Chapitre 14 – Les grands courants de la pensée

économiqueMiguel SARZIERCPGE ECE1 – Lycée Camille VernetPromotion 2018-2019

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1 – La pensée économique pré-classique

1.1 – Le mercantilisme 1.2 – L’école physiocrate

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1.1 – Le mercantilisme : la naissance de l’économie politique

Aristote distingue• Les activités orientées vers la satisfaction des besoins = oïkonomia (ordredans la maison); ces activités sont bornées/limitées• Les activités orientées vers la recherche de profit = kapelos ; ces activitéssont sans limites

Aristote valorise les premières et condamne les secondes (il condamne lachrématistique : l’amour de l’argent)Conséquence :• Toutes les activités économiques au sens où on l’entend aujourd’hui(activités marchandes) sont encadrées et contrôlées• Interdiction du prêt avec intérêt

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1.1 – Le mercantilisme : la naissance de l’économie politique

Qu’est-ce que le mercantilisme ? • Rupture avec la conception aristotélicienne des activités marchandes• Parce que les activités marchandes contribuent à la richesse du Prince• La condamnation morale s’efface devant l’utilité politique des échanges

et de l’accumulation de richesses• Contexte de la Renaissance = la puissance économique permet derenforcer la puissance des souverains à une époque où se construisentles futures nations européennes (capacité à lever une arméenotamment).

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Le mercantilisme : une diversité de formes nationales

• Le bullionisme espagnol et portugais • Le mercantilisme industrialiste et étatiste français• Le mercantilisme commercial anglais • Le mercantilisme allemand : le caméralisme

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Le bullionisme espagnol et portugais

• Conséquences de l’exploitation des mines d’or en Amérique du Sud =afflux d’or dans la péninsule ibérique• Cet afflux d’or permet au pouvoir politique de s’enrichir et definancer des armées• Cet afflux d’or provoque aussi une inflation importante (débat Bodinvs Malestroit)• Effet ambivalent des entrées de métaux précieux : le pouvoirpolitique limite les sorties d’or/argent (bullionisme) mais l’écart entrela quantité de métal précieux et la quantité produite = pressioninflationniste

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Le mercantilisme industrialiste et étatiste français

•Mercantilistes : Bodin, Montchrestien, Colbert• Pour accéder à l’or ou l’argent, le pouvoir politiquedéveloppe la production de biens manufacturés destinés àêtre vendus sur les marchés extérieurs = création desmanufactures royales (Colbert)• Limiter les importations aux biens non produits en France

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Le mercantilisme commercial anglais • Faire en sorte de toujours avoir X > M = obtenir un excédentde la balance commerciale (biens et services)• Exportations de services : le fret maritime• La richesse des marchands doit faire la richesse du royaume• L’intervention de l’Etat ? Inciter au travail (réduire le nombrede jours chômés), inciter à l’immigration (tolérancereligieuse), inciter à la culture de la terre (pour limiter lesimportations de blé), mener une politique coloniale et unepolitique protectionniste• La hausse de l’offre de travail : pression à la baisse sur lessalaires (favorable aux exportations)

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Le mercantilisme allemand : le caméralisme

• Camera : caisse du Trésor (finances du royaume)• Enseigner les règles d’une bonne gestion des financespubliques• Allemagne : sous peuplée, en retard économiquement• Politique populationniste, industrialiste, interventionniste,protectionniste• Logique de l’intérêt général

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En résumé

Accumulation d’or et d’argent ?

Discours qui consiste à promouvoir certaines politiques pour réaliser l’enrichissement du royaume =

premiers discours d’économie politique

Espagne : conserver les métaux précieux

Les autres : acquérir les métaux précieux

France : ColbertismeAngleterre : Commerce

Allemagne : caméralisme

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1.2 – L’école physiocrate

• Période = 1756 – 1776• Une école de pensée- Un chef : François Quesnay (médecin)- Un ministre qui applique (essaie d’appliquer) la doctrinephysiocrate : Turgot

- Contexte politique : défaite de la guerre de 7 ans (vsAngleterre) ; perte des colonies ; appauvrissement de laFrance

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Le tableau économique de F. Quesnay

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La physiocratie : une rupture avec les idées des mercantilistes

Alors que les mercantilistes valorisent l’industrie et l’interventionnisme public(Colbert), les physiocrates valorisent l’agriculture et le libéralisme (Turgot)Le libéralisme des physiocrates :• Appartient au courant des philosophes des Lumières et participe à la rédaction del’Encyclopédie• Usage de la Raison : découvrir les lois universelles qui encadrent les actionsindividuelles = « le tableau économique »• Conséquence : valoriser le libéralisme vs le corporatisme et les réglementationsintérieures

- Corporatisme : l’accès aux différentes professions est règlementé (travail « réglé »)- Réglementations intérieures : l’entrée de marchandises dans une ville = taxes• Vincent de Gournay « il faut laisser faire les hommes et laisser passer lesmarchandises »

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Le libéralisme des physiocrates est particulier

• Les lois universelles s’inscrivent dans un ordre divin(providence divine)• Au sens politique et social, la physiocratie est une doctrine« conservatrice »• Le respect de la doctrine physiocratique = les actionsindividuelles conduisent à l’intérêt général car ellesrespectent les lois de la Nature• Connaître la Nature pour s’y soumettre et non pour lachanger (rechercher l’harmonie des intérêts)

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La physiocratie : une rupture épistémologique avec le mercantilisme

• Du point de vue de l’objet d’étude : similitude avec lesmercantilistes = la richesse du royaume•Mais rupture = introduction d’une méthode pour expliquerle fonctionnement de la société = l’économie devient unediscipline (ce n’est plus un art)• Les physiocrates introduisent un raisonnement spécifique :le raisonnement circuitiste. Les flux de richesse circulentdans toute la société entre la classe productive, lespropriétaires terriens et la classe stérile = « le tableauéconomique »

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L’approche circuitiste des physiocrates

• Le point de départ : le travail de la terre est la source de la prospérité• Pour inciter au travail de la terre, il faut des institutions libérales :propriété privée, liberté des échanges, poursuite par chacun de sonintérêt personnel• Les flux de richesse circulent alors de la classe productive, vers leclasse des propriétaires terriens et la classe « stérile » = découpage dela société en trois classes

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Le tableau économique (F. Quesnay)• La classe productive (agriculteurs exploitants) : elle investit dans laculture de la terre et vend sa production = produit plus de valeur quece qu’elle en dépense = profit = produit net• La classe stérile (les autres): leur activité ne crée pas de produit net ;• Les propriétaires terriens : ils détiennent la terre qui est un don deDieu, ils rendent la terre exploitable en la défrichant ; ils obtiennentune part du profit de la classe productive = le produit net• Plus le produit net est élevé, plus les terres mises à disposition de laclasse productive seront importantes (défrichages) et plus larichesse du royaume augmentera• Objectif de la politique menée par le souverain : accroître le produitnet

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Accroître le produit net ?

• Libéraliser la production et la circulation des produitsagricoles à l’intérieur du royaume mais surtout à l’extérieur(= rupture avec les politiques mercantilistes)• Provoque une hausse de la demande => hausse des prix =>hausse du produit net => incitation à cultiver davantage deterre

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En résumé

• Les mercantilistes : conseiller le Souverain/Prince (Economiepolitique) pour augmenter la richesse du Royaume ; discourspragmatique pour expliquer l’augmentation des richesses ;début de raisonnement économique (Jean Bodin)• Les physiocrates : l’économiste est un conseiller du Prince(Economie politique) + propose d’expliquer les mécanismes dela prospérité = construire unmodèle simplificateur de la réalité• Avec les physiocrates, l’économie n’est plus simplement undiscours adressé au Prince mais aussi une approche théoriquede la réalité = naissance de l’économie en tant que discipline (laphysiocratie)

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Économistes Rôle Objectif Méthode Mercantilistes Conseiller du

souverain L’enrichissement du Royaume

Approche pragmatique sans fondements théoriques

Physiocrates Conseiller du souverain

L’enrichissement du Royaume

F. Quesnay : le tableau économique Première approche de l’économie sous forme de circuit

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2 – L’école classique (1776-1871) : l’économie s’impose comme une nouvelle science

2.1 – Les classiques optimistes2.2 - Les classiques pessimistes2.3 – Les classiques et la théorie de la valeur2.4 – Marx, le dernier des classiques ?

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2.1 – Les classiques optimistes

Adam Smith (1723-1790)« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du

soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme. (…) En cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il

est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions »

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Le contexte politique de l’émergence du libéralisme économique

• 17/18ème siècle = révolutions politiques dans un contexte dedivision du travail croissante• Division du travail = des individus de plus en plus différents etautonomes les uns des autres (cf Durkheim et la solidaritéorganique)• Smith reprend l’exemple de la fabrique d’épingle(l’Encyclopédie)• Enjeu : Comment faire vivre ensemble ces individus différentsà la recherche de leur bonheur privé ? Faut-il un Etat fort(Leviathan) ?

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- Les hommes ont une propension naturelle à échanger- il faut laisser faire les hommes (produire et échanger) car lemarché (les échanges marchands) va réguler leurscomportements

- La concurrence : pas de domination de certains individus surd’autres (pas de pouvoir de marché) = condition de larégulation

Réponse d’Adam Smith :

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• L’intérêt général passe par la recherche des intérêtsindividuels (raisonnement contre-intuitifs que l’on retrouvedéjà chez les physiocrates)• Le marché (et non la Providence) assure la correspondanceentre ces deux niveaux (vs les physiocrates) : le marchépermet la coordination des actions individuelles• Il n’y a plus Dieu entre l’intérêt de chacun et l’intérêt de tous.Le libéralisme des physiocrates sans la Providence• La division des tâches entre métiers, entreprises … augmentele volume des échanges et donc la richesse des économiescar l’échange est vecteur de gains (vs l’agriculture chez lesphysiocrates)

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L’économie devient une discipline scientifique à part entière

J.-B. Say dans Le Traité d’économie politique (1803) : « L’économie enseigne comment se forment, se

distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés »

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J.-B. Say un autre classique « optimiste »• L’entrepreneur est celui qui permet d’augmenter la tailledu marché : augmenter l’offre• Lorsque l’offre augmente, cela signifie que de nouveauxrevenus sont distribués = ces revenus servent àconsommer ou investir = analyse en terme de circuit(Production/Répartition des revenus/Utilisation desrevenus) où toute l’épargne est investie• La loi des débouchés de J.B. Say = l’allocation desressources ne connaît donc pas de crise puisque l’offre esttoujours ajustée à la demande

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Loi des débouchés (Rappel)Production

Revenu des facteurs de production

Consommation Epargne

Investissement

Demande 28

Classiques « optimistes »

Adam Smith J.B.Say

Les hommes ont une tendance

naturelle à échanger

Développement de la division du

travail

Développement des échanges marchands

Main invisible

Prospérité de tous

L’entrepreneur : un être particulier

Augmentation de l’offre

Loi des débouchés

Hausse des revenus sans crise de surproduction

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2.2 – Les classiques pessimistesThomas Robert Malthus (1766-1834)

• Modèle centré sur interaction entre capital naturel et capitalhumain :

- Loi des rendements décroissants pour le capital naturel d’où uneprogression des subsistance au mieux arithmétique ;

- Loi de population : « Tendance perpétuelle de la race humaine às’accroître au delà de ses moyens de subsistance » d’où uneprogression géométrique du capital humain ;

• La hausse de la population est donc trop importante par rapport à lacapacité à nourrir cette population = il y a une rareté dessubsistances, une contrainte environnementale•

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2.2 – Les classiques pessimistes

Thomas Robert Malthus (1766-1834)« Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille ne peut le nourrir, ou si la société ne peut utiliser son travail, n’a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture ; il est réellement

de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui. La nature lui demande de s’en aller, et elle ne tarde

pas à mettre elle-même cet ordre à exécution ».

