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JEUDI 19 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A7 CO.13 Quinze années d’évolution des résultats de la transplantation hépatique en Europe R Adam (1), V Karam (1), J Buckels (2), J O’Grady (3), D Castaing (1), J Klempnauer (4), N Jamieson (5), P Nauhaus (6), J Leruth (7), S Pollard (8), M Salizzoni (9), J Garcia-Valdecasas (10), F Muhlbacher (11) (1) Villejuif ; (2) Birmingham, Grande-Bretagne ; (3) Londres, Grande-Bretagne ; (4) Hannover, Allemagne ; (5) Cambridge, Grande-Bretagne ; (6) Berlin, Allemagne ; (7) Bruxelles, Belgique ; (8) Leeds, Grande-Bretagne ; (9) Torino, Italie ; (10) Barcelone, Espagne ; (11) Vienna, Autriche. But : Analyser l’évolution des principales indications, des techniques chirurgicales et des résultats au cours des 15 der- nières années. Patients et Méthodes : De mai 1968 à décembre 2005, le Registre Européen de Transplantation Hépatique (ELTR) a colligé les données de 68 776 transplantations hépatiques (TH) réalisées dans 137 centres et 23 pays. Les résultats de 3 périodes ont été comparés : (1) 1990-1995 ; (2) 1995-2000 et (3) 2000-2005, et la survie des patients déterminée par la méthode de Kaplan-Meier. Résultats : En termes d’indications, les résultats ont montré une augmentation de la cirrhose alcoolique (20 % dans la période récente contre 15 % en 1990-1995), de la cirrhose virale C (16 % vs 11 %), et du carcinome hépatocellulaire (CHC) (16 % vs 9 %). La TH permet une survie qui atteint 85 % à 1 an, à l’exception des hépatites fulminantes (75 %). Les taux de survie à 1 et 5 ans se sont considérablement améliorés pour toutes les indications y compris le CHC (de 75 à 89 % à 1 an et de 46 à 60 % à 5 ans, respectivement de 1990-1995 à 2000-2005). La plus faible progression est notée pour les cirrhoses virales C (de 81 à 87 % à 1 an sans modification de la survie à 5 ans). Concernant les techniques chirurgicales, le recours au foie partagé (split) et au donneur familial (DF) a augmenté pour représenter actuellement pour chacune de ces alternatives 6 % de toutes les TH. Une amé- lioration considérable de la survie à 1 an et à 5 ans a été observée pour la TH / foie total (de 78 à 87 % à 1 an et de 64 à 69 % à 5 ans, respectivement de 1990-1995 à 2000- 2005) et pour le split (de 64 à 85 % à 1 an et de 55 à 73 % à 5 ans). La survie à 1 an des TH à DF s’est également amé- liorée (73 à 86 % de 1990-1995 à 2000-2005) alors que la survie à 5 ans n’a pas changé. Conclusion : La cirrhose alcoolique, la cirrhose virale C et le CHC sont actuellement les principales indications de la transplantation hépatique dont la survie atteint plus de 80 % à un an toutes indications confondues. L’amélioration de ces dernières années concerne toutes les indications et toutes les modalités techniques de la TH. CO.14 Stéatose et transplantation hépatique (TH) : influence du type histologique et du degré d’envahissement sur les résultats à court et à long terme R Adam (1), V Karam (1), A Jimenez (1), M Sebagh (1), F Saliba (1), P Ichai (1), E Vibert (1), C Salloum (1), F Perdigao Cotta (1), JC Duclos-Vallée (2), E Levesque (1), D Azoulay (1), D Samuel (1), D Castaing (1) (1) Villejuif ; (2) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : La stéatose du greffon est un facteur de risque connu de la TH. Néanmoins, aucun consensus n’est clairement établi pour fixer les limites de l’utilisation des foies stéatosiques (FS). L’objectif de cette étude est d’éva- luer l’impact du type et de la sévérité de la stéatose sur les résultats de la TH, comparativement aux foies non stéatosi- ques (FNS). Patients et Méthodes : A partir d’une série consécutive de 2 054 TH réalisées de 1984 à 2008, l’influence (a) du type (microvésiculaire : MIC ou macrovésiculaire : MAC) et (b) du degré (Minime < 30 %, Modéré : 30-60 % ou Sévère : > 60 %) de la stéatose a été évaluée sur l’incidence de non- fonction primaire (NFP), de dysfonction (DYF) du greffon (définie par un TP minimum < 30 % et un pic d’ASAT > 2 000 UI/L), et sur la survie du greffon. Une analyse mul- tivariée a été effectuée pour déterminer quel type et quel degré de stéatose représentaient un facteur de risque indé- pendant de perte du greffon. Résultats : 845 (41 %) TH ont été réalisées avec un FS. Le risque de DYF était augmenté, comparativement aux FNS (17 % vs 11 %, p < 0,01). L’incidence de NFP et la survie du greffon étaient similaires. Parmi les 845 FS, 149 (18 %) étaient des MIC pures, 268 (32 %) des MAC pures et 427 (50 %) des stéatoses mixtes. Pour les MAC pures, la DYF était plus fréquente que pour les MIC pures (22 % vs 7 % - p < 0,05) mais l’incidence de NFP et la survie du greffon étaient au global, similaires. Néanmoins pour les 62 greffons (23 %) ayant une stéatose modérée à sévère (MAC > 30 %), la DYF était plus fréquente (19 % vs 11 %) et la survie du greffon significativement inférieure à celle des FNS (80 vs 66 % à 1 an, p < 0,007). Pour les MAC > 30 % pures et mixtes, les risque de DYF (17 % vs 11 %), de NFP (4 % vs 1,7 %) étaient plus élevés, et la survie du greffon inférieure à celle des FNS, quel que soit le degré de MIC associée. Le risque était encore majoré en cas de MAC > 60 % (n = 30) avec un risque de NFP de 13 %, de DYF de 42 % et une survie à 1 an de 53 %. En analyse multivariée, la stéatose MAC > 30 % s’est révélée être un facteur de risque indé- pendant de perte de greffon (p = 0,003, RR : 1,34), conjoin- tement à la retransplantation, l’urgence, le cancer, l’incompatibilité ABO, le nombre de culots transfusés, et l’utilisation du Split ou d’un foie réduit. L’âge jeune du don- neur ou une courte durée d’ischémie ne réduisaient pas de façon significative l’effet délétère de la stéatose qui étaient en revanche amplifiés par l’urgence et l’utilisation d’un foie partiel. Conclusion : Plus que la stéatose microvésiculaire, la stéa- tose macrovésiculaire est un facteur de risque pour la TH, lorsqu’elle excède 30 %. Le risque devient rédhibitoire pour les stéatoses de plus de 60 % entrainant la perte de près d’un greffon sur deux. La diminution du temps d’ischémie ou le jeune âge du donneur ne semblent pas prévenir significative- ment ce risque.

