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Synthèse académique Dijon Leviers et mise en œuvre 1 Consultation sur l’éducation prioritaire Synthèse académique Deuxième partie : leviers et mise en œuvre 1. Perspectives pédagogiques et éducatives a) Comment construire une école bienveillante, permettant aux élèves et au personnel de travailler dans un climat serein et apaisé ? Points qui font consensus Une école bienveillante prend en compte le bien-être de tous les individus : personnels, enseignants, parents, élèves. Elle est juste et équitable, s’inscrivant dans le cadre des valeurs de la république et de l’égalité des chances, elle respecte, protège et sécurise, elle fonctionne dans le respect mutuel, la solidarité et la cohésion sociale (personnels, familles, institution). Une école bienveillante considère les élèves dans leur globalité, elle développe leur motivation, leur plaisir d’apprendre et de se cultiver, elle évalue et valorise en donnant à chacun l’estime de soi, elle engendre progrès et réussite, Facteurs de bien-être : une cohérence d’équipe (exigences, appréhension des enfants difficiles), un réel partenariat enseignants/parents/encadrement, un réseau qui vit et qui communique, des temps de rencontre et de concertation. Diminuer certains facteurs de stress : programmes nationaux trop chargés (notamment en primaire), relations conflictuelles avec certains élèves et parents, traitement permanent des situations d’urgences (d’où usure des personnels), problèmes de locaux (mal conçus, mal insonorisés), pression autour des résultats et de la réussite scolaires. La qualité est un élément très favorable : personnel formé, locaux adaptés, lieux de vie, équipement TICE performant, équipements extérieurs, emplois du temps tenant compte des contraintes de chacun. Autres éléments de qualité avancés : petites structures favorisant reconnaissance et sécurité des élèves, stabilité et solidarité des équipes, engagement des personnels, consacrer du temps à la relation avec les parents, instaurations de rituels (mise en rang, Points qui font débat Comment, sur quel temps et avec quel encadrement organiser le travail des élèves hors la classe ? La stabilité des personnels et les faibles effectifs sont-ils des facteurs de bien-être ? Doit-on développer les postes à profil en éducation prioritaire ? Le dispositif « plus de maîtres que de classes » peut-il être mis en place au collège ? Est-ce réalisable ? Comment assurer la sécurité affective de tous les élèves (problème des élèves réclamant une attention particulière, par rapport aux autres qui peuvent se sentir délaissés) ? Comment trouver l’équilibre entre l’aide nécessaire et l’assistanat, qui serait négatif ? Ne doit-on pas clarifier les finalités du travail en équipe ? Les replacer à l’intérieur d’un objectif commun ?

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Synthèse académique Dijon – Leviers et mise en œuvre

1

Consultation sur l’éducation prioritaire Synthèse académique

Deuxième partie : leviers et mise en œuvre

1. Perspectives pédagogiques et éducatives

a) Comment construire une école bienveillante, permettant aux élèves et au personnel de travailler dans un climat serein et apaisé ?

Points qui font consensus

Une école bienveillante prend en compte le bien-être de tous les individus : personnels,

enseignants, parents, élèves. Elle est juste et équitable, s’inscrivant dans le cadre des

valeurs de la république et de l’égalité des chances, elle respecte, protège et sécurise, elle

fonctionne dans le respect mutuel, la solidarité et la cohésion sociale (personnels, familles,

institution).

Une école bienveillante considère les élèves dans leur globalité, elle développe leur

motivation, leur plaisir d’apprendre et de se cultiver, elle évalue et valorise en donnant à

chacun l’estime de soi, elle engendre progrès et réussite,

Facteurs de bien-être : une cohérence d’équipe (exigences, appréhension des enfants

difficiles), un réel partenariat enseignants/parents/encadrement, un réseau qui vit et qui

communique, des temps de rencontre et de concertation.

Diminuer certains facteurs de stress : programmes nationaux trop chargés (notamment en

primaire), relations conflictuelles avec certains élèves et parents, traitement permanent des

situations d’urgences (d’où usure des personnels), problèmes de locaux (mal conçus, mal

insonorisés), pression autour des résultats et de la réussite scolaires.

La qualité est un élément très favorable : personnel formé, locaux adaptés, lieux de vie,

équipement TICE performant, équipements extérieurs, emplois du temps tenant compte

des contraintes de chacun.

Autres éléments de qualité avancés : petites structures favorisant reconnaissance et

sécurité des élèves, stabilité et solidarité des équipes, engagement des personnels,

consacrer du temps à la relation avec les parents, instaurations de rituels (mise en rang,

Points qui font débat

Comment, sur quel temps et avec quel encadrement organiser le

travail des élèves hors la classe ?

La stabilité des personnels et les faibles effectifs sont-ils des

facteurs de bien-être ?

Doit-on développer les postes à profil en éducation prioritaire ?

Le dispositif « plus de maîtres que de classes » peut-il être mis en

place au collège ? Est-ce réalisable ?

Comment assurer la sécurité affective de tous les élèves

(problème des élèves réclamant une attention particulière, par

rapport aux autres qui peuvent se sentir délaissés) ?

