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Institut d’Administration des Entreprises Université Jean Moulin Lyon 3, 6 cours Albert Thomas, 69 008 LYON Mémoire de MASTER 2 Finance et Contrôle Programme « Contrôle de Gestion et Audit » Institut d’Administration des Entreprises Formation continue Université Jean Moulin LYON 3 Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Gaël LELOUP Décembre 2010 Enseignants suiveurs : Eric DISSON (Maître de conférences en informatique et SI) Michel WISSLER (Maître de conférences en Sciences de gestion) Année Universitaire 2010-2011

Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé

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Institut d’Administration des Entreprises Université Jean Moulin Lyon 3, 6 cours Albert Thomas, 69 008 LYON

Mémoire de MASTER 2 Finance et Contrôle Programme « Contrôle de Gestion et Audit »

Institut d’Administration des Entreprises

Formation continue

Université Jean Moulin

LYON 3

Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance

des territoires de santé ?

Gaël LELOUP Décembre 2010

Enseignants suiveurs : Eric DISSON (Maître de conférences en informatique et SI) Michel WISSLER (Maître de conférences en Sciences de gestion)

Année Universitaire 2010-2011

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santé ?

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011

A tous ceux

d’hier et d’aujourd’hui,

d’ici et d’ailleurs,

qui ont rendu possible

la production de ce mémoire.

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santé ?

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SOMMAIRE

LA PERFORMANCE DES HOPITAUX GARANTE DE LA PERENNITE DU SYSTEME

DE SANTE FRANÇAIS ..................................................................................................... 4

1. SITUATION INITIALE : UN PILOTAGE A MODERNISER .................................. 9

1.1. L’inévitable réforme de la gouvernance hospitalière ........................................... 9

1.1.1. Description d’un modèle partiellement désuet .................................................. 9

1.1.2. La modernisation de la gouvernance hospitalière .......................................... 17

1.2. Indentification des flux d’informations normés ................................................... 21

1.2.1. Des flux de données d’activité pour l’Agence Technique de l’Information

Hospitalière ............................................................................................................ 22

1.2.2. Des flux de données financières pour le Trésorier .......................................... 23

1.3. Description d’outils de pilotage peu normés ...................................................... 25

1.3.1. Les outils de pilotage financier ......................................................................... 25

1.3.2. Les autres outils de pilotage ............................................................................. 29

2. ESSAI DE DEFINITION : SCHEMA CIBLE DU SYSTEME D’INFORMATION

DECISIONNEL POUR TERRITOIRE DE SANTE ......................................................... 35

2.1. La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires .......................................................... 35

2.1.1. Organisation territoriale du système de santé................................................. 36

2.1.2. Clarification de la gouvernance des établissements publics de santé ........... 38

2.2. Théorie du Système d’Information Décisionnel ................................................. 42

2.2.1. Définitions ........................................................................................................ 42

2.2.2. Fonctionnement ............................................................................................... 45

2.3. Définition du cahier des charges : l’exemple de la psychiatrie .......................... 48

2.3.1. Solution recherchée : du droit positif pour la performance ............................. 48

2.3.2. Solution technique et expérimentation : l’exemple d’un datamart dédié à l’axe

« ressources » ............................................................................................................ 58

CONCLUSION : VERS UNE EVOLUTION MANAGERIALE ........................................ 65

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? La performance des hôpitaux garante de la pérennité du système de santé français

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La performance des hôpitaux garante de la

pérennité du système de santé français

Le système français est selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 1er

au rang mondial en termes de performance globale1, il se caractérise par un

accès à des soins de santé de qualité pour tous sans sélection par l’argent.

L’espérance de vie à la naissance a franchi en 2006 la barre des 84 ans pour

les femmes (2e rang européen), et de 77 ans pour les hommes (9e rang

européen), en dix ans, les hommes ont gagné 3,1 ans et les femmes 2,1 ans.

Les dépenses courantes de santé 2008 sont de 215 milliards d’euros2, soit 11%

du Produit Intérieur Brut (PIB). Ces dépenses sont financées pour 73,3% (152,9

milliards d’euros3) par la branche maladie de la sécurité sociale.

Cette solidarité nationale est instituée par la loi du 22 mai 1946, qui pose le

principe de la généralisation de la sécurité sociale, à l'ensemble de la

population.

Le financement de l’assurance maladie est principalement assuré par les

cotisations sociales (44%) et la Contribution Sociale Généralisée (CSG) (32%).

Le niveau des recettes dépend du niveau de la masse salariale qui constitue

l’assiette des cotisations. Le niveau de la masse salariale est très corrélé avec

le PIB. Or les dépenses de santé croissent plus vite que le PIB. Les dépenses

d’assurance maladie augmentent en moyenne de 3,7% par an depuis 20054, le

PIB croît en moyenne de 2005 à 2007 de 2,16%, stagne avec une

augmentation de 0,22% en 2008 et diminue de 2,6% en 20095. Le système est

chroniquement déficitaire du fait d’une incompatibilité entre la croissance des

dépenses de santé et la croissance économique du pays. Cette incompatibilité

a contribué en quinze ans, à augmenter la dette de l’assurance maladie. La 1 OMS, Rapport sur la santé dans le monde - Pour un système de santé plus performant, 2000, p. 222

2 Source INSEE : Dépense courante de santé

3 Compte de la sécurité sociale – résultats 2008 / prévisions 2009, juin 2009, p. 15

4 Compte de la sécurité sociale – résultats 2009 / prévisions 2010, juin 2010, p.16

5 Source INSEE : Évolution du PIB en France

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dette de la sécurité sociale s’élève à environ 110 milliards d’euros fin 2006 et

est exclusivement le fait de la branche maladie6. Les déficits successifs de ces

trois dernières années portent, dans l’hypothèse très probable d’un recours à

l’emprunt équivalent, cette dette à environ 130 milliards d’euros. Il revient à la

Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale (CADES) la lourde tâche d’éteindre

cette dette. Créée en 1996, cette caisse est principalement financée par la

Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS). En 2009, la

moitié de la CRDS, soit 3 milliards d’euros, a servi à rembourser les intérêts de

la dette de la sécurité sociale7.

Cette dette n’apparaît pas dans la dette publique puisque la CADES ne fait pas

partie des « entités contrôlées »8. A titre de comparaison, la dette publique au

sens de Maastricht, représente 1 489 milliards d’euros au dernier trimestre

2009. Si elle était consolidée dans les dettes publiques, la dette de l’assurance

maladie en représenterait environ 6,9%. Pour ordre de grandeur, en 2009 les

dépenses d’assurance maladie du champ de l’Objectif National des Dépenses

d’Assurance Maladie (ONDAM) représentent 14,8% des dépenses publiques9.

Nous traversons une période de turbulences économiques qui accentuent

(espérons le conjoncturellement) les difficultés d’équilibre financier du système

de santé. Après un déficit de 10,6 milliards d’euros en 2009, les prévisions 2010

tablent sur un déficit de la branche maladie de 13,1 milliards d’euros10.

A une incompatibilité structurelle du financement de la branche maladie de la

sécurité sociale, vient s’ajouter une récession économique sans précédent

depuis la création de ce système de solidarité nationale. Jusqu’où est-ce

soutenable ? A l’heure où les USA cherchent à développer un système

comparable, comment assurer la pérennité du nôtre.

6 Pébereau (M.), Rompre avec la facilité de la dette publique, 2005, p. 47 et 69

7 de Maillard (J.), Comment la France escamote 120 milliards d'euros de sa dette, Rue 89, 23 février 2010

8 La Cour des comptes demande un reclassement de la CADES en application des critères de la norme

comptable de l’État n°7 dans son rapport de certification des comptes de l’État 2008, p. 32 9 Source INSEE : Comptes nationaux annuels

10 Compte de la sécurité sociale – résultats 2009 / prévisions 2010, juin 2010, p.10

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Nous disposons classiquement de deux leviers : augmenter le niveau des

recettes, en agissant sur la pression fiscale et sur les cotisations sociales, ou

comprimer les dépenses, soit en améliorant l’efficience des services, soit en

dégradant le niveau de participation de la sécurité sociale, dans le système de

santé. Cette dernière méthode est facile à mettre en œuvre, mais elle génère

irrémédiablement une iniquité dans l’accès aux soins de santé, avec une

sélection par l’argent. Augmenter la pression fiscale, notamment compte tenu

de la mondialisation, n’est pas une hypothèse réaliste : en 2004, « la pression

fiscale apparaît supérieure en France par rapport à celle des pays européens

présentant les mêmes caractéristiques »11. Reste l’amélioration de l’efficience

des services, en maintenant, voire en améliorant, son efficacité. La

performance s’appuyant sur le couple efficacité-efficience, il s’agit donc

d’améliorer la performance du système de santé. Jean de Kervasdoué,

Professeur titulaire de la chaire d’économie et de gestion des services de santé

au Conservatoire National des Arts et Métiers, déclarait en 2004 : « On peut

considérer que le Japon, la Suède et les Pays-Bas ont un indice de santé

comparable au nôtre. Pourtant, ils dépensent 8% de leur PIB alors que nous en

dépensons 10%. Nous avons deux points de PIB qui sembleraient donc être

mal utilisés, soit 34 Milliards d’euros ! »

En 2009, moins de la moitié des dépenses de l’ONDAM concernait les soins de

ville (73,4 milliards d’euros), l’autre moitié les établissements de santé (70

milliards d’euros) et les établissements et services médico-sociaux (14 milliards

d’euros).

La loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire (HPST) parue au journal officiel le 22

juillet 2009 prévoit de décloisonner les différentes composantes de l’offre,

qu’elle soit en ville ou à l’hôpital, qu’elle soit publique ou privée, dans le but de

garantir une offre de soins gradués de qualité, accessibles à tous, satisfaisant à

l’ensemble des besoins de santé.

11

Pébereau (M.), Rompre avec la facilité de la dette publique, 2005, p. 133

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La sauvegarde du système de santé est conditionnée par la performance de

tous les acteurs de santé qu’ils soient en ville ou à l’hôpital. Le champ est très

large et les gisements de productivité sont plus simples à identifier dans

quelques usines que dans un vaste tissu d’artisans. C’est pourquoi ce mémoire

limitera l’approche aux établissements de santé.

La loi HPST prévoit, dans son titre I intitulé « modernisation des établissements

de santé », de clarifier la gouvernance des établissements publics de santé et

encourage à des modes de coopération, intégrant une approche territoriale de

la santé. Cela induit de nouveaux gouvernants dans le système décisionnel,

qu’il s’agisse de personne morale comme les Agences Régionales de Santé

(ARS), qui voient leur spectre s’élargir aux soins de ville et au champ médico-

social, les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) ou les Établissements

sièges d’une Communauté Hospitalière de Territoire (CHT) ou de personne

physique comme les membres des conseils de surveillance ou des directoires

des établissements publics de santé.

Les outils décisionnels doivent évoluer, pour accompagner ces changements et

permettre, à ces nouveaux décideurs, de piloter la performance d’un territoire

de santé, garant de la pérennité du système.

L’objectif de ce mémoire est de répondre à la problématique suivante :

Comment le système d’information peut-il participer au pilotage de la

performance des territoires de santé ?

Le livrable est un cahier des charges d’un outil décisionnel, adapté à ce

système modernisé, qui s’appui sur les points forts du modèle existant et

comble ses faiblesses. Il doit participer à l’amélioration de la performance du

système de santé en offrant à l’ensemble des décideurs les informations

pertinentes, suivies dans un cadre contractuel, pour piloter leurs activités.

Ce mémoire traite cette problématique en entonnoir, avec premièrement, un

diagnostic de la situation initiale en matière de réforme de la gouvernance, de

flux d’informations et d’outils de pilotage, puis deuxièmement, un essai de

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? La performance des hôpitaux garante de la pérennité du système de santé français

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définition du schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire

de santé explicitant la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires, la théorie du

système d’information décisionnel et proposant un cahier des charges pour

établissement spécialisé en santé mentale allant jusqu’au datamart dédié au

pilotage des ressources.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

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1. Situation initiale : un pilotage à

moderniser

Cette partie est composée de trois chapitres : l’inévitable réforme de la

gouvernance hospitalière, les flux d’informations et les outils de pilotage.

L’objectif est d’identifier les faiblesses du modèle qui ont conduit l’État à le

moderniser. Certaines faiblesses ne font pas l’objet d’un traitement particulier.

Nous identifierons également les points forts de ce système y compris ceux qui

passent encore inaperçus.

1.1. L’inévitable réforme de la gouvernance

hospitalière

Ce chapitre est consacré à la réforme de la gouvernance hospitalière. Dans un

premier temps, nous analyserons les points faibles du modèle en vigueur avant

2005. Dans un second temps, nous expliciterons comment le plan hôpital 2007

répond à ces faiblesses et les limites de sa mise en œuvre.

1.1.1. Description d’un modèle partiellement désuet

L’objectif de cette section, après avoir fourni un éclairage historique et macro-

fonctionnel, est de porter un regard critique, sur le fonctionnement de la

gouvernance, à l’intérieur d’un Établissement Public de Santé (EPS), pour

cerner les enjeux de la réforme communément nommée « plan hôpital 2007 ».

D’une conception médiévale vers un système laïque contrôlé par les

pouvoirs publics

Les premiers hospices religieux français sont nés au début du VIe siècle. Le

pouvoir royal tente de maîtriser le pouvoir religieux, en 1543, avec des officiers

royaux investis par la haute administration hospitalière. En 1551, Henri II

autorise la création d’une taxe communale, destinée à financer une partie du

dispositif hospitalier.

La Révolution a pour effet une nationalisation massive que l’État ne parvient

pas à maîtriser.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 10

Dès lors les pouvoirs publics se désengagent de la gestion des hôpitaux, qui

sont municipalisés par la loi du 7 octobre 1796. Cette loi prévoit que la

surveillance des hospices soit assurée par les administrations municipales

(appelées « conseils d’administration » depuis 1970 et présidés jusqu’en 2010,

par le maire de la commune concernée).

Il faut attendre la loi du 5 avril 1928, pour que la commune ne soit plus l’unique

financeur public de l’hôpital, avec l’apparition des assurances sociales

obligatoires, pour les employés de l’industrie et du commerce percevant un petit

salaire. C’est sous le gouvernement de Vichy, avec la loi du 21 décembre 1941

et son décret d’application du 17 avril 1943, que l’hôpital devient un

établissement public sanitaire et social, doté de la personnalité morale et de

l’autonomie financière, mais rattaché à une collectivité territoriale. Cette loi

transfère également la réalité du pouvoir de gestion du maire, au directeur et

crée la commission consultative médicale (devenue, par la loi du 24 juillet 1987,

la commission médicale d’établissement).

Dans les années 50, l’État reprend les rênes : « Le pouvoir étatique va mettre

en place un système de gestion, voire de contrôle centralisé. Ainsi à partir de

1953, les pouvoirs publics imposent aux hôpitaux le plan comptable qui va

permettre aux comptables hospitaliers, relevant du ministère des Finances, de

contrôler les budgets et de les comparer entre les différents établissements. »12

Cette centralisation des pouvoirs en faveur de l’État, est consacrée par la loi du

31 décembre 1970, avec la création d’un service public hospitalier. L’hôpital

devient un service déconcentré de l’État, sur lequel les pouvoirs publics

confirmeront et étendront leur contrôle.

Trois évolutions illustrent ce contrôle accru : la maîtrise des dépenses

hospitalières, par l’instauration d’une Dotation Globale de Financement (DGF)

encadrée par un taux d’évolution des dépenses (loi du 19 janvier 1983), le

contrôle de la production de soins, par la mise en œuvre du Programme de

Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) au cours de années 90 et la

création par l’ordonnance Juppé (24 avril 1996) des Agences Régionales de

l’Hospitalisation (ARH cf. infra page 12), organes de pilotage interfacées entre

le ministère et les établissements de santé, garante de l’alignement stratégique.

12

Clément (J.-M.), 1900-2000 : la mutation de l’hôpital, Les Etudes hospitalières, 2001, p. 54

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 11

Le système de santé français, géant économique pesant 10.6% du PIB en 2005

(4,5% pour le système hospitalier), jouit d’une forte inertie, fruit d’un héritage

d’un millénaire et demi. Il en résulte une organisation et un pilotage complexes,

qui font intervenir de nombreux acteurs, à de nombreux niveaux. Fort de ce

constat, les pouvoirs publics se sont lancés dans un vaste chantier de réformes,

en lien, pour ce qui concerne les dernières évolutions, avec la Révision

Générale des Politiques Publiques (RGPP).

Cette réorganisation de l’hôpital s’est pour le moment déroulée en deux

principales étapes : le Plan Hôpital 2007 et la loi Hôpital, Patients, Santé,

Territoires (HPST).

Avant d’exposer les modifications apportées par le plan hôpital 2007, nous

présenterons succinctement, le système de gouvernance de la santé et plus

particulièrement de l’hôpital avant 2004. Les changements du modèle de

gouvernance, induits par la loi HPST, sont développés dans la deuxième partie

de ce mémoire.

Un système pyramidal garant du contrôle du système de santé

Bien que le système soit majoritairement financé par l’assurance maladie (à

hauteur de 77%13) dépendant de la sécurité sociale, son pilotage est

principalement l’affaire de l’État. Il est organisé sur cinq axes : la prise en

charge des problèmes généraux de santé publique, la formation et la qualité, la

tutelle sur les ARH, le dimensionnement de l’offre de soins et des ressources

financières dévolues.

Le Parlement fixe annuellement, depuis 1996, les objectifs sanitaires et le cadre

de financement du système de protection sociale (Loi de financement de la

sécurité sociale).

Les objectifs stratégiques de santé publique (qui ne concernent pas uniquement

l’hôpital) sont élaborés par le Haut Comité de Santé Publique (HCSP) sur les

propositions de la Conférence Nationale de Santé (CNS) appuyées sur une

analyse des besoins locaux établis par les Conférences Régionales de Santé

(CRS).

13

CNAM, Les dépenses d’assurance maladie à horizon 2015, 5 juillet 2007, p. 7

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 12

Le système de santé comprend principalement deux composantes : la

médecine dite de « ville » et l’hôpital. Dans le respect du périmètre prévu par la

problématique, nous limiterons l’analyse du modèle à la composante

hospitalière :

Figure 1 : Schéma général simplifié de la gouvernance hospitalière

Ce schéma est bien évidemment réducteur, le système de santé fait intervenir

d’autres acteurs. Une vision holistique est synoptiquement irréalisable. Il

présente les acteurs du pilotage du système de gouvernance hospitalière, du

niveau national vers le niveau local.

La Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS), crée

par le décret du 21 juillet 2000, a pour mission d’organiser l’ensemble de l’offre

de soins au niveau national : établissements de santé publics et privés et

médecine de ville.

Les 26 ARH, créées par l’ordonnance du 24 avril 1996, ont pour mission

d’organiser l’hospitalisation publique et privée, principalement via l’élaboration

des Schémas Régionaux de l’Organisation Sanitaire (SROS) et de répartir les

moyens financiers afférents sur les opérateurs de santé, à partir d’objectifs

négociés.

Les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS)

placées sous l’égide des Directions Régionales des Affaires Sanitaires et

DHOS

ARH

DRASS

DDASS

ÉTABLISSEMENTS PUBLICS ET PRIVES

DE SANTE

NATIONAL

LOCAL

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 13

Sociales (DRASS) travaillent en concertation avec les ARH, pour ce qui

concerne la politique hospitalière.

Les établissements publics et privés de santé sont des personnes morales de

droit public, dotées de l'autonomie administrative et financière. Ils sont placés

sous la tutelle des ARH. Le pilotage et le contrôle par les tutelles et par l’État

sont principalement assurés via :

- la loi : code de la santé publique puis les décrets, arrêtés et circulaires,

- le Contrat d’Objectifs et de Moyens conclus entre l’ARH et l’établissement,

- le budget annuel de l’établissement notifié par l’ARH,

- l’accréditation pluriannuelle fournie par l’Agence Nationale d'Accréditation et

d'Évaluation en Santé (ANAES).

Le macro-fonctionnement, l’histoire et les enjeux à présent définis, focalisons

nous sur un des objets des réformes du plan hôpital 2007 : la gouvernance

hospitalière.

De la nécessité de reformer la gouvernance hospitalière au sein des EPS

L’objectif de cette sous-section n’est pas de dresser une liste exhaustive des

organes et de leurs responsabilités. Nous limitons le propos, toujours en lien

avec la problématique, aux objectifs stratégiques et aux finances de l’hôpital.

Les orientations stratégiques et le budget d’un établissement public de santé

font l’objet d’une délibération du Conseil d’Administration (CA) après avis des

instances consultatives. Ces instances sont le Comité Technique

d'Établissement (CTE) représentant le personnel non médical et la Commission

Médicale d’Établissement (CME) représentant le personnel médical, c'est-à-dire

les médecins.

La gouvernance des orientations stratégiques de l’hôpital : une relative

liberté à l’intérieur d’un schéma régional

Le projet d’établissement est un document produit par l’établissement de santé.