CO.14 Stéatose et transplantation hépatique (TH) : influence du type histologique et du degré d’envahissement sur les résultats à court et à long terme

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A7

CO.13 Quinze années d’évolution des résultatsde la transplantation hépatique en Europe

R Adam (1), V Karam (1), J Buckels (2), J O’Grady (3), DCastaing (1), J Klempnauer (4), N Jamieson (5), PNauhaus (6), J Leruth (7), S Pollard (8), M Salizzoni (9), JGarcia-Valdecasas (10), F Muhlbacher (11)(1) Villejuif ; (2) Birmingham, Grande-Bretagne ; (3)Londres, Grande-Bretagne ; (4) Hannover, Allemagne ;(5) Cambridge, Grande-Bretagne ; (6) Berlin, Allemagne ;(7) Bruxelles, Belgique ; (8) Leeds, Grande-Bretagne ; (9)Torino, Italie ; (10) Barcelone, Espagne ; (11) Vienna,Autriche.

But : Analyser l’évolution des principales indications, destechniques chirurgicales et des résultats au cours des 15 der-nières années.

Patients et Méthodes : De mai 1968 à décembre 2005, leRegistre Européen de Transplantation Hépatique (ELTR) acolligé les données de 68 776 transplantations hépatiques(TH) réalisées dans 137 centres et 23 pays. Les résultats de3 périodes ont été comparés : (1) 1990-1995 ; (2) 1995-2000et (3) 2000-2005, et la survie des patients déterminée par laméthode de Kaplan-Meier.

Résultats : En termes d’indications, les résultats ont montréune augmentation de la cirrhose alcoolique (20 % dans lapériode récente contre 15 % en 1990-1995), de la cirrhosevirale C (16 % vs 11 %), et du carcinome hépatocellulaire(CHC) (16 % vs 9 %). La TH permet une survie qui atteint85 % à 1 an, à l’exception des hépatites fulminantes (75 %).Les taux de survie à 1 et 5 ans se sont considérablementaméliorés pour toutes les indications y compris le CHC (de75 à 89 % à 1 an et de 46 à 60 % à 5 ans, respectivement de1990-1995 à 2000-2005). La plus faible progression estnotée pour les cirrhoses virales C (de 81 à 87 % à 1 an sansmodification de la survie à 5 ans). Concernant les techniqueschirurgicales, le recours au foie partagé (split) et au donneurfamilial (DF) a augmenté pour représenter actuellement pourchacune de ces alternatives 6 % de toutes les TH. Une amé-lioration considérable de la survie à 1 an et à 5 ans a étéobservée pour la TH / foie total (de 78 à 87 % à 1 an et de64 à 69 % à 5 ans, respectivement de 1990-1995 à 2000-2005) et pour le split (de 64 à 85 % à 1 an et de 55 à 73 %à 5 ans). La survie à 1 an des TH à DF s’est également amé-liorée (73 à 86 % de 1990-1995 à 2000-2005) alors que lasurvie à 5 ans n’a pas changé.

