Chimie et toxicologie judiciaire au LSJML

Colloque annuel de l’Ordre des chimistes du Québec

Bromont

10 septembre 2016

Martine Lamarche, M.Sc. Chimie

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Plan de la présentation Formation et expérience pré-toxicologie judiciaire et de la chimie

vers la toxicologie judiciaire

Présentation du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecinelégale (LSJML)

La toxicologie judiciaire, un domaine très spécialisé

Rôle du toxicologue, techniques/outils utilisés

Tâches spécialisées/défis du toxicologue judiciaire

Exemples de cas d’expertise

Collaborateurs, formation, perspectives de carrière, autreslaboratoires judiciaires canadiens

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Formation et experience pré-toxicologie judiciaire

Ma formation académique :

B.Sc. Chimie, UdM (1991)

M.Sc. Chimie analytique, UdM (1994)

DESS Toxicologie, UdM (1997)

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Formation et experience pré-toxicologie judiciaire

2) LAB Recherche Pharmacologique Intern. – MDS (1996-1999)

Chimiste de production et R&D, profil pharmacologique de médicaments pour

études cliniques, HPLC, GC-MS, LC-MS

1) Air Liquide Canada (1994-1996)

Chimiste en Assurance Qualité, gaz haute pression, GC et analyseurs divers

3) Bristol Myers-Squibb, Institut de recherche pharmaceutique

(2000-2007) Chimiste Scientifique de recherche, GC-MS, LC-MS, ICP-MS

4) Merck Frosst Canada (2007-2008)

Chimiste DMPK (Drug Metabolism Pharmacokinetics), LC-MS

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De la chimie vers la toxicologie judiciaire

5) Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML)

(2008-...) Chimiste - Toxicologue judiciaire, GC-MS, immunologie, LC-MS

Formation complémentaire adaptée au domaine très spécialisé :

Apprentissage de la toxicologie judiciaire (ante et post-mortem) et des différentes substances (médicaments, drogues, poisons, substancesendogènes, alcool, volatils, paramètres biochimiques)

Importance de la documentation précise (aspect légal)

Adaptation selon matrices biologiques (état, volume) et surtout en post-mortem

Développement de méthodes analytiques selon normes nat. et intern., ISO17025 et CAN-P-1578

Évolution et suivi des nouvelles substances “new designer drugs” (défi !) +modes d’administration

Le chimiste d’aujourd’hui doit être versatile et pouvoir s’adapter !

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Présentation du Laboratoire

Fondé par Wilfrid Derome en 1914

1er laboratoire judiciaire en Amérique du Nord, situé rue Parthenais à

Montréal

Unité autonome relevant du ministère de la Sécurité publique

± 150 employés (cadres, administratif, techniciens, professionnels, MD)

Organigramme :

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Rôle du Laboratoire

Expertises sur pièces à conviction, autopsies judiciaires, ID de personnes

Assistances sur les scènes de crimes majeurs (pathologistes, biologistes, chimistes incendies/explosions, balisticiens)

Certification des ADA des policiers et solutions d’alcool type (toxicologie)

Services conseils, dossiers privés, rapports d’opinion, rétrocalculs

Témoignage à la Cour (Couronne & Défense)

Formation à l’École nationale de police du Québec à Nicolet etautres (ex.: Collège canadien de police), cours de criminalistique à UdeM

Nos clients : Coroners, corps policiers du Québec, procureurs, etc.

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Présentation des secteurs du Laboratoire

Balistique : Analyse/identification de projectiles, armes, résidus/trajectoire

de tir, marques/empreintes, scène de crime. Chimistes, ingénieurs.

Biologie : Analyse/identification des traces d’ADN dans le sang, salive,

sperme, cheveu,.. et sur pièces diverses (technique PCR), projections de

sang, scène de crime. Biologistes, biochimistes.

Chimie/Incendies : Analyse de résidus d’incendie/explosion +

mécanismes, analyse de pièces (matériaux, tissus, corde, peinture,

plastique, verre,…), scène de crime. Chimistes.

Documents : Analyse comparative d’écriture et types d’encre. Chimistes.

Médecine légale : Autopsies, identification de restes humains, scène de

crime. MD pathologistes.

Toxicologie/Alcool : Analyse de matrices biologiques et autres pièces pour

recherche de substance xénobiotiques & alcool, rapport d’opinion,

rétrocalculs. Chimistes, biochimistes.

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La toxicologie judiciaire, un domaine très spécialisé

Rôle du toxicologue judiciaire : aider les policiers, pathologistes et coroners à

comprendre les causes/circonstances d’un évènement tel conduite avec

capacités affaiblies, agression sexuelle, homicide, mort suspecte, etc.

Nature des prélèvements biologiques: ante-mortem : sang, urine ; post-

mortem : sang, urine, liquide oculaire, contenu gastrique, cerveau, foie, bile, etc.