Il arrête les orientations stratégiques de l’hôpital, compatible avec le SROS,

pour une durée de cinq ans au maximum. Il s’appuie principalement sur le

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 14

projet médical (préparé par la CME) et sur des projets à dimension soignante,

sociale, hygiène et vigilance, informatique et financière. Ce document est

soumis aux avis des instances consultatives et au vote du CA. Le directeur de

l’ARH dispose de six mois pour approuver ce projet qui est ensuite décliné en

Contrat d’Objectif et de Moyens (COM). Ce contrat pluriannuel est conclu entre

l’ARH et l’établissement de santé.

L’inefficace gouvernance du processus budgétaire : Iniquité de pouvoir et

de ressource

Avant la réforme du plan hôpital 2007, le pilotage budgétaire d’un EPS est

réalisé de la manière suivante14 :

* si délégation du pouvoir de l’ordonnateur

1 CA : Conseil d’Administration

2 CTE : Comité Technique d'Établissement

3 CME : Commission Médicale d’Établissement

4 CG : Contrôle de Gestion

5 DRH : Direction des Ressources Humaines

6 DSE : Direction des Services Économiques

7 DAF : Direction des Affaires Financières

8 DS : Direction des soins

Figure 2 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS avant les réformes

hôpital 2007

14

Il s’agit d’une illustration générique et représentative de la réalité de nombreux établissements de santé, le Directeur est libre de d’organiser les directions fonctionnelles différemment.

DRH Pharmacien

DSE6

DAF7

DS8

CG4

Direction

Générale

CA1

CTE2

CME3

contrôle

informe

informe

contrôle

délègue ?

propose

informe

valide

contrôle Ordonne* Ordonne

TRÉSORIER

ordonnateur

comptable

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 15

En théorie, les EPS sont libres de fixer leurs modalités de fonctionnement

interne. En pratique le schéma simplifié proposé ci-dessus, correspond au

fonctionnement interne en vigueur, dans la plupart des EPS.

Description du processus budgétaire avant la réforme hôpital 2007

L’ARH notifie le budget annuel au directeur de l’établissement. C’est

généralement la DAF, qui construit le budget, à partir des orientations

stratégiques de l’établissement.

Le budget est soumis aux votes des instances : délibération du CA après avis

du CTE et de la CME.

Dans de nombreux établissements, l’exécution du budget est réalisée par les

directions fonctionnelles. La DRH gère les dépenses de personnel (groupe 1),

le pharmacien gère les dépenses à caractère médical c'est-à-dire les

médicaments et le petit matériel (groupe 2), la DSE gère les dépenses à

caractère hôtelier et général (groupe 3) et les dépenses d’investissement

(classe 2) enfin la DAF les charges d’intérêts sur emprunt et autres éléments

calculés (groupe 4).

Le contrôle de gestion veille à l’exécution du budget et en informe le directeur

général et les directions fonctionnelles. En l’absence de contrôle de gestion

formalisé, cette fonction est classiquement comblée par la DAF.

L’établissement n’a pas un accès direct à ses liquidités. C’est le trésorier qui

paye les tiers sur ordre du directeur de l’établissement. C’est le principe de

séparation de l’ordonnateur (l’établissement) et du comptable (le trésorier) (cf.

schéma infra page 14 et définition page 23). Le directeur peut déléguer son

pouvoir d’ordonnateur.

Le schéma ne représente pas la séquence de mandatement des dépenses,

réalisée par la DAF, qui consiste à collecter et organiser les informations utiles,

à l’ordonnancement des dépenses pour transmission au trésorier.

Le trésorier s’assure de la conformité des dépenses et des recettes (pièces

justificatives, signature de l’ordonnateur, marché…). Le trésorier n’est pas

autorisé à engager des dépenses au-delà du budget disponible sur un compte

(avant la réforme budgétaire et comptable de 2006).

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 16

Assimiler cet ancien modèle de gouvernance et ses limites est un pré-requis à

la compréhension des freins et des jeux de pouvoirs, que révèle la mise en

œuvre la nouvelle gouvernance du plan hôpital 2007.

Les limites du modèle de gouvernance du processus budgétaire avant la

réforme hôpital 2007

Iniquité du modèle d’allocation des ressources : la Dotation Globale de

Financement (DGF) est le fruit d’une sédimentation historique déconnectée du

volume de production de soins.

Un pouvoir centralisé : en matière de finances, la direction d’un hôpital est

juge et partie puisqu’elle compose le budget et l’exécute. Les arbitrages sont

centralisés sur une poignée d’administrateurs. Le pouvoir médical est sous

représenté, il donne uniquement un avis sur le budget via la CME. Le contrôle

réalisé par le CA ne s’exprime qu’en cas de nécessité absolue.

Un système qui informe l’ordonnateur mais ne lui offre pas de réel levier :

L’analyse du processus de dépenses d’un EPS révèle que le pouvoir est

concentré sur celui qui décide de l’opportunité (un recrutement pour une DRH,

un achat pour une DSE, une prescription médicale…). L’ordonnateur, en bout

de chaîne, n’a pas d’autre choix, hormis en cas de litige, que d’ordonnancer la

dépense.

Des périmètres de responsabilités inadaptés : La notion de budget de

service est rare dans les EPS. Faute de « qui » (service), le découpage

fonctionnel des responsabilités en matière de dépenses est réalisé à partir du

« quoi » (nature de la dépense). Outre la déconnexion complète entre

production et consommation de ressources, ce découpage est inadapté à la

plupart des EPS. En effet, la nomenclature comptable M21 est opposable à

l’ensemble des EPS, qui sont autonomes et ne fonctionnent pas tous

rigoureusement de la même manière. Pour illustrer ce propos, un directeur des

Services Économiques qui sera évalué, entre autres, sur sa capacité à maîtriser

les dépenses hôtelières et générales, n’aura aucun levier sur les frais de

déplacement du personnel, pourtant rattachés comptablement aux charges

hôtelières et générales.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 17

Ce modèle de gouvernance et de financement comporte de nombreuses

faiblesses auxquelles répond le plan hôpital 2007.

1.1.2. La modernisation de la gouvernance hospitalière

Le plan hôpital 2007 ne concerne pas exclusivement la gouvernance

hospitalière. Son objectif est plus large, il vise à moderniser et optimiser l’offre

de soins, en lien avec une gouvernance rénovée : un modèle d’allocation de

ressources fondé sur l’activité, des axes de coopération et de mutualisation et

une aide à l’investissement. La modernisation de la gouvernance hospitalière

compose un des quatre axes du plan hôpital 2007 :

1EPP : Évaluation des Pratiques Professionnelles

2T2A : Tarification A l’Activité

3EPRD : État des Prévisions des Recettes des Dépenses

Figure 3 : Schéma des 4 axes du plan hôpital 2007 (source DHOS)

Le SROS 3 prévoit de garantir l’accès aux soins pour tous, en dessinant de

nouveaux territoires de santé et des axes de coopération. Les établissements

de santé s’inscrivent dans ce schéma à l’occasion de la définition de leurs

projets d’établissement (validés par leurs contrats d’objectifs et de moyens),

3 4

Certification EPP

1

Gestion des

risques

La nouvelle gouvernance

T2A2

EPRD3

SROS 3

1 2

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 18

dont la réussite passe par l’amélioration de la qualité du service offert aux

patients.

Ce perfectionnement se manage avec la Certification / EPP / Gestion des

risques dont l’objectif est d’améliorer la qualité et la sécurité des soins,

induisant de nouvelles dimensions de la qualité et des relations avec les

malades. Pour offrir un service de qualité aux patients, il faut que les médecins,

les administratifs, les techniques et le personnel soignant se saisissent du sujet

ensemble et trouvent des solutions ensemble.

Cet impératif légitime l’émergence de la nouvelle gouvernance, dont l’objectif,

au-delà d’un management pluri-professionnel du processus qualité, est

d’accroître l’efficience de la prise en charge.

Ainsi la nouvelle gouvernance du plan hôpital 200715 prévoit l’instauration d’un

conseil exécutif, nouvelle instance à parité administrative et médicale en charge

des orientations stratégiques de l’établissement et force de proposition

alternative.

Elle prévoit également la constitution de pôles à l’intérieur de l’établissement.

Ces pôles doivent regrouper plusieurs services. Ces espaces décloisonnés sont

gouvernés par des responsables de pôle (un médecin pour les fonctions

cliniques et médico-technique). Ces entités nouvelles peuvent recevoir des

délégations de gestion.

Le pilotage par ces nouveaux gouvernants nécessite une contractualisation

interne, entre la direction et les pôles. Un hôpital bien géré (bon

positionnement, soins de qualité et dynamique collective) se place en position

positive vis-à-vis du nouveau dispositif de financement.

C’est le quatrième axe de la réforme, dont l’objectif est de mieux utiliser les

ressources. Cette réforme tarifaire, budgétaire et comptable comprend deux

innovations : la Tarification A l’Activité (T2A) et l’État des Prévisions des

Recettes et des Dépenses (EPRD).

Les financements de l’assurance maladie sont donc principalement liés au

volume de production de soins et ne sont plus le fruit d’une sédimentation

historique.

15

fixée par l’ordonnance n° 2005-406 du 2 mai 2005 et l’ordonnance n° 2005-1112 du 1er septembre 2005, toutes deux prises en vertu de l’habilitation prévue à l’article 73 de la loi n° 2004-1343 du 9 décembre 2004

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Le montage et le pilotage budgétaire s’assouplit (seuls quelques comptes

restent à caractère « limitatif »), mais il induit deux nouvelles logiques : c’est la

production de recettes qui ouvre droit aux dépenses et la notion d’équilibre

budgétaire est enrichie d’une approche patrimoniale. En effet, le cadre légal de

l’EPRD fixe un calcul de capacité d’autofinancement et un tableau de

financement, avec impact sur le fonds de roulement de l’hôpital.

Ainsi les difficultés financières d’un hôpital mettent en exergue la nécessité de

revoir son portefeuille d’activité et donc pour les autorités de tutelle de

recomposer l’offre de soins, en lien avec le SROS 3. La boucle est bouclée.

* si délégation du pouvoir d’ordonnateur

1 CA : Conseil d’Administration

2 CTE : Comité Technique d'Établissement

3 CME : Commission Médicale d’Établissement

4 CG : Contrôle de Gestion

5 DRH : Direction des Ressources Humaines

6 DSE : Direction des services économiques

7 DAF : Direction des Affaires Financières

8 CE : Conseil Exécutif

9 CSIMRT : Commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques

Figure 4 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS après les réformes

hôpital 2007, une perte de pouvoir pour les Directions Fonctionnelles

Pôle support DRH

5

Pharmacien DSE

6

DAF7

CG4

CA1

CTE2

CME3

CE8

CSIRMT9

contrôle

informe

informe

contrôle

délègue ?

propose

informe

valide

contrôle Ordonne

TRÉSORIER

Direction

Générale

ordonnateur

Pôle

Pôle Pôle

clinique

délègue commande

contrôle

informe

comptable

Ordonne*

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La nouvelle gouvernance introduit deux nouveaux acteurs dans le pilotage

budgétaire de l’hôpital. Il s’agit du Conseil Exécutif qui émet un avis sur l’EPRD

et des pôles d’activité qui peuvent bénéficier, dans des limites fixées

contractuellement avec le directeur, d’une délégation de gestion.

Pour illustration : le responsable de pôle clinique, dispose d’une délégation de

gestion, sur les dépenses de personnel et les dépenses à caractère hôtelier.

Délégation accordée par le directeur et compatible avec l’EPRD exécutoire. Le

pôle clinique commande au pôle support contenant la DRH et la DSE, les

Équivalents Temps Pleins (ETP) en personnels qualifiés et les consommables

hôteliers, utiles au fonctionnement de ses activités cliniques, activités sur

lesquelles les volumes de production attendus sont négociés contractuellement

et font l’objet d’un contrôle. Le schéma d’ordonnancement classique (cf. supra

page 19) reprend son cours.

Les Directions fonctionnelles qui avaient pour habitude d’arbitrer sur ces

dépenses, pour les rendre compatibles avec les exigences de la Direction

Générale inscrites à l’EPRD, ne s’interrogent plus sur l’opportunité de la

dépense déléguée au pôle clinique. Elles perdent leurs pouvoirs d’arbitre. Un

autre élément complexifiant est que la somme des périmètres de délégation

des différents pôles n’est pas toujours égale à l’EPRD exécutoire, rendant ainsi

encore plus floues les responsabilités des professionnels de santé, en matière

de pilotage budgétaire.

L’échec de la réforme de la gouvernance du plan hôpital 2007

La nouvelle gouvernance hospitalière du plan hôpital 2007, a pour objectif de

décloisonner les fonctions et les logiques médicales, administratives et

soignantes (notamment avec le conseil exécutif). Elle cible également une

responsabilisation des acteurs par la diffusion de la culture médico-économique

et l’appropriation des outils de pilotage.

En Rhône Alpes, le score des établissements publics de santé, en matière de

délégation de gestion aux pôles, n’est que de 1,29 sur 416.

Au delà des complexités techniques inhérentes à cette réforme, rappelons

qu’elle doit être menée par des directions fonctionnelles, qui devront

16

ARH, Fauconnier (F.), Évaluation SROS et CPOM 2006 à 2009 Région Rhône Alpes, mars 2010, p.73

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abandonner leur pouvoir de « patron », au profit de celui de prestataire et par

des médecins, de moins en moins nombreux, majoritairement désintéressés

par les problématiques budgétaires, qu’ils assimilent à de la bureaucratie.

Ce modèle constitue cependant un pas vers une organisation plus contractuelle

et plus équitable. Plus équitable puisque fondée sur des objectifs et des

moyens interdépendants. Il s’agit de passer d’une mesure globale de la

performance, à son pilotage.

Le pilotage de la performance, qui se formalise dans des liens contractuels,

avec les acteurs à l’intérieur de l’hôpital, a pour effet de renforcer le contrôle de

gestion. D’une part, parce que le lien contractuel, entre les pôles d’activité et la

direction, comporte des objectifs, qui font l’objet d’un suivi et d’autre part, parce

qu’en se fondant sur la théorie de l’agence de Jensen et Meckling (1976),

l’augmentation d’acteurs dans le système de pilotage, accroît la légitimité du

contrôle de gestion.

1.2. Identification des flux d’informations normés

Avant d’initier, par la réforme, un pilotage micro-économique infra-

établissement, les pouvoirs publics se sont déjà dotés d’outils de macro-

contrôle. Certains de ces outils sont alimentés par des flux normés par la loi. Ils

concernent la production de soins et les finances. Les outils de pilotage légaux,

alimentés par certains de ces flux, sont présentés dans le troisième chapitre, de

cette première partie sur la situation initiale. L’objectif de ce chapitre est de

décrire le contenu de ces flux de données et leurs destinataires.

Nous distinguerons deux types de flux, en fonction de leur destinataire

respectif : les flux destinés à l’Agence Technique de l’Information Hospitalière

(ATIH) et les flux destinés aux Trésoriers comptables.

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1.2.1. Des flux de données d’activité pour l’Agence Technique

de l’Information Hospitalière

L'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) a été instituée

par le décret n°2000-1282 du 26 décembre 2000, repris dans le code de la

santé publique aux articles R. 6113-33.

Initialement, ses principales missions concernent le Programme de

Médicalisation du Système d'Information (PMSI) et des travaux relatifs aux

nomenclatures de santé. La mise en place de la tarification à l’activité (T2A) en

2004 sur le champ Médecine, Chirurgie, Obstétrique (MCO) a élargi les

compétences de l’ATIH, en faisant du PMSI, un instrument de pilotage de la

performance et pas uniquement, un outil de mesure de l’activité.

Les données d’activité sont collectées dans l’hôpital, par tous les professionnels

de santé concernés (si possible au plus près de la production du soin). Elles

sont traitées par le Département de l’Information Médicale (DIM), pour

transmission trimestrielle ou mensuelle (MCO), à l’ATIH qui les traite et les

soumet à validation de l’hôpital. Transmises à l’ARH, elle les valorise et les

notifie à la caisse d'assurance maladie pivot, pour paiement aux établissements

du champ MCO. Le champ Soins de Suite et Réadaptation (SSR) entame un

processus similaire avec l’Indice de Valorisation de l’Activité (IVA) ; le champ

psychiatrique bénéficie d’un PMSI spécifique, nommé recueil d’information

médicalisée en psychiatrie (RIM-P), qui devrait également devenir facturant à

l’occasion de la mise en œuvre de la Valorisation de l’Activité en Psychiatrie

(VAP). Pour le champ MCO, l’objectif est de facturer les soins directement à

l’assurance maladie, en norme B2/NOEMI. « Une date antérieure à 2012

semble illusoire »17

En 200818, l’ATIH réorganise son service Valorisation et Synthèse et crée deux

pôles : le pôle campagnes budgétaires et tarifaires et le pôle données

financières des établissements de santé.19

L’ATIH s’intéresse de plus en plus aux ressources financières, utiles à la

production de soins, dans le but de concevoir des outils de pilotage médico-

économiques, du niveau national jusqu’à l’établissement de santé.

17

IGAS, RAPPORT N°RM2008-119P / IGF N°2008-M-053-02 : Le passage à la facturation directe des établissements de santé anciennement sous dotation globale, Décembre 2008, p.8 18

Suite au décret n°2008489 du 22 mai 2008 19

ATIH, Rapport d’activité 2008, 2010, p. 3

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Elle dispose principalement de trois sources, contribuées par les

établissements de santé, pour produire ces outils :

- L’Échelle Nationale Commune des Coûts (ENCC),

- L’État des Prévisions des Recettes et des Dépenses (EPRD) : budget primitif,

trois rapports infra-annuels et le compte financier,

- Le Retraitement Comptable (RTC).

L’EPRD et le RTC ont en commun d’être des documents Excel™, plus ou

moins efficacement protégés, qui opèrent des contrôles entre feuilles. Si la

transmission de données d’activité, obéit à des normes (CCAM, B2, NOEMI),

les données financières sont transmises, au mieux quadrimestriellement dans

des outils peu normés, sujets à interprétation et où la redondance de saisie est

fréquente.

L’opérateur le mieux placé pour assurer la fiabilité des données financières est

le comptable de l’établissement public de santé : le trésorier.

1.2.2. Des flux de données financières pour le Trésorier

Le principe de séparation ordonnateur / comptable remonte à la Restauration.

Le décret du 29 décembre 1962 définit l’ordonnancement (article 31) comme un

acte administratif, donnant l’ordre de payer la dette de l’organisme public. En

pratique, cela induit une communication de mandat au trésorier par le Directeur,

ordonnateur de l’établissement public de santé. Il en va de même pour les

recettes, avec l’émission d’un titre de recette. Ces flux d’informations requièrent

des interfaces, entre les systèmes d’information, des ordonnateurs et des

trésoriers hospitaliers20. Pour illustration l’interface concernant les mandats

permet, sur sa septième zone, caractères 24 à 32, de renseigner un code

service21. Cette information n’est pas anecdotique dans le sujet qui nous

intéresse, puisqu’elle peut alimenter un système de comptabilité analytique.

Chaque établissement public de santé est autonome dans le choix de son ou

de ses logiciels de gestion. Il en résulte un paysage assez hétérogène.

20

Définies par l’instruction interministérielle n°92-143-M21 du 13 novembre 1992 actualisée par la circulaire interministérielle CP/D2/DH/AF3/ N°98/525 du 28 juillet 1998 relative aux échanges d’informations entre ordonnateurs et comptables hospitaliers 21

Circulaire interministérielle CP/D2/DH/AF3/ N°98/525 du 28 juillet 1998, p. 9

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Côté Trésor, l’application qui permet de traiter ces informations se nomme HTR.

Elle a vocation à être remplacée par l’application HELIOS, sans que cela

remette en cause, dans l’immédiat, les interfaces conçues pour HTR. A terme,

HELIOS requiert une évolution vers le Protocole d’Échange Standard V2

(PES V2). La notion de code service est toujours présente (CodServ) dans le

bloc pièce22.

Les données concernant la paye font l’objet d’une transmission d’information

complémentaire, au format .xml et sont exploitées au niveau du comptable avec

l’application xemelios. La convention cadre nationale relative à la

dématérialisation des états de paye des collectivités et établissements publics

locaux, définit les données concourant à la liquidation de la paye. Ces flux de

données contiennent, entre autres, pour chaque matricule, l’indice majoré de

l’agent et le traitement de base indiciaire23. Ces éléments peuvent paraître

également accessoires. Rapprochés de la valeur du point d’indice, ils

permettent de produire un indicateur volumique de la masse salariale :

l’équivalent temps plein rémunéré. Les dépenses de personnel, représentant

environ 75% des coûts d’un établissement public de santé, le contrôle de

gestion sociale est un facteur clef de succès d’un système d’information

décisionnel en santé.

La circulaire DHOS / F4 N° 358 du 11 août 2006 relative au suivi et à l’analyse

de l’exécution de l’état des prévisions de recettes et de dépenses (EPRD),

selon une périodicité quadrimestrielle, prévoit un suivi mensuel du budget, à

partir de l’Outil de Reporting Global des Hôpitaux sur le Net (OREGHON), qui

exploite les flux dématérialisés, entre l’ordonnateur et le comptable.

Ces flux ne permettent pas de piloter la performance d’un établissement public

de santé. Ils sont pour le moment exploités pour être ressaisis dans des outils

de pilotage définis par la loi.