Comment trouver l’équilibre entre l’aide nécessaire et l’assistanat,

qui serait négatif ?

Ne doit-on pas clarifier les finalités du travail en équipe ? Les

replacer à l’intérieur d’un objectif commun ?

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Synthèse académique Dijon – Leviers et mise en œuvre

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matériel, …), exemplarité des adultes, créer des lieux de convivialité, personnel de vie

scolaire en nombre suffisant, …

Projets et actions favorables : renforcement des liaisons, suivi individualisé, découverte des

métiers et formations, offre culturelle et sportive diversifiée, aide aux devoirs

Attitudes éducatives favorables : tolérance et écoute, relations de confiance, éviter les

situations d’échec, rapidité de diagnostic, donner le droit à l’erreur, mieux comprendre le

contexte familial, développer l’ouverture culturelle, …

Prévoir un traitement adapté de la violence scolaire (personnels encadrant qualifiés,

formation, …) et des dispositifs d’écoute pour la gestion des conflits (psychologue,

médiateur ?)

Réprimer les comportements perturbateurs, incivils, violents, en faisant en sorte que leurs

auteurs puissent les modifier sans les culpabiliser.

b) Comment développer un enseignement exigeant tout en développant chez les élèves l’estime de soi ?

Points qui font consensus

Nécessité affirmée de développer un enseignement exigeant, tout en restant à la portée

des élèves et en développant l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, et en les accompagnant.

Concilier ces deux exigences développe un mal-être chez les enseignants, écartelés entre

des injonctions institutionnelles (programmes, résultats aux examens) et les réalités du

terrain. D’où un besoin affirmé d’aide et de reconnaissance, d’un travail en équipe, de

temps de concertation.

Évaluation : supprimer la notation chiffrée, au moins dans certains niveaux ; valoriser les

réussites et l’excellence ; créer un livret de compétences s’appuyant sur les réussites,

facilement transférable de l’école au collège ; promouvoir l’évaluation formative et

l’autoévaluation.

Apprentissages et évaluation : individualiser les rythmes d’apprentissage ; promouvoir la

dimension expérimentale de l’enseignement ; valorisation des réussites et des progrès ;

Points qui font débat

Doit-on avoir les mêmes exigences au niveau pédagogique et au

niveau éducatif ?

Peut-on créer des filières différentes au sein d’un même

établissement, pour dissuader les parents d’éviter certains

établissements classés en EP ?

Faut-il alléger les programmes ou prévoir des programmes

spécifiques en éducation prioritaire ? Peut-on envisager une

autonomie (partielle) des établissements dans le traitement des

programmes, afin de s’adapter au public ?

Peut-on envisager de supprimer complètement la notation chiffrée,

qui classe les élèves ?

Doit-on opter pour la fin du collège unique, en réorientant certains

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développer le goût de l’effort.

Communication : en termes d’exigences, il convient de rapprocher le point de vue de l’école

de celui des élèves et des familles ; en cela, le travail avec les partenaires du tissu social

est prépondérant.

Actions et démarches à promouvoir : travaux de groupe ; actions culturelles (projets

voyages, sorties, ateliers, …) qui donnent du sens aux apprentissages et atténuent les

inégalités ; projets pluridisciplinaires.

Tenir compte des rythmes différents, développer la différenciation au sein de la classe et

dans les structures (soutien, options d’approfondissement), privilégier le travail par

compétences aux notes, former les enseignants au traitement de la difficulté scolaire,

développer l’ambition des élèves, éviter que les élèves ne se sentent en échec.

Attention aux mots qui blessent, aux attitudes qui stigmatisent, à la comparaison entre

individus, …

élèves avant la 3e ?

Doit-on bannir le travail à la maison au collège ?

Comment mettre en place une pédagogie différenciée avec un

effectif moyen par classe jugé trop important ?

La mise en place des nouveaux rythmes ne risque-t-elle pas de

supprimer partiellement l’accompagnement scolaire ou l’aide aux

devoirs en primaire, par certaines communes ?

Doit-on casser la notion d’année scolaire pour la remplacer par

celle de curriculum ? Quid du redoublement ?

L’estime de soi est-elle favorisée par : le plaisir d’apprendre,

l’évaluation sommative, l’estime des adultes, le respect mutuel ?

Faut-il supprimer le bac ?

c) Comment communiquer aux élèves les attentes de l’école, en termes de compétences et de réussite ?

Points qui font consensus

La communication aux élèves passe par celle avec les familles, avec qui il faut favoriser

échanges et dialogue : sur les attentes, sur la notion de réussite scolaire, de projet de

l’élève, d’acquisition de compétences. Ces notions doivent être partagées, voire

contractualisées.

Éviter tous les implicites : formuler collectivement les objectifs, les expliciter auprès des

élèves et des familles, clarifier les consignes (vocabulaire commun, maîtrise de la langue,

représentations communes, …). On peut à cet effet fournir aux élèves un référentiel de

compétences simple et lisible.

