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Conférence générale 30e session, Paris 1999 30 C 30 C/53 1er septembre 1999 Original français Point 4.12 de l’ordre du jour provisoire RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES SUR LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DEVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE PRESENTATION Source : Décision 156 EX/9.1.1. Antécédents : Conformément à cette décision, le Directeur général fait rapport à la Conférence générale sur les mesures prises par l’UNESCO et les propositions retenues par l’Organisation pour donner suite au rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique. Objet : Le présent document a pour objet de présenter cette question à la Conférence générale. En application de la décision susmentionnée, le présent document a aussi été soumis au Conseil exécutif à sa 157e session*. Les observations éventuelles du Conseil exécutif feront l'objet d'un addendum au présent document. Décision requise : Paragraphe 66. 1. Dans sa décision 156 EX/9.1.1, le Conseil exécutif avait demandé au Directeur général de lui présenter à sa 157e session les mesures prises et les propositions retenues pour donner suite aux recommandations du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique, en vue notamment de présenter ses recommandations sur ce sujet à la Conférence générale. 2. Ce rapport du Secrétaire général, mis à la disposition des Etats membres du Conseil exécutif lors de la 156e session, analyse les sources des conflits en Afrique et met à jour leur intensité, leur complexité et leur diversité ; il en dégage aussi les facteurs historiques, économiques et politiques déterminants, qui, internes ou externes, peuvent découler d’une dynamique sous-régionale propre ou relever de l’évolution des relations internationales. * Sous la cote 157 EX/29.

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Conférence générale30e session, Paris 1999 30 C

30 C/531er septembre 1999Original français

Point 4.12 de l’ordre du jour provisoire

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIESSUR LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX

ET D’UN DEVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE

PRESENTATION

Source : Décision 156 EX/9.1.1.

Antécédents : Conformément à cette décision, le Directeur général fait rapport àla Conférence générale sur les mesures prises par l’UNESCO et les propositionsretenues par l’Organisation pour donner suite au rapport du Secrétaire généraldes Nations Unies sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’undéveloppement durables en Afrique.

Objet : Le présent document a pour objet de présenter cette question à laConférence générale.

En application de la décision susmentionnée, le présent document a aussiété soumis au Conseil exécutif à sa 157e session*. Les observations éventuellesdu Conseil exécutif feront l'objet d'un addendum au présent document.

Décision requise : Paragraphe 66.

1. Dans sa décision 156 EX/9.1.1, le Conseil exécutif avait demandé au Directeur généralde lui présenter à sa 157e session les mesures prises et les propositions retenues pour donnersuite aux recommandations du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les causesdes conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique, en vuenotamment de présenter ses recommandations sur ce sujet à la Conférence générale.

2. Ce rapport du Secrétaire général, mis à la disposition des Etats membres du Conseilexécutif lors de la 156e session, analyse les sources des conflits en Afrique et met à jour leurintensité, leur complexité et leur diversité ; il en dégage aussi les facteurs historiques,économiques et politiques déterminants, qui, internes ou externes, peuvent découler d’unedynamique sous-régionale propre ou relever de l’évolution des relations internationales. * Sous la cote 157 EX/29.

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3. A la lumière de cette analyse, le Secrétaire général a émis un certain nombre derecommandations destinées à promouvoir une paix et un développement durables en Afrique,parmi lesquelles figure un certain nombre d’axes d’action et de mesures qui sont au coeur desactivités de l’UNESCO. Depuis la parution du rapport, l’Organisation a d’ailleurs participé àde nombreuses consultations au sein du système des Nations Unies consacrées à cettequestion de la promotion d’une paix et d’un développement durables sur le continent, et plusrécemment, aux travaux du Conseil économique et social (ECOSOC) à Genève (juillet 1999).L’ECOSOC y a mené des discussions de fond sur la mise en oeuvre des recommandationspertinentes et a consacré son débat sur le thème suivant : "Développement de l’Afrique ; miseen oeuvre et suivi coordonné par le système des Nations Unies des initiatives concernant ledéveloppement de l’Afrique".

AGIR FACE AUX CONFLITS ET CONSTRUIRE UNE PAIX DURABLE

4. Les mesures préconisées par le Secrétaire général pour agir face aux conflits concernentle rétablissement et le maintien de la paix, l’aide humanitaire et la consolidation de la paixaprès les conflits. Cette dernière, ayant vocation d’affermir la paix et de prévenir une reprisedes hostilités, doit s’attacher à éliminer les causes multiples d’un conflit ou de risque deconflit, en créant, soutenues par une action internationale coordonnée, les conditions les pluspropices à la réconciliation ainsi qu’en organisant des programmes de réinsertion, deréhabilitation et de reconstruction, afin de favoriser la reprise du développement, tout enmettant l’accent sur la défense des droits de l’homme et sur l’éducation en la matière.

ACTIVITES EN FAVEUR DE LA CONSOLIDATION DE LA PAIX

5. Agir contre les conflits suppose une vigilance permanente face aux conflits et unencouragement aux diverses initiatives tendant à la recherche d’une solution pacifique.Plusieurs appels ont été lancés par le Directeur général à cet égard concernant la situation enAngola, le différend entre l’Ethiopie et l’Erythrée et dénonçant la prise de pouvoir par laviolence. L’appel de Tripoli plaide en faveur de l’établissement de la culture de la paix enAfrique à l’aube du troisième millénaire.

6. Sur le terrain, l’UNESCO participe aux programmes d’assistance d’urgence et derelèvement économique spécial mis en place par les Nations Unies, en faveur notamment duNiger, des Comores, du Mozambique, du Libéria, de Djibouti, de la République démocratiquedu Congo, de la Somalie. Les actions menées par l’Organisation à cet égard ont été présentéesau Conseil exécutif à sa 156e session (doc. 156 EX/35 - Partie II) et seront poursuivies.

7. Des actions d’urgence ont été menées et sont poursuivies, dans le cadre du programmed’action commune du système des Nations Unies, dans les pays d’Afrique centrale et larégion des Grands Lacs (République du Congo, Burundi, Rwanda).

PROGRAMME CULTURE DE LA PAIX

8. Comme il s’agit de "bâtir la paix dans l’esprit des hommes", l’action en faveur de lapaix ne peut pas se circonscrire aux seules situations de conflit, latent ou déclaré ; elle doits’attaquer aux racines des conflits qui se nomment aussi pauvreté, ignorance et inégal accès à

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l’éducation, intolérance ... A travers le projet interdisciplinaire "Vers une culture de la paix",il s’agit pour l’Organisation d’oeuvrer à changer les comportements, à forger des valeurs detolérance, de dialogue, d’écoute mutuelle, d’acceptation de la différence, de paix et à susciterles transformations institutionnelles pour éliminer les racines profondes de la violence, del’exclusion, de la marginalisation, des conflits, en somme à contribuer, à travers ses domainesde compétence, au rejet d’une culture de la guerre, à la création d’une paix et d’undéveloppement durables. Les propositions contenues dans le Projet de programme et debudget 2000-2001 (30 C/5) sont orientées dans le sens où la culture de la paix inspire etoriente l’ensemble de l’action de l’Organisation.

9. Au cours du biennium 1998-1999, de nombreuses activités ont été entreprises dansplusieurs Etats membres africains afin de promouvoir un environnement de paix, condition detout développement.

10. C’est ainsi qu’en Angola deux sessions de formation destinées aux ONG nationales ontété organisées avec, comme objectif, la promotion d’une culture de la paix. Il y a lieu de noterqu’il est prévu l’établissement d’une Maison de la paix à Luanda au cours du biennium 2000-2001.

11. Au Burkina Faso, le programme Culture de la paix a soutenu le séminaire-ateliernational de formation sur le thème "Comment devenir acteur de promotion de la paix et latolérance au niveau local et national", organisé par l’ONG Afrique Jeunesse et qui a eu lieu àOuagadougou, Burkina Faso, du 26 au 29 janvier 1998. Le séminaire a permis auxreprésentants de 60 associations de jeunes, venus de différentes provinces du Burkina Faso,de partager leurs expériences, de se doter de connaissances et d’outils pour améliorer lagestion de leurs activités relatives à la paix et à la tolérance tant sur le plan conceptuel quetechnique.