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2.2 – Les classiques pessimistesThomas Robert Malthus (1766-1834)

• i) La croissance de la population dépend du niveau de viepuisqu’elle est bornée par la croissance des subsistances. ii) le niveaude vie dépend de l’effectif de la population ;

• Une conclusion fort pessimiste en terme de dynamiqueéconomique : le niveau de vie est condamné à fluctuer autour d’unetendance stationnaire de long terme ;

• Des recommandations :- Une promotion des freins préventifs (contrainte, morale, célibat)pour éviter les freins destructifs (maladie, famine, guerre) ;

- Une nécessaire remise en cause des Poor Laws « Les lois sur lespauvres créent les pauvres qu’elles assistent. »

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David Ricardo et l’état stationnaire

• Reprise de nombreux éléments à la pensée de Malthus :- loi de population,- loi des rendements décroissants,- théorie de la dynamique ou de l’évolution économique.- Pessimisme : stagnation économique• Une analyse de la répartition des revenus entre les trois grandes classes sociales de

l’Angleterre de la fin du 18ème/début du du 19ème pour déterminer la dynamiqueéconomique

Propriétairesfonciers

Entrepreneurs capitalistes

Travailleurs

Revenus perçus par chaque classe sociale

Rente foncière Profits Salaire

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Le revenu des propriétaires fonciers est une rente différentielle.• Les premières terres mises en culture sont les

terres les plus productives donc celle qui présenteles coûts de production les plus faibles

• Les nouvelles terres mises en culture ont uneproductivité marginale plus faible (loi desrendements décroissants)

• La rente que perçoit le propriétaire fonciercorrespond à la différence entre la productivité dela terre qui est louée et la productivité de ladernière terre mise en culture.

• A chaque fois qu’une nouvelle terre est mise enculture, la rente associée à chaque parcelleaugmente => c’est la raison pour laquelle on parlede rente différentielle.

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• Le revenu des travailleurs est soumis à la loi d’airain des salaires ;• Elle stipule que les salaires se fixent à un niveau qui est toujours

proche du minimum de subsistance ;• Démonstration reposant sur les mécanismes de marché et la loi

de population :- si les salaires sont inférieurs à ce niveau de subsistance, la

mortalité ouvrière augmente, ce qui rend l’offre de travail moinsimportante, ce qui fait augmenter la salaire.

- A l’inverse, puisque Ricardo accepte la loi de population deMalthus, des salaires supérieurs au salaire de subsistance setraduiront par une croissance démographique qui élèvera l’offre detravail et fera revenir les salaires vers leur niveau de subsistance.

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•Le profit est le revenu des capitalistes ;

• Pour Ricardo, le profit est la différence entre la valeurd’échange de la force de travail (le coût quereprésente le salaire) et sa valeur d’usage (laproduction que permet la force de travail).

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La dynamique économique pour David Ricardo : Croissance démographique, évolution de la répartition des revenus et Etat stationnaire

Croissance démographique

Mise en culture de nouvelles terres

Hausse du prix du blé

Rendements décroissants

Hausse de la rente différentielle des propriétaires fonciers

Hausse des salaires qui demeurent en termes réels au

niveau de subsistance

Loi d’airain des salaires

Baisse des profits des capitalistes et donc du taux de profit

Baisse incitation à investir

Etat stationnaire

Loi de population

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Synthèse : Comment évolue la répartition des revenus des trois classes différentes quand la population augmente ?

• La hausse de la population nécessite l’usage d’une surfacecultivée plus grande• Les nouvelles terres cultivées sont moins fertiles = le prix du blé

augmente tout comme la rente des propriétaires fonciers• La hausse du prix du blé fait augmenter le salaire des ouvriers• La hausse du salaire des ouvriers, conjuguée à la hausse de larente foncière fait baisser le profit des capitalistes• La baisse du profit des capitalistes fait baisser les investissementset l’incitation à investir = état stationnaire

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Comment empêcher la dynamique de baisse du taux de profit et l’état stationnaire ?

Pour Ricardo :• Le commerce international et la division internationale dutravail = faire baisser le prix du blé et restaurer les profits• Risque de déséquilibre permanent de la balancecommerciale ? Le système de l’étalon or garantit l’équilibrede la balance commerciale

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• Ricardo introduit le concept d’avantages comparatifs(raisonnement contre-intuitif) : un pays qui n’aurait quedes avantages absolus a quand même intérêt àabandonner certaines productions et à se spécialiser• En se spécialisant, il utilise de manière plus efficace sesressources: il se spécialise sur son point fort = là où laproductivité du travail est la plus élevée• La hausse de la quantité produite lui permet d’acquérirdavantage du bien dont il a cessé la production (unequantité > à la quantité qu’il aurait produit lui-même =gains à l’échange)• La spécialisation internationale fait augmenter lesquantités produites et donc la consommation

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• Ricardo défend le système monétaire de l’étalon or = un lienquantitatif entre la quantité d’or détenue et le NGP• Si M > X (déficit commercial) = sortie nette d’or pour réglerl’excès d’importations = pour une quantité donnée deproduction, moins d’or implique une baisse du NGP = ladéflation redonne de la compétitivité aux exportateurs = labalance commerciale se rétablit• Il ne peut y avoir de déséquilibres durables des échangescommerciaux

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• En défendant le rôle des échanges commerciaux(libéralisme commercial) Ricardo renoue avec l’écoleclassique « optimiste »

• Influence de Ricardo : adoption du système del’étalon or (1821) et libéralisation du commerceextérieur (suppression des Corn Laws 1846)

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2.3 – Les classiques et la théorie de la valeur

Smith : distinguer valeur d’usage et valeur d’échange • La valeur d’usage : elle découle de la satisfaction retirée de laconsommation d’une marchandise – elle est subjective• La valeur d’échange : c’est un pouvoir d’acquisition d’autresmarchandises• La valeur d’échange est déterminée par la quantité de travail qu’ila fallu utiliser pour produire le bien• La quantité de travail est une échelle commune à toutes lesproductions = une valeur objective

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Exemple utilisé par Smith : le paradoxe de l’eau et des diamants

• La valeur d’usage de l’eau est élevée par rapport audiamantmais sa valeur d’échange est plus faible• Si l’utilité de l’eau est plus élevée, le coût defabrication (travail incorporé) du diamant est plusimportant• La valeur d’échange est bien déterminé par la valeurtravail

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Pour Ricardo, la valeur d’un bien : •Valeur de la quantité de travail incorporée•Valeur de la quantité de biens de production (capital)

incorporée

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Débat chez les classiques ?

•Pour J.-B. Say : la valeur d’échange d’un bien est biendéterminée par sa valeur d’usage•C’est l’utilité des biens qui leur confère leur valeurd’échange•Une perle trouvée sur la place n’incorpore aucuntravail mais possède une utilité qui lui donne sa valeur

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2.4 – Marx, le dernier des classiques ?

•Marx s’appuie sur le concept de valeur travail• Les marchandises satisfont les besoins humains = ellesprocurent de l’utilité = valeur d’usage•Mais elles ont aussi une valeur d’échange qui estfondée sur la valeur travail

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Le travail est une marchandise particulière

•Marx applique la loi de la valeur à la force de travailqui est une marchandise comme les autres• La force de travail possède une valeur d’usage : elle aune utilité qui est de fabriquer des marchandises• La force de travail possède une valeur d’échange : lesalaire• La valeur du travail = salaire = la quantité de travailnécessaire pour assurer la subsistance quotidiennedu salarié

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La force de travail

Une valeur d’usage Une valeur d’échange

La force de travail est utilisée pour la fabrication de biens

La force de travail est rémunérée selon la valeur nécessaire à sa

reconstitution (loi d’airain)

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• La valeur d’échange de la force de travail = le salaire = coût de la subsistance journalière • Par exemple : 3 UM • La valeur d’usage de la force de travail = en une

journée, l’ouvrier fabrique 1 table qui vaut 10 UM • Si le capital incorporé pour fabriquer la table est de 3

UM •Alors, lorsqu’il vend la table, le capitaliste dégage une

plus value, pl= 10 – 3 – 3 = 4 50

La force de travail

Une valeur d’usage Une valeur d’échange

La force de travail est utilisée pour la fabrication de biens

La force de travail est rémunérée selon la valeur nécessaire à sa

reconstitution (loi d’airain)

En une journée de travail, le salarié fabrique une table vendue 10

Pour reconstituer la force de travail, il faut une rémunération de 3

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La force de travail

10 > 3 + 3

La différence ? La plus value

En une journée de travail, le salarié fabrique une

table vendue 10 (valeur d’usage du travail)

Pour reconstituer la force de travail, il faut une

rémunération de 3 (valeur d’échange du travail)

Le capital incorporé

Valeur d’échange du capital : 3

Le capitaliste achète

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• La force de travail est une marchandise qui a la propriété decréer plus de valeur qu’elle n’en coûte : écart entre valeurd’usage et valeur d’échange• Si par exemple, le capitaliste achète pour 3 UM de bois, sansutilisation de la force de travail, il ne pourra pas vendre sonbois plus cher que 3 car il n’a pas été transformé en table : lavaleur d’usage et la valeur d’échange du bois sont égales• Seule la force de travail permet la transformation du bois entable•Marx appelle la force de travail du « capital vivant », v, et lesbiens de production/conso intermédiaires du « capital mort »,c.• Grace à v, (3+3) devient (3+3+4) 53

• La plus value apparaît parce qu’il existe une différenceentre la valeur d’usage et la valeur d’échange de laforce de travail•Valeur de la marchandise = c + v + pl• Il existe donc un temps de travail durant lequel l’ouvrierproduit de la valeur mais n’est pas rémunéré : lesurtravail•Comme les capitalistes captent la plus value puisque lamarchandise leur appartient, les intérêts des capitalisteset des prolétaires sont contradictoires = conflit

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La réalisation de la valeur ou le circuit du capital

1) Capital sous forme d’argent : A = c+ v

Capital vivant (force de travail) : v

Capital mort (biens d’équipement et consommations intermédiaires) : c

Marchandise produite : M

2) Capital sous forme d’argent : A’ = c+v+pl

Marchandise vendue : apparition de la plus value

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Les lois du capitalisme

• L’accumulation du capital• La baisse tendancielle du taux de profit• Les contradictions internes du capitalisme et lamultiplication des crises

