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28 MAI 1841. TRENTIEIME AN 'fÉ `. Sa 126. -VENDREDI. ON S'A-BONNE chez MAILTZGOIJTE et C`, hnp.-Lib., r. St-Rome, 46 , A TOCLOVSE. Chez les Libraires , Bureaux des Messageries et Directeurs de Postes, CHEZ DE VIGNY ET Ce, nraec-..r.s es l'Office-Coi respondance, Place de la Bourse A PARIS. JotJ NAL 11E TOi1Lei1i POLITIQUE ET LITTÉRAIRE, Ce journal paraît tous les jours, excepté le mercredi. SOJ1]IA lit?:. TO121.0USE , 28 mai : Cours de littérature française ; promu- (ions dans la gendarmerie; tribunal correctionnel de Muret, NOUVELLES D'ESPAGNE. - PAlets , 24 mai : Maisons centrales de force. -.cu_nrlaltl 1RS lot Pu TÉS : illodifica- iions d'articles du code de commerce. - 25 mai : Du comte Gurowski. - CSIAMIRE 1)ES IÉPUTCS : Chemin de fer de Paris à Mcaux. - court r;ES l'Atrts : L irrrugatoire des accusés. - FEUILLETON : Le Club des Phoques. TOULOUSE, 28 Mail. Par arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, cri date (lu '21 du courant , Ni. Ilip polyte Foi to'.1 , docteur ès- lettres, cauuu par des ouvrages de littérature et d'érudition , vient d'être chargé provisoirement de la chaire de littérature lr..ncaise à la faculté des lettres de Toulouse, en remplacemeut de tj. Charles Labelle , nominé il y a quelques utois à la place ci. M. Cabautous, et qui demeure a Reuues, eu qualité (le professeur titulaire de la chaire de littérature étrangère qu'il u avait occupée jusqu'à présent qu'à titre provisoire. Il paraît certain que M. Fortoul va se rendre à Toulouse, et commencer immédiatement son cours. M. le lieutenant-général Boguet dont nous avions annoncé la prorhaine arrivée, est à Toulouse depuis quelques jours. M. Leclerc, inspecteur des bâtiments, est arrivé à Toulouse. Par ordonnance royale du 15 mai , M. Meunier, lieutenant dans la garde municipale de Paris , est nommé capitaine tré- sorier nie la compagnie de gendarmerie de la Haute-Garonne. 51 Guérin , lieutenant dans la compagnie du Gers, est nom- tué capitaine pour commander la lietitenaucede Carcassonne. M'1 Fa vas , lieutenant dans la compagnie de Lot-et-Garonne, est nommé capitaine pour commander la lieutenauce d'Agen. M. Vilate, lieutenant dans la compagnie de la Haute-Vienne, est nominé capitaine pour commander la lieutenance de Cahors. TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE MURET. Présidence de M. Niel. - Audiences des 21, 22 et 23 mai. Coups et blessures volontaires. Une cause, à laquelle l'esprit de localité attachait une impor- tance extraordinaire , a attiré pendant trois jours dans la salle du tribunal de Muret un auditoire nombreux. Voici les princi- paux détails de cette affaire : Il existe depuis long-temps entre les habitants des commu- ries de Puy-Daniel et de Mauressac une vive animosité; ils cherchaient l'occasion de se rencontrer, lorsque le 2't février dernier, jour des cendres, nue lutte sanglante s'engagea entre eux au hameau de Mercadier, qui divise-le territoire des deux communes ; c'était là que , suivant l'usage , les jeunes gens s'étaient rendus pour enterrer le carnaval, et malheureusement leurs têtes échauffées par des libations trop abondantes , fai- saient présager les scènes déplorables qui ont eu lieu. LE CLUB DES PHOQUES. Lorsque, du haut des remparts de St-Nlalo , l'oeil suit , dans sa courbe régulière et gracieuse , le large ruban de sable qui tranche d'un côté sur le cordon d'écume , éternelle bordure de l'Océan, de l'autre sur la pâle verdure des miels (I) , le reg:nd se trouve arrêté par une ruasse de roches escarpées qui forment cap et s'avancent brusquement dans la mer. [ e fort de Bothenent' est perché , comme un nid d aile , sur l'extrême pointe de ce cap. Sa situation est telle que , vus de profil à trie certaine distance , ses ouvrages avancés paraissent dépas- ser le bord et pendre , soutenus par une force inconnue , sur le gou!fre qui mugit et tourmente incessamment Lur base. Le côté du cap qui r'egar'de la ville surplombe et forme connue tin immense perron renversé, dont chaque marche serait tin accident du roc , une saillie bizarrement découpée dan; la pierre. Cet escalier géant , que nul être humain rie s'est sans doute avisé de descendre à soin dernier degré sur la plage , toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes et dentelées. L'autre côté , qui domine la baie deRotheneuf, des- cend par nue petite , praticable il est vi ai , mais bien rapide encore , jusque soir la grève. Malgré sa proximité de la ville ci du bourg populeux de Paramé , toute cette pente Nird-Est du cap (le la Va-de semple une véritable solitude. Son aspect sauvage et désolé , le vent de mer qui souffle sans relâche, éloi- gnent les promeneurs , et sauf quelque douanier dont l'unifor- me vert se confond avec la nuance terne et sale du varech (les rochers, quelque chasseur obstiné à la poursuite d'un vol de roquettes , nul pas ne vient fouler le tertre qui précède les t'ai tifications. A partir de ce tertre jusqu'aux terrains cultivés les plus proches , le sol est sablonneux , presque mouvant , et couvert , comme les miels, d'une chevelure clairs-mée de plan- tes grasses, sorte de pelouse sans charme ni fraîcheur. Durant les mois d'hiver , le vent est là si violent et si conti- nu , que l'idée d'y élever une demeure humaine devrait parai- t----- (I) iliels , monticules sablonneux , couverts de plantes gras- ses , qui bordent le sillon de St- Malo. L, s groupes d deux communes étaient en présence ; on fait des rci .(les ; le chemin était étroit , Or, se presse , on se fleurie , chacun veut disputer le passage et empécher Pinva<iod sur sou terrain ; vainement les pires paisibles et les mieux intentionnés s'imite,poseit pour empêcher une mêlée que des menaces et des paroles échangées rendaient imminente- La colère était à son conil,le , ou eu vient aux mains.... En nu instant ou ne va> i, que bilions et bâches en l'air ; des coups sont portés de part et d'autre ; un individu de llaure.,s,e a déjà été blessé , et Juan Bop , de Puy-Daniel, qui devait être la victime de ce funeste conrhat , tombe frappé n;or tellement de plusieurs coups . à la tête des siens.... Il se relève à Peine et regagne son domicile ou il ne devait rentrer que polir y ,mourir... En effet, ii expira la nuit même à la suite due terrible coup qu'il avait cocu à la tête. Ce triste événement avait mis fin au combat, et les vai'nlueurs se retirèrent effrayés de leur action. Liuforinatioci qui suivit cette déplorable rixe désigna les onntié, J.-au Serres , Geladeet Faurio de Mauressac, comme los auteurs p;iucipamx des violences exercées sur la per--oune de Jean Bop; ou avait vu Serres armé d'tme ranche de char- tette et eu frapper violemment le défunt ; Gélade et Faut ici armés de pals et de liteaux de bois avaient été vus également porter de coups sur ce malheureux. L'instruction d'un autre côté avait signalé le vieux Daydé , menuisier de Puy-Daniel comme l'auteurdes blessures qu'avaient reçues les sieursPrat et Barrai, de Mauressac. Tout était vague et incertain pour savoir quel était le meur- trier xle Bop une ordonnance de la chambre du conseil ren- voya tous les préve nus devant le tiii:unal de police correc- tiounclle; J1. le procureur d u roi crut devoir former opposition, les motifs pris des charges suffisantes de culpabilité contre Serres, Gélade et Faurio pour avoir volontairement porté des coups à Jrail Bop qui avaient occasionné sa mort sans inten- tion de la donner , circonstance qui motivait le renvoi de la cause devant le jury. Le ministère public fut démis de son op- position et le tribunal correctionnel de Muret fut définitive- errent saisi de cette affaire , par arrêt de la cour du 19 avril dernier. Tels sont les faits que les débats oraux ont reproduits. 42 té- moins ont été entendus à la requête du ministère public. Les prévenus de leur côté avaient cité de nombreux témoins à dé- charge , tous les notables de Puy-Daniel s'étaient rendus en masse pour justifier le vieux Daydé de l'accusation portée con- tre lui et établir qu'avant , comme après la scène , il n'avait jamais eu de sabre,car c'était avec cette arme qu'on lni impu- tait d'avoir blessé an front Prat et Barrau de Mauressac. M. le président Niel a dirigé ces débats avec le talent, et l'imlpartialité qui distinguent si éminemment ce magistrat. M. d'Heilles , substitut de M. le procureur du roi, occupait le siége du ministère public. Le réquisitoire de ce magistrat a , pendant deux heures, excité l'attention et le plus vif intérêt. Après s'être livré à des considérations générales sur les mal- heureux effets de l'esprit de localité, de l'éatremeut des pas- sions qu'il soulève et de la nécessité d'en réprimer sévèrement les écarts , il s'est félicité dans cette cause de n'avoir à invo- quer contre les prévenus qu'une bonne moralité et des précé- dents honorables. Ensuite , M. le substitut a examiné succes- sivement les charges qui existaient contre tous les prévenus , les a habilement discutées et a loyalement adopté ce qui pouvait être favorable aux accusés. MM'' Petit, Castela et Ginesty ont présenté leur défense, et pendant "plusieurs heures ont donné, avec chaleur et avec talent, sur toutes les cirronstai ces de la cause, des explications justificatives de la conduite de leurs clients. tre bizarre sinon insensée. Pourtant , vers le commencement de l'année 1793, au beau milieu de la pente, un I.auvi e pêcbur du nom de Malescot avait établi son domicile &ns ente ru séca- ble cabane en planches , dont le toit, par un bouheut' iusigue , ne s'était encore envolé qu'une fois depuis un mois. Jean-Pi,'rre Malescot était un ancien calfât employé au radoub des navires dans le port. Robuste et très-habile dans sa profession, il aurait pu vivre aisément de son travail , si sa brutale humeur et son caractère insolent ne lui avaient fermé tous les chautiers l'un après l'autre Par suite de cette exclusion , et faute de mieux , il s'était l'ait pêcheur ; mais la pêche est une industrie précaire et insi lfisante , lorsque, comme lui surtout, ou manque des ust en sites les plus nécessaires , et qu'on a uuel'arnille il soutenir. Aussi depuis tir) mois le pain manquait bien souvent dans la cabane. Malescot souffrait , et rendu plus brutal encore par la souf- france , il maltraitait sans pitié sa femme malade et sa fille , pauvre enfant de dix ans qui courait tout le jour à demi nue sur les rochers. Du reste, on ne pouvait juges' le calfât d'après ces tristes scènes de sa vie intérieure. Jamais une plainte n'était sortie de la bouche d'Yvotine. La bonne, créature, forte de ses croyances, qui lui donnaient l'espoir d'une vie meilleure , renfermait soi- gneusement sa douleur en elle-même, et r=enseignait à sa fille que des mots de doucette patiente et de ré-ignation. Ce silence généreux , joint à quelqu's bannes actions brillant à de longs intervalles dans la vie de Malescot , lui laissaient terre sorte de réputation équivoque. On se souvenait que , nageur habile au point de pouvoir tenir l'eau saris trop se fatiguer pendant une demi-journée , il avait , en diverses occasions , par des prodi- ges d'audace et d'adresse , sauvé de malheureux naufragés lors- que personne n'osait plus croire à la possibilité de leur salut. On citait des circonstances où il avait déployé un courage au-dessus de tout éloge. niais , d'an autre côté pat mi ses an eux qui l'avaient fréquenté le plus s'accor ciens confrères , ceux) daient à le représenter comme un homme égoïste et cupide. Ils hochaient la tête d'une faction tonte significative quand on par- lait devant eux de son ménage et de la pauvre Yvonne, et quand on venait à vanter l'humanité iutrépi le du caltât , ils donnaient à entendre qu'il entrait dates sa conduite plus d'ostentation , plus d'avidité surtout que de compassion véritable. PRIX DE L'ABONNEMENT : Toulouse Dép. Étr. On Vit.- ,4-fr. eo fr. 56 frs (i'niôis'-3 fr. 126 fr. 29 fr. 3 rtioi 12 fr. 44 fr. 16 fr. Les ahminemens ne sont reçus que pour 5 mois 6 mois ou nu art , et ne commencent que du ter ou da 16 de chaque mois. PHIS DES INSERP4ONS . 40`e. la Iife. pBIY DESLAâiiE6 So c: a ligne. Le tribunal, après une courte délibération , disant droit sur les conclusions du ministère public, a condamné, savoir : Serres, Gélade et Faurio, à t mois d'emprisonnement, 10 fr. d'amende; Deydé, à deux mois d'emprisonnement, et Raymond Dumas et Jacques Lattere à 15 jours de la même peine. Cest par erreur que l'almanach de l'Aude a fixé la foire de Carcassonne au 9 juin prochain : elle aura lieu comme par le passé le mardi après la Pentecôte. - Le tribunal correctionnel d'Auch a condamné à quinze mois d'emprisonnement , 300 francs d'amende et à la perte de leurs droits civils durant cinq ans, les sieurs Puël, Bastian et Espinasse, pour avoir admis dans leurs établissements de dé- bauche des jeunes gens encore mineurs. Les débats ont eu lieu à huis-clos. Montauban, le 27 mai. el. Lugol, membre du conseil municipal , ex-avoué et ancien maire de Montauban , est mort dans la soirée d'avant-hier. - Le conseil municipal de Montauban vient d'affecter une somme de 1,000 fr qui serait distribuée, à titre de prime d'en- couragement , aux éleveurs de vers à soie. Le conseil s'occupera plus tard des moyens d'encouragement pour la fabrication des étoffes de soie dans un but d'extension et de perfectionnement. Albi, 26 mai. M. I e ministre de l'agriculture et du commerce a accordé , sur les fonds mis à sa disposition pour encouragements à l'agri- culture; savoir Une subvention de 20G0 fr. à la société des soies de Laxaur; Cinq cents francs au comice agricole de Castres, et 1000 fr. pour l'amélioration de la race bovine dans le département du Tarn. - M. Leclerc , inspecteur-général des bâtiments civils est venu visiter 1 église de Sainte-Cécile et les bâtiments publics de cette ville. - Le couse il de révision est par ti hier d'Albi pour sa tournée il n'y rentrera que le 12 juin. - 31. Lemoozy, ancien chez de division à la préfecture , est mort à Albi dimanche dernier. Naples, 17 mai. 'On s'occupe beaucoup ici du chemin de fer de Naples à Manfredonia , destiné à opérer la jonction de la Méditerranée et de l'Adriatique. Cette grande conception , qui honore au plus haut degré le chevalier Sant-Angelo, ministre de l'intérieur, a trouvé auprès du roi le plus puissant appui. S. 31. W a pas hésité à déclarer qu'elle accorderait tune garantie d'intérêt à 4 ou 4 1/2 p. 100 à la compagnie g111 se chargerait de l'exécuter. Point de doute qu'il ne se présente des capitalistes pour un placement aussi certain ; c'est dans cette pensée que des études sérieuses vont déterminer la quotité (le la dépense, évaluée approximativement à quatorze millions de ducats ( environ 61 raillions de francs ). Ce chemin s'embrancherait à Nocera sur les rails de la compagnie du chemin de fer de Naples à Nosera et Castellamare. Le roi vient aussi d'ordonner qu'on s'occupât immédiate- ment des études d'un chemin de fer de Naples à Caserte , avec embranchement sur Capoue. - Le bourgeois qui se noie paie bien , disaient-ils ; et puis il y a des curieux pour battre des mains et crier bravo sur la chaussée ! Mettez-le par une nuit bien noire à portée d'un malheureux en détresse , qu'il n'y ait personne pour le voir ou le payer, et vous nous direz de ses nouvelles 1 Ceux qui parlaient ainsi ne se trompaient guère , nous pen- chons à le croire. Voici eu effet ce qui arriva par une nuit froide et brumeuse du mois de février 1795 Il y avait cois Retires que Malescot dormait , lorsque des coups violer:s , il'apl:L à la porte de sa cabane , le réveillèrent: cm sursaut. Croyant avoir affaire à quelque mendiant attardé sur la côte , il défendu à sa femme d'ouvrir , et se retourna tranquillement (le l'autre côté. Mais les coups redoublèrent, et, de guerre las , il se leva en grondant , saisit son bâton , et tiras la barre de bois qui soutenait la porte en dedans. - Vite , Malescot ! vite, garçon ! dit l'arrivant qui n'était autre que le douanier guetteur, dont la guérite se cachait entre deux saillies du roc, à quelques centaines de pas de là. Il y a des gens gtti se noient là-bas; la patache est en rade , et pas un de nous ne sait nager au fort... Vite ! prenez votre corde, et à l'eau I Tandis qu'il parlait , on entendait le sifflement du vent qui frôlait les herbes sèches du tertre, et le fracas assourdissant des vagues brisant sur la grève voisine. Il y avait tempête en mer cette cuit; les planches de la pauvre cabane tremblaient et se choquaient entame les feuilles mortes restées après l'au- tomne aux branches des arbres. Malescot , presque nu , grelot- tait sur le seuil , et ne répondait pas. - Le tempe presse , continuait le douanier ; j'ai perdu, à courir au fort , des minutes que je voudrais racheter au pri d'un an de solde !... Les derniers cris étaient faibles , déchi- rants : un effort , Malescot ! un effort, pour l'amour de Dieu! l lalescot fit attendre encore sa réponse. Enfin, il dit d'un ton de raillerie grossière et bourrue : - A quoi servent donc les gabelous sur les côtes ? Un tas de faignans qui rie sont bous qu'à faire aller le pauvre monde, qui craignent l'eau comme des chiens enragés qu'ils bout ! Un douanier a-t-il jamais sauvé un homme? Non ! Eh bien ! il recoit sa paie toutes les semaines , pas moins ! Et Malescot lui, se meurt de faim dans son taudis !... Et pourtant!... mais Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