12. La Maison pour une culture de la paix au Burundi a mis en oeuvre les activitéssuivantes avec le concours financier du PNUD-Bujumbura :

(a) Séminaires de formation des responsables politiques et administratifs sur laculture de la paix. Du 16 au 28 février 1998, la Maison a organisé à Bujumburaquatre (4) séminaires régionaux de formation et de sensibilisation en matière deculture de la paix destinés à 168 cadres administratifs et politiques provenant des15 provinces du pays et de la mairie de la capitale, Bujumbura. Ces séminaires ontété précédés par un séminaire de formation de 41 formateurs en culture de la paixprovenant des mêmes endroits, qui s’est tenu du 9 au 11 février 1998 àBujumbura. Ces 41 formateurs ont assisté la Maison à la formation des 168 cadresadministratifs, mentionnés ci-dessus.

(b) Organisation d’un festival national des adultes sur la culture de la paix. Cefestival s’est tenu à Bujumbura du 27 au 30 décembre 1997 sur le thème "Adulteset culture de la paix au Burundi". Il a réuni 307 adultes, hommes et femmes, âgésde 30 à 60 ans, paysans et paysannes de 14 provinces du pays et de la mairie deBujumbura. Son objectif était de permettre aux participants de discuter librementdes thèmes ci-après : (i) les manifestations de la crise que vit le Burundi, (ii) lescauses profondes de cette crise et (iii) les voies et moyens pour en sortir. Lesparticipants, répartis en commissions de travail, ont fait diversesrecommandations relatives à la résolution du problème des réfugiés, à la question

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de la sécurité publique, à l’administration du territoire, à la justice, auxconfessions religieuses, aux partis politiques et à l’Assemblée nationale, àl’éducation nationale, à l’économie, au rôle des adultes, des parents et deséducateurs, à la jeunesse et aux journalistes. En outre, ils ont lancé un appel àleurs compatriotes, aux organisations internationales, aux ONG qui travaillentdans le pays et, enfin, aux pays voisins.

(c) Compétitions pour l’attribution de prix en culture de la paix. Les 2 et 3 janvier1998, la Maison a organisé, à Bujumbura, des compétitions en vue d’attribuer desprix en culture de la paix dans les domaines de la culture, de l’artisanat et desmédias. L’objectif visé par ces compétitions était de susciter, parmi les artistes,artisans, individus, hommes et femmes des médias, groupements et associationsde la société civile, une prise de conscience de leur rôle dans le rétablissement etla consolidation de la paix dans le pays. Par ailleurs, il s’agissait de fairesensibiliser les compétiteurs au fait que la confrontation ne devait pas être unesource de conflit, de haine et d’élimination de l’autre et que la compétitivitépacifique est possible. Au total, 291 compétiteurs, provenant de 12 provincesparmi les 15 que compte le pays et de la mairie de Bujumbura, ont participé à cescompétitions. Les thèmes développés illustraient la culture de la paix. Quarante etun prix ont été remis aux meilleurs compétiteurs, dont 20 prix aux compétiteursdu domaine de la culture, 12 à ceux du domaine de l'artisanat et neuf à ceux dudomaine des médias.

(d) Séminaire des Associations féminines sur le thème "Femmes et culture de la paixau Burundi". Du 21 au 24 avril 1998, la Maison a organisé à Bujumbura,conjointement avec le Ministère de l’action sociale et de la promotion féminine etle PNUD, un séminaire sur le thème "Femmes et culture de la paix au Burundi" àl’intention de 103 femmes provenant de diverses associations féminines etappartenant aux trois groupes ethniques hutu, tutsi et twa du pays. Y ontégalement participé des représentants du collectif des associations fémininesrwandaises "Pro-Femmes Twese Hamwe", de l’OUA, du HCR, du FNUAP, del’Association "Femmes Africa Solidarité" et de "International Alert". Ceséminaire a permis aux participantes de se rencontrer, de discuter entre elles de laplace et du rôle de la femme dans la crise burundaise, et d’arrêter une stratégiecommune pour la promotion d’une culture de la paix dans le pays. Par ailleurs,elles ont adopté des recommandations à l’endroit de la femme burundaise, desassociations féminines, du gouvernement du Burundi et des organismesinternationaux.

(e) Séminaires régionaux sur le thème "Les Bashingantahe (les sages)1 des collines etla culture de la paix au Burundi". L’UNESCO, en collaboration avec le Conseilnational des Bashingantahe et le gouvernement, avec l’assistance financière duPNUD, a organisé simultanément quatre séminaires régionaux à Bujumbura,Bururi, Gitega et Ngozi, du 9 au 11 juillet 1998. Ces séminaires ont réuni250 délégués des Bashingantahe des collines investis selon la tradition. Les

1 Le Bashingantahe est une institution caractéristique du peuple burundais. Elle existait sur toute l'étendue

du territoire et jouait un rôle considérable à tous les niveaux de l'administration sur les plans politique,social et judiciaire. Au niveau de la colline, la population recourait fréquemment à ces sages pour aplanirleurs différends et maintenir le bon voisinage, la paix et la solidarité sociale, conditions incontournablespour une vie communautaire harmonieuse.

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participants provenant de toutes les provinces du pays et de la mairie deBujumbura étaient issus de toutes les composantes politiques du pays et de lapopulation burundaise. Les objectifs de ces séminaires consistaient à donnerl’occasion aux Bashingantahe de dialoguer entre eux et en toute liberté sur lescauses et les conséquences de la dégradation progressive du rôle de cetteinstitution sur la cohésion sociale interethnique, de réfléchir sur leur contributionau retour et à la consolidation de la paix dans le pays et enfin de proposer unestratégie ainsi que des activités concrètes en vue de la réhabilitation et de larevalorisation des Bashingantahe pour qu’ils soient à nouveau acceptés par lacommunauté et intégrés à la modernité. A la fin des séminaires, les Bashingantaheont adopté une Déclaration.

(f) Par ailleurs, le programme Culture de la paix, en coopération avec l’Agence de lafrancophonie et la délégation permanente du Burundi auprès de l'UNESCO, aorganisé l’exposition "Une autre histoire du Burundi" qui s’est tenue du 19 au30 octobre 1998 au Siège de l’UNESCO. Cette exposition, illustrant l’attachementde toute une population à son pays traumatisé par des crises successives, a eu pourbut d’être un encouragement à la paix et à la réconciliation. Elle a été égalementprésentée, depuis février 1999 au Burundi dans les centres culturels français deBujumbura et de Gitega. Un livre intitulé Une autre histoire de Burundi est enpréparation et paraîtra avant la fin de l'année 1999.

13. Au Cameroun, les "Assises sur la culture de la paix et l’UNESCO" en novembre 1998ont permis de réunir des hommes politiques, des enseignants, des travailleurs sociaux, desjournalistes, des associations féminines, des jeunes et des intellectuels autour des idéaux de laculture de la paix. Des recommandations ont été adoptées à l’issue de cette réunion, visant àpromouvoir la culture de la paix. Les études, des brochures et des ateliers portant sur ce thèmeont, en outre, été réalisés ou organisés. Dans le cadre du Programme et budget 2000-2001,(30 C/5), il est prévu d’amplifier et de multiplier les activités en faveur d’une culture de lapaix. On pourrait citer à cet égard : (a) la mise en place d’une campagne médiatiquepréparatoire à l’Année internationale de la culture de la paix ; (b) la mise en place d’unechaire UNESCO de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme à l’Université deYaoundé I ; (c) outre la réalisation de nombreuses études, enquêtes et monographies, il estprévu de coopérer avec le Ministère de l’éducation nationale en vue d’introduire, dans lesprogrammes d’enseignement primaire et secondaire, des modules de formation traitantspécifiquement de la culture de la paix. Des outils pédagogiques seront élaborés enconséquence, destinés aux enseignants et aux élèves.

