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Chapitre 4 : Les effets du développement économique Les illustrations ne sont que des exemples qui permettent de mieux appréhender certaines notions et ne sont pas à retenir par cœur, seul les conclusions que vous pouvez tirer de leur analyse sont intéressantes. I- Notion de développement économique I- Notion de développement économique I- Notion de développement économique I- Notion de développement économique 1- définition du développement économique. C'est un phénomène économique qui allie la croissance économique (définition de celle-ci ?), avec de nombreux autres phénomènes économiques et sociaux comme : L'augmentation des connaissances, du savoir technique et du niveau scientifique L'augmentation de la qualification des acteurs économiques et sociaux et de leur niveau scolaire, éducatif, ... Les progrès sociaux (niveau de vie, santé, durée de vie, loisirs), ... Les assouplissements des mœurs... 2- les indicateurs de mesure du développement : l'exemple de L'IDH (indice de développement humain) Au vue de sa définition, le développement économique ne peut se résumer à la croissance économique (augmentation du PIB). Il est donc mesuré autrement, de différentes façons. L'une d'elle est de mesurer « l'indice de développement humain » de chaque pays. Celui-ci est calculé en faisant la moyenne de trois indices : La santé/longévité : (espérance de vie à la naissance), qui donne une idée de la satisfaction de besoins matériels essentiels (alimentation saine, eau potable, logement décent, hygiène, soins médicaux, ...) Le savoir ou le niveau d'éducation : (durée moyenne de scolarisation des adultes et celle prévue pour les enfants) qui traduit la possibilité de satisfaire à des besoins immatériels Le niveau de vie : (revenu par habitant, en parité de pouvoir d'achat PPA 1 ) Définition des valeurs maximales et minimales des sous-indices (illustration) 1 - La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir d'achat) est une méthode utilisée en économie pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d'achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire. Le pouvoir d'achat d’une quantité donnée d’argent dépend en effet du coût de la vie , c’est-à-dire du niveau général des prix . La PPA permet de mesurer combien une devise permet d’acheter de biens et services dans chacune des zones que l’on compare.Les économistes forment un "panier" de biens et de services normalisé , dont le contenu peut être sujet à caution. Source : Wikipédia Par exemple, si un ménage d'un pays A gagne 100$, comme celui d'un pays B, mais que dans ce pays B, le niveau des prix est de 1,5 fois celui du pays A, la parité de pouvoir d'achat du ménage du pays B ne sera que de 67 % (100/1,5) de celle du ménage du pays A, soit 67,67 $. 1

Chapitre 4 : Les effets du développement économique

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Page 1: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Les illustrations ne sont que des exemples qui permettent de mieux appréhender certaines notions etne sont pas à retenir par cœur, seul les conclusions que vous pouvez tirer de leur analyse sontintéressantes.

I- Notion de développement économiqueI- Notion de développement économiqueI- Notion de développement économiqueI- Notion de développement économique

1- définition du développement économique.

C'est un phénomène économique qui allie la croissance économique (définition de celle-ci ?), avec de nombreux autres phénomènes économiques et sociaux comme :

• L'augmentation des connaissances, du savoir technique et du niveau scientifique

• L'augmentation de la qualification des acteurs économiques et sociaux et de leur niveau

scolaire, éducatif, ...

• Les progrès sociaux (niveau de vie, santé, durée de vie, loisirs), ...

• Les assouplissements des mœurs...

2- les indicateurs de mesure du développement : l'exemple de L'IDH (indice de développement humain)

Au vue de sa définition, le développement économique ne peut se résumer à la croissanceéconomique (augmentation du PIB). Il est donc mesuré autrement, de différentes façons. L'uned'elle est de mesurer « l'indice de développement humain » de chaque pays.

Celui-ci est calculé en faisant la moyenne de trois indices :

La santé/longévité : (espérance de vie à la naissance), qui donne une idée de la satisfaction de

besoins matériels essentiels (alimentation saine, eau potable, logement décent, hygiène, soinsmédicaux, ...)