Favoriser l’action du réseau : faciliter l’action du coordonnateur, renforcer son rôle dans le

travail en cohérence des équipes, lisser le passage de l’école au collège en harmonisant

les attentes réciproques par un travail régulier commun entre les deux degrés.

Points qui font débat

L’école doit-elle favoriser les projets individuels ou un « haut

niveau » d’études pour tous ?

Comment donner du sens aux apprentissages ?

Comment travailler sur l’orientation et l’ambition des élèves ?

Comment rendre l’élève acteur de sa scolarité ?

La dialectique entre notes et compétences doit être clarifiée, car

elle est mal comprise à tous les niveaux.

Comment harmoniser les attentes entre familles et école ?

Les objectifs actuels de l’école sont en décalage avec l’évolution

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Rendre plus concrets les apprentissages et leur donner du sens.

Bannir la stigmatisation de l’erreur, et l’utiliser au service de la pédagogie. Donner à l’élève

des outils méthodologiques lui permettant de s’autoévaluer, éventuellement de se faire

aider. Faire en sorte que l’élève s’empare pleinement des outils de suivi dans le cadre du

socle commun, pour le rendre acteur de ses apprentissages. Travailler sur la méthodologie.

Harmoniser et lisser les pratiques, les exigences, le vocabulaire, entre l’école et le collège.

Responsabiliser les jeunes, développer l’autoévaluation dès le primaire, accroître l’esprit

d’initiative et la créativité.

de la société. L’école ne devrait-elle pas redevenir un lieu

sacralisé ?

d) Comment intégrer la dimension éducative dans les pratiques pédagogiques, individuelles et collectives ?

Points qui font consensus

Favoriser les situations de vie et d’apprentissage où l’élève est en situation de

responsabilité. Favoriser la coopération entre élèves (journées banalisées, travaux de

groupe, …).

Travailler par groupe de compétences. Moduler l’effectif au gré des besoins.

Travailler sur les règles de vie, en liaison avec les familles.

Prévoir du temps pour les rencontres, les échanges, la concertation, le travail d’équipe.

Mettre en place une plateforme numérique d’échanges au sein du réseau.

Favoriser la présence humaine pour prévenir, accompagner et éduquer : personnes

qualifiées (RASED, AED, infirmier, CO-Psy.

Diminuer la dimension de l’enseignement au profit de la dimension éducative. La pédagogie

de projet pourrait aller dans ce sens.

Organiser des actions autour de la citoyenneté (classes coopératives, intégration USEP,

OCCE, conseils d’enfants, …).

Les codes de l’école, qui ne sont pas toujours ceux de la société, doivent être expliqués

mais maintenus. Certains rites (mise en rang, discipline) bien compris sont un élément

Points qui font débat

L’articulation entre éducation et pédagogie fait débat. En

particulier, il serait bon de redéfinir la dimension éducative à

l’école.

Quelles valeurs communes explicites à l’école ? Ne serait-il pas

nécessaire de les redéfinir ?

Quelle articulation parents/ école dans la dimension éducative ?

Notamment dans l’orientation vers des structures spécialisées

lorsqu’elle semblent adaptées (SEGPA, ULIS, …).

Comment modifier le livret scolaire pour le rendre lisible en y

intégrant la dimension éducative ?

L’école peut-elle – et doit-elle - résoudre tous les problèmes

d’éducation engendrés par la société, tels que les addictions (jeux

vidéo, réseaux sociaux), le nouveau modèle familial, … ?

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Synthèse académique Dijon – Leviers et mise en œuvre

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facilitateur pour renforcer le caractère éducatif de l’école.

e) Sur quels besoins et comment organiser l’accompagnement des élèves ?

Points qui font consensus

Travailler sur la prise en charge globale de l’élève : développer la concertation à l’interne et

le partenariat à l’externe pour les élèves en difficulté (psychologique, sociale, …). Nécessité

d’une présence accrue de l’infirmier, l’assistante sociale, ainsi que d’un lien plus étroit avec

les familles.

À l’interne, au collège : développer une meilleure coordination entre enseignement et vie

scolaire ; créer des projets pluridisciplinaires et transversaux pour répondre aux besoins

des élèves ; développer l’ouverture et la curiosité intellectuelle ; favoriser l’émulation avec

des travaux de groupe ; au besoin, utiliser des fiches de suivi.

À l’interne, à l’école primaire : développer le suivi de tous les élèves ; appréhender ceux

ayant des besoins particuliers (recours au CASNAV, aux RASED, …).

Développer auprès des élèves la vision d’une école bienveillante : évaluation positive, prise

en compte de ses progrès, pointage de ses réussites.

Mise en place d’un tutorat sur plusieurs années, d’études dirigées, de stages de remise à

niveau durant les vacances : le temps d’école est un temps où l’on peut gommer les

inégalités.

Maintien des PPRE passerelles, de l’accompagnement personnalisé, des APC, des

RASED, du travail en groupes restreints avec un maître supplémentaire.

Recentrer les objectifs de l’école et du collège sur des compétences de base ; en primaire :

dire, lire, écrire, compter ; au collège : la maîtrise de la langue. La méthodologie doit

également être travaillée.