14. En Côte d’Ivoire, la chaire sous-régionale sur la culture de la paix, créée à l’Universitéde Cocody en 1997 et ayant comme objectif de promouvoir par la qualité de l’éducation et dela recherche, la démocratie, les droits de l’homme, l’esprit de tolérance et les autres valeurspropres à une culture de la paix, servira de cadre de réflexion et de débat sur les problèmes ducontinent. Elle établira par ailleurs des partenariats avec les chaires UNESCO existant déjà enAfrique dans le domaine de la culture de la paix (droits de l’homme, démocratie, etc.).

15. Au Libéria, l’UNESCO est associée au projet de "Promotion d’une bonne gouvernanceau Libéria" élaboré par le PNUD, notamment en matière de formation de formateurs, derenforcement de la société civile, de promotion et de consolidation de pratiquesdémocratiques, de droits de l’homme, de construction de la paix et d’éducation à la paix.

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16. Dans le cadre du projet "Histoire, historiens et culture de la paix", un symposiumd’historiens a été organisé à Bamako (Mali) du 15 au 19 mars 1999 sur le thème "Histoire etperception des frontières en Afrique du XIIe au XXe siècle". Ce symposium s’est attaché àdégager la signification des conflits liés à l’émergence des Etats-nations postcoloniaux et à la"rigidification" politique des frontières actuelles. Pour apporter leurs contributions à lasolution des conflits qui agitent l’Afrique aujourd’hui, les historiens réunis à Bamako ontidentifié des sujets de recherche et mis en place un réseau ad hoc de chercheurs.

17. Faisant suite aux recommandations du Forum national sur la culture de la paix organiséà Bamako, Mali, en mars 1997, l’UNESCO a apporté un appui financier et technique àl’organisation d’un atelier national qui avait pour but l’élaboration d’un cadre général del’éducation à la culture de la paix et aux droits humains au Mali (Bamako, 25-27 mars 1998).L’atelier a regroupé des représentants du gouvernement, des ONG nationales et desorganisations internationales opérant dans le pays. Suite à cet atelier et dans le cadre de lamise en oeuvre du Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC), unplan national d’éducation à la culture de la paix et aux droits de l’homme a été lancé du Mali(Assises nationales, 11 décembre 1998). Ce plan associe, dans la conception et dans la miseen oeuvre, les institutions gouvernementales, les autorités civiles, religieuses et politiques, lesinstitutions de coopération bilatérale et multilatérale, les organisations non gouvernementalesnationales et internationales, les associations locales et communautaires, etc. Ce programme,qui est financé par le PNUD, s’étend de l’enseignement formel à l’éducation non formelle etinformelle.

18. Dans la Corne de l’Afrique, les activités "culture de la paix" concernant cette régions’inscrivent dans les quatre objectifs suivants :

• soutien au processus de réconciliation et de construction de la paix en Somalie ;• revalorisation des valeurs endogènes de culture de la paix dans les pays de la Corne

de l’Afrique ;• mobilisation de la société civile et notamment de ses potentiels "agents de la paix"

tels que les femmes, les artistes, les jeunes, les "leaders" communautaires ;• promotion des droits de l’homme, de la tolérance et de la bonne gouvernance.

19. Dans le cadre des activités en faveur d’une culture de la paix, on pourrait égalementciter :

• la préparation de la décision CM/Dec.480 (LXX) qui a été adoptée par le35e Sommet de l’OUA, portant sur la coopération OUA/UNESCO ; cette décisioninvite les Etats membres de l’Organisation panafricaine à "promouvoir desprogrammes pour une culture de paix qui permettent, avec le concours de lacommunauté internationale, de mettre en oeuvre des actions d’éducation à latolérance, aux droits de l’homme, à la démocratie, à la paix, et de prévention desconflits qui menacent la sécurité et la paix dans plusieurs régions d’Afrique" ;

• la réalisation d'une étude de terrain en Somalie sur les transformationssociopolitiques en cours dans ce pays et sur les meilleurs moyens pour faciliter laréconciliation nationale et la construction de la paix. Le rapport intitulé "Wateringthe Seeds of Culture of Peace in Somalia" a été présenté à Nairobi aux différentspartenaires intéressés ;

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• l’établissement d’un partenariat avec la CEA et la Fondation World Space pour laproduction des programmes radio sur la paix et le développement en Afrique destinésà être diffusés à travers la nouvelle technologie de radio digitale mise au point parWorld Space. Dans ce cadre, une réunion régionale des partenaires et professionnelsconcernés sera organisée à Addis-Abeba au cours de l’année 1999 pour discuter lesmodalités de la production de ces programmes radio ;

• la réalisation, dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de laDéclaration universelle des droits de l'homme, d'un vaste programme d'activitésculturelles en Ethiopie ;

• la préparation, en coopération avec différents partenaires travaillant avec les enfantsen difficulté, d’un projet de formation et de création d'une coopérative de productionartistique en faveur des jeunes de la rue, projet dont le démarrage est prévu pour lemois de septembre 1999 ;

• l’organisation, dans le cadre de l'Année internationale de la culture de la paix, d’unfestival et d’un forum pour la paix en Somalie en mars 2000 ;

• enfin, un ouvrage collectif sur les méthodes traditionnelles de prévention et derésolution des conflits en Afrique est en cours de publication.

20. L’UNESCO se trouve d’ailleurs encouragée dans son action par la décision del’Assemblée générale des Nations Unies d’adopter l’Année 2000 comme Année internationalede la culture de la paix. Dans cette perspective, une série d’actions d’envergure ont été etcontinuent d’être mises en oeuvre en Afrique :

- organisation au Cameroun des Assises sur la culture de la paix (Yaoundé,24-26 novembre 1998), complétant celles qui ont été lancées au Burundi, au Mali etau Soudan ; des interlocuteurs divers (dirigeants politiques, syndicalistes,enseignants, journalistes, philosophes, politologues, associations féminines,associations des jeunes, ONG, autres agences du système des Nations Unies) ont puy mener des débats sur les questions de la paix, de la démocratie et des droits del’homme. Ces Assises ont abouti à une série de recommandations qui feront l’objetd’une prochaine publication ;

- lancement du réseau pour une culture de la paix dans la Corne de l’Afrique et larégion des Grands Lacs (12 avril 1999), ayant pour objectif de créer un répertoired’organisations et d’institutions travaillant dans le domaine de la résolution desconflits et de la construction de la paix ; il sera relayé par des réseaux nationaux, àl’instar du réseau sur la culture de la paix mis en place par le Bureau de l’UNESCOet la Commission nationale à Kinshasa (République démocratique du Congo) ;

- développement du projet Ethno-Net Africa du programme MOST qui a vocation decontribuer à une meilleure compréhension de l’ethnicité en Afrique par la collection,l’analyse et la diffusion d’informations dans le cadre du système d’alerte rapide et deprévention des conflits ;

- mise en oeuvre de la composante "Communication au service de la construction dela paix" de l’Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l’Afrique et pour

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laquelle l’UNESCO est agence chef de file ; l’UNESCO et ses partenaires ontconvenu de renforcer, directement et par le truchement de l’Organisation de l’Unitéafricaine, le travail de mobilisation en direction des partenaires potentiels qui nesont pas au courant de cette composante spécifique de l’Initiative spéciale, de façonà obtenir des gouvernements africains qu’ils s’engagent à soutenir les actions et àparticiper à leur mise en oeuvre. Ce travail de sensibilisation et de recherche departenariat est ainsi poursuivi au Mozambique. Des stratégies de sensibilisation parles médias, de promotion de réseaux entre organisations et institutions ont étédéveloppées et des études nationales dans certains domaines d’activités ont étémenées. Ainsi, l’UNESCO a réalisé des études sur la communication au service dela paix au Burundi, en Ethiopie, au Libéria et au Mali ; des ateliers ont été organisés,examinant les conclusions de ces études et formulant des recommandations pourl’élaboration de plans d’action nationaux (Ethiopie, Libéria, Mali). Au Mali, unatelier national sur "La communication pour la paix au Mali" a été organisé par laCommission nationale malienne pour l’UNESCO et le Ministère de lacommunication, à Bamako du 20 au 22 juillet 1998, avec comme objectif laformulation de recommandations en vue de l’élaboration d’un plan d’action nationalpour la composante ci-dessus mentionnée. Trente-cinq représentants des médiaspublics et privés et de la société civile ont participé à cet atelier. Le plan d’action quia été adopté à la réunion vise aussi bien les médias modernes que les médiastraditionnels de communication.

