, dunedualit et dune pluralit intrinsques du moi, ce qui implique de mettre en cause frontalementlide dune unicit et dune identit du moi dfendue par lcole cousinienne. Hippolyte Taine,auteur deDe lintelligence, ouvrage publi pour la premire fois en 1870 qui aura de multiplesrditions et un retentissement international, soutient que le moi na ni unit, ni identit et que cenest quun mot commode qui dsigne une pluralit dtats de conscience ([37], p. 217-sequ].

    mile Littr, auteur dun clbre dictionnaire et adepte du positivisme, dcouvre des faits dans un livre rcent du docteur Krishaber qui pense avoir dcouvert une nouvelle maladie, la

    11 Khnoltz, mmoire manuscrit conserv aux archives de lInstitut (SNP 124, mm no 4, p. 2023). Khnoltz staitprsent sans succs un concours sur le sommeil, les rves et le somnambulisme ouvert en 1851 par lAcadmie dessciences morales et politiques. Pour une histoire du magntisme animal, voir Edelman N. (ed.), Savoirs occults: dumagntisme lhypnose, Revue dhistoire du XIXe sicle [36].

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    nvropathie crbro-cardiaque. Littr parle, propos de ce que disent les crbro-cardiaques, dedouble conscience [38,39]. Dans une nouvelle dition de son livre, en 1878, Taine sempare son tour du travail de Krishaber. Il obtient davoir accs au manuscrit autobiographique dunsujet dont il met en vedette cette phrase : Non seulement [. . .] il ma sembl quejtais un autre ;

    mais jtais effectivement un autre. Le petit rcit quon vient de lire, ajoute Taine, est plus ins-tructif quun volume de mtaphysique sur la substance du moi. ([37], p. 474). Ces formulationssont analogues celle, contemporaine, dun adolescent ardennais alors inconnu. Arthur Rimbaudaffirme, dans deux lettres de mai 1871, dont lune deviendra la Lettre du voyant : Je est unautre , comme sil fallait diriger notamment sa rvolte contre le moi des vieux imbciles 12.Quoiquil en soit dune lecture effective de Taine par Rimbaud, des formulations et des mta-morphoses analogues sont voques par les patients de Krishaber et par lauteur de La lettre duvoyant .

    Dans ce contexte, lhistoire de Flida rpond une attente13. Le mdecin bordelais EugneAzamprsente lobservation,publie pour la premire fois en 1876, comme le rsultat de pressions

    scientifiques et amicales venues dautorits comme Maury, laliniste Parchappe et le philosopheErnest Bersot lequel lit et corrige le manuscrit initial puis le fait lire lAcadmie des sciencesmorales et politiques, bastion de la philosophie spiritualiste, dont il est membre, en mai 1876.Le texte dAzam, Amnsie priodique ou doublement de la vie , est aussitt publi dans Larevue scientifique, puis, sous une forme plus abrge, dansLesAnnalesmdico-psychologiques14.Lobservation fait leffet dun brult contre le thme de lunit et de lidentit du moi et estaccueillie avec faveur par ceux qui veulent en dcoudre avec le spiritualisme : elle devient parexempleune rfrence pourMaury et pour Taine, qui la cite dans sa nouvelle prface ([20], p. 237),([37], p. 15).

    Selon Azam, Flida, picire et couturire de son tat, prsente un doublement de la vienaturel, non provoqu artificiellement par des pratiques magntiques ou hypnotiques, et cest encela quil se targue de prsenter un casprinceps dhystrie unique en son genre. Ce qui intrigueet dcontenance le mdecin, cest que Flida, dans un tat dit prime, est triste et maussade etne se souvient pas dun tat second, dans lequel elle est, au contraire, passionne et gaie et serappelle son tat prime. Cest cette alternance et cette dissymtrie de deux tats, lun amnsiqueet lautre hypermnsique, qui fait problme, car le livre de la vie de Flida a tantt des pagesmanquantes, et est tantt complet, pour reprendre une mtaphore dAzam. En 1876, il sembleraitque la conscience de Flida subisse des mtamorphoses, comme celle des patients de Krishaber,