Limiter les effectifs de chaque classe, sans raisonner sur des moyennes.

Points qui font débat

Comment gérer la lourdeur des programmes et l’hétérogénéité des

publics ? Comment développer des temps de concertation avec

des moyens contraints ?

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f) Comment travailler la question du langage et la maîtrise de la langue dans la continuité, dans les disciplines, dans les réseaux ?

Points qui font consensus

Développer l’apprentissage de l’oral, en grands et petits groupes : exposés, travaux non

notés, expression libre, situations de communication proches du quotidien. La maîtrise de la

langue est l’affaire de toutes les disciplines.

Développer des pédagogiques permettant à l’élève de structurer sa pensée, d’enrichir son

vocabulaire et son niveau de langue.

Multiplier les supports et outils pour communiquer à l’écrit et à l’oral. Ces travaux doivent

être réguliers, et pratiqués dans toutes les disciplines. À l’école maternelle, ces

apprentissages doivent passer par des registres adaptés et variés, les démarches devant

être expliquées aux familles. Il en est de même à l’école élémentaire avec l’apprentissage

de la lecture.

La scolarisation avant 3 ans est prépondérante pour une prise en charge précoce par

l’école de la maîtrise langagière, ainsi que le travail en maternelle ;

Points qui font débat

Quels outils ? Le dictionnaire ?

Problème : comment développer ces bonnes pratiques avec des

effectifs supérieurs à 20 élèves ?

La scolarisation avant 3 ans est-elle bénéfique ? Si oui, ne doit-elle

pas s’accompagner de moyens spécifiques ?

Comment utiliser les outils numériques au service de la maîtrise de

la langue ?

g) Quelle place pour les parents d’élèves ? Comment construire une coéducation ?

Points qui font consensus

Prévoir des temps, du temps, et des lieux (local dédié, salle spécifique) pour accueillir les

parents de façon agréable et personnalisée. Le relationnel et la convivialité sont des

facteurs importants.

Prévoir des modalités d’accueil et d’échanges avec les parents allophones (traducteurs ?)

ou ne comprenant pas le système éducatif et ses attentes.

Organiser avec les parents des moments de débat autour de questions relevant de la

parentalité, des moments de rencontre autour de prestations d’élèves (culturelles,

scientifiques, fêtes, soirées thématiques, groupes de parole,….), ou de valoriser

l’excellence. C’est une bonne façon de rencontrer les parents autrement que pour évoquer

les difficultés de leur enfant.

Préparer certaines réunions ou rencontres de parents avec les élèves eux-mêmes. En

Points qui font débat

Faut-il trouver une structure intermédiaire entre parents et école

pour impliquer les parents ?

Le sens donné à l’école et les règles de vie sont-ils

significativement différents auprès des familles de l’éducation

prioritaire ? La résistance des adolescents de collège à la

présence des parents interroge.

Le travail à la maison a-t-il sa place hors l’école ? Si oui, comment

y associer les parents sans les mettre en difficulté ?

Comment trouver la juste implication des parents à l’école : ni

intrusifs, ni assujettis à l’institution, mais partenaires ?

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primaire, il est facile de prévoir une rencontre individuelle après chaque évaluation.

Instaurer des relations de confiance : susciter leur présence pour anticiper les difficultés ou

les conflits, leur être utile et les convaincre de leur utilité.

Instaurer des outils de communication plus simples, plus efficaces. Veiller à adopter un

langage compris, éviter les sigles, expliquer le fonctionnement de l’institution.

Utiliser un ENT efficace pour promouvoir la communication. Penser à des créneaux

horaires adaptés pour recevoir les familles, à des espaces favorisant l’échange et la

communication (courriel, SMS, …).

Expliquer aux parents comment ils peuvent intervenir dans l’acte éducatif en cohérence

avec l’école.

La présence des parents, importante à la maternelle et à l’école,

devient plus distante au collège. Comment la maintenir ?

Vis-à-vis de l’orientation, quelle articulation entre l’école et les

parents, lorsque ces derniers manquent d’ambition ?

h) Comment l’école peut-elle contribuer à constituer une culture commune ?

Points qui font consensus

L’acquisition d’une culture commune est une nécessité affirmée. Elle passe par une

explicitation des attentes, à travers le socle commun.

Les projets d’école (primaire) et d’établissement (collège) sont une occasion de formaliser

le référentiel de culture commune.

Le goût de l’effort relève d’une culture commune.

L’ouverture des élèves est complémentaire du travail scolaire : partenariat avec des

associations culturelles, sportives, voyages, sorties, bibliothèques, …

Un travail sur l’inter culturalité peut faire émerger la notion de culture commune. De même

l’organisation de débats autour d’une thématique.

Points qui font débat

Qu’entend-on par culture commune ? La culture commune fait-elle référence à la charte de la laïcité ? Faut-il considérer plutôt une culture générale d’un peuple, d’un groupe ou d’un individu ou encore plus simplement le fait de développer la citoyenneté ? Fait-elle enfin référence au socle commun ?

