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I - CHAPITRE I Candide était un jeune homme de Westphalie. Il vécut son enfance et sa jeunesse au château du baron Thunder-ten-tronckh. Celui- ci avait mis au point une philosophie : vivre dans le meilleur des mondes. Son château hébergeait la baronne Cunégonde -la fille du baron-, son fils et Pangloss, l'homme savant. Candide était épris de Cunégonde. Un jour, celle-ci espionna Pangloss qui faisait la cour à une femme de chambre (Paquette). Émue et excitée, elle voulut mettre cela en pratique avec Candide. Mais le baron les prit en flagrant délit et expulsa Candide du château. II - CHAPITRE II Lorsqu'il fut sorti du château, il erra jusqu'à Valdberghoff- trarbk-dikdorff. Il fut abordé par deux hommes qui convinrent de son aptitude à devenir le héros de leur patrie : la Bulgarie. Ils lui firent faire des entraînements, qu'il maîtrisa peu à peu. Lorsqu'il décida d'aller se promener, il fut arrêté par quatre hommes qui lui infligèrent une peine : être frappé d'un coup de baguette par chaque soldat de l'armée. Le roi des Bulgares le gracia au moment où il n'en pouvait plus et demandait la mort. Il se fit soigner, et quand il put remarcher, le roi des Bulgares se mit en guerre contre le roi des Abares. III - CHAPITRE III Lors de cette bataille, qui fut une véritable boucherie, Candide se cacha. Lorsque le combat se calma, il partit du champ de bataille. Il croisa deux villages pillés, brûlés et anéantis par chacune des deux parties (Bulgare et Abare). Il rejoignit la Hollande, mais il n'avait plus de provisions. Il demanda alors aux villageois de lui donner du pain. Mais ceux- ci le houspillèrent de faire l'aumône. Un villageois (Jacques) qui ne faisait pas note des propos de Candide sur la religion le recueillit chez lui. Candide le remercia de son hospitalité

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I - CHAPITRE I

Candide était un jeune homme de Westphalie. Il vécut son enfance et sa jeunesse au château du baron Thunder-ten-tronckh. Celui-ci avait mis au point une philosophie : vivre dans le meilleur des mondes. Son château hébergeait la baronne Cunégonde -la fille du baron-, son fils et Pangloss, l'homme savant. Candide était épris de Cunégonde. Un jour, celle-ci espionna Pangloss qui faisait la cour à une femme de chambre (Paquette). Émue et excitée, elle voulut mettre cela en pratique avec Candide. Mais le baron les prit en flagrant délit et expulsa Candide du château.

II - CHAPITRE II

Lorsqu'il fut sorti du château, il erra jusqu'à Valdberghoff-trarbk-dikdorff. Il fut abordé par deux hommes qui convinrent de son aptitude à devenir le héros de leur patrie : la Bulgarie. Ils lui firent faire des entraînements, qu'il maîtrisa peu à peu. Lorsqu'il décida d'aller se promener, il fut arrêté par quatre hommes qui lui infligèrent une peine : être frappé d'un coup de baguette par chaque soldat de l'armée. Le roi des Bulgares le gracia au moment où il n'en pouvait plus et demandait la mort. Il se fit soigner, et quand il put remarcher, le roi des Bulgares se mit en guerre contre le roi des Abares.

III - CHAPITRE III

Lors de cette bataille, qui fut une véritable boucherie, Candide se cacha. Lorsque le combat se calma, il partit du champ de bataille. Il croisa deux villages pillés, brûlés et anéantis par chacune des deux parties (Bulgare et Abare). Il rejoignit la Hollande, mais il n'avait plus de provisions. Il demanda alors aux villageois de lui donner du pain. Mais ceux-ci le houspillèrent de faire l'aumône. Un villageois (Jacques) qui ne faisait pas note des propos de Candide sur la religion le recueillit chez lui. Candide le remercia de son hospitalité et alla se promener le lendemain matin. Il croisa un homme en bien mauvais état.

IV - CHAPITRE IV

Cet homme vérolé était en réalité Pangloss, le précepteur de philosophie adoré de Candide. Il lui expliqua que Paquette lui avait transmis la maladie et qu'il ne pouvait se faire soigner, car il n'avait pas d'argent. Il ajouta que les Bulgares avaient mis la seigneurie du baron à sac et que ce dernier, la baronne, Cunégonde et son frère avaient été tués. Candide convainquit Jacques d'héberger Pangloss et de payer ses frais médicaux. Deux mois après (à son service), ils l'accompagnèrent à Lisbonne en bateau. Mais durant la traversée, le temps se gâta.

V - CHAPITRE V

Leur embarcation fut prise dans une tempête. Par le tumulte des flots et le peu d'aide d'un matelot, Jacques tomba du bateau et se noya. Bientôt le vaisseau fut détruit et Pangloss et Candide regagnèrent la berge. Lisbonne fut, à leur arrivée, prise d'un important tremblement de terre, la ville fut partiellement détruite. Le lendemain Pangloss et Candide tentèrent de

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tirer les survivants des décombres. Lors d'un repas avec eux, Pangloss tenta de philosopher autour de cette catastrophe. Mais un homme, proche de la religion, n'était pas d'accord avec lui.

VI - CHAPITRE VI

Après le tremblement de terre, les savants de Lisbonne se mirent dans l'idée de brûler quelques hérétiques pour conjurer le sort. Deux Portugais, un Biscayen, ainsi que Pangloss et Candide (suite à la discussion Chap. V) furent amenés sur la place de ce sacrifice. Pangloss fut pendu et Candide fut roué de coups. Cependant, un autre tremblement de terre fit surface. Candide, ayant purgé sa peine, se remémorait ses amis qui avaient péri (Pangloss et Jacques), quand une vieille dame lui demanda de la suivre.

VII - CHAPITRE VII

Cette femme âgée mena Candide dans une maison et s'occupa de le nourrir et de le soigner durant plusieurs jours. Elle ne répondait pas à Candide quand il voulait connaître son identité. Puis un jour elle le fit sortir de la maison pour l'amener dans une autre. Elle le fit s'installer dans une superbe pièce et ramena une femme voilée. Lorsqu'il la dévoila, il découvrit Cunégonde. Elle s'était remise de ses blessures et voulait savoir ce qui était arrivé à Candide depuis son départ. Il lui raconta son périple.

VIII - CHAPITRE VIII

Cunégonde raconta, elle aussi son histoire depuis leur séparation. Elle évoqua l'invasion des Bulgares en son château, son viol et sa blessure au ventre par un des soldats. Mais elle fut soignée par un autre soldat bulgare à qui elle plut. Peu de temps après, cet homme, lassé, la vendit à un Juif nommé Don Issachar. Cependant, il conclut un marché avec le grand Inquisiteur (homme de la religion chrétienne) : ils se partagèrent Cunégonde. Elle se trouvait aux premières loges lors de l'autodafé ( Chap.VI) et reconnut Pangloss et Candide. C'est ainsi qu'elle le fit recueillir par la vieille dame. Pendant cette discussion, Don Issachar arriva pour profiter des plaisirs que devait lui donner Cunégonde.

IX - CHAPITRE IX

Don Issachar s'indigna de devoir partager sa femme avec un troisième homme. Il se jeta sur Candide avec son arme, mais ce dernier le tua d'un coup d'épée. Tandis que Cunégonde et Candide s'inquiétaient de leur devenir, le grand Inquisiteur entra. Il fut surpris et fâché de voir Candide ici : proche de Cunégonde et avec un homme à terre. Candide réfléchit rapidement et choisit de tuer le grand Inquisiteur pour se sauver. La vieille dame conseilla aux amants de prendre les chevaux de l'écurie et de fuir vers Cadix. Lorsqu'ils furent, tous les trois, déjà loin (dans un cabaret à Avacéna), on découvrit les corps des deux hommes.

X - CHAPITRE X

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Dans une auberge où ils avaient fait escale, on avait volé tous les biens de Cunégonde. Pour se faire de l'argent, ils vendirent un de leurs chevaux. Arrivés à Cadix, Candide se présenta pour devenir capitaine et embarquer sur un bateau pour le Paraguay. Il réussit l'épreuve et emmena avec lui Cunégonde, la vieille dame, deux valets et deux chevaux. Durant leur trajet sur les flots, Candide et Cunégonde discutaient de la notion «  du meilleur des mondes ». La vieille dame leur fit comprendre qu'ils n'étaient pas à plaindre, vis-à-vis de son histoire. Elle la raconta.

XI - CHAPITRE XI

La vieille dame était la fille du pape Urbain X et de la princesse de Palestrine. Elle grandit dans un confort superbe et devait se marier avec le prince Massa-Carrara. Sa beauté était véritablement resplendissante. Mais peu de temps avant leur mariage, le prince eut un rendez-vous avec une ancienne maîtresse et celle-ci mourut. La princesse de Palestrine décida d'emmener sa fille prendre l'air vers ses terres de Gaïète. Cependant, sur leur chemin, elles se firent attaquer par des corsaires qui les pillèrent et les dénudèrent. Les corsaires apportèrent leur butin au Maroc. À leur arrivée, ils furent attaqués par leurs ennemis qui voulaient voler leurs femmes. Leur combat fut sanglant, les femmes, dont la mère de la vieille dame, furent écartelées. Quand le combat prit fin, tout le monde fut mort, sauf la vieille dame. En réunissant ses forces, elle parvint à s'extirper des cadavres et à rejoindre le bord d'un ruisseau. Elle s'évanouit puis fut réveillée par un homme.

XII - CHAPITRE XII

Cet homme, eunuque et ancien chanteur pour la princesse de Palestrine, emmena la jeune fille dans une maison pour la soigner et la nourrir. Il découvrit qu'il l'avait gardée lorsqu'elle était petite. Il lui promit de la ramener en Italie, mais finalement il se ravisa et la vendit à un sérail d'Alger. Là-bas elle contracta la peste, mais une fois guérie elle fut vendue de ville en ville jusqu'à Constantinople. À Azof, son sérail fut assiégé par les Russes. Ses maîtres ne voulurent pas abdiquer et leurs attaquants les privèrent de nourriture. Ils se mirent à manger une partie des femmes : une de leurs fesses. Mais les Russes réussirent à entrer et tuèrent les maîtres (les janissaires). Soignées par un docteur français, les femmes furent envoyées à Moscou. Puis de ville en ville, de service en service, la vieille dame rejoignit le service de Don Issachar où elle rencontra Cunégonde. Elle précisa à la fin de son histoire qu'elle leur en avait fait part pour leur montrer qu'il y a toujours quelqu'un de plus malheureux que soi.