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Première loi : l’accumulation

• L’objectif du capitaliste = obtenir toujours plus de plusvalue dans un univers de concurrence• Il accumule du capital (c) ou rachète d’autresentreprises : les entreprises rationalisent leurproduction en utilisant toujours plus de capital = c/vaugmente• L’accumulation du capital : première loi du capitalisme« Accumulez, accumulez ! C’est la loi et les prophètes »

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Seconde loi : la baisse tendancielle du taux de profit

• Conséquence de l’accumulation ? Le volume de capitalaugmente plus vite que celui du travail donc le rapport c/vaugmente• La production totale augmente, donc la masse des profitsaugmente•Mais comment évolue le taux de profit ?• Profit = plus value = pl• Taux de profit = pl / (ensemble des dépenses)• Taux de profit = pl / (c+v)• Si c/v augmente, que se passe-t-il ? 58

Seconde loi : la baisse tendancielle du taux de profit

Taux de profit = pl / (c+v) Taux de profit = pl/v / (c/v + 1)

Or, on sait que seul v génère de la plus value, donc la plus value ne peut augmenter qu’au même rythme

que v : pl/v constant Si c/v augmente alors le taux de profit baisse

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- Augmenter le temps de travail ou l’intensité del’exploitation = solution limitée- Augmenter la substitution machines/hommes pouraugmenter la productivité du travail; or, le capitalconstant ne produit pas de valeur (pas de plus value),pl/v ne progresse pas et lorsque c/v augmente, le tauxde profit diminue encore = première contradictioninterne du capitalisme

Pour répondre à la baisse du taux de profit, les capitalistes peuvent :

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Troisième loi du capitalisme : la concentration des moyens de production

• L’accumulation stimule la concurrence qui fragiliseles producteurs les plus fragiles = faillites•Des capitalistes deviennent prolétaires à leur tour,le nombre de prolétaires augmente et le nombrede capitalistes diminue

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Quatrième loi du capitalisme : la paupérisation

• La masse des profits est captée par un nombre toujoursplus petits de capitalistes tandis que la masse(grandissante) des prolétaires vit toujours d’un salaire desubsistance = paupérisation• La paupérisation provoque des crises de surproduction :seconde contradiction interne du capitalisme• Les crises = apparition « armée de réserve industrielle »(chômeurs) qui pèse sur la valeur d’échange de la force detravail et renforce la situation de surproduction

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2) Accumulation 3) Baisse du taux de profit

1) Intensification de la concurrence

4) Concentration

5) Paupérisation

6) Crise de surproduction

Second cercle vicieux (contradiction interne)

Premier cercle vicieux (contradiction interne)

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Marx, le dernier des classiques ? Marx, un classique• Son raisonnement s’appuie sur la valeur travail (la loi de la valeur)inspirée de Ricardo• Un classique pessimiste : vers la fin du capitalismeMarx, dernier des classiques• Le Capital (1864) sort au moment du début de la révolutionmarginaliste = une autre approche de la valeur

Marx, un critique des classiques• Démontre la possibilité de crises de surproduction (vs la loi desdébouchés)• Une économie analysée sous l’angle des rapports de domination(vs les échanges libres et harmonieux) 64

3 – La révolution marginaliste et ses prolongements

3.1 Le marginalisme 3.2 L’école néoclassique 3.3 L’école autrichienne

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3.1 Le marginalisme

• Trois auteurs découvrent séparément la notion d’utilitémarginale durant les années 1860/1870• L’anglais Stanley Jevons, le français Léon Walras (quienseignait à Lausanne) et l’autrichien Karl Menger• Le développement d’un modèle de raisonnement propre àla science économique : l’optimisation de l’AE souscontrainte

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Le choix du consommateur

Introduction du concept d’utilité marginale• Un individu qui consomme des quantités successives d’unmême bien économique trouve à la consommation dechacune d’elles une satisfaction décroissante• c’est la satisfaction que procure la dernière doseconsommée qui détermine la valeur du bien• Une nouvelle approche de la valeur• Importance du raisonnement à la marge = se prête à laformalisation mathématique

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L’étude du comportement du consommateur

• Le consommateur connaît à l’avance tous les niveaux desatisfaction que lui procure la consommation d’un bien =rationalité cognitive du consommateur• Il est contraint par un budget et le prix des biens qu’ilconsomme = il fait un choix de consommation qui optimisesa situation = rationalité procédurale• Le consommateur agit comme un homo oeconomicus (termeutilisé par W. Pareto, auteur néoclassique)

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La définition de l’économie change

• Lionel Robbins (1947) :« L’économie est la science qui étudie le comportementhumain en tant que relations entre des fins et des moyensrares à usages alternatifs »

• J.-B. Say (1803) :« L’économie enseigne comment se forment, se distribuent etse consomment les richesses qui satisfont aux besoins dessociétés »

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• La science économique se définit davantage par sa méthode,sa manière d’étudier les comportements humains que parses objets d’étude• Partir de l’étude des décisions économiques des AE :individualisme méthodologique (microéconomie)• Décisions économiques : décisions qui s’appuient sur larationalité

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Les agents économiques ont un comportement rationnel

Quelles sont les caractéristiques de cette rationalité ? Quelles conséquences sur le fonctionnement des

marchés ?

Courant néoclassique

Courant autrichien

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3.2 L’école néoclassique

• Elle élargit le raisonnement d’optimisation sous contrainteaux producteurs• Elle modélise le fonctionnement d’un marché à partir ducomportement des demandeurs (consommateurs) et lesoffreurs (producteurs)• Le fonctionnement du marché aboutit à une situationd’équilibre de marché : équilibre partiel• Le fonctionnement de l’ensemble des marchés aboutit àun équilibre général• Un équilibre est une situation optimale d’utilisation desressources 72

L’équilibre partiel sur un marché•Marché : rencontre de l’offre et de la demande• Caractéristique du marché : il n’y a pas de pouvoir demarché, l’information est parfaite, l’offre et la demandevarie sans contrainte = on parle de marché en concurrencepure et parfaite (CPP)• L’offre est une fonction croissante du prix : loi de l’offre• La demande est une fonction décroissante du prix : loi de lademande• L’offre et la demande se rencontrent en un seul point : lepoint d’équilibre• L’équilibre : le prix pour lequel la quantité offerte et laquantité demandée sont égales 73

Offre

Demande

Equilibre

Prix

Quantité Qe

Pe

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L’équilibre de marché est un optimum (Pareto)

• L’équilibre est la seule situation où les quantités offertes etdemandées sont égales• Donc où il n’y a ni excès de demande, ni excès d’offre• Il n’est pas possible de « mieux » allouer les ressources : lasomme des surplus est maximisée parce que tous leséchange mutuellement avantageux sont réalisés• Si on décide une autre situation = une pénurie va apparaître= baisse de la satisfaction d’une partie des échangistes

75

De l’équilibre partiel à l’équilibre général

Marché A : rencontre O/DPrix de A et quantité

d’équilibre de A

Choix sous contrainte des

consommateurs = demande

Choix sous contrainte des producteurs =

offre

Choix sous contrainte des

consommateurs = demande

Choix sous contrainte des producteurs =

offre

Marché B : rencontre O/DPrix de B et quantité

d’équilibre de B

Équilibre général : un seul prix relatif (Pa/Pb) qui assure l’équilibre sur les

deux marchés à la fois 76

Nouvel équilibre général ?

Marché A : rencontre O/DPrix de A baisse et quantité

échange plus faible

Choix sous contrainte des

consommateurs = demande

Choix sous contrainte des producteurs =

offre

Choix sous contrainte des

consommateurs = demande

Choix sous contrainte des producteurs =

offre

Marché B : rencontre O/DPrix de B augmente et

quantité échangée plus élevée

Équilibre général : le marché B s’ajuste immédiatement aux changement sur le

marché A ; le prix relatif change

Les préférences pour le bien A changent : baisse de la demande pour chaque niveau de prix = libère du revenu pour consommer plus de B

77

Conditions pour obtenir l’équilibre général ?

• Travaux d’Arrow (PN 1972) et Debreu (PN 1983)• Tous les marchés sont en CPP• Pour chaque bien que des consommateurs souhaitentse procurer doit exister un marché (système demarché complet)

78

Comment un marché atteint-il l’équilibre ? •Walras : le mécanisme du tâtonnement • Le marché fonctionne comme si il y avait un commissaire

priseur - Il annonce un prix de marché :

- Les AE donnent leurs offres et demandes

Si O > D, le prix est « trop élevé » : le commissaire priseur le baisse jusqu’à atteindre O = D

Si O < D, le prix est « trop bas » : le commissaire priseur l’augmente jusqu’à atteindre O = D

79

Le fonctionnement du marché chez les néoclassiques

•Conditions de CPP•Agents économiques : rationalité cognitive etrationalité procédurale (homo oeconomicus)•Ajustement des quantités par la variation du prix :rôle du commissaire priseur• L’équilibre est un optimum

80

Les défaillances de marché : des cas exceptionnels

•A.-C. Pigou et A. Marshall mettent à jour une série decas qui empêchent les marchés de fonctionnementcomme dans le modèle de CPP•Premier cas: un AE détient un monopole naturel =dès qu’un agent possède un pouvoir de marché il peutimposer son prix au détriment du consommateur ;Source du monopole naturel : économies d’échelle

81

Deuxième cas : certains biens ne sont pas des biens privés

Les biens communs = les consommateurs ne sont pasinciter à réduire leur usageLes biens collectifs = les offreurs ne sont pas incités àles produire

82

Troisième cas : la présence d’effets externes

•Action d’un AE qui affecte l’utilité d’un autre AE sansque le marché ne tarifie cet effet si bien que l’AE àl’origine de l’externalité ne la prend pas en compte dansses décisions, c’est-à-dire son calcul coût-avantage•Achat d’une voiture par un particulier = pollution quiconcerne tout le monde•Quand externalité négative = une quantité échangéetrop élevée•Quand externalité positive = une quantité échangéetrop faible 83

La monnaie chez les néoclassiques • Tradition de la monnaie voile (Say)- La monnaie est neutre : elle n’affecte pas les décisions desagents ;- Ce qui compte ce sont les prix relatifs des biens (pas lesprix nominaux) ;- Théorie quantitative de la monnaie• La quantité de monnaie en circulation est le résultat desdécisions de la BC = conception exogène de la monnaie• Le financement passe par la mobilisation de l’épargne(une partie du revenu)

84

3.3 L’école autrichienne

• Le modèle des autrichiens : postulat de rationalité desagents économiques•Mais la rationalité est différente de celle desnéoclassiques : les AE établissent les meilleurs choixpossibles pour eux mais dans un univers d’incertitudeet d’information imparfaite•Rationalité procédurale mais pas cognitive

85

Une critique forte des néoclassiques :