Le savoir ou le niveau d'éducation : (durée moyenne de scolarisation des adultes et celleprévue pour les enfants) qui traduit la possibilité de satisfaire à des besoins immatériels

Le niveau de vie : (revenu par habitant, en parité de pouvoir d'achat PPA 1 )

Définition des valeurs maximales et minimales des sous-indices (illustration)

1 - La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir d'achat) est une

méthode utilisée en économie pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d'achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire. Le pouvoir d'achat d’une quantité donnée d’argent dépend en effet du coût de la vie, c’est-à-dire du niveau général des prix. La PPA permet de mesurer combien une devise permet d’acheter de biens et services dans chacune des zones que l’on compare.Les économistes forment un "panier" de biens et de services normalisé, dont le contenu peut être sujet à caution. Source : Wikipédia

Par exemple, si un ménage d'un pays A gagne 100$, comme celui d'un pays B, mais que dans ce pays B, le niveau des prix est de 1,5 fois celui du pays A, la parité de pouvoir d'achat du ménage du pays B ne sera que de 67 % (100/1,5) de celle du ménage du pays A, soit 67,67 $.

1

Page 2: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Indice MesureValeur

minimaleValeur maximale

observéeLongévité Espérance de vie à la naissance 20 ans 83,4 ans

Éducation

Durée moyenne de scolarisation0 an 13,1 ans

Durée attendue de scolarisation0 an 18 ans

Niveau de vieRevenu national brut par habitant (en PPA en $) 100 107 721

Evolution de l'IDH entre 1975 et 2004 dans le monde - Illustration

• Pays de l'OCDE

• Europe centrale et orientale et CEI

• Amérique latine et Espace Caraïbe

• Asie de l'Est

• Pays arabes

• Asie du Sud

• Afrique subsaharienne

Source OCDE

3- Terminologie du développement et son évolution3- Terminologie du développement et son évolution3- Terminologie du développement et son évolution3- Terminologie du développement et son évolutionAvec le temps, les termes utilisés pour parler du développement, les critères utilisés et les théoriesdu sous-développement ont changé.

2

Page 3: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

a- Terminologiea- Terminologiea- Terminologiea- Terminologie

D'une terminologie simplifiée parlant de « pays développés » ou « pays industrialisés - PI » et de« pays sous développés - PSD », le vocabulaire du développement s'est enrichi et ces termes ont étéremplacés par d'autres, cherchant à mieux nuancer des situations et dynamiques différentes. On acommencé à parler plus tard ou on parle maintenant de :

• PVD (pays en voie de développement), puis de PED (pays en développement), parmi

lesquels on dégage, par exemple :

• les PMA (Pays les moins avancés) qui sont les pays qui disposent d'un très faible

PIB/habitant (pays subsahéliens par exemple)

• les NPI (nouveaux pays industrialisés) [ou NPIA - « A » pour Asie] qui étaient les 4

« dragons » , pays d'Asie du Sud de la première vague d'industrialisation (Corée du Sud,Hong Kong, Taïwan, Singapour).

• Les NPE (E pour Asie du Sud-Est) formeront la deuxième vague d'industrialisation et qui

seront qualifiés de « tigres » ou de « bébés tigres » . Les pays cités sont en général laThaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam et les Philippines.

• Des grands pays qui ont parfois commencé leur développement depuis fort longtemps (pays

d'Amérique latine, par exemple) ou de pays à développement plus récents (la Chine parexemple) sont à ajouter à cette liste. Depuis 2009, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine sesont associés (première conférence commune en 2009) pour former les « BRIC ». L'Afriquedu sud les ayant rejoint en avril 2011, le vocable qui leur est associé est maintenant« BRICS ». Ils prennent une place de plus en plus importante dans le commerce mondial et àl'OMC2. Le Brésil et l'Inde réclament de plus une place de membre permanent au conseil desécurité de l'ONU3 (comme la France, Les USA, la Russie, la Chine et la Grande Bretagne).

• Les PI (pays industrialisés), pays riches, membres fondateurs de l'OCDE 4 après la deuxième

guerre mondiale.

