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Circularité dans le secteur immobilier

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SommairePréambule 5Introduction 7Économie circulaire : de quoi s’agit-il ? 8Qu’est-ce qui pousse le marché immobilier vers l’économie circulaire ? 10

Avantages des nouvelles technologies 10Matières premières rares et problèmes environnementaux 10Sensibilisation du consommateur et du législateur 11

L’immobilier circulaire 12Bâtiment de conception circulaire et modifiable 12Passeport matériaux 13Pauvre en matériaux 13Biosourcé 14Longue durée de vie 14Modulaires 15Démolition 16

Comment rendre l’immobilier circulaire rentable sur le plan économique? 17Un produit en tant que service 17Fournitures circulaires 19Allongement de la vie des produits 21Récupération des ressources 22Partage 22

Conclusion 23Bibliographie 24

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Préambule

L’un des plus grands défis, du secteur de la construction, est le développement d’un modèle le plus durable possible. Le recyclage des déchets, de construction et de démolition, en matériaux de fondation démontre l’engagement du secteur. L’objectif ultime reste cependant de concevoir des bâtiments dans lesquels TOUS les matériaux peuvent être réutilisés en conservant une qualité supérieure. Et c’est exactement le but de l’économie circulaire.

Chez ING, nous aidons nos clients à garder une longueur d’avance. C’est pourquoi nous souhaitons informer et inspirer nos clients professionnels afin qu’ils repoussent les limites dans la transition vers une entreprise durable.

Dans cette publication, nous analyserons en détail l’économie circulaire, ses principes et ses modèles économiques. Nous vous présenterons ensuite les « avant-gardistes » de votre secteur : les premières entreprises à avoir franchi le pas. Leurs expériences sont positives car elles parviennent à combiner durabilité et rentabilité !

Avec cette publication, nous voulons donner un coup de pouce à la transition vers une économie circulaire, en montrant que cette transition est une source d’opportunités à la portée de tous. Et en soulignant à quel point la coopération, entre les entreprises et les organisations, est importante pour rendre les modèles circulaires réellement efficaces.

Joost van Dun

Circular Economy Lead, ING Wholesale Banking | Sustainable Finance

Jean-Pierre Verbeken

General Manager Midcorp, SME & Institutionals ING België

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Introduction

Il est important que les sociétés soient au courant des nouveaux développements et évaluent correctement l’impact de ces derniers sur leurs processus de production et modèles commerciaux. En effet, cette compréhension est important afin de pouvoir préparer l’avenir et prendre des mesures concrètes dès aujourd’hui. Dans le cas contraire, cela pourrait affecter leur compétitivité future.

L’économie circulaire est un nouveau concept qui prend de l’importance. Dans une telle économie, les déchets n’existent pas : toutes les matières premières sont traitées pour pouvoir être réutilisées. Bien que ce concept semble encore utopique, certaines sociétés appliquent d’ores et déjà des principes circulaires.

Dans cette étude, nous nous concentrerons plus particulièrement sur l’économie circulaire dans le secteur de l’immobilier. De quoi s’agit-il précisément ? Quelles sont les tendances qui poussent ce secteur vers l’économie circulaire ? Nous analyserons des méthodes concrètes qui contribuent au caractère circulaire de l’immobilier. Ensuite, nous nous concentrerons sur la faisabilité financière : un critère qui nécessite parfois de changer de modèle d’entreprise. Nous observerons, pour ce faire, 5 modèles concrets d’entreprise.

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Économie circulaire : de quoi s’agit-il ?

La définition, présentée aux économistes de première année, est : « utilisation aussi efficace que possible des ressources rares afin de maximiser la prospérité ». Il est en effet judicieux d’utiliser les ressources le plus efficacement possible pendant le processus de production. Cela permet de réduire les coûts et de rendre la société plus compétitive. L’utilisation intense de ressources a considérablement fait augmenter notre prospérité ces 250 dernières années.

Cette croissance énorme accompagnait l’idée que nos ressources naturelles étaient inépuisables. Ainsi le modèle de production, qui en découle, consiste principalement à « extraire, fabriquer et jeter ». C’est le modèle de production linéaire : il a créé et crée encore une énorme prospérité. Mais il engendre l’épuisement des matières premières et une énorme montagne de déchets. Ces derniers constituent une perte et soulèvent ainsi des doutes quant à l’efficacité réelle des processus de production actuels.

Figuur 1 : le modèle linéaire

Une alternative est le modèle circulaire. Dans une économie circulaire, nous réutilisons les matières premières à l’infini. Le cycle des matières premières est fermé : pas de déchets. Ce modèle existe sous différentes formes et de nombreuses sociétés testent déjà diverses idées circulaires.

Dans un modèle circulaire, nous encourageons la réutilisation en rendant les composants d’un produit plus faciles à démonter. Nous devons déjà y penser pendant la phase de conception.

Un exemple : le lit Resleep, 100 % circulaire, du fabricant Veldeman Bedding (Op-glabbeek). Complétement recyclable ! Le consommateur peut démonter chacun de ses éléments (sommier et matelas). Puis les réduit en petites pièces (facilement transportables), toutes recyclables séparément, pour être ensuite réutilisées.

Un processus de production peut également faire en sorte que les déchets d’une entreprise deviennent les ressources d’une autre. Si différentes sociétés (ou divers départements d’une même société) coordonnent leurs processus de production, via une meilleure communication et coordination, tout le monde en sort gagnant. L’une produira moins de déchets et l’autre disposera peut-être d’une matière première moins chère.

Extraire

Fabriquer

Jeter

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Le réseau de chauffage ECLUSE, du port de Waasland, est un bon exemple. Le terme « écluse » a été choisi car l’instal-lation récupèrera la vapeur des usines de valorisation énergétique : Indaver et SLECO. Et ce pour ensuite alimenter les entreprises du port. Ce projet ambitieux pérennise l’approvisionnement en énergie dans le port de Waasland et ancre l’industrie dans cette région.

Le recyclage joue évidemment un rôle important dans l’économie circulaire. Il existe, depuis un certain temps, pour les produits à faible technicité comme le papier et le carton. Mais c’est de plus en plus le cas dans des applications plus complexes. L’entreprise Umicore, par exemple, récupère des matériaux rares dans les produits technologiques.

Même si le recyclage est une technique importante pour réutiliser les matières premières, dans une économie circulaire, il ne peut être utilisé qu’en dernier recours. La réparation et la réutilisation de la marchandise doivent précéder le recyclage. Ce dernier entraîne une importante perte de valeur : conception du produit, caractéristiques techniques… Par exemple, seulement 1 % de la valeur d’un ordinateur est récupéré, lorsque l’appareil est recyclé à 100 %. La majeure partie de la valeur réside en effet dans la complexité du produit et non dans les matières premières.