• Critique des conditions de CPP : aucune incertitude etaucune imperfection de l’information• Critique du mécanisme du tâtonnement qui fait ducommissaire priseur qui centralise et coordonne lesdécisions individuelles. Or, l’incertitude et l’imperfectionconcerne tous les acteurs, notamment le commissairepriseur

Pour les autrichiens, le mécanisme de coordination par lemarché est différent de celui proposé par les néoclassiques :ordre spontané 86

Henri Lepage Demain le libéralisme, 1980 « Ce qui justifie socialement l'économie de marché,

c'est précisément que nous appartenons à un monde où, par définition, l'information est toujours imparfaite,

incomplète et coûteuse à acquérir »

87

•Pour aiguiller les choix des AE ? s’appuyer sur lesinformations données par le marché•Henri Lepage : le marché est un « mécanisme créateurde messages qui jouent un rôle clef dans la chaîne desdécisions et processus d'apprentissage qui mènentprogressivement à la coordination des projetsindividuels »• Le message est porté par le prix

88

Critique la conception de la monnaie chez les néoclassiques: monnaie active• Tenir compte de la création monétaire• Taux d’intérêt naturel = rencontre de l’offre et la demandede fonds prêtables (S et I)• Taux d’intérêt monétaire = coût du crédit qui découle de lapolitique de la BC• Si Ti monétaire < Ti naturel = suraccumulation du capital =le prix est un mauvais signal = crise

89

Néoclassiques vs autrichiens Néoclassiques Autrichiens

Marché en CPP Information imparfaite et incertitude Le mécanisme du tâtonnement = variation des prix = le marché atteint l’équilibre = les échanges se réalisent = optimum collectif

Le prix donne un message aux AE = des opportunités pour agir = les décisions des AE réduisent les déséquilibres sur les marchés = les marchés s’ajustent en permanence

Conception statique du marché : l’échange se fait à l’équilibre (parce que le tâtonnement à permis de trouver le prix et la quantité d’équilibre)

Conception dynamique du marché : l’échange se fait toujours en déséquilibre (parce que les AE profitent des opportunités du marché)

Le résultat de l’allocation marchande est prévisible à l’avance par le commissaire priseur

Le résultat de l’allocation marchande n’est pas prévisible à l’avance = ordre spontané

Coordination centralisée des décisions des AE par le commissaire priseur

Coordination totalement décentralisée des décisions des AE

Monnaie neutre Monnaie active (mais nocive)Il existe des défaillances de marché : exceptions à la CPP qui nécessitent l’intervention de l’Etat

L’Etat ne doit pas intervenir car l’ordre du marché est spontané, et non pas construit

90

Hayek Le marché est « le seul moyen par lequel de si

nombreuses activités, fondées sur des connaissances dispersées, puissent se trouver intégrées effectivement

dans un ordre unique »

91

Point de départ : la main invisible (A. Smith) Le marché assure la coordination des

décisions autonomes des individus

Les marginalistesLes individus sont rationnels et doivent faire des choix sous contraintes

Les néoclassiquesLes marchés en CPP sont auto-régulés:

rôle des prix et de la loi de l’offre et de la demande

Les déséquilibres de marché ne peuvent donc pas être durables

À l’équilibre, l’allocation des ressources est optimale. Il existe des défaillances

de marché

Les autrichiensLe marché permet la coordination des décisions individuelles dans un

univers d’incertitude et d’information imparfaite par les

messages envoyés par les prix L’ordre spontané ne peut être connu à l’avance = inefficacité

intervention publique

Individualisme méthodologique

92

4 – La révolution keynésienne et l’essor de la macroéoconomie

Keynes Traité sur la monnaie 1930« Dans le long terme nous serons tous morts. Les

économistes se donnent une tâche par trop facile et inutile si dans une période tempétueuse, ils peuvent

seulement nous dire que quand la tempête sera passée l’océan sera à nouveau calme »

93

4.1 – Démarche macroéconomique versus démarche microéconomique

• Distinguer la macroéconomie comme objet et lamacroéconomie comme méthode d’analyse•Macroéconomie comme objet : l’étude de ce qui renvoieaux grandes variables économiques (celles qui concernentl’économie nationale) = la croissance, le chômage, l’inflation,le commerce extérieur…• Les « objets » macroéconomiques n’apparaissent pas avecKeynes mais bien avant : chez les physiocrates, lesclassiques…

94

4.1 – Démarche macroéconomique versus démarche microéconomique

•Mais jusqu’alors, les objets macroéconomiques étaientabordés à partir d’une démarche microéconomique

« depuis les classiques (…) l’économiste s’était efforcé de forger des loupes de plus en plus grossissantes, afin de pouvoir saisir des phénomènes de plus en plus petits. Il entendait isoler l’atome de sa matière d’étude », avec Keynes « l’attention de

l’économiste se transporte d’un seul coup de l’atome au cosmos » (Daniel Villey, Colette Nême, Petite histoire des

grandes doctrines économiques, Litec, 1992)

95

La démarche microéconomique

• partir de l’étude des décisions des AE rationnels•Aller du plus petit (les décisions des AE) au plus grand(les objets macroéconomiques) : agréger les décisionsindividuelles (individualisme méthodologique)• Le principe du modèle néoclassique de l’équilibregénéral

96

Pour Keynes, la démarché microéconomique pose problème !

•Premier problème lié à l’agrégation des décisionsindividuelles des AE•Ce qui est vrai au niveau microéconomique peut êtrefaux au niveau macroéconomique en raisond’interactions macroéconomiques complexes.

97

Exemple : quelle réponse apporter au chômage ?

Chômage = conséquence d’un coût du travail trop élevé dans chaqueentreprise

Lutter contre le chômage ? Baisse du coût du travail = hausse de la demande de travail dechaque entrepriseMais cela génèrera-t-il vraiment une baisse du chômage ?Réponse négative de Keynes : si toutes les entreprises baissent leursalaire => baisse du pouvoir d’achat => baisse de la demande =>hausse du chômageLa baisse du salaire pour résoudre le chômage aggrave le chômage :adopter un raisonnement microéconomique ne fonctionne pas 98

Il y a sophisme de composition (P. Samuelson)

• Ce qui est vrai au niveau microéconomique (la baisse ducoût du travail fait augmenter la demande de travail del’entreprise), ne l’est pas au niveau macroéconomique (labaisse du coût du travail fait baisser la demande globale etaugmenter le chômage)

• Situation de No bridge : les domaines étudiés par ladémarche microéconomique et ceux étudiés par ladémarche macroéconomique ne communiquent pas et lesdémarches pour étudier ces phénomènes sont différentes

99

Pour Keynes, la démarché microéconomique pose problème !

•Deuxième problème : les comportements des agentsne sont pas toujours optimisateurs et rationnels :

- Keynes considère que les AE sont guidés par les« animal spirits »

- Face à l’incertitude radicale, adoption decomportements mimétique• Pour Keynes, les AE ne sont donc pas des homo-oeconomicus. Leurs comportements ne sont passtables, ils dépendent énormément du contexte.

100

En résumé

Keynes adresse deux critiques essentielles à la démarche micro :

• Le no-bridge• La critique de l’homo-oeconomicus

101

Démarche microéconomique

Étudier un problème microéconomique

Pourquoi sur un marché donné le prix d’équilibre se met à

augmenter ?

Démarche macroéconomique

Étudier un problème macroéconomiquePourquoi la production, la

consommation, l’investissement , le chômage, le NGP varient dans une

économie ?

No-Bridge

Étude du fonctionnement d’un marché à partir du comportement des offreurs

et des demandeurs

Étude des relations entre les agrégats économiques de niveau national

102

La démarche macroéconomique

•Un modèle dans lequel sont reliées causalement lesgrandes variables économiques (C, I, S) : pourcomprendre le « grand », il faut observer le « grand »• Le chômage s’explique par le niveau de production,qui dépend de la demande globale qui dépend elle-même du revenu

103

4.2 – l’économie ne s’autorégule pas : les déséquilibres économiques peuvent être durables• Choix des AE dans un contexte d’incertitude radicale• Choisir, c’est anticiper une évolution future• La croyance dans les évolutions futures (« animal spirits ») peuventêtre irrationnelles = motif de l’action• Tant que les entreprises n’anticipent pas une hausse de l’activité, ellesmaintiennent leur capacité de production et le sous-emploi ne serésorbe pas• En conséquence : les déséquilibres peuvent être durables, c’est le casde l’équilibre de sous-emploi• Critique de la loi des débouchés de J.B Say : l’offre ne crée pasautomatiquement sa demande et tous les marchés ne sont pas àl’équilibre en même temps

104

En résumé•Une critique de la démarché microéconomique : nobridge + critique de l’hypothèse de rationalité des AE•Dans un contexte d’incertitude : importance desanticipations (croyances dans l’avenir, conventions)•Mise en œuvre d’une démarché spécifique pourétudier les objets macroéconomiques : la démarchemacroéconomique fondée sur des modèlesétablissant des relations causales entre grandsagrégats•Mise en évidence que l’économie ne s’autorégule paset que des déséquilibres durables sont possibles.

105

4.3 – L’économie monétaire de production

Rappels • La monnaie est endogène• La monnaie est active

106

La monnaie est endogène

• La création de monnaie est la conséquence desdemandes de financement des investisseurs

• Les investisseurs anticipent une rentabilité de leurinvestissement : efficacité marginale du capital

• Les investissements ont un coût : le taux d’intérêt

107

La monnaie est endogène

•Quand la rentabilité anticipée (EmC) < coût del’investissement (taux d’intérêt) => l’AE n’investit pas•Quand la rentabilité anticipée (EmC) > coût de

l’investissement (taux d’intérêt) => l’AE investit• Partant l’investissement augmente si :- - La rentabilité espérée augmente - Le taux d’intérêt baisse - Mais les anticipations de gains (EmC) priment sur

l’effet du taux d’intérêt = « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif » (J. Robinson)

108

La monnaie est active• Le crédit (création monétaire) comme avance : la créationmonétaire permet de financer la production• L’avance finance la production, qui génère des revenus,utilisés dans la dépense globale• Le crédit est donc au point de départ du circuit deproduction• Il y a donc un lien ente création monétaire et niveaud’activité =monnaie « active »•Mais la dimension « active » de la monnaie s’explique parune seconde raison qui concerne les prêteurs et non pas lesemprunteurs

109

La monnaie est active•Une partie des revenus n’est pas utilisée pour ladépense : celle qui n’est ni consommée, ni investie(en achetant des actifs financiers)• La thésaurisation : conserver une partie de l’épargnesous forme liquide, donc sous forme de monnaie• La monnaie est demandée pour elle-même par lesagents économiques pour différents motifs selonKeynes (spéculation, précaution, transaction)• Lien entre cette demande de monnaie et le tauxd’intérêt ?