2 - Organisation Mondiale du Commerce, qui a remplacé le GATT en 1995 et qui est l'organisateur de négociations portant sur les règles du commerce mondiales (« cycle de Doha » en cours), mais qui règle aussi les conflits commerciaux entre états membres (droits de douanes, « dumping » à l'exportation, « barrières non tarifaires » sur importations,..). Son directeur général français (Pascal Lamy), va être remplacé par le brésilien Robert Azevedo (issu d'un des BRICS), nommé le 6 mai 2013.

3 - Selon la Charte de l'ONU, c'est au Conseil de sécurité qu'il revient d'endosser la

responsabilité principale quant au maintien de la paix et de la sécurité internationales

4 - voir lien internet sur l'historique de l'OCDE.

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Page 4: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Carte des pays selon leur PIB/habitant en 2007 (du mauve clair, au bleu, au vert, au

jaune, au rouge, marron, jusqu'au noir)

b- Evolution des théories du sous-développement et de la réalité du b- Evolution des théories du sous-développement et de la réalité du b- Evolution des théories du sous-développement et de la réalité du b- Evolution des théories du sous-développement et de la réalité du

développement dans le mondedéveloppement dans le mondedéveloppement dans le mondedéveloppement dans le monde

Parallèlement au langage, les théories du sous développement sont devenues plus complexes5.Les premières théories du développement insistaient sur l'inégalité entre PI et PSD entretenant lesous développement des PSD au profit des PI. Par exemple, la théorie de « la dégradation destermes de l'échange » des années 1960 expliquait que les PSD, qui ne produisaient que des matièrespremières (agricoles, ou autres), étaient pillés par les nations industrialisées, qui achetaient leursmatières premières à des prix dérisoires et revendaient les produits manufacturés issus de latransformation de ces matières à ces PSD à des prix ne cessant d'augmenter. Au final, il fallait deplus en plus de volume de matières premières pour acheter un volume de plus en plus réduit deproduits manufacturés nécessaires au développement du PSD (transports, machines de production)ou au développement de la consommation des ménages (produit de santé, produits manufacturés dela maison, etc). La principale stratégie de développement passait par une industrialisation forcée,souvent mal maîtrisée et souvent au détriment de l'agriculture.Avec le développement « d'usines du monde » dans les PED, en Asie par exemple, ces théories nesont plus valides, d'autant plus que, même si la crise des matières premières des années 1970 n'a étéque passagère, l'explosion de leur cours depuis quelques années a rendu certains pays riches, àcause de leurs matières premières. Certaines matières premières sont, de plus, devenues si rares et chères, que le fait qu'elles soientindispensables pour l'économie, ont enrichis les pays producteurs et rend certains paysincontournables dans le commerce mondial (et donc aussi dans la diplomatie mondiale) et leur ontpermis de se développer (cas de la Russie ou du Venezuela par exemple). On pense aux produitspétroliers bien sûr, mais la découverte de source non conventionnelles (gaz de schiste, pétrolesbitumeux, de schiste et off-shore profond) a réduit fortement les prix des énergies fossilesrécemment. Mais l'exemple le plus frappant est celui des terres rares, contenant des éléments

5 - Vous pouvez, pour aller plus loin, consulter un de mes documents, traitant de ce point sur mon site internet www.economieagri.fr/developpement_PED.

4

Page 5: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

indispensables à la fabrication de nombreux produits modernes (électroniques notamment –aimants, batteries,...), et dont la Chine a failli devenir, ces dernières années, le seul producteurmondial significatif.