XIII - CHAPITRE XIII

Cunégonde et Candide demandèrent à chaque personne à bord de raconter son histoire. Ils arrivèrent bientôt à Buenos-Ayres. Ils rencontrèrent le gouverneur Don Fernando d'Ibaraa, y Figueroa, y Mascarenes, y Lampourdos, y Souza qu'ils prièrent de les marier. Celui-ci envoya Candide plus loin, avoua ses sentiments à Cunégonde et lui demanda de l'épouser. La vieille dame lui conseilla d'accepter pour lui prendre son argent. Mais à cet instant, la police espagnole débarqua : selon les bijoux volés, on reconnut Candide et Cunégonde, comme les meurtriers du grand Inquisiteur et de Don Issachar. Cunégonde resta pour se marier avec le gouverneur et la vieille dame avertit Candide de sa perte. Il tenta de fuir.

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XIV - CHAPITRE XIV

Cacambo, le valet de Candide, l'emmena dans le repère de jésuites (ennemis du gouverneur) qu'il connut petit : Los Padres. Là-bas, grâce à son origine allemande, il put s'entretenir avec le commandant. Mais très vite Candide le reconnut : c'était le frère de Cunégonde qui était présumé mort. Il lui expliqua que sa sœur était vivante et qu'elle se trouvait à Buenos-Ayres.

XV - CHAPITRE XV

Le frère de Cunégonde commença à raconter ce qui lui était arrivé. Après l'attaque des Bulgares, il fut sauvé par un prêtre, puis monta de rang en rang dans la hiérarchie ecclésiastique. Il était désormais colonel et prêtre jésuite. Lorsqu'il redemanda à Candide où était sa sœur, ce dernier lui fit part de son désir de mariage avec elle. Le jésuite se moqua de lui et le frappa. Candide, mécontent de son attitude, le tua d'un coup d'épée. Cacambo habilla Candide avec les habits du prêtre et le fit monter à cheval. Ils s'enfuirent en feignant d'être Jésuites, pour ne pas être arrêtés.

XVI - CHAPITRE XVI

Dans leur fuite, tandis qu'ils s'étaient arrêtés pour manger, ils rencontrèrent deux femmes qui se faisaient poursuivre par deux singes. Candide, croyant bien faire, tua les deux singes pour sauver les filles. Mais ce n'était pas une bonne idée et dans la nuit, ils furent capturés par la tribu des Oreillons (à laquelle appartenaient les filles). Ils voulaient les manger car Candide avait un habit de jésuite. Cacambo, connaissant leur langage, leur apprit que Candide avait tué un jésuite et qu'il était de leur côté. Il fit envoyer des hommes à Los Padres pour confirmer ses propos et permettre leur libération. Les faits avérés, ils offrirent bonne hospitalité à Candide et Cacambo.

XVII - CHAPITRE XVII

Ayant remercié les Oreillons de leur hospitalité, ils se décidèrent à partir. Mais ils ne savaient pas vers quelle ville aller : ils ne pouvaient ni rentrer en Westphalie, ni au Portugal, et ne voulaient pas partir de la région où vivait Cunégonde. Ils se décidèrent à rejoindre Cayenne. Leur route fut longue et semée d'embûches. Quand ils atteignirent enfin un village, celui-ci était surprenant. En effet, les routes étaient faites d'or et de pierres précieuses. Ils en ramassèrent et rejoignirent un palais. Ils furent invités à table avec d'autres personnes du village. Quand ils eurent bien mangé, ils voulurent payer leurs hôtes avec l'or qu'ils avaient ramassé. Mais les convives éclatèrent de rire et leur expliquèrent que ce n'était pas la monnaie de leur village et que de toute manière, les restaurants locaux étaient subventionnés par leur gouvernement. Ils conclurent que ce pays était le meilleur des mondes, un Eldorado.

XVIII - CHAPITRE XVIII

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Après ce dîner, on les amena auprès d'un vieillard savant. Il leur apprit que ce village, caché et inaccessible était une ancienne tribu Inca. Les Espagnols l'appelèrent Eldorado. Candide, à travers les traductions de Cacambo, interrogea le vieillard sur leurs pratiques religieuses. Il comprit qu'elles étaient bien différentes de celles de l'Europe. Puis le vieillard les envoya au palais du roi. Là-bas ils furent très bien accueillis. Le roi leur fit visiter la ville, qui à la surprise de Candide, ne nécessitait ni prison, ni cour de justice. Après un mois passé aux côtés du roi, à vivre dans un pays merveilleux, ils se décidèrent à le quitter pour libérer Cunégonde. Ils demandèrent alors au roi de leur donner un moyen de partir du pays. Le roi leur fit construire une machine pour sortir et prendre avec eux tout l'or qu'ils voulaient. Ainsi, ils possédaient de quoi libérer Cunégonde et payer le gouverneur de Buenos-Ayres.

XIX - CHAPITRE XIX

Durant leur voyage, ils perdirent un à un les moutons qui les avaient fait sortir de l'Eldorado, (et qui transportaient l'or et les pierres), mais leur richesse était encore grande. Ils abordèrent alors le Surinam. Ils rencontrèrent un esclave noir qui n'avait plus qu'une jambe et un bras. Il leur expliqua que son handicap provenait de la traite des esclaves dans les plantations de canne à sucre. Et ceci malgré le fait que ses parents aient pensé que le vendre était un honneur pour lui. Candide se rendit compte que ce monde perdait son optimisme. Ils se dirigèrent vers le port où ils trouvèrent un marchand pour les emmener à Buenos-Ayres. Mais celui-ci leur expliqua qu'il ne pouvait récupérer Cunégonde, car elle était la préférée du gouverneur. Candide envoya Cacambo la chercher avec une partie de leurs richesses. Il partit les attendre à Venise. Ils se séparèrent, émus. Candide resta à Surinam afin d'attendre qu'un marchand l'emmène à Venise. Il en trouva un, qui comprit rapidement qu'il était très riche. Il lui vola sa cargaison. Dépité par tant de malhonnêteté, Candide alla plaider sa cause auprès d'un juge qui l'écouta tout en lui demandant de l'argent. Cela finit par le mettre dans une tristesse sans fin. Il embarqua sur un bateau français en ayant pris avec lui un homme honnête et aussi triste que lui. Il partit avec l'homme qu'il choisit parmi tant d'autres (un savant) pour Bordeaux.

XX - CHAPITRE XX

Cet homme se nommait Martin et avait vécu autant de choses horribles que Candide. Mais il était différent de lui : il n'espérait plus rien de la vie ; alors que Candide espérait revoir Cunégonde. Ils discutèrent durant le voyage sur la condition humaine. Martin se disait manichéen et décrivait le monde comme allant à sa perte en raison du comportement des hommes. Ils furent interrompus par un combat entre deux autres vaisseaux, dont celui qui avait volé Candide. Celui-ci coula et Candide put récupérer un de ses moutons. Il en conclut que pour une fois, celui qui avait eu un mauvais comportement était puni. Les retrouvailles avec l'un de ses moutons lui donnèrent du courage pour retrouver Cunégonde.

XXI - CHAPITRE XXI

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Ils se rapprochaient de la France. Candide demanda à Martin s'il était déjà allé dans ce pays. Martin lui répondit qu'il avait vécu là-bas mais qu'il n'avait pas vraiment apprécié l'accueil des Français. Candide lui proposa de l'emmener à Venise avec lui. Celui-ci accepta et ils se remirent à discuter de la condition humaine. Ils arrivèrent à Bordeaux.

XXII - CHAPITRE XXII

Arrivé à Bordeaux, Candide eut tout de même envie de connaître Paris. Là-bas, des personnes mal intentionnées, qui s'étaient rendu compte de sa richesse, le suivaient partout. Candide tomba malade, mais fut guéri grâce à son ami Martin qui l'éloigna des mauvaises personnes. Un abbé qui s'était rapproché de Candide leur fit découvrir la Comédie-Française. Martin en fit la critique tandis que l'abbé leur racontait les principes qui régissent la vie des comédiens. Puis, l'abbé les emmena chez la marquise de Parolignac. Ils jouèrent aux cartes et dînèrent. Avec les autres personnes, ils firent la critique de différents ouvrages de littérature. Candide discuta ensuite avec un homme qui lui faisait penser à Pangloss. La fin de la soirée approchant, la marquise l'emmena dans une pièce à part et le séduisit. Mais Candide renonça à ses avances, tout en lui léguant quelques objets de sa fortune. Il raconta ensuite à l'abbé son amour pour Cunégonde. L'abbé s'en servit pour le prendre au piège. Il lui fit croire que Cunégonde était à Paris et prévint la police du caractère suspect des deux étrangers. La police vint les arrêter. Candide paya son geôlier qui le libéra et l'envoya à Dieppe chez son frère. Arrivés là-bas, ils prirent un bateau qui les mena vers l'Angleterre.

XXIII - CHAPITRE XXIII

Sur leur bateau, Martin expliqua à Candide comment était l'Angleterre. Arrivés à Portsmouth, Martin et Candide furent spectateurs de l'exécution d'un amiral, coupable de n'avoir pas tué d'amiral français. Outré par tant de violence, Candide paya le commandant du bateau pour qu'il les emmène rapidement à Venise. Ils rejoignirent Venise en passant par les côtes françaises et Lisbonne.

XXIV - CHAPITRE XXIV

À Venise, Candide fit chercher Cunégonde, en vain. Martin évoqua, avec son pessimisme naturel qu'il ne la reverrait jamais. Il ne pensait pas que Cacambo s'embêterait à la ramener. Ils discutèrent sur le nombre peu élevé d'individus heureux sur Terre. À cet instant, Martin paria avec lui que même le couple qu'ils observaient n'était pas si heureux qu'il semblait. La jeune femme était en réalité Paquette. Elle raconta à Candide ce qu'elle avait vécu après son départ. Elle contracta la vérole, se fit soigner, devint la maîtresse de son médecin, fut emprisonnée, et devint prostituée à Venise. Candide reconnut qu'elle paraissait heureuse mais ne l'était pas. Il en fut de même pour le «  théatin » (abbé, le frère Giroflée) qui regrettait d'être abbé. Martin gagna son pari malgré le fait que Candide pensait qu'en leur donnant de l'argent ils seraient plus heureux. Ce dernier était content de constater qu'au fur et à mesure de son périple, il retrouvait des personnes qu'il croyait disparues à jamais. Ils voulurent rencontrer un homme qui n'avait jamais été malheureux : le sénateur Pococuranté.

XXV - CHAPITRE XXV

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Ils furent accueillis chez le sénateur Pococuranté. Cet homme commença par expliquer qu'il s'était lassé de deux jolies filles qui s'occupaient de lui, puis il montra son dédain pour les œuvres de Raphaël, pour la musique et l'opéra. En entrant dans la bibliothèque, il fit part à Candide de son dégoût pour certains auteurs classiques de référence tels qu'Homère, Virgile et Cicéron. Il observa ensuite la pauvreté des pièces de théâtre, l'emmêlement des savoirs scientifiques dans les encyclopédies et le mauvais goût de la mise en forme de son jardin. Lorsqu'ils le quittèrent, Candide nota qu'il devait être bien heureux de pouvoir avoir tant de connaissances pour critiquer les choses. Martin n'était pas d'accord, et lui expliqua qu'en critiquant tout, il n'avait plus de plaisir. Candide termina sur le fait que seule l'espérance de revoir Cunégonde le rendait le plus heureux des hommes.