chez A TOCLOVSE. JotJ NAL 11E TOi1Lei1i Dép. et …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1841/B315556101...toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes et dentelées

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Page 1: chez A TOCLOVSE. JotJ NAL 11E TOi1Lei1i Dép. et …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1841/B315556101...toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes et dentelées

28 MAI 1841. TRENTIEIME AN 'fÉ `. Sa 126. -VENDREDI.

ON S'A-BONNEchez

MAILTZGOIJTE et C`,hnp.-Lib., r. St-Rome, 46 ,

A TOCLOVSE.

Chez les Libraires , Bureauxdes Messageries

et Directeurs de Postes,

CHEZ DE VIGNY ET Ce,nraec-..r.s es

l'Office-Coi respondance,Place de la Bourse

A PARIS.

JotJ NAL 11E TOi1Lei1i

POLITIQUE ET LITTÉRAIRE,Ce journal paraît tous les jours, excepté le mercredi.

SOJ1]IA lit?:.

TO121.0USE , 28 mai : Cours de littérature française ; promu-(ions dans la gendarmerie; tribunal correctionnel de Muret,

NOUVELLES D'ESPAGNE. - PAlets , 24 mai : Maisonscentrales de force. -.cu_nrlaltl 1RS lot Pu TÉS : illodifica-iions d'articles du code de commerce. - 25 mai : Du comteGurowski. - CSIAMIRE 1)ES IÉPUTCS : Chemin de fer deParis à Mcaux. - court r;ES l'Atrts : L irrrugatoire desaccusés. - FEUILLETON : Le Club des Phoques.

TOULOUSE, 28 Mail.

Par arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, cridate (lu '21 du courant , Ni. Ilip polyte Foi to'.1 , docteur ès-lettres, cauuu par des ouvrages de littérature et d'érudition ,vient d'être chargé provisoirement de la chaire de littératurelr..ncaise à la faculté des lettres de Toulouse, en remplacemeutde tj. Charles Labelle , nominé il y a quelques utois à la placeci. M. Cabautous, et qui demeure a Reuues, eu qualité (leprofesseur titulaire de la chaire de littérature étrangère qu'ilu avait occupée jusqu'à présent qu'à titre provisoire.

Il paraît certain que M. Fortoul va se rendre à Toulouse, etcommencer immédiatement son cours.

M. le lieutenant-général Boguet dont nous avions annoncé laprorhaine arrivée, est à Toulouse depuis quelques jours.

M. Leclerc, inspecteur des bâtiments, est arrivé à Toulouse.

Par ordonnance royale du 15 mai , M. Meunier, lieutenantdans la garde municipale de Paris , est nommé capitaine tré-sorier nie la compagnie de gendarmerie de la Haute-Garonne.

51 Guérin , lieutenant dans la compagnie du Gers, est nom-tué capitaine pour commander la lietitenaucede Carcassonne.

M'1 Fa vas , lieutenant dans la compagnie de Lot-et-Garonne,est nommé capitaine pour commander la lieutenauce d'Agen.

M. Vilate, lieutenant dans la compagnie de la Haute-Vienne,est nominé capitaine pour commander la lieutenance de Cahors.

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE MURET.Présidence de M. Niel. - Audiences des 21, 22 et 23 mai.

Coups et blessures volontaires.Une cause, à laquelle l'esprit de localité attachait une impor-

tance extraordinaire , a attiré pendant trois jours dans la salledu tribunal de Muret un auditoire nombreux. Voici les princi-paux détails de cette affaire :

Il existe depuis long-temps entre les habitants des commu-ries de Puy-Daniel et de Mauressac une vive animosité; ilscherchaient l'occasion de se rencontrer, lorsque le 2't févrierdernier, jour des cendres, nue lutte sanglante s'engagea entreeux au hameau de Mercadier, qui divise-le territoire des deuxcommunes ; c'était là que , suivant l'usage , les jeunes genss'étaient rendus pour enterrer le carnaval, et malheureusementleurs têtes échauffées par des libations trop abondantes , fai-saient présager les scènes déplorables qui ont eu lieu.

LE CLUB DES PHOQUES.