21. Une publication relative au cadre conceptuel et à la stratégie de la composante 1c"Consolidation de la paix, règlement des conflits et réconciliation nationale" de l’Initiativespéciale du système des Nations Unies pour l’Afrique, est actuellement disponible.

22. Une proposition de projet portant sur la prévention des conflits et la consolidation de lapaix à travers les médias pour un développement durable dans les pays de l'Afriquesubsaharienne, représentant un montant d'un million de dollars, a été par ailleurs élaborée etsoumise pour financement au Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux età la United Nations Foundation Inc. Il s'agit de favoriser, par le truchement des médias, laprévention des conflits, la consolidation de la paix et la création d'un environnement propiceau développement durable ; cinq pays, pour commencer, ont été retenus : Burundi, Congo,Ethiopie, Libéria et Mali.

23. L’Organisation s’appuie et continuera de s’appuyer sur l’important rôle joué par lesfemmes en matière de résolution des conflits et de promotion de la paix. Elle a, dans ce cadre,organisé, avec le soutien de la République-Unie de Tanzanie et l’Organisation de l’unitéafricaine, la Conférence panafricaine des femmes pour une culture de la paix, à Zanzibar(17-20 mai 1999), à l’issue de laquelle ont été adoptés la "Déclaration de Zanzibar" etl’"Agenda des femmes pour une culture de la paix en Afrique". L’UNESCO contribuera, encoopération avec ses partenaires et en ce qui la concerne, à mettre en oeuvre lesrecommandations contenues dans ces documents et à les faire connaître.

24. Du 28 au 30 septembre 1999, à Praia (Cap-Vert), un colloque sur le thème "la paix, lastabilité sociale et le développement humain dans les pays africains lusophones" est prévu enliaison avec le PNUD et l’ONG Zé Moniz.

25. Il est également envisagé, dans les pays lusophones, l’édition d’un disque "Cantar a pazem portuguès". L’objectif de cette activité consiste à créer la participation de la communauté

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artistique et des ONG des pays lusophones africains en situation de conflit ou en phase depostconflit à la célébration de l’Année internationale de la culture de la paix.

26. L’UNESCO s’emploie à développer, en coopération avec des centres spécialisés tel leCentre d’information international et des archives du "Women’s Movement" à Amsterdam,des réseaux d’informations, d’échanges d’expériences de femmes dans des situations deguerre et dans des processus de prévention des conflits ainsi qu’à mettre en place des bases dedonnées accessibles aux femmes africaines ; dans le cadre du partenariat avec lesparlementaires, l’UNESCO organisera en décembre 1999 et en coopération avec l’Unioninterparlementaire une conférence internationale sur "Perspectives sur la démocratie :comment les femmes font la différence" ; les parlementaires, hommes et femmes, yaborderont la question de la pleine participation des femmes au processus démocratique et del’impact de cette participation sur la bonne gouvernance.

BONNE GOUVERNANCE

27. La bonne gouvernance constitue également l’un des fondements d’une paix durable. Ala suite des initiatives prises par l’UNESCO en vue de soutenir une réflexion collective surl’Afrique, en particulier la tenue des Assises de l’Afrique (Paris, 1995) et de la Conférenceinternationale sur la culture de la paix et la gouvernance (Maputo, Mozambique 1997),l’UNESCO a organisé, dans le cadre du projet DEMOS-Afrique, une conférence à Maputosur "L'Afrique face à la mondialisation : les défis de la démocratie et la gouvernance"(2-4 juillet 1998). Cette conférence a permis aux participants - représentants degouvernements comme membres de la société civile - de réfléchir sur le processus de lamondialisation en Afrique, sur la gouvernance démocratique et sur le processus dedémocratisation comme instrument de transformation des sociétés africaines. L’UNESCOorganisera au Gabon, en septembre 1999, un sommet DEMOS-Afrique de chefs d’Etat et degouvernement, consacré à "L'Afrique et la mondialisation : les défis de la démocratie, de lagouvernance et du développement".

28. Cette bonne gouvernance repose sur le respect des droits de l’homme et durenforcement de la démocratie, domaines qui ont toujours été au centre des actions del’Organisation. L’Organisation, en la matière, a resserré son partenariat avec les institutsd’enseignement supérieur pour favoriser la recherche, avec les associations et organisationspour renforcer le travail sur le terrain (Mozambique) ainsi qu’avec les parlementaires ; à cetégard, avec l’appui de DANIDA et du PNUD et en coopération avec l’Assemblée nationale,l’Université du Malawi et la Commission nationale du Malawi, une formation de 17 semainess’étalant sur une période de deux ans a été dispensée à 36 parlementaires. Une nouvelle sériede séances de sensibilisation et de formation pour les nouveaux parlementaires est envisagée.

DEVELOPPEMENT DURABLE

INVESTIR DANS LES RESSOURCES HUMAINES ET ROLE CLEDE L’EDUCATION

29. Dans son rapport, le Secrétaire général des Nations Unies rappelle que, droitfondamental de l’être humain, le développement durable constitue le principal objectif à longterme de tous les pays africains. Les mesures à prendre à cet égard mettent en particulier

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l’accent sur le développement social et l’investissement dans les ressources humaines,c’est-à-dire la compétitivité à long terme, la stabilité et le développement de la société.L’UNESCO se félicite que le rôle clé de l’éducation dans le développement soit aujourd’huiunanimement reconnu et que les efforts déployés par les gouvernements et la communautéinternationale en la matière jouissent d’une bonne coopération et de la coordination entre lesdifférents partenaires.

30. Ainsi, dans le cadre de l’Initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique - UNSIA -,l'UNESCO, l'UNICEF et la Banque mondiale examinent la possibilité d'accélérer la mise enoeuvre de plans d'action pour l’amélioration de l'éducation de base dans les 16 pays où lestaux de scolarisation dans le primaire sont les plus bas (LEC). A la suite d'une série deréunions qui ont porté sur les stratégies de coopération en faveur de ces pays [UNESCO-Banque mondiale (septembre 1997), UNICEF-Banque mondiale (avril 1998), Banquemondiale-UNESCO (mai 1998), UNICEF-UNESCO (juin 1998)], une réunion rassemblantces différentes institutions a eu lieu à New York le 28 septembre 1998 avec comme objectifde définir d'un commun accord des moyens concrets de favoriser l'application de la stratégieUNSIA-LEC (pays à faible taux de scolarisation) aux niveaux régional et national.

31. Au titre de la composante "Education de base pour tous les enfants africains",l’Organisation s'est attachée, dans le cadre du Programme et budget pour 1998-1999 (29 C/5),à coordonner les activités y afférentes et à mobiliser davantage de ressources. Comme suiteaux conclusions de la septième Conférence des ministres de l'éducation des Etats membresd'Afrique (MINEDAF VII) (Durban, Afrique du Sud), l'UNESCO a pris depuis juin 1998 desmesures concrètes pour faciliter la mise en oeuvre de la "Déclaration d'engagement" adoptéepar les ministres africains de l'éducation, notamment à travers : (i) la création d'un secrétariatau Bureau de l'UNESCO à Pretoria pour seconder le Comité intergouvernemental de suivi et(ii) la création d'un Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique, àAddis-Abeba, dont l'un des objectifs fondamentaux est de favoriser l'extension etl'amélioration de l'éducation de base pour tous les enfants africains.

32. Dans le domaine des politiques éducatives, entre juin et décembre 1998, l'UNESCO a,conjointement avec le PNUD, le FNUAP, l'UNICEF, le PAM et la Banque mondiale, aidé legouvernement du Burkina Faso à mettre au point un plan décennal concernant l'éducation debase pour tous (1998-2007). Ces cinq institutions spécialisées participent activement auprogramme conjoint Gouvernement-Nations Unies d'appui à l'éducation de base pour tous(1998-2002). L'UNESCO, de concert avec le PNUD et la Banque mondiale, est intervenue auSénégal en 1998 pour aider le gouvernement à élaborer un programme décennal dedéveloppement de l’éducation. Les tâches ayant trait à l'éducation de base ont été menées àbien, mais des retards ont affecté le travail sur d'autres volets du système éducatif. Toutefois,l'UNESCO, en coopération avec le PNUD, a continué d'apporter une assistance technique auDépartement chargé de l'éducation de base. Enfin, l'UNESCO continue de participer enEthiopie à l'élaboration et à la mise en oeuvre du programme de développement du secteur del'éducation.