110

La monnaie est activeLa relation prêteur / taux d’intérêt :

• Si le taux est très bas et que les AE anticipent doncune hausse du taux, ils ne veulent pas acheter destitres financiers et ils conservent leur épargne sousforme liquide• Si le taux est très haut et que les AE anticipent donc

une baisse du taux, ils ne veulent pas garder leurépargne sous forme liquide et ils achètent des titresfinanciers

= Le taux d’intérêt : prix de la renonciation à laliquidité 111

La monnaie est activeLa demande de monnaie dépend donc desanticipations des AE prêteurs sur l’évolution future dutaux d’intérêt :• Plus les anticipations conduisent à thésauriser, plusune partie des revenus ne sert ni à consommer, ni àinvestir•Quand le taux d’intérêt est très bas : économie dansdans la trappe à liquidité (les AE anticipent sa hausseet thésaurisent)

112

Différence entre Keynes et les classiques/néoclassiques au sujet du taux d’intérêt et de l’épargne

•Chez les classiques et les néoclassiques, le tauxd’intérêt est le prix qui égalise l’offre et la demande defonds prêtables (capitaux)•Offre de fonds prêtables : l’épargne•Demande de fonds prêtables : l’investissement• Le taux d’intérêt : rémunération de l’épargne / le prixde renonciation à la consommation (choix entreconsommation présente et consommation future)• Le taux d’intérêt : une variable « réelle »

113

Différence entre Keynes et les classiques/néoclassiques au sujet du taux d’intérêt et de l’épargne

•Chez Keynes : le taux d’intérêt est une « variablemonétaire »• Il détermine les décisions des agents quant àl’utilisation de la partie non consommée de leurrevenu, l’épargne : thésaurisation (épargne liquide =demande de monnaie) ou achat d’actifs financiers(épargne non liquide)

114

Emprunteurs

Ils se financent par le crédit bancaire (avance monétaire)

Décisions ?

Comparaison Efficacité marginale du capital (anticipations de profit) et

taux d’intérêt

Revenus

Consommation (loi psychologique

fondamentale)

Épargne (reliquat du revenu)

Actifs illiquides : obligations +

actions

Actif liquide = thésaurisation

Demande

Niveau de production

Prêteurs : anticipationtaux d’intérêt futur

Investissement

Niveau de l’emploi

Effet multiplicateur

Le ci

rcui

t mon

étai

re d

e pr

oduc

tion

115

J. M. Keynes, La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936

• Emploi : la quantité de travail utilisée est fixée par leniveau de production qui dépend des anticipationsdes entrepreneurs (et pas sur le marché du travail)• Intérêt : le niveau de production dépend de laconsommation mais surtout du comportement desemprunteurs (investir ou pas) et des prêteurs (actifsfinanciers vs thésaurisation).•Monnaie : le taux d’intérêt est une variable monétaire(prix de la renonciation à la liquidité)

116

4.4 – L’égalité épargne-investissement

•Chez les économistes néoclassiquesIls considèrent que le taux d’intérêt se fixe sur lemarché des fonds prêtables : l’épargne est pardéfinition égale à l’investissement puisque le marchéégalise l’offre et la demande•Chez Keynes ?Comment l’épargne peut être égale à l’investissementpuisqu’une partie de l’investissement ne provient pasde l’épargne mais est financée par le crédit ?

117

4.4 – L’égalité épargne-investissement•Ce$e égalité est toujours vérifiée ex-post mais ce n’est pas forcément le casex-ante car l’inves3ssement peut être financé par créa3on monétaire oubien parce que l’épargne peut être détenue sous forme liquide ;

• Si I > S ex ante, la hausse de l’inves3ssement à travers l’effet mul3plicateurva se traduire par une augmenta3on plus que propor3onnelle du revenu quiengendrera un supplément d’épargne perme$ant d’égaliser I et S ex post.Un tel mécanisme ne peut fonc3onner qu’en situa3on de sous-emploi, c’est-a-dire s’il existe une main d’oeuvre inu3lisée qu’on peut mobiliser pourproduire davantage.

• Si I < S ex ante, la baisse de l’inves3ssement à travers l’effet mul3plicateur vase traduire par une baisse plus que propor3onnelle du revenu quiengendrera une baisse du montant épargné ce qui perme$ra d’égaliser I et Sex post.

118

4.5 – Keynes et l’intervention conjoncturelle de l’Etat

• Il existe des mécanismes qui génèrent des déséquilibresmacroéconomiques durable notamment des situations desous-emploi• Pour un niveau de production donné, qui résulte desanticipations des agents, la quantité de travail disponiblepeut ne pas être utilisée entièrement• Ce déséquilibre n’est pas éliminé par le marché: laproduction n’augmente pas d’elle-même• Origine = insuffisance de la demande

119

4.5 – Keynes et l’intervention conjoncturelle de l’Etat

Pourquoi une insuffisance de la demande ? •Paradoxe de l’épargne : trop d’épargne aujourd’hui =moins de richesses demain• Si la dépense privée est insuffisante = faire appel à ladépense publique•Nécessité d’une intervention Etat

120

4.5 – Keynes et l’interven1on conjoncturelle de l’Etat

Stabilisation de l’activité économique• Point de départ : un niveau de production qui n’utilisepas toute la main d’œuvre disponible•Une intervention qui porte sur l’activité à court terme• Inciter les entreprises à produire plus mais comment ?

121

La politique monétaire• Utilisation du taux d’intérêt = rendre le financement des créditsmoins coûteux (baisse taux d’intérêt)•Mais des limites :- Les anticipations de profit peuvent rester durablement faibles =anticipations pessimistes => l’EmC reste faible = « on ne faitpas boire un âne qui n’a pas soif »

- Les agents peuvent préférer détenir leur épargne sous uneforme totalement liquide = elle n’est ni investie, ni consommée; c’est le cas lorsque le taux d’intérêt est très bas ; les AE ontune préférence pour la liquidité et ne souhaitent ni investir, niconsommé = trappe à liquidité : malgré un taux d’intérêtproche de zéro, l’investissement ne repart pas 122

La politique budgétaire et la politique de redistribution

•Politique budgétaire : rôle du multiplicateur de ladépense publique

- Hausse de la dépense publique => hausse plus queproportionnelle de la demande => hausse plus queproportionnelle de la production.•Politique de redistribution des revenus :- transférer des revenus des ménages à faiblepropension à consommer vers des ménages à fortepropension à consommer => hausse DG => hausseproduction

123

Résumé : les politiques de stabilisation pour lutter contre le sous-emploi

•Politique monétaire : action sur le taux d’intérêt pour stimuler la dépense privée (I) •Politique budgétaire : action sur la dépense publique

(G) = stimuler un effet multiplicateur •Politique de redistribution des revenus- Redistribution des revenus pour augmenter la part de

la dépense dans le revenu global

124

Résumé : la révolution keynésienne• Critique de l’individualisme méthodologique desnéoclassiques = démarche macroéconomique• Critique du fonctionnement du marché chez les classiques /néoclassiques : présence de déséquilibre durable = sous-emploi ; dans économie monétaire, les anticipations des AEpeuvent conduire à une insuffisance de la demande• Critique de l’inefficacité de l’intervention publique chez lesautrichiens : seul, l’Etat est en mesure d’intervenir pourrésorber les déséquilibres durables; cette intervention destabilisation porte sur le court terme (la politique monétairea toutefois des limites)

125

5 – Les développements de la microéconomie après 1945

5.1 – L’impérialisme de la microéconomienéoclassique5.2 – La nouvelle microéconomie

126

5.1 – L’impérialisme de la microéconomie néoclassique

•Microéconomie néoclassique = modèle de l’homooeconomicus•Doté d’une double rationalité: cognitive et procédurale•Pax Parsonia (Talcott Parsons) : les domaines (objets)d’étude de l’économie et de la sociologie sont différents carles démarches sont différentes• L’économie : un objet (l’échange marchand) et uneméthode (le choix rationnel basé sur le calcul coût-avantage)

127

5.1 – L’impérialisme de la microéconomie néoclassique

• L’impérialisme économique = étudier de nouveaux objetsavec la méthode microéconomique (Gary Becker)•Appliquer le modèle du calcul rationnel à l’ensemble descomportements humains en société•Nouveaux objets « économiques » : la famille, l’école, lapolitique, le droit

128

J. Hirshleifer (1985) « Il n’y a qu’une seule science sociale. Ce qui donne à la science économique son pouvoir d’invasion impérialiste est le fait que nos catégories analy<ques – rareté, coût,

préférence, opportunité – sont véritablement d’applicabilité universelle. (…) Ainsi la science

économique cons<tue la grammaire universelle de la science sociale »

129

5.2 - La nouvelle microéconomie

• 5.2.1 – L’économie de l’information : l’avancée majeurede la science économique contemporaine• 5.2.2 – La théorie des jeux : étudier les comportementsstratégiques des acteurs• 5.2.3 – La théorie des coûts de transaction : pourquoipréférer d’autres modalités d’allocation des ressources oude coordination des décisions que le marché ?• 5.2.4 - L’imperfection de l’information à l’origine dedéfaillances de marché : aléa moral et sélection adverse• 5.2.5 – L’économie comportementale

130

5.2.1 – L’économie de l’information : l’avancée majeure de la science économique contemporaine

• Jean Tirole Economie du bien commun, 2016« les décisions des acteurs économiques (les ménages,les entreprises, l’Etat) sont contraintes par l’informationlimitée dont ils disposent »•Conséquence : limites informationnelles qui rendentles décisions sous-optimales (celles des agents privéset de l’Etat)

131

5.2.2 – La théorie des jeux : étudier les comportements stratégiques des acteurs

• John Von Neumann et Oskar Morgenstern 1944• L’information n’est pas parfaite et chaque acteur peuttirer profit de cette situation au détriment des autres• Les décisions de chaque agent sont prises en fonctiondes anticipations qu’ils font sur les décisions prisespar les autres = interdépendance des choix

132

5.2.2 – La théorie des jeux : étudier les comportements stratégiques des acteurs

Exemple : le dilemme du prisonnier•Deux individus suspectés d’avoir commis un vol sontarrêtés après avoir caché leur butin• Ils sont interrogés séparément•Chaque prisonnier se déclare non coupable, mais ilpeut accuser ou pas son partenaire

133

Le dilemme du prisonnier

• Si un accuse et l’autre pas, le prisonnier accuséporte entièrement la responsabilité du crime etest condamné à une peine lourde tandis quel’autre est libéré et garde la totalité du butin.• Si les deux prisonniers s’accusent mutuellement,ils sont condamnés à une peine légère.• Si aucun des deux n’accuse l’autre, ils sont libéréset peuvent se partager le butin.

PRISONNIER BAccuse N’accuse pas

PRISONNIER A

Accuse -/- ++/--N’accuse pas --/++ +/+

134

Le dilemme du prisonnier

Quelle stratégie va adopter A ?• si B l’accuse, il a intérêt à ?• Si B ne l’accuse pas, il a intérêt à ?• Sa stratégie dominante est de ?Quelle stratégie va adopter B ?Quelle est le résultat collectif de ces deux stratégiesindividuelles optimales (dominantes) ? Les deuxprisonniers auraient-ils eu intérêt à coopérer ?