L’école doit développer l’universalité de certaines valeurs sans

formater les élèves, mais au contraire en développant son esprit

critique, citoyen, responsable ; comment réussir ce tour de force ?

Comment développer le sens d’appartenance à une même

communauté sociale, chez les personnels et les élèves d’un même

établissement ?

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2. Perspectives relatives à l’accompagnement et à la formation

a) Sur quels points et sous quelles formes l’accompagnement et la formation sont-ils souhaitables ?

Points qui font consensus

Les souhaits de formation :

Poursuivre et amplifier les formations inter degrés et inter bassins : motivation, accompagnement éducatif, prise en charge de l'élève dans sa globalité / apprendre à lire, compter (spécificité du premier degré à transposer au second degré).

Développer les formations pour les personnels du premier degré exerçant en EP.

Proposer une formation initiale et continue adaptée à l' EP.

Liste de formations proposées : le socle commun, la gestion de l'hétérogénéité, la différenciation pédagogique, la prise en charge des ENAF, une présentation d'outil et de savoir-faire, des mises en pratique, la prévention du décrochage scolaire, un accompagnement psychologique des équipes, les innovations, la médiation, les violences scolaires, la morale laïque, le management d'équipe, la gestion de conflit, la parentalité...

Les formations spécifiques

Formations "FLE" ou « aider les élèves allophones » (de nombreux RRS comptent des élèves allophones qui ne sont pas primo-arrivants et qui, malgré plusieurs années d’école, ne maitrisent toujours pas la langue française.

Formation « élèves DYS » : comment enseigner, évaluer, gérer les élèves ayant des troubles spécifiques.

Formation des AVS, EVS, AED.

Cibler les conférences pédagogiques sur les spécificités ECLAIR, avec des groupes ciblés et des problématiques choisies par les enseignants.

Les modalités de formation

Privilégier les formations in situ, mieux adaptées au contexte local.

Dégager le temps des conseillers pédagogiques (primaire) pour la pédagogie sur le terrain.

Favoriser les échanges de pratique dans les formations.

Points qui font débat Formation : difficultés

Le remplacement est une difficulté dans le premier degré.

Pour la formation « élèves DYS » : difficultés liées à la ruralité, à cause de l’éloignement des structures d’accueil et de remédiation.

Organiser des formations d’équipes : regret général des stages d’école, adaptés aux besoins et fédérateurs des équipes.

Préconisations

Besoin de temps de concertation sur le temps de travail.

Éviter de nommer des enseignants débutants dans des établissements difficiles.

Prévoir une attribution des postes en EP avant les vacances d’été. Les postes en RRS ne devraient-ils pas être fléchés ?

Remarques et questions

Sans budget, des personnes ressources peuvent apporter leur contribution gratuite à la formation, mais est-ce suffisant ?

Peut-on mutualiser les formations entre premier et second degré dans les EP ?

Le rôle et la présence du conseiller pédagogique fait débat : doit-il recruter des intervenants qualifiés et spécialisés, ou se positionner en maitre formateur, accompagnant les équipes ?

L'accompagnement : remarques

La ruralité ne facilite pas un partenariat effectif des écoles et collèges avec toutes les structures (sociales, médicales, administratives, élus, associations).

Quelle est la pertinence de « l’école ouverte aux parents » : sous

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Synthèse académique Dijon – Leviers et mise en œuvre

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Utiliser les possibilités de formation hybrides : en présentiel et à distance, à l’aide des outils numériques. Toutefois la formation "tout internet" ne peut remplacer le présentiel.

L'accompagnement

Augmenter le nombre de personnels spécialisés : RASED, maître FLE (partagé entre écoles et collège, médecin scolaire, rétablir le maître "G" dans le premier degré.

Donner du temps aux équipes de direction pour accompagner le personnel arrivant en EP.

Les moyens de remplacement devraient être prioritairement affectés en EP.

quelle forme la mettre en place ?

Faut-il une formation spécifique à destination des équipes pédagogiques pour améliorer la relation enseignants/parents ?

Lien avec l’enseignante ELCO : comment articuler l’apprentissage de la langue maternelle (quotité ?) à celui de la langue française ?

b) Quelles modalités d’accueil pour les nouveaux enseignants devraient être développées dans les réseaux de l’éducation prioritaire ?

Points qui font consensus Préconisations

Instaurer la préparation à exercer en EP dans le cadre de la formation initiale. Cette formation doit prendre en compte des problématiques telles que : les enfants difficiles, la violence scolaire, la gestion de conflits, la gestion de groupes, etc.

Développer les accompagnements de terrain (tutorat, professeur d’accueil référent).

Distribuer un carnet de bord de l'établissement (indicateurs, contexte, dispositifs) pour mieux appréhender un établissement en EP.

Avoir un traducteur référent et officiel pour les réunions parents / professeurs (élèves allophones).

Pour les enseignants : créer des postes de médecine du travail et de psychologue ; instaurer des groupes de paroles (d’anciens directeurs ou chefs d’établissements de l’EP en retraite, par exemple, pourraient faire partie des personnes ressources).