De plus le recyclage a ses limites : il affecte bien souvent la qualité du produit. Par exemple, le papier ne peut être recyclé qu’un certain nombre de fois. Car les fibres finissent par être trop courtes. Ce phénomène est appelé « infrarecyclage » : la valeur du nouveau produit étant inférieure à celle du produit d’origine.

La méthode et les mesures concrètes qu’une société applique, pour entrer dans une économie circulaire, dépendent évidemment du type de produits ou services proposés. Il n’existe aucune recette miracle pour qu’un processus de production devienne circulaire et rentable. De nombreuses sociétés expérimentent encore différentes méthodes pour évoluer vers une activité entièrement circulaire.

Figuur 2 : le modèle circulaire

Matières premières

Réutilisation Utilisation

Production

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Qu’est-ce qui pousse le marché immobilier vers l’économie circulaire ?

3 forces majeures nous poussent vers l’économie circulaire. La première est l’avènement de nouvelles technologiques. Ces dernières permettent d’évoluer vers des méthodes de production et d’exploitation circulaires. Elles rendent aussi possible l’introduction de nouveaux modèles commerciaux qui rendent l’application des principes circulaires rentable. Le dernier maillon est bien entendu la société : elle doit estimer que respecter davantage l’environnement est important. La législation environnementale devient de plus en plus stricte dans de nombreux pays. La Commission européenne a même élaboré une feuille de route, complète, pour encourager la transition vers l’économie circulaire1. Les citoyens et les consommateurs sont de plus en plus intéressés par ce principe. Ce qui incite également les gouvernements à prendre des mesures plus respectueuses de l’environnement.

Innovation

PréférencesÉconomie

Figuur 3 : Forces qui poussent l’économie circulaire

Avantages des nouvelles technologiesLes principes circulaires prennent aujourd’hui de l’importance. En effet, les nouvelles technologies rendent ces processus à la fois possibles et rentables.

• Digitalisation Le BIM (Building Information Model) permet par exemple de rassembler, de manière structurée, toutes les informations autour du projet de construction d’un bâtiment. Les entrepreneurs, architectes et ingénieurs, ont ainsi accès à toutes les données via une appli partagée. Il est ainsi beaucoup plus facile de discuter du projet et d’établir des rapports. Or, la collaboration fait précisément partie des facteurs clés de la réussite des modèles d’entreprise circulaires.

• Drones Les drones rendent plus accessibles les endroits difficiles d’accès (comme les toits). Ils peuvent donc en faciliter l’inspection. Dans ce contexte, un meilleur entretien signifiant une durée de vie plus longue.

• Internet des objets Les appareils ou matériaux de construction, connectés à Internet, permettent d’identifier plus facilement tout problème éventuel. Des capteurs peuvent également indiquer à quel moment certaines pièces doivent être remplacées. La durée de vie est ainsi prolongée. Les équipements intelligents offrent la possibilité de développer un modèle d’entreprise basé sur une durée d’utilisation plus longue du produit. Ces capteurs peuvent également aider à collecter des données sur la consommation d’énergie et la qualité de l’air. Grâce à ces informations, nous pouvons optimiser les installations existantes.

• Impression 3D L’impression 3D permet de créer un produit d’une seule pièce. Le produit final est « imprimé » couche par couche. Sans composants distincts à assembler par la suite. L’impression 3D est déjà utilisée dans le secteur de la construction. Un pont métallique complet a, par exemple, été imprimé aux Pays-Bas ! L’impression 3D optimise l’utilisation de matières premières et peut faire économiser des ressources. Par exemple, les objets métalliques convexes ne doivent plus être découpés à partir de pièces carrées, ce qui permet de limiter la perte de métal.

Matières premières rares et problèmes environnementauxNotre système de production actuel entraîne la perte d’une énorme quantité de matières premières. Ces dernières s’épuisent. Ce qui peut entraîner une forte hausse des prix. Les gouvernements sont de plus en plus conscients de ce problème. La Commission européenne a même compilé une liste de matières premières, rares, d’une grande importance économique mais risquant d’être en pénurie : ce sont les matières premières critiques. En 2011, la liste comptait 14 matériaux et ,en 2017, déjà 27. Avec cette liste, la Commission européenne vise à sensibiliser davantage les gouvernements, les sociétés et les investisseurs.

1 Plus d’info sur http://ec.europa.eu/environment/circular-economy/index_en.htm

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Le but ultime, de l’économie circulaire, est de récupérer 100 % des matières premières utilisées afin d’éviter les déchets.

La croissance de la population mondiale augmente la pression sur l’environnement. En 2017, nous étions 7,6 milliards dans le monde. Les Nations unies estiment 10 milliards d’ici 2050.

Autre évolution importante (positive mais nuisible pour l’environnement) : l’augmentation continue de la prospérité des pays en développement. Si ces derniers aspirent au même niveau de prospérité que les pays développés, le modèle de production actuel deviendra intenable. Par exemple, les pays à revenu élevé émettent 11 tonnes de CO2 par an et par habitant. Tandis que les pays, à faible revenu, n’émettent que 0,3 tonne. Les pays développés produisent aussi beaucoup plus de déchets : 2,1 kg par habitant et par jour, contre 0,6 kg dans les pays en développement. Ces derniers peuvent heureusement compter sur les nouvelles technologies, comme l’énergie solaire, pour pourvoir à leurs besoins énergétiques. Ils ne doivent donc pas nécessairement passer par les mêmes phases de développement que les pays développés.

Sensibilisation du consommateur et du législateurLa prise de conscience des effets néfastes sur l’environnement s’améliore. Les politiciens réagissent avec une législation adaptée. Pour encourager, davantage, les entreprises et consommateurs à poser des choix plus respectueux de l’environnement. De plus en plus de consommateurs réclament aussi des produits plus durables.

Mais la législation n’est pas le seul élément. Les réglementations étrangères jouent également un rôle en la matière. Par exemple, depuis début 2018, la Chine a introduit une limite d’importation pour 24 types de déchets. Exporter des déchets devient donc de plus en plus difficile. Les initiatives, visant à y trouver une solution durable, sont ainsi naturellement encouragés.

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L’immobilier circulaire

La première étape, vers l’immobilier circulaire, est bien sûr la construction de bâtiments selon des principes circulaires. Le secteur de la construction est crucial dans l’évolution vers une économie circulaire. Car il utilise beaucoup de matières premières et a donc un impact environnemental majeur. Dans l’Union européenne, ce secteur est responsable de 25 à 30 % des flux de déchets et de 36 % des émissions de CO2.