Lorsque, du haut des remparts de St-Nlalo , l'oeil suit , danssa courbe régulière et gracieuse , le large ruban de sable quitranche d'un côté sur le cordon d'écume , éternelle bordure del'Océan, de l'autre sur la pâle verdure des miels (I) , lereg:nd se trouve arrêté par une ruasse de roches escarpées quiforment cap et s'avancent brusquement dans la mer. [ e fort deBothenent' est perché , comme un nid d aile , sur l'extrêmepointe de ce cap. Sa situation est telle que , vus de profil àtrie certaine distance , ses ouvrages avancés paraissent dépas-ser le bord et pendre , soutenus par une force inconnue , surle gou!fre qui mugit et tourmente incessamment Lur base. Lecôté du cap qui r'egar'de la ville surplombe et forme connuetin immense perron renversé, dont chaque marche serait tinaccident du roc , une saillie bizarrement découpée dan; lapierre. Cet escalier géant , que nul être humain rie s'est sansdoute avisé de descendre à soin dernier degré sur la plage ,toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes etdentelées. L'autre côté , qui domine la baie deRotheneuf, des-cend par nue petite , praticable il est vi ai , mais bien rapideencore , jusque soir la grève. Malgré sa proximité de la villeci du bourg populeux de Paramé , toute cette pente Nird-Estdu cap (le la Va-de semple une véritable solitude. Son aspectsauvage et désolé , le vent de mer qui souffle sans relâche, éloi-gnent les promeneurs , et sauf quelque douanier dont l'unifor-me vert se confond avec la nuance terne et sale du varech (lesrochers, quelque chasseur obstiné à la poursuite d'un vol deroquettes , nul pas ne vient fouler le tertre qui précède lest'ai tifications. A partir de ce tertre jusqu'aux terrains cultivésles plus proches , le sol est sablonneux , presque mouvant , etcouvert , comme les miels, d'une chevelure clairs-mée de plan-tes grasses, sorte de pelouse sans charme ni fraîcheur.

Durant les mois d'hiver , le vent est là si violent et si conti-nu , que l'idée d'y élever une demeure humaine devrait parai-t-----

(I) iliels , monticules sablonneux , couverts de plantes gras-ses , qui bordent le sillon de St- Malo.

L, s groupes d deux communes étaient en présence ; on faitdes rci .(les ; le chemin était étroit , Or, se presse , on se fleurie ,chacun veut disputer le passage et empécher Pinva<iod sur souterrain ; vainement les pires paisibles et les mieux intentionnéss'imite,poseit pour empêcher une mêlée que des menaces etdes paroles échangées rendaient imminente- La colère étaità son conil,le , ou eu vient aux mains.... En nu instant ou neva> i, que bilions et bâches en l'air ; des coups sont portés depart et d'autre ; un individu de llaure.,s,e a déjà été blessé , etJuan Bop , de Puy-Daniel, qui devait être la victime de cefuneste conrhat , tombe frappé n;or tellement de plusieurscoups . à la tête des siens.... Il se relève à Peine et regagne sondomicile ou il ne devait rentrer que polir y ,mourir... En effet,ii expira la nuit même à la suite due terrible coup qu'il avaitcocu à la tête. Ce triste événement avait mis fin au combat,et les vai'nlueurs se retirèrent effrayés de leur action.

Liuforinatioci qui suivit cette déplorable rixe désigna lesonntié, J.-au Serres , Geladeet Faurio de Mauressac, comme

los auteurs p;iucipamx des violences exercées sur la per--ounede Jean Bop; ou avait vu Serres armé d'tme ranche de char-tette et eu frapper violemment le défunt ; Gélade et Faut iciarmés de pals et de liteaux de bois avaient été vus égalementporter de coups sur ce malheureux. L'instruction d'un autrecôté avait signalé le vieux Daydé , menuisier de Puy-Danielcomme l'auteurdes blessures qu'avaient reçues les sieursPrat etBarrai, de Mauressac.

Tout était vague et incertain pour savoir quel était le meur-trier xle Bop une ordonnance de la chambre du conseil ren-

voya tous les préve nus devant le tiii:unal de police correc-tiounclle; J1. le procureur d u roi crut devoir former opposition,les motifs pris des charges suffisantes de culpabilité contreSerres, Gélade et Faurio pour avoir volontairement porté descoups à Jrail Bop qui avaient occasionné sa mort sans inten-tion de la donner , circonstance qui motivait le renvoi de lacause devant le jury. Le ministère public fut démis de son op-position et le tribunal correctionnel de Muret fut définitive-errent saisi de cette affaire , par arrêt de la cour du 19 avrildernier.

Tels sont les faits que les débats oraux ont reproduits. 42 té-moins ont été entendus à la requête du ministère public. Lesprévenus de leur côté avaient cité de nombreux témoins à dé-charge , tous les notables de Puy-Daniel s'étaient rendus enmasse pour justifier le vieux Daydé de l'accusation portée con-tre lui et établir qu'avant , comme après la scène , il n'avaitjamais eu de sabre,car c'était avec cette arme qu'on lni impu-tait d'avoir blessé an front Prat et Barrau de Mauressac.

M. le président Niel a dirigé ces débats avec le talent, etl'imlpartialité qui distinguent si éminemment ce magistrat.

M. d'Heilles , substitut de M. le procureur du roi, occupaitle siége du ministère public. Le réquisitoire de ce magistrat a ,pendant deux heures, excité l'attention et le plus vif intérêt.Après s'être livré à des considérations générales sur les mal-heureux effets de l'esprit de localité, de l'éatremeut des pas-sions qu'il soulève et de la nécessité d'en réprimer sévèrementles écarts , il s'est félicité dans cette cause de n'avoir à invo-quer contre les prévenus qu'une bonne moralité et des précé-dents honorables. Ensuite , M. le substitut a examiné succes-sivement les charges qui existaient contre tous les prévenus ,les a habilement discutées et a loyalement adopté ce qui pouvaitêtre favorable aux accusés.

MM'' Petit, Castela et Ginesty ont présenté leur défense, etpendant "plusieurs heures ont donné, avec chaleur et avectalent, sur toutes les cirronstai ces de la cause, des explicationsjustificatives de la conduite de leurs clients.

tre bizarre sinon insensée. Pourtant , vers le commencementde l'année 1793, au beau milieu de la pente, un I.auvi e pêcburdu nom de Malescot avait établi son domicile &ns ente ru séca-ble cabane en planches , dont le toit, par un bouheut' iusigue ,ne s'était encore envolé qu'une fois depuis un mois. Jean-Pi,'rreMalescot était un ancien calfât employé au radoub des naviresdans le port. Robuste et très-habile dans sa profession, il auraitpu vivre aisément de son travail , si sa brutale humeur et soncaractère insolent ne lui avaient fermé tous les chautiers l'unaprès l'autre Par suite de cette exclusion , et faute de mieux , ils'était l'ait pêcheur ; mais la pêche est une industrie précaire etinsi lfisante , lorsque, comme lui surtout, ou manque des ust ensites les plus nécessaires , et qu'on a uuel'arnille il soutenir. Aussidepuis tir) mois le pain manquait bien souvent dans la cabane.Malescot souffrait , et rendu plus brutal encore par la souf-france , il maltraitait sans pitié sa femme malade et sa fille ,pauvre enfant de dix ans qui courait tout le jour à demi nue surles rochers.

Du reste, on ne pouvait juges' le calfât d'après ces tristesscènes de sa vie intérieure. Jamais une plainte n'était sortie dela bouche d'Yvotine. La bonne, créature, forte de ses croyances,qui lui donnaient l'espoir d'une vie meilleure , renfermait soi-gneusement sa douleur en elle-même, et r=enseignait à sa filleque des mots de doucette patiente et de ré-ignation. Ce silencegénéreux , joint à quelqu's bannes actions brillant à de longsintervalles dans la vie de Malescot , lui laissaient terre sorte deréputation équivoque. On se souvenait que , nageur habile aupoint de pouvoir tenir l'eau saris trop se fatiguer pendant unedemi-journée , il avait , en diverses occasions , par des prodi-ges d'audace et d'adresse , sauvé de malheureux naufragés lors-que personne n'osait plus croire à la possibilité de leursalut. On citait des circonstances où il avait déployé un courage

li

au-dessus de tout éloge. niais , d'an autre côté pat mi ses aneux qui l'avaient fréquenté le plus s'accorciens confrères , ceux)

daient à le représenter comme un homme égoïste et cupide. Ilshochaient la tête d'une faction tonte significative quand on par-lait devant eux de son ménage et de la pauvre Yvonne, et quandon venait à vanter l'humanité iutrépi le du caltât , ils donnaientà entendre qu'il entrait dates sa conduite plus d'ostentation , plusd'avidité surtout que de compassion véritable.

PRIXDE L'ABONNEMENT :Toulouse Dép. Étr.

On Vit.- ,4-fr. eo fr. 56 frs(i'niôis'-3 fr. 126 fr. 29 fr.3 rtioi 12 fr. 44 fr. 16 fr.

Les ahminemens ne sont reçusque pour 5 mois 6 mois ou nuart , et ne commencent que duter ou da 16 de chaque mois.

PHIS DES INSERP4ONS .40`e. la Iife.

pBIY DESLAâiiE6So c: a ligne.

Le tribunal, après une courte délibération , disant droit surles conclusions du ministère public, a condamné, savoir :

Serres, Gélade et Faurio, à t mois d'emprisonnement, 10 fr.d'amende; Deydé, à deux mois d'emprisonnement, et RaymondDumas et Jacques Lattere à 15 jours de la même peine.

Cest par erreur que l'almanach de l'Aude a fixé la foire deCarcassonne au 9 juin prochain : elle aura lieu comme par lepassé le mardi après la Pentecôte.

- Le tribunal correctionnel d'Auch a condamné à quinzemois d'emprisonnement , 300 francs d'amende et à la perte deleurs droits civils durant cinq ans, les sieurs Puël, Bastian etEspinasse, pour avoir admis dans leurs établissements de dé-bauche des jeunes gens encore mineurs. Les débats ont eu lieuà huis-clos.

Montauban, le 27 mai.el. Lugol, membre du conseil municipal , ex-avoué et ancien

maire de Montauban , est mort dans la soirée d'avant-hier.- Le conseil municipal de Montauban vient d'affecter une

somme de 1,000 fr qui serait distribuée, à titre de prime d'en-couragement , aux éleveurs de vers à soie.

Le conseil s'occupera plus tard des moyens d'encouragementpour la fabrication des étoffes de soie dans un but d'extensionet de perfectionnement.

Albi, 26 mai.M. I e ministre de l'agriculture et du commerce a accordé ,

sur les fonds mis à sa disposition pour encouragements à l'agri-culture; savoir

Une subvention de 20G0 fr. à la société des soies de Laxaur;Cinq cents francs au comice agricole de Castres, et 1000 fr.

pour l'amélioration de la race bovine dans le département duTarn.

- M. Leclerc , inspecteur-général des bâtiments civils estvenu visiter 1 église de Sainte-Cécile et les bâtiments publics decette ville.

- Le couse il de révision est par ti hier d'Albi pour sa tournéeil n'y rentrera que le 12 juin.

- 31. Lemoozy, ancien chez de division à la préfecture , estmort à Albi dimanche dernier.

Naples, 17 mai.'On s'occupe beaucoup ici du chemin de fer de Naples à

Manfredonia , destiné à opérer la jonction de la Méditerranéeet de l'Adriatique. Cette grande conception , qui honore au plushaut degré le chevalier Sant-Angelo, ministre de l'intérieur,a trouvé auprès du roi le plus puissant appui. S. 31. W a pashésité à déclarer qu'elle accorderait tune garantie d'intérêt à 4ou 4 1/2 p. 100 à la compagnie g111 se chargerait de l'exécuter.Point de doute qu'il ne se présente des capitalistes pour unplacement aussi certain ; c'est dans cette pensée que des étudessérieuses vont déterminer la quotité (le la dépense, évaluéeapproximativement à quatorze millions de ducats ( environ 61raillions de francs ). Ce chemin s'embrancherait à Nocera surles rails de la compagnie du chemin de fer de Naples à Noseraet Castellamare.

Le roi vient aussi d'ordonner qu'on s'occupât immédiate-ment des études d'un chemin de fer de Naples à Caserte , avecembranchement sur Capoue.

