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CHAPITRE XX! Soledad.—Le rio Caonao.—La baie de Cienfueqos Vendredi, le 11 août 1939. Je pars ce matin avec CARABTA pour passer deux jours à Soledad en attendant notre départ pour Baracoa et Maisi. Le voyage en auto de la Havane à Cienfuegos est long et un peu fastidieux, car je connais maintenant cette route. Aussi, nous nous arrêtons peu. A Somorrostro cependant, courte halte, histoire de revoir le Leptocereus Leoni sur les calcaires brû- lants de la colline, et dans l'espoir secret de redécouvrir enfin le fameux Megalopanax rex. arbre araliacé découvert par EKMAN, et maintenant à classer parmi les genres et espèces perdus. A notre première visite, nous avions scruté les boqueteaux. Mais rien que des Cecropia pelîata (Fig. 224). et de modestes Ceïba pentandra! Aujourd'hui, nous ne som- mes pas plus heureux, et les arbres que je photographie de loin sur la ligne de faîte paraissent n'être que le Bombax emargïnatum. Il est environ cinq heures quand nous arrivons à Cien- fuegos. Est-ce la ville aux «cent feux» c'est-à-dire aux cent foyers? Ou bien, est-ce le lieu des «cent feux» allumés dans l'air par les Lampyres (Pyrophorus. «cucuyos»). insectes lumi- neux? Il est maintenant historiquement établi que Cienfuegos est le nom d'un général Espagnol. C'est dommage ! Nous prenons de suite la route qui mène à Soledad à travers une belle campagne aux coteaux mollement arrondis. Bientôt nous laissons la route peur le chemin privé de la centrale bordé des troncs à écorce rouge

CHAPITRE XX! Vendredi, le 11 août 1939. · CHAPITRE XX! Soledad.—Le rio Caonao.—La baie de Cienfueqos Vendredi, le 11 août 1939. Je pars ce matin avec CARABTA pour passer deux

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CHAPITRE XX!

Soledad.—Le rio Caonao.—La baie de Cienfueqos

Vendredi, le 11 août 1939.

Je pars ce matin avec CARABTA pour passer deux jours àSoledad en attendant notre départ pour Baracoa et Maisi. Levoyage en auto de la Havane à Cienfuegos est long et un peufastidieux, car je connais maintenant cette route. Aussi, nousnous arrêtons peu. A Somorrostro cependant, courte halte,histoire de revoir le Leptocereus Leoni sur les calcaires brû-lants de la colline, et dans l'espoir secret de redécouvrir enfinle fameux Megalopanax rex. arbre araliacé découvert parEKMAN, et maintenant à classer parmi les genres et espècesperdus. A notre première visite, nous avions scruté lesboqueteaux. Mais rien que des Cecropia pelîata (Fig. 224).et de modestes Ceïba pentandra! Aujourd'hui, nous ne som-mes pas plus heureux, et les arbres que je photographie deloin sur la ligne de faîte paraissent n'être que le Bombaxemargïnatum.

Il est environ cinq heures quand nous arrivons à Cien-fuegos. Est-ce la ville aux «cent feux» c'est-à-dire aux centfoyers? Ou bien, est-ce le lieu des «cent feux» allumés dansl'air par les Lampyres (Pyrophorus. «cucuyos»). insectes lumi-neux? Il est maintenant historiquement établi que Cienfuegosest le nom d'un général Espagnol. C'est dommage ! Nousprenons de suite la route qui mène à Soledad àtravers une belle campagne aux coteaux mollementarrondis. Bientôt nous laissons la route peur le cheminprivé de la centrale bordé des troncs à écorce rouge

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du Bursera Sïmaruba, avivés par la lumière oblique. La casade vivienda (maison des maîtres) et ses Flamboyants, lagrande cheminée de l'usine, et voici Harvard House.

Fig. 224. — Troncs de Cecropia peltata.

Samedi le 12 août 1939.

On déjeune tôt à Soledad pour utiliser les heures fraîches.J'ai déjà parlé du Jardin de Soledad dans la première partie

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de ces «Itinéraires»; j'ajouterai encore quelques préci-sions. Le Jardin Botanique de Soledad dont le plan est main-tenant définitif, a environ un kilomètre de longueur et cou-vrira deux cent vingt acres. Dès à présent, environ cent vingtacres sont occupés. Le plan général comporte une Palmeraie,un jardin aquatique, un jardin de plantes grasses, une richecollection de Cycadacées, une section où le classement esttaxonornique, une collection de Fougères et de Broméliacées.On y admire surtout un arboretum-parc où les arbres sontplantés à une certaine distance les uns des autres sur unepelouse de Graminées tropicales. Un ruisseau qui commepar hasard, passe par là, s'élargit pour former une pièce d'eauréservée aux plus belles Nymphéacées tropicales. Des 3,000espèces du Jardin de Soledad, je n'en veux mentionner au-jourd'hui que quelques-unes qui, à cette saison, sont à l'avant-scène du grand théâtre de la forme et de la couleur.