Points qui font débat Remarques

La nomination de personnels non formés seuls dans une classe en EP pose question : est-ce pertinent ? comment les former : en M1, M2, en tant que FSTG ? le tutorat est-il suffisant ?

Ne faudrait-il pas recruter en EP sur postes spécifiques ? Sur la base du volontariat ?

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3. Perspectives relatives au travail en équipe, en réseau et en partenariat

a) Quels sont les modalités susceptibles de développer le travail en équipe au niveau du réseau ?

Points qui font consensus Le sentiment actuel

Les enseignants se sentent isolés, coupés du réseau social local ; peu de connaissances sur les partenaires sociaux locaux et leur mode de fonctionnement (Ville, conseil général, ACODEGE, associations locales.).

Ils ont un réel besoin d’échanges spécifiques à l’EP (dans chaque discipline, chaque niveau, avec la vie scolaire, inter degré). Mais les seuls moments d’échanges sont informels ou pris sur le temps personnel. Ils souhaitent unanimement une reconnaissance et une intégration à leur service de ce temps de concertation.

Des modalités à développer

Maintenir la présence du coordonnateur (secrétaire COMEX), jugée essentielle notamment pour les liaisons inter écoles ou inter degrés.

Mutualiser le matériel, les connaissances, les ressources, et l’expertise entre premier et second degré.

Mettre en place un ENT (espace numérique de travail) au niveau du réseau est essentiel, sans que ce soit le moyen unique pour échanger avec tous les acteurs.

On juge que le nombre d'élèves par classe n'est pas significativement allégé pour des résultats probants. Une aide à l'intérieur de la classe serait nécessaire.

Construire des outils communs transposables de l’école au collège pour améliorer la communication et l'information sur les élèves.

Évaluer les élèves en équipe pour valoriser leurs compétences et réussites.

Organiser des réunions périodiques avec les représentants des quartiers pour avoir une connaissance précise du RRS.

Associer davantage les parents à la concertation et à la vie du collège.

Développer les échanges de service entre le primaire et le collège.

Points qui font débat Des difficultés

L’organisation des transports scolaires, liée au budget des communes, à la dispersion géographique, à la proximité du collège, est source d’inégalités entre certains réseaux ou à l’intérieur d’un même réseau.

Le renouvellement des équipes enseignantes dans certains réseaux fait débat. Est-il souhaitable ?

Les horaires et les programmes sont jugés trop lourds pour favoriser le travail interdisciplinaire.

L’organisation de l’enseignement primaire incite peu au travail en équipe : chacun son niveau, sa classe, pas de temps de concertation.

Des questions

Une école primaire en EP a besoin de personnels formés et qualifiés, en plus des enseignants : directeurs entièrement déchargés ? Équivalent des CPE, techniciens de laboratoires, … ? Dans cette perspective, la question du supérieur hiérarchique qui travaille en proximité géographique est posée.

Pourquoi ne pas créer un forum numérique d'échanges au sein du réseau ?

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La consultation a été appréciée parce qu’elle a permis des échanges riches entre premier et second degré, au-delà d’une simple liaison école- collège. La demande est forte pour organiser périodiquement ce type d’échange autour d’une problématique précise.

b) Sur quelles problématiques et selon quelles modalités l’École doit-elle prioritairement développer le travail en partenariat ?

Points qui font consensus Des difficultés, des regrets et des inquiétudes

Difficulté de trouver du temps dans le 1er comme dans le 2nd

degré : horaires différents des établissements à cause des transports, emplois du temps fractionnés, ….

La mise en place des nouveaux rythmes à l’école rend plus difficile la rencontre des parents, le partenariat avec les communes parfois.

La contrainte des budgets occasionne une cessation de certains dispositifs d’aide (exemple : médecin de PMI, surcharge de travail de la médecine scolaire).

Très forte inquiétude dans le suivi médical en EP, en particulier au niveau des écoles maternelles où le relais médical s'avère souvent un élément clef dans la prise en charge de la difficulté dès la maternelle. La liaison entre la réussite scolaire et l'état de santé de l'élève figure d'ailleurs dans la synthèse du diagnostic comme un élément clef.

Des préconisations

Mettre en place des formations pour connaître les procédures, les démarches, les conditions de vie des enfants et des familles.

Rencontrer les partenaires sociaux dans leurs structures.

Viser le partenariat, la coéducation avec les familles.

Ouvrir au maximum l’école vers la ville, les quartiers, les élus, les associations. Elaborer des chartes et des conventions avec ces partenaires.

Points qui font débat Des interrogations

Les personnes référentes et les ressources sont-elles bien connues des acteurs de l’école ?

La communication entre tous les partenaires est-elle suffisamment possible ? suffisamment développée ?

Les établissements scolaires devraient-ils constituer des délégations pour favoriser le travail partenarial ? Si oui, qui et sur quel temps ?

Le CESSAD est-il appelé à disparaître ?

Les contraintes budgétaires vont-elles entraîner la perte de certains partenariats ?