Comme le montre la carte précédente (PIB/habitant) et celle qui suit (évolution de l'IDH 1990-2010), avec l'industrialisation (Asie, Amérique du sud) et la découverte de matières première(Afrique du Nord, Amérique du sud), le développement économique a été très rapide dans certainsancien PSD, plus que dans certains anciens PI. Par contre, certains pays, en bleu ou jaune clair surla carte souffrent toujours d'un non développement, avec souvent une association de régimespolitiques instables, de guerres ou problèmes ethniques. Les raisons climatiques évoquées pourexpliquer le non démarrage économiques de certaines zones en Afrique sont en effets souventinsuffisantes. On ne peut par exemple dire que les pays africains en bleu dans la carte qui suit sontdes pays à climat défavorable. Parmi ceux-ci figure l'ancien Zaïre qui n'est pas connu pour sonclimat subsaharien, mais pour les guerres ou les troubles du Congo et du Gabon et autres Rwanda..

Source : CNUCED

II- croissance économiqueII- croissance économiqueII- croissance économiqueII- croissance économique

1- Indicateurs de mesure1- Indicateurs de mesure1- Indicateurs de mesure1- Indicateurs de mesureLa croissance est l'augmentation du PIB6 sur une période moyenne ou longue (on oppose le taux decroissance au taux d'activité, ce dernier étant la variation du PIB sur un temps court : quelques moispar exemple). Le taux de croissance est l'augmentation du PIB sur une période donnée (en général sur un an). Cetaux peut être donné en moyenne pour plusieurs années, par exemple une décennie et il n'estsignificatif, que dans ce cas.

(PIB [année n] – PIB [année n-1])Taux croissance sur année n = --------------------------------------------- *100

(PIB [année n-1]

6 - Voir mode de calcul et signification du PIB dans un chapitre précédent.

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Page 6: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

2- Les fluctuations de la croissance2- Les fluctuations de la croissance2- Les fluctuations de la croissance2- Les fluctuations de la croissanceLa croissance d'un pays ou d'une zone économique peut varier, avec parfois des effets de cycles.Cette variation peut-être conjoncturelle7 (et donc passagère) ou structurelle (et donc durable ou cyclique)8. L'évolution de la croissance en France et aux USA, illustre bien ces causes de variation.

7 - Liée à la conjoncture, c'est à dire à des événement passagers comme la hausse du prix des matières première, la baisse de confiance des ménages qui consomment moins, une guerre, ..8 - Liés à des causes durables, comme des coûts salariaux trop élevés, des revenus et salaires trop bas, un manque d'innovation et de nouveaux produits ou un manque nouveaux « process » de production qui auraient pu permettre d'abaisser les coûts, un manque de natalité et donc de main d’œuvre et de consommateurs, ...

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Cycles économiques

2ème choc pétrolier

1er choc pétrolier

Politiques de rigueur (école de

Chicago) 1ère guerre du golfe

2ème guerre du golfe

Crise des subprimes

Page 7: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Valeurs pour la France, Source INSEE.

Dans un premier temps, jusqu'en 1975, la France connaît une croissance soutenue (c'est la fin des« trente glorieuses »), où les effets positifs des innovations (nouveaux produits, nouveaux processde production) permettent de produire des produits de plus en plus divers (attirants pour leconsommateur) et cela avec une hausse de la productivité du travail, qui permet d'abaisser les coûtset d'augmenter les salaires. L'état, avec une politique économique volontaire, évite les crisesconjoncturelles avec des méthodes « keynésiennes » empruntées à un économiste du nom deKeynes. La consommation et donc croissance sont fortes et sans à coup.Ce modèle vertueux se grippe dans les années 1970-1980, avec le ralentissement de l'innovation etde la progression de la productivité du travail ; avec aussi l'apparition de la concurrence de pays àbas coût de main d’œuvre qui vont mettre en faillite beaucoup d'industries à faible valeur ajoutéemais à fort coût de main d’œuvre (textile, sidérurgie, ..). La croissance en France passe d'unemoyenne annuelle de 5,6 % pendant les 30 glorieuses, à un chiffre moyen qui ne doit pas dépasserun peu glorieux 1,5 %9.De plus, la mondialisation des échanges et le désengagement progressif du rôle de l'état dans lepilotage de l'économie (début des années 198010) entraîne un retour à une économie cyclique,comme avant la période dite « keynésienne » du pilotage de la conjoncture économique par lesétats. On peut noter une chute de la croissance environ tous les 8 à 10 ans, c'est à dire un cycleéconomique de cette durée. Au niveau mondial, ces crises conjoncturelles, provoquées par desévénement boursiers, financiers et guerriers, démarrent aux alentours de 1980, 1990, 2001, 2006.Ces crises ne durent que de quelques mois à 2 ans et sont surmontées rapidement, notamment auxUSA. La France est, comme l'Europe, touchée par ces crises mondiales (qui démarrent aux USA engénéral) avec 6 à 18 mois de retard (décalage).Cependant, l'Europe unie (UE) ne sortira pas aussi vite de la crise de 90-92 que les autres pays, àcause de la réunification allemande11.Mais, surtout, la crise de 2006 ne semble pas être une crise comme les autres, mais une crise aumoins en W12, ou peut-être même, une crise durable du système économique, aussi longue ettraumatisante que la crise de 1929 et qui pourrait peut-être générer des mises en cause degouvernance (notamment de la sphère financière) économique et financière.