- Le bourgeois qui se noie paie bien , disaient-ils ; et puisil y a des curieux pour battre des mains et crier bravo sur lachaussée ! Mettez-le par une nuit bien noire à portée d'unmalheureux en détresse , qu'il n'y ait personne pour le voir oule payer, et vous nous direz de ses nouvelles 1

Ceux qui parlaient ainsi ne se trompaient guère , nous pen-chons à le croire. Voici eu effet ce qui arriva par une nuit froideet brumeuse du mois de février 1795

Il y avait cois Retires que Malescot dormait , lorsque descoups violer:s , il'apl:L à la porte de sa cabane , le réveillèrent:cm sursaut. Croyant avoir affaire à quelque mendiant attardésur la côte , il défendu à sa femme d'ouvrir , et se retournatranquillement (le l'autre côté. Mais les coups redoublèrent, et,de guerre las , il se leva en grondant , saisit son bâton , et tirasla barre de bois qui soutenait la porte en dedans.

- Vite , Malescot ! vite, garçon ! dit l'arrivant qui n'étaitautre que le douanier guetteur, dont la guérite se cachaitentre deux saillies du roc, à quelques centaines de pas de là. Il ya des gens gtti se noient là-bas; la patache est en rade , et pasun de nous ne sait nager au fort... Vite ! prenez votre corde,et à l'eau I

Tandis qu'il parlait , on entendait le sifflement du vent quifrôlait les herbes sèches du tertre, et le fracas assourdissantdes vagues brisant sur la grève voisine. Il y avait tempête enmer cette cuit; les planches de la pauvre cabane tremblaientet se choquaient entame les feuilles mortes restées après l'au-tomne aux branches des arbres. Malescot , presque nu , grelot-tait sur le seuil , et ne répondait pas.

- Le tempe presse , continuait le douanier ; j'ai perdu, àcourir au fort , des minutes que je voudrais racheter au prid'un an de solde !... Les derniers cris étaient faibles , déchi-rants : un effort , Malescot ! un effort, pour l'amour de Dieu!

l lalescot fit attendre encore sa réponse. Enfin, il dit d'un tonde raillerie grossière et bourrue :

- A quoi servent donc les gabelous sur les côtes ? Un tas defaignans qui rie sont bous qu'à faire aller le pauvre monde,qui craignent l'eau comme des chiens enragés qu'ils bout ! Undouanier a-t-il jamais sauvé un homme? Non ! Eh bien ! ilrecoit sa paie toutes les semaines , pas moins ! Et Malescotlui, se meurt de faim dans son taudis !... Et pourtant!... mais

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Page 2: chez A TOCLOVSE. JotJ NAL 11E TOi1Lei1i Dép. et …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1841/B315556101...toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes et dentelées

vR cor, a° a..,ardien et les gardiensemier occasion de donuneid'é id l i l i ê bid l ig ,ramn e pr neres, me,avosye gar u m en am n stèreien chef,35, `SPA (Ng:. con

ordinaires. un éclatant démenti aux mémlisauces ou aux calomnies des en-AobCELLES DE MADRID. Art. 2. Le gardien chef, le premier gardien et les gardiens nervis de la royauté. On ajoutait que N1. Janvier S'était conr-

Yladrid 23 mai. t-ordinaires , préposés à la garde exténeuaei sont tenus de don- l', ,i,am,nent prêié à l'initiative de l'interpellation attendue..

nec assistance aux saurs, ch.aque{'ois qu'ils en seront requis par Vl,us la curiosité des députés a été trompée; :M1I. Janvier, commeUn fait horrible vient de se passer dans une voiture qui se elles , pour cas d'urgence ; hors ce cas, ils ne peuvent pénétrer lus ministres , sont restés muets à leurs places. Les conseillers

rendait à Jaen'.. dans l'intérieur d la prison que sur l'ordre (lu directeur et (le la couronne sont résolus , nous assure-t-on , à répondre parAu moment du départ , un individu bien mis proposa au sans pouvoir jamais être chargés d'un service régulier, qui les le silence le plus absolu aux accusations que leur maladresse

.conducteur de porter à Jaeciune caisse de morue de supérieure mette en présence de détenues. a motivées. -,r

qualité, à l'adresse d'une personne de cette ville qui viendrait Art. 3. Les sceurs ont , sous l'autorité du directeur et le - Ce matis a eu lieu à l'église St- Louis-d'Antin un mariagecontrôle de lins ecteur la police des ateliers, réfectoires, dor- a

la retirer eu arrivant. P p qui offrait uu attrait piquant à la curiosité.Le prix de 20 fr. est fixé , payé à l'instant , et la voiture part loirs , cachots , préaux de l'école , et généralement de toutes M. M*** l'un de nos plus riches marchands de métaux, quitta

avec quelques voyageurs. Le troisième jour , une odeur insup- les localités occupées par les- eoodainnées; il y a vingt-huit ans son village des-.environs de St-Flour pourportable s'exhale de-la voiture , et sur la réclamation des voya- Elles ont les clés des dortoirs et des cachots. venir exercer à Paris le métier d'étanicur de casserolles.genrs on arrête; la boîte, foyer d'infection, est ouverte; on Art. 6. Les sceurs tiendront l'écale en se conformant , quant Aujourd'hui ce même M. M***, qui a plus de 400,000 fr. deen retire le corpsd'une-femme assassinée, dont il avait fallu en au mode et aux objets de l'enseignement ,aux prescriptions de revenus, mariait son fils unique avec mademoiselle

400,000S***,Sopliie

outre briser les jambes pour les placer en travers , nouvelle l'administration. qui appartient â une famille aussi honorablement connue quebarbarie nécessaire pour aider à cacher le crime. Art. 7. Elles seront chargées de désigner au directeur les fortunée; par un désir qùi s'explique, l'ancien chaudronnier a

Malgré toutes les apparences qui militent en faveur du con- condamnées à admettre à l'école, ainsi que celles qui devront en voulu convoquer à cette union tous les parents qu'il avait laisséscteur, il n'en a pas moins été arrêté, et on assure même que être renvoyées ; d'infliger les punitions qui peuvent être en-

du au pays. Par un fait qui est très commun dans ces contréeslés voyageurs ont été également mis en prison. courues et doivent être subies a l'école , et d'y accorder les ré- M [il*** se trouve être le parent de tout son village... Grâce â

compenses et distinctions autres que celles à décerner, s'il y a lui , tout cela a émigré pour accourir à Paris, et le soir dan; les- Un journal de Madrid parle d'uafemme de Cuenca qui lieu , aux distc tondons annuel''es.est enceinte de son trente-troisième enfant.

salons de l'hôtel de M. M*** , le ménestrier du pas qui seArt 8 Les saurs sont de plus ,chargées de concourir, avec 4r- . d 'tt

Burgos, le 18 mai.Une visite domiciliaire a eu lieu chez deux chanoines de

cette ville, membres de la société de la Propagation de la Foi,à la suite de laquelle ils ont dû fournir caution de comparaîtredevant les tribunaux àla première réquisition.

On écrit de Cadix:Il est fortement question dansttotre vide de létablissement

de haterii.s à vapeur entre l'Espagne et -nos.colonies d'Améri-que. C' plan , si utile pour la,Péninsule et en particulier pourCadix , n'a pas eu eneure de commencement d'exécution ; niaison nous assure que les personnes intéressées peuvent déjà coutil-tel- sur les fonds nécessaires à l'entreprise.

- A Dairniel , ou a ramassé-ces Jours derniers une quantitétellement considérable (le sauterelles. dans des sacs , que leurpoids a été de 15,000 arrobes ou I ,8. 5 kilog.

1'OU%ELLnS eSE G

re aussi un parenU ouve ê1, a it execui.er au soit e a musettedamnéesdli il' es cone et re g euseinstructïo moral'aumônier, à l , les pas de bourrées et les youp là là de l'Auvergne. Rien s'était

et de diriger leurs exercices de piété , tels qu'ils auront éts ré- plus bizarre et e même temps plus divertissant que nos plusBlés de concert avec l'administration. ravissantes toilettes parisiennes mêlées aux costumes ries mon-

Une ordonnance du roi , en date du 29 août 1827 , a au- tagues de l'Auvergne.tossé le ministre de la guerre â°a-Cbëpter un don (le la nouure La ville de Strasbourg possède une forêt , la forêt d'Ost-de''20,000 fr., que feu M.'ll liéuteitant-généra! couine Four- wald. Avec une centaine de mille francs , elle va y fairenier-Sarlovèze a fait à la cavaleiie, à titre de legs , pour le construire tous les bâtiments nécessaires pour une exploitationproduit annuel en être réparti entre les dix plus ancir ns cava- a;ricole et v transporter (le cent cinquante à,quatrecests indivi.tiers, brigadiers et maréchaux-des-logis de cette arme, pré- clos. Je n'ai pas dû l'aire un grand fonds sur les colons, dit M.vents sous l'étendard le jour anniversaire de sa mort le maire de Strasbourg , cependant si leur travail équivaut à la

Le général Fournier-SarloVèze est décédé le 17 janvier 1827. moitié de celui de simples Journaliers , il devient facile din-Le ministre ayant à répartir le produit de la rente échue le troduire des cultures qui élèveront le produit au minimum ci-

17 janvier 1811 , et qui s élève à la somme de 936 fr. 26 c. , a dessus indiqué. L'excédant des recettes sur les dépenses , quireconnu que cette répartition (levant avoir lieu , selon les dcr- serait parte alors à plus de 30,000 fr. , permettrait d'améliorernièces volontés du testateur, inné les dix militaires désignés considérablement la situatio'i matérielle des colons , de rétri-ci-après: huer leur travail , de leur assurer nn dividende proportionnel

b1i4I. Coron , maréchal-des-logis trompette, à l'école de ca- dans les bénéfices clé l'exploitation et de constituer un fonds deBarcelone, 1l mai.Un fait, imposant, et qui prouve que l'esprit d'association

-conmcace à se répandre dans la classe ouvrière, vient d'avoirlieu au milieu de nous.

Quinze à 20 mille journaliers ont fait célébrer une messe so-lenueile , et se sont livrés ensuite à des danses et des réjouis-sances sur la montagne pour fêter le premier anniversaire del'association établie eutr'eux dans le ont de se porter mutuelle-ment secours dans les occasions critiques. Cette fête, la pre-inière de ce genre, s'est passée dausun ordre admirable.

NOUVELLES DE NAVARRE.

L'ex-gouverneur d'Irun sens les carlistes , José Soroa , vientd'être arrêté par ordre supérieur et déposé dans la prison decette ville.

PARIS, 24 mai.Aux termes d'une décision ministérielle du 6 avril 1839, la

surveillance des femmes condamnées et détenues crans les ntai-sous centrales de force et de correction doit être exclusivementexercée par .des personnes de feux sexe. L'administration apensé que l'un des moyens les plus efficaces pour hâter l'exéculion de cette heureuse innovation serait de rechercher le con-cours des sceurs de charité. Cette institution , si précieuse pourles établissements de bienfaisance, ce paraissait pas devoir êtremoins utile aux étabissements de répression. L'expérience dedeux années a prouvé qu'en effet la réforme des prisons trou-vait dans la-piété et le dévoûment des saurs une puissante co-opération. M. le ministre de l'intérieur a doue pensé que le trio-

,ment était venu d'utiliser les conseils et pour ainsi dire de sanc-tionner les résultats de l'expérience, en conférant définitive-ment aux sceurs les attributions qu'elles out mérité de conser-ver par la manière dont elles ont adnéralement su les coin-prendre et les remplir. Il vient en conséquence d'adresser auxpréfets des départements une circulaire suivie d'un arrêté dontnous donnons les articles principaux :

Art. 1er. La saur supérieure, la saur assistante et les autressoeurs remplacent , dans le service de surveillance des femmes

vaLrie ;Duinoutier, maréchal des-logis, ter de lanciers;Fortier, brigadier, 1 le de chasseurs.;Gênneau , brigadier, 4- de chasseurs d'Afrique;Joseph , maréchal-des-logis, 10, de dragons;Massias , matéebal-des-logis , 4 de chasseursFerchat , brigadier-trompette, 5e de hussardsSioppel, maréchal-des- logis , 2» de dragons ;:Henry, maréchal des-logis, 2e de dragonsHoeschung , maréchal-des-logis-chef , 8- de chasseurs.