L’exploitation de l’immobilier a un impact significatif sur l’environnement. En effet, un bâtiment consomme de l’énergie, qui requiert énormément de matières premières. Sans oublier l’entretien et les éventuelles modifications d’un bâtiment.

La manière d’exploiter un bâtiment dépend beaucoup des choix posés pendant sa construction. Si aucune installation n’a été prévue pour l’alimenter en énergie renouvelable, il sera évidemment plus difficile de l’exploiter de manière circulaire. Et si le bâtiment est difficile à adapter, son changement de fonction aura un impact environnemental plus important. La concertation, entre l’exploitant et les parties prenantes actives dans le processus de construction, est donc cruciale pour réaliser un bâtiment circulaire.

De nos jours, les coûts initiaux de construction orientent souvent le processus de construction. Considérer le coût du cycle de vie d’un bâtiment pourrait pourtant conduire à des décisions différentes. Par exemple, une meilleure isolation entraîne des frais de construction plus élevés, mais réduit évidemment la facture énergétique. Sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, une meilleure isolation peut donc s’avérer moins chère et plus écologique ! C’est donc bon pour l’environnement et le portefeuille.

L’attention, apportée au coût du cycle de vie, grandit déjà. Une nouvelle loi européenne, concernant les appels d’offres2, stipule que le coût total du cycle de vie doit être pris en compte pour l’attribution d’un marché. Les entreprises de construction sont ainsi naturellement encouragées à appliquer des principes circulaires.

Les principes de construction circulaire ne sont pas que théoriques : différentes sociétés les mettent en pratique. Vous trouverez, ci-dessous, plusieurs principes de construction circulaire avec des exemples en Belgique.

Bâtiment de conception circulaire et modifiableL’architecte et le maître d’ouvrage tiennent compte ici d’une éventuelle modification de fonction du bâtiment. Aujourd’hui, par exemple, de nombreuses résidences-services apparaissent en Belgique. Mais que ferons-nous de tous ces bâtiments plus tard ? Un architecte peut en prévoir la reconversion dès la conception. Pour devenir, par exemple, des immeubles d’appartements ou de bureaux. Toutes les méthodes ci-dessous peuvent y aider.

AZ groeninge (Courtrai)

4 hôpitaux, présents dans la périphérie de Courtrai, vont être re-groupés : nouveaux bâtiment et site sur le campus prévus.

Le point de départ de la conception : créer un village, autour de la santé, où toutes les zones d’hébergement bénéficient de la lumière du jour et d’une vue sur l’extérieur. Construire un hôpital du futur mais sans (pouvoir) savoir à quoi demain ressemblera... Le choix d’un bâtiment durable et modifiable a donc été retenu.

Hilde Vermolen et Tim Ost (Osar Architects) expliquent que : « le principe du bâtiment, voué à être modifié, est principalement uti-lisé ici afin de permettre l’expansion par phases du complexe et des installations connexes. Une construction dynamique jouant sur la standardisation en profondeur dès la conception : depuis l’enchaî-nement de bâtiments standards aux plans de travail identiques dans tous les départements de soins infirmiers ».

Ils ajoutent « qu’en séparant le flux des visiteurs, de celui de la logistique, l’adaptabilité et la polyvalence de l’hôpital sont garanties de façon optimale. Par exemple, si dans le future les départements infirmiers reçoivent moins de de-mandes, une des ailes pourra être transformée en centre de formation. Disposant de sa propre entrée dans le hall central ».

2 Transposition des directives européennes dans le Code belge : http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?lan-guage=fr&la=F&cn=2016061719&table_name=loi

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Passeport matériauxUn tel passeport indique quels matériaux sont présents dans le bâtiment et en quelles quantités. Il est ainsi beaucoup plus facile de les réutiliser. Les entreprises de démolition pourraient, à l’avenir, devoir payer pour démolir un bâtiment : la valeur de ces matériaux étant plus facile à identifier. Un bâtiment existant, muni d’un passeport matériaux, pourrait être considéré comme un lieu de stockage de matériaux.

Passeport matériaux

L’objectif du Madaster est d’éliminer les déchets en donnant une identité aux matériaux. Thomas Rau et Sabine Oberhuber, architectes, ont lancé ce concept dans leur livre « Materials Matters » en 2016.

Moins d’un an plus tard, le Madaster a vu le jour à Amsterdam. Le projet a reçu le soutien de grandes sociétés comme Redevco, Heymans, Ballast-Nedam et les banques néerlan-daises.

Via cette bibliothèque en ligne, un passeport matériaux digital peut être généré, pour chaque bâtiment. La documentation, l’enregistrement et l’archivage des matériaux, pré-sents dans un bâtiment, simplifient leur réutilisation, stimulent la conception intelligen-te et éliminent les déchets.

Pablo van den Bosch, Board member, explique que : « les informations exhaustives, reprises dans le passeport matériaux, aident les propriétaires de bâtiments, les concep-teurs et bâtisseurs, à procéder à de nouvelles estimations. À la fois pendant la conception, construction et gestion de leurs bâtiments. Les financiers peuvent également utiliser ce passeport, pour prendre en compte les matériaux, au moment de déterminer la valeur totale du bien. »

Pauvre en matériauxEn utilisant moins de matériaux, il est possible de réduire l’impact environnemental du processus de fabrication de ceux-ci.

Projet C3PO : la plus grande imprimante de béton 3D du monde

3L’impression 3D est probablement le meilleur moyen d’utiliser le moins de matériaux possible. Uniquement ceux dont vous avez besoin. Et avec beaucoup moins d’accessoires.

Peter-Paul van den Berg, directeur de Kamp C, le centre provincial anversois pour les bâtiments et habitations durables explique « qu’en partie grâce au soutien de l’Europe, la plus performante et grande imprimante de béton sera située en Campine. De fabrica-tion danoise, elle pourra imprimer une maison de 2 étages, direc-tement sur place et en une seule fois. Contrairement aux expéri-ences chinoises, le résultat ressemblera à une vraie habitation. La première devrait être finie en février 2019 ».

8 partenaires du monde scientifique et de l’entreprise – Universi-teit Gent, Thomas More Hogeschool, Van Roey, Beneens, Trias Ar-chitecten, ETIB nv/CONCRETE HOUSE et ViCre – ont uni leurs forces pour encourager l’impression 3D, dans le secteur de la construc-tion, et échanger les connaissances utiles de manière optimale.

Ensemble, ils testent différents paramètres comme la conception, le mélange du béton et la vitesse d’impression.