PRISONNIER BAccuse N’accuse pas

PRISONNIER A

Accuse -/- ++/--N’accuse pas --/++ +/+

135

Le dilemme du prisonnier appliqué à la politique économique: faut-il mener

une politique de relance ?

PAYS B Relance Rigueur

PAYS A Relance +/+ --/++Rigueur ++/-- -/-

136

Faut-il mener une politique commerciale libre-échangiste ?

PAYS B Libre échange Protectionnisme

PAYS A Libre échange +/+ -/++Protectionnisme ++/- 0/0

137

5.2.3 – La théorie des coûts de transaction : pourquoi préférer d’autres modalités d’allocation des ressources ou de coordination des décisions

que le marché ? Arbitrage firme-marché

Ronald Coase, The Nature of the firm (1937)Oliver Willimanson

Reprendre le chapitre sur l’approche économique de la firme

138

5.2.4 - L’imperfection de l’information à l’origine de défaillances de marché : aléa moral et sélection

adverseJoseph Stiglitz

« Mes travaux (…) sur les conséquences de l’information imparfaite et asymétrique ont montré, au cours du dernier

quart de siècle, que l’une des raisons pour lesquelles la main est invisible, c’est peut-être qu’elle n’existe pas »

Les défaillances de marché ne sont pas des cas exceptionnelsmais des situations courantes du fonctionnement desmarchés

139

5.2.4 - L’imperfection de l’information à l’origine de défaillances de marché : aléa moral et sélection

adverse• Sélection adverse : les AE qui subissent l’asymétried’information réduisent leur demande (voitures d’occasion)ou leur offre (crédit bancaire ou assurance) = rationnementdu marché• Aléa moral : les AE qui possèdent des informations en tirentprofit au détriment de ceux qui ne les possèdent pas = ils nerespectent pas leur engagement (les dirigeants d’entreprise),prennent trop de risque (les assurés) = exploitationopportuniste par un AE des asymétries d’information pouraugmenter son utilité au détriment de celle d’autrui.

140

5.2.5 – L’économie comportementale

Jean Tirole (Nobel 2014) « L’individu (…) est supposé agir au mieux de son intérêt. Une hypothèse parfois trop forte, et pas

seulement parce que l’individu ne dispose pas toujours de l’informaCon pour faire le bon choix. VicCme de biais

cogniCfs, il est suscepCble de se tromper quand il évalue la manière de réaliser son objecCf »

141

Victime de biais cognitifs, il est susceptible de se tromper quand il évalue la manière de réaliser son

objectif

Prendre une décision

Raisonnement qui s’appuie sur une interprétation de la situation

Biais cognitifs

La décision prise n’est pas la meilleur pour lui

142

La ra%onalité procédurale est affectée par des erreurs de raisonnement = biais cogni4fs

143

• Face à un problème (qui implique un choix) nousopérons des raccourcis mentaux qui donnent du sens: des « heuristiques »•Kahneman et Tversky (psychologues ayant reçu le prixNobel d’Economie en 2002) : ces heuristiques nousinduisent souvent en erreur• Exemple dans le chapitre introductif d’ECE1 : biais despremières impression, biais de la victime identifiable

144

La microéconomie après 1945

Utiliser le modèle de l’homo oeconomicus dans de

nouveaux champs d’étude = impérialisme de la science

économique Rationalité (procédurale) des décisions mais situations

collectivement sous optimales

Économie des coûts de transaction : allocation

par le marché ou allocation par

l’organisation ? Théorie des jeux : lorsque les

décisions sont interdépendantes l’absence de coopéra>on peut réduire

le bien être collec=f Économie

comportementale : les biais cognitifs poussent

les AE à ne pas agir dans leur intérêt

Les asymétries d’information provoquent des défaillances de

marché qui sont des situations de marchés courantes

L’information est imparfaite : la « main invisible » du marché remise en cause

145

La microéconomie et le fonctionnement des marchés

Approche microéconomique du fonctionnement des marchés : les décisions des AE conduisent-elles toujours à la meilleure

utilisation possible des ressources ?

Néoclassiques : marché auto-

régulateur conduisant à l’équilibre et

l’optimumLes défaillances de marché sont des

exceptions

Autrichiens : oui, mais ordre spontané

Nouvelle microéconomie : les AE font des choix qui

n’aboutissent pas à l’intérêt général

- Interdépendance des décisions

- Présences d’asymétries d’info

- Biais cognitifs 146

6 - La macroéconomie après 1945

• 6.1 – Le keynésianisme de la synthèse et le modèle IS-LM• 6.2 – La théorie du déséquilibre• 6.3 – Le monétarisme • 6.4 – La nouvelle économie classique• 6.5 – L’école du Public choice• 6.6 – Les économistes de l’offre• 6.7 – La nouvelle économie keynésienne• 6.8 – Les post-keynésiens

147

6.1 – Le keynésianisme de la synthèse et le modèle IS-LM

Le modèle IS-LM• Trouve son origine dans J. R. Hicks « Mr. Keynes andthe classics : a suggested interpretation » (1937)•Développé par Alvin Hansen dans A guide to Keynes(1949)

148

Dans le modèle IS-LM

• Il existe deux marchés : - Le marché des biens et services - Le marché de la monnaie •Quelles sont les conditions pour que ces deux

marchés soient simultanément à l’équilibre ?

149

Le marché des biens et servicesIl y a équilibre sur le marché des biens et services lorsque le revenu global est entièrement utilisé par la dépense globale Y = C+S (décomposition du revenu) Y = C+I (décomposition de la dépense) À l’équilibre du marché des B&S :

C + S = C + I S = I

Comment obtient-on cette égalité ?

150

Comment obtient-on I = S ?

• L’inves(ssement dépend du taux d’intérêt : plus letaux d’intérêt baisse, plus des inves4ssements nonrentables le deviennent• L’épargne dépend du revenu : c’est la par4e nonconsommée du revenu

151

Relation taux d’intérêt / revenu sur le marché des biens et services ?

Baisse du taux d’intérêt

Hausse de l’investissement : d.I

Effet multiplicateur de l’investissement

Hausse du revenu : d.Y

Hausse de l’épargne : d.SHausse de la consomma;on : d.C

La hausse de l’épargne est égale à la hausse de l’investissement (égalité ex-post)

152

•Pour un taux d’intérêt (ti) donné, il existe un seulniveau de production (Y) qui égalise l’investissementet l’épargne• La relation taux d’intérêt / revenu est négative

153

Equilibre sur le marché des biens

Sur cette droite tous les couples (Y ; ti) qui permettent I=S On l’appelle la droite IS

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y) Y

ti

Y

ti

154

Le marché de la monnaie • Demande de monnaie (liquidités) par les ménages, deuxmotifs :

- Un motif de transaction : plus le revenu augmente, plus lesménages demandent de la monnaie = L (Y)

- Un motif de spéculation : plus le taux d’intérêt est faible,plus les AE détiennent leur épargne sous forme liquide –monnaie = L(ti)

- La demande de monnaie :M = L(Y) + L(ti)• L’offre de monnaie est rigide (fixée par la Banque centrale =monnaie exogène)

155

Équilibre sur le marché de la monnaie Cas « normal »

• Quand Y augmente, la demande de monnaie pour motif detransaction augmente• Comme l’offre de monnaie est rigide alors l’équilibre entrel’offre et la demande de monnaie est restauré par la hausse duprix de la liquidité : hausse du taux d’intérêt• L’équilibre sur le marché de la monnaie est donc obtenu par

une relation positive entre le revenu et le taux d’intérêt

156

Equilibre sur le marché de la monnaie

Sur cette droite tous les couples (Y; ti) qui permettent l’égalité entre l’offre et la demande de monnaieOn l’appelle la droite LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y) Y

ti

Y

ti

157

• Il existe une relation Y vers ti : le taux d’intérêt réagità la variation du revenu•Cette réaction peut être plus ou moins élastique•Cas où ti ne réagit pas : une variation de Y n’entraînepas de variation de ti•Cas où ti réagit très fortement : une petite variationde Y entraîne une très grande variation de ti•Cas intermédiaire (cas normal)

158

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

Élasticité de Ti nulle

Élasticité de Ti normale

La droite LM

Élasticité de Ti infinie

159

En résumé

Marché des biens : droite IS

Varia%on de % Variation de Y Variation de Y Variation de ti

Marché de la monnaie : droite LM

Il existe un seul niveau de production et un seul taux d’intérêt qui permettent d’avoir simultanément le marché des B&S et le

marché de la monnaie à l’équilibre

Raisonnement en équilibre général

160

Equilibre IS-LM

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

ti

Y

IS

161

Rajouter l’emploi• La courbe de Phillips et l’arbitrage infla6on/chômage

162

Relation macroéconomique

Niveau de production

Niveau d’emploi Taux de chômage

Inflation

Baisse taux de chômage ?

Baisse infla=on freinage

Relance Création emplois

inflation

Destructions emplois

Chômage

163

Les poli)ques de stop and go

• IS-LM + courbe de Phillips : instruments théoriques pourmener des politiques économiques• Si chômage = le niveau de production (Y) est insuffisant pourutiliser toute la main d’œuvre• Objectif politique économique = déplacer Y vers la droite• Quand plein emploi = tension inflationniste• Quand l’inflation « trop forte » = politique de freinage• Comment déplacer Y ?

164

Deux possibilités pour augmenter Y :

• Faire augmenter la demande globale sur le marchédes biens = déplacer IS vers la droite= Hausse de ladépense publique = relance budgétaire

• Faire augmenter l’offre de monnaie = déplacer LMvers la droite = hausse de l’offre de monnaie par la BC= relance monétaire

165

166

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

Le « cas spécial de Monsieur Keynes »

LM LM ‘

IS

Cas normal : le déplacement de LM stimule Y

167

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

Le « cas spécial de Monsieur Keynes »

LM LM ‘

IS

LM se déplace vers la droite mais Y n’augmente pas : politique monétaire inefficace = trappe à liquidité 168

La trappe à liquidité

• La Banque centrale cherche à augmenter Y en faisantbaisser le taux d’intérêt par la hausse de l’offre demonnaie•Mais au dessous d’un certain seuil (taux proche de0), le taux d’intérêt ne baisse plus• L’offre de monnaie supplémentaire injectée ne produitaucun effet : trappe à liquidité

169

Attention, deux explications de la trappe à liquidité :

• Trappe à liquidité chez Keynes = anticipations des agents quiprévoient une hausse future du taux d’intérêt; en attendant, ilsconservent leur épargne en la thésaurisant

• Trappe à liquidité dans IS-LM = lorsque le taux d’intérêt esttrès bas, la politique monétaire perd son efficacité; la hausse dela base monétaire ne se traduit plus par une baisse du tauxd’intérêt qui stimule l’activité

170

• L’économie est constituée de deux marchés : le marché des biens et services et le marché de la monnaie

Marché des biens et services

Marché de la monnaie

Le niveau de production est déterminé par

Le taux d’intérêt

Le niveau du taux d’intérêt est déterminé par

Le niveau de production

Il existe une valeur de Y et une valeur du ti qui permettent l’équilibre sur les deux marchés en même temps

L’équilibre de IS et LM

171

Equilibre IS-LM

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

ti

Y’

IS

Pour Ti on obtient le niveau Y’ de production sur le marché des B&S

Ce Ti correspond à un niveau Y’’ de revenu sur le marché de la monnaie

Y’’ 172

Equilibre IS-LM

• L’économie est donc à l’équilibre quand le niveau deproduction et le taux d’intérêt sont les mêmes sur lemarché des biens et services et sur le marché de lamonnaie•Des valeurs qui assurent l’équilibre général• Si le niveau de production (Y) est insuffisant pourutiliser toute la main d’œuvre = quelle politiqueéconomique mener?