XXVI - CHAPITRE XXVI

Candide, lors d'un de leurs repas du soir avec quelques étrangers, retrouva Cacambo. Il lui apprit qu'il était devenu esclave et que Cunégonde était à Constantinople. Tous les autres convives étaient des rois qui avaient perdu leur place suite à différentes guerres. Chacun à leur tour, les esclaves de ces rois, vinrent les informer d'un départ imminent. En effet, ils risquaient d'être emprisonnés dans la nuit. Ils partirent au port.

XXVII - CHAPITRE XXVII

Martin et Candide, avec l'aide de Cacambo, montèrent sur un bateau en partance pour Constantinople. Ils discutèrent de l'improbabilité du souper qu'ils avaient fait : six rois détrônés mangeant ensemble. Cacambo raconta alors que Cunégonde était elle aussi esclave, car ils s'étaient fait piller les moutons porteurs des diamants par un voleur. Il ajouta qu'elle était devenue très laide. Candide acheta la liberté de Cacambo et ils prirent un bateau pour Propontide (où se trouvait Cunégonde). Candide reconnut parmi les rameurs son ami Pangloss et le baron Thunder-ten-tronckh (frère de Cunégonde). Il acheta leur liberté. Et se dirigèrent tous vers un autre vaisseau, afin de libérer Cunégonde.

XXVIII - CHAPITRE XXVIII

Candide s'excusa auprès du baron d'avoir tenté de le tuer. Celui-ci expliqua qu'il s'était fait soigner, puis s'était fait emprisonner à Buenos-Ayres. Par la suite il se fit rapatrier à Constantinople, mais après s'être baigné avec un musulman, il fut jugé coupable et contraint de ramer dans les bateaux. Pangloss raconta, lui, qu'il avait été « mal pendu » et que son corps avait été racheté par un médecin qui le soigna. Il fut ensuite valet d'un chevalier, puis fut emmené à Constantinople. Dans cette ville, il fut condamné à ramer pour être rentré dans une mosquée alors qu'il était chrétien. Pangloss assura à Candide, que dans tous ces malheurs, il pensait encore que ce monde était bien : il conservait sa philosophie.

XXIX - CHAPITRE XXIX

La troupe retrouva Cunégonde et la vieille dame. Candide les racheta et fut un peu surpris de l'enlaidissement de Cunégonde. Il renouvela ses vœux de mariage auprès de Cunégonde et de son frère. Mais à nouveau, le baron s'opposa à ce mariage. Candide voulut le tuer à nouveau.

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XXX - CHAPITRE XXX

Cacambo conseilla à Candide d'envoyer le baron ramer, pour s'en débarrasser. Ils vécurent tranquillement dans une maison avec la vieille dame, Pangloss, Martin et Cacambo (Candide marié à Cunégonde). Mais peu à peu l'ambiance se détériora, Candide fut ruiné, Cunégonde devint aigrie et tout le monde s'embêtait dans la maison. À ceci s'ajouta l'arrivée de Paquette et du frère Giroflée, ruinés eux aussi. Après s'être entretenus brièvement avec un derviche, Candide, Pangloss et Martin rencontrèrent un Turc. Celui-ci les fit entrer chez lui et leur montra que son bonheur et sa fortune étaient le fruit du travail de ses terres. Candide et Pangloss discutèrent de ces propos et en conclurent que le bonheur reviendrait avec le travail. Ainsi, chaque habitant de la maison s'affaira à mettre en pratique ses dons et rapidement la vie fut plus confortable.

CANDIDE - Voltaire

Chapitre 1

Introduction

      Dans ce début de chapitre 1 de Candide, Voltaire donne l'image du meilleur des mondes possibles, avec des préjugés sur l'innocence (cf. Eden), et plein d'illusions sur la réalité. C'est l'incipit du conte, et il a pour fonction de présenter les personnages, le contexte, la situation initiale. Cela se fait par petits paragraphes successifs, correspondant à peu près chacun à un personnage; le chapitre est clôt par le départ de Candide et sa découverte du monde.

      Tout semble aller pour le mieux, mais des indices indiquent au lecteur qu'il faut prendre le récit au second degré, et le ton ironique est déjà présent dès le premier chapitre. La description qui ressemble à un conte de fée contribue à dénoncer un univers fondé sur l'illusion. La perspective critique et philosophique est donc déjà présente dès le début de l'oeuvre.

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Lu par Laeticia - source : litteratureaudio.com 

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Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple ; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu'il était fils de la soeur de monsieur le baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps. 

Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d'une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier. Ils l'appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes.

Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l'oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère.

Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.

« Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. »

Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment ; car il trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu'il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu'après le bonheur d'être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d'être Mlle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous les jours ; et le quatrième, d'entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la terre.

Extrait du chapitre 1 de Candide - Voltaire

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Annonce des axes

Etude méthodique

I. La présentation des personnages

      Les personnages sont présentés successivement selon l'ordre d'entrée en scène.      Tout d'abord, Candide est un élément important du premier paragraphe. Le narrateur établit une relation entre sa physionomie et son caractère: « esprit simple », « sa physionomie annonçant son caractère ». Il décrit ses origines généalogiques: c'est un enfant naturel. Candide est un personnage naïf, incapable de duplication ni de dissimulation. Toutefois, il est ingénu mais pas sot: « il avait le jugement assez droit ». Cela laisse une perspective d'évolution, et montre qu'il est capable d'éducation et de progrès. Candide est en porte-à-faux au château, car il est discrédité et il n'appartient pas à la caste représentée par le fils du baron. C'est un personnage central plus que principal.      La présentation du baron se fait par petites étapes; des phrases brèves font le tour de tout ses biens. Son pouvoir est mis en relief: « un des plus puissants » avec des signes extérieurs de richesse: « tapisserie », « grand aumônier » : cette apparence de richesse fait de lui un personnage important.      La baronne est évoquée en premier lieu par sa masse; elle apparaît comme l'image traditionnelle d'une maîtresse de maison et digne de respect dont elle profite.      Puis Cunégonde est décrite par trois adjectifs: « fraîche, grasse, appétissante »: elles représente la sensualité. Le fils du baron est décrit très brièvement: « en tout digne de son père »; il n'a pas de caractère.      Enfin Pangloss est décrit en dernier; le ton est administratif, il est assimilé à un « oracle »; « admirablement » => présentation dans le discours de Pangloss.      L'évocation de ce contexte s'apparente donc beaucoup à celle du conte.

II. Les caractéristiques du conte

      La description du lieu en fait un microcosme, un endroit merveilleux et coupé du monde et de la réalité. On retrouve la formule traditionnelle: « il y'avait », les personnages sont mis en scène dans un lieu imprécis: « en Westphalie », qui est un pays peu connu et qui a la réputation d'être arriéré, le nom de château: « Thunder-ten-tronckh » a des sonorités abruptes relevant de l'imagination; de même, l'époque est intemporelle. On se situe donc dans un monde qui semble lointain, voire imaginaire: le monde d'un conte.       On retrouve également les personnages et le milieu traditionnels: le contexte aristocratique, « le château », ainsi quelle pouvoir, les richesses, et un monde fixé dans des codifications sociales rigides. Tout est sous le signe de la richesse et de la beauté, les termes employés sont valorisants et élogieux: tout va bien. Ainsi on trouve beaucoup de superlatifs: « le plus beau ». 

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      Le lecteur est donc entraîné dans un univers merveilleux où tout va pour le mieux; mais quelques éléments inattendus le mettent sur la voie d'une distorsion dans l'harmonie générale. 

III. Les effets de décalage

      Les effets de décalage et de distorsion sont des indices pour le lecteur, montrant qu'il s'agit ici d'une satire. Ainsi, on note de nombreux rapprochements faussement logiques, comme la relation entre la puissance du baron et la présence de « portes » et de « fenêtres » à son château; de même le rapport entre la masse de la Comtesse et le respect dont elle jouit. Le pouvoir et la considération des personnages relèvent donc de l'illusion, et non d'une réalité.       Il y'a une confusion et une distorsion dans la description, et le narrateur souligne implicitement que chez le baron tout est faux; ex: « chiens de basse-cour » complètent « la meute », « palefreniers » sont ici « piqueurs », « vicaire du village » <=> « grand aumônier ». Il y'a donc une confusion entre la réalité et l'apparence; on a dans un premier temps l'impression d'un noble qui mène grand train, alors qu'il ne s'agit que d'un petit seigneur de province.       De même, le raisonnement de Pangloss est totalement décalé (Pangloss=« tout en langue »); pour le montrer, le narrateur lui donne la parole au discours direct. Les exemples qu'il prend reposent sur une démonstration soi-disant logique: « donc », « par conséquent »; mais en réalité elle ne comporte aucune logique: la conclusion qu'il formule est donc totalement inacceptable.

Conclusion

      Dès le chapitre 1 de Candide, Voltaire place des indices dans le texte qui attirent l'attention du lecteur, soulignant l'illusion de la richesse et de connaissance dans laquelle vivent les personnages. Il n'y a aucune référence au monde extérieur, et Candide ne connaît que ce qui l'entoure; c'est un monde fermé sur lui-même, basé sur des valeurs fausses. A partir du chapitre suivant, il comparera le monde réel à l'enseignement de Pangloss => double plan du conte et de l'enseignement philosophique.

L'enrôlement - Chapitre 2 (extrait)

De "Candide, chassé du paradis terrestre" à "comme un prodige." 

Introduction

Au début du chapitre second de Candide, Voltaire raconte l'enrôlement et l'instruction militaire de Candide par les Bulgares.Cet extrait est l'occasion pour Voltaire de débuter la critique principale de son livre et de faire la satire de l'armée tout en soulignant la naïveté de Candide qui fait de lui une proie facile face au piège 

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des recruteurs.