Peter-Paul van den Berg précise : « nous attendons beaucoup de la collaboration autour du C3PO. D’une part, ce projet contribue-ra au développement de conceptions innovantes et durables et, d’autre part, il pourra constituer un premier pas vers la construc-tion de logements abordables en réduisant la charge de travail impliquée. »

C’est pourquoi Kamp C installera l’infrastructure d’impression né-cessaire dans les années à venir. Une fois que cette infrastructure aura été suffisamment testée, elle sera ouverte aux sociétés et établissements scolaires, qui pourront alors expérimenter et co-créer.

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Biosourcé

Un bâtiment biosourcé est constitué des matériaux de construction renouvelables. Le bois et ses produits dérivés en sont le principal exemple.

UNILIN - « Avec nous, le bois a une seconde vie »

UNILIN est la société derrière Quick-Step. Elle fabrique notamment des panneaux de particules de bois (aggloméré) aujourd’hui composés, à 85 %, de bois recyclé. Ce dernier provenant de fournisseurs situés dans un rayon de 400 km. UNILIN collabore avec les parcs à conteneurs, les entreprises de démolition, d’emballage et même avec ses clients. Les 15 % restants sont constitués de flux résiduels provenant de l’industrie du bois. Et aussi de bois d’éclaircie issu de la gestion durable des forêts. Tous les bois ne conviennent pas à la production de panneaux de particules. UNILIN utilise le bois, non récupérable, comme source de chaleur pour sa propre production ou en électrici-té verte. Et ce grâce à ses propres usines de biomasse. UNILIN veille ainsi à ce que rien, de cette matière première naturelle, ne soit perdu.

Longue durée de vieSi un bâtiment est utilisé, pendant une longue période, peu de matières premières sont perdues. Les possibilités d’adaptation sont importantes. Et un entretien efficace prolonge considérablement la durée de vie. Au cours des dernières années, de plus en plus d’exemples de transformation de biens immobiliers sont apparus.

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Matexi : transformation de l’Antwerp Tower

Ce gratte-ciel de 87 mètres de haut, construit en 1974, se composait principalement de bureaux et d’un centre commercial. Mais sans jamais connaître de véritable suc-cès. Le bâtiment a même été décrit comme l’un des plus laids d’Europe.

Pourtant, Matexi croyait en son potentiel et a acquis la tour en 2012. Avant la rénova-tion, le promoteur a ouvert le bâtiment aux projets « pop-up » pour faire redécouvrir le bâtiment et redorer son image.

Matexi développe actuellement un projet mixte avec des commerces de détail, éta-blissements de l’horeca, bureaux au rez-de-chaussée et 240 appartements aux 20 derniers étages. Matexi a délibérément choisi de conserver le bâtiment principal. Mais pas pour sa splendeur architecturale…

Philip Rubbens, chef de projet, explique que : « ce choix est motivé par la très bonne qualité de la structure. Et par le cœur du bâtiment surdimensionné : celui-ci offre aux résidents un espace de rangement à leur étage plutôt qu’au sous-sol. Des questions urbanistiques ont également été prises en compte : les procédures d’urbanisme et la règlementation sont plus simples si le bâtiment reste en place. De plus, Matexi attache une grande importance à l’aspect écologique. En conservant le bâtiment, nous avons pu éviter une reconstruction totale et limiter notre consommation d’énergie. Pour réduire considérablement l’empreinte écolo-gique de chaque appartement. »

Matexi parie délibérément sur un réaménagement en zone urbanisée accessible. « Je m’attends donc à voir de plus en plus de tels projets de transformation. D’ailleurs, notre groupe travaille actuellement sur l’ancien immeuble de bureaux Leopold (Views) à Evere » ajoute Philip Rubbens.

Pour les acheteurs d’un appartement de l’Antwerp Tower, la vue et l’emplacement central jouent un rôle décisif. Mais l’aspect durable a son importance. « Dans le passé, les clients ne posaient pas de questions à ce sujet. De nos jours, c’est devenu courant. »

ModulairesEn s’assurant qu’un bâtiment est facile à démonter – c’est la « legolisation » – on facilite la réutilisation de ses matériaux et sa transformation. Si l’on peut démonter ses cloisons, l’espace de bureau devient flexible et la taille de la pièce peut être adaptée aux besoins du moment. Grâce à la construction réversible, le tri des composants ou des matériaux de construction est plus simple. Le recyclage est plus facile après un éventuel démontage (Galle, 2016).

Bao Living

« Pour permettre une urbanisation rapide, durable et financièrement abordable, nous devons trouver des solutions innovantes et créatives » explique Benjamin Eysermans. Il a fondé Bao Living, en 2017, avec Axel van der Donk,. Cette start-up anversoise a développé le MAI : une nouvelle méthode, désormais brevetée, pour raccorder les appartements aux services d’utilité publique. L’eau, l’électricité, le chauffage, la ventilati-on et la domotique sont réunis dans un seul et uni-que Module Personnalisable Intelligent (MAI). Pas de conception fixe : les 18 différents modules d’armoires s’adaptent à la pièce.

Ces modules étant facilement adaptables, les archi-tectes peuvent parfaitement les intégrer dans leurs plans de construction sans perdre en créativité. Et comme moins de murs intérieurs sont nécessaires, ils peuvent utiliser l’espace disponible de manière optimale. Les plombiers et électriciens procèdent au raccordement beaucoup plus rapidement et efficacement. Ils peuvent, en plus, effectuer plus facilement toutes les mises à jour et réparations. Ils n’ont plus à percer dans les murs mais simplement à ouvrir le module.

Benjamin Eysermans ajoute que : « grâce à ce module, l’utilisation de matériaux et d’énergie est réduite au cours de la production et de la finition. Les services d’utilité publique sont, en plus, séparés de la structure du bâtiment. Cela facilite grandement le recyclage en fin de vie. On peut donc vraiment parler d’une solution circulaire. »

Le MAI a été lancé début 2018 et les réactions ont été extrêmement positives. 2 premiers projets sont en cours et une dizaine d’autres sont en attente. Il y a aussi des projets plus importants avec 25 à 100 unités.

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« L’utilisation de notre module permet d’économiser 30 % sur les coûts d’installation des services d’utilité publique. Et comme nous utilisons moins de matériaux et des plus durables, l’utilisation d’un module réduit les émissions de CO2 de 5 tonnes » explique Benjamin Eysermans.