Près de la petite serre à Orchidées, s'élève un arbre re-marquable qui, semé il y a onze ans seulement, atteint déjàsoixante pieds de hauteur avec une couronne de trente piedsd'envergure. C'est le Spathodea nïlotica, une Bâgnonï'acée.originaire de l'Afrique tropicale. L'arbre est couvert en cemoment de masses de fleurs écarlates grandes comme destulipes, mais gamopétales. C'est un extrême dans le rouge,couleur favorite de la flore tropicale. L'effet est stupéfiant.A ce sujet, il convient de se rappeler qu'il y a très peu defleurs strictement rouges dans la flore circumboréale, où lerouge est généralement marié d'un peu de bleu ou de jaune.Ce fait est à reprocher de cet autre assez bien établi,semble-t-il, que les insectes sont généralement dalto-nistes, c'est-à-dire ne distinguent pas facilement le rouge duvert. Les plantes à fleurs rouges sont peut-être plus ou moinséliminées des régions froides pour cette raison. Les oiseaux-mouches, et peut-être certains Lépidoptères, se chargeraientde la fécondation des fleurs rouges dans les régions tropicales.Au Canada, nous savons que les belles fleurs rouges del'Aquilegia canadensis sont très fréquentées par l'uniqueoiseau-mouche du pays, le Colibri à gorge rubis (Archïlochuscolubris). Les grandes fleurs du Spathodea nïlotica ont une

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autre particularité: ce sont des coupes retenant l'eau de pluie,coupes où les oiseaux viennent boire. S'il a plu, il n'y aqu'à pencher la branche fleurie pour se rendre compte de laquantité d'eau que ces fleurs peuvent retenir. Soledad possèdeun autre Spathodea (S. campanulata). TREUB a observé àBuitenzorg (Java) que les oiseaux picorent du bec les boutonstenus fermés par des bractées coriaces, et qu'il s'en échappealors un liquide aqueux, tenu sous une pression telle que lejet effraie les oiseaux.

Une haie fleurie du Bauhinia Galpini d'Afrique; desbuissons d'Allamanda Blanchetn, Apocynacée à fleuris campa-nulées vinicolores; un massif arbustif d'une autre Apocy-nacée, le Carissa grandiflora {«Natal Plum») d'irnpor-tance économique considérable dans le sud-africain, et dontnous avons mangé ce matin l'excellente gelée, et nous sortonsde rarboretum en longeant des étangs remplis de Nelumbopentapetala.

Les rocailles de Soledad, formées de roches madrépo-riques poreuses à souhait, sont très importantes. Les Cac-tacées, cubaines ou autres, y sont bien représentées. Nous yvoyons nombre d'espèces envoyées ici par les soins de FrèreLI::ON et de CARABIA, qui font tous deux partie du personnelassocié du Jardin. Le cactus le plus frappant en ce momentest le Cereus Jamacaru du Mexique, qui, semé en 1933, atteintdéjà une taille considérable. Comme pendant au groupe desCactacées, voici un petit monticule réunissant un certainnombre d'Euphorbes africaines, avec, au centre, l'EuphorbiaTïrucalîi qui est un petit arbre. Très remarquable aussi esi;la collection d'Asclépiadacées cactiforrnes sud-africaines, avecle Stapelia nobïlis et le Stapelia gigantea.

La collection de Cycadacées groupée sur une petite ro-caille ombragée comprend naturellement un jeune Microcycascalocoma et de nombreux Zamia récoltés surtout par FrèreLKON et CARABIA dans toute l'étendue de Cuba. Ces matériauxseront infiniment utiles lorsque quelqu'un entreprendra lamonographie des Zamia, genre essentiellement cubain.

La chaleur est devenue intense. Nous entrons à Harvard

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House pour dîner. En traversant la salle à manger, j'aperçoisle muchacho de service, qui, avec son balai, recueille placi-dement sur un porte-poussière un scorpion de belle taille quise promenait sur le plancher. C'est le premier que je voisaprès quatre mois dans l'île. C'est aussi une invitation pré-cise aux noctambules à ne pas errer pieds-nus dans la maison.