Lecture du texte

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Lu par Laeticia - source : litteratureaudio.com 

Candide, chassé du paradis terrestre, marcha longtemps sans savoir où, pleurant, levant les yeux au ciel, les tournant souvent vers le plus beau des châteaux qui renfermait la plus belle des baronnettes ; il se coucha sans souper au milieu des champs entre deux sillons ; la neige tombait à gros flocons. Candide, tout transi, se traîna le lendemain vers la ville voisine, qui s'appelle Valdberghoff-trarbk-dikdorff, n'ayant point d'argent, mourant de faim et de lassitude. Il s'arrêta tristement à la porte d'un cabaret. Deux hommes habillés de bleu le remarquèrent : « Camarade, dit l'un, voilà un jeune homme très bien fait, et qui a la taille requise. » Ils s'avancèrent vers Candide et le prièrent à dîner très civilement. « Messieurs, leur dit Candide avec une modestie charmante, vous me faites beaucoup d'honneur, mais je n'ai pas de quoi payer mon écot. -- Ah ! monsieur, lui dit un des bleus, les personnes de votre figure et de votre mérite ne payent jamais rien : n'avez-vous pas cinq pieds cinq pouces de haut ? -- Oui, messieurs, c'est ma taille, dit-il en faisant la révérence. -- Ah ! monsieur, mettez-vous à table ; non seulement nous vous défrayerons, mais nous ne souffrirons jamais qu'un homme comme vous manque d'argent ; les hommes ne sont faits que pour se secourir les uns les autres. -- Vous avez raison, dit Candide : c'est ce que M. Pangloss m'a toujours dit, et je vois bien que tout est au mieux. » On le prie d'accepter quelques écus, il les prend et veut faire son billet ; on n'en veut point, on se met à table : « N'aimez-vous pas tendrement ?... -- Oh ! oui, répondit-il, j'aime tendrement Mlle Cunégonde. -- Non, dit l'un de ces messieurs, nous vous demandons si vous n'aimez pas tendrement le roi des Bulgares. -- Point du tout, dit-il, car je ne l'ai jamais vu. -- Comment ! c'est le plus charmant des rois, et il faut boire à sa santé. -- Oh ! très volontiers, messieurs » ; et il boit. « C'en est assez, lui dit-on, vous voilà l'appui, le soutien, le défenseur, le héros des Bulgares ; votre fortune est faite, et votre gloire est assurée. » On lui met sur-le-champ les fers aux pieds, et on le mène au régiment. On le fait tourner à droite, à gauche, hausser la baguette, remettre la baguette, coucher en joue, tirer, doubler le pas, et on lui donne trente coups de bâton ; le lendemain il fait l'exercice un peu moins mal, et il ne reçoit que vingt coups ; le surlendemain on ne lui en donne que dix, et il est regardé par ses camarades comme un prodige.

Extrait du chapitre second (2) de Candide - Voltaire

Annonce des axes

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Commentaire littéraire

I. La place de ce passage dans l'œuvre : de l'illusion à la désillusion

Candide a été "chassé du paradis terrestre" : référence à Adam de la Genèse. Cette phrase est annonciatrice de la suite de l'œuvre puisque Candide, chassé du château considéré comme le paradis, va connaître la réalité du monde et de ses malheurs (souffrance, douleur, travail)."pleurant, levant les yeux au ciel" : Candide regrette son éviction du château.Nous avons le champ lexical de l'épuisement ("transi", "se traîna", "mourant de faim et de lassitude") et une idée de dépouillement total : "se coucha sans souper au milieu des champs entre deux sillons ; la neige tombait à gros flocons". Candide est dans une situation de grande fragilité, dans laquelle il est vulnérable.Voltaire paraît noircir le tableau, Candide passe d'un univers à son contraire.Cette découverte de ce monde équivaut à une véritable désillusion pour Candide. Le jeune homme n'est jamais sorti de son château merveilleux, artificiel, de pacotille (comme il est décrit par ironie), coupé de la réalité où il ne connaissait aucune contrainte.Candide limité à son univers faux et verni, va dès ses premières péripéties commencer un apprentissage douloureux. Sa naïveté et son désarroi physique le rendent très vulnérable et facilement influençable.

II. Candide trompé par les Bulgares

1. Une courtoisie de façadeLes recruteurs remarquent Candide sans que celui-ci ne s'en aperçoive. Critères : "un jeune homme très bien fait, et qui a la taille requise."Paroles flatteuses des deux hommes envers Candide : "les personnes de votre figure et de votre mérite", "un homme comme vous". Ses paroles semblent trop exagérées pour être honnêtes.- "le prièrent", "civilement", "monsieur" (plusieurs fois) : fausse amabilité- "n'avez-vous pas cinq pieds cinq pouces de haut ?", "n'aimez vous pas tendrement ?" : idée d'un questionnaire comme pour un recrutement classique.- "les Hommes ne sont fait que pour se secourir les uns les autres" : maxime servant à masquer leurs intentions- "modestie charmante", "vous me faîtes beaucoup d'honneur", "en faisant la révérence", "tout est au mieux" : le naïf Candide ne se méfie pas.

2. Candide enrôlé violemment chez les bulgares"les fers aux pieds" les recruteurs passent d'un comportement flatteur et doux à un comportement violent. Idée de renversement très rapide de situation qui surprend le lecteur : "sur-le-champ".Perte de liberté pour Candide.Enumération pour montrer la rapidité de l'apprentissage ("On le fait tourner à droite, à gauche, hausser la baguette..."). L'accumulation de verbe d'action à l'infinitif donne une idée donne l'impression que Candide est manipulé, bousculé. Voltaire ne nous fait part d'aucune réaction de Candide -> impression de docilité de Candide. Idée d'un dressage, d'une mécanique

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destinée à détruire sa personnalité.

III. La portée argumentative du passage

1. Le regard neuf mais conditionné du héros sur le mondeBien qu'annoncé comme héros, Candide est loin d'en incarner traits habituels. Il subit des événements déconcertants et il est manipulé.Statut d'anti-héros. Candide garde en mémoire son éducation, l'enseignement optimiste de Pangloss, la nostalgie de la vie idéale au château. Il n'a pas de jugement personnel, il se limite à la vision optimiste de Pangloss.Candide porte donc bien son nom de héros naïf, qui a tout à apprendre sur le monde du 18ème siècle avec toutes ses horreurs et barbaries.

2. Le regard ironique de VoltaireLe narrateur étant externe, le lecteur s'aperçoit avant Candide que celui-ci va être manipulé.Forte complicité auteur/lecteur, qui rient au dépend de Candide grâce à la phrase en aparté ("Camarade, dit l'un, voilà un jeune homme très bien fait") et grâce aux marques ironiques sur Candide et sa crédulité ("comme un prodige", hyperboles : "plus beau des châteaux qui renfermait la plus belle des baronnettes").Le rapport repose sur un art du décalage avec ironie du narrateur : au dessus de l'histoire vécue naïvement par Candide, se superpose un deuxième niveau de lecture qui a une forte orientation argumentative et critique.

Candide se fait manipulé car il est influencée par la pensée optimiste de Pangloss ("le meilleur des mondes"). Celui-ci représente le philosophe allemand Leibniz que Voltaire cherche à discréditer. Selon Voltaire, le monde contemporain est imparfait, et il va illustrer ce propos au cours des péripéties de Candide.Dénonciation de la violence militaire (fortement connotée prussienne par la suite) et la manigance des recruteurs.Voltaire utilise l'ironie pour convaincre le lecteur.

Conclusion

Cet extrait du conte philosophique Candide annonce la suite de la teneur de l'œuvre. Candide, chassé du paradis terrestre où Pangloss lui a proféré sa philosophie optimiste, va peu à peu découvrir que le monde est plus cruel que ce que lui laissait entendre son ami philosophe. Cette découverte est très brutale pour notre "anti-héro

Voltaire, Candide

Commentaire composé du chapitre 3

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Comment Candide se sauva d’entre les Bulgares, et ce qu’il devint

Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque.   Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum, chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d’abord un village voisin ; il était en cendres : c’était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles, éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros, rendaient les derniers soupirs ; d’autres, à demi brûlées, criaient qu’on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés.   Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros abares l’avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants, ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n’oubliant jamais mademoiselle Cunégonde. Ses provisions lui manquèrent quand il fut en Hollande ; mais ayant entendu dire que tout le monde était riche dans ce pays-là, et qu’on y était chrétien, il ne douta pas qu’on ne le traitât aussi bien qu’il l’avait été dans le château de monsieur le baron avant qu’il en eût été chassé pour les beaux yeux de mademoiselle Cunégonde.

Introduction

François Marie Arouet, dit Voltaire, est sans doute le philosophe des Lumières le plus célèbre et le plus populaire en raison de ses contes philosophiques mais aussi de son combat mené toute sa vie contre les erreurs judiciaires.Ainsi, lorsqu’il écrit Candide en 1759, trois ans après un terrible tremblement de terre qui a ravagé la ville de Lisbonne, il exprime son point de vue au sujet de l’optimisme. Pour ce faire, l’auteur met en scène un héros, Candide, qui découvre toutes les formes du mal au cours de ses aventures. Nous sommes ici au début du chapitre III, Candide a été chassé du château de Thunder-ten-tronckh et découvre la guerre, le premier mal du monde.De ce fait, nous sommes en droit de nous demander quels sont les procédés utilisés au sein de la critique, et en quoi Candide est un héros différent des autres.Par conséquent, nous verrons dans un premier temps comment Voltaire instaure sa vision de

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la guerre, puis nous nous demanderons quels sont les traits de personnalité de Candide qui font de lui aussi bien un héros exemplaire que différent des autres.

Développement

Tout d’abord, nous analyserons les procédés utilisés par Voltaire pour critiquer la guerre.Afin de parvenir à ses fins, et ainsi de prouver que la guerre est totalement stupide autant sur le fond que sur la forme, Voltaire utilise un registre profondément ironique. Pour ce faire, il utilise des figures d’amplification, comme des gradations, des amplifications et des accumulations, qui ne sont pas sans rappeler le registre épique, et parvient de ce fait à tourner en dérision les troupes. Ainsi, en disant que « rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées », son ton est profondément railleur et instaure, dès le début du texte, un climat de moquerie.Par ailleurs, outre l’ironie, Voltaire décide de mettre en avant les absurdités de la guerre. Dans un premier temps, il insiste sur les similitudes entre les deux armées, par exemple en disant que « les deux rois faisaient chanter des Te Deum ». Ensuite, il montre que les raisons du combat ne sont autres que des ripostes non fondées entre les deux clans puisque Candide arrive dans un village bulgare que « les héros abares [avaient] traité de même ». En dernier lieu, il aborde, par l’emploi d’oxymores, la stupidité des troupes qui ont à cœur des actes purement barbares : pour elles, la guerre est une boucherie certes, mais une « boucherie héroïque ».Enfin, Voltaire veut, une fois de plus dans son œuvre, montrer les limites de l’optimisme. Ainsi, lorsqu’il décrit avec précision des villages en flammes, emplis de filles « éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros », de « cervelles […] répandues sur la terre » et de « bras et jambes coupés », il veut avant tout prouver que le monde dans lequel il vit est loin d’être le « meilleur des mondes possibles ». Candide, toujours convaincu par les propos de Pangloss, prend donc la décision « d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes », ce qui, en d’autres termes, revient à dire que les optimistes, gênés par une réalité trop dure, fuient les difficultés en fermant les yeux sur celles-ci.À travers cette peinture de la guerre, Voltaire affirme son point de vue sur l’optimisme en se cachant derrière Candide, un héros encore convaincu des valeurs optimistes.