Démolition

Si l’on ne peut pas transformer un bâtiment existant ou le démanteler en composants séparés, la démolition est nécessaire. La réutilisation d’une faible valeur des matières premières, ou infrarecyclage, est la dernière étape. Aujourd’hui, la démolition est parfois difficile car les entrepreneurs ne savent pas toujours quels matériaux ont été utilisés pour construire le bâtiment concerné. S’il y a de l’amiante, la démolition devient difficile et prend du temps. Un passeport pour les matériaux (voir ci-dessus) peut résoudre ce problème et faire en sorte que les matériaux de valeur ne soient pas perdus.

Tracimat ASBL

Cet organisme de gestion de la démolition agréé est une initiative de la Confédération Flamande de la Construction (VCB : Vlaamse Confederatie Bouw), de la Confédération des Entrepreneurs en Démolition et en Démantèlement (CASO : Confederatie van Aannemers van Sloop- en Ontmantelingswerken), de la Fédération des Producteurs de Granulés Re-cyclés (FPRG : Federatie van Producenten van Recycling Granulaten) et de l’Organisation des Bureaux d’Ingénieurs-Con-seils et des entreprises de consultance (ORI : Organisatie van Raadgevende Ingenieurs- en consultancybedrijven).

Tracimat certifie le processus de démolition sélectif et, grâce à un système de traçabilité détaillé, examine ce qu’il advient des déchets produits lors des travaux de démolition et de destruction. Une intégration poussée de la chaîne et une réduction des risques environnementaux liés aux travaux de démolition et de destruction sont ainsi possibles. De plus, la distribution de déchets dangereux dans l’environnement est évitée et des flux de déchets moins polluants sont libérés, ce qui permet un recyclage plus performant.

Fin août 2018, une nouvelle politique de réception et de traitement est entrée en vigueur pour les producteurs de granulés recyclés (« broyeurs »). Lors de la réception et du traitement, le broyeur devra faire la distinction entre les débris présentant un profil de risque environnemental faible (PREF) et les débris présentant avec un profil de risque environnemental élevé (PREE).

Ce nouveau système entraîne une différence de prix pour, d’une part, le traitement des débris dont l’origine est con-nue et dont la qualité peut être garantie (PREF) et, de l’autre, le traitement des débris dont ce n’est pas le cas (PREE). Pour traiter les débris en tant que PREF, un permis de traitement et un certificat de démolition de Tracimat sont requis.

Marc Dillen, directeur général de la Confédération Flamande de la Construction : « Travailler avec Tracimat présente des avantages pour l’ensemble de la chaîne de construction et de démolition. Le broyeur de décombres a plus de garanties sur la qualité des produits recyclés en gravats et en granulés , ce qui pousse à les utiliser dans des applications haut de gamme. La concurrence entre les entrepreneurs en démolition est, en outre, plus équitable lorsqu’un plan de suivi de démolition est ajouté aux documents d’appel d’offres, et le maître d’ouvrage court moins de risques d’encourir des coûts imprévus. La société bénéficie de ce système de chaîne de traitement parce qu’il contribue à façonner l’écono-mie circulaire et assure une gestion plus durable des matières premières rares. »

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Comment rendre l’immobilier circulaire rentable sur le plan économique?

Les principes circulaires révolutionnent le modèle linéaire actuel. Si les entreprises doivent utiliser moins de matières premières, sous l’effet d’une stimulation à la réutilisation, leur modèle d’entreprise sera menacé. En effet, les entreprises font du profit en vendant autant que possible. Comment une entreprise peut-elle par conséquent appliquer des méthodes circulaires tout en restant rentable ?

La solution réside dans la transformation du modèle d’entreprise mis en place. Il existe 5 modèles d’entreprise intéressants qui favorisent la faisabilité économique des principes circulaires.

Un produit en tant que serviceUne société peut choisir d’offrir un service plutôt qu’un bien. Exemple classique : offrir de la lumière au lieu de vendre des lampes. De cette façon, un changement s’opère dans la relation entre le fabricant et le consommateur. Le consommateur ne devient pas propriétaire d’un produit et ne paie donc que le service. Ce modèle pourrait augmenter la durée de vie et les possibilités de recyclage des produits. Comme le fabricant conserve le droit de propriété du produit, ce dernier a tout intérêt à tenir compte de ce qu’il se passe à la fin du cycle de vie de l’article. Il est également dans son intérêt de bien entretenir le produit pour prolonger sa durée de vie.

Ce modèle d’entreprise est particulièrement intéressant pour les services présentant les caractéristiques suivantes :

• La performance est facile à mesurer. Un ascenseur, par exemple, fonctionne ou ne fonctionne pas. La performance est déjà un peu plus difficile à mesurer dans le cas d’une installation d’un système de climatisation, car la qualité du climat d’intérieur dépend également de la qualité de l’isolation des autres matériaux ainsi que du comportement de l’utilisateur.

• Il y a peu d’intermédiaires entre le fournisseur et l’utilisateur ou le propriétaire. Il est ainsi plus simple de conclure un contrat.

• Les installations sont techniquement complexes. Dans ce cas, le fournisseur dispose d’un avantage au niveau des connaissances et il peut ainsi effectuer la maintenance plus efficacement.

ETAP : la lumière en tant que service pour la ville de Malines

ETAP est une entreprise familiale fondée à Anvers en 1949. Elle fournit un éclairage efficace, modulable et confortable pour les bâtiments d’entreprises, les hôpitaux et les écoles. ETAP développe et produit ses propres luminaires et systè-mes, tant pour l’éclairage général que pour l’éclairage de secours. Elle propose à ses clients une gamme étendue de services. La durabilité s’inscrit dans son ADN et celui de ses actionnaires.

Christ’l Joris, Présidente du Conseil d’Administration : « ETAP produit toujours de manière locale et présente une in-tégration verticale. Cela nous permet de contrôler chaque maillon de la chaîne. Nous avons, par exemple toujours, opté pour des luminaires faciles à installer et à démonter. Lorsque c’est possible, nous préférons également le vissage au collage. Cela facilite à la fois la maintenance, à laquelle nous attachons beaucoup d’importance, et le recyclage à la fin du cycle de vie. Nous optons délibérément pour des LED ayant une longue durée de vie et veillons à ce que nos mo-dules garantissent une luminosité maximale pendant toute la durée d’utilisation. La valeur ajoutée de nos produits réside dans leur durabilité. En proposant la lumière en tant que service, nous veillons à ce que cette valeur ajoutée soit exprimée au maximum, tant au niveau du client que pour notre entreprise. »

Le premier projet de lumière en tant que service est en cours de réalisation pour la ville de Malines. ETAP fournira l’é-clairage dans 4 bâtiments de la ville pour les dix prochaines années. Au total, cela concerne plus de 1 000 luminaires. Dans le cadre de ce projet, ETAP ne vend pas d’appareils mais garantit une lumière de haute qualité et prend en charge les frais d’électricité, l’installation, la maintenance, le financement et la reprise éventuelle des luminaires à la fin du contrat. En échange, la ville de Malines ne paie qu’un loyer fixe, car ETAP reste propriétaire de l’installation. À la fin du contrat, Malines peut choisir de le prolonger.