22

Legendre (M.), Système d'échange des données du PES, Août 2005, p. 41 23

Convention cadre nationale relative à la dématérialisation des états de paye des collectivités et établissements publics locaux, juin 2005, p. 12

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1.3. Description d’outils de pilotage peu normés

Nous pouvons regrouper ces outils en deux familles : les outils de pilotage

financier et les autres.

1.3.1. Les outils de pilotage financier

Certains sont obligatoires : l’État des Prévisions des Recettes et de Dépenses

(EPRD), le Retraitement Comptable (RTC), le compte financier, les Tableaux

de Bord Financiers des Établissements de Publics Santé (TBFEPS). D’autres

sont facultatifs : la Comptabilité Analytique Hospitalière (CAH), les Comptes de

Résultat d’Exploitation Analytiques (CREA), l’Échelle Nationale Commune des

Coûts (ENCC), les Tableaux Coût Case Mix (TCCM) et la base des coûts de

production des processus indirects du CHU d’Angers.

L’État des Prévisions des Recettes et des Dépenses (EPRD)

L’EPRD est l’outil de pilotage budgétaire des établissements publics de santé

depuis la réforme budgétaire et comptable de 200624. Il est produit par les

établissements de santé à destination des autorités de tutelle. Son contenu est

essentiellement comptable, il permet d’évaluer si les conditions d’exploitation

prévisionnelles, jusqu'à leurs impacts sur le patrimoine de l’établissement, sont

respectées. Synthétiquement, trois grands agrégats sont calculés : le résultat

d’exploitation, la capacité d’autofinancement et la variation du fonds de

roulement. A l’occasion de sa production, le plan global de financement

pluriannuel décline cette logique sur cinq exercices. Les prévisions et le suivi

des dépenses de personnels sont liés à un tableau objectivant les volumes

d’Équivalents Temps Pleins Rémunérés (ETPR), un calcul d’effet prix et volume

est réalisé. Les recettes et les dépenses sont déclinées par compte de résultat

puis par chapitre (granularité comptable simplifiée, limitée à une centaine de

comptes), les emplois et les ressources sont déclinés au tableau de

financement puis par chapitre (une vingtaine de comptes). L’EPRD primitif est

réalisé une fois par an, il peut être modifié par décision modificative. Son suivi

est quadrimestriel. En 2010, le suivi devient semestriel (pour le 1er semestre) et

24

Règles budgétaires et comptables des établissements de santé

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trimestriel (pour le 2nd semestre). Il est transmis sur la Plateforme ANCRE

(administrée par l’ATIH) dans un format de document Excel™.

Le Retraitement Comptable (RTC)

Le retraitement est un outil de comptabilité analytique des établissements

publics de santé. Il est obligatoire, une instruction fixe annuellement les délais

de production et les données techniques utiles à sa production25. Il est produit

par les établissements publics de santé à destination des ARS. Son contenu est

comptable mais également médical avec des données de production de soins

(rudimentaires mais qui ont le mérite d’exister). Il permet de calculer des coûts

complets par section d’imputation clinique (type de prise en charge ou pôle

d’activité selon le champ concerné). Il permet de rapprocher la production de

soins et les coûts complets. On déplorera l’absence de rapprochement entre les

recettes d’activité (chapitre 73111 à 73114) et les coûts complets sur le champ

MCO qui enlève beaucoup de sens à l’exercice. Des données sociales

volumiques sont également collectées. Sa production est annuelle, il est

transmis sur la Plateforme ANCRE (administrée par l’ATIH) dans un format de

document Excel™.

Le Compte Financier

Le compte financier est l’équivalent du bilan et du compte de résultat d’une

entreprise privée. Il est obligatoire et est produit par le comptable conjointement

avec le directeur de l’établissement26. Il permet la validation annuelle des

comptes de l’établissement par les organes décisionnels habilités. Plus complet

que l’EPRD, il décline les balances de compte au niveau des comptes

d’exécution. Le dernier rapport de l’EPRD doit objectiver les mêmes résultats.

La fréquence de production du compte financier n’en fait pas un instrument de

pilotage. Ce document est transmis aux autorités de tutelle dans un double

format : papier et dématérialisé. Cela nécessite une double saisie dans un

fichier Excel™ qui est transmis sur la Plateforme ANCRE.

25

Instruction N° DGOS/PF1/2010/161 du 17 mai 2010 relative au retraitement comptable 2009 des établissements de santé antérieurement sous dotation globale 26

Conformément à l’Arrêté du 30 octobre 2006 et à l’Arrêté du 15 mai 2008 le modifiant relatif à l’instruction budgétaire et comptable applicable aux établissements publics de santé, Tome 2, p. 21

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Les Tableaux de bord financier des établissements de santé (TBFEPS)

Il s’agit d’une synthèse réalisée par le comptable de l’établissement à partir

d’une trentaine d’indicateurs financiers27. A l’instar de la centrale des bilans de

la banque de France, une douzaine d’indicateurs permettent une comparaison

de l’établissement, avec la médiane nationale des établissements de sa

catégorie. Il est présenté aux directeurs de chaque établissement. Une

synthèse régionale est présentée à l’autorité de tutelle. Il est produit une fois

par an après la clôture et la validation du compte financier. Sa transmission ne

fait pas l’objet d’une dématérialisation.

La comptabilité analytique hospitalière (CAH)

L’objectif de la comptabilité analytique hospitalière est d’offrir une lecture par

activité, de la formation des coûts et in fine du résultat comptable de l’hôpital.

La complexité de mis en œuvre, entre autres, dans les trop hétérogènes

systèmes d’information des établissements de santé, rend difficile sa

généralisation. De plus pour être performante, la CAH devrait être réalisée

infra-annuellement, ce qui demeure en pratique l’exception. Pourtant tous les

spécialistes s’accordent sur la nécessité d’en développer l’usage pour piloter la

performance28. Une utilisation annuelle permettra tout de même d’améliorer la

lecture de la performance et d’ajuster la stratégie de l’établissement.

Contrairement au retraitement comptable, elle n’est pas obligatoire. Un guide

méthodologique propose une méthode commune pour les établissements de

santé29. Il s’agit d’un calcul de coûts complets par Section d’Analyse (SA).

Chaque SA produit et consomme des unités d’œuvre. Chaque SA consomme

directement des ressources. La CAH consiste à majorer les coûts directs de

chaque SA, des coûts indirects ventilés au prorata de la consommation des

unités d’œuvre. Le coût complet de chaque SA clinique peut être rapporté aux

recettes de la SA (CREA - Comptes de Résultat d’Exploitation Analytiques)

27

Circulaire DHOS/2003/N° 57 du 6 février 2003 relative à la généralisation d’un tableau de bord financier des établissements publics de santé 28

IGF n° 2006-M-081-02 / IGAS n° RM2007-018P, Mission d’audit de modernisation - Rapport sur les agences régionales d’hospitalisation et le pilotage des dépenses hospitalières, avril 2007, p.7 : « La généralisation de la comptabilité analytique, …, a déjà été demandée à plusieurs reprises sans être partout suivie d’effets. Elle doit maintenant être imposée et intégrée dans les CPOM liant les établissements aux ARH et être affichée par la DHOS comme une priorité. » 29

Guide Méthodologique de comptabilité analytique hospitalière, Bulletin officiel N0 2004/4 bis Fascicule spécial

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 28

pour le champ MCO ou d’une production de soins pour les champs SSR (point

IVA) ou le champ psychiatrique. Il est également possible sur le champ MCO de

simuler les coûts d’un hôpital de référence à partir de coûts moyens nationaux

et de la production de soins de l’hôpital. La comparaison à cet hôpital de

référence permet de produire les Tableaux Coûts Case Mix (TCCM). La

production de ces coûts moyens est réalisée par les établissements participants

à l’échelle nationale commune des coûts.

L’échelle nationale commune des coûts (ENCC)

L’ENCC est à caractère facultatif (MCO, SSR, HAD). En 2008, 53

établissements sont retenus pour le champ MCO, ils représentent 17,5% des

séjours30. Ces données sont déclaratives et font l’objet d’une transmission

annuelle et n’ont donc pas de caractère prospectif. Elles permettent le calcul de

coût complet par Groupe Homogène de Malade (GHM) et par séjour. Cette

échelle permet aux établissements de se situer par rapport à un hôpital de

référence. Une autre étude permet un parangonnage sur les activités non

clinique de l’hôpital, il s’agit de la base du CHU d’Angers.

La base des coûts de production des processus indirects du CHU

d’Angers

L’objectif de cette base est de fournir des coûts moyens de production de

l’ensemble des activités non cliniques de l’hôpital (restauration, blanchissage,

laboratoire, imagerie, pharmacie…)31. Les fiches d’analyse d’écart permettent

aux participants à cette base de données de comparer leurs coûts dans le détail

et d’identifier les axes d’amélioration. La campagne est réalisée une fois par an,

les données sont resituées en N+1, voire N+2. L’intérêt pour un établissement

est d’utiliser ce mode de représentation des coûts pour fixer des objectifs en

interne aux processus supports. Les limites de ce benchmark sont dans le

périmètre de l’analyse qui est rarement identique du fait des organisations des

établissements de l’échantillon. Une fonction support est plus ou moins diluée

dans la fonction clinique. Pour illustration, une cuisine peut limiter son périmètre

30

ATIH, Principaux résultats issus des données de coûts, ENCC Ex-DG, 2008, 2010 p. 3 31

Groupe pour l'Amélioration de la Comptabilité Analytique Hospitalière, Calcul des coûts par activité, fiche d’analyse des écarts, données 2005, juillet 2007

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 29

à la production de plats, qui seront allotis dans l’unité de soins, par des agents

non affectés à la cuisine, ou l’étendre jusqu’à la production de plateaux

individualisés, livrés dans la chambre du patient.

Les outils de pilotage financiers sont légions, ils reposent souvent sur des

modèles informatiques relevant de l’amateurisme. Nous pouvons constater qu’il

existe trois filières en matière de comptabilité analytique : le Retraitement

Comptable (obligatoire), la Comptabilité Analytique Hospitalière et l’Échelle

Nationale Communes des Coûts. Ces trois outils disposent chacun de leur

système de règles. En 2010, des travaux sont entamés par la DGOS pour

harmoniser les guides des différentes comptabilités analytiques.

1.3.2. Les autres outils de pilotage

Certains sont obligatoires : les programmes de médicalisation des systèmes

d’information (MCO, SSR, HAD, PSY), le contrat pluriannuel d’objectifs et de

moyens (CPOM), la Statistique Annuelle d’Établissement (SAE), les Indicateurs

Pour l'Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins (IPAQSS) avec

l’outil QUALHAS (obligatoire pour les établissements MCO).

Certains facultatifs sont des compilations d’outils existants : le diagnostic flash,

le Système NATional d’Information sur l’Hospitalisation (SNATIH) et le projet

Décisionnel Inter-ARH pour la Maîtrise et l’Anticipation (DIAMANT).

Les programmes de médicalisation des systèmes d’information (PMSI)

Depuis la loi du 31 juillet 1991 portant réforme hospitalière, les établissements

de santé publics et privés doivent procéder à l’analyse de leur activité médicale

et transmettre aux services de l’État et à l’Assurance maladie « les informations

relatives à leurs moyens de fonctionnement et à leur activité »32. À cette fin ils

doivent « mettre en œuvre des systèmes d’information qui tiennent compte

notamment des pathologies et des modes de prise en charge ». Le PMSI MCO

prévoit pour chaque séjour, un codage de l’activité qui est ensuite groupé selon

un algorithme, pour production d’un Résumé de Sortie Anonyme (RSA).

32

Articles L6113-7 et L6113-8 du code de la santé publique

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 30

L’Établissement public de santé transmet mensuellement ces informations à

l’ATIH via la plateforme E-PMSI. Cette production de soins génère les recettes

de l’hôpital. Les champs SSR, HAD et Psychiatrie disposent également d’un

PMSI. Cet outil permet de mesurer et de qualifier l’activité de l’établissement. Il

est stratégique pour le pilotage de l’établissement.

Le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM)

Ce contrat passé entre l’Établissement de Santé et l’Agence Régionale de

Santé33 fixe les orientations stratégiques, les réponses aux SROS et aux

programmes de santé publique et de prévention, les missions d’intérêt général,

les objectifs relatifs à la sécurité des soins et à l’amélioration continue de la

qualité et les objectifs quantifiés relatifs aux activités de soins et aux

équipements matériels lourds autorisés. Ce contrat est évalué annuellement,

des sanctions sont prévues en cas de non respects des objectifs.

Le contrat est dématérialisé, il est disponible sur la plateforme :

http://self.parhtage.sante.fr/. La revue annuelle est réalisée à partir d’un

questionnaire en ligne rempli par les établissements. Ce lien contractuel entre

l’autorité de tutelle et l’établissement de santé permet d’organiser l’alignement

stratégique à l’échelon régional. Le CPOM est un élément de droit positif qui

légitime le contrôle de gestion dans l’établissement de santé. Il présente l’intérêt

de ne pas s’inscrire dans une démarche financière. Le contrôle de gestion dans

l’établissement de santé peut s’appuyer sur cet élément pour bâtir les contrats

internes entre les pôles et le directeur.

La statistique annuelle d’établissement (SAE)

Il s’agit d’une enquête annuelle composée de quarante sept bordereaux

organisés en trois volets : identification de l’établissement, capacité et activité

clinique et médico-technique) et ressources humaines. Elle est obligatoire34.

Elle est produite annuellement par les établissements de santé et collectée par

la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques

(DRESS). Cette collecte est réalisée à partir d’un site internet : https://www.sae-

33

Décret n°2006-1332 du 2 novembre 2006 relatif aux contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens et modifiant le code de la santé publique 34

Arrêté du 17 mars 2004 relatif à la collecte et à la transmission des informations nécessaires à l'établissement de la statistique annuelle des établissements de santé

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Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 31

collecte.sante.gouv.fr/. Les résultats sont diffusés intégralement sur le site :

http://www.sae-diffusion.sante.gouv.fr/ qui permet des recherches multicritères

et même une recherche libre (SQL). Les outils de collecte et de restitution sont

plus adaptés que les documents Excel™ puisqu’ils permettent d’alimenter des

bases de données exploitables. La SAE propose une nomenclature stable qui

fait souvent référence. La qualité de la SAE dépend de la fiabilité des données

collectées. Il s’agit d’informations déclaratives. Les données d’activité et

sociales font pourtant l’objet de transmissions normées à l’ATIH (PMSI) et au

trésorier (dématérialisation de la paye). La SAE est redondante pour plus de la

moitié des informations collectées avec d’autres outils de collecte plus

performants car s’appuyant sur des flux contrôlés générant des recettes et des

dépenses.

Les indicateurs pour l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins

(IPAQSS)

Les établissements de santé MCO ont pour obligation de communiquer dix

indicateurs qualité35. Ces indicateurs concernent les infections nosocomiales et

le dossier patient. Leur fréquence de production est annuelle. La collecte est

organisée à partir de la plateforme QUALHAS http://qualhas.atih.sante.fr, la

diffusion à partir du site PLATINES : PLATeforme d'INformations sur les

Établissements de Santé (http://www.platines.sante.gouv.fr/)36.

Les modalités de recueil des données concernant le dossier patient s’appuient

sur un tirage au sort à partir des données de séjour recueillies par le PMSI. La

méthodologie semble fiable tant au niveau de la collecte que de la diffusion des

données.

Le diagnostic flash

Il s’agit d’une analyse macroscopique de la performance d’un établissement

selon quatre axes : Financier, Patient, Processus, Ressources Humaines. Le

diagnostic flash est facultatif mais est reconnu par l’autorité de tutelle à

35

Arrêté du 30 décembre 2009 fixant les conditions dans lesquelles l'établissement de santé met à la disposition du public les résultats, publiés chaque année, des indicateurs de qualité et de sécurité des soins 36

Instruction n°DGOS/PF/192/2010/du 9 juin 2010 relative aux modalités pratiques de mise à la disposition du public par l’établissement de santé, des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 32

l’occasion d’un dialogue de gestion puisqu’il s’appuie sur des référentiels

existants validés. Le diagnostic est produit en quatre jours de travail par

l’établissement de santé et couvre une période de trois ans minimum. Une base

de comparaison a été publiée en 200737. C’est un outil de mesure rétrospectif

de la performance s’appuyant sur un modèle proche du « Tableau de Bord

Prospectif » sans en être un38. Cependant, ce modèle pourrait après quelques

réaménagements, être mis en production continue pour assurer le pilotage de

la performance d’un établissement de santé. L’Agence Nationale d’Appui à la

Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) sous

contrôle de la DGOS a redéfini et optimisé le Diagnostic flash. L’outil rebaptisé

Hospi Diag, qui ne concerne comme son prédécesseur que le champ MCO

sera disponible sur le quatrième trimestre 2010. Il pourrait s’imposer comme

l’outil de référence en matière de pilotage de la performance. Il s’alimente à

partir de données du trésor public pour certains indicateurs financiers. Il est

présenté comme un outil « presse bouton »39. D’un point de vue optimiste, ce

système peut s’avérer être un quasi SID (il s’agit toujours de benchmark, il n’y a

pas d’objectifs). D’un point de vue pessimiste, il ne pourrait s’agir que d’une

base hybride mal alimentée et n’offrant au mieux qu’une vision rétrospective.

Le Système NATional d’Information sur l’Hospitalisation (SNATIH)

Ce système est une compilation des données d’un établissement de santé. A

partir d’une même page internet (http://stats.atih.sante.fr/index.php) est fourni

un accès aux données issues du PMSI, de l’EPRD, du retraitement comptable,

de la SAE, du TBFEPS et du diagnostic flash (liste non exhaustive). Les droits

d’accès à ces données sont gérés par un administrateur identifié dans chaque

établissement de santé. L’intérêt réside dans un accès facilité à l’ensemble des

données. Nous pouvons cependant regretter une mise à jour aléatoire des

données, l’absence du CPOM et d’outil de synthèse.

37

DHOS, CGES, Diagnostic Flash hospitalier Bases de comparaison, Juillet 2007 38

Axes redondants pour maquiller l’absence de la dimension d’apprentissage organisationnel et objectifs remplacés par du benchmark 39

ANAP, Présentation de l’outil Hospi Diag, Conférence de presse du 30 juin 2010

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

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Le projet Décisionnel Inter-ARH pour la Maîtrise et l’Anticipation

(DIAMANT)

Ce projet répond pour la partie technique à la problématique posée dans ce

mémoire puisqu’il s’agit d’un Système d’Information Décisionnel (SID) pour les

Agences Régionales de Santé. Il est porté par 24 ARH sur 26 en juillet 2009. Il

s’appuie sur quatre axes : intégration territoriale de l’offre de soins, rigueur

budgétaire et finesse de gestion, qualité des soins, organisation des

établissements40. Ces représentations nécessiteront une centaine d’indicateurs.

Cela ressemble à nouveau au modèle « Tableau de Bord Prospectif» sans en

être vraiment. Culturellement, la volonté de se doter d’un tel outil marque une

évolution majeure du contrôle de gestion dans le système de santé.

Se pose toutefois la question du nombre et de la qualité des données.

Une clarification des orientations stratégiques doit permettre aux ARS de

restreindre le nombre d’indicateurs garant de l’alignement.

Sur le volet qualité des données, il s’agit d’une part de fournir des objectifs et

d’autre part de disposer d’informations fiables, pour mesurer périodiquement les

écarts. L’absence d’objectif et la mauvaise qualité des données handicapent

lourdement le développement du contrôle de gestion. Nous remarquons qu’en

matière de fiabilité des données financières, une amélioration est souhaitable.

En effet, l’information est collectée au travers de documents Excel™ fourni par

l’ATIH (plateforme ANCRE) qui sont remplis par l’ordonnateur (éléments

déclaratifs). Les dernières sources au sujet de DIAMANT ne mentionnent plus

la récupération des données issues d’OREGHON (applicatif de la trésorerie).

L’établissement de santé peut aisément occulter tout ou partie de ses difficultés

financières à son autorité de tutelle. Nous pouvons également déplorer que

l’accès à cet outil de pilotage, ne soit pas ouvert aux directeurs des

établissements de santé. Le pilotage doit être partagé, l’aiguilleur du ciel ne

peut pas être à la fois pilote de ligne.

Apparemment sorti de DIAMANT, le partage d’information du comptable de

l’établissement rentre dans l’objectif N°7 d’une récente instruction

interministérielle (Ministère de la santé et des sport / Ministère du budget, des

40

Briant (M.), Projet DIAMANT Manuel Utilisateur V. Septembre 2009, présenté en COMEX de l’ARH Midi Pyrénées du 13 octobre 2010

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 1 – Situation initiale : un pilotage à moderniser

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 34

comptes publics et de la réforme de l’État), et cela n’est pas un hasard :

« Tableaux de bord de la gestion hospitalière : Expérimentation de la

mutualisation des tableaux de bord respectifs de l’ordonnateur et du comptable

pour décloisonner les informations nécessaires au pilotage financier »41.

Le système de santé tout entier est menacé par une incompatibilité structurelle

entre les dépenses et les recettes, à laquelle vient s’ajouter une crise sans

précédent. Conscient de ces difficultés, les pouvoirs publics ont initié depuis

plus de six ans un processus de réformes, nécessaire à l’ajustement du

modèle. La loi HPST a pour ambition de clarifier la gouvernance du système de

santé. Elle devra corriger une autre faiblesse : des outils de pilotage

pléthoriques, redondants et peu fiables. Malgré une importante hétérogénéité

des systèmes d’information des acteurs du système de santé, les échanges

font l’objet de normes sur lesquelles une capitalisation est possible.