33. Dans le cadre de la coopération UNESCO-Banque mondiale, un programme intitulé"Améliorer l'apprentissage : perspectives pour l'enseignement primaire en Afrique rurale" aété lancé dans six pays : Ethiopie, Ouganda, Zambie, Mali, Guinée (Conakry) et Sénégal. Ceprogramme, qui vise à promouvoir des stratégies pour améliorer les résultats del'apprentissage au niveau primaire, accorde une attention spéciale aux enfants des zonesrurales. Dans un premier temps, des études ont été réalisées au niveau national afin de

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recenser les innovations et les progrès intervenus dans les domaines suivants : contenu del'enseignement, formation continue des enseignants, décentralisation de la gestion scolaire etévaluation. Les résultats de ces études ont été présentés et examinés lors d'un séminaireconjoint UNESCO-Banque mondiale tenu en Zambie du 6 au 11 décembre 1998, qui a étél'occasion pour les équipes de pays d'échanger des idées et de proposer des stratégies de suivi.

34. A la suite des activités entreprises au Niger en 1995-1996, le projet La nouvelle routedu coton a été lancé au Burkina Faso et à Madagascar, l'objectif étant de produire desmatériels d'apprentissage entoilés. Le PNUD a indiqué qu'il était prêt à appuyer cetteinnovation dans le cadre du soutien aux programmes nationaux de réforme de l'enseignement.

35. L'UNESCO a déjà attiré l'attention de ses partenaires, au sein de l'UNSIA, surl'importance d'une action conjointe dans les domaines de l'éducation préscolaire et des besoinséducatifs spéciaux.

36. S'agissant de l'éducation de la petite enfance et de l'éducation familiale, l'UNESCO,dans le cadre des activités visant à renforcer les capacités nationales et régionales en matièrede recherche, de formation et de programmation, réalise trois projets : (i) la création de closd'enfants, en coopération avec le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Sénégal ; l'objectifprincipal étant de mobiliser les femmes pour mettre en place des structures novatricesdestinées à la petite enfance ; (ii) l'ouverture d'un centre de documentation sur la petiteenfance pour l'Afrique francophone (Mali) ; (iii) l'établissement d'un réseau africainfrancophone sur la petite enfance, auquel participent le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, leNiger et le Sénégal.

37. En ce qui concerne les besoins éducatifs spéciaux, le programme d'éducationintégratrice et d'appui communautaire (phase II, 1998-1999) vise à faciliter l'accès à l'école età une éducation de qualité pour les enfants, les jeunes et les adultes ayant des besoinséducatifs spéciaux, en les intégrant dans le système scolaire normal. Les initiatives pilotesmenées au niveau national bénéficient d'un soutien pour permettre aux pays d'acquérir uneexpérience dans le domaine de l'éducation intégratrice. Ce projet, auquel participent leBurkina Faso, la Guinée (Conakry) et le Mali, bénéficie du soutien du Danemark, de laNorvège et de la Finlande. Une initiative distincte, financée par le Portugal, porte surl'Angola, la Guinée-Bissau et le Mozambique, entre autres.

38. Les activités en faveur de l'éducation de base pour tous les enfants d'Afrique menéesdans le cadre de l'Initiative spéciale montrent que l'efficacité est plus grande lorsque lesinstitutions internationales travaillent de concert avec les pays bénéficiaires. Toutefois, malgréles efforts louables déployés par les pays et leurs partenaires au développement - efforts qui sesont traduits par certains résultats non négligeables - le faible taux de scolarisation dansl'enseignement primaire ainsi que le faible taux d'alphabétisation dans les pays restent fortpréoccupants. La proportion de jeunes déscolarisés est encore très élevée tandis que le taux descolarisation des filles demeure bas dans de nombreux pays.

39. Un tel bilan s'explique principalement par le recours à des stratégies et modalitésd'éducation inadaptées, souvent inefficaces et par-là même coûteuses. Différents facteurs sonten cause : coût élevé des matériels et services éducatifs, difficultés d'accès aux ressourceséducatives, flou et manque de cohérence des politiques de formation et d'éducation, faiblessedes capacités institutionnelles qui empêche d'offrir une éducation de base à tous dans desconditions satisfaisantes. Il est permis d'espérer que, comme suite au mémorandum conjointadressé par l'UNESCO, l'UNICEF, le PNUD et la Banque mondiale à leurs représentants,

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coordonnateurs et responsables d'équipes de pays, le système des Nations Unies sera enmesure d'aider, avec une efficacité croissante, les pays à faible taux de scolarisation àdévelopper l'éducation de base et à en améliorer la qualité.

40. Le programme conjoint Gouvernement-Nations Unies visant à promouvoir l'éducationde base pour tous les enfants à Madagascar a été officiellement lancé en mars 1999. La phasede formulation, financée par le PNUD à hauteur de 156.000 dollars, en est à mi-parcours ; lamise en oeuvre sera confiée à une équipe multidisciplinaire nationale et internationale,l'UNESCO étant l'agent d'exécution.

41. L’accent est également mis sur le développement et le renforcement des capacités ; à cetégard, l’UNESCO a établi l’Institut international pour le renforcement des capacités enAfrique (Addis-Abeba, Ethiopie) et s’attache actuellement à mettre en place :

(a) le réseau panafricain des ressources humaines en éducation (Afrique du Sud) ;

(b) l’institut international pour l’éducation des jeunes filles et des femmes(Ouagadougou, Burkina Faso) ;

(c) un centre de formation pour la jeunesse (Lilongwe, Malawi) ;

(d) un centre de la culture de la maintenance à l’Université de Dar es-Salam(Tanzanie).

42. Au cours de ce biennum 1998-1999 et dans le cadre de la formation en administration etplanification de l’éducation, l’Institut international de planification de l’éducation - IIPE - aaccueilli 39 stagiaires venant de 23 Etats membres africains (Botswana, Burkina Faso,Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Congo, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Guinée, Mali,Mauritanie, Namibie, Nigéria, Ouganda, République du Congo, Rwanda, République-Unie deTanzanie, Sénégal, Soudan, Tchad, Togo et Zimbabwe). Des formations de courte durée, dontcertaines dans le cadre de l’éducation à distance, ont également été organisées aux niveauxnational, sous-régional et régional, et touchant environ 180 participants venant de 30 paysafricains. La coopération avec la "Southern Africa Consortium for Monitoring EducationalQuality" - SACMEQ -, regroupant les neuf ministres africains de l’éducation et de la culturede la sous-région d'Afrique australe, a été renforcée.

SCIENCES, TRANSFERT ET PARTAGE DES CONNAISSANCES

43. Dans le domaine de la science et de la technologie, l’UNESCO, qui avait établi unFonds international pour le développement technologique en Afrique de 1 million de dollars(Nairobi, 1994), continue à oeuvrer et à plaider pour une plus grande mobilisation deressources en faveur de la recherche et du développement de la technologie sur le continent.Une action de sensibilisation conjointe a été menée à cet égard avec l’OUA de manière à ceque les Etats africains y consacrent progressivement et ce, d’ici à l’an 2004 à 2007, un certainpourcentage de leur PIB - par exemple de 0,4 % à 0,6 % et qu’un pourcentage des ressourcesobtenues auprès de leurs partenaires pour le développement y soit également réservé. Unedécision dans ce sens a été adoptée par le Sommet des chefs d’Etat de l’OUA (Alger,12-15 juillet 1999).

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44. L’Organisation poursuit ses actions dans le domaine des énergies renouvelables et aapporté sa contribution au "Forum des affaires pour le développement des énergiesrenouvelables en Afrique", tenu à Harare, Zimbabwe du 29 au 31 mars 1999. Elle se réjouitde la résolution 53/7 du 16 octobre 1998 de l’Assemblée générale des Nations Unies qui portesur le rôle significatif du Programme solaire mondial - (1996-2005) - adopté à Harare,septembre 1996 et qui renforcera la coopération et les activités en la matière.