Dans l'après-midi, CARABTA et moi descendons à Cien-fuegos, et après avoir marché un peu dans les quartiers péri-phériques au travers des haies de Bromelia Pinguin, nous réus-sissons à trouver un mauvais chemin qui conduit à la mer.Ce chemin est bordé de cette belle Apocynacée, le Cryptostegiagrandiflora («Estrella del Norte», c'est-à-dire: étoile du nord),que nous avions observée près de Trinidad. J'avais déjàremarqué en passant à Cienfuegos, ces fleurs zygomorphes,en cloche, d'un pourpre léger, passant au-dessus des murs desjardins., Les deux grandes capsules vertes, d'une longueurde douze à quinze centimètres, sont tellement divergentesqu'elles font le grand écart et se placent dans le prolongementl'une de l'autre. Si l'on rompt un rameau, ou si l'on détacheune feuille, il s'en échappe un latex abondant. C'est commeje l'ai dit plus haut, une plante à caoutchouc dont les possi-bilités sont intéressantes.

Plus loin l'éternel Marabu (Dichrostachys nutans) reprendpossession de la route, masquant tout, sauf les magnifiquesCeïba pentandra à large ramure supportée par des troncsmassifs et relativement courts (Fig. 225). Cette forme con-traste avec celle des géants de la route de Matanzas, dontla haute colonne porte en plein azur une ramure moins touffueet plus discrète. Je l'ai déjà fait observer, ces deux formesrésultent de la différence des conditions de croissance. Lesarbres très gros et très trapus se sont développés isolément,sans compression écologique. Les troncs élevés appartenaientà une forêt aujourd'hui disparue.

Sur le bord de la rner, les Palétuviers (RhizophoraMangle), commencent à former leurs fruits. On y voit ausside grandes colonies de Croton lucidus, l'Opuntia Dillenii. leBourrerïa revoluta, Ylva cheiranthifolia. le Lantana strigosaà fleurs jaunes et rosés dans la même inflorescence, le

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Lantana involucrata et le Lantana Camara. Le Lantana Ça-mara a sa distribution naturelle en Amérique tropicale etsubtropicale: Floride, Antilles, Mexique, Amérique du Sud;jl est cultivé, et naturalisé dans toutes les régions paléotropica-les. A côté d'une forme arbustive du Bois de Campêche (Hae-matoxylum campechianum) se dressent, menaçants, des buis-sons d'un Malpîghia très urticant («Palo bronco»), que con-naissent et évitent les enfants qui nous accompagnent. Les

Fig. 225. — Ceîba pentandra à large ramure et à tronc court etmassif, parce que l'arbre a cru isolément.

petits ont fait leur chasse et tiennent à la main une boîte deconserves à moitié pleine de tout petits crabes.

Comme toujours, ces jours-ci, l'orage éclate vers la finde l'après-midi, avec tonnerre. Nous reprenons en hâte lechemin de terre avant qu'il soit trop boueux, et nous rentronsà Cienfuegos, les marchepieds de l'auto chargés de négrillonsaux dents blanches. Leur chemise ruisselante dirige l'eaudans leur pantalon, ce qui les fait rire à gorge déployée!

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Heureux climat! Heureux enfants dont un rayon de soleilguérit tous les maux!

Dimanche, le 13 août 1939.

Nous partons ce matin, STURROCK. WALSINGHAM. CARABIAet moi pour une excursion d'une petite journée dans la baiede Cienfuegos. La camionnette du jardin nous mène à la cen-trale où une gare privée dessert le chemin de fer miniatureétabli pour l'exploitation sucrière de Soledad. Par ce beaudimanche matin, tout est tranquille, et d'autant plus quec'est morte saison ici, la saison où la Canne, silencieusement,dans le grand laboratoire ensoleillé, t'ait la chimie secrète quifournit au monde civilisé l'une de ses premières nécessités.

Après une demi-heure d'attente un homme paraît, unbidon d'essence à la main. C'est un employé que la centralemet gracieusement à notre disposition aujourd'hui, pour nousfaire les honneurs du petit royaume de Soledad.

Assis de travers sur un wagonnet motorisé, nous voilébientôt lancés à vive allure sur l'étroite voie ferrée qui noussecoue assez brutalement pendant que les troncs rouges desBursera Simaruba défilent en vitesse. Quelques kilomètres,et nous arrivons à un embarcadère au bord d'une rivière eneau morte, large d'une centaine de mètres. C'est le Caonaoqui se jette dans la baie de Cienfuegos.

En attendant le yacht, il y a le temps de jeter un coup d'oeilsur les arbres qui bordent la rivière. Je n'avais pas encorevu dans tout son développement le Laguncularia racemosachargé de ses innombrables petits fruits aplatis. Sur l'eauprofonde se penche le robuste tronc gris d'un arbre légumi-neux remarquable, le Lonchocarpus domingensis («Guama»),qui fournit l'une des mieux connues des substances ichtyo-toxiques. Il est en ce moment couvert de grappes de fleursviolettes, d'un violet sans éclat et tirant sur le mauve! (1)(Figs. 226 et 227).

(1) Cf. U. S. Dept. Agric. Bur. Entom. & PI. Quar. 1938. Lan-chocarpus, A review of récent literature.