Le 25 niai il a été procédé, dans une des salles du minis-tèrede la guerre , au tirage au sort du prix annuel fondé à per-pétuité en faveur des enfants de troupe des régiments d'infan-terie , de cavalerie, d'artillerie et du génie par une personnequi a voulu rester inconnue.

Le prix pour l'année 11341 est tombé en partage au 4e régiment de cuirassiers.

- La Gazette décl :re qu'il est faux que l'autorité ecclésias-tique ait mis M. de Geuoude eii demeure d'opter entre les fonc-tions du sacerdoce et sa participation à la rédaction de cettefeuille.

- On lit dans le Temps :Le bruit causé par les lettres de la Contemporaine a été

ranimé par la pétition qui demande une enquête de la chambredes députés. C'est ce que les pétitionnaires voulaient : ils l'ontobtenu. Un article du Journal des Débats, qui provoquaithier une explication des ministres à ce sujet, avait ajouté à l'im-portance donnée à la pétition , et jeté sur !a séance de ce jourun assez vif intérêt. Oit s'attendait à une scène d'interpellationscurieuse , à beaucoup de scandale petit-être. Presque tous lesdéputés présents à Paris étaient à leur poste; quelques-unsmême des plus pressés de regagner leurs campagnes avaientperdu leurs arrhes aux diligences et D 'étaient pas partis.

Les uns croyaient l'article des Débats dicté par la cour : ellevoulait , disait-on , forcer le ministère à désavouer en son nomdes écrits qu'elle maintient également faux , quelle que soit

' il avait été inspiré par leleur date; les autres pensaient qu

le monde est comme ça ! Bonne nuit , citoyen Soleil! la femmedira un De Profundis pour ceux qui vont boire le grand coup ,

tout ce qu'on petit faire par un temps pareil.Le douanier avait fait peu ci'attentioii aux accusations portées

contre son corps, irais la conclusion du pêcheur l'indigna- Quoi! dit-il ,-vous alitez laisser périr ces pauvres gens ,quand il vous serait si .facile de les sauver ! Le dernier cri.venait

à peine d'une demi-lieue au large; ce n'est qui un jeuvous, qui êtes plus à l'aise dans l'eau que sur la terre.

Pour toute réponse , le pêcheur referma violemment lechâssis vermoulu qui servait de porte à la cabane , en jurant

, par une nuit Sernblabie, il ne ferait ni un pas tri tunebrasse , quand il s'agirait de la-ville de Saint-Malo tout entière.Le

douanier restait immobile à la même place ;- c'était un sim-ple soldat vivant de sa paie; niais le cri clos malheureux en

lui demeurait comme un poids sur le cour. Il frappanouveau.

Pl'lalescot I cria-t-il à travers les planches , je ne suis qu'unhomme tout comme, vous ; pourtant , si le gain peut

tenter , ne refusez pi us votre aide : il y aura pour voustrois pièces de six livres , si vous-ramenez un homme vivant !

-La porte qui se:rouvrit. soudain , lui coupa -la parole. Ma-lescot

était sur le seuil , la gourde ait cou et la corde roulée-sous le bras.- -Et si l'homme est mort? dit-il.

Vous aurez moitié dit le douanier profondément surprisdel'avide sang-froid du calfat.

- - Et si je ne ramène rien ? demanda encore ce dernier. `

Aio.s Dieu ait pitié de vous , mon homme ! vous êtes durenvers ceux qui souffrent! - Alors , vous aurez encore un écu

votre peine.- C'est bon ! dit Malescot en faisant tin pas pour sortir

ra-visant:, il. ajouta : Donnez toujours l'écu , citoyenSoleil...Quand'vous

reviendrez ...- ;1'laintenant 1... Donnez-vons, oui ou non?

lui mit l'argent dans.la_main sans plus-dissimulerSon déoût. Il avait acheté le droit (le commander.

En route, sur-le-champ !dit-il.

vertu, il avait celle des ouvriers du port , la bonne foi. Payé,travaillait. Il ne s'agissait plus pour lui ni d'humanité ni deil

généreusenéreuse impulsons c'était de la besogne pour un écu ou pourtrois pièces de six livres , et rien de pl us.

Il descendit promptement sur la grève , suivi par le douanierqui le stimulait encore. L'instant d'après il faisait un signe decroix et s'élançait dans la mer.

I I.La a veille dans l'après-midi , profitant d'un brouillard épais

qui avait subitement enveloppé la baie , une petite barque nonpontée, cachée Jusqu'alors par un accident de la plage , avaitlevéevé l'ancre , et , malgré l'aspect menaçJant de la mer, avaitpris , testes voiles dehors , le chemin deersey. A l'époque oûsochose commune. On émigrait à force en Bretagne, et les noblesfugitifsugitifs choisissaient les grèves voisines d e Sai nt' halo commele e point de départ le moins dangdereux et le plus commode. Il yavait it , il est vrai, une nuée de douaniers guetteurs sur cescôtes es , mais les réveils se courbent là Si à propos en voûtesmystérieusesystérieuses et profondes ! il y a , au cour même de ces masses

rochers , solides et compactes en apparence , des retraitesdesi merveilleusement cachées,des ports et des bassins si mcon-

n attendait dans ces abris , long'temps quelquefois ,nus ! Omais toujours en sûreté ; puis ,quand les cent yeux des argusde la falaise ne pouvaient percer le brouillard opaque ou la nuittroprop noire , une barque ,p sortant sans bruit du Ilâvre protec-

métiereterte' G'é!ait alors un excellentleur , faisait route vers l'Angl

que celui de contrebandier. Il y a telle grande fortune

d

ine. Pensezcommerciale àSaint-3lalo qui n'a pas eu d'antre origdonc ! les conte ebaudiers de 93 étaient gens à deux fins. lisfraudaientdaient à la fois le fisc et la guillottine, Le chasse'marée quipartait chargé d'émigrés s'en revenait avec du tabac ou desfoulardsoulards à sou Lord.

La-barque que nous avons vue, partir à la faveur du brouil-lard, portait un seul passager. C'était un jeune homme devingt,,à,vi igt'deux ans. Liri'même, malgré les sinistres Près-sentiments desentiments des matelots,, avait exigé que l'on mît à la voilesans retard.

M. le marquis de SaintJouan ne s'était pas décidé sans ré-

dotation pour l'établissement.J'espère arriver d'autant plus sûrement à ce résultat, que

les travaux seront exécuté.; avec ensemble et par voie d'associa-lion de toutes les forces , cri épargnant toutes les pertes- detemps et de travail , si fréquentes dans les exploitations morce-lées. J'ai calculé les résultats d'après une antre base , et je suisarrivé aux mêmes résultats. Comme on le voit , M. le maire(le Strasbourg a admirablement combiné le moyen d'améliorerle sort de beaucoup de malheureux , de tirer un grand partid'une forêt qui rapporterait peu , et d'augmenter la richessegénéraledu pays, en mettant les instruments de travail dans(les mains désouvrées , nous ne dirons pas sans dépenses , naismême avec bénéfice ! Ce qui a été fait à Strasbourg , on pourrait le faire ailleurs, on pourrait le l'aire dans mille communseu France.

CIIAIIBItE DES DItiPUTES.PRÉSIDENCE DE M. SAUZET.

Fin de la séance du 24 niai.L'ordrec4u joui' appelle la discussion du projet de loi portant

modification des articles 216, 234 et 298 du code de commerce.La chambre adopte successivement la nouvelle rédaction

proposée prur les articles 2 16 , 23' et 298 du code de com-merce, et dont nous avons donné le texte lors de la récentediscussion à la chambre des pairs.

M. rc».TALIS, rapporteur de la commission chargée d'exa-miner le projet de loi relatif au chemin de fer de Paris à Meaux,demande la mise à l'ordre du jour du projet , attendu que tou-tes les justifications demandées out été faites.

La mise à l'ordre du jour du projet clé loi sur le chemin defer de Paris à Meaux est prononcée après une première épreuvedont use.

La séance est levée à 6 heure.

puis peu, avait prévu dès long-temps les conséquences des évé-nements de 89 , et s'était hâté de réaliser sa fortune à tout ha-sard. Maître d'un capital immense, le jeune marquis , lotit dé-voué à la cause royale, s'était offert sans réserve à M. de laRouarie. Il avait secondé de ses efforts personnels et de sonargent le conspirateur breton ; nais , une fois le complot avortéet son chef mort, M. de Saint Jouan se crut dégagé de toutlien. Il mesura d'un coup d'ail impartial les forces des royalis-tes en Bretagne Il vit que l'ineptie d'une part et la trahison del'autre, enlevaient à son parti toute chance de succès. Il vit quetout système raisonnable de défense était impossible avec lesnobles, qui , au lieu d'agir avec ensemble, se disputaient le passur le champ de bataille, s'occupant exclusivement de puérilesdistinctions, et demandant pour chef, non pas le plus habile ,niais le meilleur gentilhomme. Alors désespérant d'accomplirune tâche oû tout le génie de la Rouarie avait échoué, ildonna une larme à cet homme qui eût été grand , sans doutes'il ne fût mort, étouffé, pour ainsi dire, sous l'écrasante nullitéde ses amis. Ensuite il se prit à penser à luimême. Son châ-teau était voisin de la côte; il mit dans une cassette ce qui luirestait de la fortune de son père, et gagn sans suite le lieude l'embarquement.

La tempête le surprit lorsqu'il n'était encore qu'à quelqueslieues de la baiede ltotheneuf. La barque cessa bientôt d'obéirau gouvernail et fut submergée presque au même instant, Toitsles matelots se noyèrent, mais le marquis, excellent nageur, sesoutint sur l'eau jusqu'à la cuit, en poussant par intervallesdes cris de détresse, et parvint , après des efforts incroyables ,à gagner un rescif encore éloigné de la plage. Epuisé, presqueprivé de sentiment, il s'étendit sur le roc, et, après avoirpoussé un dernier cri, s'endormit, la tête sur sa cassette qu'iln'avait point abandonnée.

Cela se passait une heure environ avant que Ma!escot se mità la mer. La froideur glaciale de l'eau saisit d'abord ce dernier,et parai,-sa l'action de ses muscles; il avançait à peine, sa res-piration était courte et pénible, chaque vaine qui venait brisersur sa tête lui donnait le vertige. Mais bientôt sa nature amphi-bie triompha : le sang circula de nouveau librement dans sesveines , et chacun de ses élans vigoureux le faisait bondir hors

I de l'eau, comme ces poissons sue la canicule met en fièvre,

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(Correspondance particulière.)PARIS, 25 ruai.

- Par ordonnance du 25 mai , rendue sur le rapport de M.le ministre de l'instruction publique , le Roi a approuvé l'élec-tion de M. Nathalis de Wailly, faite par I Académie royale desinscriptions et belles-lettres , pour remp ir la place vacantedans son sein , par le décès de M. le marquis de Pastoret.