III- Croissance et développementIII- Croissance et développementIII- Croissance et développementIII- Croissance et développement

1- Liens entre croissance et développement1- Liens entre croissance et développement1- Liens entre croissance et développement1- Liens entre croissance et développement

La croissance permet l'augmentation de la richesse produite, donc du revenu national. Ce revenunational supplémentaire permet de financer des investissements ou des besoins susceptibles decouvrir les besoins non essentiels, matériels ou immatériels, inassouvis jusqu'alors. Ce sont ces

9 - Avec la hausse de la population active et la hausse naturelle de la productivité du travail, il faut quela France connaisse une croissance au moins égale à 1,5 % pour ne pas voir le chômage augmenter... Cela n'a pas été le cas ces dernières années....10 - C'est la victoire de l'école de Chicago sur les keynésiens et le retour du « laisser aller laisser faire », du marché sur l'économie... Sans rôle de « régulateur » pour l'état11 - La réunification allemande a été à l'origine d'une hausse des taux d'intérêts (« taux directeurs ») dela banque centrale allemande, entraînant une hausse générale des taux d'intérêts des emprunts dans la zone Euro, et donc un retard au redémarrage de la croissance dans cette même zone Euro12 - Une crise en W est une crise où la croissance rechute, juste après avoir redémarré, suite à une crise précédente, proche. Si « la falaise fiscale » américaine entraînait une rechute de la croissance outre atlantique, la crise de 2006 pourrait être une crise en W dans le monde. De toutes les façons, le problème des dettes souveraines en UE et les politiques de rigueur qui en résultent dans la plupart des pays de l'UE, entraînent une crise en w en Europe.

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Page 8: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

besoins qui séparent la définition de la croissance de celle du développement. En théorie, donc, lacroissance permet le développement.Mais cette croissance va t-elle entraîner obligatoirement le développement ? Cela dépend de larépartition du revenu supplémentaire dégagé par cette croissance. Ce revenu en plus sert-il audéveloppement ou à d'autres objets (épargne, enrichissement des plus riches qui ont déjà assouvisleurs principaux besoins, dépenses inutiles, gaspillages, ...). Cette relation entre les deux n'est doncpas automatique.

De plus, cette croissance est liée à une augmentation de la production, qui peu avoir des impacts surl'avenir du développement du pays. Cette production supplémentaire peut polluer, gaspiller desmatières premières, et obérer l'avenir, et le développement futur.

2- Le développement durable2- Le développement durable2- Le développement durable2- Le développement durable

Le concept de développement durable émerge au grand jour en 1987, dans le rapport de laCommission mondiale sur l’environnement et le développement (rapport Brundtland13), remis parMme Bruntland à l'ONU.

C’est un mode de développement :

• qui répond aux besoins du présent

• sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs

On parle de Durabilité ou « Soutenabilité » (« sustainability »: le rapport Bruntland est en

anglais).

Ce mode de développement prétend donc à :

• moins gaspiller les matières premières et les sources d'énergies fossiles pour en laisser aux

générations futures

• préserver l'environnement en polluant en moins, pour préserver le droit aux générations

futures de vivre dans un environnement viable et préserver les capacités de production

futures, agricoles par exemple.