45. Un autre élément du développement durable est la gestion intégrée de l’environnementet la Conférence panafricaine sur la gestion intégrée durable des zones côtières- PACSICOM - (Maputo, 18-24 juillet 1998) ; elle a été suivie d’une réunion à l’échelleministérielle à Cape Town du 30 novembre au 4 décembre 1998, et a permis, à l’échellerégionale, de procéder à la mise en oeuvre d’une stratégie et de programmes d’actiontransdisciplinaires, prenant en compte des éléments physiques, scientifiques, humains,socioculturels et économiques et soutenus par une bonne coopération interagences. C’est ainsiqu’un comité préparatoire de la Conférence de partenariat, prévue en l’an 2000, auquell’UNESCO est associée, a été mis en place par le PNUE (Nairobi, janvier 1999). La35e session du Sommet de l’Organisation de l’unité africaine a approuvé les principalesconclusions et recommandations du PACSICOM ainsi que la Déclaration de Cape Town.

INDEPENDANCE, PLURALISME DES MEDIAS, APPUI AUX PROFESSIONNELSDES MEDIAS ET FORMATION

46. Depuis le lancement de ses activités dans la région des Grands Lacs en 1994,l’UNESCO a apporté des contributions significatives au développement de la communicationet d’une presse indépendante et pluraliste. En septembre 1998, le troisième atelier portant surles productions audiovisuelles africaines, cofinancé par l’UNESCO, le gouvernement duCanada et du gouvernement du Burkina Faso, et destiné à favoriser la diffusion desproductions africaines, s’est tenu à Ouagadougou. Un quatrième atelier est prévu enseptembre 1999, à Ouagadougou. Afin de soutenir les femmes, professionnels des médias, unatelier régional sur "les nouvelles technologies de l’information et le réseau des associationsde femmes, professionnels des médias en Afrique de l’Est, a été organisé en mai 1999. Lesactivités portent également sur les médias communautaires. A cet égard, un séminairerégional a été organisé à Kampala, Ouganda en juin 1999, auquel ont participé environ120 participants venant de 14 pays africains, des représentants des agences des Nations Unies,d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, d’institutions de formationet de recherche.

DEVELOPPEMENT ET NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION

47. L’accès aux nouvelles technologies de l’information constitue un enjeu important pourl’Afrique dans une société dite de l’information et à l’aube du troisième millénaire, cet enjeuc’est comment tirer parti de ces technologies pour le développement et en faire desinformations à valeur ajoutée dans le secteur de l’éducation et de la formation, dans ledomaine de la promotion des valeurs de paix, d’accélération et de renforcement du processusd’intégration régionale.

48. Dans le cadre de l’Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l’Afrique- UNSIA - où l’UNESCO est chef de file pour "les technologies de l’information au servicedu développement", l’Organisation développe une approche de centres regroupés

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d’exploitation en mettant en oeuvre, en partenariat avec d’autres institutions et organismes,des programmes de télécentres communautaires multifonctionnels - MCT. Ces télécentres,d’un meilleur rapport coût/exploitation, visent à faciliter la communication, l’accès àl’information et aux moyens d’enseignement en mettant à la disposition des populationsrurales ou des populations d’agglomérations urbaines défavorisées, les ressources éducativesnécessaires à l’expansion des connaissances, à la participation au processus de prise dedécision et à des actions pour le développement ; deux de ces centres sont opérationnels (Maliet Ouganda) et trois sont en projet (Bénin, Mozambique et Tanzanie).

49. Au titre du programme "Apprendre sans frontière", l’UNESCO met également enoeuvre le projet "Réseaux d’apprentissage pour les enseignants africains" qui vise à renforcerla capacité des éducateurs en matière de réforme scolaire, en mettant en réseau grâce àl’Internet, les instituts de formation pédagogique et leurs partenaires en Afrique, en formantles enseignants à utiliser ces technologies, en dotant les bibliothèques de moyens pour devenirde réels centres de ressources pour les écoles du voisinage.

50. Par ailleurs, 41 pays d’Afrique participent au réseau RINAF - Réseau régionalinformatique pour l’Afrique - qui offre une plate-forme pour le développement de latélématique en Afrique

IDENTITES CULTURELLES, DIALOGUE INTERCULTUREL ET PLURALISMECONSTRUCTIF

51. Dans ce domaine, plusieurs actions ont été menées pour préserver le patrimoine culturelqui constituent les fondements des cultures, pour contribuer au renforcement des capacitésendogènes et pour promouvoir une nouvelle vision des rôles éducatifs, sociaux etéconomiques des musées.

52. Au cours du biennium 2000-2001 et s’agissant des activités en matière de promotion dupatrimoine culturel, il est envisagé de mettre l’accent sur l’organisation de chantiers de jeunespour la sauvegarde et la préservation du patrimoine culturel dans une perspective de paix et dedialogue entre les cultures. A cet égard, le réseau de jeunes créé par le biais du projet"Dialogue interculturel au quotidien", mis en oeuvre en 1997-1998, est en train de s’élargir.

53. En matière de promotion de la créativité, des ateliers à l’intention de jeunes vivant enmilieu défavorisé ont été organisés. Ainsi, l’atelier organisé en République démocratique duCongo a été placé sous le thème de l’implication des jeunes artistes dans la reconstructionnationale et avait comme objectif, tout en développant et en améliorant les performances desjeunes artistes, de favoriser des modes de financements endogènes en structurant des groupesd’artistes en petite entreprise et en équipant un atelier pilote de fabrication.

JUSTICE SOCIALE

54. La promotion d’une paix et d’un développement durables s’appuie sur la justicesociale, fondée elle-même sur un développement économique équitable qui bénéficie au plusgrand nombre au lieu d’être concentré sur certains secteurs géographiques ou sur des groupesparticuliers de population et demande que l’on s’attache à combattre l’exclusion sociale ; ainsique le souligne le rapport du Secrétaire général, les risques de conflits sont encore plus grands

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lorsque certains groupes sociaux ont le sentiment d’être lésés par la répartition de ressourcesde plus en plus maigres.

55. Le programme de l’UNESCO relatif à l’éducation des enfants en situation difficile viseà promouvoir l’éducation de base pour les enfants de la rue. Il tente de répondre aux besoinsde survie et aux besoins éducatifs de ces enfants en mobilisant dans une alliance des acteurs- publics et privés - concernés par le problème des enfants en situation difficile. Il s’agit,d’une part, de développer chez ces acteurs l’habitude de répondre le plus directement etconcrètement possible aux besoins prioritaires de ces enfants et de ces jeunes et, d’autre part,de renforcer le rôle des autorités publiques dans la résolution de leurs problèmes d’éducation.En Namibie, la coopération étroite qui s’est établie entre la municipalité de Windhoek, laCommission nationale namibienne pour l’UNESCO et divers ministères a permis la créationde deux centres d’accueil pour ces jeunes ; le projet sera étendu au cours du biennum 2000-2001 ; un réseau sous-régional sur les enfants en situation difficile a été mis en place à l’issuede l’atelier sous-régional de formation d’éducateurs et de travailleurs sociaux sur lapsychologie de ces enfants, tenu à Windhoek en septembre 1998.

56. Un projet pilote a été lancé en Guinée, ayant pour vocation de renforcer lescompétences professionnelles des travailleurs sociaux et des éducateurs en situation difficileen matière de prévention contre les drogues et le sida et dont les principales activités sont :(i) la réalisation d’infrastructures d’accueil pour les enfants en situation difficile,(ii) l’élaboration de matériels pédagogiques spécifiques, (iii) la réalisation d’une étude sur lasituation de ces enfants et (iv) la tenue d’un atelier sous-régional de formation en janvier1999, auquel ont participé 6 pays de l’Afrique occidentale. Des activités similaires sontenvisagées au Bénin et en Zambie au cours du prochain biennum.