« La ville n’a rien à faire : si nécessaire, nous réparons ou remplaçons les luminaires et, après la période de location convenue, nous enlèverons ou remplacerons l’éclairage, à moins que le client ne souhaite prolonger le service. »

« Si la lumière en tant que service gagne en popularité, nous devrons mettre en place une solide solution de finance-ment. Les produits pèsent plus longtemps sur notre bilan que dans le cas d’une vente traditionnelle. Pour ce premier projet, que nous considérons comme une étape d’apprentissage, nous avons travaillé avec nos propres ressources. Mais nous ne voulons pas continuer de cette façon. Les banques sont ouvertes à la réflexion en matière d’activités circulaires et du rôle qu’elles peuvent jouer dans son financement. »

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Points d’interrogation pour le financement du modèle « produit en tant que service » ?Certaines caractéristiques de ce modèle d’entreprise rendent le financement plus difficile. Mais il existe des moyens de surmonter les difficultés :

• Les flux de trésorerie sont plus petits mais plus longs, ce qui crée une relation financière à long terme entre l’entrepriseet le consommateur. Étant donné que les flux de trésorerie ont lieu sur une période plus longue, cette formule est plus risquée pour la banque. Afin de contourner cet obstacle, un entrepreneur peut demander au consommateur une compensation plus élevée durant les premières années afin de raccourcir la période de remboursement.

• Les paiements plus étalés rendent la solvabilité du consommateur très importante. Si un utilisateur fait faillite pendant la durée du contrat, la société qui a offert le service pourrait avoir des ennuis. Les solutions possibles sont l’introduction d’une prime de risque qui dépend du profil de risque de l’utilisateur, la demande d’une garantie ou encore l’établissement d’un portefeuille diversifié.

• Pour limiter les coûts d’investissement, le propriétaire ou l’occupant d’un bâtiment peut travailler avec une CESCo (Circular Economy Service Company : société de services d’économie circulaire). Tout comme avec une ESCo (Energy Service Company : société de services énergétiques), qui est employée pour optimiser la demande énergétique d’un bâtiment, le propriétaire ou l’utilisateur d’un bâtiment sous-traite la gestion ou une partie de celle-ci. Un contrat de performance détermine les prestations de la CESCo (livraison et maintenance du matériel TIC, par exemple) et la compensation contre laquelle elle les livre. Le fait que la CESCo reste propriétaire des biens qu’elle livre est crucial et elle a donc tout intérêt à bien réfléchir à ce qu’il se passera à la fin du contrat. Ce type de construction stimule ainsi les principes circulaires et réduit le coût d’investissement pour l’utilisateur ou le propriétaire du bâtiment.

Dans l’exemple suivant, le Groupe Gands va encore plus loin en construisant des appartements dont il prend en charge l’exploitation. De cette façon, le groupe peut parfaitement coordonner le processus de construction et les besoins pendant le fonctionnement.

Groep Gands

Le Groupe Gands est un grand promoteur immobilier flamand dont le siège est situé à Anvers. Il est devenu un acteur important sur le marché des résidences-services au cours des dernières années. Le groupe a acquis une expérience dans l’offre combinée de biens immobiliers et de services (y compris à travers sa propre société de soins à domicile). Le groupe Gands souhaite poursuivre cette expérience dans d’autres niches.

Stéphane Verbeeck, administrateur délégué : « Une étude de marché approfondie a confirmé notre intuition : dans les grandes villes, le nombre de célibataires est en augmentation et leurs besoins en logement se situent souvent en dehors de l’offre existante. Ils veulent un appartement abordable pour un montant fixe et s’attendent à ce qu’il soit à la mode et qu’il respire la qualité. Ils sont prêts à abandonner leur espace de vie privé en échange d’une assistance et de services centraux vraiment optimaux. Ils veulent également pouvoir travailler et se détendre dans les installations communes ».

Si l’on combine tout cela, on est très proche de l’immobilier en tant que service. Le groupe a trouvé un terrain appro-prié et a joint le geste à la parole. Le projet ouvrira ses portes en janvier 2019. En raison du plan de communication et de marketing, l’emplacement et le nom exacts n’ont pas encore été donnés. Mais Stéphane lève pour nous le voile sur le volet conceptuel.

Le complexe contient, en plus d’une offre « short stay » unique, 75 lofts luxueux d’une surface comprise entre 30 et 55 m². En combinant design intelligent et techniques modulaires, l’espace est utilisé de manière optimale. Le loyer com-prend le remplacement hebdomadaire du linge de lit, l’eau, l’énergie, le wifi et la climatisation, l’utilisation d’aspirateurs communs, une laverie, des vélos électriques et des voitures.

Le groupe Gands s’occupera de l’exploitation du bâtiment lui-même. Au rez-de-chaussée, il y aura une réception qui aidera les résidents pour toutes leurs questions. Nous trouvons également des espaces communs, en partie réservés

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aux résidents et partiellement accessibles aux tiers. Des évènements informatifs et culturels seront organisés dans ces espaces. Louis Claes, gestionnaire de projets : « Un gestionnaire de communauté s’occupera des évènements. Les évènements et les espaces communs seront au cœur du projet et assureront une réelle intégration dans le quartier. Nous voulons que les gens soient attirés par “ce qu’il y a à faire” plutôt que par “ce qu’il y a au menu”. »

Le Groupe Gands se concentre également fortement sur la nature durable et technologique du bâtiment. L’énergie est générée par des panneaux solaires en circuit fermé. Le surplus est stocké dans des batteries Tesla. Les capteurs de mouvement garantissent qu’aucune énergie ne soit gaspillée dans les lofts. Pour la construction, une technique de préfabriqué innovante a été choisie. La fonction du bâtiment pourra facilement être modifiée à l’avenir. Les salles de bain sont modulaires. De plus, l’accès au bâtiment et aux services est organisé via une app sur le smartphone du résident.

Stéphane Verbeeck : « Nous sommes convaincus que l’intégration d’une offre de services répond non seulement à une nouvelle réalité du marché mais assurera également à terme une création de valeur plus élevée. »

Fournitures circulairesLes sociétés qui opèrent selon ce modèle d’entreprise fournissent des éléments entièrement renouvelables, recyclables ou biodégradables qui soutiennent les systèmes de production et de consommation circulaires.