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4. Perspectives relatives au pilotage et à l’évaluation

Comment le pilotage (local, académique, national) peut-il favoriser l’action du réseau et comment peut-il en faciliter l’évaluation ?

Points qui font consensus Souhaits relatifs au pilotage, au niveau national ou académique :

Harmoniser les grilles de compétences entre le premier et le second degré.

Faciliter l’évaluation en utilisant les compétences et en supprimant le plus possible la référence à la note.

Mettre en œuvre la mixité sociale : redessiner et respecter la carte scolaire.

Viser une meilleure cohérence des programmes entre premier et second degré.

Faire en sorte que l’institution envoie chaque début d’année un message clair et simple aux parents et aux élèves : droits et devoirs de l’écolier et des parents, sens de l’école. Ce message pourrait profitablement être relayé par les partenaires du réseau.

Éclaircir dans l’esprit des partenaires et de la société le rôle de l’école et la responsabilité éducative des parents.

Coordonner au niveau national ou académique la création d'un tableau de bord pérenne et actualisé pour chaque réseau.

Susciter une réflexion sur le statut du directeur d'école dans les réseaux.

Le pilotage actuel est parfois perçu comme flou et peu aidant (aussi bien dans le premier que dans le second degré), au niveau local comme académique. Il est souhaité que les IA-IPR référents soient davantage parties prenantes dans le suivi des projets, le recensement des besoins l’accompagnement des personnels en termes de formation.

Préconisations relatives au pilotage, au niveau local

Reconnaître l'importance du coordonnateur EP (secrétaire COMEX) et le maintenir pour la mise en place des actions spécifiques : liaisons inter degrés, lien avec les partenaires, aide aux directeurs dans la gestion du climat scolaire, etc.

Réaffirmer l’importance de l’IEN ou de l'IPR référent pour définir les orientations pédagogiques, soutenir les équipes dans le traitement des conflits (parents) et de la violence scolaire.

Points qui font débat Des remarques

Il paraît nécessaire d’uniformiser l'évaluation entre le primaire et le secondaire.

La question de la note chiffrée fait débat : est-elle indispensable ? Ne contribue-t-elle pas au formatage des élèves ?

Des questions

Comment évaluer un dispositif de façon fiable ?

Quelle lisibilité dans le pilotage par rapport à la multiplicité des intervenants sur un réseau ?

Comment mettre en cohérence au plan local et national tous les dispositifs existants, comment éviter l'effet d'empilement ?

Comment mesurer l'effet des actions partenariales ? Une réflexion émanant d’une zone rurale « Les secteurs ruraux isolés de l'Education prioritaire sont trop souvent oubliés dans les synthèses et les rapports. Ils ne sont pas concernés par la politique de la Ville et ne bénéficient pas des moyens de fonctionnement d'une ZEP urbaine. Le nombre de partenaires y est restreint, les dispositifs d'aide quasi inexistants et en voie de disparition. Si l'un des objectifs de l'Éducation prioritaire est la réduction des écarts de résultats scolaires entre les territoires, elle se doit de reconnaître des besoins spécifiques très divers (mobilité, possibilité de construire un parcours scolaire varié ouverte à tous, solitude de l'école face à la gestion des difficultés...). À la concentration des difficultés sociales s'ajoutent les problématiques de territoire qui ont un impact lourd - peut être encore plus important - sur le parcours scolaire des élèves. »

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Revisiter les liaisons entre collège et lycée afin d'assurer le suivi et l'accompagnement des élèves au-delà du collège.

Prévoir l’équivalent du coordonnateur au niveau du collège.

Constituer un carnet de bord de chaque établissement (suggestion formulée par ailleurs). Se doter d’outils de communication te de mutualisation.

5. Perspectives relatives à l’usage des moyens disponibles

Quels usages des moyens faut-il privilégier pour permettre en particulier de développer les perspectives pédagogiques et éducatives ?

Points qui font consensus L’avis est unanime sur le fait que la politique d’éducation prioritaire doit s’inscrire dans le concept d’égalité des chances qui, en termes de moyens, peut être résumé par la formule imagée « donner plus à ceux qui en ont le plus besoin ».

Des remarques

Les moyens de l’éducation prioritaire sont moins importants dans les zones rurales que dans les zones urbaines sensibles, qui bénéficient en outre de la politique de la ville.

La part variable de l’indemnité ZEP génère un sentiment d'injustice. Elle est jugée toujours indispensable, mais s’avère insuffisante à stabiliser les équipes, au collège.

Les postes à missions spécifiques, nombreux en collège, sont jugés insuffisants en primaire. Les enseignants estiment que les directeurs, davantage sollicités en éducation prioritaire, ont besoin d'une décharge plus importante voire complète. Ils souhaitent des moyens financiers particuliers, alloués au fonctionnement du réseau dans le premier degré.

Des demandes

Maintenir des effectifs réduits (20 maximum), car même si le faible effectif ne résout pas la difficulté, il permet d’individualiser davantage l’enseignement.

À l’image du premier degré, les professeurs de collège souhaitent un dispositif « Plus de professeurs que de classes », afin d’intervenir parfois à deux dans la même classe.