- Un journal annonce que les douze brutes des empereursromains que le pape Léon X avait envoyés en 1518 au cardinalWulsey, ont été enfin retrouvés.

- Divers arrêtés de M. le ministre des travaux publics con-tiennent les dispositions suivantes:

M. Guillaume, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées,sera chargé du service ordinaire du département du Var,en remplacement de M. Duval , décédé. Il réunira à ce servicecelui des ports maritimes , qui lui est actuellement confié;

2"" NI. Aynard , ingénieur employé précédemment aux tra-vaux de fortifications de Paris , sera attaché au service de lapavigation de l'Oise;

3 rd. Chabas , aspirant-ingénieur, attaché au service du dé-partement du Morbihan , est appelé dans le département de laCôte-d'O , où ii sera chargé de l'arrondissement de Seinttr ;

4° M. Bolet, aspirant-ingénieur, sera chargé du service del'arrondissement de Lure, dans le département de la Haute-Saône.

- Le comte G urowski , héros de l'enlèvement , est l'un desréfugiés que les désastres de 1831 ont amenés en-France. Il estde bonne famille et parent, dit-on, des -Poniatowski Sonfrère , que ricins avons pu connaître dans les bureaux des jour-naux de Paris, était fort exalté dans ses opinions , ce qui ne l'apoi-i empêché d'être fort bien accueilli à 9t-Pétersbourg , où iloccupe , dit-on, un poste important. Sa sueur est la compagneintime cie l'impératrice de Russie, circonstance qui entre pourbeaucoup dans les égards que les maréchaussées belge et Iran-caise ont cus pour le séducteur. Ce jeune homme, qui menaitâ Paris une assez grande vie, a rencontré un ami et un protec-teur dans le marquis de Castine.

- Une personne qui arrive de Londres parle de la sensa-tion affreuse qu'a produite la perte du vaisseau le Président.La duchesse de Richentond , dont le fils était sur le bâtiment,est devenue folle de douleur; sa folie consiste à passer les jourset les nuits à sa fenêtre. attendant toujours l'enfant qu'elle uereverra jamais !

CHAMBRE DES D!PUTÉS.PRÉSIDENCE DE M. SAUZET.

Séance du 25 mai.La chambre procède par l'appel nominal au scrutin sur le

projet de loi portant modification des art. 216 , 231 et -298du code de commerce.

Nombre de votants , 234 ; pour le projet , 201 ; contre, 33.La chambre a adopté.L'ordre du jour est la discussion do projet de loi relatif au

chemin de fer de Paris à Meaux.M. LU'NEAU demande l'ajournement du projet.M. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS Combat I'ajour-

nernent.La chambre retire le projet de son ordre du jour.On passe à la discussion du projet de budget des recettes

pour 1842.M. LE MINISTRE DES FINANCES a la parole: Messieurs, dit-

il , la commission a retiré du projet quelques dispositicns in-sérées dans la loi des recettes. Dans cette situation, j'ai cru de-voir faire précéder la discussion de quelques observations , etretracer le système de finances sur lequel ces dispositionsétaient fondées.

Sous le régime impérial une extension immense fut donnéeaux dépenses de la guerre et de la marine. Depuis on est entrédans une autre voie ; on a consacré une partie des ressources del'état à des travaux productifs.

Néanmoins , au moment de notre arrivée aux affaires , nousavons irouvél-Eiat eng'igépour une grande quantité de travauxextraordinaires. Parmi ces entreprises, je n'aurai besoin devous rappeler que les fortifications de Paris et des places fortesfrontières. Le plus difficile de notre tâche , aujourd'hui , c'estd'établir la balance entre les recettes et les dépenses. Il est im-

et ijui vïeiineut flans les temps d'orage dtfrii leur ventre mi-roitant au plomb meurtrier du chasseur. Au bout de quelquesminutes il avait pris son eau, et se trouvait aussi à l'aise quetout à l'heure entre ses draps,

Lorsqu'il avait quitté le douanier, celui-ci lui avait indiquéla direc-tion à suivre, car on n'entendait plus de cris.

-A trois lieues, sous le vent, du fort de la Couchée ; à troisquarts de lieu du point de départ, lui avait dit le brave homme.

Malescot suivait cette route saris hésitation, ne déviantqu'aux abords des écueils ; il était dans son élément. La tem-pête et lui se connaissaient. Bien souvent eu effet , le calfat ,fier de sa supériorité incontestée, avait choisi les marées d'é-quinoxe les plus houleuses, pour se précipiter (lit parapet de lachaussée, et -faire admirer à la foule éhahie ses tour, de force etsoi) étonnante adresse. Le douanier l'avait dit: « Faire" une de-mi-lieue en mer,. pendant la tourmente, était pour Malescot unepure bagatelle; » et, p-u de temps après sort départ , malgré lamarée montante et la force prodigieuse du flot , il était près dulieu désigné.- -

Il s'arrêta, se soutenant sur l'eau dans une position verticale,et cherchant àdorniner l'espace environnant, pour voir si au-cttn corps ne se montrait à la surface; mais il ne put rien dé-couvrir. Alors (il tenait à remplir sa tâche en conscience , etn'était pas d'ailleurs sans avoir calculé la -différence; qui existeentre uu écu et trois pieces de six livres) , alors il s'avisa d'unexpédient ingénieux, analogue à celui pratiqué par les chas-steurs, lorsque, le gibier tombé, les chiens viennent à faire dé-faut. D'abord, il traça une large circonférence autour du lieuprésumé du naufrage, en prenant pour centre un rescif dont latête sombre faisait tache an milieu de la plaine d'écume ; puis,Rageant tout au tour et rétrécissant graduellement le cercle, ilse rapprocha de plus en plus de l'écueil

, sûr que rien ne pou-vait lui échapper deus l'espace ainsi exploré. Il fallait être na-geur passé martre, on en conviendra, pour entreprendre un pa-reil travail.

Au bout d'une demi-heure de recherche infatigable, nula;aufragé, vivant on mort, ne s'était trouvé sur sou passage. Ilétait alors t `:ul près du rescif, et, pour dernière ressource, ilpoussa un cri-aigu qui dut laire tressaillirtréte douanier.

dans sa guérite l'hon

5possible de songer à combler le déficit existant , si des déficitsnouveaux let annuels se manifestent dans nos finances. Onparle de l'emprunt , on en fait une ressource permanente. Sansdoute c'est une ressource facile; ruais il ne faut point se faired'illusion. L'emprunt grève l'avenir au profit du présent. C'estuu impôt déguisé. C'est une injustice envers les générations fu-tures au pi ont des générations présentes.' C'est enfin une res-source à laquelle il ne faut recourir que rarement, dans lesgrandes circonstances, avec réserve et ménagements. (Adhésion.)

La commission des dépenses a ajouté au budget les dépensesque le gouvernement avait jugé à propos d'eu distraire. Il y anécessité d'y faire face; et le budget des recettes peut seul en1ou.iuir les voies et moyens.

:i1. le ministre s'attache alors à démontrer la nécessité demaintenir dans ce dernier budget , les mesures que le gouver-nement avait jugé convenable dy introduire pour élever lesrecettes, et qui ne portent aucune atteinte aux droits exis-tants ; mesures qui consistent simplement à assurer la percep-tion complète des impôts actuels et `le recouvrement efficacedes droits de timbre , des boissons, des patentes , etc.

M. RIVET, rapporteur. Tout en rendant hommage aux vueséclairées de M. le ministre des finances , je dois, au nom de lacoumission , déclarer qu'elle persiste dans son opinion sur lepetit nombre de points où elle se trouve en dissentiment avecle gouvernement. La commission a reconnu la situation -fâ-cheuse des finances, ce n'est donc pas sans de graves motifsqu'elle s'est refusée aux moyens proposés pour eu sortir, maiselle a pensé que c'était chose grave que de toucher à des impôtsexistants. Elle a adhéré à un &,ranid nombre des disp-sitrousdemandées : niais quand elle a cru entrevoir une agravationde rigueur dans les droits atteignant la production, quandelle ü cru voir une nouvelle nature d'impôt qui atteindraitla consommation, elle a déclaré son dissentiment. (Mouvementsdivers).

M. LE PRÉSIDENT. Personne ne demandant plus la parole ,je donne lecture de l'art. IIl du projet et de l'état A qui s'yrat ache.

M. COMEAREL DE LEYN'AL présente des observations sur laprogression croissante des centimes additionnels.

M. cucxrN présente également des observations sur la cou--tribntion des portes et fenêtres.

L'art. 1" est mis aux voix et adopté.M. GALIS propose à cet article un paragraphe additionnel

concernant les patentes , et qui aurait pour réssdtat de limiterles effets d'une circulaire ministérielle récente.

M. LE MINISTRE DES FINANCES combat l'amendement. Adiverses reprises la chambre a manifesté le v'eeu de changer laloi sur les patentes ; aucune base de modification ne peut êtreétablie sans recensement. Ou demande que les préfets jugentsouverainement des réclamations ; c'est impossible, ils ne peu-vent juger qu'en première instance ; autrement les intérêts dutrésor seraient sacrifiés aux exigences locales.

M. GALIS fait observer que les préoccupations financières de11. le ministre des finances n'ont d'autre résultat que d'aug-menter le nombre des électeurs (On rit). M, le ministre n'estpas partisan d'une réforme électorale. (Ou rit). En cela , jepense comme lui. (Nouveaux rires). Et cependant, il introduit,an troyen de l'impôt des patentes , une foule d'électeurs danslés colléges , électeurs mécontents et qui peuvent voter plutôtd'après leurs passions qu'avec connaissance de cause. (Mouve-ments divers).

L'amendement est mis aux voix et rejeté.M. LE PRÉSIDENT donne lecture de l'art. 2. -Adopté.M. A. PASSY propose tin amendement qui aurait pour objet

de soumettre aux conseils d'arrondissement les délibérations1

municipales sur l'instruction primaire , en ce qui concerne lesrétributions mensuelles et les admissions gratuites.

MM. Barbet et de Laplesse combattent lamendement.M. Vivien et M. le ministredel'instruction publique appuient

l'amendement. L'amendement est mis aux voix et adopté.L'art. 3 auquel il se rapporte , est également adopté. Art. 4

adopté. L'art. 5 a- subi une légère modification de la commissionconsentie par le gouvernement.'

M. GENIN propose de remplacer l'art. 5 ainsi modifié par l'ar-ticle suivant :

En exécution de l'article 106 du code forestier , une sommede 1,516,165 fr. montant de frais d'administration des bois desezxrr:nunes et des établissements publics, sera ajoutée, pour1'8-i'Zà la contribution foncière établie sur ces bois.

RMIMEUGU

Arrmemei i tsnt,une forme humaine sediessasur a pointedu rocher.

- Bon ! se dit Malescot , il y aura dix-huit livres; et dix-huit livres, ça se laisse gagner tout de méine... Ohé! l'autre 1

Ohé! répondit l'individu debout sur le rescif.- Etes-vous seul ? .

- Seul.Ce mot fut prononcé avec fatigue , mais de cette voix aristo-

cratique, pour ainsi dire", que n'ont émoussée ni les efforts dutravail , ni les brutales clameurs des querelles populaires.

- Un ci -devant , bien sûr ! se dit Malescot. Citoyen , ajouta-t-il tout haut, va falloir jouer des pieds et des mains , si tusais nager, sinon, j'ai ma corda et je te remorquerai tout dou-cement jusqu'à Rotheuéuf; tut boiras un coup, mais C'est fa-meux et ça purge.