173

Politique budgétaire

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

ti’

Y

IS

Investissement public = déplacement de IS vers la droite = Y augmente = hausse demande de monnaie mais l’offre de monnaie de bouge pas = un Ti plus élevé

Y’

ti

IS’

174

Politique monétaire

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

ti’

Y

IS

La hausse de l’offre de monnaie par la BC déplace LM vers la droite

Y’

@

LM’

Hausse de l’offre de monnaie = déplacement de LM vers la droite = baisse du taux d’intérêt = hausse demande d’investissement = effet multiplicateur = Y plus élevé 175

Politique budgétaire

Hausse de la dépense publique

Déplacement IS vers la droite = nouvel équilibre

Hausse de Y

Hausse de la demande de monnaie

Si l’offre de monnaie est stable = hausse du taux d’intérêt

Hausse de l’offre de monnaie

Déplacement LM vers la droite = nouvel équilibre

Baisse de Ti

Hausse de l’investissement

Hausse du revenu

Politique monétaire

176

Le Policy Mix

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

ti’

Y

IS

Y’

ti

IS’

177

Le Policy Mix

LM

Taux d’intérêt (ti)

Revenu (Y)

Ti’

Y

IS

Y’

Ti

IS’

LM’

Y’’ 178

IS-LM et Keynes : continuité ou rupture ?

Keynes Continuité Rupture Démonstration d’un chômage involontaire

Niveau de production insuffisant pour utiliser toute la main d’œuvre

Intervention de l’Etat pour soutenir la demande

Politique de stop and go et action sur la demande

Utilisation des agrégats économiques et raisonnementmacroéconomique

Agrégats économiques approche circuitiste

Détermination de Y et Ti dans le cadre d’un équilibre général (marchés des biens et de la monnaie) Circuit + marchés

Anticipations des AE pour déterminer la demande effective et les décisions de thésaurisation

Absence du rôle des anticipations : - Pas d’anticipations des investisseurs - Nouvelle explication de la trappe à liquidité

Monnaie endogène et active Monnaie exogène et active 179

6.2 – La théorie du déséquilibre

Fin des années 1960 - début des années 1970: travaux deClower, Leijonhufvud puis Benassy et Malinvaud.

Dans le modèle walrassien : mécanisme du tâtonnementmené par le commissaire priseur = les variations du prix = loide l’offre et de la demande = découverte du prix d’équilibre =>échanges

180

La théorie du déséquilibre• La théorie du déséquilibre abandonne l’hypothèse de parfaiteflexibilité des prix. Elle suppose que les prix sont rigides aumoins à court terme.• Elle reprend une idée de Keynes• Par conséquent, le processus de tâtonnement conduisant àl’équilibre ne peut plus s’effectuer sur les prix, mais plutôt surles quantités (rationnement).• Une différence fondamentale avec le modèle walrassien estqu’il se produit des échanges à des prix qui ne sont pas desprix d’équilibre concurrentiel donc en situation derationnement (des offreurs ou des demandeurs).

181

La théorie du déséquilibre

Cette théorie met en évidence quatre configurationspossibles de déséquilibre selon les contraintes subiespar les agents sur les marchés des biens et du travail :- Le chômage keynésien- Le chômage classique- L’inflation contenue- La surcapitalisation ou sous-consommation

182

Excès d’offre sur marché des biens Excès de demande sur marché des biens

Excès d’offre sur marché du travail Les producteurs ne vendent pas tout ce qu’ils souhaitent et réduisent la demande de travail = chômage keynésien

Le coût du travail est trop élevé = chômage classique Les entreprises réduisent leur offre de biens = pénurie d’offre

Excès de demande sur marché du travail

Pénurie de travailleurs sur le marché du travail Excès d’offre sur le marché des biens (situation peu probable)

Pénurie de travailleurs sur la marché du travail = insuffisance de l’offre mais comme les prix sont rigides = inflation contenue ou réprimée (ex: URSS)

183

6.3 – Le monétarisme •M. Friedman (PN 1976), Inflation et systèmes monétaires, 1969« L’inflation est comme l’alcoolisme. Lorsqu’un homme se livre àune beuverie, le soir-même cela lui fait du bien. Ce n’est que lelendemain qu’il se sent mal »• Propose une explication de la stagflation des années 1970 àpartir des anticipations adaptatives et des erreurs de politiqueséconomiques• Les AE s’adaptent aux effets des politiques de relance (inflation)et alimente la spirale inflationniste• Introduction du concept de taux de chômage naturel ; distinctiondimensions structurelle et conjoncturelle du chômage ;combattre le chômage structurel par de la relance = inflation 184

6.3 – Le monétarisme • Distinction du revenu transitoire et du revenu permanent• Remise en cause de la fonction de consommation keynésienne C= cY : la consommation est fonction du revenu permanent et pasdu revenu transitoire ;• La politique budgétaire augmente le revenu transitoire des agentsmais pas leur revenu permanent, elle n’a donc aucun effet surleurs dépenses et ne relance donc pas la demande globale.• Conclusion : inefficacité de la politique budgétaire.

185

6.3 – Le monétarisme

Distinguer deux types de politiques conjoncturelles (actionsur le court terme) :• Action discrétionnaire sur le cycle•Mise en œuvre d’une règleL’efficacité des politiques de règle > aux politiquesdiscrétionnairesExemple : politique monétaire

186

6.3 – Le monétarismeLa politique monétaire discrétionnaire :• Elle vise à accélérer ou freiner l’activité• Risque : anticipations adaptatives = inflation anticipée =inflation par les coûts ; à un choc de demande positifsuccède un choc d’offre négatif

La politique monétaire qui suit une règle :• chaque année, la banque centrale anticipe la croissance dela production et annonce l’augmentation proportionnelle dela masse monétaire qu’elle vise afin d’éviter l’inflation (règledu k%)

187

Résumé : la macroéconomie de Keynes à FriedmanKeynes se distingue des raisonnements néoclassique et autrichien = il existe un chômage involontaire que

seul l’Etat est en mesure de réduire

Pour comprendre le chômage involontaire

Il faut comprendre pourquoi le niveau de production ne permet pas d’utiliser toute la main d’œuvre disponible

Il faut comprendre comment se fixe ce niveau de production

Il faut comprendre comment se forment les anticipations des emprunteurs et prêteurs

Le problème du chômage ne s’explique pas par le

fonctionnement du marché du travail

188

À partir du raisonnement keynésien, une keynésianisme de la synthèse apparaît après 1945, il est dominant jusqu’aux années 1970

Pour comprendre le chômage involontaire

Tradition keynésienne : Un chômage involontaire lié à un insuffisance de la demande Une monnaie activeUne intervention de l’Etat pour stimuler la demande à CTPolitique discrétionnaire = Arbitrage chômage/inflation

Il faut comprendre pourquoi le niveau de production ne permet pas d’utiliser toute la main d’œuvre disponible

Il faut comprendre comment se fixe ce niveau de production

Il faut créer un modèle capable de déterminer le niveau de production qui assure l’équilibre sur le marché des biens et sur le marché de la monnaie = modèle IS-LM

Différence avec la tradition keynésienne : Un raisonnement d’équilibre général Une monnaie active mais exogène Des anticipations qui disparaissent Une nouvelle explication de la trappe à liquidité 189

Le monétarisme : une critique du keynésianisme de la synthèse

Tradition keynésienne : - Un chômage involontaire lié à un insuffisance de la demande - Une monnaie active- Une intervention de l’Etat pour stimuler la demande à CT- Politique discrétionnaire = Arbitrage chômage/inflation (courbe de Phillips)

Monétarisme : - Un chômage de source structurelle- Une monnaie active mais uniquement

temporairement et nocive à long terme- Une intervention de l’Etat pour stimuler la

demande à CT qui est en échec : elle provoque de l’inflation sans faire baisser le chômage de nature structurelle

- Politique de règle = se fixer une règle de création monétaire et ne pas en changer

Un retour aux explications microéconomiques des problèmes macro: - Pour expliquer la hausse du chômage = expliquer sa nature structurelle = dysfonctionnement

de la rencontre entre l’offre et la demande sur le marché du travail - Prise en compte des comportements des acteurs et de leur réaction à la mise en œuvre d’une

politique économique 190

6.4 – La nouvelle économie classique

John Muth (1930-2005)« Les anticipations, puisqu’elles sont des prévisions informéesdes événements futurs, sont essentiellement identiques auxprévisions de la théorie économique pertinente »• Critique de l’hypothèse d’anticipations adaptatives :pourquoi les AE n’apprennent pas de leurs erreurs passées ?• Les AE ont une connaissance parfaite des conséquences detelle ou telle politique économique

191

La critique de Lucas (1976) :• Les modèles keynésiens de la synthèse ne prennent pas en compteles anticipations des AE sur les évolutions futures provoquées pardes politiques économiques ;• conséquence : les comportements des AE sont stables dans le temps• Dans ces modèles : une fois une opolitique économique mise enplace, les anticipations des agents ne changent pas

• Si un modèle prédit de l’inflation (après une relance), pourquoi lesAE n’utilisent-ils pas cette information, ne changent-ils pas dedécision ?

• C’est ce qu’intègrent les modèles des anticipations rationnelles : iln’y a pas de relations stables entre les grands agrégatsmacroéconomiques parce que les AE réagissent aux décisions depolitique économique 192

La critique de Lucas de la macroéconomie de la synthèse et du no-bridge

• Pour expliquer les grandes variables macroéconomiques, il fauttoujours partir du comportement des AE = les objets macros’étudient à partir d’un modèle micro• Il s’agit de (re)fonder microéconomiquement la

macroéconomie• Un déséquilibre est toujours le résultat d’un choc imprévisiblequi modifie l’état de l’économie (un choc technologique parexemple)• La monnaie est superneutre

193

Conséquence sur l’efficacité des politiques de relance discrétionnaire ?