Dans un second temps, nous nous demanderons en quoi Candide est un héros différent des autres.En premier lieu, nous pouvons affirmer que Candide est bien un héros. En effet, malgré ce qui se passe autour de lui, il est spectateur du désastre, franchit tous les obstacles et en sort indemne. Les mouvements du texte sont liés à ses mouvements, et, si le point de vue est omniscient, il n’en reste pas moins que Candide est au centre du récit. Il est d’abord, dans le premier paragraphe, question du spectacle horrible de la guerre qui se déroule sous ses yeux. Puis, lorsqu’il décide « d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes », il est question d’un village ravagé, toujours sous ses yeux. Enfin, lorsqu’il « s’enfuit au plus vite dans un autre village », Voltaire décrit ce nouveau lieu puis ne parle plus que de son héros pour narrer la suite de ses aventures, laissant derrière lui deux populations mourir chacune des mains de l’autre.Toutefois, si Candide est au centre des descriptions et sort vivant « du théâtre de la guerre », il est également un véritable antihéros. De fait, il est mort de peur, « trembl[e] comme un philosophe » (notons au passage l’autodérision de Voltaire), « se cach[e] du mieux qu’il

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p[e]ut », « s’enfuit au plus vite dans un autre village », et, pour lui, Cunégonde est plus importante que la « boucherie héroïque » qui se déroule sous ses yeux. Tellement convaincu par le raisonnement optimiste de Pangloss, Candide ne veut visiblement pas s’attarder sur une vision négative du monde dans lequel il vit, et poursuit son voyage comme si ce qu’il venait de traverser n’était ni plus ni moins qu’un chemin banal pour parvenir à son but.De ce fait, Candide est un héros étrange, puisque ni vraiment héroïque ni au second plan. De plus, si son voyage a tout d’une quête, nous pouvons remarquer qu’il n’a pas de but précis, qu’il erre sans savoir où il va et ce qu’il veut atteindre. Son voyage initiatique le pousse à découvrir le monde, à voir des horreurs humaines, à réaliser que Pangloss ne détenait pas forcément toute la vérité, mais il reste incorrigiblement optimiste et « ayant entendu dire qu’[en Hollande] tout le monde était riche […] et qu’on y était chrétien, il ne dout[e] pas qu’on ne le trait[e] aussi bien [que] dans le château de monsieur le baron », d’où, rappelons-le, il fut « chassé [à grands coups de pied dans le derrière] pour les beaux yeux de mademoiselle Cunégonde ». (Candide, à la fin du chapitre premier.)Candide demeure un personnage naïf et, s’il voit et vit des événements horribles, garde son innocence et continue à marcher sur les chemins de l’optimisme à l’image de son maître Pangloss.

Conclusion

Cette étude nous a donc permis de voir quels procédés utilise Voltaire pour élaborer sa critique, puis de voir en quoi Candide est un héros différent des autres.De fait, à travers un registre profondément ironique, Voltaire parodie le registre épique et montre l’absurdité de la guerre. Il réalise par là une parfaite critique de l’optimisme et s’oppose ainsi, comme il le fait tout au long de son œuvre, au raisonnement de Leibniz. Son héros, Candide, est un personnage naïf et innocent qui, s’il est au centre de l’œuvre, fuit les difficultés et les regarde d’un air ébahi. Profondément optimiste pour avoir suivi l’instruction d’un maître entièrement convaincu de vivre dans « le meilleur des mondes possibles », Pangloss, il réagit avec le recul que lui impose cette éducation. S’il vit les événements qui l’entoure, il est évident qu’il ne les comprend pas et, à ce stade du récit, n’a pas acquis assez de maturité, n’est pas assez éclairé pour comprendre les failles de l’optimisme. Ainsi, la thèse de Voltaire, dans ce texte, est totalement implicite.Peut-être aurait-il été judicieux d’étudier ce texte sous l’angle de la critique de la religion, afin de voir si Voltaire, très virulent dans sa critique de l’optimisme, l’est aussi dans celle du dogmatisme.

CANDIDE - Voltaire

L'Utopie de L'Eldorado ch 17

De "Ils approchèrent enfin de la première maison..." à "...tout allait assez mal en Westphalie"."

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INTRODUCTION

    Ce texte est un extrait de Candide, de Voltaire : c'est un conte philosophique ; Candide, héros éponyme du conte, a été chassé du château dans lequel il a passé son enfance et parcourt le monde pour retrouver Cunégonde, dont il a été séparé.    Il vient de fuir les jésuites au Paraguay, et est accompagné de Cacambo qu'il a rencontré là-bas. Poursuivis, ils ne savent plus où se rendre : ils n'en peuvent plus et, épuisés, se laissent porter par le courant d'un fleuve à bord d'un canot.    Ils arrivent par hasard à L'Eldorado : ils ont failli mourir dans les remous du fleuve. Voltaire force ici l'aspect merveilleux de ce pays : il annonce l'utopie.

    Ils approchèrent enfin de la première maison du village ; elle était bâtie comme un palais d'Europe. Une foule de monde s'empressait à la porte, et encore plus dans le logis. Une musique très agréable se faisait entendre, et une odeur délicieuse de cuisine se faisait sentir. Cacambo s'approcha de la porte, et entendit qu'on parlait péruvien ; c'était sa langue maternelle : car tout le monde sait que Cacambo était né au Tucuman, dans un village où l'on ne connaissait que cette langue. « Je vous servirai d'interprète, dit-il à Candide ; entrons, c'est ici un cabaret. » Aussitôt deux garçons et deux filles de l'hôtellerie, vêtus de drap d'or, et les cheveux renoués avec des rubans, les invitent à se mettre à la table de l'hôte. On servit quatre potages garnis chacun de deux perroquets, un contour bouilli qui pesait deux cents livres, deux singes rôtis d'un goût excellent, trois cents colibris dans un plat, et six cents oiseaux-mouches dans un autre ; des ragoûts exquis, des pâtisseries délicieuses ; le tout dans des plats d'une espèce de cristal de roche. Les garçons et les filles de l'hôtellerie versaient plusieurs liqueurs faites de canne de sucre. 

    Les convives étaient pour la plupart des marchands et des voituriers, tous d'une politesse extrême, qui firent quelques questions à Cacambo avec la discrétion la plus circonspecte, et qui répondirent aux siennes d'une manière à le satisfaire.

    Quand le repas fut fini, Cacambo crut, ainsi que Candide, bien payer son écot en jetant sur la table de l'hôte deux de ces larges pièces d'or qu'il avait ramassées ; l'hôte et l'hôtesse éclatèrent de rire, et se tinrent longtemps les côtés. Enfin ils se remirent : « Messieurs, dit l'hôte, nous voyons bien que vous êtes des étrangers ; nous ne sommes pas accoutumés à en voir. Pardonnez-nous si nous nous sommes mis à rire quand vous nous avez offert en

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payement les cailloux de nos grands chemins. Vous n'avez pas sans doute de la monnaie du pays, mais il n'est pas nécessaire d'en avoir pour dîner ici. Toutes les hôtelleries établies pour la commodité du commerce sont payées par le gouvernement. Vous avez fait mauvaise chère ici, parce que c'est un pauvre village ; mais partout ailleurs vous serez reçus comme vous méritez de l'être. » Cacambo expliquait à Candide tous les discours de l'hôte, et Candide les écoutait avec la même admiration et le même égarement que son ami Cacambo les rendait. « Quel est donc ce pays, disaient-ils l'un et l'autre, inconnu à tout le reste de la terre, et où toute la nature est d'une espèce si différente de la nôtre ? C'est probablement le pays où tout va bien ; car il faut absolument qu'il y en ait de cette espèce. Et, quoi qu'en dît maître Pangloss, je me suis souvent aperçu que tout allait assez mal en Westphalie. »

Extrait de Candide ou l'optimiste - de Voltaire

ANNONCE DES AXES

I-Les caractéristiques de l'utopieII-La satyre : ironie de Voltaire

COMMENTAIRE

I- Les caractéristiques de l'utopie

1- Le luxe et la richesse

      les maisons sont excessivement luxueuses : elles sont "bâties comme des palais d'Europe "       les vêtements indiquent la richesse du peuple, même ceux des enfants : ils sont "vêtus de 

draps d'or"       l'abondance : le repas est pantagruélique : les plats sont nombreux, et tous exotiques : pour 

Candide, l'exotisme représente une luxe. Les récipients même indiquent la richesse du village : ils sont faits dans "un espèce de cristal de roche". 

      les larges pièces d'or que Candide et Cacambo ont ramassés sont "des cailloux de grands chemins" aux yeux des habitants : les conquistadors cherchaient de l'or, mais cet or n'a dans cet endroit aucune valeur. 

      cette impression de grande richesse est encore accentuée par la gratuité : le gouvernement offre   la   nourriture   aux   habitants   et   aux   étrangers,   et   il   leur   offre   le   luxe   aussi   :   le gouvernement   lui   aussi   est   riche   (par  opposition  à   la   France   :  misère  est  grande,  et   le gouvernement est pauvre lui aussi) 

2- Un monde de plaisir et de bonheur 

      Plaisir   des   sens   :   "musique   très   agréable"   =>   plaisir   de   l'ouïe,   écoute   est   agréable"odeur   délicieuse"   =>   plaisir   de   l'odorat   également"ragoûts   exquis,   pâtisseries   délicieuses"   =>   plaisir   du   goûtles   enfants   qui   les   servent   sont   beaux   et   bien   vêtus   =>   plaisir   de   la   vue

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Les sens sont ravis, pleinement satisfaits, accentuant le bonheur et le plaisir des habitants et des voyageurs. 

      Les habitants sont heureux et montrent leur bonheur : ils rient ("éclatèrent de rire"). Il y a un équilibre : on compte autant de filles que de garçons (" deux garçons et deux filles") :  la population est stable, équilibrée.

      Les habitants sont généreux : après avoir servi un repas pantagruélique, ils s'excusent de la mauvaise chère qu'ils ont présentés aux voyageurs. 

3- Politesse et savoir-vivre 

      Extrême politesse et discrétion de la part des commerçants et des voituriers présents dans l'auberge (dans le monde de Candide, les voituriers sont les moins polis de tous) 

      Les habitants sont honnêtes : aubergistes auraient pu profiter de l'ignorance de Candide et Cacambo et leur réclamer un dû pour le repas, mais ils les informent. 

Conclusion partielle  : Voltaire fournit absolument tout ce qui constitue un monde idéal : les gens sont heureux, riches et tout le monde s'entend bien. Ce monde idéal émerveille Candide et Cacambo qui ne croient pas ce qu'ils voient. Mais cette incrédulité est aussi celle du lecteur, car Voltaire force les   traits   de   l'utopie   à   dessein.