- La mer baisse? fit l'inconnu.-11 petit être à présent minuit, not'bourgeois; vers trois

heures, ça sera comme vous dites.L'étranger laissa échapper une exclamation de mécontente-

ment.Combien y a-t-il d'ici à la plage? reprit-il.Trois tout petits quarts de lieues, not'maitre!

Malescot suivait avec une joie méchante l'effet de ses ré-pouscs sur l'inconnu. Lui l'ex-calfat pauvre et méprisé ,' mar-tyriser à son aise un ci-devant, c'est-à-dire un riche, un nohie; quelle aubaine ! Après un instamtt de silence , ce derniercontinua d'un air de découragement :

- Je suis 1 rop las , je succomberais à moitié route. Dites-moi , brave homme , le rocher couvre-t-il à marée haute?

Dans une heure, titi brick pourrait passer par-dessussaris toucher. Mais que diable fi,ites'vous 1à., vous? Vous iresavez pas nager, je vois ça. Tenez ma corde, et liez-jouis-laautour...

- Comment faire? murmurait l'inconnu qui semblait gra-veinent préoccupé.

-

-Çr le chiffonne d'allers Rotheneuf, out il y a un poste,dit Malescot en a parte tant pis ! gale regarde ! -Pnrs il re-prit tout haut avec impatience: Ah ça ! descendez=vous, ditesdonc, sans vous commander? J'aimerais autant être danstees draps qu'ici , savez-vous? AllQtàs ! â l'ean, en double! ou

NI. Genin développe et motive son amendement.,ail. RIVET, rapporteur, combat l'amendement.La commission a examiné la question , et trouve préférable

au mode de l'amendement , le mode proposé par le gouverne-ment , qui consiste à indemniser l'état des frais d'administra-tion des bois des communes, par un droit minime sur les pro-duits tant principaux qu'accessoires. Ce droit sera de 5 c. parfranc , en sus du prix principal de l'adjudication Sur les pro-duits délivrés en nature, il sera d'un vingtième de leur valeur.

M. GENOUN appuie l'amendement.M. LE MINISTRE DES FINANCES motive la proposition du

gouvernement. Il y avait de grandes inégalités dans la rétribu-tion payée par les communes. Les unes payaient trop; les au-tres ne payaient pas en raison de leur revenu. Le nouveaumode a pour avantage d'établir une base plus équitable. (Auxvoix ! )

M. DALLOS. Les communes sont propriétaires au même titreque les particuliers : seulement la loi, en les maintenant sous latutèle du gouvernement, les oblige à payer un droit de gestionde leurs biens. Je ne crois pas qu'on ait le droit de faire unebourse commune de leurs revenus et de les imposer d'une ma-nière uniforme.

M. PROSPER DE CHASSELOUP LAUDAT : On reconnaît unprincipe important , celui du droit de gestion. Il n'est pointquestion, dans la loi , de bourse commune, mais seulementde faire contribuer les communes aux frais de gestion de leursbois au prorata du revenu qu'elles en retirent. Le principe meparaît juste (Aux voix ! ).

L'amendement est mis aux voix et rejeté.M GENIN : Le droit , d'après le pi-(;jet, serait de 5 010. Je

propose par un nouvel amendement de le réd;tire à 4 010.M. RIVET, rapporteur, juetifie la perception à 5 010 et la

maintient. Le produit des bois communaux est de 40 millions;mais les délivrances affouagères le diminuent de beaucoup.Aucun droit évaluable ne peut être basé sur ces délivrances.

La nouvelle proposition est rejetée.L'article 5 du gouvernement est adopté.La séance continue.

COUP. DES PAIRS.ATTENTAT DU 14 OCTOBR.

PRÉSIDENCE DE M. LE CHANCELIER BARON-PASQUIER.Fin de [audience du 2'a niai.

M. LE PRÉSIDENT passe ici à un nouvel ordre de faits et inter-roge l'accusé sûr l'emploi de sa journée le 15 octobre: `

-

D. Comment avez-vous employé votre temps le jour de l'at-tentat? - R. J'ai déjà répondu là-dessus.

-

'

D. Oui , vous avez dit que le 15 vous aviez été faire votreservice ordinaire à l'établissement des Assurances où volis étiezemployé ; qu'ensuite vous aviez été prendre-ttn repas 'chez untraiteur dont vous avez indiqué le nom et l'établissement ; or,ce traiteur a été interrogé, lui , sa famille et toute sa maison .et uniformément il a été déclaré qu'on ne vous avait pas vu le 15octobre. - R. J'ai positivement déjeîiné au Cadran-Bleu, ruede Provence Si le traiteur déclare le contraire, c'est que lapeur l'empêche de dire la vérité. -

D. Pourquoi aurait il peur? Quel danger y aurait-il pourlui à dire ce qui est ?

M. LE PRÉSIDENT interroge ensuite l'accusé sur le prétendudurer qu'il aurait fait chez lui avec un hareng acheté dans larue , et lui rapelle qu'il a fait encore cette déclaration pourcacher qu'il avait dîné chez Considère. - R. Je n'ai voulucompromettre personne.

D. Vous avez même déclaré ne pas connaître Considère?R. Je n'ai voulu reconnaître personne dans l'instructiow , parceque tous ceux qui auraient passé pour m'avoir connu seraientdevenus des parias. -

D D'on teniez-vous la redingote que vous aviez au momentdu crime ? - R. Je l'avais depuis quatre ans; elle nie venait demon beau-père.

D. Votre silence, vos réticen ces ne peuvent qu'aggra er laposition de Considère; faites-y attention. - R. lai dit lavérité.

D. Le cabaret tenir par la femme de Considère, à Montmar-tre, servait de lieu de réunion habituelle à des communistes ;on y discutait sur les principes de la société; et vous y alliezfort souvent? - R. J'ai déjà répondu à cette question. '

-

D. Je ne sais quel avantage vous croyez tirer de cette manièrerm

le pars.Le naufragé qui , comme le lecteur l'a sans doute deviné, ,

n'était autre que le marquis de Saint-Joran', fit quelques pasen avant , puis s'arrêta enCQCe indécis. -

-

C'est que mou embare s est grand , brave homme , dit-il;j'ai là une cassette d'une grande importance, et fort lourdé',malheureusement. Dans-une circonstance ordinaire, une lieueà la nage serait pour moi peu de chose; je nage comme je n'aivu personne nager. Mais il y a quatre heures que je suis dati'sl'eau, chargé de ma cassette; je salis brisé de fatigue; voulez-vous m'aider, nous suipporteronschacun la moitié de son poids?

Diable ! quatre heures', c'est gentil , dit' le calfat frappésurtout de cette circonstance qui avait trait à sa spécialité.Puiurce que vous dires, que vous -n'avez jamais 'rencontré për-sonne pour nager comme vous , il faudra rayer ça de vos =pa-piers; car née voilà moi, Malescot: Vous avez etttenduparlade nioi, rte parie? :_ - ,, .

- En effet , dit le marquis rassemblant ses souvenirs ; unhonnête homme malheureux et Compatissan'Dieu soit louéje suis sauvé; vous allez prendre'la moitié de la cassette ? `

- Donnez-la moi tout entière, allez, bourgeois; s'il y aquatre heures que-vous êtes à l'eau , vous devez en âvoii assez.Donnez-moi ça, et soyez sans inquiétude.-- Le"margtiis'réfléchit un instant. Dans son opinion, Malescot

était unhnnnête homme; mais 'Il ne put se résoudre 3 liyrèrainsi sa fortuné entière-aux mains d'un inconnu: '

- Cette cassette et moi , nous ne nous séparons jamais, dit-il. Acceptez-le marché. tel que je vous le propose ; pont votrepart de fatigue, -vous aurez cinquante louis, une f'dis à terre,

- Cinquante quoi? Cinquante louis, dites-vous? eh !,maisoh ! mais,.. Embarque !-'emba'rque! Faut donc qu'il y' ait toutl'or du monde durs cette cassette-là!

=--`ll y a surtout des pa?iers de la plus haute importance.Vous acceptez?

- Prrdré, dommage ! J'accepte et je réponds de vous et dela Loi Ce. ....,. , .

- -. -..

Le-marquis, à ces mots, tendit â Malescot un petit coffretde forme cubique, et tous deux commencèrent à nager vigne=reusement vers la plage.

(La suite au prochaia numéro.)

Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Page 4: chez A TOCLOVSE. JotJ NAL 11E TOi1Lei1i Dép. et …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1841/B315556101...toute hiri,sée eu cet endroit de rescifs aux pointes abruptes et dentelées

de répondre; car vos précédents interrogatoires, auxquels vousvous réki-tz, ue vous sont guére fatorahles OÙ avez-vousconnu Siuir; ? - R. Au banquet de Châtillon.

D. Ces banquets-là coûtaient assez chers , qui vous donnaitles moyens de payer votre écot?- R. Cela ne coûtait queOuatante sous.

D. L'individu qui conduit votre cabriolet a déclaré vous avoirvu avec la femme Poutrelle confectionner des cartouches quevous mettiez dans votre sac à avoineet que vous alliez porter oune sait on? - R C'est une pure lovons ui. Charles est lié avecmes plus grands ennemis.

D. Pourquoi bavez-vous pis voulu vous expliquer là-dessusmis votre i- D. Tous ceux qui ont assisté à ces banquets faisaient partie da aatoire ? L --. '

Parce que je me réservais deg

de la Société (les coniununistes? - R. Beaucoup eu étaientmoi je n'en étais pas.

D. Il résulte cependant des paroles qu'on vous a souvent cri-rendra prononcer et (les écrits de votre main qu'on a saisis cheztous, que vous faisiez de la propagande ? - R. Je aie faisais1isrtie d'aucune société.

On présente à l'accusé une liasse de papiers qu'il déclare re-connar re.

D. Parmi ces papiers, eu voici un qui a pour titre : Règle-ment de la société des Connm:tnistes; il est tout entier copié devotre main ; donc vous faisiez partie de cette société ? - R. Cepapier m'a été remis par Borel : ignore s'il était ou non com-muinste. .

D. Vous avez déclaré vous-même, dans titi de vos précédentsinterrogatoires que vous aviez tenté d'organiser une section? -R. Tout le monde peut y travailler; on n'a pas besoin d'en faitepartie soi-même.

D. Voici un autre écrit intitulé : Discours d'un homme duPeuple. - R. C'est moi qui l'ai écrit.

D. A quelle occasion? - Pour le prononcer dans la réunionde Pantin , lors des coalitions d'ôuvriers.

D. Ei ces autres pièces : Questions tcarcda1euses d'un Jacobin,Ni châteaux ni chaumières, d'oit le4 teniez-vous? - R. De-M. Simart.

D. Et celle-ci : Discours sur la réforme. - Ah! cet maregarde.

D. Qu'en vouliez-vous faire? - R. Elles restaient dans mespaperasses, et je m'amusais à les lire.

D. Ob avez-vous connu Duclos ? - R. Je le voyais souventrue Bleue, rue des Petites-Écuries et rueRicher, à ses stationsde cabriolet, oui je passais trois et quatre fois par jour. Lui ouses cochers me montaient à la barrière où j'allais souvent dîner.

D. D'après la déclaration positive d'un témoin, c'est avec Du-clos que vous avez déjeûué le 15 octobre au matin? - R. Celan'est pas vrai ; c'est une invention.

D. Votes avez dit : Pauvre Duclos, son affaire est bien em-brouillée; Si je voulais , je pourrais faire tomber sa tête sur l'é-chafaud. Mais je ne dirai rien, il a une femme, des enfants ; ilsera condamné à vie. Vos gardiens ont déposé ce fait sur lafoi du serment. Qu'avez-vous à répondre? - R. On peut diretout ce que l'on veut.