• Si déficit public = les AE anticipent les hausses futuresd’impôts = théorème d’équivalence Ricardo-Barro = choc dedemande négatif des agents privés qui annihile le choc dedemande positif permis par la dépense publique => la DGn’augmente pas => le PIB n’augmente pas• Si politique monétaire expansionniste => les AE anticipentl’accélération de l’inflation => ils ne surestiment pas leurpouvoir d’achat => l’offre de travail ne change pas => le PIBn’augmente pas• Toujours préférer une politique de règle à une politiquediscrétionnaire

194

Condi&on pour qu’une poli&que de règle soit efficace : importance de la crédibilité des pouvoirs publics

• Les AE réagissent aux annonces de politique économique maisles annonces peuvent être considérées comme crédibles ou pas• Un gouvernement qui suit une règle d’inflation mais qui n’estpas crédible = les AE ne croient pas à la baisse de l’inflation etanticipent son maintien = inflation par les coûts (exigencessalariales pour maintenir pouvoir d’achat)• Un gouvernement qui suit une règle de finances publiquesmais qui n’est pas crédible = les AE ne croient pas à l’équilibrebudgétaire et anticipent un déficit et une hausse des impôts =hausse épargne, baisse activité, déficit public

195

•Mener une politique conjoncturelle basée sur le suivi d’unerègle ne garantit pas l’efficacité de cette politique si l’actionn’est pas jugée crédible par les AE• Pour qu’une politique de la règle soit efficace, il faut qu’ellesoit considérée comme crédible par les AE• D’où vient cette crédibilité ?• De l’encadrement des décisions des pouvoirs publics =politique de règle ou indépendance de l’institution• Pourquoi absence de crédibilité ?

Condition pour qu’une politique de règle soit efficace : importance de la crédibilité des pouvoirs publics

196

6.5 L’école du Public Choice

•G. Tullock et J. Buchanan (PN 1986)• Point de départ : les hommes politiques cherchent àêtre réélus = ils utilisent les politiques économiques àcette fin

•Cycle politico-économique (Nordhaus)• L’action des pouvoirs publics n’est pas« bienveillante » = ce qui réduit sa crédibilité

197

6.6 Les économistes de l’offre : une critique radicale de l’intervention de l’Etat

• Etats-Unis début des années 1980• L’intervention économique et sociale de l’Etat = hausse de la fiscalité• Niveau atteint par la fiscalité = engendrerait des effets pervers(Courbe de Laffer)• La fiscalité est désincitative pour les plus riches : fuites etoptimisation fiscale• La redistribution est désincitative pour les plus pauvres: trappe à lapauvreté et trappe au chômage• Baisser la fiscalité et sa progressivité : une fiscalité faible etforfaitaire• Théorie du ruissellement

198

6.6 Les économistes de l’offre : une critique radicale de l’intervention de l’Etat

•Retour de la loi des débouchés de J.B.Say• Il faut stimuler l’offre (en baissant les impôts desriches pour qu’ils investissent) et l’offre va produiredes revenus qui « ruissellent » dans toute la société• Si déséquilibre : conséquences de chocs extérieursaléatoires ou d’intervention nocive de l’Etat (critiquede l’efficacité de l’intervention publique)

199

Critiques de l’intervention discrétionnaire de l’Etat pour stabiliser l’activité

• L’école autrichienne : l’Etat n’est pas omniscientQuand l’Etat intervient, il commet des erreurs• Les monétaristes, NEC et économistes de l’offre : l’Etatn’est pas efficient

Quand l’Etat intervient, il n’a6eint pas ses objec:fs• Le public choice : l’Etat n’est pas bienveillantQuand l’Etat intervient, il vise l’intérêt des hommespoli:ques

200

6.7 La nouvelle économie keynésienne

•Courant hétérogène : Mankiw, Stiglitz, Krugman,Blanchard, Summers …•Hypothèse des anticipations rationnelles (influenceNEC)•Monnaie active à CT ; inactive à LT (influencemonétariste)• Imperfection des marchés : défaillances de marché(microéconomie de l’information / asymétries)•Conséquences : rigidités des salaires/prix = quiprovoquent des déséquilibres de marché 201

D’où vient la rigidité des prix ? • Effet catalogue• Certaines entreprises peuvent avoir un pouvoir de marché etmaintenir leur prix quand la demande baisse• Les entreprises externalisent une partie de leur production et ne

peuvent pas toujours répercuter une baisse de leurs prix surleurs fournisseurs• Les entreprises ne sont pas certaines qu’en baissant leur prix, lademande va augmenter (incertitude sur les décisions desconsommateurs et sur la stratégie des concurrents)

Conséquence : en cas de chute de la demande, les entreprisesmaintiennent leurs prix

202

Origines de la rigidité des salaires• Les salaires ne sont pas renégociés tous les jours•Asymétries d’information entre employeurs et salariés =difficulté à mesurer l’effort et la productivité des salariés

- Aléa moral = risque de comportement de tire au flanc dessalariés (Shapiro et Stiglitz) = pour les inciter à ne pas tirerau flanc, négocier un salaire > salaire d’équilibre = salaired’efficience => la perte du surplus de salaire en cas delicenciement pousse les salariés à ne pas risquer lelicenciement

203

Autres explications des rigidité des salaires

- Sélection adverse (Weiss) : si les entreprises fixent unsalaire « trop » bas, elles ne vont attirer que les« mauvais » salariés- Les salariés craignent les baisses de salaires en bas ducycle économique et acceptent en contrepartie unemodération de la hausse en haut du cycle

204

Conséquence

• sur le marché du travail, les rigidités provoquent undéséquilibre entre l’offre et la demande = le salairede marché se fixe au dessus du salaire d’équilibre =chômage involontaire•Mais ce chômage involontaire n’est pas de natureconjoncturelle

205

Les rigidités des prix et des salaires créent des situations de déséquilibres de marché

- Accentuer les chocs de demande néga3f - Chômage involontaire de nature structurelle

Conséquence de la rigidité des prix/salaires sur la mise en œuvre de poli8que discré8onnaire ?

206

Conséquence de la rigidité des prix/salaires sur la mise en œuvre de politique discrétionnaire ?

• Pour répondre à cette question: utiliser le modèle offreglobale/demande globale

- Demande globale = niveau de la demande qui s’adresse auxproducteurs résidents- Offre globale = niveau de l’offre proposée par lesproducteurs résidents

207

La politique discrétionnaire de relance peut-elle provoquer un choc de demande positif ?

OG

OG1OG2

DG1DG2

DG 2

DG 1

AA

B

CB

YY

NGP NGP

NEC NEK

208

A quelle condition, la politique discrétionnaire peut-elle réduire le chômage ?

• En présence d’un écart de production, la hausse de laproduction permet de réduire la dimensionconjoncturelle du chômage•Une fois atteint le taux de chômage structurel, larelance ne sert plus à rien => il faut alors mener despolitiques structurelles sur le marché du travail• La NEK articule le chômage conjoncturel (deskeynésiens) et le chômage structurel (desmonétaristes)

209

Résumé, NEK :• Les prix ou les salaires ne sont pas flexibles à court terme sur lesmarchés• Les sources de ces rigidités sont microéconomiques : elles sontles conséquences des décisions des AE car les AE adoptent descomportements rationnels• Ces rigidités provoquent des déséquilibres macroéconomiques :chômage, récession, dépression d’origine microéconomique• L’action de l’Etat peut réduire ces déséquilibres même si les AEréalisent des anticipations rationnelles• L’action conjoncturelle de l’Etat doit s’arrêter quand l’écart deproduction devient nul : distinguer chômage conjoncturel etchômage structurel

210

La NEK s’appuie sur les apports de la NEC• Les prix ou les salaires ne sont pas flexibles à court terme sur lesmarchés• Les sources de ces rigidités sont microéconomiques : elles sontles conséquences des décisions des AE car les AE adoptent descomportements ra0onnels• Ces rigidités provoquent des déséquilibres macroéconomiquesd’origine microéconomique• L’ac0on de l’Etat peut réduire ces déséquilibres même si les AEréalisent des an?cipa?ons ra?onnelles• L’ac0on conjoncturelle de l’Etat s’arrête quand l’écart deproduc?on devient nul : dis?nguer chômage conjoncturel etchômage structurel 211

La NEK se distingue de la NEC• Les prix ou les salaires ne sont pas flexibles à court terme sur lesmarchés• Les sources de ces rigidités sont microéconomiques : elles sontles conséquences des décisions des AE car les AE adoptent descomportements rationnels• Ces rigidités provoquent des déséquilibres macroéconomiquesd’origine microéconomique• L’action de l’Etat peut réduire ces déséquilibres même si les AEréalisent des anticipations rationnelles• L’action conjoncturelle de l’Etat s’arrête quand l’écart deproduction devient nul : distinguer chômage conjoncturel etchômage structurel 212

Les nouveaux économistes keynésiens (NEK) : une nouvelle synthèse ?

Démontrer la présence de déséquilibresmacroéconomiques (= tradition keynésienne) àpartir de l’hypothèse de rationalité des agents (=NEC)

213

Fonc%onnement des marchés

Agents rationnels Anticipations rationnelles : les AE connaissent à l’avance les effets des politiques économiques

Nouvelle économie classique

Parce que les prix sont flexibles = marchés convergent toujours

vers l’équilibre = aucun déséquilibres durables

Nouvelle économie keynésienne

La rationalité des AE expliquent les rigidités des prix et des salaires = les marchés ne s’ajustent pas = situation

de rationnement = déséquilibres macroéconomiques

L’intervention conjoncturelle de l’Etat est inutile

Les rigidités donnent de l’efficacité à l’intervention conjoncturelle de

l’Etat pour soutenir la demande et réduire l’écart de production 214

6.8 Les post-keynésiens• Un autre prolongement de La Théorie Générale• Hyman Minsky, Can it happen again ? (1982)• Cycle du crédit• Anticipations / conventions• Prophéties auto-réalisatrices et dynamique d’endettement• Paradoxe de la tranquillité / aveuglement face au désastre•Moment Minsky• Préférence pour la liquidité• Logiquement de désendettement

215

6.8 Les post-keynésiens

• Ils renouent avec le rôle des anticipation de Keynes :- Les anticipations des agents expliquent le cycle- Elles se forment par « jeu de miroir »- Lorsque le cycle financier se retourne = dépression• Ils s’appuient sur un raisonnement microéconomique• L’intervention publique est nécessaire = objectif de stabilitéfinancière

216

Développement de la macroéconomie depuis 1945Tradi&on ouverte par Keynes et poursuiviepar les keynésiens de la synthèse :dis&nguer démarche micro et démarchemacroCe qui est vrai au niveau micro peut être fauxau niveau macroéconomique (sophisme decomposi7on)Ex : pour expliquer le chômage, l’étude dumarché du travail est inu7le

Construire des indicateurs globaux del’activité nationale : PIB, taux de chômage,NGP…Dans la CN, on retrouve la logique du circuitkeynésien = relations entre grandesvariablesKeynésianisme « hydraulique »Demande et chômage involontaire (macro)

La remise en cause du keynésianisme de lasynthèse : = la démarche micro permetd’étudier les phénomènes macroéconomiques

Etude du comportement des AE permet d’expliquer :

NEK : les rigidités sur les marchés;

chômage involontaire

(micro)

Mo ; NEC ; Eco de l’offre :

l’ajustement permanent

des marchés

Post-K: les cycles

financiers

Nécessité de l’intervention discrétionnaire de l’Etat à CT =

tradition keynésienne

Cri&que de l’interven7on conjoncturelle discré7onnaire

217