Conclusion : La cirrhose alcoolique, la cirrhose virale C etle CHC sont actuellement les principales indications de latransplantation hépatique dont la survie atteint plus de 80 %à un an toutes indications confondues. L’amélioration de cesdernières années concerne toutes les indications et toutes lesmodalités techniques de la TH.

CO.14 Stéatose et transplantation hépatique (TH) :influence du type histologique et du degréd’envahissement sur les résultats à court età long terme

R Adam (1), V Karam (1), A Jimenez (1), M Sebagh (1),F Saliba (1), P Ichai (1), E Vibert (1), C Salloum (1), FPerdigao Cotta (1), JC Duclos-Vallée (2), E Levesque(1), D Azoulay (1), D Samuel (1), D Castaing (1)(1) Villejuif ; (2) Le Kremlin-Bicêtre.

Introduction : La stéatose du greffon est un facteur derisque connu de la TH. Néanmoins, aucun consensus n’estclairement établi pour fixer les limites de l’utilisation desfoies stéatosiques (FS). L’objectif de cette étude est d’éva-luer l’impact du type et de la sévérité de la stéatose sur lesrésultats de la TH, comparativement aux foies non stéatosi-ques (FNS).

Patients et Méthodes : A partir d’une série consécutive de2 054 TH réalisées de 1984 à 2008, l’influence (a) du type(microvésiculaire : MIC ou macrovésiculaire : MAC) et (b)du degré (Minime < 30 %, Modéré : 30-60 % ou Sévère :> 60 %) de la stéatose a été évaluée sur l’incidence de non-fonction primaire (NFP), de dysfonction (DYF) du greffon(définie par un TP minimum < 30 % et un pic d’ASAT> 2 000 UI/L), et sur la survie du greffon. Une analyse mul-tivariée a été effectuée pour déterminer quel type et queldegré de stéatose représentaient un facteur de risque indé-pendant de perte du greffon.

Résultats : 845 (41 %) TH ont été réalisées avec un FS. Lerisque de DYF était augmenté, comparativement aux FNS(17 % vs 11 %, p < 0,01). L’incidence de NFP et la survie dugreffon étaient similaires. Parmi les 845 FS, 149 (18 %)étaient des MIC pures, 268 (32 %) des MAC pures et 427(50 %) des stéatoses mixtes. Pour les MAC pures, la DYFétait plus fréquente que pour les MIC pures (22 % vs 7 % -p < 0,05) mais l’incidence de NFP et la survie du greffonétaient au global, similaires. Néanmoins pour les 62 greffons(23 %) ayant une stéatose modérée à sévère (MAC > 30 %),la DYF était plus fréquente (19 % vs 11 %) et la survie dugreffon significativement inférieure à celle des FNS (80 vs66 % à 1 an, p < 0,007). Pour les MAC > 30 % pures etmixtes, les risque de DYF (17 % vs 11 %), de NFP (4 % vs1,7 %) étaient plus élevés, et la survie du greffon inférieureà celle des FNS, quel que soit le degré de MIC associée. Lerisque était encore majoré en cas de MAC > 60 % (n = 30)avec un risque de NFP de 13 %, de DYF de 42 % et unesurvie à 1 an de 53 %. En analyse multivariée, la stéatoseMAC > 30 % s’est révélée être un facteur de risque indé-pendant de perte de greffon (p = 0,003, RR : 1,34), conjoin-tement à la retransplantation, l’urgence, le cancer,l’incompatibilité ABO, le nombre de culots transfusés, etl’utilisation du Split ou d’un foie réduit. L’âge jeune du don-neur ou une courte durée d’ischémie ne réduisaient pas defaçon significative l’effet délétère de la stéatose qui étaienten revanche amplifiés par l’urgence et l’utilisation d’un foiepartiel.

Conclusion : Plus que la stéatose microvésiculaire, la stéa-tose macrovésiculaire est un facteur de risque pour la TH,lorsqu’elle excède 30 %. Le risque devient rédhibitoire pourles stéatoses de plus de 60 % entrainant la perte de près d’ungreffon sur deux. La diminution du temps d’ischémie ou lejeune âge du donneur ne semblent pas prévenir significative-ment ce risque.