    12 Sur linspiration tainienne possible du jeune Rimbaud, voir James, op. cit, ([40] p. 252 et sequ).13 Ce cas clbre, et de facon gnrale, la question des doubles personnalits au 19e sicle, a donn lieu plusieurstravaux historiques. Voir Carroy J.,Les personnalits doubles et multiples. Entre science et fiction, [41] ; James T., Viessecondes (Dream, Creativity andMadness in Nineteeth-century France), [40] ; Hacking I.,Lme rcrite. tude sur lapersonnalit multiple et les sciences de la mmoire, [42] ; Carroy J., Lapparition dune double personnalit en France- Entre mdecine et philosophie , in: Ehrenberg A. et Lovell A. (ed.),La maladie mentale en mutation. Psychiatrie etsocit, [43]. Sur EugneAzam, voir Bourgeois M. etGraudM., EugneAzam (18221899), un chirurgien prcurseurde la psychopathologie dynamique (Hypnotisme et double conscience) [44].14 Les observations de Flida, dont le pseudonyme na pas t perc ce jour, ont assur la notorit dAzam. Celui-ci

    a rassembl ses nombreux articles et racont sa dcouverte dans deux livres, le dernier publi sintitulantHypnotisme etdouble conscience. Origine de leur tude et divers travaux analogues, [45]. Pour une bibliographie prcise des articlesdAzam, voir Hacking, op. cit., [42]. En ralit, Azam avait dj diffus le cas au dbut de 1876 la Socit de chirurgieet de mdecine de Bordeaux, mais il considre sans doute que la publication princeps ne peut quavoir eu lieu Paris,dans un lieu plus prestigieux quune socit provinciale.

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    puisquelle est presque toujours en tat second, en train de devenir une autre. En ralit, ce nestpas ce qui se produit, puisquen 1890 Flida est presque compltement revenue son tat prime.

    Lobservation contrarie les pronostics et dfie les observateurs car parfois Azam ne sait plus quelle femme il a affaire et doit le demander au mari de Flida qui lui sert en quelque sorte

    dinformateur sur le terrain. Sans doute est-ce cette incertitude rcurrente qui trouble Azam etlamne revenir de facon rptitive sur le cas, dont il propose diverses thorisations, au longde ses diffrentes publications. chaque fois, sur un modle hrit de Cabanis, il cherche rattacher lesmtamorphoses de Flida un tat crbral, prsent cependant commehypothtique. linstar de Maury propos de ses rves ddoubls, le mdecin bordelais voque en 1876un apparent doublement de la vie , mais donne la prfrence un diagnostic damnsiepriodique. Il parle aussi, successivement et parfois simultanment, de somnambulisme total (etlon retrouverait ainsi une sorte de somnambulisme vigil), de ddoublement de la personnalit,de double personnalit etc, pour finalement se fixer sur le terme de double conscience repris Littr et adopt pour le titre de ses ouvrages de 1887 et 1893. Le cas finit par chapper son

    dcouvreur et devient un modle pour dcrire et diagnostiquer des personnalits doubles etmultiples qui sont souvent des femmes.

    Azam suscitera les critiques de Pierre Janet, que lon prsente souvent, abusivement monavis, comme une sorte de prcurseur concernant les diagnostics de troubles dissociatifs. Mettanten vedette Marceline, une Flida artificielle suivie pendant treize ans par son frre Jules, puispar lui-mme, Pierre Janet conteste en 1910 la validit du diagnostic de double personnalit portsur lpicire bordelaise, en mme temps quil souligne limprcision des observations dAzam[46]. Pour prolonger les commentaires de Janet, lhistoire de Flida, telle que publie par sondcouvreur qui en tait du reste lui-mme conscient, peut apparatre comme problmatique biendes gards.

    4. Conclusion

    Les doubles consciences posent, comme les demi-consciences des haschichs et des rveurs,des problmes complexes de point de vue et dobservation. Dans un cas, un homme sobservervant, parfois aid par une personne anonyme de son entourage. Plong dans le thtre intrieurdune conscience insciente delle-mme, il fait lexprience de dsagrgations, de dissociationset de mtamorphoses. Dans lautre cas, une femme est observe, en proie des tats de consci-ence dont elle na quun souvenir priodique. Des hommes, parfois perplexes, souvent fascins,

    assistent ses changements de personnages ou de personnalit, et en tmoignent sa place. Demi-consciences et doubles consciences ont en grande partie accompagn et suscit lmergence dunnouveau modle de psychisme dvelopp notamment par Taine en 1870. Elles ont sans douteaussi autoris une profration actuellement clbre dont nous avons en grande partie oubli lecontexte : Je est un autre .

    Dclaration dintrts

    Lauteur dclare ne pas avoir de conflits dintrts en relation avec cet article.

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