D. Vos liaisons avec Duclos sont incontestables. - R. J'aide l'amitié pour Valentin Duclos , mais j'ignore s'il en a pourmoi.

D. L'accusation s'appuie de circonstances bien graves ; vousavez une communauté de sentiments politiques. On trouvechez lui des cartouches, de la poudre, des balles, et vous igno-riez tout cela? - R. Je n'ai appris que Dodos avait des car-touches que par l'organe de M. le président.

D. Avez-vousvu Considère clans la journée du 15 octobre?-- R. Non , monsieur. Il y avait même déjà bien long-tempsque je ne m'étais trouvé avec lui.

D. Vous avouez cependant que vous avez été le chercherchez M. Laffitte , qu'il n'y était pas et que c'est alors que vousêtes allé à Montmartre? - R. J'ai été chez M. Laffitte cher-cher Considère à qui je devais vingt-cinq sous , il n'y était pas.

D. A qui avez-vous parlé? - R. Au portier.M. le chancelier. Accusé, vous te voyez, le système que vous

proposez n'a pas le moindre fondement. A chaque instant vousêtes démenti par les témoins , par vos coaccusés , par vous-même. Quelle foi voulez-vous qu'on ajoute à vos paroles ? Re-venez donc à la vérité. -R. Je ne puis faire d'autres décla-rations puisqu'elles sont vraies.

M. le chancelier, au second accusé. Duclos , levez-vous.Avant d'être cocher de cabriolet , quelles professions avez-vous exercées?

DUCLOS. J'ai été militaire, palefrenier au service d'une com-pagnie de gardes-du-corps , ensuite conducteur de'cabriolets ,et je suis parvenu à acheter un établissement.

D. Etiez-vous palefrenier aux gardes-du-corps ? - R. Oui,monsieur, mais je faisais les chambres des gardes ; ce travailm'était payé à part.

D. Votre famille n'a-telle pas eu un service de messageriesde Paris à Melun ? - R. Oui, ma famille est riche ; mais je nela vois pas ; elle m'a abandonné dès ma jeunesse, j'ai su mesuffire à moi-même. Je me suis engagé dans le 9< hussards, en1814 j'ai eu mon congé à Vesoul , après avoir été blessé àSchelestadt.

-

D. Vous avez été poursuivi à l'occasion des événements dejuin 1832?-R.J'ai (été dénoncé , tuais l'instruction a dé-montré le contraire , puisque je n'ai plus été inquiété.

D. Le cocher Milon a déclaré que vous apparteniez avec luià une société secrète. - R. Milon s'est trompé. C'était uneinstitution ou ou apprenait à lire, à écrire par une nou-velle méthode.

D. Vous aviez une haine très grande contre le roi. Ainsi untémoin a déposé que vous aviez tenu ce propos : « On ne ledescendra donc pas , si j'avais là son couur , si je le tenais j'ymordrais! » - R. Le témoin qui m'attribue ce propos estcelui qui m'a dénoncé; il ni en veut.

D. Vous avez assisté à une scène dans laquelle on a brisé lebuste du roi? - R. Oui , monsieur , niais j'ai été très mor-tifié de cette scène.

D. Appartenez-vous à la société des communistes ? - R. Jene fais partie d'aucune association.

D. Dans une conversation avec Darmès n'av.'z-vous pascausé chez Considère de la communauté des biens? - R. Non ,des propos politiques ont été tenus par un individu que je ne-contait pas.

D. Le 15 , au moment on Darmès allait commettre sonerinie, on croit encore vous reconnaître. - R. La personnequi a passé à la confrontation a dit que les individus qui accom-

aagnaient Darmés avaient la figure plus pleine et moins dep

barbe que moi.D. Une chose fâcheuse, c'est que Darmèsa toujours témoi-

gné un grand intérêt pour vous. N ous savez le propos qu'ila tenu à ses gardiens. Cela est fort grave. Car c'est l'accusationsortant (le la bouche de votre complice. - R. Je ne puis riendu-- e cela. Darmès a dit ce qu'il a voulu , niais je ne -puis pasen être responsable.

D. Un lait grave encore, c'est la possession d'un nombre cou-sidéral4c de cartouches saisies chez vous? - R. l'ai expliquédans 1'instruction comment je les avais eues.

tri expliquerdevant la cour ; je a) ai voulu rien dire devant Ni.le chancelier parce qu'il était trop eu colère contre moi.

D Expliquez-vous alors , maintenant ? - R. J'ai tout dit.D. Avouez que vous avez été troublé des charges qui s'éle-

vaient contre vous et que c'est là le motif de votre silence. Lapremière fois que je vous ai parlé de l'attentat, vous avez vudans toutes mes paroles nue intention de vous perdre. - R.Cela était bien naturel puisque vous vouliez m'as,ocier à desindividus compromis.

D. Pourquoi avez-vous pris à votre service ce Charles quevous dites avoir des liaisons avec vos ennemis ? -R. Je l'avaisparcequ'il avait la main douce pour conduire.

D. Vous alliez souvent dans le cabaret de Considère où seréunissaient les communistes?-R. J'allais quelquefois à Mont-martre le dimanche.,

D. Quelle est l'origine du bonnet rouge trouvé chez vous ? -R. Quelqu'un l'avait pour se déguiser.

D. Et la pétition ? - R. Elle avait été oubliée chez moi de-puis 1833.

M. LÉON DE LA CIIAUVINIÈRE , greffier donne lecture decette pièce.

L'accusé reproduit sa précédente explication quant à cettepièce.

M. LE PRÉSIDENT. Levez-vous, Considère, et répondez. Vousavez été condamné à cinq ans de prison?

coNSIDÈIIE. J'ai été condamné à cinq ans de prison pour non-révélation d'un complot.

D. N'avez-vous pas été détenu dans la maison centrale depoiss% - R. Oui, monsieur.

D. Puis vous avez été tranféré à la prison de Clairvaux pourles prop s atroces'que vous teniez contre la personne du roi?Des personnes l'ont déclaré. - R. On peut les appeler quandon voudra, je ne les crains pas.

D Etes-vous depuis long-temps chez M. Laffitte? - R. J'ysuis entré deux mois avant l'ouverturede sa maison.

D. Depuis quand connaissez-vous Duclos? - R. Depuis dix-sept ans

D. A vez-vous reçu des secours de Duclos? - R. Non; maisquand je suis sorti de prison j'ai été lui demander du travailcomme cocher, parce que Je pensais que cet état me ferait dubien.

D. Ne recevez-vous pas dans le cabaret que tient votrefemme des gens dont les opinions sont contraires au gouverne-ment? - R. On ne peut pas demander aux gens leur opinionavant de les servir. Du reste , je n'ai pas changé , moi , d'opi-nion depuis 1830; je me suis battu à cette époque contre lesSuisses et les gardes royaux , et dans les trois jours j'ai eu lebonheur de sauver la vie à deux Suisses et d'être utile à M.Laffitte dont la maison courait quelque danger : c'est par roi] -sidération de ce service que M. Laifitte ni'a donné une placechez lui.

D. Vous connaissiez Darmès ? - R. Pas du tout ; je m'étaisrencontré avec lui ; il a mangé plusieurs fois chez ma femmemais je ne savais pas même sou nom ; je ne le connaissais quesous le nom de Marseillais.

D. Comment se fait-il que Darmès ait été vous demanderchez lit. Laffitte? R. Il voulait payer tarte petite dette qu'ilavait contractée au cabaret tenu par ma femme.

D. A quelle heure êtes-vous sorti de chez NI. Laffitte? - RA cinq heures et demie. -

A cinq heures , l'audience est levée et renvoyée a demainpour l'audition des témoins.

( Correspondance particulière ).Séance du 25 niai.

A midi, les accusés sont introduits.La cour entre en séance à midi et quart.On procède à l'appel nominal.Le premier témoin amené à la barre , déclare se nommer

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t A VENDRE, par expropriation forcée, le i 7j juin 1841,

devant le tribunal de Saint-Gaitdeus , le beau domaine dit duCouvent de Fabas canton de Lille-en-Dodon , composé deterres labourables , bois , prés et- vignes, formant une conte-nance totale de 226 hectares 56 aies , en quatre lots.

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Enginger (Philippe), âgé de 28 ans , grenadier au 57'' de ligne,caserné au Carrousel , de garde au 1 oste du Lion.

D. Que savez-vous sur l'attentat dn 15 octobre? - R. J'étaisde garde au poste du Lyon; dès que je factionnaire nous eûtprévenus de l'arrivée du roi, cous prîmes les armes et sortîmespour les lui présenter. Lorsque le coup partit , je courus aprèsle coupable , je le saisis au collet et le lui dis: malheureux !c'est vous qui avez tiré sur le roi ? et je croisai en même tempsla baïonnette sur lui. Cet homme se contenta de me répondre :omit , citoyen , c'est moi , que tue veux-tu ? alors je le fis entrerau poste et il me déclara que s il ne s'était pas blessé la main ,je ne l'aurais pas arrêté ça r il avait des pistolets pour brûler lacervelle de quiconque tenterait de le saisir.

D. Accusé, n'avez-vous rien à répondre ? - R. Le témoin adit la vérité.

Le témoin Morel est introduit et déclare se nommer Morel(Joseph-François-Victor), âgé de 44 ans, brigadier de la gar-de municipale.

D. Que savez-vous sur l'attentat du 15 octobre?R. J'étais en surveillance sur le quai de la Conférence, à ru

virant 15 pas du pouf de la Concorde , lorsque j'entendis mineforte détonation qui partait du côté du poste de Lion ; je n'hési-tai pas à croire que l'on venait de tirer sur le Roi. Je nie suisapproché de ce poste, et j'ai vu un individu qu'on y faisaitoutrer. Je lui ai demandé son nom , et il me l'a donné , ainsique ses préoonis , les mêmes que ceux qu'il a donnés dans souinterrogatoire.

Il nie dit qu'il venait de tirer sur le Roi ; dans le trajet duposte à la préfecture , cet homme nous dit qu'il regrettait quesa carabine eût été trop chargée ; qu'il n'aurait pas manqué leRoi si la carabine n'eût pas crevé. Cet homme exhalait l'odetide liqueurs spiritueuses.

Lemaire (Louis-Jean-Jac(Iues), âgé de 60 ans, sergent de villede la brigade. -La déposition de ce témoin est conforme auxprécédentes. Il ajoute : l'assassin se vanta de son crime en disantqu'il avait voulu tuer le plus grand tyran des temps ancienset modernes. Quand le commissaire de police du château arri-va Darinès lui déclara qu'il avait retardé son coup pour s'as-surer si le duc d'Orléans était dans la voiture ; car , dit-il , s'ily avait été je ne l'aurais pas tué.

D. Vous rappelez-vous bien ce dernier propos? - R. Oui,monsieur,

D. Darmès, qu'avez-von à répondre? - J'ai dit que s'il ( leroi ) avait été dur d'Orléans, je n'aurais pas tiré sur lui.

Le témoin Fogard , confronté av, c Duclos, déclare ne pasle reconnaître pour l'individu qui lui a demandé l'heure. Ilcommentait à faire obscur, ajoute le témoin, mais je remarqueque cet individu rie portait pas le collier.

D. Duclos, depuis quand portez-vous un collier de barbe? -R. J'ai toujours porté un collier. On n'a qu'à prendre des infor-mations dans mon quartier.

Les autres dépositions n'ont offert , en général , aucun inté-rét nouveau ; elles repu oduisent les faits déjà cotions et ne con-tiennent aucun détail important.

L'audience continue.

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