Lors de la conférence des Nations Unies de Rio (CNUED, 1992), les états signataires s’engagent à

mettre au point des stratégies nationales de développement durable et à élaborer des indicateurs

de durabilité (Agenda 21 chapitre 40).

Des objectifs de limitation (pour les PED) ou de baisse (pour les PI) d'émission de gaz à effets deserre ont été signés lors de la conférence de Kyoto (1997). Les USA14 et le Canada n'ont pas ratifiéce traité. La Chine n'est soumise à aucune contrainte par ce protocole. Les deux pays, plus grospollueurs de la planète, ne sont donc pas concernés par l'accord.

13 - Gro Harlem Brundtland née Harlem le 20 avril 1939 à Bærum, est une femme politique

norvégienne qui a passé près de dix ans au pouvoir et dirigé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1998 à 2003. Elle a présidé à la rédaction du rapport « Notre avenir à tous », dit rapport Brundtland, sous l'égide des Nations unies, qui pose la définition du principe du développement durable (ou « soutenable »).14 - La délégation des USA signera le protocole, qui ne sera jamais ratifié par le congrès US.

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Page 9: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

IV- La Dynamique de développementIV- La Dynamique de développementIV- La Dynamique de développementIV- La Dynamique de développement

1- Les inégalités de développement aujourd'hui1- Les inégalités de développement aujourd'hui1- Les inégalités de développement aujourd'hui1- Les inégalités de développement aujourd'hui

Le développement reste inégal dans le monde. Même si de nouveaux pays industrialisés rattrapentles anciens pays PI, notamment en Asie, si les pays arabes (grâce en partie à leurs ressources enhydrocarbures) voient leur IDH augmenter, comme certains pays d'Amérique latine, certains paysrestent à la traîne et voient même leur IDH n'augmenter que très faiblement (voir tableau page 2).C'est le cas de certains du sud (PED), dont le décollage ne date que du règlement progressif duproblème de leur dette et de l'ouverture des marchés des PI à leurs produits industriels de base(textile notamment). Pire, les PMA de la zone subsahélienne ne voient leur IDH progresser que trèsfaiblement, à cause de problèmes politique, et dans une moindre mesure d'un manque de matièrespremières et d'un climat défavorable.

2- L'émergence de nouvelles puissances2- L'émergence de nouvelles puissances2- L'émergence de nouvelles puissances2- L'émergence de nouvelles puissances

Les phénomènes observées plus haut, voient l'émergence de nouvelles puissances économiques enAsie et en Amérique latine.Certaines se sont regroupées et forment les BRICS.Le monde n'est plus dominé par les vieux pays de l'OCDE. Les cartes ont été rebattues. La premièrepuissance exportatrice mondiale n'est plus les USA, mais la Chine, juste devant l'Allemagne.

Evolution de la répartition mondiale du PIB (1992-2017)

9

Page 10: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Source OCDE.

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Page 11: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

On voit dans ce graphique une lente érosion de l'Union Européenne etune stagnation des USA dans le PIB mondial, au profit des paysémergents (comme les BRICS) qui :

◦ s'industrialisent (Chine, Inde, Turquie, Brésil,..)

◦ ou se développent en partie grâce à leurs ressources en matières premières (Russie)

◦ d'autres pays d'Amérique du sud comme, le Mexique (par exemple), continuent leur développement, bénéficiant d'accord de libre échange (avec les USA et le Canada, dans le cas du Mexique - ALENA).