II- La satyre : l'ironie de Voltaire 

1- Il force les traits de l'utopie et l'aspect merveilleux

      C'est un monde plein de sensations agréables : le ravissement de tous les sens montre que les deux voyageurs évoluent dans un rêve. 

      L'abondance du repas montre elle aussi que ce n'est qu'un rêve : tout y est trop abondant pour être réel : le morceau de viande qu'ils mangent "pesait deux cent livres" ; jamais, dans un monde réel, l'abondance est aussi extrême. 

      La gratuité du repas provoque l'incrédulité de Candide, mais, en même temps que Candide, les   lecteurs   n'y   croient   pas   non   plus.      Voltaire, en exagérant, se moque de ce monde idéal, il le caricature. 

2- La morale de Voltaire 

      Voltaire caricature ce monde pour montrer qu'il n'existe pas, qu'il est "trop parfait" pour être réel. 

      Dans  la  dernière réplique de Candide,  c'est  Voltaire qui  s'exprime :  quand  il  parle de ce monde idéal, il dit qu'il "faut absolument qu'il y en ait de cette espèce". Par cette phrase, il explique que l'on veut absolument qu'un monde parfait existe, mais que ce n'est qu'un rêve. 

      Voltaire insiste sur le fait qu'un monde parfait tel que l'Eldorado ne peut exister, ce n'est qu'un rêve. 

CONCLUSION 

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    Ce monde idéal nous est présenté avec ironie par Voltaire: ce pays est absolument merveilleux, tout le monde y est heureux, mais il n'existe pas. Voltaire nous rappelle en quoi consistent nos rêves. Il dénonce l'utopie, et avec l'utopie, il dénonce le rêve : il faut être réaliste, arrêter de rêver.    Mais cet extrait pose aussi une question : après avoir vu ce monde idéal, que faut-il faire? Le texte qui termine Candide répond à cette question : Candide et ses amis achètent une ferme et cultivent leur jardin. C'est la morale de Candide : Voltaire nous rappelle que le bonheur est le fruit du travail et non du rêve.    => rapprochement : Lettres Persanes, de Montesquieu : dans la lettre 12, il parle des troglodytes, et dénonce lui aussi l'utopie d'un monde idéal.

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CANDIDE - Voltaire

Eldorado

Chapitre 18 

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INTRODUCTION

      La visite d’Eldorado introduit une pause dans le récit jusque là rapide et trépident. Candide et Cacambo contemplent dans l’émerveillement le monde qui apparaît comme le contraire du monde qu'ils   connaissent.   Cette   découverte   joue   un   rôle   capital   dans   l’évolution   de   Candide.  

LECTURE 

Télécharger cet extrait du chapitre XVIII de Candide - Voltaire en version mp3  (clic droit - "enregistrer sous...")

Lu par Laetitia - source : litteratureaudio.com 

       Vingt  belles  filles  de   la   garde   reçurent  Candide  et  Cacambo  à   la  descente  du   carrosse,   les conduisirent aux bains, les vêtirent de robes d'un tissu de duvet de colibri ; après quoi les grands officiers et les grandes officières de la couronne les menèrent à l'appartement de Sa Majesté, au milieu de deux files chacune de mille musiciens, selon l'usage ordinaire. Quand ils approchèrent de la salle du trône, Cacambo demanda à un grand officier comment il fallait s'y prendre pour saluer Sa Majesté ; si on se jetait à genoux ou ventre à terre ; si on mettait les mains sur la tête ou sur le derrière ; si on léchait la poussière de la salle ; en un mot, quelle était la cérémonie. « L'usage, dit le grand officier, est d'embrasser le roi et de le baiser des deux côtés. » Candide et Cacambo sautèrent au cou de Sa Majesté, qui les reçut avec toute la grâce imaginable et qui les pria poliment à souper. 

     En attendant, on leur fit voir la ville, les édifices publics élevés jusqu'aux nues, les marchés ornés de mille colonnes, les fontaines d'eau pure, les fontaines d'eau rose, celles de liqueurs de canne de sucre, qui coulaient continuellement dans de grandes places, pavées d'une espèce de pierreries qui répandaient une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle. Candide demanda à voir la cour de justice, le parlement ; on lui dit qu'il n'y en avait point, et qu'on ne plaidait jamais. Il s'informa s'il y avait des prisons, et on lui dit que non. Ce qui le surprit davantage, et qui lui fit le plus de plaisir, ce fut le palais des sciences, dans lequel il vit une galerie de deux mille pas, toute pleine d'instruments de   mathématique   et   de   physique.  

Extrait de Candide ou l'optimiste - Voltaire

ANNONCE DES AXES 

ETUDE

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I. Une critique d’Eldorado

1. Un monde trop parfait :

- grandeur, énormément de tout : " grands, grandes ", " élevés jusqu’aux nues ", " grandes places ", " mille colonnes ", " deux files mille musiciens chacun ", pluriel

- formes superlatives : " le plus de plaisir ", " jamais on ne fit meilleure chère "

2. Surenchère des détails féeriques.

- Redondances : " les grands officiers et les grandes officières ", " les fontaines d’eau…, fontaine d’eau….". Emploi systématique de " mille ". A la fin, cela n’a plus de sens.

- Clichés qui surchargent : élevés jusqu’aux nues, fontaines d’eau pure, ornés de mille colonnes.

3. Naïveté de Candide et de Cacambo.

- Sur les procédés : si on se jetait à genoux ou ventre à terre, mettait les mains sur la tête ou sur le derrière, si on léchait la poussière.

- Empressement enfantin, ils sautent au cou.

- Sur les institutions ; posent des questions sans cesse, " cour de justice, parlement "

Ecart comique qui prouve que les personnages n’ont pas de recul pour juger objectivement de la manière de respecter les convenances.

Conclusion   : les voyageurs n’ont qu’une vue superficielle et candide. Candeur au rôle révélateur ; but ; bien mettre en valeur le monde visité en inviter le lecteur à percevoir le contenu philosophique.

II. Une utopie

1. L’utopie traditionnelle.

- Connecteurs temporels qui différencient les quatre démarches des voyageurs : " après quoi ", " en attendant "…

- Référence à Thomas More : le pays qui n’existe pas / où tout est parfait.. Pays imaginaire où un régime politique idéal gouverne un peuple heureux.

- Tous les aspects sont vus : religion, politique, mœurs, organisation, institutions.

2. Des vertus et des richesses.

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- Focalisation zéro. Tout est normal et neutre, mépris du beau => absence d’enthousiasme des habitants. Or = boue. La richesse n’a pas rendu mauvais les habitants

- Les hommes sont unis, soudés, ouverts, accueillants, polis, contre le fanatisme et pour la liberté. Cela permet à Voltaire de faire des propositions.

3. Des idées.

- Une monarchie libérale : monarque tolérant, abordable, rapports hiérarchiques assouplis, aucune tyrannie ; le palais de justice et les prisons n’existent pas. Egalité entre les deux sexes : grands officiers et officières

- Urbanisme et urbanité : joindre l’utile à l’agréable. " espaces publics élevés jusqu’aux nues ", " marché orné de … ", " galeries de deux mille pas ", " pavés odoriférants "

- Climat de fraîcheur et de propreté, relations commerciales aux dimensions esthétiques.

- Développement des sciences : Eldorado y consacre de grands moyens : " galerie… instruments de mathématique et de physique "

Conclusion : idéal des Lumières

III. La fonction du passage

1. Critique européenne.

- Contre la monarchie absolue des rois de France, la tyrannie insupportable.

- Révèle l’arbitraire et la fanatisme de la justice royale

- Critique de l’urbanisme anarchique parisien

- Défense acharné de Voltaire de la culture et du progrès ; (Encyclopédie)

- Pouvoir royal et religieux hostile à diffusion de l’instruction et de la culture dans le peuple

2. Elle ne fait que suggérer.

Absence de détails minutieux. Nous n’avons que des idées vagues (monarchie libéral, mais pas organisation). Pas de proposition d’un système mais plutôt de valeurs : bonheur, générosité, soif de justice, goût du travail et de la culture. Ce n’est pas une référence absolue.

3. Evolution de Candide.

Ce voyage à Eldorado apporte une référence nouvelle à Candide. Il devient une alternative possible aux valeurs de Thunder-ten-tronckh, dont le contact a montré qu’elles reposaient sur

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l’illusion. Il en comprendra le prix à mesure qu’il s’en éloigne.

CONCLUSION

Dans cet extrait de Candide, Voltaire nous livre un procès de la société de son temps. Satire constructive, nouvelles valeurs proposées au lecteur. C’est le combat des philosophes de Lumières.

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CANDIDE

Voltaire

Le nègre de Surinam (Chapitre 19ème)

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CANDIDE de Voltaire

Les grands thèmes

L’ARGENT DANS CANDIDE

Les philosophes des Lumières ont tous posé le problème de l’argent, associé à la question du bonheur. Le 18ème siècle connaît une grande mutation économique : l’argent issu de la richesse foncière et l’aristocratie est peu à peu remplacé par l’argent produit du commerce (de plus en plus international), du travail agricole et de l’industrie naissante (fin 18ème en Angleterre). Voltaire, qui a très bien su faire fructifier ses avoirs, ne pouvait que donner son avis sur cette question dans Candide.

I. L’argent est présent dans le tout le conte :

• Indirectement dès les premières lignes : « …ornée d’une tapisserie, château… » • Explicitement : chapitre 2 : Candide « n’ayant point d’argent… », chapitre 30 : « La petite terre rapporta beaucoup… »• L’Eldorado est un endroit à part (utopique) : la pauvreté (manque d’argent) n’existe pas : « vous n’avez sans doute pas la monnaie du pays mais il n’est pas nécessaire d’en avoir pour dîner ici. Tout est payé par le gouvernement ». Tout est donc fondé sur le partage = mythe d’une société sans argent, idéal inaccessible. Toutefois c’est le commerce et l’activité industrielle qui permet aux habitants de vivre heureux.

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II. L’argent, source de souffrances :

• C’est pour l’argent qu’on se bat : Candide vend sa liberté (et peut-être sa vie) aux sergents recruteurs du chapitre 2. « Nous vous défrayerons, mais nous ne souffrirons jamais qu’un homme comme vous manque d’argent ». Argent = piège pour le naïf Candide.• Chapitre 19 : l’argent transforme les hommes en victimes : le nègre de Surinam a été vendu par sa mère (naïve ?) à des esclavagistes. Il fait d’abord la fortune de ses parents près de M. vanderdendur qui le fait travailler pour un salaire de misère : amère déception de l’esclave : « les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous ». • Chapitre 22 : Argent = source de corruption : Candide perd 50.000 F en deux parties d’un jeu certainement truqué.

