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- 7 - Culture et Territoires notre salarié. Au total, une trentaine de bénévoles fonctionnent en commissions et se répartissent toutes les tâches, de la billetterie à la gestion des adhérents, de l’entretien du cinéma à la réalisation de la Gazette, sans oublier la programmation. A souligner que cette commission est com- posée de bénévoles et aussi de lycéens du club Ciné du lycée de Navarre ; elle décide notamment des Ciné-concerts ou Ciné- débats organisés chaque mois. Il est sûr que, sans les bénévoles, Le Vauban, comme d’autres cinémas de proximité, ne pourrait pas fonctionner. Télé et ordinateur à la maison, concur- rence des multiplexes, ... Comment résistez-vous ? Nous devons faire plus que résister ! Savez- vous que le nombre annuel de nos entrées correspond à celui que peuvent réaliser en un jour de grandes salles de Paris ou de Bordeaux ? Votre préoccupation première ? Nous procurer rapidement les films après leur sortie nationale. C’est une préoccupa- tion récurrente car les copies sont envoyées en priorité aux salles qui peuvent garantir le plus d’entrées. Il y a cependant une légè- re amélioration depuis que nous sommes équipés en numérique. Pouvez-vous présenter «Le Vauban» ? C’est une salle de 300 fauteuils, classée «Arts & Essais», et équipée depuis juillet dernier en projection numérique 2D et 3D. Pour cela, nous avons bénéficié des aides du Centre National du Cinéma Français et de la région Aquitaine. Depuis décembre 2010, Le Vauban appar- tient à la Ville qui nous loue gracieuse- ment la salle en plus de son aide financiè- re ; nous percevons aussi une subvention de la Communauté des Communes. Quels sont les spécificités d’un cinéma de proximité comme le vôtre ? Nous nous efforçons de satisfaire la popu- lation dans toute sa diversité, cinéphiles ou non, jeunes ou résidents de maison de retraite pour qui nous organisons des séances trois ou quatre fois par an. Venir au cinéma dans une salle comme la nôtre, c’est aussi avoir la possibilité d’é- changer, de se rencontrer. Le Vauban est un lieu de vie, de convivialité. Son animation et sa gestion reposent exclusivement sur des bénévoles ? Nous avons un projectionniste salarié. Mais comme nous sommes ouverts tous les jours pour une à trois séances quotidien- nes, une équipe de bénévoles a été formée à la projection pour prendre le relais de Cinéma de proximité : lieu de vie et d’échanges De gauche à droite : Germaine Etcheverria, Jean-Pierre Méthion, et Françoise Arréguy, de l’équipe des bénévoles de Garazikus E n ville comme en milieu rural, le ciné- ma de proximité est bien plus qu’un simple lieu de consommation cinématographique. Espace convivial d’é- changes et de rencont- res, qui de plus ouvert à tous, sa présence est précieuse en termes d’a- nimation locale, de lien social, et d’accès à la culture pour le plus grand nombre. Combien de ces ciné- mas de proximité ont-ils pourtant disparu ces dernières années ? Pour beaucoup, parmi ceux qui restent, la continuité tient dans le soutien de leurs municipalités et dans l’investissement de leurs équipes de béné- voles. Illustration avec l’inter- view de Jean-Pierre Méthion, président de l’association Garazikus qui anime et gère le cinéma «Le Vauban» à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Cinéma de proximité : lieu de vie et d’échangespyreneesatlantiques.generations-mouvement.org/... · notre salarié. Au total, une trentaine de bénévoles fonctionnent en commissions

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Culture et Territoires

notre salarié. Au total, une trentaine debénévoles fonctionnent en commissions etse répartissent toutes les tâches, de labilletterie à la gestion des adhérents, del’entretien du cinéma à la réalisation de laGazette, sans oublier la programmation. Asouligner que cette commission est com-posée de bénévoles et aussi de lycéens duclub Ciné du lycée de Navarre ; elle décidenotamment des Ciné-concerts ou Ciné-débats organisés chaque mois. Il est sûr que, sans les bénévoles,Le Vauban, comme d’autres cinémas deproximité, ne pourrait pas fonctionner.

Télé et ordinateur à la maison, concur-rence des multiplexes, ... Commentrésistez-vous ?Nous devons faire plus que résister ! Savez-vous que le nombre annuel de nos entréescorrespond à celui que peuvent réaliser enun jour de grandes salles de Paris ou deBordeaux ?

Votre préoccupation première ?Nous procurer rapidement les films aprèsleur sortie nationale. C’est une préoccupa-tion récurrente car les copies sont envoyéesen priorité aux salles qui peuvent garantirle plus d’entrées. Il y a cependant une légè-re amélioration depuis que nous sommeséquipés en numérique.

Pouvez-vous présenter «Le Vauban» ?C’est une salle de 300 fauteuils, classée«Arts & Essais», et équipée depuis juilletdernier en projection numérique 2D et3D. Pour cela, nous avons bénéficié desaides du Centre National du CinémaFrançais et de la région Aquitaine.Depuis décembre 2010, Le Vauban appar-tient à la Ville qui nous loue gracieuse-ment la salle en plus de son aide financiè-re ; nous percevons aussi une subventionde la Communauté des Communes.

Quels sont les spécificités d’un cinémade proximité comme le vôtre ?Nous nous efforçons de satisfaire la popu-lation dans toute sa diversité, cinéphilesou non, jeunes ou résidents de maison deretraite pour qui nous organisons desséances trois ou quatre fois par an.Venir au cinéma dans une salle comme lanôtre, c’est aussi avoir la possibilité d’é-changer, de se rencontrer. Le Vauban estun lieu de vie, de convivialité.

Son animation et sa gestion reposentexclusivement sur des bénévoles ?Nous avons un projectionniste salarié.Mais comme nous sommes ouverts tous lesjours pour une à trois séances quotidien-nes, une équipe de bénévoles a été forméeà la projection pour prendre le relais de

Cinéma de proximité :lieu de vie et d’échanges

De gauche à droite : Germaine Etcheverria, Jean-Pierre Méthion,et Françoise Arréguy, de l’équipe des bénévoles de Garazikus

En ville comme enmilieu rural, le ciné-

ma de proximité estbien plus qu’un simplelieu de consommationcinématographique.Espace convivial d’é-changes et de rencont-res, qui de plus ouvert àtous, sa présence estprécieuse en termes d’a-nimation locale, de liensocial, et d’accès à laculture pour le plusgrand nombre. Combien de ces ciné-mas de proximité ont-ilspourtant disparu cesdernières années ? Pourbeaucoup, parmi ceuxqui restent, la continuitétient dans le soutien deleurs municipalités etdans l’investissement deleurs équipes de béné-voles.Illustration avec l’inter-view de Jean-PierreMéthion, président del’association Garazikusqui anime et gère lecinéma «Le Vauban» àSaint-Jean-Pied-de-Port.