41

Instruction interministérielle DGOS/PF1/DGFiP no 2010-239 du 30 juin 2010 relative à l’expérimentation de nouvelles procédures financières par les établissements publics de santé en partenariat entre ordonnateurs comptables concernés

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 35

2. Essai de définition : schéma cible du

système d’information décisionnel pour

territoire de santé

Cette seconde partie traite des modifications en cours du système de santé et

comment le système d’information décisionnel doit s’adapter à ces profonds

changements.

2.1. La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires

Le texte de loi a été adopté le 23 juin 2009 par l’Assemblée nationale et le 24

juin par le Sénat. Il a été promulgué le 21 juillet 2009 et publié au journal officiel

du 22 juillet42. Il s’agit d’une loi centrée sur l’organisation sanitaire. Elle

comporte quatre titres :

- Titre I - La modernisation des établissements de santé

- Titre II - L’amélioration de l’accès à des soins de qualité

- Titre III - La prévention et la santé publique

- Titre IV - L’organisation territoriale du système de santé

Plus de 200 textes seront nécessaires à sa mise en œuvre : 8 ordonnances, 8

lois de ratification, 130 décrets en Conseil d’État, 70 décrets simples, ainsi que

de nombreux arrêtés.

Nous focaliserons notre propos sur l’organisation territoriale du système de

santé et sur la modernisation de la gouvernance des établissements de santé.

L’objectif est d’identifier les circuits et les organes de décisions pensés dans

cette loi, avant de proposer un modèle de système d’information décisionnel.

42

Loi no 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 36

2.1.1. Organisation territoriale du système de santé

Le décloisonnement des compétences : vers une approche holistique

Un des principaux enjeux de la loi HPST, consiste à décloisonner les champs :

hôpital / ambulatoire / médico-social, afin d’évoluer vers un pilotage plus

holistique du système de santé.

Figure 5 : Schéma général simplifié de la gouvernance du système de

santé post HPST

Au niveau national, La Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des

Soins (DHOS, cf. infra page 12) devient Direction Générale de l’Offre de Soins

(DGOS)43.

La loi intègre la création d’Agences Régionales de Santé (ARS)44

. Leurs

compétences sont élargies à tous les domaines de la santé (disparaissent

Agences Régionales de l’Hospitalisation (ARH), Unions Régionales des

Caisses d’Assurance Maladie (URCAM), Groupements Régionaux de Santé

Publique (GRSP), Missions Régionales de Santé (MRS), branches sanitaires

des Caisses Régionales d’Assurance Maladie (CRAM), Direction

Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) et Directions

Régionales des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS)).

Il s’agit du pilote du système de santé à l’échelon régional. L’ARS est chargée

de décliner et mettre en œuvre la politique nationale de santé et de veiller à une

gestion efficiente des dispositifs de santé. A cet effet, la Conférence Régionale

43

Décret n° 2010-271 du 15 mars 2010 portant organisation de la direction générale de l'offre de soins 44

Décret n° 2010-336 du 31 mars 2010 portant création des agences régionales de santé

DGOS

ARS

CHT / GCS

ÉTABLISSEMENTS PUBLICS ET PRIVES

DE SANTE

NATIONAL

LOCAL

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 37

de Santé (CRS, cf. infra page 11) devient Conférence Régionale de Santé et de

l’Autonomie (CRSA) pour intégrer le champ médico-social. L’ARS s’appuie

également sur deux commissions de coordination des politiques publiques de

santé45 et sur des conférences de territoire dans chaque territoire de santé46.

Enfin la représentation départementale de l’ARS (ex-DDASS) est assurée par la

Délégation Territoriale Départementale de l’ARS (DTDARS).

Le décloisonnement des espaces : vers une approche territoriale

Une approche en territoire de santé, correspondant à des bassins de

population, est déjà amorcée depuis plusieurs années. Elle permet d’analyser

des phénomènes démographiques et l’attractivité des établissements par

activité. Appuyée par une tarification à l’activité pour le champ hospitalier

médecine, chirurgie, obstétrique depuis 2004, cette analyse territoriale partagée

incite les établissements à réorganiser l’offre de soins du territoire, soit en se

regroupant, soit en se spécialisant. Cette tarification à l’activité porte le

paradoxe d’une mise en concurrence des établissements, tout en exigeant des

coopérations.

Fort de constat, les pouvoirs publics proposent, voire incitent les établissements

à coopérer sur des territoires dont la taille critique doit être suffisante (1 million

d’habitants). La loi HPST propose deux modalités d’association :

- La Communauté Hospitalière de Territoire (CHT)

- Le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS)

La Communauté Hospitalière de Territoire : une coquille vide

Alors qu’elle devait être l’outil de prédilection de regroupement des

établissements publics de santé, au service d’une stratégie de santé territoriale,

la communauté hospitalière de territoire47

a été vidée de son sens, lorsque la loi

du 22 juillet dans son article 22, ne lui a pas donné de personnalité morale. Il

s’agit donc d’une convention, entre établissements publics de santé, qui

nomment un établissement siège et des établissements membres, et qui

45

Décret n° 2010-346 du 31 mars 2010 relatif aux commissions de coordination des politiques publiques de santé 46

Décret n° 2010-347 du 31 mars 2010 relatif à la composition et au mode de fonctionnement des conférences de territoire 47

Décret n° 2010-438 du 30 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux communautés hospitalières de territoire

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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délègue des compétences et des activités de soins. Les établissements

conservent leurs budgets et leurs personnalités morales. La loi prévoit pour le

suivi budgétaire de ces CHT, l’établissement de comptes combinés, que nous

pouvons assimiler à une forme de consolidation comptable.

Le Groupement de coopération sanitaire : une souplesse qui ne garantit

pas l’alignement stratégique

Le GCS48 est un outil de coopération souple : il permet d’intégrer complètement

ou partiellement des établissements publics et privés, des acteurs du champ

médico-social et des professionnels libéraux. Il peut se limiter à des mises en

commun de moyens et aller jusqu'à exercer une activité de santé, en acquérant

la qualification d’établissement de santé. L’article 23 de la loi HPST précise que

le GCS dispose d’une personnalité morale. La souplesse qui fait la force de ce

dispositif, fait également sa faiblesse. Un établissement peut participer à

plusieurs GCS, sur des périmètres qui peuvent ne pas respecter l’approche

territoriale définie en amont. De plus, il faut manager ces structures et ce

management a un coût. Le GCS est un instrument de coopération à double

tranchant, qui peut permettre d’améliorer la performance du système de santé

ou rajouter des structures aux structures existantes et nuire à la lisibilité de

l’offre de soins.

La modernisation des établissements de santé dans la loi HPST ne repose pas

uniquement sur les modes de coopération, elle prévoit une clarification de la

gouvernance des établissements publics de santé.

2.1.2. Clarification de la gouvernance des établissements

publics de santé

La nouvelle gouvernance du plan hôpital 2007 est un échec (cf. infra page 20).

Si beaucoup d’établissements affichent une organisation polaire, peu ont

changé leur mode de management. Les délégations de gestion sont timides et

les contrats internes, entre la direction et les pôles, faisant l’objet d’un suivi

48

Arrêté du 23 juillet 2010 relatif aux groupements de coopération sanitaire

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 39

infra-annuel, sont encore trop peu répandus. Malgré ces difficultés la loi HPST

persiste dans cette voie et clarifie le modèle.

Le conseil d’administration est mort, vive le conseil de surveillance

La loi HPST, crée le conseil de surveillance49 qui se substitue au conseil

d’administration.

L’objectif est de simplifier la prise de décision à l’hôpital public. Il s’agit de

recentrer cet organe, sur des décisions stratégiques et renforcer sa position de

contrôle, sur l’exécution des orientations définies.

Pour illustration, le processus décisionnel en matière de budget impose, avant

la mise en place de cette réforme, l’avis d’au moins quatre commissions, avant

délibération par le conseil d’administration. Les notifications budgétaires étant

communiquées dans certaines régions en avril, le budget est voté en mai et

devient exécutoire un mois plus tard (validation tacite de l’ARH), soit au mois de

juin ! Dans la configuration HPST, le directoire (cf. infra page 40) arrête l’EPRD

(État de Prévisions des Recettes et des Dépenses) et le conseil de surveillance

veille à son exécution. Si les délais de communication des notifications

budgétaires étaient raccourcis, les établissements publics de santé,

disposeraient de douze mois pour respecter les contraintes d’efficience,

requises par l’Objectif National des Dépenses d’Assurances Maladies.

La composition de cette instance évolue. Le conseil de surveillance est

composé de 9 ou 15 membres, selon le ressort de l’établissement de santé. Il

est constitué de trois collèges, dont le nombre de membres est identique :

représentants des collectivités territoriales, représentants du personnel et

personnalités qualifiées. Le président du conseil de surveillance est élu parmi

les représentants des collectivités territoriales et les personnalités qualifiées.

Pendant plus de deux siècles, les administrations municipales ont participé à la

gouvernance des hôpitaux publics, avec la présidence du conseil

d’administration, assurée sauf exception, par le maire de la commune

d’implantation de l’établissement. Cette évolution marque le pas vers des

intérêts territoriaux en santé, au détriment d’aspects sociaux locaux. Même si

dans de nombreux cas la présidence du conseil de surveillance ne change pas,

49

Décret no 2010-361 du 8 avril 2010 relatif au conseil de surveillance des établissements publics de santé

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 40

l’équilibre des parties prenantes au sein de ce dernier, devrait préserver les

intérêts du système de santé.

Si le conseil de surveillance est recentré sur des questions d’ordre stratégique,

il revient au directeur de les mettre en œuvre. La loi HPST a prévu de renforcer

ses pouvoirs, pour cela il est conseillé par le Directoire.

La philosophie dans le directoire

Le directoire50 est l’instance qui remplace que le conseil exécutif. C’est un

organe de pilotage qui conseille le directeur dans le management de

l’établissement. Sa composition, limitée à sept membres pour un centre

hospitalier et à neuf pour un Centre Hospitalier Universitaire (CHU), garantit la

concertation entre les personnels médicaux, soignants et administratifs. Le

directeur de l’établissement est président du directoire, il en définit les modalités

de concertation. Le président de la Commission Médicale d’Établissement

(CME) est vice-président du Directoire. Cela fait d’un médecin, le co-manageur

de l’établissement. Les soignants sont représentés par le président de la

Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques

(CSIRMT), qui est membre de droit. Dans les CHU sont membres de droits : le

vice-président doyen et le vice-président de la recherche. Les quatre autres

membres sont nommés par le directeur, sur proposition du président de la CME

(qui propose au moins trois membres), qui sélectionnera idéalement pour plus

de cohérence, des médecins chefs de pôle51. L’organisation polaire, qui a tant

de mal à se mettre en place dans les hôpitaux publics, est renforcée par la loi

HPST. Le Directoire est l’organe de pilotage de l’établissement, dans laquelle il

convient de remarquer la faible représentation des directeurs adjoints (de un à

deux sur sept membres), qui sont relayés au rôle de prestataires, œuvrant dans

des fonctions supports, au service des pôles cliniques.

Le Directoire pilote sur un mode contractuel :

- En amont avec les tutelles : contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens

(CPOM) et état des prévisions des recettes et des dépenses (EPRD).

- En aval avec les pôles : contrat de pôle.

50

Décret n° 2009-1765 du 30 décembre 2009 relatif au directeur et aux membres du directoire des

établissements publics de santé 51

Notons l’évolution sémantique, le responsable devient chef en application du Décret n° 2010-656 du 11 juin 2010 relatif aux pôles d'activité clinique ou médico-technique dans les établissements publics de santé

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 41

Pour assurer le pilotage sur des bases contractualisées, il faut définir des

objectifs alignés sur une stratégie formalisée, puis des indicateurs permettant

de suivre périodiquement l’atteinte ou non de ces objectifs dans des tableaux

de bord. La philosophie dans le Directoire c’est le contrôle de gestion.

* le directeur ordonne directement ou délègue le pouvoir d’ordonnateur à un chef de pôle.

1 ARS : Agence Régionale de Santé

2 CS : Conseil de Surveillance

3 CME : Commission Médicale d’Établissement

4 CTE : Comité Technique d'Établissement

5 CSIMRT : Commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques

6 PS : Pôle(s) Support(s)

7 P : Pôles

Figure 6 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS post HPST

Un modèle cohérent qui tire les acteurs dans le sens de la réforme

informe

CS2

TRÉSORIER

ordonnateur

Directoire

Directeur

ARS1

CME3

CSIRMT

5

CTE4

informe

surveille

délègue

contrôle

informe

délègue

contrôle

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

PS

CPOM EPRD

Contrat interne

participe

participe

participe

ordonne*

7

6

comptable

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L’esprit de la loi HPST pénètre la gouvernance interne de l’établissement public

de santé. Les différentes familles de l’hôpital (médicale, soignante,

administrative) se retrouvent pour piloter ensemble, sur des espaces de

décisions communs, dont la granularité garantit la pertinence des choix et un

alignement stratégique du système de santé.

Cette modernisation du système de pilotage s’appuie sur des liens contractuels

et sur des nouveaux gouvernants. Les décideurs changent et doivent disposer

d’outils pour piloter les activités de l’organisation qui leur sont déléguées. Outils

qui doivent être alignés sur les contrats (CPOM et contrat interne), fiables et

accessibles pour aider le décideur dans ses arbitrages.

2.2. Théorie du Système d’Information Décisionnel

Il s’agit dans un premier temps de définir le Système d’Information Décisionnel

(SID), puis dans un second temps d’en expliquer son fonctionnement.

2.2.1. Définitions

Avant même d’évoquer l’outil informatique, il convient de définir les objets de ce

dernier : le processus décisionnel et le pilotage de la performance.

Le processus décisionnel

Il est un des fondements de l’organisation. Il s’appuie sur trois éléments de

base : les objectifs, les informations disponibles et les actions à entreprendre et

qui découlent de la prise en compte des deux précédents.

Figure 7 : Les trois éléments de la prise de décision52

52

Mollard (D.), Système décisionnel et pilotage de la performance, Lavoisier, 2006, p.21

Objectifs

Informations

Actions

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Ce schéma permet de représenter trois composantes principales du périmètre

fonctionnel du SID :

- la définition d’objectifs alignés sur la stratégie de l’établissement de

santé,

- la collecte et la mise à disposition d’informations fiables et pertinentes

qui réduisent la limite de la rationalité individuelle53,

- le suivi des actions et l’évaluation de leur efficacité et de leur efficience.

Le couple efficacité-efficience forme le concept de performance. La finalité du

processus décisionnel est de piloter la performance.

Le pilotage de la performance

La performance est la recherche de la maximalisation du rapport entre les

résultats obtenus et les moyens engagés (efficience) pour atteindre un objectif

fixé (efficacité). Elle est relative à un référentiel.

Le processus de pilotage de la performance requiert :

- la définition de ce référentiel (niveau de performance souhaitée) en

identifiant les attentes et en combinant les éléments financiers et non

financiers, quantitatifs et qualitatifs, de court et de long terme ;

- l’identification des facteurs déterminants de la performance, en bâtissant

un modèle de causalité ;

- mettre en place un système de collecte de l’information en des endroits

bien précis de l’organisation ;

- définir un système d’interprétation et de valorisation des résultats.

Les résultats se mesurent avec des indicateurs.

Les indicateurs dans le processus décisionnel

Un indicateur est une représentation chiffrée d’un phénomène que l’on souhaite

mettre sous contrôle, une donnée permettant d’objectiver une situation, d’en

rendre les caractéristiques lisibles et interprétables.

Le couple minimal de valeurs permettant d’analyser un indicateur est constitué

de : - la valeur constatée ou élaborée à partir des observations effectuées ;

- l’objectif assigné à cet indicateur pour la période constatée.

53

Concept de limite de la rationalité individuelle d’Herbert SIMON

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Le Tableau de Bord Prospectif : un modèle transposable dans le système

de santé

Il s’agit d’un modèle de représentation de la performance imaginé en 1996 par

Robert Kaplan et David Norton. L’intérêt de ce modèle réside dans une

approche équilibrée sur quatre axes interdépendants de la performance :

- Axe financier (ressource pour un établissement de santé)

- Axe client (patient pour un établissement de santé)

- Axe processus interne

- Axe apprentissage organisationnel

L’axe financier permet d’évaluer efficacement les effets économiques

quantifiables des actions passées. Dans une organisation privée, il permet la

déclinaison d’une stratégie de croissance, de maintien ou de récolte. Dans une

organisation à but non lucratif, il permet le pilotage de l’efficience.

L’axe « clients » permet de cibler les segments de marché définis dans la

stratégie en suivant des indicateurs comme le niveau de satisfaction du client,

les délais de service, l’innovation… Pour un établissement MCO, il conditionne

l’axe financier.

L’axe processus interne permet de porter l’attention sur les processus

déterminant le niveau de performance. Il s’agit des processus clés dans

lesquels l’organisation doit exceller pour d’une part attirer et fidéliser les clients

des segments de marché visés et d’autre part assurer aux actionnaires le

rendement financier qu’ils attendent. D’une certaine manière, les actionnaires

du système de santé sont les citoyens qui attendent en guise de rendement

financier une qualité et une sécurité des soins. Ils sont représentés

indirectement par la tutelle qu’exerce l’État sur le système de santé.

L’axe apprentissage organisationnel concerne les infrastructures que

l’organisation doit mettre en place pour améliorer la performance et générer de

la croissance à long terme. Ces infrastructures sont de trois ordres : les

hommes, les systèmes et les procédures.

Les liens de causalité

Les indicateurs doivent être en relation pour qu’ils puissent guider l’action.

L’enchainement des relations de cause à effet doit permettre d’identifier à partir

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de n’importe quel indicateur les répercussions sur d’autres et ce sur les quatre

axes du Tableau de Bord Prospectif.

Le Système d’Information Décisionnel (SID)

Le SID est un outil informatique au service de la décision. Il permet aux

responsables d’une organisation de disposer d’une vue d’ensemble de l’activité

traitée. Il permet de collecter, consolider, modéliser et restituer les données

utiles à cette supervision.

Les cinq éléments fondateurs du SID

- L’existence d’une segmentation des activités ou des domaines homogènes

permettant de définir le champ de responsabilité des gestionnaires utilisant

les outils du contrôle de gestion pour le pilotage de leurs activités ;

- la description du système de mesure et notamment le référentiel des

indicateurs communément nommé « le dictionnaire » ;

- la description formelle des procédures de dialogue de gestion et de pilotage,

afin de vérifier que les données et informations produites seront utiles au

gestionnaire ainsi que pour le dialogue avec ses partenaires ;

- l’existence de références permettant la comparaison des réalisations par

rapport à des objectifs, des moyens ou celles d’autres gestionnaires placés

dans des situations comparables ;

- l’existence de systèmes d’informations permettant l’alimentation des outils et

système d’aide au contrôle de gestion en données fiables et pertinentes.

2.2.2. Fonctionnement

L’Architecture du SID

Elle est composée en trois parties :

- la collecte des données

- le calcul et stockage des indicateurs

- la restitution des indicateurs

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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Figure 8 : Schéma général de fonctionnement du SID54

Alimentation : la collecte des données

Le système d’alimentation prend en charge la collecte des données, leur

transformation et leur intégration dans les structures de données du système

décisionnel. Trois modes de collecte sont possibles : utilisation d’un collecteur,

captation de flux et publication des données.

Dans la première solution, c’est le système décisionnel qui est à l’initiative de la

capture des données. Dans la deuxième possibilité, les données sont captées

au fil de l’eau. La troisième option prévoit une publication par émission de lot de

collecte dont le format est spécifié dans un cahier des charges (la contrainte est

renvoyée à l’application de production).

Il convient de prévoir un schéma de collecte décrivant comment les données

sont collectées en local et acheminées vers le site d’exploitation en vue de leur

chargement dans la base décisionnelle.

L’alimentation peut alors s’effectuer de deux manières : à l’aide de programmes

liés l’outil d’alimentation ou à l’aide d’un outil ETL (Extract, Transform, Load).

Les données sont ensuite entreposées dans un sas de réception puis traitées

54

Mollard (D.), Système décisionnel et pilotage de la performance, Lavoisier, 2006, p.64

Alimentation Stockage Restitution

Entrepôt de

données

Données de production

Connaissances des sources de données :

Format

Système technique

Périodicité

Procédures d’alimentation

Modélisation décisionnelle :

Règles de transformation

Dictionnaire des données

Modèles « en étoile »

Procédures de transformation et d’intégration

Magasins locaux ou fonctionnellement délimités

Analyse multidimensionnelle,

requêtage, data mining

Outils d’analyse et de requêtes

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pour validation (contrôle d’intégrité et d’unicité). Une fois validées, elles sont

transformées selon les modalités de calcul des indicateurs. Enfin, elles sont

stockées dans la base de données décisionnelle (DataWarehouse).