III. L’argent « positif » :

• A la fin du chapitre III, Candide rencontre Jacques l’Anabaptiste qui lui offre argent et hospitalité : cet argent provient de l’activité manufacturière de Jacques. L’idée de Voltaire est claire : l’argent honnêtement gagné par le travail est un argent propre qui génère des sentiments nobles, ici la générosité. • Chapitre 30 : au terme de leur périple, les héros s’installent dans un « jardin », en réalité une petite terre où chacun va travailler selon ses capacités. « La petite terre rapporta beaucoup ». L’argent du jardin est le fruit d’un travail collectif de la terre (et de l’artisanat) : nous sommes dans la société pré-industrielle de la première moitié du 18e siècle.

Conclusion :

Candide a été écrit dans une période d’expansion de la bourgeoisie commerciale et de l’exploitation rationnelle de la terre (mouvement des physiocrates). Voltaire se fait l’écho de cette évolution dans Candide. L’argent a toutes les qualités quand il est acquis ainsi par le travail. Il faudra attendre le 19ème siècle pour que l’argent apparaisse à nouveau sous son jour négatif : le père Grandet, avare, imaginé par Balzac et les grands industriels fous d’argent des romans de Zola.

LA PARODIE DANS CANDIDE

Définition : La parodie détourne un texte (d’un genre ou d’une œuvre) de manière à le ridiculiser. On choisit un texte célèbre que l’on tourne en dérision dans le but de faire rire le lecteur… aux dépens bien sûr de l’auteur parodié. Il faut donc que le lecteur reconnaisse l’œuvre parodiée et mesure l’écart entre le modèle et le détournement.

Quels sont les principaux procédés de la parodie ?

• Amplifier les tics d’un écrivain, • inverser le rôle des personnages, • introduire des anachronismes,

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• transposer dans d’autres lieux, d’autres époques, • caricaturer les personnages de l’œuvre parodiée.

Quelles sont les parodies présentes dans Candide ?

• La philosophie de LEIBNITZ est simplifiée et caricaturée dans le personnage de PANGLOSS. • Le paradis terrestre est démystifié dans le chapitre I (l’origine de la chute, le rôle de la femme etc…) : parodie de la Genèse. • L’héroïsme guerrier est ridiculisé dans l’épisode de la guerre entre les Arabes et les Bulgares (parodie de récits épiques). • On trouve quelques traces de parodie de « Mille et une nuits » (traduit en 1704 par Galland) mais ces contes sont peu utilisés. • Le conte traditionnel (Perrault) est constamment parodié : les retrouvailles sont une inversion du conte : Cunégonde est devenue laide et acariâtre. L’Eldorado par contre, est un archétype du conte que Voltaire respecte et ne parodie pas.• Le roman picaresque (très à la mode en 1750 avec le diable boiteux de LESAGE par exemple, 1707) et le roman d’aventures sentimentales (le feuilleton) sont parodiés sans vergogne : enlèvements, duels, naufrages, accumulation invraisemblable de malheurs…Le lecteur se perd littéralement … c’est le but poursuivi par Voltaire : faire sentir, par la parodie, que l’essentiel n’est pas là, que les évènements sont uniquement au service d’une idée philosophique.

L’IMAGE DE LA FEMME

La société du 18ème siècle est une société masculine. A part quelques aristocrates ou grandes bourgeoises qui tiennent salon, les femmes sont réduites à un rôle de mère et d’épouses. Candide, qui est, dans une certaine mesure un miroir révélateur de cette société, donne de la femme une image dévalorisée même si Cunégonde joue un rôle narratif très important.

I. L’homme et la femme : des destins différents :

Toutes les femmes connaissent une dégradation physique, sociale et morale : Cunégonde bien sûr, mais aussi la vieille et Paquette (cette dégradation est liée dans tous les cas à l’amour vénal). Par contre, les hommes du conte n’évoluent pas ; ils persistent d’ailleurs souvent dans leurs erreurs : Plangloss et Martin par exemple. Candide lui, connaît, non pas une dégradation mais un apprentissage. Alors que les femmes perdent leur liberté, Candide lui, conquiert la sienne. Le seul point commun est la perte de leur naïveté : Cunégonde est rapidement (et brutalement) déniaisée. Candide le sera petit à petit, au fil de ses (més)aventures.

II. La femme vénale (= associée à l’argent) :

• Les femmes sont l’incarnation du désir. La vieille : « j’inspirais déjà de l’amour » ; Cunégonde, elle c’est Eve, la tentation (cf. chapitre 1) : elle entraîne Candide vers sa chute, vers son expulsion du « paradis » de Thunder-ten-tronckh. De manière plus globale, c’est leur propre sensualité qui est à l’origine de leur dégradation : elles vont toutes devenir des

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animaux de plaisir. • N’existant que par et pour l’amour, elles n’existent plus quand l’amour a disparu, car Voltaire veut nous montrer que l’amour, comme la noblesse ou la philosophie, est une illusion : illusion de la promotion sociale (Candide aime Cunégonde ainsi il espère devenir un Thunder-ten-tronckh), illusion du physique et de la beauté (Cunégonde est devenue une horreur).• La mère n’hésite pas (par naïveté ou cupidité ?) à vendre son fils aux marchands d’esclaves (cf. l’épisode du nègre de Surinam). • La Marquise de Parolignac (chapitre 22) dirige un salon qui est, à l’image de la société, corrompu et vénal : on y côtoie des fripons, des joueurs, des tricheurs, etc… = le monde n’est qu’une vaste prostitution (la vieille est aussi devenue une entremetteuse : elle « place » Cunégonde, et Cunégonde est aussi, devenue intéressée…).

III. La femme-objet :

• La femme est considérée comme un simple objet de plaisir : en parlant de Paquette, Candide dit au moine Giroflée : « vous avez une très jolie fille pour votre récréation », lequel réplique « qu’il entretient des filles » (chapitre 24). Au chapitre 25, Pococuranté en parlant de ses domestiques « ce sont d’assez bonnes créatures, je les fais quelquefois coucher dans mon lit ».• La femme est doublement victime : à la souffrance physique s’ajoute la souffrance morale provoquée par les viols et autres sévices sexuels. La baronne a été violée et coupée en morceaux (chapitre 8). Cunégonde a été violée et a eu «le ventre fendu » (chapitre 7). L’innocente Paquette est obligée de se prostituer.

Conclusion :

Les femmes sont bafouées, humiliées, objets des dérives des hommes. Les seules femmes « heureuses » sont les musulmanes qui « parfument les barbes » (chapitre 30). Elles restent bien soumises.

LE CONTE VOLTAIRIEN

I. Résultat d’une longue évolution :

A l’origine (pendant le Moyen-âge), le conte est un récit oral (troubadours) qui est plutôt grossier et satirique (les fabliaux), tantôt merveilleux (les Romans de la Table Ronde). C’est Rabelais qui va au 16ème siècle, faire la synthèse des deux courants antérieurs (réaliste et satirique) : énorme succès. Au 17ème siècle : la grossièreté disparaît mais le merveilleux reprend ses droits (les contes de Perrault 1698) et on traduit les conteurs orientaux (« les Mille et Une nuits » en 1702).Le merveilleux est la source première du conte voltairien car les faits sont imaginés sans aucun souci de vraisemblance, dans l’unique but d’exprimer une pensée philosophique. Mais l’exotisme et le goût des voyages viennent s’ajouter à cette trame. Le conte Voltairien a pour but de toucher un large public et vulgariser ses idées.

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II. Quels sont les grands principes du conte voltairien ?

1°) Voltaire fait appel à l’imagination du lecteur grâce au voyage et grâce au romanesque (voir les nombreux rebondissements de l’action, le mystère et les coups de théâtre de Candide).2°) Les « effets de réel » sont nombreux (description du champ de bataille chapitre 3, de l’autodafé chapitre 6… méfaits de l’esclavage).3°) Le conteur (Voltaire) est omniprésent : c’est lui qui tire toutes les ficelles de l’intrigue et il mène son lecteur où bon lui semble (humour, ironie de Voltaire). De nombreuses actions rappellent aussi la propre vie de Voltaire.

III. Une tentative de définition du conte voltairien :

1°) C’est un roman d’apprentissage au cours duquel le naïf Candide, ayant été obligé de quitter le PARADIS, va connaître l’ENFER avant de retrouver sa vraie place dans le MONDE (le jardin du chapitre 30). 2°) C’est une découverte du monde : Candide va être « déniaisé » et la réalité du monde et de la vie va lui être peu à peu, malheur après malheur, dévoilée (Cunégonde perdra ses belles apparences trompeuses pour apparaître à la fin sous son vrai jour). 3°) C’est un regard ironique sur le monde qui oblige le lecteur à s’interroger et à remettre en cause ses préjugés (la guerre, la religion, l’esclavage, la noblesse).4°) C’est une galerie de personnages schématiques, sans aucune profondeur psychologique (différents des personnages romanesques du 19ème siècle). Ils sont tous prisonniers d’une idée fixe (Pangloss, le fils du Comte, Candide : retrouver Cunégonde) et le lecteur ne peut pas s’identifier à eux et surtout pas sympathiser avec eux. L’auteur promène une marionnette dans diverses situations extrêmes qui servent à :5°) L’illustration de la thèse de Voltaire : le conte est un voyage de pure fantaisie dont le seul but est de ridiculiser l’optimisme et de montrer l’ampleur de l’emprise du MAL sur le monde.

L’UTOPIE

Définition du mot : en grec cela signifie « en aucun lieu : nulle part ». L’Utopie est au début un pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux, mais dès le 18ème siècle, le sens du mot s’élargit ; l’utopie est un idéal politique qui ne tient pas compte de la réalité.

I. Les sources :

Voltaire reprend une longue tradition du merveilleux (contes des Mille et une nuits », conte de la Table Ronde). Depuis la Renaissance on parle de contrées fabuleuses, remplies d’or, situées par les voyageurs en Amazonie : Voltaire situe l’Eldorado à cet endroit. L’utopie est aussi une mode du 18ème siècle. Marmontel a publié en 1777 un livre merveilleux : « Les incas » et Voltaire lui-même a écrit la conquête du Pérou.

II. Les manifestations de l’Utopie dans Candide :

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1°) Les Utopies rejetées par Voltaire : • Celle de Thunder-ten-tronckh : c’est un « paradis » immuable où tout est soumis à Dieu le Père sur terre, le comte. C’est l’Utopie du pouvoir absolu, autoritaire, refermé sur lui-même (chapitre 1). • Celle des Jésuites du Paraguay (chapitre 14) : c’est l’utopie d’une société gouvernée par les Jésuites qui confond pouvoir religieux et pouvoir politique (religion d’Etat, et Etat religieux) : « c’est une chose admirable que ce gouvernement (…) les Pères y ont tout et les peuples rien ; c’est le chef-d’œuvre de la raison et de la justice ».