11

Page 12: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

3- Les conséquences sur les pays industrialisés3- Les conséquences sur les pays industrialisés3- Les conséquences sur les pays industrialisés3- Les conséquences sur les pays industrialisés

Tous les pays industrialisés ont avantage à voir les PED se développer.En effet, cela entraîne une augmentation du revenu des ménages et des entreprises dans ces PED etdonc de nouveaux marchés pour les entreprises des PI. Cela permet aussi aux ménages des PId'acheter des produits de consommation courante à des prix moins élevés, et donc, participe enthéorie à l'augmentation de leur niveau de vie. Le pouvoir d'achat des ménages des NPI augmentece qui leur permet d'acheter des produits industriels à forte valeur ajouté produits par les PI(voitures et machines outils allemandes par exemple - l'Allemagne est le deuxième exportateurmondial derrière la Chine [ou 3ème derrière les USA selon le cours du $], mais aussi avionsfrançais..) ou des services dont du tourisme en France.

Cependant le développement de pays à faible coût de main d’œuvre et à la technologie qui devientaussi sinon plus pointue que la nôtre à des conséquences négatives, parmi lesquelles on peut noter :

• Les délocalisations de certaines productions industrielles dans ces NPI et la baisse de

l'emploi industriel dans les anciens PI (et donc la montée du chômage dans certains PI)

• qui entraîne une disparition des emplois peu qualifiés dans l'industrie des PI. Ces emplois

dans les PI ne se développent plus que dans les services non délocalisables comme lesservices à la personne par exemple.

12

Page 13: Chapitre 4 : Les effets du développement économique

Pour les PI, la subsistance d'une industrie suppose par le développemnt d'une « compétitivitéproduit »15, pour compenser les baisse de « compétitivité coût ».

Cependant, face à la politique récente des entreprises (travail avec stocks à flux tendus par exemple)et aux problèmes de qualité des produits, certaines entreprises relocalisent leur production vers despays industrialisés pour se rapprocher de leur flux de consommation. Elle font de plus en plustravailler des sous traitants sur place (pays industrialisés), et ceci, pour avoir les produits semi-finisà la demande dans la journée. De plus, le développement de certains produits dont la qualité est liée au terroir16 ou à des savoirfaire protégés permet de limiter, dans certains cas, les effets négatifs de cette course auxdélocalisations.

Cependant, la concurrence de ces NPI pose un problème de politique économique à chaque état desPI. En effet, la concurrence des NPI, impose aux PI une « contrainte extérieure ». Celle-ci fait queles états nations ont de moins en moins de marge de manœuvre au niveau économique, pour :

• laisser se mettre en place des avancées sociales permettant d'augmenter le revenu des

salariés, par exemple. L'Allemagne de Shröder17, « pays malade de l'Europe » à l'époque, àdû, dans les année 2000, augmenter le temps de travail des salariés et limiter l'augmentationdes salaires (et parfois les réduire), ainsi que réduire les retraites, pour rester compétitivedans la course industrielle.

• dépenser de l'argent de l'état ou des caisses d'assurances sociales (maladie, chômage,

retraites, famille) qui se traduirait par une hausse des prélèvements obligatoires et donc, infine, par une baisse de la compétitivité des entreprises. Le concept keynésien d’interventionde l’état dans l’économie, ou la possibilité de faire « des avancées sociales », sont de ce faitde moins en moins réalistes dans les PI. Certains pays européens comme les PIGS18 ont dûfaire des réformes drastiques (sur le coût du travail et les dépenses de l'état) et la France suitdoucement le même chemin avec les récent accord dit « de flexisécurité 19» et la hausse de laTVA pour financer une baisse des charges sociales.

15 - Proposé un produit si innovant qu'il est acheté, même si le coût de production en est élevé16 - IGP, AOP, dans l'agroalimentaire par exemple.17 - C'était « l'Agenda 2010 », qui a permis à l'Allemagne de conserver une croissance acceptable malgré une démographie en baisse, grâce à une consolidation de ses fabuleux excédents extérieurs (exportations allemandes très supérieures aux importations).18 - Acronyme désignant les pays du sud de l'UE, qui ont des problèmes de dette souveraine (Portugal,Italy, Grece, Spain) et ont donc dû couper drastiquement dans les dépenses de l'état et réformer le marché du travail et les allocations chômage.19 - Accord qui prévoient une meilleure flexibilité du marché du travail (baisse des salaires, licenciements plus faciles,.., contre des efforts de formation par exemple)

13