Stockage : le temps de la modélisation

Le système de stockage du SID est distinct de celui des systèmes sources, afin

de ne pas perturber les systèmes de production. Les données doivent être

organisées pour être exploitables. Cette organisation peut se faire dans une

base de données relationnelle selon un modèle en étoile, en flocon ou mixte

voire dans une base de données multidimensionnelle (cube OLAP On Line

Analytical Processing). Cette modélisation constitue une phase clef de la

construction du SID. Elle doit être adaptée à l’usage des informations propres à

l’analyse multidimensionnelle. Les magasins de données (datamart) permettent

d’organiser des sous-ensembles orientés métier et alimentés par les données

de l’entrepôt de données. C’est une restriction fonctionnelle ou géographique

de l’entrepôt de données.

Restitution : modalités et fonctionnalités classiques et avancées

La restitution se fait par un portail, soit dédié au SID, soit intégré à l’intranet de

l’hôpital. Les modalités de restitution sont de trois ordres :

- accès à la demande de tableaux de bord pré-formatés et rafraichis avec

les dernières données stockées dans l’entrepôt décisionnel ;

- accès à des tableaux de bord pré-formatés et figés. Leur production est

assurée à intervalles réguliers, ils sont ensuite déposés dans un espace

dédié à leur consultation ;

- construction de tableaux de bord avec des outils de requêtage et de

reporting automatisé (type Business Objects) réservés à certains

utilisateurs.

Pour chaque modalité de restitution, plusieurs niveaux de fonctionnalité sont

possibles, allant du tableau de bord « statique » aux modèles personnalisables

(filtres, tris, calculs, graphiques…) jusqu’aux fonctionnalités

multidimensionnelles. Des modules spécialisés peuvent intégrer des

fonctionnalités avancées : statistiques avancées pour analyse descriptive et

modélisation prédictive (datamining) ou encore des outils de simulation.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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Enfin, il est possible d’intégrer des alertes, par exemple par courriel ou avec

des éléments de mise en forme conditionnelle dans les tableaux de bords

(smileys, zones clignotantes, code couleur…).

2.3. Définition du cahier des charges : l’exemple de la

psychiatrie

L’objectif serait de proposer un système d’information décisionnel pour tout un

territoire en embrassant tout le champ de la santé (ville/hôpital sur toutes les

spécialités). Ce mémoire resserre la problématique sur le champ hospitalier qui

reste trop large pour faire l’objet d’une illustration détaillée. Nous restreindrons

l’approche au champ psychiatrique en laissant de côté les champs MCO, SSR

et l’ensemble du champ médico-social.

Ce dernier chapitre présente l’exemple d’un SID pour le champ hospitalier

psychiatrique avec le développement d’un datamart dédié à l’axe

« ressources ».

2.3.1. Solution recherchée : du droit positif pour la

performance

Nous avons défini dans la partie précédente les trois composantes principales

du périmètre fonctionnel du SID. Il s’agit donc de définir des objectifs alignés

sur la stratégie de l’établissement spécialisé en santé mentale. Ces objectifs

sont suivis avec des indicateurs organisés dans un outil de pilotage de la

performance. Reste à identifier les points de collecte des informations utiles à la

construction de ces indicateurs.

Se doter d’un droit positif en matière de performance

Laisser l’appréciation de la performance au droit naturel revient à fournir autant

de définition de la performance que d’individus composants l’organisation.

Chacun évaluant sa vision de la performance comme légitime. Un des rôles

premier du contrôle de gestion consiste, en s’appuyant sur les orientations

stratégiques, à définir ce qu’est la performance pour l’organisation. Pour un

établissement public de santé mentale, les orientations stratégiques se trouvent

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 49

dans Plan Psychiatrie et Santé Mentale (PPSM), le Schéma Régional

d’Organisation Sanitaire (SROS), le Plan Régional de Santé (PRS), les

orientations préconisées par la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale

(MNASM) et Commission Régionale de Concertation en Santé Mentale

(CRCSM), le Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) et le Projet

d’Établissement qui contient entre autres, le projet médical et le projet de soins.

Le SROS 3 Rhône-Alpes 2006-2010 prévoit pour la psychiatrie des orientations

autour de trois axes : les filières, les métiers et les territoires.

Pour ce qui concerne les filières, il s’agit d’obtenir une meilleure adaptation des

recours à la psychiatrie et de leurs modalités aux besoins des personnes et

d’optimiser l’organisation des soins. Ces objectifs sont suivis dans le CPOM à

l’aide des indicateurs SROS 22 et 23 pour les délais d’obtention d’un premier

rendez-vous en Centre Médico-Psychologique (CMP) et de l’indicateur SROS

22 objectivant la proportion d’hospitalisation inadéquates.

S’agissant des métiers, le SROS indique que l’augmentation et la diversification

des demandes adressées à la psychiatrie nécessitent de travailler sur les

missions des professionnels. Par exemple, le volet social du projet

d’établissement d’un établissement spécialisé en santé mentale peut prévoir la

mise en place d’une Gestion Prévisionnelle des Métiers et des Compétences

(GPMC).

Enfin pour les territoires, il est prévu une harmonisation des différents

découpages territoriaux compatible avec le maintien de l’activité de secteur. Un

établissement public de santé spécialisé en psychiatrie doit garantir un accès

aux soins de santé mentale pour tous, sans sélection par l’argent. Un indicateur

de type taux de pénétration pondéré par canton (file active pondérée /

population légale du canton) permet de s’assurer d’un maillage territorial

homogène sur le secteur psychiatrique ou le territoire de santé.

Le Tableau de Bord Prospectif, un modèle adapté à la psychiatrie

Cette approche complète et équilibrée (pas financière centrée) qui permet

d’établir des liens de causalité entre différents facteurs est particulièrement

adaptée à la psychiatrie. L’objectif est d’identifier trois indicateurs par axe. La

puissance du modèle reposant essentiellement dans un premier temps sur la

pertinence de ces indicateurs.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 50

L’axe patients

Accessibilité à l’offre de soins dans l’espace

Le premier indicateur proposé est un indicateur d’accessibilité aux soins dans

l’espace. Une des vertus de la sectorisation psychiatrique55 réside dans le

maillage territorial exhaustif de l’offre de soins. Cependant : « les secteurs

psychiatriques, unités de base de la délivrance de soins en psychiatrie

publique, se caractérisent par d’importantes disparités »56, dès lors il convient

de s’assurer d’une bonne couverture géographique par le dispositif. A partir des

données du Recueil d’Information Médicalisée en Psychiatrie (RIM-P), plus

précisément, le tableau 03 – Répartition des codes géographiques de domicile

des malades et les données de population municipale de l’INSEE57, il est

possible de calculer un taux de pénétration, par commune, du dispositif de prise

en charge psychiatrique, avec au numérateur la file active et au dénominateur

la population. Cet indicateur peut être ramené sur 1 000 habitants. Il convient

d’associer un indicateur sur la proportion des communes dont le taux de

pénétration est conforme à l’objectif dans un intervalle de moins à plus 10%.

L’agrégation de ces deux indicateurs produit un score sur 100 (cf. illustration

en annexe 1). L’indicateur peut être perfectionné en retenant la file active

pondéré58 pour neutraliser le poids des mono-consultants. Une restitution

cartographique en complément de l’indicateur est souhaitable (système

d’information géographique). Outre la réduction des disparités dans le maillage

territorial, cet indicateur permet de mettre, indirectement, en objectif le nombre

de patient que doit suivre l’établissement de santé (approche productiviste).

Accessibilité à l’offre de soins dans le temps

Cet indicateur est directement aligné sur deux objectifs du CPOM pour les

engagements en lien avec le SROS. Il s’agit de mesurer les délais d’attente des

nouveaux patients enfants et adultes. La notion de « nouveau » n’est pas

simple à modéliser (depuis quand et pour qui ?). Chaque personne suivie

55

Circulaire du 15 mars 1960 relative au programme d'organisation et d'équipement des départements en matière de lutte contre les maladies mentales 56

Coldefy (M.), Le Fur (F.), Lucas-Gabrielli (V.) Mousquès (J.), Cinquante ans de sectorisation psychiatrique en France : des inégalités persistantes de moyens et d’organisation, IRDES, Août 2009 57

Chiffres clés - Évolution et structure de la population par commune - Recensements de la Population 2007, État civil 58

Mission Nationale d’Expertise et d’Audit Hospitalier, Les indicateurs en psychiatrie, Novembre 2008, p.14

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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bénéficiant d’un Identifiant Permanent du Patient (IPP), nous limiterons le

périmètre aux IPP inconnus depuis cinq ans par l’établissement (tous secteurs).

Le calcul du score de cet indicateur est détaillé en annexe 2, à l’aide d’un

exemple fictif. A l’instar de l’accessibilité à l’offre de soins dans l’espace,

l’indicateur principal est pondéré avec un second permettant de corriger une

moyenne qui pourrait masquer des disparités.

Indicateur de résultat : le taux de suicide

Il est risqué de proposer un indicateur de résultat, surtout de cette nature et en

santé mentale, tant les facteurs sont nombreux et complexes. Il ne s’agit pas

d’homogénéiser une réalité sur laquelle le champ psychiatrique hospitalier a

une emprise relative qui peut être complété par une offre de soins alternative

(ville ou autres établissements). Par exemple, le niveau de stress ou de

précarité d’une population n’est pas de la responsabilité d’un dispositif sanitaire.

Les objectifs en la matière doivent intégrer des situations différentes en fonction

du territoire de santé59. Le taux de suicide pour 100 000 habitants reste un des

rares indicateurs de résultat sur ce champ. Le taux de satisfaction d’une

patientèle, qui pour partie, est hospitalisée, voire soignée, sans son

consentement n’a pas vraiment d’intérêt pour mesurer la performance d’un

établissement spécialisé en santé mentale.

L’axe ressource

L’objectif d’un hôpital public n’est pas d’être rentable, d’une part parce que la

notion de rentabilité renvoie à des capitaux investis par des actionnaires en

contrepartie de gains financiers inexistants dans les établissements publics de

santé et d’autre part parce qu’il n’est pas dans les objectifs d’un hôpital de

dégager des liquidités non employées. Si l’hôpital n’a pas vocation à être

rentable, il doit être efficient à court, moyen et long terme. Le champ MCO

bénéficiant le T2A identifie directement son niveau d’efficience dans son

compte de résultat. Le champ psychiatrique est financé en dotation globale,

dont le niveau n’est pas corrélé à la production de l’établissement.

59

Causes médicales de décès, Source : INSERM -- service SC 8

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Efficience structurelle : Positionnement médico-économique

Il s’agit d’identifier le niveau d’efficience structurelle de l’établissement

psychiatrique. Il se détermine par la différence entre les coûts complets par type

de prise en charge et le produit entre la production de soins et les coûts

moyens nationaux par type de prise en charge. Par exemple, sur le type de

prise en charge « hospitalisation temps plein pour adultes », un établissement

qui objective, à l’aide du RIM-P, une production de soins de 100 000 journées

sur l’exercice 2008, pour un coût complet (issu du retraitement comptable) de

25 millions d’euros, identifie sur la base d’un coût moyen national60, un gain de

279 000 euros (calcul à pondérer d’une approche en coût par patient pour

intégrer les différences de durée moyenne d’hospitalisation annuelle qui

impactent le coût de la prise en charge). Ce calcul est à réaliser pour la totalité

des activités de l’établissement. La somme des écarts nous indique si

l’établissement engendre ou perd des moyens financiers, sur une approche

productiviste préfigurant, de manière plutôt grossière, de ce que pourrait être un

financement à l’activité en psychiatrie, pour le moment en projet sous le nom de

Valorisation de l’Activité en Psychiatrie (VAP). L’annexe 3 propose une

illustration de ce calcul.

Efficience de moyen terme : équilibre financier global

L’exercice consiste à identifier un indicateur sur l’équilibre financier global de

l’établissement spécialisé en psychiatrie. Le plus simple serait de sélectionner

le résultat comptable, mais il ne nous renseigne pas sur la variation

patrimoniale. Le fonds de roulement le peut, mais sa variation peut être le fruit

d’investissement d’expansion (diminution) ou d’emprunt (augmentation). La

Capacité d’Autofinancement (CAF) est une variable intéressante puisqu’elle

permet d’évaluer les ressources dégagées par l’établissement pour financer

son cycle d’investissement. Seule, dans l’absolu, elle est plutôt abstraite. Il faut

la rapprocher des éléments qu’elle doit à minima financer pour avoir du sens. Il

s’agit du remboursement du capital de la dette existante et de l’investissement

de maintien. Si la CAF ne couvre pas ces deux familles d’emploi au tableau de

financement, nous pouvons considérer qu’il y a un déséquilibre financier global.

60

Leloup (G.), Mesure et analyse des positionnements médico-économiques d'un échantillon d'hôpitaux psychiatriques, Novembre 2009

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 53

L’indicateur « taux de couverture CAF » est simple à calculer : au numérateur la

CAF et au dénominateur le remboursement du capital de la dette existante et

les investissements de maintien. Un suivi mensuel, voire quotidien, de cet

indicateur est possible.

Efficience à court terme : Respecter 80% des prévisions en dépenses

Les recettes sont connues à l’avance puisqu’elles proviennent principalement

(entre 85 et 90%) de la dotation annuelle de financement. Côté dépenses, plus

de 80% des dépenses concernent des dépenses de personnel. L’EPRD prévoit

un suivi en volume de ces dépenses au moyen de l’équivalent temps plein

rémunéré. Seules les dépenses de personnel non rémunéré par l’établissement

(chapitre 621 – personnel extérieur) ne font pas l’objet d’une traduction en

volume. Si les hypothèses prix retenues lors de la construction de l’EPRD sont

réalistes, le suivi du volume de la masse salariale exprimée en ETPR garantit

l’équilibre budgétaire à court terme. Cet indicateur peut être suivi

mensuellement.

L’axe processus interne

L’objectif de cet axe est d’identifier les processus clés de l’organisation. Ils

doivent prioritairement avoir un effet sur les indicateurs des axes patients et

ressources.

Indice de couverture humaine de l’organisation

Il s’agit de répondre à la question : les professionnels de santé sont-ils au bon

endroit, au bon moment ? Cela conditionne la qualité des soins, l’efficience et le

climat social de l’organisation.

Synthétiser un indicateur en la matière nécessite d’avoir défini :

- les équivalents temps plein théoriques par poste dans chaque unité,

- les présences théoriques par plage horaire par métier dans chaque

unité,

et de pouvoir mesurer périodiquement la couverture de ces organisations

théoriques à partir des données issues de la paye et de la gestion des

plannings.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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La péréquation de la ressource humaine dans l’espace et dans le temps est un

processus interne à mettre sous contrôle. L’annexe 4 présente un exemple de

calcul de cet indicateur.

La tenue du dossier patient : accès aux données

L’unicité du dossier patient est aujourd’hui possible avec les systèmes

d’information hospitaliers. Le but est de fournir à chaque professionnel de santé

de l’établissement une information fiable dans un délai limité. L’accès à ces

données contribue largement à la qualité de la prise en charge. Le sous-

développement de la culture de la traçabilité et informatique est un frein à

l’enrichissement du dossier patient, qui constitue pourtant un outil de référence

commun et partagé entre les professionnels de santé. De plus, ces données

sont sensibles et limiter les supports, c’est aussi accroitre la qualité de la

confidentialité. Pour toutes ces raisons, il est indispensable que le dossier

patient soit correctement tenu. Le référentiel HAS IPAQSS, obligatoire pour le

champ psychiatrique à compter de 2011, propose un indicateur dont les

modalités de calcul sont détaillées en pages 8, 9 et 10 de l’instruction citée infra

page 31.

Le taux de patients déclarés sortants

L’hospitalisation complète pour adultes constitue le principal goulet

d’étranglement dans la prise en charge psychiatrique. Il est fréquent de retarder

une hospitalisation jusqu'à la dernière limite, il arrive même d’orienter

temporairement les patients sur une autre structure faute de lit, le dispositif

étant sur-occupé. Cette problématique structurelle n’est pas exclusivement le

fait d’une offre de soins diminuée de 36% en 13 ans de 1995 à 200861.

La principale difficulté réside dans les prises en charge qui ne sont plus ou pas

adaptées à la personne prise en charge. Le champ médico-social constitue

souvent le relais de la psychiatrie. Les structures dites d’aval ne sont pas

pléthoriques et il n’est pas facile d’obtenir une place pour des patients déclarés

sortants avec orientation médico-sociale vers ces structures. L’indicateur SROS

61

Source : Institut de Recherche et de Documentation en Économie de la Santé

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24 du CPOM est un ratio avec au numérateur le nombre de patients déclarés

sortants par le médecin chef de service et au dénominateur le nombre de

patients hospitalisés en psychiatrie générale. En 2009, en Rhône-Alpes la

proportion est de 25,46%62.

L’axe apprentissage organisationnel

Ce dernier axe concerne les infrastructures que l’établissement doit mettre en

place pour améliorer la performance des processus internes et in fine impacter

positivement l’axe patient. Trois strates permettent à l’organisation de s’adapter

à son milieu, il s’agit des hommes, des systèmes et des procédures.

Taux de couverture des compétences cible

Le dixième indicateur de ce tableau de bord équilibré pour établissement

spécialisé en santé mentale concerne les hommes. Il s’agit d’évaluer à partir de

données issues de la Gestion Prévisionnelle des Métiers et des Compétences

(GPMC), le taux de couverture des compétences réelles, mesurées dans le

cadre de l’évaluation annuelle, sur les compétences cibles définies lors de la

définition des profils de postes (postes détaillés à l’occasion de la définition des

effectifs théoriques de l’indicateur N°7). Il permet de mesurer l’effort à faire en

matière de formation ou de recrutement pour fournir à l’établissement les

compétences utiles à un fonctionnement optimal garant de la qualité de la prise

en charge.

Taux d’utilisation du Système d’Information Informatisé (SII)

L’unicité de l’information dans un dispositif sectoriel ne peut s’obtenir qu’avec

un SII correctement enrichi. Cet axe fait d’ailleurs l’objet d’un second volet (le

premier étant immobilier) aux plans hôpital 2007 et 2012. Il s’agit de mesurer en

priorité le taux d’utilisation des logiciels métiers dans les unités cliniques :

dossier patient et circuit du médicament. Le score sur 100 est calculé à partir du

volume d’octets stockés sur les serveurs dédiés aux logiciels métiers

uniquement. La qualité de l’information est pilotée avec l’indicateur N°8 sur la

tenue du dossier patient.

62

ARH, Fauconnier (F.), Évaluation SROS et CPOM 2006 à 2009 Région Rhône Alpes, mars 2010, p.21

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Nombre d'événements indésirables évitables

La démarche qualité dans les établissements de santé s’appuie entre autres sur

des procédures. Que ce soit a priori ou a posteriori (suite à événement

indésirable), l’organisation établit des règles précises de fonctionnement à l’aide

de procédures pour limiter les risques et améliorer la performance des

processus de prise en charge. La méconnaissance de ces procédures conduit

certains acteurs de l’organisation à prendre des décisions qui déclenchent

parfois des événements indésirables. L’objectif de ce dernier indicateur est de

mesurer le nombre d’événements indésirables évitables puisque anticipés dans

une procédure existante. L’unité de Coordination des Vigilances et des Risques

Sanitaires (COVIRIS) a la responsabilité du recueil et du traitement de ces

informations.

Le Tableau de Bord Prospectif pour établissement spécialisé en santé

mentale est modélisé en annexe 5. Avant de proposer une solution technique et

une expérimentation du modèle, il convient de s’assurer de la solidité des

fondations de l’ouvrage. La transposition d’un SID dans un établissement public

de santé requiert la présence de socles évoqués infra page 45.

Les cinq éléments fondateurs du SID appliqués au fait de l’espèce

Premier élément : la structuration de la gouvernance

La segmentation des services dans un établissement de santé (psychiatrique

ou pas) garantit des activités homogènes. L’Unité Fonctionnelle (UF) qui

constitue le niveau de granularité le plus fin dans la structure de l’établissement

est positionnée sur une seule activité (au sens de la Comptabilité Analytique

Hospitalière). C’est sa filiation à un pôle qui permet de définir le rattachement

de l’activité à des gestionnaires responsables (médecin chef de pôle appuyé

par un cadre de santé et un cadre administratif). En pratique, le champ

psychiatrique a bien du mal à mettre en place des pôles d’activité dans un

modèle sectorisé qui dispose d’un chef de service par secteur de psychiatrie.

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Deuxième élément : Le droit positif

Des référentiels existent, il incombe au contrôle de gestion de définir en

partenariat avec le directoire et les pôles, le système de mesure de la

performance.

Troisième élément : procédure de dialogue de gestion et de pilotage

Quatrième élément : existence d’objectifs

Ces deux éléments sont produits à l’occasion de la signature des contrats de

pôle en aval du Directoire et à l’occasion de la signature du CPOM et la

validation de l’EPRD avec l’ARS en amont du Directoire.

Cinquième élément : le système d’information

Les établissements publics spécialisés en santé mentale disposent

nécessairement d’un système d’information pour transmettre aux deux

principaux tiers : ATIH et Trésorerie, les flux d’information dématérialisés

obligatoires. Ces données sont suffisantes pour alimenter un SID a minima.