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Le yacht est maintenant en marche et la fine proue fendle miroir de l'eau. Rivière profonde, sinueuse, bordée partoutd'épaisses frondaisons. Frère LÉON n'est pas là pour nous

Fig. 226. — Lagmicularia rctcemosa (en fruit) sur les rivaeres de.la rivière Caonao.

présenter successivement tous les membres de sa grandefamille et nous devons nous contenter de mettre en communnos ignorances. Evidemment, nous reconnaissons les groupes

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de Rhïzophora Mangle qui, de temps en temps, soulèvent horsde l'eau leurs encorbellements de racines. A de certainstournants, la vaste panache d'un grand Ceiba pentandra surgitdes frondaisons environnantes. Sur ses branches supérieures

Fig. 227.—Lonchocarpus domingensis, arbre légumineux qui four-nit l'une des mieux connues des substances ichtyotoxiques.

les vautours (Cathartes aura septentrionalis) étendent leursailes et se sèchent au soleil. Plus loin c'est le Spondias Mombinchargé de ses «prunes» jaunes. Et ce tronc robuste et grisâtrec'est le Copatfera hymenaefolia ( = Pseudocopaiva hymenae-

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Fig. 228.-—Copai fera hymenaefolia, arbre légumineux à bois trèsdur; («Quiebra hacha», c'est-à-dire qui ébrècbe la hache).

folia), un arbre légumineux à bois si dur que, dit-on, il ébrèchela hache, d'où le nom espagnol de «Quiebra hacha». (Fig. 228).La rivière Caonao coule ainsi paresseusement pendant des

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kilomètres, frôlée de temps en temps par le vol blanc des

troupes d'Aigrettes.

Nous entrons dans la baie de Cienfuegos et les Aigrettes

Fïg. 229.-—Genipa amencana («Jagua») arbre à fruits comes-tibles de la famille des Rubiacées.

cèdent la place aux Pélicans posés en sentinelle sur les moin-

dres émergences de boue, les moindres bois flottés. Nous

traversons la baie en diagonale. Cette baie, comme celle de

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la Havane, est une vallée noyée par l'afflux des eaux de fusiondes glaciers pléistocènes. Elle est presque fermée et s'ouvresur la mer des Caraïbes par un étroit goulet, où ChristopheColomb n'hésita pas à engager ses caravelles. Le goulet estgardé par l'historique Castillo de Jagua (le «Jagua» est unarbre fruitier, le Genipa americana), antique forteresse cons-truite au XVIIIe siècle au temps de Philippe V, pour pro-téger l'île de Cuba contre les pirates. (Fig. 229).

Un coup d'oeil sur la forteresse et pendant que CARABIAs'élance dans la manigua. nous allons dîner—bière et poisson— à un restaurant du petit village, bâti sur des pilotis. Celase fait en famille, parmi les enfants de la maison et les joueursde dés. Nous serions prêts à partir, mais notre enfant terriblede CARABIA n'a pas dîné et ne revient toujours pas. Il n'y aqu'à attendre. Enfin! Le voilà qui dévale la forte pente dela ruelle. Il est enthousiaste de ce qu'il a vu et rapporteune bonne récolte. Outre le Leptocereus arboreus et unCephalocereus qui croissent dans le domaine du CoccothrinaxMiraguama, il a noté spécialement le Rhacoma aquifoliadominant sur le talus rocheux qui descend à la mer, l'Exos-temma caribapum et un Plumerïa; deux xerophytes épineuses,YHybanthus havanensis, et un Jacquïnia à feuilles très raideset très étroites; le Corchorus hïrsutus et un Tournefortia; uneSterculiacée, l'Helicteres jamaicensis ; le Distictis gnapha-lantha, le Trïopterïs jamaicensis et le Guettarda holocarpa;une Capparîdacée glutineuse à fleurs blanches, le Cleomevïscosa. que nous reverrons plus tard à Guantanamo, et unPisonia,

Le yacht prend maintenant le large et retraverse labaie pour retrouver l'embouchure de la rivière Caonao.Aigrettes et Pélicans s'envolent de partout à notre approche.La douce lumière rabat les deux rives sur l'immobile miroir.Paradis pour le photographe qui peut fixer sur la pelliculepolychrome quelque chose de la sereine splendeur du soirsur la rivière tropicale. (Fig. 230).

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89.

Laissant CAPABTA partir en avant vers Baracoa et Maisi,où nous le rejoindrons bientôt, je retourne seul à la Havane.

Fig. 230.-—Partie inférieure de la rivière Caonao, qui se jettedans la baie de Cienfuegos.

Parti de Soledad vers huit heures et trente, à trois heuresje suis au Vedado. Aujourd'hui et demain nous nous prépa-rerons au voyage de Maisi, là où finit Cuba, et où nous attirele mystère botanique d'une terra incognita.