Gyproc Saint-Gobain : recyclage à l’infini avec du plâtre

Gyproc produit des plaques de plâtre pour la finition intérieure des rénovations et des nouvelles constructions. Les plaques de Gyproc sont les seules plaques de plâtre au monde à avoir un certificat « Cradle to Cradle ».

En principe, le gypse (plâtre) peut être recyclé à l’infini. Les propriétés du matériau que l’on trouve dans les plaques de plâtre sont presque identiques à la matière première elle-même ; donc, pour refermer le cercle de matériau, il suffit de séparer le noyau de plâtre de la gaine en carton. Et c’est exactement ce que fait Gyproc : la société recycle au moins 25 000 tonnes de plâtre par an.

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Facadeclick

La société basée à Louvain a développé des briques de parement circulaires qui s’assemblent sans mortier ni colle. Cela assure non seulement une accélération substantielle du processus de construction, mais également une belle façade sans joints qui ne souffre d’aucune décoloration. Le système permet de démonter les pierres de manière simple lorsque le bâtiment ne répond plus aux exigences.

Jasper Vandenbrempt, gérant : « Aujourd’hui, une habitation n’est plus qu’une montagne de matières premières usagées. Avec Faca-declick, un bâtiment ne sera plus une montagne de déchets, mais un espace de stockage temporaire de matériaux de construction qui pourront être réutilisés plus tard ».

Pour les composants du système, la société travaille avec des parte-naires réputés. L’innovation réside dans ce que l’on appelle « l’insert », sur lequel les pierres se clipsent. Il est moulé par injection par Didak Injection de Grobbendonk. Les briques de parement sont produites par Nelissen Brickworks de Lanaken.

Jasper : « Nos briques durent longtemps, mais si elles ont été démontées plusieurs fois, elles ne sont plus esthétique-ment parfaites. La pierre est alors finement broyée et réinjectée dans le mélange d’argile. L’insert est entièrement recyclé dans une usine fonctionnant à l’électricité verte. L’isolation de Facadeclick est aussi complètement circulaire. Il s’agit de perles de Biofoam, un matériau biodégradable qui est retiré des murs creux lors du démontage du bâtiment et est composté industriellement. »

Les premières habitations individuelles ont déjà été construites et un grand projet est actuellement prévu aux Pays-Bas.

Jasper : « Le concept de l’acquisition de propriété via un prêt hypothécaire devient problématique pour beaucoup. Les systèmes de construction réversibles offrent de nouveaux concepts qui permettent aux résidents d’obtenir une mai-son durable et abordable. Nous examinons ces options avec, entre autres, l’ULB, OVAM, le Groupe Colruyt et le Groupe Van Roey. »

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Allongement de la vie des produits Dans ce modèle d’entreprise, la société cherche un moyen de prolonger la durée de vie d’un produit. La valeur qui se perd normalement à la fin du cycle de vie est maintenue ou augmentée par la restauration, la reconversion ou l’amélioration du produit. Les nouvelles technologies telles que l’internet des objets permettent de mieux surveiller les produits et ainsi de les entretenir au bon moment.

NNOF

NNOF (anciennement Nearly New Offices) travaille dans le domaine de la transformation de l’environnement de bureau sous toutes ses facettes : con-cept de lieu de travail, agencement, processus de travail et services d’assistan-ce. La société se concentre sur l’accompagnement, le conseil et la gestion du développement pour un lieu de travail durable, stratégique et tourné vers l’a-venir. Dans ce contexte, une conception avec peu de matériaux est privilégier.

Kurt Florus, Directeur de la section commerciale belge : « Lorsqu’on nous con-tacte pour le réaménagement d’un lieu de travail, nous nous concentrons sur les 3 premiers cercles de l’économie circulaire. Nous essayons d’abord de réparer les matériaux existants et de les réutiliser tels quels. Ensuite, nous analysons les nouveaux besoins et nous adaptons le site. Par exemple, nous transformons un bureau couleur bois de 2 m sur 1 m en un bureau blanc d’1,80 m sur 0,80 m. Si ce n’est pas possible, nous réutilisons les matériaux dans de nouveaux meubles contemporains. Cela nécessite non seulement des com-pétences techniques mais, surtout, un design créatif. C’est ainsi que nous con-struisons des sièges contemporains avec d’anciens bureaux. »

Cette approche nécessite beaucoup de travail. Trouver des artisans ayant les bonnes compétences techniques relève du défi. Et pouvoir concurrencer de nouveaux meubles produits dans des pays à bas salaires en est également un. Tant que le coût du CO2 n’est pas répercuté, cela ne changera pas.

Pourtant, NNOF constate que de plus en plus d’organisations veulent limiter leur empreinte écologique et sont prêtes à mettre le prix. L’entreprise s’est d’ailleurs créée de belles références avec des projets pour Spadel, Barry Callebaut, Coca-Cola, Deloitte, ou encore le gouvernement flamand.

Kurt Florus : « Lors de l’installation du nouveau centre administratif flamand (bâtiment Herman Teirlinck à Bruxelles), nous avons non seulement fourni un lieu de travail agréable et fonctionnel mais, grâce à notre approche circulaire, le gouvernement flamand a pu éviter l’émission de 50 000 kg de CO2. »

Rotor/Rotor Deconstruction/Opalis

Rotor est un bureau d’étude et de conception bruxellois qui travaille depuis 12 ans dans le but d’utiliser autant que possible des matériaux de construction récupérés dans les nouveaux projets de construction et de rénovation.

Rotor a estimé que le marché des matériaux de construction récupérés n’était pas suffisamment connu. Avec le sou-tien des Régions Bruxelloise et Flamande, Rotor a lancé Opalis: un « guide » qui présente aux promoteurs immobiliers et aux architectes les parties prenantes actives en Belgique et leur offre. Le réseau Opalis englobe 99 % de sociétés actives dans le secteur. Sur le site Web d’Opalis, vous pouvez effectuer une recherche en fonction des matériaux souhaités.

Maarten Gielen : « Nous cherchons actuellement à faire d’Opalis une plateforme véritablement européenne : il exi-ste un réel besoin de marché professionnel ».

Le réseau sera élargi à l’aide de commerçants des Pays-Bas, de France et du Royaume-Uni qui pourraient signer une charte de qualité à un stade ultérieur. Le but ultime est que le marché des matériaux de récupération puisse offrir le même service que les acteurs qui commercialisent de nouveaux matériaux (plus particulièrement en ce qui concerne le choix, les accessoires pour l’installation, les délais de livraison, etc.).