Points qui font débat Questions

Le renforcement de l’encadrement est-il efficace en termes de résultats ?

Face à la violence ou aux incivilités, n’y aurait-il pas besoin d’un personnel non enseignant (éducateur, psychologue, autre) ?

L'aménagement du temps de travail ne serait-il pas plus efficace que l'indemnité Zep pour stabiliser les équipes, ressourcer les enseignants, permettre la concertation ? Il permettrait sûrement de mieux vivre la pénibilité du travail.

La question des effectifs peut-elle être évacuée lorsqu’on évoque l’individualisation des parcours, la pédagogie différenciée, la spécificité de l’éducation prioritaire ?

Ne serait-il pas plus utile et plus juste de donner du temps supplémentaire aux professeurs qu’une prime salariale, en éducation prioritaire ? Ce temps pourrait par ailleurs être modulé selon l’ancienneté et l’expérience des professeurs, ou encore selon leur responsabilités ou leurs difficultés.

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Maintenir le taux d’encadrement, hors personnel enseignant, pour maintenir le « bien vivre » au collège (CPE et AED) et dans les écoles (EVS).

Abonder les postes de personnel non enseignants dans certains domaines : bien être/ santé (assistante sociale, infirmière), aide à l'élève (RASED, éducateurs).

Maintenir le rôle du coordonnateur (secrétaire de Comex).

Repenser les effectifs par classe et non plus par secteur.

Évaluer qualitativement les réussites, et pas seulement les résultats chiffrés ou ceux de réussite aux examens ; indiquer par exemple le taux de PSC1 acquis.

Augmenter le nombre de personnel spécifique (FLE, RASED, santé, …).

Valoriser le bien vivre et le plaisir de l’école ; développer l’ouverture culturelle ; simplifier le programme pour se recentrer sur le triptyque lire-écrire-compter.

Orienter les élèves dans des filières dans lesquelles ils seront en situation de réussite.

Donner les moyens pour que les élèves aient un plus large accès à la culture.

Améliorer les questions matérielles : locaux fonctionnels, temps de concertation, outils de travail adaptés (ordinateurs), etc.

Une réflexion « Même si on ne peut limiter les perspectives pédagogiques à des considérations financières, il est évident qu'elles ont un impact fort sur nos pratiques et nos choix. Les moyens ne devraient-ils pas s’ajuster aux pratiques, plutôt que les pratiques aux moyens ? »

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6. Perspectives relatives à la carte de l’éducation prioritaire

Quels indicateurs prendre en compte pour qu’une école ou un collège puisse entrer ou sortir de la politique d’éducation prioritaire ?

Points qui font consensus Indicateurs liés à la population : taux de CSP défavorisées ; taux de boursiers, taux de

PAI liés aux « dys » (dyslexie, …) ; indicateur lié à l’instabilité familiale (exode rural, structures d’accueil hors la famille, gens du voyage, …) ; taux de familles monoparentales ; taux de délinquance ; taux de chômage ; pourcentage de la population au-dessous du seuil de pauvreté ou bénéficiaires du RSA ; niveau de diplôme ou da qualification de la mère

Indicateurs liés au territoire : indicateur lié à l’isolement (accès à la culture, au savoir, à la

formation, à la santé) ; indicateur lié à la difficulté de transport ; indicateur lié à la ruralité ; indicateur lié au développement économique d’un territoire ; densité de population d’un territoire Note : le fait de conserver un classement dû à la ruralité fait consensus.

Indicateurs liés à la scolarité : taux de non maîtrise de la langue (en comptant les

allophones) ; taux de PPRE ; taux de non validation du palier 2, du palier 3 ; taux de prise en charge extérieure (RASED, CMP, psychologues, …) ; indicateurs liés à l’absentéisme et au décrochage, Note : la réussite scolaire dans un réseau ne doit pas être un critère pour sortir du classement en éducation prioritaire.

Remarques :

Dans tous les cas, il fait consensus que le classement doive être revisité de façon très régulière, partir d’une actualisation des indicateurs.

Pour éviter les effets de seuil, il serait intéressant que l’allocation de moyens prenne en compte les indicateurs de façon proportionnelle à la difficulté.

Il est important que la carte adopte une logique de réseau, évitant de classer différemment écoles et collèges d’un même secteur, comme c’est parfois le cas actuellement.

Le classement pourrait faire l’objet d’une analyse partenariale menée entre l’éducation nationale et d’autres partenaires (représentants de l’état, collectivités, communes, services sociaux)

Points qui font débat Indicateurs liés à la population : indicateurs de population

enseignante (taux de non-titulaires, services partagés) ; revenu des familles Note : le taux de CSP défavorisées fait parfois débat, car il est basé sur le déclaratif des familles.

Indicateurs liés au territoire : nombre de jours sans transport

scolaire Indicateurs liés à la scolarité : taux de passage en 2

nde GT ;

performance d’un établissement ; résultats aux évaluations nationales ; taux de redoublants ; indicateur de retard scolaire