Pour le modèle de tableau de bord équilibré proposé, il manque les données

propres à la gestion du temps des agents de l’hôpital, aux ETP et aux

présences théoriques, à la GPMC, aux patients déclarés sortants, aux

événements indésirables et aux délais moyens de rendez-vous en CMP. Ces

données sont la plupart du temps recueillies dans les systèmes d’information

propre à chaque établissement. Dans le cas contraire, il faut organiser leur

collecte et leur transcription dans le système d’information.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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2.3.2. Solution technique et expérimentation :

l’exemple d’un datamart dédié à l’axe

« ressources »

Modéliser l’intégralité du Tableau de Bord Prospectif (TBP) est difficilement

compatible avec l’exercice contraint de production d’un mémoire (contingence

de temps et d’espace). La solution technique présentée et l’expérimentation de

la modélisation des tables des faits au système de restitution sont limitées à un

datamart dédié à l’axe « ressource ».

Choix techniques d’architecture

Pour ce qui concerne la collecte, nous pouvons opter pour une capture des flux.

Ces derniers étant normés par la loi, ils sont communs à tous les

Établissements Publics de Santé. L’industrialisation de la production des

indicateurs de l’axe ressource d’un SID est nettement plus pertinente si elle est

transposable dans n’importe quel établissement public de santé. Le point de

collecte se situe entre l’ordonnateur et le comptable, à l’occasion d’émission de

mandat, de titre, des données de paye et du budget. Pour ce qui concerne le

stockage, compte tenu du faible volume de donnée, nous optons pour une base

de données relationnelle en étoile.

Modalités d’extraction

Le schéma de collecte est le suivant : chaque flux émis par l’ordonnateur à

destination du comptable (type 0 : détail) au format HMANDAT, HTITRE,

HBUDGET (voir détail en annexe 6) est collecté, les données retenues

détaillées dans les quatre tables décrites en annexe 7.

Ces quatre tables sont alimentées par les flux entre le comptable et

l’ordonnateur. D’autres données sont utiles pour finaliser la collecte et procéder

à la transformation, certaines proviennent de données et de référentiels

nationaux, d’autres sont propres à l’établissement. Leurs contenus et modalités

de traitement sont détaillés en annexe 8.

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La totalité des tables chargées, il convient à présent de passer aux traitements

pour la production des indicateurs qui seront stockés dans le datamart.

Efficience structurelle : les indicateurs de positionnement médico-

économique

Il s’agit de décomposer la mécanique du retraitement comptable pour calculer

des coûts unitaires par section d’imputation clinique comparables aux coûts

unitaires moyens nationaux pour en déduire le positionnement médico-

économique de chaque section d’imputation (activité clinique) et in fine de

l’hôpital :

A partir des fichiers HMANDAT et HTITRE, pour une période définie,

rassembler les dépenses (classe 6 et 7 terminaison 9) et les recettes (classe 7

et 6 terminaison 9) par comptes et par codes services. Puis rapatrier pour

chaque ligne à partir des extractions 5 et 6, les sections d’imputation possibles

et celle par défaut, avec leurs attributs, la clé est le numéro du compte

budgétaire. Ensuite à partir de l’extraction 7, attribuer sur chaque ligne, le code

section d’imputation lié au code service. A présent, un premier traitement

s’impose : à partir de ce fichier, il faut en créer un où chaque dépense et recette

est rattachée à un code section d’imputation ; les codes services doivent

disparaître. Les règles de déversement primaire distinguent deux cas de figure :

- le compte est rattaché à une seule section d’imputation,

- le compte est rattaché à plusieurs sections d’imputation.

Dans le premier cas, le déversement analytique se dispense du code service.

Dans le second cas, lorsque la section d’imputation dépendant du code service

est compatible avec une des sections d’imputation rattachée au compte (donc

prévue par le référentiel national), le déversement peut s’effectuer dans cette

section d’imputation. En cas d’incompatibilité, le déversement d’effectue dans la

section d’imputation par défaut.

Le fichier des recettes et des dépenses par section est à présent réalisé (nous y

conservons la notion de compte pour analyse et recoupement avec la

comptabilité générale). Ce fichier contient des sections d’imputation

intermédiaires et définitives ; l’objectif est de vider les sections intermédiaires

dans les sections définitives (pas de charges induites dans le modèle RTC). Ce

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déversement est réalisé au prorata des unités d’œuvre consommées par les

sections cliniques définitives prévues dans l’extraction 8. Cette phase de

majoration de coût étant réalisée, nous disposons à présent de coût complet

par section d’imputation clinique pour lesquelles nous allons récupérer la

production de soins exprimée en unité d’œuvre dans l’extraction 9. Pour

mesurer le positionnement médico-économique de chaque section d’imputation,

il suffit de multiplier cette production par les coûts moyens nationaux (extraction

10) et d’en soustraire les coûts complets. Cette donnée peut s’agréger au

niveau établissement en absolu ou en relatif (rapportée au coût complet).

Efficience de moyen terme : équilibre financier global

A partir des extractions 1, 2 et 3, calculer la capacité d’autofinancement

(Résultat comptable + 675 + 68 - 775 - 777 - 78) au numérateur, puis

additionner au dénominateur le remboursement en capital de la dette (compte

de classe 16) puis les investissements de maintien (classe 20, 21 et 23) dont la

nature est codée 1 à partir de l’extraction 11.

Efficience à court terme : niveau de la masse salariale

A partir de l’extraction 4, identifier d’une part les personnels médicaux et les

agents en contrats soumis à des dispositions particulières (codes statut :

AUTRE_STATUT et EMPLOI_AIDE), et les personnels non médicaux. Ces

deux catégories ne nécessitent pas le même traitement : Pour la première

catégorie, l’indicateur ETPR correspondra à la quotité de temps de travail

extraite. Pour la seconde catégorie, l’indicateur ETPR est calculé à partir de la

formule : ETPR = TBI / IM / valeur du point d’indice (où TBI = Traitement Brut

Indiciaire, IM = Indice Majoré). La valeur du point d’indice est fournie par

l’extraction N°12. Ce calcul permet de produire l’indicateur volumique ETPR à

partir des flux financiers décaissés par l’établissement pour payer sa masse

salariale. Il est le reflet volume exact (temps de travail rémunéré) des sommes

décaissées. Pour pouvoir déterminer le prix de la masse salariale, à partir des

extractions 4 et 14, il faut cumuler par matricule l’ensemble des charges brutes

et charges patronales (TraitBrut, Rappel, RemDivers, SupFam, Cotisation). A

partir de ces données, nous pouvons décomposer les écarts financiers en

écarts sur prix et écarts sur volume. Un contrôle de cohérence des données

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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doit être effectué entre les données comptables et les données issues de la

paye (extractions 1, 4 et 14). Enfin, pour les personnels non médicaux hors

contrats soumis à des dispositions particulières, la formule suivante applicable

à chaque période mensuelle :

∑ TBI63 / ∑ ETPR / valeur du point d’indice = Indice Majoré Moyen (IMM),

permet de définir la composante statutaire de l’effet dit Glissement Vieillesse

Technicité (GVT).

Le volume d’ETPR budgété est récupéré dans l’EPRD à partir de l’extraction

N°13.

Indicateur Unité

Règle

d’agrégation

sur les axes

Structure Temps Analytique Financier Perso

nnel

Coût complets Nb Somme Établissement Pôle

Année Section Compte

Production de soins

Nb Somme Établissement Pôle

Année Mois

Section

Positionnement médico-

économique Nb Somme

Établissement Pôle

Année Section Compte

Taux de couverture

CAF

% Taux Tous les niveaux de l’axe

Quotidien

Indice Majoré Moyen

Nb Moyenne Tous les niveaux de l’axe

Année Mois

Statut

Métier

ETPR réalisé Nb Somme Tous les niveaux de l’axe

Année Mois

Statut

Métier

ETPR prévu Nb Somme Établissement Budget

Année Statut

Dépenses Réelles

Nb Somme Tous les niveaux de l’axe

Quotidien Compte

Dépenses Prévisionnelles

Nb Somme Tous les niveaux de l’axe

Année Compte

Recettes

Réelles Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Quotidien Compte

Recettes

Prévisionnelles Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Année Compte

Emplois

Réels Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Quotidien Compte

Emplois

Prévisionnels Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Année Compte

Ressources

Réelles Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Quotidien Compte

Ressources

Prévisionnelles Nb Somme Tous les niveaux

de l’axe Année Compte

Figure 9 : Définition des indicateurs

63

Soit le solde débiteur des comptes 64111, 64131, 64151

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Les indicateurs : dépenses, recettes, emplois, ressources (réels et

prévisionnels) et indice majoré moyen ne sont pas indispensables à la

production du tableau de bord équilibré, mais permettront dans le modèle de

restitution d’analyser certaines catégories de causes qui ont engendré

d’éventuels écarts.

La phase de traitement des données et de production des indicateurs est

terminée. Il convient dés lors, de passer à la phase de stockage dans l’entrepôt

de donnée (ou datawarehouse). Nous avons opté pour une base de données

relationnelle en étoile. Les quatre schémas ci-après modélisent ce stockage :

Figure 10 : Modélisation de la table des faits N° 1 – Positionnement

médico-économique

Figure 11 : Modélisation de la table des faits N° 2 – Efficience de moyen

terme

Table de faits « positionnement médico-économique » ---------------------------------

Niv. granularité axe « temps » Niv. granularité axe « structure »

Niv. granularité axe « analytique » Niv. granularité axe « financier »

--------------------- Coût complet

Production de soins

Positionnement médico-économique

Axe temps ----------------------

ANNÉE

Axe structure ----------------------

ES

PÔLE

Axe financier ----------------------

ES BUDGET

TITRE CHAPITRE

COMPTE EXE

Axe Analytique ----------------------

ES SECTION

D’IMPUTATION

Axe structure ----------------------

ES PÔLE

UF

Table de faits « efficience à moyen terme »

---------------------------------

Niv. granularité axe « temps » Niv. granularité axe « structure »

--------------------- Taux de couverture CAF

Axe temps ----------------------

ANNÉE MOIS

JOUR

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Figure 12 : Modélisation de la table des faits N°3 – efficience à court terme

Figure 13 : Modélisation de la table des faits N° 4 – Exploration financière

Modalité de restitution

Cette étape constitue la dernière d’un projet de SID. C’est à ce moment que se

fait la restitution sous forme de tableau de bord auprès du décideur habilité.

L’accès se fait idéalement par l’intranet de l’établissement pour simplifier la

connexion et l’exploration de l’utilisateur. Deux modes de restitution sont

retenus dans cet exemple :

Table de faits « efficience à court terme »

--------------------------------- Niv. granularité axe « temps »

Niv. granularité axe « structure » Niv. granularité axe « statut » Niv. granularité axe « Métier »

--------------------- ETPR prévu ETPR réalisé

Indice Majoré Moyen

Axe temps ----------------------

ANNÉE MOIS

Axe structure ----------------------

ES PÔLE

UF

MATRICULE

Axe statut ----------------------

TITULAIRE STAGIAIRE

NON_TITULAIRE EMPLOI_AIDE

Axe Métier ----------------------

INFIRMIER PSYCHOLOGUE

ERGOTHERAPEUTE GESTIONNAIRE PAIE

Axe structure ----------------------

ES PÔLE

UF

Table de faits « exploration financière »

--------------------------------- Niv. granularité axe « temps »

Niv. granularité axe « structure » Niv. granularité axe « financier »

--------------------- Dépenses Réelles

Dépenses Prévisionnelles Recettes Réelles

Recettes Prévisionnelles Emplois Réels

Emplois Prévisionnels Ressources Réelles

Ressources Prévisionnelles

Axe temps ----------------------

ANNEE MOIS

JOUR

Axe financier ----------------------

ES BUDGET

TITRE CHAPITRE

COMPTE EXE

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Partie 2 – Essai de définition : schéma cible du système d’information décisionnel pour territoire de santé

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Le Tableau de Bord Prospectif pour le directoire :

Le directoire de l’établissement spécialisé en santé mentale doit être

mensuellement destinataire du tableau de bord prospectif avec une analyse

synthétique de deux pages maximum. Chaque membre du directoire doit

pouvoir consulter le TBP tel qu’il est présenté en annexe 5. Le directoire peut

décider de transmettre cet élément au conseil de surveillance ou à l’ARS.

Un système de requêtage pour les spécialistes :

Un système de requêtage pour la production de tableaux de bord dynamiques

est accessible aux contrôleurs de gestion, personnels qualifiés de la DAF, de la

DRH, gestionnaire de pôle… Le pilotage en temps réel de l’établissement et les

besoins d’éclairage permanents rendent cette fonctionnalité incontournable. Le

gestionnaire peut ainsi réaliser des analyses multidimensionnelles : budget,

social, production de soins et alerter son responsable pour prise de décision.

La clarification de la gouvernance et ses supports contractuels permettent au

contrôle de gestion d’apporter une valeur ajoutée aux établissements de santé

avec l’aide de prise à la décision. S’appuyant principalement sur des flux

existants et sur un modèle de pilotage reconnu, la solution proposée pour un

établissement spécialisé en psychiatrie est réaliste en termes de périmètre

fonctionnel, de délais et de coût. Le modèle doit être évolutif pour intégrer en

amont du Directoire les évolutions stratégiques contractualisées avec l’ARS et

en aval la déclinaison de cette stratégie dans les pôles d’activité dont le

périmètre est mouvant (organisation en filière de soin, découpage

géographique…). Ce mémoire doit permettre au Centre Hospitalier le Valmont

dans la Drôme de se doter avant la fin de l’année 2010 d’un outil de pilotage

stratégique.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Conclusion : vers une évolution managériale

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 65

Conclusion : vers une évolution

managériale

La pérennité du système de santé dépend de sa performance. Le premier axe

d’amélioration sur lequel les efforts se sont pour le moment portés, concerne la

gouvernance du système de santé. Dans un premier temps avec le plan hôpital

2007 qui a instauré le concept de pôle dans les établissements de santé. Puis

dans un second temps avec la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires qui

achève de clarifier le pilotage interne de l’hôpital avec le Directoire et le Conseil

de surveillance et encourage aux rapprochements d’établissements avec, entre

autres, les groupements de coopération sanitaire.

La performance ne dépend pas que du système de gouvernance et d’un

décloisonnement vers lequel nombre d’entreprises du secteur privé s’est déjà

tourné. Les gouvernants doivent piloter leur organisation, doivent la tirer vers

les orientations stratégiques qui définissent le niveau de performance à

atteindre.

Les outils de suivi du système de santé sont pléthoriques et les plus cruciaux

relèvent de l’amateurisme. Le système de santé a besoin d’un Système

d’Information Décisionnel (SID) fiable pour aider les décideurs à piloter leur

organisation notamment pour ce qui concerne le budget. Les projets DIAMANT

et Hospi Diag vont dans ce sens.

Une opportunité s’offre au système de santé puisque l’ensemble des

établissements publics organise les informations financières de manière

standardisée pour transmission au comptable (le Trésorier). Dès lors, la

transmission des flux HMANDAT, HTITRE, HBUDGET et la paye

dématérialisée au format .xml, données réputées fiables, peuvent être exploitée

par l’Agence Technique de l’Information Hospitalière pour alimenter un SID et

offrir un suivi budgétaire complété d’une analyse financière, un contrôle de

gestion sociale et une comptabilité analytique pour l’ensemble des décideurs du

système. Nous pouvons nous demander pourquoi la Direction Générale des

Finances Publiques (DGFiP) et la Direction Générale de l’Offre de Soins

(DGOS) ne se sont pas accordées sur le sujet.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Conclusion : vers une évolution managériale

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 66

Nous ne pouvons que déplorer le fait que le trésorier est exclu de la loi HPST, il

ne siège plus au Conseil d’Administration devenu Conseil de Surveillance de

l’hôpital et il n’en certifiera pas les comptes, cette mission étant confiée à des

commissaires aux comptes.

Il y a certainement un manque de volonté politique pour agir en matière de SID.

Un tel attentisme peut amener à se demander si les décideurs veulent bien d’un

tel système ?64

Le temps de l’écrit a succédé à celui de la parole il y a 5 300 ans. Le monde

mute vers une société d’information. Les technologies de l’information

permettent des gains de productivité et participent à la croissance mondiale65.

Les décideurs du système de santé ne peuvent pas souffrir de la fracture

numérique. La loi HPST induit de nouvelles pratiques managériales dont une

représentation du monde qui ne peut pas être que politique. Le système de

santé offre beaucoup de marge de manœuvre aux acteurs pour maximiser leurs

intérêts propres au détriment des orientations stratégiques66.

Le système est prêt à bénéficier des apports d’un SID : la gouvernance et les

flux d’information sont mûrs. Cependant, un décideur peut délibérément

s’interroger sur la pertinence de piloter avec un tel objet. Il doit également se

questionner sur la légitimité de ses décisions de gestion. Le système de santé

doit se doter d’un droit positif en la matière défini par un pouvoir législatif garant

de l’ordre social. Le SID est un outil au service du pilotage qui mesure les

écarts entre la réalité et les objectifs définis dans un cadre contractuel. Son

usage renforce la légitimité des décisions de gestion. Pour Kant : « toute

opposition du pouvoir législatif suprême est, dans une république, le crime le

plus grave et le plus condamnable, car il en ruine le fondement même ».

Transposé dans le système de santé, cela diminue fortement le pouvoir des

opposants aux décisions de gestion assises sur des éléments de droit positif.

Au delà des réticences de certains décideurs, il faut souligner l’absence, chez

certains nouveaux gouvernants de l’hôpital, d’appétit pour l’exercice de la

décision de gestion. La nouvelle gouvernance ne s’exerce pas seul, les chefs

64

17 sur 26 Agences Régionales de Santé ne disposent pas de profils critiques (référents, contrôleurs de gestion) d’après Ritter (P.), Rapport sur le pilotage par les ARS de la performance Hospitalière, mars 2010 65

OCDE, Les TIC et la croissance économique panorama des industries, des entreprises et des pays de l’OCDE, 2003 66

Meckling (W.) and Jensen (M.), Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure, July 1, 1976

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Conclusion : vers une évolution managériale

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 67

de pôles sont appuyés d’une part par un cadre de santé et un cadre

administratif dédiés au pôle et d’autre part par des directions fonctionnelles qui

apportent leurs expertises sur des champs transversaux grâce aux éléments

fournis par le système d’information décisionnel. L’organisation polaire fournie

le bon niveau de granularité pour prendre des décisions de terrain garantes de

la performance du système de santé.

Le système d’information décisionnel participe donc au pilotage de la

performance des territoires de santé en trois temps (de la stratégie à la strate

terrain) :

- Sa première vertu réside dans la nécessaire clarification de la stratégie

de l’établissement de santé ou demain du GCS ou de la CHT compétent

sur le territoire : Quels sont les objectifs stratégiques ?

- La déclinaison de cette stratégie en objectifs contraint les décideurs à

dessiner une représentation de la performance : Qu’est ce que la

performance ?

- Le pilotage de cette performance nécessite de fixer ces objectifs dans

une cadre contractuel et de mesurer périodiquement les écarts entre la

prévision et le réel : Les objectifs sont-ils atteints ?

D’une manière très pragmatique, le datamart dédié au pilotage de la ressource

décris dans ce mémoire, permet de mesurer jusqu'à une fréquence mensuelle

pour un établissement, un pôle voire une structure interne au pôle (unité

fonctionnelle) ou encore une section d’analyse : le coût complet, la production

de soin, le taux de couverture CAF, les équivalent temps plein rémunérés, les

dépenses et emplois, les recettes et ressources. Les tests réalisés à partir des

données du Centre Hospitalier le Valmont (HMANDAT, HTITRE, paye formatée

pour xemelios) sont concluant. La suite des opérations, qui ne pourrait être que

commandée par les autorités supérieures, serait d’élargir ce modèle sur le

territoire sud Rhône-Alpes, pour une mise en production dans les CPOM et les

contrats de pôle au 1er janvier 2013. Date à laquelle les établissements MCO

factureront directement leurs productions à l’assurance maladie dans de courts

délais (pilotage de Besoins en Fonds de Roulement oblige) fiabilisant ainsi la

lecture infra-annuelle de leurs résultats financiers.

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ? Conclusion : vers une évolution managériale

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 68

Pour ce qui concerne les apports personnels, la production de ce mémoire aura

permis de développer des connaissances nouvelles sur le modèle de

gouvernance du système de santé (loi HPST), sur le tableau de bord prospectif,

et sur le fonctionnement d’un système d’information décisionnel. Ces travaux

m’ont, entre autres, permis de développer un réseau et d’accéder à des

missions de formation pour l’École de Haute Étude en Santé Publique ainsi que

le Centre National d’Expertise Hospitalière. A l’instar d’autres travaux sur le

champ psychiatrique, je souhaite breveter ces modèles qui sont transposables

dans tous les établissements publics de santé. A terme, je souhaite évoluer

vers des missions de conseils ou de pilotage territorial.

La méthodologie exposée dans ce mémoire pour la construction d’un SID

fonctionnel permettant d’aider à la décision doit être appliquée à un champ plus

large que l’hôpital.

Dans cette perspective, les enjeux sont :

- s’ouvrir aux champs adjacents, embrasser tout le système de santé et

clarifier une stratégie territoriale,

- intégrer complètement la loi HPST et les impacts sur les circuits

décisionnels,

- moderniser les pratiques managériales en s’appuyant sur du droit positif

validé contractuellement (objectifs) et suivi à l’aide d’un SID (contrôle de

gestion),

- Adapter le SID aux évolutions et permettre des modélisations

prospectives des impacts liés, par exemple, à la suppression d’une offre

de soins redondante ou une relocalisation d’activité.