57. Enfin, le projet mis en oeuvre au Mali a comme objectif l’éducation et la réinsertionsociale des enfants en situation difficile dans les zones urbaines et périurbaines de Bamako.Un centre national multifonctionnel, d’une capacité d’accueil de 100 enfants, a été construitavec l’appui de divers partenaires.

58. Au cours du biennium 2000-2001, ce programme se propose :

(a) de renforcer les activités d’insertion ou de réinsertion des enfants en situationdifficile, par la formation du personnel d’encadrement des institutions et centresd’accueil, par la publication et la diffusion de guides/manuels à l’intention despersonnes en contact avec ces enfants et par la rénovation/construction de locauxd’enseignement ainsi que par la production de matériels didactiques ;

(b) de renforcer les activités d’éducation de base et de formation, par l’appui auxactivités éducatives et/ou de formation professionnelle d’alphabétisation desenfants en situation difficile dans les structures d’accueil, par l’aide àl’intégration/réintégration de ces enfants dans les établissements scolaires (auniveau du primaire et du secondaire), et par le soutien technique et financier auxcentres de formation professionnelle d’accueil ;

(c) de contribuer à la prévention du phénomène des enfants de la rue par des activitésde sensibilisation auprès des gouvernements, des décideurs, des communautés, dupersonnel enseignant.

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59. Les efforts développés par l’Organisation, dans ses différents domaines de compétence,pour l’égal accès au savoir, le transfert et le partage des connaissances, tant en matière de laquestion des genres qu’en ce qui concerne les zones rurales, seront poursuivis. L’Institutinternational pour l’éducation des jeunes filles et des femmes (Ouagadougou) participe à cettedémarche.

COOPERATION ET INTEGRATION REGIONALE

60. L’UNESCO a renforcé sa coopération avec l’Organisation de l’unité africaine (OUA) etdéveloppe avec celle-ci des actions communes dans les domaines de l’éducation, des sciences,de la culture, de la communication et en matière de culture de la paix. Les deux institutionstiennent des réunions de travail régulières dans le cadre de la Commission mixteOUA/UNESCO et ajustent les axes de cette coopération lors de réunions régulières de revue àmi-terme, dont la dernière s’est tenue à Paris le 1er juin 1999. A cette occasion, il a étéconvenu que l’Organisation apportera son assistance technique à l’OUA dans l’élaboration deprotocoles annexes sur l’éducation et sur la culture, au Traité d’Abuja portant création d’unecommunauté économique africaine (1991). Une décision a été adoptée par le Sommet deschefs d’Etat de l’OUA (Alger, 12-15 juillet 1999) relative au renforcement de la coopérationentre l’UNESCO et l’OUA.

61. L’Organisation entretient également une coopération étroite avec la Commissionéconomique africaine (CEA) ainsi qu’avec les organisations sous-régionales africaines etdéveloppe des actions conjointes avec ces organisations.

62. Dans le domaine de la culture, l’appui de l’Organisation au Marché des arts du spectacleafricain (MASA) ou à d’autres forums de promotion constitue une contribution au processusd’intégration africaine dans la perspective du marché commun culturel africain.

CONCLUSION

63. Tout en inscrivant son action dans le cadre de priorités à l’échelle mondiale,l’UNESCO, dans le document de Projet de programme et de budget 2000-2001, met aussil’accent sur les stratégies régionales et sous-régionales, figurant à la fin de chaque grandprogramme. Il s’agit de mettre en évidence les domaines les plus prioritaires, pour les paysd’une même région ou sous-région, qui pourraient faire l’objet d’une coopération renforcéeavec l’Organisation.

64. Ce dessein et cette volonté d’écoute ont présidé à l’organisation, du 6 au 10 février1995, des Assises de l’Afrique qui ont rassemblé quelques 500 participants (représentantsd’Etats, d’agences de développement, des organisations du système des Nations Unies,d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, de fondations et denombreuses personnalités de la société civile). Ces Assises se sont notamment donnéescomme objectif, d’une part, de jeter les bases d’un nouveau partenariat entre l’Afrique et lacommunauté internationale et, d’autre part, de recueillir les aspirations du continent comme savision du futur, afin de l’aider à identifier ses problèmes et à proposer des solutions qui nerelèvent pas de modèles imposés ou de schémas préétablis.

65. Le Comité international de suivi de ces Assises, comité consultatif mis en place par leDirecteur général et chargé de faire des recommandations sur le développement

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sociopolitique et l’avenir de l’Afrique, a tenu sa troisième réunion à Paris du 5 et 7 juillet1999. Après avoir identifié les principaux défis que doit relever le continent au XXIe siècle- notamment dans les domaines de la paix, de la dette et de la mondialisation, de ladémocratie, des droits de l’homme et de l’alternance au pouvoir, du rôle de la jeunesse et dela femme dans le développement, de la science et de la technologie, de la société del’information et de l’intégration panafricaine - le Comité, à l’issue de ses travaux, a fait auDirecteur général des recommandations touchant à certains de ces domaines.

66. A la lumière de ce qui précède, la Conférence générale voudra peut-être adopter larésolution suivante :

La Conférence générale,

1. Ayant examiné le document 30 C/53,

2. Confirmant à nouveau la haute priorité donnée à l’Afrique dans les programmesde l’UNESCO,

3. Ayant pris note du rapport du Secrétaire général des Nations Unies intitulé "Lescauses des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables enAfrique",

4. Ayant pris note de la résolution 53/92 de l’Assemblée générale des Nations Uniespar laquelle celle-ci a, entre autres, invité les institutions spécialisées à examinerles recommandations du rapport du Secrétaire général des Nations Unies,

5. Ayant examiné le rapport du Directeur général, 30 C/53, sur les mesures prisespar l’UNESCO et les propositions retenues par l’Organisation pour donner suiteau rapport du Secrétaire général des Nations Unies,

6. Reconnaît les efforts déployés par le Directeur général pour donner suite auxrecommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et à larésolution 53/92 de l’Assemblée générale des Nations Unies ;

7. Invite le Directeur général à poursuivre ses efforts en vue de contribuer àl’éradication des causes des conflits et à la promotion d’une paix et d’undéveloppement durables en Afrique.

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30 Cl53 Annexe

ANNEXE

NATIONS A UNIES

Assemblée générale

Distr. GÉNÉRALE

lwRESl53l92 16 décembre 1998

Cinquante-troisième session Point 164 de l’ordre du jour

[sans renvoi à une grande commission (M53/L.4O/Rev.I et Rev.I/Add.l)]

53192. Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique

L’Assemblée générale,

Ayant examiné le rapport intitulé «Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique», que le Secrétaire général a soumis au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale’,

Prenant note avec satisfaction des mesures prises par le Conseil de sécurité, en vertu des responsabilités que lui confere la Charte des Nations Unies, dans la perspective d’un effort concerté à déployer d’urgence pour donner suite aux recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport au sujet de la prévention des conflits et du maintien de la paix et de la sécurité internationales, comme moyen de promouvoir une paix et un développement durables en Afrique,

Notant que le Conseil économique et social a décidé* de tenir, à sa session de fond de 1999, un débat de fond sur la suite donnée aux recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et de coordonner et d’harmoniser selon les besoins l’action menée par les organismes des Nations Unies pour mettre en œuvre les initiatives consacrées au développement de l’Afrique,

’ A/52/871-Y199813 18; voir Documents oficiels du Conseil de sécurité, cinquante-troisième année, Supplément d’avril, mai et juin 1998, document S/1998/318. * Voir la décision 1998/298 du Conseil économique et social.

98-77708 / . . .