L’entreprise Rotor DC (Deconstruction) est quant à elle responsable du démantèlement et de la réutilisation des ma-tériaux provenant de projets à grande échelle, souvent des immeubles de bureaux. Rotor DC fournit également des conseils et des services logistiques aux propriétaires de bâtiments à démolir ou à rénover ainsi qu’aux architectes.

Maarten Gielen : « Un bon exemple est la “Multi Tower” sur la place de Brouckère, que nous rénovons en profondeur. Le propriétaire, Whitewood, s’est engagé à consacrer 2 % de la valeur de la finition aux matériaux recyclés. Rotor DC participe à la fois au démantèlement et à la conception de ce projet et offre un mélange de matériaux anciens et nouveaux. »

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Récupération des ressources Une société peut se spécialiser dans la récupération de valeur à la fin du cycle de vie d’un produit et la réinjection de cette valeur dans le cycle de vie d’un autre. Ce modèle d’entreprise favorise le retour des produits et permet ainsi de valoriser les déchets grâce à un recyclage et un rehaussement innovants.

Orbix

Depuis 2 décennies, la société de Genk Orbix recycle les scories d’acier (sous-produits de la production d’acier) d’un producteur local d’acier inoxydable.

En collaboration avec VITO (organisme de recherche flamand dans le domaine des tech-nologies propres et du développement durable), la société investit depuis 2004 dans la « carbonatation », une technologie qui transforme les scories métalliques, à l’aide du CO2, en nouveaux matériaux de construction de haute qualité.

En tant qu’entrepreneur circulaire, l’administrateur Serge Celis a compris les avantages du processus : « D’une part, vous retirez du CO2 de l’air. D’autre part, vous évitez les nouvelles émissions de CO2, car la production génère beaucoup moins de CO2 qu’avec du ciment ou des briques. »

Depuis l’année dernière, la technologie est entièrement au point et prête pour le lancement d’une production de « pierres de CO2mpensation » à grande échelle.

Orbix ne le fera pas elle-même, mais par le biais d’un accord de licence avec la société irlandaise CRH. Une filiale néer-landaise du groupe s’est engagée à construire une usine avec une capacité de 300 000 tonnes de pierres dans les 5 ans. Cette production assurera une réduction d’émissions de 36 000 tonnes de CO2.

PartagePartager des produits avec des particuliers ou des sociétés est un modèle d’entreprise qui rend les principes circulaires économiquement rentables. Ici, la société crée de la valeur en partageant une surcapacité ou une sous-utilisation.

Camelot Vastgoedbescherming : gestionnaires de biens immobiliers inoccupés

Camelot Vastgoedbescherming a démarré en 2001 avec la gestion de biens immobiliers inoccupés à Bruxelles. Cette société est depuis devenue le leader du marché européen avec des bureaux dans 7 pays différents.

L’approche de Camelot vise à optimiser l’occupation, la gestion et l’utilisation des biens immobiliers temporairement inoccupés. Le but de cette approche intégrale est de minimiser les risques liés à l’inoccupation tels que le vandalisme, le vol, l’effraction et la dégradation et d’optimiser ainsi le rendement.

Grâce à son site web et à son réseau social, Camelot entretient des contacts quotidiens avec des milliers de start-up, d’entrepreneurs créatifs et d’étudiants à la recherche d’espaces de vie et de travail flexibles et abordables.

Dorien Oerlemans, Directrice du développement : « Camelot opère sur la base d’accords d’occupation à titre précaire. Ces accords ont le grand avantage de pouvoir être résiliés mensuellement, de sorte que le propriétaire du bien vacant peut toujours récupérer rapidement l’usage de sa propriété. Selon le type de projet, le bien immobilier peut également être temporairement utilisé comme lieu de réunion, de tournage de film ou de stockage via la formule Make Space Pay. »

Plus tôt cette année, le gouvernement flamand a agréé Camelot comme gestionnaire de logements sociaux tempo-rairement inoccupés. Dorien : « Camelot louera temporairement des logements sociaux vides car en attente de réno-vation selon le principe d’occupation à titre précaire. Nous réduisons ainsi l’inoccupation structurelle et l’inoccupation à long terme. Nous offrons ainsi des possibilités de logements bon marché à certains groupes cibles. »

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Conclusion

Nous espérons que cette publication vous aura donné envie d’appliquer des méthodes de construction et des modèles d’affaires circulaires au sein de votre société. Les exemples repris dans notre étude montrent que la transition vers une économie circulaire est un concept intéressant qui vaut le détour. Cette transition est, en outre, déjà en marche et ce, même en Belgique, au sein de l’écosystème immobilier. Il y a divers pôles importants tels que la technologie, l’économie et les préférences sociales qui poussent notre société vers une économie circulaire. Un entrepreneur qui franchit le pas aujourd’hui en récoltera les bénéfices plus tard – et peut-être encore plus rapidement que prévu. Bonne chance !

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Bibliographie

• Galle, W. (2016). Scenario based life cycle costing (Chapter 8). Zelzate: University Press.

• ING. (2017). Circulair bouwen. Amsterdam. https://www.ing.be/Assets/Documents/CirculairBouwenNL.pdf

• Source des chiffres sur la production de déchets par jour – pays développés et en développement https://siteresources.worldbank.org/INTURBANDEVELOPMENT/Resources/336387-1334852610766/Chap3.pdf

• Chiffres concernant les émissions de CO² https://data.worldbank.org/indicator/EN.ATM.CO2E.PC

• Chiffres sur la consommation d’énergie et les émissions de CO2 dans le secteur de la construction : http://ec.europa.eu/environment/waste/construction_demolition.htm

• Étude proptech ING (2018) https://www.ing.nl/media/ING_EBZ_PropTech-Technologie_in_de_vastgoedsector-juni_2018_tcm162-148617.pdf

• Accenture. (2015). Circular Advantage. https://www.accenture.com/t20150523T053139__w__/us-en/_acnmedia/Accenture/Conversion-Assets/DotCom/Documents/Global/PDF/Strategy_6/Accenture-Circular-Advantage-Innovative-Business-Models-Technologies-Value-Growth.pdf

• WTCB. (2017). Circulair bouwen. https://www.wtcb.be/homepage/download.cfm?lang=nl&dtype=innov_support&doc=InnovationPaper_Circulair_Bouwen_NL.pdf

• Circulaire Flandre http://vlaanderen-circulair.be

Nous adressons en outre nos remerciements à :

• Geert Verachtert – Groep Van Roey

• Prof Karel van Acker - KUL

• Prof Karen Allacker - KUL

• Waldo Galle - VUB

• Prof Niels De Temmerman - VUB

• Jeroen Vrijders - WTCB

• Maurice van Sante - ING Nederland

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