Le système d’information décisionnel est un outil au service du décideur. La

culture du résultat, la volonté de piloter durablement des organisations de santé

coordonnées sur un territoire décloisonné et passer d’une légitimité

traditionnelle à une légitimité rationnelle67 sont les trois axes de l’évolution

managériale requis pour le pilotage de la performance d’un territoire de santé.

67

Weber (M.), Économie et société, tomes 1 et 2, Paris : Plon, 1995, p. 538

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santé ?

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Ouvrages Bouquin (H.), Les fondements du contrôle de gestion, PUF, Que sais-je ? n° 2892, 2005 Clément (J-M.), La nouvelle loi hôpital patients santé territoires – Analyse, critiques et perspectives, Les Études Hospitalières, Octobre 2009 de Kervasdoué (J.), L’Hôpital, PUF, Que sais-je ?, 2005 Grolier (J.), Pérard (Y.), Peyret (P.), Comptabilité analytique hospitalière et tarification à l’activité, éditions de L’École des Haute Étude en Santé Publique, 2008 Kaplan (R.) et Norton (D.), Le tableau de bord prospectif, Organisation (éditions d'), 2003 Lorino (P.), Le contrôle de gestion stratégique, Dunod, 1996 Mollard (D.), Système décisionnel et pilotage de la performance, Lavoisier, 2006 Rolland (L.), L’hôpital expliqué – édition 2007, Fédération Hospitalière de France, juillet 2007 Weber (M.), Économie et société, tomes 1 et 2, Paris : Plon, 1995 Rapports et articles ANAP, Présentation de l’outil Hospi Diag, Conférence de presse du 30 juin 2010 ARH, Fauconnier (F.), Évaluation SROS et CPOM 2006 à 2009 Région Rhône Alpes, mars 2010 ATIH, Principaux résultats issus des données de coûts, ENCC Ex-DG, 2008, 2010 ATIH, Rapport d’activité 2008, 2010 Briant (M.), Projet DIAMANT Manuel Utilisateur V. Septembre 2009, présenté en COMEX de l’ARH Midi Pyrénées du 13 octobre 2010 Briet (R.) Conseiller Maître à la Cour des Comptes, Rapport du groupe de travail sur le pilotage des dépenses d’assurance-maladie, avril 2010 Coldefy (M.), Le Fur (F.), Lucas-Gabrielli (V.) Mousquès (J.), Cinquante ans de sectorisation psychiatrique en France : des inégalités persistantes de moyens et d’organisation, IRDES, Août 2009

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

santé ?

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CNAM, Les dépenses d’assurance maladie à horizon 2015, 5 juillet 2007 Compte de la sécurité sociale – résultats 2009 / prévisions 2010, juin 2010 Compte de la sécurité sociale – résultats 2008 / prévisions 2009, juin 2009 Convention cadre nationale relative à la dématérialisation des états de paye des collectivités et établissements publics locaux, juin 2005 Cour des comptes, certification des comptes de l’État 2008, mai 2009 de Maillard (J.), Comment la France escamote 120 milliards d'euros de sa dette, Rue 89, 23 février 2010 DHOS, CGES, Diagnostic Flash hospitalier Bases de comparaison, Juillet 2007 Guide Méthodologique de comptabilité analytique hospitalière, Bulletin officiel N0 2004/4 bis Fascicule spécial Groupe pour l'Amélioration de la Comptabilité Analytique Hospitalière, Calcul des coûts par activité, fiche d’analyse des écarts, données 2005, juillet 2007 IGF n° 2006-M-081-02 / IGAS n° RM2007-018P, Mission d’audit de modernisation - Rapport sur les agences régionales d’hospitalisation et le pilotage des dépenses hospitalières, avril 2007 IGAS, RAPPORT N°RM2008-119P / IGF N°2008-M-053-02 : Le passage à la facturation directe des établissements de santé anciennement sous dotation globale, Décembre 2008 Legendre (M.), Système d'échange des données du PES, Août 2005 Meckling (W.) and Jensen (M.), Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure, July 1, 1976 Mission Nationale d’Expertise et d’Audit Hospitalier, Les indicateurs en psychiatrie, Novembre 2008 OCDE, Les TIC et la croissance économique panorama des industries, des entreprises et des pays de l’OCDE, 2003 OMS, Rapport sur la santé dans le monde - Pour un système de santé plus performant, 2000 Pébereau (M.), Rompre avec la facilité de la dette publique, 2005 Ritter (P.), Rapport sur le pilotage par les ARS de la performance Hospitalière, mars 2010

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santé ?

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Textes juridiques Loi no 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires Loi n°2004-1343 du 9 décembre 2004 de simplification du droit Ordonnance n° 2005-1112 du 1er septembre 2005 portant diverses dispositions relatives aux établissements de santé et à certains personnels de la fonction publique hospitalière Ordonnance n° 2005-406 du 2 mai 2005 simplifiant le régime juridique des établissements de santé Décret n° 2010-656 du 11 juin 2010 relatif aux pôles d'activité clinique ou médico-technique dans les établissements publics de santé Décret n° 2010-438 du 30 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux communautés hospitalières de territoire Décret no 2010-361 du 8 avril 2010 relatif au conseil de surveillance des établissements publics de santé Décret n° 2010-347 du 31 mars 2010 relatif à la composition et au mode de fonctionnement des conférences de territoire Décret n° 2010-346 du 31 mars 2010 relatif aux commissions de coordination des politiques publiques de santé Décret n° 2010-336 du 31 mars 2010 portant création des agences régionales de santé Décret n° 2010-271 du 15 mars 2010 portant organisation de la direction générale de l'offre de soins Décret n° 2009-1765 du 30 décembre 2009 relatif au directeur et aux membres du directoire des établissements publics de santé Décret n° 2008-489 du 22 mai 2008 relatif à l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation Décret n°2006-1332 du 2 novembre 2006 relatif aux contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens et modifiant le code de la santé publique Décret du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique Arrêté du 23 juillet 2010 relatif aux groupements de coopération sanitaire

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Arrêté du 30 décembre 2009 fixant les conditions dans lesquelles l'établissement de santé met à la disposition du public les résultats, publiés chaque année, des indicateurs de qualité et de sécurité des soins Arrêté du 15 mai 2008 portant modification de l'arrêté du 30 octobre 2006 relatif à l'instruction budgétaire et comptable M. 21 des établissements publics de santé Arrêté du 30 octobre 2006 relatif à l'instruction budgétaire et comptable M. 21 des établissements publics de santé Arrêté du 17 mars 2004 relatif à la collecte et à la transmission des informations nécessaires à l'établissement de la statistique annuelle des établissements de santé Instruction interministérielle DGOS/PF1/DGFiP no 2010-239 du 30 juin 2010 relative à l’expérimentation de nouvelles procédures financières par les établissements publics de santé en partenariat entre ordonnateurs comptables concernés Instruction n°DGOS/PF/192/2010/du 9 juin 2010 relative aux modalités pratiques de mise à la disposition du public par l’établissement de santé, des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins Instruction N° DGOS/PF1/2010/161 du 17 mai 2010 relative au retraitement comptable 2009 des établissements de santé antérieurement sous dotation globale Instruction interministérielle n°92-143-M21 du 13 novembre 1992 actualisée par Circulaire interministérielle CP/D2/DH/AF3/ N°98/525 du 28 juillet 1998 relative aux échanges d’informations entre ordonnateurs et comptables hospitaliers

Circulaire DHOS / F4 N° 358 du 11 août 2006 relative, au suivi et à l’analyse, de l’exécution de l’état des prévisions de recettes et de dépenses (EPRD) Circulaire DHOS/2003/N° 57 du 6 février 2003 relative à la généralisation d’un tableau de bord financier des établissements publics de santé Circulaire du 15 mars 1960 relative au programme d'organisation et d'équipement des départements en matière de lutte contre les maladies mentales

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TABLE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ANAES Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé ANAP Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé

et médico-sociaux ARH Agences Régionales de l’Hospitalisation ARS Agences Régionales de Santé ATIH Agence Technique de l’Information Hospitalière CA Conseil d’Administration CADES Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale CAF Capacité d’Autofinancement CAH Comptabilité Analytique Hospitalière CCAM Classification Commune des Actes Médicaux CHU Centre Hospitalier Universitaire CE Conseil Exécutif CG Contrôle de Gestion CHT Communauté Hospitalière de Territoire CME Commission Médicale d’Établissement CMP Centre Medico-Psychologique CNAM Caisse Nationale d’Assurance Maladie CNS Conférence Nationale de Santé COM Contrat d’Objectifs et de Moyens COVIRIS Coordination des Vigilances et des Risques Sanitaires CPOM Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens CRAM Caisses Régionales d’Assurance Maladie CRS Conférences Régionales de Santé CRCSM Commission Régionale de Concertation en Santé Mentale CRSA Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie CRDS Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale CSG Contribution Sociale Généralisée CSIMRT Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques

CTE Comité Technique d'Établissement DAF Direction des Affaires Financières DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales DGF Dotation Globale de Financement DGFIP Direction Générale des Finances Publiques DGOS Direction Générale de l’Offre de Soins DHOS Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins DIAMANT projet Décisionnel Inter-ARH pour la Maîtrise et l’Anticipation DIM Département de l’Information Médicale DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales DRESS Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques DRH Direction des Ressources Humaines DSE Direction des Services Économiques DTDARS Délégation Territoriale Départementale de l’ARS ENCC Échelle Nationale Commune des Coûts EPP Évaluation des Pratiques Professionnelles EPRD État des Prévisions des Recettes et des Dépenses EPS Établissement Public de Santé ETL Extract, Transform, Load

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ETP Équivalents Temps Pleins ETPR Équivalents Temps Pleins Rémunérés GCS Groupements de Coopération Sanitaire GPMC Gestion Prévisionnelle des Métiers et des Compétences GRSP Groupements Régionaux de Santé Publique GVT Glissement Vieillesse Technicité HAD Hospitalisation A Domicile HAS Haute Autorité de Santé HCSP Haut Comité de Santé Publique HPST Hôpital, Patients, Santé, Territoires IPAQSS Indicateurs Pour l'Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins IPP Identifiant Permanent du Patient IVA Indice de Valorisation de l’Activité MNASM Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale MCO Médecine, Chirurgie, Obstétrique MRS Missions Régionales de Santé OLAP On Line Analytical Processing OMS Organisation Mondiale de la Santé ONDAM Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie OREGHON Outil de Reporting Global des Hôpitaux sur le Net PES V2 Protocole d’Échange Standard Version 2 PIB Produit Intérieur Brut PLATINES PLATeforme d'INformations sur les Établissements de Santé PMSI Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information PPSM Plan Psychiatrie et Santé Mentale PRS Plan Régional de Santé RGPP Révision Générale des Politiques Publiques RIM-P Recueil d’Information Médicalisée en Psychiatrie RTC Retraitement Comptable SA Section d’Analyse SAE Statistique Annuelle d’Établissement SID Système d’Information Décisionnel SII Système d’Information Informatisé SNATIH Système NATional d’Information sur l’Hospitalisation SROS Schémas Régionaux de l’Organisation Sanitaire SSR Soins de Suite et Réadaptation T2A Tarification A l’Activité TBP Tableau de Bord Prospectif TBFEPS Tableaux de Bord Financiers des Établissements de Publics Santé TCCM Tableaux Coût Case Mix UF Unité Fonctionnelle URCAM Unions Régionales des Caisses d’Assurance Maladie

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TABLES DES ILLUSTRATIONS Figure 1 : Schéma général simplifié de la gouvernance hospitalière ............................ 12

Figure 2 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS avant les réformes hôpital 2007 . 14

Figure 3 : Schéma des 4 axes du plan hôpital 2007 (source DHOS) ............................ 17

Figure 4 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS après les réformes hôpital 2007 19

Figure 5 : Schéma général simplifié de la gouvernance du système de santé post

HPST ............................................................................................................................... 36

Figure 6 : Schéma du pilotage budgétaire d’un EPS post HPST .................................. 41

Figure 7 : Les trois éléments de la prise de décision ..................................................... 42

Figure 8 : Schéma général de fonctionnement du SID .................................................. 46

Figure 9 : Définition des indicateurs ............................................................................... 61

Figure 10 : Modélisation de la table des faits N° 1 – Positionnement médico-

économique .................................................................................................................... 62

Figure 11 : Modélisation de la table des faits N° 2 – Efficience de moyen terme ......... 62

Figure 12 : Modélisation de la table des faits N°3 – efficience à court terme ............... 63

Figure 13 : Modélisation de la table des faits N° 4 – Exploration financière ................. 63

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ANNEXES

Annexe 1 – Illustration (exemple sur données fictives) : calcul de l’indicateur

N°1 - Axe patient, Accessibilité au dispositif (score sur 100)

Annexe 2 – Illustration (exemple sur données fictives) : calcul de l’indicateur

N°2 - Axe patient, Délai moyen de RDV en CMP (score sur 100)

Annexe 3 – Illustration : calcul de l’indicateur N°4 - Axe ressources, Efficience

structurelle : Positionnement médico-économique

Annexe 4 – Illustration : calcul de l’indicateur N°7 - Axe processus interne,

Indice de couverture humaine de l’organisation

Annexe 5 – Tableau de bord équilibré pour établissement spécialisé en santé

mentale

Annexe 6 – Extrait de la Circulaire interministérielle CP/D2/DH/AF 3 n° 98-525

du 28 juillet 1998 relative aux échanges d'informations entre ordonnateurs et

comptables hospitaliers

Annexe 7 – Extraction des données transmises au comptable avant calcul

Annexe 8 – Extraction des données complémentaires avant calcul

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Annexe 1 – Illustration (exemple sur données fictives) : calcul de l’indicateur N°1 - Axe patient :

Accessibilité au dispositif (score sur 100)

CommunePopulation

[1]

FA pondérée

[2]

Ratio pour 1000

hb

[3] = [2] / [1]

Objectif

[4]

Ecart relatif

[5] = [3] / [4] -1

Dans l'intervalle

[6]

-10%<[5]< 10%

Population dans

l'intervalle

si[6]=oui;[1]

Commune 1 40 000 840 21 20 5% oui 40 000Commune 2 1 200 23 19 20 -4% oui 1 200Commune 3 4 000 68 17 20 -15% nonCommune 4 7 000 119 17 20 -15% nonCommune 5 1 500 29 19 20 -3% oui 1 500Commune 6 2 000 42 21 20 5% oui 2 000Commune 7 500 11 22 20 10% oui 500Commune 8 900 18 20 20 0% oui 900Commune 9 8 000 136 17 20 -15% nonCommune 10 3 000 63 21 20 5% oui 3 000Commune 11 4 000 76 19 20 -5% oui 4 000Commune 12 900 19 21 20 6% oui 900Commune 13 2 000 48 24 20 20% nonCommune 14 2 100 52 25 20 24% nonCommune 15 2 200 38 17 20 -14% nonCommune 16 1 800 37 21 20 3% oui 1 800Commune 17 1 500 30 20 20 0% oui 1 500Commune 18 700 15 21 20 7% oui 700Commune 19 800 15 19 20 -6% oui 800Commune 20 900 19 21 20 6% oui 900

TOTAL 85 000 1 698 20,0 20 59 700

[7] [8] [9] [10]

Score 1 = ([8] / [9]) x 100 99,9

Score 2 = ([10] / [7]) x 100 70,24

Indicateur = (Score 1 + score 2) /2 85,06

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Annexe 2 – Illustration (exemple sur données fictives) : calcul de l’indicateur N°2 - Axe patient :

Délai moyen de RDV en CMP (score sur 100)

CMPFA nouvelle

[1]

Délais moyen 1er RDV

en jours [2]

Objectif

[3]

Ecart relatif

[4] = [2] / [3] -1

Seuil [5]

[4]< 20%

FA sous seuil

si[5]=oui;[1]

CMP 1 52 19 15 27% nonCMP 2 39 12 15 -20% oui 39CMP 3 78 16 15 7% oui 78CMP 4 65 15 15 0% oui 65CMP 5 82 14 15 -7% oui 82CMP 6 68 16 15 7% oui 68CMP 7 45 12 15 -20% oui 45CMP 8 69 20 15 33% nonCMP 9 39 14 15 -7% oui 39CMP 10 42 13 15 -13% oui 42CMP 11 67 22 15 47% nonCMP 12 47 21 15 40% nonCMP 13 42 20 15 33% nonCMP 14 58 12 15 -20% oui 58CMP 15 63 13 15 -13% oui 63CMP 16 87 14 15 -7% oui 87CMP 17 120 16 15 7% oui 120CMP 18 84 16 15 7% oui 84CMP 19 65 16 15 7% oui 65CMP 20 59 19 15 27% non

TOTAL 1 271 16,0 15,0 935

[6]Moyenne Pondérée

[7][8] [9]

Score 1 = 100 + (1-[8] / [4]) x 100 93,1

Score 2 = ([9] / [6]) x 100 73,6

Indicateur = (Score 1 + score 2) / 2 83,3

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Annexe 3 – Illustration : calcul de l’indicateur N°4 - Axe ressources :

Efficience structurelle : Positionnement médico-économique

Classe

patientNature PEC Type PEC UO

Activité

[1]Dépenses [2]

Coût

national [3]

Recettes

[3] = [1] x [2]

Résultat

[4] = [3] - [2]

Hospitalisation à temps plein journée 84 522 17 399 564 € 279 € 23 341 741 € 5 942 177 €

Placement familial thérapeutique journée 336 58 804 € 128 € 42 919 € - 15 884 €

Hospitalisation de jour venue 9 036 967 875 € 160 € 1 447 118 € 479 244 €

Hospitalisation de nuit nuitée 141 10 817 € 145 € 20 439 € 9 621 €

Prise en charges en centre d'accueil

thérapeutique, et en ateliers thérapeutiquesvenue 3 899 519 703 € 105 € 407 540 € - 112 163 €

Activité en CMP acte 43 184 3 458 739 € 79 € 3 404 783 € - 53 957 €

Unités d'accueil des urgences psychiatriques acte 12 617 1 034 540 € 199 € 2 516 542 € 1 482 002 €

Hospitalisation de jour venue 3 472 918 849 € 362 € 1 256 862 € 338 013 €

Prise en charges en centre d'accueil

thérapeutique, et en ateliers thérapeutiquesvenue 2 011 231 208 € 229 € 460 237 € 229 029 €

Prises en charges

ambulatoires et

activité externe

Activité en CMP acte 31 698 3 390 077 € 121 € 3 831 294 € 441 217 €

Total 190 916 27 990 176 € 7 557 € 36 729 474 € 8 739 298 €

POSITIONNEMENT MEDICO-ECONOMIQUE = ∑ Résultat [4] / ∑ Dépenses [2] 31%

Prises en charge

à temps partiel

Enfants et

adolescents

Prises en charge

à temps complet

Prises en charge

à temps partiel

Prises en charge

ambulatoires et

activité externe

Adultes

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de santé ?

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Annexe 4 – Illustration : calcul de l’indicateur N°7 - Axe processus interne :

Indice de couverture humaine de l’organisation

Unité Poste Métier

ETP

Théoriques

[1]

Matricule

ETP

présents

[2]

Unité Plage horaire Féquence Métier

Présences

théoriques

[3]

Matricule

Présences

réelles

[4]

Nombre de jours [6)

+40% < [4] / [3] < -40%

U01 PSY01U01 Psychiatre 1 123456789 1,00 U01 Journée Semaine Psychiatre 1 123456789 0,90 3

U01 PSY02U01 Psychiatre 1 123456790 0,80 U01 Matin Continue Infirmier 2 123456791 1,98 8

U01 U01INF01 Infirmier 1 123456791 1,00 U01 Après-midi Continue Infirmier 2 123456792 1,99 12

U01 U01INF02 Infirmier 1 123456792 1,00 U01 Nuit Continue Infirmier 1 123456793 1,00 0

U01 U01INF03 Infirmier 1 123456793 1,00 U01 Matin Continue Agent des services hospitaliers 1 123456794 1,00 2

U01 U01INF04 Infirmier 1 123456794 0,95 U01 Après-midi Continue Agent des services hospitaliers 1 123456795 0,75 15

U01 U01INF05 Infirmier 1 123456795 1,00

U01 U01INF06 Infirmier 1 123456796 1,00

U01 U01INF07 Infirmier 1 123456797 1,00 Taux de couverture U01 temps [7] = 1 - (∑ Nombre de jours [6] / ∑ Nombre de jour de la période*) 83%

U01 U01INF08 Infirmier 1 123456798 0,85 * 1 Poste en semaine (5 jrs x 4,33) + 7 postes continue (7 x 30 jours)

U01 U01INF09 Infirmier 1 123456799 1,00

U01 U01INF10 Infirmier 1 123456800 1,00

U01 U01INF11 Infirmier 1 123456801 1,00 SCORE AGREGE = (Taux de couverture espace [5] + Taux de couvertur temps [7])//2 89%

U01 U01INF12 Infirmier 1 123456802 1,00

U02 U01INF13 Infirmier 1 123456803 1,00

U01 U01ASH01 Agent des services hospitaliers 1 123456804 1,00

U01 U01ASH02 Agent des services hospitaliers 1 123456805 1,00

U01 U01ASH03 Agent des services hospitaliers 1 123456806 0,50

U01 U01ASH04 Agent des services hospitaliers 1 123456807 1,00

95%Taux de couverture espace U01 [5] = ∑ ETP présent [2] / ∑ ETP

Budgétés [1]

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Annexe 5 – Tableau de bord équilibré pour établissement spécialisé en santé mentale

AXE PATIENTS AXE RESSOURCES

Prévu Réalisé Ecart Prévu Réalisé Ecart

O3Taux de suicide pour

100 000 Hb8,0 7,7 4% O4

Positionnement médico-

économique5,0% 4,7% -6%

O2Délai moyen de RDV en

CMP (score sur 100)90 83 -7% O5 Taux de couverture CAF 100% 105% 5%

O1Accessibilité du dispositif

(score sur 100)90 85 -5% O6

Equivalents Temps Plein

Moyens Rémunérés623,0 625,0 0%

Prévu Réalisé Ecart Prévu Réalisé Ecart

O12Nombre d'événements

indésirables évitables150 160 -7% O7

Indice de couverture

humaine de l'organisation95 93 -2%

O11 Taux d'utilisation du SII 100 92 -8% O8 Tenue du dossier patient 90 85 -6%

O10Taux de couverture des

compétences cible90 88 -2% O9

Taux de patients déclarés

sortants25% 24% 4%

AXE APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL AXE PROCESSUS INTERNES

Le sens de lecture de l'écart est positif ou négatif de sorte à ce qu'un chiffre négatif reflète une situation à améliorer et un chiffre positif un dépassement de l'objectif. Sur le graphique, les points sous la ligne

rouge sont des indicateurs améliorables.