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Rappelant l’accord du 15 novembre 1965 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’unité africaine tel que mis à jour et signé le 9 octobre 1990 par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine, ainsi que les résolutions adoptées par la suite,

Considérant que de nombreux pays africains ont fait des progrès substantiels vers la création d’un environnement propice à une croissance économique et à un développement durables, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et aux résultats des conférences des Nations Unies,

Prenant note avec intérêt du Traité portant création de la Communauté économique afiicaine3, entré en vigueur en mai 1994, par lequel les pays africains se sont engagés à promouvoir la coopération et l’intégration économiques au niveau régional en vue d’accélérer le processus de croissance économique et de développement,

Soulignant le lien étroit qui existe entre paix, sécurité et développement durable,

Notant avec une profonde inquiétude les conflits en Afrique et la fréquence accrue des atrocités dirigées contre les civils, en particulier contre les femmes, les enfants et le personnel des organismes de secours, ainsi que l’enrôlement d’enfants comme combattants,

Soulignant qu’il est nécessaire de respecter les règles du droit international humanitaire et les dispositions des instruments relatifs aux droits de l’homme et que toutes les parties à un conflit ont à répondre de leurs actes,

Se déclarant préoccupée par les graves conséquences des problèmes socioéconomiques, tels que la montée de la pauvreté, la pandémie du virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immuno- déficience acquise et les obstacles qui perpétuent la discrimination à l’égard des femmes et des filles,

Notant avec satisfaction toutes les initiatives internationales, régionales et bilatérales en faveur du développement de l’Afrique, y compris le Programme d’action de Tokyo4, adopté à la deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, tenue à Tokyo du 19 au 2 1 octobre 1998, dans lequel la communauté internationale est appelée à réaffirmer sa volonté de soutenir les efforts de développement de l’Afrique,

1. Prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général consacré aux causes des conflits et à la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique’, qui envisage de façon globale les problèmes de la paix et du développement en Afrique, ainsi que des recommandations concrètes qu’il contient;

2. Suit gré au Secrétaire général de l’action vigoureuse qu’il mène à l’échelle mondiale en faveur du développement de l’Afrique et des efforts qu’il déploie pour continuer à mobiliser l’appel de la communauté internationale au continent et en particulier pour amener les organismes des Nations Unies,

3 AJ46l651. 4 A/53/559-S/1998/1015, annexe 1; voir Documents officiels du Conseil de sécurité, cinquante-troisième année, Supplément d’octobre, novembre et décembre 1998, document S/1998/1015.

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y compris les institutions de Bretton Woods, à appuyer le développement de l’Afrique dans un cadre coordonné;

3. Note que l’application effective des recommandations du Secrétaire général concernant l’instauration d’une paix et d’un développement durables en Afrique exigera une volonté politique accrue et soutenue de la part des Etats africains et de la communauté internationale;

4. Demande aux pays africains de poursuivre leurs efforts visant à créer un environnement interne favorable au développement durable;

5. Demande à la communauté internationale d’accroître sensiblement le montant des ressources financières fournies aux pays africains afin qu’ils puissent appliquer efficacement les recommandations du Secrétaire général et, dans ce contexte, demande également à toutes les parues concernées de contribuer à améliorer la qualité et l’efficacité de l’aide au développement de toutes sources;

6. Souligne qu’il importe d’améliorer la coordination entre les organes et organismes compétents des Nations Unies en vue de contribuer à la consolidation de la paix après les conflits, à la réconciliation, à la reconstruction et au développement en Afrique, et prie le Secrétaire général de chercher de nouveaux moyens d’y parvenir;

7. Engage l’Organisation des Nations Unies et les autres organisations internationales compétentes à apporter aux gouvernements, sur leur demande, une aide appropriée en vue de renforcer les institutions de façon à promouvoir la transparence et la responsabilisation dans l’administration publique ainsi que la bonne gouvemance, et engage, dans ce contexte, tous les gouvernements à promouvoir et respecter tous les droits de l’homme et la primauté du droit, et à renforcer leurs institutions démocratiques;

8. Engage tous les États ainsi que les autres acteurs à recourir à des moyens pacifiques, et non à des solutions militaires, pour résoudre leurs problèmes et, à cette fin, à promouvoir la diplomatie préventive et les mesures de confiance, selon les besoins, ainsi qu’à renforcer la capacité de l’Afrique de participer à tous les aspects des opérations de maintien de la paix, en particulier grâce à une coopération accrue entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’unité africaine, ainsi qu’entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations sous-régionales;

9. Invite la communauté internationale à compléter les efforts déployés au niveau national en fournissant aux pays africains des ressources à des conditions favorables qui leur permettent de renforcer leurs capacités et de maintenir un rythme soutenu de croissance économique et de développement;

10. Souligne avec force l’importance d’un environnement favorable aux investissements, en particulier aux investissements étrangers directs, de l’ouverture des marchés, de la bonne gouvemance, de l’accroissement du volume et de l’efficacité de l’aide publique au développement, de solutions au problème qu’est l’insoutenable fardeau de la dette, y compris de mesures de conversion de la dette, de l’assouplissement de l’htitiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés, et de l’appui à la coopération et à l’intégration régionales - questions prioritaires qui doivent être abordées si l’on veut réaliser un développement durable dans tous les pays d’Afrique et encourager la participation de tous ces pays à l’économie mondiale, comme recommandé dans le rapport du Secrétaire général;

11. Engage les pays africains à continuer de promouvoir la coopération et l’intégration économiques régionales dans le cadre du Traité portant création de la Communauté économique africaine3 et d’autres

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organisations et arrangements sous-régionaux complémentaires, et demande à la communauté internationale d’appuyer ces efforts;

12. Prie tous les gouvernements ainsi que toutes les organisations intergouvernementales et non gouvernementales de s’attacher à répondre spécialement aux besoins particuliers des femmes et des enfants réfugiés, surtout de ceux qui ont besoin d’une protection spéciale, ainsi que des personnes déplacées;

13. Appuie la recommandation visant à harmoniser les initiatives internationales et bilatérales en cours en faveur de l’Afrique, faite par le Secrétaire général dans son rapport, et invite les pays africains et leurs partenaires, dans le cadre du débat que le Conseil économique et social consacrera aux questions de coordination à sa session de fond de 1999, à arrêter ensemble leurs priorités et l’ordre de celles-ci, à définir leurs responsabilités respectives et à convenir d’objectifs réalistes et quantifiables dans ces domaines prioritaires;

14. Prie le Secrétaire général de lui soumettre à sa cinquante-quatrième session un rapport sur la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport;

15. Prie le Président de l’Assemblée générale, en prévision du débat qui se déroulera lors de la cinquante-quatrième session de l’Assemblée, de créer un groupe de travail spécial de l’Assemblée chargé de suivre l’application de la présente résolution et, en particulier, la mise en œuvre des recommandations faites par le Secrétaire général dans le rapport qu’il a soumis au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique; le Groupe de travail déterminera son mandat et ses méthodes de travail, en tenant compte des résultats des délibérations du Conseil économique et social sur cette question.

81’ séance plénière 7 décembre 1998

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Conférence générale30e session, Paris 1999 30 C

30 C/53 Add.26 octobre 1999Original français

Point 4.12 de l'ordre du jour provisoire

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIESSUR LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D'UNE PAIX

ET D'UN DEVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE

ADDENDUM

A sa 157e session, le Conseil exécutif a pris la décision suivante (157 EX/Déc., 9.1) :

Le Conseil exécutif,

1. Ayant examiné le document 157 EX/29,

2. Recommande à la Conférence générale d'adopter le projet de résolution ci-après,qui modifie celui qui figure au paragraphe 66 du document 30 C/53 :

La Conférence générale,

1. Ayant examiné le document 30 C/53,

2. Confirmant à nouveau la haute priorité donnée à l'Afrique dans lesprogrammes de l'UNESCO,

3. Rappelant l'Appel de Tripoli en faveur de l'établissement de la culture de lapaix en Afrique à l'aube du troisième millénaire,

4. Ayant pris note de la résolution 53/92 de l'Assemblée générale des NationsUnies par laquelle celle-ci a, entre autres, invité les institutions spécialiséesà examiner les recommandations du rapport du Secrétaire général desNations Unies,

5. Reconnaît les efforts déployés par le Directeur général pour donner suiteaux recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et à larésolution 53/92 de l'Assemblée générale des Nations Unies ;

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6. Invite le Directeur général à renforcer les efforts de l'Organisation en vue decontribuer à l'éradication des causes des conflits et à la promotion d'une paixet d'un développement durables en Afrique ;

7. Invite également le Directeur général à apporter son appui au Sommet deDEMOS-Afrique prévu par le gouvernement gabonais pour septembre 2000.