Nature des pièces à conviction non biologiques : comprimé, poudre,

seringue, liquide, «exhibits» divers (nourriture, tasse, etc.)

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La toxicologie judiciaire un domaine très spécialisé

Provenance des échantillons:

Morgue (autopsies)

Échantillons saisis à l’hôpital

Trousse d’agression sexuelle : sang/urine (CLSC ou centre désigné)

Prélèvements sang/urine par policier (conduite avec capacités affaiblies)

Pièces à conviction saisis par policier sur scènes

Substances recherchées :

Substances organiques (médicaments, drogues, poisons, etc.)

Gaz (CO, …)

Volatiles (alcools, solvants)

Inorganiques (CN, métaux, etc.)

Paramètres biochimiques et autres composés endogènes (BHB, GHB,

glucose, acétone, ... )

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La toxicologie judiciaire un domaine très spécialisé

Techniques analytiques utilisées :

Essai enzymatique (paramètres biochimiques et dépistage de

GHB)

GC-HS-FID (Alcool et certaines substances volatiles)

GC-MS/NPD (dépistage général et méthodes spécifiques : CN,

GHB, ÉG, BHB)

LC-MS/MS QTrap (dépistage général ciblé)

UV-Vis (HbCO) et techniques colorimétriques (CN, cannabis)

ICP-MS (inorganiques)

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La toxicologie judiciaire un domaine très spécialisé

Processus analytique :

Extraction SPE et/ou PPT

Échantillon

purifié/concentré

ou dilué

Analyse instrumentale

Ré-analyse pour confirmation

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La toxicologie judiciaire un domaine très spécialisé

Résultats analytiques

LC-MS/MS et GC-MS

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La toxicologie judiciaire un domaine très spécialisé

Résultats analytiques

LC-MS/MS et GC-MS/NPD

Concentration + confirmation

d’identité

+ Confirmation de présence

préférablement dans une

autre matrice ou autre méthode

et du niveau de concentration

si même matrice

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Rôle du toxicologue judiciaire Effectuer des analyses toxicologiques sur pièces pour recherche de substances

xénobiotiques afin d’expliquer les circonstances/cause d’un évènement

Au besoin, effectuer des analyses supplémentaires plus approfondies, selon la

nature du dossier et des prélèvements

Rédiger rapports d’opinion et rétrocalculs

Être critique face aux résultats, donner une interprétation sur la concentration

retrouvée basée sur littérature et cas LSJML

Éclairer les coroners/policiers/pathologistes sur les circonstances/causes d’un

évènement avec un rapport d’expertise en toxicologie clair et concis

Soutenir la justice en fournissant des preuves scientifiques solides

Demeurer neutre et impartial lors de témoignages à la Cour

Formation des policiers

Contribuer à l’avancement en sciences judiciaires (colloques, publications,

présentations,...)

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Outils de référence pour un toxicologue judiciaire

Banques de spectres de référence (LSJML, NIST, AAFS, Cayman,

SWGDRUGS,...)

e-CPS (Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques)

Disposition of Toxic Drugs and Chemicals in Man (Baselt)

Traité de toxicologie Médico-Judiciaire (P. Kintz)

Clarke’s Analysis of Drugs and Poisons (Moffat, Osselton, Widdop)

Les psychotropes (Léonard Ben Amar)

Revues de littérature, monographies, articles spécifiques, …

LIMS

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La tâche spécialisée & défis du toxicologue judiciaire

Interprétation des résultats analytiques quantitatifs et/ou qualitatifs provenant

de différent(e)s :

Techniques : GC-MS/NPD, LC-MS/MS, immunologiques,... (pour

augmenter la détection (sensibilité/exactitude/spécificité) et éliminer les

artéfacts analytiques)

Préparations (concentré, dilué ou non, extractions SPE, PPT)

Réplicats (confirmation des résultats positifs ou résultats non concluants)

Matrices (métabolisme, le délai de consommation, etc)

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La tâche spécialisée & défis du toxicologue judiciaire

La matrice analysée est informative sur la concentration ante et/ou post-mortem :

Sang fémoral (volume <, concentration ≈ contemporaine à l’évènement et

milieu plus isolé des viscères)

Sang cardiaque (volume >, ce dernier peut biaiser l’interprétation si

redistribution post-mortem, selon substances)

Liquide oculaire (milieu isolé moins enclin à la putréfaction, privilégié pour

EtOH, GHB, BHB)

Foie/bile/rein : Si sang non disponible (voie métabolique)

Contenu gastrique (prise récente de substances)

Urine : plus représentative des xénobiotiques métabolisés avec une fenêtre

de temps plus grande pour la détection (prise peut être pré-évènement !)