80%

90%

100%

110%

O3

O4

O5

O6

O7

O8

O9

O10

O11

O12

O1

O2

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

santé ?

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Annexe 6 – Extrait de la Circulaire interministérielle CP/D2/DH/AF 3 n° 98-

525 du 28 juillet 1998 relative aux échanges d'informations entre

ordonnateurs et comptables hospitaliers :

Le fichier interface HBUDGET

CONTENU des zones

PRES.

POSITION

NAT. LONG. OBSERVATIONS

Caractère particulier O 1 X 1 Valeur : « * »

Établissement O 2 à 4 N 3 Code établissement de l'entité juridique (ex. : CHR)

Code FINESS O 5 à 13 N 9

Date de la décision O 14 à 21 N 8

Format AAAAMMJJ Il s'agit de la date du conseil d'administration ou de la décision du directeur de l'établissement

Exercice O 22 à 25 N 4 Exercice auquel se rapporte la décision

Code budget du compte budget

O 26 à 27 X 2

Budget Général : Espace Budgets annexes : 1ER C. = Lettre 2EME C = Chiffre ou Espace Voir annexe 1

Code nature de la décision

O 28 N 1 1 = Autorisation Budgétaire 2 = Décision modificative 3 = Virement de crédit

Numéro du compte budgétaire

O 29 à 36 N 8 Minimal : niveau Grand-Livre

Libellé du compte O 37 à 61 X 25 Libellé abrégé

Code mouvement du montant dépense

O 62 N 1

0 = Pas de mouvement dépense 1 = Montant à substituer 2 = Montant à ajouter 3 = Montant à déduire Voir annexe 17

Montant de dépense Budget dépenses

O 63 à 74 N 12 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Voir annexe 17

Code mouvement du montant recette

O 75 N 1

0 = Pas de mouvement recette 1 = Montant à substituer 2 = Montant à ajouter 3 = Montant à déduire Voir annexe 17

Montant de recette Budget Recettes

O 76 à 87 N 12 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Voir annexe 17

Code monnaie O 88 X 1

Espace F = Francs E = Euros Voir annexe 15

Numéro de programme F 89 à 98 X 10 Pour les investissements : voir annexe 2

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

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Le fichier interface HMANDAT

CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT.

LONG. OBSERVATIONS

Caractère particulier O 1 X 1 Valeur : « * »

Type d'enregistrement O 2 N 1 = 0 (détail)

Type de mandat O 3 A 1 P = Ordinaire N = Annulation

Date d'émission O 4 à 11 N 8 Format AAAAMMJJ

Etablissement O 12 à 14 N 3 Code établissement

Code FINESS O 15 à 23 N 9

Code service F 24 à 32 X 9 Déterminé par l'ordonnateur

Exercice O 33 à 36 N 4 Exercice d'émission

Numéro de bordereau O 37 à 42 N 6

Numéro du mandat O 43 à 48 N 6

Code réémission O 49 N 1 0 = Mandat émis 1 = Mandat réémis

Code budget du compte budgétaire

O 50 à 51 X 2

Budget général : Espace Budgets annexes : 1er C = Lettre 2e C = Chiffre ou espace Voir annexe 1

Numéro du compte budgétaire

O 52 à 59 N 8 Compte du Grand Livre

Montant du compte budgétaire

O 60 à 70 N 11

Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Montant HT si l'activité est assujettie à la TVA

Code budget du compte de tiers

O 71 à 72 X 2 Espace (Budget général)

Numéro du compte de tiers

O 73 à 80 N 8 Compte de classe 4 : créancier

Montant du compte de tiers

O 81 à 91 N 11 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Montant TTC

Code budget du compte de tiers de TVA

O 92 à 93 X 2 Espace (Budget général)

Numéro du compte de tiers de TVA

O 94 à 101 N 8 Notion de déductibilité A zéro si absence de TVA

Montant du compte de tiers de TVA

O 102 à 112 N 11

Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Montant TVA si activité assujettie à TVA sinon zéro

Code opération O 113 N 1

0 = Mandat à payer 1 = Dépense payée avant émission 2 = Opération d'Ordre Voir annexe 3

Objet du mandat F 114 à 189 X 76 Objet de la dépense en abrégé

Liste des pièces justificatives

F 190 à 265 X 76 Liste des pièces jointes au mandat

Liste des pièces justificatives (suite)

F 266 à 341 X 76 Liste des pièces jointes au mandat

Liste des pièces justificatives (suite)

F 342 à 417 X 76 Liste des pièces jointes au mandat

Code régisseur F 418 à 420 X 3 2 caractères significatifs cadrés à gauche et complétés à espaces

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santé ?

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CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT.

LONG. OBSERVATIONS

N° Bord./ Journal de la régie

F 421 à 423 X 3

Date Réception de la facture

F 424 à 431 N 8 Réception chez l'ordonnateur AAAAMMJJ

Date limite de règlement F 432 à 439 N 8 Pour bénéficier de l'escompte AAAAMMJJ Voir annexe 18

Montant de l'escompte F 440 à 450 N 11 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes montant TTC Voir annexe 18

Code fournisseur O 451 à 465 X 15 Voir annexe 19

Raison sociale du fournisseur

O 466 à 497 X 32

Adresse du fournisseur Compl. Référence

O 498 à 529 X 32 Voir annexe 4

Mentions compl. O 530 à 561 X 32 id

N° et rue O 562 à 593 X 32 id

Lieu-dit O 594 à 625 X 32 id

Code postal O 626 à 630 N 5 id

Loc. destinatrice O 631 à 657 X 27 id

Code domiciliation O 658 A 1 Voir annexe 5

Code Banque O 659 à 663 N 5

Code guichet O 664 à 668 N 5

N° du compte bancaire O 669 à 679 X 11

Clé RIB du compte bancaire

O 680 à 681 N 2

Libellé abréviatif de la banque

O 682 à 705 X 24

Nom du destinataire du paiement

O 706 à 729 X 24 Cette information est transmise à la Banque de France avec le règlement

Mentions destinées au créancier

O 730 à 761 X 32

LIB1 Information communiquée au destinataire du paiement sur son relevé de compte valeur « * » Interdit

Libellé 2 (suite) O 762 à 793 X 32

LIB2 Complément des informations précédentes Valeur « * » Interdit

Code monnaie O 794 X 1

Espace F = Francs E = Euros Voir annexe 15

Numéro de programme F 795 à 804 X 10 Pour les investissements : voir annexe 2

Références du marché F 805 à 851 X 47 Voir annexe 6

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santé ?

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 85

Le fichier interface HTITRE

CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT.

LONG. OBSERVATIONS

Type d'enregistrement O 1 N 1 = 0 (détail)

Etablissement O 2 à 4 N 3 Code établissement de l'entité juridique (ex. : CHR)

Code FINESS O 5 à 13 N 9

Nature du titre (signe) O 14 A 1 P = ordinaire N = annulation

Date d'émission O 15 à 22 N 8 Format AAAAMMJJ Pendant la JC, la date doit être la date effective et non le 31-12

Bordereau O 23 à 29 N 7 N° de bordereau ; un bordereau ne doit comporter qu'un type de produit

Code service F 30 à 38 X 9 Déterminé par l'ordonnateur

N° du débiteur F 39 à 53 X 15 Cadrage gauche, complété à espaces Voir Annexe 11

Code égalité assuré/débiteur

O 54 A 1 O = oui ; N = non ; I = indéterminé Voir Annexe 16

Filler 55 à 58 X 4

Numéro d'entrée O 59 à 67 N 9 Voir annexe 8

Exercice O 68 à 71 N 4 Exercice d'émission : Peut être égal à N - 1 si le titre est émis en JC

Numéro de titre O 72 à 78 N 7 Numéro séquentiel

Code produit O 79 X 1 0, 5, 6, 8, 9, 1, 2, 3, 4, 7 Voir annexe 9

Objet du titre F 80 à 155 X 76 Objet de la recette

Suite objet du titre F 156 à 231 X 76 Suite objet de la recette

Réf. du malade O 232 à 263 X 32 Voir annexe 4 Non servi si code produit = 7

Adresse du malade Compl. Référence

O 264 à 295 X 32 Voir annexe 4

Mentions compl. O 296 à 327 X 32 id

N° et rue O 328 à 359 X 32 id

Lieu-dit O 360 à 391 X 32 id

Code postal O 392 à 396 N 5 id

Loc. destinatrice O 397 à 423 X 27 id Non servi si code produit = 7

Date naissance du malade

O 424 à 431 N 8 AAAAMMJJ

Type débiteur O 432 X 1

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 Non servi pour les opérations d'ordre budgétaires Voir annexe 10

FILLER 433 à 446 X 14

Code résidence du débiteur

O 447 X 1 R = résident N = non-résident Voir annexe 12

Réf. du débiteur O 448 à 479 X 32 Voir annexe 4

Adresse débiteur Compl. Référence

O 480 à 511 X 32 Voir annexe 4

Mentions compl. O 512 à 543 X 32 id

N° et rue O 544 à 575 X 32 id

Lieu-dit O 576 à 607 X 32 id

Code postal O 608 à 612 N 5 id

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CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT.

LONG. OBSERVATIONS

Loc. destinatrice O 613 à 639 X 27 id

Libellé pays O 640 à 671 X 32 Obligatoire si code résidence = N

Nom de l'assuré F 672 à 703 X 32

N° sécurité sociale de l'assuré

O 704 à 718 N 15 Obligatoire si code égalité « assuré-débiteur » = O (oui) ou si nom assuré servi

Réf. employeur F 719 à 750 X 32 A servir dans toute la mesure du possible Voir annexe 4

Adresse employeur A servir dans toute la mesure du possible

Compl. Référence F 751 à 782 X 32 Voir annexe 4

Mentions compl. F 783 à 814 X 32 id

N° et rue F 815 à 846 X 32 id

Lieu-dit F 847 à 878 X 32 id

Code postal F 879 à 883 N 5 id

Loc destinatrice F 884 à 910 X 27 id

Période de facturation : Date début

O 911 à 918 N 8 AAAAMMJJ

Date fin O 919 à 926 N 8 AAAAMMJJ Non servi si code produit = 7

Établissement géographique

O 927 à 928 N 2 A l'intérieur de l'entité juridique

Code P503 O 929 N 1 0 = titre à recouvrer 1 = recette perçue avant émission 2 = Op. budg. d'ordre

Code fichier O 930 N 1 = 5

Régie F 931 à 933 N 3 Numéro de régie Voir annexe 13

N° de quittance F 934 à 943 N 10 Exercice + N° séquentiel Voir annexe 13

Références titre initial :

Références du titre à annuler, obligatoirement servies si nature (pos. 14) = N ainsi que pour les titres réémis suite à annulation

N° bordereau O 944 à 950 N 7

Exercice O 951 à 954 N 4

N° titre O 955 à 961 N 7

Montant titre initial O 962 à 973 N 12

Code budget du compte de tiers

O 974 à 975 X 2 Espace (budget général)

Numéro compte de tiers O 976 à 983 N 8 Compte de classe 4

Montant compte de tiers = montant du titre TTC

O 984 à 995 N 12 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes, montant TTC

Code monnaie O 996 X 1

Espace F = Francs E = Euros Voir annexe 15

Imputation budg. et TVA :

OCCURS 12

Code budget O 997 X 2 Voir annexe 1

Compte budg/TVA O A N 8 Voir annexe 14

Montant O 1260 N 12

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Annexe 7 – Extraction des données avant calcul

Extraction 1 – HMANDAT :

CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT. LONG. OBSERVATIONS

Type de mandat O 3 A 1 P = Ordinaire N = Annulation

Etablissement O 12 à 14 N 3 Code établissement

Code FINESS O 15 à 23 N 9

Code service F 24 à 32 X 9 Déterminé par l'ordonnateur

Exercice O 33 à 36 N 4 Exercice d'émission

Code budget du compte budgétaire

O 50 à 51 X 2

Budget général : Espace Budgets annexes : 1er C = Lettre 2e C = Chiffre ou espace

Numéro du compte budgétaire

O 52 à 59 N 8 Compte du Grand Livre

Montant du compte de tiers

O 81 à 91 N 11 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes Montant TTC

Date Réception de la facture

F 424 à 431 N 8 Réception chez l'ordonnateur AAAAMMJJ

Numéro de programme F 795 à 804 X 10 Pour les investissements

Extraction 2 – HTITRE :

CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT. LONG. OBSERVATIONS

Établissement O 2 à 4 N 3 Code établissement de l'entité juridique (ex. : CHR)

Code FINESS O 5 à 13 N 9

Nature du titre (signe) O 14 A 1 P = ordinaire N = annulation

Date d'émission O 15 à 22 N 8

Format AAAAMMJJ Pendant la JC, la date doit être la date effective et non le 31-12

Code service F 30 à 38 X 9 Déterminé par l'ordonnateur

Exercice O 68 à 71 N 4 Exercice d'émission : Peut être égal à N - 1 si le titre est émis en JC

Code budget O 997 X 2

Compte budg/TVA O A N 8

Montant O 1260 N 12

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Extraction 3 – HBUDGET :

CONTENU des zones

PRES.

POSITION NAT. LONG. OBSERVATIONS

Établissement O 2 à 4 N 3 Code établissement de l'entité juridique (ex. : CHR)

Code FINESS O 5 à 13 N 9

Exercice O 22 à 25 N 4 Exercice auquel se rapporte la décision

Code budget du compte budget

O 26 à 27 X 2

Budget Général : Espace Budgets annexes : 1ER C. = Lettre 2EME C = Chiffre ou Espace

Numéro du compte budgétaire

O 29 à 36 N 8 Minimal : niveau Grand-Livre

Libellé du compte O 37 à 61 X 25 Libellé abrégé

Montant de dépense Budget dépenses

O 63 à 74 N 12 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes

Montant de recette Budget Recettes

O 76 à 87 N 12 Non signé, cadré à droite, exprimé en centimes

Numéro de programme F 89 à 98 X 10

A partir du fichier .xml transmis mensuellement à la trésorerie contenant les

éléments de liquidation de la paye (Convention cadre nationale relative à la

dématérialisation des états de paye des collectivités et établissements publics

locaux, juin 2005).

Extraction 4 – Données de paye (xemelios)

Libellé du champ NAT. LONG.

OBSERVATIONS

/Annee/@V N 4 Exercice AAAA

/Budget/Code/@V N 2 Code budget

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/EmploiMetier/@V A 29 Libellé métier

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/Indice/@V N 4 Indice majoré

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/Matricule/@V N 6 Code matricule

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/Nom/@V A 20 Nom

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/Prenom/@V A 20 Prenom

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Agent/Statut/@V A 13 Statut

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Periode/DateDebut/@V N 10 JJ/MM/AA

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Service/@V A 31 Libellé service

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/TraitBrut/Code/@V

A 4 Code rémunération du traitement brut (TB)

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/TraitBrut/Mt/@V

N 6 Montant du TB

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Rappel/Code/@V

A 4 Code rémunération du rappel

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Rappel/Mt/@V

N 6 Montant du Rappel

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/RemDivers A 4 Code rémunérations

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

santé ?

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 89

Libellé du champ NAT. LONG.

OBSERVATIONS

/Code/@V diverses

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/RemDivers/Mt/@V

N 6 Montant rémunérations diverses

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/SupFam/Code/@V

A 4 Code suppl. familial

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/SupFam/Mt/@V

N 6 Montant suppl. familial

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Cotisation/Code/@V

A 4 Code Charges Patronales

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Cotisation/Mt/@V

N 6 Montant des charges patronales

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/NbHeureSup/@V/#agg N 6 Heures supp.

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/QuotiteTrav/@V/#agg N 3 Quotité temps de travail de 0 à 100

Légende :

Qui ?

Quand ?

Quoi ?

Combien ?

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

santé ?

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 90

Annexe 8 – Extraction des données complémentaires avant calcul

A partir du guide annexé chaque année à la circulaire détaillant les modalités

du retraitement comptable, construire les fichiers suivants :

Extraction 5 – Nomenclature d’imputation analytique RTC

CONTENU des zones

NAT. LONG. OBSERVATIONS

Section d’imputation code A 8

Section d’imputation libellé A 50

Section d’imputation regroupement

A 8

Nature section d’imputation N 1 1 = Intermédiaire

2 = Définitive

Extraction 6 – Référentiel d’imputation analytique RTC

CONTENU des zones NAT. LONG. OBSERVATIONS

Numéro du compte budgétaire N 8 Minimal : niveau Grand-Livre

Section d’imputation possible N°1

A 8

Section d’imputation possible N°2

A 8

Section d’imputation possible N° …

A 8

Section d’imputation possible N°50

A 8

Section d’imputation par défaut A 8

A partir du fichier structure de l’établissement :

Extraction 7 – Structure de l’établissement (lien UF / SI exclusif)

CONTENU des zones

NAT. LONG. OBSERVATIONS

Code service N 9 Code UF

Code pôle N 9 Code pôle

Section d’imputation code A 8

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Comment le système d’information décisionnel peut-il participer au pilotage de la performance des territoires de

santé ?

Master 2 Contrôle de Gestion et Audit – IAE Lyon 3 – Année Universitaire 2010-2011 91

A partir d’un recueil propre à l’établissement :

Extraction 8 – Unités d’œuvre consommées

CONTENU des zones NAT. LONG. OBSERVATIONS

Code service consommateur N 9 Code UF consommatrice

Section d’imputation productrice

A 8 Section d’imputation intermédiaire

Nombre d’unités d’œuvre consommées

N 8

Nature des unités d’œuvre consommées

A 10

A partir des fichiers RPS et RPA du RIM-P :

Extraction 9 – Unités d’œuvre produites par les SI cliniques

CONTENU des zones NAT. LONG. OBSERVATIONS

Code service producteur N 9 Code UF productrice

Nombre d’unité d’œuvres produites

N 8

Nature des unités d’œuvre produites

A 10

A partir des coûts moyens nationaux :

Extraction 10 – Coût moyen national des unités d’œuvre clinique

CONTENU des zones

NAT. LONG. OBSERVATIONS

Section d’imputation clinique A 8 Section d’imputation définitive

Coût Moyen nationale UO N 7

A partir des données de l’établissement :

Extraction 11 – Nature des investissements

CONTENU des zones

NAT. LONG. OBSERVATIONS

Numéro de programme X 10

Nature du programme N 1 1 = Investissement courant 2 = Investissement d’expansion

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santé ?

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A partir de donnée nationale légale :

Extraction 12 – Valeur du point d’indice

CONTENU des zones NAT. LONG. OBSERVATIONS

Exercice N 4 AAAA

Mois N 2 MM

Valeur du point d’indice N 6 Quatre chiffres après la virgule

A partir de l’EPRD exécutoire :

Extraction 13 – Équivalents Temps Plein Rémunérés

CONTENU des zones NAT. LONG. OBSERVATIONS

Code budget N 2

Exercice N 4 AAAA

Statut N 13

ETPR N 5

A partir de la structure de paye de l’établissement :

Extraction 14 – Nature des codes paies

CONTENU des zones

NAT.

LONG.

OBSERVATIONS

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/TraitBrut/Code/@V

A 4 Code rémunération du traitement brut (TB)

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Rappel/Code/@V

A 4 Code rémunération du rappel

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/RemDivers/Code/@V

A 4 Code rémunérations diverses

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/SupFam/Code/@V

A 4 Code suppl. familial

/DonneesIndiv/PayeIndivMensuel/Remuneration/Cotisation/Code/@V

A 4 Code Charges Patronales

Numéro du compte budgétaire N 8 Minimal : niveau Grand-livre

Nature du code paie N 1 1 = Brut 2 = Charges Patronales