2°) Les utopies valorisées : • L’Eldorado (voir III) mais aussi, • le jardin du chapitre 30. C’est aussi une utopie. On oublie ses grands problèmes par le travail plus qu’on ne les résout. Cet oubli est-il possible ? Le mal et la souffrance risquent de réapparaître et le désir de philosophie, c’est-à-dire de critiquer aussi.

III. L’Eldorado ou la cité idéale : une utopie très voltarienne (chapitres 17 et 18)…

On retrouve réunis comme dans un catalogue, tous les idéaux de Voltaire (exemples à rechercher) :• La religion naturelle et le Déisme,• un urbanisme organisé, • un palais des sciences, • une atmosphère de tolérance, de liberté, d’hospitalité,• un pouvoir sans répression.

IV. …Mais trop peu crédible :

En réalité, l’Eldorado est un modèle théorique, irréalisable (utopique dans le sens moderne) ; c’est l’anti Thunder-ten-tronckh. Comme Thunder-ten-tronckh, c’est un monde clos, isolé, fondé sur un système non exportable où règne un ordre et une harmonie factice : c’est le monde inversé de Thunder-ten-tronckh, monde du bonheur, de la richesse, de la tolérance, trop parfait pour être vrai. Voltaire ne croit pas à la cité idéale et d’ailleurs, sur l’Eldorado, il se tait sur l’essentiel : l’économie, l’agriculture, la justice et il insiste surtout sur le merveilleux, l’aspect féerique du pays : c’est en fin de compte un rêve. L’Eldorado est peut-être le meilleur des mondes possibles mais il n’existe pas car un pays où le Mal n’existe pas n’existe pas lui-même et surtout les héros vont le quitter.

Conclusion :

En fin de compte, OPTIMISME et UTOPIE sont la même illusion. Candide et Cacambo décident de quitter ce lieu d’utopie : «  les deux heureux résolurent de ne plus l’être » car Candide court après l’amour –autre illusion- et aussi il a le désir d’être puissant et riche en Europe –autre leurre.

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Généralités :

- Voltaire dramaturge du 18ème siècle (1694-1778), philosophe français qui écrivit contre l'intolérance.- Candide ou l'optimisme, 1759.- Candide est un conte en prose où Voltaire critique la vision optimiste. Ceci est une réaction envers certains philosophes de l'époque comme Leibniz.

Introduction

Le nègre de Surinam constitue une dénonciation de l'esclavage et l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté. La rencontre de Candide avec le nègre au sortir de l'Eldorado constitue un choc brutal et un retour à la réalité du mal: Candide ne peut plus se laisser aller à une quelconque croyance optimiste.Les lecteurs, à travers cet épisode vont être confrontés à une réalité historique que Voltaire intègre à sa démonstration avec efficacité.

L'extrait :

-Candide et Cacambo rencontrent un nègre au bord d'un chemin, il leur raconte sa misérable vie qui se résume à peu de choses. Ses malheurs sont dus à un commerçant blanc.

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Lu par Laetitia - source : litteratureaudio.com 

     La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l'idée de se voir possesseur de plus de trésors que l'Asie, l'Europe et l'Afrique n'en pouvaient rassembler. Candide, transporté, écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. À la seconde journée deux de leurs moutons s'enfoncèrent dans des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d'autres tombèrent au bout de quelques jours dans des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo : « Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n'y a rien de solide que la vertu et le bonheur de revoir Mlle Cunégonde. -- Je l'avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n'en aura jamais le roi d'Espagne, et je vois de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenant aux Hollandais. Nous sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. » 

     En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.

Extrait du chapitre 19 de Candide ou l'optimiste - de Voltaire

Commentaire littéraire 

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I - Un constat

Le récit de la rencontre avec le nègre est fait par le narrateur qui semble ne pas prendre partie et donner les choses telles quelles se sont passées. Les paroles de l'esclave ont cette même tonalité d'acceptation de son sort en fonction d'une même réglementation.

a) Un constat dans le récit- Le " ils " désigne Candide et son valet Cacambo. Rencontre de trois personnages, Candide et Cacambo en mouvement et le nègre qui est étendu par terre. Il y a donc opposition entre liberté de mouvement des uns et immobilité de l'autre.- La présentation du nègre est faite sans apitoiement d'abord à travers des détails vestimentaires " la moitié de son habit " puis indication de sa mutilation. Tout est mis sur le même plan.

b) Constat dans les paroles de l'esclave - Affirmation d'une attitude de soumission, de passivité "j'attends mon maître"- Explication calme et détaillée de " l'usage ". Symétrie de la construction de la phrase et résultat obtenu sans aucune émotion.- La constat n'est pas seulement de sa situation personnelle mais il établit l'histoire de tous les esclaves. Cependant après la parole résignée de l'esclave, le nègre va donner la parole à sa mère (Rappel des propos de sa mère en employant le style direct).

c) Cependant, présence d'une parole vivante, la mère au style direct. Ce n'est pas un constat, c'est un rappel émouvant du passé.

II - L'ironie

Cette ironie se révèle dans le décalage entre la l'objectivité du constat et l'horreur de la situation décrite.- Dans la logique de l'usage.- Dans la relation établie entre l'esclave et l'économie.

a) Une priorité aberrante, l'accent est mis sur " l'absence de la moitié de l'habit ".Il y a là une distorsion ironique qui insiste sur la situation réelle de l'esclave.

b) L'ironie apparaît aussi dans le choix de certains termes à double sens " fameux " différent au terme valorisant illustre, célèbre : il est dépréciatif. Vandedendur est rendu célèbre par sa cruauté.

c) Insistance détachée sur les closes du contrat établit par l'usage (= mutilation systématique) " je me suis trouvé dans les deux cas ". C'est un formalisme administratif que met en relief Voltaire par le ton faussement détaché, l'horreur n'en n'est que plus perceptible.

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d) Relation entre l'esclave et le sucre. Raccourci efficace " c'est à ce prix que vous manger du sucre en Europe ". Ici aussi distorsion, décalage entre notion de plaisir en Europe et vie inhumaine pour les esclaves.

e) Insistance sur l'hypocrisie des prêtres.Le mot "fétiche" est une impropriété de terme afin d'éviter la censure.Voltaire met en évidence la contradiction " nous sommes tous enfants… " alors qu'on pratique l'esclavage. Cette contradiction trahit l'hypocrisie des prêtres.

III - Les différents éléments de la dénonciation

L'émotion de Candide souligne l'horreur de l'état dans lequel se trouve l'esclave et cette horreur ne peut inspirer que de la pitié. Voltaire fait ainsi appel à la sensibilité de son héros et à travers lui à celle du lecteur.

a) Pourquoi dénoncer l'esclavage - parce que l'esclavage est un traitement dégradant - dégradation sur le plan social, l'esclavage est la propriété d'un autre homme.- dégradation sur la plan moral et spirituel : la langue, la religion.

b) Dénonciation de l'illusion Optimiste qui conduit à l'esclavage à cause de l'attitude de sa mère. L'esclave renverse même le système des valeurs fondamentales : Esclave = honneur. Il est recommandé par la mère.

c) Dénonciation de l'esclavage qui est un système brutal et cruel parce qu'il exploite la souffrance pour la plaisir de quelques privilégiés : " c'est à ce prix ….. en Europe ".

Quelques figures de style à éventuellement commenter :

IronieEuphémisme

(l.15) "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe "

Voltaire montre l'horreur de l'esclavagisme : on mutile pour faire baisser le prix du sucre ->argument déjà prit par Montesquieu 

Champ lexical de l'Eglise

(l.5) "mon dieu" (l.18) "bénit" (l ;20) "seigneur" (l.27) "Adam" (l.29) "fétiches"

Voltaire met en valeur les contradictions entre les fondements de la religion et le traitement des noirs.

Patronyme à  (l.9) " Venderdendur " Van düren, libraire hollandais, avec 

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double sensAllitérationAssonance 

lequel Voltaire s'est accroché."Vendeur à la dent dure" souligne le caractère cruel du négociant. 

Champ lexical du négociant 

(l.7) "maître" "Venderdendur" (l.8) "négociant" (l ;19) "fétiches" (l.20) "seigneur" (l.21) "Les blancs" 

Forte présence du négociant      exprime la domination du blanc sur le noir ; à l'époque. 

Paradoxe(l.19) "ils te feront vivre heureux" <-> (l.13-14) "attrape le doigt coupe la main, on s'enfuie coupe la jambe"

Contradiction entre les idées de leurs parents et le traitement du nègre.

Voltaire fait passer à travers le nègre un message très fort. Il montre bien les difficultés rencontrées par les esclaves.

Vision du noir :

Citation péjorative, vision réductrice. 

(l.2) "moitié habit" (l.4) "pauvre Homme" (l.3-11) "caleçon de toile" (l.6) "état horrible"

Nègre dénigré ? emploi d'adjectifs péjoratifs.

LitoteTon implicite 

(l.2) "n'ayant plus" (l ;17) "ma mère me vendit dix écus patagons" (l.3-11) "un caleçon de toile"

Traite des noirsEn ce temps-là , la toile était faite pour envelopper la marchandise. 

Enumération

Litote

(l.23) " les singes , les chiens , les perroquets " (l ;24) "sont mille fois plus heureux que nous" 

Les noirs sont moins bien traités que les animaux qui eux sont respecté pour leur obéissance.

Ironie(l.29 à 30) "Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user d'une manière plus horrible avec ses parents"

Cela montre qu'un noir n'est pas respecté en tant qu'homme .

Parallélisme

(l .12à14) "quand la meule nous attrape le doigt on nous coupe la main , quand nous voulons nous enfuir on nous coupe la jambe"

Code noir de 1685Cela va à l'encontre des préceptes de la bible 

Répétition expressive

(l ;1,8,10) "le nègre"Voltaire insiste une fois de plus sur le thème de l'esclavage.

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La vision du noir est très sombre, morbide. On se demande comment ils font pour vivre.

Conclusion :

    Cet extrait de Candide est basé sur le constat de l'infamie de la traite négrière. Il décrit de manière authentique la cruauté des négociants. Au premier abord, le fait que le point de vue soit externe tend à nous faire penser que le constat est neutre. L'étude de ce texte nous montre que c'est Voltaire qui s'exprime à travers le nègre. C'est pourquoi on peut dénoter de l'ironie, notamment quand Voltaire traite de la religion. Comme nous l'avons dit auparavant, le constat paraît neutre. Pourtant la description très crue de la mutilation des nègres et du négoce de ceux-ci suscite un sentiment de révolte et d'indignation chez le lecteur. Toutes les figures de style montrent une très bonne organisation du texte. C'est pourquoi nous pouvons déduire que ce texte participe fortement au combat de Voltaire contre l'intolérance et l'injustice.

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