Cheveux, ongles (exposition plus lointaine dans le temps, historique)

Cerveau : volatiles

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Redistribution post-mortem (migration d’une substance d’un organe à

un autre) et/ou dégradation (putréfaction par processus bactériologique)

peut créer du relargarge de substances et induire à de fausses

interprétations

Données parfois insuffisantes sur certains médicaments/substances

dans des matrices alternatives (autres que sang et urine) post-mortem

Présence de plusieurs xénobiotiques : peut être difficile à conclure

quant à la contribution au décès

La concentration d’une substance peut être influencée par l’état de

santé ante-mortem, prédisposition, tolérance, variation inter-individuelle,...

État du prélèvement affecte grandement (p.e. carbonisation,

embaumement, etc). Résultats post-mortem peuvent différer de l’ante-

mortem

Tâches spécialisées & défis du toxicologue judiciaire

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Exemple de rapport d’expertise en toxicologie

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Exemple de cas d’expertise coroner ♀ 35 ans, décédée dans hôtel; liquides et comprimés retrouvés sur la

scène, possiblement du GHB, alcool et ecstasy selon témoin. Analyses sur

SC, SF, UR, CG, LO et pièces non biologiques.

Substances Interprétation

Methamphétamine Thérapeutique

MDPV Thérapeutique

Méthylone Présence

Ethylone Présence

THC-COOH Présence

GHB Haut thérapeutique

Ethanol Présence

Pièces Résultat

Liquide #1 Négatif

Liquide #2 Négatif

Liquide #3 GHB

Comprimé #1 Methamphétamine

Comprimé #2Méthylone,

Éthylone, MDPV

Résultats milieux biologiques concordents avec les pièces

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Exemples de cas d’expertise ERD (capacités affaiblies par les drogues au volant)

Cas 1 (Nov. 2014 Mtl) Cas 2 (Nov. 2014 Qc) Cas 3 (Juill. 2014 Lac St-Jn)

Cocaïne (Stim.) Cocaïne (Stim.) Méthadone (Narc.)

Méthamphétamine (Stim.) Méthamphétamine (Stim.) Méthamphétamine (Stim.)

Pseudoéphédrine (Stim.)Citalopram/escitalopram

(Dépr.)Cannabis (Dépr.)

GHB/GBL (Dépr.) GHB/GBL (Dépr.) Kétamine (Anesth.)

Alprazolam (Dépr.) Hydromorphone (Narc.) Alprazolam (Dépr.)

Chlorphéniramine (Dépr.) Oxycodone (Narc.) Hydromorphone (Narc.)

Diphenhydramine (Dépr.) Diphenhydramine (Dépr.) Morphine (Narc.)

Codéine (Narc.) Clonazépam (Dépr.) Témazépam (Dépr.)

Acétaminophène (Analg.) Oxazépam (Dépr.) PCP (Anesth.)

Ibuprofène (Analg.) Gabapentine (Dépr.) Rolicyclidine (Anesth.)

Xylométhazoline (Décong.) Prégabaline (Dépr.) Prégabaline (Dépr.)

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Collaborateurs au toxicologue judiciaire

Médecin pathologiste judiciaire

Pharmacien

Biochimiste clinique

Policier

Coroner

Procureur

Laboratoires : CTQ (Centre de Toxicologie) et anti-poison du Québec,

Santé Canada, GRC, CFS, CHUSJ, CBSA-ASFC, INRS-Santé, L.-H.

Lafontaine, NMS LABS, consultant français, ...

DSP

École nationale de police

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La formation du toxicologue judiciaire

Minimum B.Sc. Chimie, Biochimie

DESS Toxicologie (facultatif)

Formation de ± 2 ans dont par les pairs (mentorat)

Formation continue:

Colloques spécialisés : SOFT, TIAFT, AAFS, SCSJ

Réunions de divers comités : SWG TOX, groupe de discussion

sur les drogues (Qc-Canada), Drugs and Driving Committee

Rencontres entre collaborateurs : Santé Canada, GRC, CFS,

Centre anti-poison, CTQ-INSPQ, DSP, CHUSJ, CBSA-ASFC, ...

Table de consultation pour agressions sexuelles

Cours spécialisés / webinars

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Perspectives de carrière en toxicologie judiciaire

Au LSJML : Toujours le seul laboratoire judiciaire au Québec…

Personnel technicien : DEC ou B.Sc. Chimie

Professionnel : B.Sc., M.Sc., Ph.D. Chimie ou Biochimie

Embauche via concours

http://www.carrieres.gouv.qc.ca/

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Autres laboratoires judiciaires canadiens

Centre of Forensic Sciences (CFS) : Toronto

GRC: Ottawa , Vancouver et Edmonton

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Coordonnées LSJML

Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale

Ministère de la Sécurité publique

Édifice Wilfrid-Derome

1701, rue Parthenais, 12e étage

Montréal (Québec) H2K 3S7

Téléphone : 514 873-2704

Courriel: lsjml@msp.gouv.qc.ca

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